Architecture,
Monuments, Eglises. — Littérature, Sciences et Arts. — Peinture, Musique,
Statuaire, Sculpture. — Bibliothèques, Librairies et Manuscrits. — Abbaye de
Saint-Bénigne. — Abbaye de Cluny. — Eglise d'Autan. — Eglise de Langres. —
Eglise d'Auxerre. — Abbayes et communautés diverses.
ARCHITECTURE — MONUMENTS — ÉGLISES. Le court espace que nous réservons aux sciences et
arts dans ce volume déjà très chargé ne nous permet pas d'entrer dans de
grands détails. Ce n'est pas un travail complet, mais une simple esquisse.
Nous avons même été forcés de supprimer d'importants passages, sauf à y
revenir et à on faire l'objet d'une étude spéciale et séparée. Bien
que nous ne soyons pas encore parvenus au milieu du XIIe siècle, nous devons
nous arrêter un moment, pour jeter en arrière un regard rapide, et voir le
mouvement imprimé aux arts et aux lettres, pendant le siècle précédent et une
partie du XIIe. Favorisé pendant le règne de Charlemagne, ce mouvement
s'était subitement ralenti, pendant les invasions et les douloureuses
périodes de violences et de désordres qui marquèrent le passage de ses
faibles successeurs. Avec le
XIe siècle, une phase nouvelle commence : à la renaissance des ordres
monastiques, et au souffle religieux qui anime les populations, correspondent
des monuments portant le cachet de cet esprit, et affectant des formes
architectoniques nouvelles. C'est le style roman, qui vient de naître. Il est
incontestable que l'abbaye de Cluny fut le centre de ce mouvement. Les hommes
éminents qui la gouvernèrent et qui eurent sur leur époque une influence si
considérable, donnèrent l'élan aux arts et aux lettres. C'est de ce foyer
intellectuel et réformateur que sortaient des évêques et des papes, en même
temps que des architectes, des peintres et des savants. Dans cette grande
école se formaient des professeurs et des élèves chargés de répandre les
principes et les règles de leur art. Les monastères qui relevaient de
l'abbaye-mère rivalisaient de zèle avec la métropole, et chacun des abbés
pouvait dire comme saint Odilon de Cluny : « J'ai trouvé une abbaye
de bois, je la laisse de marbre. » Les
évêques recrutés parmi les personnages de la haute noblesse, mêlés à tous les
événements politiques du pays, trop occupés des intérêts temporels, n'eurent
pas la même action et subirent le mouvement plutôt qu'ils ne le favorisèrent.
On en trouve cependant quelques-uns dignes des fonctions élevées dont ils
étaient revêtus. Un des
caractères de cette architecture monastique, c'est d'avoir enfanté des
merveilles avec le secours et avec la puissance de la foi. L'architecte
donnait ses plans sans souci des moyens matériels d'exécution, le peuple tout
entier se mettait à l'œuvre, les souverains et les grands barons donnaient
leur aumône et les monuments s'élevaient comme par enchantement. Les moines
de Cluny paraissent avoir puisé leurs inspirations en Italie, et c'est aux
artistes de ce pays que les constructeurs clunisiens ont emprunté leurs
modèles. Odilon ne trouvant plus le vieux monastère en rapport avec le nombre
des religieux, fit élever le nouveau cloître avant 1036 il fit venir à grands
frais par la Durance et le Rhône des marbres de Provence pour orner
l'édifice. La
crypte de Saint-Bénigne de Dijon avait été renouvelée et agrandie en 1001, et
surmontée d'une grande basilique à trois nefs. La rotonde élevée à l'orient
servait de trait d'union entre l'église et une chapelle. Au XIIIe siècle, la
basilique s'écroula et fit place à l'église actuelle on ne conserva que la
rotonde et les absides souterraines[1]. L'église
de Saint-Michel, qui n'était séparée que par les fossés des murs de l'ancien
Dijon, tombait en ruines, et fut rebâtie au commencement du XIe siècle par
Garnier de Mailly, abbé de Saint-Etienne. La dédicace en fut faite par
Lambert, évêque de Langres, mort en 1030[2]. Le même abbé Garnier rebâtit
les églises de Saint-Georges de Faverney et de Saint-Maurice de Sennecey[3]. Les fondations des prieurés de
Fouvent (1019), et de Til-Châtel (1033)[4], se rapprochent des mêmes
dates. L'église
de Cluny, dont la destruction est si regrettable, était, par ses proportions
colossales[5], par son ornementation
intérieure, par ses statues, par ses peintures, par ses vitraux, l'un des
plus merveilleux monuments de l'époque qui nous occupe. Commencée par l'abbé
Hugues, en 4089, elle fut terminée, en 1135, par Pierre le Vénérable.
Quarante-quatre années seulement avaient suffi à l'achèvement de cette
prodigieuse merveille, malgré l'écroulement des voûtes, qui dut apporter un
grand retard aux travaux. On comprend quel dut être l'enthousiasme des
populations, lorsque, le 25 octobre 1131, le Pape Innocent vint faire la
dédicace de cette splendide basilique, accompagné de tous les grands
personnages du pays et d'un concour8 immense de fidèles. L'église
du monastère de Moustier-Saint-Jean, la plus ancienne abbaye de Bourgogne,
était en même temps reconstruite par l'abbé Bernard, qui dirigea cette
importante Maison, de 1109 à 1133[6]. Dom Plancher, en a reproduit
le portail détruit au siècle dernier. Parmi
les monuments du Xe siècle qui nous restent dans la Côte-d'Or, on ne peut
citer avec certitude que l'ancienne crypte de Saint-Baudèle, à Beaune, que la
rotonde de Saint-Bénigne de Dijon, que la collégiale de Saint-Vorles, à
Chatillon-sur-Seine, qui nous offre le premier type des arcatures à bandes
murales, que quelques fragments dans les églises de Bretenières,
Saint-Apollinaire, Bligny, Chevigny-Saint-Sauveur, Hauteville, Longvic,
Fauverney[7]. Les anciennes constructions
qui se sont modifiées avec les changements de goûts et de civilisation, n'ont
rien laissé subsister de cette architecture première. La
vieille basilique de Saint-Andoche de Saulieu, réédifiée sous le règne de
Charlemagne, menaçait ruine elle fut reconstruite sur la fin du XIe et au
commencement du siècle suivant. On pense que c'est à Etienne de Baugey,
évêque d'Autun, que l'on doit cette reconstruction, dont il reste encore la
grande nef et les bas-côtés. Le pape Calixte II, accompagné d'un archevêque
d'Angleterre, de celui de Trêves, des évêques d'Autun, d'Auxerre et de
Nevers, s'y rendit le 21 décembre 1119, et donna une grande solennité à cette
cérémonie. Il accorda une indulgence plénière à toutes les personnes qui
visiteraient l'église le jour anniversaire de la translation des reliques, et
tous les ans pendant plusieurs siècles, la célébration de cette fête se fit à
Saulieu avec un grand éclat. Dès
l'origine de Cîteaux, le nouvel ordre, si sévère en matière de discipline,
contraste par sa simplicité et l'austérité de ses constructions avec la
richesse et le luxe de l'art clunisien. Saint Bernard déclarait dans un
article des statuts arrêté avec dix autres abbés que l'église devait être
simple, sans sculptures ni peintures, sans croix ni ornements les vitraux
doivent être de couleur blanche on ne priera élever de tours de pierre ou de
bois d'une hauteur immodérée pour les clochers, et se mettre en désaccord
avec les principes de la fondation de l'ordre[8]. Après
l'église de Cluny qui constitue le plus colossal effort de l'art
antérieurement au XIIe siècle, il faut placer les cathédrales des deux
diocèses qui se partagèrent le territoire du département, Saint-Lazare
d'Autun et Saint-Mammès de Langres, l'une consacrée en 1134, l'autre en 1196,
et présentant divers détails de transition[9]. L'église Saint-Lazare
d'Avallon fut en partie faite par les Clunisiens, alors que cette église
était de leur dépendance. Son curieux portail existe encore. Saint-Etienne de
Dijon, qui avait été brûlée par l'incendie qui détruisit la ville, en 1137,
fut rapidement reconstruite, et Godefroy de la Roche, évêque de Langres, en
put faire la dédicace dans l'été de 1141 (V Kalendas maii). Notre-Dame de Beaune s'élevait
dans le même temps la duchesse de Bourgogne Mathilde, veuve du duc Hugues Il,
contribua par ses largesses à son érection, et fut enterrée sous le maître-autel
de cette église. En
1154, Godefroy, évêque de Langres, constate par un acte solennel la dédicace
de l'église paroissiale de l'abbaye de Molème[10]. Nous
sommes moins riches encore en monuments civils de cette époque. Tous ont
disparu ou ont été tellement transformés qu'il ne reste presque rien de leur
