HISTOIRE DE PIERRE TERRAIL

SEIGNEUR DE BAYART

 

RECHERCHES GÉNÉALOGIQUES.

 

 

La maison Terrail[1] réunit tous les caractères qui constituent les races d'ancienne chevalerie, ou, pour nous servir d'une dénomination plus moderne, la noblesse d'extraction. Une tradition commune à quelques familles dauphinoises lui assigne une origine germanique, et c'est les armes à la main que nous trouvons le premier Terrail dont fassent mention les chartes contemporaines. Dans un temps où la moindre dérogeance excluait de la chevalerie et des tournois, on apportait le plus grand scrupule au choix des alliances. Celles des Terrail annoncent qu'ils tenaient rang parmi la plus haute noblesse du Dauphiné[2], Leur prouesse héréditaire y était devenue proverbiale, comme nous l'apprennent ces vieux dictons qu'un généalogiste rapporte avoir lus à la suite d'une vie manuscrite de Bayart[3].

 

Parenté d'Alleman.

Amitié de Beaumont.

PROUESSE DE TERRAIL.

Bouté de Granges.

Charité d'Arces.

Force de Gommiers.

Sagesse de Guilfrey.

Mine de Theys.

Loyauté de Salvaing.

Visage d'Arvillars.

 

Telles sont les épithètes que le temps a données à ces familles, par la remarque que l'on a faite de leurs qualités plus ordinaires. Toutes habitaient cette riche vallée du Graisivaudan, aussi féconde en braves gentilshommes qu'en fruits de la terre, et pour la plupart étaient alliées aux ancêtres du Bon Chevalier.

Plusieurs Terrail occupèrent la charge de châtelain ou de gouverneur des châteaux delphinaux, qu'il faut distinguer des châtelains particuliers des barons et des seigneurs. Les prérogatives et les fonctions militaires attachées à ces offices les faisaient rechercher de la première noblesse, et les Groslée, les Aynard, les d'Hostun, les Alleman ne dédaignaient point de les remplir[4]. La faveur et les grandes charges ont plus illustré certaines familles de cœur que leurs services réels, les Terrail, satisfaits d'un peu d'honneur, prodiguaient, leur sang et leur patrimoine pour leurs princes, mais, s'ils mouraient pauvres, leur succession de père en fils s'ouvrait sur le champ de bataille.

Aubert ou Humbert Terrail fut blessé l'an 1355 à la journée de Varey dite aussi de Saint-Jean-le-Vieux, où Guigues VIII défit le comte Édouard de Savoie. Son nom ne se trouve point dans la liste des gentilshommes qui combattirent pour le Dauphin[5] ; mais au contraire, dans un compte des rançons que lui payèrent les prisonniers faits à cette même journée.

Les usages du régime féodal nous expliquent cette particularité. Les comtes de Savoie comptaient à cette époque un grand nombre de vassaux sur les frontières et même au sein du Dauphiné, et comme plusieurs de ses compatriotes, Humbert fut tenu, à ce titre, de suivre la bannière de son suzerain. Toujours est-il certain que sa conduite n'avait rien de condamnable, puisque lui et ses compagnons payèrent simplement leurs rançons comme les autres prisonnier étrangers[6].

Il eut de sa femme Jeanne de Theys[7], Robert et Marguerite Terrail, dont on ne sait autre chose que le nom.

Robert Terrail, châtelain du château delphinal de la Bussière, fut tué au service du Dauphin, Humbert II, dans un combat près de Marches[8], en 1337, laissant d'Alix de Morard :

Philippe.

Pierre Terrail moine d'Ambourney et prieur de Saint-Jean-de-Meximieux, vivant en 1381.

Philippe Terrail fut tué à la bataille de Poitiers, en 1356. Il eut d'Aloyse Cassard, de la même famille que le cardinal François Cassard, archevêque de Tours en 1200 :

Pierre Terrail.

Jean Terrail, né posthume, et tué à la journée de Verneuil, l'an 1424, sans avoir été marié.

Pierre Terrail fut lieutenant de noble Jean de Monslecher, châtelain d'Avalon, et rendit, en cette qualité, les comptes de cette châtellenie de 1378 à 1382[9]. L'an 1404, il avait fait jeter les fondations d'une tour carrée sur une éminence appelée Bayart, dans le mandement d'Avalon, frontière de Savoie, lorsque Aymeri de Brisay, bailli du Graisivaudan, survint, et lui fit défense de continuer avant d'en avoir obtenu la permission du gouverneur de la province. Les libertés delphinales accordaient à tous les gentilshommes le droit de bâtir des forteresses sur leurs possessions, à la réserve des lieux de frontière, où l'usage de ce droit aurait pu compromettre la sûreté du pays[10]. A la demande de Pierre Terrail, le gouverneur ordonna au bailli de se transporter de nouveau sur les lieux, et d'examiner si la position de cette tour, située à un mille au-dessous du château d'Avalon, ne pouvait causer aucun préjudice au Dauphin. Son rapport ayant été favorable, Geoffroy le Maingre, dit Boucicault, gouverneur du Dauphiné, frère du célèbre maréchal de ce nom, fit expédier, le 4 mars de la même année 1404, des lettres patentes portant permission à noble Pierre Terrail de faire parachever et construire une tour au lieu dit de Bayart, sous l'offre, faite par lui, de reconnaître du fief delphinal et sous hommage lige, ladite tour et ses dépendances[11]. La clause de cet acte exige une interprétation historique.

