LE NOUVEAU TESTAMENT ET LES DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES MODERNES

 

LIVRE III — LES ACTES DES APÔTRES

CHAPITRE IV. — SAINT PAUL À THESSALONIQUE.

 

 

Saint Paul se rendit de Philippes à Thessalonique en suivant la voie romaine connue sous le nom de voie Egnatia. C’était la route la plus célèbre et la plus longue de la région macédonienne[1]. Elle était pavée dans tout son parcours, souvent fortifiée et ornée d’édifices de toutes sortes aux environs des villes. Elle traversait la Macédoine de l’ouest à l’est, dans le sens qui se présentait naturellement aux Romains et qui répondait le mieux aux intérêts de leur empire. Antérieure à Cicéron, qui l’appelle via nostra militaris, elle remonte sans doute aux guerres soutenues contre les Perses et les autres tribus thraces, depuis le tribunat de Caïus Gracchus jusqu’à la mort de Sylla[2]. Saint Luc mentionne les deux principales villes que l’Apôtre rencontra sur sa route, Amphipolis et Apollonia[3].

Thessalonique, libre sous les Romains, était la principale ville de l’Amphaxatide[4] ; elle surpassait de beaucoup toutes les autres villes de cette côte par ses richesses et par son importance[5].

[Sa] position est des plus heureuses, supérieure peut-être à celle d’Édesse[6] et de Pella. Bâtie en amphithéâtre sur le penchant d’une montagne, elle a en vue sur la côte opposée du golfe Thermaïque, à seize ou dix-sept lieues de distance, les sommets du Bermius qui avoisinent Bérée. Son territoire est fertile et produit de bon blé ; il possède aussi des pâturages, et elle est encore aujourd’hui, sous le nom de Saloniki, une des villes les plus florissantes de la Turquie. Riche en monuments de tous les âges, elle porte l’empreinte de toutes les dominations qui s’y sont succédé. Elle est coupée, de l’ouest à l’est par une longue rue, qui, comme à Pella, correspond à la voie Egnatia.

Située au fond du golfe Thermaïque, en avant de l’Axius[7], elle fut d’abord appelée Halia, à cause du voisinage de la mer, et sous ce nom ce n’était qu’un village ; ensuite elle reçut le nom de Therma[8], parce qu’aux environs, à l’est et au sud, il y avait des eaux thermales. Elle fut soumise de bonne heure par les rois Téménides de Macédoine, et Xerxès y séjourna pendant que sa flotte stationnait le long du rivage jusqu’à l’Haliacmon[9]. Les Athéniens la prirent au début de la guerre du Péloponnèse et la rendirent à Perdiccas pour prix de son alliance[10]. Philippe, fils d’Amyntas, l’agrandit, lui donna le nom de Thessalonique en souvenir d’une victoire contre les Thessaliens, et en fit un de ses meilleurs ports[11]. Cassandre y transporta les habitants des bourgs voisins et lui conserva son nom en l’honneur de Thessalonice, sœur d’Alexandre et fille de Philippe qu’il avait épousée[12]. Parmi les bourgs voisins, il convient de remarquer Therma[13], située sans doute plus à l’est, au pied de la montagne, et dont le nom était resté attaché à l’emplacement des sources thermales, depuis que la ville s’était portée sur le rivage. Démétrius Poliorcète et Persée y eurent leurs vaisseaux, et dans la campagne de Paul-Émile la flotte romaine s’y rendit pour seconder ses opérations. Assiégée inutilement, elle ouvrit ses portes après la bataille de Pydna et devint, dans l’organisation de la conquête, la capitale de la seconde région[14] ; son conventus[15] était de tous le plus célèbre... Le questeur romain y résidait, et y percevait les tributs de la province. Cicéron exilé y résida ; dans la première guerre civile, Pompée et la plus grande partie des sénateurs s’y retirèrent, et les environs se couvrirent de maisons de campagne appartenant aux Romains les plus riches. Dévouée aux triumvirs, elle eût été livrée au pillage, si Brutus avait triomphé, et la défaite des républicains à Philippes assura son salut. [Du temps de] saint Paul, Thessalonique était la ville la plus illustre et la plus peuplée de la province[16].

C’était une cité libre, urbs libera, comme Tarse et Athènes. Elle devait ce titre et les privilèges qui y étaient attachés aux services qu’elle avait rendus à Octave avant la bataille de Philippes[17].

