HISTOIRE CRITIQUE DES RÈGNES DE CHILDERICH ET DE CHLODOVECH

LIVRE II. — FONDATION PAR CHLODOVECH DU ROYAUME FRANK EN GAULE.

CHAPITRE VIII. — Annexion par Chlodovech du royaume ripuaire et des petits royaumes saliens. — Mort de Chlodovech.

 

 

S’il faut en croire Grégoire de Tours, Chlodovech employa la fin de son règne à annexer à son empire le royaume ripuaire et les petits territoires restés indépendants. Le royaume frank s’étendait alors sur la plus grande partie de la Gaule et avait de plus englobé deux peuplades allemandes, les Thuringiens et les Alamans.

Grégoire rapporte d’abord comment Chlodovech s’empara du royaume ripuaire[1]. Sigibert le Boiteux y régnait. Chlodovech qui était à Paris, envoya secrètement des messagers au fils de Sigibert (Chloderich) pour lui dire : Vois comme ton père est devenu vieux et boite[2]. S’il meurt, son royaume te reviendra de droit. Chloderich, ébloui par l’espérance du pouvoir, cherche le moyen de faire périr son père. Comme celui-ci avait quitté Cologne pour se rendra dans la forêt Buconia au delà du Rhin, le fils envoya des assassins qui tuèrent Sigibert pendant qu’il dormait au milieu du jour dans sa tente[3]. Il espérait régner à sa place. Mais par le jugement ale Dieu, il tomba lui-même dans la fosse qu’il avait creusée pour son père. Il dirigea des envoyés auprès de Chlodovech pour lui annoncer la mort de son père : celui-ci était mort et il avait hérité de son trésor et de son royaume. Chlodovech devait lui envoyer des messagers, pour prendre dans le trésor de son père les présents qui pourraient lui plaire[4]. Chlodovech lui répond : Je te remercie de ta bonne volonté. Quand arriveront mes envoyés, montre leur tous tes trésors, et tu en conserveras l’entière possession. Chloderich expose les trésors de son père aux regards des messagers. Comme ils les examinaient en détail, il leur dit : C’est dans ce petit coffre que mon père avait coutume d’entasser ses pièces d’or. — Plonge, dirent-ils, ta main jusqu’au fond, en sorte que rien ne t’échappe. Comme Chloderich s’inclinait de tout son corps, un des envoyés lui fendit le crâne d’un coup de hache. Ainsi, le misérable subit le sort qu’il avait infligé à son père. Lorsque Chlodovech apprend que Sigibert avait été tué ainsi que son fils, arrivant en ce lieu[5], il convoque tout le peuple et dit : Ecoutez ce qui est arrivé. Tandis que je naviguais sur le fleuve l’Escaut[6], Chloderich, fils de mon parent, tourmentait son père en prétendant que je voulais le tuer. Comme celui-ci s’enfuyait à travers la forêt Buconia[7], il envoya contre lui des assassins qui le tuèrent. Lui-même, tandis qu’il ouvrait ses trésors, fut tué, frappé je ne sais par qui. Je n’ai rien à faire en tout cela, car je ne puis verser le sang de mes proches ; c’est un crime. Mais puisque ces choses sont arrivées, je vous donne un conseil, s’il vous est agréable. Tournez-vous vers moi, afin d’être sous ma protection. Les Ripuaires, à ces paroles, l’approuvant par leurs cris et le choc de leurs boucliers, l’élèvent sur le pavois et le font roi. Recevant le royaume de Sigibert avec ses trésors, il soumit ainsi le peuple à sa domination. Car Dieu renversait chaque jour ses ennemis sous sa main et augmentait son royaume, parce qu’il marchait d’un cœur droit devant lui, et faisait ce qui était agréable à ses yeux[8].

Grégoire raconte ensuite comment Chararich et son fils furent renversés[9]. Après cela Chlodovech se tourne contre le roi Chararich. Tandis qu’il combattait contre Syagrius, ce Chararich convoqué comme auxiliaire se tint à l’écart, sans aider aucun des deux partis ; mais il attendait l’issue de la lutte pour lier amitié avec celui qui obtiendrait la victoire. C’est pourquoi Chlodovech indigné marcha contre lui, le fit prisonnier ainsi que son fils, les fit lier et tondre ; il fait conférer à Chararich la prêtrise et à son fils le diaconat[10]. Et comme Chararich s’affligeait de son humiliation et pleurait, on rapporte que son fils lui dit : Ce feuillage a été coupé sur un bois vert ; il n’est pas à jamais desséché, il s’élèvera et croîtra rapidement de nouveau ; puisse celui qui a fait ces choses aussi rapidement périr. Cette parole parvint jusqu’aux oreilles de Chlodovech, à savoir qu’ils menaçaient de laisser croître leur chevelure et de le tuer. — Aussi ordonna-t-il de leur trancher la tête à tous deux. Après leur mort, il acquit leur royaume avec leurs trésors et leur peuple.

