HISTOIRE DE CHARLES VII

TOME PREMIER

LIVRE III. — DEPUIS L’AVÈNEMENT DE CHARLES VII AU TRONE (21 OU 22 OCTOBRE 1422), JUSQU’À LA VENUE DE LA PUCELLE (MARS 1429).

CHAPITRE V. — PÉRIODE CRITIQUE DU RÈGNE DE CHARLES VII (suite).

(1424-1429).

 

 

La bataille de Verneuil fut considérée par les Anglais comme leur plus grande action militaire depuis la journée d’Azincourt. Aucun revers, en effet, n’atteignit plus sensiblement la cause du roi Charles. Les partisans de ce prince firent, dès lors, concevoir les plus sombres appréhensions pour l’avenir. Ce grand succès, toutefois, coûtait aux Anglais, tant en hommes qu’en argent, des sacrifices énormes, proportionnellement aux faibles ressources des conquérants. Bedford, après cet avantage, s’empressa de retourner à Paris et d’y travailler activement à réunir de nouvelles forces[1].

Si tout avait réussi au gré de ses désirs, si le vainqueur eût poursuivi sans interruption le cours d’un tel succès, la monarchie des Valois, déjà si ébranlée, aurait été immédiatement soumise à des épreuves plus rigoureuses encore. Heureusement pour la France, de graves embarras vinrent, à cette époque, entraver, avec une merveilleuse opportunité, le gouvernement de l’Angleterre.

Pendant que les états renouvelaient, au moins une fois par an, leurs assemblées, le régent tenait aussi tant à Paris qu’à Rouen, de fréquentes réunions du grand conseil. La situation financière des Anglais n’était point prospère. Une ordonnance rendue le 6 décembre 1424, au nom d’Henri VI, révoque les dons de terres ou héritages et concessions d’offices appartenant au domaine royal : Ces dons avaient été prodigués par Henri V, pour rémunérer les auxiliaires de la conquête[2].

D’autres lettres, du 20 avril 1425, défendirent au chancelier de France de sceller à l’avenir de pareils dons, à moins de décision expresse et solennelle. Une délibération ad hoc du parlement de Paris nous apprend que, le 8 août 1425, il était dû, aux membres de cette cour, un arriéré de huit mois, sur leurs gages[3].

Malgré toute l’habileté de Bedford, les populations se lassaient de payer, et la Normandie se dépeuplait. L’année 1426 vit s’accomplir une émigration considérable de fèvres normands, ou gens de métiers qui se transportèrent en Allemagne. Le Journal de Paris continuait son opposition sous les divers régimes. Il nous a conservé Ies murmures que faisaient entendre, à cause du poids de la taille anglaise, les habitants de la capitale. Les trésoriers d’Angleterre avaient dû distribuer les pierreries d’Henri V aux chevaliers anglais qui partaient pour la France, en nantissement de leurs gages ou solde militaire. Enfin, le 8 septembre 1428, les états de Normandie furent convoqués de nouveau. Bedford leur demanda 200.000 livres. De leur autorité privée, les états modérèrent la taxe à 180.000 livres, et le régent dut souscrire à cette réduction[4].

Pendant les premiers mois qui suivirent la bataille de Verneuil, le gouverneur anglais habita Paris. Il se trouvait, le 28 juin 1425, à Corbie, accompagné de la duchesse Anne de Bourgogne. A cette époque, l’animosité de Philippe le Bon contre Glocester touchait aux dernières limites. Les deux princes s’étaient défiés et avaient réciproquement accepté le gage de bataille. Philippe, dans ses états d’Artois, s’exerçait assidûment à l’escrime de la lance. Il se préparait à vider sa querelle par un combat corps à corps avec son adversaire. Jean, duc de Bedford, appréciait toute la gravité d’une pareille dissension. Il était parti en vue d’apaiser son beau-frère, par tous les moyens qui dépendaient de son adresse et de son pouvoir[5].

A Hesdin, où le duc bourguignon et ses hâtes furent réunis, les serviteurs de Philippe le Bon portaient au bras une emprise. Cet emblème consistait dans une plaque d’argent sur laquelle on voyait peint[6] un rayon de soleil. Il signifiait que la justice de la cause, ou querelle de Jean, duc de Brabant, contre Glocester, était aussi claire que la lumière du jour. Les champions de cette cause devaient conserver l’insigne qu’ils avaient revêtu, jusqu’à ce qu’ils eussent triomphé de leur antagoniste. Ce belliqueux symbole déplut au régent anglais. Bedford essaya vainement d’obtenir que ceux qui le portaient consentissent à le dépouiller, même en sa présence. Jean de Lancastre, avant de retourner à Paris, passa par le Crotoy. C’était là que résidait le duc d’Alençon, fait prisonnier à la bataille de Verneuil. Le régent offrit au prince sa liberté sans rançon, à condition de prêter au roi anglais le serment d’allégeance. Lejeune duc refusa et demeura en captivité[7].

