HISTOIRE LA TERREUR 1792-1794

NOTES, ÉCLAIRCISSEMENTS ET PIÈCES INÉDITES

 

IX. — RÉSUMÉ GÉNÉRAL DES DÉLIBÉRATIONS DES QUARANTE-HUIT SECTIONS DE PARIS À L'OCCASION DE L'INSURRECTION DU 10 AOÛT 1792.

 

 

I — SECTION DES TUILERIES.

Cette section se tenait, en 1792, dans l'église des Feuillants, et comprenait 1.700 citoyens actifs.

Elle a toujours porté le même nom depuis 1790.

Les feuillets du registre des délibérations, aux dates du 2 août et du 9 août, ont été arrachés.

Mais les mesures que cette section prit dans la nuit du 9 au 10 août prouvent qu'elle envoya des commissaires à l'Hôtel de Ville dès le commencement de l'insurrection.

 

II — SECTION DES CHAMPS-ÉLYSÉES.

Cette section se tenait, en 1792, dans la chapelle Saint-Nicolas-du-Roule, et comprenait 900 citoyens actifs.

Elle a toujours porté le même nom depuis 1790.

Elle passa à l'ordre du jour, le 3 août, sur l'arrêté de la section Mauconseil, et, le 9 août, sur l'arrêté de la section des Quinze-Vingts.

Elle ne nomma que le 14 août des représentants à la nouvelle commune.

 

III —  SECTION DU ROULE.

Cette section se tenait, en 1792, dans l'église des Capucins-Saint-Honoré, et comprenait 1.300 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section du Roule, de 1790 à 1793 ; section de République, de 1793 à 1794 ; section du Roule, en 1795, et n'a plus changé de nom.

Elle adhéra à t'arrête Mauconseil.

Au reçu de l'arrêté de la section des Quinze-Vingts, le 9 août vers minuit, elle déclara qu'elle n'était pas en nombre suffisant pour délibérer valablement, et elle remit la nomination des commissaires à un moment où elle serait plus complète ; en fait elle ne les nomma que dans la journée du 10 août, c'est-à-dire après l'événement.

 

IV — SECTION DU PALAIS-ROYAL.

Cette section se tenait, en 1792, dans l'église Saint-Roch, et comprenait 2.400 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section du Palais-Royal, de 1790 à 1791 ; section de la Butte des Moulins, de 1792 à 1794 ; section de la Montagne, en 1794 ; section de la Butte des Moulins, de 1794 à 1812 ; quartier du Palais-Royal, depuis 1813.

Les registres des délibérations de cette section qui ont été conservés ne commencent que le 1er octobre 1792.

Il est impossible de savoir si cette section adhéra à l'arrêté Mauconseil.

D'après tous les documents de l'Hôtel de Ville, elle ne nomma ses commissaires que dans l'après-midi du 10 août.

 

V — SECTION DE LA PLACE VENDÔME.

Cette section se tenait, en 1792, dans l'église des Capucines, et comprenait 1.200 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section de la place Vendôme, de 1790 à 1792 ; section des Piques, en 1793 elle reprit  le nom de section de la place Vendôme, en 1794.

Elle adhéra à l'arrêté Mauconseil.

Le 9 août, elle leva sa séance à dix heures du soir, après avoir adhéré à la lettre pacifique de la municipalité et n'envoya des commissaires à l'Hôtel de Ville que le 10 août au soir.

 

VI — SECTION DE FEYDEAU OU DE LA BIBLIOTHÈQUE.

Cette section, qui se tenait, en 1792, dans l'église des Filles-Saint-Thomas, comprenait 1.500 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section de la Bibliothèque, de 1790 à 1792 ; section de 1792, en 1792 ; section Lepelletier, de 1793 à 1813 ; quartier Feydeau, en 1814, et n'a plus changé de nom.

On ne trouve dans ses registres aucune trace de son adhésion à l'arrêté Mauconseil.

Elle ne nomma des commissaires que le 10 août, après l'événement.

 

VII — SECTION DE LA GRANGE-BATELIÈRE.

Cette section se tenait, en 1792, à l'ancien dépôt des Gardes Françaises, au coin du boulevard et de la Chaussée-d'Antin, et comprenait 900 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section de la Grange-Batelière, de 1790 au 2 août 1792 ; section de Mirabeau, du 2 août 1792 au 8 décembre 1792 ; section du Mont-Blanc, de 1793 à 1813 ; quartier de la Chaussée-d'Antin, en 1814.

Elle déclara à l'unanimité qu'il n'y avait pas lieu à délibérer sur l'arrêté Mauconseil.

Elle ne nomma ses commissaires que le 12 août.

 

VIII — SECTION DU LOUVRE.

Cette section se tenait, en 1792, dans l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, et comprenait 2.000 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section du Louvre, de 1790 à 1792 ; section du Muséum, de 1793 à 1812 ; quartier du Louvre, en 1813, et n'a plus changé de nom.

Cette section paraît avoir adhéré à l'arrêté Mauconseil, quoique la délibération ne soit pas inscrite sur le registre des délibérations.

