Robert Ier et Raoul de Bourgogne rois de France (923-936)

 

Texte mis en page par Marc Szwajcer

 

 

CHAPITRE II – Les élections de Robert et de Raoul.

Peu après la mort de Louis III, le vainqueur de Saucourt, et celle de Carloman, son frère, le royaume franc de l'ouest, la France, comme on l'appelle désormais dans nos histoires, et les divers pays qui en dépendaient, ne tardèrent pas à se morceler sous l'influence du développement de la féodalité et la menace perpétuelle des invasions normandes. La Bretagne devint en fait indépendante avec les ducs Alain et Juhel-Bérenger, la Provence avec Boson et la Bourgogne avec Rodolphe Ier. Le reste de la France, démembré en une infinité de fiefs, répartis dans les trois duchés de « France »[1], de Bourgogne et d'Aquitaine, fut enfin divisé en deux camps ennemis par la question de dévolution de la couronne.

A la suite de la tentative malheureuse de restauration de l'empire carolingien, qui échoua piteusement à cause de l'incapacité de Charles le Gros, une partie des grands feudataires français, ressuscitant leur droit d'élection tombé en désuétude depuis longtemps, choisit pour roi le comte Eudes, fils de Robert le Fort, tandis que d'autres restaient fidèles au représentant de la dynastie carolingienne, un enfant en bas âge, Charles, fils posthume du roi Louis le Bègue, issu de son mariage avec Adélaïde[2]. Des années de luttes suivirent. Eudes régna, mais à sa mort, Charles, auquel le surnom de Simple a été attribué par ses contemporains, fut reconnu dans toute la France, à l'exception des pays qui s'étaient constitués en états indépendants.

La cession d'une partie des rives de la basse Seine, aux pirates normands, compagnons de Rollon, ne peut être considérée comme un affaiblissement de la puissance royale, quoi qu'en aient dit la plupart des historiens, qui ont coutume de flétrir la mémoire de Charles le Simple principalement pour ce motif. On ne saurait non plus suivre d'autres critiques qui, se plaçant à un point de vue diamétralement opposé, ont voulu l'envisager comme un acte d'habile politique. En réalité, Charles ne pouvait agir autrement devant l'indifférence profonde des grands vassaux, qui lui refusaient toute aide effective pour combattre l'invasion; et sa puissance n'en fut nullement amoindrie, puisque le territoire concédé était un démembrement du « duché de France », qu'il en conserva la suzeraineté et trouva même par la suite un concours inattendu auprès de ses nouveaux vassaux[3].

Presque en même temps que cette cession eut lieu l'acquisition de la suzeraineté sur la Lorraine, précieuse à bien des points de vue. Elle reconstituait un tout brisé par le singulier partage de Verdun et fournissait à la dynastie austrasienne un solide point d'appui en son pays d'origine.

L'autonomie féodale s'était à tel point développée que pour trouver un soutien effectif, le roi Charles en était réduit à rechercher l'alliance des grands dignitaires de l'Église, comme l'archevêque de Reims, ou d'hommes de naissance obscure, d'origine lorraine, comme Haganon[4].

La première rébellion contre le pouvoir royal éclata en 920. Charles fit preuve au cours de ces difficiles circonstances d'une fermeté remarquable. L'archevêque de Reims, Hervé, réussit à sauver le monarque et le seconda si bien qu'il se trouva bientôt affermi au point de pouvoir remplacer l'évêque élu de Liège, Hilduin, son ennemi, par Richer, abbé de Prüm, son partisan. Le traité de Bonn, signé le 1er novembre avec Henri l'Oiseleur, auquel Charles avait eu affaire près de Pfeddersheim, dans le pays de Worms, mit fin à cette première période de troubles[5].

Bientôt de nouvelles difficultés surgirent. Le 31 août 921 mourut le duc de Bourgogne Richard le Justicier, qui était, avec le marquis Robert, le plus puissant des grands vassaux, mais aussi l'un des hommes les plus capables du royaume[6]. Il avait lutté victorieusement contre les Normands, et avait toujours su gouverner avec autorité ses vastes domaines, ne craignant pas de résister aux empiétements des puissances ecclésiastiques, séculières ou régulières, et allant même jusqu'à s'emparer par la force des biens d'Église, comme du reste presque tous les princes laïques de son temps, quand la nécessité s'en présentait. Charles perdit en lui un fidèle partisan:s'il n'en avait reçu aucun secours dans le dernier conflit avec les grands, il avait du moins rencontré de son côté une bienveillante neutralité, et il semblait même que celle-ci dût un jour ou l'autre se changer en coopération effective. La mort de Richard bouleversa la face des choses. Son fils Raoul qui avait épousé Emma, fille du marquis Robert, fut attiré dans le parti des mécontents par son beau-père qui en était le chef. Pour comble de malheur, Charles vit encore l'archevêque de Reims, d'abord condamné à l'inaction par une grave maladie pendant les troubles de 922, abandonner ensuite totalement sa cause, sans que nous puissions démêler la raison véritable de cette défection.