Une médaille portant une tête de femme et cette inscription :

ΘΕΣΣΑΛΟΝΙΚΕΩΝ ΕΛΕΥΘ[Ε]ΡΙΑΣ.

(Monnaie) des Thessaloniciens. De la liberté[18].

rappelle la liberté accordée par le vainqueur à Thessalonique en récompense de sa conduite[19].

La cité libre se gouvernait elle-même, en tout ce qui regardait ses affaires intérieures et municipales, sans que le gouverneur de la province pût intervenir, dans les circonstances ordinaires. Les magistrats locaux avaient droit de vie et de mort sur leurs administrés. Aucune garnison romaine ne campait sur le territoire de la ville ; aucun insigne de Rome n’était déployé dans les rues. Par suite de ces dispositions, chaque ville libre s’administrait à sa guise et n’avait pas urne organisation uniforme, mais différente selon les lieux[20]. Dans les villes grecques, qui jouissaient de la liberté par la bienveillance des empereurs, les habitants rivaient généralement conservé ou rétabli l’ancienne forme administrative, antérieure à la conquête. A Thessalonique, il y avait une assemblée du peuple (δήμος)[21] et des magistrats suprêmes, qui avaient un nom particulier, comme nous le verrons bientôt[22].

Quand saint Paul arriva dans cette ville, le souvenir des bienfaits d’Auguste était encore très vivant. Aussi professait-elle pour les empereurs â qui elle devait ses prérogatives une grande fidélité, et le plus grand crime que les calomniateurs de l’Apôtre crurent pouvoir lui imputer, ce fut relui de pousser à la révolte contre César : Ils attaquent les décrets de César, s’écrient-ils ; ils disent qu’il y a un autre roi, Jésus[23].

Le contraste entre le langage des Thessaloniciens et celui des Philippiens[24], est frappant. Deux villes aussi rapprochées, de la même province, pensent et parlent d’une manière toute différente. A Thessalonique, aucune mention des droits et des privilèges du citoyen romain[25], mais, comme à Jérusalem[26], la populace, mélange de Grecs et de Juifs fait du zèle pour se montrer amie de César[27]. Plus de licteurs, comme dans la colonie[28], mais une assemblée du peuple[29], comme dans une ville libre[30]. Il n’est pas question de la religion romaine[31], mais seulement de la fidélité à l’empereur[32]. Enfin les magistrats ne sont plus des στρατηγοί ou des duumvirs[33], mais des πολιτάρχαι, comme nous allons le voir.

Les détails historiques que nous venons de rappeler montrent combien les paroles : Ils attaquent les décrets de César, sont naturelles dans la bouche des habitants de la ville proclamée libre par Auguste.

Saint Luc était resté à Philippes avec Timothée et il n’alla point rejoindre saint Paul à Thessalonique[34]. Aussi l’histoire du séjour de l’Apôtre dans cette ville n’est-elle point détaillée et circonstanciée comme celle de son séjour à Philippes. Mais elle contient un trait, ou plutôt un mot, qui est tout à fait caractéristique, et qui, par sa minutie même, nous fournit une preuve incontestable de la véracité de la narration.

Dans tous les temps, chaque ville a eu des expressions locales et particulières, usitées parmi ses habitants, inusitées et inconnues ailleurs. Saint Luc, en racontant ce qui arriva à l’Apôtre pendant qu’il était à Thessalonique, mentionne, en passant, un de ces termes propres aux Thessaloniciens, celui de politarques, qui désigne les premiers magistrats de la cité.

Les Juifs de Thessalonique[35], irrités par la prédication de saint Paul, se rendirent à la maison de Jason où il demeurait, afin de s’emparer de sa personne et de celle de ses compagnons. Comme ils ne les trouvèrent point, dit le texte sacré, ils conduisirent Jason et quelques-uns des frères aux politarques (πολιτάρχας), en criant : Ces hommes, qui troublent tout l’univers[36], sont venus jusqu’ici ; Jason les a reçus, et tous ils attaquent les décrets de César, disant qu’il y a un autre roi, Jésus. Et ils excitèrent ainsi le peuple et les politarques[37].