D'après le procès-verbal régulier, la section se sépara à onze heures et demie du soir. Si elle fut représentée à l'Hôtel de Ville dans la nuit du 9 au 10 août, les pouvoirs dont ses commissaires se trouvaient munis ne purent être donnés que par les quatre ou cinq membres du comité permanent, se substituant de leur autorité privée à deux mille citoyens actifs. Ces pouvoirs étaient tellement irréguliers que les noms des commissaires donnés par les listes officielles (Histoire parlementaire) diffèrent complètement de ceux qui sont portés sur le chiffon de papier déposé a l'Hôtel de Ville le 10 août au matin.

 

IX — SECTION DE L'ORATOIRE.

Cette section, qui se tenait, en 1792, dans l'église de l'Oratoire, comprenait 1.900 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section de l'Oratoire, de 1790 à 1793 ; section des Gardes Françaises, de 1793 à 1812 ; quartier Saint-Honoré, en 1814.

Cette section ajourna toute discussion sur l'arrêté Mauconseil lorsqu'il lui fut apporté par les commissaires de cette section et ne prit à cet égard aucune délibération. Les registres de cette section constatent que, le 9 août, elle adhéra à la lettre pacifique de la municipalité et qu'elle se sépara à dix heures du soir sans prendre aucune délibération. Elle ne nomma ses commissaires que le 12 août.

 

X — SECTION DE LA HALLE-AU-BLÉ.

Cette section, qui se tenait, en 1792, dans l'église Saint-Honoré, comprenait 1.900 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section de la Halle-au-Blé, de 1790 à 1812 ; quartier de la Banque de France, en 1813.

Elle répondit aux commissaires de la section Mauconseil qu'elle prendrait en considération leur arrêté, mais elle ne délibéra pas pour y adhérer.

Elle ne nomma ses commissaires que le 10 août, après l'événement. Ce qui le prouve, c'est que son premier commissaire était le médecin Chambon, déjà officier municipal qui parcourut les sections pendant la nuit pour leur prêcher la paix et la tranquillité.

 

XI — SECTION DES POSTES.

Cette section, qui se tenait, en 1792, dans  l'église Saint-Eustache, comprenait 1.800 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section des Postes, en 1790 ; section du Contrat Social, en 1791 ; section des Postes, en 1792 ; section du Contrat Social, de 1793 à 1812 ; quartier Saint-Eustache, en 1813.

Les registres de cette section manquent.

On ne peut donc savoir si cette section adhéra à l'arrêté Mauconseil, et l'heure précise à laquelle elle nomma ses commissaires. Les pouvoirs que l'on trouve à l'Hôtel de Ville sont datés du 10 août, sans désignation d'heure. Néanmoins, comme aucune preuve formelle ne vient contredire l'assertion de la liste officielle, on peut à la rigueur ranger cette section parmi celles qui furent plus ou moins représentées au moment de l'installation de la commune insurrectionnelle.

 

XII — SECTION DE LA PLACE LOUIS XIV.

Cette section, qui se tenait, en 1792, dans l'église des Saints-Pères, comprenait 1.400 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section de la place Louis XIV, de 1790 à 1791 ; section du Mail ou des Petits-Pères, en 1793 ; section de Guillaume Tell, de 1793 à 1813 ; quartier du Mail, en 1814.

La section n'adhéra pas à l'arrêté Mauconseil.

Elle ne nomma ses commissaires à l'Hôtel de Ville que le 11 août.

 

XIII — SECTION DE LA FONTAINE-MONTMORENCY.

Cette section, qui se tenait, en 1792, dans l'église Saint-Magloire, comprenait 1.100 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section de la Fontaine-Montmorency, de 1790 à 1791 ; section de Molière et La Fontaine, de 1791 à 1792 ; section de Brutus, de 1792 à 1812 ; quartier Montmartre, en 1812.

Il y a une lacune sur les registres de cette section pour le mois d'août 1792 ; mais, à raison de ses opinions bien connues, on peut être sûr qu'elle n'adhéra pas à l'arrêté Mauconseil. On voit, par les documents de l'Hôtel de Ville, qu'elle ne nomma ses commissaires que le H août.

 

XIV — SECTION DE BONNE-NOUVELLE.

Cette section, qui se tenait, en 1792, dans l'église dont elle portait le nom, comprenait 1.600 citoyens actifs.

Elle n'a jamais changé de nom depuis 1790.

Il n'existe pas de registres de cette section pour l'année 1792. Les opinions bien connues de cette section ne permettent pas de douter qu'elle adhéra à l'arrêté Mauconseil, et qu'elle envoya ses commissaires à l'Hôtel de Ville dès le commencement de l'insurrection.

 

XV — SECTION DU PONCEAU.

La section du Ponceau se tenait, en 1792 à la Trinité, rue Bourg-l'Abbé, et comprenait 2,300 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section du Ponceau, de 1790 à 1792 ; section des Amis de la Patrie, de 1793 à 1812 ; quartier de la Porte-Saint-Denis, depuis 1813.

Le 3 août, elle adhéra à l'arrêté Mauconseil ; le 9, elle envoya trois commissaires à l'Hôtel de Ville, elle leur donna tout pouvoir pour agir en son nom de concert avec la municipalité.

 

XVI — SECTION DE MAUCONSEIL.

Cette section, qui se tenait, en 1792, dans l'église Saint-Jacques-l'Hôpital, comprenait 1.700 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section Mauconseil, de 1790 à 1793 ; section Bonconseil, de 1794 à 1813 ; quartier Montorgueil, depuis 1814. Mauconseil avait pris l'initiative de l'arrête qui porte son nom.

