ANTIQUITÉS GRECQUES

DEUXIÈME PARTIE. — LA GRÈCE HISTORIQUE — DEUXIÈME SECTION. — DOCUMENTS HISTORIQUES SUR LA CONSTITUTION DES ÉTATS PARTICULIERS.

CHAPITRE QUATRIÈME. — RACES ET CLASSES.

 

 

Dans tous les États grecs, sans exception, la population était répartie en tribus, subdivisées elles-mêmes en phratries et en gentes, et sur cette classification se modelait plus ou moins l’ordonnance générale de la Cité. A ce sujet, deux combinaisons se présentent : ou bien la population se compose à l’origine de races distinctes ; c’est ce qui arrive par exemple dans les contrées où des étrangers subjuguent les anciens maîtres, ou dans les colonies dont les habitants primitifs subsistent, concurremment avec des colons d’origines diverses ; oit bien la population entière est sortie de la même souche nationale, et elle s’est si bien assimilée les quelques étrangers auxquels elle a pu donner asile que le tout forme un ensemble homogène, comme c’était le cas dans l’Attique, d’après la croyance générale des anciens que des critiques modernes ont combattue sans motifs suffisants’. Cette unité d’origine laisse place d’ailleurs aux différences sociales ; là comme ailleurs il y a des nobles et des roturiers, des privilégiés et des hommes soumis à la loi commune ; la population est partagée aussi en tribus et subdivisée comme on l’a vu plus haut ; mais les inégalités et les classifications n’ont pas entre elles un lien nécessaire. La différence des conditions se retrouve dans chaque tribu ; chaque tribu en effet renferme des nobles et des gens cru commun, et la seule distinction à faire, c’est que les uns et les autres ne sont pas partout réunis dans les mêmes proportions. Au contraire, dans les États composés de populations hétérogènes, nous devons nous attendre à voir les différentes races inégalement dotées et par suite en lutte les unes contre les autres. Nous n’avons pas assez de renseignements particuliers pour pouvoir décrire, au point de vue qui nous occupe, la situation de chaque État. Il est très vraisemblable qu’à Sicyone, où les trois tribus des Hylléens, des Dymanes et des Pamphyles révèlent par leurs noms leur origine dorienne, la quatrième, celle des Ægialéens, comprenait les anciens habitants, c’est-à-dire des Achéens, et comme d’ailleurs nous savons que le tyran Clisthène, qui appartenait à cette tribu, avait pris à tâche d’abaisser les trois autres, sa conduite s’explique, dans cette hypothèse, par les représailles qu’il avait à exercer[1]. De même, il y avait dans Argos, à côté de trois tribus doriennes, une tribu composée d’Achéens, et nommée Hyrnethia ou Hyrnathia, qui certainement n’était pas sur le même pied que les autres, jusqu’au moment où cette Cité devint un État démocratique. Dans la ville béotienne d’Orchomène, nous trouvons deux tribus, l’Etéocléide et la Caphisiade, qui avaient emprunté leur nom, la première à un roi fabuleux, la seconde au fleuve qui traverse la contrée[2]. Il est très probable que l’une d’elles comprenait la race conquérante des Minyens, l’autre la population conquise et réduite au travail des champs. On distinguait également dans la colonie milésienne de Cysique, sur la côte méridionale de la Propontide, deux tribus, les Boréens et les Oinopes dont les noms, qui signifient laboureurs et vendangeurs, trahissent l’origine rustique, tandis que les quatre autres : les Géléontes, les Hoplètes, les Argadéens et les Ægikoréens, étaient affectées aux descendants des conquérants d’origine ionienne[3]. Il parait que dans les États fondés à la suite d’invasions, on remplaça une première classification fondée sur la diversité des races par une autre réglée d’après les différentes régions de la ville et de la campagne ; en d’autres termes, à une division ethnographique succéda une division topographique. Les huit tribus de Corinthe étaient distribuées d’après le dernier système[4]. A défaut de documents qui nous éclairent sur leur organisation politique, il est permis de supposer qu’elles comprenaient dans la même proportion des Doriens et des Achéens, et que chacune avait une égale importance. Toutefois l’établissement de ces huit tribus appartient à une époque postérieure, et ne paraît pas remonter plus haut que la domination des Cypsélides ; jusque-là, la population de Corinthe devait être répartie comme celle d’Argos et de Sicyone[5]. C’est aussi d’après des considérations topographiques que les Maliens formaient en Thessalie trois groupes, dont deux au moins, les Paraliens et les Trachiniens, indiquaient assez par leur nom les lieux qu’ils habitaient ; peut-être même aucune idée sacerdotale n’était-elle attachée au nom d’Hiériens que portait la troisième, et n’y doit-on voir aussi qu’une désignation locale[6], enfin nous trouvons à Élis des tribus distribuées topographiquement ; c’est pourquoi leur nombre diminua, lorsque le territoire fut amoindri[7]. A Samos, les deux tribus Astypalée et Schésia avaient emprunté leur nom à la vieille ville et au fleuve Schésias ; l’origine de la troisième, Aischrionia, est obscure[8]. A Éphèse, cinq tribus furent fondées, après que les anciens colons eurent appelé à leur secours les habitants de Téos et de Carène ; aussi deux d’entre elles portaient les noms de ces auxiliaires. Parmi les trois autres, celle des Éphésiens renfermait la population primitive, celle des Euonyméens les Ioniens venus de l’Attique ; la troisième, dite des Bennéens, d’après une localité nommée Benna, pouvait être formée des colons étrangers à la race ionienne[9]. A Téos, nous connaissons le nom d’une seule tribu, celle des Géléontes ou agriculteurs, dont l’origine ionienne est un fait indubitable ; mais plusieurs inscriptions révèlent un système particulier de classement d’après les lieus fortifiés, c’est-à-dire d’après les districts dans l’enceinte desquels étaient enfermées des tours[10]. Ces tours sont distinguées par des noms propres au génitif, dont la plupart, pris évidemment en dehors de la langue grecque, accusent une origine carienne ou lydienne. On ne peut démêler quel rapport existait entre les tours ou les districts auxquels elles appartenaient et les tribus. Nous ne savons pas plus exactement ce qu’étaient les symmories, mentionnées aussi dans deux monuments épigraphiques avec addition d’un nom de personne, par exemple la symmorie d’Echinos, dont le nom se retrouve ailleurs sous la forme patronymique d’Echinades. Il est très vraisemblable que les termes de συμμορία et de γένος sont identiques, et que les mêmes personnages dont les noms servent à distinguer les places fortes étaient honorés comme les ancêtres et les éponymes de certaines gentes. Les tribus d’origine se divisaient ordinairement en phratries, lesquelles se décomposaient à leur tour en gentes, qui elles-mêmes donnaient naissance aux familles ou maisons. Pour les tribus de domicile ; les subdivisions étaient les districts et les villages. Il n’est pas inutile toutefois de faire observer qu’à l’origine, dans les pays où les habitants étaient répartis suivant leur descendance, les membres de la même tribu habitaient la même région, et ainsi de suite pour la phratrie et les autres subdivisions, de telle sorte qu’aux divers groupes correspondait une division du territoire en grands et en petits districts. La différence entre les deux genres de tribus n’existait donc, à vrai dire, que dans les principes qui avaient présidé à leur formation, dont l’un était la communauté d’origine vraie ou supposée, l’autre la communauté de séjour. Dans ce cas même, la rigueur de la règle se relâcha, et le citoyen qui transportait son domicile d’un district dans un autre n’était pas pour cela forcé de changer de tribu.