De retour à Paris, le régent assembla une réunion de docteurs, théologiens et juristes. Ce tribunal prononça, le 22 septembre 125, l’annulation du défi et de tout le litige qui divisait les ducs de Glocester et de Bourgogne. Mais la lutte n’en continua pas moins entre les parties. Glocester, après une expédition infructueuse en Hainaut, avait regagné l’Angleterre. La duchesse ou comtesse Jacqueline, protégée contre son gré par Philippe le Bon, fut conduite, comme captive, à Gand. De là, elle partit un jour, à cheval et en habits d’homme, pendant que ses gardes dînaient. Jacqueline s’enfuit de la sorte en Hollande. Philippe le Bon ne tarda pas à l’y rejoindre. Il remporta, le 19 janvier 1426, contre Fitz-Walter, lieutenant de Glocester, la victoire de Brauwers-Haven, qui lui soumit la Hollande[8].

Sur ces entrefaites, le pape Martin V cassa définitivement le mariage de Glocester avec Jacqueline. La bulle du souverain pontife validait au contraire la première union de cette princesse et lui enjoignait de retourner dans la société conjugale de Jean, duc de Brabant. Glocester, de son côté, déféra immédiatement à cette décision. Laissant là Jacqueline, il épousa, en 1426, Éléonore Cobham, fille de lord Cobham, de Sterborough. Cette dame, d’une grande beauté, qu’elle exploitait avec une habileté non moins grande, avait accompagné le duc de Glocester en France, à la fois comme maîtresse du duc et comme fille d’honneur de Jacqueline[9].

Jean, duc de Brabant, mourut le 17 avril 1427. Jacqueline, veuve de nouveau, tenait toujours la campagne. De 1425 à 1428, le duc de Bourgogne, cet indispensable auxiliaire de la puissance anglaise, fut occupé à combattre, dans les Pays-Bas, Glocester ou ses lieutenants. Par un traité de 1428, Jacqueline conserva l’usufruit de ses états, et promit au duc Philippe de ne point se remarier sans le consentement de ce prince[10].

Une autre querelle intestine paralysa, durant cette même période, la redoutable activité de Bedford. Henri V, en mourant, avait nommé son frère, le duc de Glocester, gouverneur du jeune roi et protecteur du royaume. Mais la conduite du duc Humphrey excita les critiques et l’animosité de l’évêque de Winchester. Ce prélat se nommait Henri de Beaufort, fils de Jean de Lancastre, et oncle d’Henri V. Chancelier d’Angleterre, il n’avait point de rival, pour la richesse et la puissance, dans le clergé du royaume. C’était un prince instruit, fort élégant de sa personne, mais dégradé par l’abus des plaisirs sensuels, et d’une ambition sans bornes. Il disputa l’autorité de Glocester et censura publiquement la fougue ainsi que les écarts du protecteur[11].

Bientôt deux factions armées, l’une pour Glocester, l’autre pour Winchester, furent en présence. Les rues de Londres allaient devenir le théâtre d’une collision sanglante ; lorsque l’évêque de Winchester invoqua, par une lettre pressante, le retour de Bedford en Angleterre. Le régent venait à peine de réussir à pallier, pour un temps, l’ardeur du conflit analogue, qui s’était élevé entre les ducs de Glocester et de Bourgogne. Jean de Lancastre quitta la France vers la fin de l’année 1425 et passa le détroit. Il résida pendant plus de douze mois dans sa patrie, laissant en France, pour lieutenant, le comte de Warwick[12].

Pendant cet intervalle, le duc de Bedford assembla le parlement à Leicester. Il provoqua la censure publique de son frère, comprima momentanément les discordes civiles, fit décider la continuation de la guerre contre la France et voter de nouveaux subsides[13].

Retenu dans ce pays par la nécessité de pacifier ces troubles intérieurs, Bedford, à Londres ou à Leicester, comme à Rouen et à Paris, continuait de gouverner les deux royaumes. Il poursuivit, à l’égard de Philippe le Bon, le cours des négociations commencées. Le 16 mars 1426, Jean, sire de l’Aigle, et son frère, Olivier de Bretagne, comte de Penthièvre, se rendirent en Angleterre, auprès du duc de Bedford. Ils étaient munis d’un sauf-conduit délivré au none d’Henri VI et dans lequel ils recevaient la qualification de chers et féaux cousins. Gaston de Foix, frère du comte Jean, par lettres du 28 juillet de la même année, fut investi du comté du Benauges. Cette faveur avait pour but de resserrer l’union qui existait entre ce baron de la Guyenne et la couronne d’Angleterre. Bedford, dans le même temps, réussit à renouveler les traités de paix conclus précédemment par le roi Charles VI avec les populations de la Flandre[14].

Jean de Lancastre revint en France vers la fin du mois de février 1427. Il s’arrêta d’abord à Calais. Le 27 mars, dans l’église de Notre-Dame de cette ville, il remit à son oncle, évêque de Winchester, le chapeau de cardinal. Ce duc était de retour à Paris le 5 avril 1427, après être resté pendant environ seize mois, absent de la capitale[15].

