Moreau à Paris
jusqu'au 2 nivôse. — Rapport de Mathieu-Favier. — Détresse financière de la
France. — Etat déplorable de l'administration de la guerre. — L'Helvétie
ruinée. — Arrivée de Moreau à Zürich. — Dénuement de l'armée du Rhin. —
Cordialité de la correspondance de Moreau avec Bonaparte. — Efforts de
Bonaparte pour remédier à la misère des troupes. — Amélioration de la
situation. — Ordres de concentration donnés par le Ministre de la Guerre. —
Déficits de toute nature retardant l'entrée en campagne. — Mécontentement de
Moreau. — Il conserve d'excellents rapports avec Bonaparte.
L'hiver
ayant imposé aux belligérants une trêve tacite, Moreau ne crut pas devoir se
rendre immédiatement à son quartier général. Bonaparte lui laissait
d'ailleurs la latitude de n'y arriver que le 25 frimaire[1]. Les généraux Müller, Ney,
Lecourbe, qui s'étaient succédé dans le commandement provisoire de l'armée[2], avaient signalé à plusieurs
reprises sa profonde détresse, et Moreau espérait, en restant quelque temps à
Paris, obtenir plus rapidement par des démarches personnelles, l'argent, le
matériel, les approvisionnements, les renforts qui lui étaient indispensables
pour entrer en campagne[3]. Les
rapports de ses prédécesseurs étaient unanimes à cet égard : « Le soldat est
nu... la solde est arriérée de six, huit et dix décades dans la plus grande
partie des corps[4]. » Les troupes « ne sont ni
armées ni habillées ; leurs besoins sont immenses »[5] ; « l'administration des
postes n'a pas un seul cheval, les hôpitaux sont dans un état pitoyable[6] » ; « l'artillerie et le génie
n'a pas un sol à sa disposition... pas de souliers... il manque dix à douze
mille gibernes... la cavalerie n'a pas de chevaux[7] » ; « les garnisons de Mayence,
Landau et Strasbourg sont au moins de moitié ce qu'elles devraient être... ;
nos demi-brigades sont faibles[8]. » Un compte rendu adressé à
Moreau, le 18 frimaire an VIII (9 décembre 1799), par le commissaire ordonnateur
en chef Mathieu-Faviers, dépeignait la situation de l'armée du Rhin sous un
jour plus défavorable encore. « Le
ministre de la guerre, écrivait ce haut fonctionnaire, ne vous aura pas sans
doute laissé ignorer l'état déplorable dans lequel se trouvent les
différentes parties du service administratif de l'année du Danube, réunie à
celle du Rhin, que vous commandez. Quelque idée que vous ayez prise, elle ne
peut cependant qu'être au-dessous de la réalité... J'oserai vous dire la
vérité entière... » L'administration
des subsistances, exposait Mathieu-Faviers, n'a point de fonds à sa
disposition pour le service courant ; toutes les demandes faites au Ministre
de la Guerre pour en obtenir, ont clé « vaines et infructueuses ». La dépense
arriérée pendant le premier trimestre, pour les transports, achats de
liquides, frais de manutention, est d'environ un million 500.000 francs. Le
déficit pour le service courant s'élève à peu près à la même somme. Il est dû
à la compagnie Olry plus d'un million pour le service de la viande. Des
traites sur la Trésorerie, se montant à un total de 580.000 francs, ont été
protestées et sont à rembourser. Les fournisseurs, les entrepreneurs ont mis
leur crédit à découvert ; ils sont actuellement hors d'état de faire de
nouvelles avances et de continuer le service, si on ne leur remet, sans
tarder, de l'argent comptant dans la proportion des dépenses courantes. Les
gardes-magasins, les employés, les ouvriers ne sont pas payés depuis
plusieurs mois ; ils sont découragés et réduits à la misère. Le service des
hôpitaux « est tombé dans le dépérissement » Il n'est plus possible
d'ailleurs de rien espérer de l'Helvétie qui est absolument épuisée. Depuis
le mois de thermidor, les troupes n'ont pas reçu de solde ; il est dû à
l'aile droite plus de dix millions et à l'aile gauche deux millions et demi
de francs. « En me
résumant, concluait Mathieu-Faviers, je vous supplierai, mon général, en
dernier résultat, de porter principalement votre attention sur la nécessité
de former un approvisionnement de denrées par la voie des achats, de procurer
des fonds à l'armée pour les divers services, notamment pour celui des
subsistances, enfin de pourvoir aux besoins des hôpitaux... Telle est la
série des mesures d'urgence qui sont à prendre et que sollicite le salut de
l'armée. Il est, mon général, dans un péril immense et chaque jour augmente
le danger. Je n'existe plus que dans les transes et l'affreuse expectative
d'une catastrophe ; je crains que les secours n'arrivent trop lard,
Sollicitez, pressez, insistez, mon général, je vous en conjure ; et que le
ministre de la guerre daigne nous tirer d'une situation aussi cruelle et
aussi désespérée[9]. » Berthier,
le nouveau Ministre de la Guerre, dans une proclamation qu'il adressait aux
armées le 21 brumaire, leur annonçait son intention de faire cesser leur
dénuement[10] ; le 29 frimaire, il affirmait
à Moreau qu'il s'en était constamment préoccupé depuis le jour où Bonaparte
l'avait appelé à la tête du département[11]. Mais la
détresse financière de la France était extrême au lendemain du 18 brumaire ;
son trésor public était vide[12], son crédit épuisé[13], et les Consuls provisoires en
étaient réduits à des expédients[14]. Le 3 frimaire, ils demandèrent
12 millions en numéraire à des banquiers de Paris et, après deux refus[15], n'en obtinrent que trois[16]. Les meilleures valeurs,
notamment les obligations des receveurs généraux, ne se négociaient qu'à l'escompte
de 2 ½ à 3 pour 100 par mois[17]. Le 30 nivôse an VIII, Bonaparte
chargeait le Ministre des relations extérieures de renouer des négociations
avec le Portugal pour en obtenir 8 à 9 millions. « Ce serait, disait-il,
d'une importance majeure et nous donnerait presque la sûreté de reconquérir
l'Italie. Car cela tient à huit ou dix mille chevaux d'attelage pour traîner
les équipages d'artillerie nécessaires au siège des places, ce qui ne
représente qu'un capital de 5 à 6 millions que, dans la situation actuelle,
nous ne pouvons fournir[18]. » « Quatre millions, écrit-il
le même jour, nous seraient très essentiels dans le moment actuel ; il parait
que Hambourg pourrait nous les donner... s'ils pouvaient nous être soldés,
ils pourraient nous valoir le gain d'une campagne[19]. » Dans le courant du mois de
ventôse suivant, il fallut faire appel à la municipalité d'Amsterdam pour
négocier un emprunt de 12 millions de francs, au taux de 1 pour 100 par mois[20]. Marmont, chargé de cette
mission, devait insister pour avoir du numéraire, ou au moins des traites à
deux mois, « dont on puisse faire argent sur-le-champ »[21]. Il échoua, malgré
l'autorisation qui lui avait été donnée, assure-t-il, d'engager au besoin le Régent[22]. En
raison de cette situation déplorable des finances, « d'innombrables
réclamations « parvenaient « de toutes parts » à Berthier[23] qui était impuissant à leur
donner satisfaction[24]. Le procès-verbal de la séance
consulaire du 25 brumaire, où le Ministre de la Guerre avait rendu compte de
l'état dans lequel il avait trouvé son Département, s'exprime en ces termes :
« Toutes les parties sont dans la plus grande désorganisation... La
subsistance du soldat n'est assurée ni dans l'intérieur ni aux armées. Le
service des fourrages, celui des fournitures, ceux des étapes, des hôpitaux,
des transports, des casernements et lits, et de la poste aux armées, tout est
désorganisé ; le désordre règne dans toutes les parties[25]. « Napoléon ne semble donc pas
avoir exagéré en disant, dans ses Mémoires, que le Ministère de la
guerre « était un vrai chaos »[26] à l'époque du Consulat
provisoire. Berthier
se vit obligé de reconstituer les organes de l'Administration centrale, avant
de songer à venir au secours de l'année, dont les privations de tout genre
étaient constamment présentes à son souvenir, affirmait-il à Moreau[27]. Il parvint pourtant à lui
ouvrir, à cette date, un crédit de 1.300.000 francs environ, « pour subvenir
à ses besoins les plus pressants[28] » ; mais il n'espérait pas
pouvoir assurer ses services, « d'une manière stable et invariable »,
avant le 1er pluviôse[29]. Aussi Bonaparte, dans une
proclamation qu'il adressait le 4 nivôse aux troupes françaises, déclarait-il
que « la qualité la plus essentielle d'un soldat, est de savoir supporter les
privations avec constance ; plusieurs années d'une mauvaise administration ne
peuvent, ajoutait-il, être réparées dans un seul jour[30]. » En
somme, la présence de Moreau à Paris ne semble pas avoir eu pour résultat
d'améliorer sensiblement la situation de l'armée du Rhin. Par contre, il
obtint de faire comprendre, dans les limites de son commandement, l'important
débouché de Mayence et de choisir les lieutenants-généraux qui devaient être
placés à la tête des corps des deux ailes et du centre[31]. Il s'empressa de désigner aux
Consuls le général Lecourbe[32] qui s'était illustré, dans la
campagne précédente, par ses belles opérations contre Souvorov, au
Saint-Gothard et dans la vallée de la Reuss, ainsi que Saint-Cyr et Grenier[33] dont il avait déjà apprécié les
talents. Macdonald, mécontent de n'avoir pas obtenu le commandement de
l'armée du bas Rhin, et croyant que Moreau l'avait, par ses intrigues, fait
réunir à celle du haut Rhin, refusa de remplir ces fonctions que, disait-il,
on lui avait attribuées à son insu[34]. Moreau
annonça à Lecourbe sa nomination par une lettre « affectueuse »[35]. En même temps, il lui prescrivit
de se rendre sur-le-champ en Helvétie, pour y remplacer Masséna, et de
remettre le commandement du corps du bas Rhin à un général de division
« avec défense très expresse de se battre[36]. » L'intention de Lecourbe
était aussi de n'en rien faire : il avait déjà demandé au Ministre
l'autorisation de repasser sur la rive gauche du Rhin pour réorganiser en
toute sécurité l'armée[37], qui venait d'ailleurs
d'éprouver le li frimaire un échec à Sinzheim, dans un combat contre Sztaray. Parti
de Mannheim le 13 frimaire, Lecourbe visita les troupes de l'aile droite,
placée sous son commandement, et vint établir le 26 son quartier général à Zürich.
