|
I Archives de la Chambre des comptes et archives ecclésiastiques de la
Côte-d'Or. Archives de l'Yonne, de la Haute-Marne, etc. Bibliothèque
nationale. Bibliothèques de Dijon, de Troyes, etc. Documents qu'elles
renferment pour l'histoire de Bourgogne,
Les
archives de la Chambre des comptes du Duché de Bourgogne, conservées aux
archives de la Côte-d'Or à Dijon, sont, on le comprend, la source principale,
le caput ordinis de notre histoire. L'historique
de ce dépôt a déjà été fait d'une manière sommaire, il est vrai, par MM.
Boudot[1], Maillard de Chambure[2], etc., qui ont raconté les
dilapidations dont il avait été l'objet à diverses époques, et les
mutilations qu'il avait subies depuis la tentative de translation à Autun, en
4626, jusqu'à la Révolution et à l'invasion de 1814, pendant laquelle les
alliés utilisèrent une partie de titres de fiefs pour en chauffer le poêle du
corps de garde. Mais ce
qu'ils ne disent pas, c'est que l'ignorance et l'incurie de la Chambre des
comptes pendant les deux derniers siècles a, plus encore que les révolutions
et l'invasion étrangère, hâté la destruction et amoindri ce précieux dépôt. Ce
qu'ils ne disent pas, c'est que depuis 1626, ces archives restèrent cent
cinquante ans dans des greniers, exposés à tous les vents et à l'humidité, et
qu'une partie en a été complètement perdue et hors d'usage. Le local se
nommait le galetas, et les officiers de la Chambre des comptes, jaloux de
leurs prérogatives et soucieux des épices qu'ils touchaient sur certaines
copies de pièces, n'en permettaient l'accès personne. Les ordres du ministre
et même du roi trouvaient de la résistance. Quand il fallut enfin, sur
l'injonction formelle du contrôleur général, livrer, en 1775, un inventaire
de ce galetas, celui qui fut chargé du travail, épouvanté de ces masses de
parchemins amoncelés sans aucun ordre, résuma singulièrement cet étrange
inventaire en disant qu'il y avait sept toises cubes de papiers ! C'est
M. Ranfer de Bretenière, maître des comptes, qui écrit ainsi à Moreau[3] : « Une
partie des archives de la Chambre des comptes de Dijon est dans un désordre
inconcevable. Le dépôt est connu aujourd'hui sous le nom de galletas... Il
contient seize toises cubes de papiers ; on n'en connaît à vrai dire que les
dehors ; le hasard a cependant fait rencontrer souvent des titres utiles
pour le soutien des droits du Roy dans les Duché et Comté de Bourgogne, et
autres provinces dépendantes des Ducs de Bourgogne des deux dernières races.
» Le baron de Joursanvault, qui devait à une tardive notoriété et à sa
compétence en fait d'archives, d'avoir été associé aux travaux diplomatiques
de la chancellerie, écrivait également à Moreau, à la veille de la Révolution[4] : « Il
est en Bourgogne des archives précieuses, dont quelques-unes sont vierges,
d'autres déjà consultées, contenant des fonds inépuisables. Du nombre de
celles-cy est la Chambre des comptes. M. Pérard en a relevé quelques chartes
MM. Duchesne, Dunod, Palliot, Chifflet, et le savant et infatigable ordre de
Saint-Benoît, en ont enrichi et éclairé la province des instructions qu'ils
avaient puisées en partie dans ce trésor, mais ont-ils tout vu ? ... Un
galetas énorme contient de quoi occuper dix archivistes laborieux pendant dix
ans. La poussière qui couvre ces vieux parchemins entassés sans ordre, ne
permettrait que quelques jours de travail dans les jours les plus serains,
mais la Chambre des comptes ne s'y opposerait-elle pas ? » Elle
s'y serait certainement opposée, car pendant la seconde moitié du dernier
siècle, tous les travailleurs qui avaient tenté d'y pénétrer, n'avaient pu,
malgré les lettres de cachet, vaincre la résistance des maîtres des comptes. Dom
Villevieille, religieux de Saint-Bénigne, répondait à Moreau, qui lui
