LES ORIGINES POLITIQUES DES GUERRES DE RELIGION

LIVRE DEUXIÈME. — LES FARNÈSE

CHAPITRE III. — LA RENONCIATION POLITIQUE DE JULES III ET LA DÉFAITE DES GALLICANS. LES BÉNÉFICES DES FARNÈSE.

 

 

Dans les premiers jours de septembre 1551, Jules III commençait à se lasser des anathèmes qu'il avait prodigués sans mesure depuis plusieurs mois. La prise de Tripoli et la protestation d'Amyot à l'ouverture du Concile Trente, dont les nouvelles arrivèrent alors à Rome, produisirent en lui plus de douleur que de colère[1]. A l'orage de son esprit succédait l'abattement. Ces incidents fâcheux gênaient le désir de paix qui s'était réveillé dans l'âme du vieillard irritable.

Sa nature avait toujours été de mollesse : seuls, la conscience et peut-être l'orgueil de son autorité pontificale avaient bandé si longtemps l'énergie de cet épicurien toscan. Mais la lutte devenait plus lourde chaque jour, trop violente et trop coûteuse. Sans doute aussi, quelques inquiétudes sur les conséquences de sa colère traversaient la réflexion du pape. Comment n'eût-il pas entendu les conseils pacifiques et les offres d'entremise qu'on lui apportait de toutes parts ?

Parmi ces influences conciliantes, la plus efficace fut sans doute celle du cardinal de Tournon. Tout le monde connaissait son zèle catholique, et l'on savait qu'à trop parler de paix, l'ancien ministre de François le' risquait de compromettre la renaissance fragile de son crédit auprès de Henri II. Retiré à Venise, Tournon, nous l'avons dit, encouragea d'abord les efforts pacifiques du duc de Ferrare, puis il engagea des propos avec Achille de Grassis, nonce du pape auprès de la République[2]. Enfin, au début de septembre, il intervint personnellement pour montrer au pontife la voie de l'accord. Dans une lettre, datée du 11 de ce mois, et adressée à Hercule d'Este, le cardinal résumait ses sentiments : Il me semble que si le pape entendoit bien son affaire, il a maintenant fort belle occasion de se retirer hors de la guerre et laisser achever sans luy la comédye ou plustost tragédye à ces deux grandz princes, yen le peu d'espérance que Sa Saincteté ha de venir à bout de Parme ne de La Myrandolle, quelque promesse que le sieur Don Ferrand eust faict de les luy rendre par tout le moys de juillet. J'en escripray mon opinion à Rome et ilz en feront ce qu'il leur plaira[3].

Déjà Jules III n'offrait plus de résistance. Quelques jours auparavant, il avait déclaré à l'abbé Rossetto, conseiller du duc de Ferrare, qu'il abhorrait la guerre et que, pour regagner l'amitié du Roi, il serait heureux d'accepter un accommodement honnête, sans regarder ni aux dépenses faites, ni aux injures reçues pourvu toutefois que l'Empereur permît cette réconciliation[4].

Avant même d'avoir reçu les derniers conseils de Tournon, le 4 septembre, Jules III fit une démarche décisive en faveur de la paix : il adressa de véritables excuses au roi de France. La lettre que dicta le pape est un document des plus intéressants qu'on puisse trouver dans l'histoire des querelles du pouvoir civil avec le pouvoir ecclésiastique. Ce bref revêtait la forme personnelle : le pontife, en signe de plus familière affection, y parlait à la première personne du singulier. Après les titres et salutations, que, cette fois, il avait eu garde de ne pas oublier, le pape commençait par une phrase d'extrême bienveillance : Malgré toutes les offenses et tous les dommages que vous m'avez faits, je ne puis pas ne pas vous souhaiter succès et prospérité. En termes affectueux, Jules III tentait alors de justifier sa conduite dans l'affaire de Parme : Si vous ne vouliez pas vous contenir, vous ne deviez pas pourtant adresser à mon nonce des paroles injurieuses, ni publier en même temps l'édit du Concile national, ni vous précipiter à une alliance avec Octave Farnèse, mais marcher avec un peu plus de retenue et vous efforcer d'obtenir mon consentement, en me persuadant par des raisons, comme on fait entre amis. Quel motif de défiance vous avais-je donné, qui vous permît de préférer l'amitié d'Octave à la mienne ? Vous m'accusez d'ingratitude parce que je n'ai pas voulu que le duc de Ferrare, le duc d'Urbin, les Colonna, les Savelli et une centaine d'autres petits seigneurs, qui sont nies feudataires, suivant l'exemple d'Octave, pernicieux à jamais pour ce Saint-Siège, pussent, les moindres d'entre eux, me venir donner des doigts dans les yeux à moi et à mes successeurs, toutes les fois qu'ils trouveraient la protection d'un prince séculier. Puisque, de l'ordre de la Providence divine, vous m'avez aidé à monter sur ce trône, comme vous nie le jetez à la face, — et je ne l'ai jamais nié vous devez désirer mon honneur et non pas ma honte. Je pourrais bien vous appeler du nom qui convient à un Roi, lequel, après avoir fait tout son possible pour donner la tiare à l'un de ses amis, fait aussitôt tout ce qu'il peut pour l'opprimer, le déshonorer, l'abaisser et le rendre esclave d'autrui. Comparez un peu vos procédés à mon égard et ma conduite envers vous jusqu'à ce jour[5]. Le pape rappelait ensuite ses prétendues tentatives de conciliation, puis : Moi, à toute heure, j'ai dit et je dis à qui veut l'entendre que, pour l'amour de vous, je désire capituler avec un mien sujet et faire la paix à mon désavantage, afin que vous en ayez l'honneur, tandis que, en paroles et en actes, vous faites le pis qu'il vous est possible pour nie déshonorer. Vous avez éloigné de Rome votre ambassadeur, vous avez éloigné des cardinaux et des prélats que je pouvais retenir, vous avez chassé mon représentant, chose que ne fit jamais votre père de glorieuse mémoire ni à l'égard du pape Léon qui le priva de l'Etat de Milan, dont il était pacifique possesseur, ni à l'égard du pape Adrien qui suscita une ligue contre lui. Vous menacez de m'enlever l'obédience de votre royaume et vous croyez vous excuser devant Dieu et devant les hommes en déclarant que vous garderez votre amitié au Siège apostolique. Je ne sais si vous entendez parler du siège de bois ou de la personne qui s'y trouve assise. Quelle nécessité vous oblige à faire une telle nouveauté ? Quelle faveur m'a jamais été demandée en votre nom que je n'aie accordée aussitôt ? Vous conférez les bénéfices électifs, chose que je ne fais pas, et bien que soient réservés, dans les Concordats, les bénéfices vacants en cette Cour, néanmoins, au moyen de brefs particuliers, vous pouvez concéder ceux-là aussi ; vous grevez de décimes les églises selon votre plaisir, vous ordonnez aux cardinaux et aux évêques ce qui vous plaît, aucune cause matrimoniale, bénéficiale ni spirituelle ne vient jamais en cette Cour, enfin vous êtes plus que pape dans votre royaume, vous êtes aimé, honoré et respecté par moi, et vous le serez toujours, si vous le désirez : je ne sais à quel propos vous voulez devenir schismatique. Faisant ensuite allusion au bref du 21 juillet, qui avait déchaîné la colère du Roi, Jules III s'étonnait de cette colère : Je ne sais quel mot contenait cette lettre qui vous pût offenser. Vous ne devez pas vous irriter ainsi des paroles que vous adresse un pape, en exhortation de votre conscience et de la sienne propre. Si vous relisez les histoires de France, vous trouverez que les papes, pour des causes beaucoup plus légères et plus excusables, ont parlé plus sévèrement aux rois et procédé plus avant. Enfin, le pontife terminait par cette adjuration : S'il était besoin de me rendre auprès de l'Empereur ou d'aller vers vous, pour rétablir la paix entre vous deux, je ne reculerais devant aucune fatigue ni aucun danger de ma personne, pourvu que je visse moyen d'obtenir quelque bon résultat. Je vous demande la paix avec toute l'instance et toute la soumission que je puis. Et si votre confesseur ou quelque autre personne vous conseille différemment, c'est qu'ils n'aiment pas votre honneur et n'ont pas souci du salut de votre âme. Je finirai en priant Dieu qu'il vous inspire de prendre une résolution digne de vous-même et qui corresponde aux preuves que naguère vous avez données au monde de votre piété et de votre religion[6].

Cette lettre de Jules III est très belle : elle honore sa réflexion, et montre que, sous l'agitation d'un caractère trop impulsif et violent, le fond restait généreux.

Dans un consistoire, tenu le matin du 8 septembre, Jules III créa deux légats extraordinaires, le cardinal de Carpi et le cardinal Verallo, qui devaient se rendre, le premier auprès de Charles-Quint, le second à la Cour de France pour négocier un accord avec le Roi. La création d'un légat pour la France, en de telles circonstances, était une marque bien visible de déférence : ainsi paraissait le désir ardent du pape de réparer les ruines, de renouer les liens diplomatiques, rompus depuis plus d'un mois[7].

Le nouveau légat de France, Girolamo Verallo, se distinguait parmi les défenseurs les plus zélés de l'unité catholique. Créé cardinal par Paul II1, le 8 avril 1549, du titre des saints Silvestre et Martin, il avait occupé la nonciature de Venise, puis celle Vienne. Grand ami et avocat des Jésuites, il les avait disculpés à plusieurs reprises d'accusations portées contre eux ; à Vienne, il s'était efforcé d'enflammer le zèle de Ferdinand Ier et celui de Charles-Quint pour la défense de la Foi[8].

Bien que Jules III eût l'espoir que sa lettre du 4 septembre fléchirait la colère de Henri II, toutefois l'envoi du légat resta conditionnel, en attendant de savoir si le Roi était disposé à le bien accueillir[9]. Le caractère du souverain étant connu, on craignait, à la Curie, qu'une fois les préparatifs de la guerre accomplis et les hostilités engagées, il ne voulût plus reculer. Mais, comme la guerre avait été déclarée depuis quelques jours en Piémont, on put espérer que l'activité du Roi serait entraînée de ce côté, au profit de la paix avec le pape[10]. Le 12 septembre, Jules III écrivit à Henri II pour lui annoncer la création et le départ prochain du légat Verallo[11]. Les dispositions du pontife demeuraient très pacifiques, et son désir le plus ardent était de trouver en l'autre partie un peu de correspondance[12].

Le duc de Ferrare continuait ses bons offices, travaillant à maintenir les premiers résultats acquis. Jules III, du reste, ne lui en savait aucun gré, et montrait un vif ressentiment contre le cardinal Hippolyte d'Este, protecteur des affaires de France, qui semblait appuyer l'effort des troupes royales et des fuorusciti en Romagne. A ce moment même, le secrétaire Dandino avertissait Hippolyte que si par son conseil ou moyen il advenait quelque dommage à l'Etat ecclésiastique, cela lui serait rappelé en temps et lieu[13].

Vers le 25 septembre, le cardinal Verallo dépêcha un courrier en France pour demander à Montmorency quels étaient les sentiments du Roi touchant sa légation. Envoyé du consentement de Jules III, ce courrier devait rapporter sans délai une réponse, selon laquelle le cardinal prendrait une résolution[14]. Mais Verallo partit de Rome avant le retour du courrier : le 13 octobre au soir, le légat arrivait à Bologne ; il s'y arrêta quelques jours, en attendant les instructions et le bref de créance de Jules III. Aussi bien, il ne devait pas quitter Bologne, avant d'avoir été informé des sentiments du Roi. Le cardinal ne sait rien, écrivait Dandino le 14 octobre, sinon la générale bonne volonté du pape de se réconcilier avec le Roi[15].

En effet, des bruits pessimistes venaient de France par une voie indirecte. On disait que Henri II soulevait des difficultés particulières au sujet du siège de La Mirandole, et ne parlait de la paix qu'en formules très vagues[16]. Le 16 octobre, Verallo perdit patience et résolut, pour gagner du temps, de s'avancer aussi loin que possible, sous la protection des troupes impériales. Il demanda un sauf-conduit à Ferrante Gonzague pour se rendre à Asti, où se trouvait précisément le lieutenant de Charles-Quint, avec lequel il se proposait de conférer[17]. Verallo était encore à Bologne, lorsqu'il reçut, le 17 octobre, une lettre de Jules III, datée du 13, avec les instructions et les brefs, destinés à sa mission. On n'avait pas encore de nouvelles du courrier de France : aussi l'inquiétude était-elle grande dans le camp du pape, où l'on commençait à désespérer du succès. Le cardinal Verallo partira après-demain, écrivait Dandino le 17, mais avec peu d'espoir de bien, vu la fureur des Français, qui est encore en ébullition, et le dessein qu'ils ont de faire quelque coup dans l'Etat ecclésiastique[18].

Bien qu'il n'eût reçu aucune réponse de la Cour de France, Jules III était impatient d'envoyer son légat. Le pape souffrait de la plus grande détresse financière : par la déclaration du 7 septembre, Henri II avait arrêté la majeure partie des recettes pontificales, et la Trésorerie apostolique s'alimentait pauvrement aux frais de l'Empereur et des Romains. Les agents français en Italie, voyant la vertu de cette arme financière, exhortaient le gouvernement royal à prendre des mesures plus étroites encore, dont les légistes du Conseil soutenaient l'opportunité. Fourquevaux ne conseillait-il pas au secrétaire Beauregard de révoquer, pour cause d'ingratitude, les donations de Pépin et de Charlemagne ? Parmi le bruit de ces dangereuses propositions, il était bien naturel que le pape désirât obtenir un prompt accord[19].

