LA JEUNESSE DE CATHERINE DE MÉDICIS

 

CHAPITRE XVII. — CATHERINE DE MÉDICIS À FLORENCE. - CONDITIONS FINANCIÈRES DE SON MARIAGE.

 

 

Catherine, au temps de toutes ces négociations, se retrouvait à Florence, sous la garde d'une parente sensée et prévenante, Marie Salviati de Médicis. La mère de Marie était Lucrèce ; sœur de Léon X, mariée par son père, Laurent le Magnifique, à Jacques Salviati ; à l'époque où ce grand homme avait tenu à mettre fin à l'ancienne haine des deux familles, qu'avait tant envenimée et passionnée la participation de François Salviati, archevêque de Pise, à la conjuration des Pazzi. Jacques Salviati vivait à Rome, et fut l'un des principaux conseillers de Clément VII, comme il l'avait été de Léon X. Tandis qu'il s'enrichissait lui-même, il fortifiait le Pape dans son économie, qui touchait presque à l'avarice, aussi s'attirait-il l'inimitié de ses neveux, sans en excepter Catherine[1]. Son fils Jean avait déjà été fait Cardinal par Léon X : sa fille Marie avait épousé, en 1516, le seul des Médicis qui se soit fait un grand nom militaire, Giovanni, le fameux Jean des Bandes Noires, arrière-neveu de Côme l'aîné, qui avait hérité bien plus de la résolution de sa mère, Catherine Riario Sforza, que de l'habileté politique des Médicis.

Jean de Médicis, âgé de vingt-six ans, perdit la vie en décembre 1526, des suites des blessures qu'il avait reçues, à Mantoue, dans un combat contre les lansquenets de Georges de Frundsberg : grand malheur que cette mort, pour Rome et pour Florence, ainsi que pour le Pape, qui aurait peut-être échappé aux infortunes qui lui advinrent, le printemps suivant, si le vaillant chef des Bandes Noires eût encore vécu. C'était de lui que Charles-Quint ne craignait pas de dire qu'il aurait fait trembler l'Espagne et la France, tant sa valeur était grande et ses connaissances militaires profondes. Il était encore au berceau, écrivait sa veuve à Pierre Arétin[2], que ceux qui l'élevaient avaient déjà lieu de reconnaître en lui des signes de nature héroïque, et, peu à peu, des qualités faites pour présager tout ce qu'il a fait ensuite de grand et de glorieux. Lors de l'émeute de mai 1527, elle dut s'enfuir avec son fils unique, âgé de huit ans, à sa villa al Trebbio, située au nord de Florence, dans la vallée de Sieve, et d'où Côme de Médicis, le 8 janvier 1537, accourut en toute hâte à Florence, lorsqu'il fut nommé successeur du Duc Alexandre, mort assassiné. Elle ne prévoyait pas la grandeur future de ce fils, lorsque exilée et pressée de deux côtés, elle écrivait à Philippe Strozzi, le priant, par suite de son besoin et de sa misère extrême, d'avoir quelque patience pour le payement des créances dont les termes étaient échus[3]. Bonne, respectable et pieuse, Marie Salviati employa tout son temps et ses soins à l'éducation de Côme, qui dans la suite, il faut le dire, récompensa bien mal ce grand et vif amour maternel[4].

