L'HOMME AU MASQUE DE FER

 

CHAPITRE PREMIER.

 

 

Système qui fait du Masque de fer un frère de Louis XIV. — Le premier, Voltaire a soutenu ce système dans son Siècle de Louis XIV et dans le Dictionnaire philosophique. — Invraisemblances que renferme son récit. — Relation sur le Masque de fer introduite par Soulavie dans les Mémoires apocryphes du maréchal de Richelieu. — Des trois diverses hypothèses du système qui fait du Masque de fer un frère de Louis XIV.

 

Parmi les nombreux systèmes qui tendent à expliquer l'existence de l'Homme au masque de fer, quelques-uns[1] ont été imaginés si légèrement, conçus avec tant de précipitation et soutenus d'une telle manière, qu'ils ne sont pas dignes d'un examen sérieux et que les indiquer suffira pour en faire justice. Mais il en est d'autres, dus à une inspiration ingénieuse, présentés avec un incontestable talent, et qui, sans être la vérité, en ont du moins bien des apparences. Entre tous, le plus dénué de preuves, mais aussi le plus romanesque, est celui qui fait du Masque de fer un frère de Louis XIV. Il y a des choses que tout le monde dit parce qu'elles ont été dites une fois, remarque Montesquieu[2]. C'est vrai, surtout des choses qui tiennent à l'extraordinaire et au merveilleux. Aussi est-il peu de personnes qui, à l'idée du Masque de fer, n'évoquent aussitôt un frère dé Louis XIV. Qu'il soit né des amours, d'Anne d'Autriche avec Buckingham[3], ou que, fils légitime de Louis XIII, il soit le frère jumeau de Louis XIV, peu importe à l'imagination populaire. Ce sont là diverses branches d'un même système qui s'est profondément enraciné dans l'esprit public, et qu'il ne sera pas inutile de détruire isolément, car il a encore d'innombrables partisans, et il touche aux droits qu'ont eus[4] les Bourbons au trône de France. Par qui cette opinions si répandue, a-t-elle été d'abord énoncée, et par qui de nos jours ravivée ? quelles preuves, ou tout au moins quelles probabilités invoque-t-on ? sur quels souvenirs, sur quels écrits fait-on reposer une telle supposition ? se concilie-t-elle avec les documents officiels ? est-elle d'accord avec le caractère d'Anne d'Autriche et celui de Louis XIII ? se fonde-t-elle sur la raison ?

Voltaire, le premier[5], dans son Siècle de Louis XIV, publié en 1751, a écrit les lignes suivantes, destinées à exciter Vivement l'attention et à insinuer une opinion qu'il ne devait compléter que dans son Dictionnaire philosophique : Quelques mois après la mort de Mazarin, dit-il, il arriva un événement qui n'a point d'exemple, et, ce qui est non moins étrange, c'est que tous les historiens l'ont ignoré. On envoya dans le plus grand secret au château de l'Île Sainte-Marguerite, dans la mer de Provence, un prisonnier inconnu, d'une taille au-dessus de l'ordinaire, jeune et de la figure la plus belle et la plus noble. Ce prisonnier, dans la route, portait un masque dont la mentonnière avait des ressorts d'acier qui lui laissaient la liberté de manger avec le masque sur son visage. On avait ordre de le tuer s'il se découvrait. Il resta dans l'Île jusqu'à ce qu'un officier de confiance, nommé Saint-Mars, gouverneur de Pignerol, ayant été fait gouverneur de la Bastille en 1690, l'alla prendre dans l'île Sainte Marguerite et le conduisit à la Bastille toujours masqué. Le marquis de Louvois alla le voir dans cette île avant la translation, et lui parla debout et avec une considération qui tenait du respect. Cet inconnu fut mené à la Bastille, où il fut logé aussi bien qu'on peut l'être dans le château. On ne lui refusait rien de ce qu'il demandait. Son plus grand goût était pour le linge d'une finesse extraordinaire et pour les dentelles ; il jouait de la guitare. On lui faisait la plus grande chère et le gouverneur s'asseyait rarement devant lui. Un vieux médecin de la Bastille, qui avait souvent traité cet homme singulier dans ses maladies, a dit qu'il n'avait jamais vu son visage, quoiqu'il eût examiné sa langue et le reste de son corps. Il était admirablement bien fait, disait ce médecin ; sa peau était un peu brune : il intéressait par le seul ton de sa voix, ne se plaignant jamais de son état et ne laissant point entrevoir ce qu'il pouvait être. Cet inconnu mourut en 1703 et fut enterré la nuit à la paroisse de Saint-Paul. Ce qui redouble l'étonnement, c'est que, quand on l'envoya dans l'île Sainte-Marguerite, il ne disparut de l'Europe aucun personnage considérable. Ce prisonnier l'était sans doute, car voici ce qui arriva les premiers jours qu'il était dans l'île. Le gouverneur mettait lui-même les plats sur la table, et ensuite se retirait après l'avoir enfermé. Un jour, le prisonnier écrivit avec un couteau sur une assiette d'argent et jeta l'assiette par la fenêtre vers un bateau qui était au rivage, presque au pied de la tour. Un pêcheur, à qui ce bateau appartenait, ramassa l'assiette et la porta au gouverneur. Celui-ci, étonné, demanda au pêcheur : Avez-vous lu ce qui est écrit sur cette assiette, et quelqu'un l'a-t-il vue entre vos mains ?Je ne sais pas lire, répondit le pêcheur ; je viens de la trouver, personne ne l'a vue. Ce paysan fut retenu jusqu'à ce que le gouverneur fût informé qu'il n'avait jamais lu et que l'assiette n'avait été vue de personne. Allez, lui dit-il, vous êtes bien heureux de ne pas savoir lire ![6]