Le 1er octobre, Jules III avait adressé un bref à Catherine de Médicis, pour lui annoncer le départ du cardinal Verallo et la prier de ramener le Roi à de meilleurs sentiments[20]. Le même jour — démarche singulière — le pape envoyait également un bref à la maîtresse de Henri II, Diane de Poitiers, dilectæ in Christo filiæ nobili mulieri ducissæ Valentinensi : après avoir loué la sagesse, la piété et la vertu multiplex de la favorite, Jules III lui recommandait le légat, l'informait de l'objet de sa mission et la suppliait de travailler à l'œuvre de la paix[21].

Les instructions, transmises, le 13 octobre, à Verallo, avaient été dictées le 3 du même mois. Nous vous avons envoyé, y disait le pape, non seulement afin de négocier la restauration d'une bonne amitié, mais aussi pour montrer au monde combien nous désirons la paix[22]. Dans la lettre jointe à ces instructions, le pape priait son légat de ne pas se laisser braver et de reprendre le chemin de Rome, à la première incartade. Quelques jours plus tard, en affermissant le zèle du cardinal, il le mettait en garde contre le bruit, la violence, le bouillonnement et les fanfaronnades de la Cour du Roi[23]. Outre la mission qu'il tenait du Saint-Siège, Verallo avait reçu charge d'intervenir auprès de Henri II et du cardinal de Lorraine, pour le compte des Jésuites[24].

Cependant, mal renseigné, bien désireux de la paix, mais craignant de subir un affront, Jules III n'était pas maître de sa propre résolution. Les moindres heurts ranimaient en lui la défiance. Vers le 20 octobre, parvint à Borne le texte de l'édit de Châteaubriant, publié le 7 septembre 1551 contre les personnes suspectes d'hérésie : quelques articles en déplurent au pape qui, de nouveau, fit arrêter le voyage de Verallo, pour attendre le retour du courrier envoyé en France, de peur qu'avec l'intention de bien faire, on ne donne occasion de multiplier les outrages et les injures à la Sainteté et au Siège apostolique[25]. Devant l'avenir incertain, Jules III s'attachait avec plus de force à la seule amitié qui lui parût sûre, l'amitié de l'Empereur : il lit alors frapper une monnaie portant son effigie jointe à celle de Charles-Quint avec la devise Quod Deus conjunxit homo non separet[26].

 

Les avances pacifiques du pontife rencontrèrent, de la part de Henri II, meilleure réponse qu'on ne l'avait prévu. Montmorency, entraîné un moment dans la guerre italique, s'était vite ressaisi et, à cette heure même, il portait un coup violent à ses rivaux, aux fuorusciti, qui avaient excité les hostilités et dirigé la guerre de Parme[27].

Les chefs de l'armée royale, dans le Parmesan, la Romagne et le pays de La Mirandole, se querellaient depuis longtemps. Ç'avait été d'abord une dispute entre Horace Farnèse et M. de Termes : le cardinal de Ferrare s'était rangé du côté de ce dernier, ôtant ainsi aux Farnèse l'appui d'Hercule d'Este et la protection des Guises[28]. D'autre part, les fuorusciti menaient les opérations militaires avec une fougue inconsidérée, et des échecs graves, comme la prise de d'Andelot et de Sipierre, au combat du 17 juillet, leur étaient imputés. Jean de Monluc, passant par la Romagne et le Ferrarais, à son voyage de retour, n'avait pu se défendre d'une vive irritation contre Piero Strozzi et les capitaines italiens ; rentré en France, il n'avait pas manqué de faire un rapport à Montmorency sur la conduite fâcheuse des fuorusciti[29]. Pour finir, au mois d'août, une violente dispute éclata entre Octave Farnèse et Piero Strozzi, qui se trouvait alors à Parme, et le Roi dut envoyer dans cette ville M. de Termes, pour y remplacer le terrible florentin[30]. De sorte que les trois partis de guerre — Farnèse, Guises et fuorusciti — se déchiraient alors entre eux. Le connétable saisit cette bonne occasion d'agir.

A la fin de septembre 1551, Piero Strozzi était tout occupé par les incursions qu'il dirigeait contre les troupes de Ferrante Gonzague et de Gian Battista del Monte, lorsqu'il reçut des lettres de son frère Leone, général des galères du Roi : le prieur lui annonçait qu'il avait quitté le service de la France pour se réfugier à Malte. Pressentant une machination du connétable, Piero partit aussitôt de Parme et prit la route de Venise afin de rentrer à la Cour[31]. Que s'était-il passé ?

Montmorency, qui regardait les fuorusciti depuis longtemps comme les adversaires nés de sa politique pacifique, portait une haine particulière à Leone Strozzi. A la suite d'un incident, que nous avons raconté plus haut, il poursuivait le prieur de Capoue de sa malveillance, avec l'intention de le perdre.

Au début de 1551, Leone Strozzi, soutenu par les Guises et en dépit du connétable, avait empêché que la flotte ne fût diminuée. Il se rendit lui-même à la Cour, en mai, pour y développer un plan de campagne[32]. Mais l'amiral comte de Tende, beau-frère de Montmorency, minait son autorité, le faisait épier et bafouer, à Marseille même, par ses officiers. L'animosité s'accrut. Il semble qu'un guet-apens ait été dressé, au port de Marseille, contre Leone Strozzi. Celui-ci fit arrêter le chef des conjurés, Gian Battista Casella, dit Corso, qu'il avait racheté lui-même de l'esclavage et pris pour confident, et lui arracha, par les tortures, l'aveu que le comte de Tende était complice de cette tentative d'assassinat. Assommé d'un coup de maillet, puis poignardé, Casella fut jeté à la mer. Mais cette exécution n'arrêta pas l'indiscipline qui régnait dans l'armée navale, et l'amiral de Tende répandit le bruit que Strozzi serait bientôt destitué. Comme le fils du connétable, François (le Montmorency, et son neveu, Honorat de Savoie, arrivaient alors à Marseille, Leone Strozzi, poussé aux dernières extrémités par la haine et les calomnies, craignant que sa vie même ne fût en danger, s'enfuit du port, avec deux galères, dans la nuit du 16 septembre 1551. Il allait à Malte retrouver ses frères en religion que menaçaient les Turcs[33].

Le parti de Montmorency exagéra le scandale de cette désertion, répandit le bruit que Leone était parti sans motif, à la légère, et la conduite du malheureux prieur fut représentée au Roi comme une trahison. Catherine de Médicis elle-même, protectrice des Strozzi, ne put retenir un sursaut de colère. Plulx à Dieu l'avoyr faist neyer ! écrivait-elle en son orthographe extraordinaire[34].

C'est dans ces conjonctures que le Roi fut informé de la résipiscence de Jules III.

Avec le bref, daté du 1er octobre, qui lui annonçait le départ du légat Verallo[35]. Henri II reçut une lettre du cardinal de Tournon. Sire, écrivait celui-ci, il me semble que ce vous est un grand honneur et réputation que le pape vous recherche de la paix et vous envoye un légat expressément pour cet effect. Et il ajoutait une exhortation à la paix[36].

Depuis le mois d'août, Henri II était resté ferme dans son attitude : soutenir et justifier la guerre temporelle, marquer nettement sa fidélité au Saint-Siège quant aux affaires spirituelles. Il s'efforçait encore de démentir les accusations de schisme lancées contre lui, et niait, non sans quelque impudence, qu'il eût jamais parlé de créer un patriarche dans son royaume, ni même d'y assembler un Concile national : pure imposture, écrivait-il le 12 septembre, et calomnie controuvée, pour noircir ma réputation[37].

Les brefs, dictés par Jules III le 4 et le 12 septembre, avaient adouci l'humeur du Très-Chrétien. Bien qu'il les jugeât composés d'aigreurs et de douceurs, d'ostentations et soumissions, il les avait reçus de bonne grâce[38].

Le 5 octobre, Henri II se décida à répondre au pape : il recevrait le légat, disait-il, avec honneur et révérence, et négocierait dans les sentiments d'un fils qui veut recouvrer l'affection de son père. Après une prudente apologie de ses actes, le Roi affirmait son humilité, obéissance et dévouement filial. Cette lettre était datée d'Anet, résidence de la maîtresse de Henri II, que le pape avait priée d'intervenir en faveur de la paix[39].

Le même jour, 5 octobre, Montmorency écrivit à Jules III une lettre où il déclarait estimer quant aux choses passées, qu'elles sont intervenues plus par quelque malheur ou disgrâce que par la volunté et opinion de l'ung ni de l'aultre, qui ne désirez sinon de vous voir réconciliez en paix, union et amitié, comme auparavant[40]. Le lendemain, le Roi adressait au cardinal de Ferrare, touchant l'expédition des bénéfices, des instructions modérées[41].

Alors s'engagea une lutte animée entre ultramontains et gallicans. Ces derniers, représentés en Italie par les agents Fourquevaux, trésorier à La Mirandole, et Boucher, secrétaire de l'ambassade de Rome, poussaient le gouvernement royal à la résistance et montraient le pape abattu par la détresse financière. Sa Sainteté, écrivait Boucher le 20 novembre, dict avant hier aux Romains et officiers de Rome, qui se lamentoient qu'il ne venoit plus d'argent en ceste court, qu'ilz eussent patience. Jules III, en effet, dépêchait un courrier aux Farnèse, affin que, à leurs intercessions et de celles de Messieurs les cardinaulx Ferrare et Tournon, Sa Majesté revoquast les desfences sur ce faictes. Et tout joyeux de la gène du pape, Boucher ajoutait : S'il plaist à Sa Majesté tenir bon trois mois et faire observer les dites déffences, lesdits Romains et officiers et tout le peuple criront allarme, et est à craindre qu'ilz ne luy facent comme fut faict au pape Adrian[42]. Les gallicans appuyaient leurs exhortations du fait que le pape, si pacifiques que fussent ses promesses, ne cessait de montrer un absolu dévouement à Charles-Quint : Jules III, dans le consistoire du 20 novembre, créa quatorze cardinaux, tous favorables à l'Empereur[43].

Mais, d'autre part, les ultramontains — Guises, Este, et surtout le cardinal de Tournon — pressaient Henri II de rétablir les relations diplomatiques. L'ardent interprète des vœux de ce parti était un prélat ami de Tournon, Claude de La Guiche, évêque de Mirepoix, ancien Père du Concile de Bologne, qui résidait alors à Rome. Dans sa hâte de restaurer l'union religieuse, La Guiche proposait même de sacrifier les Farnèse et d'abandonner Parme à Jules III[44] : ses conseils s'opposaient entièrement à la politique préconisée par le secrétaire Boucher, avec lequel, du reste, il était en assez mauvais termes. Le 22 novembre, l'évêque de Mirepoix transmit au connétable le désir que lui avait exprimé le pape de voir rentrer à Rome le cardinal de Tournon, pour traiter d'un accord[45].

Dans cette lutte des deux partis, les chances n'étaient plus égales. Montmorency, par amour de la paix, abandonnait les gallicans. Les factions belliqueuses de la cour de France ne s'entendaient plus. Les Guises mêmes perdaient un peu d'influence, à la suite d'une brouille avec Diane de Poitiers[46].

En Italie, le duc de Ferrare, toujours tremblant et grand prôneur, s'effrayait des menées belliqueuses de son propre frère, Hippolyte, et faisait expulser de son Etat les fuorusciti turbulents[47]. Quant aux Farnèse, les uns, Octave et Horace, combattaient, les autres, Alexandre, Ranuce et Marguerite, s'ennuyaient fort de cette mauvaise affaire[48].

Cependant, le 28 novembre, Verallo arrivait à Fontainebleau : Henri II l'accueillit avec bienveillance. Le légat fit ensuite son entrée à Paris, suivant le cérémonial accoutumé ; ses bulles, revêtues de lettres patentes, furent présentées au Parlement qui les enregistra, sous condition qu'il ne pourrait conférer aucune dignité, ni créer aucun nouveau chanoine dans les cathédrales ou collégiales[49].

 

Le Roi ayant accepté la légation de Verallo, c'était de sa part comme un engagement à déléguer l'un de ses représentants à la Curie, pour y reprendre la suite des négociations, rompues après le départ de Monluc. Quel serait ce représentant ? Le cardinal de Ferrare semblait désigné par ses fonctions de protecteur ; mais le pape, irrité contre lui, à tort ou à raison, n'en voulait plus entendre parler. Hippolyte d'Este conseillait le choix, pour cette négociation, de Charles de Guise, lequel n'eût pas manqué de favoriser les intérêts du duc de Ferrare[50]. Par contre, Jules III avait fait indiquer le cardinal de Tournon[51].

Tournon s'était conduit, pendant la crise, avec un tact parfait. Nous avons montré la sincérité, la force et la vertu de ses efforts pacifiques : il était bien le seul des conciliateurs dont le pape voulût reconnaître la bonne foi. Mais, pour zélé catholique qu'il se fût montré, Tournon n'en avait pas moins servi la politique royale, en agent fidèle et clairvoyant. De sa retraite de Venise, il avait surveillé et dirigé, avec l'aide de sa créature Dominique du Gabre, l'emploi des deniers dans la guerre de Parme. Lié d'étroite amitié à M. de Termes, — J'ayme M. de Termes comme mon frère, écrivait-il —, il avait sans doute contribué à régler l'ordre des opérations militaires et à modérer la fougue inopportune des fuorusciti. En somme, Tournon et ses agents constituaient alors, à Venise, le centre de la politique française en Italie[52].

