HISTOIRE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

TOME TROISIÈME

 

PAR M. LOUIS BLANC

PARIS - FURNE ET Cie – PAGNERRE - 1869

 

 

LIVRE DEUXIÈME

CHAPITRE PREMIER. — La propriété devant la Révolution.

Coup d'œil rétrospectif. — Élan de l'opinion. — Lettre de Louis XVI à l'archevêque d'Arles. — Débats sur le régime féodal ; sa chute définitive. — Grande erreur historique relevée ; l'abolition des dîmes sans rachat ; vol fait aux pauvres. — Sieyès calomnié. — Le fait de la propriété exclusive est-il un droit ? Question posée dans le monde par l'Assemblée, à l'insu de l'Assemblée. — La monarchie conservée comme sauvegarde de la propriété exclusive, mais non plus comme principe. — Nouvelle nuit de la Pentecôte, miraculeuse mais encore incomplète.

CHAPITRE II. — L'Évangile devant la Révolution.

Portrait de Claude Fauchet, philosophe chrétien, de la secte des illuminés. — Sermon à l'abbaye de Longchamps. — Claude Fauchet et madame Calon. — Fêtes chrétiennes de la liberté reconquise. — Vos enim ad libertatem vocati estis, fratres. — L'Évangile expliqué. — Enthousiasme religieux et populaire. — Alliance de Claude Fauchet et de Bonneville. — La Bouche de fer. — Le Cercle social. La Révolution, au nom de l'Évangile.

CHAPITRE III. — Tableau de l'Assemblée constituante.

Portraits divers : Cazalès et Maury, Mounier, Malouet et Lally-Tollendal ; Duport, Barnave et Lameth ; le duc d'Orléans, Sieyès, Robespierre, Mirabeau ; les hommes du passé ; les hommes du présent ; un homme de l'avenir, seul. — L'Assemblée prise dans son ensemble. — Son origine, son caractère, son but, ses inspirations, ses mobiles.

CHAPITRE IV. — Premiers travaux de l'Assemblée constituante.

Entrée en scène de l'Assemblée constituante. — Importance des travaux intellectuels, trop méconnue. — Principes conquis dans l'opinion. — Projet de Sieyès et pressentiment du socialisme moderne. — Formules du 6e bureau discutées. — Déclaration des droits de l'homme. — Le comité de Constitution ; plan proposé. — Débats sur la fameuse théorie de Montesquieu. — Artifices de Mirabeau. — Indivisibilité du Corps législatif proclamée. — Le veto. — Agitation du peuple ; admirable bon. sens de ses alarmes. — Rôle extraordinaire de Mirabeau. — Mémoire de Necker. — Le veto sus- pensif. — Débats sur le droit de succession ; attitude extraordinaire de Mirabeau ; le traité d'Utrecht dans la poche de Sillery ; les Bourbons d'Espagne, le duc d'Orléans et l'Autrichienne ; décision de l'Assemblée. — Le Mémoire royal. — Motion de Volney. — Une première conclusion.

CHAPITRE V. — Administration de Necker : Peuple affamé. Trésor vide.

Détresse du peuple. — Effroi de Necker. — Les accapareurs. — Achats de blé dans toute l'Europe. — Tableau de Paris affamé. — Dureté de la politique de Pitt. — Défiances à l'égard de Necker. — Complots. — Ateliers nationaux en 1789. — Emprunt de trente millions proposé par Necker ; opposition de Camus et de Bouche ; l'emprunt est voté. — Sauvez-nous ou sauvez-vous ! — Lutte entre les propriétaires fonciers et les capitalistes ; brochure de Clavière ; les capitalistes commencent à abandonner Necker ; leur triomphe. — Dons patriotiques. — Plan financier de Necker. — Rapport du comité des finances. — Vote de confiance sollicité par Mirabeau ; pourquoi ; discours admirable de lui. — Plan de Necker adopté.

CHAPITRE VI. — Un pouvoir nouveau : le Journalisme.

