Hugues Ier, Duc de
Bourgogne, après la mort de son grand-père Robert Ier, malgré la compétition
de ses oncles comble les monastères de bienfaits — Il assiste au concile
d'Autun. — Jarenton nommé abbé de Saint-Bénigne. — Fondation de Larrey,
Rougemont, abbayes de femmes. — Influence de l'abbé de Cluny sur son neveu et
filleul le Duc Hugues. — Expéditions en Espagne. — Rapports entre nos
provinces et l'Espagne. — Départ du Duc Hugues. — A son retour, il se fait
moine à Cluny, où il meurt.
Robert
de Bourgogne, troisième fils du Duc Robert et de la Duchesse Hélie de Semur,
avait été déclaré et reconnu héritier présomptif du Duché après la mort de
ses deux frères aînés mais ces dispositions restèrent sans effet après le
décès du Duc Robert, soit que l'on ait voulu tenir compte du droit de
représentation qui revenait aux enfants d'Henri, soit que les officiers et
les seigneurs de la province, désireux de rester au pouvoir, aient préféré un
jeune homme sous le nom duquel ils pouvaient administrer les affaires et
qu'ils auraient mission de diriger. Hugues,
fils aîné de Henri de Bourgogne et petit-fils de Robert Ier, avait à peine
atteint sa vingtième année quand son grand-père mourut. Il avait été fort
jeune fiancé à Sybille, fille de Guillaume, comte de Nevers, et nous ne
savons si le mariage était consommé à la date du 21 mars 1076. Les seigneurs
revendiquèrent ses droits, prirent en son nom possession des villes et des
châteaux de la province[1], et forcèrent Robert, son oncle
et son compétiteur, à sortir du pays. Ce dernier alla combattre les Sarrazins
en Espagne, puis passa en Sicile, vers 1103, obtint les bonnes grâces
d'Adélaïde, veuve de Roger, comte de Sicile, et la main de sa fille. Robert
gouverna cette principauté pendant la minorité de Roger II, son beau-frère ;
mais, au bout de dix ans, il fut empoisonné par sa belle-mère. Orderic Vital[2] est le seul qui nous fournisse
ces renseignements que les mœurs du XIe siècle rendent vraisemblables. Ce
chroniqueur ajoute que Hugues, encore jeune lorsqu'il perdit son père, prit
possession du Duché sans effusion de sang, les barons l'ayant reconnu Duc
lorsqu'il comparut dans une séance solennelle, après l'exil de ses oncles
Robert et Simon. La charte donnée par ce prince à Saint-Bénigne de Dijon,
confirme à peu près ces allégations. Accompagné de son frère Eude, de
Guillaume le Grand, comte de Bourgogne, des fils de ce dernier, Renaud et
Guillaume, et des principaux personnages du Duché, Hugues y fut pompeusement
reçu par Adalberon, abbé de Saint Bénigne, car c'était dans l'église de cette
abbaye que les Ducs, comme les rois à Reims, venaient d'abord faire
reconnaître l'autorité dont ils étaient investis. Les religieux ne manquaient
pas de saisir cette occasion pour faire confirmer leurs privilèges et en
obtenir de nouveaux. Ils représentèrent au Duc la triste situation de leur
monastère, les violences dont ils avaient été victimes pendant le règne de
son grand’père et prédécesseur. On lui lut les diplômes des anciens rois,
celui de Charles le Chauve, auquel on donne le titre de restaurateur de
l'abbaye ceux de Raoul, fils du Duc Richard, et du roi Robert, son bisaïeul.
Il en approuva la teneur, affranchit les domaines des religieux du droit de
gîte et des coutumes injustement exigées depuis quelques années. Par
réciprocité, les religieux lui promirent la participation aux bonnes œuvres
qui se feraient dans la maison. Puis Hugues et ses barons mirent leur sceau à
cette charte[3]. Une concession plus importante
fut faite peu de temps après par le Duc à Saint-Bénigne c'est celle de la
moitié des droits et revenus provenant de la monnaie qui se fabriquait à
Dijon[4]. De même
que les seigneurs devaient rendre foi et hommage à chaque mutation qui se
faisait dans les fiefs, les Ducs devaient, à leur avènement, confirmer les
privilèges de tous les monastères qui se trouvaient dans le ressort des
domaines soumis à leur domination. Le cartulaire de Saint-Etienne de Dijon[5] nous a conservé l'acte par
lequel le Duc Hugues approuve les donations faites aux chanoines par ses
prédécesseurs ; le droit d'usage dans les bois de Saint-Julien et dans ceux
de Rouvre et d'Argilly. Les témoins de cette charte sont le sénéchal Regnier
de Châtillon Hugues, prévôt de Saint-Julien Ulric, prévôt de Dijon ; Ogier,
Etienne, Gui, chevaliers, et plusieurs religieux de Saint-Etienne. Au mois
de mai 1076[6], c'est-à-dire moins de deux
mois après la mort du Duc Robert — ce qui prouve que la question de la
succession au Duché avait été vite tranchée —, Hugues se rendit avec sa cour
à une grande assemblée qui eut lieu dans l'abbaye de Bèze, et déchargea ce
monastère des droits de garde que Foulques de Mailly, seigneur de Beaumont,
et son fils Geoffroi exigeaient sur la terre de Noiron-sous-Bèze. Il était
accompagné de Guillaume le Grand, comte de Bourgogne ; de Gui, comte de Mâcon ;
