HISTOIRE DES DUCS DE BOURGOGNE DE LA RACE CAPÉTIENNE

TOME DEUXIÈME

 

CHAPITRE XII. — HUGUES II DIT BOREL, ET LE PACIFIQUE (suite et fin) - 1131-1143.

 

 

Innocent II et l'antipape Anaclet. — Innocent II en Bourgogne, et son itinéraire, à Clairvaux, Auxerre, Cluny. — Lettre du duc Hugues II à Guillaume d'Aquitaine pour le persuader de quitter le parti d'Anaclet. — Fondations des abbayes de Quincy, d'Auberive, de la Crète, de Theuley. — Incendie de Dijon. — Lutte entre les Cisterciens et les Clunisiens au sujet de la nomination de l'évêque de Langres. — Saint Bernard l'emporte et Godefroy de la Roche ou de Châtillon est nommé. — Robert de Bourgogne, évêque d'Autun. — Actes de la duchesse Mathilde. — Actes de Saint Bernard. — Derniers actes du duc Hugues II. — Sa mort. — La duchesse se retire à Beaune où elle mourut. — Postérité de Hugues II.

 

Des événements d'une haute gravité agitaient alors la chrétienté. Le pape Honorius était mort le 16 mars 1130, et le jour même de son décès, seize cardinaux avaient élu en secret le cardinal Grégoire, qui fut sacré sous le nom d'Innocent II. Cette élection précipitée avait pour but de déjouer les intrigues d'un autre cardinal riche et influent, Pierre de Léon, fils d'un juif converti, auquel l'or et les intrigues assuraient la majorité dans le sacré collège. Le lendemain de l'élection d'Innocent, ce prélat avait en effet été lui-même nommé par trente cardinaux, auxquels se rallièrent un grand nombre d'évêques et d'abbés, et élu sous le nom d'Anaclet II.

C'est en vain que Pierre de Léon écrivit aux religieux de Cluny, dont il avait porté l'habit monastique avant d'être appelé à la dignité de cardinal. Les moyens dont il s'était servi n'ayant paru ni moraux, ni légitimes aux Clunisiens, ils refusèrent de le reconnaître, malgré l'honneur qu'aurait pu recueillir leur maison et l'ordre tout entier de l'élévation de l'un des leurs à la souveraineté pontificale. Fort de leur appui, le pape Innocent II arriva en France, en attendant la décision des conciles, et fut pompeusement reçu à Cluny, dont il consacra solennellement l'église, le 25 octobre 1131, au milieu d'un concours immense de fidèles. C'est à Cluny que Suger, envoyé par Louis VI, vint le trouver pour lui faire connaître les sentiments du roi, et la promesse de maintenir la validation de son élection.

Innocent II parcourut ensuite la Bourgogne, dont le clergé et les populations s'étaient unanimement déclarées en sa faveur. Saint Bernard, qui l'accompagna dans ce voyage, déploya pour sa cause un zèle infatigable. L'abbé de Clairvaux tenait à lui faire visiter son abbaye, et à ne pas laisser aux seuls Clunisiens l'honneur de recevoir le pontife. La réception austère, simple et pourtant cordiale qui fut faite au Pape contrastait avec la pompe et la mise en scène déployée à Cluny. La pénurie du couvent de Clairvaux était telle, qu'à peine trouva-t-on un poisson pour le servir sur la table du chef de la chrétienté[1].

De Clairvaux, Innocent II alla en 1132 à Auxerre, à Autun, dont il consacra la cathédrale encore inachevée[2], puis à Lyon, puis à Paris, Reims, Clermont, Auxerre pour la seconde fois. Au commencement de l'année 1133, nous le retrouvons à Cluny, où il séjourna quelque temps, et enfin à Valence d'où il repartit pour l'Italie.

Saint Bernard, dont l'activité et les démarches en faveur du souverain pontife avaient été si efficaces, profita de son crédit pour en obtenir, en faveur des monastères Cisterciens, des exemptions de dîmes et de redevances à l'égard des puissances ecclésiastiques ou séculières. Et quand les Clunisiens réclamèrent aux monastères Cisterciens bâtis sur leurs terres les dîmes qui leur étaient dues, ceux-ci montrèrent le bref du Pape qui les exonérait de toute juridiction, et dérobait Cîteaux à la suprématie de Cluny. Détail piquant, ce bref avait été fait à Cluny même, à l'insu des religieux.

Une pareille mesure n'était pas de nature à rapprocher les deux ordres. Il s'ensuivit entre les abbés une nouvelle lutte, assez courtoise d'ailleurs, mais dans laquelle Pierre le Vénérable fait ressortir, avec une fine et mordante ironie, l'inconséquence des moines de Cîteaux, dont le détachement des richesses avait amené à leur profit les dépouilles de leurs frères de Cluny[3].