Rodolphe III, dit le Fainéant, dernier roi du second royaume de Bourgogne, mort sans enfants, l'an 1033, avait légué ses États à son neveu Conrad-le-Salique, empereur d'Allemagne. Profitant de l'éloignement de ce prince, et des guerres dans lesquelles il se trouvait engagé, ses vassaux du Dauphiné usurpèrent en toute souveraineté les terres qu'ils tenaient en fief ou qui étaient à leur convenance. Ce ne fut qu'à la longue, et par une politique adroite, secondée de circonstances heureuses, que les comtes d'Albon parvinrent à une espèce de suprématie à peu près semblable à celle que Hugues Capet avait conquise en France sur ses pairs, anciens vassaux, comme lui, des Carolingiens. Il est facile de juger combien les terres allodialés devaient être nombreuses dans une province où, par une conséquence immédiate et naturelle, le franc-alleu s'établissait sans titre, et par possession immémoriale[12]. Les Dauphins, et après eux les rois de France, leurs donataires, s'appliquèrent à acheter, par toutes sortes de concessions, l'hommage et le plait[13] seigneurial. Les registres de la Chambre des Comptes de Grenoble sont rempli d'actes conçus dans une même politique, et nous voyons par l'exemple précité, que l'on ne dédaignait pas les moindres conquêtes de ce genre.

Pierre Terrail se distingua à la bataille de Rosebecq, en 1382, et mourut avant son frère, à la bataille d'Azincourt, en 1415, laissant quatre fils de Marguerite d'Arces, fille de Louis d'Arces, seigneur de la Bastie[14] :

Thibaud Terrail, qui embrassa l'état ecclésiastique ;

Antoine Terrail, prieur d'Alamont, grand-vicaire de Gaufridius Vassaly, archevêque de Lyon, en 1435[15], ensuite abbé d'Ainay ; mort en 1457, après avoir résigné son abbaye à son neveu Théodore Terrail, et son prieuré à Pierre, frère de Théodore, tous deux de la branche de Terrail-Bernin ;

Pierre Terrail ;

Jacques Terrail, seigneur de Bernin ou Bregnins, qui ferma la branche de ce nom, dont il sera fait mention à part.

Pierre Terrail, seigneur de Bayart, prêta hommage en cette qualité, le 26 septembre 1446[16]. Il profita des dissipations des deux seigneurs de la maison de Beaumont pour acquérir diverses portions de terre, qu'il joignit à sa seigneurie de Bayart, dont le premier il porta le nom[17]. Il fut avec Raoul de Gaucourt, gouverneur du Dauphiné, l'un de ceux qui contribuèrent le plus au gain de la bataille d'Anthon en 1430, et par un sort héréditaire dans sa famille, il périt aux pieds du roi Louis XI, à la journée de Montlhéry en 1465. Il eut de sa femme Marie de Bocsozel :

Aymon ou Aimé Terrail.

Jean Terrail, religieux de l'ordre de saint Benoît, prieur de Saint-Trivier-en-Dombes.

Antoinette, alias Gabrielle Terrail, mariée à Louis de Beaumont, seigneur de La Tour[18].

Marguerite, mariée à Philippe de Feugères, seigneur de Thézé dans le Lyonnais.

Aymon Terrail, seigneur de Bayart, acquitta le plait de mutation le dernier mars 1484[19], et prêta hommage au Roi-Dauphin le 27 novembre de la même année. Il fut châtelain d'Avalon en 1461, et rendit, en cette qualité, le compte des revenus de ladite châtellenie[20]. Il acheta également plusieurs fonds dans la paroisse de Grignon, ainsi que l'office de forestier du bois de Coise, et se trouva avec son cousin Yves Terrail de Bernin au nombre des exécuteurs testamentaires d'Aymon de Beaumont l'an 1484[21]. Après avoir longtemps guerroyé, les blessures qu'il reçut à la journée de Guinegate en 1479 le forcèrent de se retirer à l'âge de soixante-cinq ans au château de Bayart où il mourut l'an 1496. Il laissa d'Hélène des Alleman-Laval[22] quatre fils et quatre filles :

Pierre Terrail, troisième du nom, seigneur de Bayart, dit le Bon Chevalier, sans Peur et sans Reproche. Selon le Loyal Serviteur, il ne serait que le second fils d'Aymon ; mais Expilly et Le Laboureur lui donnent la primogéniture. En effet, il porta le nom du principal fief de sa famille, et en hérita après la mort de son père ;

Georges Terrail, le seul qui se maria ;

Philippe, doyen de la cathédrale de Sainte-Marie de Grenoble, et mort évêque de Glandevès en Provence l'an 1532[23].

Jacques, abbé de Josaphat-lès-Chartres, succéda à l'épiscopat de son frère[24], après quelques difficultés qui se trouvent expliquées dans une lettre du roi François Ier à l'évêque d'Auxerre son ambassadeur près la cour de Rome. (Voy, cette pièce dans les Mélanges historiques de Camusat, Troyes, 1619, in-8°, p. 41.)

Marie Terrail épousa Jean du Pont, seigneur dudit lieu en Savoie, et fut mère de Pierre du Pont, connu dans l'histoire de son oncle sous le nom du capitaine Pierrepont. Le mariage fut célébré le 17 octobre 1484 dans la tour de Bayart, en présence de plusieurs gentilshommes savoisiens, parents de Jacques du Pont, et de Jacques de Salvaing de Boissieu et de Claude de Bectoz, parents de Marie Terrail[25].