Né de la violence et de l’iniquité, le gouverneraient anglais sentait toujours, en France, un sol mal affermi trembler pour ainsi dire sous ses pas. Au moment même où le représentant d’Henri VI rentrait à Paris, une conspiration française (d’après la chronologie d’un historien local) éclatait à Rouen. Huit années de domination, le changement de règne, des mesures habiles et même bienfaisantes, qui signalèrent l’administration de Bedford, n’avaient point, dans certains cœurs, triomphé de l’attachement au droit, à la justice. Le sentiment du patriotisme vivait en quelques hommes d’élite, qui refusaient de se courber sous le joug de la force et du succès. Dès le principe, une colonie de patriotes ou de réfugiés normands accepta toutes les rigueurs d’un exil volontaire et illimité, plutôt que de se soumettre au despotisme du conquérant. Ces malheureux se répandirent dans les provinces restées fidèles à la cause des Valois. Quelques-uns trouvèrent à la cour du prince Charles un refuge et un emploi.

Charles VII entretint constamment, à Paris et à Rouen, des intelligences et des amitiés politiques. Mais, indépendamment de ces correspondances secrètes, les partisans qu’il comptait dans les villes placées sous la domination anglaise, avaient auprès du prince, soit par députations temporaires, soit par un autre mode, des représentants. Le 14 décembre 1425, le roi habitait Mehun-sur-Yèvre. Des lettres-patentes, en date de ce jour et demeurées inconnues des précédents historiens, furent promulguées et adressées en mandement au connétable de France.

Ces lettres contiennent un véritable manifeste politique à l’adresse de l’occupation anglaise. Elles sont conçues dans la forme d’un acte de rémission[16] ou abolition, en faveur des Rouennais, pour les absoudre, quant au passé, d’avoir subi la nécessité de la contrainte, en reconnaissant l’autorité du roi d’Angleterre. Nous avons reçu, y est-il dit, l’humble supplication de la part de nos chers et bien-aimés les bourgeois de Rouen,... par aucuns leurs amis estans à présent par devers nous[17].

Lorsque Bedford, en 1425, se rendit vers le duc de Bourgogne, il fit une première pause à Amiens. De là, il se dirigea vers Doullens. Cependant, un chef de partisans français, nommé Sauvage de Fermainville, gentilhomme de grande maison, se tenait à Éclusier près Péronne, suivi de mille chevaux. Son but était de guetter le régent, lors de son départ d’Amiens et de l’assaillir au passage. Bedford, par bonheur pour ses jours, effectua ce trajet plus tôt que ne l’avait calculé Fermainville et déjoua ainsi les desseins de son ennemi. Le 15 décembre 1427, Fermainville, épié à son tour par des hommes de Bedford, fut saisi de force à l’Ile-Adam. On le mit sur un cheval, pieds et mains liés, sans chaperon. Conduit en cet équipage à Bagnolet, où se trouvait le régent, celui-ci le fit pendre incontinent sans procès et même sans l’assistance d’un confesseur[18].

Vers le mois d’avril 1427, une conspiration fut ourdie à Rouen, comme nous l’avons indiqué, pour secouer la domination des Anglais et rendre la ville à Charles VII. Richard Mites, l’un des principaux bourgeois de cette grande cité, passa pour en être le chef. L’autorité anglaise surprit le secret de la conspiration. Plusieurs adhérents furent saisis et décapités. Richard Mites, contraint de s’expatrier, paya cette tentative avortée par la perte de ses biens, d’autres disent de sa vie[19].

Le gouvernement de Charles VII, durant ce temps, épuisait ses dernières ressources, pour conjurer les périls qui l’entouraient. L’alliance du comte de Foix, notamment, fut peut-être celle dont le conseil de Bourges poursuivit la conquête avec le plus d’ardeur. G. Champeaux, commissaire général des finances en Languedoc, l’un des intrigants les plus démoralisés de cette époque, négocia cette acquisition. Jean de Foix consentit à accepter définitivement le titre de lieutenant-général pour le roi Char-les VII en Languedoc. En cette qualité il prêta le 25 février 1425, à Mazères au comté de Foix, un nouveau serment, dans les mains du commissaire général. Pour obtenir un tel résultat, la roi ne craignit pas de mécontenter un de ses proches parents, Jacques de Bourbon, roi de Hongrie, qui occupait cette grande lieutenance[20].

Arrivé à la cour, avec son contingent, le comte Jean fut comblé de dons et de bonnes grâces. Il prit d’abord son quartier militaire à Orléans et fit mine de se porter contre les Anglais vers Chartres et Bonneval. Mais il n’accomplit rien de sérieux. Pendant que ses troupes mangeaient le pays, il suivit la cour à Poitiers et ailleurs, se mêlant aux brigues intestines du déplorable gouvernement de Charles VII. Le roi, vers le mois de février 1426, le nomma au commandement général de sa guerre contre les Anglais. Jean de Grailly devait se mettre en campagne au printemps. Vers le mois d’avril, malade suivant son chroniqueur, ou par des motifs différents, suivant d’autres, au lieu de mettre au vent sa bannière, le comte de Foix retourna dans son gouvernement. Il y présidait les états en juin 1426[21].

Cependant, soit que le lieutenant du Languedoc fût présent ou absent de son poste, la province n’était pas plus heureusement administrée, dans un cas, que dans l’autre. Tantôt, l’indiscipline et l’anarchie y régnaient : tantôt, le pays avait à souffrir des troubles et désordres qu’y occasionnait le despotisme de ce haut baron, ou des exactions illégales qu’il lui plaisait d’imposer aux Languedociens[22].

