LES ORIGINES POLITIQUES DES GUERRES DE RELIGION

LIVRE TROISIÈME. — L'ENTREPRISE DE TOSCANE

CHAPITRE PREMIER. — LA PROTECTION DE SIENNE.

 

 

La capitulation, qu'avaient signée, au mois d'avril 1552, le pape Jules III et le cardinal de Tournon, s'appliquait seulement au champ de la guerre de Parme, c'est-à-dire aux Etats de l'Eglise, au duché d'Octave Farnèse et au comté de La Mirandole. Sur les autres points de contact, en Italie, les forces de Charles-Quint et de Henri II, débridées naguère par le pontife qui maintenant se retirait, continuèrent de s'affronter et de se battre.

Mais cette capitulation mit d'un coup comme en suspens tout l'effort belliqueux que les Français avaient porté dans une partie de l'Italie centrale : en arrêtant si brusquement cet effort, sans lui donner d'issue, on risquait de le faire dévier vers un but voisin. Les troupes de fuorusciti et les agents royaux, qui se trouvaient en Emilie et ne pouvaient rejoindre l'armée de Brissac en Piémont, dont les séparait toute l'étendue des territoires impériaux, cherchèrent un domaine prochain pour leur activité. Comme les avantages qu'avaient tirés les Farnèse de la protection du Roi apparaissaient alors en relief, il ne manquait point de seigneuries ou de princes enclins à solliciter le même secours et les mêmes profits.

 

Le 15 juillet 1552, les habitants de Chioggia, petite ville de Vénétie, sise à l'embouchure de la Brenta, virent se réunir en leurs murs une diète fort belle à regarder. C'était une assemblée des chefs du parti français en Italie : le cardinal Hippolyte d'Este, parti la veille de Ferrare en compagnie d'un Siennois nommé Giovan Maria Benedetti[1], le cardinal de Tournon, qui arrivait de Padoue, Paule de Termes, venu de Ferrare où il avait passé une semaine[2], Odet de Selve, ambassadeur du Roi à Venise, le comte de La Mirandole, le prince de Salerne, et puis des capitaines et des fuorusciti, Cornelio Bentivoglio, Jérôme de Pise, Mario Bandini, d'autres[3].

Cette diète, dont le projet avait été avancé par les cardinaux de Ferrare et de Tournon, s'assemblait ainsi en pays neutre. Les jours précédents, Hippolyte d'Este avait réuni chez lui, à Ferrare, quelques capitaines et hommes d'importance, comme M. de Termes, Jehan de Turin, Chiaramonte. Mais Hercule II, dont le fils aîné, Alphonse, venait de s'enfuir en France, tout ému de périls imaginaires, craignant surtout que l'Empereur, mal disposé par la nouvelle de cette fugue, ne lui fit un autre grief des complots qui se préparaient sur le territoire de Ferrare, pria son frère, le cardinal, de porter ailleurs le siège du colloque. Les Français avaient alors décidé de se réunir en Vénétie : Thiene, petite ville au nord de Vicence, fut d'abord choisie, puis on préféra Chioggia[4].

La diète de Chioggia dura quatre jours, du 4 au 18 juillet. On y discuta avec feu sur la direction qu'il convenait de donner aux forces 'laissées libres : tandis que Henri II conduisait une glorieuse chevauchée en Lorraine et que Brissac refoulait du Piémont les troupes impériales, vers quel but s'orienteraient les énergies françaises, disponibles au centre de la Péninsule ? Trois partis s'offraient. Le premier que soutint, ce semble, M. de Termes, consistait à ramener les troupes vers la Lombardie, pour mettre Ferrante Gonzague entre deux ennemis[5]. Mais on ne pouvait s'arrêter à ce projet, dont l'exécution eût attiré de nouveau les hostilités dans le duché de Parme et soulevé assurément l'indignation de Jules III. Aussi bien les capitaines italiens, mus par l'audace, les intérêts et les haines, ne trouvaient point là leur compte. Restaient deux partis, de suites plus aventureuses et lointaines, et pour cela plus séduisants au regard des aventuriers et des fuorusciti, à savoir la conquête de Naples et l'intervention armée dans les affaires de Sienne. On s'était réuni surtout pour discuter de la conquête de Naples. Cette entreprise traditionnelle, grevée déjà de tant d'échecs, gardait encore tout l'attrait d'autrefois, et justement des circonstances bien favorables nourrissaient d'espoir les avocats passionnés de l'assemblée de Chioggia. Au cours des années 1550 et 1551, les fuorusciti napolitains avaient renouvelé à la cour et au Conseil de Henri II les essais pour obtenir l'envoi d'une expédition dans l'Italie méridionale. La révolte latente qu'on savait qui grondait toujours à Naples contre le gouvernement espagnol, servait d'occasion et d'amorce à ces propositions[6]. Dans les premiers mois de 1552, la négociation devient plus serrée. Une nouvelle recrue des fuorusciti, le prince de Salerne qu'Hippolyte d'Este a détaché de la fidélité espagnole, se rend à Venise et, appuyé par l'ambassadeur Odet de Selve, sollicite la République de former une ligue avec Henri II pour conquérir Naples[7]. Au mois de mai, Salerne vient en France, trouve la Reine alors régente à Châlons et l'entretient des garanties exigées par les Vénitiens, puis il rejoint le Roi dans la vallée de la Meuse : celui-ci le traite avec grande faveur, lui donne le collier de Saint-Michel et le renvoie à Venise chargé de tenter un suprême effort pour entraîner la République[8]. En Italie, les frontières du royaume semblaient déjà menacées[9]. De plus, Henri II avait fait savoir à Soliman que les galères royales se joindraient à la flotte turque dans les eaux de Naples, tandis que dix-huit mille hommes de pied et deux mille chevaux attaqueraient le royaume par le Nord[10].

Mais l'entreprise de Naples, dans le plan du Roi, dépendait de l'adhésion des Vénitiens. Lorsque s'ouvrit la diète de Chioggia, on savait que cette adhésion ne serait point donnée. Pourtant, le prince de Salerne ne laissa pas de vanter les occasions incomparables qui s'offraient d'atteindre la proie de l'Italie méridionale, si longtemps convoitée en vain. Le cardinal de Ferrare, désireux d'éloigner la guerre (les Etats de son frère, prôna lui aussi la conquête de Naples. Mais l'ardente éloquence des fuorusciti napolitains ne put forcer les sentiments de l'assemblée. Les fuorusciti florentins, les Siennois, surtout le cardinal de Tournon et M. de Termes[11] dressèrent à l'encontre de ce projet des objections nombreuses et fortes : la nécessité de ne pas disséminer trop les troupes françaises, la divulgation de l'entreprise de Naples qui ôtait toute chance de surprise, l'incertitude des moyens de jonction des flottes royale et turque, l'impossibilité de réunir assez de cavalerie et d'artillerie. Au reste, il parut difficile d'amener, par voie de terre, une armée jusqu'aux frontières de Naples, sans violer les capitulations touchant Parme et La Mirandole. Enfin, le 18 juillet, on dépêcha au Roi le capitaine Cornelio Bentivoglio, pour faire entendre à Sa Majesté que les affaires d'Italie demourans comme elles sont, l'on ne veoit apparance, puisque les Vénitiens ne veullent estre de la partie, qu'Elle doibve tanter la conqueste et invasion du royaulme de Naples[12]. Seulement, on résolut que le prince de Salerne gagnerait Marseille, s'y embarquerait avec quatre mille Gascons et irait rejoindre la flotte turque afin de tenter quelque coup sur les côtes de Campanie[13].

Les dupes de cette volte-face furent précisément les Turcs. Suivant le rendez-vous assigné par le Roi, les galères de Dragut et de Rustan Pacha franchirent le détroit de Messine, portèrent le massacre et l'incendie sur le littoral de la Calabre et arrivèrent le 15 juin dans le golfe de Naples. Ancrée à Pile de Procida, la flotte turque attendit vainement jusqu'au 22 juillet la venue des galères françaises[14].

Le parti qui triompha dans la diète de Chioggia fut celui de l'intervention à Sienne. Un aventurier siennois, Giovan Maria Benedetti, qu'on appelait Giranzondo en souvenir de sa vie errante, représenta sous des couleurs brillantes les avantages d'une telle entreprise. Ce projet rallia tous les avis et tous les sentiments : ceux des grands cardinaux, Tournon et Ferrare, heureux d'appliquer à Sienne la politique de protection, ceux des Napolitains, à qui l'on donna espoir que la Toscane servirait d'échelle ou de base navale pour la conquête du royaume ; enfin ce feu qu'on allait allumer à Sienne, dans le centre de l'Italie, aux portes de Florence, éveillait les pires désirs de vengeance de la tourbe des fuorusciti toscans[15]. Ceux-ci sont les vrais vainqueurs de la délibération de Chioggia, de cette diète remarquable tant par le nombre et la qualité des personnages que par l'inflexion nouvelle et singulièrement grave donnée à la politique française.

Le 18 juillet, cardinaux, ambassadeurs et capitaines se séparèrent. Les cardinaux de Ferrare et de Tournon retournèrent l'un à Ferrare, l'autre à Padoue ; M. de Termes et les capitaines s'en allèrent passer quelques jours à Venise pour s'y amuser un peu[16].

 

Huit jours après la diète de Chioggia, le 26 juillet 1552, les Siennois chassaient les Espagnols de leur cité, au cri de : Francia ! Francia ![17]

La révolte de Sienne avait été ménagée par d'habiles et anciennes négociations. Devenues plus actives, lorsque la crise de 1551 avait contraint les cardinaux français de se réfugier à Ferrare et en Vénétie, ces négociations avaient pris un tour précis et décisif. Des bannis de Sienne circonvinrent le cardinal de Tournon, retiré à Venise, et le cardinal Farnèse, réfugié d'abord à Castel-Durante, puis à Florence. Odet de Selve, M. de Termes et le cardinal de Ferrare furent informés de ces pratiques : le dernier montra tout de suite peu d'inclination à les agréer. Peut-être Hippolyte d'Este, lié d'amitié au duc de Florence, craignit-il de lui déplaire ; il éprouvait aussi de la répugnance à provoquer une guerre trop proche encore des Etats de son frère[18]. En tout cas, les intrigues parurent assez vives, en juin 1551, pour que le bruit se répandit de l'entrée à Sienne du cardinal Farnèse avec des troupes françaises[19].

Au printemps de 1552, on en était à discuter sur le prix de la révolte. Dans les premiers jours de mars, le Siennois Giovanni Placidi, secrétaire du cardinal Crispo, vint faire au cardinal de Ferrare les propositions des conjurés[20]. Un peu plus tard, à la fin de mai, le médecin siennois Giulio Vieri soumit aux cardinaux français, réunis alors en Emilie, une sorte de marché par lequel ses compatriotes s'engageaient, contre vingt mille écus, à chasser les Espagnols[21]. Le cardinal de Tournon jugea Vieri digne de beaucoup d'intérêt et le prit pour médecin de sa maison[22]. Aussi bien, Tournon fut l'artisan premier de la révolution de Sienne, aidé en cette œuvre politique par Il Giramondo, Giovan Maria Benedetti[23].

