L'ÉGLISE ET L'ÉTAT

SOUS LA MONARCHIE DE JUILLET

 

PAR PAUL THUREAU-DANGIN

PARIS - E. PLON ET Cie – 1880.

 

 

AVANT-PROPOS. 

CHAPITRE PREMIER. — LA RÉACTION RELIGIEUSE AUX DÉBUTS DE LA MONARCHIE DE JUILLET. (1830-1841).

I. L'irréligion maîtresse après 1830. Tentative et échec du journal l'Avenir. Le catholicisme vaincu et compromis. — II. Lacordaire à Notre-Dame en 1835. Retour des âmes vers la religion, à la suite et sous le coup de la révolution de Juillet. Témoignages et explication de ce retour. — III. Part de la jeunesse dans le mouvement religieux. Les étudiants catholiques et Ozanam. — IV. En quoi la prédication de Lacordaire convenait aux hommes de son temps. Contradictions qu'il rencontre. Sa retraite en 1836. — V. Le mouvement religieux continue. Le P. de Ravignan à Notre-Dame. Lacordaire et le rétablissement des dominicains en France. — VI. Pendant ce temps, M. de Montalembert arbore le drapeau catholique à la Chambre des pairs. Son isolement et son courage. L'impression qu'il produit et l'attitude qu'il prend.

CHAPITRE II. — LE GOUVERNEMENT ET LE MOUVEMENT CATHOLIQUE (1830-1841).

I. Les chefs du mouvement catholique se séparent du royalisme. Jugement de leur attitude. — II. Sagesse et réserve politique de la plupart des évêques après 1830. Mgr de Quélen. Le clergé se rapproche de pilla en plus de la monarchie de Juillet. Il y est poussé par la cour romaine. — III. Politique religieuse du gouvernement. Violences et vexations du début. Cette politique s'améliore. Ses lacunes et ses progrès. L'opinion est plus favorable au clergé. — IV. Les hommes d'État et la question religieuse. Un écrit de M. Guizot et un discours du roi. — V. Raisons politiques et parlementaires qui doivent déterminer, en 1841, le gouvernement à s'emparer de la question religieuse et à la résoudre favorablement. — VI. Le péril social et le désordre intellectuel à cette époque. Nécessité de la religion pour y remédier.

CHAPITRE III. — LES CATHOLIQUES ET LES PREMIÈRES LUTTES POUR LA LIBERTÉ DE L'ENSEIGNEMENT (1830-1844).

I. La promesse de la liberté d'enseignement dans la Charte de 1830. Le procès de l'école libre. La loi de 1833 sur l'instruction primaire. Le projet de 1836 sur l'instruction secondaire. Le projet de 1851 et les petits séminaires. Protestations de l'épiscopat. La lutte est engagée. — II. L'état religieux des collèges. La philosophie d'État. Les évêques et l'Eclectisme. — III. M. de Montalembert et le programme du parti catholique. En quoi l'existence d'un parti catholique est un fait accidentel et anormal. — IV. M. de Montalembert et les évêques. Comment ceux-ci arrivent à demander la liberté pour tous. Leurs premières répugnances contre l'action publique et Inique. Timidité de Mgr Affre. Intervention décisive de Mgr Parisis. — V. M. de Montalembert agitateur incomparable. Il dépasse parfois un peu la mesure. Le charme qu'il exerce, même sur ses adversaires. — VI. Violences d'une partie de la polémique catholique. Le livre du Monopole universitaire. L'Univers et M. Louis Veuillot. Ces violences regrettées par les catholiques les plus considérables. — VII. Le parti catholique fait brillante figure et la campagne est bien commencée. Emotion joyeuse de Lacordaire en 1844.

CHAPITRE IV. — LES DÉFENSEURS DU MONOPOLE ET LA DIVERSION TENTÉE CONTRE LES JÉSUITES (1841-1844).