Le 10 décembre, Henri II écrivit au cardinal de Tournon et l'avertit de se tenir prêt à partir pour Rome[53]. Aussitôt Jules III envoya un sauf-conduit au cardinal, avec une lettre pleine d'aménité, lui promettant une entrée solennelle et un logement au palais pontifical[54]. De Blois, le 23 décembre, partit le sieur de Dampierre, panetier du Roi, chargé de remettre à Tournon les instructions de son maitre et de passer à Parme, pour informer Octave Farnèse de l'état des négociations[55]. Les instructions qu'avait dictées Henri II étaient inspirées des conseils de ce parti ultramontain que représentait à Rome l'évêque de Mirepoix[56].

Dampierre arriva à Venise vers le 10 janvier 1552[57]. Quelques jours après, Tournon se mettait en route[58] : il séjourna à Ferrare du 17 au 21 janvier, puis il s'achemina, par la Romagne, vers la Ville éternelle[59]. Le 5 février, le cardinal fit son entrée à Rome, accompagné de trois mille cavaliers et salué par l'artillerie du château Saint-Ange, — ce qui parut extraordinaire et de bon augure[60].

En France, Verallo avait montré peu d'adresse. Il quitta la Cour, le 15 février, sans avoir rien conclu. Le légat du pape est party d'avec moy, écrivait le Roi, d'autant que je ne puys pour ceste heure satisfaire à ce qu'il demande, contre la disposition du temps et des occasions[61]. M. de Termes, venu pour informer Henri II de la situation de Parme, reprit le chemin d'Italie, vers le 18 février, avec mission d'informer les princes alliés de l'insuccès de Verallo[62].

A Rome, l'affaire fut conduite par Tournon de main de maître. Le pape ne pouvait cacher sa misère : Rome hurle et se lamente de la faim, écrivait le 24 janvier 1552 un témoin[63] ; bientôt, on dut restreindre les dépenses de l'armée ecclésiastique qui assiégeait La Mirandole[64]. Il était tout à fait évident que le Saint-Siège ne pouvait prolonger le conflit, et de la Cour impériale même venaient à la Curie des conseils de paix[65]. Mais Jules III n'était pas un partenaire commode. Tournon supporta sans colère les cris, les emportements et les ruses du pontife irascible[66]. Soucieux de garder les intérêts politiques de son maître et aussi de rétablir l'union religieuse, le cardinal se heurtait à des incidents quotidiens. En Allemagne, les Luthériens excusaient leur absence du Concile de Trente en prétextant que la France n'y était pas représentée et que, par suite, on ne pouvait considérer cette assemblée comme œcuménique. Ranimée par ces nouvelles, l'irritation du pape troublait le colloque[67]. Un jour que Tournon lui représentait la puissance et les victoires du Roi, Jules III se laissa regagner par l'ancienne fureur : il déclara qu'il supporterait avec courage et constance toutes les épreuves qu'il plairait à Dieu de lui imposer, mais que jamais la peur ne l'amènerait à faire chose indigne de lui-même ou contraire à l'amitié qui l'unissait à l’Empereur[68]. Avisé et calme, le cardinal prit patience.

Au début de mars, l'humeur de Jules III s'adoucit, et les rapports entre la Curie et le gouvernement royal s'animèrent d'une chaleur favorable[69]. Même à l'égard des Farnèse, la rigueur du pape fléchit : il leva le séquestre mis sur certains revenus ecclésiastiques d'Horace[70]. Du reste, le Roi ne voulait traiter, sans avoir obtenu garantie pour ses protégés[71].

Par un bref daté du 20 avril, Jules III annonça la conclusion des pourparlers à Ferrante Gonzague, général des forces ecclésiastiques et impériales, et lui donna ordre de cesser les hostilités dans le duché de Parme et le comté de La Mirandole[72]. Quelques jours auparavant, le pape avait suspendu l'assemblée du Concile de Trente[73]. Enfin, le 29 avril, Jules III et le cardinal de Tournon signaient une suspension d'armes, valable pour deux ans, entre la France et le Saint-Siège, sauf ratification de l'Empereur. Dans cet acte, sorte de traité de paix provisoire, dont le pape espérait étendre un jour le bénéfice au Piémont et au Milanais, on lisait : Sa Majesté Très Chrétienne sera bon et obéissant fils de Sa Sainteté et du Siège apostolique, et laissera venir à Rome, comme avant la guerre, les expéditions de bénéfices, en levant les défenses sur ce faites. Octave Farnèse gardait la possession du duché de Parme et son frère Horace recouvrait le duché de Castro. Le comte de La Mirandole, Ludovico, obtenait de semblables garanties. Les censures, sentences, peines, exécutions et toutes les mesures prises contre les personnes et les biens des Strozzi, des Orsini, des Fregosi et des autres serviteurs du Roi devaient être suspendues pendant deux ans et les confiscations abolies. Enfin, — et cette clause explique peut-être le zèle pacifique de Montmorency —, le pape s'engageait à procurer la libération de François d'Andelot, neveu du connétable, prisonnier des impériaux[74].

C'était une victoire, politique et morale, du roi de France. Soutenue par Henri II, une famille italienne, feudataire du Saint-Siège, — les Farnèse —, avait bravé impunément le pape et l'Empereur. Jules III, bien que son droit ne fût pas douteux, abandonnait ainsi à Octave rebelle un fief de l'Eglise, à la possession duquel l'astucieux Farnèse n'avait d'autre titre que son audace. Le pontife n'obtenait pas même la réparation des dommages causés aux sujets du Saint-Siège en Romagne, pas même le droit de se protéger par des censures contre l'insolence des fuorusciti. Cet acte marque la renonciation politique de Jules III ; il assure, pour un temps, l'hégémonie de la France en Italie. L'homme qui sut obtenir du pape irritable et violent une telle abdication était un diplomate singulièrement capable : Tournon avait gagné sa propre cause, il reprit dès lors, dans la politique française, le rang qu'il avait occupé sous François Ier.

Moins apparente sans doute, mais plus générale et plus nouvelle était la valeur religieuse de cet accord. De l'humiliation politique du pape, l'unité catholique sortait intacte et plus efficace. Autant le schisme avait été proche, en août 1551, autant il était loin, en avril 1552. Diplomates et légistes gallicans avaient usé de leurs armes jusqu'à l'extrême. Encore, le 15 février 1552, le procureur général du Roi avait convoqué, en la Chambre du Parlement de Paris, une assemblée de notables et, devant elle, formulé un appel comme d'abus contre les censures du Saint-Siège. Bien plus, ce même procureur avait déclaré nulle l'élection de Jules III, entachée, disait-il, d'indignité et de corruption[75]. Mais, en définitive, les gallicans restèrent vaincus, et des incidents significatifs montrèrent la gravité de leur défaite. Charles du Moulin, qui, dans un Commentaire célèbre, avait défendu les droits du Roi en matière de bénéfices, — avec un tel succès que Montmorency s'était écrié, parlant à son maître : Sire, ce que Votre Majesté n'a pu faire avec trente mille hommes, ce petit homme l'a achevé avec un petit livre ! —, expia son talent. Le 27 septembre 1552, Prospero Santa Croce, le nonce successeur de cet Antonio Trivulzio qu'avait naguère chassé le Roi, pouvait envoyer au pape une agréable nouvelle : Le livre de du Moulin a été condamné comme hérétique, et lui-même a été déclaré hérétique, et il s'est enfui en Suisse[76].

D'un coup le gallicanisme militant avait usé toutes ses forces ; et, s'il persiste dans les théories des publicistes et dans les broussailles de la procédure d'espèces, il disparaît de la grande politique. Désormais l'obstacle, qui a séparé jusqu'alors l'action religieuse des deux pouvoirs, est levé. Rien, dans ce domaine, ne s'oppose plus à l'association du pape et du Roi pour la défense de la foi catholique. Il est vrai que les divergences temporelles peuvent encore gêner cette union, mais c'est un grand avantage que le virus gallican ne s'y mêle plus.

Au reste, la leçon amène, en l'esprit de Jules III, plus qu'en celui de Henri II, une conversion profonde. Le pontife indolent gardera, bien sûr, sa nature voluptueuse et inconstante, mais dans son esprit s'établira, avec une fermeté étonnante, cette idée que la tâche de la papauté est de réconcilier les princes catholiques et que, pour y réussir, elle doit observer une neutralité scrupuleuse : sans relâche, jusqu'à sa mort, par conscience ou peut-être par peur, il prêchera aux rois ennemis l'union contre les hérétiques et contre le Turc. Henri II ne suivit pas d'abord cette conversion de son ancien adversaire : il s'étonna qu'un pape voulût être ensemble son ami et celui de l'Empereur. Pourtant le rêve nouveau de Jules III ne fut pas un songe vain : après la guerre de Toscane, où le pontife montra une neutralité vraiment méritoire, après l'accident bruyant et tout politique de la guerre des Carafa, ce rêve se réalisera enfin, dans la grande paix catholique de 1559, œuvre posthume du mol Epicurien de la villa Giulia.

 

Le cardinal de Tournon partit de Rome, le 18 mai 1552, accompagné seulement du capitaine Jérôme de Pise. Il s'arrêta à Capodimonte pour saluer et féliciter la vieille duchesse Farnèse, Girolama Orsini, veuve de Pier Luigi ; puis, par Ronciglione, Orvieto, Pérouse, Urbin et Imola, il gagna la Romagne[77]. A Bologne, le 3 juin, il fit une entrée triomphale et fut logé au palais du Podestat, décoré richement à cette occasion. Le cardinal montrait alors en toute parole son désir d'une paix générale, qui eût réconcilié le Roi avec l'Empereur, comme avec le pape[78].

Le 5 juin, Tournon arrivait à Ferrare[79] : il y tomba gravement malade de catharre et fièvres[80]. Le 28 juin, il put prendre la route de Padoue : en cette ville, dont il aimait le climat, les eaux et le vin, il se reposa jusqu'à la fin du mois d'août, convalescence qui ne l'empêcha point, du reste, de préparer et d'assurer par ses négociations la révolte de Sienne contre les Espagnols[81]. Enfin, vers la lin de l'été, il s'achemina pour rentrer en France : le 30 août, il était à Coire, et, le 28 septembre, il arrivait à Lyon. L'entrée solennelle de Tournon dans la grande cité du Rhône, dont il était devenu archevêque l'année précédente[82], fut un triomphe. Deux arcs avaient été dressés : l'un représentait la levée du siège de La Mirandole, l'autre l'allégresse des Siennois rendus à leur ancienne liberté et délivrés des Espagnols. Le peuple considérait Tournon comme le chef futur du Conseil public. Mais la maladie le ressaisit de nouveau, et il dut passer l'hiver, loin de la Cour, à Roussillon, petit village de la vallée du Rhône. Dans cette retraite, il s'occupa encore des affaires publiques, mais surtout il s'abandonna au plaisir des belles-lettres[83]. Cependant les gallicans ne lui pardonnaient pas d'avoir rétabli l'entente des deux pouvoirs : au mois de juillet, l'impertinent secrétaire de l'ambassade de Rome, passant dans l'Italie du Nord, avait négligé de saluer Tournon à Padoue, et comme pour souligner l'offense, s'était arrêté longtemps à Ferrare, auprès du cardinal Hippolyte d'Este[84].

Henri II ratifia sans objection le traité, négocié et signé, à Rome, par son habile représentant. Le Roi suivait alors la guide de Montmorency : celui-ci, qui, par une nouvelle et étrange intimité avec Diane de Poitiers[85], se trouvait en plein crédit, dirigeait vers le nord-est du royaume les forces de la guerre et entreprenait la glorieuse campagne des Trois-Evêchés. Ces circonstances étaient propices à la paix italienne.

Martin du Bellay, sieur de Langey, frère du cardinal Jean, avait été d'abord désigné pour porter à Rome, en ambassade extraordinaire, la ratification du Roi[86]. Puis, en définitive, cette mission fut confiée à un jeune diplomate, créature du connétable, Louis de Saint-Gelais, sieur de Lanssac.

Lanssac quitta la Cour à Damvillers, le 4 juin 1552[87] : il passa par Ferrare, Bologne, et entra dans la Ville éternelle, le 25 juin[88]. Il avait charge de solliciter du pape la promotion au cardinalat de Louis de Guise[89]. Jules III était alors de bonne humeur et faisait chère lie, tantôt en son palais, tantôt à sa vigna[90]. L'ambassadeur, fort séduisant, apparut aux Romains comme un gentil gentilhomme[91], et le pontife remercia Henri II de la bonne grâce de son représentant. Lorsque Lanssac prit congé, le 28 juillet, Jules III détacha de son doigt un diamant précieux et le lui offrit[92].

Déjà s'étaient rétablis les rapports officiels entre la Curie et le gouvernement royal. Au mois de mai, Henri II avait nommé au titre d'ambassadeur ordinaire l'évêque de Mirepoix, Claude de La Guiche, cet ultramontain, créature du cardinal de Tournon, qui était l'ennemi du secrétaire Boucher[93]. Pendant le séjour de Lanssac, un grave accident, — la rupture d'une veille interne —, mit en danger la vie du malheureux La Guiche, qui mourut l'année suivante[94]. Pour répondre aux prévenances du [loi, Jules III résolut d'envoyer à la cour de France un nonce qui fùt persona grata : son choix s'arrêta sur Prospero di Santa-Croce, jeune diplomate, évêque de Cissamo, qui avait occupé auparavant la nonciature de Vienne[95]. Santa-Croce appartenait à la famiglia des Farnèse, il était l'ami et le protégé du cardinal Alexandre : aussi le choix du pontifie parut-il significatif[96].

