L'ASSASSINAT FRANÇOIS DE LORRAINE

 

PIÈCES JUSTIFICATIVES.

 

 

I. — ÉTAT DE MAISON DU DUC DE GUISE.

1er janvier 1560 (1561) au 31 décembre 1561

Chambellans : François de Biencourt, s. de Potrincourt, aux gages de 300 livres.

Bastien de Neufchastel, s. de Plancy : 300

François des Boues, s. du Mesnil : 200

Maîtres d'hôtel : Gaucher de Foissy, s. de Creney : 300

Jehan de Beaufils, s. de Vulpian : 300

François de Villiers, s. de Chailly : 300

Gentilshommes de la chambre :

Charles de Hangest, s. de Mardilly : 200

Bertrand de Foissy, s. de Creney : 200

Simon de Grammont : 200

Écuyers : Charles du Tissier, s. de Maisons : 200

Hector de Montenar, s. de Talaru : 200

Huit gentilshommes servants aux gages de 160 livres.

Huit gentilshommes pensionnaires à 100

Deux maréchaux des logis à : 160

Un aumônier (Nicole de Chanterayne) : 150

Un trésorier (Guillaume de Champagne) : 1200

Quatre secrétaires à 120

Deux contrôleurs à 160

Médecins : Louis de Mandreville : 120 — Simon Balangier : 120

Chirurgien : Pierre Aubert, chirurgien : 200

Nicolas Grison, apothicaire : 200

Dix valets de chambres, à différents gages. Trois valets de garde-robe.

Huit officiers pensionnaires, dont un organiste et un géographe.

Trois fouriers.

Un maître de fourière.

Trois sommeliers de panneterie.

Quatre sommeliers d'échansonnerie.

Deux écuyers de cuisine.

Six maître-queux, dont trois galopins.

Quatre gardes-vaiselle.

Deux muletiers.

Un maréchal de la petite écurie.

Deux palefreniers.

Quatre aides d'écurie.

Trois charretiers.

Un valet des pages.

Un lavendier.

Deux huissiers de salle.

Deux portiers.

Un fourbisseur.

Huit autres officiers pensionnaires.

(Copie du XVIIe siècle ; f. fr., vol. 22429, f. 161).

 

II. — LE TUMULTE DE VASSY.

1er mars 1562 (1563).

Après le crime de la Saint-Barthélemy, il n'est pas d'événement, dans l'histoire du XVIe siècle ; qui ait été le sujet de discussions plus passionnées que le massacre de Vassy. Le parti huguenot avait tant d'intérêt à grossir le massacre pour justifier sa prise d'armes, le parti catholique tant d'intérêt à le pallier pour aggraver la culpabilité de ses ennemis que l'histoire a été dénaturée. La polémique dure encore et se prolongera, suivant toute vraisemblance, tant que soufflera le feu des passions religieuses. Nous allons examiner les témoignages et les récits contemporains.

Les ambassadeurs étrangers ne sont pas des témoins impartiaux ; ils obéissent toujours aux passions de leur cour ; cependant leurs rares appréciations méritent d'être enregistrées. — Le cardinal de Ferrare ne mentionne le massacre de Vassy qu'à l'occasion de la plainte que de Beze porta à la reine et ne donne point de détail (Negoc. du card. de Ferrare, in-4°, p. 112). — Le nonce, cardinal de Sainte-Croix, n'y avait d'abord attaché aucune gravité. Lorsque le prince de Condé s'en fit une arme, le cardinal écrivit à Rome : Je vous dirai qu'il a été beaucoup plus grand qu'on ne l'avait dit. Les huguenots de ce pays en font de grosses plaintes et sont allés demander justice à la reine, qui a envoyé un commissaire pour faire des enquêtes. Ceux de la famille de M. de Guise se justifient en disant que les autres ont été les agresseurs et qu'ils ont tellement blessé M. de la Brosse qu'il faut le trépaner. (Correspondances du nonce Prosper de Sainte-Croix, Archives curieuses pour servir d l'Hist. de France, t. VI, p. 46).

Tornabuoni, ambassadeur de Toscane (Négoc. de la France avec la Toscane, t. III), Michel Suriano et Marc-Antoine Barbaro, ambassadeurs vénitiens (Despatches of Michele Suriano and Marc-Antonio Barbaro, Lymington, in-4°, 1891), Throckmorton (Calendars of state papers, 1562), Perrenot de Chantonay (Arch. nat., K. 1496 et 1497), les uns pour cause d'absence, les autres par indifférence, sont muets ou presque muets sur la journée de Vassy.

Les dépositions de l'accusé principal, le duc de Guise, sont intéressantes à relever. Dans les derniers jours de février il avait écrit à La Motte Gondrin son lieutenant en Dauphiné. Il ajouta un post-scriptum à sa lettre le lendemain de son passage à Vassy : De mes voisins et sujets m'ont voulu depuis trois jours faire une braverie, où ils m'ont blessé une douzaine de gentilshommes, de quoy ils se sont trouvés marchands. Voilà leurs belles évangiles. La lettre est publiée par l'Histoire ecclésiastique, 1882, t. II, p. 402. Que le duc de Guise ait été insulté et bravé à Vassy, ce n'est pas extraordinaire ; mais qu'il ait été attaqué, c'est plus difficile à croire. Le prince lorrain gâte sa défense en voulant trop prouver. Le duc de Wurtemberg l'avait accusé (Lettre sans date ; Mémoires de Condé, t. III, p. 372). Le duc lui répondit le 10 avril : J'espère, avec l'aide de Dieu justifier toutes mes actions. Vous avez vu par ma lettre ce que je vous ay mandé qui est advenu à mon gran regret, en quelque façon que l'on my ait forcé. Mais vous jugerez, s'il vous plest, et tous prinses vertueux et bien nez, que d'offendre il est blamé et permis de se deffendre. (Lettre publiée d'après les originaux conservés dans les Archives de Stuttgard ; Bull. de la Soc. de l'hist. du Prot. francais, t. XXIV, p. 501). La déclaration du duc à l'article de la mort nous inspire plus de confiance que l'agression des paysans de Vassy ne nous parait vraisemblable.

Le lendemain du jour où il signe cette lettre, le 11 avril, le duc de Guise, cité au parlement, produit un argument qui a plus de valeur. Il passa à Vassy, portent les analyses des registres de la cour, ayant avec luy M. le cardinal de Guise, son frère cadet, sa femme grosse et ung aultre sien fils de sept ans. Ce n'est pas l'équipage d'un capitaine qui vient mettre une ville à feu et à sang. Aussi le greffier est-il fondé à ajouter que le duc n'avait volunté ne compaignie pour offenser personne. (Mémoires journaux de Guise, p. 490).

Les correspondances du temps aident ordinairement à éclaircir les mystères historiques, mais ici elles manquent absolument. Ce silence ne peut surprendre. Le massacre de Vassy est un événement qui s'est passé loin de la cour, sans témoins autorisés. Dans les premiers jours il fut considéré comme une échauffourée sans conséquence et ne prit de l'importance que lorsque le prince de Condé se mit en campagne pour venger les victimes. La seule lettre que nous puissions citer contient un témoignage de Renée de France en faveur du duc de Guise. L'on sait bien, écrit-elle à Calvin, qu'il s'estoit retiré en sa maison, d'où il ne vouloit bouger, et les lettres et messages qu'il eut pour l'en faire partir... (Lettres de Calvin, t. II, p. 550, note).

Le silence des correspondances nous oblige à étudier les récits historiques. Les relations originales du massacre de Vassy sont toutes également suspectes. Les écrivains du parti réformé s'efforcent de démontrer que le massacre était prémédité et que le duc de Guise y prit une part active ; ceux du parti catholique, que la lutte fut engagée par les huguenots et que le duc fit de vains efforts pour l'arrêter.

Historiens protestants. — I. — Très peu de jours après le massacre, dans le courant du mois de mars (cette date est certifiée par une lettre publiée dans les Mémoires de Condé, in-4°, t. III, p. 220) parut à Caen un récit abrégé qui a servi de thème à tous les autres. C'est un de ces nombreux pasquils sans signature que les huguenots publièrent dans le cours de l'année 1562. L'auteur représente le duc de Guise arrivant à Vassy avec l'idée préconçue d'égorger les calvinistes et excitant lui-même, l'épée à la main, ses gens au meurtre des fidèles. Ce récit est sans mouvement, mais semble avoir été dressé par un témoin oculaire. Il se termine par une liste des morts et des blessés. Il a été reproduit dans l'édition in-4° des Mémoires de Condé (t. III, p. 111), dans les Archives curieuses pour servir à l'Histoire de France, de Cimber et Danjon (t. IV, p. 105), dans les Mémoires de Guise (coll. Michaud et Poujoulat , p. 471). Théodore de Bèze alla à Caen vers le 10 mars (Lettre de Bèze à sir Cecil du 10 mars ; Bull. de la Soc. de l'hist. du Prot. francais, t. VIII, p. 510). Cependant nous n'osons lui attribuer la rédaction de ce libelle ; il est trop inférieur à son talent.

II. — La seconde relation du massacre de Vassy semble un développement du précédent. Il parut sans nom d'auteur, avec quelques autres pièces au service de la même cause, dans un Recueil de divers mémoires (Paris, 1562, in-8°). C'est une histoire complète de l'église de Vassy depuis sa fondation. Le chroniqueur raconte longuement la visite de l'évêque de Châlons à Vassy, quelques mois avant le 1er mars. Il accuse le duc de Guise d'avoir prémédité l'attaque et d'y avoir pris part lui-même de sang-froid. La duchesse de Guise au contraire aurait cherché à sauver les victimes. Déjà, à l'occasion de la répression de la conjuration d'Ambroise, Régnier de la Planche avait signalé les sentiments d'humanité de la duchesse. Cette idée avait cours dans le parti réformé, peut-être parce que Anne d'Est était la fille de Renée de France. L'auteur de cette pièce est inconnu. La complaisance avec laquelle il raconte les tristes aventures du ministre de Vassy, Leonard Morel, permet de supposer que l'auteur est Léonard Morel lui-même ou qu'il a écrit sous l'inspiration de ce ministre. Ce récit, le plus développé, le mieux déduit de tous les récits protestants, a été réimprimé dans l'édition de 1565 des Mémoires de Condé (t. II, p. 118), dans le Martyrologe de Crespin (in-fol. 1582, f. 563 et suiv.), dans l'édition des Mémoires de Condé, de Secousse (t. III, p. 124), dans les Archives curieuses pour servir l'Histoire de France de Cimber et Daujon (f. IV, p. 122), dans les Mémoires journaux de Guise (coll. Michaud et Poujoulat, p. 477).

III. — Relation en latin et en allemand imprimé en 1562 sans nom d'auteur, reproduit dans l'édition in-4° des Mémoires de Condé (t. III, p. 122) dans les Mémoires de Guise, p. 476, et par Mayer, Galerie philosoph. du XVIe siècle, t. I, p. 184. Ce récit est fort abrégé. Il a été écrit, dit Secousse dans une note, pour être envoyé aux princes d'Allemagne. Peut être est-il de Hubert Languet, alors à Paris, correspondant en titre de l'électeur de Saxe.