de Girard de Fouvent ; de Gui de Vignory ; de Ponce de Glane ;
d'Aldon de Til-Châtel ; de Sevin de Voudenay, de Gislebert. Peu de
temps après, le Duc Hugues et son frère Eudes assistaient, le jour de la
Pentecôte, au jugement rendu par Aganon de Mont-Saint-Jean, évêque d'Autun,
contre Rainard, frère d'Aganon lui-même, qui avait commis des dégâts
considérables dans le domaine de Bligny, sur lequel il prétendait avoir des
droits du côté de sa femme. Rainard, après s'être emparé de cette terre sur
les chanoines de Saint-Nazaire d'Autun, y avait mis de lourds impôts et des
droits de servitude de toute nature. Les témoins de ce jugement sont Roclène,
évêque de Chalon-sur-Saône, Ponce de Glane, le sire de Couches, Anséric de
L'Isle, Hugues de Mont-Saint-Jean, Bernard de Montfort et plusieurs autres
seigneurs[7]. Il faut
rapprocher de cette date une réunion qui eut lieu au château de Palluau, à
laquelle assistèrent le Duc Hugues, les sires de Fouvent, de Mâlain, de
Sombernon, Hugues Rainard, évêque de Langres, et autres. Le Duc restitua aux
religieux de Saint-Marcel de Chalon la terre de Fleurey-sur-Ouche, où son
grand-père le Duc Robert était décédé, et qui avait été injustement
confisquée par ses prédécesseurs[8]. L'évêque
de Langres Hugues Rainard était à cette époque en assez bons termes avec le
Saint-Siège, et avait fait oublier par sa soumission et ses services les
attentats commis contre les moines de Pothières. Il était également en bonne
intelligence avec les légats, avec lesquels on le trouve dans mainte
circonstance, et notamment en 1078, lorsque le comte de Flandre fut
excommunié. Le pape Grégoire VII le comptait au nombre des plus zélés
coopérateurs des membres du clergé de France, lorsqu'il entreprit de soumettre
les prêtres et les évêques au célibat. Dans
l'état de la société féodale où la naissance était tout, où l'hérédité se
glissait partout, un clergé marié pouvait se transmettre les bénéfices et en
faire des fiefs dont il n'était pas plus facile de le faire sortir que le
baron de sa forteresse. On sentait la nécessité de réformer ces deux abus qui
jetaient la perturbation dans l'Église la simonie et le concubinage des
prêtres. Les conciles qui se tinrent en 1074 et en 1075 n'eurent lieu que
pour remédier à cet état de choses. On interdit aux prêtres simoniaques ou
mariés l'exercice des fonctions ecclésiastiques on défendit aux laïques de
communiquer avec eux. Mais les clercs, qui n'étaient pas accoutumés à une
telle sévérité, trouvèrent ces prétentions excessives, et traitèrent même le
pape d'hérétique et d'insensé de là des scandales et des désordres qu'on ne
peut lire sans étonnement dans le tableau que nous en a laissé Sigebert[9]. L'évêque
de Langres, Hugues Rainard, qui était partisan de ces réformes, laissait
cependant prise à ses adversaires par une conduite dissolue et par des mœurs
trop notoirement connues, Hugonem videlicet Lingonensem cujus vita et
mores satis omnibus innotuerunt[10]. Malgré tout, le pape écrivait
à l'évêque de Die, son légat[11] : « Agissez avec
l'avis et les prudentes dispositions de l'évêque de Langres, car nous savons
qu'il a, dans ces derniers temps, promis d'être en tout un fidèle auxiliaire
non seulement pour nous, mais pour tous nos légats, et nous avons en lui
beaucoup d'espoir et de confiance. » Et plus loin : « Entendez-vous
avec l'évêque de Langres pour réunir un concile. » Malgré
l'appui que Grégoire VII comptait tirer de la collaboration de Hugues
Rainard, il lui donnait un auxiliaire dont la sagesse et la prudence devaient
tempérer le caractère ardent de l'évêque « Invitez de notre part notre
vénérable frère Hugues, abbé de Cluny déterminez-le par vos prières à
assister au synode. La sainteté de sa vie nous donne l'assurance qu'aucune
faveur et qu'aucune supplique ne le fera dévier du droit chemin[12]. » D'après
les chroniques de Flavigny et de Saint-Bénigne[13], il y eut deux conciles la même
année en 1077, l'un à Dijon, l'autre à Autun. Sur le premier on a peu de
détails, et l'on sait seulement que plusieurs prêtres et clercs simoniaques
furent privés de leurs fonctions[14]. La
tenue du synode d'Autun qui eut lieu au mois de septembre[15] présenta une plus grande
solennité. Les évêques, les abbés, les chevaliers et les clercs y assistèrent
en grand nombre, et parmi eux, Hugues, duc de Bourgogne Hugues Rainard,
évêque de Langres l'abbé de Cluny, etc. On y traita diverses questions utiles
aux intérêts de l'Église. Manassès, archevêque de Reims, accusé de s'être
emparé de son siège épiscopal à force d'argent, d'avoir vendu les dignités ecclésiastiques,
et nommé aux fonctions abbatiales des titulaires auxquels on ne pouvait
conférer ces dignités, avait été sommé d'y comparaître, mais il n'osa pas s'y
présenter et fut déposé[16]. La mort récente d'Adalbéron,
abbé de Saint-Bénigne, rendait nécessaire la nomination d'un successeur.
