PRISONS D’AUTREFOIS

 

CHAPITRE II. — CITADELLES MILITAIRES.

 

 

Des châteaux du roi peuvent être rapprochées les citadelles militaires, qui servaient elles aussi de lieu de détention à des prisonniers par lettre de cachet, généralement des gentilshommes qui s'y rendaient librement et y remettaient leur épée au gouverneur citons les citadelles de Lille, de Besançon, de Montpellier, de Marseille. Nous savons qu'à Lille les prisonniers faisaient beaucoup de dépense pour les filles comédiennes. Une lettre du gouverneur de la citadelle de Marseille informe le ministre de l'évasion du chevalier de Bar, Le gouverneur lui permettait d'aller manger à l'auberge des capitaines. Il en a profité pour prendre la clé des champs. Depuis plus de huit années que j'ai l'honneur de commander à la citadelle, écrit le gouverneur, j'ai eu plusieurs prisonniers par ordre du roi — lettre de cachet —, qui se sont toujours comportés en honnêtes gens, sans qu'aucun ait jamais fait le semblant de vouloir sortir de sa détention contre l'intention du roi.