proposait de travailler à ces archives[5] : « J'en
ferai volontiers l'entreprise, si vous pouvez m'en donner toutes les
facilités. Il faudrait, par conséquent, qu'il me fût loisible d'entrer en ce
lieu autant que je le voudrai et quand je le voudrai. Le galetas est un
grenier exposé à tous les vents et très spacieux, plein de papiers entassés
pêle-mêle jusqu'aux tuiles dans toute sa longueur. Il ne serait ny sain ni
commode d'y travailler en quelque saison que ce fût, c'est pourquoi il
faudrait qu'il me fût permis de les emporter à mesure que je besognerois dans
mon cabinet. » Les efforts de dom Villevieille, secondés par ceux de la
chancellerie, restèrent sans effet, et jamais il ne put y travailler. Dans
les abbayes, dans les communautés religieuses ou laïques, on rencontrait les
mêmes difficultés. Mille formalités, entourées des mêmes démarches
mystérieuses, étaient nécessaires pour la communication des titres. Ce n'est
pas que les détenteurs y attachassent beaucoup d'importance par suite de
l'abandon et du peu de cas qu'ils en faisaient, mais ils craignaient que
l'indiscrétion des copistes ne pût fournir des armes contre l'intérêt de la
communauté ou de l'abbaye. « Partout
où je me présente, disait Villevieille, on me reçoit poliment et on me refuse
de même...[6] « Je me
suis présenté aux maire et échevins de Dijon, leur ai communiqué les lettres
dont vous avez bien voulu m'honorer[7], afin qu'ils me procurassent
l'entrée des archives de la ville, mais ils me l'ont refusée, sous le
prétexte frivole qu'elles étoient en trop mauvais ordre, qu'ils y alloient
faire travailler, et que d'ailleurs ils ne croyoient pas à propos qu'on
rendit publiques des anecdotes qui nuiroient à des particuliers dont les
ancêtres avoient été autrefois rebelles à leur Roy. L'église de
Saint-Etienne, très ancienne, et qui doit posséder plusieurs de ces monuments
précieux à l'histoire, m'a fait le même refus, de même que l'abbaye de
Saint-Julien et l'église de la Sainte-Chapelle, de sorte que je n'ai que les
Chartreux, peu riches en ce genre, la maison de Vienne et celle de Damas
d'Antigny qui m'ayent permis l'entrée de leurs archives... » Quelques
mois plus tard, dom Villevieille ayant reçu une lettre du ministre destinée à
être remise à l'évêque de Dijon, et à lui faire ouvrir les chartriers de
Saint-Etienne, « l'évêque fit immédiatement bon accueil à cette demande... »
mais, dit Villevieille[8], à l'arrivée du sieur Tardy, à
qui les archives de l'évêché sont confiées, les choses ont absolument changé
de face, et ce qui m'avoit été si obligeament promis, m'a dès lors été
interdit pour jamais, sous le prétexte des dangers qu'il y auroit d'en donner
communication. J'en soupçonne une raison comme notre église est quelquefois
obligée de soutenir des procès avec la leur pour nos droits respectifs, ils
ne voudroient pas qu'aucun de nous ait connaissance de leurs titres... » La
correspondance des savants bourguignons du siècle dernier avec la
chancellerie, correspondance dont nous avons pris copie, offre de
réjouissants exemples d'ignorance et de mauvais vouloir. Qu'on me permette de
citer encore ce passage d'un mémoire du baron de Joursanvault, à propos des
riches archives de Cluny et de celles du chapitre de Beaune[9] : « La
sécularisation de MM. les Bénédictins clunistes qui y étoient, semble donner
un libre accès aux recherches précieuses qu'on peut y faire, et auxquelles
ces messieurs me parurent répugner, lorsqu'en 1783, j'allai pour y chercher
des notes sur la maison d'un de mes parents et amis. « Le
prieur me montra le brouillon d'un inventaire sommaire de leurs titres de
possessions, inventaire fait à la toise pour un prix très modique, par un
archiviste qui avait à cœur de hâter l'ouvrage et la rentrée des fonds.