IV. — Jean de Serres, le premier en date des grands historiens protestants du règne de Charles IX, présente dans De statu religionis, IIme partie, f. 14 et suiv., une narration qui contient quelques circonstances nouvelles. Jean de Serres était à Lausanne et pouvait avoir recueilli des témoignages oculaires. L'édition originale de son livre est si rare que l'exemplaire de notre bibliothèque passe pour unique. (Voir la biographie de Jean de Serres écrite par M. Dardier dans la Revue historique, juillet 1883). Cette considération, jointe à l'autorité de l'écrivain, nous engage à présenter ici la traduction du passage où il raconte le massacre de Vassy.

 

Le premier jour de mars se trouvait un dimanche. Le duc de Guise sachant que ce jour-là les fidèles se réunissaient en plus grand nombre, se rendit, à la première aube, au bourg de Dammartin, d'où il prit, après avoir entendu la messe, le chemin de Vassy. A peine entré dans la ville, il apprend que les huguenots sont assemblés : aussitôt il se rend au lieu de la réunion. Plus de quinze cents fidèles, en effet, occupaient déjà l'enceinte, et le ministre, après les prières d'usage, inaugurait la séance. — Le duc de Guise, suivi de son frère, le cardinal de Guise, appelle quelques habitants, le prieur, appelé prêtre, et aussi le capitaine de la ville, et il entre avec eux dans l'église catholique, non loin duquel était le lieu de réunion des fidèles. Il les entretient alors de ses projets, et, ce fait, leur ordonne de se rendre en toute hâte à l'assemblée des huguenots. Les soldats entrent et jettent des traits dans la foule. Les fidèles de s'étonner d'abord de la nouveauté du fait. Quelques uns sont tués incontinent. Alors les partisans de Guise se jettent en nombre sur les assistants à la réunion. Le duc de Guise lui-même, ayant fait fermer toutes les issues, se tient à la porte l'épée à la main, remplit l'air de cris menaçants, et excite ses soldats au carnage. Ceux-ci, encouragés de la sorte, s'élancent sur cette foule tremblante, parcourent en divers sens le lieu de la réunion, massacrent ceux qui s'y trouvent, tirent au plus épais de la foule, et abattent de la même manière ceux qui, placés dans les tribunes, essaient de fuir par le toit. Hommes, femmes, sans distinction ni d'âge ni de sexe, sont impitoyablement massacrés. Toutes les issues avaient été fermées et ainsi toute voie de salut enlevée aux membres de l'assemblée. On entendait les cris de ceux qui essayaient de fuir, les soupirs des mourants, à travers les sons de la trompette retentissant au loin pendant le massacre.

A ce moment, la duchesse de Guise, épouse du duc de Guise, passait sous les murs de la ville. Effrayée par les cris, elle dépêche un messager auprès de son époux et lui fait demander en grâce de cesser le massacre de ces infortunés, d'épargner les femmes en état de grossesse et de ne leur faire subir aucune violence. Aussitôt le duc de Guise, en réalité troublé par un tel crime,, fait cesser le meurtre. Le ministre est amené devant lui. On lui fait subir plusieurs tourments ; Guise lui-même l'accable d'injures, et le commet à la garde d'un soldat. Les gens de Guise n'avaient pu dans leur fureur achever le carnage. Les rues de la ville devinrent le théâtre de meurtres nombreux dont le souvenir remplit d'horreur.

Le carnage terminé, on se livre au pillage du lieu. Les sièges sont mis en pièces ; les livres sont arrachés des bibliothèques et foulés aux pieds par les soldats, qui estiment la parole de Dieu être d'une moindre importance (c'est le texte même de leurs paroles) que les hardes et l'argent. Il n'est pas possible de dire de quels blasphèmes l'Évangile est l'objet. Le cardinal de Guise avait entre les mains la Bible qui avait été trouvée dans la chaire. Le duc de Guise lui demande quel était ce livre. La Sainte-Écriture répond le cardinal. Cette Sainte-Écriture, dit le duc, en regardant la première page, a été faite, je crois, il y a deux ans à peine ? Il donnait la mesure de ses connaissances en matière de religion.

(De statu religionis, 1571, 2e partie, f. 14 et suiv.).

V. — L'Histoire ecclésiastique (1882, t. II, p. 391) fond ensemble en les abrégeant le second récit et celui de Jean de Serres. La préméditation du massacre reprochée au duc de Guise, la fureur des assassins, la résignation des victimes y sont présentées avec une abondance de détails romanesques. A la fin figure une liste des morts et des blessés qui diffère de la liste contenue dans les autres pièces.

La Popelinière (Hist. de France, 1581, in-fol., t. I, p. 284). L'histoire dite des quatre rois (Recueil des choses mémorables avenues en France sous les règnes de Henri II, François II, Charles IX et Henri III, 1595, f. 68). Le véritable inventaire de l'Histoire de France par Jean de Serres, (1648, t. I, p. 692), D'Aubigné (Histoire universelle, t. II, p. 6, édit. de la Soc. de l'Hist. de France), racontent l'événement sans détail. La Noue, avant tout homme d'honneur, se rapproche de la vérité plus qu'aucun autre historien de son parti. Il qualifie le massacre de le désordre de Vassy. Il est vrai qu'il dit plus loin l'exécution de Vassy. (Mémoires, édit. Petitot, t. XXXIV, p. 122).

Historiens catholiques. Au premier récit que nous avons analysé plus haut, la maison de Lorraine riposta par une prétendue lettre du duc de Guise, dans laquelle l'auteur, s'adressant à un de ses partisans, raconte les provocations dont ses gens, ses soldats et lui-même avaient été l'objet de la part des réformés de Vassy. A l'appui de la non préméditation du massacre, le duc fait valoir qu'il voyageait en famille, avec sa femme, son frère, le cardinal de Guise, et ses, petits enfants. Il affirme qu'il fit de grands efforts pour arrêter la colère de ses gens et que sa blessure lui enleva les moyens de se faire écouter. Cet écrit apologétique, imprimé à Paris chez Guillaume Morel en 1562, fut répandu à profusion. Il a été réimprimé dans les Mémoires de Condé (édit. Secousse, t. III, p. 115), dans les Archives curieuses de Cimber et Danjon (t. IV, p. 111) et dans les Mémoires de Guise (p. 473) et fut envoyé au duc de Wurtemberg avec une lettre du duc de Guise (Bulletin de la Soc. de l'hist. du Prot. français, t. XXIV, p. 213).

Il n'existe pas d'autre récit original, écrit dans le sens catholique, de la journée de Vassy. M. le pasteur Gourjon a cru trouver une relation nouvelle, mais M. Bonnet a établi (Bulletin de la Soc. de l'Hist. du Prot. français, t. XXXIII, p. 143) que cette relation n'est que l'abrégé du récit de Crespin.

Le chanoine Bruslard reproduit les principaux traits du récit de Guise (Mémoires de Condé, in-4°, t. I, p. 74). — Claude Haton pousse le soin de l'apologie du duc jusqu'à l'invraisemblance (Mémoire de Claude Haton, t. I, p. 204). — Le Frère de Laval accuse les réformés d'avoir engagé la lutte en injuriant vilainement la suite du prince lorrain (La vraye et entière histoire des troubles, in-8°, 1578, f. 111, v°). — Piguerre a littéralement copié ce passage (Histoire françoise de nostre temps, in-fol., 1581, f. 403). — Davila est le plus modéré des historiens catholiques (in-fol., t. I, p. 101).

Nous pourrions citer plusieurs autres auteurs. Etienne Pasquier (Lettres dans les Œuvres complètes, in-fol., t. II, col 95), Brantome, historien plus exact qu'on ne le dit (t. IV, p. 235, édit. de la Soc. de l'hist. de France), Belleforest (Les grandes Annales, in-fol., 1579, t. II, f. 1627, v°), Jacques de Charron (Hist. univ., 1621, p. 1232), Pierre Mathieu (Hist. de France, in-fol., 1631, t. I, p. 254), Dupleix (Hist. de France, in-fol., t. III, p. 651), sont trop éloignés de l'événement ou ne nous apprennent rien de nouveau.

De grandes autorités historiques du XVIe siècle nous autorisent à conclure en faveur de l'accusé. De Thou, d'autant plus digne de créance qu'il est moins bien disposé pour les Lorrains, repousse toute préméditation de la part du duc de Guise (Hist. univ., liv. XXIX, 1740, t. III, p. 129). — Castelnau , autre catholique indépendant et modéré, qualifie le massacre de un accident (Mémoires, t. I, p. 81 et 82,1731, in-fol.). Enfin, un modeste mémorialiste du parti réformé, Jean de Mergey, dit aussi l'accident .de Vassy (Mémoires de Mergey, coll. Petitot, t. XXXIV, p. 40). Le mot nous parait juste. Le duc de Guise arrivait à Vassy sans dessein, mais depuis longtemps le fanatisme des deux partis avait préparé la lutte ; une simple rixe entre les soldats de l'escorte et les fidèles du proche donna le signal.

 

III. — LA BATAILLE DE DREUX.

19 décembre 1562.

La bataille de Dreux, par son effet moral et par ses conséquences, est un si grand événement qu'il est utile d'étudier les relations contemporaines de ce fait d'armes. Elles appartiennent à deux sources, les récits des vainqueurs et les récits des vaincus.

Il faut reléguer dans le domaine de la fantaisie les harangues que la Popelinière prête au connétable, à Condé, au duc de Guise et à Coligny (Hist. de France, in-fol., t. I, f. 344, v°, et suiv.).

Le recueil de Tortorel et Perissin contient six gravures qui représentent en perspective cavalière les diverses phases de la bataille. Un ancien officier de notre armée, le commandant de Coynart, les a étudiées sur les lieux, et certifie la parfaite concordance des six gravures et des récits originaux. Il les a reproduites dans une intéressante brochure L'année 1562 et la bataille de Dreux, in-8°, 1894. On trouve dans les Mémoires de Condé, t. IV. p. 178 et 687 deux autres dessins de ce combat, qu'il faut comparer avec les planches 19 et 20 du tome V des Monuments de la monarchie française de Montfaucon.

Les deux récits les plus importants sont ceux du duc de Guise et de l'amiral Coligny. Le premier passe pour avoir été écrit par le vainqueur lui-même et n'est pas indigne de lui être attribué. Il prend les événements au début de la campagne de Condé, mais il ne s'étend que sur la bataille. Il dût être publié vers 1563 ; cependant nous n'en avons pas vu d'édition antérieure à 1576. Il a été reproduit dans les Mémoires de Condé (t. IV, p. 685), dans les Archives curieuses de Cimber et Danjou (t. V, p. 97), dans les Mémoires journaux de Guise (p. 496). On en trouve, parmi les manuscrits de la Bibliothèque nationale, au moins deux copies du temps ; l'une dans le vol. 704, f. 16 du fonds français, l'autre dans le vol. 21491, f. 1, du même fonds.