La concession de l'abbaye de Chelles[7] faite par le roi à Haganon détermina un nouveau soulèvement. Charles avait enlevé l'abbaye à sa tante Rohaut qui était devenue belle-mère d’Hugues, fils de Robert[8]. Cet acte revêtait le double caractère d'une spoliation et d'une menace. C'était une dépendance arrachée au cœur même des domaines patrimoniaux de Robert et donnée comme poste d'observation et de combat à un ennemi haï et méprisé. Une nouvelle période d'hostilités s'ensuivit. Les opérations eurent lieu en Rémois, Laonnais et Soissonnais, et se réduisirent à des incursions de part et d'autre, à des pillages et à des incendies. A plusieurs reprises, Charles s'enfuit, avec Haganon, jusqu'en Lorraine, et en revint avec des troupes fraîches levées parmi les éléments hostiles au duc ou les vassaux ecclésiastiques. Le duc de Lorraine, Gilbert, le duc de Bourgogne Raoul, enfin l'archevêque de Reims Hervé s'étaient rangés du côté du marquis Robert[9].

Après la défaite de Laon, Charles fut contraint, par suite de la dispersion totale de son armée, de chercher à nouveau un refuge au delà de la Meuse. Les rebelles profitèrent de l'absence du Carolingien pour secouer définitivement sa suzeraineté en se choisissant un roi parmi eux. Le 29 juin 922, le marquis Robert fut élu roi à Reims par les grands vassaux laïques et ecclésiastiques, puis couronné le lendemain, un dimanche, à Saint-Rémy, par l'archevêque de Sens Gautier, le même qui avait déjà couronné le roi Eudes[10]. L'archevêque de Reims, Hervé, alors gravement malade, mourut trois jours après, et son successeur Séulf, choisi sous l'influence des révoltés, prit aussitôt une attitude nettement opposée à Charles[11].

La lutte reprit de plus belle. Robert la transporta en Lorraine. Son fils Hugues marcha sur Chièvremont, que Charles assiégeait, et le contraignit à lever le siège[12]. Au début de 923, Robert eut l'habileté de se ménager une entrevue, sur les bords de la Roer, avec le roi de Germanie Henri Ier qui, au mépris du traité de Bonn, noua des relations amicales avec l'usurpateur. Robert parvint à obtenir d'une fraction des Lorrains un armistice qui devait se prolonger jusqu'en octobre[13]. Puis il rentra en France, où il congédia les contingents bourguignons, ne gardant que peu d'hommes sous les armes.

Charles ne perdit point de temps. Mettant à profit l'instant de répit que lui laissait la trêve, il s'occupa hâtivement de lever en Lorraine de nouvelles recrues, et aussitôt qu'il eut réussi à constituer une armée assez puissante, rompant l'armistice, il traversa la Meuse, marcha rapidement sur Attigny et de là contre Robert qui séjournait à Soissons. Il arriva sur l'Aisne le 14 juin. Le lendemain, un dimanche, vers la sixième heure, au moment où les hommes de Robert ne s'attendant plus à être attaqués prenaient tranquillement leur repas, les Lorrains passèrent la rivière et une bataille décisive eut lieu dans la plaine voisine de l'abbaye de Saint Médard de Soissons. Les troupes de Robert ralliées à la hâte se battirent avec l'énergie du désespoir. Le combat fut si violent que, de part et d'autre, les pertes furent considérables. Robert qui luttait vaillamment au plus fort de la mêlée, tomba frappé à mort par le comte Foubert, porte-enseigne royal, qui le reconnut à sa longue barbe, et il fut achevé par les lances de ses adversaires. Cette fin inattendue de « l'usurpateur » jeta le désordre dans les rangs de ses partisans, et la victoire du roi légitime semblait dès lors assurée quand parut, tout à coup, une armée conduite par Hugues le Grand et Herbert de Vermandois. Un changement complet s'opéra; les Lorrains lâchèrent pied et se retirèrent en désordre[14].

Charles était vaincu par les grands vassaux qui restaient unis dans leur rébellion, malgré la mort inopinée de leur chef. Il essaya cependant de se créer des intelligences parmi ses adversaires, espérant que leur obstination se trouverait peut-être brisée par la difficulté de remplacer Robert. Il envoya des messagers à Herbert, à Séulf et à quelques autres seigneurs pour les engager à le reconnaître de nouveau comme suzerain. Peine perdue. Les rebelles inébranlables persévérèrent dans leur ligue contre le Carolingien. Ils appelèrent à leur aide le duc de Bourgogne, Raoul, qui se décida à revenir en « France » à la tête d'une puissante armée (fin juillet).