Elle envoya naturellement, dès le commencement de l'insurrection, ses trois commissaires à l'Hôtel de Ville.

Nous avons donné plus haut, page 409, plusieurs des délibérations que nous avons trouvées consignées sur te registre de cette section depuis le 31 juillet jusqu'au 10 août.

 

XVII — SECTION DU MARCHÉ DES INNOCENTS.

Cette section se tenait, en 1792, dans l'église Sainte-Opportune, et comprenait 1.100 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section du Marché des Innocents, de 1790 à 1792 ; section des Marché, depuis cette époque.

Cette section adhéra à l'arrêté Mauconseil.

Il est constaté par les registres de ses délibérations, qu'elle ne nomma ses commissaires que le 10 août, à 8 heures du matin, c'est-à-dire après l'installation des autres commissaires à la place du conseil général.

 

XVIII — SECTION DES LOMBARDS.

Cette section, qui se tenait, en 1792, dans l'église Saint-Jacques-la-Boucherie, comprenait 2.500 citoyens actifs.

Elle n'a jamais changé de nom.

Ses registres présentent une lacune complète du 5 au 11 août 1792. A la place des procès-verbaux réguliers, on trouve la note suivante d'une écriture différente de celle du secrétaire habituel ; elle n'est suivie d'aucune signature :

L'an mil sept cent quatre-vingt-douze, le neuvième d'août, six heures du soir, en l'assemblée générale de la section des Lombards, il a été pris les mesures de sûreté générale suivantes :

L'assemblée s'est déclarée permanente. Instruite des perfidies et des complots de la cour qui avait hérissé les Tuileries de baïonnettes et de canons, elle se met en devoir de les repousser et de conquérir une seconde fois la liberté ; elle envoie des députés dans toutes les sections pour agir fraternellement et porter toutes ensemble le dernier coup au despotisme. Elle arrêté de marcher aussitôt qu'elle entendra le tocsin ou la générale, et jure de sauver la liberté ou de s'ensevelir sous ses ruines.

Rien ne constate que la section adhéra à l'arrêté Mauconseil et envoya ses commissaires dès le 9 à l'Hôtel de Ville ; mais eu égard aux opinions bien connues de la section, nous n'en doutons nullement.

 

XIX — SECTION DES ARCIS.

Cette section se tenait, en 1792, dans l'église Saint-Jean-en-Grève, et comprenait 1.800 citoyens actifs.

Elle a toujours porté le même nom depuis 1790.

Elle approuva sans restriction l'arrêté Mauconseil. Elle envoya, dans la nuit du 9 août, des commissaires aux Quinze-Vingts, et plus tard à l'Hôtel de Ville ; mais les pouvoirs dont ils étaient porteurs ne concordent, ni pour la teneur ni pour le nom des commissaires, avec ceux inscrits sur les registres de la section.

 

XX — SECTION DU FAUBOURG-MONTMARTRE.

Cette section se tenait, en 1792, dans l'église Saint-Joseph, et comprenait 700 citoyens actifs.

Elle a toujours porté le même nom depuis 1790.

Les registres de cette section manquent pour le mois d'août 1792. On ne peut donc savoir si elle adhéra à t'arrêté Mauconseil, mais on voit par les documents de l'Hôtel de Ville qu'elle ne nomma ses commissaires que le 10 dans l'après-midi, c'est-à-dire après l'événement.

 

XXI — SECTION POISSONNIÈRE.

Cette section se tenait, en 1792, dans l'église Saint-Lazare, et comprenait 800 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section Poissonnière, en 1790 ; section du Faubourg-Poissonnière, en 1791, et n'a plus changé de nom. Il n'existe dans ses registres aucune trace d'adhésion à l'arrêté Mauconseil.

La feuille de la séance du 9 au 10 août est arrachée. Les documents de l'Hôtel de Ville font présumer qu'elle nomma ses commissaires dans la nuit du 9. Cette section à cette époque était l'une des plus engagées dans le parti démagogique.

 

XXII — SECTION DE BONDY.

Cette section, qui se tenait, en 1792, dans l'église des Récollets, comprenait 1.400 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section de Bondy, de 1790 à 1813 ; quartier de la Porte-Saint-Martin, depuis 1814. On ne trouve sur les registres de cette section rien qui soit relatif à l'arrêté Mauconseil.

Elle envoya, dès minuit, ses trois commissaires à l'Hôtel de Ville.

 

XXIII — SECTION DU TEMPLE.

Cette section, qui se tenait, en 1792, dans l'église des Pères-Nazareth, comprenait 1.700 citoyens actifs.

Elle n'a jamais changé de nom depuis 1790.

La section déclara rejeter et improuver l'arrêté Mauconseil, comme contraire à la loi et à la constitution, comme dangereux dans ses principes à la tranquillité publique, et attentatoire à l'autorité de l'Assemblée nationale. Le 9 août, elle leva sa séance à neuf heures et demie du soir. Un certain Curtius — probablement l'inventeur des figures de cire, il était fort avancé dans les idées révolutionnaires, comme nous le verrons dans un volume suivant — lui avait cependant annoncé que te tocsin sonnerait dans tout Paris à minuit, mais il ne put préciser de qui il tenait cette désagréable nouvelle.