Née de l'art des grands cardinaux, cette entreprise, en ses débuts porta la marque de leur génie prudent et pacifique : une honorable et excellente occasion pour le roi de France d'implanter son influence dans le centre de l'Italie, en procurant la libération de Sienne, voilà la définition et le but que proposèrent les cardinaux à cette intervention[24]. Il s'agissait purement de protection. L'ambassadeur extraordinaire Lanssac, qui revenait de Rome, fit son entrée à Sienne, le 30 juillet, comme par hasard, et y prit aussitôt charge et figure de représentant du Roi[25]. C'était, nous l'avons dit, un diplomate fort aimable, réputé, au surplus, frère naturel de Henri II : il plut aux Siennois et leur donna des assurances dont ils avaient bien besoin. Si grande, en effet, que partit sa joie officielle, la République était troublée d'inquiétudes, touchant l'attitude qu'allaient prendre le duc de Florence et le pape. Et puis, les Siennois manquaient d'argent. Lanssac leur en fournit assez pour parer aux premiers besoins. Ensuite, il fit le geste qui gagne le populaire et céda aux habitants, par acte solennel, la citadelle qui avait été le sujet de leur révolte[26]. Et affin que les habitants de Siene n'eussent opinion que le Roy les ayant delivrés d'ung joug, leur getast un autre licol à la teste et feist leur condition pire que devant, les princes et seigneurs partisans du Roy et commis pour les affaires de Sa Majesté furent les premiers qui mirent le marteau en la main pour faire démolition et ruine de la citadelle[27].

Les Siennois se laissèrent toucher par cette montre de générosité : le 4 août, ils décidèrent d'adresser des lettres de gratitude à Henri II et à ses deux principaux représentants en Italie, le cardinal de Tournon et le cardinal de Ferrare[28]. Votre Majesté, écrivirent-ils au Roi, poussée non par nos mérites, mais seulement par sa vertu infinie et par sa courtoisie, avec ses propres forces et ses soldats, nous a rendu notre ancienne liberté ; par quoi elle a fait éclater aux yeux du monde le titre qu'elle porte justement de Très Chrétien, se laissant conduire par sa seule bonté à secourir les peuples et à délivrer de la servitude les provinces et les cités[29]. Jaloux peut-être d'obtenir, lui aussi, une part de remerciements, le cardinal Farnèse dépêcha, le 6 août, de Valentino, son familier Bernardo Cappello pour féliciter Sienne de sa liberté nouvelle[30].

M. de Lanssac ne s'était arrêté à Sienne qu'en passade : Paule de Termes, lieutenant du Roi au fait de guerre dans l'Italie centrale, devait occuper régulièrement le poste militaire que les événements avaient créé. Termes partit de Ferrare, le 3 août 1552, en compagnie du duc de Somma[31] ; le 7 août, il traversait Narni et prenait la route de Castro et Pitigliano[32] ; à Viterbe, le 9, il rencontra l'évêque Claudio Tolomei, que les Siennois avaient envoyé pour le saluer[33] ; enfin, le 11, au soir, il entrait à Sienne[34]. Il y prit aussitôt le commandement des compagnies qui occupaient et gardaient la ville ; lui-même avait amené de nouvelles troupes[35]. Lanssac partit bientôt après et s'achemina vers la France, par Florence, Bologne, Ferrare et la Vénétie[36].

La Cour était à Soissons, le 10 août 1552, lorsqu'arriva le maître des postes d'Italie, Il Zoppo, qui annonça la révolte de Sienne et le succès de l'ingérence française. Ce fut occasion de grande joie[37]. Le 20 août, à Villers-Cotterêts, l'abbé de Manne apporta une lettre de Lanssac qui informait le Roi de la prise de la citadelle sur les Espagnols. A l'enthousiasme qui se manifesta parmi les courtisans, seul, le connétable opposa de la résistance et fit mauvaise mine[38]. Peu après, on reçut les dépêches des cardinaux, auteurs de cette entreprise, qui en vantaient, comme il était naturel, l'honneur et la réputation[39].

Les Siennois étaient grevés d'une fâcheuse renommée. L'histoire les montrait hommes de passions, aux désirs impérieux et changeants, d'inclinations haineuses, mobiles et désordonnées. Aussi, pour commencer, Henri II leur adressa-t-il une ferme exhortation : Afin que votre liberté dure à jamais, ce que nous souhaitons, il faut que vous laissiez toutes les haines particulières, les passions et les injures, qui ont eu cours parmi vous, et par quoi vous tombâtes dans le malheur et la nécessité, d'où nous vous avons retirés. Nous vous exhortons et vous prions de vivre désormais en commun avec douceur, amitié et amour[40].

Le 16 août 1552, dans l'assemblée générale du peuple de Sienne, les citoyens décidèrent, par 344 voix contre 66, d'envoyer en France quatre ambassadeurs, — un par mont[41]. Dans une seconde assemblée, le 13 août, furent élus comme ambassadeurs Eneas Piccolomini, l'évêque Claudio Tolomei, Giulio Vieri, familier du cardinal de Tournon, et Niccolo Borghesi. Les premiers frais du voyage furent avancés par une souscription publique qui produisit 3.720 écus[42].

Deux des personnages désignés, Tolomei et Borghesi, qui se trouvaient à Sienne, en partirent le 28 septembre[43]. Le lendemain, ils s'arrêtèrent à Florence, et couchèrent, le 30, à Scarperia[44], puis ils passèrent par Bologne, le 3 octobre, et arrivèrent, le 4, à Ferrare, où ils rencontrèrent Giulio Vieri, qui se joignit à eux[45]. Par Vérone, Brescia, le lac d'Iseo, ils gagnèrent la Suisse[46]. Le 4 novembre, les ambassadeurs entrèrent à Lyon[47]. Le 9, ils firent visite au cardinal de Tournon malade, et le 12, ils partirent pour atteindre le Roi à l'armée de Picardie, où les avait précédés Eneas Piccolomini[48].

Le 25 novembre, les ambassadeurs arrivèrent à Paris ; ils prièrent Lanssac et Pier-Antonio Pecci, leur compatriote et familier du cardinal Farnèse, de leur obtenir une audience du Roi[49]. Celui-ci les reçut avec une extrême bienveillance et écouta complaisamment la belle et copieuse harangue que lui adressa l'évêque Claudio Tolomei[50]. Dans une seconde entrevue, qui eut lieu le 18 décembre, à Compiègne, Henri II prit la peine de répondre lui-même en langue toscane[51]. Seul des envoyés siennois, Tolomei, cédant aux instances du cardinal Farnèse qu'il devait suivre quelques mois après en Avignon, prit demeure à la Cour[52].

En réponse à cette ambassade solennelle, le Roi adressa, le 23 décembre 1552, au Reggimento et au peuple de Sienne une lettre d'ardente affection. Soyez seurs et certains, très chers et grans amys, que pour nous estre libérallement constitué vostre protecteur, déffenseur et bienfaiteur, comme nous sommes, nous ne vous habandonnerons en quelque sorte que ce soit, mais tousjours vous aurons en toute telle recoinmandacion que requiert la parfaicte amytié que nous portons à vostre Républicque, laquelle, par la bonne conduicte de voz prudence et unyon, joingtes avec nostre protection, demourera, comme nous espérons, en son entier, sans ce que par les desseings et entreprinses de l'ennemy commung (avec son ambition et tirannye), elle puisse plus estre troublée ne subvertie[53].

Sous cette bonne garde royale, la cité de Sienne put s'abandonner à l'allégresse, oublier les menaces de guerre, ne songer qu'aux fêtes, à la chasse et aux plaisirs[54].

 

Presque à l'égal du roi de France, les Siennois regardèrent le pape comme leur protecteur : rebelles, ils avaient besoin de son approbation et de son aide morale.

Jules III inclinait naturellement vers eux, puisque sa mère était Siennoise. Au mois de juin 1550, Giovanni Palmieri, ambassadeur extraordinaire de la République, avait ému jusqu'aux larmes le nouveau pape, en évoquant la mémoire de Cristofara Saracini, dans une oraison solennelle[55]. Le pontife n'avait-il pas vécu lui-même une partie de son enfance à Sienne, où il avait été instruit[56] ? Naguère, arguant de ces souvenirs, les représentants de la République avaient imploré, contre les rigueurs de l'Espagnol Diego de Mendoza, la sollicitude du Saint-Siège[57].

A peine assurés du succès de leur révolte, le 28 juillet 1552, les Siennois dépêchèrent au pape un ambassadeur, Ambrogio Nuti[58]. Le même jour, ils sollicitèrent l'intervention de leur compatriote, le cardinal Mignanelli[59]. Jules III fit savoir qu'il enverrait un légat à la République.

Les intrigues des candidats à cette légation furent cauteleuses. Deux cardinaux du parti français, Ferrare et Farnèse, en recherchaient l'honneur[60]. Nous verrons comment Ferrare obtint ce qu'il désirait, par une voie détournée. Farnèse montra beaucoup d'astuce, mais en vain. Le cardinal Alexandre, dit-on, de connivence avec quelques personnages importants de la République, tels que l'archevêque de Sienne, Eneas Piccolomini et Maria Bandini, rêvait d'obtenir pour lui-même la légation de Sienne, tandis que son frère, Horace, eût reçu la lieutenance militaire au nom du Roi[61]. Dès la première nouvelle, comme nous l'avons vu, Alexandre avait envoyé à Sienne son familier Cappello ; en retour de politesse, la République le fit saluer par un ambassadeur, Girolamo Malavolti[62]. Mais, sur l'entrefaite, les espérances du cardinal furent brusquement coupées.

Le 10 août 1552, Jules III nomma légat apostolique a latere Fabio Mignanelli, cardinal prêtre du titre de Saint-Silvestre, celui même que les Siennois avaient désigné au choix du Saint-Siège[63]. Par suite d'une attaque de goutte qui frappa le pape, l'expédition officielle des bulles fut retardée jusqu'au 13 août[64]. Au soir du 20 août, Mignanelli fit son entrée solennelle à Sienne, salué par M. de Termes, le duc de Somma, la seigneurie, le clergé, la noblesse et les capitaines. Il prit logis à l'abbaye de Saint-Vigile[65]. Le lendemain, la Balia lui offrit un présent de cinq cents écus d'or[66].

Le cardinal s'empressa d'informer M. de Termes de l'objet de sa légation : organiser un bon gouvernement dans la République, et garantir l'Etat contre tout danger de guerre en le mettant sous la protection du Saint-Siège, après que les Français auraient évacué la ville. C'était demander au roi de France d'abandonner les bénéfices de l'affaire au pape. Quant aux réformes que le légat disait qui étaient nécessaires dans le gouvernement de la cité, M. de Termes en convint d'abondance : il fallait porter remède à l'anarchie. Mais, sur le propos d'évacuation, le lieutenant refusa net, fit appel à l'autorité de son maître et n'accepta même pas d'en parler plus avant[67].