Enfin Grégoire arrive à la conquête du royaume de Ragnachar et de celui des derniers petits rois saliens[11]. Or Ragnachar régnait alors à Cambrai. Sa luxure effrénée épargnait à peine ses proches parents. Il avait pour conseiller Farron, souillé par les mêmes dérèglements ; on rapporte à son sujet que lorsque quoi que ce fut, mets ou présents, était apporté au roi, il avait coutume de dire : cela suffit pour moi et mon Farron. C’est pourquoi les Franks étaient bouillants d’indignation. D’où il advint que Chlodovech ayant reçu des bracelets ou des baudriers d’or, mais en or imité (car c’était de l’airain doré par artifice), il les donna aux leudes[12] de Ragnachar, pour qu’ils l’appelassent contre lui. Comme il faisait marcher son armée contre Ragnachar, celui-ci envoyait souvent des espions aux nouvelles ; il demanda aux messagers à leur retour quelle était la force de la troupe ennemie. Ils répondirent : C’est un très grand renfort pour toi et ton Farron. Mais Chlodovech survenant, dispose l’attaque contre lui. Ragnachar voyant son armée vaincue se prépare à fuir, mais saisi par les soldats, les mains liées derrière le dos, il est conduit avec son frère Richar en présence de Chlodovech. Celui-ci, s’adressant à Ragnachar : Pourquoi, dit-il, as-tu humilié notre race, en te laissant vaincre. Pour toi, mieux valait mourir, et levant sa hache, il lui fendit la tête. Et se tournant vers son frère, il dit : Si tu avais porté secours à ton frère, sans doute il n’eut point été enchaîné, et il le tua de même en le frappant de sa hache. Après la mort des deux frères les traîtres reconnaissent que l’or reçu du roi est faux. Comme ils le disaient au roi, on rapporte qu’il répondit : Il mérite de recevoir cet or, celui qui conduit volontairement son maître à la mort. C’était assez pour eux de vivre, de ne pas périr cruellement dans les tortures pour les punir d’avoir trahi leurs rois. Eux, à ces paroles, implorent leur grâce, se déclarant satisfaits si la vie leur est accordée. Les rois qu’on vient de nommer étaient parents de Chlodovech ; leur frère ; nommé Rignomir, fut tué dans la ville du Mans par ordre de Chlodovech. Après leur mort, Chlodovech reçut leur royaume entier et leurs trésors. Après avoir tué encore plusieurs autres rois, et les premiers d’entre ses proches, en qui sa méfiance voyait des usurpateurs possibles de son pouvoir, il étendit son empire sur toutes les Gaules. Pourtant ayant un jour rassemblé les siens, on rapporte qu’il parla ainsi des parents qu’il avait perclus : Malheur à moi, qui comme un voyageur suis resté parmi des étrangers, et n’ai point de parents de qui, si l’adversité survenait, je pusse recevoir quelque secours. Mais il disait cela par ruse et non par regret de leur mort, afin de découvrir s’il lui restait encore quelqu’un à tuer.