état primitif. Citons cependant les ruines de la Tour de Rougemont, que l'on
voit du chemin de fer entre Montbard et Aisy-sur-Armançon. Cette tour que
l'on dit d'origine romaine est bien certainement du XIe siècle, et fut
construite par les sires de Rougemont, qui en prirent parfois le nom de la
Tour. Girard, l'un de ses seigneurs, est appelé dans le cartulaire de
Molème, à la fin du XIe siècle, tantôt Girardus de Rubeomonte, tantôt Girardus
de turri Rubri montis. LITTÉRATURE On peut
dire qu'à l'époque du XIe siècle les moines furent les seuls qui conservèrent
les traditions des âges précédents, et transmirent à leurs successeurs les
productions littéraires des époques antérieures. Bernon, le fondateur de
Cluny, avait institué des écoles qui devinrent célèbres, et dans lesquelles
on envoyait de toutes parts des régents et des abbés[11]. Saint Odilon, l'un des
successeurs de Bernon, a laissé des sermons et de nombreux écrits, qui ne
manquent ni de clarté, ni d'élégance. C'est sur ses instances que Raoul
Glaber vint achever à Cluny sa grande chronique. Faucon,
moine de Tournus, composa, par ordre de son abbé Pierre, les annales de son
monastère qui s'arrêtent à l'an 1087[12]. Ce même religieux a laissé un
récit de la translation du corps de saint Philibert, leur patron, et une
histoire des abbés de Tournus, depuis 875 jusqu'à 1087[13]. Saint
Hugues, abbé de Cluny, a mérité la réputation d'être l'un des orateurs les
plus distingués de son siècle, et si l'on en juge par les œuvres qui nous
sont restées de lui, il n'excellait pas moins comme écrivain que comme
orateur. Ce qui faisait dire à Pierre de Poitiers, dans une lettre à Pierre
le Vénérable : « Écrire est pour les abbés de Cluny une tradition
héréditaire, et comme une prérogative spéciale attachée depuis les temps les
plus anciens à leur titre[14]. » Les
panégyristes de Pierre le Vénérable ne manquent pas d'exalter ses
connaissances sur la littérature et l'antiquité : « Il égale par la
pénétration de son génie les poètes de l'antiquité de tous nos contemporains,
aucun ne peut lui être comparé. En prose, c'est un nouveau Cicéron en vers,
un Virgile ; il dispute comme Aristote et Socrate[15]. » Pierre
le Vénérable cite souvent dans ses écrits César, Tite-Live, Cicéron, Ovide,
Virgile, Horace. Son amour pour les livres avait fait augmenter
considérablement la bibliothèque clunisienne, à laquelle tous les moines et
même les moines étrangers pouvaient venir puiser. Il y a peu de documents
plus curieux à cette époque, pour la forme et pour le fonds, que la lettre
qu'il écrivait à Guigues, prieur des Chartreux[16] : « ... Je vous ai
envoyé la Vie de saint Grégoire de Nazianze et de saint Chrysostome, comme
vous me l'avez demandé. Je vous ai adressé en même temps le petit livre, ou
plutôt la lettre du bienheureux Ambroise, contre le rapport de Symmaque,
préfet païen de Rome. Je ne vous ai point fait passer le traité de saint
Hilaire sur les psaumes, parce que j'ai trouvé dans mon exemplaire la même faute
que dans le vôtre. Tel qu'il est cependant, si vous voulez, écrivez-moi, et
je vous l'enverrai. Nous n'avons pas Prosper contre Cassien, vous le savez,
car nous l'avons envoyé à Saint-Jean-d'Angély, en Aquitaine, mais une autre
fois, s'il vous est nécessaire, je pourrai vous le transmettre. Envoyez-moi,
s'il vous plaît, le grand volume des Epîtres de saint Augustin, qui contient
presque en commençant les lettres de ce saint Père à saint Jérôme, et celles
de Jérôme au même Père. Car, par un singulier accident, un ours a dévoré dans
une de nos maisons une grande partie de ces lettres[17]. » Nous
sommes assez mal placés au XIXe siècle pour apprécier les œuvres littéraires
du XIe et du XIIe. Ces homélies, ces sermons, ces antithèses, ces gloses
interminables, ces formes scolastiques, ces jeux de mots, ces commentaires
étranges et mystiques, ne nous touchent plus. Nous ne comprenons plus les
prédications ardentes de saint Bernard entraînant les peuples à sa suite, ni
les accents passionnés qui groupaient autour d'Abélard une jeunesse
enthousiaste. Mais ces hommes étaient de leur époque, époque d'imagination
plutôt que de raison. Ils se servaient d'un organe et d'un instrument dont
l'usage ne nous est plus connu. Nous ne pouvons que relater leurs travaux,
sans pouvoir en apprécier les mérites. L'histoire et la théologie étaient
l'objet principal des études monastiques, mais les lettres anciennes
n'étaient pas négligées, puisqu'on reprochait aux Clunistes de donner dans
leur enseignement trop de place aux auteurs païens. L'arithmétique
était cultivée, et Abélard fait l'éloge de cette science, quand il loue le
bel ordre qu'elle met en toutes choses[18]. Deux écrivains appartenant au
Langrois, Thibaud de Langres et Odon, abbé de Morimont, ont fait un traité
sur l'analyse et les mystères des nombres. Analatica numerorum[19], livre écrit du temps de cet
abbé Odon, décédé en 1161. La
géométrie et l'astronomie étaient également en honneur. Au XIe
siècle, l'étude de la grammaire primait les arts libéraux. Au XIIe, quelques
maîtres s'avisèrent d'enseigner la logique, la morale, l'astronomie, la
physique, avant la grammaire. Les auteurs qui paraissent avoir été le plus en
vogue pour l'étude de la grammaire, sont Papias, Hérodien et surtout
Priscien, qui devint plus à la mode surtout après les expositions faites par
Remi d'Auxerre. Les Clunisiens
étaient particulièrement versés dans les langues savantes ; le latin
leur était familier. Les dialectes orientaux leur étaient moins connus, car
Pierre le Vénérable, voulant avoir une traduction de l'Alcoran pour en faire
la réfutation, fut obligé de s'adresser à un Espagnol, n'ayant personne parmi
les religieux qui sût l'Arabe[20]. Les
Cisterciens, beaucoup moins érudits que les Clunisiens, se préoccupèrent peu
des langues étrangères et si l'on n'eût pas plus cultivé le grec dans les
autres ordres monastiques que dans celui de Cîteaux, on n'eût point vu naître
les troubles qui s'élevèrent plus tard au sujet de la traduction des ouvrages
d'Aristote. Etienne Harding, troisième abbé, ayant à corriger l'ancien
testament d'une bible qui venait d'être copiée, se vit forcé de recourir à
des Juifs, en 1105[21]. A la fin du même siècle (1198), le chapitre général fit
infliger une sévère punition à un moine qui avait appris d'un juif à lire
l'hébreu[22]. Pendant tout le XIIe siècle,
les Cisterciens se soumirent à la défense qui leur interdisait les poésies et
les auteurs profanes cette défense ne paraît pas avoir été observée dans les
siècles suivants. Et même, saint Bernard, qui avait composé des chants rimés
en latin, passe pour en avoir fait de profanes[23]. Les
traductions et les transcriptions des auteurs anciens étaient assurément
utiles, mais on craignait les abus. Le chapitre général de Cîteaux, en 1200,
ordonne aux abbés d'Ourscamp et de Circamp de se transporter à Chaalis, pour
jeter au feu les exemplaires d'une traduction des cantiques, dont certains
passages avaient été condamnés[24]. Les Dominicains, craignant le
même inconvénient, interdirent, en 1242, aux confesseurs des religieuses de
traduire en français aucuns sermons, conférences ou autres ouvragés[25]. Pierre
le Vénérable nous apprend dans ses lettres[26] qu'un moine nommé Pierre le
pria de lui faire copier les poésies de Prudence. Sur un
Cyprien du XIIe siècle[27], provenant de l'abbaye de
Morimond, on lit : Hic liber est sancte Dei genitricis serriper que
beate et benedicte inter et super omnes mulieres, sancte super omne quod
dicitur aut quod colitur sanctum post Deum régulée cœli et terræ Mariæ in
Morimundo Wittelo peccator venise pro munere scriptor (5)[28]. » Gilon,
surnommé de Paris, né à Toucy-en-Auxerrois, sur la fin du XIe siècle, fut
fait évêque de Tusculum et cardinal par le Pape Calixte Il, en 1119. Il fut
envoyé huit ans après en terre sainte pour apaiser les querelles qui
divisaient le clergé, et prit parti pour l'antipape Anaclet, malgré les
sollicitations de Pierre le Vénérable. Duchesne[29] et D. Martenne[30], ont publié de lui : De
via Hierosolymitana, quando, expulsis et occisis paganis, devictæ sunt Nicæa,
Antiochia et Hierasalem Christianis. Geoffroy,
abbé de Fontemoy, qui devint plus tard Reigny, une des importantes abbayes de
l'Auxerrois, composa un volume intitulé : Proverbiorum libellus.