Elle ne nomma ses commissaires que le 11 août.

Cette section comptait parmi les plus modérées. Le comité de surveillance de l'Assemblée nationale lui avait écrit, comme à toutes les autres sections, le 10 août, pour inviter tous les citoyens à dénoncer les personnes suspectes et criminelles contre la patrie. Le procès-verbal constate que tous les citoyens présents déclarèrent n'avoir à faire aucune dénonciation.

 

XXIV — SECTION DE POPINCOURT.

Cette section se tenait, en 1792, dans l'église de Popincourt, et comprenait 1.300 citoyens actifs.

Elle s'est toujours appelée ainsi depuis 1790.

La section refusa de rien statuer sur l'arrêté Mauconseil ce ne fut qu'après de longues hésitations qu'elle se décida à nommer les trois commissaires que sa voisine, la section des Quinze-Vingts, lui avait demandé d'envoyer à l'Hôtel de Ville. Les excitations et les faux rapports de toute nature ne lui avaient pourtant pas manqué ; on était venu lui rapporter qu'à l'Assemblée nationale on avait enjoint au maire de déployer le drapeau rouge, mais que Pétion avait répondu qu'il ne le ferait jamais, parce que le ci-devant maire l'avait emporté dans sa poche. On s'aperçoit du désordre qui régnait, la nuit du 9 au 10 août, dans cette section à cette singulière mention du procès-verbal : Un membre demande que les dames rentrent dans les places qui leur sont assignées, afin qu'elles ne se trouvent pas au milieu de l'assemblée.

La section Popincourt déclara qu'elle n'exécuterait les ordres qui pourraient lui parvenir de la maison commune, qu'autant qu'ils lui seraient transmis par l'organe de l'un de ses commissaires.

 

XXV — SECTION DE LA RUE DE MONTREUIL.

Cette section se tenait, en 1792, dans l'église Sainte-Marguerite, et comprenait 1.500 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section de Montreuil, de 1790 à 1813 ; quartier du Faubourg-Saint-Antoine, de 1814 à 1860.

Sur les conseils des délégués du conseil de la commune elle n'adhéra pas à l'arrêté Mauconseil. Le 9 août, elle hésita longtemps à suivre, même de loin, ses frères et voisins des Quinze-Vingts. Au moment où, ail heures du soir, elle recevait l'arrêté l'invitant à nommer ses trois commissaires pour se réunir à la maison commune, et s'occuper ensemble des moyens de sauver la patrie, un officier municipal se présenta et témoigna toute sa satisfaction de voir la section de Montreuil dans une union et dans une tranquillité parfaites.

A deux heures moins un quart, ajoute le procès-verbal, une quantité de personnes inconnues se sont portées vers le bureau et ont sommé M. le président de leur donner l'ordre de sonner le tocsin. M. le président n'ayant pas consenti à cette demande, en leur observant que leur marche était incendiaire et illégale, cette observation n'a pu faire aucun effet sur les particuliers ils se sont portés au clocher en faisant fracture à une porte et ont sonné l'alarme.

Naturellement, après cette irruption des émeutiers, les quelques citoyens actifs qui restaient dans la salle de la section s'empressèrent de nommer les trois commissaires que leur demandaient les Quinze-Vingts.

 

XXVI — SECTION DES QUINZE-VINGTS.

Cette section se tenait, en 1792, dans l'église des Enfants-Trouvés, et comprenait 2.000 citoyens actifs.

Elle n'a jamais changé de nom depuis 1790.

Elle adhéra avec le plus vif empressement à l'arrêté Mauconseil, et déclara qu'elle soutiendrait cette section dans tontes ses démarches.

Elle fut, le 9 août, le pivot de l'insurrection.

 

XXVII — SECTION DES GRAVILLIERS.

Cette section se tenait, en 1792, dans l'église Saint-Martin-des-Champs, et comprenait 3.300 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section des Gravilliers, de 1790 à 1812 puis quartier Saint-Martin-des-Champs, en 1813, et n'a plus changé de nom.

Les registres de cette section, pour l'époque d'août 1792, n'ont pas été conservés, mais ses opinions sont assez connues pour que l'on ne puisse pas douter qu'elle adhéra à l'arrêté de la section Mauconseil, et qu'elle envoya, dans la nuit du 9 août, des commissaires à l'Hôtel de Ville.

 

XXVIII — SECTION DU FAUBOURG-SAINT-DENIS.

Cette section se tenait, en 1792, dans l'église Saint-Laurent, et comprenait 1.300 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section du Faubourg-Saint-Denis, de 1790 à 1792 ; section du Faubourg-du-Nord, de 1793 à 1814 ; quartier du Faubourg-Saint-Denis, en 1813, et n'a plus changé de nom. Cette section se contenta de répondre aux commissaires de la section Mauconseil qu'elle examinerait leur adresse et leur ferait passer son vœu elle n'y donna aucune suite. Quoique invitée par la section des Quinze-Vingts à nommer des commissaires en leur donnant pleins pouvoirs pour sauver la patrie, elle envoya à l'Hôtel de Ville des délégués seulement chargés de prendre des renseignements sur ce qui se passait et de venir faire leur rapport.