Cette petite discussion se déroula en formes courtoises. Moins polie fut l'intervention du cardinal Farnèse. Celui-ci ressentait vivement son échec et montrait une véritable fureur. Deux jours après l'arrivée de Mignanelli, Alexandre, le 22 août, annonça sa venue à Sienne[68]. De fait, le 5 septembre, l'aîné des Farnèse fit son entrée et descendit au palais Chigi[69]. L'entrevue des deux cardinaux fut sans aménité : aigrement, le cardinal Farnèse reprocha au légat de l'avoir desservi auprès de Jules III et de s'être emparé d'une charge qui à lui seul appartenait de droit[70].

Mignanelli reçut des Siennois un accueil enthousiaste : par sa venue, il légitimait en quelque sorte leur révolution[71]. Le légat se mit en peine de mériter l'affection de ce peuple léger. Nous verrons quels efforts il dépensa, de concert avec M. de Termes, pour établir dans la cité un gouvernement durable[72]. C'était un esprit modeste et un peu candide qui fut la dupe de ses compatriotes : Dieu opère en eux, écrivait-il doucement[73]. Au reste, sa légation fut de courte durée. Le 1er octobre, Mignanelli reçut un bref de Jules III, qui le rappelait à Rome, des circonstances nouvelles ayant rendu sa mission inutile[74]. Le cardinal partit de Sienne, le 14 octobre 1552 : il n'y avait point, selon son espoir, restauré les bonnes et vieilles lois tombées en désuétude, mais il s'y était fait vénérer davantage, et il demeura, dans les heures tragiques de la vie siennoise, le meilleur, le seul ami et le plus désintéressé protecteur de l'ardente République toscane[75].

 

Mignanelli cédait la place au cardinal de Ferrare, dont on annonçait la venue à Sienne.

Dès l'origine de cette entreprise, Hippolyte d'Este avait conçu le désir d'en être le chef. Le 1er août 1552, il envoya vers la République son secrétaire Pero, pour féliciter les Siennois de l'œuvre très belle qu'ils avaient accomplie et aussi pour leur faire sentir que, protecteur de France, il devenait en quelque sorte le maître de leur politique[76]. Mais il souhaitait une autorité plus précise et plus lucrative, qui lui permît d'exercer à Sienne le grand rôle dont il avait l'ambition. Pour l'obtenir, il usa d'une méthode fort adroite : au lieu de solliciter le pape, comme l'avait' fait le cardinal Farnèse, il s'adressa au Roi et lui représenta, par l'intermédiaire des Guises, combien il était légitime que le protecteur des affaires de France fût appelé à diriger la protection de Sienne.

De fait, le 7 septembre, arrivait à Ferrare le maître des postes Zoppo, — celui-là même par qui la cour de France avait appris la révolte de Sienne —, lequel annonça au cardinal le dessein qu'avait formé Henri II de le choisir comme représentant de toute son autorité auprès de la République[77]. A cette nouvelle, Hippolyte, soit par vaine gloriole, soit par souci de ne pas irriter la jalousie du cardinal Farnèse, joua la comédie de l'indifférence : même, quelque temps après, il déclarait à l'archevêque Sauli, pour calmer la susceptibilité de Jules III, qu'il lui déplaisait d'aller à Sienne, que cette charge lui était fastidieuse et qu'il ne l'avait acceptée que par l'expresse volonté du Roi[78]. Discours puérils, dont tout le monde savait l'hypocrisie. N'eût-elle pas été connue, que l'ambition jalouse du cardinal se fût manifestée par les intrigues, qu'employaient, à son profit, Hieronimo Dandino et Camillo Orsini, pour obtenir le rappel de Mignanelli, dont Hippolyte d'Este ne voulait point voir l'autorité voisine de la sienne dans la République[79].

Aux premiers jours d'octobre, le cardinal de Ferrare reçut les lettres du Roi qui le créaient son lieutenant général à Sienne, avec une provision de douze mille écus d'or et une garde de quatre mille cinq cents hommes de pied[80]. Hippolyte prépara son départ de Ferrare : ce n'était point petite besogne. Giovanni Placidi, que les Siennois avaient envoyé, le 29 septembre, résider comme ambassadeur auprès de la maison d'Este[81], transmit à ses concitoyens les désirs du cardinal quant au logement et aux honneurs : il s'agissait d'accueillir une famiglia de quatre cents personnes et un train à l'avenant[82]. Le 15 octobre, Hippolyte annonça officiellement sa venue au peuple de Sienne[83]. Le 22, il partit de Ferrare : le cardinal, écrivait l'ambassadeur Placidi, emmène trois cents chevaux et plus de cent mulets et un si grand nombre de gentilshommes que prince quel qu'il soit ne pourrait avoir compagnie plus belle et plus nombreuse[84].

Le voyage de Ferrare à Sienne fut d'une magnificence royale. A Bologne, le 23 octobre, toute la noblesse de Romagne vint saluer et accompagner le prélat[85]. Hippolyte prit la route de Lucques et arriva à Florence, le 27 au soir[86]. Cosme de Médicis, pour qui c'était plaisir de voir aller à Sienne l'un de ses amis en qualité de gouverneur[87], sortit de la ville, ainsi que la duchesse, et le reçut avec des honneurs extraordinaires[88]. Le cardinal passa quatre jours pleins à Florence, choyé et adulé par son hôte malin, et il en partit, le 1er novembre au matin, accompagné de l'évêque de Cortone et d'Alexandre Strozzi, familiers de Cosme, qui le laissèrent à Poggibonsi[89].

Le même jour, 1er novembre 1552, Hippolyte d'Este, escorté de Suisses, fit son entrée solennelle dans la cité de Sienne. Tout le faste accoutumé de cette sorte de cérémonie y fut déployé[90]. Un poète même suspendit aux colonnes de la loggia di mercanzia une ode à la gloire de l'aigle blanc, armoirie du cardinal. Celui-ci prit logis au palais Petrucci, qu'il s'était fait réserver[91], tandis que sa famiglia se dispersait dans la cité. Hippolyte d'Este rassembla une Cour autour de lui : on y vit des hommes d'Etat, des juristes, des musiciens et des chanteurs[92].

Sans difficulté, M. de Termes avait cédé le pas au cardinal : il s'enferma désormais dans l'exercice de ses attributions militaires[93].

Dominique du Gabre, évêque de Lodève, revenu naguère de France, avec mission de diriger les affaires de Parme et de La Mirandole, durant l'absence d'Hippolyte, avait passé par Sienne, le 24 octobre, puis était allé s'établir à Ferrare[94]. L'arrivée en Toscane du plus magnifique des représentants du Roi donnait à cette entreprise de protection généreuse et pacifique un lustre solennel.

 

A Giulio Vieri qui l'entretenait de sa patrie, au mois de septembre 1552, le duc d'Urbin déclarait que la paix de Sienne était nécessaire à toute l'Italie et que tous les princes de la Péninsule se trouvaient liés au sort de cette république[95]. Parmi les potentats italiens, à vrai dire, un seul était en étroite dépendance des destinées de Sienne, le duc de Florence, et, par retour, l'attitude que prendrait Cosme de Médicis offrait, au regard de l'Etat voisin, une importance première.

Il est bien sûr que Cosme ressentit un grand déplaisir de la venue des Français en Toscane.

Depuis la chute, déjà ancienne, de la liberté florentine, le gouvernement royal comptait Florence parmi les villes hostiles. Les premiers ducs, Alexandre de Médicis, puis Cosme Ier, furent au propre des créatures de Charles-Quint, dont ils épousèrent fidèlement la politique. Au reste, Cosme était un homme remarquable, de formes infiniment courtoises, bon pour ses féaux, très lettré et l'un des plus fervents adorateurs des arts[96] ; en politique, son caractère et sa manière présentaient toutes les perfections du génie florentin, dont Machiavel a proposé la justification. Il offre, dans ses desseins, une suite, une précision et une prévoyance qui permettraient de le ranger, si l'on voulait oublier l'excès de sa duplicité et la bassesse de ses procédés[97], parmi les plus grands princes du XVIe siècle.

C'est après le traité de Crépy, en 1544, que Cosme envoya son premier ambassadeur à la cour de France, d'où il partit, au mois de juillet 1545, à la suite d'un conflit de préséance avec l'agent du duc de Ferrare. Ce rappel si prompt n'empêcha point le duc d'entretenir, d'ailleurs, des relations privées avec quelques personnes influentes de la Cour et de la diplomatie royales, et particulièrement avec sa cousine, Catherine de Médicis[98].

A l'avènement de Henri II, Cosme fit l'avance des premières politesses[99]. Il adressa, le 25 avril 1547, à la nouvelle Reine une lettre curieuse : Le feu Roi n'est plus ; Votre Majesté est Reine. Et s'il a plu au feu Roi de me tenir presque pour son ennemi particulier et de me contraindre à faire par nécessité des choses contraires à la parenté qui m'unit à Votre Majesté, la Majesté du nouveau Roi me pourra bien excuser, attendu qu'il est légitime à chacun de se défendre[100]. L'évêque de Cortone, Jean-Baptiste Ricasoli, apporta aux jeunes souverains les félicitations de Florence[101]. A Rome même, le cardinal Salviati, fort lié avec les personnages français et dont un frère, le prieur Salviati, résidait à la Cour du Roi, tâchait de restaurer l'amitié ou du moins la confiance entre le duc et le Très Chrétien[102].

Par malheur, on vit bientôt que le règne de Henri II serait le règne des fuorusciti[103]. Le crédit grandissant des Strozzi et des bannis, ennemis furieux de Cosme, rendit plus froids les sentiments de celui-ci, encore que le cardinal du Bellay s'efforçât, à Rome, d'atténuer les renseignements fâcheux qui venaient de France et proposât longuement à l'ambassadeur florentin, Serristori, des moyens de raccommodement[104]. Au reste, le duc cachait mal son inquiétude au Sujet des pratiques que menèrent, en 1547 et 1548, la diplomatie royale et celle des Farnèse, et il avisait l'Empereur du danger croissant que faisait courir à l'Italie les grandezze di Francia[105]. L'ambassadeur Ricasoli fut rappelé de la Cour, en 1548, et n'eut pas de successeur : sa mission avait été toute passive, celle d'un témoin plutôt que d'un négociateur. Cosme se trouvait soumis à Charles-Quint par une gratitude trop lourde pour qu'il pût jamais s'en dégager, et, d'autre part, l'influence des Strozzi, dont la haine agissait efficacement contre lui auprès du Roi, empêchait de négocier une entente sincère. Les rapports de Cosme avec la cour de France revêtirent alors une froide correction. Au mois d'août 1548, le duc envoya Giordano Orsini en Piémont, pour y saluer Henri II, venu d'outremonts.

Un peu de chaleur reparut, en 1550. Cosme ayant acheté de l'Empereur la seigneurie de Piombino, Charles-Quint gardait et la terre et l'argent, de quoi résulta une brouille entre les deux alliés. Aussi, lorsque la reine Catherine mit au jour son troisième fils, en cette même année, Luigi Capponi vint-il complimenter Henri II, de la part du duc. Mais les soupçons, ranimés par la jactance des fuorusciti, gâtèrent ces germes de réconciliation, et Capponi fut rappelé, en 1551.