Ce manuscrit, du commencement du XIIe siècle, est à la bibliothèque de Troyes[31]. Hugues
de Mâcon, abbé de Pontigny, puis évêque d'Auxerre, a composé diverses pièces
qui ont été publiées, notamment : Hugonis de Matiscone, de
memoralibus gestis militum, lib. IV matrice, cum Guillelmi de Grana
commentariis[32]. On doit
à un religieux de Tournus, nommé Garnier, mort vers 1140, l'ouvrage ayant
pour titre : Passio, translatio et miracula sancti Valeriani martyris[33]. Etienne Ier, évêque d'Autun,
avait fait, vers 1127, le Traité original des sacrements. C'est sur
l'exemplaire manuscrit que possédait l'abbaye de Reigny, que l'Autunois Jean
Montelon prit une copie pour en donner la publication[34]. Garnier,
abbé de Clairvaux, puis évêque de Langres, décédé en 1199, a composé Distinctiones,
sive liber qui dicitur Angelus. Ce manuscrit[35] inédit est précieux, car il
porte à la fin une note indiquant qu'il a été donné à Clairvaux par Garnier
lui-même. On signale encore à la bibliothèque de Troyes deux manuscrits du
même auteur Summa Sermonum[36] et Sermones[37]. On a
parlé ailleurs des auteurs des chroniques de Saint-Bénigne, de Bèze, de
Flavigny, dont on ne connaît d'eux que ce qu'ils ont bien voulu nous
apprendre. Il en est de même de l'historien Hugues de Poitiers, qui commence
plus tard sa chronique de Vézelay, sous l'abbé Ponce de Montboisier (1138-1161) et la termine en 1167. Nous
l'appelons Hugues de Poitiers, pour nous conformer à l'usage, mais ne
faudrait-il pas dire Hugues de Poitou ou le Poitevin, Hugo Pictavinus[38], comme il prend soin de se
désigner ? Par une
coïncidence singulière qui n'a point encore été remarquée, et que les savants
de cette province pourront sans doute expliquer, il était auparavant venu du
Poitou dans nos régions un certain nombre de personnages, qui se
recommandaient par des talents littéraires alors fort appréciés[39]. Pierre
le Vénérable, abbé de Cluny, de 1122 à 1157, avait pour secrétaire Pierre du
Poitou ou de Poitiers, qui fut l'un des plus ardents panégyristes de son
maître, et en célèbre les vertus sur un ton d'adulation outré. Quelques
moines trouvant ces éloges exagérés et contraires à l'humilité monastique,
Pierre de Poitiers écrivit en prose[40] une sorte de justification,
disant qu'il était permis de louer les saints, et y joignit une pièce de vers
satiriques contre l'auteur de ces critiques[41]. Cette réponse ne mit sans
doute pas fin au débat, car Pierre le Vénérable fut lui-même obligé d'entrer
en lice pour soutenir son panégyriste, auquel il ne ménage pas non plus les
compliments : « Pierre de Poitiers, dit-il, est le favori de
Calliope, il occupe au milieu du chœur sacré des poètes une place d'honneur[42]. » Il trouve ensuite que
vouloir attaquer Pierre de Poitiers, c'est attaquer la gloire de Virgile,
d'Horace, d'Ovide, de Lucain, etc. Il faut en rabattre, croyons-nous, de ces
laudations exagérées. Deux
manuscrits de la bibliothèque nationale[43], et quatre manuscrits de la
bibliothèque de l'école de médecine de Montpellier[44], nous révèlent l'existence d'un
auteur moins connu, venu aussi du Poitou, originaire de Parthenay-le-Vieux,
qui était retiré avec sa femme Giberge de Flandre à Asquins, terre voisine de
la Magdelaine de Vézelay : Pictaviensis Aimericus Picaudus[45] de Partiniaco Veteri, qui
etiam Oliverus de Escani, villa sancte Marie Magdalene de Virziliaco, dicitur[46]. Cet
Aimeri Picaud autrement dit Olivier d'Asquins; vivait en même temps qu'Albéric,
abbé de Vézelay, de 1131 à 1138, puis évêque d'Ostie et cardinal, décédé en
1151. Il avait réuni dans un volume plusieurs opuscules destinés à célébrer
les mérites de saint Jacques de Compostelle, dont le culte attirait de nos
contrées un grand nombre de pèlerins. Il y relate les chants composés en son
honneur, l'histoire fabuleuse de l'expédition de Charlemagne en Espagne. 11
trace un itinéraire pour les voyageurs bourguignons qui se rendent en Galice,
et rappelle les miracles qu'il avait recueillis de la bouche des pèlerins,
dont plusieurs sont des personnages qui nous sont connus, et qui
appartiennent à nos pays par leur origine ou par leurs liens de parenté,
comme Brunus de Virziliaco[47], Humbert, archevêque de
Besançon[48] ; Guillaume, comte de
Poitiers[49] divers chevaliers de Lyon[50] ; Anselme, archevêque de
Cantorbéry[51] ; Ponce, comte de
Saint-Gilles et son frère[52] un chevalier bourguignon nommé
Guibert[53]. Tous ces pèlerins avaient été
au tombeau de saint, Jacques de Galice, et à leur retour avaient raconté les
merveilles de leur lointain voyage. Aimeri
Picaud, autrement dit Olivier d'Asquins, avait réuni ces diverses légendes,
et en avait composé un livre qu'il déposa sur l'autel de l'église de Saint-Jacques
lorsqu'il se rendit en Galice avec sa femme Giberge de Flandre. Le livre et
le pèlerinage ne peuvent être antérieurs à 1139[54], ni postérieurs à l'année 1151,
date de la mort d'Albéric, évêque d'Ostie[55]. Ce
manuscrit reçut l'approbation des Papes et des cardinaux. Les pieux voyageurs
qu'attirait le culte du saint vénéré en prirent diverses copies, dont
plusieurs nous ont été conservées et présentent des variantes dans les noms
propres. Un moine de Ripoll en avait pris copie, en 1173[56]. Les manuscrits de la
Bibliothèque nationale et ceux de l'Ecole de médecine de Montpellier ont la
même provenance, et ont été copiés à des époques différentes sur le manuscrit
original de saint Jacques de Compostelle. Mais ce
que nous apprend ce manuscrit et ce qu'il est intéressant surtout de
constater, c'est qu'un compilateur antérieur à Olivier d'Asquins avait
recueilli les légendes merveilleuses et les miracles de ce saint. Ce
compilateur ne serait autre que le Pape Calixte II, Guy de Bourgogne. Suivant
Olivier d'Asquins, Calixte aurait beaucoup voyagé dans sa jeunesse et
obéissant à l'esprit du temps, n'aurait pas manqué de se rendre en Galice. Il
lui rend honneur d'avoir colligé avec soin les miracles que la tradition
attribuait à cet apôtre et d'en avoir fait un recueil. Ce recueil commençait
par une lettre de ce prélat, alors qu'il fut nommé Pape elle s'adresse aux
religieux de Cluny, à Guillaume, patriarche de Jérusalem et à l'archevêque de
Compostelle. Certains passages portent de telles traces de fausseté et de si
étranges invraisemblances, qu'il est peu facile de démêler la vérité au
milieu de ces fables et de ces légendes[57]. PEINTURE – MUSIQUE — STATUAIRE — SCULPTURE Au
lendemain de l'an mil, l'art fut renouvelé en Bourgogne par les mêmes
artistes italiens et orientaux, qui avaient si profondément modifié notre
architecture primitive. La sculpture, la peinture, l'art de tisser les
étoffes, l'art de peindre le verre, subirent la même transformation. La
Chronique de Saint-Bénigne parle des vitraux peints, qui, au témoignage de
Lenoir, sont les premiers faits en France. Quand eut lieu la translation des
restes de saint Bénigne, l'abbé Guillaume les fit envelopper dans une étoffe
de soie ornée d'aigles et d'arabesques, dont le musée de Cluny conserve un
fragment curieux[58]. C'est
assurément aux moines que revient l'honneur d'avoir inventé la peinture,
puisqu'on leur reproche de moudre l'or pour rehausser l'éclat de leurs
vignettes et de leurs manuscrits. Les peintures murales qui ornaient le
réfectoire de Cluny étaient renommées[59]. On y voyait, au dire de M.