Voici l'explication par laquelle, dans son Dictionnaire philosophique, Voltaire, sous le nom de son éditeur, compléta plus tard ce premier récit : Le Masque de fer était sans doute un frère, et un frère aîné de Louis XIV, dont la mère avait ce goût pour le linge fia sur lequel M. de Voltaire appuie. Ce fut en lisant les Mémoires de ce temps qui rapportent cette anecdote au sujet de la reine, que, me rappelant ce même goût du Masque de fer, je ne doutai plus qu'il ne fût son fils, ce dont toutes les autres circonstances m'avaient déjà persuadé. On sait que Louis XIII n'habitait plus depuis longtemps avec la reine ; que la naissance de Louis XIV ne fut due qu'à un heureux hasard habilement amené, hasard qui obligea absolument le roi à coucher en même lit avec la reine. Voici donc comme je crois que la chose sera arrivée : La reine aura pu s'imaginer que c'était par sa faute qu'il ne naissait point d'héritier à Louis XIII. La naissance du Masque de fer l'aura détrompée. Le cardinal, à qui elle aura fait la confidence du fait, aura, par plus d'une raison, su tirer parti de ce secret. Il aura imaginé de tourner cet événement à son profit et à celui de l'État. Persuadé par cet exemple que la reine pouvait donner des enfants au roi, la preuve que produisit le hasard d'un seul lit pour le roi et pour la reine fut arrangée en conséquence. Mais la reine et le cardinal, également pénétrés de la nécessité de cacher à Louis XIII l'existence du Masque de fer, l'auraient fait élever en secret. Ce secret en aurait été un pour Louis XIV jusqu'à la mort du cardinal Mazarin. Mais ce monarque apprenant alors qu'il avait un frère, et un frère aîné que sa mère ne pouvait désavouer, qui d'ailleurs portait peut-être des traits marqués qui annonçaient son origine, faisant réflexion que cet enfant, né durant le mariage, ne pouvait, sans de grands inconvénients et sans un horrible scandale, être déclaré illégitime après la mort de Louis XIII, Louis XIV aura jugé ne pouvoir user d'un moyen plus sage et plus juste que celui qu'il employa pour assurer sa propre sécurité et le repos de l'État, moyen qui le dispensait de commettre une cruauté que la politique aurait représentée comme nécessaire à un monarque moins consciencieux et moins magnanime que Louis XIV[7].