Cependant, la charge de protecteur des affaires de France à Rome restait inoccupée. Le titulaire, Hippolyte d'Este, aussitôt qu'il avait appris la conclusion de la paix, le 24 avril, s'était empressé d'envoyer à Jules III sa soumission[97]. Cet acte n'était pas superflu : le cardinal de Ferrare, en effet, avait fort excité la guerre de Parme, et, pour punir son ingérence, Ferrante Gonzague s'était emparé, au nom de l'Empereur, de quatre châteaux du Ferrarais, Brescello, San Polo, Montecchio et Castelnovo. Les trois derniers furent restitués à Hercule d'Este, après la signature de l'acte du 29 avril. Mais le lieutenant de Charles-Quint refusa de rendre Brescello, fief particulier du cardinal[98]. Celui-ci se dédommagea en bénéfices que lui donna son frère, lequel, à son tour, tira récompense du roi de France[99]. Le 25 mai, Jules III envoya un bref à Hippolyte pour le rappeler à Rome[100]. Le cardinal, soit qu'il craignît des représailles ou d'importunes questions, soit qu'il se souciât peu d'assister au triomphe des Farnèse qu'il n'aimait pas, soit plutôt qu'il voulût garder son indépendance pour diriger les intrigues du parti français dans l'Italie du Nord, déclina l'invitation et demeura à Ferrare.

Le cardinal Cupi, archevêque de Trani, assuma l'intérim de la protection jusqu'à l'arrivée de Jean du Bellay.

 

La guerre de Parme avait montré aux princes italiens que la protection du Roi n'était pas un vain mot. Les suites leur prouvèrent qu'à ce jeu, on pouvait non seulement garder des possessions mal fondées en droit, mais tirer encore de l'inlassable munificence de Henri II toute sorte d'avantages.

Le Très Chrétien ne voulut pas se défrayer d'une entreprise coûteuse. Bien plus, il entendit payer à ses protégés les risques d'une guerre qui avait été faite à leur profit. Avant même que la paix ne fût signée, le Roi en indemnisa les bénéficiaires. Au mois de janvier 1552, il donnait à Silvia Pico, l'aînée des sœurs du comte de La Mirandole, pour dédommager celui-ci des frais qu'il avait fait en défendant son propre bien, une terre de trois mille écus d'entrées, que la jeune fille apporta en dot, quelque temps après, à M. de La Rochefoucauld[101].

Les Farnèse surtout tirèrent bénéfice des événements : choyés par le pape, qui désirait faire oublier sa. fureur passée, ils trouvèrent dans l'esprit du Roi une sorte de gratitude pour lui avoir fourni l'occasion de montrer sa puissance et l'efficacité de sa protection.

Le plus pacifique des Farnèse, Ranuce, cardinal de Saint-Ange, était rentré à Rome, le 11 mai 1552. Jules III l'accueillit bien et lui fit offrir un banquet par Innocent del Monte[102]. Le 15 mai, le pape restitua le duché de Castro à Horace Farnèse[103]. Celui-ci, après avoir accompli un voyage dans l'Italie du Nord, quitta Parme, le 22 juin, et prit la route de France : le 2 juillet, il arrivait à Lyon, d'où il partit le lendemain pour la Cour[104]. Henri II invitait à se rendre en France le duc Octave même, ce héros de la guerre de Parme qu'il avait soutenu de ses deniers et de ses troupes, sans le connaître[105].

Plus brillante et plus significative encore fut la rentrée à Rome du cardinal Alexandre, — véritable triomphe après la victoire. A dire juste, Alexandre ne s'était point montré des plus braves, pendant la guerre, niais, le péril passé, il reprit hautement la tête de sa famille, comme grand seigneur et comme bénéficiaire. Il ne quitta son refuge de Florence que vers le milieu de mai, et s'en vint à Castel-Durante, dans le duché d'Urbin. De là il se mit en chemin pour Rome[106].

Le 7 juin 1552, au soir, après un exil qui avait duré plus d'un an, Alexandre rentrait dans la Ville éternelle. Le lendemain matin, accompagné de trois cardinaux, — Dandino, Campeggio et Santa-Fiore —, suivi de vingt-quatre évêques et de quatre cents cavaliers, il se rendit au palais pontifical. Pour voir défiler ce cortège somptueux, le peuple de Rome avait abandonné ses travaux. Jules III accueillit Alexandre Farnèse avec la plus grande tendresse, et lui promit aussitôt de faire lever le séquestre mis naguère sur sa riche abbaye de Monreale en Sicile. Le 10 juin au soir, pour illustrer son retour à Rome, le cardinal, heureux de recouvrer ses palais et ses jardins, offrit une fête et un banquet, avec farces et bouffonneries, en son casino du Palatin[107].

Dans cette renaissance d'amitié, tous se donnaient à la joie, Jules III, les Farnèse, et plus encore les Romains qui voyaient avec plaisir rentrer les ambassadeurs et les deniers de France. Henri II, un an après avoir traité le Saint-Père de furieux et de fauteur de Satan, lui faisait demander son portrait[108]. A peine quelques ombres vinrent assombrir le ciel si lumineux. On apprit, en juillet, que le neveu du pape, Aseanio della Corgna, ce petit noiraud[109] maladroit qui jadis, au début de la crise, avait rempli sans finesse une difficile mission en France, avait quitté le service de la garde pontificale pour se rendre à Sienne dans les rangs de l'armée impériale[110]. Au vrai, le Roi ne pouvait se plaindre, vu qu'un article du traité négocié par Tournon stipulait que les familiers du pape se mettraient à la solde de qui leur plairait. Mais c'était user trop vite de cette licence, et le fait produisit à la Cour un sérieux mécontentement, dont Jules III s'empressa d'atténuer les effets en confiant la garde de Rome et de sa propre personne à Camillo Orsini, ami du parti français[111]. Au surplus, le pontife était bien résolu à ne plus laisser troubler sa tranquillité : il se retirait si souvent en sa villa des Parioli que les ambassadeurs ne savaient à quel moment le joindre[112]. Une nouvelle cause de conflit surgit bien, à l'automne de 1552, parce que le Roi voulait appliquer les privilèges, que lui conférait le concordat de 1516, au pays de Lorraine récemment conquis[113]. Pourtant, on ne se querella point, et, des deux parts, les efforts tendirent à calmer les doléances.

Parmi ces circonstances politiques qui rendaient, pour un temps, la tranquillité à l'Italie, tandis que la domination française 'établissait pacifiquement à Sienne et que, d'autre part, Henri II étendait ses conquêtes à l'est de la France, les Farnèse purent jouir des fruits de la guerre de Parme et mettre à profit la libéralité de leur protecteur.

A la suite de la crise de 1551, Charles-Quint avait confisqué, en Toscane et dans le royaume de Naples, tous les biens qu'il avait lui-même donnés en dot à Marguerite d'Autriche, sa fille naturelle, épouse d'Octave Farnèse. Marguerite s'était efforcée vainement de fléchir la colère de son père, en distinguant sa cause de celle d'Octave : l'Empereur avait maintenu le séquestre, de sorte que la duchesse se trouvait entièrement dénuée de son entretènement, à la très grande charge de son mari. Les Farnèse ne manquèrent pas de réclamer à la cour de France une compensation pour ce dommage. Aussi, le Roi s'engagea-t-il, dès le 20 novembre 1551, à dépouiller sa belle-mère, Eléonore d'Autriche, veuve de François Ier, de son douaire, pour en faire don à Marguerite : il pensait atteindre doublement Charles-Quint, en lésant les intérêts de sa sœur Eléonore, au profit des Farnèse[114].

En effet, le 25 mars 1552, à la suite d'une démarche pressante de l'agent Montemerlo, Henri II fit donation à la fille de l'Empereur des terres et seigneuries de Quercy, Agenais, Villefranche et sénéchaussée de Rouergue, avec les jugeries de lieux, Verdun et Albigeois, qui constituaient le douaire de la reine Eléonore, en réparation de la chose très cruelle et inhumaine faicte par ledict Empereur à l'endroict de son gendre et de sa fille, laquelle, disait le Roi, nous voulons bien récompencer sur le bien que tiennent en nostre royaulme ceux qui touchent de plus près à icelluy Empereur, affin de luy rendre la pareillie de ce qu'il a faict en haine et desdaing de nous[115]. Les terres, que donnait ainsi le Roi à la duchesse de Parme, valaient dix à quinze mille écus l'an d'entrées[116].

Jérôme Curtio, citoyen de Parme et majordome du cardinal Alexandre, reçut procuration d'administrer ces nouveaux domaines, au nom de Marguerite[117]. Il s'empressa d'en tirer le plus d'argent qu'il put, afferma les revenus, confia l'exploitation financière à divers banquiers toulousains et lyonnais, et, bien que, dans l'acte de don, les forêts fussent réservées, vendit d'un coup pour douze mille livres de bois, selon les instructions de sa maîtresse[118].

De plus, Octave et Marguerite dépêchèrent à la Cour de France des agents chargés de quémander sans cesse auprès du Roi : outre Montemerlo, le chevalier Tiburtio et le juriste Giovanni Dalmatio s'employèrent à cette tâche[119]. Le 6 juillet 1552, Marguerite, pour sa dépense particulière, empruntait quatre mille livres tournois à Pierre Le Gay, trésorier de l'extraordinaire des guerres[120]. Cependant, la défense de Parme et du Parmesan était assurée par les troupes et les deniers de Henri II[121].

 

Le duc de Parme avait, auprès du Roi, un intermédiaire puissant, Horace Farnèse, son propre frère, fiancé de Diane de France. Bientôt, cette protection devint plus efficace encore, par la venue du chef de la maison, le cardinal Farnèse lui-même.

Presque aussitôt après les fêtes de son retour à Borne, le cardinal Alexandre s'en était allé passer l'été clans l'Etat des Farnèse et le pays de Viterbe, menant son train de Ronciglione à Valentano et de Valentano à Gradoli. Puis, subitement, il était parti, avait passé par Sienne, le 4 septembre, et était arrivé à Parme, le 10 : dans cette ville, auprès de son frère Octave, il séjourna environ quatre semaines. Le 2 octobre, il se remit en route et, par Reggio et Modène, il gagna Ferrare, où il s'arrêta quelques jours. De là il repartit, le 9 octobre, avec l'intention de se rendre en France : le 11, il était à Brescia, le 14, à Pisogna sur le lac d'Iseo, puis, par la Valteline et la Suisse, il s'achemina vers Lyon, où il fit son entrée, le 6 novembre[122]. Dix jours après, le 16 novembre 1552, Alexandre Farnèse joignait la Cour à Châlons en Champagne : le Roi, bien qu'il fût tout occupé à suivre les préparatifs de la défense de Metz, accueillit le petit-fils de Paul III avec les plus tendres démonstrations d'amour[123].

Les motifs de ce voyage imprévu n'apparaissent point de prime abord. Sans doute le Roi se montra heureux de cette visite ; mais on ne voit pas qu'il l'eût demandée. Le cardinal avait laissé bien vite la .Curie. On peut croire que le commerce de Jules III, si doux que fût devenu celui-ci, restait gênant pour un pécheur sans repentir tel que l'était le cardinal. Alexandre, au surplus, pouvait invoquer, pour justifier son départ, les devoirs de sa légation d'Avignon. Mais, à dire vrai, des raisons tout autres animaient alors l'aîné des Farnèse. Au mois de juillet, s'était produite la révolte de Sienne et l'intervention de la France dans la vie de cette république toscane. Dès les premiers jours, Alexandre Farnèse avait laissé paraître un vif désir d'y être envoyé comme légat par le pape, et c'est pourquoi, pendant les mois de juillet et d'août, il avait rôdé dans la région de Viterbe, à quelques lieues de Sienne, prodiguant, d'un côté, aux nouveaux révoltés les marques de sa sympathie et, de l'autre, travaillant le terrain de la Curie, afin d'obtenir cette légation, sur laquelle il fondait l'espoir d'une grande fortune au profit de sa famille. Par malheur, Jules III sentait encore assez vivement les blessures reçues naguère, pour répugner à établir les Farnèse, dans un nouvel Etat, aux portes de Rome, et il envoya à Sienne le moins ambitieux des légats, le cardinal Mignanelli. Frustré de la sorte, l'aîné des Farnèse résolut d'aller exploiter en France la bonne volonté du Roi, espérant qu'il obtiendrait de celui-ci la lieutenance politique à Sienne et peut-être la protection des affaires du royaume en Italie.

Le cardinal Farnèse resta en France beaucoup plus longtemps, sans doute, qu'il ne l'avait prévu, jusqu'à l'année 1554. Ce fut une période fortunée de sa vie. Séjournant le plus souvent à la Cour et parfois à Avignon, intrépide danseur, habile courtisan et politique avisé, il sut conquérir ensemble les ministres du Roi et les filles d'honneur de la Reine[124].

Le siège de Metz, dont l'issue préoccupait les esprits au point que toutes les autres affaires étaient en suspens, empêcha les Farnèse, à la fin de 1552, de retirer d'abord le profit de leur situation[125]. L'impatient et cupide Octave intriguait déjà du côté de l'Empereur, comme s'il ne tenait pas toute sa fortune de Henri II[126]. Aux sollicitations incessantes du duc de Parme, Dominique du Cabre, trésorier des armées de France à Ferrare, opposait une mauvaise humeur justifiée. Bien supplieray-je Votre Excellence, écrivait-il, qu'elle veuille croyre que si je n'avois l'auctorité limitée pour la distribution des deniers du Roy, ou que je me trouvasse avoir du mien, je me vouldrois mectre jusques en chemises pour vous faire service[127]. Aussi, quand la nouvelle du départ de l'armée impériale vint à la Cour, le cardinal Alexandre s'empressa-t-il d'annoncer joyeusement à son frère que désormais les provisions en Italie seraient grandes et rapides[128].