Hugues II, duc de Bourgogne, avait, à cette époque, conservé des relations avec Guillaume, duc d'Aquitaine et comte de Poitiers, son parent, dont le grand-père avait épousé Hildegarde de Bourgogne[4], fille du duc Robert. Il est même certain, par l'une de ces lettres, qu'il lui avait rendu visite, à l'occasion probablement de son pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle. Le duc d'Aquitaine, séduit par l'évoque d'Angoulême, avait embrassé l'obédience de l'antipape Anaclet, après avoir reconnu celle d'Innocent II. Il persista dans ce schisme, sans vouloir se rendre aux exhortations des personnes qui le pressaient d'en sortir. Après beaucoup d'efforts infructueux, saint Bernard, pour arriver à son but, n'avait cru mieux faire que d'employer le crédit et l'autorité du duc de Bourgogne. Les lettres que Hugues II écrivit au duc Guillaume à ce sujet pourraient bien avoir eu l'abbé de Clairvaux pour rédacteur[5] :

« Puisque je suis votre proche parent et votre ami, je ne saurais plus souffrir de vous voir persévérer dans l'erreur. Qu'un simple particulier s'éloigne du droit chemin, cela ne tire pas à conséquence, mais l'erreur d'un prince rejaillit sur tous ses sujets. Or nous commandons à nos sujets pour les diriger non pour les perdre. Le roi des rois nous a mis à la tête des peuples pour les défendre, non pour les pervertir, puisqu'il est vrai que nous sommes les serviteurs, non les maîtres de son église. Je ne puis assez m'étonner que vous soyez sorti de l'obéissance à cette église, votre souveraine, et que, comme un enfant dénaturé, vous ayez abandonné votre mère, après l'avoir autrefois reconnue et servie avec tant de gloire et de fidélité, dans toute l'étendue de vos états. Il faut que les conseillers que vous écoutez aient eu un grand pouvoir sur votre prudence, puisqu'ils ont été capables de vous surprendre à ce point... »

Ces sages conseils qu'un souverain traçait à un autre souverain, ces sentiments dont le duc de Bourgogne ne nous a pas toujours donné l'exemple, rappellent trop le style et la tournure de phrases de saint Bernard, pour qu'il soit permis de s'y tromper.

Dans une autre lettre au duc d'Aquitaine, Hugues II s'exprimait ainsi :

« Je me souviens, Prince très illustre, de vous avoir quitté, avec le plus vif désir de vous voir comblé, vous et les vôtres, de toute sorte de bénédictions, et avec la ferme résolution d'user de tout mon pouvoir pour obtenir de Dieu votre salut, puisque mon voyage avait été si heureux que, contre l'espérance commune, j'emportais avec moi la paix de l'église et la joie de toute la terre. Comment et par le conseil de qui une telle conversion s'est-elle produite ? Comment avez-vous pu commettre la faute de chasser de la ville les religieux de Saint-Hilaire, et de mériter ainsi plus cruellement que la première fois la colère de Dieu ? Qui a pu vous faire sortir si tôt « du chemin de la vérité et de votre salut ? ...[6]

L'éloquence du duc de Bourgogne n'eut pas le pouvoir de convaincre le duc d'Aquitaine. Mais saint Bernard, dont la persévérance et l'ardeur ne se démentaient pas, se chargea de ce soin, en 1135. Un jour que l'abbé de Clairvaux célébrait la messe dans une église de Poitiers, il vit à la porte le duc Guillaume. Il vint à sa rencontre les yeux enflammés Voici, lui dit-il, votre Dieu et votre juge, oserez-vous le mépriser ? Le duc surpris se rendit sur-le-champ, et déclara qu'il reconnaissait Innocent pour le vrai pape. Cette réconciliation de Guillaume avec l'église termina le schisme en Guyenne[7].

La mort d'Etienne Harding n'avait point ralenti la faveur dont les monastères Cisterciens étaient entourés. Raynard de Bar, qui lui succéda, n'eut qu'à continuer les traditions de son prédécesseur, et témoigna la même ardeur pour toutes les mesures qui devaient contribuer à la grandeur de l'Ordre. Les monastères Cisterciens avaient eu le rare privilège d'être gouvernés, dès leur origine, par des hommes aussi remarquables par leur intelligence que par leur piété. Les premiers abbés de Cîteaux, de Pontigny, de Clairvaux, sont comptés parmi les saints les plus connus, et sous leur influence, les vocations attiraient un flot continu de populations que les cloîtres ne pouvaient contenir. La Ferté, première fille de Cîteaux, avait, en 1132, donné naissance à l'abbaye de Maizières, fondée dans le diocèse de Chalon, sur les frontières du Beaunois, par Foulques de Rahon, sa femme Chonors et leurs fils. De Pontigny seulement, qui n'avait pas vingt années d'existence, mais où dominait l'autorité respectée de Hugues de Mâcon, une quinzaine de colonies étaient déjà sorties et étaient allées porter dans des provinces lointaines les pratiques et les réformes de leur constitution[8].