Il avait pu se convaincre de l'impossibilité de nourrir l'armée en Helvétie
pendant l'hiver », en raison de l'épuisement total du pays, « surtout
en fourrages », et il s'était vu obligé de « renvoyer sur les derrières
» une grande partie de la cavalerie et de l'artillerie[38]. Le reste des troupes vivait au
» jour le jour » ; encore les transports devenaient-ils plus difficiles par
le froid qui était devenu « excessif » et la neige qui était tombée en
grande quantité[39]. « Je vous le répète, écrivait Lecourbe
à Moreau, tant que les consommations en Helvétie excéderont les moyens de
transport humainement possibles, nous serons dans une triste alternative[40]. » Il ne
fallait pas songer, en effet, à utiliser les ressources locales pour la
subsistance des troupes. La campagne de l'an VII les avait épuisées et réduit
même la plupart des cantons à un degré de misère dont on se faisait « difficilement
une idée[41] ». Certains d'entre eux
étaient devenus « des déserts ». Dans les cantons du Sentis et de
la Linth, les habitants étaient si misérables, qu'ils avaient dû « faire
partir leurs enfants à pleines charrettes pour aller recevoir ailleurs la
subsistance que leurs parents ne pouvaient plus leur donner[42] ». A cette
situation précaire de l'Helvétie ruinée et de l'armée qui n'avait pas « un
sol en caisse[43] », Lecourbe ne voyait
d'autre remède que de proposer un armistice à l'archiduc Charles qui
l'accepterait, pensait-il, « si la proposition partait du Ministre de la
Guerre, par exemple[44] ». Il recommandait instamment à
Moreau de ne pas quitter Paris « sans argent, sans souliers et sans capotes[45] ». Ne recevant point du général
une réponse assez prompte à son gré[46], Lecourbe écrivit directement à
Bonaparte. Grâce à une contribution de guerre levée à Mayence, il espérait
pouvoir faire vivre ses troupes jusqu'au 1er pluviôse, mais il jugeait
indispensable que des entrepreneurs prissent le service avant cette date,
sinon l'armée manquerait de tout. Tout en reconnaissant donc l'importance, au
point de vue stratégique, de l'Helvétie qui séparait les armées autrichiennes
d'Allemagne et d'Italie, il ne croyait pas qu'on put « y laisser longtemps
une armée considérable dans l'inaction[47] ». Moreau,
parti de Paris le 2 nivôse[48], n'avait pas reçu la dernière
lettre de Lecourbe. Il avait obtenu toutefois avant son départ, du Ministre
de la Guerre, que des fonds lui seraient expédiés sur-le-champ à Bâle « pour
assurer les services avant la mise en activité des entreprises[49] » ; mais, à son arrivée dans
cette ville le 5 nivôse (26 décembre), il constata que les sommes promises faisaient
défaut[50]. Sans s'arrêter à Bâle où il se
proposait d'établir son quartier général qui serait ainsi « au centre des
opérations et en communication facile avec l'avis[51] », Moreau se rendit
immédiatement à Zürich, désireux de se rendre compte par lui-même, de la
situation de l'aile droite de l'armée. Les routes étaient couvertes de
verglas, et il ne lui fallut pas moins de deux jours pour faire ce trajet. Il ne
tarda pas à se convaincre d'ailleurs que les rapports de Mathieu-Faviers et
de Lecourbe n'étaient nullement exagérés ; en même temps, il recevait de Baraguey
d'Hilliers, commandant l'aile gauche, des dépêches datées du 8 nivôse[52], d'où il ressortait que la
détresse des troupes stationnées sur le bas Rhin n'était guère moindre que
celle qu'il avait pu constater en Helvétie[53]. L'argent faisait absolument
défaut[54] ; aucun service assuré[55] ; un arriéré de solde « effrayant »[56] ; les soldats à demi nus, ayant
« l'air de squelettes », dépourvus de capotes et de souliers, parle
froid le plus rigoureux[57] ; les corps du bas Rhin ne
parvenant à subsister que par des prélèvements sur les approvisionnements de
siège des places fortes[58] ; les demi-brigades qui
occupent sur la rive droite du fleuve les têtes de ponts de Brisach et de
Kehl « sans vivres et sans bois, exposées à toutes les intempéries[59] » ; la cavalerie renvoyée
sur les derrières de l'armée, faute de fourrages ; l'Helvétie ruinée, ne
pouvant plus fournir de ressources et incapable même de subvenir à ses
besoins[60] ; la nécessité, pour l'aile
droite, de l'évacuer et de rentrer sur le territoire de la République, à
moins de prompts secours[61] ; les départements voisins
d'ailleurs épuisés[62] ; les hôpitaux « dans le
dernier dénuement »[63] ; l'armée, en un mot, « dans
un tel état de souffrances » que sa désorganisation est à craindre[64] ; tel est le tableau que Moreau
fait de la situation dans sa correspondance du 12 nivôse avec le Premier
Consul et les Ministres de la guerre et des finances. Le
commandement des divisions et des brigades n'est pas assuré. Presque tous les
généraux, et parmi eux les meilleurs de l'armée, vont rejoindre Masséna en
Italie. Ils sont remplacés par d'autres qui ne sont pas connus des troupes et
qui n'ont pas fait la guerre ; Saint-Cyr et Grenier, que Moreau a demandés
aux Consuls et qu'on lui a promis, ne sont pas encore arrivés. « Si j'étais
attaqué demain, écrit le général en chef, je ne saurais comment faire[65]. » Par surcroit, il a fallu,
dans la nuit du 30 frimaire au 1er nivôse[66], lever le pont de bateaux de
Kehl, en raison des places que charrie le Rhin ; les neuf bataillons qui
occupent la place sont donc exposés, sans pouvoir être secourus, à un coup de
main des Autrichiens[67]. Enfin,
les garnisons des forteresses échelonnées depuis Düsseldorf jusqu'à Besançon,
et les détachements que Moreau croit devoir laisser sur les frontières
méridionale et orientale de l'Helvétie, absorbent 40.000 hommes, de sorte
qu'il n'en reste guère que 60.000 pour « aborder l'ennemi »[68]. Or, l'armée autrichienne
d'Italie envoie à celle de l'archiduc Charles un corps de 15.000 hommes ; les
Russes sont encore en Bavière et peuvent revenir sur le Rhin ; alors, dit
Moreau, « nous aurions une infériorité effrayante[69] ». Comment, dans ces
conditions, lui enlève-t-on trois de ses meilleures demi-brigades, quand
c'est sur ce théâtre d'opérations, et non en Italie, que se décidera « le
sort de la République ? »[70] En tout état de cause, il
déclare qu'il est impossible d'entrer en campagne actuellement, ainsi que les
Consuls en avaient exprimé le désir[71] : rien n'est organisé, et
la rigueur de la saison rendra, au surplus, les communications impraticables
pendant longtemps[72]. Les
relations de Moreau et de Bonaparte semblent d'ailleurs excellentes à ce
moment. Le général en chef de l'armée du Rhin s'en prend au Ministre de la
Guerre de l'envoi à l'armée d'officiers généraux a qu'on ne veut pas ailleurs
et qui n'ont servi que dans l'intérieur », tandis que ceux qui « avaient
combattu à la tête des troupes » partent pour l'Italie[73]. C'est au Ministre aussi qu'il
se plaint de n'être pas laissé libre de la désignation des titulaires des
différents commandements ; qu'il rappelle les promesses qui lui ont été
faites à cet égard[74] ; qu'il demande, d'une
façon quelque peu comminatoire, de faire cesser ces errements ; qu'il déclare
que le général Lariboisière, directeur du parc d'artillerie, désigné pour
l'armée d'Italie, restera à son poste jusqu'à de nouveaux ordres. La
lettre du 12 nivôse au Premier Consul est conçue sur un ton tout différent.
