Bonaparte accepte
l'armistice sans récriminer. — Il confie à Moreau la direction suprême des
armées du Rhin, gallo-batave et de réserve. — Refus de Moreau. — Prolongation
de l'armistice. — L'entente subsiste, très cordiale, entre Bonaparte et
Moreau. — Les conspirations pendant la campagne de Marengo. — Prestige de
Moreau.
Le
Premier Consul apprit le 1er thermidor (20 juillet) la conclusion de l'armistice de
Parsdorf[1]. La nouvelle s'en répandit
rapidement dans Paris et provoqua une satisfaction générale, en faisant
espérer une paix prochaine, durable et glorieuse[2]. Quelques
jours auparavant, Bonaparte avait prescrit à Augereau, commandant l'armée
gallo-batave forte d'une vingtaine de mille hommes, de se porter par
Düsseldorf sur Mayence, et d'appuyer ensuite le flanc gauche de l'armée du
Rhin, tout en menaçant la Bohême[3]. De son côté, Brune, placé à la
tête de la seconde armée de réserve[4] organisée à Dijon et comptant
environ 10.000 combattants[5], devait entrer en Suisse, se
relier à l'armé d'Italie et couvrir le flanc droit de l'armée du Rhin[6]. Le
Premier Consul eut désiré ne traiter d'un armistice général qu'au moment où
l'armée gallo-batave serait au milieu de l'Allemagne, « afin de pouvoir, par
l'aspect de tant de forces, briser les formes lentes et longues de la cour de
Vienne, et la porter non seulement à une paix raisonnable, mais encore a la
conclure promptement[7] ». Il ne récrimina point
cependant en apprenant que Moreau avait traité. Mais comme il n'était pas
certain des dispositions pacifiques de l'Autriche, il recommanda aux généraux
en chef de prendre toutes les mesures « pour pouvoir entrer en campagne au premier
ordre qu'ils en recevraient[8] ». Moreau en particulier devait
concentrer toutes ses forces sur le Danube, appeler à lui le corps de
Sainte-Suzanne qui allait être relevé par Augereau, et rallier les troupes
maintenues jusqu'alors en Helvétie où s'acheminait, pour les remplacer,
l'avant-garde de la seconde armée de réserve[9]. Si les
opérations militaires de Moreau, pendant la campagne d'été de l'an VIII,
parurent plus tard a Napoléon sujettes a critiques, elles ne lui inspiraient
à cette époque aucun jugement défavorable. Loin de là, le Premier Consul
chargeait le Ministre de h guerre d'assurer Moreau « de la confiance du
gouvernement dans ses talents », et décidait, qu'en cas de reprise des
hostilités, la direction suprême des armées du Rhin, gallo-batave et de
réserve, lui serait confiée[10]. En
transmettant à Moreau les termes mêmes dont s'était servi Bonaparte, Carnot
disait : « Je n'ajouterai rien, mon cher général, à la justice que vous rend
ici le Premier Consul, si ce n'est l'expression de ma vive satisfaction en
voyant le gouvernement vous apprécier comme tous ceux qui vous connaissent
bien et se proposer de vous donner, sur les grandes opérations de la
campagne, s'il faut la rouvrir, cette influence majeure qui doit assurer de
nouveaux succès à nos armes, et à vous de nouveaux titres à la gloire et à la
reconnaissance nationales[11]. » Moreau
répondit à Carnot qu'il remerciait le Premier Consul de son témoignage de
confiance. Il le méritait au moins, disait-il, pour son dévouement à la
République et par l'attachement qu'il avait lui-même voué à Bonaparte. Mais,
toujours modeste, il se refusa à accepter la direction des trois armées : «
C'est tout ce qu'un homme peut faire, déclara-t-il, que de commander à trois
lieutenants généraux ; je ne me tiendrais pas sûr avec des généraux en chef
de plus[12]. » Carnot
jugea néanmoins que toutes les forces opérant en Allemagne devaient être
placées sous les ordres de Moreau[13], et le Premier Consul,
partageant cet avis, chargea le Ministre de l'en informer en ces termes : «
La modestie avec laquelle vous vous refusez à accepter cet important
commandement n'a été... qu'un nouveau motif pour vous le donner[14]. » Il fut
donc admis qu'Augereau recevrait des instructions de Moreau et, dans une
conférence qui eut lieu chez les Consuls le 5 fructidor, et à laquelle
assistait Lahorie, on décida que l'armée gallo-batave se dirigerait, lors de
la reprise des hostilités, sur Schweinfurt, cernant ainsi Würzbourg, et
viendrait ensuite, dans le haut Palatinat, menacer la Bohême et couvrir le
siège des places du Danube[15]. L'Empereur
ayant refusé de ratifier les préliminaires de paix signés à Paris le 9
