HISTOIRE NARRATIVE ET DESCRIPTIVE DU PEUPLE ROMAIN

 

CHAPITRE XXIV. — LE CHRISTIANISME.

 

 

La religion chrétienne. — Sous le règne de Tibère, le Christ, condamné par le Conseil des Juifs de Jérusalem, fut mis en croix. Il n'avait encore qu'un très petit nombre de fidèles, les douze disciples. Lui-même avait annoncé que sa religion aurait d'humbles commencements : Le royaume de Dieu est pareil à un grain de sénevé, c'est la plus petite des graines, et pourtant il en sort une plante plus haute que les plus grandes plantes, et les oiseaux du ciel viennent s'abriter sous son ombre.

Le Christ avait dit à ses disciples : Allez et enseignez toutes les nations. Ils s'appelèrent désormais apôtres (envoyés) ; et ils allèrent de tous côtés annoncer l'Évangile, c'est-à-dire la bonne nouvelle, la nouvelle que Dieu était descendu sur terre sous la forme du Christ pour sauver les hommes qui croiraient en lui. Ceux qui adoptèrent cette croyance s'appelèrent chrétiens.

Les apôtres étaient tous des Juifs et la plupart restèrent à Jérusalem ; les premiers chrétiens furent aussi des Juifs qui continuèrent à pratiquer les usages juifs.

Ce fut un nouveau converti, un juif de Tarse, l'apôtre Paul, qui parcourut les villes grecques pour porter l'évangile non plus seulement aux Juifs, mais aux païens. Il leur disait : Vous avez été rapprochés par le sang du Christ, c'est lui qui des deux peuples n'en a fait qu'un seul. Les païens pouvaient désormais devenir chrétiens sans se soumettre aux usages juifs ; les autres nations, au lieu d'être tenues à l'écart, comme par la religion juive, pouvaient se réunir toutes dans la religion du Christ.

La nouvelle religion consistait à croire en Jésus-Christ fils de Dieu, venu pour sauver les hommes par son sacrifice, à suivre son exemple et à pratiquer ses préceptes. Ses actes et ses paroles étaient rapportés dans des livres écrits en grec, les Évangiles, ainsi nommés parce qu'ils contenaient la bonne nouvelle du salut[1].

Jésus, surnommé le Christ, c'est-à-dire le roi oint de l'huile sainte, est le Maître, le Seigneur, le Sauveur des hommes, venu sur la terre pour fonder le royaume de Dieu. Les Juifs croyaient qu'il voulait se faire roi ; ils mirent sur sa croix, par dérision, cette inscription : Jésus de Nazareth, roi des Juifs. Ce n'est pas cette royauté que demandait Jésus, il a dit lui-même : Mon royaume n'est pas de ce monde. Le royaume de Dieu c'est la réunion des croyants auprès de Dieu. Pour se rendre agréable à Dieu et digne de son royaume, le chrétien n'a pas besoin d'offrir des sacrifices et de célébrer des cérémonies minutieuses, comme les païens ou les juifs. Mais il doit travailler à se rendre parfait. Les vrais adorateurs adorent le Père en esprit et en vérité. La règle est donnée par cette parole du Christ : Soyez parfait comme votre Père qui est aux cieux est parfait.

Pour être parfait, il faut d'abord aimer. Tu aimeras Dieu de toute ton âme ; tu aimeras ton prochain comme toi-même. Aimer les autres, c'est leur faire du bien ; à un jeune homme qui voulait le suivre, le Christ a dit : Va, vends ton bien, et distribue-le aux pauvres. La première vertu chrétienne est la charité (c'est-à-dire l'amour). Elle doit s'étendre même à nos ennemis : Si quelqu'un vous frappe sur la joue droite, présentez-lui la joue gauche. Il a été dit : Tu aimeras ton ami et tu haïras ton ennemi. Moi je vous dis : Aimez vos ennemis, faites du bien à celui qui vous hait ; afin d'être les enfants de votre Père céleste, qui fait lever son soleil sur les méchants comme sur les bons. Et lui-même sur la croix a prié pour ses bourreaux : Pardonne-leur, Seigneur, car ils ne savent ce qu'ils font.