A Quincy, sur les frontières de la Champagne et de la Bourgogne, dans un vallon agreste sis près de Tanlay et à deux lieues de Tonnerre, un nouvel essaim de Pontigny vint se fixer en 1133. Trois chevaliers du Tonnerrois, Hélie de Rougemont, Roger d'Ancy[9] et Bernard Ambesas, avaient concédé aux religieux et à l'abbé Albéric qui les dirigeait, les terrains nécessaires à leur établissement. Les seigneurs de Melisey, de Noyers, le comte de Tonnerre, Hugues II, duc de Bourgogne, pourvurent à leurs premiers besoins[10].

Des nombreux rameaux sortis de Clairvaux, parlons de l'abbaye d'Auberive, sise sur les bords de l'Aube, à quelques lieues de Langres. Dans le voisinage s'élevait, au commencement du douzième siècle, un prieuré appelé Valserveux, qui devait son existence à Robert de Bourgogne, évêque de Langres, et que les sires de Grancey et les comtes de Saulx avaient enrichi de leurs aumônes. Ce prieuré fut réuni à l'abbaye d'Auberive, dont l'accroissement fut rapide, grâce à la générosité de leurs opulents protecteurs Renaud de Grancey, sa femme Agnès, son frère Guillaume, ses fils Eudes et Renaud Eble, comte de Saulx, sa femme Reine ; son frère Guillaume, ses fils Gui et Girard Renier de la Roche ; Girard de Rouvres ; Eudes de Montsaugeon ; Héliran de Grignon ; les sires de Bures, de Boussenois, de Beire, de Nogent, les vicomtes de Dijon, tous paraissent dans la première charte de 1135, à laquelle Villoncus, évêque de Langres, donna son approbation[11]. Dans le même diocèse, deux autres monastères étaient déjà sortis de Morimond, quatrième fille de Cîteaux.

L'abbaye de la Crète établie sur la petite rivière du Rognon, en 1121, devait son premier établissement aux sires de Clefmont, de Vignory, de Joinville.

A peu de distance, sur les bords de la Saône, près de Gray, les cinq fils de Pierre Mauregard, possesseur des châteaux de Montsaugeon et de Mirebeau, fondèrent Theuley, en 1130, où les sires de Beaumont, de Vergy, de Champlitte eurent plus tard leur sépulture. Il semblait que chaque seigneur féodal entraîné par l'exemple, tînt à honneur d'avoir un ou plusieurs monastères dans ses domaines, pour y laisser sa dépouille mortelle, en échange de ses aumônes.

Hugues II, duc de Bourgogne, qui nous a laissé peu de souvenirs militaires, apparaît surtout à l'occasion de ces libéralités, et la faveur marquée qu'il accordait aux monastères Cisterciens est accusée dans un grand nombre de documents de cette époque. Il était à Aignay, en 1136, avec Hugues Chevauchée et Barthélemy de Sombernon, lorsqu'il donna, ainsi que la duchesse Mathilde, aux religieux de Fontenay tout ce qu'il possédait à Poiseul, provenant de la seigneurie de Grignon[12]. Pour favoriser ces religieux et leur assurer la totalité des domaines concédés, Hugues II engagea les copropriétaires, qui avaient des droits à Poiseul, d'en faire également l'abandon. Thibaud de Salives, l'un des principaux, y consentit. La renonciation eut lieu entre Frolois et Oigny, en présence du duc et de toute sa cour. Hugues, l'un de ses fils, y assistait, Garnier de Sombernon, Renier de la Roche, Renaud, sire de Grancey, Eble, comte de Saulx, Renier de Frolois[13].

Quelque temps après, Girard de Châtillon, beau-frère de Thibaud de Salives, s'engagea à ne plus rien réclamer sur Poiseul, et en fit la promesse en présence du Duc, de son fils Eudes et des autres personnages que nous venons de citer. Les habitants d'Eschalot n'ayant toutefois pas été d'accord avec les moines de Fontenay au sujet des limites de leur territoire et de celui de Poiseul, il fallut y procéder régulièrement, et des arbitres furent nommés à ce sujet. Nous y rencontrons Bernard, abbé de Clairvaux ; deux fils du duc, Eudes et Robert, plus tard évêque de Langres Girard de Châtillon, seigneur d'Eschalot ; Godefroy, évêque de Langres Gui, comte de Bar Renier de la Roche, etc.[14]

Saint Bernard, dont la présence est constatée dans tant de titres inédits, et dont l'activité était prodigieuse, fournirait encore à son biographe bien des détails inconnus. Nous le trouvons cité partout, dans la plupart des cartulaires, et dans des localités où l'on est étonné de le rencontrer. Malgré de sérieux et multiples travaux auxquels cette grande figure a donné lieu, une étude complète est encore à faire. Le 28 juin 1137, un déplorable accident vint désoler les habitants de Dijon. La ville entière fut détruite par un incendie, qui ne laissa que les anciens murs[15]. Les églises, les monuments, le bourg, tout disparut. L'abbaye de Saint-Etienne, voisine du château, subit le même sort. Les voûtes de l'église, que Garnier de Mailly avait fait construire au siècle précédent, tombèrent et brisèrent tout ce qui était à l'intérieur. On trouva sous le grand autel, dans une boîte de plomb, un pouce de la main du premier martyr et une fiole de son sang, donnés à cette église en 443 par Célidoine, évêque de Besançon, auquel l'empereur Théodose avait envoyé d'Orient le bras de saint Etienne[16].