Avènement du journalisme. — Souveraineté élective, élections sous forme d'achat. — - Pourquoi des journaux à la place des livres ; âme de la parole. — Tout pense et parle, même les murs. — Journaux d'avant la Révolution ; Métra, l'Homme aux nouvelles ; l'abbé de Fontenay ; la Guêpe de Voltaire ; l'abbé Barruel, Mallet Dupan, Linguet. — Mangourit, précurseur des journalistes de la Révolution ; Mondesève et Volney : la Sentinelle du Peuple en Bretagne. — Premiers essais de la presse révolutionnaire. — Mirabeau, journaliste son audace dans la corruption ; son effronterie dans le commerce de son nom : le Courrier de Provence. — Regnault de Saint-Jean d'Angély. — Le Point du Jour, de Barère. — Succès de l'Ane promeneur et apparition du Courrier de Versailles ; le maître de pension Gorsas. — Le Patriote français :libellistes français à Londres ; vie et portrait de Brissot. — Loustalot. — Camille Desmoulins à la table de Mirabeau ; ses lettres à son père ; son portrait ; son journal. — Inondation de feuilles politiques : Carra, Mercier, Feydel, Audouin. Condorcet, Millin de Grand'Maison. — Le Petit Gautier. — Les Actes des Apôtres. — Feuilles éphémères. — L'Ami du Peuple. — Portrait de Marat.

CHAPITRE VII. — Faction du comte de Provence.

Parallèle entre le duo de Berri et le comte de Provence,-enfants. — Prédilection des Jésuites pour le comte de Provence. — Déplorable éducation de Louis XVI. — Naissant ascendant du comte de Provence. — Son frère, méprisé à la cour. — Étrange consultation de médecins. — Commentaires impudiques. Plan ignominieux-ourdi contre Marie-Antoinette. — Mariage mal assorti. — Mésintelligence domestique envenimée. — Artifices du comte de Provence ; le filet d'or. — D'où partirent les pamphlets contre la reine. — Protestation secrète contre la légitimité des enfants de Louis XVI. — Voyage du comte de Provence. — Sa correspondance secrète avec Mirabeau ; lettre curieuse et inédite de ce dernier. — Qui fut le vrai conspirateur. — Torts de la cour envers le duc d'Orléans lettre de ce prince à Louis XVI ; — haine de Marie-Antoinette pour le duc d'Orléans ; le comte de Provence accrédite le bruit d'un complot orléaniste. — Mot de Marie-Antoinette sur le comte de Provence. — Lettre importante de ce dernier.

CHAPITRE VIII. — La quinzaine des complots (1789).

Le peuple au désespoir ; sa sublime confiance. — La mère du pauvre. — Ayons le roi, nous aurons du pain. — Les femmes aiment le roi ; elles maudissent la reine. — Marie-Antoinette à la veille des 5 et 6 octobre. — La ville et le château, à Versailles. — Bruits de complots ; voyage à Metz projeté ; lettre du comte d'Estaing à la reine. — Réalité des complots de la cour ; complots en sens inverse. — Mot cynique de Mirabeau il prévient Blaizot de ce qui doit arriver. — Conciliabule secret tenu chez Malouet ; projet de retraite à Tours abandonné. — Le régiment de Flandre appelé à Versailles ; ténébreuses menées ; rôle double du comte d'Estaing. — La bénédiction des drapeaux. — Mounier accusé indirectement par Mirabeau de vénalité. — Le régiment de Flandre à Versailles. — Alarmes du peuple à Versailles et à Paris. — Menaçants préparatifs de la cour. — Le repas des gardes. — Triomphe funéraire. — Folles provocations de la cour. — Histoire des cocardes blanches et noires. — Colère du peuple, redoublée par la famine. — Admirable instinct des femmes du peuple ; Allons chercher le roi.

CHAPITRE IX. — Les femmes à Versailles (1789).