Charles abandonné de ses plus puissants vassaux du nord, se tourna vers ses nouveaux sujets, les seuls qui parussent lui demeurer fidèles, les Normands. Il envoya des messages jusqu'à Rögnvald, qui dominait sur l'estuaire de la Loire. Les pirates se montrèrent immédiatement prêts à saisir un si beau prétexte pour recommencer leurs incursions et piller tout le plat pays.

Afin de les arrêter dès le début et de les empêcher d'opérer leur jonction avec Charles et les Lorrains, les grands vassaux vinrent s'établir sur les bords de l'Oise. Charles n'eut plus qu'à se retirer au delà de la Meuse[15]. Les rebelles profitèrent de cette nouvelle absence, comme l'année précédente, pour élire un roi de leur choix. On pouvait hésiter entre Hugues, fils du roi Robert et neveu du roi Eudes, Herbert de Vermandois, descendant du Carolingien Bernard d'Italie, et Raoul de Bourgogne, gendre de Robert, allié aux rois de Bourgogne et de Provence. Le chroniqueur Aimoin a donné plus tard des explications évidemment inadmissibles sur les causes qui amenèrent à écarter les deux premiers candidats, mais elles aident néanmoins à discerner des raisons plus plausibles[16]. Hugues avait été jusque-là un peu éclipsé par son père et son élection eût été un retour à l'hérédité en faveur d'une nouvelle famille royale. Herbert s'était toujours montré perfide, rapace, sans aucun respect pour les principes féodaux ou religieux de son temps; enfin il était en hostilité avec Baudouin de Flandre qui avait fait assassiner son père. Raoul se recommandait à la fois par la droiture de son caractère et par la puissance matérielle dont il disposait. Il était en excellents termes avec le clergé; récemment encore les moines fugitifs de Montiérender avaient trouvé un asile auprès de lui, en Bourgogne[17]. D'autre part les grands vassaux avaient absolument besoin de s'assurer son concours, sans lequel — on l'avait vu sous Richard le Justicier — ils ne pouvaient rien entreprendre contre le Carolingien; et ses domaines étaient suffisamment éloignés pour que Hugues et Herbert n'eussent pas à en prendre ombrage ni à craindre pour leur propre sécurité. Du récit de l'historien Raoul le Chauve (Glaber), postérieur de près d'un siècle, on peut inférer, avec une certaine apparence de vérité, que le choix fut hésitant, surtout entre Hugues et Raoul, et que l'intervention d'Emma, femme de Raoul et sœur d’Hugues, finit par amener un accord[18].

Le dimanche 13 juillet 923, Raoul fut proclamé roi à l'unanimité par les grands réunis à Soissons, et couronné aussitôt à Saint Médard par l'archevêque de Sens, Gautier, ce « faiseur de rois », qui avait déjà consacré successivement Eudes et Robert[19].

Cependant les esprits superstitieux vivement impressionnés par la mort imprévue du « puissant marquis » Robert, sur le champ de bataille de Soissons, envisageaient cette catastrophe comme une sorte de « jugement de Dieu »[20]. L'archevêque Séulf réunit à Reims un synode des évêques de sa province, vers la fin du mois suivant (après le 27 août), pour examiner la situation. Les évêques de Cambrai, Laon, Noyon, Senlis et Soissons y assistèrent en personne. Il fut décidé qu'une pénitence générale serait imposée à tous ceux qui avaient pris part au combat impie où les deux rois s'étaient trouvés en présence. La pénitence devait durer trois ans. Pendant le premier carême, ils devaient s'abstenir d'entrer à l'église. Les vendredis, toute l'année, et, en outre, pendant le carême et les semaines précédant la Saint-Jean et la Noël, les lundis et mercredis, un jeûne très rigoureux (au pain, à l'eau et au sel) leur fut imposé[21]. Que ces prescriptions sévères n'aient pas été observées à la lettre, surtout par les seigneurs qui, sous prétexte de maladie ou de service d'ost, pouvaient s'en faire dispenser moyennant des aumônes, cela n'est point douteux; mais il n'en est pas moins vrai que ces mesures prises par le haut clergé du nord, pour fragiles qu'elles nous paraissent, sont curieuses à enregistrer, parce qu'elles décèlent la préoccupation bien nette d'empêcher une nouvelle guerre civile et le désir d'assurer pour l'instant le pouvoir à l'usurpateur Raoul, tout en laissant régner en paix le roi Charles sur ses provinces demeurées fidèles.

Une telle solution était bien difficile à obtenir avec le caractère du Carolingien et la turbulence des grands vassaux, sans cesse prêts à saisir la moindre occasion pour augmenter leur puissance aux dépens de leurs voisins.

