LA FIN DU PAGANISME

Étude sur les dernières luttes religieuses en Occident au quatrième siècle – par Gaston Boissier

 

AVANT-PROPOS

 

LIVRE PREMIER — La victoire du Christianisme

CHAPITRE PREMIER — CONVERSION DE CONSTANTIN

CHAPITRE SECOND - L’ÉDIT DE MILAN ET LA TOLÉRANCE RELIGIEUSE SOUS CONSTANIN ET SES FILS

CHAPITRE TROISIÈME - L’EMPEREUR JULIEN

 

LIVRE SECOND — Le christianisme et l’éducation romain

CHAPITRE PREMIER - L’INSTRUCTION PUBLIQUE DANS L’EMPIRE ROMAIN

CHAPITRE SECOND - COMNENT LE CHRISTIANISME S’ACCOMMODA DE L’ÉDUCATION ROMAINE

 

LIVRE TROISIÈME — Conséquences de l’éducation païenne pour les auteurs chrétiens

CHAPITRE PREMIER - LE TRAITÉ DU MANTEAU DE TERTULLIEN

CHAPITRE SECOND - L’OCTAVIUS DE MINICIUS FÉLIX

CHAPITRE TROISIÈME - LA CONVERSION DE SAINT AUGUSTIN

CHAPITRE QUATRIÈME - COMMENT LES ÉLÉMENTS SACRÉS ET PROFANES SE SONT FONDUS ENSEMBLE DANS LE CHRISTIANISME

 

LIVRE QUATRIÈME — La poésie latine chrétienne

CHAPITRE PREMIER - LES ORIGINES DE LA POÉSIE LATINE CHRÉTIENNE

CHAPITRE SECOND - SAINT PAULIN DE NOLE

CHAPITRE TROISIÈME - LE POÈTE PRUDENCE

 

LIVRE CINQUIÈME — La société païenne à la fin du 4ème siècle

CHAPITRE PREMIER - LES GRANDS SEIGNEURS ROMAINS D’APRÈS SYMMAQUE

CHAPITRE SECOND - LES ADVERSAIRES DU CHRISTIANISME

 

LIVRE SIXIÈME — Les dernières luttes

CHAPITRE PREMIER - L’AFFAIRE DE L’AUTEL DE LA VICTOIRE

CHAPITRE SECOND - LA CITÉ DE DIEU DE SAINT AUGUSTIN

CHAPITRE TROISIÈME - LE CHRISTIANISME EST-IL RESPONSABLE DE LA CHUTE DE L’EMPIRE ?

CHAPITRE QUATRIÈME — LE LENDEMAIN DE L’INVASION

 

CONCLUSION

 

APPENDICE — LES PERSÉCUTIONS

 

 

Avant-propos

Je n’ai pas la prétention d’écrire une histoire complète de la fin du paganisme. Ce sujet, pris dans toute son étendue, serait trop vaste pour tenir en deux volumes. J’ai voulu seulement en raconter les principaux incidents et insister sur ceux qui m’ont paru présenter le plus d’intérêt pour nous.

C’est ainsi que j’ai cherché surtout à montrer de quelle manière le christianisme s’accommoda de l’art et des idées antiques et comment s’est opérée chez lui, au 4ème siècle[1], la fusion des éléments anciens et nouveaux. La solution de ce problème, qui avait tant d’importance pour l’avenir du monde, est, on le verra, le principal objet de cet ouvrage.

Pour résoudre cette question délicate j’ai dû beaucoup me servir des oeuvres des orateurs et des poètes du temps. J’aurais pu me contenter, comme on le fait d’ordinaire, d’aller chercher chez eux les citations dont j’avais besoin pour établir mes opinions. J’ai fait davantage : je les ai étudiés pour eux-mêmes, dans leur vie et dans leurs œuvres. Il m’a semblé que le témoignage aurait plus d’autorité si nous connaissions mieux le témoin. Quelques-uns de ces écrivains ont eu des disciples et lassé une école ; d’autres se sont faits les interprètes de beaucoup de leurs contemporains. J’ai cru que les étudier à fond était le seul moyen de faire revivre devant nous les groupes qu’ils représentaient. La littérature se trouve ainsi nous donner des leçons d’histoire : je l’ai interrogée autant que je l’ai pu, et je l’ai laissée répondre à son aise ; il n’y a presque pas de grand écrivain au 4ème siècle, chrétien ou païen, dont je n’aie été amené à m’occuper. Voilà comment une étude, historique à son origine, est devenue souvent une œuvre de critique littéraire.

Peut-être ai-je un peu trop négligé le récit des événements politiques. C’est un tort, car ils expliquent plus d’une fois les révolutions religieuses. Je renvoie, pour les mieux connaître, aux historiens qui en ont fait une étude particulière, surtout à M. le duc de Broglie[2] et à M. Duruy[3].

Le sujet que je traite n’est pas nouveau. Je dois beaucoup à ceux qui s’en sont occupés avant moi, depuis Beugnot[4] jusqu’à M. Schultze[5]. Les savantes dissertations dont M. de Rossi a rempli son Bulletin d’archéologie chrétienne m’ont été aussi fort utiles. Si j’avais voulu le citer toutes les fois que je me suis servi de lui, son nom reparaîtrait presque au bas de toutes les pages.

Je tiens à dire, avant de commencer, que j’ai abordé ce travail sans opinion préconçue et que je l’ai pour suivi avec une entière liberté d’esprit. Je ne me suis jamais préoccupé des discussions que suscitent autour de nous les questions religieuses. J’ai essayé de me faire le contemporain des temps dont je raconte l’histoire, et le plaisir que j’ai trouvé à vivre au milieu des événements du passé m’a permis de fermer l’oreille aux querelles d’aujourd’hui.

 



[1] Le 4ème siècle reste le centre de mes études, mais je me suis permis de suivre les querelles commencées jusqu’au milieu du 5ème.

[2] L’Église et l’empire romain au 4ème siècle.

[3] Histoire romaine, t. VII.

[4] Histoire de la destruction du paganisme en Occident.

[5] Geschiehte des Untergangs des griechisch-rômischen Heidentume.