A leur retour, et sur leur insistance, elle leur donna enfin tout pouvoir de prendre, avec les commissaires des quarante-sept autres sections, tous les moyens qui paraîtraient les plus propres à sauver la patrie, que les commissaires avaient annoncé être menacée des dangers les plus imminents. Ces allées et venues durent nécessairement prendre beaucoup de temps, et les commissaires de la section de Saint-Denis ne durent siéger avec les prétendus représentants de la majorité des sections que lorsque la séance était ouverte et plusieurs des plus graves décisions déjà prises.

De ces trois commissaires, l'un fut reconnu n'avoir jamais appartenu à la section, tant la nomination avait été faite avec précipitation et irrégularité ; un autre vint, quelques heures plus tard, résigner ses pouvoirs, les ayant jugés insuffisants pour adhérer aux mesures violentes prises par les commissaires réunis et notamment à la suspension de la municipalité.

 

XXIX — SECTION DE BEAUBOURG.

Cette section se tenait, en 1792, dans l'église Saint-Méry, et comprenait 2.300 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section de Beaubourg, de 1790 à 1792 ; section de la Réunion, de 1793 à 1812 ; quartier de Sainte-Avoie, depuis 1813.

On ne trouve, dans les registres de cette section, aucune trace d'adhésion à l'arrêté Mauconseil.

Le procès-verbal de la séance du 9 au 10 août constate : 1° que, sur les premières instances qui lui furent adressées par sa voisine, la section Mauconseil, de se prononcer pour les mesures révolutionnaires, elle déclara que le petit nombre de membres présents la déterminait à ajourner au lendemain la réponse à faire à ces communications ; 2° que plus tard, sur la demande des Quinze-Vingts, elle se détermina à envoyer trois commissaires à la maison commune ; 3° que l'un de ces commissaires, nommé Legrand, vint un peu plus tard déposer ses pouvoirs sur le bureau, parce qu'il les regardait comme insuffisants pour prendre part à ce qui se préparait à l'Hôtel de Ville, et demanda à être remplacé. Ce dernier fait, constaté dans le procès-verbal, n'est pas relaté dans les documents de l'Hôtel de Ville, ce qui prouve une fois de plus que ces derniers ont été falsifiés pendant ou après l'insurrection.

 

XXX — SECTION DES ENFANTS-ROUGES.

Cette section se tenait, en 1792, dans l'église des Enfants-Rouges, et comprenait 1.800 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section des Enfants-Rouges, de 1790 à 1793 ; section du Marais, de 1792 à 1793 ; section de l'Homme-Armé, de 1793 à 1812 ; quartier du Mont-Piété, depuis 1813. Il n'y a pas de trace, sur le registre, de l'adhésion de cette section à l'arrêté Mauconseil.

Les délibérations de cette section portées au registre sautent du 7 au 10 août, huit heures du matin.

Elle envoya, le 10 août au matin, trois commissaires à l'Hôtel de Ville mais leur nomination était tellement vicieuse, que l'assemblée régulière eut, le lendemain du triomphe de la démagogie, 11 août, le courage de déclarer, par une délibération consignée au procès-verbal, que toutes les commissions données hier et dans toutes les nuits précédentes, tant par le comité que par l'assemblée, pour représenter la section à la maison commune, étaient révoquées comme ayant été faites sans employer la voie légale du scrutin et qu'elle procéderait, le 12 août, à une délégation nouvelle.

 

XXXI — SECTION DU ROI-DE-SICILE.

Cette section, se tenait, en 1792, dans l'église du Petit-Saint-Antoine, et comprenait 1.800 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section du Roi-de-Sicile, de 1790 à 1792 ; section des Droits-de-l'Homme, de 1793 à 1812 ; quartier du Marché-Saint-Jean, depuis 1813.

Cette section adhéra, le 2 août, à t'arrête Mauconseil, mais, le 4, elle revint sur cette délibération et arrêta à l'unanimité qu'elle regardait l'approbation qu'elle avait donnée à cet arrêté comme nulle et non avenue.

Le 7 août, la réaction, qui avait commencé le 4, s'accentua encore davantage. Le président Auzolles, qui avait été commissaire de l'adresse demandant la déchéance, donna sa démission il fut remplacé par le juge de paix Fayel, qui, après le 20 juin, avait eu le courage de recevoir de nombreuses dépositions contre les fauteurs et acteurs de cette journée. Le lendemain, 8, la section adopta une délibération énergique, pour protester contre les arrêtés des Quinze-Vingts, l'envoya à t'Assemblée nationale qui lui donna une approbation pleine et entière. Le 9 au soir, le président Fayel s'opposa avec énergie aux injonctions des énergumènes qui avaient envahi la salle des délibérations, et, pour couper court aux propositions inconstitutionnelles qu'on voulait l'obliger à mettre aux voix, leva là séance et emporta chez lui le registre des délibérations. Mais les démagogues, qui avaient fait fuir la partie modérée de la section, installèrent pour président un prêtre constitutionnel, l'abbé Paulet, continuèrent (probablement en très-petit nombre) la séance, et, à trois heures du matin — cette heure est constatée par la disposition de Colombeau dans le procès de Fayel — envoyèrent trois commissaires à l'Hôtel de Ville. L'un d'entre eux, Pollet — qu'il ne faut pas confondre avec l'abbé Paulet qui présidait —, revint à huit heures pour se démettre de ses fonctions, se refusant à accepter une aussi lourde responsabilité. Les pouvoirs présentés à l'Hôtel de Ville ne concordent pas avec les énonciations du procès-verbal, quoique celui-ci ait été rédigé après la sortie des modérés par ceux-)à mêmes qui s'arrogeaient le droit de donner, au nom de la section, des pouvoirs aux commissaires.