Tel est le récit de Grégoire sur ces événements. Nous ne possédons pas d’autres sources qui nous permettraient de le contrôler ; nous devons donc chercher à l’apprécier en lui-même. Il apparaît d’abord assez clairement que nous ne pouvons attribuer à ce, récit un caractère strictement historique : il ne se contente pas en effet d’indiquer les points essentiels par des traits brefs et précis, mais il s’efforce de dépeindre, de fixer les détails : on y trouve un certain nombre de discours développés ; quelques traits poétiques apparaissant même encore sous la forme latine[13]. Dans l’ensemble nous trouvons un air de rudesse, de grossièreté ; ce qui a trait à l’état social et politique remonte à une haute antiquité[14]. Il est bien certain que ce n’est pas Grégoire qui a donné cette forme caractéristique aux traditions qui lui étaient parvenues ; il reproduit en bloc, sans employer aucune critique, ce qui lui est transmis[15]. Nous reconnaissons facilement quelques additions[16] ; il peut avoir abrégé quelques passages. Il parait ici avoir accepté la tradition qui s’était conservée jusqu’à son temps dans la bouche du peuple frank, et v avait pris une forme poétique. En voyant que le caractère uniforme de ces récits est de donner la vengeance pour mobile des actions de Chlodovech, nous pouvons en conclure que ce que nous rapporte Grégoire formait aussi un ensemble dans la tradition populaire. Chlodovech punit l’entreprise dénaturée de Chloderich contre son propre père, l’abandon de Chararich dans la lutte contre Syagrius, la conduite de Ragnachar contre son peuple, le déshonneur dont Ragnachar et Richar avaient laissé flétrir la race royale. La peinture du caractère de Chlodovech a une parfaite unité[17]. Ce récit de Grégoire est clone aussi d’après nous un’ chant recueilli de la bouche du peuple frank, et célébrant la réunion des petites souverainetés saliennes et du royaume ripuaire sous la domination de Chlodovech.

Que dans ce récit la poésie se soit emparée d’un fond historique, c’est ce que personne ne pourra nier ; mais il ne nous est plus possible de discerner dans les détails ce qui appartient à la poésie et ce qui appartient à l’histoire. Nous ne pouvons certainement pas aller jusqu’à imaginer[18] que le tout soit une légende ou une création poétique, inventée pendant la sanglante époque de Fredegunde et de Brunichilde ; Grégoire, entouré de trahisons et de meurtres, n’aurait eu aucun scrupule à en inventer une. Mais rien dans le caractère et la forme du récit ne fait penser à cette époque tardive[19]. Au contraire l’ensemble, comme nous l’avons remarqué, à un air d’antiquité. On ne voit pas pourquoi Chlodovech aurait été incapable, d’atrocités semblables à celles qui avaient lieu de son temps dans la famille des rois burgundes. Pour atteindre son à ut il n’a pas reculé devant la violence et la ruse. Nous pouvons croire que les choses se sont passées en gros telles que la tradition franque les a conservées, quand même on devrait considérer bien des détails comme des ornements poétiques[20].

Une autre question reste à éclaircir, celle de la chronologie des faits rapportés par Grégoire. D’après lui, ils se passent tous dans la dernière période du gouvernement de Chlodovech, après la réception des insignes consulaires. Cependant il serait contraire à ce que nous apprend l’histoire sur la fondation de semblables empires, que Chlodovech eut entrepris ses grandes expéditions contre les Alamans, les Burgundions, les Wisigoths, sans songer auparavant à fortifier l’élément germain de son royaume et de son armée, en y faisant entrer les races franques saliennes. Comme roi de Tournai, il pouvait l’emporter sur Syagrius avec l’aide de Ragnachar, mais il eut difficilement lutté contre les grands peuples germains. Si l’on admet en quelque manière le mobile qui, d’après notre récit, a poussé Chlodovech à se tourner contre Chararich, il est bien étonnant qu’il ait pendant plus de vingt ans enfermé en lui-même un ressentiment qu’il était assez fort pour satisfaire de suite. Peut-être peut-on faire aussi remarquer que la soumission des Thuringiens dans la dixième année de la domination de Chlodovech suppose des événements militaires antérieurs dans le pays au nord de la Somme. On ne peut sans doute pas prétendre ici à une entière certitude ; il suffit d’avoir indiqué les diverses possibilités. Or, si le royaume de Chararich a été conquis par Chlodovech dès les premiers temps, il en est de même des autres petites souverainetés saliennes[21]. Mais le royaume ripuaire ne tomba aux mains de Chlodovech qu’après la guerre wisigothique ; cela est hors de doute[22]. Si Grégoire dans son récit a représenté la réunion du pays salien et celle du pays ripuaire aux possessions de Chlodovech comme formant un même tout, ou peut peut-être l’expliquer, en supposant qu’à l’occasion du fait le plus important, l’acquisition du royaume ripuaire, il a été amené a parler d’un fait semblable, quoique moins important, l’acquisition des royaumes saliens. La poésie a présidé à cet arrangement ; elle ne brouille d’ailleurs que trop volontiers les rapporta chronologiques les mieux établis[23].

