HISTOIRE DE LA RÉVOLUTION DE 1848

TOME TROISIÈME

 

PAR M. LÉONARD GALLOIS

PARIS – A. NAUD - 1850.

 

 

CHAPITRE PREMIER.

Reproches adressés aux partisans de l'état de siège et de la dictature. — Examen de ces reproches. — Les impitoyables changent de système. — Adresse du président Sénard à la garde nationale. — Mauvais effet de cette adresse. — Nouvelle adresse du pouvoir exécutif à l'armée et aux insurgés. — L'homme du sabre donne une leçon d'humanité aux impitoyables. — Cette leçon porte ses fruits. — Nouvelle et tardive exhortation aux insurgés par le président de l'assemblée. — Seconde journée militante. — On retrouve partout les insurgés maîtres de leurs positions de la veille. — Animation que présentent les quartiers occupés par les insurgés. — Ce sont les chefs qui manquent. — Aspect de la partie de la ville soumise à l'état de siège. — Grandes mesures prises par le général en chef. — Renforts qui lui arrivent de toutes parts. — Le combat recommence du côté de la Cité. — Attaque et prise de la barricade du Petit-Pont. — Barricades de la place Saint-Michel et de la rue des Mathurins. — Droit barbare que s'arrogent les vainqueurs. — Manœuvres du général Damesme autour du Panthéon. — Prises de plusieurs barricades. — Affaire du Panthéon. — Insuccès de la première attaque. — Arrivée des missionnaires de l'assemblée nationale. — Nouvelle attaque du Panthéon. — Effets du canon. — Les insurgés évacuent ce temple. — La lutte continue derrière le Panthéon. — Blessure reçue par le général Damesme. — Plan que l'on a attribué aux insurgés. — Prise de la place des Vosges. — Attaque sur les derrières de l'Hôtel-de-Ville. — Combat long et sanglant de l'église Saint-Gervais. — Le général Duvivier mortellement blessé. — Situation morale des 5e, 6e et 7e arrondissements. — Mauvais effet des barbaries exercées sur les prisonniers. — Résolutions désespérées des insurgés. — Provocations faites par les journalistes réactionnaires. — Faux récits des atrocités commises par les insurgés. — Déplorables bulletins qu'ils publient dans le but de déshonorer les démocrates. — Eternels ennemis du peuple, vous l'avez une fois de plus lâchement calomnié !

CHAPITRE II.

Impossibilité de décrire tous les combats partiels de juin. — Barricades du Marais. — Combat de la rue Boucherat. — Autres barricades du 6e arrondissement. — Abords du canal Saint-Martin. — Les troupes de Lamoricière sérieusement engagées dans le haut des faubourgs du nord. — Position que les insurgés y occupent. — Combat de la barrière Rochechouart. — Attaque de la barrière Poissonnière. — Le clos Saint-Lazare pendant la journée du 24. — La garde nationale de Rouen au chemin de fer du Nord. — Combats de la rue Lafayette et autres. — Le faubourg Saint-Denis et la barricade Cavé. — Résistance que les troupes y éprouvent. — Elle est enlevée après de grandes pertes. — L'attaque de la barrière de La Chapelle est remise au lendemain. — Les faubourgs Saint-Martin, du Temple et Saint-Antoine pendant cette seconde journée. — Le général Bréa succède au général Damesme. — Barricades qu'il enlève. — Combat de la place Maubert. — Retraite des insurgés sur divers points. — Fautes qu'ils commettent de ce côté. — Coup d'œil sur les allégations calomnieuses des journaux réactionnaires. — Démentis tardifs enregistrés par quelques-unes de ces feuilles. — Comment ces odieuses calomnies se sont propagées et accréditées. — Journaux et écrits qui y ont contribué. — Faits incontestés qui témoignent en faveur des insurgés. — Les représentants faits prisonniers. — Réflexions au sujets de ces récits atroces. — Les réactionnaires ont voulu déshonorer les chefs de la démocratie et le peuple.