Lorain[60], les portraits des principaux
bienfaiteurs du monastère et les scènes les plus mémorables de l'ancien et du
nouveau testament. Le cloître n'était pas moins remarquable par les
décorations symboliques dont les murailles et les chapiteaux de colonnes
étaient revêtus. Les érudits ne consulteront pas sans intérêt un manuscrit de
la Bibliothèque de Montpellier[61], contenant une curieuse
rédaction de tout ce qui concerne la peinture au moyen âge, de la manière de
préparer les couleurs, et de tout ce qui a trait à cet art[62]. Les
moines étaient versés dans la musique, puisque Guillaume, abbé de
Saint-Bénigne, en recommandait l'étude dans les monastères qui relevaient de
son abbaye. L'art musical n'était du reste pas né avec le XIe siècle
longtemps avant, il était déjà pratiqué, et saint Odon nous a laissé un
traité de Musica, qui n'est pas le moins curieux des écrits qui nous
ont été conservés de lui. Les modifications successives apportées dans les
intonations et dans les inflexions de voix, excitèrent plus tard les
récriminations du Pape Jean XX[63] et du moine cistercien Aelred.
Suivant les déclarations de Martin Gerbert, on avait soin de préparer
certains breuvages pour rendre la voix des chanteurs plus souple et plus
harmonieuse[64]. L'abbé Guillaume de
Saint-Bénigne recommandait également l'étude de la médecine, et saint Hugues,
abbé de Cluny, avait un médecin attaché à sa personne. Le
droit civil n'était pas plus étranger aux moines que le droit canon, et
malgré les prohibitions de leurs statuts, on les voit servir d'avocats dans
des causes où' la religion n'avait rien à voir. Les
sculptures et les peintures dont les Clunistes ornaient leurs constructions
avaient le don de captiver les populations, et de leur présenter comme un
livre toujours ouvert les scènes légendaires des histoires sacrées. « L'école
de statuaire des Clunistes, dit M. Viollet-le-Duc[65], possède une supériorité
incontestable sur les écoles contemporaines du Poitou, de la Saintonge, de la
Provence, de l'Aquitaine, de la Normandie, de l'Alsace et même de l'Ile-de-France.
Quand on compare la statuaire et l'ornementation de Vézelay, des XIe et XIIe
siècles, de Dijon, de Souvigny, de la Charité-sur-Loire, de Charlieu, avec
celle des provinces de l'Ouest et du Nord, on demeure convaincu de la
puissance de ces artistes, de l'unité de l'école à laquelle ils étaient
formés. » Les
protestations des Cisterciens et notamment de saint Bernard, dans sa célèbre
apologie contre les Clunisiens, ne servent qu'à mettre en relief les
tendances artistiques de ces derniers, et à établir d'une manière
indiscutable qu'ils furent au XIe siècle et antérieurement les défenseurs et
les propagateurs de l'art dans nos régions. Nous
renvoyons à l'Histoire littéraire de la France, et aux Catalogues
imprimés des manuscrits des Bibliothèques des Départements, pour les
auteurs bourguignons du XIIe siècle, au sujet desquels nous n'aurions pas de
renseignements nouveaux à offrir[66]. BIBLIOTHÈQUES — LIBRAIRIES ET MANUSCRITS Dans
les grands établissements monastiques, la copie des manuscrits était à la
fois une œuvre d'érudition et une œuvre d'art. Il n'y a pas que les
monastères qui fussent pourvus de bibliothèques chaque cathédrale avait la
sienne, et un dignitaire préposé à sa garde, qui prenait le titre de blibliothecarius
ou d'armarius. Les chanoines réguliers en avaient également, et
c'était pour ainsi dire un proverbe dans les communautés religieuses : claustrum
sine armario, quasi castrum sine armamentario[67]. Du reste les principales de
ces communautés avaient des écoles où les jeunes clercs venaient étudier. Saint-Bénigne
de Dijon. — Dès
le commencement du XIe siècle, l'abbé Guillaume établit dans l'abbaye de
Saint-Bénigne de Dijon des scribes et des enlumineurs sortis des monastères
italiens, et en même temps qu'il s'appliquait à la reconstruction de sa
vieille basilique, il reconstituait avec éclat la librairie ravagée par les
diverses invasions normandes. Halinard
de Sombernon, qui lui succéda, mit un grand zèle à augmenter cette
collection. C'est à lui que l'évêque de Paris, Humbert de Vergy, fit don d'un
sacramentaire, en 1036 : Anno dominicse incarnationis millesimo
tricesimo sexto, datus est hic sacramentorum liber sancto martyri Benigno,
Divionensis ecclesiœ patrono, ab honorabili Humberto Parisiacæ sedis
Episcopo, patente ejusdem loci provisore atque rectore domno abbate
Halinardo. [Si qu]is illi abstulerit quocumque modo, [sit per]petuo anathema
a judice Deo[68]. M. L. Delisle[69] cite encore deux souscriptions de manuscrits
de saint Bénigne, pendant l'administration de l'abbé Halinard[70], ainsi que divers volumes de
même provenance dans le fonds latin de la Bibliothèque nationale[71]. A ces
indications, nous en ajouterons une nouvelle, non moins curieuse, qui se
trouve dans la correspondance de l'abbé Lebeuf avec le président Bouhier[72] : « ... Je suis
tombé, dit Lebeuf, dans une bibliothèque fort modique, sur un manuscrit de
saint Maxime, diacre, dédié à l'empereur Charlemagne, par Jean. L'écriture
est du Xe siècle. A la fin de ce livre est un catalogue fort succinct de
livres qu'on dit avoir appartenu à l'abbaye de Saint-Bénigne, ce qui prouve
que l'ouvrage de saint Maxime en vient. Dans le petit inventaire, qui était
une espèce de mémoire des prêts faits par le bibliothécaire, on voit d'une
écriture du XIe siècle Dominus
abba Hal. clericis Lingonensibus Prudentium; Oratium Lingonensibus, pro
dialectria Victorini, Gesta Longobardorum domino Gibuino absque vadio. « Ce
petit fragment prouve qu'on avait Prudence et Horace à Saint-Bénigne, et que
les chanoines de Langres se munissaient de livres à Dijon, soit par achapt,
soit par emprunt... Le premier article met Biblia Wulfadi. Les autres
livres sont des auteurs profanes[73]. » Il
s'agit bien évidemment encore de l'abbé Halinard de Sombernon, mais nous
saurions gré à l'abbé Lebeuf d'avoir complété sa note, qui eût pu nous donner
des indications utiles sur les autres volumes qui se trouvaient à
Saint-Bénigne avant l'an 1052, date qui marque la fin du gouvernement de cet
abbé. Administrateur intelligent, Halinard, qui fut ensuite élevé à
l'archevêché de Lyon, était, paraît-il, très versé dans la géométrie et la
physique il joignit aux manuscrits religieux de son abbaye quelques ouvrages
sur les sciences. Son
successeur Jarenton, abbé de 1077 à 1112, ayant été chargé par les Papes
Grégoire VII et Urbain II de différentes légations en France, en Italie, en
Angleterre, avait profité de ses voyages pour ramasser des manuscrits dont il
enrichit son église[74]. En 1078, plus de trois cents
volumes apportés d'Angleterre furent adjoints à la librairie de Saint-Bénigne[75]. Les abbés de Saint-Bénigne qui
suivirent continuèrent ces traditions. On a de Pierre Ier ou de Pierre II (1124-1145) une fort curieuse ordonnance,
fixant la redevance que chaque grange relevant du monastère devait fournir
pour l'entretien de la librairie[76]. Sous une série non interrompue
de tels abbés, qui imposaient aux prieurés relevant de leur maison des
redevances de parchemin nécessaires au bibliothécaire[77], on doit penser que
Saint-Bénigne était pourvu à la fin du XIe siècle d'une librairie assez
considérable. De tous
ces trésors, dont on a un inventaire dressé en 1621 seulement, par Pierre
Dumai[78], à la demande de l'abbé Nicolas
Jeannin, nous ne pouvons guère citer que deux fragments des bulles de Jean V
et de Sergius Ier, un traité sur le comput ecclésiastique[79], le Sacramentaire d'Halinard[80], et la Chronique bien connue de
Saint-Bénigne[81], qui sont à la Bibliothèque de
Dijon. D'autres sont à la Bibliothèque de médecine de Montpellier[82], à Londres (fonds de
Burney, n° 59), et
chez sir Thomas Phillipps (n° 1763)[83]. Nous n'avons pas trace
d'autres manuscrits très précieux de cet Horace du IXe siècle de la Bible
hébraïque copiée par le scribe Jacob de la Bible plus ancienne à la fin de
laquelle on lisait le nom du copiste Aldebaldus; de ces vingt-quatre missels
ornés de belles peintures, qu'on appelait missalia sortita, parce que
chaque année, le lundi de la première semaine de Carême, on tirait au sort
les livres liturgiques, destinés aux vingt-quatre autels de la basilique et
de l'abbaye[84]. Nous
avons heureusement le fonds d'archives à peu près entier, l'obituaire ancien,
et c'est merveille si la Chronique de Saint-Bénigne, après tant de
vicissitudes, est arrivée jusqu'à nous. Ce manuscrit, que les religieux
conservaient avec un soin jaloux, et que l'abbé Nicolas Jeannin de Castille
refusait d'envoyer à Paris, aux bénédictins de Saint-Maur, désireux d'en
donner la publication, avait disparu pendant plusieurs années. Il se retrouva
un beau jour à l'étalage d'un marchand, qui s'était rendu acquéreur des
livres et papiers de l'abbé de Castille, mort peu de temps avant à Montjeu.