thermidor, Bonaparte fixa la date de la reprise des hostilités du 18 au 23
fructidor et en fit prévenir Moreau le 3 fructidor (21 août), par un courrier extraordinaire[16]. En lui
confirmant cette nouvelle quelques jours après, Carnot, faisant allusion à la
campagne qui allait s'ouvrir, lui déclarait que le Premier Consul accordait
au général en chef de l'armée du Rhin une confiance « sincère et absolue » ,
certain qu'il prendrait « dans chaque occasion le meilleur parti ». Lahorie,
disait-il, pourrait témoigner des sentiments de Bonaparte. Toujours
soucieux de maintenir la bonne harmonie, sachant que Moreau se laissait
souvent influencer par son entourage, et se rappelant peut-être les incidents
de Biberach, Carnot cherchait à en prévenir le retour. « Il importe, écrivait
le Ministre, que vous continuiez d'être en garde contre les intrigues qui
essaieraient d'altérer une réciprocité de sentiments et un ensemble de vues
et d'efforts si nécessaire aux nouveaux succès que nous avons droit
d'attendre d'une armée française commandée par vous[17]. » Moreau,
qui s'était rendu à Strasbourg le 30 thermidor[18] afin de faire avancer un
équipage de ponts nécessaire au passage de l'Inn et de la Salza[19], expédia aussitôt des ordres à
Dessolle pour la concentration de l'armée[20]. Il pria le Ministre de diriger
les troupes de Brune dans la vallée de l'Inn[21], et partit de Strasbourg le 8
fructidor, pour retourner à Augsbourg[22]. Il y arriva le 9 au soir[23]. A cette
époque, l'armée du Rhin, « pleine d'ardeur et de confiance », était en marche
pour se rassembler à l'est de Munich et reprendre les opérations[24]. Moreau avait fixé au 20
fructidor l'ouverture des hostilités[25]. Toutefois, sur l'ordre du
Premier Consul, il fit connaître au nouveau général en chef de l'armée
autrichienne, l'archiduc Jean, qu'il consentait à accorder une prolongation
de suspension d'armes d'un mois, si les places d'Ingolstadt, d'Ulm et de
Philippsbourg étaient remises à l'armée française sans délai, comme garantie
des négociations[26]. Le général Lahorie entra en
relations, à cet effet, avec le comte de Lehrbach et le général Lauer, munis
de pleins pouvoirs de l'Empereur, et un nouvel armistice de quarante-cinq
jours fut conclu à Hohenlinden le 20 septembre[27]. Toute
la France apprit cette nouvelle avec enthousiasme, et le Premier Consul, qui
ne devait pas désirer outre mesure que la réputation militaire de Moreau
grandît encore, en éprouva « une satisfaction particulière[28] ». Après
un court voyage à Ratisbonne, Moreau était revenu à Nymphenbourg, d'où son
quartier-général fut transféré à Augsbourg le 8 vendémiaire an IX (30 septembre)[29]. Macdonald et Mathieu Dumas,
son chef d'état-major, l'y rejoignirent le 9, afin « de concerter les
opérations futures et de régler la ligne de démarcation des deux armées (du Rhin et des
Grisons) » ; de
consolider « un rapprochement vrai et sincère » entre les deux généraux en
chef dont la bonne entente avait été troublée à la suite de la campagne de
l'an VII ; d'obtenir enfin de Moreau des secours en vivres[30]. Un plan de campagne fut arrêté
entre eux, rapporte Macdonald ; Moreau devait l'emporter à Paris, exposer au
Premier Consul les raisons qui l'avaient fait adopter et le faire agréer par
lui[31]. Cette mission s'annonçait
facile, en raison de l'entente extrêmement cordiale qui existait alors entre
Bonaparte et Moreau, et dont leur correspondance témoigne. Dès le
1er thermidor, un Arrêté des Consuls décidait qu'une médaille serait
frappée « pour éterniser l’entrée de l'armée française à Munich et la
conquête de toute la Bavière par l'armée du Rhin[32] ». A son arrivée à Augsbourg le
9 fructidor, Moreau avait été rejoint par Lahorie porteur d'une lettre dans
laquelle le Premier Consul lui annonçait que son frère était promu capitaine
et lui renouvelait ses « témoignages d'amitié[33] ». Moreau s'y montra très
sensible et répondit à Bonaparte le 13 : « Dans tous les cas, vous pourrez
compter sur moi, et par dévouement pour mon pays et par amitié pour vous[34]. » Ce n'étaient là ni de la
phraséologie ni une simple formule de politesse car, le lendemain, Moreau
chargeait le Ministre de dire au Premier Consul qu'il pouvait « être sans
inquiétude sur les manœuvres et les intrigues de ses ennemis et de ceux de la
République[35] ». Ainsi
Bonaparte avait réussi, comme au lendemain de Brumaire, par ses bons procédés