L'abbaye, jadis riche en sujets distingués et qui avait fourni tant de
pasteurs à diverses églises, ne pouvait en trouver un. On avait proposé
Gibuin de Beaumont, archidiacre de Langres, dont l'autorité et le prestige
auraient pu rendre à ce monastère une direction qui lui manquait depuis que
l'abbé Halinard en était sorti. Mais Gibuin de Beaumont venait d'être élu à
l'archevêché de Lyon, après la déposition d'Humbert qui avait été prononcée
dans un précédent concile. Le
sixième jour de la session du synode d'Autun, on procéda à l'élection de
l'abbé de Saint-Bénigne. Sur la proposition de l'évêque de Langres, on y
nomma le prieur de la Chaise-Dieu qui s'était rendu à Autun pour les affaires
de sors prieuré. Jarenton, né à Vienne en Dauphiné, élève de l'abbé de Cluny,
habitué aux institutions du cloître, et formé aux belles-lettres par les
hommes les plus distingués de cette célèbre abbaye, était l'homme qui
convenait pour rendre à Saint-Bénigne sa prospérité première. C'est à
l'une de ces assemblées d'Autun que Rainard de Mont-Saint-Jean renonça
solennellement, entre les mains de tous les évêques présents, à ses
prétentions sur la terre de Bligny. Il en fit la restitution aux chanoines de
Saint-Nazaire, et pour prouver la sincérité de cet abandon, déposa l'acte sur
l'autel après l'avoir fait approuver par le Duc et les seigneurs de la cour[17]. Ces
conciles fréquents qui se tenaient sur divers points de nos provinces, tout
en ne modifiant pas entièrement les abus considérables qui désolaient
l'Église, amenaient cependant quelques-unes des réformes que réclamaient les
grands pontifes du siècle. Outre les inconvénients qui résultaient du mariage
des prêtres, de graves désordres s'élevaient dans les monastères, par suite
de la fréquentation des pénitents des deux sexes, portant le même habit et
soumis aux mêmes vœux. Hugues,
abbé de Cluny, avait déjà mis un terme à cet abus, en créant pour les femmes,
en 1054, l'abbaye de Marcigny-les-Nonnains. A Saint-Bénigne, où le nombre des
religieuses associées était grand, si l'on en juge par le précieux obituaire
conservé à la bibliothèque de Dijon, le besoin d'une maison spéciale et
séparée se faisait également sentir. Une communauté de ce genre fut fondée à
Larrey, domaine dépendant du monastère, et jadis donné par le roi Gontran. On
n'est pas d'accord sur la date de cette installation. Chifflet[18] et Mabillon[19] croient que c'est à Jarenton
que doit être rapporté l'honneur de cette fondation. Nous sommes de cet avis,
et il y a lieu de penser que cette détermination fut prise au concile d'Autun
sur les conseils de Hugues, abbé de Cluny. Avant l'abbé Jarenton, le nom du
prieuré de Larrey ne figure nulle part. Il n'est cité qu'en 1078, le 19 juin,
pour la première fois dans une bulle de Grégoire VII, adressée à cet abbé,
confirmant la possession des églises et des biens de Saint-Bénigne, et en
particulier l'église de Saint-Germain de Larrey, où se trouvent des
religieuses qui doivent se soumettre à la direction de l'abbé, avec menace
d'anathème si elles tentaient jamais de se soustraire à sa juridiction[20]. Suivant Chifflet[21], une religieuse, fille de
Hildebert, comte de la Marche, et femme de Simon, comte de Crépy-en-Valois,
avec laquelle Jarenton avait été en rapport à la Chaise-Dieu, aurait été
appelée par lui pour diriger la communauté naissante. Cette vertueuse dame
aurait pris le voile en même temps que son mari entrait au monastère de
Saint-Claude[22]. C'est dans ce même esprit et
pour les mêmes considérations que fut fondée l'abbaye bénédictine des
religieuses de Rougemont, près Montbard, qui resta soumise à
Moustier-Saint-Jean, et dont la première mention apparaît dans une bulle de
Pascal II, en 1105[23]. Les
historiens ne nous ont pas parlé de la mésintelligence qui exista toujours
entre le Duc Robert et l'abbé de Cluny, son beau-frère, et n'ont pas remarqué
que c'est par l'autorité et sous l'influence de sa direction que les deux
successeurs de Robert ont agi. Hugues de Semur était le grand-oncle du Duc
Hugues ; il l'avait tenu sur les fonts de baptême, et fut, après la mort de
ses parents, l'instigateur et le conseiller des principaux événements de son
règne si court. Cet éminent personnage qui contribua le plus à élever la
puissance de l'ordre de Cluny dont il était le chef, qui sut ramener tant de
monastères bénédictins sous la dépendance de son envahissante abbaye, qui,
suivant Orderic Vital, put compter plus de dix mille moines sous sa
juridiction, ne négligea ni ses alliances, ni ses influences de famille pour
arriver à son but et donner à son ordre un degré de grandeur qu'aucune abbaye
n'avait encore atteint. C'est à
la sollicitation de l'abbé de Cluny, que le jeune Duc Hugues donne à ce
monastère l'église de Sainte-Marie, sise au château d'Avallon, qui
appartenait par héritage à ses prédécesseurs. Il concède également tous les
biens qui en dépendaient, et y ajoute divers droits dont bénéficiaient ses