C'est sans acrimonie que Moreau lui expose la triste situation de l'armée, et
sans amertume qu'il relate le départ de trois de ses meilleures
demi-brigades. Il se contente de rappeler à Bonaparte qu'il lui a promis une
armure pour le général Lecourbe qui « la mérite bien, dit-il, par les grands
services qu'il a rendus dans la campagne dernière ». C'est à ce litre
aussi qu'il prie le Premier Consul de ne pas oublier « dans l'organisation de
l'ordre judiciaire » le frère de son lieutenant général, homme de
loi instruit, actuellement employé, au ministère de la Justice[75]. Le
nouveau gouvernement semble toujours avoir les sympathies de Moreau. Il
affirme aux soldats que, grâce à la sagesse des Consuls, leurs vertus ne
seront plus si longtemps stériles ; qu'elles ne serviront plus « des
projets sans but et une ambition sans bornes » ; mais qu'elles donneront « la
paix à l'Europe et le bonheur à la République[76] ». La
modération dont Moreau use à l'égard de Bonaparte subsiste dans sa
correspondance des jours suivants. Pourtant, des banquiers de Bâle ont refusé
de payer sur des lettres de crédit apportées par le chef d'état-major général
Dessolle[77] ; la détresse est « affreuse »[78], même parmi les officiers
auxquels, à plusieurs reprises, Moreau vient en aide de ses deniers[79] ; « tous ceux, dit-il, qui
n'ont pas volé, sont ici à l'aumône ; cela est exact[80] ». Les
troupes, privées de solde depuis de longs mois, commencent à murmurer[81] ; il en est qui s'insurgent,
telle la 1re demi-brigade de ligne qui refuse un instant de partir pour Kehl,
et qui ne se décide à obéir que sur la menace d'un châtiment très sévère de
la part du général en chef[82]. « Je veux bien me battre
contre l'ennemi, écrit Moreau, mais il est affreux d'avoir à faire la guerre
A la propre armée qu'on commande. La misère du soldat est telle, qu'en
réprimant son insubordination, on est presque forcé de convenir qu'elle est
fondée[83]. » Il ne lui était même pas
possible de délivrer à chacun d'eux, par ce froid rigoureux, une capote et
une paire de souliers[84]. Depuis plus de sept mois les
charretiers d'artillerie n'avaient reçu ni solde, ni effets d'habillement, ni
parfois la ration à laquelle ils avaient droit[85]. Moreau
qui était allé à Strasbourg le 19 nivôse, pour se rendre compte de la
situation de l'aile gauche, priait le Premier Consul de plaider la cause de
l'armée du Rhin auprès du Ministre de la Guerre qui, peut-être, écrivait-il,
se serait réconcilié avec Massena, un peu à ses dépens et au profit de
l'armée d'Italie[86]. Mais de reproches point, bien
que Moreau eût manifesté son indignation à Lecourbe et lui eut déclaré qu'il ne
ménagerait pas les expressions pour dépeindre la situation[87]. Ce fut sans doute grâce à
l'intervention de Bonaparte, que le Ministre de la Guerre avisa Moreau, le 23
nivôse, de l'envoi d'un million 100.000 francs à l'armée du Rhin, afin de
subvenir en partie à ses besoins les plus pressants[88] et l'autorisa le 26 à faire
venir en Suisse des blés de France[89]. Mais le
dénuement des troupes exigeait que des sommes plus considérables leur fussent
allouées, sinon pour entrer en campagne, du moins pour faire cesser leur
misère. D'ailleurs le 30 nivôse, les fonds annoncés n'étaient pas encore
arrivés à Haie et ce n'était qu'à grand'peine que Dessolle avait pu décider
les banquiers de cette ville à consentir une avance de 300.000 francs[90]. Aussi les troupes dont la
solde était arriérée de six mois[91], continuaient-elles à murmurer,
et Moreau n'osait se montrer à elles que le moins possible, tant elles
étaient mécontentes[92]. L'habillement, les armes même,
faisaient toujours défaut ; à elle seule, l'artillerie manquait de 8.000
chevaux[93]. Tout en
ne dissimulant pas cette situation au Premier Consul, le général en chef ne
songeait nullement à l'en rendre responsable. Il semblait convaincu au
contraire qu'il suffirait de lui faire connaître les besoins des troupes pour
qu'il y donnât tous ses soins, et les munit promptement de tout ce qui leur
était nécessaire pour entrer en campagne[94]. Il l'excusait même, à
l'avance, en termes qui attestent la cordialité de leurs rapports, de ne pas
l'avoir fait jusqu'à présent : « Ici, écrivait-il à Bonaparte, nous
n'avons à combattre que la misère et la faction autrichienne. Vous en avez
là-bas à contenir de toutes les façons et de toutes les couleurs. Je ne doute
pas que vous n'y parveniez[95]. » De
fait, le Premier Consul avait fait le 24 nivôse, au Ministre des finances,
des observations au sujet des lettres de change que les banquiers de Bâle
avaient refusé d'acquitter, et il le pressait en même temps d'envoyer des
fonds à l'armée du Rhin[96]. Le 26[97], il pouvait provenir Moreau que
ses lettres seraient payées ; qu'un agent était parti en poste « pour lever
tous les obstacles qui s'y étaient opposés » ; que 000.000 francs en
numéraire lui étaient expédiés. Il avait soin, pour se justifier aux yeux de
Moreau, de lui adresser en mémo temps le rapport de Gandin relatant les
raisons qui avaient fait différer l'acquittement[98]. Il se faisait présenter un
mémoire sur la réforme du service des subsistances[99]. Son intervention apparaît
encore dans les instructions données par le Ministre des finances aux payeurs
d'un certain nombre de départements qui devront verser leurs « produits
libres » dans les caisses de l'armée du Rhin à Baie, Strasbourg et Mayence[100]. La mesure, il est vrai, était
sans grande efficacité, du moins pour le moment[101]. Moreau
déplorait d'être obligé d'employer entièrement les premiers fonds qui
allaient arriver à soutenir les entreprises des vivres et des fourrages, et A
acheter quelques milliers de capotes et de souliers. « Vous voyez,
écrivait-il au Ministre, que la solde de l'armée va rester encore dans le
même état de souffrance. J'ai déjà appelé toute votre sollicitude sur cet
objet ; il devient de jour en jour plus pressant. Les choses ne sauraient
durer ainsi longtemps. Il faut absolument qu'il soit payé quelques acomptes
sur la solde ; la conservation de l'armée et la subordination des troupes y
sont essentiellement attachées[102]. » Épuisés
par les privations de toute sorte[103], les soldats, dont la plupart
avaient été admirables de patience jusqu'à présent[104], se lassaient enfin. Les
manifestations d'indiscipline allaient se généralisant[105] et se produisaient « à la
moindre occasion[106] ». Moreau, craignant de voir
son autorité compromise « par des cris séditieux », s'abstenait toujours de
paraître devant les troupes[107] ; le même motif le décidait à
différer la cérémonie où elles devaient promettre fidélité à la nouvelle
Constitution, jusqu'à l'époque où il pourrait leur accorder quelques secours[108]. Il ne fallait pas songer, pour
le moment, à les réunir, car elles tenaient « des propos même contre la
République »[109]. — « Si l'armée était lancée en
ce moment, écrivait Dessolle au Ministre de la Guerre, pénétrée du sentiment
profond de sa misère, il n'est pas d'excès et d'horreurs auxquels on ne doive
s'attendre[110]. » A la
vérité, ce n'était là qu'une hypothèse. Tout s'opposait, en effet, à ce que
l'armée « se portât en Bavière », même au commencement de pluviôse,
c'est-à-dire un mois après la date indiquée par les Consuls[111]. Sans parler de la solde
arriérée de près de quinze millions[112] et de l'habillement dû à la
plupart des corps pour l'an VII tout entier[113], les arsenaux étaient « épuisés
en armes » ; les demi-brigades elles-mêmes en manquaient, pour un sixième
environ de l'effectif[114] ; tout était arrêté dans le
service de l'artillerie, même la confection des munitions, faute d'argent et
de matières premières[115] ; les compagnies chargées de la
fourniture des vivres et des fourrages étaient arrivées sans fonds et sans
crédit[116] ; les ambulances étaient
dépourvues des objets les plus indispensables et de moyens de transport[117] ; les attelages et les chevaux
de selle étaient loin d'être au complet[118]. La désertion des conscrits
était « effrayante » ; elle empêchait de porter les corps à leur
effectif de guerre et prenait de telles proportions que le général en chef se
proposait de prononcer la peine de mort contre ceux qui s'en rendaient
coupables[119]. Les bataillons auxiliaires du
Cher et du Doubs s'insurgeaient à Besançon, au moment de rejoindre l'armée[120]. À supposer que les déficits de
tout genre eussent été comblés, il était indispensable encore, avant d'entrer
en campagne, de réunir des subsistances pour les quinze premiers jours au
moins des opérations qui devaient se dérouler, tout d'abord, dans un pays
absolument ruiné, jusqu'à Ulm[121]. Moreau demandait en outre les
fonds nécessaires au paiement de deux mois de solde, et alors, disait-il, «
nous irons chercher le reste de l'arriéré à coups de fusil[122] ». Malgré
tous ces déboires, rien n'était venu altérer pendant le mois de pluviôse les
bons rapports qui existaient entre Moreau et Bonaparte. Leur correspondance
témoigne, au contraire, d'une entente parfaite, et même d'un désir très
marqué, de la part du général en chef de l'armée du Rhin, de se rendre
agréable au Premier Consul. Ainsi Moreau le félicite pour sa lettre au roi
d'Angleterre[123] ; il lui signale la présence, à
Augsbourg, de Pichegru qui est auprès de Wickham[124], sous le nom de major Pérou ;
il l'avertit de se tenir sur ses gardes contre leurs intrigues[125]. A plusieurs reprises il