Le fait d’appartenir à une tribu, et dans cette tribu, à une phratrie ou à un dême, était partout le signe visible et la condition du droit de bourgeoisie. Il en résultait, là même où les droits étaient très inégalement répartis, certaines attributions civiles et religieuses, communes à tous les membres de la même communauté. La condition des habitants laissés en dehors de la tribu variait suivant les pays. Une partie d’entre eux étaient libres de leur personne, et politiquement même, la seule atteinte portée à leur liberté consistait en ce qu’ils ne pouvaient prendre part au gouvernement de l’État. Ils étaient autorisés d’ailleurs à former entre eux des communautés plus ou moins étendues, et à les administrer avec unie certaine indépendance, bien que sous la surveillance de l’autorité centrale. Ils étaient tenus de payer l’impôt, .et astreints à différents services, entre autres au service militaire. Nous serons à même d’observer de plus près une population de ce genre, en étudiant la constitution de Sparte, où elle était désignée sous le nom de Périèques. La situation des habitants qui peuplaient, en Argolide, les districts de Tyrinthe, de Mycènes, d’Ornée, et d’autres encore, paraît avoir été à peu de chose près la même. Une partie d’entre eux était même appelée Périèques, d’autres portaient le nom d’Ornéates[11], qui, particulier d’abord aux habitants d’Ornée, fut appliqué plus tard d’une manière générale à la classe tout entière. Il n’est pas prouvé cependant que tous les Périèques d’Argos aient été traités exactement de la même manière. Sparte et Argos n’étaient pas sans doute les seuls États où il y eût une population subordonnée, mais les renseignements nous manquent à cet égard, car le nom de Périèque, qui se rencontre souvent, n’a pas toujours été employé dans le même sens, ainsi que nous le verrons plus tard. Bornons-nous à remarquer que les peuplades soumises au joug des Thessaliens, les Perrhébiens, les Magnètes, les Achéens de la Phthiotide, les Maliens, les Œtéens, les Ænianes et les Dolopes, avaient une situation à peu près conforme à celle que nous venons d’indiquer. Ils payaient l’impôt et étaient tenus à certaines prestations, sans participer au gouvernement de l’État[12]. Il y avait toutefois cette différence que la domination des Thessaliens était beaucoup moins solidement établie que celle des Spartiates et ne s’exerça pas toujours avec la même rigueur. Les populations qui leur étaient soumises, étaient beaucoup moins dépendantes ; elles pouvaient faire la guerre pour leur compte et conclure des alliances avec les étrangers.