La relation de Coligny ne contredit guères celle du duc de Guise, mais elle est beaucoup plus abrégée. L'amiral accuse de la défaite l'infanterie française et allemande, qui s'y porta laschement. Il énumère avec complaisance les grandes pertes des vainqueurs et parle même de la mort probable du duc de Guise, que les soldats croyaient avoir tué en tuant le malheureux Spagny. Le récit, adressé à la reine d'Angleterre, a pour objet d'obtenir des secours et présente le parti réformé comme prêt à prendre sa revanche. Il a d'abord été publié dans l'ancienne édition des Mémoires de Condé (t. II, p. 619), puis dans la nouvelle publiée par Secousse (t. IV, p. 178), dans les Archives curieuses (t. V, p. 75). M. le comte de La Ferrière a trouvé en Angleterre l'original signé et a ainsi prouvé la paternité de l'auteur. Il l'a réimprimé avec d'autres documents, notamment deux importantes lettres de Coligny, dans Le XVIe siècle et les Valois (p. 89). M. Buet (L'amiral Coligny, p. 389) et le comte Delaborde (Coligny, t. II, p. 178), ont reproduit quelques-unes de ces pièces, qui complètent le rapport officiel de l'amiral.

Le lendemain et le surlendemain de la bataille, le roi écrivit à ses officiers, à ses alliés à l'étranger, pour les associer au triomphe de l'armée royale. Ces lettres se ressemblent et paraissent inspirées par le récit du duc de Guise. Plusieurs ont été publiées : lettre du roi à Saint-Suplice, ambassadeur en Espagne (notes des Lettres de Catherine de Médicis, t. I, p. 453) ; lettre adressée à la République Helvétique (Histoire militaire des Suisses, par Zurlauben, t. VII, p. 384). Dans l'une d'elles, adressée à Burie et qui fut officiellement communiquée au parlement de Bordeaux et à la reine de Navarre, le roi formule l'espérance que le combat de Dreux amènera la paix (Minute sans date ; f. fr., vol. 15877, f. 439). (Autre lettre du roi, f. fr., nouv. acquis., vol. 1235, f. 189). Catherine, de son côté, informa l'ambassadeur de France à Vienne (Mémoires de Castelnau, t. II, p. 66).

Divers personnages écrivirent des relations qui toutes ajoutent quelques traits au récit : deux capitaines espagnols, Juan de Ayala et Hernando de Campo (Mémoires de Condé, t. IV, p. 183 et 186, et Archives curieuses, t. V, p. 84) ; le s. de Chaulnes (Mémoires de Condé, t. IV, p. 189, et Archives curieuses, t. V, p. 94). Les deux premières, assez étendues, sont consacrées à faire valoir les services que les compagnies espagnoles rendirent à la cause catholique ; la troisième est très abrégée. — Le cardinal de Lorraine à l'évêque de Rennes (Mémoires de Castelnau, t. II, p. 70) ; — Florimond Robertet, secrétaire d'état, peut-être le rédacteur de la relation attribuée au duc de Guise (lettre très curieuse ; Cabinet historique, Ire partie, t. VIII, p. 140).

Plusieurs mémorialistes sont également dignes d'être signalés.

Le récit de Théodore de Bèze dans le livre IV de l'Histoire ecclésiastique offre d'autant plus d'intérêt que l'auteur faisait partie de tous. les conseils du prince de Condé et assistait à la bataille. On sait que l'Histoire ecclésiastique est une sorte de mosaïque composée avec d'autres ouvrages, mais, de l'avis de plusieurs critiques, le tableau de la campagne de 1562 appartient à de Bèze lui-même. Il n'en présente que plus d'autorité. L'auteur y montre une impartialité rare au Jute siècle. De Thou lui a donné créance dans le livre 34 de son Histoire universelle et le suit pas à pas.

François de La Noue (Mémoires, chap. X), consacre un chapitre entier à la bataille, mais il l'emploie plutôt à signaler les fautes stratégiques des deux chefs d'armée qu'à raconter la défaite de son parti.

Les Mémoires de Jean de Mergey contiennent peu de détails.

Michel de Castelnau (Mémoires, liv. IV, chap. V), capitaine catholique, confirme presque en tous points Théodore de Bèze.

La Noue, Mergey et Castelnau faisaient tous trois partie, les deux premiers de l'armée réformée, l'autre de l'armée catholique.

Gaspard de Saulx Tavannes (Mémoires, coll. Petitot, t. XXIV, p. 377), n'était pas présent. Cependant, les combattants étant tous ses compagnons d'armes, il u dû recueillir les témoignages les plus authentiques.

Presque toutes les relations ou mémoires que nous avons cités énumèrent les capitaines morts ou blessés. La liste la plus complète figure dans le journal du chanoine Bruslard (Mémoires de Condé, t. I, p. 106).

Nous ne mentionnons aucun auteur de seconde main, non plus que les modernes. Nous devons cependant nommer trois généraux, MM. Favé, Ambert, Monseigneur le duc d'Aumale, un commandant, M. de Coynart, un capitaine, M. Hardy, qui ont raconté la bataille de Dreux avec une compétence professionnelle.

Aux analyses ci-dessus nous ajouterons une relation inédite, qui contient quelques détails nouveaux sur la bataille, les déplacements de la cour, les intrigues, les négociations qui précédèrent la paix d'Amboise.

La bataille feust donnée en la plaine de Mesunes près Dreux le sabmedy XIXe de décembre 1562.

L'armée de Monsieur le Prince estoyt environ six milles cinq cens chevaux et huict milles hommes de pied ou trente et trois enseignes : à savoir, douze d'Allemans, unze de Gascons et dix de Provenceaux.

Celle de Monsieur de Guyse estoyt de cent deux enseignes de gens de pied, qui faisoierit nombre de dix sept milles hommes ; savoir est : vingt et deux enseignes de Suysses, dix d'Allemans, quatorze de Bretons, quatorze d'Hespaignolz et de Gascons, dix sept des légionaires de Picardie et Champaigne, et le reste des compaignies francoises qui ont suyvi dès le commencement des guerres.

Oultre ce il avoyt trente neuf compaignies de gendarmerie et quelques compaignies de chevaux légiers. Faisoit en tout nombre de troys milles chevaux et. davantaige, avec vingt huict pièces d'artillerie.

Les escarmouches attachées, la bataille s'esmeust, où Monsieur l'Admiral, avec sa cornette et quelques autres gentilhommes, donnèrent au flanc de la bataille de l'ennemy, sur un squadron de six compaignies de gendarmerie conduict par le Sieur de Sansac, qui fust soudain rompu et mis en route et une partie occis. Puis porsuivit la force dedans la bataille des Suisses ou i fist rue et passaige, auquel les reistres qui le suyvoient accoruz, les Suysses furent soudain ralliés, puys rompus, puys ralliés. Les Bretons et une partie .des Francois qui estoient avec eux furent rompus. Et en fin tout ce qui estoit en la bataille fust mis en routte, les uns occis et les aultres ayans pris la fuitte jusques à Paris, Montfort, Rennes et autres lieux.

L'avant garde, conduicte par Monsieur de Guyse, estoit demeurée entière, qui chargea les gens de pied de mondict seigneur le prince, qui furent tous mis en route. La nuict survint, qui empescha que la mort et occision ne fust plus grande d'une part et d'aultre.

Une partie des reistres se desbandèrent après le pillaige du bagaige du camp du dict sieur de Guise, qu'ilz ont gaigné ou la plus-part ; qui fust cause que leur artillerie qui estoit gaignée fust laissée et quatre pièces de campaignes de mondict sieur le prince perdues.

En ceste bataille sont mortz d'une part et d'autre cinq mil hommes : ascavoir, du costé de mondict sieur le Prince soixante reistres perduz et environ vingt cinq chevaux francois, quatre cens Francois, gens de pied, mortz, et environ quatre cens lansquenetz ; sans en ce comprendre treze cens qui furent prisonniers après qu'ils eurent levé leur bois, et mis leurs armes par terre sans vouloir combatre ; lesquelz ledict sieur de Guyse a fait renvoyer sans armes en leur pays, leur taisant dresser estappes par le pays du Roy.

Du costé dudict sieur de Guyse sont mortz environ huyct cens chevaux, en plus de sept ou huict cens qui prindrent la fuitte, plus de deux mil Suysses mortz, et bien six cens Bretons et de Francoys ; Gascons, AllemanF, Espaignolz environ pareil nombre.

Du costé de mondict sieur le prince sont prisonniers :

La personne de mondict seigneur, Monsieur de Mouy,

Monsieur de la Curée,

La Claiette,

Chandieu, mort ou prisonnier.

De Ligneres, mort ou prisonnier.

Mortz.

Monsieur d'Arpajon,

Capitaine Bouchaison,

Et ne scait on le nombre des autres.

Mohsieur Perrocely, prédicant de Monsieur le Prince, prisonnier ; lequel ledict sieur de Guise a offert rendre en luy rendant son cheval.

Du costé du sieur de Guyse, prisonniers : Monsieur le Connestable, chevalier de l'ordre,

Monsieur de Rochefort, chevalier de l'ordre, Monsieur de Beauvays, chevalier de l'ordre, L'un des seigneurs d'Achon,

Et jusques au nombre de six vingt quatre gentilhommes francois ayans tous casaques de veloux.

Les reistres ont tué les autres.

Mortz.

Le maréchal Saint-André, chevalier de l'ordre,

La Brosse, chevalier de l'ordre.

Annebault, chevalier de l'ordre.

Gyvry, frère de Monsieur de Beaumesnil, chevalier de l'ordre.

Monsieur de Nevers blessé à la cuisse, duquel il ne s'espère vie.

Mombron, quatriesme filz du cpnnestable, Des Bordes, lieutenant de Monsieur de Nevers.

Vauvillier, lieutenant de Monsieur d'Aumalle,

Boullan Vitry, enseigne de Monsieur de Guise,

Espaigny, son escuyer,

Et le bon cheval de Monsieur de Guyse, sur lequel ledict escuyer estoyt monté, pris et achepté des reistres par Monsieur de la Rochefoucault trois cens escuz.

Seize cappitaines des Suysses mortz et une infinité d'autres dont on ne scait les noms.

Le jour mesmes de la bataille, Monsieur l'admiral coucha à demie lieue, près du lieu où la bataille s'estoit donnée. Et le lendemain présenta la bataille audict sieur de Guise, mays il ne voulust l'accepter pour aultant, disoit l'on, qu'il n'avoit pas mille chevaux avec luy ; et pour ce que les gens de pied estoient en route, il estoit impossible de l'assaillir dedans son fort.

Les reistres ont remonstré à mondict sieur l'Admiral le debvoir auquel ils s'estoient mys le jour de la bataille et le refuz que faisoit ledict sieur de Guyse de combattre, avec ce que il i avoyt trois moys qu'ils estoient sortis de leur maison sans avoir un seul jour de rafraischissement ; prierent ledict sieur d'avoir quelque temps pour se reposer et panser les hommes et chevaux blessés, ce qu'il leur a accordé ; et les meine pour refraischir à Romorantin en Berry et aux environs.

Mondict sieur l'Admiral a continué les premières capitulations avec eux pour tout le moys de janvier ; attendant qu'il ayt nouvelles de mondict sieur le Prince,. avec la promesse qu'il a desdits reistres qu'ilz iront trouver l'ennemy par tout là où il sera. Et n'eust esté ledict refreischissement, l'on eust bien empesché que ledict sieur de Guyse n'eust approché Estampes comme il a faict. Monsieur de Duraz estoit dedans, auquel on a mandé de l'abandonner par ce que c'est une grande ville qui n'est aulcunement forte et ne peust estre gardée que par un camp.