approuve sa politique. « Bien des choses au Consul, écrit-il à Clarke ;
dites-lui que je désire mener ma barque comme il mène la sienne[126]... » Il complimente directement
Bonaparte « sur la manière vigoureuse » dont les affaires sont dirigées ; il
fera de son mieux, assure-t-il, pour le seconder, et le prie d'être persuadé
de son attachement[127]. Il lui adresse ses « sincères
félicitations sur la confiance que fait renaître son bon gouvernement » et
sur la façon dont a été conduite la « guerre des chouans[128] ». De son
côté, Bonaparte s'efforce visiblement de faire cesser la misère et de
subvenir aux besoins de toute nature de l'armée du Rhin[129], et il y envoie son aide de
camp, le chef de brigade Duroc, pour avoir des renseignements très exacts sur
sa situation[130]. Moreau lui en sait gré, ainsi
que de la nomination de son frère au Tribunat[131], et il se déclare « très content
des soins que l'on prend pour l'armée[132] ». La situation s'était
améliorée, en effet, à la fin de pluviôse[133], grâce à des envois successifs
de fonds dont le total s'élevait à 6.200.000 francs[134], et qui avaient permis au
général on chef de faire distribuer aux troupes un mois de solde et un mois
de masse d'entretien[135]. De son côté, le Ministre de la
Guerre annonçait l'expédition d'effets d'habillement et d'équipement[136]. « Avec les secours qui
nous arrivent, écrivait Moreau au Premier Consul, j'espère équiper l'armée et
remonter son moral assez vigoureusement pour obtenir des succès[137] ». Les compagnies Delambre pour
les vivres, et La Tourette pour les fourrages, n'ayant pas rempli leurs
engagements, Moreau cassait leurs marchés[138] avec l'autorisation du Ministre
de la Guerre, et les remplaçait par des administrations à la tête desquelles
il plaçait deux directeurs qui avaient une grande réputation de probité et
d'habileté[139]. Peu à peu, l'ordre et la
confiance renaissaient parmi les troupes[140]. Ces
remèdes étaient efficaces, mais il s'en fallait de beaucoup, pourtant, qu'ils
fussent suffisants pour permettre à l'armée d'entrer en campagne. Dessolle
évaluait à douze millions environ la somme qui lui était strictement
indispensable à cet effet[141]. « Vous verrez que
nous ne sommes pas exigeants », écrivait Moreau au Premier Consul, en lui
adressant le mémoire justificatif de son chef d'état-major[142]. Les armes manquaient toujours
; les troupes en avaient perdu beaucoup dans la campagne précédente ; un
grand nombre de celles qui restaient étaient en mauvais état. Généralement,
les conscrits incorporés dans les demi-brigades en étaient dépourvus[143]. Le général Eblé demandait que
le nombre des chevaux de l'artillerie fût porté de 7.000 à 9.000[144], et que les approvisionnements
en poudre et en plomb fussent augmentés[145]. Moreau réclamait de nouveaux
bataillons auxiliaires pour compléter les effectifs des corps[146], et deux demi-brigades
d'infanterie légère supplémentaires[147]. Le
général en chef sollicitait aussi l'autorisation de faire entrer encore des
grains en Helvétie, que menaçait « la plus affreuse disette[148] ». Dessolle insistait sur
l'urgence de cette mesure, et faisait de la situation de ce pays un tableau
bien digne d'inspirer la pitié. « L'on voit arriver des petits cantons,
disait-il, des colonies d'enfants conduits par leurs parents infortunés,
forcés d'abandonner leurs toits et leurs champs ravagés ; ils les confient à
la pitié charitable de leurs compatriotes que les malheurs de la guerre ont
pu respecter. On les répartit dans les cantons de Berne, Soleure, Zürich,
Fribourg et Bâle. Ce spectacle, déchirant pour l'étranger, peut produire le
désespoir chez les Suisses. Cependant, combien est-il intéressant de
maintenir cet État dans la tranquillité ou au moins dans l'indifférence au
succès de l'une ou l'autre puissance belligérante ![149] » Il faisait remarquer en
effet, très justement, au Ministre de la Guerre, que l'occupation de la
Suisse permettait à l'armée du Rhin de séparer les armées autrichiennes
d'Allemagne et d'Italie, et d'opérer sur leurs flancs et sur leurs derrières,
en tournant les défenses de la Forêt-Noire ou des Alpes françaises[150]. Le 9
ventôse (28
février), Moreau se
rendit à Strasbourg et à Mayence afin de presser les préparatifs de la
campagne[151] que le Premier Consul désirait
voir commencer avant le 1er germinal[152]. Bien que la saison fût « encore
très dure et les chemins affreux » ; bien qu'une grande quantité de neige fût
tombée en Suisse et dans la Forêt-Noire ; Moreau sentait la nécessité d'ouvrir
les opérations le plus tôt possible[153], de façon à s'assurer les
avantages de l'offensive et à attaquer les Autrichiens avant le retour
éventuel des Russes[154]. Le service des vivres et celui
des fourrages étaient assurés jusqu'à la fin de ventôse[155] ; les effets d'habillement et
d'équipement commençaient à arriver[156] ; près de trente-neuf mille
fusils avaient été expédiés à Huningue, à Strasbourg, à Mayence, par les
soins du Premier Consul[157] ; l'envoi d'une somme de 2.400.000
francs avait été annoncé le 10 ventôse[158] ; les magasins de l'armée se
constituaient[159] ; les transports auxiliaires
s'organisaient[160] ; tout permettait à Moreau
d'espérer que les autres déficits seraient comblés bientôt, et qu'il pourrait
entrer en campagne le 8 germinal[161], quand il reçut à Mayence, le
15 ventôse[162], des instructions du Ministre
de la Guerre lui prescrivant de concentrer l'armée, aussi étroitement que
possible, entre Baie et Constance, avant le 1er germinal (22 mars). Il était autorisé, toutefois,
« pour la facilité des subsistances », à étendre sa gauche jusqu'à Strasbourg[163]. Bien
qu'il n'approuvât pas le projet de Bonaparte, Moreau se rendit immédiatement
à son quartier général à Bâle, afin de prendre les dispositions nécessaires[164]. Il rencontra en roule
l'adjudant-général Le Marois, aide de camp du Premier Consul, qui lui remit
une lettre de celui-ci confirmant celle du Ministre de la Guerre[165]. Les mouvements commencèrent
sur toute l'étendue du front de l'armée, mais l'agglomération qui en résulta
obligea le général en chef à utiliser, pour la subsistance des troupes, les
approvisionnements préparés pour les premières opérations en pays ennemi,
puis à suspendre, de sa propre initiative, l'exécution des marches de
concentration, en raison des difficultés qu'offrait l'alimentation dans une
zone de plus en plus restreinte[166]. Les
divisions reçurent l'ordre de s'arrêter les 20 et 27 ventôse sur les
emplacements qu'elles occupaient[167], et Bonaparte approuva cette
mesure[168]. Mais les magasins étaient
épuisés[169]. « Je doute, écrivait Moreau,
qu'avant quinze jours nous ayons pu réunir assez de subsistances et de moyens
de transport pour pouvoir marcher, sans crainte de manquer, dans la montagne
et le pays épuisé où il faudra combattre pendant quelques jours. Ainsi, en se
pressant trop, je crois qu'on a retardé l'époque des opérations...[170] » A son avis, il fallait «
remettre les choses à peu près dans l'état où elles se trouvaient et
recommencer sur de nouveaux frais, quand on aura réuni quelques vivres et
surtout des fourrages[171] ». Si
Moreau fut contrarié de cet incident, il n'en laissa rien paraître. Une de
ses lettres, adressée au Premier Consul le 22 ventôse an VIII, revêt même le
ton de la plaisanterie. Moreau informait Bonaparte qu'il venait de recevoir
une lettre signée Héritier, qui l'invitait à emmener à Paris le duc d'Angoulême,
à la tête de l'armée. Il ne voyait pas bien, disait-il, ce que l’on pourrait
faire du prince ; l'auteur de la lettre, si on le découvre, le dirait
peut-être. Son intention était, d'ailleurs, de ne tenir aucun compte de cette
invitation. Elle ne devait, certainement, pas plus entrer dans les vues du
Premier Consul que dans les siennes. « Je crois même, concluait-il, que si on
proposait sérieusement la chose au duc d'Angoulême, je doute qu'il accepte la
gageure. Le métier de roi n'est rien moins que tué en France[172]. » Ce ton
enjoué cachait sans doute de graves préoccupations relatives à la
réorganisation de l'armée. Il y
avait, à la vérité, le 30 ventôse, près de trois millions dans la caisse de
l'armée[173] ; mais le tiers environ était
en traites que l'on ne pouvait réaliser[174], et il fallait payer un second
mois de solde à l'armée[175], indépendamment d'un long
arriéré dû aux employés de l'artillerie[176]. Aussi le commissaire-ordonnateur
en chef, Mathieu-Faviers, estimait-il, le 2 germinal, que quatre millions
étaient indispensables pour subvenir aux dépenses courantes, et qu'une somme
à peu près égale devait être mise à sa disposition « pour monter le service
de campagne, former un approvisionnement de deux mois d'avance en grains et
avoine, et faire face à tout ce qui est nécessaire aux différents services[177] ». Il ne se dissimulait pas que
des allocations considérables se concilieraient sans doute difficilement avec
l'état actuel des finances de la République ; du moins, à son avis, ne
pouvaient-elles être réduites à un chiffre inférieur à trois millions. «
S'ils ne nous parvenaient pas incessamment, concluait-il, le service
croulerait de nouveau, les subsistances manqueraient, et l'armée se
trouverait hors d'état de remplir les hautes destinées qui semblent
l'appeler...[178] » Une des
préoccupations de Moreau était aussi l'état « vraiment déplorable » des