CHAPITRE III.

Nuit du 25 juin. — Aspect de la capitale devant et derrière les barricades. — Suppression d'un grand nombre de journaux. — Droits que le pouvoir exécutif puise dans l'état de siège. — Paris transformé en un vaste camp. — Conséquence de l'état de siège. — Les dénonciations commencent leur effroyable cours. — Tristes chapitres des prisons. — Reprise de la séance permanente. — Nouvelles lues par le président des différents points de l'insurrection. — Votes de trois millions destinés à donner du pain aux citoyens qui en manquaient. — Prorogation des effets de commerce. — Traits caractéristiques de la majorité. — Proposition de Larochejaquelin pour que l'assemblée fasse connaître ses sentiments à l'égard des prisonniers. — La majorité repousse cette proposition. — Lettre du maire de Paris. — Elle prouve l'acharnement du combat. — Le président reprend la proposition du citoyen Larochejaquelin. — Bonne proclamation adressée aux insurgés. — L'assemblée devait faire plus encore. — Réflexions à ce sujet. — Coup d'œil sur la rive gauche. — Préparatifs du général Bréa pour attaquer la barricade Fontainebleau. — Etat de la lutte sur la rive droite. — Nouveaux combats aux barrières Rochechouart et Poissonnière. — Prise de ces deux barrières. — Nouvelle attaque du clos Saint-Lazare. — Il est occupé par la troupe. — Prise de la barrière de La Villette. — Le théâtre de la guerre se porte vers l'Est.

CHAPITRE IV.

La colonne de l'Hôtel-de-Ville prend l'offensive. Elle place le 9e arrondissement entre deux feux. — Position des insurgés dans ce quartier. — La lutte s'engage dans la rue Saint-Antoine. — Elle est impossible à décrire. — Spectacle qu'offre ce quartier. — Efforts du général Perrot pour franchir la rue Saint-Antoine. — Il ne débouche sur la place de la Bastille qu'à la nuit. — Marche du général Négrier par les quais. — Résistance qu'il éprouve à la caserne des Célestins. — Il atteint le boulevard Bourdon. — Moment critique. — Lamoricière s'avance sur le faubourg Saint-Antoine par les boulevards. — Lutte dans le Marais et à la place des Vosges. — Situation des insurgés qui occupent le faubourg Saint-Antoine. — Attaques partielles de ce faubourg. — Proclamations diverses des insurgés de ce quartier. — Drapeaux et devises du faubourg. — Calomnies des journaux royalistes. — Le combat devient général sur la place. — Mort du général Négrier. — Le combat continue; la place est en feu. — L'arrivée de l'archevêque de Paris produit un moment de trêve. — But de sa détermination. — L'archevêque pénètre au milieu des insurgés. — Ses prescriptions ne sont pas observées par la troupe. — Altercations et coups de fusils. — L'archevêque est blessé mortellement. — Trois insurgés tombent à ses côtés. — Indignation des insurgés. — Soins respectueux qu'ils rendent au blessé. — Le combat recommence sur la place et ne cesse qu'à la nuit. — Retour du général Lamoricière au boulevard du Temple. — Sa réponse à un parlementaire. — Confusion et fausse interprétation des actes officiels. — Anarchie qui règne au-dessous du pouvoir. — Vues diverses des chefs militaires. — C'est une victoire complète que veut la réaction et non une pacification. — Le général Bréa au faubourg Saint-Marceau. — Il y porte des paroles de conciliation. — Barricades de la barrière Fontainebleau. — Le générale Bréa parlemente avec les insurgés. — Il traverse la barricade. — Exigences des insurgés. — Le général est retenu en otage, ainsi que les officiers qui l'accompagnent. — On croit que c'est Cavaignac. — Cris de mort contre lui. — On essaie de le sauver par le jardin. — La population l'arrête. — Mauvais traitement qu'on lui fait subir. — Ordres que l'on exige de lui. — Il est conduit au poste de la garde nationale. — Triste situation des prisonniers. — Le général Cavaignac en est informé. — Sa réponse. — Dernière tentative pour sauver le général. — Approche des troupes. — Le général et son aide de camp sont immolés. — Attaque et prise de la barricade. — Terribles représailles.