L'ambassade de Capponi avait coïncidé avec les préliminaires et le début de la guerre de Parme. Cette guerre inquiéta vivement le duc de Florence. Des liens particuliers d'amitié l'unissaient à Jules II, et, d'autre part, le voisinage des fuorusciti, qui combattaient à Parme et à La Mirandole, était, pour sa sûreté, une menace cligne d'attention. Peut-être même aurait-il montré, dans ces circonstances, une attitude plus hostile, si l'influence du cardinal Farnèse, qu'il avait lui-même invité à Florence, pendant la crise, n'eût adouci ses sentiments[106].

En 1552, l'affaire de Sienne jeta soudain une ombre épaisse sur la politique de Cosme.

Les cardinaux du parti français, auteurs premiers de la révolution de Sienne, entretenaient avec le duc de Florence des rapports anciens de courtoisie et d'obligeance. C'est par la voie des cardinaux que Cosme avait pu garder quelques intelligences à la cour de France. En même temps qu'ils conféraient à l'entreprise de Sienne un caractère pacifique, les cardinaux prirent donc souci de donner à Cosme tous les égards possibles. Mais, à vrai dire, il eût fallu, si l'on voulait plaire au duc, ne rien entreprendre de cette affaire.

Le 25 juillet 1552, à la veille même de la révolte, le cardinal de Tournon informa Cosme de la volonté du Roi de délivrer Sienne du joug des Espagnols et le pria de ne pas s'émouvoir des événements, mais plutôt de les considérer comme favorables à lui-même. Bien qu'il eût été averti depuis longtemps par les dépêches de ses agents, le duc se montra tout surpris de la brusque intervention des Français : aux avances polies de Tournon, il répondit par une lettre sèche, où paraissait le dépit de se trouver au dépourvu[107]. D'autre part le cardinal Farnèse, qui résidait alors à Valentino, dépêcha, le 31juillet, un courrier au duc avec des assurances aimables : Le Roi, disait-il, n'a d'autre dessein, en cette circonstance, que de gagner un peu de gloire par le secours donné aux affligés et la libération des opprimés[108]. Cosme eût été discourtois à se montrer inquiet ; il affirma sa confiance aux agents français en même temps que la pureté de ses propres intentions[109].

Avec les Siennois eux-mêmes, le duc, qui les méprisait profondément, joua une comédie plus solennelle. Le 28 juillet, les révoltés lui envoyèrent un ambassadeur, Calistro Cerini, pour lui communiquer leur allégresse et le prier de prendre parti contre les Espagnols[110]. Cosme répondit par les formules d'une amitié pompeuse qu'apporta à Sienne un ambassadeur extraordinaire, Hippolyte de Correggio[111]. Le 5 août, les Siennois donnèrent à celui-ci le titre de citoyen[112].

Sous ces apparences, la défiance du duc restait fort éveillée. L'évêque de Mirepoix, représentant de Henri II à Rome, n'avait pu se tenir, en apprenant la révolte de Sienne, de déclarer que la République aurait à se garder du duc de Florence comme du feu[113]. Serristori transmit cette parole à son maître, et bientôt il y ajouta des renseignements très graves : la reine Catherine de Médicis instiguait l'entreprise de Sienne avec le dessein de l'étendre à Florence ; par le ministère de Roberto Strozzi, les fuorusciti florentins inspiraient les gestes de l'ambassadeur du Roi à Rome[114].

Cosme n'était pas homme à se déclarer effrontément : sa malignité se revêtit longtemps de douceur. Son premier effort fut pour entrer en négociation directe avec les Siennois et leur faire signer des capitulations que n'auraient point contrôlées les agents français. Mais Lanssac découvrit à temps la manœuvre, adressa une ferme semonce à la Balia et ordonna de confier au cardinal de Tournon le soin de l'affaire. Tournon signa, vers le 15 août 1552, au nom de la République, un traité qui réglait les rapports de voisinage avec le duc de Florence[115].

Puis, Cosme tenta d'endormir la vigilance des Français et des Siennois, assurant les uns et les autres de son grand amour, tandis que secrètement il provoquait les divisions dans la cité. Pendant plus d'une année, il allait maintenir et perfectionner cette politique toute de duplicité, dont les preuves montrent chez ce prince une extraordinaire faculté de mensonge. Sa politique, il la définissait lui-même, dans les premiers jours de la liberté de Sienne. Nous croyons que plus nous dissimulerons nos sentiments au sujet de Sienne, en affectant l'indifférence ou la loyauté, plus les agents français s'endormiront et réduiront les provisions de la cité[116]. Et à Charles-Quint il indiquait deux méthodes pour recouvrer la ville révoltée : l'assaillir sur-le-champ avec des troupes considérables, ou bien dissimuler et profiter des disputes intestines qui renaîtraient assurément parmi ce peuple volage[117]. En même temps, le duc répandait, par ses agents, des bruits fâcheux sur l'état et le gouvernement de Sienne[118].

Pourtant, à écouter ses discours, les Siennois n'avaient point de meilleur ami. Lorsque Lanssac, rentrant en France, passa par Florence, le 18 août, Cosme lui promit de collaborer à la liberté de la République rajeunie[119]. De la concorde, surtout de la concorde ! conseillait le bon duc à l'ambassadeur résidant, Ambrogio Nuti, que les Siennois avaient envoyé à sa Cour[120]. Au fond, le Médicis guettait sa proie et préparait ses filets.

Ce lui fut sans doute un grand plaisir que de voir aller à Sienne, comme lieutenant du Roi, non un soldat, mais un cardinal, et, parmi les cardinaux, Hippolyte d'Este. Aux yeux des diplomates et des capitaines, Cosme n'était qu'un petit allié de Charles-Quint ; pour les humanistes, au contraire, pour les hommes de robe et de plume, pour les artistes, les lettrés et les mécènes, le duc de Florence fut le prince de son temps, potentat paré des titres éclatants d'une gloire affinée, dont on vantait, parmi tous les esprits cultivés, la libéralité et le goût. Sous ces lumières, se cachait la politique la plus basse. Mais cette politique, un préjugé favorable empêchait les idéologues ou les artistes de la voir[121]. Le cardinal de Ferrare était de ces aveugles.

Aussi bien, les relations d'une excellente amitié unissaient depuis longtemps la famille d'Este à Cosme de Médicis. Les princes échangeaient ces petites grâces, souvent plus efficaces que les démonstrations solennelles. Hercule de Ferrare n'envoyait-il pas à Florence des ânes pour traîner, dans ses promenades, la duchesse, des arbustes destinés aux jardins Boboli, voire des fruits confits[122] ? Le cardinal Hippolyte lui-même avait mis en avant, dès l'année 1541, le projet d'un mariage entre la fille de Cosme et l'héritier de Ferrare[123].

Les espérances du duc de Florence ne furent point déçues[124]. A l'agent Ricasoli, son représentant, Hippolyte d'Este déclarait catégoriquement, le 2 décembre 1552 : Je suis ici le premier ministre du Roi, et sans moi rien ne peut se faire ; aussi, pour l'amour que je porte au duc de Florence, rien ne se fera-t-il qui lui soit hostile ou désagréable[125].

Telle était la situation de Sienne, quelques mois après sa libération. Contre le voisin ambitieux et retors, qui la convoitait et qui préparait avec une hâte secrète les armes de sa conquête, la République n'avait point de protection attentive : sa propre confiance dans l'amitié doucereuse du tyran de Florence et surtout les illusions naïves qui emplissaient l'esprit du brillant gouverneur, envoyé par Henri II, laissaient à l'ennemi tout loisir d'assurer, par d'habiles apprêts, sa victoire future[126].

 

Une fois établis dans la République de Sienne, les Français ne pouvaient s'y maintenir contre l'avidité fatale du duc de Florence qu'en détruisant d'un coup les forces de celui-ci, par une prompte offensive. Jamais les circonstances ne s'offrirent aussi favorables, pour la conduite et l'achèvement de ce dessein, que pendant l'année 1553. Pourtant, par une bizarre rencontre des hommes et des événements, la chose ne fut pas même tentée.

L'hiver de 1552-1553 marque une des périodes les plus glorieuses de l'histoire de France. C'est alors aussi que prit une acuité nouvelle la rivalité des factions à la Cour de Henri II.

L'affaire de Sienne, survenue trois mois à peine après la signature de cette suspension d'armes que les pacifiques avaient tant appelée, fut un sujet de discordes entre les partis du Conseil. Montmorency ne se laissa convaincre ni par Lanssac, qui était rentré en France à la fin du mois d'août, ni par le cardinal Farnèse, arrivé à Chatons en novembre, ni même par les ambassadeurs de Sienne, dont Claudio Tolomei exprima les sentiments dans un si beau discours ; le connétable n'estimait pas la gloire de cette entreprise et jugeait sans aucun profit les dépenses qu'on engageait en Toscane[127].

Sur ces entrefaites, se joua la glorieuse partie du siège de Metz. Pour en comprendre les conséquences, il faut imaginer toute l'Europe attentive et suspendue, comme disent les agents italiens, aux phases du grand duel qui se passait en Lorraine. Et particulièrement, de France et d'Italie, les regards se dirigeaient avec angoisse vers la cité où se trouvaient, enfermés avec Guise, tous les capitaines et vrais fauteurs de guerre, Horace Farnèse, Piero Strozzi, Alphonse d'Este, Tomaso del Vecchio. Les bruits de Metz eurent une résonance profonde et lointaine. Chaque jour, pendant deux mois, des courriers haletants apportèrent à la Cour des nouvelles d'héroïsmes. C'était Piero Strozzi qui montrait son extrême bravoure dans une sortie où il tuait cinq cents Impériaux[128] ; c'étaient les preuves merveilleuses du duc Horace et de M. d'Anguien[129] ; c'était le duc de Guise qui annonçait être prêt pour huit mois de siège[130]. Enfin, ce fut le triomphe et la libération : l'agent de Strozzi, Tomaso del Vecchio, apporta au Roi, le 7 janvier, le message de la victoire définitive[131].

Metz ne fut pas seulement une victoire nationale, ce fut aussi la victoire d'un parti, celui des Guises, des fuorusciti, de tous les hommes de guerre. Les Lorrains avaient eu conscience que là se jouait leur fortune : ils s'étaient serrés autour de leur chef, qu'appuyait encore Diane de Poitiers[132]. Sans doute, Montmorency n'aurait point commis le crime de sacrifier la victoire à ses rancunes, mais il est certain qu'on lui reprocha son manque de zèle à approvisionner et à munir les assiégés. Le biographe de Strozzi raconte même que, sur l'ordre de François de Guise, Piero, quittant la ville, s'en vint trouver le Roi et protester avec indignation contre la négligence du connétable[133]. Ce grand triomphe de Metz, la plus grande victoire française du XVIe siècle —, provoqua dans l'esprit du premier conseiller un dépit qu'il ne sut pas cacher. Lorsque les vainqueurs de Metz rentrèrent à la Cour, dans les premiers jours de février 1553, et que Henri II laissa éclater la force de sa gratitude envers eux, on vit Montmorency faire chère froide et maigre[134].