Dans ces fâcheuses pérégrinations, le livre avait perdu plusieurs feuillets. « Tel
qu'il était, on fut heureux de le ressaisir. On le paya quarante livres ;
on fit recopier avec soin les feuillets qui manquaient, et on le replaça avec
honneur au milieu d'une bibliothèque qui périssait tous les jours, et où on
ne retrouva plus que quelques volumes lorsque les commissaires de la
République française mirent les scellés sur les biens de l'abbaye[85]. » Abbaye
de Cluny. — La
bibliothèque de cette abbaye était considérable au milieu du XIIe siècle. Le
catalogue qui nous a été conservé des cinq cent soixante-dix ouvrages dont
elle se composait, sous l'administration de l'abbé Hugues III, de 1158 à
1161, est l'un des plus intéressants que l'on connaisse. La publication
intégrale, qui en a été donnée par M. Léopold Delisle[86] nous dispense d'en parler. Nous
ne pouvons également que renvoyer à l'excellent travail que ce savant
Directeur de la Bibliothèque nationale a consacré aux richesses diplomatiques
de cette abbaye dans l'un des ouvrages précités[87]. Eglise
d'Autun. — Gauthier,
qui occupe le siège de l'évêché d'Autun, de l'an 977 à 1023, et dont le Gallia
christiana[88] vante les bonnes mœurs et le
zèle pour la réforme de la discipline ecclésiastique, est un de ceux qui
rivalisèrent avec l'abbé Guillaume et' qui enrichirent la librairie de son
église. On peut regarder l'évêque Gauthier comme le fondateur de la Bibliothèque
de la cathédrale d'Autun, à en juger par les manuscrits qui nous sont
conservés. Cet ami des lettres avait donné aux chanoines un certain nombre de
volumes, dont l'inventaire, fort incomplet à la vérité, est relaté sur un
saint Grégoire du Xe siècle (n° 22). Après l'explicit du dixième livre, on lit Hunc
librum cum cæteris moralium qui sequuntur dedit beato Nazario suus pontifex
Walterius. Contulit etiam ille omnes codices quos ipse aut plures scribi
fecit aut nonnullos dono acquisivit, quorum quoque numerushic annotantur et tituli.
Horum autem quemlibet si quis ab hujus loci jure quocumque modo subtraxerit,
ultione anathematis donec restituet, percussum se noverit. — Hinc
et alios de moralibus — Duo Homilias Gregorii super Ezechiel — Augustini
de confessione — Augustini de verbis Domini ; Expositiones
super libros Regum ; Daniel et Eschie — Boetium de
consolatione philosophyæ — Duos epistolarum Hieronimi — Duos
quoque de canonibus — In expositione librorum Salomonis parobolarum
videlicet ecclesiastes et can...[89] Outre
ces manuscrits, le n° 17, qui n'est pas sur cette liste et qui date du Xe
siècle : Epistolœ et Opuscula s. Hieronymi, porte ces mots :
Ex dono Walterii. Ces manuscrits, ainsi que d'autres au nombre de cent
cinquante-trois, déposés au séminaire d'Autun, sont de la plus grande valeur
deux Evangéliaires en lettres onciales antérieurs à Charlemagne (n° 3 et 4), le premier est de la dernière
année du règne de Pépin, c'est-à-dire de 754, et porte le nom du copiste Gundohinus,
on lit dans le second le nom d'Eldradus. Citons encore un
sacramentaire du IXe siècle, merveille de calligraphie (n° 19 bis)[90] ; un manuscrit du VIIIe
siècle (n°
20) en caractères
mérovingiens barbares un Cassiodore de la même époque (n° 20 A) un Saint Grégoire de l'époque
mérovingienne, en partie palimpseste, dont les anciens caractères en lettres
onciales peuvent remonter au VIe siècle (n° 21) plus une trentaine de manuscrits du XIIe au XIIIe siècle[91], série incomparable que
pourrait envier le plus riche de nos dépôts publics. On regrette cependant la
perte d'un Horace du vie siècle, d'un Virgile du VIIe et d'un Saint Optat,
qui ont disparu sans qu'on ait pu retrouver leur trace[92]. Etienne,
évêque d'Autun, de 1142 à 1139, paraît avoir été aussi un ami des lettres et
des livres, puisqu'on lui doit un Traité des sacrements[93]. Église
de Langres. — Les
chanoines de Langres avaient aussi une librairie, comme toutes les
communautés religieuses, mais il ne paraît pas y avoir eu parmi les évêques
du XIe siècle de prélats désireux de voir augmenter les manuscrits du
chapitre. A défaut de documents nous n'avons pas à en parler. L'inventaire du
trésor de l'église de Saint-Mammès de Langres, dressé du temps de l'évêque
Godefroy et du doyen Humbert, vers le milieu du XIIe siècle, est curieux,
mais ne dit rien de la librairie. M. L. Delisle a publié cet inventaire dans
son livre sur les fonds de Cluny, pp. 9, 10. Église
d'Auxerre. –
Hugues, comte de Chalon et évêque d'Auxerre, avait donné, en 1037, un Missel
écrit en lettres d'or, pour l'usage des évêques de cette ville. Un de ses
successeurs, le vénérable Alain, concéda les quarante Homélies de saint
Grégoire, élégamment écrites et ornées d'images[94]. L'un
des plus précieux recueils historiques du temps, les Gestes des évêques
d'Auxerre, avait été commencé au IXe siècle, mis au net et reproduit par
les soins de l'évêque Geoffroi de Champaleman, de 1052 à 1072[95], puis continué le siècle
suivant par le chanoine Frodon, homo bene litteris eruditus[96]. Le
catalogue de la bibliothèque du chapitre cathédral d'Auxerre, dressé en 1770
par Arrault et les autres chanoines de cette église, existe à la bibliothèque
d'Auxerre, et se trouve compris sous le n° 157 des manuscrits. C'est un
in-folio de 176 fol. Le
Nécrologe ou obituaire de la cathédrale antérieur au XIIe siècle, témoigne
d'un zèle constant apporté à l'accroissement de la librairie. Willelmus
canonicus et levita obiit, qui pro remedio anime sue, ad bibliothecam
faciendam, de nummis suis libras quatuor dedit. Obiit
Rodulfus, sacerdos et canonicus, qui dedit... Missale, librum optimum et
sacerdotale indumentum. Obitus
magistri Guidonis, canonici sancti Stephani et archiclavi, qui dedit ex
libris suis : Passiones duos, Antiphonarium, Graduale, Hymnarium et
Psalterium optimum[97]. Obiit
Ilgerius, hujus ecclèsie venerabilis prepositus. Hic autem. ut in
anniversario Humboldi Episcopi [1087-1114], avunculi sui... dedit etiam
calicem argenteum, canulas argenteas et cappam de pallio optimo, Missale et
Breviarium et multos alios libros. Obiit
Johannes, sacerdos et canonicus, cantor eximius hujus ecclesie... qui dedit
ex libris suis Missale unum, Antiphonarium, Gradale, Hymnarium, Prosarium optimum ([98]. Les
chroniques de Saint-Marien et autres, dont il a été question dans notre
histoire, indiquent un milieu intellectuel remarquable dans l'Auxerrois au XIe
siècle. L'abbaye de Saint-Germain, célèbre entre toutes, possédait des
manuscrits de grande valeur[99], dont l'un des plus curieux est
conservé à l'abbaye de Melk, sur les bords du Danube, en Autriche. Ce
manuscrit fait au milieu du IXe siècle, et auquel le docteur Th. Sikel a
consacré une notice[100], ne contient qu'un Traité de
Bède sur la nature des choses et des temps. Mais les notes marginales dont il
est couvert le rendent d'un prix inestimable, car ces annotations paraissent
de la main du moine Héric, qui relate divers faits du IXe siècle, accompagnés
d'une date exacte. Les manuscrits de Saint-Germain d'Auxerre sont dispersés à
Auxerre, à la bibliothèque nationale[101], à Montpellier et dans divers
dépôts étrangers[102]. Le catalogue de la
bibliothèque de ce monastère a été rédigé en 1683, et se trouve à la bibl.