La victoire de Metz, en effet, fut suivie d'une nouvelle inclination du Roi vers les affaires de la Péninsule et d'une recrudescence de son affection pour les Farnèse. Henri II déclara, en présence de sa Cour, vouloir conférer tous les bénéfices vacants au cardinal Alexandre, jusqu'à ce que celui-ci fiât pourvu de cinquante mille livres de rentes, en France. Le malheur est, écrivait drôlement l'agent Montemerlo, qu'il ne meurt aucun prêtre qui possède chose bonne[129]. Puis, par une signalée faveur, le Roi décida qu'Alexandre serait logé au château de Saint-Germain : le cardinal de Châtillon lui-même, neveu de Montmorency, ne jouissait pas d'un tel privilège. Enfin, vers le 20 janvier 1553, Alexandre reçut l'évêché de Grenoble et une abbaye de Toulouse, qui valaient ensemble à peu près trente mille livres de revenus[130].

D'autre part, Henri II faisait préparer les fêtes du mariage de Diane de France, sa fille naturelle, avec Horace Farnèse, mariage attendu depuis dix ans : il importait de hâter la cérémonie, afin de permettre au futur époux de prendre part à la nouvelle guerre italique, dont on voyait briller les signes avant-coureurs[131]. Par contrat passé, le 13 février 1553, en présence du cardinal Alexandre et de cieux officiers de finances, Martin de Troyes et André Blondet, le Roi déclarait abandonner les garanties qu'il avait exigées, pour le douaire de sa fille, dans le projet rédigé en juin 1547. Henri II prenait ainsi l'entretien des époux à sa charge et libérait les Farnèse de toute dette à cet égard[132]. Les noces furent célébrées le lendemain, 14 février, jour du carnaval ; des triomphes, des banquets, des mascarades, où s'ébattirent les princes de France et les vainqueurs de Metz récemment arrivés, illustrèrent l'union de la maison de Valois à la casa Farnèse[133]. Les courtisans considéraient avec surprise l'étrange affection que montrait le souverain pour une famille d'origine médiocre, qu'il avait sauvée lui-même d'une perte certaine[134].

Après avoir négocié le mariage avantageux de son frère, Alexandre Farnèse prit congé de la Cour, à Paris, le 1er mars 1553, s'achemina vers Lyon, où il arriva le 8, puis s'embarqua sur le Rhône pour gagner Avignon. Il s'occupa, pendant trois mois, à ranger les affaires et à réorganiser le gouvernement de sa légation, qu'il avait trouvés fort en désordre[135].

Cependant, loin d'être satisfait des faveurs données à ses frères, Octave dépêchait en France son secrétaire, François de Billon, l'auteur du Fort inexpugnable de l'honneur du sexe féminin, afin d'obtenir que l'attention du Roi se portât sur le duché de Parme. Le secrétaire arrivait à Paris, vers la fin de mars, et passait tout le mois d'avril à négocier[136]. Outre les subsides d'argent, il avait mission de requérir l'envoi de troupes nouvelles et de munitions. Mais Henri II ne pouvait contenter tant de solliciteurs : Sienne et la Toscane absorbaient alors l'intérêt et les ressources du gouvernement royal. Les commis se lassaient des demandes d'Octave : Le receveur de Sens [Beauregard], écrit Billon le 12 mai, me descouvrit le secret et nie dist franchement que le Roy n'estoit déliberé pour le présent de faire despense aux fortifications et munitions de Parme et de vostre Estat, pour autant qu'il avoit nécessité de faire despense en plusieurs autres lieux, qui maintenant le pressoient, et que Parme pourroit bien encores attendre ung peu[137].

Seulement, dans l'assemblée des chevaliers de Saint-Michel, tenue le 5 avril, Henri II conféra le collier de l'Ordre à Octave Farnèse[138]. Lanssac, qui était parti de Saint-Germain pour l'Italie, le 3 avril, emporta le collier afin de le remettre, avec des instructions, au comte Louis Pic de La Mirandole, lequel le conférerait solennellement au duc de Parme[139]. Celui-ci reçut les insignes dans les premiers jours de juin[140].

Mince satisfaction, à vrai dire, pour un prince qui voulait de l'argent. Les plaintes d'Octave devinrent plus nombreuses et plus amères[141]. Marguerite d'Autriche y joignait ses propres doléances : les officiers royaux retardaient et gênaient l'exploitation de son domaine de Languedoc. Le 18 juillet 1553, M. de Termes, lieutenant en Toscane, dans un mémoire remis à Cornelio Bentivoglio pour être soumis au Conseil, déclarait voir Madame la duchesse de Parme en si grand nécessité et si mal contente qu'elle ne sçayt comme faire ne penser de l'assignation qu'il a pieu au Roy luy faire sur les biens de la rogne Léonor[142]. C'était une véritable mendicité.

 

Soudain, le lien le plus étroit qui unissait les Farnèse à la maison de France se rompit. Le mardi, 18 juillet 1553, Vorace Farnèse, époux de Diane de France, fut blessé de deux arquebusades à la tête et au flanc, dans le premier assaut donné par les Impériaux au château de Hesdin ; il mourut le lendemain, 19 juillet. A la nouvelle de cette mort, Henri II se rendit lui-même chez le cardinal Farnèse, qui se trouvait alors à la Cour, et là éclata en sanglots, montrant autant de douleur et d'amour que si le duc avait été son propre fils[143]. Il déclara qu'il voulait reporter toute l'affection qu'il avait donnée à Horace sur la personne du jeune Alexandre, fils d'Octave, — cet enfant, héritier des Farnèse, qui devait être l'un des plus illustres hommes de guerre du XVIe siècle.

La lettre que le Roi adressa au duc de Parme pour lui annoncer la mort d'Ilorace montre quel profond attachement le liait à ses protégés. Si la douleur et l'extresme regret et ennuy que je porte estoient bien considéréz, écrivait-il, j'aurois aultant ou plus besoing de consolation que nul aultre à qui je me vouldrois efforcer d'en donner. Je vous dyz cecy, mon cousin, pour ung inconvénient advenu commun entre vous et moy, pour la perte que nous avons faicte, vous d'ung frère et moy d'ung beau-filz que j'aimois parfaictement. Mais il se fault conformer à la volunté de Dieu, puisqu'il luy a pieu le nous oster, avec ung tesmoingnaige publicq de ses claires et louables vertus, dont il a laissé perpétuelle mémoire, laquelle de ma part je me suis résolu d'observer à l'endroit de vostre filz, que je retiens pour tel et au mesme degré d'amitié que j'ay portée jusques icy à son oncle, ainsi que doresnavant je luy feray congnoistre, et conséquemment à vous, voz aultres frères et tous ceulx de vostre maison, que l'alliance à laquelle je vous ay voullu appeller ne sera jamais moings utile et profittable que vous avez esperé à la protection, conservation et grandeur de vostre maison[144].

Pour consoler ses frères, le cardinal Farnèse leur représenta, en termes émus, l'amour et l'inclination que montre le Roi envers nous tous et envers Don Alexandre particulièrement[145].

Mais le duc de Parme, Octave Farnèse, n'était pas homme à se contenter de promesses et de larmes. Il voulait de l'argent et des troupes pour munir son Etat, et voyait alors, avec dépit, passer en Toscane toutes les ressources de la politique française. Il se plaignit au cardinal de Ferrare, gouverneur de Sienne, et sollicita des subsides : Hippolyte d'Este répondit que le Roi était trop occupé à des affaires plus importantes, en Italie et ailleurs, pour sacrifier ses forces en des choses de peu d'intérêt[146]. Même, les fuorusciti qui tenaient encore garnison dans le Parmesan au nom de Henri II, entraient en conflits fréquents avec le duc, qui déclarait leurs façons insupportables[147].

A vrai dire, le cardinal Alexandre, présent à la cour de France, bénéficiait, seul, de toute la générosité du Roi. Le douaire de la reine Eléonore, confisqué au profit de Marguerite d'Autriche, n'apportait à celle-ci que des revenus lents et incertains, dont les officiers de justice gardaient bonne part[148]. Octave, grevé de dettes, était contraint de recourir aux avances onéreuses d'argent que lui consentait le banquier Albisse del Bene, pour entretenir ses agents en France[149]. Par contre, Alexandre savait obtenir les plus lucratives faveurs. Suivant les armées, en septembre 1553, il eut son cheval tué sous lui au combat de Valenciennes[150]. Henri II lui donnait, à cette époque, l'évêché de Cahors, vacant par la mort de Paul de Carretto[151], dont les dix-huit mille livres de rentes s'ajoutèrent aux cinquante mille francs d'entrées que retirait déjà le cardinal des abbayes et évêchés de France[152].

Aussi le duc de Parme, persuadé qu'auprès du Roi, il ne pouvait avoir de meilleur avocat que lui-même, résolut-il de se rendre à la Cour, durant le mois de décembre 1553. Son voyage devait avoir un double but : affermir sa propre situation, en montrant au souverain les avantages que pouvait retirer la politique française de l'envoi de subsides à Parme, et obtenir, pour son fils, le petit Alexandre, la pension que le Trésor royal servait à Horace Farnèse de son vivant[153].

Le 20 décembre, Octave quittait Parme secrètement, sans aucune compagnie[154], et arrivait à Lyon, le 29, dans la soirée. Il avait rencontré toutes sortes de dangers, en traversant les territoires italiens soumis à l'Empereur, et ses craintes étaient telles qu'à Lyon même, il s'enferma incognito dans une chambre, six jours durant, en attendant que l'escorte, composée d'une douzaine de gentilshommes, qui avait quitté Parme après son départ, l'eût rejoint. C'était la première fois que le duc venait en France : son frère, Alexandre, dut lui dépêcher un de ses serviteurs pour le conduire de Lyon à la Cour[155].

Le Roi et son entourage firent le meilleur accueil au gendre de Charles-Quint, devenu depuis longtemps le protégé de la France. Peut-être cet Octave, rusé et défiant, parut-il à la Cour galante de Henri II moins brillant que ses frères. Toujours est-il que lui-même, très caressé, s'accommoda vite de ce nouveau milieu et faillit y oublier son duché de Parme et son épouse, l'astucieuse Marguerite[156].

Parti, vers le 15 février 1554, il emporta beaucoup de promesses, mais, semble-t-il, peu de réalités. Les circonstances n'étaient pas propices, et le Roi donnait toute son attention, en Italie, à la guerre de Sienne[157].

Cependant, les représentants du Roi à Rome, le cardinal du Bellay et l'ambassadeur Lanssac, de concert avec Octave Farnèse, négociaient pour obtenir que le pape prolongeât la suspension d'armes de 1552, dont le terme devait échoir au mois d'avril 1554[158]. Piero Strozzi, passant à Rome en décembre 1553, transmit à Jules III les désirs du Roi à ce sujet[159]. De fait, à la suite de longs pourparlers, qui s'étendirent de l'automne au printemps, l'acte de renouvellement fut signé, en définitive, le 3 mai 1554[160].

 

Dès le mois de juillet 4553, le pape avait exprimé le vœu qu'Alexandre Farnèse revînt à Rome. Nous désirons grandement, écrivait-il alors à Henri II, que le cardinal Farnèse revienne ici, investi d'une charge honorable dans les affaires spirituelles ou temporelles, au service de Votre Majesté. Rien ne pourrait nous être plus agréable, car Nous estimons à honte que les petits-fils du pape Paul vivent à l'étranger, comme exilés, durant notre pontificat. Et, pour attirer le cardinal, Jules III promettait à celui-ci de le traiter avec grandezza, en lui assurant une provision de cinq cents écus par mois[161]. Alexandre briguait depuis longtemps la charge de protecteur et surintendant des affaires du Roi en Italie. Au printemps de 1554, une occasion favorable s'offrit. Le protecteur titulaire, Hyppolyte d'Este, dépité par la querelle malheureuse qu'il avait dû soutenir, à Sienne, contre Piero Strozzi, était parti pour Ferrare et refusait d'intervenir désormais dans la conduite de la politique royale. Le cardinal Farnèse, espérant s'immiscer, au profit de sa famille, dans les affaires de Sienne et désireux, en tout cas, d'obtenir une mission lucrative, pressa le Roi de lui confier l'intérim de la protection[162]. Henri II commençait à se lasser des Farnèse : depuis la mort d'Horace, ceux-ci n'avaient plus guère de sympathies à la Cour. Montmorency supportait mal leurs sollicitations onéreuses ; les Guises partageaient les sentiments du duc et du cardinal de Ferrare ; enfin, les fuorusciti, dont les passions soulevaient alors toute la politique française, accusaient les Farnèse de soutenir Cosme de Médicis contre la république de Sienne. Au surplus, les cardinaux du 13ellay et d'Armagnac, aidés de l'ambassadeur Lanssac, suffisaient à l'expédition des affaires de Rome. Pourtant, le Roi n'osa pas repousser la demande d'Alexandre ; mais il envoya une dépêche secrète à ses représentants pour les mettre en garde. J'ai advisé d'envoyer le cardinal à Rome, écrivait Henri II, m'ayant fait instance très expresse de luy accorder qu'il ait, en l'absence de M. le cardinal de Ferrare, la superintendance générale de mes affaires de par delà. Et encore que, de prime face, j'aye trouvé cette instance et requeste assez légère et estrange, toutesfois, connoissant l'humeur du personnage, lequel allant où il va, je me veux contraindre à le satisfaire et faite semblant de trouver bon tout ce qu'il dit[163]. Le Roi donnait ainsi lui-même aliment aux défiances réciproques de ses représentants. Alexandre Farnèse prit congé de la Cour, le 24 juin[164]. Nous le retrouverons à Rome.