L'incendie de Dijon n'était pas un fait isolé, car les annales des XIe et XIIe siècles nous montrent partout des villes entières devenues par accident la proie des flammes. Que l'on parcoure le recueil des historiens de France, on trouvera chaque année un ou plusieurs faits de ce genre signalés sur un point ou sur un autre. Tel était le résultat des misérables constructions qui composaient alors les bourgades et les cités des maisons en bois avec des toitures également en bois, pour les riches ; des cabanes recouvertes de chaume pour les pauvres. L'incendie d'une maison s'étendait rapidement et consumait toute la ville. En outre, des rues étroites, irrégulières, tortueuses, sales des animaux vaquant en liberté et concourant non moins que les habitants à entretenir l'état de malpropreté habituelle, favorisaient le développement des fléaux épidémiques qui venaient, à des intervalles rapprochés, décimer les populations.

La basilique de Saint-Etienne de Dijon fut reconstruite à la hâte sur des proportions plus grandes que le monument qui l'avait précédé, et les travaux marchèrent assez vite pour que, quatre années plus tard, l'évêque de Langres en pût faire la consécration[17].

Au commencement du mois d'août 1136, Villencus d'Aigrement était décédé après dix années d'épiscopat. Plusieurs candidats briguèrent l'honneur de le remplacer, car dans toutes les successions de ce genre, les prétendants ne manquaient pas. Le clergé et le peuple se réunirent pour élire le nouveau pontife, et Guillaume de Sabran, abbé du monastère Clunisien de Vézelay, y fut nommé. Mais Guillaume de Sabran étant mort, moins de deux ans après sa nomination, il fallut procéder à de nouvelles élections.

La lutte entre les Clunisiens et les Cisterciens avait alors un trop grand degré d'acuité, pour que les uns ou les autres ne fissent tous leurs efforts pour favoriser un candidat de leur ordre. Albéric, ancien moine de Cluny et abbé de Vézelay, fut d'abord désigné pour le siège épiscopal de Langres, comme l'avait été son prédécesseur, mais Pierre le Vénérable s'opposa à son installation. Albéric reçut en échange l'offre de l'évêché d'Ostie et d'un cardinalat, qu'il accepta la même année, quoi qu'en dise le Gallia Christiana(l)[18], avec l'approbation du Pape Innocent II.

Les Clunisiens avaient pour allié le jeune Eudes, fils du duc de Bourgogne, qui employait son crédit en faveur du moine Henri, qui était, si nous ne nous trompons, Henri de Bourgogne, son propre frère[19], Eudes avait même fait le voyage de Rome, muni d'une lettre de Pierre le Vénérable, abbé de Cluny[20], et à son retour avait si chaudement défendu les intérêts de ce candidat dévoué, qu'il était parvenu à le faire nommer. Saint Bernard avait cependant pris des mesures pour mettre les chances du côté des Cisterciens, car Robert, doyen, et Odolric, chanoine de Langres, qui lui étaient très attachés, avaient accompagné Pierre, archevêque de Lyon, et s'étaient rendu en Italie, à Pise, où était alors saint Bernard, et avaient, par son entremise, obtenu du Pape que l'élection, contrairement aux usages, serait faite par le chapitre seulement.

Malgré toutes ces précautions, le Clunisien Henri fut nommé. La colère de saint Bernard ne connut plus de bornes. Sa nature ardente et passionnée l'égara au point de ne pas conserver, en présence de ses adversaires triomphants, le calme et la modération que l'on doit à des frères. Il se laissa entraîner à des actes, à des paroles regrettables, et que l'histoire ne peut passer sous silence, tout en conservant le plus profond respect pour l'un des hommes les plus éminents du XIIe siècle, mais la fragilité de notre humaine nature n'exempte de faiblesse aucun homme, pas même les saints.