d'Auxerre, n° 158 des MSS., en 183 folios. Communautés
diverses. — Voici
encore quelques notes sur l'état des librairies et des bibliothèques de
plusieurs monastères et chapitres. Les
moines de Moutier-en-Der faisant en 990 l'inventaire des livres de leur abbé
Adson, qui venait de partir pour Jérusalem, y trouvèrent la Rhétorique de
Cicéron ; le Commentaire de Servius sur Virgile ; deux Térence ;
une Explication des Eglogues et des Géorgiques de Virgile et deux Glossaires
latins[103]. Lorsque l'église de Notre-Dame
d'Avallon fut donnée par le duc Hugues 1er à l'abbaye de Cluny, la charte
mentionna les biens et le mobilier qui dépendaient de cette église.
L'énumération faite en 1077 est fort curieuse. On y trouve les aubes, les
chasubles, les reliques, les vases sacrés, les ornements de toutes sortes
alors en usage, les croix d'or et d'argent, les calices, trois missels et
cent quinze volumes, missales tres, libri simul omnes centum quindecim.
Il est seulement regrettable que nous n'ayons pas le détail de cette
librairie[104]. On peut
voir dans Courtépée[105] les règlements imposés au
chantre de l'abbaye de Bèze pour recueillir les bréviaires des religieux
décédés, l'obligation où l'on était de ne rendre celui de l'abbé à ses
parents que moyennant une somme de cent sols, le soin qui lui incombait de
faire relier tous les livres de l'église, de les faire revêtir de bonnes
peaux, de fournir des chaînes pour les attacher aux pupitres et des bourdons
pour rouler les volumes. Le même auteur[106] nous parle des donations de
livres que fit à l'abbaye de Bèze, Jean, le chroniqueur de ce monastère, qui
y mourut en 1120, et qui laissa le catalogue de ses volumes. On y remarquait
une grande partie de Josèphe, saint Augustin sur 50 psaumes, ses Confessions,
l'Examen de saint Ambroise, ses Offices sur les sacrements, sur la mort de
son frère Satyre, son Traité de la virginité, le Pastoral de saint Grégoire
sur les miracles, les vies de saint Gal et de saint Léon, les Actes des
martyrs, saint Jérôme sur Sophonie, Aggée, etc., les Histoires des Vandales,
d'Orose, de Justinien, de Jérusalem, etc. Arnaud,
abbé de Sainte-Colombe de Sens, portait lui-même les manuscrits aux copistes
et les rapportait. C'est lui qui distribuait le parchemin destiné à ces
copies[107]. Clarius, dans sa chronique,
raconte que cet abbé, prévoyant sa fin prochaine, fit dresser, vers 1123, le
catalogue de ses livres par les notaires et les fit placer dans les archives
de l'abbaye. Son goût pour les livres l'avait amené à entretenir un atelier
d'écrivains qui préparaient les éléments d'étude pour les moines. Ces volumes
de l'abbé Arnaud étaient au nombre de vingt environ et comprenaient surtout
des sujets religieux[108]. La
grande consommation de parchemin et le commerce qu'on en faisait dans les
états voisins l'avaient rendu cher. C'est ce qui explique la réponse des
Chartreux à Gui, comte de Nevers (1168-1174). Ce seigneur voulant faire don
de vases d'argent aux moines, ceux-ci lui dirent qu'on leur rendrait un bien
plus grand service en leur faisant présent de parchemins[109]. L'église
de Saint-Andoche de Saulieu a en sa possession un manuscrit précieux, un
évangéliaire qui a dû appartenir au chapitre dès les premières années de
l'installation de la collégiale, c'est-à-dire vers le milieu du XIIe siècle.
M. Maillard de Chambure, inspecteur des monuments historiques, y a mis la
note suivante, le 22 juin 1840 « Le manuscrit paraît appartenir au XIIe
siècle. — La reliure remarquable qui le couvre provient d'un diptyque byzantin
qui peut remonter au Xe siècle. La marge d'argent appartient à la même
époque, mais n'a point été faite pour le manuscrit. Le bouton du chapeau, en
argent doré, qui orne l'angle inférieur droit du plat supérieur est émaillé
en couleur, et présente le monogramme latin de Jésus. Il doit avoir été posé
dans le XVe siècle. » Les
plats de la reliure sont en ivoire, et portent un encadrement de bois
recouvert d'une feuille d'argent avec une guirlande en relief. Un christ
entouré des apôtres saint Pierre et saint Paul décore l'ivoire du plat
supérieur. De l'autre côté, la vierge tenant l'enfant Jésus est entourée
d'anges. Dans
les abbayes Cisterciennes, si la règle interdisait de trop somptueuses
constructions, elle permettait la transcription des livres et des manuscrits.