CHAPITRE V.

Projet de décret présenté par M. Sénard pour déporter les insurgés. — Considérations dont il l'appuie. — Les vainqueurs de juin veulent déporter les vainqueurs de février. — Intrigues à ce sujet. — Calomnies dont on se sert pour appuyer ces mesures extrêmes. — Stupeur de la montagne. — Moyens d'action préparés pendant la nuit par les généraux. — Positions qu'occupent les insurgés. — Les représentants Galy-Cazalat, Druet-Desvaux et Larabit. — Leurs efforts pour amener une capitulation. — Soumission que les parlementaires du faubourg apportent au président de l'assemblée. — Espérances du citoyen Larabit. — Son apostille. — Le président rend compte de cette démarche. — Il annonce avoir exigé une soumission pure et simple. — Le langage des proclamations mis en regard de ce refus. — Motifs de ces nouvelles exigences. — Les royalistes veulent frapper la démocratie. — Pendant les dénonciations, Lamoricière attaque le canal. — Résistance qu'il éprouve encore de ce côté. — Versions diverses sur les négociations du faubourg Saint-Antoine. — Intervention de citoyens Recurt, Beslay et Guinard. — Allocution de ce dernier. — Les insurgés se croient trahis. — Convention acceptée et signée. — Le général Lamoricière ne veut pas faire cesser le feu. — Heure de rigueur fixée pour la soumission absolue du faubourg. — Les négociateurs ne reparaissent plus. — L'horloge sonne dix heures et l'attaque commence. — Effets de l'artillerie. — Marche de la colonne de droite. — Le général Perrot fait une dernière sommation. — La réponse se trouve dans l'inaction des insurgés. — Reprise des hostilités. — Incendie d'une maison à l'entrée du faubourg. — Les insurgés rentrent chez eux ou fuient. — La troupe franchit les barricades sans obstacles. — Délivrance des représentants Galy et Druet. — Le général Perrot arrive à la barrière du Trône. — Démolition des barricades du faubourg. — Dernière lutte du général Lamoricière dans les quartiers Ménilmontant et Popincourt. — Prise des barrières Ménilmontant et de Belleville. — Le général Lebreton chargé d'enlever aux insurgés La Villette. — Négociations sans résultat. — Attaque et prise de la première barricade. — Fuite des insurgés. — Fin de la guerre civile. — Proclamation du chef du pouvoir exécutif. — Dans Paris je vois des vainqueurs et des vaincus ; que mon nom soit maudit si je consentais à y voir des victimes.

CHAPITRE VI.

Aspect que présente la ville de Paris le lendemain du combat. — Nombreux gardes nationaux arrivés de provinces. — Vaste camp militaire. — Sinistres traces du combat laissées sur tous les points de la lutte. — On croit voir une ville prise d'assaut. — Pèlerinage de la haute société vers ces lieux de désolation. — Essaim de délateurs et de sbires apparus après la bataille. — Recrudescence de dénonciations et d'arrestations. — Nouvelles séries de faits odieux inventés par les réactionnaires. — Bruits d'empoisonnement et de tentatives d'empoisonnement. — Faits cités par les feuilles contre-révolutionnaires. — Démentis formels et officiels opposés à ces calomnies. — Protestation de la Réforme. — Ces bruits odieux n'en circulent pas moins partout et principalement dans les provinces. — Efforts nécessités pour faire surnager la vérité. — Causes réelles de ces bruits. — Le rapport sur le projet de déportation est présenté sous la funeste influence de ces calomnies. — Le projet de la commission est plus rigoureux que celui du gouvernement. — Déclaration du général Cavaignac à ce sujet. — Il a soutenu les propositions atténuantes. — Nécessité de faire plusieurs catégories. — Le projet de loi est fait en vue de venger la patrie. — Les réactionnaires veulent voter sans discussion et sans désemparer. — Pierre Leroux repousse le projet comme inhumain. — Lectures des articles rédigés par la commission. — Ils ne veulent pas qu'un seul démocrate échappe. — Discours du citoyen Caussidière pour ramener la majorité à l'indulgence. — Vote du projet tel que l'a aggravé la commission. — Horrible événement de la place du Carrousel. — Cent vingt-cinq hommes tués ou blessés.