Les Cisterciens répandirent des calomnies contre l'élu, le représentèrent comme un illettré et un homme de mauvaises mœurs, bien qu'il fût aussi recommandable par sa conduite que par sa science. L'archevêque de Lyon allait consacrer le prélat, quand, cédant aux sollicitations de saint Bernard, il consentit à faire procéder à une nouvelle élection. Henri fut encore nommé de nouveau, et l'archevêque de Lyon n'ayant plus aucun motif valable de refus, installa solennellement Henri sur le siège épiscopal de Langres. Saint Bernard ne se tint pas encore pour battu. Déterminé à faire obstacle à l'élu, il redoubla ses invectives non seulement contre lui, mais contre les Clunistes en général et leur abbé Pierre le Vénérable, qu'il représentait comme un prêtre de Baal trafiquant des choses saintes[21]. Un nouvel appel qu'il fit appuyer par deux archidiacres de Langres et deux de ses moines Cisterciens fut adressé au Pape[22]. Nous craignons même de reconnaître dans l'un de ces derniers, nommé Geoffroi ou Godefroi, le candidat dont l'abbé de Clairvaux désirait l'élection. La conduite de Pierre le Vénérable fut aussi prudente, aussi mesurée, que celle de saint Bernard l'était peu, et les lettres qui nous ont été conservées, lettres pleines des meilleurs sentiments de charité et de douceur, lui donnent tout l'avantage sur son fougueux adversaire[23]. Mais comme il est dans les habitudes de ce monde de donner raison à ceux qui crient le plus fort, le Pape, troublé par les plaintes de saint Bernard, cassa l'élection d'Henri, et nomma à sa place le protégé de l'abbé Cistercien et son propre parent, Godefroy de Châtillon[24], que nous avons trouvé en sa compagnie parmi les trente compagnons qui firent profession à Cîteaux, et qui, après avoir dirigé l'abbaye de Fontenay pendant douze années, était venu se retirer au cloître de Clairvaux. Cette nomination déplut au roi, qui se fit longtemps prier pour conférer à l'élu l'investiture des biens de l'évêché.

Saint Bernard, toujours infatigable pour arriver à son but, levait toutes les difficultés. Il écrivait au roi : « Ce pays vous appartient, et ce serait l'opprobre de votre gouvernement, comme vous le dites très bien, s'il ne se trouvait personne pour le défendre. Mais dans ce qui a été fait, quel préjudice a-t-on porté à la majesté royale ? L'élection a été faite selon les règles, et la personne élue est un sujet fidèle. Or, il ne serait pas fidèle, s'il voulait obtenir autrement que par vous ce qui vous appartient. Il n'a pas encore pris possession de ce qui est à vous, il n'est même pas entré dans votre ville, etc.[25] »

Le voyage de Godefroy en cour de Rome, qui eut lieu à cette époque, avait sans doute pour but de lever les dernières difficultés qui s'opposaient à son installation définitive.

Le siège épiscopal d'Autun devenu vacant, en 1139, ne paraît pas avoir été l'objet d'aussi ardentes compétitions. Robert de Bourgogne, quatrième fils du duc Hugues II, succéda à Etienne, et fut sacré dans le commencement de l'an 1140 ; mais il ne resta que quelques mois en exercice, et sa mort arrivée le 18 juillet, d'après le nécrologe d'Autun[26], ne permet pas d'apprécier le caractère de ce prélat. C'était d'ailleurs un tout jeune homme, presque un enfant, qui devait avoir à peine atteint sa dix-huitième année, bien qu'il eût passé par le décanat de Langres[27].

Son nom est rappelé dans deux ou trois chartes. Humbert, fils d'Ulrich, seigneur de Bresse et de Beaugé, d'abord chanoine puis archidiacre de cette église, fut appelé à lui succéder. Il avait eu d'abord l'intention d'embrasser la règle de Cluny. Pierre le Vénérable, dans une de ses lettres, l'exhorte à persévérer dans cette voie, mais les sollicitations qui lui furent faites le détournèrent de ce premier projet. Peu de temps après l'élévation d'Etienne à l'épiscopat, le pape Innocent II, par une bulle du 21 janvier 1141, investit le nouvel élu de la possession du vicariat de l'église de Lyon, ce qui lui assurait l'administration et le gouvernement de l'archevêché de cette ville pendant les vacances du siège. Le Pape lui accorda de plus le pallium et confirma toutes les possessions de son église. Ce droit de régale, dont jouissait l'église d'Autun depuis un temps immémorial, donnera lieu plus tard à bien des débats, sur lesquels Dom Plancher s'est étendu assez longuement pour que nous nous dispensions d'en parler.

Pendant la période qui précède 1140, nous sommes assez longtemps sans voir apparaître le duc Hugues II, et son nom ne figure pas dans les actes, tandis que la duchesse Mathilde est plusieurs fois citée seule. Faut-il supposer que des événements militaires le retenaient loin de ses états ? Peut-on admettre que les luttes dont le Portugal était alors le théâtre, et dans lesquelles son parent, le roi Alphonse-Henriquez, prit une part active[28], se passèrent sans son intervention ? L'histoire est muette sur ce point, et des documents viendront peut-être éclairer quelque jour ce point obscur de nos annales. Les traditions qui poussaient notre chevalerie contre les Maures et les infidèles étaient assez vives pour justifier cette hypothèse. On est même autorisé à penser que l'action de saint Bernard ne fut pas étrangère à ces expéditions, et lorsque le roi Alphonse-Henriquez constituait son royaume vassal de Notre-Dame de Clairvaux, en 1142[29], il avait le désir de reconnaître les services rendus à sa cause et à sa couronne.