A ne considérer que sa propre fortune, le connétable avait raison de s'attrister. Guise devint le dieu du royaume. Il n'est personne de ceux qui furent à Metz, écrivait l'ambassadeur de Mantoue, qui ne prône la courtoisie et le bon gouvernement de Monsieur de Guise, en sorte qu'il est adoré aujourd'hui par tout ce royaume[135].

La gloire de Metz appelait des suites italiennes. Sa Majesté, écrit Santa-Croce le 10 février 1553, est toujours en compagnie de Monsieur de Guise et des autres seigneurs qui sont arrivés de Metz. D'où il résulte que le Roi Très Chrétien est tourné complètement vers les choses d'Italie[136].

Au reste, dans la Péninsule, l'allégresse se répandit parmi tous les agents et fauteurs de la politique française. Les lettres de Dominique du Gabre nous rendent l'écho de cet enthousiasme. Monseigneur de Guise, écrit-il le 9 janvier 1553, a acquis une réputation et louange immortelle. J'en ay advertiz par deça tous voz serviteurs en Toscanne et en Lombardie, qui doibvent en rendre gràce à Dieu et faire les allégresses que méritent tant de prospérités que Dieu vous donne. Je vous asseure bien, sire, que c'est ung plaisir de veoir en ce pays les affections de ceulx qui sont partialz, car cenlx qui sont de vostre cousté font maintenant tant de feste et de joye qu'il semble que vous ayez gaigné tout le monde, et les pauvres Impériaulx sont sy abattuz qu'ils n'osent se monstrer en place[137].

La nouvelle du triomphe de Metz parvint à Sienne, le 9 janvier, et y fut reçue avec exaltation[138].

 

Le début de l'année 1553 offre, en ce qui touche la politique italienne de Henri II et particulièrement la protection de Sienne, une grande confusion. La cause en est dans la contrariété bizarre des poussées et des influences. La victoire de Metz donnait aux ambitions de tous les hommes de guerre un excitant de force singulière : les énergies belliqueuses s'orientèrent sans tarder vers l'Italie, vers Sienne. Mais il se trouvait que les chefs de ce parti de guerre, les Guises, étaient unis par le sang et par des alliances étroites à Hippolyte d'Este, gouverneur de Sienne, lequel ne voulait point d'un conflit avec le duc de Florence. Les Lorrains durent arrêter leur propre élan, pour ne pas contrarier les désirs du cardinal de Ferrare, leur oncle. Les fuorusciti, eux, n'avaient aucune raison de se laisser entraver par un cardinal, qui était depuis longtemps l'ennemi des Strozzi : ils ne tardèrent pas à l'accuser de complaisance envers le tyran Médicis, tandis que les Siennois, émus par leurs propres soupçons et par les avis du dehors, perdaient confiance en leur gouverneur. Il se produit alors un divorce des fuorusciti d'avec les Guises, et ceux-ci, par une singulière rencontre, deviennent, en l'année 1553, les prôneurs de la paix italienne. Comme pour achever ce mouvement, Montmorency s'érigea en protecteur ardent des bannis florentins.

Quelles promesses, pourtant, d'équipées et de victoires, dans la Péninsule, cette année 1553 ne semblait-elle pas offrir, en s'ouvrant ! Les prétextes ne manquaient pas pour déclarer la guerre à Cosme de Médicis. Personne, sinon le cardinal de Ferrare, ne fondait plus de sécurité sur les discours lénitifs de l'usurpateur de Florence. On savait bien que s'il avoit faict jusques icy l'honeste et le gratieux à l'endroit des serviteurs du Roi, il avoit délibéré de le faire ainsy jusques à ce qu'il se veist plus fort et l'armée impériale comparoystre, et que alors il se déclareroit à spade tracte[139]. Et si les troupes espagnoles tentaient maintenant de rouvrir les hostilités dans le comté de Sienne, de nombreuses gens pensaient que c'était pour l'envye de complaire au dict duc. L'évêque de Mirepoix, ambassadeur de France à Rome, annonçait qu'une expédition, venue de Naples, menacerait bientôt la République[140]. Les cardinaux impériaux, comme Burgos, affirmaient dans la Curie, que Cosme prenait parti pour l'Empereur contre le Roi[141]. Enfin, on accusait le duc d'avoir violé les capitulations qu'il avait signées, au mois d'août 1552, avec le cardinal de Tournon. Au surplus, il n'observait point la neutralité promise[142].

Ces bruits excitent les passions et provoquent un mouvement de l'opinion publique, à la Cour de Henri II, contre Cosme de Médicis. Dès les premiers jours de janvier 1553, le Roi montre le désir d'envoyer en Italie Piero Strozzi, dont la conduite héroïque à Metz a rehaussé le crédit : on se sert de lui comme d'un épouvantail pour effrayer le duc. Ils pensent, par le moyen de Strozzi, donner beaucoup de mal au duc, écrit Santa-Croce, et si la guerre de Sienne est poussée plus avant, ils mettront aussi en jeu l'Etat de Florence[143]. On se flatte de l'espoir que l'échec retentissant de Charles-Quint forcera Cosme de retirer ses cornes[144].

A Sienne même, la situation se modifiait. Deux semaines après la venue d'Hippolyte d'Este, étaient arrivés, pour s'établir dans la cité et le comté, en prévision d'une offensive des Espagnols, cinq colonels et une cinquantaine de capitaines, envoyés par le Roi, — tous Italiens, troupe compacte d'aventuriers et de conspirateurs qui servaient la politique française dans la Péninsule, Florentins, Bolonais, Corses, Napolitains, Calabrais, Pérugins, Romains, parmi lesquels des fuorusciti célèbres, les Bentivogli, les Fregosi, les Orsini, à qui se joignirent bientôt les Carafa[145]. Ces hommes apportaient le goût de la bataille et la haine du duc de Florence. Dans la République siennoise, au centre des intérêts italiens, la politique d'Hippolyte d'Este, — celle des grands cardinaux —, devait bien vite s'opposer à l'action simple et violente du parti militaire, qu'animaient les passions des bannis florentins[146].

Le 9 février 1553, Cosme de Médicis, soucieux de plaire à l'Empereur, dont les troupes s'emparaient alors de quelques villes du comté de Sienne, rappela l'ambassadeur Leone Ricasoli, qu'il avait accrédité auprès de la Republique, six mois avant[147]. J'ai estimé, écrivit-il au Reggimento, qu'il était mieux de rappeler mon ambassadeur, non qu'ail diminué en moi la volonté de favoriser le maintien de votre liberté, mais parce que les événements se sont réduits de telle sorte qu'ils ne me permettent plus de faire ce que je désirerais pour le bien commun[148]. La République rappela aussitôt son ambassadeur de Florence, Ambrogio Nuti[149]. Les Siennois ne se trompèrent point sur la signification de cet acte. Ils savaient qu'hésitant à se déclarer lui-même, parce qu'il ne sentait pas ses forces suffisantes pour vaincre, Cosme inspirait les opérations de l'armée espagnole que commandait son beau-frère, Pietro de Toledo. Précisément, celui-ci mourut à Florence, en février 1553 ; son fils, don Garcia, prit le commandement de l'armée impériale en Toscane[150].

En de telles circonstances, c'était folie de ne point déclarer la guerre au duc de Florence et de séparer sa cause de celle des Espagnols, qui travaillaient pour lui. Attendre plus longtemps, c'était lui donner tout loisir de préparer ses armes. On ne pouvait atteindre efficacement les Impériaux en Toscane et assurer l'indépendance de Sienne qu'en portant l'offensive sur le point vulnérable, sur l'Etat de Florence.

De la nécessité de cette action rapide et vive, personne du parti français ne doutait plus, hormis le seul chef qui pouvait en décider, Hippolyte d'Este. Sous l'excitation de la victoire de Metz, une fièvre belliqueuse possédait tous les agents du Roi dans la Péninsule. Je vous supplie, Monseigneur, écrivait du Gabre au connétable, resolvez-vous finir cette guerre en Italie où elle a commencé, et l'esloigner de la maison du Roy qui est la France, ne laissant de là que quelque moyenne force pour ne faire que se déffendre et résister aux correries des Bourguignons ; car, si vous envoyez armée en Italie, l'Empereur sera contrainct y tourner toutes ses forces et, voyant l'Allemagne en tel désordre qu'on dit, il ne s'en pourra guère prévaloir ny faire armée d'importance pour vous assaillir là Et toute l'Italie ne scatiroit trouver que bon et grandement louable et tenir le Roy pour tout excusé de voir qu'il envoyera armée par deça pour si honneste occasion qu'est la liberté de Sienne ; et sy le duc de Florence vous a donné juste occasion de vous douloir de luy et de luy bailler une bonne venue, je vous respondz qu'il est fort aisé de luy faire beaucoup de mal. Vous n'aurez aussi jamais, par aventure, plus belle occasion d'estre maistre de la mer ny occasion plus à propos de vous impatronir de la Toscane qui vous seroit plus facille que le royaume de Naples. Et sy vous ne faictes bien tost armée, j'ay peur que vous perdiez les amis du Roy et la réputation et tout ce que vous avez despendu pour l'acquérir en ceste Italie, où vous n'avez jusques icy rien faict que pour aultruy : et maintenant est le temps d'en tirer le profit pour le Roi[151].

Cette hymne à la guerre italique était, au fond, plein de sagesse : puisque l'on voulait conquérir l'Italie, il fallait profiter du triomphe de Metz et se résoudre vite, dans une occasion incomparable.

La cour de France se montrait favorable à une telle entreprise. Le bruit courut que le duc de Guise allait partir pour l'Italie et prendre la direction de la guerre de Toscane. Ce fut à cette nouvelle, un frémissement dans la Péninsule. Sire, écrit le trésorier de Ferrare, nous sommes tous attendant en grande dévotion la résolution que Votre Majesté aura prise sur les affaires d'Italie. La venue de Monsieur de Guise est fort désirée de tous voz serviteurs, mais qu'il vienne bien accompaigné[152].

Quelques hésitations, il est vrai, paraissent d'abord dans l'esprit de Henri II sur le choix de la conquête à faire. Bien que les chefs, réunis à Chiogga, en juillet 1552, eussent écarté le dessein d'une entreprise contre Naples, ce projet hanta la pensée du Roi jusqu'à l'issue du siège de Metz[153] : c'est à ce moment qu'il résolut de donner à l'un de ses fils le nom de Monsieur d'Anjou, en souvenir de la maison qui avait été souveraine de l'Italie méridionale[154]. Mais bientôt ces hésitations cèdent à la pression des hommes de guerre, revenus de Lorraine : dès lors, tout l'intérêt de la Cour se porte vers la Toscane, vers cette république de Sienne, que déjà les fuorusciti florentins couvrent d'une affection jalouse[155]. Toutes les forces de guerre sont tendues, comme pour lancer le feu dans l'Italie centrale.