En dehors de la classe asservie au point de vue politique, mais libre personnellement, il existait des esclaves ruraux attachés à la glèbe, dont les Hilotes sont l’exemple le plus connu. Nous reviendrons ailleurs sur les Mnoïtes, les Klarotes et les Aphamiotes de Crète, ainsi que sur les Pénestes de Thessalie, que l’on est habitué à rapprocher des Hilotes. Les Pénestes dont le nom signifie vraisemblablement travailleurs[13] étaient répandus dans les régions de la Thessalie réellement habitées par les Thessaliens, aussi bien que dans les pays sur lesquels cette nation avait étendu son joug, et descendaient de la population conquise, en particulier des Perrhæbiens, et des Magnètes. On les appelait aussi Thessalietes[14], sans cloute parce qu’après la conquête ils étaient entrés en accommodement avec les vainqueurs, au lieu d’émigrer, comme avaient fait entre autres les Béotiens de race éolienne. Aux termes de la transaction, ils étaient tenus de payer une rente prélevée sur la terre qu’ils cultivaient, et dont ils étaient partie intégrante, et ne pouvaient refuser le service militaire, s’ils en étaient requis. En revanche, leurs maîtres s’interdisaient le droit de les déporter et de les mettre à mort[15]. Ainsi chaque propriétaire thessalien avait sur ses terres un certain nombre de paysans qui lui étaient soumis, et la redevance n’était pas assez lourde pour épuiser les ressources des tenanciers. On assure même que parfois les esclaves étaient plus riches que les maîtres ; leur situation générale n’était donc pas trop mauvaise. Cependant le sentiment de leur dépendance et les violences auxquelles ils n’avaient guère moyen d’échapper les poussèrent en plusieurs occasions à des révoltes qui n’aidèrent pas à leur affranchissement. Les Gymnésiens, ainsi nommés parce qu’ils s’armaient à la légère, pour accompagner leurs maîtres en campagne, vivaient jadis en Argolide dans le même état de sujétion. Telle était encore à Sicyone, la condition des Corynéphores qui au lieu d’épées ou de lances combattaient avec des massues et s’appelaient aussi Catonacophores, à cause des peaux de moutons, dont ils bordaient leurs vêtements[16]. Les Grecs de l’Italie méridionale avaient également réduit à l’état de servage les peuplades qu’ils avaient trouvées sur les lieus. Les Cillicyriens de Syracuse dont le nom, fort peu clair, n’est peut-être pas même hellénique, étaient certainement d’anciens habitants de la Sicile. Une fois ils, firent cause commune avec la classe inférieure de la population conquérante, et chassèrent les Géomores, jusqu’au moment où Gélon porta secours aux fugitifs, et fit rentrer les insurgés sous le joug, ce qui lui valut l’autorité souveraine à Syracuse[17]. La colonie que Mégare avait envoyée à Byzance avait de son côté soumis les Bithyniens, et celle d’Héraclée sur le Pont avait fait subir le même sort aux Maryandines, nommés aussi Dorophores, en raison des tributs qu’ils payaient à leur vainqueur[18]. Enfin, on peut rapprocher des Hilotes les esclaves appelés à Chio Thérapontes ; la ressemblance consistait en ce que le soin de la culture était laissé tout entier ou presque entier aux Thérapontes comme aux Hilotes, et qu’une partie d’entre eux habitaient les villages, à la condition de payer une rente à leurs maîtres citadins, de même que, dans d’autres pays, des esclaves vivant loin de leurs maîtres, soit seuls soit réunis dans des fabriques, exerçaient des métiers dont le bénéfice, diminué de la redevance qui leur était imposée, servait à la satisfaction de leurs besoins. Mais les Thérapontes, et c’était là une différence essentielle, étaient des esclaves nés dans les pays barbares et achetés à prix d’argent. Ils ne pouvaient avoir avec leurs maîtres les rapports qu’entretenait, à Sparte, le souvenir d’une ancienne conquête et du pacte qui l’avait suivie[19]. D’ailleurs les habitants de Chio n’avaient pas moins à redouter le soulèvement de leurs esclaves ruraux que les Spartiates ceux des Hilotes, et les Géomores de Syracuse ceux des Cillicyriens ; c’est ce que prouve la menace que leur fit Iphicrate d’armer les esclaves, menace à l’aide de laquelle il put imposer ses conditions et obtenir une somme d’argent considérable[20].