Il i a aujourd'huy en l'armée dudict sieur de Guyse environ douze mil hommes de pied, deux mil chevaux, compris deux cens chevaux italiens, qui sont arrivés depuys la bataille, et environ troys cens aultres chevaux que Monsieur de Montpencier avoyt levés en Poictou et en Anjou.

Il est sorty de Parys deux mil hommes de pied Parisiens et encor quatre cens chevaux pour conduire quelques munitions au camp dudict sieur de Guyse.

Monsieur le Prince est prisonnier à un chasteau qui est à une lieue de Chartres, ayant pour garde Monsieur de Damville, avec le reste de sa compaignie et trois cens arquebuziers.

La Royne est à Chartres avec le premier président de Thou et quelques conseilliers. L'on dict que c'est pour traicter quelque appoinctement. Elle n'a point encor veu mondict sieur le Prince. Le Roy partit de Paris le mardy cinquiesme de Janvier et alla coucher à Trapes, pour aller trouver la Royne à Chartres.

Mondict sieur le Prince insiste qu'il ne peust estre prisonnier en France par ceux qui se disent serviteurs du Roy, d'aultant qu'il est son lieutenant général, représentant sa personne ; et a donné plus d'estonement à ses ennemys en sa prison qu'il n'avoit fait en sa liberté. Il a parlé à Monsieur le cardinal de Bourbon, son frère, qui n'a sceu rien dire de qui il estoit prisonnier. Monsieur l'Admirai luy a faict entendre comme, dès le moys de may ou de juin, l'on publia soubz le nom du Roy une lettre patente, contenant que l'armée que Sa Majesté mectoit, sinon estoit pour délivrer son très cher et aymé cousin le prince de Condé, qui estoit retenu par force à Orléans, et que, se ladicte armée estoit levée pour le délivrer, l'on ne debvoit aujourd'huy le tenir prisonnier, ains le mectre en liberté.

Le lieutenant du gouverneur de la citadelle de Dieppe a tué ledict gouverneur, nommé Riguarville. Ceux de la ville ont chassé les soldatz papistes. Monsieur le comte de Montgomeri i est entré avec quelques forces. Monsieur de Vielleville i a esté envoie sans forces pour parlementer avec eux. L'on ne scait encor quelle responce il a eue.

Les Anglais ont pris le chasteau de Tancreville et fortifié Quillebceuf. Monsieur l'Admiral a receu lettres de la Royne d'Angleterre, par lesquelles luy faict entendre comme aussi il est bien asseuré qu'il i a par deçà six mil Anglois, gens de pied, et huict cens chevaux. Oultre cela elle a mande à mondict sieur l'Admiral qu'elle faisoit embarquer aultres dix mille hommes avec de l'argent, et qu'elle donneroit secours à mondict sieur le Prince jusques au dernier de ses hommes et dernier escu de ses finances. La Royne a proveu aux estats vacquans, un jour ou deux après la bataille, sans attendre ledict sieur de Guyse, qui luy avoit mandé qu'elle attendit leur première veue. Lon dict qu'elle a estée sollicitée de ce fayre ; et approuvera aux estati aussi. Monsieur de Bordillon et Monsieur de Vielleville sont faictz mareschaux de France, qui n'est pas sans grand mescontentement de Monsieur de Tavanes, qui pensoit bien que cela ne luy deust manquer si ledict sieur de Guyse en eust eu la nomination.

Monsieur le Prince de la Roche-sur-Ion a le gouvernement du Lionnois tout ainsi que l'avoit le mareschal de Saint-André. Monsieur de Nemours celuy d'Orléans et de Berry, qu'avoit Monsieur de la Roche-surIon. Monsieur le Prince de Navarre celuy de Guyenne, et pour son lieutenant, durant sa minorité, Monsieur de Montpencier. Monsieur le mareschal de Brissac a la réserve de celuy de Champaigne advenant la mort de Monsieur de Nevers.

Copie du temps sans nom d'auteur ; coll. Moreau, vol. 740, f. 141.

 

IV. — PREMIÈRE DÉPOSITION DE POLTROT DE MÉRÉ.

21 février 1582 (1563).

Nous avions résolu de joindre cette pièce aux Pièces justificatives, mais elle a été si souvent imprimée qu'il parait inutile de la reproduire encore une fois. Elle a été publiée d'abord en 1563 en une plaquette de quelques pages, puis dans la réponse de l'amiral du 12 mars que nous citons plus loin, puis dans la Germania illustrata, t. III, f. 2116 (ad. 2133), puis dans l'Histoire de la monarchie française de Guillaume Marcel (t. IV, p. 517), et enfin dans le tome VIII des Variétés historiques et littéraires de la Bibl. elzev., p. 5. — L'original ou une expédition authentiquée par la signature du greffier Malon est conservé dans le fonds français, vol. 6610, f. 62.

 

V. — SECONDE DÉPOSITION DE POLTROT DE MÉRÉ.

27 février 1562 (1563).

Du samedi vingt-septième et pénultième jour de février mil cinq cent soixante deux après disner.

Par devant Messire Christofle de Thou, chevallier, premier président de la cour du parlement de Paris, au cabinet du greffe civil du dit parlement, a été admené Jean de Poltrot, soy disant s. de Méré, natif d'Angoulême, prisonnier, et, après serment par luy fait de dire vérité, luy a esté lue, par mondit s. le premier président, sa confession faite par devant la Royne, au camp de Saint-Hilaire près Sainct-Mesmyn ; en laquelle il a persisté et dit qu'elle contenait vérité. -Après a esté enquis s'il savoit aultre chose et admonesté de n'en rien celer pour sa descharge ; et luy a esté remonstré qu'il avoit déclaré à un des gens du s. de Losse que, si la Royne luy vouloit donner audience, il luy diroit plus qu'il n'avoit confessé. Pour ce, elle avoit mandé au dit sieur premier président parler à luy et scavoir que c'estoit.

A respondu que ce qu'il vouloit dire à la dite dame estoit qu'elle fit de bref une paix et qu'il estoit très nécessaire ; autrement il estoit à craindre qu'il advint grande ruine en ce royaume. Quand la dite paix seroit faite, icelle dame entendroit toutes autres choses au vrai et par le menu. A, adjousté que les associés n'en veulent au Roy et à elle, mais au s. de Guise et aux siens, estimant qu'il empeschoit que la paix ne feust faite, et pour ce qu'il avoit pris la charge principale de l'armée contre eux ; que quiconque la prendroit aprés luy se devra bien garder, car s'ils peuvent ils luy en feront faire autant qu'ils ont fait faire au dit s., de Guise ; ont résolu que, quand le Roy sera devenu majeur, ils luy obéiront entièrement jusques à s'en aller hors du Royaume s'il le leur commande. Jusques là veulent que l'édit de Janvier tienne, et, qui ne leur accordera n'y aura paix. Les Allemagnes sont à leur dévotion et preste en seront secourus pour donner une bataille. Quoiqu'il advienne, sera peuple et Royaume destruit. Par quoy ladite paix est très nécessaire. A demandé à mon dit s. le premier président qu'il feust moyen qu'il puisse parler au Roy et la Royne ; lequel luy a accordé que sa dite requeste fut escrite afin que leurs Majistés la lussent.

Davantage a dit que le dit s. de Guise estant mort, ils trouveront soixante Allemands au lieu d'un qu'ils avoient, et que les juges qui condamnent pour la religion se doivent bien tenir sur leurs gardes, car il les a ouï fortement menacer. Quant luy, qui n'attend que la mort et la grâce et miséricorde de Dieu, ne sera plus en ce monde, on connaîtra qu'il a dit vérité en tout et partout.

Aussi a dit qu'ils en veulent fort à ceux de ceste ville ; toutefois pense que, si la dite paix se fait, tout se portera bien ; et qu'il a protesté devant Dieu et ses anges, que, s'il advenoit qu'il feust constitué prisonnier comme il est, qu'il ne diroit ce qu'il a sur le cœur que au Roy et à la Royne ; mais dira bien à ses juges ce qui touche le fait, bien et repos du Royaume.

Et encore dit qu'il estoit présent quand l'on excusoit devant Monsieur l'Admiral mon dit sieur le premier président des jugements donnés pour la Religion sur les menaces que la populace luy avoit faites. Sans cela ne fut maintenant en vie.

Admonesté derechef de bien penser et tout déclarer, a respondu qu'il y penseroit volontiers, et s'il luy souvenoit de quelque autre chose il la diroit, si elle concernoit le repos et le. bien du Royaume.

A tant a esté renvoyé en sa maison.

Ainsi signé Méré.

Signé Du Tillet.

(F. fr., vol. 6610, f. 4 ; autographe de du Tillet).

 

VI. — LETTRE DE CHRISTOPHE DE THOU À LA REINE.

27 février 1562 (1563)

Madame, je vous ay escript comme le personnage estoyt logé au lieu où les présens porteurs l'ont veu mettre. Je n'ay fally à le bien recommander et le recommande tous les jours pour en faire seure guarde. Présentement, j'ay parlé au personnage, présent Mons. le greffier du Tillet, car seul ne le povoys faire, et ce à heure extraordinaire. Il désyre fort parler au Roy et à vous et craint infiniment la rigeur de la justice et sur toutes choses la furie du peuple. Ce que j'ay plus apris de luy c'est qu'il fault faire une paix et qu'elle sera maintenant aisée à faire. Dieu la nous veuille donner bien bonne en l'honneur de luy premièrement et pour le bien du Roy et de ses pauvres subjects. Je vous envoyray ce qu'il nous a dict si tost qu'il sera mis au nect pour, l'ayant veu, commander ce qu'il vous plaira.

Madame, je prieray nostre créateur vous donner sa grâce et en parfaite santé très bonne, très longue, très heureuse vie.

A Paris, ce 27 jour de Janvier 1562.

Vostre très humble et très obéissant serviteur et subject.

Christofle de Thou.

(Autographe ; f. fr., vol. 6815, f. 6).

 

VII. — LETTRE DE CHRISTOPHE DE THOU À LA REINE.

8 mare 1562 (1563).

Madame, pour responce à vostre lettre du 4 de ce moys, j'ay parlé présentement au geollier, lequel m'a dict qu'il respont sur sa vie qu'il n'adviendra aucun inconvenient à la personne du prisonnier et qu'il se porte bien, est sain et dispos. Je suys délibéré de le veoir cejourd'huy pour savoir s'il s'est advisé de quelque chose, dont ne fauldray vous advertir incontinent ; sans oublier à vous escripre que l'on crye fort qu'il n'est despêché et que l'on n'en faict prompte justice ; et dict l'on que la garde n'en vault rien. J'ay faict participans ceux de nostre compaignie du surplus du contenu en vostre lettre et les suys allé trouver particulièrement en leurs chambres, dont ils m'ont faict signification d'estre fort joyeux et contents. Dieu par sa grâce nous veuille donner une bonne paix, si non à telles conditions que nous pourrions désirer, pour le moins à conditions tolérables eu esgard à la calamité du temps, plus tost que de veoir, ce qu'est à craindre sur les grands préparatifs qui se font et l'envye que l'on nous porte, mesmes à ceste ville, la totalle destructi et éversion de ce royaume. Sur toutes chose nous désyrons pardeçà la présence du Roy et la vostre. Et si d'adventure nous vous en escripvons souvent, comme nous ferons, vous donnerez cela, s'il vous plaist, à une affection singulière, que nous avons, et laquelle ne nous pourra jamais estre ostée. Ceux de l'esglise de Paris font ung service pour feu Mons. de Guise lundy prochain ; ceux de la Saincte Chapelle mardy. La court a délibéré de s'y trouver pour honorer la mémoire du défunct, qui ne sera jamais assez honorée.