Catherine Terrail fut religieuse à Prémol ; Jeanne, à l'abbaye des Hayes, près Grenoble ; Claudine fut mariée à Anthoine de Theys, seigneur de la Bayette.

Il nous a été impossible de découvrir la date précise de la naissance de Pierre Terrail IIIe du nom, dont nous donnons ici l'histoire ; et il parait qu'à cet égard il n'existe aucun document authentique. Dans l'édition de sa Vie, publiée à Grenoble en 1650-1, par Louis Vidal, sous les yeux du président de Boissieu, on trouve à la fois imprimés : les Mémoires du Loyal Serviteur, d'où l'on doit inférer qu'il naquit vers 1473 ; le Supplément de Claude Expilly, qui le fait positivement naître en 1469 ; le Panégyrique de Symphorien Champier, et l'épitaphe inscrite sur son tombeau, énonçant qu'il mourut l'an 1524, âgé de quarante-huit ans. Les éditeurs se sont contentés de reproduire ces pièces et ces dates, sans établir entré elles aucune concordance. Les historiens modernes sont un peu plus d'accord : Lazare Becquillot et Guyard de Berville fixent sa naissance à l'an 1476, et d'Anvigny à l'an 1475. L'époque de sa mort nous est suffisamment garantie par l'Histoire générale ; pour celle de sa naissance, nous en sommes réduits à des indices. Voici ceux que nous avons tirés de quelques faits incidents et des récits du Loyal Serviteur, reconnue généralement pour les plus complets et les plus véridiques de tous ceux qui nous restent sur sa vie. Selon cette Histoire, Bayart, âgé de treize ans ou peu plus, entra à la cour de Savoie, sous un duc nommé Charles, dont la femme s'appelait Blanche. Ce prince ne peut être que Charles Ier, né en 1468, et mort en 1490. Le jeune Bayart lui fut présenté par son oncle, Laurent Alleman, évêque de Grenoble, élu à cet évêché l'an 1484[26]. C'est donc dans l'intervalle de 1484 à 1490, que Bayart, disons-nous, âgé de treize à quatorze ans, entra à la cour de Savoie. Il y demeura bien l'espace d'un demi-an, puis il passa au service du roi de France à Lyon, et deux ou trois ans après, sur la dix-huitième année de son âge, il fit ses premières armes au tournoi du sire de Vaudrey, dans la même ville où se trouvait Charles VIII. Nous sommes obligés de convenir qu'il n'est fait mention de ce premier voyage de Charles, ni dans les registres consulaires de la ville de Lyon, ni dans l'Itinéraire des Rois de France. Mais, sans donner aucune date, selon sa coutume, le Loyal Serviteur entre dans des détails tellement circonstanciés, que les faits qu'il rapporte n'ont pu se passer qu'à Lyon. C'est l'opinion, non-seulement de tous les biographes de Bayart, mais encore celle du savant et judicieux Samuel Guichenon. Cet historien, si délicat sur le choix de ses autorités, rapporte, d'après le Loyal Serviteur, qu'effectivement le duc de Savoie, Charles Ier, rendit visite au roi de France à Lyon en 1487[27]. Cette date se concilie trop heureusement avec celles que nous avons alléguées ci-dessus, pour que nous hésitions à l'adopter. Bayart, âgé de quatorze ans en 1487, était donc né vers 1473. Nous fixerons à l'an 1490 ou 1491 le tournoi du sire de Vaudrey, ainsi que le second voyage de Charles VIII à Lyon[28]. Nous trouvons à l'appui de cette date un passage incident de S. Champier, suivi d'une lettre de défi adressée au même sire de Vaudrey, escripte à Sainte Prix, à deux lieues de Lyon, l'an de grâce 1491[29].

Nous avons tâché de remplacer une date incertaine par une date probable. Faute de documents positifs, et selon leur justesse, les probabilités deviennent forcément des vérités historiques. L'on ne peut exiger davantage des biographes de ces hommes dont la vie n'appartenait point à l'histoire avant leur naissance. L'honorable médiocrité des ancêtres de Bayart ne leur avait point permis de fonder on d'enrichir des monastères, dont les cartulaires reconnaissants eussent enregistré les naissances et les décès de leur pieuse famille. Il n'est d'ailleurs aucune province où leurs anciens registres soient plus rares que donna le Dauphiné, ravagé par les guerres de religion depuis les Vaudois jusqu'aux Calvinistes[30].

Bayart fut tué l'an 1524, laissant pour toute postérité une fille naturelle nommée Jeanne, qu'il avait eue d'une noble damoiselle milanaise, de la maison de la Tréca. Elle fut mariée, l'année qui suivit la mort de son père, à François de Bocsozel, seigneur de Chastelard, dont les ancêtres s'étaient déjà alliés à la famille Terrail. Jeanne eut deux fils:

Soffrey de Bocsozel, dont les descendants ont perpétué jusqu'à nos jours cette illustre race.

Pierre ou Peyraut de Chastelard, célèbre par son amour pour Marie Stuart, et sa fin tragique en Écosse[31].

Ce Chastelard fut, dit Brantôme, un gentilhomme de Dauphiné de bon lieu et de bonne part, car il fut petit-neveu, du costé de sa mère, de ce braire M. de Bayart; aussi disait-on qu'il lui ressemblait de taille, car il l'avait moyenne et très-belle et maigreline, ainsi qu'on disait que M. de Bayart l'avait[32].