Politarque, nous allons en donner les preuves, est un nom local, propre aux magistrats de Thessalonique[38]. Aucun écrivain ancien ne nous l’avait conservé ; on ne le lisait sur aucun monument de l’antiquité. Avant la découverte des inscriptions de Thessalonique, il ne nous était connu que par saint Luc. C’est donc là un de ces mots caractéristiques qui en disent plus que de longs arguments en faveur de la véracité d’un récit ; il prouve que l’auteur des actes connaissait fort bien l’organisation administrative de Thessalonique.

Il y a peu d’années encore, ce mot de politarques déconcertait les hellénistes. On rencontre chez les auteurs classiques le titre de poliarque, mais non la forme politarques. Comme saint Luc l’a seul employée , les lexicographes grecs auraient admis volontiers une faute dans le texte des Actes ; c’était du moins, d’après eux, une forme insolite ; l’historien de saint Paul aurait dû écrire poliarque, au lieu de politarque[39]. En réalité, l’auteur sacré, rapportant les paroles des Thessaloniciens, s’exprime comme ils s’exprimaient eux-mêmes et nomme leurs premiers magistrats politarques[40], parce que c’était effectivement le titre qu’on leur donnait dans cette ville : c’est un mot macédonien[41].

Si les monuments de l’antiquité classique nous font défaut pour l’établir, l’épigraphie supplée maintenant à leur silence et démontre avec la dernière évidence l’exactitude rigoureuse du langage de saint Lue. Toute une série d’inscriptions, que nous allons faire connaître, nous apprend que ceux qui étaient à la tète de la cité recevaient le nom de politarques.

La première inscription connue, où nous lisons ce mot, fut publiée à Milan, en 1740 par Muratori[42], d’après une copie de Bimard. Quelques années après, elle fut copiée de nouveau à Saloniki, l’ancienne Thessalonique, par le célèbre voyageur anglais, Richard Pococke[43]. En voici le texte :

1. Πολειταρχούντων Σωσιπάτρου τοΰ Κλεο-

2. πάτρας, καί Λουκίου Ποντίου Σεκούνδου,

3. [Π]ου[βλί]ου Φλαουΐου Σαβείνου, Δημητρίου το-

4. ΰ Φαύστου, Δημητρίου τοΰ Νικοπόλεως, Ζω-

5. ΐλου τοΰ Παρμενί[ω]νος, τοΰ καί Μενίσκου, Γαΐου Αγιλληΐου

6. Ποτείτου, ταμίου τής πόλεως Ταύρου τοΰ Άμμίας,

7. τοΰ καί ‘Ρήγλου, γομνασιαρχοΰτος Ταύρου τοΰ αύ-

8.                            τοΰ καί ‘Ρήγλου[44].

1. Étant politarques : Sosipater, fils de Cléo-

2. pâtre, et Lucius Pontius Secundus,

3. Publius Flavius Sabinus, Démétrius,

4. fils de Faustus, Démétrius de Nicopolis, Zo-

5. ïle, fils de Parménion, dit aussi Méniscos, Gaius[45], Agilléius

6. Potitus ; questeur[46] de la ville, Taurus, fils d’Ammia,

7. dit aussi Réglus ; gymnasiarque, Taurus, fils de...

8   . . . . . . . . . . dit aussi Réglus...

On voit que cette inscription est précisément une liste de politarque[47]. Elle se lisait sur la porte antique connue sous le nom de porte du Vardar. C’est un bel arc de l’époque romaine, dont la construction élégante, par assises alternativement larges et étroites, offre de grandes analogies avec celle de l’arc de Kiémer, dans la plaine de Philippes[48]. La frise est ornée de guirlandes. Sur la face extérieure des piédroits de la porte sont représentés deux cavaliers debout, à la tête découverte et barbue (?), un manteau agrafé sur une ample tunique, un long bâton ou bien une lance à la main ; derrière eux, la garde de leur cheval est confiée à un jeune esclave[49]. Malheureusement ni l’inscription ni le monument ne sont datés, mais il paraît postérieur ait temps de saint Paul, quoique Cousinéry ait supposé qu’il avait été élevé en mémoire de l’entrée triomphale des triumvirs Antoine et Octave, à Thessalonique, après la victoire de Philippes[50].

Il a subsisté jusqu’en 1874, où on l’a démoli pour élever des constructions nouvelles à Salonique. L’inscription elle-même, à l’époque de la démolition, fut transportée dans la cour du consulat britannique[51].