Madame, je prieray nostre Créateur vous donner sa grace et en parfaite santé très bonne, très longue et très heureuse vye.

A Paris, ce 6e jour de mars 1562.

Vostre très humble et très obeissant serviteur et subject,

Christofle de Thou.

(Autographe ; f. fr., vol. 8615, f. 10).

 

VIII. — TROISIÈME DÉPOSITION DE POLTROT DE MERÉ.

7 mare 1562 (1563).

Du Dimanche 7e jour de mars 1562, du matin.

Par devant Messire Christofe de Thou, chevalier, premier président de la cour de Parlement de Paris, au cabinet du greffe civil a esté amené Jean de Poltrot, soi-disant s. de Meré, prisonnier, auquel a esté, après serment par luy faict de dire vérité, relue par moy, Jean du Tillet, procureur et secrétaire du roy, greffier civil de sa cour du Parlement, sa confession faite par devant la Roine au camp près Saint-Mesmin et celle despuis faite au dit cabinet le samedi, pénultième jour de février dernier, par devant mon dit sieur le premier président ; desquelles deux confessions il a derechef persisté et dit qu'elles contenoient vérité.

Ce fait, mon dit s. le premier président lui a demandé s'il avait pensé à ce qu'il luy avoit dernièrement remonstré, et il a respondu qu'il ne sait autre chose que ce qu'il a dit et que la paix est fort nécessaire ; quand elle sera faite et il sera en liberté, il dira tout au Roy et à la Roine.

Sur ce enquis, a dit qu'il voit que les cantons de ce Royaume sont du tout accordés, qui sera la ruyne si la paix n'est faite.

Enquis si le personnage, duquel il a parlé en sa dite première confession et dit qu'il l'a veu au jardin de Blois, près du Roy ; qui jouoit au paille maille, luy estoit monstré s'il le reconnaîtroit, a répondu que oui.

Ainsi signé Meré.

 

Après a esté mandé Estienne Cœur de Roy, natif de Sermizelles, au bailliage d'Auxois, duché de Bourgogne, prisonnier, lequel, après serment fait de dire vérité, enquis de son état, a dit qu'il est tapissier du Roy. A auparavant servi M. le Connétable. Estoit avec luy durant sa prison en Flandre, qui le donna au feu Roy Henry, et a esté continué en l'estat.

Enquis s'il a esté à Blois, depuis que le Roy y est de ce dernier voyage, a respondu qu'il avoit esté en ceste ville un temps pour un procès qu'il gaigna et faire taxer ses dépens. Monsieur de Chambon avoit esté son rapporteur. Partit de ceste dite ville pour aller servir son quartier, et arriva au dit Blois le jeudy gras dernier au soir ; feust en la compaignie d'une damoiselle, femme d'un secrétaire du Roy, nommée La Berce, laquelle il trouva à Saint-Cler. Et le jour de carême prenant, Monsieur de Jars, maître d'hôtel du Roy, luy demanda la certification de son curé, luy disant qu'il avoit esté ordonné que tous les officiers domestiques les eussent. A quoi il fist response qu'il n'en avoit, mais volontiers quérir et l'auroit bien. Lors le dit s. de Jars luy dit qu'il allast parler à Monsieur de la Trousse, prévôt de l'hôtel. Et y alla en la conduite de deux archers des gardes. Ledit prévôt le bailla en garde à l'un de ses archers. C'est la façon comme il a esté constitué prisonnier ; n'en sait la cause ; se fie en son innocence.

Enquis si, durant que Monsieur de Guise estoit audit Blois, il est allé au jardin du dit Blois, le Roy y jouant au paille maille, a dit qu'il feust deux fois au dit jardin, mais non durant que le dit s. de Guise estoit audit Blois ; car les nouvelles vinrent de sa blessure le lendemain que luy qui parle arriva au dit Blois, et le dit s. de Guise en estoit party auparavant.

Enquis s'il a esté à Orléans, a dit qu'il n'y feust despuis que le feu roy François second y estoit ; ne se trouvera qu'il y ait despuis mis le pied.

Ainsy signé, Cœur de Roy.

 

Ce fait, a esté remandé ledit Poltrot, auquel a esté monstré le dit Cœur de Roy, et, après serment par chacun d'eux fait de dire vérité, a esté enquis le dit de Poltrot s'ils connais-soit le dit Cœur de Roy, qui a dit que non et qu'il ne l'avoit jamais vu auparavant cette fois.

Et enquis, si c'estoit celuy duquel il a parlé en sa première confession, a dit que ce n'est luy. Et le dit Cœur de Roy enquis, a semblablement dit qu'il n'avoit oncques veu et ne connaissoit aucunement le dit de Poltrot.

A tant ont esté renvoyés en leur prison. Ainsi signé, Cœur de Roy et Meré.

Signé, Du Tillet.

(Antog., de du Tillet, f. fr., vol. 6610, f. 8).

 

IX. — LETTRE DE CHRISTOPHE DE THOU À LA REINE.

7 mars 1562 (1563).

Madame, suyvant ce qu'il a pieu à Vostre Majesté me commander et ordonner, ce jourd'huy, sur les huict heures du matin, en présence de Monsieur le greffier du Tillet, j'ay parlé au personnage, tapissier du Roy, ,lequel fust hyer, de vostre ordonnance, amené prisonnier en la Conciergerye du Palais par les archers du prévost de l'hostel. Et iceluy confronté à l'aultre prisonnier, auquel auparavant j'avoys parlé et tuy avoys demandé s'il recongnoistroit bien celui dont il avoit parlé par sa depposition faicte par devant vous, ayant barbe rousse et chausses rouges, et nous ayant faict responce qu'il le recongnoistroit s'il le veoyait ; l'ayant veu a dict que ce n'estoit celuy dont il avoit parlé, tellement que par là ce tapissier demeure entièrement deschargé ; qui a esté cause qu'il m'a semblé, son innocence congneue, devoir ordonner qu'il fust mis au préau ; ce que par mon ordonnance le geollier a faict, entendu que par vostre commandement et ordonnance il soit eslargy à pur et à plain. Sur quoy il vous plaira me commander vostre intention et bon vouloir, afin de vous obéyr. Ayant faict veoir ce qui a esté faict et dressé par escript, je vous ay escript, quant à l'aultre, que la garde n'en vault pas beaucoup, comme l'on crye de sa longue détention. Grâces à Dieu, il se porte mieux qui ne faisoit quand il a esté amené, et n'est empiré par la prison ne se plainct du traictement. Mais si luy advenoit quelque chose, comme il pourroit advenir, je seroys en grande peine. Je me suys saulvé le mieux que j'ay peu jusques à présent. Le personnage désire fort la paix et dict qu'elle est plus que nécessaire ; et de la paix il est en espérance de se veoir en liberté, en laquelle grâce il promet de dire vérité.

Madame je. prieray nostre créateur vous donner sa grâce et en parfaicte santé très bonne, très longue et très heureuse vye.

Présentement au Palais, ce 7e jour de mars 1562.

Vostre très humble et très obéissant serviteur et subject,

Christofle de Thou.

(Autographe, f. fr., vol. 6615, f. 12).

 

X. — RÉPONSE À L'INTERROGATOIRE QU'ON DIT AVOIR

esté fait à un nommé Jean de Poltrot, soydisant seigneur de Merey sur la mort du feu duc de Guyse ; par M. de Chastillon, admiral de France et autres nommez aud. interrogatoire.

12 mars 1562 (1563)

Première défense de Coligny, plusieurs fois imprimée, d'abord en plaquette, petit in-12, 1563, puis dans le Sommaire recueil des choses mémorables...., 1564, petit in-12, p. 502, puis dans les Petits Mémoires de Condé, 1565, t. II, p. 725, puis dans l'Histoire ecclésiastique, 1580 (réimpression de 1882, t. I, p. 638), dans les Mémoires de Condé, in-4, t. IV, p. 285, dans les Mémoires-journaux de François de Lorraine, p. 518, dans l'Histoire de la maison de Coligny par du Bouchet, p. 523, et depuis. L'original, envoyé à la reine et signé Chastillon, La Rochefoucault et Th. de Bèze, est conservé dans le f. fr., vol. 6610, f. 13.

 

XI. — LETTRE DE CHRISTOPHE DE THOU À LA REINE.

15 mars 1562 (1563)

Madame, j'ay parlé présentement au prisonnier en la présence de M. le greffier du Tillet. Je ne puys apprendre autre chose de luy sinon qu'il veult parler au Roy et à vous. Je vous supplie très humblement vouloir denner ordre à ce que il soit procédé au jugement ainsi qu'il appartiendra par raison ; car, comme je vous ay escript et suys encore contrainct de vous escripre, la garde du personnage ne vault à aultre chose si non à faire crier et scandaliser le peuple, jusques à me menasser et dire de grands oultrages, et que l'on le veult garder pour le faire varrier et desdire. Et si ainsy estoyt qu'il varriast, après avoir esté ouy par vous, avoir persisté par devant nous à ce qu'il avoist dict, je vous laisse à penser ce que l'on pourra dire et la peine infiniment grande en laquelle je me veoys prest à tomber, et quel destriment pourra estre, non seulement par deçà mais hors de ce Royaulme.

Madame, je prieray nostre créateur vous donner sa grâce et, en parfaicte santé, très bonne, très longue et très heureuse vye.

A Paris, ce 15e jour de mars 1562.

Vostre très humble et très obéissant serviteur et subject.

Christofle de Thou.

(Autographe, f. fr., vol. n615, f. 14).

 

XII. — LETTRE DU PARLEMENT DE PARIS À LA REINE.

17 mars 1562 (1563)

Nostre souveraine dame, tant et si très humblement que possible nous est, à vostre bonne grâce nous recommandons.

Nostre souveraine darne, ayans ce matin entendu que ceste ville, suyvant ce qu'il a pieu à Vostre Majesté escripre aux Prévost des marchans et eschevins, a délibéré faire honneur au corps de feu nostre très honoré seigneur le duc de Guyse, que Dieu absolve, chose louable et exemplaire pour les mérites des grandz et bons serviteurs des Roys très crestiens ; mais, ayans considéré les clameurs publiques du peuple pour la dilation de la punition de celluy qui est chargé avoir meurtry le défunct, lequel il vous a pleu envoyer en la conciergerie de ce palais, nous avons advisé faire entendre à Vostre dicte Majesté que la présence dudict corps animera si fort ledict peuple contre le meurtrier que nous préveoyons, par les menaces qu'en a cydevant faictes ycelluy peuple, qu'il forcera ladicte consiergerie pour en faire ung massacre. Et vous pouvez penser, nostre souveraine dame, le péril qui sera sur les autres prisonniers, et après d'une sédition publique, apportant la ruine de ladicte ville telle ou ou plus grande que si l'ennemy la forçoit. Car peuple esmeu, pour cause tant petite soit-elle, poursuyt ordinairement sa fureur et ne le peult-on retenir. Par quoy avons mandé lesdicts Prévost des marchans et eschevins pour surseoir ledict honneur, et advisé vous envoyer ce porteur exprès en diligence, afin de vous advertir des inconvénients que nous tenons certains si ledict prisonnier n'est premièrement jugé ; la punition duquel précédente satisfera tout et rendra ledict honneur paisible. La garde de tel homme n'apportera aucun proufict. Il vous plaira, nostre souveraine dame, sur ce nous mander. voz vouloir et commandement pour y obéyr et prendre en bonne part ce que pour nostre debvoir vous escripvons.