Etonné de ne pas y voir des pièces historiques que je croyais y rencontrer,
surpris de la petite quantité de titres, et plus encore de ne rien trouver
qui remontât plus haut que le XIIe siècle, je lui demandai s'il n'avait rien
de plus. Il me dit que deux vieux paniers d'ozier brut contenaient tous les
titres inutils ou indéchiffrables. C'était dans ces inutils, c'était dans la
poussière de ces vieux titres notés illisibles que je brulais du désir de
prendre des lumières. Je demandai à M. le prieur la permission de jouir sous
ses yeux des richesses renfermées dans ces mannequins. Il y consentit, mais
les obstacles qu'il fit naître, me firent sentir qu'il ne cédait que pour ne
pas me faire éprouver la dureté d'un refus, et j'ai agi comme s'il eut
proféré un non positif. «
J'obtins de l'archiviste la communication clandestine de l'inventaire, j'en
copiai les notices qui me parurent les plus intéressantes, et je n'ai presque
rien de bon. Il me dit qu'il n'avait inséré que ce qui était purement
nécessaire, et qu'il n'avait point été assez payé pour faire le dépouillement
de toutes les chartes et titres primitifs qu'il avait mis au rebut. C'est par
cet ouvrage, monsieur, que je désirerais qu'il me fut permis de commencer mes
travaux, et il me faudrait un ordre de S. M. ou de M. le garde des sceaux,
pour obtenir la libre entrée et le travail dans ce dépôt. » On voit
ici que le baron de Joursanvault n'était nullement au courant des travaux
faits à Cluny sur l'ordre de la chancellerie, par Lambert de Barive, qui
travaillait depuis une quinzaine d'années déjà aux archives de cette abbaye,
et avait envoyé plus de trois mille copies de chartes, classées au dépôt
central à Paris et dont l'historiographe Moreau avait la direction. Que de
mystères dans tout cela. Lambert de Barive travaille à Cluny à l'insu de tout
le monde et Moreau n'en prévient pas ses correspondants qui travaillent dans
la même localité. Le prieur y met la même discrétion, pour ne pas dire plus,
et montre des papiers insignifiants au lieu de ces archives considérables
rangées dans des meubles et dans un local spécial, dont Lambert de Barive
nous a laissé une description détaillée[10]. Continuons
le curieux rapport du baron de Joursanvault « ...
En 1749, l'historien de Beaune, l'abbé Gandelot, cita à quelques chanoines un
fait dangereux à réveiller, sur la fondation de leur chapitre et prébendes,
et leur assura que le titre primordial existait dans leurs archives, dans
lesquelles il n'avait jamais pu pénétrer. « Ce
titre primitif avait tort, il pouvait déposer contre eux, il fallait le
séquestrer, mais il était nécessaire de le connaître, et aucun de ces
messieurs ne savait lire que son bréviaire. « On
assemble plusieurs titres, qui par leur forme, leur caractère, leurs sceaux,
portaient l'empreinte de l'antiquité, on en forme des liasses, et pour punir
le coupable que l'on ne pouvait distinguer, dès le lendemain, au milieu d'une
vaste cour, on fait un auto-da-fé du tout. « Le
même esprit de défiance subsiste encore et quoiqu'on dût trouver dans ce
dépôt des matériaux rares du XIe siècle, je suis persuadé, monsieur, que
notre chapitre non-seulement ne permettrait pas les recherches, mais même
qu'il réclamerait et protesterait contre un ordre, fût-il de Sa Majesté. » Qu'on
juge des richesses diplomatiques que devaient contenir, en 1765, les
différents dépôts de la ville de Dijon seulement, par l'énumération de dom
Villevieille[11], qui a pris soin de noter les
fonds qui avaient été visités et les noms des visiteurs. Il y
avait à Beaune, en 1789, au dire de Joursanvault[12], quatre dépôts importants, sans
compter le sien le chartrier du prieuré de Saint-Etienne, fondé par le
vicomte Eudes et alors occupé par des Carmélites le chartrier de l'abbaye des