L'élection de Raoul était l'œuvre d'un parti peu nombreux. Les grands vassaux ecclésiastiques de France et même de Bourgogne suivaient à contrecœur la détermination de leurs suzerains immédiats. La Normandie, la Bretagne et surtout l'Aquitaine restèrent théoriquement soumises à Charles, sans toutefois prendre les armes pour défendre sa cause. En Lorraine, le duc Gilbert se tenait sur la plus grande réserve: seul le comte Boson osa se déclarer pour Raoul, son frère. Quelques-uns des diplômes délivrés par Charles sont accordés à Guy de Girone qui se trouvait auprès de lui, en Rémois, au moment le plus critique de la guerre civile[22]. Ainsi la Marche d'Espagne restait fermement attachée au descendant de Charlemagne[23].

En réalité, sous le dévouement apparent des grands vassaux du midi au roi Charles se cachait un profond sentiment d'égoïsme: tout en se donnant les allures de défenseurs de la légitimité dynastique méconnue, en faveur de laquelle, du reste, ils se gardaient bien d'intervenir effectivement, ils saisissaient l'occasion favorable pour fortifier et développer leur autonomie naissante. C'était la tactique habituelle des seigneurs méridionaux, dont plusieurs auraient été cependant de force à se mesurer avec un Herbert ou un Raoul. En dépit de leur prétendu loyalisme, ils avaient longtemps refusé de reconnaître Charles après la mort d'Eudes; ils agirent encore de même, plus tard, vis-à-vis de Louis d'Outre-Mer et de Lothaire, sans souci de la question de légitimité.

Les documents diplomatiques conservés permettent, par leurs dates, de donner un peu de précision à l'époque où Raoul fut reconnu dans les différentes régions de la France.

En Bourgogne, la reconnaissance eut lieu immédiatement. Dès le mois de novembre, l'évêque d'Autun Anselme fait une donation à son église « pour l'âme du roi Raoul », et le roi intervient dans l'acte afin de l'approuver et d'en fortifier l'autorité[24]. Il existe bien des lacunes dans la série des chartes de l'abbaye de Cluny qui concernent surtout les comtés de Mâcon, Châlon et Autun: ce n'est qu'en 924 que commence la série des actes datés de l'an du règne de Raoul. Cette série s'étend de la 2e à la 13e année[25]. Sens, dont l'archevêque Gautier avait couronné Raoul, dut être une des cités les plus favorables au nouveau roi. Il en fut probablement de même pour Dijon et Auxerre, leurs vicomtes étant en relations étroites avec la famille ducale[26].

Beaucoup de Lorrains prêtèrent, comme Boson, l'hommage à Raoul, dans l'automne de l'année 923. On le sait expressément pour Metz et Verdun. Toutefois le duc Gilbert et l'archevêque de Trèves Roger refusèrent de faire leur soumission[27].

L'archevêché de Reims était entièrement tombé sous la domination d'Herbert de Vermandois, qui empêcha Séulf de répondre aux démarches que Charles essaya de faire auprès de lui[28]. La province de Reims, le Vermandois, Amiens, Troyes, les comtés de Brie et de Provins reconnurent donc Raoul; le comte de Laon, Roger, et l'évêque de Soissons, Abbon, l'ancien chancelier de Robert, se rallièrent aussi à lui[29].

Les habitants des vastes domaines du « marquis » Hugues furent assurément des premiers à accepter le nouveau souverain. A Tours, par exemple, dès le 18 décembre 923, on datait des années du règne de Raoul[30]. Pour Chartres, il existe un acte de la 8e année de Raoul[31]; pour Saint-Benoît-sur-Loire, des chartes de la 2e et de la 10e année de Raoul[32]; pour Angers une charte privée de la 2e année et une donation du comte Foulques, de la 7e année[33]; pour Blois, nous possédons un diplôme de Raoul lui-même de l'année 924, délivré à Laon, sur la requête du comte « palatin » Thibaud[34]; enfin pour Paris une charte du vicomte Thion datée de la 3e année[35].

Les Normands demeurèrent fidèles au Carolingien: nous le savons par l'hostilité qu'ils déployèrent contre Raoul. Mais il ne subsiste aucune charte qui nous le confirme. La Bretagne en pleine anarchie subissait leur influence. Le cartulaire de Redon, si riche en actes du IXe siècle, ne fournit malheureusement aucune date intéressante pour le début du Xe siècle.

En Berry, nous avons déjà eu l'occasion d'en toucher un mot à propos de la prise de Bourges, Raoul dut être reconnu presque aussitôt, et Guillaume d'Aquitaine qui fit défection au début finit, on le verra, par se soumettre.

Le Poitou paraît être resté fidèle à Charles, d'après certains documents[36]; il y existe cependant des actes datés des années du règne de Raoul depuis la 1re et la 3e jusqu'à la 11e[37] et l'évêque de Poitiers, Frotier II, s'assura de l'assentiment de Raoul en même temps que de celui de Guillaume Tête d'Étoupe, pour donner tous ses biens à l'abbaye de Saint-Cyprien[38]. Le Limousin hésite comme le Poitou dont il dépendait[39]. Vers 930 le vicomte de Turenne Adémar fit approuver son testament par le roi Raoul[40].