Madame d'Athenas, née Bocsozel, fut invitée, en sa qualité de descendante en ligne directe de Bayart, à venir assister, le 9 juin 1823, à l'inauguration de la statue de son illustre aïeul sur la place Saint-André, à Grenoble.

Georges Terrail, frère du Bon Chevalier, épousa Claudine d'Arvillars, dont il n'eut que deux filles : Barbe Terrail, morte sans alliance, et Françoise, mariée à Charles Copier, seigneur de Poisieu, dont le père avait épousé en secondes noces Claudine d'Arvillars, devenue veuve de Georges. Elle et son mari prêtèrent hommage l'an 1541 pour la seigneurie de Bayart, ses appartenances et dépendances[33]. François passa une partie de sa vie à soutenir des procès au parlement de Grenoble, et les désagréments que sans doute elle avait éprouvés, la portèrent, n'ayant point d'enfants, à vendre le château de Bayart à Jean de Saint-Marcel, seigneur d'Avançon. Son fils, Guillaume d'Avançon, archevêque d'Embrun, fit conserver et réparer avec un soin religieux la tour carrée où était né le Bon Chevalier. Cette seigneurie passa en 1581 dans la maison de Simiane, par le mariage d'Anne d'Avançon, fille unique de Laurent d'Avançon, avec Balthasard de Simiane, marquis de Gordes. Plusieurs de leurs descendants ne dédaignèrent point de joindre à leur nom celui de seigneur et de comte de Bayart[34]. Pauline de Simiane porta cette terre dans la famille Durey de Noinville qui là possédait à l'époque de la Révolution. Son dernier propriétaire, M. N. de Noinville, ayant émigré, elle fut vendue nationalement, et il faut que les acquéreurs ne se soient point trouvés à leur aise dans la demeure du Chevalier sans Reproche, puisqu'ils l'ont laissé tomber en ruine.

BRANCHE DE TERRAIL-BERNIN.

Jacques Terrail, seigneur de Bernin, fils puîné de Pierre Terrail Ier du nom, et de Jeanne d'Arces, eut d'une femme qui n'est pas connue :

Pierre Terrail, et Guignes Terrail nommé dans un acte de 1466.

Pierre Terrail, seigneur de Bernin et de Grignon, eut d'une alliance également inconnue :

Yves Terrail ;

Théodore Terrail, abbé d'Ainay, auquel Bayart joua le tour de page raconté dans son Histoire. Il régit cette abbaye durant quarante-huit ans, et fut enterré dans la chapelle de Saint-Sébastien, qu'avait fondée son prédécesseur et son oncle Antoine de Terrail, au milieu de la nef de l'église d'Ainay. On lisait cette épitaphe sur son tombeau : Theodorus natione Allobragic, patriœ Gratianop. gentibus Terrallinis, loci hujus summus Antistes, hic situs est. Prœfuit ann, 48. mens. 4. dieb, 18. decessit anno salutis 1505. prid. 9 maij. œtatis vero suœ 73. Vivat Deo ;

Pierre Terrail, aumônier d'Ainay, ensuite prieur d'Alamont.

Yves Terrail, seigneur de Bernin, prêta hommage en cette qualité l'an i484* Ici les généalogistes s'embrouillent, et lui donnent trois et jusqu'à quatre femmes : Alix d'Hostun, Louise de Genost, Claudine de Rivoire et Françoise de Jossard.

D'Alix d'Hostun il eut :

Gaspard Ter rail et Magdeleine, mariée à Claude de Varey de Lyon, pannetier de la Reine, vivant en 1526.

De Louise Genost : Marguerite ou Claude Terrai!, mariée en premières noces au seigneur de Beaumont-Saint-Quentin, et en secondes au célèbre médecin Symphorien Champier[35].

Catherine, sœur utérine de Marguerite y épousa noble Geoffroy Gujot, seigneur de la Garde. Le contrat fut passé le 3 août de Tan i5o4, dans Vabbaje d'Ainaj, en présence de Théodore Terrail, de Jacques Terrail ci-dessus nommés, et de Mathieu de Fougères, sacristain de Chazej, frère de Philippe de Feugères, qui avait épousé Marguerite Terrail, fille d'Aymon et soeur de Bayart.

De Françoise Jossard : Urbain Terrail, décédé avant son père, qui hérita de lui d'une portion de la terre de Chastillon d'Azergues qui venait de sa mère, et qu'il vendit en 1474.

Il paraîtrait qu'Yves Terrail eut encore une autre fille du nom de Catherine, puisque la généalogie de Salvaing rapporte positivement qu'Arthaud de Salvaing, seigneur de Boissieu, épousa Catherine Terrail, fille d'Yves Terrail.

Gaspard Terrail, seigneur de Bernin, suivit son cousin dans la plupart de ses campagnes, et fut fait prisonnier à la bataille de Pavie. Il laissa de Charlotte de Bossevin, dame de Pignan :

François Terrail, seigneur de Bernin, capitaine-général des terres de l'église de Lyon en 1530. Bernin se distingua en Piémont, sous le maréchal de Brissac, et, ayant embrassé les nouvelles doctrines, devint lieutenant du baron des Adrets, et gouverneur de Vienne. Il fut tué à la Saint-Barthélemy, par la perfidie d'un parent contre lequel il plaidait au parlement de Paris.