Nostre souveraine darne, nous pryons le benoyst rédempteur qu'il vous donne en très bonne santé très longue vye.

Escript à Paris en parlement soubz le signe d'icelluy le XVIIe jour de mars 1562.

Vos très humbles et très obéyssants subjectz et serviteurs.

Les gens tenans le parlement du Roy.

Du Tillet.

(Original ; f. fr., vol. 6611, f. 41).

 

XIII. — LETTRE DE CHRISTOPHE DE THOU À LA REINE.

17 mars 1562 (1563).

Madame, je vous ay par plusieurs foys escript touchant le prisonnier estant en la Conciergerie du palays par vostre ordonnance, à ce qu'il vous pleust comander que l'on en feist la justice, mesme que l'on crye infiniment de sa longue détention, que l'on n'estime povoir ou devoir apporter aucune chose. Ce jourd'huy l'on en a fait grande plaincte en nostre compaignie par occasion de la pompe funèbre que l'on entend faire en ceste ville et porter le corps présent en l'esglise de Paris. Il a semblé que l'on debvoit surceoir la pompe du corps mort du défunct jusques à ce que la justice eust esté faicte du corps vivant de celuy qui est ès prison détenu pour le parricide par luy proditoirement et inhumainement commis. Et de faict il a esté ainsi ordonné, pour crainte de veoir advenir le plus grand trouble et scandale que oncques advint en ceste ville de Paris, dont Messieurs de la cour du Parlement vous ont bien voulu advertir et envoyer personnaige exprès par devers vous pour cest effect. Et de ma part, pour le service que je doibs à Vostre Majesté et pour le désir que j'ay que les choses se portent bien hors de tout tumulte, sédition et esmotion, je vous en ay bien voulu escripre particulièrement ; vous supplyant vouloir croyre que la cryerie sur ce prisonnier est cent mille foys plus grande que je ne le pourroys ny dire ny escripre, et que, vostre responce ouye, la conclusion et résolution est prise d'en faire bonne, brefve et prompte justice et telle que le cas le requiert.

Madame, je prieray nostre créateur vous donner' sa grâce en santé très bonne, très longue et très heureuse vye.

A Paris, au Parlement, ce 17e jour de mars 1562.

Vostre très humble et très obeissant serviteur et subject,

Christofle de Thou.

(Autographe, f fr., vol. 8615, f. 16).

 

XIV. — LETTRE DE CHRISTOPHE DE THOU À LA REINE.

18 mars 1562 (1563).

Madame, ce jourd'huy ayant assemblé Messieurs les présidents et conseillers de la grand'chambre du conseil et de la Tournelle, je leur ay faict entendre ce qu'il vous avoit pieu de m'escripre, par vostre lettre du quinzième de ce mois, touchant le prisonnier estant en la conciergerie pour le fait de la mort de feu Monsieur de Guise, et comme vostre intention estoit que l'on en feist bonne justice et telle que le cas le requéroit ; dont la compaignie a esté merveilleusement contente et satisfaite. Auparavant la réception de vostre lettre, j'estois en bien fort grande peine à ne pc ;uvoir contenter ceux qui, sans cause et sans occasion, crioient à l'encontre de moy. Sur l'heure a esté lue toute la charge qui estoit à l'encontre du prisonnier ; lequel a esté mandé, et ayant confessé le cas et que tout ce qu'il avoit dit, tant en la présence de ‘Tostre Majesté que par devant moy, estoit véritable, a esté condamné à estre tiré à quatre chevaux en la place de Grève et estre tenaillé en quatre parties de son corps et que auparavant il auroit la question ; ce qui a esté faict et exécuté. Et tout ce qu'il a dit tant à la question à la chapelle que au supplice, jusqu'au dernier soupir, a esté fidèlement mis par escript. On vous en pourroit escripre en diverses sortes, mais je vous supplie n'en vouloir croire autre chose que ce que vous en verrez par escript.

Il a esté advisé, par ce que nous n'avions lettres de vous, que nous n'irions au devint du corps de Monsieur de Guise, mais que samedi nous irons au service, qui se fera en l'esglise de Paris ; et se lèvera la Cour à neuf heures.

Madame, je prie le créateur vous donner sa grâce en très bonne, très longue, très heureuse vie.

A Paris, ce 18e mars 1562.

Vostre très fidèle et très obéissant subject,

Christofle de Thou.

(Orig., f. fr.. vol. 6610, f. 50).

 

XV. — QUATRIÈME DÉPOSITION DE POLTROT DE MERÉ.

10 mars 1562 (1563).

Trois interrogatoires. Le premier en présence du président Harlay, le second en présence de Jean Neveu, clerc au greffe criminel, le troisième en présence du premier président de Thou, et des présidents de Saint-André, Baillet, Seguier et de Harlay, de trois maîtres des requêtes et de 20 conseillers. Ces trois interrogatoires sont imprimés dans l'Histoire ecclésiastique (édit. de 1882, t. I, p. 648). Les originaux ou une expédition authentiquée par le procureur général Bourdin sont conservés dans le f. fr., vol. 660, f. 37, 68 et 69.

 

XVI. — AUTRE DÉCLARATION DUD. SEIGNEUR AMIRAL,

quant à son fait particulier, sur certains points, desquels aucuns ont voulu tirer des conjectures mal fondées.

5 mai 1563.

Seconde défense de Coligny, souvent imprimée à la suite de la première. On la trouve notamment dans les Mémoires de Condé, in-4°, t. IV, p. 339.

 

XVII. — ARRÊT DU CONSEIL PRIVÉ PAR LEQUEL L'AMIRAL

de Chastillon est déclaré innocent de-la-mort du duc de guise.

29 janvier 1566

Imprimé par du Bouchet, Histoire de la maison de Coligny, in-fol., p. 542. — L'original ou une expédition sur parchemin authentiquée par le procureur général Bourdin est conservée dans le f. fr., vol. 6610, f. 158.

 

XVIII. — NOTES POUR SERVIR A L'HISTOIRE DE FRANÇOIS DE LORRAINE, DUC DE GUISE.

Nous réunissons sous ce titre une suite de notes bibliographiques, tirées de recueils manuscrits, qui pourront être de quelque utilité aux biographies du duc de Guise. Nous ne prétendons pas épuiser le sujet, c'est-à-dire offrir un tableau complet des indications qu'il est possible de réunir sur la vie de ce grand capitaine. Mais nous espérons avoir, effleuré l'œuvre. D'autres pourront la compléter et l'utiliser pour une étude digne de l'homme dont elle racontera la vie.

Ouvrages généraux :

La collection de Lorraine, conservée au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale, occupe 984 volumes. La première série (n° 1 à 725) contient des titres extraits pour la plupart du trésor des chartes de Lorraine. La seconde série (n° 726 à 970) comprend les papiers du prince de Vaudemont, fils de Charles IV, la plupart se rapportant aux campagnes d'Italie de la guerre de succession au XVIIIe siècle. La troisième série (n° 971 à 984) se compose de chartes originales provenant du dépouillement des établissements ecclésiastiques de la Lorraine. Cette vaste collection ne contient aucun document sur l'histoire de François de, Lorraine et très peu sur les princes de sa maison. Nous signalerons seulement les vol. 22, 27 et 30, qui présentent quelques pièces sur Antoinette de Bourbon, mère de François de Guise, le cardinal Jean de Lorraine, son oncle, le cardinal Charles de Lorraine, son frère, le cardinal Charles II de Lorraine, son fils. Ces volumes sont catalogués dans le Cabinet historique, t. II, 1856 ; 2me partie, p. 175.

Il faut entrer dans le Fonds français pour trouver des documents sur le duc François de Guise.

F. fr., vol. 5798, 5799, 5800 et 5801. — Histoire de la maison de Guise par Oudin, ouvrage du XVIIe siècle. Le premier volume conduit le lecteur jusqu'en 1550, le second jusqu'en 1563, le troisième jusqu'in 1589, le quatrième' jusqu'au milieu du XVIIe siècle.

F. fr., vol. 5802 et 5803. — Histoire de la maison de Guise ou la vérité de l'histoire de France de 1505 à 1596 par Pierre-Pol Fornier, advocat au parlement ; deux très gros manuscrits de près de t000 pages chacun. Le premier traite le sujet jusqu'à la mort du duc d'Anjou en 1584, le second jusqu'à la soumission de Mayenne en 1596. A la suite vient le récit de la pompe funèbre de Claude de Lorraine, premier duc de Guise. — Ouvrage de la seconde moitié du XVIIe siècle. — Manuscrit autographe.

F. fr., vol. 22425 à 22444. — Recueil généalogique sur la maison de Lorraine et les familles qui en sont issues, Guise, Mercœur, etc. au XVe, XVIe et XVIIe siècle. — Copies et originaux.

Les vol. 22425 à 22428 contiennent des pièces sur les ducs de Lorraine.

22429, sur le duc François de Guise (voyez plus loin).

22430 à 22432, sur les successeurs de François Guise.

22433, comptes de Guillaume de Champagne (voyez plus loin).

22434, dissertation avec pièces à l'appui sur la descendance de la dynastie Carlovingienne à laquelle prétendait la maison de Guise.

22435, description de la Lorraine.

22436, cardinal Charles de Lorraine, frère de François de Guise. — Copie d'une histoire de la maison de Guise.

22437, le duc François de Guise (voyez plus loin).

22438 à 22440, maisons de Lorraine et de Vaudemont.

22441, affaires financières, fortune, inventaires de succession de la maison de Guise.

22442 à 22444, pièces intéressant la maison de Guise postérieurement à François de Guise.

F. fr., vol. 8181 et 8182. — Recueils de copies de comptes, de testaments, de contrats de mariage, d'achats ou ventes de terre, de transactions de toute sorte, de la maison de Guise depuis l'arrivée de Claude de Lorraine à la cour de France jusqu'au milieu du XVIIe siècle. — Gros manuscrits in-folio. — Copies.

F. fr., vol. 22389. — Recueil de pièces sur l'ancien hôtel de Clisson, aujourd'hui l'hôtel des Archives nationales, et sur l'hôtel de Laval, rue du Viel-Braque, qui, vers le milieu du xve siècle furent réunis et formèrent l'hôtel de Guise.

F. fr., vol. 2758. — Recueil d'arrêts et d'ordonnances rendus par Charles IX et. Henri Ill à l'occasion du procès de préséance pendant entre les ducs de Guise et de Montpensier.

F. fr., vol. 22222. — Recueil de pièces concernant les hommes illustres recueillies par Gaignières, notamment François de Lorraine, duc de Guise, ses frères et ses fils.