CHAPITRE VII.

Le général Cavaignac se démet de ses fonctions de dictateur. — Intrigues pour pourvoir au gouvernement. — La nuance du National fait de nouveau confier le pouvoir exécutif à ce général. — Conditions qu'y mettent les réactionnaires. — Démission en masse du ministère nommé par la commission exécutive. — On jette le linceul sur les restes du gouvernement provisoire et de la commission. — Le général Cavaignac, la garde nationale, l'armée, la mobile et les autres généraux ont bien mérité de la patrie. — Le chef du pouvoir exécutif désigne son ministère. — Il est formé d'hommes du National. — Les réactionnaires veulent repousser le fils de Carnot. — Remaniement. — Le citoyen Marie élu président de l'assemblée en remplacement du citoyen Sénard. — Proclamation au peuple français. — Qualifications que l'on y donne aux insurgés. — La terrible réalité. — Causes diverses de cette formidable insurrection. Millions votés facilement le lendemain de la victoire. — La démocratie, saignée aux quatre membres, se montre encore vivace. — On se dispose à renvoyer chez eux les gardes nationaux accourus à Paris. — Revues du 28 juin et du 2 juillet. — Réflexions sur la présence de ces gardes nationales à Paris. — Vues qui dirigeaient le parti réactionnaire en les appelant. Langage des feuilles royalistes des provinces. — Haines que ces feuilles portent à la ville de Paris. — Article furibond du Courrier de la Gironde contre cette ville. Les royalistes travaillent à détacher les départements de la métropole. — Ils comptent sur les conseils généraux des départements. — Le gouvernement fait avorter ce complot.

CHAPITRE VIII.

Suites déplorables de la guerre civile. — Prisonniers passés par les armes derrière l'Hôtel-de-Ville. — Tribunal composé pour les juger. — Caveaux de l'Hôtel-de-Ville. — Détails affreux acquis aux débats. — Exécutions de la place Saint-Jean, de la rue du Roi-de-Sicile, de la rue de Jouy, de la rue Cloche-Perche. — Fusillades de l'Ave-Maria, de la rue Saint-Paul, de la rue Saint-Antoine et de l'Arsenal. — Prisonniers immolés dans le quartier Popincourt et dans les casernes Saint-Martin et Poissonnière. — Quels sont les vrais coupables de ces actes d'inhumanité. — Mots affreux. — Le mal était préconçu. — Traits d'humanité recueillis çà et là. — Le capitaine Guindorff. — La barrière Ménilmontant et celle des Trois-Couronnes. — Impuissance de quelques hommes à s'opposer au torrent furieux. — Débordement sans exemple des mauvaises passions. — Nouvelle série de calomnies inventées par la presse réactionnaire. — Le Jardin des Plantes. — Contes stupides. — La postérité ne pourra jamais croire à tous les moyens employés par les réactionnaires pour semer l'irritation, la défiance, la peur et la haine. — Signaux télégraphiques de nuit. — Croix rouges et vertes aperçues sur les portes des maisons. — Incendie, pillage. — Boulettes incendiaires et poudre inflammable. — La Réforme attaque la conspiration et la calomnie. — Rappel à la fraternité.

CHAPITRE IX.