Le peuple calomnié par l'histoire. — A Versailles ! du pain ! — Les femmes à l'Hôtel de Ville dans la matinée du 5 octobre. — Leur haine pour les membres de la commune ; leur compatissante bonté. — Marche du faubourg Saint-Antoine. — L'abbé Lefebvre sauvé. — L'huissier Maillard et Derminy. — Départ des femmes pour Versailles ; la vérité sur cette expédition. — Étrange ascendant de Maillard. — Lafayette sur la place de Grève. — Belle harangue d'un soldat. — Les femmes à Sèvres ; huit pains pour dix mille personnes. — Louis XVI à la porte de Châtillon ; journal de chasse, interrompu par les événements. — La reine dans la grotte de Trianon. — La sanction royale à demi refusée à la Déclaration des droits. — Scène violente dans l'Assemblée ; rudes paroles de Robespierre ; attitude du jeune duc de Chartres (depuis Louis-Philippe) ; il demande qu'on mette ceux, du côté droit à la lanterne ; mot terrible de Mirabeau ; voix des tribunes : La reine comme une autre, si elle est coupable ! — Mirabeau derrière le fauteuil de Mounier. — Arrivée des femmes à Versailles. — Plan proposé par le comte de Saint-Priest. — Dispositions véritables de Marie-Antoinette ; déclaration du valet de chambre Thierry. — Maillard dans l'Assemblée nationale ; comme quoi le pain était à trois francs douze sols les quatre livres. — Députation envoyée au roi. — Le faubourg Saint-Antoine à Versailles ; la FOULE. — Pierrette Chabry buvant dans le grand gobelet d'or de Louis XVI. — Trait de paternelle bonté. — Amour et enthousiasme des femmes pour Louis XVI. — Retour de Maillard à Paris. — Théroigne de Méricourt au milieu du régiment de Flandre. — Premières gouttes de sang versées. — - Rôles de d'Estaing, de Gouvernet, de Lecointre. — La municipalité et les groupes affamés. — L'intérieur du château. — Françoise Rolin et M. de Saint-Priest. — Rixe sanglante. — Madame Necker et madame de Staël dans la chambre de Louis XVI. — Avis contraires de M. de Saint-Priest et de Necker, sur la nécessité de fuir. — Irrésolution de Louis XVI ; irrésolution de Marie-Antoinette. — Voitures royales qu'on fait rentrer à l'écurie. — Mounier obtient la sanction et retourne à l'Assemblée. — L'évêque de Langres met les pouces sur le bureau. — Aspect extraordinaire de l'Assemblée. — La faim et la liberté. — Rôle de Mirabeau dans cette journée ; son sabre nu ; silence au peuple ! — Arrivée de l'armée de Lafayette. — Lafayette à l'Assemblée, au château ; ses précautions, sa sécurité communiquée à tous, son sommeil. — Aspect de Versailles dans la nuit du 5 au 6 octobre.

CHAPITRE X. — Le roi ramené à Paris (1789).

Un mot sinistre. — L'intérieur du château pendant la nuit. — Le peuple dans le château. — Le cadavre de la cour de marbre. — Il ne faut épargner que Monsieur, le Dauphin et le duc d'Orléans. — Apparition de ce dernier prince sur la place d'armes. — Les gardes du corps refoulés dans les salles ; mort de Varicourt. — Attaque du côté des appartements de la reine ; Miomandre de Sainte-Marie ; la reine se sauve chez le roi demi-nue. — Madame de Tourzel, réveillée par le comte de Saint-Aulaire. — Scènes affreuses à l'extérieur ; le coupe-tête. — Disparition des courtisans. — Les gardes du corps, retranchés dans l'Œil-de-Bœuf, sont sauvés par les gardes-françaises. — Lafayette. — Aspect de la chambre du roi. — Arrivée de Monsieur au château, son attitude, étranges paroles adressées par lui à Mounier. — Cri de tous : Le roi à Paris ! — Louis XVI devant la foule. — La reine est appelée au balcon. — Les gardes embrassés ; réconciliation générale. — Met de Marie-Antoinette à madame Necker. — Scène d'intérieur. — Dernier épisode politique de la journée. — Ressorts secrets mis en mouvement ; preuves. — Rôle et desseins de Mirabeau ; ses vues sur Monsieur. — Double caractère dés événements d'octobre ; la part du peuple, celle de l'esprit de faction. — Le peuple et le roi en marche pour Paris.

 

LIVRE TROISIÈME.

CHAPITRE PREMIER. — La cour aux Tuileries.