I. L'Université défend son monopole. Comment l'éclectisme répond aux reproches des catholiques. Ses protestations d'orthodoxie ne sont pas prises au sérieux. Renaissance du voltairianisme Effroi et plaintes de la philosophie officielle. — II. Les libéraux renient la liberté quand elle est demandée par les catholiques. Ils prennent l'offensive contre le parti prêtre. La polémique contre les livres des cas de conscience. — III. Les jésuites depuis 1830. Explosion contre eux en 1812. Qui avait donné le signal ? Raison de cette diversion. Le catholicisme attaqué sous le nom de jésuitisme. — IV. La question des jésuites au Collège de France. Ce qu'avaient été jusqu'alors M. Quinet et M. Michelet. Le cours de M. Quinet contre les jésuites. Celui de M. Michelet. Scandale de ces cours. Leur caractère antichrétien et révolutionnaire. — V. La défense des catholiques au sujet des jésuites. Le P. de Ravignan et son livre de l'Existence et de l'institut des jésuites. Etendue et raison de son succès.

CHAPITRE V. — LA POLITIQUE RELIGIEUSE DU GOUVERNEMENT ET LE PROJET DE LOI DE 1844 (1841-1844).

I. Les dispositions personnelles de M. Guizot. M. Martin du Nord et M. Villemain. — II. Le sentiment du roi. Louis-Philippe et Mgr Affre. — III. La gauche et la liberté religieuse. Les regrets de M. de Tocqueville. Les préventions des conservateurs. M. Guizot n'essaye pas d'en triompher  Ce qui peut excuser sa faiblesse. — IV. Les bons rapports entre le gouvernement et le clergé sont altérés. Difficultés avec les congrégations, avec les évêques. La question des articles. Organiques. — V. Les universitaires mécontents du gouvernement. Défis échangés par-dessus la tète des ministres. M. Dupin et M. de Montalembert. — VI. Le projet de 1844. Le rapport du duc de Broglie plus libéral que le projet, bien qu'encore insuffisant. — VII. La discussion. Attitude des divers partis. Échec infligé à l'Université. Les catholiques quoique battus au vote sortent plus forts da débat.

CHAPITRE VI. — LA QUESTION DES JÉSUITES À LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS ET À LA COUR ROMAINE (1844-1845).

I. La situation à la fin de 1844. M. de Salvandy, ministre. Condamnation du Manuel de M. Dupin. Déclaration d'abus contre le cardinal de Bonald. — II. Le rapport fait par M. Thiers sur la loi d'instruction secondaire. Pourquoi s'en était-il chargé ? Premier échec de sa tactique. — III. M. Thiers se sert de la question des jésuites pour attaquer M. Guizot. Le Juif-Errant. Le procès Affnaer. — IV. L'embarras du gouvernement. Il se décide à recourir à Rome. M. Rossi. — V. La discussion de l'interpellation sur les jésuites. L'ordre du jour motivé. Les catholiques se préparent à la résistance. Débat à la Chambre des pairs. Note du Moniteur annonçant le succès de M. Rossi. — VI. M. de Rossi à Borne. Le Pape refuse ce qu'on lui demande, mais conseille aux jésuites de faire quelques concessions. Equivoque et malentendu sur les résultats de la négociation. — VII. Les mesures d'exécution en France. Les jésuites s'en tiennent aux concessions en général, et 31. Guizot finit par s'en contenter. Satisfaction du gouvernement. Irritation des catholiques. En quoi le résultat final a pu nuire ou profiter à la question religieuse.

CHAPITRE VII. — LES DERNIÈRES ANNÉES DE LUTTE (1845-1848).

I. Trêve à la fin de 1845. Les catholiques conciliants. L'abbé Dupanloup et M. Beugnot. — II. M. de Salvandy et le Conseil royal. Un discours de M. Guizot. Avances faites aux catholiques. — III. L'attitude du parti catholique dans les élections de 1846. Son succès relatif. — IV. L'impuissance du ministère après les élections. Le projet de M. de Salvandy et le rapport de M. Liadières. — V. Les évêques et le gouvernement. Mgr Affre. Le besoin que la monarchie de Juillet aurait eu en 1847 de l'appui des catholiques. M. de Montalembert et M. Guizot. Le triomphe de la liberté d'enseignement certain dans l'avenir. — VI. L'avènement de Pie IX. Le contre-coup sur la situation des catholiques en France. Popularité, espérances et illusions. Démenti apporté par la révolution. — VII. L'Église en France après le 24 février 1848. La bourgeoisie effrayée se rapproche des catholiques. Ceux-ci s'unissent au grand parti conservateur. La loi de 1850. Conclusion : la monarchie de Juillet et la religion.