Il conviens de mentionner, en terminant ce chapitre, les Hiérodules ou esclaves sacrés, qui payaient l’impôt aux prêtres et étaient tenus à certaines œuvres serviles. Une partie d’entre eux demeuraient dans l’enceinte consacrée à leur dieu. C’est seulement en Asie que les Hiérodules apparaissent nombreux et forment une population à part. Strabon rapporte que de son temps il y en avait, à Comana en Cappadoce, plus de dix mille, attachés au temple de la déesse Μα, l’Enyo des Grecs, la Bellone des Romains[21]. En Sicile, Aphrodité Erycine comptait aussi de nombreux. serviteurs, auxquels Cicéron donne l’épithète de venerei et qu’il rapproche des Martiales, ou serviteurs de Mars, établis à Larinum, près de la frontière septentrionale de l’Apulie[22]. Dans la Grèce même, les Kraugallides peuvent être considérés aussi comme les Hiérodules d’Apollon Delphien : ifs descendaient, à ce qu’il paraît, des Driopes que, suivant la tradition, Héraklès avait consacrés au Dieu, après les avoir vaincus. La majeure partie des Driopes avaient été transportés dans le Péloponnèse, par l’ordre d’Apollon, mais les Kraugallides restèrent en arrière, et au temps de la première guerre sacrée, c’est-à-dire vers la fin du Ve siècle ; ils sont mentionnés avec les habitants de Crissa[23]. Leur servitude consistait surtout à verser dans le trésor du temple un tribut prélevé sur le produit des terres qu’ils labouraient pour le Dieu, mais ils avaient certainement d’autres obligations à remplir envers les prêtres. Les temps qui suivirent nous présentent (le nombreux exemples d’individus isolés, cédés au dieu de Delphes par vente ou par donation, sans qu’aucune obligation particulière soit mise à leur charge ; c’était une forme d’affranchissement qui assurait à l’affranchi le patronage de la divinité Il y avait aussi[24]. Corinthe un grand nombre de Hiérodules, parmi lesquels des femmes qui vivaient en hétaïres, et payaient tale redevance à Aphrodite, sur le produit de leur industrie[25]. En dehors de ces exemples, les Hiérodules ne se présentent qu’isolément. Il va sans dire que tous ces esclaves, ceux mêmes qui, donnés ou vendus à quelque dieu, étaient en réalité quitte de toute sujétion, étaient rangés cependant, au point de vue politique, parmi les affranchis, non parmi les hommes libres, et ne pouvaient appartenir qu’à la classe des étrangers domiciliés.

 

 

 



[1] Hérodote, V, 63.

[2] Pausanias, IX, 34, § 5.

[3] Voy. Bœckh, Corpus Inscr. gr., II, p. 923 et Marquardt, Cyzicus und sein Gebiet, p. 52.

[4] Suidas, s. v. πάντα όκτώ.