et grâce, il est vrai, aux efforts de Carnot, à se concilier l'amitié de
Moreau. Quels
étaient les mobiles du Premier Consul ? Pendant
la campagne de Marengo, des conspirations avaient eu lieu à Paris. A peine
Bonaparte était-il parti pour Dijon que, si l'on en croit Girardin, « des
réunions se formèrent... les membres des commissions furent convoqués... à
l'exception de Lucien et du petit B***, presque tous s'y rendirent[36] ». D'après Miot de Melito, on
se demanda immédiatement ce qu'on ferait en cas de mort de Bonaparte, et on
lui chercha un successeur[37]. Talleyrand et Fouché auraient
même été décidés, assure Hyde de Neuville, « à ne se dévouera lui que dans la
mesure de ses succès. Tous deux comptaient calquer leur fidélité sur la
fortune elle-même[38] ». Les frères du Consul furent
mis au courant de l'affaire[39] : Lucien était, selon un très
heureux mot, « né opposant[40] », et Joseph, très ambitieux,
prenait déjà ses mesures pour le cas possible de l'ouverture de la succession
fraternelle. On
proposa successivement plusieurs candidats pour remplacer Bonaparte. Moreau
fut le premier sur lequel on jeta les yeux. Ses partisans firent valoir ses
talents militaires, sa modestie, son désintéressement, ses victoires récentes
enfin, qui semblaient lui permettre, autant qu'A Bonaparte, de dicter la
paix. Les anciens conventionnels, ceux qui avaient voté la mort du roi,
jugèrent qu'il n'offrait pas des garanties suffisantes. Ses adversaires
déclarèrent qu'il était « patriote plus qu'incertain dans ses principes
et dans sa conduite ». Ils rappelèrent son attitude au 18 fructidor et les
soupçons de connivence avec Pichegru qu'elle avait fait naître. Ne pouvait-il
« trahir les intérêts qu'on lui avait confiés, traiter avec l'étranger
ou enfin jouer le rôle de Monk ? » La candidature de Moreau fut donc écartée.
On songea alors à Brune. Mais une foule d'objections, dans un sens inverse,
furent présentées. Les conspirateurs arrêtèrent enfin leur choix sur Carnot et
disposèrent de sa personne, vraisemblablement sans l'avoir consulté. Telle
est la version que Miot de Melito donne de ces délibérations[41]. A la nouvelle de la perte de
la bataille de Marengo qui circula quelque temps à Paris[42], ils se remirent à l'œuvre,
déclare Savary, et ne projetèrent rien moins que de « renverser le
gouvernement et de venger l'attentat du 18 brumaire[43] ». Si l'on en croit M. de
Martel, il y eut en même temps un complot royaliste organisé par Georges et
soutenu par l'Angleterre ; « Talleyrand... et même un des Consuls,
Lebrun... paraissent, dès ce moment, avoir pris leurs précautions pour
l'avenir... Lebrun paraît même avoir été en rapport direct avec Louis XVIII[44]. » Si, comme tout permet de le
supposer, le Premier Consul eut connaissance à son retour de toutes ces
intrigues[45], il ne sévit point contre ceux
qui en avaient été les instigateurs. Mais il comprit qu'il était entouré
d'ennemis, et que sa situation était à la merci d'un revers. Il n'y a donc
pas lieu de s'étonner qu'il ait eu les plus grands ménagements pour Moreau et
qu'il se soit efforcé de se l'attacher, surtout s'il apprit que les
conspirateurs avaient songé à en faire son successeur éventuel. D'autres
raisons, d'ailleurs, dictaient celte attitude à Bonaparte. Les succès
remportés par l'armée du Rhin avaient encore augmenté la réputation militaire
de son général en chef et en faisaient un rival de plus en plus redoutable. « Tout
le monde ici te loue et te porte aux nues, mandait a Moreau l'un de ses
frères. Tes envieux même se taisent, et je puis l'assurer que ta gloire est
bien solidement assise[46]. » — « ... Toute la France
retentit du juste tribut d'éloges qu'elle te doit... », lui écrivait un de
ses amis[47]. A ces louanges, peut-être suspectes d'exagération, s'ajoutait la voix de la presse : « Ce digne guerrier a fait une campagne qui lui fait autant d'honneur du côté du génie militaire et de la bravoure, que du désintéressement et de l'équité. Tous les cœurs des habitants sont pour lui, et le sentiment de la considération et de la reconnaissance est dans l'âme de tout le monde[48] ». Enfin, les exclusifs le portaient « aux nues » et le prônaient « sans relâche et partout[49] » ; ce fut vraisemblablement, pour Bonaparte, un grave sujet d'inquiétude et aussi un nouveau motif de chercher à se faire de Moreau un partisan dévoué. |
[1]
Correspondance de Napoléon, n° 5007.