Paris dans la nuit du 5 au 6 octobre. — Arrivée des femmes à l'Hôtel de Ville. — La famille royale à l'Hôtel de Ville. — Harangue de Moreau de Saint-Méry ; discours de Bailly. — L'intérieur du château. — Enthousiasme monarchique des Parisiens. — Mot d'une femme du peuple à la reine. — Recommandations singulières des dames de la halle. — Affaire du mont-de-piété. — Joie du peuple. — Odieuses menées des courtisans. — Emigrations. — La police faite par les dames de la halle. — Histoire de l'ambassade du duc d'Orléans ; explication de la conduite de Lafayette ; mot violent de Mirabeau sur le duc ; ses instructions diplomatiques ; le trône de Belgique lui est offert en perspective ; son départ ; sa réception à la cour de Londres ; déchaînement général dans Paris. — Ce sont les royalistes qui ont les premiers ressuscité le, nom de Capet.- Derniers jours de l'Assemblée à Versailles. — Sa première séance dans la salle de l'archevêché à Paris. — Aspect de la cour aux Tuileries. — Habitudes privées de Louis XVI.

CHAPITRE II. — Organisation municipale et militaire de la bourgeoisie, à Paris.

Usurpations du Comité permanent des électeurs. — Portrait de Bailly. — Portrait de Lafayette. — Le Comité provisoire ; désarmement du peuple. — Origine de la COMMUNE DE PARIS. — Composition des districts. — Organisation du pouvoir municipal à Paris. — Les Trois cents. — Organisation de la milice bourgeoise sous le nom de garde-nationale. — Tableau du despotisme bourgeois. — Plaintes de Loustalot et de Camille Desmoulins. — Parti que les Trois cents tirent du meurtre d'un boulanger. — La loi martiale, initiative de Mirabeau ; résistance de Robespierre. — La loi martiale flétrie par Marat, critiquée par Loustalot. — Empiétements des Trois cents ; leur comité des recherches ; leur comité de police ; inquisition civile. — Brissot, âme de la tyrannie bourgeoise de l'Hôtel de Ville. — Opposition du district des Cordeliers présidé par Danton. — Aristocratie nouvelle.

CHAPITRE III. — La fortune des prêtres dénoncée.

Là fortune des prêtres ; son origine ; son importance ; sa distribution sa destination primitive ; son emploi. — Calomnie de Burke. — Les sept premiers économes de l'Église. — Caractère originaire des dîmes ; leur histoire. — Artifices pieux. — Formules des actes de donation sous Charlemagne. — Fabrique de faux titres. — Tableau des rapines au nom de Dieu. — Impôts sur la vie et sur la mort. — Les sources de la fortune des prêtres ne furent pas toutes impures. — Chiffre de la fortune des prêtres en 1789. — Les évêques opulents, les curés à l'aumône. — A qui les biens dits de l'Église auraient dû appartenir dans l'intention des donateurs. — A qui ils appartenaient en réalité.

CHAPITRE IV. — Guerre de la bourgeoisie au clergé.

Débats sur les biens ecclésiastiques ; brochure de Sieyès ; réponse de Servan. — Motion de Talleyrand, évêque d'Autun. — Discussion dans l'Assemblée. — Tragédie de Charles IX ; son effet sur les esprits. — Menées du clergé. — Modèle de protestation à faire pour les pauvres. — Mandement de l'archevêque de Tréguier. — Reprise de la discussion sur les biens ecclésiastiques. — Diversion tentée par l'abbé Maury. — Habile motion de Mirabeau. — Les biens ecclésiastiques mis à la disposition de la nation. — Voltaire et les moines. — La Religieuse de Diderot. — Influence des couvents : le bien, le mal. — Règle de Saint-Benoît. — Notre sol et notre littérature défrichés par des moines. — L'art dans les monastères. — Superstitions indécentes et barbaries cachées. — Débats sur la suppression des vœux monastiques ; elle est décrétée.

CHAPITRE V. — Le pouvoir des Parlements discuté.

Étranges prétentions des parlements. — Combien peu elles étaient fondées. — Origine judiciaire des parlements ; ils ne représentaient rien, si ce n'est le principe monarchique le roi est la source de toute justice, contre le principe féodal la justice est patrimoniale en France. — Usage de l'enregistrement transformé en droit de vérification. — Usurpations politiques des parlements ; ce qui, rendit ces usurpations possibles ; instinct de liberté absolument indestructible. — Débats entre le pouvoir parlementaire et le pouvoir royal, également funestes à tous les deux. — Regrets tardifs des parlements ; voile levé sur leur passé ; leur irrémédiable déconsidération. — Catéchisme des parlements.