Mais l'ère de la grande faveur des Farnèse auprès de Henri II était terminée. De plus en plus les intérêts du duc de Parme s'opposèrent aux visées des fuorusciti, qui guerroyaient à Sienne contre Cosme de Médicis. Le Roi n'avait point assez de forces pour soutenir, en Italie, plusieurs causes à la fois : attirée vers la guerre de Toscane, son attention se détourna des Farnèse[165]. Le 8 avril 1555, il ordonnait de dégarnir Parme de son artillerie pour la transporter à Sienne[166], et deux jours après, il mandait à Soubise, lieutenant en Parmesan, de passer à Sienne sous l'autorité de Strozzi[167].

Au mois de décembre de l'année précédente, le cardinal Farnèse ayant exprimé le désir de retourner en France, Henri II lui ordonna sèchement de rester à Rome[168].

Déjà c'était le déclin d'une amitié qui avait été si profitable aux Farnèse, et dont le souvenir resta, parmi eux, comme d'une lucrative félicité. — suite imprévue de ce qu'ils appelèrent la persécution du pape Jules[169].

Dans les sentiments et dans les desseins politiques de la Cour de France, les résultats glorieux, sinon utiles, de la protection des Farnèse laissèrent des traces, d'une importance inégale, mais toutes bien apparentes.

Trente ans plus tard, Catherine de Médicis, se débattant dans les guerres civiles, rappelait à sa mémoire attristée l'image de ce passé brillant. Elle ne parla, écrivait l'abbé de Plainpied au cardinal Farnèse, sinon de l'amityé que vous portoit le Roy Henry, son seigneur et mary, et de la familiarité dont il traictoit avec vous, et de la bonne grâce qu'aviez à la Court, tantost au Conseil et en l'administration des affaires, et tantost près la personne de celle Majesté, et, par intermission des affaires, all'endroict des Dames de ce temps là belles et de bonnes maisons, et que vous aimiez et qui vous aimoient[170]. C'étaient les derniers jours heureux de la Renaissance qu'évoquait avec mélancolie la Reine-mère, parmi les bruits de la révolution où s'abîma la dynastie de Valois.

Sur la politique de Henri II l'influence de ces succès ne fut pas moins profonde. Première entreprise du Roi dans la Péninsule, — et la seule entreprise victorieuse la guerre de Parme entraîna un prince, qui de soi n'inclinait pas vers l'Italie, à poursuivre la vaine politique de magnificence extérieure. Désormais, il faudra de rudes coups pour arracher les illusions de ce roi soldat qui ne connaît que le triomphe. Au lendemain de sa victoire, Henri II s'abandonne de bon gré aux conseils attirants des partis belliqueux, à la poussée dangereuse des fuorusciti, qui le jettent dans le foyer le plus ardent de l'Italie, en Toscane.

 

 

 



[1] Jules III à H. Dandino, 1551, 7-8 septembre, Rome (Arch. Vatic., Borghèse, II, 465, fol. 181 ; reg. orig.). — Cf. G. KUPKE, Nuntiaturberichte, XII, 79.

[2] Achille de Grassis à Jules III, 1551, 5 septembre, Venise (Arch. Vatic.. Principi, t. XIX, fol. 99-102).

[3] Le cardinal de Tournon au duc de Ferrare, 1551, 11 septembre, Venise (Arch. d'Etat de Modène, Cardinali, Tornone ; orig.).

[4] H. Dandino au cardinal de Mantoue, 1551, 4 septembre, Rome (Arch. Vatic., Principi, CXLVI D, fol 49).

[5] Jules III à Henri II, 1151, 4 septembre, Rome (Arch. Vat., Borghèse, II, 465, fol. 174-179 ; reg. orig. — Bibl. Vatic., Capponi, ms. 2.39, fol. 98-103 ; cop. du XVIe s.).

[6] Au sujet des partis de la Cour de France, Jules III, insinuait : ...Dove è fuggita la prudenza et cautezza dal conestabile ? Non dito dal cardinale di Loreno, per chè ho inteso che egli non è in tutto netto di colpa in questa impresa di Parma, et alcune lettere sue che ho vedute me ne fanno qualche fede. Doveva il cardinale di Loreno non solamente non consentire che fussino levati di qui li cardinali Tornone et Ferrara, liquali per la prudenza loro et osservanza che portano a voi et a me potevano operare gran bene, ma doveva egli ancora venir quà personahnente pro ridurre l'amicitia et buona intelligenza fra me et voi, vedendo che il disparere nato tra noi non era causato da altro che dal non essersi intese le cose per il verso suo, per difetto dei ministri o poco intelligenti o di male natura... Il est probable que le pape avait été informé des intrigues secrètes des Este et des Guises, touchant le duché de Parme : ainsi s'expliquerait le peu d'empressement qu'il montra pour accepter les offres de médiation du duc de Ferrare, et les soupçons qu'il ne cessa de porter sur la conduite du cardinal Hippolyte. — Dans le même bref, Jules III protestait contre certaines paroles de Jean de Monluc : ...L'eletto di Bordeos ha detto al mie nuntio che mi chiamate inconstante, perchè pare ch'io parli in un modo et faccia in un altro. Di nessuna cosa fi manco in questo mondo professione che d'inconstantia, ne credo meritare questo nome.... (Loc. cit.).

[7] Jules III à Diego de Mendoza, 1551, 8 septembre, Rome (Arch. Vat., Borghèse, II, 485, fol. 185-486 ; reg. orig.).

[8] MORONI, XCIII, 226-227.

[9] H. Dandino au cardinal Crescenzio, 1551, 26 septembre, Bologne (Arch. Vat., Principi, t. CXLVI E, fol. 44 v°).

[10] H. Dandino au duc de Ferrare, 1551, 9 septembre, Bologne (Arch. Vatic., Principi, t. CXLVI E, fol. 30).

[11] Jules III à Henri II, 1551, 12 septembre, Rome, publiée par DRÜFFEL, Briefe..., t. I, p. 736.

[12] H. Dandino au duc de Ferrare, 1551, 18 septembre, Bologne (Arch. Vat., Principi, t. CXLVI E, fol. 2).

[13] H. Dandino à Jules III, 1551, 19 septembre, Bologne (Arch. Vat., Principi, CXLVI E, fol. 8).

[14] H. Dandino au cardinal Medichino, 1551, 28 septembre, Bologne (Arch. Vat., Principi, CXLVI E, fol. 7-8).

[15] H. Dandino au cardinal de Mantoue. 1551, 28 septembre, Bologne (Arch. Vat., Principi, CXLVI E, fol. 24).

[16] H. Dandino au nonce à Venise, 1551, 14 octobre, Bologne (Arch. Vat., Principi, CXLVI E, fol. 23 v°).

[17] H. Dandino au cardinal Medichino, 1551, 16 octobre, Bologne (Arch. Vat., Principi, CXLVI E, fol. 32).

[18] H. Dandino à Gian Battista del Monte, 1551, 17 octobre, Bologne (Arch. Vatic., Principi, t. CXLVI, E, fol. 34).

[19] Fourquevaux à Beauregard, 1551, 7 octobre, La Mirandole, p. p. G. RIBIER, op. cit., t. II, pp. 350-351.

[20] Annales Raynaldi, anno 1551, à la date.

[21] Bref publié par B. FONTANA, Renata di Francia, t. II, pp. 524-525.

[22] Instructions de Jules III à Verallo, 1551, 3 octobre. Le meilleur texte a été publié p. A. PIEPER, Die päpstlichen Legaten..., t. I, pp. 145-146.

[23] Jules III à Verallo, 1551, 13 octobre, Rome (Arch. Vatic., Borghèse, II, 465, fol. 206 ; reg. orig.).

[24] Jules III à Verallo, 1551, 17 octobre, Rome (Arch. Vatic., Borghèse, II, 465, fol. 208 v. ; reg. orig.).

[25] Ignace de Loyola au P. J.-B. Viola, 1551, 17 octobre, publiée ap. Monumenta Ignatiana, série I, t. III, p. 697.

[26] H. Dandino à Jules III, 1551, 14 octobre, Bologne (Arch. Vatic.. Principi. CXLVI, E. fol. 26). Le même à Martinengo, 1551, 26 octobre, Bologne (loc. cit., fol. 13).

[27] A. Amerighi à la Balia de Sienne, 1551, 3 octobre, Rome (Arch. d'Etat de Sienne, Lettere alla Balia. CCXII. 4 ; orig.).

[28] Fabr. Ferrero au duc de Florence, 1551, 23 juillet-6 août, Bologne (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3104, fol. 140 v° et 112 ; orig.).

[29] Fr. Rabbi au duc de Florence, 1551, 25 juillet, Ferrare (Arch. de Florence, Mediceo, 2883 ; orig.).

[30] Fr. Babbi au duc de Florence, 1551, 28 septembre-18 octobre, Ferrare (Mediceo, 2883 ; orig.).

[31] Le cardinal de Mantoue à H. Dandino, 1551. 2 octobre, Mantoue (Arch. Vatic., Principi. t. XX, fol. 181 ; orig.). A. Amerighi à la Balia de Sienne, 1551, 10 octobre, Rome (Arch. de Sienne, Lettere alla Balia, CCXII, 10 ; orig.). Vita di Piero Strozzi (Bibl. Vatic., Barberini, lat. 4824, fol. 34). — Piero Strozzi partit de Parme, le 27 septembre 1552. Marguerite d'Autriche à Catherine de Médicis, 1552, 27 septembre, Parme (Arch. d'État de Naples, Carte Farnes., fascio 700, fascic. R ; minute).

[32] A. DESJARDINS, III, 249-265.

[33] Leone Strozzi à son frère, 1552, 2 janvier, Syracuse, publiée par [RUSCELLI], Lettere di principi, t. III, fol. 105-108. Cf. CH. DE LA RONCIÈRE, Henri II précurseur de Colbert (Bibl. de l'Ec. des Charles, t. LXVI, pp. 647 et sqq.).

[34] Lettres de Catherine de Médicis, t. I, p, 47.

[35] G. RIBIER, Lettres et Mémoires d'Estat, t. II, p. 347.

[36] Le cardinal de Tournon au Roi, 1551, octobre (G. RIBIER, op. cit., t. II, pp. 346-347.).

[37] Le Roi au cardinal de Ferrare, 1551, 12 septembre (G. RIBIER, op. cit., t. II, pp. 347-348).

[38] Le Roi au cardinal de Ferrare, 1551, 6 octobre (G. RIBIER, op. cit., t. II, pp. 349-350).

[39] Henri II à Jules III, 1551, 5 octobre, Anet, publiée par DRÜFFEL, Briefe..., t. I, pp. 770-772. — La traduction italienne de cette lettre se trouve à la Bibl. Vatic., Capponi, ms. 239, fol. 103-105.

[40] Publiée par DRÜFFEL, Briefe, I, 772.

[41] G. RIBIER, op. cit., t. II, pp. 349-350.

[42] Et. Boucher à Montmorency, 1551, 20 novembre, Rome, publiée par DRÜFFEL, op. cit., I, 814.

[43] G. RIBIER, op. cit., II, 356-358.

[44] C'est ce dont l'accuse Vinc. Buoneambi, dans une lettre à Octave Farnèse, 1552, 4 mars, Rome (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 265, fasc. 1 ; orig.).

[45] Cl. de La Guiche à Montmorency, 1551, 22 novembre, Rome (Bibl. Nat., ms. fr. 3138, fol 59 : orig.). Un extrait de cette lettre a été publié par R. STUREL, Jacques Amyot, p. 72. — Cf. Fr. Gherardino à Octave Farnèse, 1551, 30 octobre, Ferrare (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 257. fasc. 1 ; orig.).

[46] J. Alvarotti au duc de Ferrare. 1551, 17 novembre, Paris (Arch. d'Etat de Modène, Francia ; orig.). Il s'agit d'une dispute d'intérêts.

[47] Fabr. Ferrero au duc de Florence, 1551, 12 novembre, Bologne (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3104, fol. 346 ; orig.).

[48] Alexandre Farnèse à Marguerite d'Autriche, 1551, 2 novembre, Florence (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 399, fasc. 1 ; orig.).

[49] Hercule Strozzi au cardinal et à la duchesse de Mantoue, 1551, 6 décembre, Melun (Arch. d'Etat de Mantoue, ambasciatori Francia ; orig.).

[50] Instructions d'Hippolyte d'Este à Scipion Piovene. 1551, 9 novembre, Ferrare (Arch. d'Etat de Modène, Reg. lettere d'Ippolito II, 1551-1552 ; reg. orig.).

[51] Lettre de La Guiche supr. cit.

[52] Les papiers du cardinal de Tournon, pour cette période, sont conservés aux Arch. Nat., K 91, en originaux. C'est un dossier inconnu, croyons-nous, et fort important : il contient des lettres de Tournon et de ses agents, entre autres de Dominique du Gabre, ainsi que les comptes des dépenses militaires de la guerre de Parme. — Voici le cadre des agents royaux, chargés de l'administration de la guerre en Italie, au mois de novembre 1551 (Arch. de Florence, Carte Strozziane, la série, t. LXX, fol. 28 ; note orig.) :

A Parme.