officiers. Le chapitre qui se composait de neuf prébendes, dont une était
vacante par le décès du titulaire et deux par démission volontaire, devait
être à la collation de Cluny. Ce chapitre était alors fort riche, comme on en
peut juger par l'inventaire curieux relaté dans la charte de 1077[24]. Sans parler des nombreux
ornements d'or et d'argent, ni des nombreux vêtements destinés aux chanoines,
citons une table d'argent, deux croix d'or, deux autres d'argent, un
encensoir d'argent, trois calices dont deux en argent et un en or, trois
patènes d'argent et une d'or, cinq châsses d'argent et une d'or, une aiguière
d'argent, une couronne d'argent, deux écrins, une table et onze coffres en
ivoire, vingt-deux reliquaires d'or et quatorze d'argent, nombre de statues
diverses en or, argent ou ivoire, un encrier en argent, trois missels, et une
librairie composée de cent quinze volumes, dont le détail ne serait pas sans
intérêt pour nous. L'abbé
de Cluny est cité dans cet acte qui fut passé à Avallon, et s'il n'assistait
pas lui-même à la donation, il s'y fit représenter par Eudes, son prieur. Le
Duc y paraît avec deux de ses frères, Eudes, et Robert, déjà clerc et plus
tard évêque de Langres Gui, comte de Mâcon ; Bernard de Montfort et son fils
Eustache Artaud d'Avallon ; Gérard de Fouvent Rainier de Châtillon, échanson
du Duc Etienne, Mile et Jarenton de Noyers, frères Hugues, prévôt d'Avallon
et ses neveux Yvon et Robert ; Aymon de Dijon ; Aubert de la Roche et autres.
Tous les témoins devaient être associés au mérite des bonnes œuvres
accomplies dans le monastère. Par une
charte non datée[25], le Duc Hugues céda aussi à
l'abbaye de Cluny un domaine qu'il possédait dans l'Autunois, nommé Mondie,
avec la seigneurie et les dépendances, pour être admis à la participation des
bienfaits spirituels de l'ordre et des cent prieurés qui relevaient de sa
juridiction. Sybille de Nevers, à laquelle Hugues avait assigné cette terre
en douaire lors de son mariage avec elle, approuve la donation ainsi que son
père, Guillaume, comte de Nevers. Les autres témoins sont : Henri, frère
du Duc[26] ; Renier de Châtillon,
sénéchal Humbert de Fouvent ; Hugues, vicomte de Beaune et son frère
Raymond ; Seguin de Beaune et divers membres de la famille ducale. Les choses
étaient bien changées depuis le Duc Robert les religieux persécutés et
dépouillés sous le règne précédent, devaient se féliciter d'avoir un prince
qui se plaisait à les enrichir et à les combler de bienfaits. D'autres
monastères durent au Duc Hugues, vers la même époque, beaucoup d'autres
libéralités. L'abbaye de Molème fut de ce nombre. Les villages de Marcenay et
de Bissey, qui possédaient des reliques de saint Vorles, avaient été jadis
donnés par Gontran aux chanoines de Bourges le Duc Robert s'en était emparé[27]. Hugues ne voulut point garder
des domaines qui n'avaient fait retour au Duché que par l'usurpation de son
prédécesseur. Nous avons copie de la charte[28] par laquelle il donna Marcenay
aux moines de Molème et à saint Robert, leur abbé il ajouta à cette donation
le presbytérat de l'église de ce village, le labourage d'une charrue, des
prés et une famille de serfs. Eudes de Bourgogne, son frère, y prend le titre
de chevalier, en approuvant l'acte avec ses autres frères, dont on n'indique
pas les noms. Les autres témoins qui assistèrent à Châtillon à la rédaction
de cet acte sont Girard de Grancey, Bernard de Montbard, Etienne de Noyers,
Hugues Godefroy et Achard de Châtillon. Un
autre document écrit sous le règne d'Eudes Ier[29] nous apprend que Hugues avait
donné à l'abbaye de Saint-Seine, à la prière de Grégoire qui en était abbé,
quatre moulins avec les terres qui en dépendaient. C'est à ce prince que
Mabillon[30] attribue la réforme de
Saint-Symphorien d'Autun. Il faut plutôt admettre que ce Duc ne fit que
donner son approbation à l'acte par lequel ce monastère fut assujetti à celui
de Saint-Benoît-sur-Loire, où la règle était observée avec plus d'ordre et de
sévérité. Il y
avait alors un courant assez considérable qui entraînait les principaux
seigneurs de nos provinces dans les régions du midi, vers l'Espagne et le
Portugal. Le pèlerinage de Saint-Jacques de Galice, qui attirait alors une
grande affluence de visiteurs, n'était assurément pas le seul motif de ces
excursions. Les exploits de Ferdinand Ier, l'un des plus grands souverains
qui aient gouverné en Espagne, et ses luttes contre les Mahométans et les
infidèles, avaient eu partout un immense retentissement. Au
milieu des troubles et de l'anarchie qui désolaient l'Europe, il s'était
formé des associations de nobles chevaliers, qui parcouraient le monde en
cherchant des aventures. La religion, qui avait consacré leur institution et
béni leur épée, les appela à sa défense l'ordre de la chevalerie dut une
grande partie de son éclat et de ses succès à ces expéditions, et vit
accourir des guerriers, des champions de Dieu, ayant pour mission de protéger
