BONAPARTE ET MOREAU

L'ENTENTE INITIALE - LES PREMIERS DISSENTIMENTS - LA RUPTURE

 

CHAPITRE X. — L'ENTRÉE EN CAMPAGNE.

 

 

Masséna attaque dans la Rivière de Gênes. — Ordre à Moreau d'entrer en campagne sans retard. — Opérations des diverses colonnes de l'année du Rhin. — Engen, Stockach, Messkirch. — Lenteurs de Moreau après ses victoires.

 

Le Premier Consul avait laissé à Moreau tout le temps nécessaire pour achever ses préparatifs, et jusqu'aux premiers jours de floréal il ne s'était montré nullement inquiet des retards que subissait l'ouverture des opérations qu'il avait fixée au 30 germinal au plus tard[1]. Dans les instructions qu'il adressait à Masséna le 19 germinal, il semblait admettre en effet implicitement que l'année autrichienne d'Italie, cantonnée sur le Pô, entre Pavie et Plaisance, ne prendrait pas l'offensive avant le milieu de floréal[2]. Dès lors, il considérait comme suffisamment prochaine l'entrée en campagne de l'armée du Rhin dans les dix premiers jours de ce mois[3]. Toutefois, en raison de l'infériorité numérique des troupes de Masséna, il ne se sentait « rassuré » sur leur position, » que par les mouvements vigoureux de l'armée du Rhin et de l'armée de réserve » et il appelait le 21 germinal l'attention de Moreau sur ce point[4].

En réalité, dès le 16 germinal, Masséna avait été attaqué « sur toute la ligne » dans la Rivière de Gènes[5]. La nouvelle officieuse en parvint à Bonaparte le A floréal[6]. On annonçait il est vrai que Masséna avait « repris l'avantage et... fait 6.500 prisonniers[7] » ; mais le Premier Consul connaissait le dénuement de ses troupes, la supériorité de l'ennemi ; il jugeait très critique la situation de l'armée d'Italie ; il était urgent, à son avis, « d'espérer en sa faveur une puissante diversion[8] ».

Sans plus tarder, Bonaparte lit expédier à Berthier l’ordre d'entrer en Suisse avec l'armée de réserve, et d'envahir le Piémont ou le Milanais, afin d'obliger les Autrichiens à suspendre leur offensive dans l'Apennin ou à se disjoindre tout au moins, pour « revenir à la défense de la Lombardie et de ses magasins[9] ».

Le même jour, il chargea le Ministre de la Guerre de prescrire à Moreau d'attaquer l'ennemi, « Faites-lui sentir, écrivait-il, que ses retards compromettent essentiellement la sûreté de la République[10]. » Justement impatient, Bonaparte envoya à Moreau le général Lacuée, porteur d'une lettre très pressante mais conçue en termes plus modérés. Elle se terminait ainsi : « J'espère qu'à l'heure qu'il est vous avez passé le Rhin. Ayez le plus tôt possible un avantage, afin de pouvoir, par une diversion quelconque, favoriser les opérations d'Italie. Tous les jours de retard seraient extrêmement funestes pour nous[11]. » Le Ministre de la Guerre se conforma aux instructions du Premier Consul en expédiant à Moreau un télégramme d'abord[12], puis une lettre par un courrier extraordinaire[13]. Après avoir exposé la situation de l'armée d'Italie, Carnot faisait observer à Moreau que, malgré l'avantage remporté par Masséna, la lutte était trop inégale pour qu'il pût la soutenir longtemps. Si l'ennemi parvenait à désorganiser l'armée d'Italie ou seulement à acquérir la supériorité, il serait indispensable de porter secours directement à Masséna. De là, résulterait l'obligation de modifier le plan de campagne d'ensemble et de se borner à une défensive « également funeste à l'honneur national et au besoin physique qu'éprouvaient les armées de s'établir en pays ennemi »[14].