A Venise.

M. de Thermes, lieutenant général du Roi.
M. de Blanco, chargé de l'administration des deniers, sous la dépendance directe du connétable.
Michelle Burgarello, Piémontais, commissaire des vivres.
M. de Testu, trésorier.
Boes Pateo, commissaire de l'artillerie. M. de Costelli, contrôleur.

M. Bohier, commis de M. de La Fontaine à recevoir les deniers qui viennent de France et à les porter à Ferrare.

A la Mirandole.

A Ferrare.

M. de Sansac, lieutenant général du Roi.
M. de Fouquevaux, chargé de l'administration des deniers, sous la dépendance du connétable.

M. François Godard, sr de La Fontaine, trésorier général, délégué par le trésorier de l'extraordinaire des guerres avec pouvoir de recevoir et payer les deniers.

 

[53] A. Serristori au duc de Florence, 1551, 24 décembre, Rome (Arch. de Florence, Mediceo. 3270 : orig.).

[54] H. Dandino au cardinal Verallo, 1551, 26 décembre, Rome (Arch. Vat., Principi, CXLVI E).

[55] Henri II à Octave Farnèse, 1551, 23 décembre, Blois : ... En actandant l'arrivée devers vous de mon cousin le cardinal de Tournon, auquel j'ay depesché ce porteur le sr de Dampierre, mon pannetier ordinaire, pour luy faire tenir son instruction sur ce qu'il aura à faire estant avec Nostre Sainet Père où je l'envoye pour les causes que par luy entendrez passant par vous, j'ay bien voullu donner charge expresse au duc sr de Dampierre de vous aller visiter de ma part. (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 185, fasc. 1 ; orig.). Montmorency et François de Lorraine à Octave Farnèse, 1551, 23 décembre, Blois (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 266, fasc. 2 ; orig.).

[56] G. RIBIER, Lettres et Mémoires d'Estat, II, 360-362. Cf. G. KUPKE, Nuntiaturberichte, t. XII, pp. 143-149.

[57] Il était le 7 janvier à Ferrare. Fr. Rabbi au duc de Florence, 1552, 8 janvier, Ferrare (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 2584 ; orig.).

[58] Hippolyte d'Este à Brissac, 1559, 8 janvier, Ferrare : M. le cardinal de Tournon qui est à Venize doibt passer bientost par cy pour aller à Rome... (Bibl. Nat., ms. fr. 20449, fol. 457 ; orig.).

[59] Fr. Babbi au duc de Florence, 4552, 17-21 janvier, Ferrare (Mediceo, 2884 ; orig.). — Hippolyte d'Este à Octave Farnèse, 1552, 20 janvier, Ferrare (Arch. d'Etat de Parme, Ferrara. ; orig.). Le cardinal de Tournon à Octave Farnèse, 1552, 21 janvier, Ferrare (Ib. ; orig.).

[60] A. Serristori au duc de Florence, 1552, 4 février, Rome (Mediceo, 3270 ; orig.). L'abbé Rossetto au duc de Ferrare, 1552, 6 février, Rome (Arch. d'Etat de Modène, Roma ; orig.). C. Massaini à la Balia de Sienne, 1559, 6 février, Rome (Arch. d'Etat de Sienne, Lettere alla Balia. CXII, 66 ; orig.).

[61] Henri II à Octave Farnèse, 4559, 18 février, Chantilly (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 185, fase. I ; orig.).

[62] Montmorency à Octave Farnèse, 1552, 18 février, Chantilly (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 266, fase. 2 ; orig.).

[63] C. Massaini à la Balia, 1552, 94 janvier, Rome (Arch. de Sienne, Lettere alla Balia, CCX, 29 ; orig.).

[64] Gir. Falletti au duc de Ferrare, 1552, 29 mars, La Mirandole (Arch. de Modène, La Mirandole ; orig.).

[65] G. KUPKE, Nuntiaturberichte, XII, 195-219.

[66] An. Caro au cardinal Farnèse, 1552, 21 février, Rome. publ. p. P. MAZZUCCHELLI, Lettere inedite di An. Caro, t. II, p. 48.

[67] G. KUPKE, op. cit., XII, 159-160.

[68] G. KUPKE, op. cit., XII, 195-219.

[69] H. Dandino au Roi, au connétable, au cardinal de Lorraine, etc., mars 1552 (Arch. Vatic., Principi, CXLVI E).

[70] Vinc. Buoncambi à Octave Farnèse, 1552, 4 mars. Rome (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 265, fasc. 1 ; orig.).

[71] Le duc de Guise à Octave Farnèse, 4552, 27 mars. Joinville (Arch. d'Etat de Parme, Carteggio Farnes., Francia ; orig.).

[72] Bref publié ap. Annales Raynaldi, anno 1552. — Camillo Rossi à Fernando Villafane. 1552, 20 avril, Corniglio (Arch. de Naples, Cartes Farnes., fascio 265, fasc. 1 ; orig.).

[73] Hippolyte d'Este au cardinal de Lorraine, 1552, 20 avril, Ferrare (Arch. d'Etat de Modène, Reg. lettere d'Ippolito II, 1551-1552 ; reg. orig.).

[74] Arch. de Parme, mazzo Guerra di Parma ; orig. — Les clauses de la suspension du 29 avril ont été publiées p. [RUSCELLI], Lettere di principi, t. III, pp. 123-124. Cf. G. COGGIOLA, I Farnesi ed il ducale di l'arma e Piacenza durante il pontificale di Paolo IV (Parme, 1903, in-8°), pp. 9-14.

[75] J. Alvarotti au duc de Ferrare, 18 février, Paris (Arch. d'Etat de Modène, Francia ; orig.).

[76] P. Santa-Croce au cardinal del Monte, 1552, 7 et 27 septembre (Arch. Val., Nunz. Francia, t. III, fol. 15 et 24 orig.). S. Gualterio au cardinal del Monte, 1554, 3 septembre (Arch. Vat., Varia Politicorum, t. CXXV, fol. 130 ; copie du XVIe s.).

[77] Lettres de J. de Pise à Octave et Alexandre Farnèse, 1552, mai (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 712 ; orig.). H. Dandino au cardinal Saint-George, 1552, 21 mai, Rome (Arch. Vatic., Principi, t. CXLVI E ; reg. orig.).

[78] Fabr. Ferrero au duc de Florence. 1512, 14 juin, Bologne (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3104, fol. 384 et sqq. ; orig.).

[79] Fr. Babbi au duc de Florence, 1559, 5 juin, Ferrare (Mediceo, 3884 ; orig.). Le cardinal de Tournon à Octave Farnèse, 1552. 9 juin, Ferrare : il envoie à Parme Paolo Orsini et l'évêque de Lodève (Arch. d'Etat de Parme, Ferrara ; orig.).

[80] Fr. Babbi, 1552, 11 juin, Ferrare (Mediceo, 2884 ; orig.). Fabr. Ferrero au duc de Florence, 1552, 11 juin, Bologne (Mediceo, 3104, fol. 505 v. ; orig.).

[81] Fr. Babbi, 1553, 28 juin, Ferrare (Mediceo, 2884 ; orig.).

[82] Arch. Nat., XIA 8617, fol. 16 ; insin.

[83] Voyez la correspondance de Denys Lambin, publiée p. H. POTEZ, dans la Revue d'histoire littéraire de la France, t. XIII, pp. 163-164.

[84] P. Santa-Croce au cardinal del Monte, 1552, 28 juillet, Padoue (Arch. Vatic., Nunz. Francia, t. III, fol. 1 ; orig.).

[85] J. Alvarotti au duc de Ferrare, 1552, 5 février Melun (Arch. d'Etat de Modène, Francia : orig.).

[86] A. Serristori au duc de Florence, 1552, 14 juin, Rome (Medicco, 3274 ; orig.).

[87] Henri II au duc de Ferrare, 1552, 4 juin, Damvillers (Arch. d'Etat de Modène, Principi esteri, Enrico II ; orig.).

[88] Fab. Ferrero au duc de Florence. 1552, 23 juin, Bologne (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3104, fol, 514 ; orig.). Vinc. Buoncambi à Octave Farnèse, 1552, 25 juin, Rome (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 257, fasc. 2 ; orig.).

[89] H. Dandino au cardinal Salviati, 1552, 2 juillet, Rome (Arch. Vatic., Principi, CXLVI E ; reg. orig.).

[90] H. Dandino au cardinal Saint-George, 1552, 25 juin, Rome (Arch. Vatic., Principi, CXLVI E, fol. 34 ; reg orig.).

[91] Vinc. Buoncambi à Octave Farnèse, 1552. 3 juillet, Rome (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 260, fasc. 6 ; orig.).

[92] Jules III à Henri II, 1552, 23 juillet, Rome (Arch. Vatic., Borghèse, I, 31, fol. 2 ; reg. orig.). — Le cardinal del Monte à Prospero Santa-Croce, 1552, 28 juillet, Rome. (Arch. Vatic., Borghèse, I, 31, fol. 3 reg. orig.).

[93] Orlando Mariscotti à la Balia de Sienne, 1552, 29 mai, Rome (Arch. d'Etat de Sienne, Lettere alla Balia, CCXIV, 15 ; orig.).

[94] J. Grandi au duc de Ferrare, 1552, 9 juillet, Rome (Arch. de Modène, Roma ; orig.).

[95] ADRIANI, Della vita e delle varie nunziature del cardinal Prospero Santa-Croce (Miscell. di storia italiana, t. V).

[96] Le cardinal Farnèse à Marguerite d'Autriche, 15.12, 26 mars, Florence (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 399, fasc. 1 ; orig.).

[97] Hippolyte d'Este à Jules III, 1552, 24 avril, Ferrare (Arch. Vatic., Principi, t. XX, fol. 191 orig.).

[98] An. Litolfi au châtelain de Mantoue, 1552, 24 mai, Cervera (Arch. d'Etat de Mantoue, ambasciatori Savoia ; orig.).

[99] Henri II au duc de Ferrare, 1553, 24 mars, L'Isle-Adam : Je vous ay libérallement accordé de prendre sur moy la récompense dud. Bresseil, et en satisfaire en benéffice mon cousin le cardinal de Ferrare. (Arch. de Modène. Enrico II ; orig.).

[100] Bref publié par B. FONTANA, Renata di Francia, t. II, pp. 532-533.

[101] J. Alvarotti au duc de Ferrare, 1552. 8 janvier, Blois (Arch. d'Etat de Modène, Francia ; orig.).

[102] A. Serristori au duc de Florence, 1552, 12 mai, Rome (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3271 ; orig.). Orlando Mariscotti à la Balia de Sienne, 1552, 16 mai, Rome (Arch. d'Etat de Sienne, Lettere alla Balia, CCXIII, 77 ; orig.).

[103] Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 1337 ; acte orig.

[104] Bernardo Justi au duc de Florence, 1552, 28 mai, Venise (Arch. de Florence, Mediceo, 2969, 39 ; orig.). Fab. Ferrero au duc de Florence, 1552, 26 juin, Bologne (Mediceo, 3104, fol. 522 ; orig.). Horace Farnèse à Octave, 1552, 2 juillet, Lyon (Arch. de Naples, Carte Farnes., facto 252, fasc. 1 ; orig.).

[105] Montemerlo à Octave Farnèse, 1552, 3 juillet, Mézières (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 257, fasc. 2 ; orig.).

[106] Correspondance d'Alexandre Farnèse avec Marguerite d'Autriche, 1552, janvier-avril (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 399 ; orig.). — Le cardinal Farnèse au duc de Florence, 1552, 5 mars. 24 avril, Florence ; 23-30 mai, Castel-Durante (Arch. de Florence, Mediceo, 3721, fol. 77, 147, 179 et 181 ; orig.).

[107] Vinc. Buoncambi à Octave Farnèse, 1552, 8 juin. Rome (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 257, fasc. 2 ; orig.). Franchino à Octave Farnèse, 1552, 11 juin, Rome (Arch. de Naples, Cartes Farnes., fascio 257, fasc. 2 : orig.). Cf. Alex. Farnèse au cardinal de Ferrare, 1552, 8 juin, Rome (AN. CARO, Lettere scritte al nome del cardinale Farnèse, t. II, p. 108).

[108] Le cardinal del Monte à Prospero Santa-Croce, 1552, 23 octobre, Rome (Arch. Vatic., Borghèse. I, 31, fol. 15 ; reg. orig.).

[109] ALBERI, Relazioni..., serie 2a, t. III, pp. 356-357.

[110] P. Santa-Croce au cardinal del Monte, 1552, 28 juillet, Padoue (Arch. Vatic., Nunz. Francia. t. III, fol. 4 : orig.).

[111] Le cardinal del Monte à P. Santa-Croce, 1552, 28 juillet, Rome (Arch. Vatic., Borghèse, I, 31, fol. 3 v. ; reg. orig.). — Cf. G. KUPKE, Nuntiaturberichte aus Deutschland, t. XII, p. 367.

[112] Les ambassadeurs de Sienne au Reggimento, 1552, 7 octobre. Rome (Arch. d'Etat de Sienne, Lettere al Reggimento, I, 95 ; orig.).

[113] Le cardinal del Monte à P. Santa-Croce, 1552, 7 septembre, Rome (Arch. Vatic., Borghèse, I, 31, fol. 6 ; reg. orig.).