La veuve de Jean des Bandes Noires, d'après le désir du Pape, accueillit sa jeune parente ; elle et Messer Ottaviano de Médicis se partagèrent les soins de sa surveillance. Catherine avait alors quinze ans. Antonio Soriano, deux ans auparavant, alors qu'elle était encore à Rome, nous la dépeint comme il suit : La Duchesse est dans sa treizième année ; elle est très-vive, montre un caractère affable et des manières distinguées. Elle a reçu son éducation auprès des nonnes de Florence de l'ordre des Murale, femmes d'une réputation excellente et d'une sainte vie. Elle est petite de stature et maigre ; ses traits ne sont pas fins, et elle a les yeux saillants, comme la plupart des Médicis[5]. Fra Sébastien del Piombo, le maitre célèbre qui chercha à unir le coloris de Giorgione au dessin de Buonarotti, fit le portrait de Catherine lorsqu'elle était à Rome ; mais l'œuvre ne fut pas terminée et resta inachevée dans les appartements privés du Pape. Georges Vasari, aussi peintre d'un talent et d'une renommée inférieurs à ce Vénitien devenu Romain, Georges Vasari, qui dès ses jeunes ans fut employé et favorisé par les Médicis des deux branches, et qui avait en quelque sorte été élevé dans leur maison, fut, à peine âgé de vingt ans, chargé par le Duc Alexandre de faire le portrait en grandeur naturelle et de profil de Catherine pendant qu'elle hâtait à Florence les préparatifs de son voyage de noces. Destiné au Duc d'Orléans, Messer Ottaviano voulut avoir une copie de ce portrait pour servir de pendant à cet autre portrait trop expressif du Duc Alexandre que l'on voit aujourd'hui dans la grande salle de l'École toscane, à la galerie de Florence. L'amitié que cette signora nous témoigne, écrivait le Vasari à Messer Carlo Guasconi, mérite que nous gardions auprès de nous son portrait d'après nature, et qu'elle demeure réellement devant nos yeux comme, après son départ, elle demeurera gravée dans le plus profond de notre cœur. Je lui suis tellement affectionné, mon cher messer Carlo, pour ses qualités particulières et pour l'affection qu'elle porte non pas seulement à moi, mais à toute ma patrie, que je l'adore comme on adore les saints du paradis. Son agrément ne se petit dépeindre, sans quoi j'en conserverais la mémoire avec mes pinceaux[6]... Il existe encore un autre portrait de Catherine qui, bien que fait plus tard, nous la représente telle qu'elle était à cette époque : sans être beau, le visage est du moins agréable, avec des traits qui, bien qu'un peu forts, ne sont pas irréguliers. Elle porte des fleurs dans ses cheveux rejetés en arrière, sa robe est montante, une ruche de riches dentelles fait le tour du cou, et ses manches sont brodées de perles. Plus tard encore, Brantôme nous vante sa tenue belle et majestueuse, mais en même temps gracieuse, son expression agréable et son goût dans sa toilette ainsi que sa belle taille, son teint blanc, ses petits pieds et ses mains superbes.

Elle estoit de fort belle et riche taille, de grande majesté, toutesfois fort douce quand il falloit, de belle apparence et bonne grâce, le visage beau et agréable, la gorge tres belle et blanche et pleine, fort belle aussi par le corpà, et la chairnure belle et son cuir net, ainsy que j'ay ouï dire aussy à de ses dames, et qui prenoit grand plaisir à la bien chausser, et à en veoir la chausse bien tirée et tendue ;.du reste, la plus belle main qui fut jamais veue, si crois-je. Les poètes ont loué jadis Aurore pour avoir de belles mains et de beaux doigts ; mais je pense que la Reyne l'eust effacée en tout cela ; et si l'a tousjours gardée et maintenue telle jusqu'à la mort. Le Roy son fils Henry III en hérita de beaucoup de ceste beauté de main[7].

Malgré sa jeunesse, Catherine entra de bonne heure, comme fiancée au Prince français, dans la vie publique. Il est naturel du reste qu'après la déclaration du mariage elle fut tenue pour un grand personnage. On était en avril de l'année 1533, lorsqu'une autre fiancée, plus jeune encore que la jeune Médicis, Marguerite d'Autriche, âgée de neuf ans seulement, promise au Duc Alexandre, fut annoncée comme devant arriver à Florence. Le 13 de ce mois d'avril, ce fut Catherine qui fut chargée d'aller au-devant de la jeune princesse et de lui faire les honneurs de l'accueil et de l'entrée. Accompagnée de douze.des dames et demoiselles notables dans Florence, elle alla à sa rencontre à la villa de Cafaggiolo, dont l'aspect ne rappelle pas seulement les fêtes joyeuses et les cérémonies pompeuses, mais encore les faits tragiques qui ont précédé la mort d'Éléonore de Tolède, infortunée épouse de Pierre de Médicis.