Il eut d'Anne de Saint-Félix, dame de Saussans :

David Terrail ;

Marie Terrail, mariée au sieur de Frize ;

Dauphine Terrail, femme du seigneur de Merargues en Languedoc.

David Terrail, seigneur de Bernin, se signala à la bataille de Pontcharra, gagnée le 18 septembre 1591 sur les Savoyards, par le maréchal de Lesdiguières, sous les murs du château de Bayart, comme nous l'apprennent les vers que composa en cette circonstance le président Claude Expilly :

Tel se montre Bernin recherchant d'égaler

Les gestes de Bayard dont son estoc il tire :

Ce valeureux Bayard, à qui fors qu'un Ampire

Rien de grand ne manqua ; Dieu que d'aize il resoit

Quant son brave neveu du ciel il apersoit

Tout noircy de poussière en la raze campagne

Proche de son château froisser l'orgueil d'Espagne.

He ! s'il fut an ses jours servant trois de nos rois,

L'estonnement fameux des soldats Iberis,

Qui doute qu'aujourd'huy son bon démon qui reste

A l'entour de ces lieux ne leur soit tous funeste ![36]

David Terrail était mestre-de-camp d'un régiment d'infanterie, lorsqu'il fut tué au siège de Cavours en Piémont, laissant deux fils de sa femme Clémence de Ponnat.

François Terrail, qui prit le titre de seigneur de Saussan, en qualité d'héritier de sa grand'mère, auprès de laquelle il se retira et mourut sans prospérité.

Thomas Terrail, seigneur de Bernin, qui mourut de même sans alliance et sans postérité, vers 1660. En lui s'éteignit un de ces noms aussi glorieux à porter, que difficiles à soutenir, et dont la mémoire est à l'abri de toute chance de postérité.

Nous voyons donc qu'il n'appartenait qu'aux seuls Bocsozel de je dire les descendants de Bayart et des Terrail. Mais cette parenté était trop flatteuse pour qu'une illustre famille ne se prêtât complaisamment à la méprise qui lui en faisait honneur. Aimar, le premier, dans la dédicace de son Histoire de Baïard à Joseph Joachim D'Estaing, évêque de Saint-Flour, lui fit de grands compliments sur sa prétendue parenté avec le héros chrétien de son livre. Cette erreur, accréditée par Du Belloy, dans sa tragédie de Gaston et Baïard[37], a été répétée plus tard à l'occasion du comte d'Estaing, amiral distingué du siècle dernier, qu'un auteur[38] a qualifié de dernier descendant du Bon Chevalier. La maison d'Estaing trouve assez d'illustration dans ses propres fastes, sans avoir besoin d'en emprunter une qui lui est étrangère[39].

Une ressemblance de nom a donné lieu à cette méprise. Il existait près de La Mure, en Dauphiné, un fief appelé le Terrail, appartenant à la famille Combourcier de cette même province, qui, selon l'usage Joignait à son nom celui de du Terrail, Jacques d'Estaing, marquis de Saillans, ayant épousé Claudine de Combourcier, dame du Terrail, héritière des biens de cette maison, lui et ses descendants joignirent à leur nom celui de cette seigneurie[40]. Une substitution la fit ensuite passer, à la charge de prendre le nom et les armes du Terrail, à Joseph Durey, fils de Marie-Claire d'Estaing, qui porta avec honneur et distinction le titre de marquis du Terrail.

La Chesnaye des Bois est tombé dans une erreur semblable, en avançant que le dernier descendant de la famille du Bon Chevalier avait été tué devant Mardick en 1646[41]. Le sieur du Terrail ou le Terrail, maréchal de camp, qui reçut en effet le 23 août, à l'attaque de cette ville, un coup de mousquet dont il mourut sur-le-champ[42], était fils de Louis de Combourcier, seigneur du Terrail, auteur et victime d'une entreprise sur la ville de Genève, où il fut décapité en 1609[43].

Ces deux maisons, entre lesquelles il n'a jamais exista aucun rapprochement, différaient à la fois en leurs noms de famille et en leurs armoiries. Celles des Combourcier étaient de gueules, à la bande d'argent chargée d'une molette d'azur en chef[44], tandis que les Terrail portaient d'azur, au chef d'argent chargé d'un lion naissant de gueules, au filet d'or brochant sur le tout[45].

Il est assez surprenant, dit l'historien Dammartin, de voir une lettre de François Ier contresignée Bayard, puisque l'illustre chevalier n'avait laissé qu'une fille naturelle et qu'un frère[46], etc., etc. La moindre recherche lui aurait appris que ce nom était porté par Gilbert de Lafont, seigneur de Bayard ou Balliard, en Auvergne, secrétaire d'Etat sous François Ier, et disgracié le règne suivant, pour s'être permis quelques plaisanteries sur l'âge de Diane de Poitiers.

M. Aimé Martin n'a sans doute voulu qu'ajouter une petite circonstance romanesque à ses Mémoires sur la vie et les ouvrages de Bernardin de Saint-Pierre, en y introduisant une comtesse Bernardine de Bayart qui comptait parmi ses aïeux le héros dont elle portait le nom.

On voudra bien pardonner ces recherches assez étrangères au goût de notre siècle, à l'obligation que nous nous sommes imposée de ne rien omettre de tout ce qui appartient à Bayart.

 

 

 



[1] Terralius, Terralii ou de Terraillio, quelquefois de Terrail, mais ordinairement Terrail, telles étaient les signatures qu'avait vues Cl. Le Laboureur sur des actes et contrats originaux.