Effets produits par les événements de Paris sur les départements. — Attitude de Lyon. — L'autorité militaire reprend les canons de la Croix-Rousse. — Lyon et les communes suburbaines occupés militairement. — Adieux de Martin-Bernard aux Lyonnais. — Les partis antirépublicains s'agitent. — Arrivée d'une division de l'armée des Alpes. — L'autorité joue aux soldats. — Evénements de Marseille. — Leurs causes. — Barricades dans les rues. — Elles sont prises. — Vœux du préfet. — Réserve des démocrates des autres villes. — Les calomnies de la presse réactionnaire aboutissent à la conspiration de la terreur. — Bruit de l'apparition des insurgés sur divers points. — On redoute l'arrivée des brigands à Rouen, à Elbeuf, dans toute la vallée de la Seine. — Panique de Soulaines, de Louviers, d'Evreux, etc., etc. — Deux mille insurgés envolés de Paris pour s'abattre à Saint-Quentin. — But des propagateurs de ces fausses nouvelles. — Explications de ces faux bruits. — La république en danger dans les campagnes. — Le pouvoir ne s'occupe qu'à comprimer Paris. — Gouvernement du sabre. — Les militaires sont tout dans l'Etat. — Réflexions à ce sujet. — Désappointement de ceux qui avaient voulu fonder le gouvernement du droit. — Armée de cinquante mille hommes dans Paris. — Argent nécessaire pour la payer. — Dissolution des ateliers nationaux par le pouvoir exécutif. — Emprunt de cent cinquante millions à la Banque. — Sous-comptoir national pour le bâtiment. — Associations des ouvriers encouragées par un crédit de trois millions. — Mesures financières proposées par le ministre Goudchaux. — Influence avouée de l'ancien parti dit conservateur sur le gouvernement. — Le pouvoir exécutif se trouve lié avec la faction contre-révolutionnaire. — Explications données par le général Cavaignac sur l'état de siège. — Il doit être longuement prolongé. — Grand désappointement des journalistes. — Rétablissement du cautionnement des journaux. — Pétition de la société des gens de lettres à ce sujet. — Attaque contre les libertés publiques. — Mesures impopulaires. — Projet de loi sur l'instruction publique et sur l'organisation judiciaire. — Ils vont mourir dans les cartons. — Aspect de Paris sous l'état de siège. — Caveaux et prisons. — Hôpitaux pleins de blessés. — La Morgue et ses cadavres. Détails sur les commissions militaires. — Les trois catégories. — La rage de la délation. — Réflexions sur le dévergondage des dénonciations.

CHAPITRE X.

Coup d'œil sur la situation de l'Europe au printemps de 1848. — Suite des événements dont l'Italie fut le théâtre. — Conduite ambiguë de Charles-Albert. — Il accourt à Milan dans des vues d'intérêt personnel. — C'est lui qui fait considérer l'appui de la France comme un déshonneur. — Projets que forment sur l'Italie les écrivains soldés par Charles-Albert. — Les républicains unitaires ridiculisés. — Guerre royale substituée à la guerre des peuples. — Les intrigues et la trahison aux prises avec la sainte insurrection. — Influence funeste que Charles-Albert exerce sur le gouvernement provisoire de Milan. — Fausses manœuvres de l'armée piémontaise. Plan de retraite du général autrichien. — Il s'établit à Mantoue et à Vérone. — Les villes du Frioul se révoltent. — Volontaires Italiens dans le Frioul. — Conditions que Charles-Albert met à sa coopération. — Il veut être roi de l'Italie septentrionale. — Ses négociations personnelles perdent la cause de l'Italie. — Murmures des patriotes italiens. — Revers qu'ils éprouvent dans le Frioul. — Le parlement sicilien déclare les Bourbons de Naples déchus. — Constitution napolitaine. — Conduite de Léopold en Toscane. — Intrigues de Rome. — Changement complet de politique à Rome. — Protestations des patriotes Milanais. — Arrivée des renforts autrichiens. — Trahison de Charles-Albert.

CHAPITRE XI.