l'innocence et de combattre les infidèles. L'ambition stimulait aussi
l'ardeur de ces dévouements, car si la religion promettait des récompenses
spirituelles, la fortune leur faisait espérer les richesses et les trônes de
la terre. Les domaines occupés par les infidèles devaient être l'apanage de
ces preux chevaliers, de ces cadets de famille, qui n'avaient pour toute
richesse que leur naissance, leur bravoure et leur épée. Robert le Frison,
second fils du comte de Flandre, ne pouvant avoir de part dans les biens de
sa maison, disait à son père « Donnez-moi des hommes et des vaisseaux, et
j'irai conquérir un État chez les Sarrazins d'Espagne. » Le
clergé, en favorisant ce mouvement, en donnant un aliment et un essor à cette
sève guerrière et bouillonnante des seigneurs féodaux, qui en faisaient chez
eux un assez mauvais usage, rendait un véritable service à la société. Les
religieux de Cluny contribuèrent surtout à établir des relations constantes
entre nos pays et l'Espagne. Une foule de donations relatées dans les titres
de cette abbaye, pendant la seconde moitié du XIe siècle, attestent les
rapports entre les souverains de ces contrées et les religieux de Cluny[31]. Vingt-cinq monastères ou
prieurés[32] furent fondés dans diverses
provinces, et mis sous la protection de l'abbé Hugues. L'affection du roi
Ferdinand pour cet ordre était si grand, qu'il s'engagea à lui verser chaque année
un cens de deux cents onces d'or[33]. Son fils Alonzo, animé des
mêmes sentiments envers le saint abbé, doubla le chiffre de cette redevance[34]. Pour favoriser l'émigration
des moines Clunisiens dans ces nouvelles maisons, on leur faisait de grands
avantages, et à quelques-uns, comme au monastère de Najera, Garcia IV de
Navarre promettait, en 1052, des domaines, des églises et le dixième des conquêtes
qui seraient faites sur les Sarrazins[35]. Les
relations entre les religieux avaient amené des relations entre les
seigneurs. Sanche-Ramirez, roi d'Aragon et de Navarre, avait épousé Félicie,
fille d'Hilduin, comte de Rouci. Ce prince, animé d'une ardeur dévote et
belliqueuse, vivait dans une croisade incessante contre les Maures. Déjà
Thibaud de Semur, comte de Chalon-sur-Saône, avait pris part à l'une de ces
expéditions. Il était mort, en 1065, à Tolosa en Biscaye, et quatre
chevaliers, ses compagnons, avaient, suivant ses dernières volontés,
rapporté, dans un tombeau préparé pour sa famille à Paray, la dépouille
mortelle de leur seigneur[36]. Eble,
comte de Rouci et de Reims, dont l'activité guerrière avait besoin d'être
entretenue, après avoir longtemps ravagé les biens de l'église de Reims et
porté la désolation dans son pays, devait trouver dans ces guerres
aventureuses un but plus avouable et plus digne de son ambition. Il en
trouvait l'exemple dans sa propre famille. Il était gendre de Robert
Guiscard, qui avait conquis la Pouille et la Calabre, et le beau-frère de
Sanche, roi d'Aragon et de Navarre, dont nous venons de parler. Eble s'était
décidé à tenter la fortune comme ses illustres parents, et les conventions
destinées à régler les conditions de ses conquêtes sur les Maures avaient été
préparées par les soins de l'abbé de Cluny[37]. Son expédition entreprise sur
un vaste plan n'obtint pas le succès qu'il était en droit d'attendre. « Il
passa en Espagne, dit Suger, avec une armée telle qu'il appartenait à un roi
de la lever et de la soudoyer. » Peut-être
n'était-il pas le seul beau-frère du roi d'Aragon qui partit à son secours,
car Hilduin, comte de Reims et de Rouci, avait laissé dix enfants, trois fils
et sept filles, et le roi Sanche pouvait encore compter parmi ses
beaux-frères André, comte de Ramerupt et d'Arcis Geoffroi, comte du Perche
Hugues de Clermont-en-Beauvoisis Thibaut, comte de Reynel ; Godefroy de
Guise, le comte de Chiny et Faucon, fils de Renaud, comte de Bourgogne[38]. Au moment où commencent ces
croisades contre les Sarrazins d'Espagne, croisades qui ont précédé le
mouvement qui portait les peuples vers Jérusalem, et dont l'histoire nous est
jusqu'ici restée à peu près inconnue, il n'est pas sans importance, pour l'explication
des événements ultérieurs, de voir dans quel sentiment l'Église agissait et
dans quel sens Grégoire Vil écrivait aux grands seigneurs de la chrétienté[39] : « Vous
n'ignorez pas, sans doute, que le royaume d'Espagne a anciennement appartenu
de droit à saint Pierre, et qu'aujourd'hui encore, bien qu'il soit occupé par
des païens, ce droit étant imprescriptible, il ne peut dépendre d'aucun
pouvoir, si ce n'est du Siège apostolique. Le comte Eble de Rouci, dont la
renommée a dû parvenir jusqu'à vous, désirant entrer dans ce pays pour
l'honneur de saint Pierre, et dans le dessein de l'arracher aux mains des
païens, a obtenu du Saint-Siège apostolique qu'il posséderait du chef de
saint Pierre, sous des conditions arrêtées entre nous, les terres d'où il
réussirait, par son courage et celai de ses alliés, à expulser les infidèles.