équipages des vivres qui manquaient d'attelages et de matériel[179]. Déjà il leur avait affecté les
chevaux de nouvelle levée destinés aux ambulances[180] — et le palliatif était
insuffisant — quand il apprit « avec bien de l'étonnement » que tous les
chevaux et caissons disponibles au parc de Sampigny étaient destinés à
l'armée de réserve[181]. Il s'en plaignit assez
vivement, le 6 germinal, au Ministre de la Guerre, en lui faisant observer
avec juste raison, que si l'armée du Rhin devait entrer la première en
campagne, il était naturel, il était même indispensable que ses équipages
fussent complétés le plus tôt possible. Plusieurs généraux en activité de
service en étaient totalement dépourvus[182] ». La
cavalerie avait grand besoin, d'autre part, d'être remontée ; plusieurs
régiments de cette arme ne comptaient pas plus de cent cinquante chevaux. Le
parc d'artillerie ne pouvait transporter qu'un simple approvisionnement[183]. Enfin, les équipages de ponts
qui se trouvaient à Metz, en Helvétie et dans le canal de Frankenthal étaient
immobilisés, faute d'attelages[184]. Par contre, le Ministre
envoyait à Moreau plus de généraux de division qu'il n'en pouvait employer[185], et nommait, toujours sans le
consulter, Macdonald et Moncey aux fonctions de lieutenant général déjà
attribuées à Saint-Cyr, à Sainte-Suzanne et à Lecourbe[186]. Dans sa correspondance avec Berthier,
Moreau protestait contre ces désignations[187]. Contraste remarquable, il
accueillait très favorablement le général Lapoype, muni d'une recommandation
du Premier Consul. Il écrivait à Bonaparte une lettre spéciale où il assurait
qu'il ferait son possible pour lui donner le commandement d'une division[188]. À
plusieurs reprises, dans ses lettres à Bonaparte, Moreau appuyait la demande
de fonds que Mathieu-Faviers avait adressée, le 2 germinal, au Ministre de la
Guerre[189]. « Les subsistances
m'inquiètent beaucoup, écrivait-il au Premier Consul le 21 germinal ; l'armée
resserrée depuis un mois, a tout mangé. Je ne sais comment rassembler assez
de fourrages et de moyens de transport, surtout en songeant à
l'approvisionnement qu'il faut faire pour vous à Lucerne[190]. Il est de toute importance de
faire de grands efforts pour l'entrée en campagne ; j'ai le plus grand espoir
dans le courage des troupes, mais je crains que l'irrégularité des services
n'entraîne l'indiscipline et le désordre dans l'armée agissant sur un pays
épuisé[191]. » D'autres
déficits tourmentaient à juste titre Moreau, à la veille du commencement des
opérations. Le 1er floréal (21 avril), les fusils et les pistolets, le plomb et la
poudre annoncés n'étaient pas arrivés ; les arsenaux d'Auxonne et de Besançon
où pouvait, jusqu'à présent, s'approvisionner l'artillerie de l'armée du Rhin
lui étaient retirés et attribués à l'armée de réserve ; celui de Metz qu'elle
conservait était épuisé[192]. Les chevaux manquaient
toujours en grand nombre[193] ; le déficit était de 3.000 et
s'opposait à ce que l'on pût atteler plus de 100 bouches à feu, au lieu de
300 dont disposait l'ennemi[194]. Éblé se montrait avec raison
très inquiet de cette infériorité[195]. A ces
graves préoccupations et à l'amertume qu'elles provoquaient, vinrent se
joindre des sujets de mécontentement causés par des mesures que Moreau
considérait comme attentatoires à ses prérogatives. Telles furent les
instructions du Ministre de la Guerre du 11 ventôse, contraires aux
intentions de Moreau ; la mission confiée à Bâcler d'Albe et concernant un
relevé exact des emplacements, des effectifs, du matériel, des
approvisionnements des places fortes de l'armée du Rhin[196] ; l'envoi d'officiers chargés
d'en visiter les avant-postes ; des ordres expédiés de Paris, spécifiant la
garnison ou remplacement d'un corps déterminé ; le départ pour l'armée de
réserve de deux compagnies de sapeurs cl de mineurs qui « eussent été d'une
extrême utilité[197] » ; des changements de
destination adressés à des officiers, sans que le général en chef en fût même
instruit[198]. Le ton
de la correspondance de Moreau avec Bonaparte et avec le Ministre de la
Guerre, se ressentit de cet état d'esprit. Mais apprenant que le Premier
Consul en avait été « affecté », Moreau craignit qu'il ne l'attribuât « à des
motifs qui lui fussent personnels ». Aussi s'empressa-t-il de lui écrire le
12 germinal une lettre dans laquelle il lui exposait « les causes de ses
dégoûts », en lui affirmant qu'il ne songeait nullement à le rendre
responsable des faits, en lui témoignant toute sa confiance, et en
s'efforçant visiblement de maintenir intacte la cordialité de leurs rapports. « Je
vous parle avec la même franchise que je vous suis sincèrement attaché,
concluait-il. Croyez que personne n'apprécie mieux et ne rend plus de justice
à votre manière de gouverner ; je vous sais mémo nécessaire à la tranquillité
et au bonheur de la République... Je vous prie de regarder cette lettre comme
particulière, de ne faire aucun usage des détails qu'elle contient, dont
sûrement vous ignorez la plus grande partie et de croire que personne ne vous
est plus sincèrement attaché que moi[199]. » La
correspondance de Moreau, postérieure au 12 germinal, ne contient plus trace
de récriminations, et il est vraisemblable que le Premier Consul s'efforça de
lui donner satisfaction. Tout au moins, au lendemain de l'ouverture des
opérations, la situation administrative de l'armée du Rhin s'était-elle
améliorée suffisamment pour que le général en chef pût rassurer à cet égard
le Ministre de la Guerre. Après avoir fait la répartition d'une somme de
850.000 fr. entre les différents services de l'armée[200], Moreau écrivait : « Le service
du pain se fait parfaitement... Vous sentez toute la difficulté de faire
celui des fourrages ; il se traîne, mais un succès nous l'assure. Les
hôpitaux exigent de grands secours. La viande va assez bien et manque
rarement... Pleins de confiance dans votre bonne administration, nous espérons
que les services s'amélioreront encore. La solde est bien arriérée ; j'y
donne tout ce qui n'est pas indispensable à mes subsistances[201]. » Des
difficultés de toutes sortes avaient ainsi retardé l'entrée en campagne de
l'armée du Rhin. Malgré tous ses efforts, le Premier Consul n'avait pu
triompher, en si peu de temps, des nombreux obstacles matériels accumulés par
la mauvaise administration du Directoire. Un général moins calme et moins pondéré que Moreau, ne tenant pas compte de la situation déplorable des finances, se fût insurgé, peut-être, contre un état de choses qui le mettait en fâcheuse posture, et eut trouvé parfois l'occasion d'accuser Bonaparte de précipitation ou de négligence. Moreau, au contraire, montra dans ces circonstances une patience, une dignité et une réserve qui lui font honneur. Il se garda de toute intempérance de langage ; il domina tout élan d'émotion personnelle, et prouva qu'il savait subordonner les intérêts mômes de l'armée qu'il commandait à ceux de la République. |
[1]
Correspondance de Napoléon, n° 4418.
[2]
Müller avait été remplacé par Ney le 4 vendémiaire an VIII, et Ney par
Lecourbe, le 3 brumaire au VIII.
[3]
Proclamation de Moreau du Si frimaire an VIII (A. H. G.). — Cf. Moreau à
Lecourbe, Paris, 26 frimaire. (Collection d'autographes Charavay.)
[4]
Ney à Moreau, Haguenau, 7 vendémiaire an VIII (A. H. G.).
[5]
Lecourbe au Directoire, Strasbourg, 17 vendémiaire (A. H. G.).
[6]
Lecourbe au Ministre de la Guerre, Mannheim, 3 brumaire an VIII (A. H. G.).
[7]
Lecourbe au Ministre de la Guerre, Mannheim, 21 et 26 brumaire an VIII (A. H.
G.).
[8]
Lecourbe à Moreau, Mannheim, 12 frimaire an VIII (A. H. G.).
[9]
Rapport au citoyen Moreau, pendrai au chef de l'armée du Rhin, par le citoyen
Mathieu-Faviers, commissaire ordonnateur en chef, sur la situation des
différents services, Zürich, 18 frimaire an VIII (A. H. G.).
Antérieurement, Mathieu-Faviers avait adressé un
rapport au Ministre de la Guerre sur la situation de l'armée (12 brumaire an
VIII, A. H. G.).
[10]
A. H. G., Correspondance générale, 1er au 15 novembre 1799.
Berthier renouvelait cette déclaration, le 7 frimaire
an VIII, dans une lettre circulaire aux généraux commandant les divisions
militaires (Ibid.).
[11]
Berthier à Moreau, 29 frimaire (A. H. G.).
[12]
« Le 20 brumaire an VIII, il n'existait réellement plus de vestige de finances
en France ; une misérable somme de 107.000 francs était, à cette époque, tout
ce que possédait en numéraire le trésor public d'une nation de 30.000.000
d'hommes ; c'était le produit d'une avance de 300.000 francs que l'on avait
obtenus la veille et sur laquelle on avait fait cette retenue pour le service
du lendemain. » GAUDIN,
Compte des finances pour l'an VIII (Cité par STOURM, les Finances du Consulat, 39).
[13]
THIBAUDEAU, le
Consulat et l'Empire, introduction, p. XLVI et L. Voir au sujet de la situation financière à
la fin de l'année 1799 : MOLLIEN,
Mémoires d'un Ministre du trésor public, I, 212-215.
[14]
THIBAUDEAU, le
Consulat et l'Empire, I, 140.
[15]
OUVRARD, Mémoires,
I, 43.
[16]
STOURM, les
Finances du Consulat, 50-58.
[17]
Mémoire par VANDERBERGUE,
ex-munitionnaire général, adressé à l'Empereur (Arch. nat., A FIV, 1174). Pendant les
six derniers mois de l'an VIII et les six premiers mois de l'an IX, la perte
aux négociations des valeurs — qui était à la charge du gouvernement — fut de
694.702 francs (Ibid.).
[18]
Correspondance de Napoléon, n° 4521.
[19]
Correspondance de Napoléon, n° 4520.