La seconde inscription connue où l’on ait retrouvé le nom des politarques fut envoyée, en 1746, de Thessalonique à Paris, par M. Germain, consul de France. Sur un fragment de marbre, on lisait :

ΠΟΛΙΤΑΡΧΟΥ ΜΑΡΚΟΥ.

Étant Politarque Marc[52].

On ignore ce qu’est devenu l’original.

La Mission archéologique de Macédoine contient une troisième inscription grecque où on lit le nom des politarques :

Une des plus importantes [des inscriptions datées de la Macédoine], dit M. Heuzey, est l’inscription des jeux d’Hérennia, encastrée dans une construction dépendante de la mosquée de Moharem-Pacha-Tabak. Elle a été déjà publiée[53], mais imparfaitement[54].

1. . . . . . . . . . . pour le salut

2. de l’empereur César Titus Ælius Adri-

3. anus Antoninus Auguste, pieux, sauveur, et

4. pour son règne éternel, comme aussi de M. Aurelius Verus César,

5. et de la famille des Augustes et du sénat sacré et

6. du peuple romain, nous vous faisons savoir qu’il sera célébré des chasses

7. et des combats de gladiateurs. Pendant trois jours, d’après le testament d’Hérenni-

8. a..., dame espagnole, conformément aux décrets rendus par le très puis-

9. sant conseil et par le peuple, par les soins de

10. Tiberius Claudius Crispus, grand prêtre ; étant politar-

11. ques : Appollodore, Memmius, Cratère, Rufus,

12. ..... Marcus, fils de Diomède. Commenceront les chasses

13. et les combats de gladiateurs le 17 avant les calendes d’avril, selon les Grecs,

14. le 2 du mois de Xandicos, de l’année 289. Soyez heureux.

15. Sous ces magistrats pour la première fois pareille fête a été célébrée[55].

Cette inscription mentionne six politarques ; la première que nous avons rapportée en énumère sept, d’où il paraît résulter que le nombre de ces magistrats n’a pas été le même à toutes les époques.

Une quatrième inscription, découverte à Saloniki et copiée par M. Vidal-Lablache, sur une plaque de marbre déposée dans la maison Mpithos, dans le quartier grec[56], en 1869, contient les noms de deux politarques seulement, Nicérate, fils de Théodas, et Héraclide, fils de Démétrius. Elle est de l’an 46 et antérieure de six ans environ au passage de saint Paul à Thessalonique. La voici :

M. L’abbé Duchesne, membre de l’Institut, a découvert, en 1874, une cinquième inscription, à Thessalonique, dans les ruines de la porte Kalamari. Elle est gravée sur un fragment de stèle de soixante-dix centimètres sur vingt-cinq centimètres. Elle est malheureusement mutilée en plusieurs endroits. Le nombre des politarques qui y sont nommés est de cinq Diogène, Cléon, Zopas, Eulandros et Protogène. Le texte se lit ainsi qu’il suit[57] :

1. ... βοσα

2. ά[ν]θύπατος

3. λατομίας επόητ[εν είς τόν

4.                Καίσασος να[όν (?)[58]

5. έπί ίερέως καί άγων[οθέτου αύ-

6. τοκράτορος Καίσα[ρος Θεοΰ

7. υίοΰ Σεβαστο[ΰ...

8. ώς τοΰ Νεικοπολ[εως. ίερέως (?)

9. δέ τών θεών δώ[δεκα...

10. που. 'Ρώμης δέ κ[αί Σεβαστοΰ

11. Εύεργετών. Νεικ]οπόλεως τοΰ

12. Παραμόνου.

13.              Πολειτα[ρχούνων

14. Διογένους το[ΰ...

15. Κλέωνος τοΰ Π...

16. Ζώπα τοΰ Καλ...

17. Εύλάνδρου τοΰ...

18. Πρωτογένους [τοΰ...

19. τοΰ καί προστάτ[ου...

20. τοΰ έργου. ταμ[ίου τής πόλεως

21. Σώσωνος τ[οΰ...

22.              Άρχιτέκ[τονος

23. Διονυσίο[υ τοΰ...