Que d'invraisemblances, que de contradictions, que d'erreurs accumulées dans ces quelques pages ! Cet inconnu que personne, même son médecin, n'a jamais vu démasqué et dont on décrit la figure belle et noble ; Saint-Mars, nommé gouverneur de la Bastille dès 1690, et traversant toute la France pour aller chercher un prisonnier auquel, depuis vingt-huit ans, avait suffi un autre geôlier ; ce masque à ressorts d'acier couvrant jour et nuit le visage de l'inconnu sans altérer sa santé ; cette résignation grâce à laquelle il ne se plaignait jamais de son état, il ne laissait entrevoir à personne ce qu'il pouvait être, et cet empressement à jeter par sa fenêtre des assiettes d'argent sur lesquelles il écrivait son nom ; ce goût particulier pour le linge fin, goût que, par malheur, Aune d'Autriche avait aussi et qui devient une révélation d'origine ; la reine Anne, qui avait déjà eu trois grossesses[8], s'imaginant que c'est par sa faute qu'il ne naît point d'héritier à Louis XIII ; cet empressement à faire du cardinal de Richelieu, son ennemi, l'aveu d'un adultère ; la reine de France, en couches, n'ayant pour confident que le premier ministre ; et ces deux événements, la naissance et l'enlèvement d'un enfant royal, si bien dissimulés qu'aucun mémoire contemporain n'en fait mention, telles sont les réflexions que tout d'abord suggère cette lecture.

Non moins invraisemblable, et plus romanesque encore, est la prétendue relation faite par le gouverneur lui-même du Masque de fer, et que Soulavie a introduite dans les Mémoires apocryphes[9] du maréchal de Richelieu. Le prince infortuné que j'ai élevé et gardé jusqu'à la fin de mes jours, dit le gouverneur[10], naquit le 5 septembre 1658, à huit heures et demie du soir, pendant le souper du roi. Son frère à présent régnant (Louis XIV), était né le matin, à midi, pendant le dîner de son père. Mais autant la naissance du roi fut splendide et brillante, autant celle de son frère fut triste et cachée avec soin. Louis XIII fut averti par la sage-femme que la reine devait faire un second enfant, et cette double naissance lui avait été annoncée depuis longtemps par deux pâtres qui disaient dans Paris que, si la reine accouchait de deux dauphins, ce serait le comble du malheur de l'État. Le cardinal de Richelieu, consulté par le roi, répondit que, dans le cas où la reine mettrait au monde deux jumeaux, il fallait soigneusement cacher le second, parce qu'il pourrait à l'avenir vouloir être roi. Louis XIII était donc souffrant dans son incertitude. Quand les douleurs du second accouchement commencèrent, il pensa tomber à la renverse. La reine accouche d'un second entant plus mignard et plus beau que le premier. La sage-femme en est chargée, et le cardinal s'empare plus tard de l'éducation du prince destiné à remplacer le dauphin si celui-ci vient à décéder. Quant aux bergers qui ont prophétisé au sujet des couches d'Anne d'Autriche, le gouverneur n'en a plus entendu parler, d'où il conclut que le cardinal aura pu les dépayser.

Darne Péronnelle, la sage-femme, éleva comme son fils le prince qui passait pour le bâtard de quelque grand seigneur du temps. Le cardinal le confia plus lard au gouverneur pour l'instruire comme l'enfant d'un roi, mais en secret, et ce gouverneur l'emmena en Bourgogne, dans sa propre maison. La reine mère paraissait craindre que, si la naissance de ce jeune dauphin était connue, les mécontents ne se révoltassent, parce que plusieurs médecins pensent que le dernier né de deux frères jumeaux est le premier conçu et par conséquent qu'il est roi de droit. Néanmoins, Anne d'Autriche ne put se décider à détruire les pièces qui constataient cette naissance. Le prince, à l'âge de dix-neuf ans, apprit ce secret d'État en fouillant dans la cassette de son gouverneur, où il trouva des lettres de la reine et des cardinaux de Richelieu et Mazarin. Mais, pour mieux s'assurer de sa condition, il demanda les portraits du feu roi et du roi régnant. Le gouverneur répondit qu'on en avait de si mauvais qu'il attendait qu'on en fit de meilleurs pour les placer chez lui. Le jeune homme projetait d'aller à Saint-Jean-de-Luz, où était la cour à cause du mariage du roi et de l'infante d'Espagne, et de se mettre en parallèle avec son frère. Son gouverneur le retint et ne le quitta plus.