[20]
Correspondance de Napoléon, n° 4652.
[21]
Correspondance de Napoléon, n° 4652.
[22]
Duc DE RAGUSE, loc. cit.,
II, 107.
[23]
Berthier aux généraux commandant les divisions militaires, Paris, 7 frimaire
(Gazette nationale, du 13 frimaire an VIII).
[24]
Berthier à Moreau, Paris, 29 frimaire (A. H. G.).
[25]
AULARD, Registre
des délibérations du Consulat provisoire, 17. — Cf. Rapport de Berthier aux
Consuls, pluviôse an VIII (s. d.) (A. H. G., Correspondance générale,
1er au 15 janvier 1800).
Napoléon, dans ses Mémoires, relate ainsi qu'il
suit, les déclarations qu'avait faites aux Consuls Dubois-Crancé, le Ministre
de la Guerre du Directoire :
« Vous payez l'armée. Vous pourrez au moins nous donner
les états de la solde. — Nous ne la payons pas. — Vous nourrissez l'armée ;
donnez-nous les états du bureau des vivres. — Nous ne la nourrissons pas. —
Vous habillez l'armée ; donnez-nous les états du bureau de l'habillement. —
Nous ne l'habillons pas. » (Mémoires de Napoléon, GOURGAUD, I, 104). Dubois-Crancé avait rendu
compte de cette situation au Directoire, le 10 vendémiaire an VIII : « L'armée
d'Italie a pour 5 millions d'arriéré de solde, son matériel est presque épuisé.
Il faut lui donner un équipage de pont, un équipage de siège ; un parc de
campagne et 5.000 chevaux de trait Les armées du Danube et du Rhin ont à peu
près le même arriéré de solde que celle d'Italie... » (A. H. G., Correspondance
générale.)
[26]
Mémoires de Napoléon, GOURGAUD, I, 103.
[27]
Berthier à Moreau, Paris, 29 frimaire (A. H. G.).
[28]
Berthier à Moreau, Paris, 29 frimaire (A. H. G.).
[29]
Berthier à Moreau, Paris, 1er nivôse (A. H. G.).
[30]
Correspondance de Napoléon, n° 4449.
[31]
Moreau à Berthier, Paris, 5 frimaire (A. H. G.).
Pendant les campagnes précédentes les effectifs
croissants des armées avaient déterminé le groupement de plusieurs divisions
sous les ordres d'un général de division. A diverses reprises, mais plus
particulièrement au cours de la campagne de l'an VII, s'étaient manifestés les
inconvénients du commandement à grade égal. Afin d'y remédier, les Consuls
décidèrent ! par arrêté du 3 frimaire, qu'il y aurait, dans chaque armée, trois
ou quatre généraux de division qui seraient employés comme lieutenants du
général en chef (AULARD,
Registres des délibérations du Consulat provisoire, 38).
[32]
Moreau à Berthier, Paris, 5 frimaire (A. H. G.).
[33]
Gazette nationale du 12 frimaire ; Correspondance de Napoléon, n°
4418.
[34]
Maréchal MACDONALD,
Souvenirs, 115.
[35]
Lecourbe à Moreau, Mannheim, 12 frimaire (A. H. G.).
[36]
Moreau à Berthier, Paris, 5 frimaire (A. H. G.).
[37]
Lecourbe à Moreau, Mannheim, 12 frimaire (A. H. G.)
[38]
Lecourbe à Moreau, Zürich, 30 frimaire (A. H. G.) ; Lecourbe à Bonaparte, Zürich,
6 nivôse (Ibid.) ; Mathieu-Faviers à Moreau, Bâle, 18 frimaire (Ibid.)
[39]
Lecourbe à Moreau, Zürich, 30 frimaire (A. H. G.).
[40]
Lecourbe à Moreau, Zürich, 30 frimaire. (A. H. G.)
[41]
Pichon, secrétaire de légation de la République française en Suisse, au
Ministre des relations extérieures, Berne, 20 brumaire (A. H. G.). — Cf. Note
du citoyen Bacher au Ministre des relations extérieures, Francfort, 24 frimaire
(Ibid.) ; Mathieu-Faviers à Moreau, Bile, 18 frimaire (Ibid.).
[42]
Pichon au Ministre des relations extérieures, Berne, 18 pluviôse (A. H. G.).
[43]
Lecourbe à Moreau, Zürich, 30 frimaire (A. H. G.).
[44]
Lecourbe à Moreau, Zürich, 30 frimaire (A. H. G.).
[45]
Lecourbe à Moreau, Zürich, 30 frimaire. (A. H. G.)
[46]
Lecourbe à Moreau, Zürich, 30 frimaire. (A. H. G.)
[47]
Lecourbe à Bonaparte, Zürich, 6 nivôse (A. H. G.).
[48]
Gazette nationale du 4 nivôse.
[49]
Moreau à Berthier, Zürich, 8 nivôse (A. H. G.).
[50]
Moreau à Berthier, Zürich, 8 nivôse (A. H. G.).
[51]
Moreau à Berthier, Zürich, 11 nivôse (A. H. G.).
[52]
Moreau à Baraguey d'Hilliers, Zürich, 11 nivôse (A. H. G.).
[53]
Moreau à Bonaparte, Zürich, 12 nivôse ; Moreau au Ministre de la Guerre, Zürich,
12 nivôse (A. H. G.).
[54]
Moreau aux Ministres de la guerre et des finances, Zürich, 12 nivôse (A. H.
G.).
[55]
Moreau à Bonaparte, Zürich, 12 nivôse (A. H. G.).
[56]
Moreau au Ministre de la Guerre, Zürich, 12 nivôse (A. H. G.) ; Moreau au
Ministre des finances, Zürich, 12 nivôse (Ibid.).
[57]
Moreau à Bonaparte, Zürich, 12 nivôse et Strasbourg, 27 nivôse (A. H. G.) ;
Dessolle au Ministre de la Guerre, Bâle, 4 et 17 pluviôse (Ibid.) ;
Moreau au Ministre de la Guerre, 4 pluviôse (sans indication de lieu) (Ibid.).
[58]
Moreau au Ministre de la Guerre, Zürich, 12 nivôse (A. H. G.).
[59]
Moreau à Bonaparte, Zürich, 12 nivôse (A. H. G.).
[60]
Moreau à Bonaparte et au Ministre de la Guerre, Zürich, 12 nivôse (A. H. G.) ;
Lecourbe à Moreau, Zürich, 30 frimaire (Ibid.).
[61]
Moreau au Ministre de la Guerre, Zürich, 12 nivôse (A. H. G.).
[62]
Moreau au Ministre de la Guerre, Zürich, 12 nivôse (A. H. G.).
[63]
Moreau au Ministre de la Guerre, 4 pluviôse (A. H. G.) ; Simonnet à Moreau,
Strasbourg, 7 pluviôse (Ibid.).
[64]
Moreau à Bonaparte et au Ministre de la Guerre, Zürich, 12 nivôse (A. H. G.).
[65]
Moreau à Bonaparte, Zürich, 12 nivôse (A. H. G.).
[66]
Gazette nationale du 8 nivôse.
[67]
Moreau à Baraguey d'Hilliers, Zürich, 11 nivôse (A. H. G.).
[68]
Moreau à Bonaparte, Zürich, 12 nivôse (A. H. G.).
[69]
Moreau au Ministre de la Guerre, Zürich, 12 nivôse (A. H. G.).
[70]
Moreau au Ministre de la Guerre. Zürich, 12 nivôse (A. H. G.).
[71]
Correspondance de Napoléon, n° 4413.
[72]
Moreau à Bonaparte, Zürich, 12 nivôse (A. H. G.).
[73]
Moreau au Ministre de la Guerre, Zürich, 12 nivôse (A. H. G.).
[74]
Moreau au Ministre de la Guerre, Zürich, 12 nivôse (A. H. G.).
[75]
À cette époque, un agent royaliste écrivait de Rastadt, 23 décembre 1799 : « Le
général Moreau a donné sa démission à la suite d'une vive querelle avec le
gouvernement même et non avec le ministre Berthier, comme le disent les
journaux. Ce général comptait avoir des secours pour l'armée qu'il devait
commander et qu'on lui a refusés, manque de moyens. » (Arch. de Chantilly,
série Z, t. LXX1II, 330.)
[76]
Proclamation de Moreau à l'année du Rhin, Bâle, 20 nivôse (A. H. G.). — Cf.
Moreau à Bonaparte, Bâle, 2 nivôse. (Fiches Charavay.)
[77]
Moreau au Ministre de la Guerre, Zürich, 12 nivôse (A. H. G.).
[78]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 19 nivôse (A. H. G.) ; Dessolle au Ministre de la
Guerre, Bâle, 21 nivôse (Ibid.).
[79]
Schwarz, commandant le 5e régiment de hussards, à Moreau, Kreutzach, 19pluviôse
(A. H. G.). ; Rouville, commandant par intérim la 16e demi-brigade, à Moreau,
Vieux-Brisach, 26 pluviôse (A. H. G.).
[80]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 19 nivôse (A. H. G.) :
« Les officiers généraux sont sans moyens et s'il en
est, parmi eux, qui jouissent d'une position plus heureuse, c'est qu'ils l'ont
obtenue par des moyens indirects, presque excusés par l'état de détresse de
ceux qui les ont constamment repoussés. » (Dessolle au Ministre de la Guerre,
Bâle, 21 nivôse (Ibid.).
[81]
Dessolle au Ministre de la Guerre, Bâle, 21 nivôse (A. H. G.).
[82]
Moreau au Ministre de la Guerre, Strasbourg, 21 nivôse (A. H. G.)