Le 17, dans l'après-midi, la future duchesse de Florence fit son entrée par la porte de Prato. Le cortège passa par Borgognissanti, le Lungarno, et, côtoyant les palais Spini et Strozzi, si grandioses, ainsi que le palais Tornabuoni, auquel Louis Cigoli ajouta plus tard l'élégante loggia, arriva à la place du Dôme. C'était le chemin qui conduisait au palais des Médicis, par la via de Martelli. A côté de Marguerite étaient Catherine et ses dames d'honneur, en avant le Duc Alexandre en compagnie du Cardinal Cibo et d'un Cardinal allemand, à qui l'Empereur Charles avait confié sa fille. Ce fut une grande fête dans Florence ; on célébra dans l'église de San-Felice les doux mystères de l'Annonciation ; il y eut mille feux d'artifice à San-Lorenzo et des combats de taureaux à Santa-Croce. Les fêtes au palais Médicis eurent lieu le 23, jour de Saint-Georges ; festins, bals à l'intérieur, combats de lances au dehors, et mascarades à la florentine tout au long de la via Larga, mascarades célèbres qu'on appelait les Puissances, qui, avec leurs empereurs, rois, ducs et princes du Prato, de la Lune, du Diamant, de l'Épée, et d'autres qualifications imaginaires, faisaient admirer à la foule éblouie la pompe et l'éclat de leurs triomphants cortèges. Ainsi se passèrent ces dix jours à l'honneur de Marguerite, qui, de nouveau accompagnée solennellement par sa petite parente la petite Médicis, laissa Florence le 27 pour aller à Naples, où elle devait rester quelque temps près du vice-roi don Pierre de Tolède, à la fille duquel il était réservé de succéder à Marguerite comme Duchesse de Florence. Mais revenons à Catherine, à son mariage même, et voyons sa dot.

Clément VII, quoiqu'il lui en coûtât avec ses habitudes parcimonieuses et l'épuisement des finances romaines, n'en voulut pas moins doter magnifiquement Catherine, tant — pour user des termes mêmes du contrat de mariage — à cause de son inclination particulière pour la Duchesse d'Urbin sa parente, qu'à cause de l'éclat et de la grandeur de la maison qui la recevait. Sa dot devait consister en cent mille écus de France au soleil ; puis, comme compensation des biens de son père auxquels elle renonçait, le Pontife y ajoutait trente mille écus. Cinquante mille devaient être payés comptant à Marseille ou à Lyon, le reste en deux fois par semestre. Quant à l'héritage maternel qui restait à Catherine en France, il était naturel qu'il n'entrât point ici en ligne de compte, n'ayant rien de commun avec la dot reconnue par le Pontife. Ce que le Pape donnait à sa cousine n'était donc pas une chose aussi médiocre que l'on s'est plu à dire dans les pamphlets. Brantôme assure que d'après la valeur de l'argent de ce temps, la somme se serait élevée à quatre cent mille écus. Pour se la procurer, Clément dut recourir à la banque Strozzi, à laquelle il avait si souvent fait appel : Philippe Strozzi paya quatre-vingt mille ducats. Le Pape lui donna plusieurs gages, entre autres une agrafe. pour la chape dans les grandes cérémonies, chef-d'œuvre de Benvenuto Cellini, en or et surmontée d'un diamant de grand prix et d'autres pierres précieuses. Au-dessus du diamant était représenté Dieu le Père, en manteau déployé, bénissant le monde, et au-dessous de lui un groupe de trois anges, tandis que tout autour voltigeaient d'autres anges, les figures en partie entières, en partie de demi-relief[8]. A la mort de Clément VII, il restait encore cinquante mille ducats à payer, et, pour ne le dire qu'en passant, Philippe Strozzi, lorsque le nouveau pape Paul III lui fit réclamer les joyaux du trésor de l'église, eut grand'peine à s'entendre avec les chambres papales au sujet des. payements qui lui étaient dus ; encore lui fallut-il Faire de grands sacrifices[9].