En faisant abstraction des scrupules qu’on doit élever sur la crédibilité des détails du récit, voici comment les événements nous apparaissent dans ce qu’ils ont d’essentiel. Tout d’abord sur le territoire salien, Chlodovech réunit dans sa main les souverainetés locales jusqu’alors séparées. Il commence par faire tuer le roi Chararich et son fils, puis soulève les hommes de Ragnachar contre leur chef, et le tue avec son frère de sa propre main ; enfin il fait périr au Mans le troisième frère, Rignomir. Il dépossède également d’autres membres de la famille royale chez les Franks saliens. Il reste alors, ayant seul des droits au commandement ; les royaumes et les trésors des princes assassinés lui reviennent comme au plus proche héritier. Les choses se passent tout autrement pour le royaume ripuaire. La parenté de Chlodovech avec les rois ne lui donnait aucun droit[24] : aussi excite-t-il Chloderich, fils du roi Sigibert, à tuer son père. Chloderich tombe lui-même sous les coups des envoyés de Chlodovech. Quand tous cieux sont morts, Chlodovech paraît devant le peuple assemblé comme candidat au trône vacant : il reçoit son droit de l’élection populaire, et se met à la place de l’ancienne maison royale[25].

Ainsi Chlodovech a acquis les anciens établissements de la race salienne, en Belgique et en Hollande et le territoire des Ripuaires, jusqu’au pays des Frisons et des Saxons au Nord, des Thuringiens à l’Est, des Alamans au Sud. Il avait fortifié l’élément germain dans l’empire qu’il avait établi sur le sol gaulois, par la soumission des races romanes[26].

Tels sont les derniers actes de Chlodovech rapportés par Grégoire[27]. Chlodovech mourut à Paris, dans la seconde moitié de l’année 511, et fut enterré dans l’église des Apôtres, qu’il avait lui-même construite avec la reine Chrotechilde[28].

 

 

 



[1] Grégoire, II, 40. L’Hist. epitomata donne un extrait inexact ; les Gesta se taisent entièrement sur ces faits.

[2] L’expression de notre texte indique évidemment que cette infirmité est présentée comme une excuse du meurtre par Chlodovech. On sait que dans les mœurs des anciens Germains les infirmités physiques rendaient impropre au commandement.

[3] La Silva Baconia est le Buchenwald près Fulda et non une forêt près de Cologne. Cf. Waitz, Vfg., II, 65, n. 1. — Ambulare disponeret ne signifie pas aller à la chasse comme le veut Leo. [Il nous parait au contraire très vraisemblable que cet attentat comme tant d’autres semblables a été commis pendant que le roi était en chasse. N. du T.]

[4] Leo, loc. cit., voit dans la conduite de Chloderich le désir d’apaiser Chlodovech par une compensation ; mais comme Chlodovech n’était pas l’héritier du mort il ne pouvait être question de compensation.

[5] In eumdem locum adveniens, convocat omnem populum, etc. — à Cologne ?

[6] L’Escaut qui passe à Tournai, ancienne résidence royale de Chlodovech, est employé ici comme dénomination typique, pour indiquer le royaume de Chlodovech. Le sens est : tandis que j’étais au milieu de mon pays, et qu’ainsi je ne savais rien de ce qui se passait ici. [On doit voir, il me semble, dans cette fausse indication, un mensonge intentionnel. Chlodovech fait un récit trompeur aux Ripuaires. Sa présence supposée sur l’Escaut doit prouver combien peu il songeait à une intrigue politique. N. du T.]

[7] Cum per Buconiam silvam fugeret. Ces mots ne sont pas tout à fait clairs. Il semble que le texte, avec une certaine liberté poétique, en faisant fuir Sigibert devant Chloderich, suppose que celui-ci le poursuivait en ennemi. [ou plutôt que Sigibert effrayé des projets attribués à Chlodovech, veut lui échapper par la fuite. N. du Trad.]

[8] Prosternebat enim quotidie Deus hostes ejus sub manu ipsius et augebat regnum ejus, eo quod ambularet recto corde coram eo et faceret quæ placita erant in oculis ejus. — La pensée de Grégoire est claire : parce que Chlodovech était chrétien, Dieu le faisait réussir, car les victoires et les succès de Chlodovech préparaient la voie au christianisme catholique. Cf. Lœbell p. 263 et ss. ; Giesebrecht, op. cit., I, p. 105, n. 2.

[9] Grégoire, II. Les Gesta passent ce fait sous silence ; l’Historia epitomata, c. 27 le résume brièvement.