Il était dû à cette demi-brigade six mois de solde et
l'habillement de l'an VII (Le chef de la 1re demi-brigade à Moreau, 22 nivôse
(A. H. G.). Le 26 nivôse, Moreau demanda au Ministre de la Guerre de faire
droit à ses justes réclamations (Ibid.).
[83]
Moreau au Ministre de la Guerre, Strasbourg, 21 nivôse (A. H. G.).
[84]
Dessolle au Ministre de la Guerre, Bâle, 21 nivôse (A. H. G.)
[85]
Le général Eblé, commandant l'artillerie de l'armée du Rhin au Ministre de la
Guerre, Bâle, 23 nivôse (A. H. G.).
Par Arrêté des consuls, en date du 13 nivôse an VIII,
les charretiers d'artillerie furent organisés en bataillons du train
d'artillerie à 5 compagnies chacun, dont une d'élite qui devait être de
préférence affectée au service de l'artillerie à cheval. Les chevaux
appartinrent désormais à la République. Les bataillons d'une même armée furent
placés sous les ordres d'un inspecteur général du train d'artillerie ayant le
grade de chef de brigade. A l'armée du Rhin, le centre, l'aile droite et la
réserve fuient pourvus de trois bataillons chacun ; l'aile gauche de deux
seulement (Note d'Eblé, du 1er floréal (A. H. G.).
[86]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 19 nivôse (A. H. G.).
[87]
Moreau à Lecourbe, Bâle, 19 nivôse (A. H. G.)
[88]
Le Ministre de la Guerre à Moreau, Paris, 23 nivôse (A. H. G.).
[89]
Le Ministre de la Guerre à Moreau, Paris, 26 nivôse (A. H. G.).
Un Arrêté des consuls, en date du 20 nivôse an
VIII, autorisait l'exportation en Suisse de 180.000 myriagrammes de grains,
lisait les départements dans lesquels les achats devaient se faire, et
déterminait les points de la frontière par lesquels les grains pouvaient être
exportés. Le 2 pluviôse, Dessolle écrivit aux administrateurs de ces
départements pour accélérer l'arrivée des denrées (Arch. nationales, A FIV, plaq. 21).
[90]
Dessolle au Ministre de la Guerre, Bâle, 26 nivôse (A. H. G.) ; Moreau au Ministre
de la Guerre, Strasbourg, 30 nivôse (Ibid.).
[91]
Dessolle au Ministre de la Guerre, Bâle, 26 nivôse (A. H. G.).
[92]
Moreau à Bonaparte, Strasbourg, 27 nivôse (A. H. G.).
[93]
Eblé au Ministre de la Guerre, Bâle, 24 nivôse (A. H. G.).
[94]
Moreau à Bonaparte, Strasbourg, 27 nivôse (A. H. G.).
[95]
Moreau à Bonaparte, Strasbourg, 27 nivôse (A. H. G.).
[96]
Correspondance de Napoléon, n° 4522.
[97]
Avant d'avoir reçu la lettre de Moreau du 27 nivôse.
[98]
Correspondance de Napoléon, n° 4531.
[99]
Arch. nat., A FIV
1174.
[100]
Le Ministre des finances à Moreau, Paris, 28 nivôse (A. H. G).
[101]
« Il est à observer, citoyen général, écrivait Gaudin, que plusieurs de
ces départements sont arriérés pour le payement de la solde et pour
l'expédition des fonds dont le versement est déjà ordonné dans la caisse du
payeur de l'année du Danube ou sur d'autres points. Mais il y a lieu d'espérer
que ces déficits seront bientôt comblés. »
[102]
Moreau au Ministre de la Guerre, Strasbourg, 30 nivôse (A. H. G.).
[103]
Moreau à Bonaparte, Strasbourg, 2 pluviôse (A. H. G.) ; Dessolle au Ministre de
la Guerre, Bâle, 17 pluviôse (Ibid.) ; Dessolle à Bonaparte, Bâle, 17
pluviôse (Ibid.) ; Duroc à Bonaparte, Bâle, 17 pluviôse (Ibid.).
[104]
Moreau au Ministre de la Guerre, Bâle, 10 pluviôse (A. H. G.) ; le Ministre de
la Guerre à Moreau, Paris, 9 pluviôse (A. H. G.) ; Moreau à Bonaparte, Bâle, 18
pluviôse (Ibid.).
[105]
Moreau à Bonaparte, Strasbourg, 2 pluviôse (A. H. G.).
[106]
Moreau au Ministre de la Guerre, 4 pluviôse (A. H. G.).
[107]
Moreau à Clarke, directeur du dépôt de la guerre, Bâle, 8 pluviôse (A. H. G.).
[108]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 10 pluviôse (A. H. G.).
[109]
Dessolle au Ministre de la Guerre, Bâle, 4 pluviôse (A. H. G.)
[110]
Dessolle au Ministre de la Guerre, Bâle, 17 pluviôse (A. H. G.). — Cf. Moreau à
Bonaparte, Bâle, 18 pluviôse (Ibid.).
[111]
Correspondance de Napoléon, n° 4413.
[112]
Moreau à Clarke, Bâle, 8 pluviôse (A. H. G.) ; Moreau à Bonaparte, Bâle, 9
pluviôse (Ibid.).
[113]
Moreau au Ministre de la Guerre, 4 pluviôse.
[114]
Moreau au Ministre de la Guerre, 4 pluviôse.
[115]
Eblé à Dessolle, Bâle, 30 nivôse (A. H. G.) ; Eblé à Moreau, Bâle, 7 pluviôse (Ibid.),
[116]
Moreau au Ministre de la Guerre, 4 pluviôse (A. H. G.) ; Rapport du
Mathieu-Faviers, Bâle, 10 pluviôse (Ibid.).
[117]
Dessolle au Ministre de la Guerre, Bâle, 17 pluviôse (A. H. G.).
[118]
Moreau au Ministre de la Guerre, 4 pluviôse, et Bâle, 10 pluviôse (A. H. G.).
Les pertes subies par la cavalerie dans la campagne
précédente avaient provoqué la loi du 4 vendémiaire an VIII ordonnant une levée
extraordinaire de chevaux pour le service des régiments et des équipages
militaires. La levée était du trentième des chevaux ou mulets existant en
France ; le Directoire se réservait le droit de porter cette contribution au
vingtième pour les pays d'élevage et de la réduire au cinquantième pour les
départements où les chevaux étaient en petit nombre. (Bulletin des lois,
II, B, 313, n° 3312.)
Pour l'armée du Rhin, les points de rassemblement des
chevaux étaient : Mons, Lunéville, Vesoul. (Archives nationales, A FIV, 1180.)
Moreau avait peu de confiance dans le résultat. « Le
gouvernement, écrivait-il, sera trompé dans la mesure adoptée pour la
remonte... Dans la plupart des départements, à peine le recensement est achevé,
ce qui n'est qu'un préliminaire... Un grand nombre de départements ont fait
d'ailleurs, pour la fourniture de leur contingent, des abonnements avec des
entrepreneurs qui ne présentent à la réception que des chevaux, soit de
réforme, soit pas propres au service... Le général en chef ne peut trop presser
le gouvernement d'adopter une mesure quelconque pour prévenir cet abus et hâter
la fourniture des remontes. » (Moreau à Bonaparte, 4 pluviôse (A. H. G.).
Un arrêté des Consuls du 2 ventôse établit un certain
nombre de mesures ayant pour but d'activer les opérations de la remonte, en
accordant aux propriétaires des chevaux requis des facilités plus grandes pour
le remboursement. (Bulletin des lois, III, B, 7, n° 17.)
Moreau avait vu clair. L'armée du Rhin sera en déficit
de 3.000 chevaux au moment de l'ouverture des opérations.
[119]
Moreau à Bonaparte, Strasbourg, 2 pluviôse (A. H. G.) ; Moreau au Ministre de
la Guerre, 4 pluviôse (Ibid.).
[120]
Montigny, commandant la 6e division militaire, à Dessolle, Besançon, 17
pluviôse (A. H. G.).
[121]
Moreau à Clarke, Bâle, 8 pluviôse (A. H. G.). — Dessolle estimait même qu'il
fallait réunir des approvisionnements pour un mois. (Dessolle au Ministre de la
Guerre, Bâle, 17 pluviôse, Ibid.). Moreau se rangea à cet avis (Moreau à
Bonaparte, Bâle, 18 pluviôse, Ibid.).
[122]
Moreau à Bonaparte, Bâte, 18 pluviôse (A. H. G).
[123]
Cf. Correspondance de Napoléon, n° 4445.
[124]
Wickham, ministre plénipotentiaire anglais chargé de l'entretien des
contingents bavarois et wurtembergeois.
[125]
Moreau à Bonaparte, Strasbourg, 2 pluviôse (A. H. G.).
[126]
Moreau à Clarke, Bâle, 8 pluviôse (A. H. G.).
[127]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 9 pluviôse (A. H. G.).
[128]
Moreau à Bonaparte, Strasbourg, 27 pluviôse (A. H. G.).
[129]
Correspondance de Napoléon, n° 4522, 4531, 4557 et 4583.
[130]
Correspondance inédite de Napoléon, 11 pluviôse.
[131]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 1er ventôse (A. H. G.).
[132]
César Berthier au Ministre de la Guerre, Strasbourg 27 pluviôse (A. H. G.).
[133]
Ordre du jour du 2 ventôse : « L'armée, depuis longtemps abandonnée, était en
proie à tous les genres de privations ; les sollicitudes du gouvernement et les
soins du général en chef mettent enfin un terme à ses souffrances... »
[134]
100.000 francs en lettres de change sur Strasbourg et sur Bâle ; 600.000 francs
en lettres de change sur Strasbourg ; 500.000 francs dont une partie avait été
apportée par In général Leclerc et dont le reste était arrivé le 17 pluviôse ;
3.000.000 de francs provenant de la Hollande ; 1.000.000 de francs expédiés de
Paris le 8 pluviôse. (Correspondance de Napoléon, n° 4557 ; Arch. nat.,
A FIV, plaq. 31
; A FIV, reg.