Bernardines, fondée au Lieu-Dieu-des-Champs le chartrier de l'hôtel-de-ville
et celui du chapitre. Il est
bien certain que le vandalisme et l'ignorance n'ont pas été moins funestes
aux archives en général que le vandalisme de la Révolution contre lequel on a
tant crié. Car si la Révolution a fait anéantir beaucoup de parchemins et de
titres de noblesse, la perte en est fort regrettable sans doute si quelques
vingt milliers de parchemins ont été sans discernement enlevés par les
commissaires de la marine, en 1793, et employés à faire des gargousses, nous
avons la consolation de penser qu'ils n'ont pas été étrangers à la défense de
la patrie menacée par les armées ennemies. Toutefois, la centralisation de
tous les chartriers dans chaque chef-lieu de département, a été un grand
service rendu et la protection assurée de ces archives. Nous ne pouvons
regretter qu'une chose, c'est que les ordres de centralisation n'aient pas
été alors exécutés partout d'une manière assez rigoureuse. Malgré
de regrettables lacunes dans le dépôt des archives de la Côte-d'Or, et les
dilapidations dont elles ont été l'objet, elles sont encore, avec celles de
Lille, les plus considérables de France, après les archives nationales. Nous
avons passé de longues années à étudier les richesses de ce fonds
inépuisable, et nous avons copié sur les originaux ou analysé toutes les
pièces inédites qui pouvaient avoir de l'intérêt pour la période qui nous
occupe. Dans
les titres de la Chambre des comptes, les titres du XIe et du commencement du
XIIe siècle sont peu communs, et beaucoup d'entre eux ont été édités. Les
incendies de Dijon en 1137 et en 1227, ont dû anéantir une foule de pièces
qui seraient pour nous d'une inestimable valeur. Ce fonds de la série B est
le plus connu et le plus généralement consulté les volumineux recueils de
Peincedé, dont nous parlerons ailleurs, en rendent la recherche facile. Une
autre série du même dépôt, la série H comprenant les fonds ecclésiastiques,
dont les inventaires ne sont pas encore publiés, offre des ressources
nouvelles bien plus précieuses pour l'époque ancienne. Là sont centralisées
toutes les archives des monastères antérieurs à la Révolution, et qu'il
n'était pas facile autrefois de consulter. Ce que renferment ces divers fonds
de chartes inédites et inconnues est incalculable. En dehors de quelques
érudits, qui a étudié ces cartulaires et parcouru les dossiers de ces
documents originaux ? Nous
n'avons pas à donner ici la nomenclature des fonds de quatre-vingts abbayes
ou prieurés dont les documents sont versés dans une trentaine de cartons de
notre collection, renfermant les pièces justificatives des Ducs de Bourgogne,
et qui seront signalées dans nos preuves. En dehors de certains monastères
moins importants, nous avons été obligés de ne pas scinder les fonds plus
considérables de plusieurs abbayes qui forment des cartons séparés. Outre
ces trente cartons, nous avons la copie intégrale des titres de Cîteaux, de
1098 à 1250, fournissant cinq volumes ceux des diverses commanderies du XIe
au XIIIe siècle, quatre volumes l'abbaye de Molème, deux l'abbaye de
Fontenay, trois Saint-Bénigne de Dijon, quatre Saint-Etienne de Dijon, un
Saint-Seine, un ; Quincy, un quatre cartons de chartes françaises de 1214 à
1299 ; deux volumes[13] contenant tous les actes de la
duchesse Alix de Vergy, de 1197 à 1251. Les archives de la Côte-d'Or nous ont
encore procuré les obituaires de Notre-Dame de Beaune[14] et de Saint-Denis de Vergy[15], dans lesquels se trouvent
nombre de documents qui ne se rencontrent pas ailleurs. Les
archives de la Haute-Marne qui comprennent une partie de l'ancien diocèse de
Langres, fournissent un certain nombre de documents inédits. La copie des
cartulaires de Longuay et d'Auberive assez importants forment deux cartons
entiers de notre collection. M.