Le Christ n'a jamais fait de différence entre les hommes, il est mort pour sauver non un seul peuple, mais tous les peuples. Il a ordonné à ses disciples d'enseigner toutes les nations. Tous les hommes sont égaux devant Dieu.

Le Christ a enseigné à aimer la pauvreté ; il en a donné l'exemple, allant de ville en ville sans rien posséder. Celui qui ne renoncera pas à tout ce qu'il possède, dit-il, ne peut être mon disciple. Il a dit à ses disciples : Ne vous inquiétez pas de ce que vous mangerez ni comment vous vous habillerez. Les lis des champs ne filent ni ne travaillent, et pourtant Salomon dans toute sa gloire n'était pas plus brillamment vêtu qu'eux. Regardez les oiseaux du ciel, ils ne sèment ni ne moissonnent, et pourtant votre Père céleste les nourrit.

Il a enseigné l'humilité. Il s'intéressait surtout aux pauvres, aux malades, aux femmes, aux enfants, à ceux que le monde estimait le moins. Il avait pour disciples de pauvres gens, et leur disait : Soyez bons et humbles de cœur. Il aimait les enfants, il dit : Le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent.

Il a enseigné le renoncement à toutes les choses du monde, les richesses, les honneurs, le pouvoir, la famille. Si quelqu'un vient à moi et ne repousse pas son père et sa mère, sa femme et son fils, ses frères et ses sœurs, il ne peut être mon disciple.

L'Église primitive. — Le Christ et les apôtres s'adressaient de préférence aux déshérités de ce monde. Pendant longtemps les chrétiens furent surtout de pauvres gens, des ouvriers, de petits employés, des esclaves, vivant dans les villes, où on parlait grec ; même à Rome il n'y avait guère de chrétiens que parmi les Grecs ; leurs écrits et les inscriptions de leurs tombes sont tous en grec.

Les chrétiens d'une même ville se réunissaient pour célébrer leur culte, cette réunion était l'église (assemblée) ; les membres de ces assemblées formaient comme une grande famille. Ils se traitaient en frères, ils s'aidaient entre eux, ceux qui avaient de trop donnaient de quoi nourrir les indigents, les malades, les veuves. Cette communauté s'appelait église ; on disait, par exemple, l'église de Corinthe, l'église d'Antioche. De même l'ensemble de tous les chrétiens du monde s'appelait l'Église du Christ ou l'Église catholique (c'est-à-dire universelle).

Dans ces réunions on célébrait un culte encore très simple. On faisait des prières à Dieu ; on chantait ses louanges ; on lisait à haute voix l'évangile, ou les lettres des apôtres ; un membre de l'église parlait pour expliquer le livre saint ou pour exhorter. La grande cérémonie était la Cène, ou repas du Seigneur, appelé aussi eucharistie (action de grâces), en mémoire du dernier repas du Christ avec ses disciples : on mangeait en commun un repas très frugal, les agapes (repas fraternel) ; on remerciait Dieu et on s'embrassait.

Le nouveau converti qui demandait à être admis parmi les chrétiens devait être d'abord initié à la doctrine chrétienne. Pendant qu'il recevait cette instruction ; il se tenait à la porte de l'assemblée, pour écouter la prière, les chants, la lecture, mais il n'était pas encore admis à faire partie de l'Église ni à prendre part aux agapes. Son instruction terminée, il entrait dans l'Église par la cérémonie du baptême : il était plongé dans une cuve pleine d'eau et revêtu d'une robe blanche, on l'appelait alors néophyte (nouveau-né), car il venait de naître à la vie, chrétienne.

Voici ce qu'un écrivain chrétien de la fin du IIe siècle, Tertullien, dit de ces réunions : Nous nous assemblons pour prier Dieu, nous nous assemblons pour lire les saintes Écritures. Là se font les exhortations et les réprimandes... Chacun apporte une offrande modique au commencement du mois... mais on n'y contraint personne. Le trésor n'est employé qu'à nourrir ou enterrer les pauvres, à soulager les orphelins, les infirmes. Il décrit ainsi les agapes. On ne se met à table qu'après avoir fait une prière à Dieu. On ne mange qu'autant qu'on a faim... Après qu'on s'est lavé les mains et qu'on a allumé les flambeaux ; chacun est invité à chanter des cantiques tirés des Écritures ou qu'il compose lui-même... Le repas finit, comme il a commencé, par une prière...