Pourtant, aucun choc nouveau ne se produit. La période de franche hostilité, entre Cosme de Médicis et le roi de France, ne commencera qu'un an plus tard. Cette prorogation, à quoi la République devra sa perle, fut l'œuvre du cardinal de Ferrare. Le 12 février 1553, à l'heure même où il apprenait que le duc de Florence rappelait son ambassadeur de Sienne, Hippolyte d'Este écrivait à Cosme : Je vous assure que, tant que je resterai au service du Roi, Votre Excellence ne verra jamais en cette République d'autre soin que celui de conserver sa liberté, et, pour que Votre Excellence en soit mieux informée et satisfaite, je veux qu'elle conserve cette lettre comme témoignage de la vérité et obligation de ma conscience[156]. C'était promettre au duc de le laisser se préparer en paix et d'attendre l'heure qu'il voudrait choisir pour combattre. Etrange aveuglement, qu'on jugerait comme une trahison, si l'on ne connaissait la fatuité naïve de ce cardinal magnifique.

En conséquence de l'attitude d'Hippolyte d'Este, les intrigues politiques, pendant l'année 1553, s'enchevêtreront dans une complexité extraordinaire : les fuorusciti, les Guises, Montmorency, les cardinaux, le duc de Ferrare, le pape mêleront leurs combinaisons, pour aboutir enfin à la grande guerre de Toscane.

 

 

 



[1] Fr. Babbi au duc de Florence, 1552, 14 juillet, Ferrare (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 2884 : orig.).

[2] Termes était arrivé à Ferrare, le 8 juillet ; il en partit, le 14. Fr. Babbi au duc de Florence, 1552, 8-14 juillet, Ferrare (Mediceo, 2884 ; orig.).

[3] Sources cit. Cf. SOZZINI, Diario, pp. 70-71, et La Cacciala degli Spagnoli (Arch. stor. ital., 1a s., t. II, p. 511).

[4] Carlo Massaini à la Balia de Sienne, 1552. 9 juillet, Rome (Arch. d'Etat de Sienne, Lettere alla Balia, CCXV. 8 ; orig.). A. Serristori au duc de Florence, 1552, 14 juillet, Home (Arch. d'État de Florence, Mediceo, 3271 ; orig.). Cf. L. CITTADELLA, Arch. stor. ital., 3a s., t. XXV, p. 47. — Il avait été question aussi de tenir la diète à La Mirandole : on peut croire que le choix d'une ville vénitienne fut dicté par le désir d'exercer une pression sur la République.

[5] Cosme de Médicis à Pandolfini, 1552, 15 juillet, Florence (A. DESJARDINS, III, 314).

[6] G. RIBIER, Lettres et Mémoires d'Estat, t. II, p. 354.

[7] Fr. Babbi au duc de Florence, 1552, 27 mars, Ferrare (Arch. de Florence, Mediceo, 2884 ; orig.). Orlando Mariscotti à la Balia de Sienne, 1552, 24 mai, Rome (Arch. de Sienne, Lettere alla Balia, CCXIII, 86 ; orig.). Cf. G. RIBIER, op. cit., t. II, pp. 378-380.

[8] Henri II au duc de Ferrare, 1552, 20 juin, Ivoy : le charge de remettre le collier de l'Ordre au prince de Salerne (Arch. d'État de Modène, Enrico II ; orig.). — La Reine au Roi, 1552, 26 mai, Châlons ; le Roi à la Reine, 1552, 8 juin, Damvillers (G. RIBIER, II, 444-416).

[9] Annibale Litolli au duc de Mantoue, 1552, 8 juin, Cervere (Arch. d'Etat de Mantoue, amb. Savoia : orig.).

[10] G. RIBIER, II, 390-394.

[11] Bern. Justi au duc de Florence, 1352, 16 juillet, Venise (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 2169, fol. 98-91 ; orig.).

[12] Mémoire pour estre envoie au Roy par le sr Cornelio Bentivoglio, 1552, 18 juillet, Chioggia, signé par les cardinaux de Ferrare et de Tournon, MM. de Termes et de Selve (Bibl. Nat., ms. fr. 3126, fol. 20-23 : orig.).

[13] Prospeto Santa-Croce au cardinal del Monte, 1552, 28 juillet, Padoue (Arch. Vatic., Nunz. Francia. t. III, fol. 1 ; orig.).

[14] G. RIBIER, II, 406-407. Cf. CH. DE LA RONCIÈRE, Histoire de la marine française, t. III, pp. 506 et suiv.

[15] Fr. Babbi au duc de Florence, 1552, 44 juin, Ferrare (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 2884 orig.). — P. Santa-Croce au cardinal del Monte, 1552, 21 août, Paris (Arch. Vatic., Nunz. Francia. t. III, fol. 9 ; orig.).

[16] B. Justi au duc de Florence. 1552, 19 juillet, Venise (Mediceo, 2969, fol. 101 : orig.). F. Babbi au duc de Florence, 1552, 20 juillet, Ferrare (Mediceo, 22884 : orig.).

[17] Voyez le récit inédit que nous publions plus loin.

[18] SOZZINI, Diario, pp. 48-70. — Mémoire historique sur la seigneurie de Sienne (Arch. du min. des Affaires étrangères, Italie, documents, XXII).

[19] LANCELLOTTI, Chronicha modenese, t. X, p. 418.

[20] Babbi au duc de Florence, 1552. 15 mars, Ferrare (Mediceo, 2884 ; orig.).

[21] Babbi, 1352, juin, Ferrare (Arch. cit. ; chiffre).

[22] Giulio Vieri au Reggimento, 1553, 19 mars, Rome (Arch. d'Etat de Sienne, Lettere al Reggimento, XVI, 65 ; orig.).

[23] Relazione della Cacciata... (Arch. storico ital., 1a s., t. II, p. 485).

[24] Loc. sup. cit.

[25] Lanssac au cardinal Farnèse, 1552, 31 juillet, Sienne (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 702 ; orig. ital.).

[26] Lettre citée. Cf. acte de donation, 1552, 5 août (Arch. stor. ital., 1a s., t. II, pp. 451-455).

[27] GUILL. PARADIN, Continuation de l'histoire de nostre temps, p. 153.

[28] Arch. d'Etat de Sienne, Delib. Balia, CCLXIII, fol. 33-34 ; reg. orig.

[29] La Balia de Sienne au roi, 1552, 5 août, Sienne, p. p. [RUSCELLI], Lettere di principi, t. III, fol. 130-131.

[30] Le cardinal Farnèse à la Balia de Sienne. 1552, 6 août, Valentano (Arch. de Sienne, Lettere alla Balia, CCX VI, 9.11 ; orig.).

[31] P. de Termes à Octave Farnèse, 1552, 2 août, Ferrare : il part pour Sienne, où il pense ne pas séjourner longtemps, et donne ordre a Mons. di Lodeva et al sr di Forchevo d'andare a dimo are appresso V. Ecc. per ubidirla insin' io torni. (Arch. d'Etat de Parme, Ferrara ; orig.). F. Babbi au duc de Florence, 1552, 3 août, Ferrare (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 2884 ; orig.).

[32] A. Serristori au duc de Florence, 1552, 9 août, Rome (Mediceo, 3271 ; orig.).

[33] Celso Massaini à la Balia de Sienne, 1552, 9 août, Viterbe (Arch. de Sienne, Lettere alla Balia, CCXVII, 17 ; orig.).

[34] Arch. de Sienne, Delib. Balia, CCLAIII. fol. 50-56 ; reg. orig.). — Le cardinal de Carpi au cardinal del Monte, 1532, 10 août, Viterbe (Arch. Vatic., Principi, t. XX. fol. 15 ; orig.).

[35] P. de Termes au duc de Guise, 1552, 18 août, Sienne : l'informe de l'aise où se retrouve ceste républicque pour estre rentrée en son ancienne liberté. (Bibl. Nat., ms. fr. 2a511, fol. 90 : orig.).

[36] Fabr. Ferrero au duc de Florence, 1552, 21 août, Bologne (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3104, fol. 514 ; orig.). Fr. Rabbi au même, 1552, 21 août, Ferrare (Mediceo, 2884 ; orig.). — Lanssac était précédé du secrétaire Boucher, qui passa par Ferrare, le 27 juillet, en route pour la France.

[37] J. Alvarotti au duc de Ferrare, 1552, 11 août, Soissons (Arch. d'Etat de Modène, Francia : orig.).

[38] J. Alvarotti, 20 août, Villers-Cotterêts (Arch. d'Etat de Modène, Francia ; orig ).

[39] Le cardinal de Ferrare au duc de Guise, 1332, 21 août, Ferrare (Mémoires-journaux de Guise, p. 76).

[40] Henri II à la république de Sienne, 1552, 14 août, Folembray (Arch. Vatic., Principi, t. XIV, fol. 289 ; cop. XVIe s.).

[41] Arch. d'Etat de Sienne, Consigli, CCLI, fol. 109-110 ; reg. orig.

[42] Arch. d'Etat de Sienne, Consigli, CCLI, fol. 112 v° et 118-119 ; reg. orig.

[43] Leone Ricasoli au duc de Florence, 1552, 28 septembre, Sienne (Mediceo, 1851, fol. 48 ; orig.).

[44] Tolomei et Borghesi au Reggimento, 1552, 30 septembre, Florence (Arch. de Sienne, Lettere al Reggimento, I, 52 : orig.).

[45] Tolomei et Borghesi, 1552, 6 octobre, Ferrare (Arch. de Sienne, Lettere al Reggimento, I, 90 ; orig.).

[46] Tolomei et Borghesi, 1552, 10 octobre, Vérone (Arch. de Sienne, Lettere al Reggimento, II, 10, 36, 43 ; orig.).

[47] Tolomei et Borghesi, 1552, 7 novembre, Lyon (Arch. de Sienne, Lettere al Reggimento, IV, 33 ; orig.).

[48] Tolomei et Borghesi, 1552, 12 novembre, Lyon (Arch. de Sienne, Lettere al Reggimento, IV, 84 : orig.).

[49] Tolomei et Borghesi au Reggimento, 1552, 27 novembre, Paris (Arch. d'Etat de Sienne, Lettere al Reggimento, V, 93 ; orig ). Cf. les mêmes, 1552, 3 décembre, Paris (Arch. cit., VI, 56 ; orig.). Les mêmes, 1552, 10 décembre, Paris (Arch. cit., VII, 23 ; orig.).

[50] Orazione di Messer Claudio Tolomei, ambasciatore di Siena, recitata dinanzi ad Henrico II (Paris, 1553, in-4°).

[51] Tolomei et Borghesi au Reggimento, 1552, 19 décembre, Compiègne (Arch. de Sienne, Lettere al Reggimento, VIII, 23 ; orig.). — P. Santa-Croce au cardinal del Monte, 1552, 24 décembre, Compiègne (Arch. Vatic., Nunz. Francia, t. III, fol. 71 v° ; orig.). — duc Alvarotti au cl. de Ferrare, 1552, 28 décembre, Compiègne (Arch. d'Etat de Modène, Francia ; orig.). Cf. SOZZINI, Diario, p. 91.

[52] Carlo Massaini au Reggimento, 1553, 25 mars, Rome (Arch. de Sienne, Lettere al Reggimento, XVII, 3 ; orig.).