 

XXXII — SECTION DE L'HÔTEL-DE-VILLE.

Cette section, qui se tenait, en 1792, dans l'église Saint-Gervais, comprenait 1.700 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section de l'Hôtel-de-Ville, de 1790 à 1792 ; section de la Fidélité, de 1793 à 1813 ; quartier de l'Hôtel-de-Ville, en 1814.

Le registre ne fait aucune mention de l'adhésion de cette section à l'arrêté Mauconseil. Quoique le registre soit très-régulièrement tenu, de la séance du 8 on passe à celle du 11. Y eut-il séance pendant ces trois jours ? il est impossible de le dire, mais le procès-verbal du 11 constate que cette section n'envoya pas de commissaires à l'Hôtel de Ville dans la nuit du 9 au 10 ; cependant elle siégeait à deux pas de la maison commune ; c'est peut-être parce qu'elle voyait de trop près comment les choses se passaient qu'elle ne voulut pas y participer.

 

XXXIII — SECTION DE LA PLACE-ROYALE.

Cette section, qui se tenait, en 1792, dans l'église des Minimes, comprenait 1.900 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section de la Place-Royale, de 1790 à 1792 ; section des Fédérés, de 1792 à 1793 ; section de l'Indivisibilité, de 1793 à 1812 ; quartier du Marais, depuis 1813. Cette section, après une longue discussion, ajourna toute décision sur l'arrêté Mauconseil c'était une manière polie de le rejeter.

Le 8 août, elle passa à l'ordre du jour sur le premier arrêté de la section des Quinze-Vingts. Aucune délibération n'est inscrite sur le registre du 8 au 13 août. Les pouvoirs apportés par les trois commissaires qui se présentèrent au nom de cette section sont datés du 10 août, à deux heures de relevée.

 

XXXIV — SECTION DE L'ARSENAL.

Cette section se tenait, en 1792, dans l'église Saint-Louis-la-Culture, et comprenait 1.400 citoyens actifs.

Elle n'a jamais changé de nom depuis 1790.

Elle repoussa très-énergiquement l'arrêté Mauconseil ainsi qu'on peut le voir dans la délibération que nous avons citée précédemment.

Elle prit, le 9 août, une délibération pour engager les Quinze-Vingts à suivre les conseils pacifiques de la circulaire municipale. Mais à minuit les six personnes restées au comité nommèrent trois d'entre elles pour aller se joindre aux autres commissaires de l'Hôtel de Ville. Lorsque l'insurrection fut triomphante, ces commissaires songèrent à faire ratifier leurs pouvoirs, et personne naturellement n'osa les contester. (Voir les extraits des procès-verbaux de la section de l'Arsenal, que nous avons donnés plus haut.)

 

XXXV — SECTION DE L'ÎLE SAINT-LOUIS.

Cette section se tenait en 1792, dans l'église Saint-Louis-en-l'Isle, et comprenait 1.100 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section de l'Île-Saint-Louis, de 1790 à 1792 ; section de la Fraternité, de 1793 à 1813 ; quartier de l'Île-Saint-Louis, en 1814.

Après avoir reçu la députation de la section Mauconseil, qui venait lui apporter son arrête, elle déclara qu'il n'y avait pas lieu à délibérer.

Le feuillet de la séance du 9 août est arraché ; mais tous les documents, même ceux fabriqués après coup, constatent que l'île Saint-Louis n'envoya que le 12 août, pour la première fois, des commissaires à l'Hôtel de Ville.

 

XXXVI — SECTION DE NOTRE-DAME.

Cette section se tenait, en 1792, dans la salle du ci-devant chapitre, et comprenait 1.700 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section Notre-Dame, de 1790 à 1792 ; section de l'Île-de-la-Raison, en 1793 et 1794 ; section de la Cité, depuis 1795.

Cette section ne paraît pas avoir adhéré à l'arrêté Mauconseil. On trouve à l'Hôtel de Ville des pouvoirs donnés à trois commissaires, le 10 août à deux heures du matin ; et cependant, quelques heures après, la section était encore si peu instruite de ce qui se passait qu'elle autorisait ses commissaires à participer à la nomination d'un nouveau commandant général. Attendu, dit le procès-verbal, que M. Mandat s'est au moins conduit avec imprudence. Lorsque la section Notre-Dame prenait cette délibération le malheureux Mandat était déjà tombé sous les coups des assassins apostés sur les marches de l'Hôtel de Ville.

 

XXXVII —SECTION DE HENRI IV.

Cette section se tenait, en 1792, dans l'église de la Sainte-Chapelle-Basse, et comprenait 900 citoyens actifs. Elle s'est appelée section de Henri IV, de 1790 à 1791 ; section du Pont-Neuf, de 1791 à 1793 ; section Révolutionnaire, de 1793 à 1794 ; section du Pont-Neuf, de 1794 à 1812 ; quartier du Palais-de-Justice, depuis 1813.