A Tulle, au contraire, on reconnut immédiatement le roi Raoul qui fut appelé, plusieurs fois à intervenir dans les réformes de l'abbaye Saint-Martin[41]. Les chartes sont échelonnées entre la 6e et la 13e année: elles ont donc bien 923 comme point de départ[42]. Dans le cartulaire de Beaulieu, les derniers actes de l'époque de Raoul sont datés de sa 10e année de règne[43]. Une charte de 932 (indiction 5) porte la 7e année du règne, ce qui nous ramène pour le début à l'année 925 ou 926. Il en est de même en Quercy, où une charte du vicomte de Cahors, Frotard, pour Aurillac, datée de 930, porte la 7e année du règne. Mais les chartes de l'abbaye de Moissac, allant jusqu'à la 11e année du règne, amènent à supposer un point de départ antérieur à 926[44]. Cela nous prouve qu'il y eut bien des erreurs dans ces calculs d'années, et on peut se demander si parfois on ne prenait pas l'an réel du règne, compté depuis l'élection ou le couronnement, sans tenir compte de la date de reconnaissance dans la région. Le duc d'Aquitaine Guillaume portait aussi le titre de comte d'Auvergne, et son frère Affré ou Effroi (Acfredus) était avoué de la célèbre abbaye de Brioude: tous deux furent des adversaires acharnés de Raoul. Quelques chartes gardent de curieuses traces de cet état d'esprit: le nom de Charles y est cité comme celui du roi légitime, tandis que Raoul est flétri comme usurpateur. Les actes de Brioude montrent que Raoul ne fut reconnu partout dans la région qu'entre décembre 926 et octobre 927[45].

A côté des pièces où Raoul est si malmené, la plupart des autres portent les dates de son règne et la série s'étend depuis juillet de la 1re année jusqu'en octobre de la 13e[46].

Les comtés de Velay et de Gévaudan dépendant de l'Auvergne suivirent la politique du duc d'Aquitaine.

Tels sont les pays où l'on ne fit pas une opposition systématique à Raoul, et où, sauf exceptions, on le reconnut avant même la mort du roi Charles. Dans le reste du royaume on persista à considérer le règne de Charles comme se poursuivant, et on continua même après sa mort, à compter les années de son règne: ainsi dans la Marche d'Espagne[47].

En Languedoc, le comte de Toulouse, Raimond-Pons, son frère Ermengaud, comte de Rouergue, et en Gascogne Loup Aznar ne firent leur soumission qu'en 932. De nombreuses chartes de Narbonne, Elne, Béziers, Nîmes, Rodez, Vabres et Conques constatent l'interrègne[48].

L'attitude des petits vassaux dont les fiefs secondaires n'ont pas été cités, faute de textes, dut se régler sur celle de leurs suzerains immédiats ou de leurs voisins puissants, autour desquels ils gravitaient.

Raoul devenu roi n'investit personne des fonctions de duc en Bourgogne. Il s'occupa toujours lui-même de ses domaines personnels, de son duché et de ses comtés d'Autun, d'Avallon et de Lassois[49]. C'était là qu'il trouvait le plus solide point d'appui de son pouvoir, car la royauté n'était plus guère qu'une ombre de souveraineté. Le domaine royal que Raoul avait recueilli était extrêmement restreint: quelques résidences dans le nord, comme Compiègne et Attigny, avec les palais de Laon et de Reims. Des biens du fisc il semble qu'il ne restait presque plus rien[50]. Aussi les ressources de Raoul furent-elles principalement dans son duché, et ses sujets bourguignons formèrent-ils toujours le noyau de son armée, que les contingents des grands vassaux venaient très irrégulièrement encadrer. Enfin c'est en Bourgogne qu'il séjourna de préférence quand la tâche compliquée et astreignante qui lui incombait le lui permit, et c'est là naturellement qu'il se rendit tout d'abord de Soissons, aussitôt après son sacre[51].

 

 

 



[1] Nous employons ici ce terme dans son sens territorial restreint. Ainsi entendu, il désigne la Francia, au nord de laSeine, plus les domaines propres du dux Francorum compris entre Seine et Loire. Cf. Favre, Eudes, p. 228, et surtout Pfister, Études sur le règne de Robert le Pieux (Bibl. de l'École des hautes études, fasc. 64, 1885), p. 131 et suiv.; P. Viollet, Hist. des instit. polit. et admin. de la France, I, p. 456.

[2] Ann. Bertin., a. 862; Réginon, Chron. a. 878; Flodoard, Hist. eccl. Rem., III, 19; Eckel, P. 1-2.

[3] Eckel, p. 85.