F. fr., vol. 23236. — Gros manuscrit de 565 feuilles qui contient une partie des Mémoires de François de Lorraine, duc de Guise, jusqu'au 27 septembre 1557. Ces mémoires, recueil de pièces conservées par le .duc de Guise, ont été publiés par M. Champollion dans la coll. Michaud et Poujoulat, d'après un autre manuscrit conservé en province, mais avec un profond désordre. Nous n'en .citerons qu'un exemple : l'éditeur ignore que, au XVIe siècle jusqu'en 1564, l'année commençait à Pâques et classe les documents suivant la date qu'ils portent, non pas suivant celle qu'ils devraient porter.

F. fr., vol. 4741, f. 138. — Age, naissance et dates concernant les enfants de François de Lorraine ; extrait d'un livre (de raison) de Madame de Nemours.

F. fr., vol. 3123, 3132, 20441, 20471 ; con. Clairembault, vol. 349 et 350. — Lettres de François de Lorraine signées François. M. Berriat Saint-Prix a publié dans les Mémoires de la Société des Antiquaires de France, t. IV, p. 133 et 485, un mémoire sur ces signatures du duc de Guise. Il y trouve la preuve de l'extrême ambition de ce prince.

Recueils de lettres.

F. fr., vol. 2982. — Mémoire du .duc de Guise envoyé au roi par le capitaine Peloux pendant le siège de Metz, 10 sept. 1552.

F. fr., vol. 3095. — Deux lettres de François de Lorraine à la connétable, l'une de Boisgency, 29 janvier (règne de François premier), l'autre de Saint-Trevier, 4 oct. 1541 (orig.).

F. fr., vol. 3114. — Pouvoir donné par le roi au duc de Guise pour le commandement de l'armée d'Italie 1555 (f. 54). — Lettre du duc de Guise au parlement de Paris en faveur de l'établissement de l'Inquisition en France, 24 octobre 1555.

F. fr., vol. 3115. — Même pouvoir que ci-dessus (f. 41). Le même en italien daté du t4 novembre 1556 (f. 93). — Pouvoir de lieutenant général après la défaite de Saint-Quentin, 10 septembre 1557 (f. 47 et 105).

F. fr., vol. 3118. — Trois lettres originales du duc de Guise à Jacques de Savoie, duc de Nemours ; deux pendant la campagne de la Sainte-Ligue (15 et 18 mars 1556 (1557) f. 30 et 31) ; une après la paix de Cateau-Cambrésis, Beauvais, 5 nov. 1558. Lettres familières ; les deux premières relatives à des dispositions militaires.

F. fr., vol. 3123. — Quarante-deux lettres du duc de Guise à Jacques d'Humières, gouverneur de Péronne, la plupart écrites pendant la campagne de 1558. Copie de l'acte de capitulation de Thionville, du 22 juin 1558 (f. 179).

F. fr., vol. 3125. — Une lettre autographe de Guise au connétable, 16 juillet (fin du règne de Henri II) (f. 7).

F. fr., vol. 3126. — Deux lettres de Guise au roi, 30 mai et 10 juin (1557), relatives à la campagne d'Italie.

F. fr., vol. 3132. — Articles du duel de Jarnac et de la Chasteigneraye, signés de Guise en qualité de témoin (f. 9).

F. fr., vol. 3136. — Trois lettres de Guise au duc de Nevers, 1557, 1558 et 1560.

F. fr., vol. 3138. — Lettre de Guise à la reine relative au siège de Marienbourg, 1er juillet 1554.

F. fr., vol. 3143. — Recueil de pièces originales sur les campagnes de 1557 et de 1558 ; copie des mémoires attribuées à Robertet ; service de la marine pendant la campagne de 1557 ; état de l'artillerie ; gages du duc de Guise et des autres capitaines ; service des munitions. — Lettre de Guise à Nemours, 6 mars 1558 (1559).

F. fr., vol. 3149. — Quatre lettres du duc de Guise au s. d'Humières, trois en 1557, une en 1558, relative à la campagne dirigée par le duc quand il eut été nommé lieutenant général (orig.).

F. fr. vol. 3151. — Recueil de lettres originales adressées au duc de Guise par le prince de Condé, le roi de Navarre, Marie de Lorraine, reine d'Écosse, etc. — Lettre de Guise au roi en 1558.

F. fr., vol. 3157. — Règne de François II. — Dix lettres de Guise au connétable, dont deux sur la conjuration d'Amboise. — Une lettre de Guise à Henri de Montmorency-Damvile. — Rapports au connétable pur les intrigues des Guises pendant ce règne.

F. fr., vol. 3158. — Correspondance du connétable pendant le règne de François II. — Une lettre de Guise au connétable, 12 novembre 1560 (orig.).

F. fr., vol. 3159. — Règne de François II et commencement du règne de Charles IX. — Une lettre de Guise à d'Humières du 7 octobre 1560.

F. fr., vol. 3176, f. 82. — Copie du testament du duc de Guise daté du 24 février 1562 (1563). (Cette pièce a été publiée par le marquis de Bouillé. — Plusieurs lettres du dut de Guise, dont l'une au duc de Wurtemberg avant le massacre de Vassy. — Interrogatoire de Poltrot de Meré.

F. fr., vol. 3179. — Trois lettres de Guise à Madame la connétable écrites après la bataille de Dreux et donnant des nouvelles des préparatifs du siège d'Orléans.

F. fr., vol. 3187. — Deux lettres de Guise à d'Humières, dont une 5 janvier 1562 (1563) écrite pendant les préparatifs du siège d'Orléans.

F. fr., vol. 3194. — Correspondance de Montmorency. — Une lettre de Guise au connétable, 7 février 1562 (1563), relative au siège d'Orléans.

F. fr., vol. 3197. — Règne de Charles IX. — Une lettre de Guise au connétable, Doullens, 8 décembre 1561.

F. fr., vol. 3219. — Correspondance d'Artus de Cossé Gonnor, frère du maréchal de Brissac, chargé de la superintendance des finances. —Trois lettres de Guise à Gonnor pendant les approches du siège d'Orléans et pendant le siège, janvier et février 1563 (orig.).

F. fr., vol. 3223. — Correspondance de René de Bastarnay, comte du Bouchaige. — Lettres du duc de Guise relatives au don de deux terres en Dauphiné concédées par le roi au s. du Bouchaige.

F. fr., vol. 3225. -- Une lettre de Guise à Nemours, camp près Amiens, 15 octobre 1558.

F. fr., vol. 3410. — Une lettre de Guise au-duc François de Montmorency, gouverneur de Paris, 15 janvier 1561 (1562).

F. fr., vol. 3919. Une lettre de Guise au roi relative à la campagne d'Italie, 1er août 1557.

F. fr., vol. 3951, f. 48. — Pamphlet contre le duc de Guise en 1560.

F. fr., vol. 4047. — Convoi funèbre du duc de Guise, 19 mars 1592 (1563).

F. fr., vol. 4129. — Ambassade du s. de la Vigne à Constantinople en 1557 et 1558. — Trois lettres de Guise à La Vigne : l'une en 1557 pendant la campagne d'Italie ; l'autre en 1558, au début de la négociation de Cateau Cambrésis ; l'autre le 8 avril 1559 après la signature du traité. — Récit, par le duc de Guise, des opérations de son armée autour de Civitella au royaume de Naples, 23 mai 1557.

F. fr., vol. 4638. — Correspondance de Guillaume de Saulx de Villefrancon, lieutenant de roi en Bourgogne en l'absence de Tavannes. — Une lettre de Guise à Villefrançon, 17 décembre 1558.

F. fr., vol. 4639. — Correspondance de Claude de Lorraine duc d'Aumale. — Une lettre de Guise au duc d'Aumale, 29 août 1557, relative à la campagne d'Italie.

F. fr.,vol. 4640. — Correspondance de Tavannes. — Quinze lettres du duc de Guise à Tavannes de 1557 à 1561. — Minute d'une lettre de Tavannes Guise.

F. fr., vol. 5676. — Recueil de pièces sur la campagne de la Sainte-Ligue en Italie en 1557. — Lettres du duc de Guise aux ambassadeurs de France à Rome ou aux ministres du roi à la cour, principalement pendant cette campagne.

F. fr., vol. 5780 et 5781. — Recueil de pièces relatives à la défense de Metz en 1552.

F. fr., vol. 6610. — Recueil de pièces originales sur l'assassinat du duc de Guise par Poltrot de Meré ; la plupart sont accompagnées d'une copie en écriture moderne.

F. fr., vol. 6622. — Recueil de lettres autographes de princes et princesses écrites pendant les règnes de François Ier, Henri II et François II. — Lettre autographe du duc François de Guise au roi, racontant la blessure qu'il vient de recevoir au siège de Boulogne.

F. fr., vol. 6626. — Règnes de François II et de Charles IX jusqu'à la fin de 1563 ; concile de Trente. — Correspondances intéressant le duc de Guise.

F. fr., vol. 6632. — Règne de Henri II, 1558. — Quelques lettres du duc de Guise.

F. fr., vol. 6637. — Règne de François premier ; Correspondance de Montmorency. — Deux lettres de François de Guise.

F. fr., vol. 10395. — Campagne de la Sainte-Ligue en Italie, en 1557, c6mmandée par le duc de Guise. — Pièces de comptabilité ; montres des compagnies, etc.

F. fr., vol. 15871, 72, 73, 74, 75, 76 et 77. — Ces recueils ont été formés par les Bénédictins et font partie de la collection de documents rassemblés par les pères de cet ordre pour écrire l'histoire de la Guyenne. Chacun d'eux contient deux à trois cent pièces, la plupart originales ou minutes, dont beaucoup ont été publiées dans le cours de ces dernières années. On y trouve un grand nombre de lettres et de minutes de lettres du duc de Guise aux officiers du roi dans la haute et basse Guyenne, Saintonge, Angoumois, Provence, Languedoc, Bretagne et Poitou.

Le vol. 15871 contient des documents de 1560 et de 1559.

Le vol. 15872 contient des documents de 1559. Le vol. 15873 contient des documents de 1560 et des mélanges postérieurs.

Le vol. 15874 contient des documents de 1561. Le vol. 15875 contient des documents depuis le 11r juin 1561.

Le vol. 15876 contient des documents du 1er mai au 1er septembre 1562.

Le vol. 15877 contient des documents du sr juin au 31 décembre 1562.

F. fr., vol. 17286, — Requête des États de France opprimés par la tyrannie de Guise, pamphlet contre le duc de Guise, qui fut imprimé sous François II. — Autre copie Ve de Colbert, vol. 28, f. 32.

F. fr., vol. 17305. — Récit de la mort du duc de Guise sous les murs d'Orléans.

F. fr., vol. 17870. — Mémoire sur les affaires d'Italie envoyé au roi par le duc de Guise et apporté à la cour par le s. de Vineulx pendant la campagne de la Sainte-Ligue, camp de Saint-Benedict, 3 juin 1557.

F. fr., vol. 20153. — Siège d'Orléans par le duc de Guise en 1563.

F. fr., vol. 20441. — Correspondance du connétable et de Lansac relative aux affaires d'Italie au commencement du règne de Henri II. — Une lettre du duc de Guise.

F. fr., vol. 20449. — Administration du Dauphiné au commencement du règne de Henri II. —Correspondance et lettres du duc de Guise.

