PARIS - HACHETTE ET Cie - 1880
AVERTISSEMENT.INTRODUCTION.Origine de la guerre de Cent Ans. Prétentions d'Edouard III. Infériorité militaire de Philippe de Valois. Premières hostilités. Trêve d'Espléchin. Guerre de la succession de Bretagne. Succès des Anglais de 1345 à 1347. Triste état de la France à la fin du règne de Philippe VI.CHAPITRE PREMIER.Jeunesse de du Guesclin. Ses premières campagnes. Guerre de partisans en Bretagne. Exploits pendant le siège de Hennes. Du Guesclin capitaine de Pontorson. Sa belle conduite au siège de Melun. Mission qu'il reçoit après le traité de Brétigny. — 1320-1360.CHAPITRE II.Guerres de Normandie et de Bretagne. Du Guesclin poursuit les compagnies. Son premier mariage. Son démêlé avec Guillaume de Felton. Avènement de Charles V. Batailles de Cocherel et d'Auray. Traités de Vernon et de Guérande. — 1360-1365.CHAPITRE III.Guerres d'Espagne. Du Guesclin emmène les grandes compagnies en Castille. Pierre le Cruel renversé, puis rétabli (bataille de Navarette). Du Guesclin prisonnier. Il recouvre sa liberté et fait triompher définitivement Henri de Transtamare (bataille de Montiel). — 1365-1361.CHAPITRE IV.Charles V recommence la guerre contre les Anglais. Du Guesclin connétable de France. Victoire de Pontvalain. Conquête de l'Aunis, de la Saintonge, de l'Angoumois et du Poitou. Victoire de Chizé. — 1369-1373.CHAPITRE V.Soulèvement de la Bretagne contre Jean de Montfort. Du Guesclin occupe la plus grande partie du duché. Sièges de Brest et de Derval. Chevauchée du duc de Lancastre. Le connétable le poursuit jusqu'en Guienne. Soumission de la haute Gascogne. Conquêtes dans l'Armagnac et le Bordelais. Du Guesclin protège le siège de Saint-Sauveur. Jean de Montfort et Clisson en Bretagne ; affaire de Quimperlé. Trêve de Bruges. Reddition de Saint-Sauveur. — 1373-1375.CHAPITRE VI.Reprise des hostilités entre la France et l'Angleterre (1377). Succès dit connétable dans le Périgord, le Bordelais, l'Agenais. Confiscation des domaines de Charles le Mauvais. Affaires de Saint-Malo et de Cherbourg. Confiscation impolitique de la Bretagne. Du Guesclin ne peut soumettre ce duché. Il devient gouverneur du Languedoc. Siège de Chateauneuf-de-Randon. Derniers moments et mort du connétable. Son nom reste populaire. — 1375-1380.AVERTISSEMENT.Le petit livre que nous présentons au public n'est point un ouvrage d'érudition. Désirant qu'il soit lu surtout par la jeunesse, nous en avons écarté, autant que possible, les discussions de textes, les longues et minutieuses citations, les amas de dates et de noms propres. Il ne faut présenter aux adolescents que les grandes lignes de l'histoire. C'est le moyen de la leur faire aimer et de leur en rendre l'étude profitable. Devenus hommes, ils s'attacheront au détail et porteront, après examen, des jugements motivés sur les faits, sur les hommes. Mais ils courraient alors le risque de s'égarer et pourraient ne retirer aucun avantage de leurs travaux, s'ils n'avaient acquis de longue date ces notions générales qui sont comme les cadres où ils devront faire entrer les résultats de leurs recherches personnelles. Nous n'avons donc point voulu, en écrivant cette vie de du Guesclin, épuiser la matière. Nul moins que nous n'en était capable. Nous souhaitons que les lecteurs de cet opuscule partagent l'impression patriotique sous laquelle nous l'avons entrepris. Nous nous sommes proposé de glorifier ce soldat loyal de la France qui fut, au XIVe siècle, le libérateur de notre territoire. Mais qu'on ne croie pas que nous ayons un instant sacrifié la vérité historique au désir de le faire aimer ou admirer. On pourra remarquer que nous avons dégagé sa biographie de beaucoup de légendes plus ou moins fabuleuses qui trop longtemps l'ont défigurée. On ne trouvera dans notre récit ni demi-dieu ni héros de roman. On ne verra qu'un homme de cœur, qui n'était, certes pas sans défauts, mais qui chérissait son pays et savait le servir. Nous ne pensons pas que du Guesclin en paraisse moins grand, Pour retracer avec exactitude cette vie si curieuse, mais, en somme, si mal connue, nous avons eu recours aux publications récentes qui, sur cette partie de l'histoire, peuvent être regardées comme le dernier mot de la science. Nous ne pouvions prendre un meilleur guide que M. Siméon Luce, dont les admirables découvertes permettent de reconstituer presque jour par jour la jeunesse du célèbre connétable. Nous l'avons suivi pas à pas, et nous déplorons qu'il ne nous ait encore donné qu'un seul volume de cette magistrale Histoire de du Guesclin, qui sera un des monuments durables de notre siècle. C'est à l'année 1364 qu'il s'est arrêté, c'est-à-dire au moment même où le capitaine breton devient le principal auxiliaire de Charles V pour l'affranchissement du royaume. Entre cette époque et la fin de 1370, nous avons pu encore rectifier bien des erreurs et mettre en lumière des faits ignorés, grâce aux savantes notes dont le même auteur a enrichi sa magnifique édition de Froissart. Malheureusement, cette publication elle-même n'est pas achevée. Pour les dix dernières années de la vie du connétable, nous avons dû presque toujours nous en tenir aux documents originaux antérieurement publiés. Nous avons principalement mis à profit le poème du trouvère Cuvelier sur du Guesclin, celui de Guillaume de Saint-André sur Jean de Montfort, l'ouvrage de Christine de Pisan sur Charles V, celui de d'Oronville sur le bon duc Loys de Bourbon, la Chronique des quatre premiers Valois, les Grandes Chroniques de France, les anciennes éditions de Froissart, la collection des Ordonnances des rois de France et les Mandements de Charles V édités par M. L. Delisle. Les histoires générales et quelques monographies récentes, comme le Jean de Vienne de M. Terrier de Loray, ne nous ont pas été non plus inutiles. Malgré tous ces secours, nous n'avons pu reproduire avec une certitude entière les dernières phases de l'existence de du Guesclin. On trouvera donc, surtout dans la seconde moitié de notre récit, des lacunes que nous n'avons pas dû même essayer de combler. Sur certains points il nous a fallu remplacer la vérité absolue, que nous ne possédions pas, par de simples conjectures. Nous en avons fait le moins possible, et on nous rendra cette justice que nous n'en avons hasardé qu'après réflexion sérieuse et de bonne foi. Nous ne demandons du reste qu'à revenir sur cette ébauche imparfaite. En attendant que des découvertes nouvelles nous permettent de la corriger en la complétant, nous l'offrons cordialement à la jeunesse française. Puissent du moins les enfants qui la liront n'oublier jamais les grands exemples de patriotisme et d'honneur que, pour leur instruction, nous avons été si heureux de retracer ! A. D. |