Les politarques nommés ici sont au nombre de cinq : l’un d’eux est en même temps προστάτης τοΰ έργου. Puis vient le nom du trésorier de la ville et enfin celui de l’architecte. — Avant la liste des magistrats locaux, se présente une série de trois éponymes : 1° Le prêtre et agonothète de l’empereur César-Auguste, fils du dieu César ; du nom de ce personnage il ne reste que la finale ως : peut-être faut-il lire [Νεικοπόλε]ως τοΰ Νεικοπόλ[εως]. 2° Un prêtre dont le sacerdoce n’est pas assez caractérisé parce qui nous reste de l’inscription. Peut-être faut-il voir dans la syllabe δω (l. 9) le commencement du mot δώδεκα : il y aurait eu à Thessalonique un temple des douze dieux. 3° Nicopolis, fils de Paramonos, prêtre de Rome et d’Auguste, bienfaiteurs[59].

Fig. 16. — Cinquième inscription des politarques.

Enfin M. l’abbé Duchesne a découvert une sixième inscription qui est demeurée jusqu’à présent inédite et qu’il veut bien nous autoriser à publier ici :

Fig. 17. — Sixième inscription des politarques.

Cette inscription nous donne encore le nom de cinq politarques de Thessalonique : Aristarque, fils d’Aristarque ; Nicius, fils de Théodore ; Xénéos, fils de Simius ; Théodore, fils d’Eutychus ; Démétrius, fils d’Antigone.

D’autres inscriptions, mentionnant des politarques, ont été indubitablement détruites dans les bouleversements et les démolitions qu’a subis l’ancienne Thessalonique. On en découvrira sans doute un jour de nouvelles, mais celles qui sont déjà connues sont amplement suffisantes pour justifier le langage de saint Luc et en certifier la parfaite exactitude[60].

 

 

 



[1] Elle n’avait pas moins de 417 milles de Dyrrachium à Topiris.

[2] Th. Desdevises-du-Dézert, Géographie ancienne de la Macédoine, in-8°, Paris, 1862, p. 209.

[3] De Philippes à Amphipolis, il y avait trente-trois milles romains ; d’Amphipolis à Apollonia, trente ; d’Apollonia à Thessalonique, quarante-sept. Ibid, p. 209. Cf. la carte placée à la fin de l’ouvrage de M. Desdevises.

[4] Pline, H. N., IV, 18. — Avant la fondation de Constantinople, Thessalonique était la ville la plus importante de la Grèce. Aujourd’hui elle est la seconde ville de l’empire turc. Voir Henry Holland, Travels in the Ionian Isles, 1815, p. 313. Elle a toujours été très commerçante. Cf. Fallmerayer, Fünf Wochen in Thessalonika, dans ses Fragmente aus dem Orient, in-8°, Stuttgart, 1877, p. 327-364 ; S. Gopcevic, Makedonien und Alt-Serbien, in-4°, Vienne, 1889, p. 361.

[5] Tite Live, XLV, 30.

[6] Édesse, aujourd’hui Vodina, ville de Macédoine, fut avant Pella la capitale du royaume.

[7] Pomponius Méla, II, 3.

[8] Tzetzés, Chil., X, 36.

[9] Hérodote, VII, 427.

[10] Thucydide, I, 61.

[11] Étienne de Byzance, sub voce, édit. Dindort, 4 in-8°, Leipzig, 1825, t. I, p. 205.

[12] Strabon, VII, Frag., 20, 24, p. 277.

[13] Strabon, ibid. ; Pline, H. N., IV, 7.

[14] Tite Live, XLIV, 40, 23, 45 ; XLV, 30.

[15] Pour la signification de ce mot, voir plus loin, ch. VI, art. V, l’explication du mot άγόραιοι.

[16] Desdevises-du-Dézert, Géographie ancienne de la Macédoine, p. 354-356.

[17] La Macédoine avait été du parti du vaincu dans la lutte entre César et Pompée... Dans la guerre qu’Octave et Antoine tirent à Brutus et à Cassius, elle s’attacha au parti qui demeura vainqueur. Octave arriva par la via Egnatia derrière Antoine, qui l’avait précédé de quelques jours. Ægées, Berrhœa, Pella, Thessalonique, Amphipolis, toutes les villes qui se trouvèrent sur son passage, embrassèrent sa cause et fournirent des vivres à son armée. Delacoulonche, Mémoire sur le berceau de la puissance macédonienne (dans les Missions scientifiques et littéraires), Paris, 1858, in-8°, p. 144.