En écrivant ces lignes, le Ministre était-il l'interprète fidèle de la pensée de Bonaparte, pénétré de ce qu'il appelait la « prédominance de la frontière d'Allemagne sur celle des Alpes » ? Il est permis d'en douter. Dans ses Mémoires, Napoléon a dit très justement que « si l'année de la République eût été battue sur le Rhin et victorieuse en Italie, l'armée autrichienne eût pu entrer en Alsace, en Franche-Comté ou en Belgique, et poursuivre ses succès sans que l'armée française, victorieuse en Italie, pût opérer aucune diversion capable de l'arrêter... Si l'armée française était victorieuse sur la frontière prédominante, tandis que celle sur la frontière d'Italie serait battue, tout ce qu'on pouvait craindre était la prise de Gènes, une invasion en Provence ou peut-être le siège de Toulon ; mais un détachement de l'armée d'Allemagne, qui descendrait de Suisse dans la vallée du Pô, arrêterait court l'armée victorieuse ennemie[15]... »

Carnot était-il d'ailleurs absolument sincère, lui qui avait témoigné au Comité de Salut Public d'une si haute compétence stratégique et mis en lumière, le premier, le principe de l'économie des forces ? Dans la circonstance, l'application en était évidente : parcimonie extrême pour le théâtre d'opérations secondaire, prodigalité pour la région où s'accompliraient les événements décisifs ; en d'autres termes, laisser l'armée d'Italie livrée à ses propres moyens, envoyer tous les renforts disponibles à Moreau ou à Berthier. Masséna s'y attendait du reste, car Bonaparte lui avait déclaré dès le 19 germinal, qu'il serait impossible de lui faire parvenir « directement des secours suffisants » pour lui donner une supériorité marquée, et que ce secours lui arriveraient par la Suisse, « en prenant les derrières de l'ennemi[16]. »

Il semble donc légitime d'admettre que le Ministre avait exagéré les conséquences d'un échec de l'armée d'Italie, pour mieux convaincre Moreau de la nécessité d'entrer, sans retard, en campagne sur le Rhin. Continuant dans cet ordre d'idées, Carnot ajoutait : « Vous seul, mon cher général, pouvez prévenir de si grands malheurs en attaquant avec impétuosité et sans perdre un moment, ainsi que l'ordonnent les Consuls ; attirez l'ennemi de votre côté, et forcez-le, par la rapidité de vos succès, à lâcher prise en Italie... Je vous conjure, au nom du salut de la Patrie, d'ouvrir la campagne sans hésiter et d'apprécier la valeur d'un instant, dans les circonstances actuelles[17]. »

Carnot prévoit une objection que pourra faire le commandant de l'armée du Rhin. Il est à présumer que les Autrichiens se seront concentrés sur le revers oriental de la Forêt Noire pour attaquer successivement, avec une supériorité numérique marquée, les diverses colonnes de l'armée du Rhin ; aussi Moreau ne voudra-l-il, sans doute avec raison, livrer une bataille décisive, qu'après avoir acquis la certitude de pouvoir y faire participer toutes ses forces. L'événement ne se produirait alors qu'A une date trop éloignée. Or, ce n'est point-là ce que Bonaparte lui demande. L'essentiel est de franchir le Rhin, de faire irruption en pays ennemi, et cette opération, conclut le Ministre, « ne peut être retardée d'une heure sans compromettre le salut de la République[18] ».

En fait, les lettres de Bonaparte et de Carnot furent sans aucune influence sur la date de l'entrée en campagne, car elles parvinrent à Moreau le 7 floréal, quand, depuis deux jours déjà, les opérations étaient commencées[19]. Le télégramme du Ministre subit une série de retards qui le firent arriver, le 9 floréal seulement, au quartier général à Rheinfelden[20]. Le jour même où ces lettres étaient expédiées de Paris, Dessolle mandait à Carnot, de la part de Moreau, que l'armée du Rhin se mettrait en mouvement le lendemain 5 floréal, et qu'il n'avait pas été possible d'entrer en campagne plus tôt ; « les difficultés des subsistances, écrivait-il, en sont les principales causes[21] ».

Si dans les premiers jours de floréal, les nouvelles d'Italie semblent avoir produit chez Bonaparte une plus grande nervosité, et par contre-coup, quelque humeur même à l'égard de Moreau dont les lenteurs l'irritaient enfin, celui-ci, fort d'avoir devancé les instructions qu'on lui adressait, parut n'y avoir pas pris garde. Il venait d'écrire au Premier Consul, le 7 floréal, pour lui annoncer que ses colonnes avaient franchi le Rhin et que déjà Sainte-Suzanne avait livré un combat heureux ; il le priait de compter sur son « dévouement » et sur « l'attachement particulier » qu'il lui avait voué, quand Lacuée lui remit la lettre du 4 floréal dont il était porteur.

Moreau se contenta de compléter la sienne par un post-scriptum dans lequel il affirmait à Bonaparte qu'il n'avait pas « perdu un instant pour entrer en campagne ». Il ajoutait que si les Autrichiens l'attendaient sur la Wütach, il aurait un engagement le 10 ou le 11 floréal ; que si, au contraire, ils s'étaient concentrés à Stockach, la bataille ne serait livrée que le 14, mais que, dans cette deuxième hypothèse, les diverses colonnes de l'armée du Rhin auraient effectué leur jonction[22].