Jean de Foix revint à la cour vers le mois d’août 1426. Confirmé de nouveau dans sa lieutenance générale, il fut entouré, lui et les siens, de nouvelles faveurs. Les services du grand vassal ne demeurèrent pas moins stériles. Mais le comte de Foix était un de ces ennemis intimes avec lesquels la monarchie devait compter. Le moment n’était point encore venu où Charles VII pût courber enfin ces redoutables suppôts de la féodalité sous le poids de sa royale puissance[23].

Les rapports entre Charles VII et le duc de Bourgogne formaient toujours le nœud de la situation. La reine Yolande, le pape Martin V et surtout le duc de Savoie furent les principaux médiateurs entre ces deux puissances. Une suite non interrompue de négociations eut pour dernier fruit le traité passé à Yenne en Savoie le 26 novembre 1426. Jean Gérard, docteur ès lois, et le sénéchal de Lyon, Humbert de Groslée, y représentaient Charles VII. Aux termes de ce traité, une trêve ou suspension d’armes intervint pour trois ans entre le duc de Savoie, le duc de Bourgogne et le roi de France. Cet acte fut ratifié les. 22 mai, 22 juin et 14-novembre 1428, par les souverains ou parties contractantes[24].

Yolande de Sicile, en donnant le comte de Richemont pour connétable au roi de France, avait eu premièrement ce but : de créer, ou de restaurer, au profit de son gendre, une solide alliance en Bretagne. Dans ses vues, le duc de Bretagne lui-même devait servir d’une manière plus efficace que ne l’avaient fait jusqu’alors les diplomates royaux, pour rallier à la couronne des lis le duc de Bourgogne.

Jean VI de Bretagne obéit en effet docilement à cette impulsion. Mais diverses circonstances vinrent contrarier l’heureux accomplissement de ces desseins. Le 25 mars 1425, la prise d’épée du connétable fut suivie d’un traité, qui renouvelait l’union et amitié entre les ducs de Bretagne et de Bourgogne. Des négociations, entamées au nom de Jean VI, tendirent à lui concilier ou à lui conserver, en même temps, de bons rapports avec l’Angleterre. Puis un pas plus décisif fut fait en avant. Les fauteurs des Penthièvres avaient quitté la cour. Sur une telle assurance, le duc de Bretagne consentit à remplir envers Charles VII ses devoirs de féauté. Une entrevue fut ménagée à Saumur ; dans les premiers jours d’octobre. Là, au milieu de fêtes et de galantes réceptions, le roi, en présence d’Yolande, accueillit le duc de Bretagne[25].

Dans un traité solennel, en date du 7 octobre 1425, le roi promit au duc de se gouverner, désormais, par les inspirations de ce prince. Le duc et son frère, connétable, prenaient en main le soin de diriger la guerre et de ramener à une parfaite union tous les princes du sang, y compris le duc de Bourgogne. A cet effet, les finances de Langue d’Oïl devaient, être dévolues à Jean VI, ou à Richemont, qui les administrerait de concert avec le roi. Les comtes de Vendôme et de Clermont, les seigneurs d’Albret et de Foix étaient présents à cette réunion. Ils jurèrent spécialement d’épouser la querelle de Jean VI contre les Penthièvres. Muni de pareilles garanties et sous de tels auspices, le duc de Bretagne fit hommage au roi de France[26].

Le duc de Bretagne, effectivement, poursuivit auprès de Philippe le Bon les instances les plus actives pour le rallier à la cause française. Mais bientôt les démarches du prince breton, percées à jour parla vigilance de Bedford, éveillèrent toutes ses colères. Arrivé en Angleterre vers janvier 1426, l’un des premiers soins du régent fut de dénoncer, au parlement anglais, la trahison du duc de Bretagne et de lui déclarer la guerre[27].

Au mois de mars 1426, le duc de Bretagne envoyait son chancelier en ambassade vers Philippe le Bon. Les instructions de ce mandataire lui prescrivirent de prier le duc de Bourgogne de se joindre à son cousin de Bretagne, pour résister à l’Anglais, lequel, dit cette pièce, a conçu le dessein de les tuer tous deux, selon les lettres de la comtesse de Suffolk[28].

Jean VI était soutenu par les états de son duché. Soumis à la généreuse influence de la duchesse Jeanne et de la reine Yolande, il suivait, avec abandon, la ligne politique activement inaugurée par son frère de Richemont. Mais le duc Jean VI était, de lui-même, incapable d’embrasser et de maintenir un plan de conduite ferme, difficile, et qui réclamait autant de capacité que d’énergie. Il avait dans son propre conseil, en la personne de son chancelier, un traître vendu aux Anglais. Le 15 janvier 1427, le comte de Warwick ouvrit une guerre véhémente contre la Bretagne. Warwick et Talbot, le 10 février, assiégèrent Pontorson. Leduc, intimidé, s’empressa de désarmer le courroux de l’Angleterre[29].