[4] Flodoard, Ann., a. 920: « quem de mediocribus potentemfecerat (Karolus) »; Hist. eccl. Rem., IV, 15; Richer, 1, 15.

[5] Flodoard, Ann., a. 920.

[6] Il fut inhumé le 1er septembre à Sainte Colombe de Sens, en la chapelle de Saint-Symphorien. Ann. S. Benigni Divion. (MGH, Scr., V, 40); Hist. Francor. Senon. (ibid., IX, 366); Ann. S. Columbae Senon. (ibid., I, 104); Chron. S. Petri Vivi Senon. (Duru, Bibl. hist. de l'Yonne, II, 481); Chron. S. Maxentii, éd. Marchegay et Mabille, Chron. des églises d'Anjou, p. 375; Flodoard, Ann., a. 921.

[7] Seine-et-Marne, arr. de Meaux, cant. de Lagny.

[8] Flodoard, Ann., a. 922. Rohaut ne mourut que le 22 mars925. Cf. Obituaires de la province de Sens, éd. A. Molinier et Longnon (Recueil des historiens de France, in-4), t. I, pp. XX, 254,312 et 345.

[9] Flodoard, loc. cit.

[10] Flodoard, Ann., a. 922; Hist. Francor. Senon., Ann. S. Columbae Senon., Ann. S. Germani Parisiens., Ann. Lobienses, Ann. Masciacenses (MGH, Scr., IX, 366; I, 104; III, 167; XIII, 233; III, 170); Adémar de Chabannes (Chron., III, 22, texte du ms. C², éd. Chavanon, p. 142) décrit la scène d'abandon du roi selon la forme » par jet de fétu ». Richer (Hist., I, 40-41) prête un rôle important en cette circonstance à Gilbert. Cf. A. Luchaire, Hist. des instit. monarchiques, 2e éd., I, p. 8; Fustel de Coulanges, Hist. des instit. polit. de la France. Les transformations de la royauté pendant l'époque carolingienne, p. 700.

[11] Flodoard, ibid. et Hist. eccl. Rem., IV, 17.

[12] Flodoard, loc. cit.

[13] Flodoard, Ann., a. 923.

[14] Flodoard (Ann., a. 923), Richer (Hist., I, 45 et 46) et Folcuin (Gesta abbat. Sith., c. 109, MGH, Scr., XIII, 625) fournissent les détails du récit. La date est donnée par les sources suivantes: Ann. S. Columbae Senon.; Hist. Francor. Senon.; Ann. S.Benigni Divion., a. 922 (MGH, Scr., I, 104; IX,: 366; V, 40); Necrol. Autissiodor. (Mém. concernant l'hist. d'Auxerre, II, pr.,p. 252); Necrolog. beati Martini Turon. (éd. Nobilleau, Tours, 1875,p. 25). --Hugues de Flavigny, Chron. Virdun., a. 923, et Hugues de Fleury, Modernorum Francor. reg. actus, c. 3 (MGH, Scr., VIII, 358, IX, 381), dérivent de Flodoard. Voyez aussi par ordre d'intérêt: Miracula S. Benedicti, I. II, c. 3; Genealogiae Fasniacenses; Ann.S. Quintini Verom.; Ann. Lobienses (« Dei juditio Rothbertus Occubuit »); Ann. Prum. (id.); Ann. S. Maximi Treverensis, a. 923; Ann. Virdun., a. 1001; Ann. Laubienses et Leodienses, a. 921; Ann. Musciacenses, a. 922 (« rebellavit Rotbertus »); Ann. S. Medardi Suession., a. 922; Ann. Floriac., a. 917 (MGH, Scr., IX, 375, XIII, 253, XVI, 507, XIII, 233, XV, 1292, IV, 6-8, 16, III, 170, XXVI, 320, 11, 254) et Widukind, I, 30 (éd. Waitz, p. 23) qui n'apportent aucun détail; Adémar de Chabannes (texte du ms. C), III, 22 (éd. Chavanon, p. 142) mentionne l'anecdote du comte Foubert, signifier royal; le Contin. Reginon., a. 922 (éd. Kurze, p. 156), fait périr Robert de la main de Charles; Odoran, Chron., a. 922 (Recueil des historiens de France, VIII, 237), n'ajoute rien aux autres sources sénonaises citées; Rodulf. Glab., 1, c. 2. § 6 et III, c. 9, § 39 (éd. Prou, p. 8 et 88), fait mourir Robert dans une bataille livrée aux Saxons. Richer, avec son exagération habituelle, prétend que plus de 18.000 combattants restèrent sur le champ de bataille. Sur le caractère légendaire des récits de la bataille de Soissons, voyez Kalckstein, op. cit., p. 482 (Excurs IV) et Louis d'Outre-Mer, p.295.

[15] Flodoard, Ann., a. 923.

[16] Aimoin, Miracula S. Rened., II, 3 (éd. de Certain, P.99).