[2] Voyez d'Expilly, Louis Videl, ouvrages cités dans les Préliminaires bibliographiques, et Les Mazures de l'Abbaye de l'Isle-Barbe, par Cl. Le Laboureur (Paris, 1681, 2 vol. in-4°), t. II, p. 591. Ces auteurs servant de base à cette généalogie, nous nous contenterons de cette indication sommaire pour ne point multiplier les renvois.

[3] La Science héroïque (ou plutôt héraldique), par Marc Wulson de la Colombière, deuxième édition, Paris, Cramoisy, 1669, in-folio, p. 513.

[4] Histoire de Dauphiné, par Pierre Meret de Bourchenu, marquis de Valbonnais, 2 vol. in-folio, Genève, 1722, t. I, p. 103, etc.

[5] Inventaire des dires de la Chambre des Comptes de Dauphiné, 10 vol. in-folio (Billots), Mss. de la Bibliothèque royale ; t. I, Dauphiné en général, folio 390.

[6] Extractum computi Rosseti de Hariis, Castellani Castillionis in Cervella, anni 1326. Subsequenter computavit de his omnibus universis et singulis qum habuit et recepit ratione nonnullorum captorum in bello de Varey, ut sequitur..... Ab Humberto de Terrayllio, IV lib. Vienn. (VALBONNAIS, Histoire de Dauphiné, t. II, Preuves, p. 204.)

[7] Cette famille, dont l'ancienneté remonte à l'an 1250, tire son nom d'un château voisin de Grenoble, appelé dans les anciens titres Tœdium, à raison de sa triste position. Nous citerons, entre les personnages distingués qu'elle a produits, le seigneur d'Herculez, dont il a été parlé dans cette Histoire, et Pierre de Theys, dit le capitaine La Coche, lieutenant du baron des Adrets, non moins célèbre que son chef dans les guerres de religion.

[8] Marches, forteresse bâtie entre Montmeillan et Aspremont par le comte Édouard de Savoie, dans ses guerres contre le Dauphin, en 1333.

[9] Inventaire de la Chambre des Comptes de Dauphiné, Graisivaudan, folio 314.

[10] Dummodo dictæ domus fortes non fiant in locis esponderiis seu limitrophis. Statutum solemne Humb. Dalphini quo continentur Franchesiæ et Privilegia Dalphinatus, tam antiqua qnam de novo concessa. Cap. 15. (VALBONNAIS, t. II, p. 586 à 592.)

[11] Traité de l'Usage des Fiefs, par Denis de Salvaing de Boissieu, troisième édition, Avignon, 1731, in-folio, p. 209 et 214.

[12] Traité de l'Usage des fiefs, ch. 53, que le Dauphiné est de franc-alleu, p. 269.

[13] Le plait, en latin placitum, était le droit de mutation que payait le vassal ou tenancier à son seigneur. — Prestabatur, quæsi movi possessoris admittendi et suscipiendi causa.

[14] L'ancienneté de la maison d'Arces remonte aux temps les plus reculés, et il n'est point d'illustration qui lui ait manqué.

Antoine d'Arces, dit le Chevalier Blanc, dont il a été question dans cette Histoire, passa sa vie à courir les aventures de royaume en royaume. C'était un véritable héros de roman, plein de bravoure et de galanterie, toujours prêt à rompre des lances en l'honneur des dames et de la France. Sa réputation le fit élever à la dignité de lieutenant-général et de vice-roi d'Écosse, qu'il remplit avec gloire jusqu'en 1517, qu'il périt en trahison, victime de la jalousie, des grands seigneurs du pays. Son petit-fils Guy d'Arces, plus connu sous le nom de Livarot, tua Schomberg dans ce fameux duel de trois contre trois, qui eut lieu le 27 avril 1578, entre les mignons d'Henri III et les affidés de la maison de Lorraine.

L'Entraguet et ses compagnons (Ribeyne et Livarot)

Ont bien étrillé les mignons,

Chacun dit que c'est grand dommage

Qu'il n'y en est mort davantage.

(Journal de Henri III, par Pierre de l'Estoile, année 1578.)

[15] De La Mure, Histoire ecclésiastique de Lyon, 1671, in-4°, p. 196.

[16] Inventaire des titres de la Chambre des Comptes du Dauphiné, folio 207.

[17] Histoire généalogique de la maison de Beaumont, par l'abbé Brizard, 2 vol. in-folio, Paris, 1779, t. II, p. 328.

[18] Histoire généalogique de la maison de Beaumont, par l'abbé Brizard, 2 vol. in-folio, Paris, 1779, t. I, p. 256.

[19] Inventaire des titres de la Chambre des Comptes du Dauphiné, folio 334.

[20] Inventaire des titres de la Chambre des comptes de Dauphiné, folio 349.

[21] Histoire généalogique de la maison de Beaumont, t. II, p. 341. Il serait superflu de répéter ici, sur l'ancienne maison de Beaumont, ce qui se trouve détaillé au long dans l'ouvrage que nous venons de citer. Nous nous bornerons à dire que ce nom, illustré par Amblard de Beaumont et le célèbre baron des Adrets, est encore aujourd'hui porté avec honneur par MM. de Beaumont d'Autichamp.