Politique du pape. — Sanglants événements de la ville de Naples. — Les troupes napolitaines devenues suspectes. — Combats soutenus par Zucchi, Durando, Zambeccari, etc. — Abandon des villes de terre ferme. — Renforts envoyés aux Autrichiens par le Tyrol. — Alarmes du gouvernement provisoire de Milan. — Grands événements de Vienne. — Charles-Albert ne sait pas en profiter. — Mazzini à Gênes et à Milan. — Il y crée l'Italia del popolo. — Il rallie tous les républicains. — Les Italiens commencent à tourner leurs regards vers la France. — La république Française tombée entre les mains des réactionnaires. — Reproches que la postérité adressera à Charles-Albert. — Mouvements de l'escadre sarde. — Défection de l'escadre napolitaine. — Charles-Albert se dispose enfin à passer l'Adige. — La reddition de Vicence change ses projets. — Désastres de cette capitulation. — Les circonstances deviennent critiques. — Inaction de l'armée piémontaise. — Les Vénitiens sollicitent les secours de la France. — Détermination des Romains pour continuer la guerre. — Les chambres piémontaises se prononcent dans le même sens. — L'Autriche annonce aussi la résolution de continuer la guerre. — Les journaux poussent les gouvernements aux derniers efforts. — Invasion de Ferrare par les Autrichiens. — Effet produit par cette nouvelle à Paris et à Rome. — On parle de Rossi pour premier ministre du pape. — Radetzki attaque les lignes piémontaises. — Combats des 23, 24, 25 et 26 juillet. — Les Piémontais sont repoussés de toutes leurs lignes. — Charles-Albert traître ou incapable. — Effets produits dans toute l'Italie par la déroute de l'armée piémontaise. — Milan, Turin, Gênes, Florence, Livourne, Modène, Rome. — Ce désastre exalte toutes les têtes. — Radetzki poursuit Charles-Albert sans relâche. — L'armée piémontaise à Milan. — Combat de la porte Romaine. — Trahison de Charles-Albert. — Désolation et émigration des Lombards. Situation de la France. — Interpellations sur les affaires d'Italie. — Honteuse réponse du ministre. — Plaidoyer du représentant Baune en faveur des Italiens. — Les réactionnaires demandent l'ordre du jour. — Le gouvernement français abandonne l'Italie à l'Autriche. — Armistice obtenu par Charles-Albert.

CHAPITRE XII.

Dernier coup d'œil sur l'insurrection polonaise. — Marche tracée au gouvernement français par l'assemblée nationale à l'égard de l'Allemagne, de la Pologne et de l'Italie. — Effet produit en Pologne par la journée du 15 mai. — Capitulation de Mierolawski. — Conduite du gouvernement prussien envers les Polonais. — Guerre d'extermination que les Prussiens font aux patriotes. — Sort misérable réservé à Cracovie par les Autrichiens. — Protestation des habitants de Tarnow. — Manifeste des démocrates allemands. — Marche tortueuse du gouvernement autrichien. — Il travaille activement à renforcer ses armées. — Il augmente la garnison de Vienne. — La Hongrie et la Bohême proclament leur séparation de l'Autriche. — L'empereur veut tenter la contre-révolution par l'armée. — Manifestation du peuple viennois contre le ministre Fiquelmont. — Fuite de l'empereur à Insprück. — Plan des réactionnaires. — Décret qui abolit l'université de Vienne. — Il produit un soulèvement général. — Barricades. — Irritation causée par l'approche de Windisgraetz. — Nomination d'un comité de salut public. — Les troupes sont forcées de quitter la ville. — La cour et les diplomates d'Insprück. — Congrès slave ouvert à Prague. — Ses premières résolutions. — Protestation de la ville de Prague contre le général Windisgraetz. — Lutte entre le peuple et la troupe. — Première et seconde journées de la lutte. — Arrivée du général Mentzdorff. — Les troupes sont obligées de sortir de la ville. — Bombardement de Prague par Windisgraetz. — Renforts arrivés aux assiégeants. — Les habitants sommés de mettre bas les armes. — Continuation du bombardement. — Les insurgés capitulent pour éviter la ruine de la ville. — Dissolution du congrès slave. — La cour d'Insprück se croit sauvée. — Elle envoie à Vienne l'archiduc Jean. — Rôle de conciliateur adopté par le prince. — Il caresse la garde nationale. — Actes du comité de sûreté générale. — Renvoi du ministère Pillersdorff. — Réunion de la constituante à Vienne. — Les réactionnaires demandent la dissolution du comité de sûreté. — Tentatives contre-révolutionnaires. — Le comité déclare qu'il continuera de fonctionner. — Nouveau cabinet autrichien. — Il expose sa marche. — Mésintelligence entre les ministres et les clubs. — Dissolution de l'association démocratique. — Retour de l'empereur à Vienne. — Rôle qu'il confie à l'armée. — La garde nationale se sépare du peuple. — Insurrection des ouvriers. — Parti que la réaction tire de ces déplorables événements. — La journée du 16 avril se reproduit en Autriche le 23 août.