Le jeune prince alors était beau comme l'Amour, et l'Amour l'avait aussi très-bien servi pour avoir un portrait de son frère, car une servante, avec laquelle il avait une liaison intime, lui en procura un. Le prince se reconnut et courut chez son gouverneur en lui disant : Voilà mon frère et voilà qui je suis ! Le gouverneur dépêcha un messager à la cour pour demander d'autres instructions. L'ordre vint de les enfermer ensemble.

Il est enfin connu ce secret qui a excité une curiosité si vive et si générale ![11] dit Champfort en rendant compte de ces prétendus Mémoires du maréchal de Richelieu. Cet implacable et sceptique railleur se laissa en effet séduire par cette interprétation ; beaucoup d'autres avec lui, ce qui les excuse, et la version indiquée par Voltaire fut un peu négligée pour celle de Soulavie.

De nos jours, l'opinion qui fait de l'Homme au masque de fer un frère de Louis XIV a été soutenue par quatre écrivains qui ont puissamment contribué à la raviver et à la rendre plus populaire encore. Les deux premiers, en transportant au théâtre[12], et le troisième en mêlant aux péripéties d'un de ses plus ingénieux romans[13] la pathétique destinée du prisonnier mystérieux, ont cherché bien moins à instruire qu'à intéresser leurs lecteurs, et ils y ont pleinement réussi. Le quatrième écrivain qui, avec MM. Fournier, Arnould et Alexandre Dumas, a adopté la romanesque opinion, est un historien, M. Michelet[14].

Avant de montrer que ce prétendu frère de Louis XIV ne peut être le prisonnier inconnu amené par Saint-Mars à la Bastille, en 1698, recherchons quand et comment il aurait pu naître, et, afin que la réfutation soit complète et définitive, voyons si sa naissance n'est pas aussi imaginaire que ses aventures. Il est trois époques où l'on place cette naissance : en 1625, après le voyage en France du duc de Buckingham, qui serait le père de l'Homme au masque de fer ; en 4631, quelques mois après la grave maladie de Louis XIII qui fit craindre l'avènement au trône de son frère, Gaston d'Orléans ; et enfin le 5 septembre 1638, quelques heures après que Louis XIV vint au monde[15]. Si, dans cet examen approfondi nous abordons des points délicats si, pour détruire les injustes accusations dont a été souillée la mémoire d'Anne d'Autriche, nous pénétrons bien avant dans sa vie intime et dans celle de son royal époux, nous y, sommes entraînés par ceux qui, en portant le débat sur un certain terrain, nous contraignent de les y suivre. Nous toucherons sans hésiter à chacun des souvenirs qu'ils n'ont pas craint de rappeler, et rien ne sera omis de ce qui pourra éclairer notre démonstration. Nous tâcherons néanmoins de ne jamais oublier les égards que nous devons à nos lecteurs, et la nécessité de les convaincre ne nous fera pas négliger l'obligation de les respecter.

 

 

 