Bien que, dans cette dernière affirmation, Moreau se montrât trop optimiste, il réussit pleinement dans ses premières opérations. Le 5 floréal (25 avril), Sainte-Suzanne franchit le Rhin à Kehl, repoussa quelques détachements ennemis et s'avança jusqu'entre Renchen et Offenbourg, menaçant, à la fois, les deux vallées de la Rench et de la Kinzig, et cherchant à persuader les Autrichiens que son intention était de gagner les sources du Danube, en remontant la Kinzig.

Le même jour, Saint-Cyr déboucha de Brisach, occupa Fribourg après un léger combat, et s'établit de façon à faire supposer qu'il voulait s'engager dans le Val d'Enfer. En même temps, une division de la réserve sortit de Bâle et prit position vers Schliengen et Kandern.

Le 6 floréal, Sainte-Suzanne et Saint-Cyr restèrent immobiles, tandis que la réserve achevait de se déployer à l'est de Bâle. Le 7, Saint-Cyr amorça son mouvement sur Saint-Blaise, par Todnau ; deux divisions de la réserve se portèrent sur Säckingen ; la troisième sur Saint-Blaise, pour donner la main à Saint-Cyr. Kray, ne discernant pas encore, d'après les rapports de ses lieutenants, les intentions de Moreau, attendit pour prendre une décision d'être bien fixé sur ce point[23]. Il leur envoya néanmoins des renforts et se dégarnit ainsi vers Villingen.

Brusquement, dans la nuit du 7 au 8, Sainte-Suzanne se replia sur Strasbourg, repassa le Rhin avec toutes ses troupes et remonta par la rive gauche, vers Brisach et Fribourg. Saint-Cyr, de son côté, marcha sur Saint-Blaise où il arriva le 9, tandis que la réserve atteignait l'Alb et s'emparait du pont d'Albruck après un brillant combat. Le 11 floréal, pendant que Saint-Cyr et la réserve s'avançaient sur la Wütach, Lecourbe franchissait le Rhin de vive force, non loin de Schaffouse, à Reichlingen et à Paradies. Dans la soirée, les trois corps de l'armée du Rhin occupaient une ligne qui passait par Bonndorf, Stühlingen, Schaffouse, Radolphzell, jusqu'à la pointe du lac de Constance. Sainte-Suzanne était autour de Fribourg[24].

Kray, qui avait commencé à s'apercevoir de son erreur, rappelait en toute hâte ses corps trop engagés vers l'ouest dans les défilés de la Forêt Noire, afin de concentrer ses forces sur les hauteurs d'Engen pour y combattre ou protéger du moins l'évacuation de ses magasins[25]. Il s'agissait pour Moreau de pousser de l'avant, tout en groupant le plus rapidement possible ses trois corps un peu disséminés, d'écraser les diverses fractions de l'armée adverse avant qu'elles eussent pu se réunir, et de leur couper la retraite vers l'est. Lecourbe en sentait la nécessité et écrivit à ce sujet au général en chef[26]. Pourtant, Moreau ne fit faire le 12 floréal (2 mai), aucun mouvement à Saint-Cyr et à Sainte-Suzanne ; seul, le corps de réserve se rapprocha de l'aile droite[27].

Cette inaction, que Napoléon ajustement relevée à Sainte-Hélène[28], est d'autant plus inexplicable de la part de Moreau, que son intention était de livrer bataille[29]. Aussi, le 13 floréal au matin, quand les reconnaissances autrichiennes vinrent se heurter aux avant-postes de Moreau dont elles ignoraient les emplacements, elles occasionnèrent une bataille à laquelle ni l'un ni l'autre des deux adversaires n'était préparé. L'action fut double : tandis qu'à Engen, Kray combattit avec les 45.000 hommes qu'il avait sous la main les 40.000 que dirigeait Moreau, Lecourbe, à quinze kilomètres plus à l'est, eut affaire, avec 25.000 hommes, aux 9.000 Autrichiens qui défendaient Stockach, sous les ordres du prince de Lorraine. Une seule brigade de Saint-Cyr avait pu intervenir à Engen, vers quatre heures du soir ; quant à Sainte-Suzanne, il arrivait ce jour-là entre Neustadt et Loffingen, à plus de quarante kilomètres d'Engen[30], et non à Donaueschingen, comme l'a écrit Napoléon plus tard[31].