La section prit un arrêté très-énergique pour dénoncer l'arrêté Mauconseil à l'accusateur public. (Voir cet arrêté, page 407.)

Elle ne nomma ses trois commissaires que le 10 août, après l'événement.

 

XXXVIII — SECTION DES INVALIDES.

Cette section se tenait, en 1792, dans l'église des Invalides, et comprenait 1.100 citoyens actifs.

Elle n'a jamais changé de nom depuis 1790.

Cette section ne paraît pas avoir adhéré à l'arrêté Mauconseil. Elle nomma, sur l'invitation des Quinze-Vingts, trois commissaires, à l'effet, dit la délibération, d'assurer le salut public ; mais la section était si peu disposée à favoriser l'insurrection, qu'elle ordonna en même temps qu'une garde serait posée à la porte des tours de l'église pour empêcher de sonner le tocsin, et que le commandant du bataillon serait requis de ne point permettre que les citoyens de la section se réunissent à ceux de l'intérieur pour former des rassemblements sans ordre.

 

XXXIX — SECTION DE LA FONTAINE-DE-GRENELLE.

Cette section, qui se tenait, en 1792, dans l'église des Jacobins-Saint-Dominique, comprenait 2.000 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section de la Fontaine-de-Grenelle, de 1790 à 1812 ; quartier du Faubourg-Saint-Germain, depuis 1813.

Le 2, la section n'adhéra pas à l'arrêté Mauconseil.

Le 9 dans la soirée, elle envoya des délègues adresser des représentations aux Quinze-Vingts sur les mesures qu'ils avaient résolu de prendre ; elle applaudit très-vivement à la démarche que les municipaux vinrent faire dans son sein pour l'inviter à la tranquillité ; puis, tout à coup, entre onze heures et mi nuit, probablement par suite de la retraite des citoyens paisibles et bien intentionnés, les démagogues, restés maîtres de la place, envoyèrent des commissaires à l'Hôtel de Ville et se préparèrent ouvertement à seconder l'insurrection. (Voir l'extrait des procès-verbaux de cette section, page 415.)

 

XL — SECTION DES QUATRE-NATIONS.

Cette section se tenait, en 1792, dans l'église Saint-Germain-des-Prés, et comprenait 3.900 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section des Quatre-Nations, de 1790 à 1792 ; section de l'Unité, de 1793 à 1812 ; quartier de la Monnaie, depuis 1813.

Il n'existe pas de registre des délibérations de cette section pour l'année 1792.

Il est impossible de savoir ce qu'elle fit à l'égard de l'arrêté Mauconseil, mais les documents de l'Hôtel de Ville, émanant de la commune insurrectionnelle elle-même, constatent que cette section ne nomma ses commissaires que le 11 août seulement.

 

XLI — SECTION DU THÊATRE-FRANÇAIS.

Cette section tenait ses séances, en 1792, dans l'église Saint-André-des-Arts, et comprenait 2.600 citoyens actifs. Elle s'est appelée section du Théâtre-Français, de 1790 à 1792 ; section de Marseille, de 1792 à 1793 ; section de Marat, de 1793 à 1795 ; section du Théâtre-Français, de 1795 a 1813 ; quartier de l'École-de-Médecine, depuis 1814.

Les registres conservés de cette section ne commencent qu'en septembre 1792 ; mais l'esprit bien connu qui y dominait ne doit pas faire douter qu'elle adhéra à l'arrêté Mauconseil. D'après les documents de l'Hôtel de Ville, elle envoya, dès une heure du matin, deux commissaires seulement a l'Hôtel de Ville, mais c'étaient simplement deux comparses ; les meneurs — cette section était celle de tout Paris qui contenait le plus de révolutionnaires importants, Danton, Camille Desmoulins, Sergent, Momoro, Fournier, Fréron, Lebois, etc. — se tinrent prudemment à l'écart.

 

XLII —SECTION DE LA CROIX-ROUGE.

Cette section, qui tenait ses séances, en 1792, dans l'église des Prémontrés, comprenait 1.600 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section de la Croix-Rouge, de 1790 à 1792 ; section du Bonnet-Rouge ou de la Liberté, en 1793 ; section de l'Ouest de 1794 à 1812 ; quartier de Saint-Thomas-d'Aquin, depuis 1813.

Rien ne constate qu'elle ait adhéré à l'arrêté Mauconseil. Cette section, qui s'était toujours montrée ultra-révolutionnaire, envoya, dans la nuit même, des commissaires à l'Hôtel de Ville. Mais, sur les noms de plusieurs de ces commissaires, les procès-verbaux sont en désaccord complet avec les pouvoirs remis à l'Hôtel de Ville, tant il y eut de désordre et de confusion dans tout ce qui touchait à la nomination des commissaires.

 

XLIII — SECTION DU LUXEMBOURG.

Cette section, qui tenait ses séances, en 1782, dans l'église des Carmes-Déchaussés, comprenait 2.100 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section du Luxembourg de 1790 à 1792 ; section de Mucius Scævola, en 1793 ; quartier du Luxembourg, depuis 1794.

Cette section, qui se montra très-révolutionnaire en 1792, adhéra très-énergiquement a l'arrêté Mauconseil.

Ses registres présentent une lacune très-considérable à partir du 2 août, néanmoins il n'est pas douteux qu'elle envoya trois commissaires à l'Hôtel de Ville dans la nuit du 9 au 10.