Dans une charte sans date, mais qui doit se rapprocher de l'année 1139, la duchesse Mathilde était à Dijon, et assistait, avec saint Bernard et Girard, son frère, à un accord passé entre les religieux de Reigny et les fils de Landri de Prey[30]. La duchesse est encore signalée sans son mari, en 1140, dans l'acte de donation de la terre de Saint-Usage[31], passé au profit des religieuses de Tard, par Guy, vicomte de Clermont, et son beau-frère Thierry de Faverney[32]. Mathilde paraît seule également dans la cession des droits d'usage accordés par Mainfroy d'Arc aux chanoines de Saint-Etienne de Dijon[33].

On constate, dans la plupart des actes principaux, la présence de saint Bernard, dont la main est partout. C'est par son intervention que l'abbaye de Pralon est fondée, et que Garnier de Sombernon, ses fils et ses frères, font des donations pour subvenir aux besoins de l'institution naissante[34]. Dans une autre pièce sans date, il facilite un arrangement entre les chanoines de Châtillon-sur-Seine, et Calo de Grancey, relativement au village de Chaume.

Nous trouvons le duc Hugues II, en 1142, dans six actes émanés de lui. Il ratifie la donation de plusieurs familles d'hommes faites à l'abbaye du Tart par Etienne sire de Faverney et ses frères, en présence de l'abbesse Elisabeth, de la duchesse de Lorraine, de Aimon le Roux de Dijon, de Guillaume de Marrigny et de plusieurs autres[35]. Le Duc concède lui-même aux chevaliers du Temple de Bures, du consentement de la duchesse Mathilde et de son fils Eudes, deux hommes Guibert et Martin. Parmi les officiers qui l'accompagnent dans cette circonstance, citons Eudes le Champenois, Aimon le Roux, Gui de Saint-Julien, Renaud d'Autun, le prévôt Dominique, Richard de Vézelay, Dominique le Riche[36].

Le 1er août 1142, Hugues II confirme aux chanoines de Langres les prérogatives que son père Eudes leur avait déjà concédées en partant pour Jérusalem et les exempte de certaines taxes à Givry, à Fixin, à Couchey, à Chevigny. Deux des fils du duc : Gauthier et Hugues, son maréchal Evrard, Gui de Dijon et de nombreux témoins mettent leur sceau à cet acte[37].

Dans une charte en partie illisible et que son mauvais état ne permet pas de reproduire[38], Hugues II fit défense à ses sujets de cultiver les terres de Marcenay, appartenant à l'abbaye de Saint-Bénigne de Dijon. Vers cette même époque, il associe les chanoines de Châtillon dans la possession de plusieurs familles d'hommes, dont il donne l'énumération[39].

Le dernier acte émané de Hugues II, que nous connaissions, est daté du VIII des ides de février 1142 (6 février 1143). Il ratifie les privilèges concédés aux religieux de Saint-Seine par ses ancêtres, avec l'approbation de la duchesse Mathilde et de ses fils. Les témoins sont son fils Henri, archidiacre d'Autun Joubert de Grancey, chevalier Gui, prévôt de Dijon, etc.[40]

La mort de Hugues II ne doit pas être de longtemps postérieure à cette date du 6 février 1143, et par les considérations énoncées au commencement de son histoire, il ne devait guère avoir plus de soixante ans, bien que Courtépée[41] lui en donne soixante-cinq. Il reçut la sépulture dans l'église de l'abbaye de Cîteaux.

La duchesse Mathilde survécut longtemps à son mari. Treize ans plus tard, nous la rencontrons à Beaune où elle s'était retirée[42]. Elle s'y trouvait le jeudi28 juin, veille de la fête Saint-Pierre et Saint-Paul 1156, lorsque son fils Henri, évêque d'Autun, fonda l'anniversaire d'un autre de ses fils Raymond, qui venait de mourir, et donnait à cette occasion, à l'abbaye de Sainte-Marguerite, l'église de Grosbois et ses dépendances, en présence du duc Eudes II, leur frère aîné[43]. Elle contribua de ses largesses à l'édification de l'église de Beaune, qui était alors en construction, et donna le maître-autel primitif dont un fragment est encore conservé, et sous lequel elle fut enterrée[44]. Mathilde décéda peu avant 1162, époque à laquelle son fils le duc Eudes II donna la maison qu'elle possédait hors des murs de Dijon, aux religieux de Cîteaux[45].

Du duc Hugues II et de Mathilde naquirent dix enfants, six fils et quatre filles :

Eudes, deuxième du nom, duc de Bourgogne.