[2]
AULARD, Paris
sous le Consulat, I, 533, Rapport de la préfecture de police du 2 thermidor
; Ibid., 535, Rapport du 3 thermidor.
[3]
Correspondance de Napoléon, n° 4959, 4961, 4962.
[4]
Correspondance de Napoléon, n° 4782, 4845. — Brune fut remplacé par
Macdonald le 15 fructidor (2 septembre).
[5]
Effectif au 1er thermidor : 10.907 dont 9.321 présents sous les armes (A. H. G.,
Armée de réserve de seconde ligne).
[6]
Correspondance de Napoléon, n° 4959, 4977, 4989, 5014.
[7]
Correspondance de Napoléon, n° 4959.
[8]
Correspondance de Napoléon, n° 5014.
[9]
Le Ministre de la Guerre à Moreau, Paris, 6 thermidor an VIII (A. H. G.).
[10]
Correspondance de Napoléon, n° 5014.
[11]
Le Ministre de la Guerre à Moreau, Paris, 6 thermidor (A. H. G.).
[12]
Moreau au Ministre de la Guerre, Augsbourg, 11 thermidor an VIII (A. H. G.). —
Le bruit courait, dans les milieux royalistes, qu'Augereau témoignait la plus
grande répugnance de servir sous Moreau » (Archives de Chantilly, série Z, t.
LXXIII, 399).
[13]
Rapport fait au Premier Consul par le Ministre de la Guerre, Paris, 21
thermidor (A. H. G.).
[14]
Correspondance de Napoléon, n° 5072.
[15]
Correspondance de Napoléon, n° 5072.
[16]
Correspondance de Napoléon, n° 5071.
[17]
Le Ministre de la Guerre à Moreau, Paris, 6 thermidor an VIII (A. H. G.).
[18]
Journal des Débats du 4 fructidor an VIII.
[19]
Moreau à Bonaparte, Augsbourg, 25 thermidor an VIII (A. H. G.).
[20]
Moreau à Dessolle, Strasbourg, 6 fructidor (A. H. G.).
[21]
Moreau au Ministre de la Guerre, Strasbourg, 7 fructidor (A. H. G.).
[22]
Journal des Défenseurs de la Patrie, du 14 fructidor.
[23]
Journal des Débats du 20 fructidor.
[24]
Dessolle au Ministre de la Guerre, Augsbourg, 14 fructidor (A. H. G.) ; Moreau
au Ministre de la Guerre, Nymphenbourg, 3e jour compl. de l'an VIII (Ibid.).
[25]
Moreau au Ministre de la Guerre, Nymphenbourg, 30 fructidor (A. H. G.).
[26]
Correspondance de Napoléon, n° 5099 ; Moreau au Ministre de la Guerre,
Nymphenbourg, 3e jour compl. de l'an VIII (A. H. G.).
[27]
Moreau au Ministre de la Guerre, Nymphenbourg, 3e jour compl. de l'an VIII (A.
H. G.). « Nous n'avons pu accorder moins de quarante-cinq jours ; en calculant
l'arrivée des passeports, le voyage de Paris, le temps des négociations et le
rassemblement de l'armée en cas qu'on ne s'entende pas, vous trouverez à peine
le temps nécessaire. M. Lehrbach doit même vous demander quelque temps de plus,
niais je crois qu'il faut le lui accorder par petites parties. » (Ibid.)
[28]
Le Ministre de la Guerre à Moreau, Paris, 3 vendémiaire an IX (A. H. G.).