[53] Henri II au Reggimento et au peuple de la république de Sienne, 1552, 23 décembre, Compiègne : L'evesque Tholomei a sceu si bien et si élégamment exprimer voz intentions, y adjoustant encores tant de bons et honnestes propoz, que nous en sommes demourez grandement contans et satisfaictz... (Arch. de Sienne, Lettere al Reggimento, VIII (exposée) ; orig.).

[54] SOZZINI, Diario, p. 92.

[55] L'évêque de Pienza à la Balia, 1550, 22 juin, Rome (Arch. de Sienne, Lettere alla Balia, CCIX, 97 : orig.).

[56] G. GIGLI, Diario Senese, parte 2a, t. I, p. 105.

[57] Arch. stor. ital., 1a s., t. II, pp. 452-453.

[58] Arch. d'Etat de Sienne, Delib. Balia, CCLXII, fol. 52 ; reg. orig.

[59] Arch. d'Etat de Sienne, Delib. Balia, CCLXIII, fol. 4, reg. orig.

[60] L. Ricasoli au duc de Florence, 1552, 12 août, Sienne (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 18M, fol. 9 : orig.).

[61] Le cardinal Mignanelli au cardinal del Monte, 1552, 23 août, Sienne (Arch. Vatic., Principi, t. XX, fol. 147-148 : orig.). Fr. Babbi au duc de Florence, 1552, 1er novembre, Ferrare (Mediceo. 2884 ; orig.).

[62] Le cardinal Farnèse à la Balia, 1552, 14 août, Gradoli (Arch. de Sienne, Lettere alla Balia, CCXVII, 43 ; orig.).

[63] Le cardinal Mignanelli à la Balia, 1552, 10 août, Rome (Arch. de Sienne, Lettere alla Balia, CCXVII, 21 ; orig.).

[64] Les ambassadeurs de Sienne à la Balia, 1552, 13 août, Rome (Arch. cit., Lett. alla Balia, CCXVII, 40 ; orig.).

[65] Le cardinal Mignanelli au cardinal del Monte, 1552, 23 août, Sienne (Arch. Vatic., Principi, t. XX, fol. 147-148 ; orig.). — Cf. GIGLI, Diario Senese, parte 2a, t. II, p. 106.

[66] Arch. de Sienne, Delib. Balia, CCLXIII, fol. 82 ; reg. orig.

[67] Le cardinal Mignanelli au duc de Florence, 1552, 23 août, Sienne (Arch. de Florence, Mediceo. 3721, fol. 270 : orig.).

[68] Arch. de Sienne, Delib. Balia, CCLXIII, fol. 90 ; reg. orig.

[69] Arch. de Sienne, Delib. Balia, CCLXIII, fol. 116. — Pietro Lippi à Marguerite d'Autriche, 1552, 27 août, Florence (Arch. d'Etat de Naples. Carte Farnes., fascio 121, fasc. 1 ; orig.).

[70] Mignanelli au cardinal del Monte, 1552, 7 septembre. Sienne (Arch. Vatic., Principi, t. XX, fol. 183 orig.). L. Ricasoli au duc de Florence, 1552, 6 septembre, Sienne (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 1851, fol. 26 ; orig.).

[71] La Balia de Sienne à Jules III, 1552, septembre (Arch. Vatic., Principi, t. XXI, fol. 146 ; orig.).

[72] Del Monte à P. Santa-Croce, 1552, 7 septembre, Rome (Arch. Vat., Borghèse, I, 31, fol. 4 : reg. orig.).

[73] Mignanelli à del Monte, 1552, 31 août et 8 septembre, Sienne (Arch. Vat., Principi, t. XX, fol. 149 et 454 ; orig.).

[74] Arch. de Sienne, Del. Reggimento, II, fol. 34-35. — L. Ricasoli au duc de Florence, 1552, 1er octobre, Sienne (Mediceo, 1851, fol. 52 ; orig.). — Les ambassadeurs siennois au Reggimento, 1552, 1er octobre, Rome (Arch. de Sienne, Lett. al Reggimento, I, 58 : orig.).

[75] Arch. de Sienne, del Reggimento, II, fol. 65 ; reg. orig.). — Del Monte à P. Santa-Croce, 1552, 20 octobre, Rome (Arch. Vat., Borghèse. I. 31, fol. 11 v° ; reg. orig.).

[76] Le cardinal de Ferrare à la Balia, 1552, 1er août, Ferrare (Arch. de Sienne, Lettere alla Balia, CCXVI, 23 ; orig.). — Arch. cit., Delib. Balia, CCLXIII, fol. 36-37 ; reg. orig. — L. Ricasoli au duc de Florence, 1552, 12 août, Sienne (Mediceo, 1851, fol. 9 ; orig.).

[77] Fr. Babbi au duc de Florence, 1552, 8 septembre, Ferrare (Mediceo, 2884 ; orig.).

[78] L'archevêque Sauli au cardinal del Monte, 4552, 2 novembre, Bologne (Arch. Vat., Bologna, I. fol 58 ; orig.).

[79] Fr. Babbi au duc de Florence, 1552. 23 octobre, Ferrare (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 2884 ; chiffre).

[80] Le cardinal de Ferrare à Bart. Cavalcanti, 1552, 8 octobre, Ferrare (G. CAMPORI, Diciotto lettere di B. Cavalcanti, p. 30). — Tolomei et Borghesi au Reggimento de Sienne, 4552, 6 octobre, Ferrare (Arch. d'Etat de Sienne, Lett. al Reggimento, I, 90 ; orig.).

[81] L. Ricasoli au duc de Florence, 1552, 29 septembre, Sienne (Mediceo, 1851, fol. 51 ; orig.).

[82] G. Placidi au Reggimento, 1552, 18 octobre, Ferrare, et 23 octobre, Cento (Arch. de Sienne. Lettere al Reggimento, II, 53 et 97 ; orig.).

[83] Le cardinal de Ferrare au Reggimento, 1552, 15 octobre. Ferrare (Arch. de Sienne, Lett. al Reggimento, II ; orig.).

[84] G. Placidi au Reggimento, 1552, 23 octobre, Cento (Arch. cit. et loc. cit., II, 97 : orig.).

[85] Bart. Cavalcanti à Octave Farnèse, 4552, 28 octobre. Bologne (RONCHINI, Lettere di Bart. Cavalcanti, p. 26).

[86] Ambrogio Nuti au Reggimento, 1552, 28 octobre, Florence (Arch. de Sienne, Lett. al Reggimento, III, 35 : orig,.).

[87] Ambrogio Nuti, 1552, 24 septembre, Florence (Arch. de Sienne, Lett. al Reggimento, I, 25 ; orig.).

[88] Le cardinal de Ferrare au duc de Ferrare, 1552, 29 octobre, Florence (Arch. d'Etat de Modène, Principi Estensi, Ippolito II ; orig.).

[89] Le cardinal de Ferrare au duc de Florence, 1552, 1er novembre, Poggibonsi (Mediceo, 3721, fol. 364 ; orig.).

[90] Récit détaillé par Claudio Ariosti au duc de Ferrare, 1352, 2 novembre, Sienne (Arch. de Modène, Firenze ; orig.). Bart. Cavalcanti à Octave Farnèse, 1552, 2 novembre, Sienne (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 752, fascic. C ; orig.).

[91] G. Placidi au Reggimento, 1552, 10 octobre, Ferrare (Arch. de Sienne. Lett. al Reggimento, II, 8 ; orig.).

[92] Parmi les musiciens, les comptes mentionnent Alessandro Grapella ; parmi les chanteurs, Filippa, Nicolà et Luseo Francesi, Ottaviano Padoano et Jacobo Savoino. (Arch. d'Etat de Modène, Comptes d'Hippolite d'Este à Sienne ; reg. orig.).

[93] Bart. Calvacanti à Octave Farnèse, 1552, 22 novembre, Sienne (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 752. fasc. C ; orig.). — Voyez. liv. V.

[94] D. du Gabre à Octave Farnèse. 1552, 17 octobre. Ferrare : J'arrivay hier de la court, ayant trouvé Mons. le cardinal Farnèze delà le lac [d'Iseo]... Le Roy m'a renvoyé pour résider en ceste ville en l'absence de Mons. le cardinal de Ferrare... (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 258, fasc. 11 ; orig ). G. Placidi au Reggimento, 1552, 18 octobre, Ferrare (Arch. d'Etat de Sienne, Lett. al Reggimento, II, 55 ; — Arch. de Sienne, Delib. Reggimento, I, à la date du 24 octobre ; reg. orig.

[95] Giulio Vieri au Reggimento, 1552, 25 septembre, Urbin (Arch. de Sienne, Lett. al Reggimento, I, 27 ; orig.).

[96] A. Serristori au duc, 1548. 12 novembre, Rome (Medieco, 3267, fol. 344 ; orig.). — F. Orsini avait passé par Florence, à son retour de Piémont.

[97] Entre autres moyens, il établit un service d'espionnage en dehors de tous scrupules. En annonçant l'arrivée d'un ambassadeur de Cosme, Bart. Sala écrivait, le 1er avril 1551, de Pise, au duc de Ferrare : V. E. puo ben essere certa che il Babbi sera continuamente spia non solo delle cose publiche, ma di tutte quelle che potrà penetrare. (Arch. de Modène, Firenze ; orig.). De fait, Babbi surprit jusqu'aux rêves nocturnes du duc de Ferrare.

[98] Lettres de Catherine de Médicis, t. I. — Lettres des cardinaux (Mediceo, 3718-3721 ; orig.).

[99] Cosme à Catherine de Médicis, 15-17, 27 avril, citée p. E. PALANDRI, Les négociations entre la Toscane et la France (Paris, 1908, in-8°), pp. 48-49.

[100] A. DESJARDINS, III, passim.

[101] Le cardinal Salviati au duc de Florence, 1547, 25 juin, Formello (Arch. de Florence, Mediceo, 3718 orig.). Le même au même, 1547, 17 juillet, Gualdo (Mediceo, filza 611, fasc. 2 ; orig.).

[102] Saint-Mauris au prince d'Espagne, 1547, 20 novembre : La Royne moderne manda naguaires l'ambassadeur de Florence résidant ici et se doullust à lui jusques au boust que le duc de Florence eust faict défendre à tous ses subjects de non sortir hors de son pais pour le service d'aulcung prince sans sa permission et soubs la peine de la hart... (Arch. Nat., K 1485, n. 112 ; orig. chiffré).

[103] Correspondance de Serristori, 1548-1549 (Mediceo, 3267-3268 ; orig.).

[104] W. FRIEDENSBERG, Nuntiaturberichte aus Deutschland, t. X, p. 180. Voyez. aussi G. CANESTRINI, Legazioni di Averardo Serristori, p. 186.

[105] Le cardinal de Ferrare au duc de Florence, 1548, 3 septembre, Pignerol (Arch. de Florence, Mediceo, 3719, fol. 951 : orig.).

[106] L'évêque de Fano à Jules III, 1551, 27 août, Augsburg (G. KUPSE, Nuntiaturberichte, t. XII, p. 51).