Hugues, dit le Roux, sire du Chatelet de Chalon, que nous rencontrerons plus d'une fois dans divers actes des règnes suivants, et dont la fille Sybille épouse Anséric de Montréal, sénéchal de Bourgogne. Hugues le Roux mourut en 1171, laissant un autre fils, Guillaume, qui paraît être mort jeune et sans alliance (Voir les actes du catalogue).

Robert, nommé évêque d'Autun en 1140, et décédé la même année, le 18 juillet[46].

Henri, archidiacre puis évêque d'Autun, décédé en 1170.

Raymond, marié à Agnès de Thiers, comtesse de Montpensier, père de Hugues, mort en bas âge[47], et de Mathilde ou Mahaut, comtesse bien connue, dont les quatre alliances figureront dans notre tableau généalogique, et qui transmit à ses descendants l'héritage des comtés de Nevers, d'Auxerre et de Tonnerre, la seigneurie de Grignon, etc. Raimond mourut le 28 juin 1156. Sa femme Agnès, fille de Gui de Thiers, se remaria avec Humbert IV, sire de Beaujeu (V. La Roche-Lacarrelle, les Sires de Beaujeu, I, 77).

Gauthier, d'abord archidiacre, puis évêque de Langres, décédé sous l'habit des chartreux de Lugny, qui devaient à ses largesses la fondation de leur monastère, et où il reçut la sépulture.

Nous suivons, pour l'ordre de primogéniture des enfants du duc Hugues, celui qui est adopté dans une charte de 1131 pour le prieuré de Saint-Vivant de Vergy[48], où ils sont tous désignés. Nous sommes moins éclairés sur le rang de primogéniture qui peut être attribué aux quatre filles de ce duc :

Sybille, femme de Roger, roi de Sicile.

Mathilde, mariée en 1157 à Guillaume, seigneur de Montpellier.

Aigeline, femme de Hugues, comte de Vaudemont.

Aremburge, religieuse au couvent de Larrey, près Dijon.

La plupart de ces personnages paraissent ultérieurement à des dates diverses, et leurs noms sont relatés dans plusieurs de nos pièces justificatives.

 

 

 



[1] S. Bernardi Vita, lib. II, c. I.

[2] Description de la cathédrale d'Autun, par un chanoine de cette église, Autun, 1845.

[3] V. le travail de M. Duparay. — Pierre le Vénérable.

[4] Cette princesse Hildegarde de Bourgogne vécut presque vers 1120, suivant la charte de donation qu'elle fit cette année au monastère de Moustier-Neuf (Gall. Christ. nova, t. II, prob. col. 355. — Art de vérifier les dates, t. X, p. 105).

[5] Lettres de saint Bernard, par G. de Saint-Malachie. Paris, MDCLIV, t. 2, pp. 4-5. — Duchesne, Script. Franc., t, IV, p. 448.

[6] Lettres de saint Bernard, par G. de Saint-Malachie. Paris, MDCLIV, t. 2. — Duchesne, Script. Franc., t, IV, p. 448.

[7] Art de vérifier les dates, t. X, p. 111.

[8] Les colonies de Pontigny jusqu'à 1133, date de la fondation de Quincy, sont 1119, Bouras (Nièvre) ; 1119, Cadouin (Dordogne) ; 1120, Dalon (Corrèze) ; 1121, Bon lieu (Creuse) ; 1123, Beuil (Haute-Vienne) ; 1123, Condom (Lot-et-Garonne) ; 1124, Bonnevaux (Vienne) ; 1124, Jouy (Seine-et-Marne) ; 1124, Fontaine-Jean (Loiret) ; 1128, Fontguillem (Gironde) ; 1130, Saint-Marcel (Lot) ; 1130, Saint-Sulpice (Ain) ; 1130, L'Etoile (Vienne) ; 1133, La Rhode (Tarn) ; 1133, Pontaut (Basses-Pyrénées).

[9] Ancy, qui devint plus tard Ancy-le-Franc (Yonne).

[10] Voir l'histoire de l'abbaye de Quincy, par Eugène Lambert, Ann. de l'Yonne, 1863, 1864. — Cartul. de Quincy, de notre collection.

[11] Gall. Christiana, t. IV, pr. col. 161-164.

[12] Arch. de la Côte-d'Or, Cartul. de Fontenay, 2e magna charta, n° 9.

[13] Arch. de la Côte-d'Or, Cartul. de Fontenay, 2e magna charta, n° 8.

[14] Arch. de la Côte-d'Or, Cartul. de Fontenay, 2e magna charta, n° 46. — Chifflet, Genus illustre sancti Bernardi, p. 548.

[15] Fyot, p. 114 et pr. n° 147.

[16] Courtépée, Histoire de Bourgogne, t. I, p. 425.

[17] Fyot, pr. n° 147.

[18] T. IV, p. 469. On voit au contraire dans le Recueil des hist. de France, t. XIII, p. 76 : MCXXXVIII die Paschali (Innocentius) Papa consecravit in Episcopatum Ostiensis ecclesiæ Albericum abbatem Vizeliacensis ecclesiæ.