Un premier accord fut négocié le 3 juillet 1427, par le chancelier, Jean de Malétroit, évêque de Nantes, entré la Bretagne et les Anglais. Le duc fit hommage au roi d’Angleterre le 28 janvier 1428 et désavoua publiquement toute autre alliance. Le prince breton subissait d’ailleurs la haute surveillance du gouvernement de Bedford. Tandis que son duché, cerné de garnisons anglaises, était pour ainsi dire occupé par l’ennemi, les capitaines de l’armée d’invasion, tels que Talbot et Scales, s’établissaient à la cour de Jean VI. L’involontaire amphitryon offrait de nombreux présents à ces hôtes malencontreux. Il acheta ainsi, à force d’argent, les trêves et la pitié que lui vendirent les conquérants[30].

Raoul de Gaucourt, l’un des principaux capitaines de l’époque, était depuis plusieurs années prisonnier des Anglais. Il obtint du roi un secours de douze mille livres. Le 29 janvier 1428, Gaucourt, muni d’un sauf-conduit, recouvra la liberté, en acquittant sa dispendieuse rançon. Le roi, pour subvenir à ces concessions de deniers, s’obligeait de toute part. Le 17 avril 1425, par lettres données à Poitiers, Charles VII avait engagé, an comte de Vendôme, Louis de Bourbon, le comté de Chartres, en nantissement de vingt mille écus d’or, que ce prince lui avait prêtés. Louis de Bourbon fut en même temps institué lieutenant du roi pour la guerre, au conté de Chavires, en Beauce et Vendômois[31]

Dans la longue énumération des dettes et des créanciers qui appauvrissaient la monarchie, une mention spéciale appartient au ministre la Trimouille. Nous avons déjà vu ce favori s’approprier la levée des impôts, pour se couvrir de créances personnelles. Mode d’administration déplorable, qui dépouillait la contribution de son caractère général ou public, et qui enlevait à la perception le peu dé garantie morale qu’elle présentait. Le 30 décembre 1425, la Trimouille se rendait, du Berry, auprès du duc de Bourgogne, pour négocier la paix. Il. fut arrêté par les gens de Perrinet Grasset, capitaine de la Charité pour les Bourguignons, et détenu pendant plusieurs mois dans cette place[32].

La Trimouille, avant d’obtenir sa liberté, dut payer une rançon de 14.000 écus d’or. Le 20 juillet 1425, à raison de ces circonstances, le ministre se fit engager à titre de don la terre de Melle, en Poitou, rachetable moyennant le prix de dix mille écus par la couronne. Cent mille écus lui furent, en outre, assignés sur le trésor public. Le 29 du même mois, des lettres de Charles VII, toujours motivées par les mêmes considérations, cèdent au sire de la Trimouille tous les impôts, aides et tailles qui avaient été mis et qui le seraient à l’avenir sur toutes les terres et seigneuries que Georges possédait eu Poitou, Limousin, Anjou, Berry et duché d’Orléans[33].

En résumé de compte, Georges de la Trimouille, premier ministre du roi, non content de puiser à pleines mains dans le trésor obéré de l’État ; se constituait encore vis-à-vis de la monarchie dans la situation de prêteur sur gages. A la fin de 1428, indépendamment de ses propres et seigneuries, il possédait ou avait reçu à titre d’engagement la terre de Melle et la châtellenie de Lusignan, en Poitou ; les terres, villes et seigneuries de Rochefort-sur-Loire, Amboise, Bléré, Montrichard en Touraine ; le domaine royal de Château-Thierry ; les greniers à sel de Pont-Saint-Esprit et de Mèze en Languedoc, sans compter les dons manuels et des immunités sans nombre[34].

Un dernier trait particulier pourra servir à peindre, dans l’esprit du lecteur, le désarroi qui régnait au sein de l’administration des finances royales. Jean, duc d’Alençon, le 30 octobre 1427, fut délivré de captivité, moyennant une rançon de 200.000 saluts. Le prince s’adressa au roi pour l’aider à s’acquitter. Charles VII, par lettres du 5 mai 1428, accorda au jeune duc la rève ou droit de transit sur les marchandises de la sénéchaussée de Beaucaire. Mais le roi avait déjà disposé deux fois de ce même produit. En premier lieu, Charles VII l’avait donne à sa belle-mère Yolande ; puis, au préjudice de ce premier don, il l’avait assigné à des marchands, créanciers du roi, pour les couvrir. Cette troisième concession demeura, en conséquence, vaille et de nul effet pour le dernier donataire[35].

En 1426 et 1427, Alphonse V, dit le Sage ou le Magnanime, roi d’Aragon, avait fourni quelque gendarmerie au roi de France. Bernard-Albert, chevalier, procureur du roi Alfonse et des fiefs d’Aragon en Roussillon et en Cerdagne, conduisit vers le roi de France ces auxiliaires. Le sénéchal catalan fut en même temps accrédité comme ambassadeur auprès de Charles VII[36].

Au printemps de 1428, le roi Charles avait plus besoin de soldats que de ménétriers. Il se trouvait, d’ailleurs, fort gêné pour payer les uns et les autres. En retour des contingents que le roi d’Aragon lui avait fournis, Charles VII, sur la demande d’Alfonse, lui envoya cinq ménétriers de son hôtel. Le 12 avril 1428, ces musiciens, partis de Bourges, étaient reçus à Perpignan par le sénéchal Albert. Largement rémunérés de leur voyage aux frais d’Alfonse le Sage, ils furent immédiatement dirigés sur Valence, en Espagne, où ce prince avait alors sa résidence[37].