Que quiconque parmi vous voudra l'aider dans cette entreprise, soit animé,
pour l'honneur de saint Pierre, de sentiments tels, qu'il attende de lui
protection dans le péril, et qu'il reçoive de lui la récompense due à sa
fidélité. Si quelqu'un de vous désirait entrer seul de son côté avec ses
troupes dans quelque partie de ce pays, qu'il se propose avant tout des
intentions droites, qu'il prenne la ferme résolution de ne pas souiller cette
terre après sa conquête, par les mêmes injures qu'y causent aujourd'hui à
saint Pierre les infidèles qui l'habitent et qui ignorent Dieu. Nous voulons
aussi que tout le monde sache, que si vous n'avez point l'intention de payer
dans ce royaume les droits de saint Pierre, nous vous en interdisons
l'entrée, en vertu de l'autorité apostolique, plutôt que de voir l'Église,
notre sainte mère à tous, recevoir de ses enfants les mêmes injures que de
ses ennemis, et cela, non seulement au détriment de sa propriété, mais de ses
fils eux-mêmes. C'est pourquoi nous avons envoyé dans ces contrées notre cher
fils Hugues, cardinal de l'Église romaine, qui réglera toute chose en notre
place. » Cette
lettre, écrite en mai 1073, contient des réserves et des revendications qui
seront rappelées lorsqu'un cadet des comtes de Bourgogne prendra possession
des royaumes de Castille et de Léon, et lorsque le fils d'un de nos Ducs,
Henri de Bourgogne, inaugurera en Portugal la dynastie dont il est le chef. Il faut
supposer que c'est sur les instances de l'abbé de Cluny, que le Duc Hugues et
les barons de Bourgogne se disposèrent à passer en Espagne, pour secourir le
gendre d'Hilduin de Rouci, Sanche Ier, roi d'Aragon, dont le père avait été
écorché vif par les Sarrazins. Nous n'avons l'affirmation de ce fait que dans
une chronique rapportée par Duchesne[40], mais dont les termes sont
formels. Nous ne croyons pas, avec l'Art de vérifier les dates[41], que l'on puisse élever des
doutes au sujet de cette expédition, après les détails assez circonstanciés
de la généalogie de ce Duc donnés par le même chroniqueur à la suite de son
récit[42]. Le
règne si court de ce prince n'eût pas mérité une telle mention. Le
jeune Hugues Ier, jaloux d'imiter les exploits du Cid, dont la renommée de
bravoure avait alors un si retentissant éclat, participa à la prise d'une
ville importante qu'on ne nomme point[43], et aida Sanche Ier à s'emparer
du royaume de Navarre, dont la conquête en 1078 coïncide avec la date de
l'expédition des seigneurs Bourguignons. Les
historiens disent qu'ayant perdu, au retour de ce voyage, Sybille de Nevers,
sa femme, dont il n'avait point d'enfants, le Duc Hugues se retira à l'abbaye
de Cluny, sous la discipline de saint Hugues, son grand’oncle, après avoir
remis son Duché à Eudes, son frère. Il dut prendre cette détermination vers
le mois d'octobre ou de novembre 1079, si la lettre du pape, dont nous allons
parler, qui est du 10 janvier (IV nonas januarii), peut être attribuée à la même
année ou mieux à 1080 (nouveau style). Dans
cette lettre[44] qui reflète les plaintes et les
récriminations des moines mécontents, Grégoire VII disait à l'abbé de Cluny : « Si
les Romains se rendaient aussi souvent dans vos contrées que les habitants
des vôtres se rendent à Rome, je vous aurais fait connaître par lettres ou
par paroles ce qui se passe autour de nous, dans les affaires de la terre et
dans celles du ciel. Mais depuis que vous êtes occupé à faire l'éducation des
gens de cour, vous prenez peu de souci de ceux de la campagne et cependant
rappelez-vous que notre pauvre et bon Rédempteur, tout en s'occupant des
anges dans le ciel, ne méprisait point les pécheurs sur la terre et les
faisait asseoir à sa table. Pourquoi donc, mon très cher frère, ne
considérez-vous pas dans quels périls, dans quelle désolation est plongée la
sainte Église de Dieu ? Où sont ceux qui s'exposent volontairement aux
dangers pour l'amour de Dieu, qui osent résister aux impies, et affronter
sans crainte la mort pour la justice et la vérité ? Voici que ceux qui
paraissent aimer et craindre Dieu, désertent la guerre du ciel, et, n'aimant
qu'eux-mêmes, préfèrent au salut de leurs frères leur propre repos. Tandis
que les pasteurs et les chiens du troupeau prennent la fuite, les loups et
les voleurs se jettent sur les brebis restées sans défense. Vous avez enlevé,