La bataille d'Engen fut indécise ; celle de Stockach, au contraire, fut une victoire[32] et détermina Kray à battre en retraite. En poussant immédiatement sur Messkirch, ainsi que l'a dit Napoléon à Sainte-Hélène[33], Lecourbe eut intercepté à Kray les routes de l'est et ses communications avec le prince de Lorraine et le prince de Reuss. Le général autrichien n'aurait plus eu alors d'autre ressource que de se jeter sur la rive gauche du Danube. Lecourbe le comprit très bien[34], mais il ne pouvait s'engager sans être sûr de l'appui de Moreau ; il se serait exposé à être écrasé par toutes les forces autrichiennes réunies. Malheureusement, Moreau resta inactif le 14 floréal et ne pressa pas Saint-Cyr et Sainte-Suzanne de le rejoindre. Le premier s'occupa de rassembler a Engen son corps dont rallongement était considérable ; le second ne fit aucun mouvement[35]. Les critiques que, dans ses Mémoires, Napoléon a adressées à Moreau à ce sujet, sont donc fondées[36].

Les indécisions du général en chef de l'armée du Rhin curent pour résultat, que la bataille de Messkirch, livrée le 15 floréal (5 mai), fut la reproduction presque identique de celle d'Engen. Là encore, Lecourbe amena la décision en enlevant Messkirch à la baïonnette[37], tandis que le corps de réserve, à sa gauche, livrait un combat isolé et sans issue à Krummbach et Heudorf[38]. Sainte-Suzanne, trop éloigné, ne prit aucune part à l'action ; Saint-Cyr resta volontairement inerte à Neuhausen, malgré les ordres formels qu'il avait reçus[39].

Moreau aurait pu le lendemain, a dit plus tard Napoléon, détruire « une partie de l'armée ennemie pendant qu'elle était occupée au passage du Danube[40] ». Il lui suffisait à cet effet de marcher au point du jour, à la poursuite de l'ennemi, avec Lecourbe et la réserve, pendant que Saint-Cyr longeant le Danube, l'eût attaqué au pont de Sigmaringen. Mais Moreau, observe justement Napoléon dans ses Mémoires, « resta inactif sur son champ de bataille[41] », le 16 floréal comme le 14.

Ainsi, la plupart des critiques que Napoléon a faites au sujet des opérations du 11 au 16 floréal sont fondées. Toutefois, il n'est pas exact que Moreau ait éparpillé son armée et l'ait compromise pendant cette période[42]. Il conserva groupes, au contraire, les deux corps dont il disposait et s'efforça de rallier les deux autres. La dissémination résultait en réalité du passage du Rhin en plusieurs colonnes éloignées les unes des autres, et dont la convergence n'avait pu avoir lieu avant la première rencontre. C'était la conséquence du plan de campagne de Moreau ; c'était aussi la preuve de la supériorité des combinaisons de Bonaparte sur les siennes.

 

 

 



[1] Correspondance de Napoléon, n° 4633.

[2] Correspondance de Napoléon, n° 4711.

[3] Correspondance de Napoléon, n° 4722.

[4] Correspondance de Napoléon, n° 4713.

[5] Oudinot, chef d'état-major de l'année d'Italie, à Bonaparte, La Piétra, 27 germinal (A. H. G., Armée d'Italie).

[6] Le Ministre de la Guerre à Berthier, Paris, 4 floréal (A. H. G., Armée de réserve).

[7] Le Ministre de la Guerre à Berthier, Paris, 4 floréal (A. H. G., Armée de réserve).

[8] Le Ministre de la Guerre à Berthier, Paris, 4 floréal (A. H. G., Armée de réserve).

[9] Correspondance de Napoléon, n° 4728.

[10] Correspondance de Napoléon, n° 4728.

[11] Correspondance de Napoléon, n° 4730.

[12] « Attaquez l'ennemi sans perdre un instant. » (A. H. G.).

[13] Le Ministre de la Guerre à Dupont, Paris, 4 floréal (A. H. G. Armée de réserve).

[14] Carnot à Moreau, Paris, 4 floréal (A. H. G.).

[15] Mémoires de Napoléon (MONTHOLON), I, 44.

[16] Correspondance de Napoléon, n° 4711.

[17] Carnot à Moreau, Paris, 4 floréal (A. H. G.).

[18] Carnot à Moreau, Paris, 4 floréal (A. H. G).

[19] Moreau à Bonaparte, Säckingen, 7 floréal (A. H. G.) ; Moreau au Ministre de la Guerre, 7 floréal (Ibid.).