Outre une dot considérable en argent, Catherine reçut le trousseau le plus- magnifique. Quant au trousseau, dit le contrat de mariage, le Saint-Père fournira sa parente d'habits, de parures et de pierres précieuses, dont il sera fait un inventaire. Les Florentins qui vivaient à cette époque ont célébré. la beauté des broderies d'or des ornements, des vêtements, les tissus de velours de soie au point d'or et les splendides harnachements pour les montures de gala. On y ajouta une quantité d'objets précieux, comme on en fabriquait alors avec un goût si grand, et dont il nous reste encore tant de précieux spécimens dans les collections de la plupart des palais royaux en Europe. On lui donna des joyaux magnifiques, parmi lesquels les plus belles et plus grandes perles qu'on eut jamais vues, et dont plus tard elle fit présent, réunies en un collier, à la Reine d'Écosse, sa belle-fille. Il y avait dans la galerie dite d'Orléans, au Palais-Royal de Paris, avant les bouleversements de la première révolution, un portrait de Marie Stuart, comme jeune épouse de François II ; on la voyait représentée avec sa riche chevelure bouclée, un haut-col de dentelles et des perles magnifiques au cou et à la poitrine : c'étaient les perles de Catherine. Mais l'objet d'art le plus précieux que la fiancée apporta dans sa nouvelle patrie, à l'occasion de son mariage, fut une petite cassette de cristal de roche montée en or, œuvre de l'artiste le plus célèbre des temps modernes dans l'art de tailler les pierres, Valerio Vicentino. La remarque de George Vasari, que Vicentino aurait dépassé ses prédécesseurs de l'antiquité, dans cet art exquis, si la nature lui eût accordé le don de l'exactitude dans le dessin, comme elle lui avait donné l'habileté, la délicatesse, la sûreté et la persévérance dans l'art de graver, trouve sa pleine justification dans l'œuvre de cette petite cassette, pour laquelle le Pape donna à l'artiste deux mille écus d'or. D'après le genre de composition, il parait que cet objet fut d'abord exécuté dans un but sacré, sans doute pour conserver les saintes hosties. Vingt images gravées nous représentent la vie du Sauveur, depuis l'Adoration des bergers jusqu'à l'Ascension ; aux coins sont taillées, également dans le cristal, les figures des quatre évangélistes ; les armes des Médicis ornent le couvercle ; on y lit cette inscription : Clemens VII, Pontifex Maximus. Rien ne peut être comparé à la perfection technique de ce travail, qui, reporté dans sa patrie italienne, forme aujourd'hui le trésor le plus rare du cabinet des joyaux de la grande collection florentine. Comment il y est revenu est encore une énigme. On sait seulement qu'il était à Florence dans la première moitié du dix-septième siècle, et ce n'est pas une supposition dénuée de fondement que de penser que cette admirable œuvre d'art, qui se trouvait sous le fils de Catherine, Charles IX, dans les collections du Louvre, en disparut pendant les guerres de la Ligue qui ont coûté tant de chefs-d'œuvre à la France, et qu'elle fut rapportée et vendue en Italie. Sous les derniers Médicis, maints tableaux italiens furent ainsi rapportés d'Allemagne et des Pays-Bas[10].

Tel était le trousseau de Catherine, pour lequel, dans un contrat formel, elle renonça à toutes prétentions possibles à l'héritage de son père et à la fortune privée des Médicis[11].