ou vous avez reçu dans votre paisible retraite de Cluny, le Duc de Bourgogne,
et, par là, vous avez laissé cent mille chrétiens sans gardien. Si vous avez
méprisé les ordres du Siège apostolique, comment du moins n'avez-vous pas
reculé devant les gémissements des pauvres, les larmes des veuves, la
désolation des églises, les cris des orphelins, la douleur et les murmures
des prêtres et des moines ? Que diront de vous les bienheureux Benoît et
Grégoire le premier, qui ordonne d'éprouver un novice pendant un an, le
second, qui défend de recevoir moine avant trois ans un homme de guerre ? Ce
qui nous fait parler ainsi, c'est la douleur de voir qu'on ne trouve plus
nulle part de bons princes. On trouve assez et presque partout des moines,
des prêtres, des soldats, et surtout des pauvres qui craignent Dieu mais,
dans tout l'Occident, à peine trouve-t-on quelques princes craignant et
aimant le Seigneur. Je ne vous en écris pas davantage, parce que j'ai
confiance que la charité du Christ qui habite en vous me vengera, en vous
transperçant le cœur, et en vous faisant sentir quelle doit être ma douleur à
la vue d'un bon prince enlevé à sa mère. Que si cependant un prince qui le
vaille succède à son pouvoir, nous pourrons être consolés. Enfin, nous
avertissons votre paternité d'être plus circonspect en pareil cas, et de
préférer à toutes les vertus l'amour de Dieu et du prochain. » Les
exhortations du pape furent impuissantes à rompre les vœux qui rattachaient
Hugues Ier à la vie monastique et à la tranquillité du cloître. Il y passa
les quatorze dernières années de sa vie[45], jusqu'en 1093[46], dans la retraite et la
pratique de toutes les vertus, privé de la vue, pénitence qui lui fut
imposée, suivant le biographe de saint Hugues, pour le rendre plus digne de
la lumière éternelle[47]. Le Duc
Hugues aurait donc cessé de régner vers la fin de 1079 à l'âge de vingt-trois
ans, et aurait cessé de vivre à l'âge de trente-sept environ. Mais cette
privation de la vue n'aurait-elle pas été la cause de sa prise d'habit ? Et
dans l'absence de tout document, comment expliquer cet accident par une cause
ordinaire et dans un âge si peu avancé ? C'était
au XIe siècle un usage assez fréquent de priver de la vue les prisonniers
faits dans les combats, ou dans les tournois, qui s'étaient rendus coupables
de quelque faute grave. Il ne serait pas invraisemblable que l'expédition
d'Espagne, sur laquelle nous n'avons aucun détail, ne se soit terminée pour
notre Duc par un épisode tragique nous n'émettons toutefois cette hypothèse
qu'avec la plus extrême réserve. Le cartulaire de Molème[48] nous offre un exemple curieux
de cette étrange et barbare coutume, lorsque Renaud, fils de Valon de
Rougemont, fut condamné à perdre la vue à cause de ses crimes et de ses
fautes, qui lumine oculorum suorum peccatis suis exigentibus privatus erat.
Ce seigneur donna à l'abbaye de Molème un domaine à Stigny, pour être reçu à
titre de prébendé dans le monastère, et y être nourri le reste de ses jours. Hugues,
abbé de Flavigny, auteur de la Chronique bien connue, marque qu'on proposa à
Arnoul de Reims de s'avouer parjure de bon gré, sans quoi on lui ferait
perdre la vue[49]. Guillaume
Talavas, après avoir étranglé sa première femme comme elle sortait de
l'église, en avait cependant trouvé une seconde, mais il ensanglanta ces
nouvelles fiançailles en faisant crever les yeux à un seigneur normand qu'il
avait invité sous prétexte de réconciliation[50]. Saint
Bernard, dans une de ses lettres au comte de Champagne, écrite en 1128,
pendant le concile de Troyes, nous apprend qu'à la suite d'un duel fait en
présence du prévôt de Bar-sur-Aube, le vaincu avait eu immédiatement les yeux
crevés, sur l'ordre du comte de Champagne lui-même. Cette barbare coutume offre moins d'exemples à la fin du XIIe siècle, mais était encore en usage dans ̃ certains pays étrangers. Nous trouvons que le sire de Châteauvillain fut un des quinze chevaliers auxquels les infidèles crevèrent les yeux lors du premier voyage de saint Louis en Terre-Sainte[51]. |
[1]
Duchesne, Ducs, pr., pp. 15, 16 ; D. Plancher, t. I, pr. n° XXX.
[2]
Duchesne, Ducs de Bourg., pi- pp. 65, 66.
[3]
Orig. Arch. de la Côte-d'Or ; Fonds Saint-Bénigne, carton 2 ; les sceaux ont
été enlevés ; Ed. D. Plancher, t. I, pr. XLI ; Duchesne, Ducs, pr., pp.
20, 21.