[5] D’après Suidas cependant, ce fut le premier roi de la famille des Héraclides, Alétès, qui organisa les huit tribus. Ce nombre explique les octades, c’est-à-dire les groupes de huit membres entre lesquels était partagé le sénat établi après la chute des Cypsélides. Voy. Nicolas Damascène, dans les Fragm. hist. gr. de Müller, t. III, p. 394 ; chaque tribu était représentée dans chaque octade par un sénateur ; une octade était chargée de préparer et de diriger les débats. On ne sait au juste combien il y en avait en tout.

[6] Thucydide, III, 92. Dans ses notes sur ce passage, Th. Arnold défend la conjecture exprimée ci-dessus ; mais voy. aussi Etienne de Byzance, s. V. Ίρά, et Kriegk, de Maliensibus, Francof., 1833, p. 12.

[7] Pausanias, V, 9, § 5.

[8] Hérodote, III, 26 ; Etymol. Magn., s. v. Άστυπαλαις.

[9] Etienne de Byzance, s. v. Βέννα. Au sujet d’une 6e série, ajoutée vraisemblablement par Lysimaque, vers l’an 295, voy. Curtius, dans l’Hermès, IV, p. 221. Comme subdivision de la tribu, des inscriptions d’Ephèse appartenant à l’époque romaine mentionnent la χιλιαστύς que nous retrouvons à Samos, où les mots έκατοστύς et γένος désignaient des parties de la χιλιαστύς ; voy. aussi Vischer, dans le neues Rhein. Museum, t. XXII, p. 313.

[10] Voy. Bœckh, Corpus Inscr. gr., n° 3078-79 et 3064-66, voy. aussi Grote, Hist. de la Grèce, t. IV, p. 251.

[11] Hérodote, VIII, 73 ; voy. aussi O. Müller, Æginet., p. 48, Dorier, I, p. 160.

[12] Voy. Antiq. Jur. publ. Græc., p. 401, n. 2, et 402, n° 5.

[13] D’après le sens homérique du mot πένεσθαι, employé pour πονεΐν ; voy. les notes de Ast sur Platon (De Legib., p. 322), et G. Curtius, Griech. Etymologie, I, p. 136. Ceux qui tiennent pour le sens de pauvreté peuvent s’appuyer sur un passage de Denys d’Halicarnasse (Ars rhetor., II, 9) et sur ce fait que jadis en Allemagne les laboureurs étaient appelés les pauvres gens, bien que tous ne fussent pas pauvres. L’opinion d’après laquelle πενέσται équivaudrait à μενέσται et désignerait les hommes qui étaient restés dans le pays est de toutes la plus invraisemblable.

[14] Le vrai nom est Θεσσαλίκται, non Θεσσαλοίκέται comme on le voit écrit dans quelques passages ; voy. les notes de Bernhardy sur Suidas (II, p. 176), et celles de Dindorf sur Harpocration (p. 245). Il est impossible que les Pénestes aient été appelés les οίκέται de leurs maîtres thessaliens.

[15] Athénée, VI, p. 2611, A. B.

[16] Voy. les nombreux témoignages recueillis par Ruhnkenius, dans ses notes sur Timée, p. 213 et suiv.

[17] Hérodote, VII, 155 où, à la vérité, les manuscrits donnent Κιλλυρίων ou Κυλλυρίων. Cf. Weleker, Prolegomena ad Theognidem, p. XIX.

[18] Athénée, VI, p. 263 E, et 271 C ; Strabon, XII, p. 542.

[19] Théopompe, cité par Athénée, VI, 88, p. 265.

[20] Polyen, Stratagemata, III, 9, p. 243.

[21] Strabon, XII, p. 535.

[22] Cicéron, pro Cluentio, 15 ; in Cecilium, 17.

[23] Voy. O. Müller, die Dorier, I, p. 43 et 255. Soldan a proposé sur les Kraugallides d’autres conjectures qui ne me paraissent pas mieux fondées. Voy. Rhein. Museum, VI (1839), p. 438.

[24] Voy. E. Curtius, Anecdotca Delphica, et la recension qu’en a donnée Meier, dans l’Allgem. litter. Zeitung, 1843, p. 612 ; cf. Rangabé, Antiq. hellen., II, p. 608 ; Wescher et Foucart, Inscript. recueillies à Delphes, Paris, 1863, et Curtius, dans les Gotting. Nachrichten, 1864, n° 8.

[25] Strabon, VIII, p. 378.