La même année (1428), Charles VII traita touchant les frontières du Dauphiné avec le prince d’Orange et députa maître Guillaume Quiedeville, son ambassadeur, auprès du roi de Castille[38]. Enfin les leçons de l’expérience, le désastre même de Verneuil, n’avaient point encore dessillé les yeux du roi sur les avantages qu’il espérait tirer de l’alliance écossaise. Au mois de janvier 1427, Jean Stuart de Dernley, connétable des Écossais, fut investi par le roi du comté d’Évreux. Le connétable était en même temps pensionné par le duc de Bretagne. Jacques Ier, à peine rétabli sur le trône d’Écosse, avait renouvelé (4 mars 1427) l’antique alliance de ce royaume avec la dynastie des Valois. Peu de temps après, Charles VII octroya au comte d’Évreux l’autorisation d’écarteler, sur le même écusson, les armes de Stuart et de France. Bientôt une nouvelle ambassade se rendit à Édimbourg ; elle était composée du comte d’Évreux, de l’archevêque de Reims (Regnault de Chartres) et d’un secrétaire du roi, le poète Alain Chartier[39].

Ces mandataires, en sollicitant l’envoi de nouvelles troupes, présentèrent au roi Jacques les démonstrations affectueuses de Charles VII. Ils lui demandèrent aussi la main de Marguerite d’Écosse, l’âne des filles de Jacques Ier, pour la marier au dauphin. Le roi Jacques, par lettres datées de Perth, le 19 juillet 1428, accepta les conditions du traité ; il promit de confier sa fille au premier navire que le roi de France lui enverrait au printemps de l’année suivante[40].

Charles VII, après avoir transporté au prince Louis l’apanage du Dauphiné, promit officiellement son fils en mariage pour la princesse Marguerite. Un nouveau traité fut passé le 10 novembre 1428 entre les deux souverains. Par cet acte, le roi d’Écosse s’obligeait à fournir à son allié six mille hommes d’armes. Charles devait lui engager immédiatement le comté de Saintonge, érigé à cet effet en duché-pairie. Dans le cas où, avec le secours de ces auxiliaires, le roi de. France parviendrait à repousser les Anglais, Charles VII s’obligeait, en outre, à livrer au roi d’Écosse, après la victoire, le duché de Berry, accompagné du comté d’Évreux[41].

 

 

 



[1] ...Vernoyl... The grettest dede doon by Englishmen in our days, cave the battle of Agyncourte. (Parliament rolls, vol. IV, p. 423.) For surely, dit Grafton, the englishe puyssaunce was so tried, proved, assayed and spred, abroad thorought all Fraunce, that the Frenchemen thought that in conclusion the Englishemen would have or should have all thinges which they either wished or enterprised. (t. I, p. 558.)

[2] Beaurepaire, États, passim ; Administration, etc., p. 27 et passim, Voy. Vautier, Extraits du registre des dons, confiscations, etc., faits par Henri V, etc. Paris, 1828, in-12. Un grand nombre de ces biens, édifices, terres, etc., étaient démolis par les concessionnaires pour en avoir les matériaux, ou abandonnés sans entretien et sans culture. Des lettres au nom d’Henri VI, du 13 août 1428, enjoignirent aux tenanciers de pourvoir à ces réparations. (Ordonnances, t. XIII, p. 138.) Le gouvernement voulut répéter des gens d’Église les dons pieux qu’ils avaient reçus depuis quarante ans. Mais il s’arrêta devant la résistance des clercs. (Monstrelet d’Arcq, t. IV, p. 296.)

[3] Ordonnances, t. XIII, p. 84. X. X. 1480, f° 329 v°.

[4] Journal de Paris, p. 672. Cochon, p. 452. Delpit, p. 236. États, p. 33.

[5] Administration, p. 8. Monstrelet, p. 225. Parliament rolls, t. IV, p. 277. Sur la querelle de Glocester et les démarches de Bedfod, (1424-5), voir ms. fr. 4485, p. 365.

[6] Probablement en émail d’or sur fond bleu.

[7] Monstrelet, ibid., p. 240.

[8] Plancher, t. IV, p. In7 et s. Preuves, p. lij. Gachard, Dijon, p. 115 à 117. Montreuil, p. 241. Stevenson, Wars of Henri VI, p. xlvij et s.

[9] Monstrelet, p. 257 et suiv. ...Toke hys wyfe Elianor Cobham... which before (as the fame went) was his soveraigne lady and paramour to his great slaunder and reproche. (Grafton, p. 561.) Dujardin et Sellius, Histoire générale des Provinces-Unies, 1757, in-4°, t. III, p. 443, etc.

[10] Jacqueline viola bientôt cette promesse extorquée. Elle épousa, par amour et par reconnaissance, un simple gentilhomme. Le chevalier van Borselen, stathouder de Hollande, l’avait secourue dans sa détresse. Elle lui sacrifia tous ses titres ; et, pour demeurer sa femme légitime, elle résigna l’ensemble de ses états à Philippe le Bon. Ce contrat fut signé le 31 juillet 1433. Jacqueline mourut le 8 octobre 1436. (Monstrelet, Panthéon, p. 586 et suiv. Dujardin, ibid., p. 455 et suiv. D. Plancher, t. IV. Preuves, p. 133, etc.)