[1] Nous en parlerons brièvement plus tard. — Nous croyons inutile de relater ailleurs que dans une courte note l'opinion de ceux qui, désespérant de trouver la solution de l'Homme au masque de fer, se sont mis à en nier l'existence. Tous les documents que nous venons de citer (dépêches officielles du ministère de la guerre, journal de Dujonca, etc., etc.) établissent jusqu'à l'évidence qu'un prisonnier a été envoyé avec Saint-Mars à la Bastille, en 1698, et qu'il y est mort en 1703 sans qu'on ait jamais su son nom. Le silence des Mémoires de Saint-Simon, que l'on invoque très-légèrement à l'appui de cette thèse, s'expliquera tout naturellement dans la suite de cette étude. — Il n'est pas besoin non plus d'insister sur une opinion produite il y a peu de jours dans quelques journaux et qui fait de l'Homme au masque de fer un fils de Louis XIV et de la duchesse d'Orléans. Cette opinion, que rien ne constate et qui ne repose sur aucune pièce et meule sur aucune donnée historique, est d'ailleurs énoncée dans un exposé rempli d'erreurs. La disgrâce du marquis de Vardes, exilé dans son gouvernement d'Aigues-Mortes, a pour cause unique une intrigue dans laquelle il joua un râle important et qui avait pour but de renverser mademoiselle de la Vallière et de lui substituer une autre maîtresse. Quant à la mort de la duchesse d'Orléans, il est maintenant démontré qu'elle n'est point due au poison. M. Mignet, le premier, dans ses Négociations relatives à la succession d'Espagne (t. III, p. 206), a nié cet empoisonnement, se fondant principalement sur une dépêche très-concluante de Lionne à Colbert, du 1er juillet 1670. Depuis lors, M. Littré, dans le deuxième numéro de sa revue, la Philosophie positive, a établi, d'une manière incontestable, par l'examen même des procès-verbaux et de toutes les circonstances de la mort d'Henriette d'Angleterre, qu'il faut l'attribuer à une perforation de l'estomac, maladie inconnue des médecins du temps.

[2] Montesquieu, Grandeur et décadence des Romains, ch. IV.

[3] Le grave historien anglais David Hume s'est fait l'écho de cette opinion, soutenue aussi par le marquis de Luchet. (Remarques sur le Masque de fer, 1783.)

[4] Je parle au passé parce qu'en supposant (ce que nous espérons démontrer avoir été impossible) que le Masque de fer eût été un frère alité de Louis XIV, comme il n'a certainement pas laissé de postérité, la couronne serait légitimement revenue à Louis XV.

[5] Déjà les Mémoires secrets pour servir à l'histoire de Perse (Amsterdam, 1745) avaient révélé l'existence du prisonnier de Saint-Mars et soutenu que c'était le duc de Vermandois, fils naturel de Louis XIV et de mademoiselle de la Vallière. Nous y reviendrons en nous occupant de cette opinion, de même que nous parierons, pour les principales opinions émises, des ouvrages qui les ont exposées, sans tenir compte de l'époque à laquelle ils ont paru.

[6] Voltaire, Siècle de Louis XIV, ch. XXV.

[7] Voltaire, Dictionnaire philosophique, t. I, p. 375 et 376, Édition de 1771.

[8] Nous en donnerons bientôt les époques et la preuve.

[9] Londres, 1790. On sait que Soulavie se servit des notes et papiers du maréchal de Richelieu avec une telle mauvaise foi, que le duc de Fronsac lança une énergique protestation contre l'ancien secrétaire de son père.

[10] Relation de la naissance et de l'éducation du prince infortuné soustrait par les cardinaux Richelieu et Mazarin à la société et renfermé par l'ordre de Louis XIV, composée par le gouverneur de ce prince au lit de mort. (Mémoires du maréchal de Richelieu, t. III, ch. IV.)

[11] Mercure de France.

[12] Le Masque de fer, de MM. Fournier et Arnould, représenté avec un grand succès au théâtre de l'Odéon en 1831.

[13] Le Vicomte de Bragelonne.

[14] Histoire de France, t. XII, p. 435. a Si Louis XVI dit à Marie-Antoinette qu'on n'en savait plus rien, c'est que, la connaissant bien, il sr souciait peu d'envoyer ce secret à Vienne. Très-probablement l'enfant fut un aîné de Louis XIV, et sa naissance obscurcissait la question (capitale pour eux) de savoir si Louis XIV, leur auteur, avait régné légitimement.

[15] Je n'examinerai pas en particulier l'hypothèse qui en fait un enfant d'Anne d'Autriche et de Mazarin, puisqu'elle est abandonnée par ceux mêmes qui sont le plus portés à Noir dans le prisonnier un frère de Louis XIV. Il est douteux, dit M. Michelet, que, si le prisonnier eût été un cadet de Louis XIV, un fils de la reine et de Mazarin, les rois qui succédèrent eussent si bien gardé le secret. Au surplus, les arguments généraux que j'exposerai dans le chapitre cinquième s'appliqueront à un fils de Mazarin comme à un fils de Buckingham ou de Louis XIII.