l'archiviste de Saône-et-Loire a bien voulu copier et analyser les chartes
concernant les Ducs qui se trouvent dans son dépôt. Nous nous faisons un
devoir de le remercier de cette obligeance. Les
archives de l'Yonne n'apportent qu'un contingent relativement restreint de
pièces. L'excellent cartulaire de M. Quantin peut, à la rigueur, éviter de
nouvelles recherches. Toutefois, divers fonds, comme ceux de Pontigny, de
Reigny, de Saint-Lazare d'Avallon, permettent de recueillir encore nombre de
documents qui ne pouvaient être négligés. Les
archives de l'Aube fournissent peu de chartes ducales en dehors du cartulaire
de Clairvaux. Nous avons eu en mains les cartulaires des prieurés dépendant
du Val des Choux, dont le fonds fait aujourd'hui partie du chartrier de
Septfonds aux archives de l'Allier. La
bibliothèque de Dijon possède des manuscrits précieux qui ont été mis à
profit. Nous avons copie intégrale du nécrologe de la chapelle des Ducs,
datant du treizième siècle et qui avait fait partie, en 1721, de la
bibliothèque du président Bouhier[16]. Le martyrologe de Cîteaux[17], merveille de calligraphie,
d'ornementation et d'enluminures, a procuré par ses notes marginales un
obituaire sommaire de cette célèbre abbaye[18]. Il est seulement à regretter
que les notes ne soient pas plus abondantes. Les manuscrits légués à la
bibliothèque de Dijon par la veuve de M. Baudot offrent aussi des ressources
pour l'époque du moyen âge. Citons particulièrement un recueil de Pérard[19], contenant des chartes dont
plusieurs n'existent plus aux originaux des archives de la Chambre des
comptes, onze cartons de notes recueillies par Courtépée[20], plusieurs copies de manuscrits
de Pierre Palliot[21], etc. La
bibliothèque de Châtillon-sur-Seine possède une copie du cartulaire de
Flavigny[22] moins fautive que celle de la
bibliothèque nationale provenant de Bouhier. Nous
avons analysé à la bibliothèque d'Auxerre les cartulaires de Saint-Germain de
cette ville, de l'abbaye de Pontigny, les manuscrits de dom Viole. On ne
peut passer sous silence plusieurs manuscrits de la bibliothèque de Troyes,
provenant du président Bouhier le cartulaire de Beaune (n° 204), le nécrologe de Saint-Bénigne
de Dijon (n°
210), l'inventaire
des titres de la Chambre des comptes, dressé par ordre de Nicolas Rolin, en
1448 (n°
334), un recueil de
copies de chartes (n° 685), les titres de la chapelle de Saint-Etienne de
Charolles-en-Mâconnais (n° 749), le nécrologe de l'église du Saint-Esprit de Dijon (n° 1324). En
première ligne nous aurions dû placer la Bibliothèque nationale, dans
laquelle viennent s'amonceler des richesses diplomatiques de toutes les
provinces de France, et où la Bourgogne est aussi représentée. L'inventaire
des documents qu'elle renferme sur notre histoire, et dont nous commencerons
bientôt la publication dans la Société d'histoire et de géographie de Dijon,
pourrait nous dispenser d'en parler. On doit cependant signaler parmi les
manuscrits se rattachant plus particulièrement à notre sujet, et offrant des
documents originaux qui manquent à nos départements les cartulaires et les
fonds de Cluny, qui sont en voie de publication[23], les recueils de Philibert de
la Mare et de Fevret de Fontette[24], le fonds de Bourgogne[25] provenant de dom Villevieille,
dom Aubrée, dom Plancher et de la plupart des travailleurs bourguignons du
siècle dernier qui ont laissé leurs travaux manuscrits les cartulaires de la
cathédrale et de l'évêché de Langres[26] le cartulaire et les chartes de
l'abbaye de La Bussière[27] ; le cartulaire de la
chartreuse de Lugny[28] ; les cartulaires des
abbayes de Saint-Seine[29], Maizières[30], etc., l'obituaire de Saint-Lazare
d'Avallon[31], dont nous avons copie
intégrale[32], etc. Notre
collection personnelle, composée de documents originaux réunis de toutes
parts, forme à elle seule un fonds plus considérable que celui de
Joursanvault, pour ce qui regarde la Bourgogne et la Franche-Comté. Elle est
dans l'église de l'ancien prieuré de Vausse, et sera indiquée dans les
citations sous le titre : Archives de Vausse. Les volumes ou
cartons écrits pour servir à l'histoire de Bourgogne et des Ducs de la
première race sont au nombre de 150 et renferment le texte ou l'analyse de
plus de trente mille chartes inédites. II Historiens bourguignons qui se sont occupés de diplomatique et leurs
manuscrits. — Chifflet. — Pérard. — Dom Viole. — P. Baüyn. — J. Vignier. — J.