CHAPITRE VI. — Guerre de la bourgeoisie aux Parlements.

Troubles dans le royaume. — Les Etats du Dauphiné. — Fuite de Mounier. — Les parlements complices de l'agitation. — Conférence chez Duport ; Lameth ouvre l'attaque contre les parlements. — Décret du 3 novembre ordonnant que les parlements resteront en vacance jusqu'à nouvel ordre. — Entrevue de Champion de Cicé et du président de Rosambo. — Soumission publique du parlement de Paris ; protestation secrète renfermée dans un étui de fer-blanc. — Révolte du parlement de Rouen, dénoncée par Louis XVI lui-même. — Décision de l'Assemblée ; Louis XVI obtient la grâce de la Chambre des vacations de Rouen. — Révolte du parlement de Metz ; sa grâce accordée au peuple. — Les magistrats de Rennes à la barre de l'Assemblée. — Mirabeau gagne la bataille des Bretons. — Fin des parlements.

CHAPITRE VII. — L'ambition de Mirabeau (1789).

Haines de Mirabeau, sa détresse. — Mémoire secret qu'il rédige pour la cour. — Ce mémoire est présenté à Monsieur, qui refuse de s'en charger. — Louis XVI défini par son frère. — Duport, Barnave et Lameth veulent rapprocher Mirabeau et Lafayette ; pourquoi. -Conférence chez la marquise d'Aragon. — Mirabeau présenté à Montmorin par Lafayette ; ambassade de Constantinople à demi offerte ; argent donné. — Dans quelles circonstances Mirabeau prononce l'éloge de Lafayette à la tribune. — Secours d'argent secrètement envoyés par Lafayette à Mirabeau. — Intrigues pour un changement de ministère. — Talon, le comte de La Marck, Champion de Cicé. — Liste ministérielle préparée par Mirabeau. — Mirabeau demande l'admission des ministres au sein de l'Assemblée. — Sa motion est rejetée. — Dépit de Mirabeau ; son abattement passager ; détour que prend son ambition.

CHAPITRE VIII, — Complots du Luxembourg (1789-1790).

Le marquis de Favras ; sa jeunesse ; ses aventures ; plan financier : le déficit des finances de la France vaincu. — Complot ; son développement. — Le comité des recherches averti. — Arrestation de Favras. — La complicité de Monsieur est publiquement dénoncée. — Conciliabule tenu au Luxembourg ; Mirabeau, conseiller du prince ; on prépare un projet de discours, Mirabeau y met la main. — Monsieur devant les représentants de la Commune ; effet de la visite de ce prince à l'Hôtel de Ville. — Popularité croissante de Lafayette. — Assassinat supposé. — Monsieur, intermédiaire entre Mirabeau et la cour ; marché conclu entre la cour et Mirabeau. — Efforts pour prévenir des révélations redoutées. — Procès de Favras ; son attitude devant les juges. — Entrevue de Talon et de Favras dans la prison ; Favras se laisse arracher la promesse de ne pas nommer ses complices. — Favras, condamné, marche au supplice ; son testament de mort ; son exécution aux flambeaux. — Aspect intérieur du Luxembourg le soir où Favras fut exécuté. — Importante déclaration de Lafayette. — Lettre de Monsieur trouvée sur Favras au moment de son arrestation. — Le prix du sang.

CHAPITRE IX. — Nouvelle organisation du royaume (1789-1790).

Travaux organiques de l'Assemblée constituante. — Anciennes divisions du royaume. — Plan conçu par Sieyès, exposé et développé par Thouret. — Plan proposé par Mirabeau. — Débats entre Mirabeau et Thouret. — Observations de Bengy de Puy-Vallée. — Système de division territoriale et électorale adopté par l'Assemblée constituante. — Citoyens actifs, citoyens passifs ; soulèvement de l'opinion. — Division administrative du royaume : administrations de département, administrations de district. — Système municipal adopté par l'Assemblée constituante. — Côtés défectueux de son œuvre ; importance et nouveauté de ses travaux. — Influence morale et intellectuelle de la place publique ; Paris inspirateur. — Club des Jacobins ; ses colonies. — L'unité de l'administration et des lois ; l'unité de la Révolution.