[114] Henri II à Octave Farnèse, 1551, 20 novembre, Paris : Ayant entendu le séquestre et arrest que l'Empereur a fait faire sur les biens et revenu dont ma cousine vostre femme joyssoit soubz son obéissance, je me suis libérallement accomodé à luy en faire récompense sur ce que tient et possède par deça la royne Léonor, ma belle-mère. (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 185, fasc. 1 orig.). Henri II à Marguerite d'Autriche. 1551. 20 novembre, Paris (ibidem ; orig.). — Dom. du Gabre au cardinal de Tournon, 1551, 21 novembre, Parme : Madame la duchesse de Parme... est fort ayse et toute ceste court de la nouvelle que Dominique Darriane a portée, qui arriva hyer, comme le Roy lui avoit donné dia mil escus de rente en France du douaire de la royne Helienor. (Arch. Nat., K 91, dossier 132 ; orig.). — Marguerite d'Autriche à Henri II, 1552, 16 janvier, Parme (Bibl. Nat., ms. fr. 20455, fol 151 ; orig.).

[115] Instruction à Montemerlo, signée Margarita d'Austria, 1552, 15 mars, Parme (Bibl. Nat., ms. fr., 3137. fol. 2-3 ; orig.). — Lettres de Marguerite d'Autriche au Roi, à la Reine, à Diane de Poitiers, à Marguerite de France, pour accréditer Montemerlo (Arch. d'Etat de Naples. Cartes Farnes., fascio 700, fascic. R ; minutes). Donation. 1559, 25 mars, Joinville (Arch. d'Etat de Parme, mazzo (Guerra di Parma ; copie authent.).

[116] Serristori estime à quinze mille écus ces revenus. (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3271, lettre du S octobre 1552 ; orig.).

[117] Procuration, s. d. (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 274, fasc. 2 ; minute).

[118] Instructions de Marguerite à Curtio, 1553, 12 juin, Parme (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 274, fasc. 2 ; orig.).

[119] Tiburtio à Octave Farnèse, 1552, 2 août, Folembray (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 406, fasc. ; 3 orig.).

[120] 1552, 6 juillet, Parme (Arch. de Naples, Cartes Farnes., fascio 269, fasc. 1 ; cédule orig.).

[121] Montemerlo à Octave Farnèse. 1552, 10 août, Toulouse (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 406, fasc. 3 ; orig.).

[122] Itinéraire établi d'après les lettres du cardinal (Mediceo de Florence et Carte Farnesiane de Naples), les dépêches de F. Babbi au duc de Florence (Mediceo, 2881) et la correspondance des ambassadeurs de la République de Sienne (Arch. de Sienne. Lettere al Reggimento, I et II). — D. du Gabre à Octave Farnèse, 1552, 17 octobre, Ferrare : J'arrivay hier de la court, ayant trouvé Mons. le cardinal Farneze delà le lac [d'Iseo]... (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 258, fasc. 11 ; orig.).

[123] Le cardinal Farnèse à Marguerite d'Autriche, 1552, 16 novembre, Chitons en Champagne (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 399, fasc. 1 ; orig.).

[124] La vie amoureuse du cardinal a laissé beaucoup de traces dans sa correspondance. Voyez plus haut, l. 1, ch. III. — Lavigne, abbé d'Amvilliers, au cardinal Farnèse, 1555, 4 décembre, Anet : Mademoyselle de Piene est fort marye que vous n'estes à Bloys cest hiver pour dancer à sez nopces... Toute la lettre est significative. (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 739, fasc. L ; orig.).

[125] Le cardinal Farnèse à Marguerite d'Autriche. 1552, 10 décembre, Compiègne (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 399, fasc. 1 ; orig.).

[126] F. Rabbi au duc de Florence, 1552, octobre, Ferrare (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 2884 ; orig. chif.). — M. de Serres, secrétaire ordinaire de la chambre du Roy, était alors commissaire et garde général des vivres au pays de Parmesan. (Mediceo, 1861, fol. 12 : orig.).

[127] D. du Gabre à Octave Farnèse, 1553, 26 janvier, Ferrare (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 260, fasc. 5 ; orig.).

[128] Le cardinal Farnèse à Marguerite d'Autriche, 1553, 6 janvier, Paris (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 399, fasc. 2 : orig.).

[129] Montemerlo à Octave Farnèse, 1553, 14 janvier, Paris (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 752, fasc. M ; orig.).

[130] J. Alvarotti au duc de Ferarre, 1553, 26 janvier, Paris (Arch. d'Etat de Modène, Francia ; orig.).

[131] P. Santa-Croce au cardinal del Monte, 1553, 10 février (Arch. Vatic., Nunz. Francia, t. III, fol. 92 ; orig.).

[132] 1553, 13 février, Paris (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 379. fasc. 2 : copie authent.).

[133] J. Alvarotti au duc de Ferrare, 1553, 15 février, Paris (Arch. d'Etat de Mantoue, amb. Francia : orig.).

[134] Horace Farnèse à Octave, 1553, 22 février, Paris (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 252, fasc. 1 ; orig.).

[135] P. Santa-Cruce au cardinal del Monte, 1553, 101 mars, Paris (Arch. Vatic., Nunz. Francia. t. III, fol. 100 ; orig.). J. Alvarotti au duc de Ferrare, 1553, 3 mars, Paris (Arch. d'Etat de Modène, Francia ; orig.). — Le cardinal Farnèse au duc de Florence, 1553, 20 mars, Avignon (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3721, fol. 104 ; orig.). — Aussitôt arrivé en Avignon, le cardinal envoya Ascanio de Nepi baiser les pieds du pape et l'informer de son heureuse fortune.

[136] Fr. de Billon à Octave Farnèse, 1553, 29 mars-21 avril, Paris, Saint-Germain (Arch. d'Etat de Parme, Carteggio Farnes., Francia ; orig.).

[137] Fr. de Billon à Octave Farnèse, 1553, 12 mai, Paris (Arch. de Parme, Carteggio Farnes. ; orig.).

[138] Lettres closes de Henri II à Octave Farnèse, 1553, 5 avril. Saint-Germain (Arch. d'Etat de Parme, Carteggio Farnes., Francia ; orig. signé Duthier).

[139] Mémoire à M. le conte de La Myrande, 1553, 22 mars, L'Isle-Adam (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 409, fasc. 6 ; orig.). — Tiburtio Octave Farnèse, 4553. 3 avril, Saint-Germain (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 709, fasc. T ; orig.).

[140] Ludovico Pico au Roi, 1553, 7 juin, La Mirandole (Bibl. Nat., ms. fr. 3137, fol. 34 orig.).

[141] Octave Farnèse au cardinal Alexandre, 1553. 25 juin, Parme (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 411, fasc. 5 : orig.).

[142] 1553, 18 juillet, Chiusi (Bibl. Nat., ms. fr. 3137, fol. 48-49 ; orig.).

[143] P. Santa-Croce au cardinal del Monte, 1553, 22 juillet, Compiègne (Arch. Vatic., Nunz. Francia, t. III, fol. 202 ; orig.). — Le maréchal de Saint-André au cardinal Farnèse, 1553, 31 juillet, Ham (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 702, fasc. 8 ; orig.).

[144] Henri II à Octave Farnèse, 1553, 22 juillet, Compiègne (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 185, fasc. 2 ; orig.).

[145] Le cardinal Farnèse à Marguerite d'Autriche, 1553, 23 juillet, Compiègne (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 399, fasc. 2 ; orig.).

[146] Le cardinal de Ferrare à Octave Farnèse, 1553, 22 août, Sienne (Arch. d'Etat de Parme, Carteggio Farnes., Toscana ; orig.).

[147] Octave Farnèse au cardinal Alexandre, 1533, 16 juillet, Parme (Arch. de Naples. Carte Farnes., fascio 398, fasc. 3 ; — G. Orsina au cardinal Alexandre, 1553, 12 octobre, Capodimonte (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 398, fasc. 2 ; orig.).

[148] Le cardinal Farnèse à Marguerite d'Autriche. 1553, 1er décembre. Fontainebleau (Arch. d Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 399, fasc. 2 ; orig.). Les Carte Farnesiane contiennent des dossiers très riches sur l'administration des domaines de Marguerite, en France.

[149] Lettres d'Albisse del Bene, 1553, Lyon (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 269 et sqq. ; orig.).

[150] P. Santa-Croce au cardinal del Monte, 1533, 19 septembre, Oursca.mp (Arch. Vatic., Nunz. Francia, t. III, fol. 217 ; orig.). Le cardinal Farnèse au duc de Ferrare, 1553, 6 octobre, Saint-Quentin (Arch. d'Etat de Modène, Cardinali, Farnese ; orig.). Le même au duc de Florence, 1553, 13 août, Compiègne, et 23 septembre, Saint-Quentin (Arch. d'Etat de Florence. Mediceo, 3721. fol. 756-757 ; orig.).

[151] Sur ce personnage, voyez JULES FAVRE, Olivier de Magny, pp. 28-29.

[152] P. Santa-Croce au cardinal del Monte, 1553, 12 septembre, Compiègne (Arch. Vatic., Nunz. Francia, t. III, fol. 216 ; orig.).

[153] P. Santa-Croce au cardinal del Monte, 1553, 23 décembre, Paris (Arch. Vatic., Nunz. Francia, t. III, fol. 253 ; orig.).

[154] Pietro Lippi à Hier. Curtio, 1553, 24 décembre, Parme (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 274, fasc. 4 ; orig.). Don Pellegrino au duc de Ferrare, 1553, 26 décembre, Parme (Arch. d'Etat de Modène, Parma, orig.).

[155] D'après P. Lippi, les principaux gentilshommes de l'escorte étaient : Sr. Eucherio, Ct. Niccolo, marchese Lecca Corvo, Ct. Lodovico Carmine. — Octave Farnèse au cardinal Alexandre, 1553, 30 décembre, Lyon (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 398, fasc. ; autog.).

[156] Le cardinal Farnèse à Marguerite d'Autriche, 1554, 19 février, Lyon (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 399, fasc. 2 ; orig.).

[157] Le cardinal Farnèse à Marguerite d'Autriche, 1554, 19 février, Lyon (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 399, fasc. 2 ; orig.). — D. du Gabre à Octave Farnèse, 1554, 15 mars, Ferrare : Ceste lettre sarà pour me réjoyr avec Vostre Excellence de son retour de France sain et sauve et content du Roy et de nostre court. (Arch. d'Etat de Parme, Ferrara ; orig.).

[158] Vinc. Buoncambi à Octave Farnèse, 1551, 25 novembre, Rome (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 260, fasc. 6 ; orig.).

[159] P. Santa-Croce au cardinal del Monte, 1553, 1er novembre, Morfontaine (Arch. Vatic.. Nunz. Francia, t. III, fol. 229 ; orig.).

[160] Henri II à Octave Farnèse, 1554, 8 avril, Limours (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 258, fasc. 10 : orig.). — Il y eut plusieurs actes et ratifications. mais l'échange définitif des signatures, entre Jules III et le cardinal du Bellay, n'eut lieu que le 3 mai. A. Serristori au duc de Florence, 1554, 28 avril, Rome (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3273, fol. 146 v° ; orig.). L'évêque de Pienza au Reggimento de Sienne, 1554, 6 mai. Rome (Arch. d'Etat de Sienne. Lettere al Regimento, XXX, 100 ; orig.). Cf. SAUZÉ, Correspondance de Lanssac, pp. 325-375, et COGGIOLA, I Farnesi ed il ducato di Parma..., pp. 7 et 14.

[161] Jules III à Henri II, 1553, 8 juillet (Arch. Vatic., Borghèse, IV, 220, fol. 6 v° ; reg. orig.). Carlo Massaini au Reggimento de Sienne, 1553, 15 juillet, Rome (Arch. de Sienne, Lettere al Reggimento, XX, 44 ; orig.).

[162] Le cardinal Farnèse à Marguerite d'Autriche, 1554, 19 février, Lyon (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 399, fasc. 2 ; orig.). — G. Capello au doge de Venise, 1554, 20 juin, Prémontré (Arch. d'Etat de Venise, Dispacci. Franza. filza la ; orig.).

[163] Henri II au cardinal du Bellay et à Lanssac, 1554, 6 juin (SAUZÉ, Correspondance de Lanssac, pp. 422-423).

[164] Instructions de Henri II au cardinal Farnèse, 1554, 21 juin, Marchary (Arch. d'État de Naples, Carte Farnes., fascio 728 orig.).

[165] Sforza Cervara au cardinal Farnèse, 1554, 6 octobre, Montalto (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 252, fasc. 2 ; orig.). — Vinc. Buoncambi à Octave Farnèse, 1554, 10 novembre, Rome (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 260, fasc. 7 : orig.).

[166] Henri II à Octave Farnèse. 1555, 8 avril, Limours (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 258, fasc. 10 ; orig.).

[167] Henri II à Octave Farnèse, 1555, 10 avril, Fontainebleau : Pour ce que je veoy que le sr de Soubize n'est pas fort empesché pour le présent où il est et qu'il ne se trouve pas grande occasion pour le retenir plus longuement auprès de vous, à ceste cause, j'ay advisé de l'envoyer au Siennoys avec le mareschal Strozzi. (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 258, fasc,. 10 ; orig.).

[168] Henri II au cardinal Farnèse, 1554. 14 décembre, Saint-Germain (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 738 ; orig.).

[169] Vinc. Buoncambi à Octave Farnèse, 1556, 21 février, Rome (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 260, fasc. 8 ; orig.).

[170] L'abbé de Plainpied au cardinal Farnèse, 1584, 4 octobre, Paris (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 754 ; orig.). Nous avons publié cette curieuse lettre dans notre article, Les premiers représentants de la France au palais Farnèse (Mél. d'archéologie et d'histoire, t. XXI, pp. 29-30).