[10] La tonsure enlevait aux rois l’insigne royal, la longue chevelure. Le récit distingue nettement de ce premier fait l’ordination ecclésiastique.

[11] Grégoire, II, 42. Les Gesta développent et expliquent le récit de Grégoire ; l’Historia epit., c. 28, donne ici également un court extrait.

[12] Leudes. Giesebrecht, op. cit., I, p. 100. vornehmen Leuteles hommes les plus importants. — Voyez ibid., n. 3.

[13] Voyez note 7, sur le fugeret. On peut citer en outre les paroles de Chararich : In viridi ligno, etc. ; puis : Quod verbum sonuit in aures Chlodovechi, etc. ; l’opposition (c. 421) de la réponse de Ragnachar : Hoc sibi quoque Farroni sufficere ; et de la réponse ironique de l’espion : Tibi tuoque Farroni maximum est supplementum ; enfin l’exclamation de Chlodovech : Væ mihi de, etc.

[14] Cf. sur ce point le ch. 9.

[15] Nous ne pouvons fonder aucun raisonnement sur le fertur qui se trouve une fois c. 41 et deux fois c. 42.

[16] Le jugement, cité note 8, est de Grégoire. De même au c. 40 : sed judicio Dei in foveam, quam patri hostiliter fodit ineidit..... et sic quæ in patrem egerat indignus incurrit.

[17] Peut-être peut on attribuer quelque valeur aux transitions c. 41 : Post hæc, et c. 42 : erat autem tunc.

[18] Luden, III, p. 103.

[19] Je rappellerai seulement ici combien les récits des Gesta et de l’Historia epitomata reconnus comme des inventions poétiques portent le sceau d’une époque plus récente (v. Appendice 4).

[20] L’Appendice contient un aperçu des diverses sources dont Grégoire paraît s’être servi pour l’histoire de Childerich et de Chlodovech.

[21] Giesebrecht, Geschichte der deutschen Kaiserzeit (I, p. 72), place même l’annexion des territoires saliens avant la chute de la, domination romaine.

[22] Giesebrecht, op. cit., I, p. 73, place sans raison, l’acquisition du royaume ripuaire après la bataille contre les Alamans et avant la guerre wisigothique.

[23] [Il faut reconnaître pourtant que le récit de Grégoire est parfaitement conséquent avec lui-même. Il supposé que Chlodovech d’abord allié à la plupart des chefs franks (l’exception de Chararich confirme la règle dont Sigibert et Chloderich sont des exemples) presque tous ses parents, et dont peut-être quelques-uns tenaient de lui leur puissance, se retourne contre eux après avoir avec leur aide détruit les dominations romaine, thuringienne, alamanne, burgonde et wisigothique. La guerre civile, souvent empêchée par la guerre étrangère, éclate seulement après que tout danger extérieur est passé. Ainsi s’expliquent les dernières paroles du chef frank Væ mihi, qui deviennent moins naturelles si on sépare les événements. Mais peut-être ce dernier trait est-il tout poétique. N. du T.]

[24] [Pourtant les paroles de Chlodovech à Chloderich prouvent qu’il y avait un droit d’héritage, nullement incompatible avec l’élection par le peuple. V. Waitz, II, p. 100 et ss. Seulement Chlodovech est obligé ici de compter avec les Ripuaires, d’obtenir leur assentiment, tandis qu’il se contentait de mettre sans façon la mai n sur les petits royaumes saliens. N. du T.]

[25] Quelques écrivains, Huschberg p. 680, Rettberg, I, 425, parlent d’un soulèvement des Ripuaires et en particulier de la ville de Verdun, fondé sur un passage du Chronicon Virdunense (Bouquet, III, 355). Mais il est tiré d’un autre passage de la vie de saint Maximin (Acta SS. Ord. S. Ben. S. I. App. p. 580. Bouquet, III, 393) sur une révolte des Ripuaires, et Verdun appartenait probablement alors au royaume de Syagrius ; le soulèvement de la ville se rapporte donc au commencement du règne de Chlodovech. — Waitz, Verfassungsg., II, 63, n. 2.

[26] Cf. Waitz, Vfg., II, 62 et ss.

[27] Grégoire, II. 43 ; les Gesta, c. 18, et l’Hist. epit., c. 29, le suivent.

[28] Cette date, plus précise que le renseignement de Grégoire, est fournie par la souscription du concile d’Orléans terminé encore du vivant de Chlodovech.