[107] Le duc de Florence au cardinal de Tournon, 1552. 28 juillet, Florence (Arch. Vatic., Principi. t. XVII, fol. 75 ; copie XVIe s.).

[108] Le cardinal Farnèse au duc de Florence, 1552, 31 juillet, Valentano (Arch. Vatic., Principi, t. XIV, fol. 2J6 : copie du XVIe s.). Le duc de Florence au cardinal Farnèse, 1552, 28 juillet, Florence (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 87, fasc. 3 ; orig.).

[109] Lanssac au cardinal Farnèse, 1552, 31 juillet, Sienne (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 702, fasc. L ; orig. italien). Le duc de Florence à Lanssac et à l'évêque de Mirepoix. 1552, 30 juillet, Florence (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 86, fasc. 3 ; copie). — Les troupes de Cosme, appelées au secours des Espagnols, avaient dû se retirer d'une façon piteuse devant les Siennois révoltés. Pietro Lippi à Marguerite d'Autriche, 1552, 5 août, San Gimignano (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 121, fasc. 1 : orig.).

[110] Archives d'Etat de Sienne, Del. Balia, CCLXII, fol. 51 v° : reg. orig.

[111] Le duc de Florence à la Balia de Sienne, 1552. 28 juillet, Florence (Arch. de Sienne, Lettere alla Balia, CCXV, 62 : orig.).

[112] Arch. de Sienne, Delib. Balia, CCLXIII, fol. 34 v° : reg. orig.).

[113] A. Serristori au duc de Florence, 4552, 28 juillet, Rome (Arch. de Florence, Mediceo, 3271 ; orig.).

[114] A. Serristori au duc de Florence, 1552. 2 août, Rome (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3271 ; orig.).

[115] Arch. d'Etat de Sienne. Del. Balia, CCLXIII, fol. 2-20 ; reg. orig. — Carlo Massaini à la Balia 1552, 4 août, Rome (Arch. cit., Lettere alla Balia, CCXVI, 75 ; — Henri II à Cosme Ier, 1552, 23 septembre, Reims ; mal commenté p. A. DESJARDINS, III, 329.

[116] Cosme Ier à Pandolfini, 1552, 15 août, Florence (Arch. de Florence, Carte Strozziane, Ia serie, 72. fol.  ; orig.).

[117] Cosme Ier à Charles-Quint, 1552, 25 août, Florence, p. p. A. DESJARDINS, III, 325-326.

[118] C. Massaini au Reggimento, 1552, 23 septembre, Rome (Arch. de Sienne, Lettere al Reggimento, I, 25 ; orig.).

[119] Cosme Ier à Pandolfini, 1552, 19 août, Florence, p. p. DESJARDINS, III, 324.

[120] Ambrogio Nuli au Reggimenlo, 1552, 21 septembre, Florence (Arch. de Sienne, Lettre al Regimento, I, 13 ; orig.). — Claudio Tolomei et Nic. Borghesi au Reggimento, 1552, 30 septembre, Florence (Arch. et loc. cit., I, 52 ; orig.).

[121] Voyez. Cl. Tolomei au duc de Florence, 1548. 12 avril, Padoue (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3811, fol. 171 ; orig.). — Cf. les paroles de Fulvio Orsini citées supra.

[122] Lettres du duc de Ferrare au duc de Florence, 1750-1551 (Mediceo, 2879 ; orig.).

[123] Le cardinal Salviati au duc de Florence, 1517, 11 octobre, Ferrare (Mediceo, filza 611, fasc. 2 ; orig.).

[124] G. Placidi au Reggimento de Sienne, 1552. 18 octobre, Ferrare (Arch. d'État de Sienne, Lettere al Reggimento, II, 55 ; orig.).

[125] L. Ricasoli au duc de Florence, 1552, 2 décembre, Sienne (Mediceo, 1851, fol. 92 ; orig.).

[126] Sur les préparatifs militaires que fit le duc de Florence, dès 1552, on trouve des preuves dans les archives municipales de Toscane. Voyez, par ex., les archives de San Gimignano (rôles de munitions et provisions portés à Florence).

[127] P. Santa-Croce au cardinal del Monte, 1552. 24 décembre, Compiègne (Arch. Vatic., Nunz. Francia, t. III, fol. 71 v° ; orig.).

[128] Cl. Tolomei et Nic. Borghesi au Reggimento de Sienne, 1552, 16 novembre, Bessé  (Arch. d'Etat de Sienne, Lettere al Reggimento, V, 4 orig.).

[129] Cl. Tolomei et Nic. Borghesi, 1552, 27 novembre. Paris (Arch. cit., Lettere al Roggimento, V, 93 : orig.).

[130] Cl. Tolomei et Nic. Borghesi, 1552, 3 décembre, Paris (Arch. cit., Lett. al Reggimento, VI, 56 ; orig.).

[131] Cl. Tolomei et Nic. Borghesi, 1553, 7 janvier, Paris (Arch. cit., Lett. al Reggimento, X, 4e ; orig.). — Le cardinal de Lorraine au duc de Ferrare, 1553, 7 janvier, Paris : Je ne me puis tenir vous dire, Monsieur, que vostre filz a acquis là dedans tel bruict et réputation pour sa diligence, vigilance et dextérité qu'il se rend immortel. (Arch. d'Etat de Modène, cardinali, Loreno ; orig.).

[132] Mémoires-journaux de Guise, pp. 71, 72, 105, 160.

[133] Vita di Pietro Strozzi (Bibl. Vatic., Barberini, lat. 4824. fol. 36). — Cf. J. Alvarotti au duc de Ferrare, 1553, 9 février, Paris (Arch. d'Etat de Modène, Francia : orig.).

[134] J. Alvarotti au duc de Ferrare, 1553, 9 février, Paris (Arch. de Modène, Francia ; orig.).

[135] Hercule Strozzi au duc de Mantoue, 1353, 17 février, Paris (Arch. d'Etat de Mantoue, amb. Francia ; orig.).

[136] P. Santa-Croce au cardinal del Monte, 1553, 10 février, Paris (Ardt. Vatic., Nunz. Francia, 3, fol. 93 v. ; orig.).

[137] Publiée p. A. VITALIS, Correspondance de Dominique du Gabre, p. 7. Nous avons corrigé les erreurs de datation commises par M. Vitalis, qui n'a pas remarqué l'emploi par du Gabre du style de Pâques.

[138] Arch. d'Etat de Sienne. Del. Reggimento, 3, fol. 30 ; reg. orig.

[139] D. du Gabre au Roi, 1553, 5 janvier, Ferrare, p. p. VITALIS, op. cit., pp. 5-6.

[140] Carlo Massaini au Reggimento, 1552, 1er décembre, Rome (Arch. d'Etat de Sienne, Lettere al Reggimento, VI, 34 ; orig.).

[141] Carlo Massaini, 1553, 4 février, Rome (Arch. et loc. cit., XIII, 26 ; orig.).

[142] E. PALANDRI, Les négociations entre la Toscane et la France, pp. 75-78.

[143] P. Santa-Croce au cardinal del Monte, 1553, 9 janvier, Paris (Arch. Vatic., Nunz. Francia, 3, fol. 81 v. ; orig.).

[144] P. Santa-Croce, 1553, 12 janvier, Paris (Arch. et loc. cit., fol. 84 ; orig.).

[145] Jérôme de Pise arriva, le 15 novembre 1552, avec mission de prendre le commandement militaire, pendant les absences de M. Termes ; le 17, arrivèrent Cornelio Bentivoglio et son frère Antonio Galeazzo Bentivoglio ; le 18, Jehan de Turin et, peu après, le colonel Chiaramonte. Claudia Ariosti au duc de Ferrare, 1552, 18 novembre, Sienne (Arch. d'Etat de Modène, Firenze ; orig.). — Sozzini, dans son Diario, p. 94, place au mois de janvier 1553, par erreur, l'arrivée de ces capitaines.

[146] Voici l'Etat des troupes, chargées de protéger la République de Sienne, en décembre 1552, envoyé par Cl. Ariosti au duc de Ferrare, 1552, 6 décembre, Sienne :

A Sienne.

Dans le Comté.

Sous Orbetello.

Duc de Somma

200

Jehan de Turin à Montalcino

150

Clemente della Cervara

200

Francesco Orsini

200

Chiaramonte à Massa

150

Mario Santa Fiore

250

Aldo Conte

200

Corn. Bentivoglio à Grosseto

150

Copauccio

150

Claudio da Spoleti

150

Eurico Corso à Grosseto

100

Luccio Savelli

150

Aversa de Stabio

200

Vincenzo Tadei a Censana

150

Nuncio dalla Mirandola

150

Pompeo da Castello

150

Bernardo Corso à S. Quirico

100

Angello da Camerino

100

Cavalliere da Nepi

200

Moretto Calabrese à Radicofani

100

Pietro Antonio Corso

160

Conte Leonetto

200

Bartolomeo da Pesaro à Cella

80

Vignnola a Castion

50

Viucenzo di Monte

200

Averardo à Chiusi

150

Malherba Orsini

200

Joachino à Sarteano

100

Castello Ottieri et Montorio

100

(Arch. de Modène, Firenze ; orig.).

[147] Cosme 1er au Reggimento, 1553, 9 février, Florence (Arch. de Sienne, Lett. al Reggimento, XIII. 79 ; orig.).

[148] Cosme 1er au Reggimento de Sienne, 1553, 14 février, Florence (Arch. de Sienne, Lett. al Reggimento, XIV, 26 ; orig.).

[149] Arch. de Sienne, Del. Reggimento, 3, fol. 134 v° ; orig. — Bart. Cavalcanti à Octave Farnèse, 1553, 18 février, Sienne (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 257, fasc. 2 ; orig.).

[150] Carlo Massaini au Reggimento de Sienne, 1553, 25 février, Rome (Arch d'Etat de Sienne, Lett. al Reggimento, XV, 15 ; orig.). — Hippolyte d'Este envoya au duc de Florence de chaudes condoléances, au sujet de la mort du vice-roi. Le cardinal de Ferrare à Come 1er, 1553, 27 février. Sienne (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3721, fol. 47 ; orig.).

[151] D. du Gabre à Montmorency, 1553, 26-28 février, Ferrare, publiée p. A. VITALIS, Correspondance de Dom. du Gabre, pp. 15-16.

[152] A. VITALIS, op. cit., pp. 20-21.

[153] Le cardinal del Monte à P. Santa-Croce, 1552, 7 septembre, Rome (Arch. Vatic., Borghèse, I, 31, fol. 5 ; reg. orig.). — P. Santa-Croce à Del Monte, 1552, 2 novembre, Reims (Arch. Vatic., Nunz. Francia, 3, fol. 49 ; orig.).

[154] P. Santa-Croce à Del Monte, 1552, 25 octobre, Reims (Arch. Vatic., Nunz. Francia, 3, fol. 71 v° ; orig.).

[155] P. Santa-Croce, 1553, 16 mars, Paris ; 26 mars, Poissy ; 20 avril, Poissy (Arch. cit., fol. 105-136 ; orig.).

[156] Le cardinal de Ferrare à Cosme 1553, 12 février. Sienne (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3721, fol. 479 orig.).