[29]
Journal des Débats des 28 et 29 fructidor an VIII ; Journal des
Défenseurs de la Patrie des 28 et 29 fructidor ; Publiciste du 5
vendémiaire an IX ; Journal des Défenseurs de la Patrie du 19
vendémiaire an IX.
[30]
Mathieu Dumas à Carnot, 10 vendémiaire an IX (A. H. G., 2e armée de réserve) ;
Macdonald à Carnot, Augsbourg, 11 vendémiaire an IX (Ibid.).
[31]
Maréchal MACDONALD,
loc. cit., 115-116.
« J'ai su depuis, dit Ségur, que celte réunion n'avait
point été étrangère à la politique : l'un de ses principaux motifs avait été la
jalousie qu'inspirait à ces généraux le pouvoir de plus en plus grandissant du
Premier Consul. L'inquiétude de Napoléon eu fut éveillée ; on lui rapporta même
que, au milieu de ce repas, ce mécontentement avait percé dans une raillerie
mordante contre l'une de ses sœurs ; on ne manqua pas d'ajouter que ce propos,
échappe à l'un des deux généraux en chef, n'avait été que trop bien accueilli
et hautement répété et commenté par son collègue. » (Histoire et Mémoires,
II, 97.) — On ne saurait, au sujet de celte entrevue, accorder une confiance
entière à Ségur. On ne conçoit pas bien, en effet, que la jalousie ait été un
des principaux motifs de la réunion. Les documents des Archives de la Guerre en
indiquent d'autres, plus sérieux et plus vraisemblables. Ségur ne dit
d'ailleurs, ni d'où lui viennent ses renseignements, ni comment il a su que le
propos avait été rapporté au Premier Consul. Rien dans la correspondance et
dans les paroles de Moreau ne dénote de la jalousie de sa part. Loin de là, on
a fait observer précédemment que ses rapports avec Bonaparte sont, à cette
époque, des plus cordiaux. On remarquera enfin que Mathieu Dumas, relatant
l'entrevue de Moreau et de Macdonald, en donne comme seuls motifs la nécessité
de combiner leurs opérations et le désir d'une réconciliation. (Précis des
événements militaires, V, 76 ; Souvenirs, III, 186.)
[32]
Correspondance de Napoléon, n° 5004.
[33]
Moreau à Bonaparte, Augsbourg, 13 fructidor (A. H. G.).
[34]
Moreau à Bonaparte, Augsbourg, 13 fructidor (A. H. G.).
[35]
Moreau au Ministre de la Guerre, Augsbourg, 14 fructidor (A. H. G.).
[36]
GIRARDIN, Mémoires,
I, 175.
[37]
MIOT DE MELITO, loc. cit.,
I, 273.
[38]
HYDE DE NEUVILLE, loc. cit.,
I, 331.
[39]
Lucien à Joseph, 5 messidor an VIII (citée par JUNG, Lucien Bonaparte et ses Mémoires,
I, 405 et suiv.).
[40]
Frédéric MASSON,
Napoléon et sa famille, I, 301.
[41]
MIOT DE MELITO, loc. cit.,
I, 277-278.
[42]
La fausse nouvelle de la perte de la bataille de Marengo se répandit à Paris le
1er messidor (20 juin) (THIBAUDEAU,
Le Consulat et l’Empire, I, 419). La nouvelle de la victoire arriva le
lendemain (CUGNAC,
loc. cit., 417, note 1). — Cf. AULARD, loc. cit., 434.
[43]
Duc de ROVIGO,
I, 291. — Cf. THIBAUDEAU,
Le Consulat et l’Empire, 419.
[44]
Les historiens fantaisistes, II, 235, 346. — M. de Martel a eu entre les
mains, assure-t-il, des documents inédits et inconnus.
[45]
BAILLEU, loc.
cit., VIII. 384, Note de Sandoz du 6 juillet 1800 ; THIBAUDEAU, Le
Consulat et l'Empire, I, 419-420.
[46]
Th. Moreau à Moreau, Paris, 22 floréal an VIII (A. H. G., Correspondance
particulière de Moreau).
[47]
De la Rüe à Moreau, Paris, 8 prairial an VIII (A. H. G., Correspondance
particulière de Moreau).
[48]
Gazette nationale du 7 fructidor an VIII.
[49]
AULARD, Paris
sous le Consulat, I, 740 (Rapport de la préfecture de police du 2 brumaire
au IX).