PARIS - SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE LIBRAIRIE CATHOLIQUE.
INTRODUCTION.CHAPITRE PREMIER. — ÉTAT DU MONDE À LA FIN DU QUATRIÈME SIÈCLE.§ Ier. L'empire romain. — § II. L'Eglise. — § III. Le monde barbareCHAPITRE II. — DESTRUCTION DE L'EMPIRE ROMAIN D'OCCIDENT.§ Ier. Invasions passagères. — § II. Etablissements fixes des Barbares. — § III. Attila. — § IV. Fin de l'empire d'Occident.CHAPITRE III. — LES ROYAUMES SORTIS DES RUINES DE L'EMPIRE.§ Ier. Théodoric le Grand. — § II. Clovis. Etablissement du royaume mérovingien. — § III. Justinien, Tentative pour rétablir l'Empire en Occident.CHAPITRE IV. — L'EMPIRE ARABE ET LE NOUVEL EMPIRE D'OCCIDENT.§ Ier. Fondation de l'empire arabe. — § II. Les fils de Clotaire Ier. — § III. Les Mérovingiens supplantés par les Carolingiens. — § IV. Origine du pouvoir temporel des papes. — § V. Charlemagne 85 Œuvres de Charlemagne. — § VI. Démembrement de l'empire Carolingien.CHAPITRE V. — LES INSTITUTIONS ET LES MŒURS.§ Ier. Les institutions franques — § II. Les relations de l'Église et de l'Etat. — § III. Le catholicisme et la civilisation.CHAPITRE VI. — INVASIONS DU IXe ET DU Xe SIÈCLE.CHAPITRE VII. — LA FÉODALITÉ.§ Ier. Origines de la féodalité. — § II. Les institutions féodales.CHAPITRE VIII. — HILDEBRAND. - LA QUERELLE DES INVESTITURES.§ Ier. Etat de l'Eglise au XIe siècle. — § II. Hildebrand. La réforme. La querelle des investitures.CHAPITRE IX. — LES CROISADES D'ORIENT.CHAPITRE X. — LES COMMUNES.CHAPITRE XI. — HISTOIRE DE FRANCE ET D'ANGLETERRE JUSQU'À LA GUERRE DE CENT ANS§ Ier. La France et l'Angleteri1e jusqu'à Philippe-Auguste. — § II. Philippe-Auguste et Jean sans Terre. — § III. Les Albigeois et les croisades d'Occident. — § IV. Saint Louis et Henri III d'Angleterre. — § V. Philippe le Bel.CHAPITRE XII. — LA GUERRE DE CENT ANS.§ Ier. Causes et préparatifs. — § II. Première phase. Revers de la France. — § III. Deuxième phase. Charles V et Du Guesclin. — § IV. Troisième phase, Charles VI. Les Armagnacs et les Bourguignons. — § V. Quatrième, phase de lu guerre. Charles VII. Jeanne d'Arc. — § VI. Progrès des institutions françaises pendant la guerre de cent ans. — § VII. Histoire intérieure de l'Angleterre depuis la mort d'Henri III.CHAPITRE XIII. — L'ITALIE ET L'ALLEMAGNE SOUS LES HOHENSTAUFEN. - NOUVELLES LUTTES DU SACERDOCE ET DE L'EMPIRE.§ Ier. Guelfes et Gibelins. — § II. Frédéric Barberousse. — § III. Innocent III et Frédéric II.CHAPITRE XIV. — L'ITALIE ET L'ALLEMAGNE JUSQU'À LA FIN DU MOYEN AGE.CHAPITRE XV. — LES MŒURS DES DERNIERS SIÈCLES DU MOYEN AGE.§ Ier. La cour et les grands. — § II. La classe agricole. — § III. Le peuple des villes. — § IV. Le commerce, les richesses et l'usure. — § V. La marine. — § VI. L'armée et la guerre. — § VII. La police et l'hygiène. — § VIII. La vie privée. Usages et mœurs. — § IX. L'éducation et l'enseignement. — § X. Le théâtre. — § XI. Les lettres, les arts et les sciences.INTRODUCTION. On appelle moyen âge cette époque de l'histoire de l'Europe occidentale qui commence à la chute de l'empire romain d'Occident, pour finir vers le milieu du XVe siècle. Beaucoup de personnes considèrent l'histoire du moyen âge comme extrêmement compliquée et embrouillée. Au fond, il n'y a rien de plus simple, pour qui sait démêler ce désordre apparent. Deux grands faits résument toute cette époque, et sont comme les pivots sur lesquels tournent tous les faits particuliers. Premièrement la féodalité, c'est-à-dire cette société chez laquelle le pouvoir politique n'était pas, dans chaque royaume, concentré entre les mains d'un gouvernement général, comme nous le voyons aujourd'hui ; mais éparpillé, en quelque sorte, dans toute la haute classe de la nation. Tous les grands