[17] Liber de diversis casibus coenobii Dervensis (Actasanctor. ord. S. Bened., saec. II, p. 846).

[18] Rodulf. Glab., Hist., I, 2 (éd. M. Prou, p. 7-8).

[19] Flodoard, Ann., a. 923; Ann. S. Medardi Suession., a.922; Ann. S. Columb. Senon., a. 923; Hist. Francor. Senon., a.922; Folcuin, Gesta abbat. Sith., c. 101 (MGH, Scr., XIII,623); Ann. Blandin., a. 925; Ann. Floriac., a. 917 (MGH,Scr., II, 24, II, 254). Cf. les sources angevines: Ann. Vindocia., a. 921; Rainald. Andegav. Ann., a. 921; Ann. S. Florentii, a. 920(éd. Halphen, Recueil d'annales angevines, pp. 57, 84, 115). Ann. Nivernenses, a. 924 (MGH, Scr., XIII, 89). Voyez aussi Godefroy, Cérémonial (2e éd.), t. 1, p. 413, et A. Luchaire, Hist. des instit. monarchiques, I, p.11.

[20] Même dans les Miracles de saint Benoît, écrits au cœur des possessions patrimoniales de Robert, on voit sa conduite à l'égard de Charles qualifiée de « nefaria temeritas » et même de « perfidia » (Lib. II, c. 3, éd. de Certain, p. 99). Le Continuateur de Réginon (Chron., a. 922, éd. Kurze, p. 457) s'exprime aussi en ces termes: « Karolus tamen ori sacrilego Ruodberti ita lancea infixit, ut diffissa lingua cervicis posteriora penetraret. »

[21] Concil. Rem. (Recueil des historiens de France, IX, 324).

[22] Recueil des historiens de France, IX, 554-556, n°87-89; Marca Hispanica, append., col, 842 et 843; Hist. de Languedoc, nouv. éd., V, p. 143, n° 46.

[23] Nous n'avons pas ici à retracer les tableaux de géographie historique féodale qu'on trouvera dans Eckel, p. 32 et suiv., Poster, Robert le Pieux, p. 130, Lot, Fidèles ou vassaux,passim, et, du même, Études sur le règne d’Hugues Capet, p. 187 et suiv.

[24] Gallia christiana, XII, instr., col. 485: « praedictorege Rodulpho laudante et omni sua auctoritate corroborante ».

[25] Recueil des chartes de Cluny, I (Paris, 1876), nos231, 233 à 236, etc. Le n° 232 mentionne Robert comme roi, et le no243 (juin 924) Charles le Simple. cf. aussi Cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon (Mâcon, 1864), I, no, 8, 38, 310, 314, 480,496, 501, et les diplômes de Raoul pour Autun, Chalons et Langres (Recueil des historiens de France, IX, 562-565, 569)

[26] Vita S. Vicentii (Recueil des historiens de France, IX, 131; Acta Sanctor. Boll., Januar. 1, P. 813); Duchesne, Hist. généal. de la maison de Vergy, I, P. 40.

[27] Flodoard, Ann., a. 923.

[28] Flodoard, ibid.

[29] Flodoard, Ann., a. 927.

[30] Mabille, La pancarte noire de Saint-Martin de Tours (Paris, 1866), n° 129.

[31] Cartulaire de Saint-Père de Chartres, I, n° 3.

[32] Recueil des chartes de Saint-Benoît-sur-Loire, publ. par M. Prou et Vidier (Paris, 1900) n° XL, XLI et XLII.

[33] Cartulaire de Saint-Aubin d'Angers publ. par Bertrand de Broussillon (Doc. hist. sur l'Anjou, I, 1903), n° XXXVI et CLXXVII; Cartulaire noir de la cathédrale d'Angers, publ. par le chanoine Urseau (ibid., V, 1908), n° 33.

[34] Recueil des historiens de France, IX, 566; Gall. christ., VIII, instr., 412; D. Noël Mars, Hist. du royal monastère de Saint Lomer de Blois, publ. p. A. Dupré (Blois, 1869, in-8), p.99. Ce diplôme concerne la cession de l'église Saint Lubin au monastère et la translation des reliques de saint Calais. Sa forme est insolite; s'il n'est pas faux, il a été certainement refait. Cf. J. Depoin, Études préparatoires à l'histoire des familles palatines, dans Revue des Études historiques, année 1908, p. 578.

[35] R. de Lasteyrie, Cartulaire général de Paris, n°63.