La ville de Florence dut toutefois payer une grande part des frais du trousseau de la jeune Duchesse par le mode d'un emprunt forcé qui n'atteignit rien moins qu'au douze pour cent. Tels citoyens furent taxés de cent à cinq cents écus d'or, et l'emprunt produisit trente-cinq mille écus. On se plut à dire qu'il était destiné à la construction de la forteresse de Saint-Jean-Baptiste, entreprise depuis le 27 mai, mais il est avéré que la plus grande part en fut appliquée au payement de la dot de la Médicis[12].

Le Roi, de son côté, accordait au Prince son fils un revenu annuel de cinquante mille livres tournois. Dix mille livres et un palais à Gien sur la Loire devaient former le douaire de Catherine. Gien, dans l'Orléanais, avait été donné en fief au fameux Jean de Dunois, par Charles VII, et lorsque, pendant les guerres avec les Anglais, le bâtard d'Orléans passa la Loire, Gien fut la première ville qui recueillit le Roi français. Plus tard elle appartint à Anne de Beaujeu, sœur de Charles VIII, et régente du royaume. Si l'on ajoute encore les possessions que Catherine tenait de sa mère, on ne pouvait certes pas la tenir pour pauvre, comme le voulurent dire, tout d'abord, les Français. Lorsque, à la consignation de la dot, le trésorier de France fit mine de penser de la sorte, Philippe Strozzi lui dit en présence de plusieurs gentilshommes : La dot n'est pas si misérable, surtout si vous mettez en ligne de compte les trois joyaux que le Pape donnera prochainement à sa cousine : Gênes, Milan et Naples. Ne vous semblent-ils pas dignes d'une fille de Roi, ces joyaux-là ?

Le Pape ne les lui donna point, le fait de sa mort étant survenu peu de temps après qu'il avait signé ses promesses secrètes ; et c'est un des jeux du sort vraiment remarquables que le même Roi, auquel le mariage avec une Italienne devait assurer les possessions de ces pays, dut y renoncer, lors de la paix de Cateau-Cambrésis, peu avant sa mort, et voir ainsi disparaitre des espérances qui, durant soixante-cinq ans, avaient tenu les armes françaises en mouvement. Les paroles de Philippe Strozzi furent rapportées à l'Empereur, et Charles-Quint s'en ressouvint trop dans les jours de malheur du plus riche et du plus splendide d'entre les Florentins.

 

 

 



[1] Antonio Soriano, Relazione, 286.

[2] Lettere scritte al signor Pietro Aretino da molti signori, Venezia, 1551.

[3] Maria Salviati de' Medici a Filippo Strozzi, al Trebbio, 2 settembre 1528, Niccolini, p. 179, 180.

[4] Dans la Chronique de Settimani (tomo II, anno 1543), Maria Salviati est ainsi décrite : Fu alta di statura, bianca di volto, occhi grosseti, come quella che ritraeva a Papa Leone X. Voyez encore D. Mellini, Ricordi del Granduca Cosimo I, publiés par D. Moreni, février, 1820, p. 85, 86 : Era, dit Benedetto Varchi, Madonna Maria sua madre che si chiamava poi la Signora, donna prudente e di vita esemplare, e come ella per sè medesima non s'inalzava sopra il grado suo, cosi non voleva esserne abbassata da altri, e brevemente, dependendo la grandezza sua della grandezza del figlinolo, si contentava di quelle grazie che egli, il quale le era, nelle cose che non concernevan lo Stato, ossequentissitno, le concedeva. Voyez, pour bien connaître le caractère magnifique de cette femme éminente, un article d'un haut intérêt tant pour les appréciations que pour les documents publié, par M. C. Guasti dans le Giornale storico degli archivi Toscani, anno II, dispensa I' (1858), p. 13. Aleuni fatti della prima giovinezza di Cosimo I de' Medici, Granduca di Toscana, illustrati con i documenti contemporanei.