[4]
Cette donation est rappelée dans une charte du Duc Eudes Ier qui sera relatée
plus tard.
[5]
Arch. de la Côte-d'Or, Ed. Pérard, p. 83.
[6]
Spicilegium, t. I, p. 603. Analecta Divion., Chron. de Bèze, p.
377.
[7]
Orig. Arch. de la Côte-d'Or, édit. Gall. christ., t. IV, intr., col. 79,
82 ; Cartul. de l'église d'Autun, pp. 63, 66.
[8]
Saint-Julien-de-Baleure, De l'orig. des Bourguig., p. 483 Duchesne, Hist.
de la maison de Vergy, pr., p. 79.
[9]
D. Bouquet, t. XIV, Prœfatio, p. 4.
[10]
Plaintes des clercs de Cambrai, dans D. Bouquet, t. XIV, p. 779 B.
[11]
D. Bouquet, t. XIV, p. 605 D, N.
[12]
Ann. Benedict., t. V, p. 215 ; Gregorii VII Epistolœ, lib. II,
ep. 43.
[13]
Ex Hugon. Flavin. Chron. Virdunensi, D. Bouquet, t. XIII, p. 618 ; Analecta
Divion., Chron. S. Ben.
[14]
Art de vérifier les dates, t. III, p. 109.
[15]
D. Bouquet, t. XIV, p. 613.
[16]
D. Bouquet, t. XIV, p. 611.
[17]
A. de Charmasse, Cartul. de l'église d'Autun, pp. 44, 46.
[18]
Opuscula, p. 181.
[19]
Annal. Bened., t. V, p. 430.
[20]
Pérard, p. 193 ; D. Plancher, t. I, p. 291.
[21]
Opuscula, p. 181.
[22]
D. Plancher, t. I, pp. 291 292.
[23]
Gallia christ., t. IV, pr., col. 153.
[24]
Ed. Spicilège, t. VI, p. 454 ; Cartul. de l'Yonne, t. I, pp. 192,
195.
[25]
Guichenon, Bibl. Sebusiana, p. 1 07.
[26]
Henri, plus tard roi de Portugal. C'est la première fois que son nom est cité.
Cette charte peut être de l'année 1079.
[27]
Arch. de la Côte-d'Or, Chronique de Molème, par dom Nicolas de la Salle,
prieur, n° 153, p. 42.
[28]
1er Cartul. de Molème, t. I, p. 11, Arch. de la Côte-d'Or.
[29]
Arch. de la Côte-d'Or, Cartul. de Saint-Seine, f° 26.
[30]
Ann. benedict., t. V, p. 122.
[31]
Bibl. nat., coll. Moreau, supp. t. 283. — Ce volume ne contient que des chartes
relatives aux monastères de la Péninsule.
[32]
Bibl. Cluniacensis, p. 1746. — Voyez, Chronica general de San Benito,
in-4°, t. IV, p. 198, 319, ne compte pas tous les monastères soumis à Cluny
dans ceux qu'il cite d'après les archives d'Espagne.
[33]
Hildebert du Mans, Vita S. Hugonis, ch. 2, par. 9.
[34]
Migne, Patrologie lat., t. CXLIX, p. 935.
[35]
Bibl. nat., coll. Moreau, t. CCLXXXIII, fol. 56.
[36]
Canat de Chizy, Origines du prieuré de Paray-le-Monial, p. 29.
[37]
Pignot, Hist. de l'ordre de Cluny, t. II, p. 117. Excellent ouvrage que
nous consultons souvent, mais qui ne cite pas suffisamment ses sources.
[38]
Il parait probable que Faucon, qu'Hériman de Laon (l. I, de Mirac. B. M.
Laudun., p. 529), qualifie prince de Serre, fit partie de cette expédition.
Faucon est l'oncle de Raimond, comte d'Amaous, qui est la tige des rois de
Castille et de Léon.
[39]
D. Bouquet, t. XIV, pp. 566, 567, Gregorii VII Epist.
[40]
Duchesne, Script. Fr., t. IV, p. 88.
[41]
Ed. 1818, t. II, p. 42.
[42]
Duchesne, Script. Fr., t. IV, p. 88.
[43]
Duchesne, Script. Fr., t. IV, p. 88.
[44]
Mabillon, Annal, benedict., t. V, p. 429 ; Labbe, Concil., t. X,
coll. 210 ; Duchesne, Ducs, pr., pp. 170, 471 ; Concil. Hard., t.
VI, part. 1, coll. 1409.
[45]
Courtépée dit à tort vingt-cinq ans, dans son Histoire de Bourgogne.
[46]
Comparer une charte de Eudes Ier pour l'abbaye de Saint-Seine, dans laquelle il
fonde l'anniversaire de son frère Hugues ; Chifflet, Lettre touchant Beatrix,
pp. 170, 171 ; D. Plancher, t. I, pr. XLIII.
[47]
D. Bouquet, t. XIV, p. 73 B.
[48]
T. I, fol. 16 v°. — Il s'agit ici de Rougemont, près Montbard.
[49]
D. Bouquet, Chr. Verdunensis, t. X, p. 205.
[50]
D. Bouquet, t. XI, Praefatio, p. 236.
[51]
Baugier, Mém. hist. de la prov. de Champagne, t. I, p. 332.