Bouhier. Ph. de la Mare. — P. Palliot. — G. Aubrée. — Cl. Robert. — Martène. —
Dom Plancher. — Sallazard. — Merle. — Villevieille. — Lambert de Barive. — Peincedé.
— Le baron de Joursanvault.
Les
chroniques des abbayes de Saint-Bénigne de Dijon et de Bèze, sont les plus
anciens monuments qui nous aient été conservés pour l'époque du XIe siècle. De
l'auteur de la chronique de Saint-Bénigne, nous ne savons que ce qu'il a bien
voulu nous apprendre. Il était originaire de Salins, où il était né de 1010 à
1020, Son père l'avait tout jeune apporté à Saint-Bénigne, et lui avait,
selon la coutume, constitué une dot religieuse, consistant en une maison sise
près d'un puits, de sel dans une saline du pays. L'enfant avait grandi sous
l'habit monastique, à l'ombre du cloître tutélaire, au milieu des religieux
qui avaient dirigé son enfance, et dont il était resté le reconnaissant
élève. On peut supposer que c'est à l'abbé Guillaume qu'il dut le premier
projet de raconter les annales du monastère, dont il poursuivit le récit sous
l'abbé Halinard. Son nom est encore une énigme que les investigations des
savants n'ont pu découvrir[33]. L'auteur
de la chronique de Bèze n'est au contraire connu que de nom. Il s'appelait
Jean, et on ne sait absolument rien de son origine et des faits principaux de
sa vie. Courtépée[34] parle bien des livres qu'il
laissa à son monastère, mais c'est le seul renseignement biographique qui
nous soit resté[35]. RAOUL (Glaber), contemporain de ces
chroniqueurs, était né en Bourgogne, selon toute apparence. Son père l'avait
dans sa jeunesse fait admettre dans un couvent, mais sa conduite dissipée lui
valut plusieurs changements de maisons pour éviter des châtiments mérités. Guillaume,
abbé de Saint-Bénigne, ayant remarqué sous la légèreté de conduite les
heureuses dispositions du jeune homme, le choisit pour compagnon de voyage,
et l'emmena à Suze, en Italie. L'indocilité de son caractère lui fit
abandonner son protecteur il se retira à Saint-Germain d'Auxerre, puis dans
d'autres monastères, Moutier-Saint-Jean, Bèze, et enfin à Cluny, où il mourut
vers le milieu du XIe siècle. Le travail qui le recommande particulièrement à
notre souvenir est une chronique entreprise sous les auspices de l'abbé
Guillaume, continuée probablement à Saint-Germain d'Auxerre, et terminée à la
prière d'Odilon, abbé de Cluny, auquel elle est dédiée. Cet ouvrage, malgré
les anachronismes et les merveilles de crédulité qui sont les signes de cette
époque, est encore un des principaux monuments de notre ancienne histoire[36]. Raoul Glaber a composé aussi
une vie de Guillaume, abbé de Saint-Bénigne[37]. Nous
parlerons ailleurs des chroniques de Flavigny et de Vézelay, en ayant soin
d'y prendre les faits qui se rapportent à nos annales bourguignonnes. Il faut
aller jusqu'au seizième siècle pour trouver des travailleurs, comme Guillaume
Paradin[38] et Saint-Julien de Baleure[39], qui aient écrit sur la
province et se soient intéressés à son histoire mais leurs livres, dénués de
preuves, ne peuvent être consultés qu'avec une extrême discrétion. Il n'en
est pas de même du Père Duchesne, qui nous a donné la généalogie des Ducs[40] dont nous entreprenons
aujourd'hui de raconter les faits et gestes, et aussi la généalogie d'une
famille essentiellement bourguignonne, les Vergy[41]. Les chartes dont il accompagne
ces importants ouvrages sont curieuses, bien que le but généalogique