Dès 1099, un an après la fondation de Cîteaux, lorsque Hugues, archevêque de
Lyon et légat du Pape, autorisa, sur la demande des religieux de Molème, la
rentrée de saint Robert dans son monastère, on convint de laisser à Cîteaux
ce que les moines de Molème y avaient apporté, à l'exception d'un bréviaire
que les nouveaux anachorètes devaient garder jusqu'à la Saint-Jean-Baptiste,
afin d'en terminer la transcription, preter breviarium quoddam, quod usque
ad festivitatem sancti Johannis Baptiste retinebunt ut transcribant, assensu
Molismensium[110]. Quoique
plus nouveaux que les Clunisiens, les Cisterciens n'avaient pas que des
livres écrits par des religieux de leur ordre, ils en réunissaient qui
avaient une provenance antérieure. Nicolas, moine de Clairvaux, pria
Philippe, prévôt de Cologne, de laisser sa bibliothèque au monastère : « Je
me souviens, dit l'abbé Lebeuf[111], avoir vu en cette abbaye
plusieurs volumes bien antérieurs à l'ordre de Cîteaux. » On parlera ailleurs
de cette belle bibliothèque de Cîteaux, dont l'abbé Jean de Cirey avait pris
soin de rédiger, vers 1480, un catalogue que l'on conserve précieusement à la
bibliothèque de Dijon. Les douze cents articles de ce catalogue forment un
in-4° de 93 pages sur parchemin à deux colonnes et fourniraient la matière
d'un volume. Hugues,
comte de Troyes, étant venu, en 1104, à Saint-Germain d'Auxerre, accompagné
de ses principaux officiers, demanda aux moines la faveur d'être associé à
leurs prières, et leur fit en retour remise de certains droits. On lui promit
de fonder son anniversaire et celui de sa mère. Un chevalier de sa suite,
nommé Hugues, et surnommé Brise-Loup, Frangens Lupum, ayant aussi fait
diverses donations dans cette circonstance, ainsi que sa femme, les
confirmèrent en déposant sur le grand autel de l'église un livre garni
d'ivoire et d'argent, unum librum, ebore argento que cohopertum[112]. Ce même
Hugues, comte de Troyes, donnant en 1113 à l'église de Montieramey, des
domaines assis dans divers lieux, des hommes de corps et la justice du
village de Dosdes, assura aux religieux la possession de la moitié des peaux
de tous les cerfs et chevreuils provenant de ses chasses dans le comté de
Troyes, pour leur faire des ceintures et couvrir leurs livres d'église[113]. Les
seigneurs laïcs paraissent peu s'être préoccupés en Bourgogne de ces
tendances littéraires, et la jeunesse des ducs dont nous avons déjà retracé
l'histoire n'a pas favorisé l'extension des librairies jusqu'à l'époque à
laquelle nous sommes arrivés. Il est même assez rare de rencontrer les noms
des scribes qui rédigent les chartes, et des mentions comme celle-ci dans un
acte du duc Hugues II, en 1102 : Hugo grammaticus qui has litteras
fecit[114]. Nous ne trouvons guère de
document authentique et de pièce autographe aussi curieuse que cette charte
rédigée et écrite de la main même, propria manu, de Hugues de Montaigu,
évêque d'Auxerre (1120-1136),
pour l'abbaye de Pontigny[115]. Nous continuerons ces recherches sur les librairies et les manuscrits en Bourgogne, depuis le milieu du XIIe siècle jusqu'au commencement du XIVe, époque de relâchement pour les monastères, alors que commence la guerre de cent ans. Puis dans les grandes villes, les laies continuent l'œuvre commencée par les moines. Les écrivains de forme, les enlumineurs, les parcheminiers, etc., travaillent pour les particuliers et même pour les abbayes. Plus tard, ils forment des corporations, et ces écrivains, dont les merveilleux travaux sont arrivés jusqu'à nous, méritent d'être signalés. Les documents inédits que nous avons réunis pour leur histoire ne sont pas sans intérêt, et si l'on recherche avec curiosité les faits qui se rattachent aux premiers pas de l'imprimerie, on ne doit pas oublier les artistes antérieurs qui en ont préparé l'essor et favorisé le développement. |
[1]
Voir Dom Plancher, le Voyage historique en France, et l'album du baron
Taylor.
[2]
Fyot, Hist. de Saint-Etienne, p. 272. — V. D. Plancher, t. I, pp. 476 et
suiv.
[3]
Fyot, pp. 75, 284.
[4]
Fyot, pr. 99.
[5]
Saint-Pierre de Cluny avait 555 pieds de long, 9 pieds seulement de moins que
Saint-Pierre de Rome.
[6]
Reomaiis, seu Historia monast. Sancti-Johannis, p. 190.
[7]
Voir Mémoires de la commission des antiquités de la Côte-d'Or, t. IX, p.
48.
[8]
V. Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné d'architecture, t. I, p. 269,
270.
[9]
Mémoires de la Commission des antiquités de la Côte-d'Or, t. IX, p. 1.
[10]
D. Plancher, t. I, pr. 73.
[11]
B. Haureau, Saint Odon.
[12]
Imprimées dans Chifflet, Histoire de Tournus, Dijon, 1644. — Juenin, Nouvelle
Histoire de Tournus.
[13]
V. Fabricius, Biblioth. latin, medii œvi. — Gallia Christ., t.
IV.
[14]
Biblioth. Clun., col. 620.
[15]
Biblioth. Clun., col. 607, 608. — Duparay, Pierre le Vénérable.
[16]
Lib. I, Epistol. XXIV.
[17]
Pour les ouvrages de saint Hugues, on peut consulter la Galerie
Bourguignonne, t. I, pp. S16, 517. — Bibl. Clunyac. — Baillet, Vie
des Saints. — Casimir Oudin, Commentar. de Scriptor. eccles., t. II,
col. 1484. — D. Martenne, Thesaur. Anecdot., t, I. p. 309, 343. —
Baluze, Miscellan., t. IV, p. 224. — Frabicius, Bibl. lat., lib.
VIII, p. 853.
[18]
Introd. ad Theolog., t. I, p. 1017.
[19]
Bibl. de la ville de Troyes, manuscrit inscrit sous le n° 780.
[20]
Annal. Benedict., t. 6, p. 343, an. 1441 et Jourdain, Rech. crit. sur
les traductions d’Aristote (Note de M. H. Omont).
[21]
Annal. Benedict., t. 9, p. 24. C'est cette Biblia sacra, en 4
vol. in-f°, écrite en 1109, par les soins d'Etienne Harding, dont il est
question dans les Mélanges de Pierre Taisant (84 vol.).
[22]
Thesaur. Anecdot., col. 4252. Statut. cap. général., an 1198.
[23]
Voir Bibl. de Dijon, le mss. du Corpus poetarum (Note de M. H. Omont).
[24]
Thesaur. Anecdot., t. IV., col. 1294.
[25]
Thesaur. Anecdot., t. IV., col. 1683.
[26]
Petri Venerab., lib. IV, Ep. 29.
[27]
Biblioth. nation., lat., 18282. V. M. L. Delisle, Cab. des Man.,
t. II, p. 386.
[28]
L. Delisle, Cab. des manus., t. II, p. 386.
[29]
Scriptores rerum Franciarum, t. IV.
[30]
Thes. Anecdot., t. III.
[31]
Sous le n° 637.
[32]
V. Devisch, Bibl. cist. — Gall. Christ. – Sandon, Bibl. Belg.,
p. 485.
[33]
Chifflet, Hist. de Tournus, Dijon, 1664. — Juenin, Nouv. Hist. de
Tournus, Dijon, De Fay, 1733.
[34]
Paris, Henri Estienne, 1517. V. Autun chrétien, p. 34.
[35]
Bibl. de Troyes, n° 392 des manusc. — Beau vélin de 468 fol. à deux
colonnes, avec initiales coloriées.
[36]
N° 970. — Publié par Bernard Tissier, Bibl. Patrum Cisterciensium, t.
III, p. 95 et suiv.
[37]
N° 1301. — Publié par Bernard Tissier, Bibl. Patrum Cisterciensium, t. II,
p. 73 et suiv.
[38]
Spicilegium, p. 610.
[39]
Il y avait un très grand mouvement littéraire à Poitiers, au Xe siècle ; V. L.
Delisle, notice sur 20 manuscrits du Vatican. (Note de M. H. Omont).
[40]
Bibl. Clun., col. 607.
[41]
Bibl. Clun., col. 607.
[42]
Petri Vener. carmina.
[43]
Fonds latin, n° 3550 et 13775.
[44]
N° 39, 142, 235, 281.
[45]
Ce personnage était, sans doute, prévôt d'Asquins, pour les moines de Vézelay.
[46]
Voir la note sur le recueil intitulé de Miraculis sancti Jacobi, par M.
Léopold Delisle, p. 9. — Nous croyons qu'il faut lire Ycani dans le
manuscrit 3550 de la Bibl. nat., bien que les copies diverses portent
des variantes, comme Yscaini (Bibl. nat., lat. 43775), et Escani,
dans le texte publié par Mariana (Tractatus VII, colon. 4609, in-f°., p.
23), d'après un manuscrit de Saragosse. Escani doit être la meilleure
lecture, et il s'agit bien d'Asquin, près Vézelay.
[47]
Bibl. nat., lat. 3550, fol. 63, — et n° 13775, fol. 31.
[48]
Bibl. nat., lat. 3550, fol. 35, 36, 37.
[49]
Bibl. nat., lat. 3550, fol. 39, 40.
[50]
Bibl. nat., lat. 3550, fol. 49.
[51]
Bibl. nat., lat. 3550, fol. 51.
[52]
Bibl. nat., lat. 3550, fol. 56.
[53]
Bibl. nat., fol. 64 et suiv. Probablement Guibert de Châtel-Censoir.
[54]
Un miracle opéré en 4439 par un pèlerin de Vézelay vir quidam nomine Brunus
de Vizeliaco villa Sancte Marie Magdalene, (Vergy ou Vergigny près
Vézelay), est en effet rapporté dans ce livre (Bibl. nat., lat. 3550, fol. 63).
[55]
Dans une lettre du Pape Innocent, portant approbation de ce recueil, l'évêque
d'Ostie, ancien abbé de Vézelay, met également son appréciation. (Bibl. nat.