[36] Besly, Hist. des comtes de Poitou (Paris, 1647), pr.,p. 221 (charte d'Èbles pour l'abbaye de Noaillé, datée de la 26e année de Charles), 225 (charte d'Adelelmus pour Sainte Radegonde avec la curieuse date suivante: « a, III regni Radulfi regis, Karolo cum suis infidelibus merite captus (sic) », orig., Bibl. nat., nouv. acq. lat.2306, fol. 2); R. de Listeyrie, Étude sur les comtes et vicomtes de Limoges antérieurs à l'an mil, p. 114 et A. Richard, Chartes de l'abbaye de Saint Maixent (Arch. hist. du Poitou, XVI, 1886), n° XI (charte ainsi datée: « Data in mense aprilis, anno XXX, quando fuit Karolus detentus cum suis infidelibus »); Cartul. de l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers; (ibid., III, 1874), nos 236, 237, 240;Documents de Saint-Hilaire de Poitiers publ. p. L. Rédet (Mém. De la Soc. des Antiquaires de l'Ouest, XIV, 1847, n° XIV, année 26 de Charles).

[37] Besly, op. cit., p. 237; Chartes de Saint Maixent, nos X et XII; Cartul. de l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers, nos92, 124, 301, 337, 528. Une curieuse charte de l'abbaye de Noaillé (au diocèse de Poitiers) porte la date: « anno III Radulfi regis quando Karolus in custodia tenebatur ». Baluze, Capitular. reg. Francor. II, append., col. 1532. La même formule se lit encore dans une charte de Saint-Hilaire de Poitiers (Doc. de Saint-Hilaire de Poitiers, loc. cit.), n° XV. Voyez aussi A. Richard, Hist. des comtes de Poitou, t. I (Paris 1903), p. 63-65).

[38] Gall. christ., II, instr., col. 328; Cartul. de l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers, nos 3 et 4.

[39] Cartul. de Saint-Étienne de Limoges (Bibl. nat. ms. lat. 9193), p. 125 154, 158 et 269.

[40] Baluze, Hist. Tutelensis, col. 338.

[41] Diplôme du 13 décembre 933 (Recueil des historiens de France, IX, 578).

[42] Baluze, Hist. Tutelensis, append., col. 323-365.

[43] Cartulaire de l'abbaye de Beaulieu (Paris, 1859), nos 38, 44, 48, 66, 72, 108, 144, 167; Justel, Hist. généal. de la maison de Turenne (Paris, 1645), pr., p. 9.

[44] Moulenq, Doc. historiques sur le Tarn-et-Garonne (Montauban, 1879), I, 291.

[45] Cartulaire de Saint Julien de Brioude, éd. Doniol (Clermont-Ferrand, 1863), nos 39, 315, 327; Cartul. de Sauxillanges, éd. Doniol (ibid., 1864), no 13; Baluze, Hist. généal. de la maison d'Auvergne, pr., p. 19-21; Capitular. reg. Francor., II, col. 1531,1534. Cf. A. Bruel, Essai sur la chronologie du cartulaire de Brioude (Bibl. de l'École des Chartes, 6e série, t. II, 1866, p.477.) Voici le texte de trois de ces dates: « VI. id. dec. anno IIII quo infideles Franci principem suum Karolum propria sede exturbaverunt et Rodulfum elegerunt, Rotberto interfecto. » (éd. Doniol, p. 330) -- » v. id. oct. anno v. quando Franci dein honestaverunt regem suum Karolum et contra legem sibi Radulfum elegerunt in regem. » (Bruel, loc. cit., p. 495) -- » mense octobrio, anno v regnante Rodulfo rege Francorum et Aquitanorum. » (éd. Doniol, p. 79), --Cf. J. Depoin, Une expertise de Mabillon dans Mélanges et doc. publ. à l'occasion du 2e centenaire de la mort de Mabillon, P. 138.

[46] Cartul. de Brioude, nos 2, 16, 104, 112, 153, 169,186; Cartul. de Sauxillanges, nos 218, 774.

[47] Marca Hispanica, append., nos 70, 71; Le règne de Louis IV d'Outre-Mer, p. 306. Quelques chartes de cette région sont datées « après la mort du roi Eudes ».

[48] Hist. de Languedoc, nouv. éd., V, nos 50 à 52, 55 a,55b, 57 a 63; Cartulaire de l'abbaye de Conques, éd. G. Desjardins(Paris, 1879), nos 5, 92, 121, 143, 231, 291; Ménard, Hist. de Nîmes, I, pr., p. 19 (charte datée de l'année 30 de Charles, après la mort du roi Eudes). L'évêque d'Elne, Wadaldus, date une charte de 931: » Facta scriptura donationis sub die IIII. id. april. anno II. Quod obiit Karolus filius Ludovici regis, Episto regnante et regem expectante » (Baluze, Capitul., t. II, col. 1536).

[49] Sur le caractère et la nature du pouvoir ducal en Bourgogne, voyez Ch. Seignobos, Le régime féodal en Bourgogne jusqu'en 1360 (Paris, 1882, in-8°), p. 156 et suiv.

[50] Sur les domaines possédés par Charles le Simple, voyez Eckel, p. 42.

[51] Note 86: Flodoard, Ann., a. 923.