CHAPITRE XIII.

Evénements de la Prusse. — Candidature de Frédéric à l'empire d'Allemagne. — Réponse de l'empereur d'Autriche. — Le roi de Prusse prépare la contre-révolution. — Ouverture de la diète prussienne. — Frédéric renforce son armée et envoie des troupes sur le Rhin. — Il rappelle le prince héréditaire à Berlin. — Projet de constitution aristocratique. — Le roi crée la garde nationale. — Elle se sépare du peuple. — Les réactionnaires demandent la fermeture des clubs. — Trahison des constitutionnels. — Le peuple brise le projet de constitution. — Intervention de la garde nationale. — Effet des injures adressées aux Berlinois par les réactionnaires. — Le peuple s'oppose à la sortie des fusils de l'Arsenal. — Le prince de Prusse à la diète. — Mesures proposées par les modérés. — Les clubs résistent. — Réception faite par les démocrates de Berlin au chargé d'affaires de France. — Bruits relatifs à l'intervention de la Russie en Prusse. — Insurrection et prise de l'arsenal par le peuple de Berlin. — Armement général. — Affiches démocratiques. — Affaire du vicariat général de l'empire. — La liberté de la presse menacée. — Entrée de nouvelles troupes à Berlin. — Emeute à ce sujet. — Le roi se rend à Postdam. — Projets de contre-révolution appuyés sur l'armée. — Lutte entre la réaction et la révolution. — Projets de reconstitution de l'unité allemande. — Obstacles qu'y mettent les princes. — Ils effraient l'Allemagne de l'invasion française. — Calomnies contre la république. — Action des sociétés populaires sur l'Allemagne. — La nation allemande refuse de reconnaître la diète germanique. — Ses motifs. — La commission populaire des cinquante appelle une assemblée nationale représentant toute l'Allemagne. — Haine de la diète et du gouvernement contre la France. — Situation du grand-duché de Bade. — Les démocrates appellent le peuple aux armes. — La république est proclamée à Fribourg. — Troubles à Aix-la-Chapelle, à Cassel et dans le Hanovre. — L'Allemagne à la veille d'une grande révolution. — Déroute des démocrates badois. — Vengeances des réactionnaires. Explication de la levée de boucliers des républicains badois. — Lutte entre la commission des cinquante et la diète germanique. — Réunion de l'assemblée nationale allemande. — Grave conflit engagé à Mayence entre les habitants et les troupes prussiennes. — L'Assemblée nationale de Francfort crée un vicaire général de l'empire. — Elle élève l'archiduc Jean à ces fonctions.

CHAPITRE XIV.