[20] Le directeur de la correspondance télégraphique à Strasbourg, à Moreau, 5 floréal (A. H. G.) ; l'adjudant général Fririon à Moreau, 9 floréal (Ibid.).

[21] Dessolle au Ministre de la Guerre, Strasbourg, 4 floréal (A. H. G.).

[22] Moreau à Bonaparte, Säckingen, 7 floréal (A. H. G.).

[23] Kray à Tige, Donaueschingen, 20 avril (K. K. Arch., 1800, Deutschland, IV, 120 1/2) ; Kray à Mêlas, 26 avril (Ibid., IV, 132.)

[24] Bulletin historique de l'armée du Rhin du 1er au 30 floréal (A. H. G.) ; Rapport de Dessolle du 6 au 11 floréal (Ibid.) ; Journal des mouvements de l'armée du Rhin, Archives du Génie, carton 8 a.

[25] Kray au comte Tige, vice-président du Conseil aulique, Engen, 2 mai (K. K. Arch., Hofkriegsrath, V, 34) ; Sztaray à Kray, Gersbarh, 2 mai (K. K. Arch., Deutschland, 1800, V,42).

[26] Lecourbe à Moreau, Gottendingen, 12 floréal (A. H. G.).

[27] Rapport de Dessolle du 5 au 11 floréal (A. H. G.) ; Dessolle à Leclerc, Schaffouse, 12 floréal (Ibid.) ; à Richepance et à Delmas, Hallau, 12 floréal (Ibid.).

[28] Mémoires de Napoléon (GOURGAUD), I, 188.

[29] Moreau à Saint-Cyr, Hallau, 12 floréal (A. H. G.) ; SAINT-CYR, loc. cit., II, pièces justif., n° 28.

[30] Bulletin historique de l'armée du Rhin du 1er au 30 floréal (A. H. G.).

[31] Mémoires de Napoléon (GOURGAUD), I, 188.

[32] Dessolle à Lecourbe, Weiterdingen, 14 floréal (A. H. G.) ; Lecourbe à Moreau, Stockach, 13 floréal (Ibid.) ; Rapport de Dessolle du 12 au 13 floréal (Ibid.) ; Oesteireichische milit. Zeitschrift, 1836, II Band, 4° Heft, 11.

[33] Mémoires de Napoléon (GOURGAUD), I, 188.

[34] « Vous n'avez qu'à parler ; demain je leur coupe la route de Messkirch et je les accule au Danube. » (Lecourbe à Moreau, Stockach, 13 floréal, A. H. G.).

[35] Bulletin historique de l'année du Rhin, 14 floréal (A. H. G.).

[36] Mémoires de Napoléon (GOURGAUD), I, 188.

[37] Bulletin historique de l'année du Rhin, 15 floréal (A. H. G.).

[38] Moreau s'estimait heureux de ce que l'ennemi n'eût « pas gagné un pouce de terrain ». (Moreau à Saint-Cyr, Krummbach, 15 floréal (A. H. G.) ; Oesterr. milit Zeitsvhr., loc. cit., 17.) Heudorf est à l'ouest, Krummbach au sud-ouest de Messkirch.

[39] Moreau à Saint-Cyr, Weiterdingen, IV floréal (A. H. G.) ; Dessolle à Saint-Cyr, Stockach, IV floréal (Ibid.). — Dans ses Mémoires (II, pièces justif., n° 41), Saint-Cyr reproduit ce dernier document, mais avec une variante qui en modifie le sens. L'ordre de Dessolle disait : « Saint-Cyr partira d'Engen », ce qui lui laissait la faculté de se mettre en mouvement immédiatement. Saint-Cyr transforme en : « partira à cinq heures du matin ». Saint-Cyr a invoqué l'absence d'ordres pour justifier son inertie (II, 186 et 189). Or, il négligea de se mettre en communication avec le général en chef, bien qu'il en eût reçu l'ordre la veille. D'ailleurs, un aide de camp de Moreau, Delélée, parvint à le joindre ; mais, si l'on en croit Decaen, Saint-Cyr lui aurait répondu : « Je suis resté tranquille parce que j'étais persuadé que le général Moreau saurait bien se tirer d'affaire. » (Mémoires inédits, t. IX.)

[40] Mémoires de Napoléon (GOURGAUD), I, 189.

[41] Mémoires de Napoléon (GOURGAUD), I, 189.

[42] Mémoires de Napoléon (GOURGAUD), I, 188.