 

XLIV — SECTION DES THERMES-DE-JULIEN.

Cette section, qui se tenait, en 1792, dans l'église des Mathurins, comprenait 2.000 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section des Thermes-de-Julien, de 1790 à 1792 ; section Beaurepaire ou Régénérée, en 1793 ; section Chalier, en 1794 ; section des Thermes-de-Julien, de 1794 à 1812 ; quartier de la Sorbonne, depuis 1813.

Le registre des délibérations de cette section manque. Cette section prit, dans les premiers jours d'août, plusieurs arrêtés complètement contradictoires. Elle désavoua plusieurs fois ce qu'elle avait décidé la veille, suivant que les modérés ou les démagogues étaient en nombre plus ou moins grand dans l'assemblée. Elle ne nomma que le 10 dans l'après-midi ses commissaires à l'Hôtel de Ville ; encore ceux-ci furent-ils jugés, le lendemain 11, n'avoir que des pouvoirs irréguliers, et l'assemblée dut procéder à une nouvelle nomination.

 

XLV — SECTION DE SAINTE-GENEVIÈVE.

Cette section, qui se tenait, en 1792, dans l'église du collège de Navarre, comprenait 2.800 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section de Sainte-Geneviève, de 1790 à 1791 ; section du Panthéon-Français, de 1792 à 1812 ; quartier Saint-Jacques, depuis 1813.

Les registres de cette section manquent. On ne peut donc savoir ce qu'elle décida à l'égard de l'arrêté Mauconseil. On voit, par les documents déposés à l'Hôtel de Ville, qu'elle envoya, le 9 août, à l'Hôtel de Ville trois délégués pour s'informer de l'état des choses, et qu'elle ne nomma régulièrement ses commissaires qu'après l'événement.

On voit dans le procès-verbal de la section des Gobelins qu'une députation de Sainte-Geneviève étant venue, dans la nuit du 9 août, chercher des nouvelles, on lui demanda si la section marcherait, et que les députés répondirent résolument Non, nous n'avons pas reçu les ordres de M. Accloque. Néanmoins les trois commissaires, nommés seulement pour prendre des informations, participèrent aux délibérations de l'assemblée des commissaires, absolument comme s'ils avaient été porteurs de pouvoirs très-réguliers.

 

XLVI — SECTION DE L'OBSERVATOIRE.

 

Cette section, qui comprenait 1.700 citoyens actifs, a tenu ses séances dans l'église du Val-de-Grâce, jusqu'au 9 août 1792, et, à partir de cette époque, dans l'église des Feuillantines. Elle s'est toujours appelée section de l'Observatoire, depuis 1790.

Cette section avait, le 3 août, approuvé l'arrêté Mauconseil mais, sur les observations de la municipalité, elle revint, des le lendemain, sur son arrêté. Le 9, elle accueillit avec les plus vives acclamations la lettre circulaire de Pétion, qui recommandait la paix et la tranquillité. On lit ensuite ce qui suit dans le procès-verbal : On propose à l'assemblée de ne pas désemparer, d'aller souper et de revenir. On arrête cette proposition, beaucoup de membres sortent en conséquence de cet arrêté. On ne voit aucune trace, sur le procès-verbal, des pouvoirs qui furent déposés à l'Hôtel de Ville par les prétendus commissaires de cette section, et qui sont datés du 9 août, dix heures, c'est-à-dire une heure avant le moment où les Quinze-Vingts prirent la décision qui les demandait preuve évidente du faux qui fut commis par les porteurs de ces pouvoirs.

 

XLVII — SECTION DU JARDIN-DES-PLANTES.

Cette section se tenait, en 1793, dans l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, et comprenait 2.200 citoyens actifs. Elle s'est appelée section du Jardin-des-Plantes, de 1790 à 1792 section des Sans-Culottes, en 1793 ; section du Jardin-des-Plantes, de 1794 à 1812 ; quartier du Jardin-du-Roi, en 1814 ; quartier du Jardin-des-Plantes, en 1848.

Les registres de cette section ne commencent que le 11 août 1792 ; on ne peut donc savoir si elle adhéra à l'arrêté Mauconseil. D'après les documents déposés à l'Hôtel de Ville, elle ne nomma ses commissaires que le 10 août, à deux heures après midi.

 

XLVIII — SECTION DES GOBELINS.

Cette section, qui se tenait, en 1792, dans l'église Saint-Marcel, comprenait 1.200 citoyens actifs.

Elle s'est appelée section des Gobelin, de 1790 à 1792 ; section du Finistère, de 1793 à 1812 ; quartier Saint-Marcel, depuis 1813.

Cette section, qui renfermait tout ce qu'il y avait de plus exalté dans le faubourg Saint-Marcel, jouait, sur la rive gauche, le même rôle que les Quinze-Vingts sur la rive droite. Elle adhéra très-énergiquement à l'arrêté Mauconseil, elle obéit au mot d'ordre envoyé par les Quinze-Vingts, fit illuminer dans sa circonscription comme on l'avait fait au faubourg Saint-Antoine ; mais rien dans son procès-verbal ne constate la nomination des commissaires envoyés à l'Hôte] de Ville. Il n'est pas douteux néanmoins pour nous qu'elle les envoya, conformément aux instructions qu'elle avait reçues.