Affaire des duchés de Schleswig et de Holstein. — Motifs de cette guerre. — Mouvement révolutionnaire de Kiel. — Forces envoyées par la confédération germanique. — Les hostilités s'engagent. — Entrée des troupes danoises dans le Schleswig. — Contingent prussien. — Retraite des Danois à Flensbourg. — Blocus établi par la marine danoise. — Alarmes des marchands de la Tamise. — Le cabinet de Londres proteste contre le blocus. — L'Angleterre et la Russie médiatrices. — La Suède se joint au Danemark. — Combat de Duppel. — Appréciation de cette guerre. — Rôle de la Russie. — Langage qu'aurait dû tenir la France. — L'esprit démocratique se développe dans les duchés. — Négociations rompues. — Conditions nouvelles débattues à l'île de Malmoë. — Prétentions de l'assemblée nationale allemande. — Forces respectives. — Annonce officielle de l'armistice. — La question devient interminable. — Motifs de la rupture de l'armistice. — L'assemblée nationale allemande ne veut pas d'un traité prussien. — Ce rejet entraîne la dissolution du cabinet du vicaire général. — Il est également repoussé par les habitants des duchés. — Coup d'œil sur l'Angleterre. — Moyens mis en usage par les chartistes. — Ils sont frappés par la police. — M. Hume propose la réforme électorale comme moyen de rétablir la tranquillité. — Sa motion est rejetée par les aristocrates. — L'Irlande déclare qu'elle résistera pied à pied à l'oppression. — Langage des journaux irlandais. — Discours des chefs. — L'autorité redouble d'efforts pour faire avorter l'insurrection. — Procès de Mittchell. — Sa condamnation. — Traitements indignes qu'on lui fait subir. — Cris de joie de l'aristocratie. — Adresse de la confédération au peuple irlandais. — Projet de réunion de la Vieille et de la Jeune Irlande. — Obstacles qu'y met O'Connel. — Approche de la crise. — Panique de Londres relative aux affaires de l'Irlande. — Les journaux anglais veulent qu'on écrase l'hydre. — Renforts envoyés en Irlande. — Détails sur l'insurrection irlandaise. — Elle est comprimée par le défaut d'entente. — L'Irlande voit ses fers rivés et ses libertés détruites par l'Angleterre. — Règne de Narvaez en Espagne. — Régime du sabre et de la bastonnade. — Insurrection du 7 mai à Madrid. — Elle est étouffée. — Horribles détails de la décimation des prisonniers. — Départ de Madrid de l'envoyé anglais.

CHAPITRE XV.

Coup d'œil général sur la situation de l'Europe. — Les rois se relèvent et se raffermissent. — Circonstance qui les empêche de faire une campagne contre les idées françaises. — La ligue royaliste continue à fonctionner en France. — Elle s'empare de l'administration de la république. — Alarmes répandues par la réaction. — Proclamation du préfet de police à ce sujet. — Système de dénigrement contre les républicains. — Les réactionnaires repoussent le projet de loi sur l'instruction publique élaboré par le ministre Carnot. — Question de la gratuité de l'enseignement dans les écoles polytechnique et militaire. — Grands débats à ce sujet. — Le projet est vivement combattu par la ligue de la rue de Poitiers. — Le ministre de la guerre modifie son projet. — Il n'admet la gratuité qu'à partir du 1er octobre 1850. — La loi est votée avec ces modifications. — Remaniement ministériel. — M. Marrast président de l'assemblée nationale. — Echec éprouvé par la réunion de la rue de Poitiers. — Le Constitutionnel se plaint de ce que le gouvernement laisse de côté les républicains du lendemain. — Projet de loi contre les clubs présenté par le ministère. — Il est changé complètement par la commission. — Grands débats sur ce projet de loi. — Les clubs sont réglementés. — Protestation contre cette loi. — Lettre du citoyen Louis Bonaparte. — Il donne sa démission de représentant du peuple. — Croix de Juin. — Rapport de M. Thiers sur les finances. Réponse du citoyen Proudhon. — Ordre du jour motivé sur les réformes qu'il propose.

 

PIÈCES JUSTIFICATIVES.