[18] La monnaie de Thessalonique que nous donnons ici, figure 12, est reproduite d’après un spécimen en bronze, du Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale. Dessin de M. l’abbé Douillard.

[19] Pellerin, Eckhel et Cousinéry rapportent cette médaille [de Pella, analogue à celle de Thessalonique] à l’époque d’Antoine, au moment de la victoire remportée à Philippes par les deux alliés. Eckhel croit que la figure de femme est celle de la liberté. Cousinéry et Pellerin s’accordent à y reconnaître la figure d’Octavie, femme d’Antoine et sœur d’Octave. Delacoulonche, Mémoire sur le berceau de la puissance macédonienne, dans les Missions scientifiques, 1854, p. 144.

[20] Conybeare et Howson, Life and Episiles of St. Paul, p. 257.

[21] Actes, XVII, 5.

[22] Actes, XVII, 8.

[23] Actes, XVII, 7.

[24] Actes, XVI, 19-20.

[25] Actes, XVI, 22.

[26] Joa., XIX, 22.

[27] Actes, XVII, 7.

[28] Actes, XVI, 35-38.

[29] Δήμος.

[30] Actes, XVII, 5.

[31] Actes, XVI, 21.

[32] Actes, XVII, 7.

[33] Actes, XVI, 20, 22, 35.

[34] Le récit, qui est à la première personne au ch. XVI, est à la troisième personne au ch. XVII. Saint Luc ne parle de nouveau à la première personne que ch. XXX, 5.

[35] Les Juifs sont encore aujourd’hui très nombreux et très influents à Salonique. Nulle part, dans aucune des villes que j’ai visitées en Orient, je n’ai vu les Israélites étaler un pareil luxe. Les Juives, en particulier, se distinguent à Salonique par la richesse de leur costume.

[36] Texte grec, Actes, XVII, 6. La Vulgate porte urbem, l’u ayant sans doute été mis à la place de o, urbem pour orbem, οίκουμένην.

[37] Actes, XVII, 6-8.

[38] On a retrouvé le nom de politarque donné à d’autres magistrats, mais c’est seulement dans les environs de Thessalonique.

[39] Dindorf, dans la nouvelle édition du Thesaurus græcæ linguæ d’Henri Estienne, t. VI, col. 9349, dit, au sujet de Πολιτάρχης : Manifestum est non minus aptam fore usitatam πολιάρχου appellationem. Grimm dit aussi : Usitatius Grœcis erat πολίαρχος. Wilke, Clavis novi Testwnenti philologica, 3e édit. de Grimm, in-8°, Leipzig, 1888, p. 368.

[40] Notre Vulgate traduit πολιτίαρχας par principes civitatis.

[41] On ne saurait trop insister sur l’importance des preuves de ce genre, quelque minutieuses qu’elles puissent paraître, parce que, aux yeux de la critique, elles sont décisives. Jamais aucun faussaire n’aurait pu deviner que les premiers magistrats de Thessalonique s’appelaient politarques, puisque les plus savants lexicographes, jusqu’à ces dernières années, ont eu peine à le croire. Cet argument acquiert encore beaucoup plus de force, si on le corrobore par tous les arguments de détail que nous avons donnés jusqu’ici et qui montrent tous la même exactitude et la même sûreté de renseignements.

[42] Novus thesaurus veterum Inscriptionum, in præcipuis earundem collectionibus hactenus prætermissarum, t. II, p. 595.

[43] Cette inscription a été publiée par Pococke dans son Inscriptionum antiquarum græcarum et latinarum liber, in-f°, Londres, 1752, c. v, sect. 2, n° 1, p. 411. Comme elle a été publiée depuis plus correctement, nous la donnons ici d’après le texte de Bœckh, Corpus inscriptionum græcarum, 1843, t. II, p. 53, n° 1967. On la trouve aussi dans Cousinéry, Voyage dans la Macédoine, 1831, t. I, p. 27. — Leake l’avait publiée, après Muratori et Pococke, dans ses Travels in Northern Greece, t. III, p. 236.

[44] M. l’abbé Duchesne, qui a publié aussi cette inscription dans les Archives des Missions scientifiques, 1876, p. 205, avec des variantes d’après Ph. Le Bas, Inscriptions grecques et latines, part. II, 1848, n° 1357, p. 318, et d’après les Transactions of the Royal Society, lit, ligne 3, υίοΰ, Αϋλου Άουΐου Σαβείνου ; l. 7, Ταύρου τοΰ Ταύρου.