Dans chaque ville, l'église formait une petite société, organisée à la façon des associations grecques de ce temps-là Elle avait ses chefs qui célébraient le culte, instruisaient les convertis, réprimandaient ceux qui se conduisaient mal ; on les appelait prêtres (anciens), on les comparait souvent au berger qui défend le troupeau des fidèles contre les loups. Elle avait ses employés, les diacres (serviteurs), chargés d'administrer les biens de la communauté, de distribuer les secours aux pauvres, de visiter les malades.

Le chef supérieur s'appelait évêque (surveillant), il dirigeait la communauté et la représentait. Il était regardé comme le successeur des apôtres, investi d'un pouvoir surnaturel et dépositaire de la vraie foi.

Le plus vénéré de tous était l'évêque de Rome, successeur de saint Pierre, et évêque de la capitale de l'Empire.

Les persécutions. — Les chrétiens furent persécutés d'abord par les Juifs. Le premier martyr chrétien, saint Étienne, fut lapidé par les Juifs de Jérusalem.

Le gouvernement romain ne s'occupait pas des croyances de ses sujets, il laissait chacun pratiquer librement sa religion. Mais il y avait des cérémonies religieuses auxquelles un Romain ne pouvait se dispenser de prendre part : il devait assister aux fêtes publiques données en l'honneur des dieux ; s'il avait un procès il devait jurer par les dieux ; s'il était soldat il devait adorer les étendards, le génie de l'empereur, le génie de l'armée ; s'il était magistrat, il devait assister au sacrifice par lequel commençait tout acte public et offrir lui-même de l'encens au dieu Auguste et à la déesse Rome. Or les chrétiens regardaient ces serments, ce culte, ces sacrifices comme des actes impies interdits aux adorateurs du vrai Dieu. Ils refusaient d'y prendre part et s'exposaient à être condamnés, non comme chrétiens, mais pour avoir désobéi aux lois.

Le peuple des villes détestait ces gens qui ne se montraient pas aux fêtes, aux spectacles, aux banquets, qui vivaient entre eux à part des autres et semblaient mépriser le reste du monde. On les prenait souvent pour des magiciens et des sorciers.

Les chrétiens tenaient entre eux des réunions secrètes ; le public, n'y étant pas admis, s'imaginait qu'il s'y passait des choses défendues, qu'on y tuait un enfant pour le manger.

Aussi les chrétiens furent-ils souvent persécutés. Du Ier au IVe siècle, l'Église a compté dix persécutions. Les plus violentes furent les dernières.

Après l'incendie de Rome, Néron accusa les chrétiens d'avoir mis le feu. On ne trouva aucune preuve contre eux, mais on en condamna à mort plusieurs comme ennemis du genre humain. Quelques-uns furent cousus dans des peaux de bêtes fauves et jetés aux chiens qui les déchirèrent ; d'autres furent crucifiés ; d'autres furent enduits de poix et attachés à des poteaux allumés en guise de torches dans les jardins de Néron (64).

Trajan fut le premier empereur qui prit une mesure générale contre la religion chrétienne ; il interdit, sous peine de mort, les assemblées des chrétiens, les regardant comme des sociétés secrètes dangereuses.

Pline le jeune, gouverneur de Bithynie, écrivit à l'Empereur qu'on lui avait amené des chrétiens et qu'il avait fait mettre à mort les plus obstinés ; il demandait ce qu'il fallait faire des autres, et voici comment il écrivait le résultat de son enquête sur les accusés : Ils affirmaient que toute leur faute s'était bornée à se réunir à des jours fixés avant le lever du soleil, à adorer Christus comme un Dieu, à chanter entre eux un hymne en son honneur, à s'engager par serment non à tel ou tel crime, mais à ne point commettre de vols, de meurtre, d'adultère, à ne pas manquer à la foi jurée ;qu'après cela ils avaient coutume de se retirer, puis de se réunir pour prendre ensemble un repas... J'ai jugé nécessaire, ajoutait Pline, de chercher la vérité en faisant mettre à la torture deux servantes, qu'on appelle diaconesses. Je n'ai rien découvert qu'une superstition absurde et exagérée... Ce ne sont pas seulement les villes, ce sont les bourgs et les campagnes que la contagion de cette superstition a envahis.