F. fr., vol. 20450. — Règne de Henri II ; affaires d'Italie, de 1554 à 1556. — Deux lettres du duc de Guise.

F. fr., vol. 20454. — Expédition d'Italie en 1557. — Vingt lettres ou environ, la plupart en minutes, du duc de Guise au roi et à divers officiers, surtout au connétable et à un commissaire des guerres, nommé Binet, pendant la campagne de la Sainte-Ligue. — Notes diverses sur cette campagne. —Instruction du duc de Guise au maréchal Strozzi. — Une lettre de d'Andelot au duc de Guise, 1557.

F. fr., vol. 20458. — Deux lettres du duc de Guise. — Une lettre de François II à Guise racontant la mission en Écosse de Jean de Monluc, évêque de Valence.

F. fr., vol. 2045g. — Correspondance de Claude Gouffier de Boissy, grand écuyer de France sous Charles IX. — Quatre lettres de Guise. — Pièces sur la défense de Metz en 1552. — Lettres de Gonnor, de d'Humières et de Montmorency à Guise.

F. fr., vol. 20461. — Recueil de pièces, la plupart en copies du temps sur la mort du duc de Guise et sur la complicité de Coligny. — Protestation de Coligny. — Procès-verbal de la réconciliation de Moulins. — Procès de Poltrot de Meré. — Supplique de la duchesse de Guise. — Déclaration de Condé du 15 mai 1563. — Lettres du duc de Guise (copies du temps).

F. fr., vol. 20462, f. 211. — Minute d'une lettre du duc de Guise à Blaise de Monluc. (Monluc dit dans ses Commentaires, t. II, p. 258, que le duc de Guise écrivait de sa main les minutes de ses lettres. C'est ici le lieu de le rappeler).

F. fr., vol. 20465. Règne de Henri II. — Correspondance et lettres du duc de Guise.

F. fr., vol. 20468. — Correspondance du duc François de Guise, de son père et de plusieurs membres de sa famille, principalement sous François premier.

F. fr., vol. 20469. — Lettres adressées au duc de Guise alors qu'il n'était que duc d'Aumale, relativement à l'administration du Dauphiné en 1548 et 1549.

F. fr., vol. 20470. — Règne de Henri II, de 1552 à 1555. — Correspondance et lettres du duc de Guise.

F. fr., vol, 20471. — Recueil de la correspondance de Guise en 1557 et 1558. — Cinq lettres de Guise. — Plusieurs lettres adressées à ce prince. — Récit de la prise de Thionville (f. 141).

F. fr., vol. 20483. — Mélanges. — Lettres du duc de Guise et de sa mère Antoinette de Bourbon.

F. fr., vol. 20510. — Correspondance du duc d'Estampes depuis le milieu du règne de François premier jusqu'à la fin du règne de Charles IX. — Une lettre de Guise (f. 86) (règne de François II).

F. fr., vol. 20511. — Lettres adressées au duc d'Aumale, depuis duc de Guise, relatives à l'administration du Dauphiné, à la répression de Bordeaux et autres évènements du commencement du. règne de Henri II.

F. fr., vol. 20513. — Correspondance et lettres du duc de Guise pendant la guerre de 1557 en Italie ou la guerre du nord de la France en 1558.

F. fr., vol. 20514, 20515, 20516, 20517. —Administration du Dauphiné dans les premières années du règne de Henri II. — Correspondance de François de Lorraine, duc de Guise, et de sa mère, Antoinette de Bourbon.

F. fr., vol. 20519. — Défense de Metz en 1552. — Correspondance et lettres du duc de Guise.

F. fr., vol. 20520, 20522, 20526, 20529. —Campagne de la Sainte-Ligue en Italie, en 1557. — Correspondance du duc de Guise.

F. fr., vol. 20530. — Administration du Dauphiné sous Henri II. — Guerre d'Italie, etc. — Correspondance de François de Lorraine.

F. fr., vol. 20533, 20534. — Administration du Dauphiné au commencement du règne de Henri II. — Correspondance du duc de Guise.

F. fr., vol : 20535. — Correspondance du duc de Guise, 1557 et 1558.

F. fr., vol. 20536. — Défense de Metz ; campagne de 1557. — Correspondance du duc de Guise.

F. fr., vol. 20537. — Règne de Henri II. — Correspondance du duc de Guise.

F. fr., vol. 20538, 20541, 20542, 20543. — Dauphiné au commencement du règne de Henri II. — Correspondance du duc de Guise.

F. fr., vol. 20544. — Correspondance du duc de Guise, 1553.

F. fr., vol. 20545. — Règne de Henri II, 1554. Correspondance du duc de Guise.

F. fr., vol. 20548, 20549, 20550, 20551, 20552, 20553, 20554, 20555. — Administration du Dauphiné de 1547 à 1553. — Correspondance de François de Lorraine.

F. fr., vol. 20577. — Correspondance du duc de Guise pendant le règne de Henri II. — Dauphiné. — Insurrection de Bordeaux. — Défense de Metz. — Campagne de la Sainte-Ligue. — Lieutenance générale. — Lettres du duc de Guise ou à lui adressées par Paul IV, Henri II, le cardinal de Ferrare, Marie d'Écosse, le cardinal Louis de Guise, Diane de Poitiers, Coligny, Lansac, de Selve, Raince, etc. (Copies de la main du secrétaire de Gaignières rangées en ordre).

F. fr., vol.-2064o. — Règne de Henri II (1548-1549). — Quelques lettres du duc de Guise.

F. fr., vol. 20644. — Règne de Henri II (1556). — Correspondance et lettres du duc de Guise.

F. fr., vol. 20645. — Règne de Henri II (1557). — Correspondance et lettres du duc de Guise.

F. fr., vol. 20646. — Règne de Henri II (1558). — Correspondance et lettres du duc de Guise.

F. fr., vol. 20647. — Règne de Henri II (1557). — Correspondance et lettres du duc de Guise.

F. fr., vol. 20648. — Correspondance et lettres de Boisy sous Henri II. — Lettres du duc de Guise.

F. fr., vol. 22429. — États de la maison du duc de Guise. — Recueil de pièces sur ses démêlés avec Coligny, sur sa mort, sur la plainte de la duchesse au parlement.

F. fr., vol. 22433. — Comptes de Guillaume de Champagne, trésorier de Guise en 1562 et 63 (orig.).

F. fr., vol. 22437. — Recueils de mandements, quittances, etc. du duc de Guise, la plupart originaux sur parchemin. — États de la maison de ce prince (f. 42 à 91).

F. fr., vol. 23191. — Règne de Henri II (1557-1558). — Correspondance et lettres du duc de Guise.

F. fr., vol. 23192. — Règne de Henri II (1558). — Correspondance et lettres du duc de Guise.

F. fr., nouv. acquis., vol. 1233. — Recueil de copies de lettres par M. Bertrand. — Règnes de François Ier et de Henri II. — Les originaux sont conservés à la Bibliothèque de Saint-Pétersbourg. — Quelques lettres du duc de Guise.

F. fr., nouv. acquis., vol. 1234. — Suite du même recueil. — Règne de François II. — Quelques lettres du duc de Guise.

F. fr., nouv. acquis., vol. 6011. — Suite du même recueil. — Copies de la Bibl. nationale. — Lettres du duc de Guise.

Coll. Dupuy, vol. 44. — Une lettre du duc de Guise.

Coll. Dupuy, vol. 86. — Pièces sur la campagne de la Sainte Ligue en Italie (1557). — Don au duc de Guise d'une maison à Calais. — Copie de pamphlets contre le duc de Guise. — La plupart de ces pièces se retrouvent dans le vol. 2831 et 3951 du fonds français.

Coll. Dupuy, vol. 324. — Récit des obsèques du duc de Guise, copie prise sur le cérémonial de la Cour des Comptes.

Ve de Colbert, vol. 23. — Lettres du duc de Guise à d'Humières (1553-1558) (f. 102 à 160) (copies du XVIIe siècle).

Ve de Colbert, vol. 24. — Quatre lettres du duc de Guise à Gonnor écrites à la fin de 1562 et au commencement de 1563 au sujet des munitions et de la solde de l'armée royale sous les murs d'Orléans.

Ve de Colbert, vol. 27. — Correspondances originales touchant les préludes de la guerre civile en Guyenne, Périgord, Saintonge, Poitou, Provence, Bretagne, depuis le 1er octobre 1560 jusqu'au 1er avril 156 — Lettres du duc de Guise aux officiers du roi.

Ve de Colbert, vol. 28. — Règne de François II. — Pamphlets contre le duc de Guise. — Correspondance et lettres du duc de Guise (orig.).

Ve de Colbert, vol. 84. — Onze lettres du duc de Guise à Gonnor relatives aux besoins de l'armée royale, fin 1562 et commencement de 1563 (copies du XVIIe siècle. Les originaux sont en partie dans le vol. 24 de la même collection).

Ve de Colbert, vol. 391. — Lettres originales du duc de Guise (1554 à 1561) à Bernardin Bochetel, évêque de Rennes, ambassadeur du roi auprès de l'empereur d'Allemagne, touchant principalement les préludes du concile de Trente.

Coll. Moreau, vol. 833. — Lettres du duc de Guise au parlement de Dijon et autres pièces.

Coll. Clairembault, vol. 345. — Correspondance et lettres du duc de Guise du 4 octobre 1552 au or juillet 1553 (orig.).

Coll. Clairembault, vol. 346. — Défense de Metz par le duc de Guise, 1552 (orig. et copies).

Coll. Clairembault, vol. 347. — Correspondance du duc de Guise du 1er juillet 1553 au 17 décembre 1554 (orig. et copies).

Coll. Clairembault, vol. 348. — Correspondance du duc de Guise du 17 décembre 1554 jusqu'à la fin de 1556 (orig. et copies).

Coll. Clairembault, vol. 349. — Correspondance et lettres du duc de Guise en t556 et 1557 (orig. et copies).

Coll. Clairembault, vol. 35o. — Correspondance et lettres du duc de Guise pendant les six premiers mois de 1557.

Coll. Clairembault, vol. 351. — Correspondance et lettres du duc de Guise pendant les six derniers mois de 1557 et les quatre premiers de 1558 (orig. et copies).

Coll. Clairembault, vol. 352. — Correspondance et lettres du duc de Guise de mai à décembre 1558 (orig. et copies).

Coll. Clairembault, vol. 353. — Quelques lettres du duc de Guise écrites en 1558, 1559 et 1560.

Coll. Clairembault, vol. t 1113. — Recueil de l'ordre du Saint Esprit, t. III. — Lettres du duc de Guise en 1553.

Arch. nat., K. 1492. — Correspondance du duc de Guise avec Philippe II ou son ambassadeur en France, Perrenot de Chantonay, du tee août t558 au 1 er janvier 1560 (Orig.).

Arch. nat., K. 1493. — Règne de François II. — Même composition du carton.

Arch. nat., K. t494. — Année 1561. — Même composition du carton.

Arch. nat., K. 1495. — Année 1561. — Même composition du carton.

Arch. nat., K. 1496. — Années 1560, 1561 et surtout 1562. — Même composition du carton.

Arch. nat., K. 1497. — Année 1562. — Même composition du carton.

Arch. nat., K. 1498. — Année 1562, du 1er juin au 31 décembre. — Même composition du carton.

Arch. nat., K. 1499. — Année 1563, premier semestre. — Même composition du carton.

Arch. nat., K. 1500. — Année 1562 et 1563. — Même composition du carton.