Manus, lat. 3S80, fol. 447. — V. M. Delisle, de Miraculis sancti Jacobi,
p. 9.
[56]
Bibl. nat. Fonds latin, 3550, fol. II V à 43 v°. — Et n° 13775, fol. 1
et 2. La version du n° 3550 parait la plus ancienne.
[57]
Le grand et curieux travail que prépare M. Ulysse Robert sur Calixte II, en
faisant connaître les bulles nombreuses de ce Pontife, fournira de nouveaux
documents qui pourront nous fixer sur la réalité des actes qui doivent lui être
attribués. Remarquons que le manuscrit n° 7215 du fonds français de la
bibliothèque nationale comprend une relation des miracles de saint Jacques,
traduits du latin, en 4212, par un nommé Pierre, pour la comtesse Yolande (de
Saint-Pol, sœur de Baudouin de Hainaut), et commençant ainsi : « Ci comence li
prologues Monseigneur S. Jaque que Calixte uns appostoles de Rome de bone mors
et de sainte vie tracta en latin... » V. Paulin Paris, Les Manuscrits
français de la bibl. du roi, t. VI, pp. 393, 394.
[58]
Analecta Divionensia, Chron. de Saint-Bénigne, introd., p. XXIII.
[59]
Bibl. Clun., col. 1640 B.
[60]
Histoire de l'abbaye de Cluny, p. 76.
[61]
N° 277. Ce manuscrit du XIIe siècle a été en partie publié dans le t. I, pp.
739, 811 des manus. des Bibl. des départ.
[62]
V. Ducs de Bourg., de M. de Laborde, t. I, introd., p. 65.
[63]
Johannes XX, papa Extrav. con., lib. III.
[64]
V. le travail de M. Duparay sur Pierre le Vénérable, dont nous avons déjà
plusieurs fois parlé.
[65]
Dictionnaire d'architecture, t. I, p. 279.
[66]
Le Catalogue des manuscrits de la Bibl. de Dijon préparé par M. Omont et
le Cat. des manuscrits des Bibl. de l'Yonne, par M. Augusta Molinier,
sont actuellement sous presse, et nous fourniront d'autres détails.
[67]
Thesaurus anecdotorum, t. I, Lebeuf, Etat des sciences depuis le roi
Robert, 1741, p. 15.
[68]
V. le Cabinet des manusc. de la Bibl., nat. de M. Delisle, 2 vol.
[69]
Cabinet des manuscrits.
[70]
N° 9518, fol. 252, v° et 11866, fol. 364 du fonds latin.
[71]
N° 102, 10292, 10293, 11218, 11241, 11624, 12637, 13370 du même fonds latin.
[72]
Publiée par nous dans le Bulletin de la société des sciences historiques et
naturelles de l'Yonne, 1885.
[73]
Cette lettre de Lebeuf au Président Bouhier est du 20 août 1736.
[74]
Analecta Divionensia, Chron. de Saint-Bénigne, p. 198.
[75]
Analecta Divionensia, Chron. de Saint-Bénigne, introd., p. 4.
[76]
Bibl. de Dijon, ms. 145, fol. 1 (M. H. Omont nous communique copie de
cet intéressant document).
[77]
Voir à la Bibl. nat. le fonds latin, n° 9869, p. 29 et la Coll.
Bourg., t. CVIII, fol. 220.
[78]
Le catalogue de Pierre Dumai, dit M. Delisle, a dû être imprimé en 1621 ; il y
en a une copie dans le man. latin 17917, pp. 161-169 ; dans le vol. 619 du
fonds Moreau, et à la Bibl. de Dijon, n° 221 du fonds Baudot. Le catalogue
imprimé existe à la Bibl. nat., série Q. Voici son titre Bibliotheca
Janiniana S. Benigni Divionensis auctore P. D. (Pierre Dumay), s. l. n. d,
in-4° de 8 pp. à deux col. (Note de M. H. Omont).
[79]
Bibl. de Dijon, n° 269.
[80]
Bibl. de Dijon, n° 89.
[81]
Bibl. de Dijon, n° 348.
[82]
Bibl. de Dijon, n° 30, 48, 449.
[83]
V. le Cabinet des manuscrits, de M. Delisle.
[84]
Analecta Divionensia, introd. pp. 2 et 3.
[85]
Analecta Divionensia, introd. de l'abbé Bougaud, pp. 3, 4.
[86]
Cabinet des manuscrits de la Bibl. nat., t. II, p. 459. Inventaire
des manuscrits de la Bibl. nat., Fonds de Cluny, 1884, in-8°, pp. 337, 373.
[87]
Voir la note précédente.
[88]
T. IV, col. 376, 379.
[89]
Catalogue général des manuscrits des Bibl. publiques des départements,
t. I, pp. 1, 40, Manuscrits d'Autun.
[90]
Voir l'art. de M. Delisle, de la Gazette archéologique, 1884.
[91]
Ce sont les numéros 23, 24, 27, 28, 29, 31, 33, 34, 35, 36, 38, 39, 40, 40bis,
40a, 40c, 45, 47, 53, 107, etc.
[92]
Voir le Catal. général des man. des Bibl. publiques des départements, t.
I. pp. 4, 40. — Manuscrits d'Autun.
[93]
Autun chrétien, p. 34.
[94]
Bibl. hist. de l'Yonne, t. I, p. 420.
[95]
Bibl. hist. de l'Yonne, t. I, p. 394.
[96]
Bulletin de la société des sciences hist. et nat. de l'Yonne, 1875, p.
332.
[97]
V. Lebeuf, Hist. d'Auxerre, t. II, pp. 247, 251.
[98]
Lebeuf, Histoire d'Auxerre, t. II, pp. 251, 288.
[99]
Voir le Voyage littéraire de Dom Martene, t. I, p. 56. — Gallia
Christ., t. XII, p. 364. — Bibl. nat., Fonds Latin, n° 13074, fol.
148. — M. Delisle, Cab. des manusc. de la Bibl. nat., t. II, pp. 405,
406.
[100]
Bibl. de l'Ecole des Chartes, 5e série, t. III, p. 28.
[101]
Fonds latins, n° 1745, 10940, 7584, 13071. Le n° 7584 porte à la dernière page
en caractères carlovingiens : Hunc librum dedit Heliseus peccator
archidiaconus monasterio sancti (le nom effacé) pro vita eterna.
L'archidiacre Elisée figure dans l'obituaire de Saint-Étienne d'Auxerre.
[102]
V. M. Delisle, Cab. des man., t. II, pp. 405, 406.
[103]
Anecdotes de Legrand d'Aussy. — Cet intéressant petit inventaire est maintenant
publié par les soins de M. H. Omont (Bibl. de l'Ecole des Chartes,
1884).
[104]
D'Achery, Spicilège, t. III, p. 412. — Cartulaire de l'Yonne, t.
I, pp. 192, 195.
[105]
Histoire de Bourgogne, nouvelle édition, t. IV, p. 706.
[106]
Courtépée, Histoire de Bourgogne, t. IV, p. 698. — Il est regrettable
que les sources ne soient point indiquées dans cet ouvrage. V. aussi la Géographie
historique du canton de Mirebeau (par M. Boudot, archiviste), p. 104, 105.
[107]
Spicilège, t. II, anno 1123. — Chronique de Clarius.
[108]
D'Achery, t. II, p. 774. — M. Quantin, Bulletin de l'Yonne, 1878, p.
363.
[109]
Delandino, mss. de Lyon, t. I, p. 39.
[110]
Notre Cartulaire de Cîteaux, t. I, fol. 22 v°. — Il existe à la
bibliothèque de Dijon un bréviaire du XIe siècle que l'on dit être celui de
saint Robert. Il serait bien curieux de savoir si ce livre est celui dont il
est ici question.
[111]
L'état des sciences depuis la mort du roy Robert, 1741, p. 18.
[112]
Bibl. d'Auxerre, Grand cartulaire de Saint-Germain, fol. LXXIX, n° 1. — Édité :
Cartulaire de l'Yonne, t. II, pp. 42, 44.
[113]
Biblioth. nat., Fonds Moreau, t. XXXVII, fol. 241.
[114]
Arch. Côte-d'Or, Cartulaire de Saint-Étienne. — Pérard, p. 83.
[115]
Cet autographe est reproduit dans le Cartulaire de l'Yonne, t. I, p.
244.