Trajan répondit : Il ne faut pas rechercher les chrétiens ; si on les dénonce et s'ils sont convaincus, il faut les punir ; mais il faut pardonner à quiconque déclare n'être pas chrétien et le prouve par des actes, c'est-à-dire en faisant des prières à nos dieux, quelques soupçons qu'on aie sur son passé. Quant aux dénonciations anonymes... il n'en faut tenir aucun compte, car c'est une chose d'un exemple détestable et qui n'est plus de notre temps.

Il y eut désormais sans cesse, surtout en Orient, des chrétiens condamnés à mort, en vertu de l'édit de Trajan. Les magistrats, d'ordinaire, ne commençaient pas volontiers la persécution. n'était souvent la populace des grandes villes qui l'exigeait. Dans les famines, les épidémies, les tremblements de terre, on croyait voir un signe de la colère des dieux irrités par l'impiété des chrétiens ; alors on entendait le cri célèbre. Les chrétiens aux lions ! Et le peuple forçait les magistrats à condamner les chrétiens et à les livrer aux bêtes.

Les martyrs. — Les chrétiens condamnés à mort étaient exécutés suivant les habitudes de ce temps : on décapitait les citoyens romains ; les autres étaient crucifiés, brûlés et surtout livrés aux bêtes dans l'amphithéâtre. Parfois on aggravait le supplice par des tortures.

En 177 on découvrit en Gaule, dans les villes de Lyon et de Vienne, une communauté de chrétiens, formée surtout de Grecs d'Asie. On les arrêta et on les mena en prison au milieu des hurlements de la foule qui les insultait et leur jetait des pierres.

Le gouverneur les fit comparaître à son tribunal et condamna comme athées et sacrilèges ceux qui se déclaraient chrétiens. On les mit à la torture pour leur faire avouer que dans leurs assemblées on mangeait des enfants. Une jeune esclave, Blandine, se fit remarquer par son courage. Brisée par la torture, elle répétait : Je suis chrétienne. Il ne se fait rien de mal dans nos assemblées. Le diacre Sanctus ne répondit à toutes les questions que par ces mots : Je suis chrétien. Pour le forcer à parler on lui appliqua sur le corps des lames d'airain rougies au feu ; il garda le silence ; on le laissa en prison quelques jours, puis on le remit à la torture.

L'évêque de Lyon, Pothin, un vieillard malade, fut porté devant le tribunal au milieu de la foule hurlante. Le gouverneur lui demanda : Quel est le dieu des chrétiens ?Vous le connaîtrez, si vous en êtes digne, répondit-il. Là dessus la foule se jeta sur lui et le frappa si violemment qu'il mourut bientôt après dans la prison.

Plusieurs condamnés furent livrés aux bêtes dans l'amphithéâtre de Lyon. Sanctus et Maturus furent d'abord fouettés ; puis la foule demanda la chaise de fer. On apporta la chaise, on la fit rougir au feu et on y assit les deux chrétiens ; l'odeur de la chair brûlée se répandit dans l'amphithéâtre ; à la fin du spectacle, ils respiraient encore, on les acheva d'un coup d'épée. Pendant ce temps, Blandine était attachée à un poteau, les bras en croix ; mais les bêtes ne voulurent pas la toucher et on la ramena à la prison.

On la fit revenir dans l'arène les jours suivants pour assister au supplice des autres chrétiens qu'on tortura et livra aux bêtes. Enfin son tour vint ; on la mena avec un jeune garçon chrétien devant l'autel pour la décider à sacrifier aux dieux, elle refusa. Elle fut fouettée, mise sur la chaise de fer rougie et enfin roulée dans un filet et jetée à un taureau qui la lança en l'air à coups de cornes. Il fallut que le bourreau l'achevât.

Les cadavres sanglants des suppliciés furent coupés en morceaux et exposés pendant six jours sous la garde des soldats pour empêcher les chrétiens de les ensevelir ; puis on les brûla et on jeta les cendres dans le Rhône pour les empêcher de ressusciter.