[19] L'intervention du jeune Eudes, duc de Bourgogne, peut faire croire qu'il s'agissait de son propre frère Henri, qui était sans doute moine de Cluny, qui fut ensuite archidiacre, puis évêque d'Autun. Le mutisme des documents ne permet pas de rien affirmer.

[20] La lettre de Pierre le Vénérable est publiée dans ses lettres, éd. de 1522, Damien Hichmann, fol. CXXXVII.

[21] Sancti Bernardi Epist., n° 166, 168.

[22] Voir Manrique, Annales de Cîteaux, t. I, p. 345. Ces archidiacres de Langres sont Fulco et Pons les moines Bruno et Geoffroy. Voir aussi l'Histoire de Cluny, par M. Pignot, t. III, p. 189.

[23] Voir des traductions de ces lettres dans l'Histoire de Cluny, de M. Pignot, t. III, pp. 190-193, — dans le travail plusieurs fois cité de M. Duparay, Sancti Bernardi Epist., 464 et Petri Vener., liv. I, épist. 29.

[24] Nous disons Godefroy de Châtillon, que les historiens appellent également Godefroy de la Roche, et qui a pu porter les deux noms comme Renier, son frère aîné.

[25] D. Bouquet, t. XIV, prefatio LXII.

[26] Gagnard, Histoire de l'Eglise d'Autun, p. 113.

[27] Cartulaire de Saint-Michel de Tonnerre, t. I, fol. 133, à la bibl. de Tonnerre. Dans cet acte non daté, mais que le cartulaire de l'Yonne, t. I, pp. 231-233, met à tort en 1116 au lieu de 1140, Robert de Bourgogne parait avec saint Bernard et Godefroy, évêque de Langres.

[28] La bataille d'Ourique a lieu le 25 juillet 1139.

[29] Orig. Arch. de l'Aube. Ed. Arch. hist. de l'Aube, par Vallet de Viriville, pp. 396-398.

[30] Arch. nation., Cartul. de Reigny, sect. Judic. LL. 988 bis. — Le pape Innocent avait choisi l'évêque de Langres et celui d'Auxerre pour négocier cet arrangement avec saint Bernard.

[31] Sanctus Eusebius, Saint-Usage, canton de Saint-Jean-de-Losne, arrondissement de Beaune.

[32] Arch. de la Côte-d'Or, Orig. Fonds du Tard, H. 1052. — Ed. D. Plancher, t. I, avec quelques rectifications à faire.

[33] Arch. de la Côte-d'Or, Cart. de Saint-Etienne. Ed. Pérard, pp. 98, 99.

[34] Orig. Arch. de la Côte-d'Or, Fonds de Pralon, H. 1018.

[35] Orig. Arch. de la Côte-d'Or, H. 1049. Fonds du Tart.

[36] Orig. Arch. de la Côte-d'Or, H. 1157, Fonds de la commanderie de Bures.

[37] D. Plancher, t. I, pr. LXV, d'après le Cartulaire de l'Evêché de Langres.

[38] Orig. Arch. de la Côte-d'Or, H. 67. Titres de Saint-Bénigne.

[39] Arch. de la Côte-d'Or, Cartul. de Châtillon-sur-Seine, d'Hochmelle (non folioté).

[40] Arch. de la Côte-d'Or, Cartul. de Saint-Seine, pièce VI. — Ed. D. Plancher, t. I, pr. LXVI. — Chifflet. Lettre touchant Béatrix, p. 471.

[41] Nouvelle édition, t. I, p. 125.

[42] La duchesse Mathilde est plus d'une fois appelée Matildis de Meduana dans nos documents et une fois Matildis de Magne. Elle avait probablement une maison de campagne ou un château à Magny-les-Villers (canton de Nuits), qui portait le nom de Méduan et fut plus tard détruit et inhabité. Je suppose que c'est ce château qui appartenait à la fin du XIIIe siècle à Eremburge du Puits et qui est désigné ainsi : Castrum juxta Oschiam Eremburgis de Puteo apud Magneyum les Villers. 1295 (Arch. Côte-d'Or. Chambre des Comptes, B. 200.)

[43] Orig. Arch. de la Côte-d'Or, Titres de Sainte-Marguerite, carton 677.

[44] Voir le dessin de ces fragments de tombe et d'autel, dans une notice que leur a consacrée M. Paul Foisset : l'Autel de la duchesse Mathilde à Notre-Dame de Beaune, Beaune, 1878.

[45] Arch. de la Côte-d’Or, Cartul. de Cîteaux, t. III, fol. 168 r°.

[46] Duchesne, Histoire de la maison de Vergy, p. 135.

[47] Anniversarii et obituarium ecclesie beate Marie Belne, manuscrit de notre cabinet n° 624, fol. 457.

[48] Duchesne, Ducs de Bourgogne, pr. p. 35.