[45] C’est une singularité digne de remarque que trois amis de saint Paul portèrent les mêmes noms que trois des politarques ici nommés : Sopater de Bérée, Actes, XX, 4 ; Secundus de Thessalonique, ibid., et Gaius le Macédonien, Actes, XIX, 29.

[46] Thessalonique avait, comme les autres grandes villes, son trésor particulier, ταμεΐον, dont la garde était confiée à un trésorier ou questeur, nommé ταμείας. Belley, dans l’Histoire de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1777, t. XXXVIII, p. 133.

[47] Bœckh croit que cette inscription n’était pas simplement une liste de politarques, mais M. Heuzey affirme qu’elle n’était pas autre chose. Quant à l’inscription grecque gravée sur la face intérieure de l’un des piédroits [de la porte du Vardar], je me suis assuré qu’elle n’a jamais contenu autre chose que la liste des politarques, ce qui s’explique, si ce n’était qu’une inscription complémentaire, destinée à rappeler aux habitants l’année de la construction, par l’indication des magistrats en charge, dont l’un porte les noms de P. Flavius Sabinus, appartenant justement à la famille de Vespasien. Mission archéologique de Macédoine, p. 272.

[48] Heuzey, Mission archéologique de Macédoine, p. 272. La porte est reproduite dans le même ouvrage, pl. 22 bis.

[49] Leake décrit l’arc de triomphe de la manière suivante : Just within the gale (of the Vardhari), the street is crossed by an ancient arch about 14 feet vide, supported by pilasters, which are buried apparently to half their original height. Below the capital of each pilaster, on the western aide, a Roman togatus is represented in relief, standing before a horse. The frize above the arch is decorated with the caput bovis united by festoons. The whole construction consists of large misses of stone, but the monument could never have been very magnificent. W. M. Leake, Travels in Northern Greece, ch. XXVI, Londres, 1835, t. III, p. 26.

[50] Cousinéry, Voyage dans la Macédoine, t. I, p. 236.

[51] L. Duchesne, Archives des missions scientifiques, 1876, p. 203, 205.

[52] Abbé Belley, Observations sur l’histoire et sur les monuments de la ville de Thessalonique, dans l’Histoire de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1777, t. XXXVIII, p. 125 et 133. — L’abbé Belley ne connaissait pas l’inscription de l’arc de triomphe de la porte de Vardar, quoiqu’elle eût été déjà publiée, de son temps, en Italie et en Angleterre, comme nous l’avons déjà vu.

[53] Le Bas, Inscriptions grecques et latines, IIe part., 1848, n° 1359, p. 318.

[54] Heuzey, Mission archéologique de Macédoine, p. 212.

[55] L’annonce des jeux jointe à l’autorisation d’employer les legs qui les constituent, est rédigée sous forme de lettre, avec la formule εύτυχεΐτε, qui termine souvent les rescrits impériaux et qui parait indiquer ici l’intervention de l’administration romaine... Le 2 xandicos de l’année macédonienne 289, répond au 13 mars (style ancien) de l’année 143 après Jésus-Christ, sixième du règne de l’empereur Antonin. Heuzey, Mission archéologique de Macédoine, p. 275, 279.

[56] Extrait d’une lettre de M. Vidal-Lablache, dans la Revue archéologique, juillet 1869, p. 61-62.

[57] Duchesne, Mémoire sur une mission au mont Athos, p. 11-12.

[58] De quel travail s’agit-il ? Les quatre premières lignes, si elles étaient entièrement conservées, nous édifieraient là-dessus. Mais, dans l’état fragmentaire oit est le commencement de l’inscription, il est difficile de savoir à quoi étaient destinées les pierres que le proconsul fait extraire : λατομίας έπόησεν. J’ai suppléé, dans la traduction en caractères ordinaires [είς τόν] Καίσαρος να[όν] ; mais je sens bien que cette conjecture ne saurait être très sérieuse. Duchesne, Mémoire sur une mission au mont Athos, in-8°, Paris, 1877, p. 12.

[59] Duchesne, Mémoire sur une mission au mont Athos, 1817, p. 12.

[60] On trouve des politarques dans d’autres parties de la Macédoine, comme à Derriope. Heuzey, Mission archéologique de Macédoine, p. 315.