Les chrétiens menés au supplice se réjouissaient dans l'assurance de monter au ciel ; ils s'appelaient non pas victimes, mais martyrs (témoins) ; leur supplice était un martyre, un témoignage rendu publiquement au Christ. Ils se comparaient à des athlètes luttant pour gagner le prix ; on disait la palme ou la couronne du martyre. Voilà pourquoi le jour de la fête d'un martyr est le jour anniversaire non de sa naissance, mais de sa mort.

Il y eut des moments où des milliers de chrétiens, pour obtenir le martyre, allèrent se dénoncer eux-mêmes et réclamer leur condamnation. Un jour, un gouverneur, ayant commencé des poursuites contre plusieurs chrétiens, vit arriver à son tribunal tous les chrétiens de la ville qui demandaient à être poursuivis. Il en fit exécuter quelques-uns et dit aux autres : Allez-vous-en, malheureux. Si vous tenez tant à mourir, n'avez-vous pas des précipices et des cordes ?

Plus d'un chrétien zélé, pour devenir martyr, entra dans un temple et renversa les idoles des dieux, comme Polyeucte.

L'Église elle-même s'inquiéta de ce zèle et défendit aux fidèles de rechercher le martyre.

Les catacombes. — Les chrétiens, comme les Juifs, enterraient leurs morts au lieu de les brûler ; ils les enterraient ensemble comme des frères égaux dans la mort. Le champ de sépulture s'appelait cimetière (lieu de repos) : c'était comme le tombeau de famille de la communauté chrétienne.

Dans les grandes villes où le terrain était très cher, on s'enfonçait en terre pour faire des cimetières souterrains. Il y en avait à Alexandrie, à Milan, à Naples ; mais les plus célèbres furent ceux de Rome. Dans le tuf léger sur lequel la ville est bâtie, on avait percé des galeries innombrables qui menaient à des chambres souterraines ; dans les parois, on creusait des niches où l'on déposait les cercueils. On perça ainsi des galeries pendant des siècles, en s'enfonçant de plus en plus profond, jusqu'à faire cinq étages de galeries superposées. On finit par former une ville souterraine de tombeaux qu'on appela plus tard les Catacombes (quartier des tombes)[2].

Ces cimetières n'étaient pas secrets, plusieurs avaient commencé par être le tombeau d'une famille chrétienne riche où les propriétaires admettaient les corps de leurs frères chrétiens ; l'entrée était parfois sur la voie publique, marquée par une sorte de chapelle. Les Romains regardaient les tombes comme sacrées ; les chrétiens n'avaient rien à craindre pour leurs cimetières.

Quelques-unes de ces salles souterraines étaient décorées d'ornements et de peintures qui représentaient des symboles chrétiens. Les plus habituels sont le poisson, symbole du Christ ; la colombe, symbole du Saint-Esprit ; le navire, l'ancre, symboles du salut ; la lyre, l'agneau, la vigne. Les scènes le plus souvent représentées sont le Bon berger portant la brebis perdue, un fidèle en prière, les bras étendus, et quelques scènes de l'Ancien Testament, l'arche de Noé, David et Goliath, Daniel dans la fosse aux lions. On ne représentait pas encore la figure du Christ.

Dans ces tombes souterraines étaient ensevelis les corps des saints martyrs ; les fidèles venaient les visiter aux anniversaires et aux fêtes ; ils se réunissaient et faisaient une cérémonie pour célébrer leur mémoire.

On dit que pendant les persécutions, au ni. siècle, les chrétiens se réfugièrent parfois dans les catacombes pour célébrer leur culte ou pour échapper aux poursuites.

 

 

 



[1] Le Nouveau Testament fut formé en réunissant les quatre Évangiles, les Actes des Apôtres (récit de la mission des apôtres), les Épitres écrites par les apôtres aux chrétiens des premiers temps, l'Apocalypse (révélation prophétique aux églises d'Asie).

[2] Les catacombes, abandonnées au moyen âge, ont été fouillées de nos jours on y a retrouvé des objets, des peintures, des inscriptions en grand nombre qui ont servi à constituer une science spéciale, l'archéologie chrétienne.