propriétaires fonciers étaient souverains dans leurs domaines, quoique les moindres d'entre eux fussent dans une certaine dépendance vis-à-vis de plus hauts seigneurs ; ceux-ci, vis-à-vis de plus considérables encore, en remontant ainsi jusqu'au roi. Cette organisation féodale est, au point de vue politique, ce qui caractérise le moyen âge. Tout ce qui la précède en est la préparation. Pour l'établir, il est nécessaire de détruire d'abord l'empire romain. C'est ce que font les invasions des Barbares germains au nord, les conquêtes des Musulmans au midi. Sur les débris du colosse, s'élèvent des royaumes germaniques, dont le plus remarquable est celui des Francs. Il finit même par les absorber presque tous, sous Charlemagne. Mais ces barbares ne sont pas faits pour une vaste monarchie. L'esprit d'indépendance, la nécessité pour chaque province de se défendre contre les nouvelles invasions des Northmans, amènent la dissolution de l'empire carolingien. La féodalité en est le résultat. Mais elle est attaquée dans son existence, aussitôt que complètement constituée. Tout ce qui l'avait précédée, en avait été la préparation. Tout ce qui la suit est une réaction contre elle. La puissance féodale est à la fois battue en brèche d'en haut et d'en bas. D'en haut, par l'extension incessante du pouvoir royal ; d'en bas, par le mouvement communal. L'autre grand pivot de l'histoire du moyen âge, c'est le règne de l'Eglise. Dans le désarroi général qui suivit les invasions barbares, les évêques et les moines avaient été les consolateurs et les soutiens du peuple. Les lettres, les arts et les sciences n'avaient pas eu d'autre refuge que les églises et les abbayes. La supériorité intellectuelle et morale du clergé lui donna l'influence politique. Ses bienfaits lui gagnèrent la reconnaissance des rois et des peuples. La société se mit en quelque sorte sous sa tutelle. Le renouvellement de l'empire d'Occident, en faveur de Charlemagne, ne fit que mettre le sceau à cette étroite union des deux puissances. Mais le contact continuel de la barbarie, dans laquelle l'Eglise devait cependant bien recruter ses ministres, ne laissa pas d'exercer sur le clergé une influence pernicieuse. Les empereurs et les rois, sous prétexte de protéger la Religion, en usurpèrent le gouvernement. Grégoire VII parut et entreprit la fameuse querelle des investitures dont les résultats lurent la liberté de l'Eglise et la réforme des mœurs du clergé. La victoire remportée dans cette lutte par Rome sur l'Empire, avait beaucoup ajouté à l'influence du Saint-Siège. Les Croisades, œuvre des Papes, y mirent le comble et préparèrent le glorieux pontificat d'Innocent III. Mais il en fut de l'influence temporelle du Saint-Siège, comme de la féodalité. Son apogée fut le commencement de sa décadence. Une réaction se fit aussi contre elle, surtout de la part des Hohenstaufen. C'est la grande et longue lutte du Sacerdoce et de l'Empire. Philippe le Bel montra plus de violence encore contre Boniface VIII. Le Grand Schisme d'Occident porta un coup fatal à l'influence des papes. Un esprit révolutionnaire et irréligieux se glissait dans toutes les classes de la société, qui se trouva mûre pour la prétendue réforme de Luther. Ainsi, organisation du régime féodal et développement de l'influence ecclésiastique dans l'ordre temporel, puis réaction contre ce double ordre de choses, voilà à peu près ce que nous présente le moyen âge. Ajoutez la guerre de cent ans, vous l'avez tout entier dans ses grandes lignes. Mais avant d'en commencer l'histoire, il faut faire connaître et l'empire romain qui va s'écrouler, et les Barbares qui vont le détruire, et l'Eglise qui aidera les Barbares à se civiliser et à fonder une société nouvelle. |