48.)
[135]
Ordres du jour du 30 pluviôse et du 4 ventôse :
Le 28 pluviôse le chef de la 53e demi-brigade déclarait
à Leclerc « que si on ne payait pas incessamment, il y avait tout lieu de
craindre que le corps ne se portât à des excès ». (Leclerc à Dessolle, Colmar,
28 pluviôse (A. H. G.).
[136]
Le Ministre de la Guerre à Moreau, Paris, 9 pluviôse (A. H. G.).
[137]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 27 pluviôse (A. H. G.). — Cf. Moreau Ministre de la
Guerre, Bâle, 27 pluviôse (Ibid.) ; Moreau à Bonaparte, Bâle, 1er
ventôse (Ibid.).
[138]
Arrêtés du 3 ventôse (A. H. G.).
[139]
Moreau au Ministre de la Guerre, Bâle, 27 pluviôse (A. H. G.).
[140]
César Berthier au Ministre de la Guerre, Strasbourg, 27 pluviôse (A. H. G.).
[141]
Dessolle au Ministre de la Guerre, Bâle, 17 pluviôse (A. H. G.) — Prévoyant que
le ministre jugerait cette somme exagérée, Dessolle disait : « Tous les
services sont abandonnés depuis six mois et il en faut créer tous les moyens. »
[142]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 18 pluviôse (A. H. G.). — Dessolle et Moreau étaient
moins optimistes que Duroc qui écrivait au Premier Consul le 29 pluviôse : «
L'argent et les effets arrivés à Bâle et à Strasbourg vont mettre l'année dans
la position de commencer une brillante campagne. » (Ibid.)
[143]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 3 et 7 ventôse (A. H. G.) ; Duroc à Bonaparte,
ventôse an VII (sans indication précise de date) (Ibid.). — Dessolle
évaluait la quantité de fusils nécessaires à 30.000. (Dessolle au ministre de
la guerre, 17 pluviôse (Ibid.) Le Premier Consul se préoccupait très activement
de faire combler ce déficit. (Clarke au Ministre de la Guerre, Paris, 6
ventôse, Correspondance inédite de Napoléon.)
[144]
Dessolle au Ministre de la Guerre, Bâle, 6 ventôse (A. H. G.).
[145]
Dessolle au Ministre de la Guerre, Bâle, 6 ventôse (A. H. G.)
[146]
Moreau a Ministre de la Guerre, Bâle, 10 pluviôse et 7 ventôse (A. H. G.) Le 11
ventôse Moreau fixait à 20.000 hommes le chiffre des renforts nécessaires.
(Moreau au Ministre de la Guerre, A. H. G.).
[147]
Moreau se plaignait de n'avoir pas 12 bataillons d'infanterie légère sur 120,
dont se composait l'année. (Au Ministre de la Guerre, Bâle, 10 ventôse, A. H.
G.).
[148]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 7 ventôse (A. H. G.).
[149]
Dessolle au Ministre de la Guerre, Bâle, 6 ventôse (A. H. G.). — D'après les
rapports parvenus au Premier Consul, une partie du (gouvernement helvétique
serait favorable aux Autrichiens (Correspondance de Napoléon, n° 4600.)
[150]
Dessolle au Ministre de la Guerre, Bâle, 6 ventôse (A. H. G.).
[151]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 7 ventôse (A. H. G.).
[152]
Correspondance de Napoléon, n° 4626.
[153]
Moreau à Bonaparte, Strasbourg, 27 nivôse, et Bâle, 10 ventôse (A. H. G.).
[154]
Moreau à Bonaparte, Strasbourg, 2 pluviôse (A. H. G.).
[155]
Mathieu-Faviers à Moreau, Bâle, 13 ventôse (A. H. G.) ; Mathieu-Faviers au Ministre
de la Guerre, Bâle, 2 germinal (Ibid.).
[156]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 24 ventôse (A. H. G.).
[157]
Clarke à Moreau, Paris, 16 ventôse. (Correspondance inédite de Napoléon.)
[158]
Bonaparte à Moreau, Paris, 4 ventôse (Correspondance inédite de Napoléon)
; Moreau à Bonaparte, Bâle, 10 ventôse (A. H. G.).
[159]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 30 ventôse (A. H. G.).
[160]
Arrêté de Moreau du 20 ventôse. « Pour mettre, disait-il, l'habitant des
campagnes à l'abri de toute vexation. » (A. H. G.)
[161]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 30 ventôse (A. H. G.).
[162]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 17 ventôse (A. H. G.).
[163]
Correspondance de Napoléon, n° 4626.
[164]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 17 ventôse (A. H. G.).
[165]
Correspondance de Napoléon, n° 4627.
[166]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 24 ventôse (A. H. G.).
[167]
Ordres de Moreau du 24 ventôse (A. H. G.).
[168]
Correspondance de Napoléon, n° 4672. — Le mouvement de concentration de
l'armée sur sa droite n'échappa point aux Autrichiens. (K. K. Arch.,
Deutschland, 1800, III, passim.)
[169]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 24 ventôse (A. H. G.) ; Moreau à Bonaparte, Bâle, 6
germinal (Ibid.).
[170]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 30 ventôse (A. H. G.).
[171]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 1er germinal (A. H. G.).
[172]
Collection d'autographes Paul Dablin, n° 432. Vente du 23 mars 1903.
[173]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 30 ventôse (A. H. G.).
[174]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 2h ventôse (A. H. G.).
[175]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 30 ventôse (A. H. G.).
[176]
Eblé à Moreau, Bâle, 19 ventôse (A. H. G.).
[177]
Mathieu-Faviers au Ministre de la Guerre, Bâle, 2 germinal (A. H. G.).
[178]
Mathieu-Faviers au Ministre de la Guerre, Bâle, 2 germinal (A. H. G.).
[179]
Mathieu-Faviers à Moreau, Bâle, 25 ventôse (A. H. G.) ; Moreau à Bonaparte,
Bâle, 30 ventôse (Ibid.).
[180]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 30 ventôse (A. H. G.).
[181]
Moreau au Ministre de la Guerre, Bâle, 6 germinal (A. H. G.).
[182]
Moreau au Ministre de la Guerre, Bâle, 6 germinal (A. H. G.). — Le Ministre de
la Guerre reconnut le bien-fondé de cette observation. (Le Ministre de la
Guerre à Moreau, Paris, 10 germinal, A. H. G.).
[183]
Eblé à Moreau, Bâle, 12 germinal (A. H. G.)
[184]
Moreau à Bonaparte. Bâle, 30 ventôse (A. H. G.) ; Eblé à Moreau, Bâle, 12
germinal (Ibid.). — Pour assurer le service de l'artillerie de l'armée,
il fallait 8.000 chevaux ; il n'y en avait que 4.067 en état de marcher le 12
germinal. (Eblé au Ministre de la Guerre, Bâle, 12 germinal, Ibid.).
[185]
Moreau au Ministre de la Guerre, Bâle, 6 germinal (A. H. G.).
[186]
Moreau au Ministre de la Guerre, Bâle, 7 germinal (A. H. G.). — Macdonald avait
refusé cet emploi avant le départ de Moreau pour l'armée. (Moreau à Bonaparte,
Bâle, 6 germinal, Ibid.). La nomination de Macdonald fut annulée. (Le
Ministre de la Guerre à Moreau, 17 germinal, Ibid.).
[187]
Moreau au Ministre de la Guerre, Bâle, 6 et 7 germinal (A. H. G.).
[188]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 9 germinal (A. H. G.).
[189]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 7, 12, 14 et 18 germinal (A. H. G.).
[190]
Correspondance de Napoléon, n° 4605.
La pénurie des fourrages était si grande que le général
Leclerc demandait l'autorisation de distraire, pour les besoins des troupes
sous ses ordres, des approvisionnements de siège de la place de Belfort, la
moitié du foin et des avoines qui s'y trouvaient et qu'il se proposait de
partager avec la division du général Lapoype. (Dessolle au commissaire
ordonnateur en chef, Bâle, 23 germinal. A. H. G.). Leclerc et Lapoype s'étaient
crus autorisés à frapper des réquisitions en fourrages dans les cantons d'Altkirch
et de Soultz. Moreau fit connaître le 22 germinal, au commissaire ordonnateur
en chef, que son intention formelle était d'éviter les réquisitions partielles
à cause des abus qui pouvaient en résulter, (Ibid.)
[191]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 21 germinal (A. H. G.).
[192]
Eblé au Ministre de la Guerre, Colmar, 1er floréal (A. H. G.).
[193]
Eblé à Moreau, Bâle, 12 germinal (A. H. G.).
[194]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 18 et 27 germinal (A. H. G.).
[195]
Eblé au Ministre de la Guerre, Bâle, 12 germinal, et Colmar, 1er floréal (A. H.
G.).
[196]
Correspondance de Napoléon, n° 4433 ; Instruction du Ministre de la
Guerre au citoyen Bacler d'Albe, Paris, 2 nivôse (A. H. G.).
[197]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 21 germinal (A. H. G.).
[198]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 12 et 18 germinal (A. H. G.).
[199]
Moreau à Bonaparte, Bâle, 12 germinal (A. H. G.).
[200]
Arrêté du 7 floréal (A. H. G.).
[201]
Moreau au-Ministre de la Guerre, Säckingen, 7 floréal (A. H. G.).