[11] Grafton, p. 562. ...Winchester... the most opulent and powerfull prelate of the ecclesiastical establishment. (Sharon Turner, History of England, 1823, in-4°, t. III, p. 20.) Voir les singuliers détails fournis par le médecin de l’évêque. Walsingham, Vita Henrici VI. Ms. Sloane, n° 1776, publié par Hearne. Liber niger, etc., t. II, d’après Wyrcester, p. 550, et cité par Turner, ibid., p. 19. Stevenson, t. I, p. IX et s.

[12] Parliament rolls, t. IV, p. 297. Grafton. Monstrelet-d’Arcq, t. IV, p. 252 et suiv. Journal de Paris, p. 671, a. Wars of Henri, ibid.

[13] Grafton, p. 562, 571. Monstrelet, ibid. D. Plancher, t. IV, p. 108. Parliamentary History, etc., t. II, p. 211. Proceedings and ordinances of privy council of England, t. III, p. 237 (Records commission, 1834 et années suiv., in-8°).

[14] D. Plancher, t. IV, p. 109. Rymer, t. IV, partie IV, p. 119 et suiv. Delpit, p. 326. Ordonnances, t. XIII, p. 110 à 127.

[15] Grafton, p. 571. Wyrcester (apud Hearne), t. II, p. 454. X. X. 1480, f° 368. Journal de Paris, p. 671 a.

[16] Cette forme est particulièrement remarquable. Chaque fois que Charles VII se présentait en armes devant une ville pour la reconquérir, des lettres d’abolition étaient en même temps accordées aux habitants.

[17] Ms. 5415 C, non paginé ; vers latin. Une ordonnance de Henri VI, du 14 janvier 1426 (n. s.), nous apprend ce qui suit : Il est venu, dit le roi, à notre connoissance que latitement et mucément, tant par nuyt que autrement, plusieurs démolissements et fractions sont faiz ès huis, fenestres, charpenteries, maçonneries et couvertures des portes, tours, bastilles, etc., qui sont au pourtour de la closture et fermeture de nostre ville de Paris et en sont emblées, prinses et arses ou emporté les huis, fenestres, ayz, plomb, trait, habillemens de guerre et choses ordonnées et servans à la fermeture, fortification, seurté, tuicion et deffense d’icelle nostre dite ville, etc. (Ord., t. XIII, p. 109.)

[18] Monstrelet, p. 251. Journal de Paris, p. 674, 676.

[19] P. Cochon, p. 454. Cf. Montreuil, p. 338 et suiv., et Cheruel, Histoire de Rouen, etc., pages 84 du texte, et des notes, 40, 52, 92, 93.

[20] Le 13 avril 1425, le roi octroie à Jacques 12.000 livres pour le dédommager de la lieutenance du Languedoc. (D. Vaissète, livre XXXIV, chap. XXXV. Ms. de Dom de Vic, t. LXXXIX, p. 42 et 46.)

[21] Cousinot, chapitre 216. — Le 22 septembre 1425, le comte de Foix s’allie avec La Hire. (Bulletin de la Société de l’histoire de France, 1859, p. 39 et suiv.) Ms. de Vic, n° 89, p. 51. D. Vaissète, ibid., chap. XXXV à XL. Bibliothèque de l’École des chartes, t. VIII, p. 141. Cabinet des titres : Foix. Miguel del Verms (Panthéon), p. 594.

[22] D. Vaissète, ibid., chap. XLII à XLIX. Ms. de Vic, n° 89, f° 68, 18. Ordonnances, t. XIII, p. 133. Bibliothèque de l’École des chartes, t. VIII de la collection, p. 143, pièce n° 14.

[23] D. Vaissète, ibid., chap. XLII. Ms. de Vic., t. LXXXIX.

Libéralités de Charles VII envers la maison de Foix. — En février 1426, le roi donne à Charles d’Albret, beau-frère du comte de Foix, la ville de Fleurante et le comté de Gaure, en Armagnac. (Ordonnances, t. XVI, p. 388.) Le 18 du même mois, le roi alloue au comte de Foix la paye de cent vingt hommes d’armes et cinquante de trait. Le 23, il donne 2.000 livres à la comtesse de Foix, Jeanne d’Albret, pour considération de certains grands plaisirs qu’elle nous a faiz envers nostre très chier et amé cousin le comte de Foix, son mari, cri aucunes choses qui grandement sont à notre bien, gré et plaisir, et pour contemplation et faveur de notre dict cousin. Le 9 mars 1427, le roi donne 100 livres tournois à nostre bien amée Jehanne de Vaulx, demoyselle de nostre chière et très amée cousine la comtesse de Foix..... de grâce espécial, en contemplation et faveur de nostre dite cousine et pour considération des bons et agréables services qu’elle (Jeanne de Vaulx) a faiz et fait chacun jour en maintes manières à icelle notre cousine et pour certaines autres causes et considérations qui à ce nous ont mu et meuvent, etc. (Dossier Foix.) Le 14 septembre 1426, Jean, comte de Foix, signe à Gergeau un traité d’alliance avec Jean et Poton de Saintrailles. (Original aux archives des Basses-Pyrénées, E. 439 : 2874. Copie envoyée à l’auteur par l’archiviste, M. P. Raymond.) Le 28 février 1428, alliance semblable contractée à Blois entre Foix et la Trimouille. (ibid., E. 439 ; 2887. Idem.)