[5] Antonio Soriano, Raccolta delle Relazioni venete pubblicate par Albèri, et notre livre Diplomatie vénitienne, Princes de l'Europe au seizième siècle, p. 466, 467. (Note du trad.)

[6] Et l'écrivain ajoute : E fu caso da ridere, questa settimana, che avendo lasciato i colori, che avevo lavorato in sul suo ritratto tutta la matila, nel tornare dopo pranzo per finire l'opera che avevo cominciata, trovo che hanno colorito da sè una mora, che pareva il trentadiavoli vivo, vivo : e se io non la davo a gambe per le scale, da che avevano cominciato, avrebbono dipinto ancora il dipintore. Vasari, Vita di Sebastiano Viniziano, édition Le Monnier, vol. X, p. 131. Vasari parle deux fois de ses propres œuvres dans cette biographie et dans une lettre à Messer Carlo Guasconi, qui lui avait demandé un portrait de Catherine : Egli è vero (répond le Vasari) ch' io n' ho fra le mani uno, dalle ginocchia in su quant' il vivo, il quale, finito, debbe andare subito in Francia al Duca d'Orleans, suo sposo novello ; e perchè sono forzato farne una copia che rimanga a Messer Ottaviano de' Medici, che l' ha in custodia da quello, avendo la S. V. pazienza potrò ritrarne uno a servirla. La lettre à Mesmer Guasconi est sans date ; elle doit être de l'année 1533, au printemps (Vasari étant revenu de Rome à Florence en décembre 1532). Un troisième portrait, gravé pour l'ouvrage d'Eugenio Albèri, Caterina di Medici, 1838, est attribué à Angelo Allori, dit le Bronzino. On a de ce peintre un petit portrait de Catherine exécuté plus tard, qui se trouvait, avec plusieurs autres de la famille, dans le Palais-Vieux ; il est aujourd'hui dans la galerie des Offices. Dans les peintures à fresque de Taddeo Zuccheri représentant l'histoire de la maison Farnèse, à Caprarola, on voit Catherine dans la peinture dont les noces d'Horace Farnèse avec Diane, fille naturelle de Henri II, sont le sujet.

[7] Vies des Dames illustres. Catherine de Médicis.

[8] Lettre de Philippe Strozzi à François Vettori, Rome, 2 janvier 1535. Vita di Filippo, par son frère Lorenzo. Dans les Ricordi de Strozzi, 10 novembre 1535, on voit qu'il restituisce la punta bella di diamante del pettorale che aveva avuto in pegno da Papa Cimente VII a couto de' ducati 80 mila che doveva avere dalla camera apostolica. Vita di Benv. Cellini, chap. IX.

[9] F. Strozzi et Vettori, 31 octobre 1534, 2 janvier 1535 :  Sono tanto stracco, che io mi risolvo piesto resto di vità più presto povero, che ricco con tante persecuzioni.

[10] Vasari, dans la Vita di Valerio Vicentino (édit. Le Monnier, 1853, IX, 244, 246). Il signait souvent ainsi : Valerius de Bellis Vicentinus F., anno MCXXXII. On le trouve, l'année 1635, pour la première fois, dans l'inventaire de la galerie Florentine, V. G. Bencivenni Pelli : Saggio storico della R. galleria di Firenze, 1779, I, 245. A Zobi, Notizie storiche sull' origine e progressi dei lavori di commesso in pietre dure, 2e édit. ; Florence, 1853, 66, 73. Des détails importants sur Valerio comme graveur en médailles se trouvent dans les Mémoires de François de Hollande cités par Raczynski, les Arts en Portugal, Paris, 1848, p. 7, 44, 59.

[11] Varchi, Istoria fiorentina, XIV, XVI, (III, 93, 362).

[12] Settimani, Cronica, t. Ier, 1534, juillet.