[22] La maison Alleman ou des Alleman (Alamandi), l'une des plus anciennes du Dauphiné, a donné un cardinal à l'Église romaine, plusieurs évêques, un gouverneur et quatre lieutenants-généraux à la province. Le proverbe : Gare la queue des Alleman, était si vrai, qu'une querelle survenue entre cette famille et celle des Aynard, l'an 1335, mit en feu tout le Dauphiné, et ne put être apaisée que par le roi de France, quinze années après. Elle était si puissante qu'elle se donna elle-même des statuts et des lois particulières pour l'ordre de ses successions, témoin le pacte qui fut juré et signé l'an 1445, dans le palais épiscopal de Grenoble, sous la présidence de l'évêque Siboud Alleman, entre vingt-quatre seigneurs de ce même nom. Cette famille, aussi guerrière que nombreuse, fut tellement décimée par les campagnes d'Italie et les guerres de religion, qu'elle était éteinte au siècle dernier. (SALVAING DE BOISSIEU, Traité des Fiefs, p. 443. — CHORIER, Estat politique du Dauphiné, t. III, p. 43. — VALBONNAIS, Histoire du Dauphiné, t. II, p. 562. — Généalogie de Beaumont, p. 475.)

[23] Philippus de Terrail Delphinas, Petri strenuissimi equitis dom. Bayardi frater, Aymonis ex Helend Alemanda de Laval filius, nepos vero Laurentii Allemandi episc. Gratianop. in cujus contubernio educatus et ab eo canonicatu Ecclesiæ B. M. donatus, fit postea episcopus hujus sedis (Glandatensis) ex decano Gratianop. quemadmodum notat hist. Bayardi, cap. I, Decessit anno 1532.

[24] Jacobus de Terrail, Philippi germanus, primum decanus Gratianop. dehinc post fratrem Glandatensis Antistes ; obiit Carnuti 15 maii 1533, ubi abbas erat Josaphati prope urbem. (Gallia christiana, SAMMARTH., episcopi Glandatenses, t. III, p. 1246.)

[25] Jacques de Salvaing, dont il est ici question, était frère d'Aymon de Salvaing, seigneur de Boissieu, célèbre sous le sobriquet de Tartarin, comme le Bon Chevalier sous celui de Piquet. Il était son cousin par Catherine Terrail, fille d'Yves Terrail, seigneur de Bernin, mariée à Arthaud de Salvaing, son aïeul. Cette maison, originaire de Savoie, mais établie de temps immémorial en Dauphiné, comptait dix-huit générations à la fin du dix-septième siècle. Denis de Salvaing, dit le président de Boissieu, fut l'un des hommes les plus éloquents et les plus érudits de son temps. Ses Commentaires sur l'Ibis d'Ovide, sa Harangue au pape Urbain VIII, ses Sylves latines sur les merveilles du Dauphiné, méritent les éloges qu'ils ont reçus de ses contemporains, et son Traité de l'Usage des Fiefs a fait loi au Parlement de Grenoble jusqu'à l'époque de la révolution. Il mourut en 1683, ne laissant qu'une fille unique, Christine de Salvaing, mariée à Charles-Louis-Alphonse de Sassenage. (De vita Dionysii Salvagnii Boessii, curiæ Delphinatus Prœsidis, liber unus ; auctore NICOLAO CHORIER, Gratianopoli, 1680, in-12°. — La Bibliothèque du Dauphiné, dressée par GUY ALLARD, Grenoble, 1680, in-12°, p. 199. — Mémoires du P. Nicéron, t. XXIII, p. 334. — Miscella Dyonisii Salvagnii Boessii, Lugduni, Anisson, 1661, in-8°.)

La maison de Bectoz, alliée à celles de Beaumont, des Alleman, de Salvaing, de Conflans, etc., n'est pas moins illustre par son ancienneté que par les personnages distingués qu'elle a produits.

Pierre de Bectoz fut tué le 7 mai 1348 au siège de Miribel, et le Dauphin fit une pension à sa veuve, en mémoire des services de son mari. Jean de Bectoz se signala dans les guerres contre les Anglais, et fut l'an 1400 l'un des treize chevaliers de l'Emprise d'armes du maréchal de Boucicault :

Le Bon Maréchal, dit son histoire, ayant grand'pitié de maintes dames et damoiselles qui se complaignaient de plusieurs torts qu'on leur faisait, sans que nul chevalier se déclarât leur champion, entreprit l'ordre de la Dame Blanche à l'écu vert, par lequel, lui treizième, il s'obligea à soutenir leurs justes causes et querelles contre qui que ce fût. Il choisit pour ses compagnons et frères dudit ordre, ses plus especiaux amis, Charles d'Albret, frère du roi de Navarre, Gancourt, Château-Morand, Bectoz, Colleville, Torcy, etc., lesquels pour signe et démontrance de l'emprise qu'ils avaient faite et jurée, portèrent liée autour de leur bras une targe d'or, émaillée de vert, à l'image d'une Dame Blanche. Les Règles de cette association furent publiées de par le roi Charles VI dans tout le royaume, et le renom des galants chevaliers intimida tellement les discourtois offenseurs des dames, que onc depuis elles n'ont renouvelé semblables plaintes en France. Les statuts de cette emprise (Susceptio entreprise) seront relatés dans l'Histoire du maréchal de Boucicault, qui fera partie des Chroniques des Preux de France.