[24] D. Vaissète, livre XXXIV, chap. XXXVIII. Monstrelet, p. 281. Labarre, Mém. de Bourgogne, t. II, p. 202. D. Plancher, t. IV, p. 118 du texte ; et Preuves, p. xlix, liij, lxix, lxx. Gachard, Dijon, p. 60. Revue du Lyonnais, 1859, p. 334. En avril 1428, Pierre Loichard, dit Portejoie, poursuivant d’armes de M. Antoine de Toulonjon, maréchal de Bourgogne, va de Dijon à Chinon, vers George de la Trimouille, lui porter lettres relatives aux suspensions d’armes, rompues par aucuns de la partie adverse. (Inventaire des archives de la Côte-d’Or : E, registre 1639.)

[25] D. Plancher, t. IV : Preuves, p. xlix. Berry, Charles VII, p. 373, 374. Beaurepaire, Administration, p. 9. D. Morice, t.1, p. 496. Preuves, t. II, col. 1173. Gruel, p. 363.

[26] Les mêmes. Actes de Bretagne, t. II, col. 1130-2. Du Tillet, Traités, p. 219, 220. Cousinot, p. 199. Montreuil, p. 236. Bourdigné, t. II, p. 156. De retour à Poitiers, Charles VII, au mois d’octobre, confirme le don qu’il avait fait du comté d’Étampes à Richard de Bretagne. (Ordonnances, t. XVI, p. 409, note.)

[27] D. Morice, t. I, p. 497. Actes, t. II, col. 995, 1184. D. Plancher, Preuves, p. liij. Gachard, Dijon, p. 33. Rymer, t. IV, part. IV, p. 118. Lettres des rois et reines, t. II, p. 406.

[28] Archives de Dijon, inventaire de Bauin, layette lxxv, liasse 1, n° 5 ; visé par Gachard, p. 60, n° 115. D. Plancher, t. IV, p, 112.

[29] Gachard, ibid. Gruel, p. 363 et suiv. D. Morice, t. I, p. 499 et suiv. D. Plancher, t. IV, p. 112 et suiv. Preuves, p. lvij.

[30] D. Morice, t. I, p. 502, 505. Preuves, t. II, col. 1199, 1201-2, 1206, Ms. 4805, f° 151 v°. Rymer, t. IV, partie IV, p. 132. Beaurepaire, Administration, p. 11.

[31] Bibliothèque de l’École des chartes, t. VIII, p. 141, n° 8. Rymer, loc. cit., p. 139. Lépinois, Histoire de Chartres, t. II, p. 77. Ms. Brienne, n° 313, f° 197 et suiv.

[32] D. Plancher, t. IV, n° 119. Charles VII et ses conseillers, p. 12 et 50.

[33] Sainte-Marthe, Histoire généalogique de la maison de la Trimouille, 1668, in-12, p. 149 et suiv. Anselme : la Trimouille. Redet, Catalogue de dom Fontenau, p. 328. Cabinet des titres : la Trimouille.

[34] Mémorial I, Bourges, P. P. 118, f° 14 à 25. J. 183, n° 142.

[35] Chronique de Cagny, chap. 85. Biographie Didot. Jean, duc d’Alençon. — D’après un chroniqueur anglais, Jean d’Alençon aurait dû sa mise en liberté à l’influence du duc de Bourgogne. (Grafton, p. 571.) — D. Vaissète, livre XXXIV, chap. L. En 1428, la Trimouille refusa de recevoir en garantie de ses créances la châtellenie de Chinon. Cette place en effet avait été déjà donnée ou engagée par le roi à la reine Marie d’Anjou. (J. 183, n° 142.)

[36] Mélanges Champollion, in-4°, t. IV, p, 317. Montres de gens d’armes espagnols : K. 62, n° 22, 28 et suiv.

[37] Voici les noms de ces artistes : Jean Boysart, dit Verdelet, Jean Boysart, son fils, Jean Gaini (sic en latin), Colin et Macé (ou Mathieu). Verdet, Mélanges cités, p. 313.

[38] La Pise, Histoire de la principauté d’Orange, p. 417 et suiv. J. 183, n° 142.

[39] J. 183, n° 142. Stuart, History of Stuarts, p. 141-5. Cabinet historique, 1859, n° 4831, 4833. Actes de Bretagne, coll. 1205, 1212. Dupuy, volume I, folio 218.

[40] Les mêmes. After the Candlemes (2 février Brandons) then next to come within the year. (Stuart, p. 145.) Tytler, History of Scotland, t. IV, p. 269.

[41] Chorier, Histoire du Dauphiné, t. II, p. 424. Ms. Sérilly, vol. XLI, 2e partie, p. 38 et suiv., 46 et suiv. Cabinet historique, 1859, n° 4839. Du Tillet, Recueil des traités, p. 238. Massiou, Histoire de Saintonge, t. II, p. 266. Ms. Brienne 54, f° 49 et 59.