Claudine Scholestique de Bectoz, abbesse de Saint-Honorat de Tarascon, fille de Jean de Bectoz et d'Aymonesse de Salvaing, se rendit célèbre au seizième siècle par son esprit et l'étendue de ses connaissances. Elle était en correspondance suivie avec François Ier, qui portait ses lettres avec lui et les lisait à ses courtisans. Sa sœur, la reine Marguerite de Navarre, fit exprès le voyage d'Avignon à Tarascon pour lui rendre visite et jouir de son entretien. Elle mourut en 1547, et ses ouvrages ont été malheureusement perdus dans les saccagements réitérés des îles de Sainte-Marguerite et de Saint-Honorat. (OLIVIER, dit Hilarion de Coste, Éloges des Dames illustres, Paris, 1630, in-4°, p. 765. — GULIELMI PARADINI, Memoriæ nostræ, Lugduni, in-4°, 1548, t. III, p. 78. — Bibliothèque du Dauphiné, par GUY ALLARD, p. 26. — Dictionnaire historique des Femmes françaises, etc., par Mademoiselle BRIQUET, Paris, 1804, in-8°, p. 47.)

[26] Gallia christiana, Sammarth., episc. Gratianop., p. 604. — Chorier, Estat politique du Dauphiné, 4 vol. in-12°, Grenoble, 1671, II, p. 131.

[27] Histoire généalogique de la maison de Savoie, par Sam. Guichenon, Lyon, 1660, in-folio, p. 579.

[28] Charles fit son entrée à Lyon en mars 1490 (l'année suivante commençait le 3 avril). (Éloge historique de la ville de Lyon, par le père MÉNESTRIER, deuxième édition, revue par Brossette.)

[29] Cette lettre est du seigneur Alleman de Molard, cousin de Bayart, dont il est si souvent fait mention dans son Histoire. Symphorien Champier rapporte que ce jeune Dauphinois, indigné qu'un chevalier bourguignon fût ainsi venu braver la noblesse française, lui écrivit pour lui proposer un combat à outrance. Il ajoute que le sire de Vaudrey lui répondit qu'il était venu à Lyon comme ami et voisin, sous le bon plaisir du roi de France, pour instruire les jeunes gentilshommes au fait des armes et non pour les meurtrir. (CHAMPIER, Gestes de Bayard, folio 77.)

[30] Plaidoyers de Claude Expilly, président au Parlement de Grenoble, 1 vol. in-4°, Lyon 1636, p. 5.

[31] Les amours de Chastelard ont été le sujet de plusieurs de ces romans, soi-disant historiques, du siècle dernier ; mais c'est dans Brantôme qu'il faut lire cette bizarre et touchante aventure.

[32] Brantôme, Dames illustres, disc. 3, Marie Stuart. — Mémoires de Castelnau, édition de Jean Le Laboureur, t. I, p. 528-547, etc.

[33] Inventaire des titres de la Chambre des comptes de Dauphiné, folio 256.

[34] Généalogie de la maison de Simiane, par le Père Dominique Robert, Lyon, in-12°, 1660.

[35] Généalogie de la maison de Beaumont, t. I, p. 350. Quant à Symphorien Champier, il n'était pas moins glorieux de cette alliance que de sa prétendue parenté avec l'illustre famille italienne de Campegi, à laquelle il tâchait de s'affilier en changeant son nom latinisé de Champerius en celui de Campegius.

[36] Les Poesmes de messire Claude Exvilly, Grenoble, in-folio, 1624, fol. 199.

[37] Acte V, scène IV.

BAÏARD.

. . . . . . . . . . . . . . . . .

(Au chevalier.)

Écoute, ô mon élève espoir de la patrie,

D'Estaing, cœur tout de flamme à qui le sang me lie.

Toi, né pour être un jour, par tel hardis exploits,

Ainsi que ton aïeul, le bouclier des Rois.

Et dans les Notes historiques qui accompagnent sa tragédie, Du Belloy ajoute : C'est de cette branche (Terrail, seigneurs de Bernin) que descendent, par les femmes, M. le comte d'Estaing, lieutenant-général des armées du roi, et M. le marquis du Terrail, qui est fils d'une d'Estaing.

[38] M. Dureau de la Malle, dans les notes de son poème de Bayart et dans une lettre insérée dans le Conservateur, t. I, page 501.

[39] Dieudonné d'Estaing sauva la vie à Philippe Auguste, renversé de cheval à la bataille de Bovines, et obtint en récompense de porter dans son écu les armes de France, brisées d'un chef d'or. L'origine de cette honorable concession n'avait point été laissée dans l'oubli par Joachim, comte d'Estaing, auteur de divers ouvrages sur la noblesse, et contemporain de Boileau, qui paraît y faire allusion dans sa Satyre à Dangeau, sur la noblesse :

Je veux que la valeur de ses aïeux antiques

Ait fourni de matière aux plus vieilles chroniques,

Et que l'un des Capets, pour honorer leur nom,

Ait de trois fleurs de lis doté leur écusson.

[40] Généalogie d'Estaing, dans les Recherches sur la Noblesse de Champagne, par M. de Caumartin, Châlons, 1678, in-folio.

[41] Dictionnaire de la Noblesse, Paris, 1770, 12 vol. in-4°, t. II.

[42] Mémoires du marquis de Monglat (douzième campagne, année 1646).

[43] Œconomies royales de Sully, année 1609, ch. 15. — Pierre de l'Estoile, Registres journaux (avril et mai, 1609).

[44] Chorier, Estat politique du Dauphiné, t. III, p. 208. — Guy Allard, Nobiliaire du Dauphiné, p. 110.

[45] Voyez le fleuron du titre.

[46] La France sous ses Rois, t. II, p. 899 de la première édition.