poursuivi par l'auteur, l'ait souvent entraîné à tronquer les pièces. C'est
également Duchesne qui avait édité les chartes de Cluny collationnées par Marrier[42]. Le Père
FRANÇOIS CHIFFLET a donné trois livres excellents
à consulter pour ce qui regarde la Bourgogne : l'Histoire de Tournus[43], la Lettre touchant Béatrix,
comtesse de Chalon[44], et le Genus illustre sancti
Bernardi[45]. Nous
devons à Samuel Guichenon une Histoire de Bresse et du Bugey[46], et le Bibliotheca Sebusiana[47]. Du
Bouchet a fait
les Généalogies des maisons de Courtenay[48] et de Coligny[49], et les preuves peuvent être
consultées avec fruit. Citons
encore l'Illustre Orbandale, ou l'histoire ancienne et moderne de la
ville de Chalon-sur-Saône[50] la Nouvelle histoire de
l'abbaye royale et collégiale de Saint-Philibert et de la ville de Tournus[51], par le chanoine Juénin,
— l'Histoire de l'église abbatiale et collégiale de Saint-Etienne de Dijon[52], par l'abbé Fyot. De tous
les auteurs du dix-septième siècle qui se sont occupés des titres anciens et
des chartes pouvant servir de preuves à l'histoire des Ducs de Bourgogne de
la première race, ETIENNE PÉRARD
est l'un des plus connus, et celui qui a tiré de l'oubli les documents
originaux les plus importants. Pendant
une partie de sa vie, consacrée à l'étude des archives de la Chambre des
comptes, dont il était maître, il a pu copier, de son écriture fine et un peu
trop serrée, une quantité innombrable de pièces, dont beaucoup d'originaux
n'existent plus. Pérard, né en 1590, mourut le 5 mai 1663, « plein d'honneur
et de mérite, » et honoré du brevet, de conseiller d'État. C'est
le premier qui ait eu le projet de donner un corps d'ouvrage d'ensemble sur
notre histoire, et de publier surtout des preuves et des documents. Mais ces
grands travaux sont rarement achevés par celui qui les entreprend, et à sa
mort rien n'était encore publié. Son fils Jules Pérard, conseiller au
Parlement, en donna un premier volume Recueil de plusieurs pièces curieuses,
choisies parmi les titres les plus anciens de la Chambre des comptes de
Dijon, des abbayes et des autres églises considérables, et des archives des
villes et communautés de la province, etc.,[53]. Ce volume était dédié au
prince de Condé et devait être suivi de plusieurs autres, mais le nombre des
érudits n'étant pas alors, plus qu'aujourd'hui, suffisant pour l'écoulement
d'un tel livre, l'œuvre resta inachevée. La postérité a rendu plus de justice
à cet excellent ouvrage, qui malgré ses imperfections est devenu recherché et
peu commun. Les
quatorze portefeuilles de Pérard contenaient la matière de quatorze volumes
de même format et de même étendue. Ces manuscrits ne sont heureusement pas
tous perdus ils sont disséminés dans divers dépôts publics, et leur
importance est trop grande pour qu'on ne se fasse un devoir de les signaler
quand on les rencontre. Nous en connaissons un volume à la bibliothèque de
Dijon[54] ; trois dans la
bibliothèque de la ville de Troyes[55], et plusieurs autres dans
divers fonds de la Bibliothèque nationale[56], dont nous ne connaissons pas
encore toutes les richesses. Le tome 93 de la collection Bourgogne du même
dépôt, contient de plus le catalogue des pièces comprises dans ces quatorze
portefeuilles, catalogue qui se trouvait dans les papiers de Guillaume
Aubrée. A défaut des manuscrits autographes de Pérard, les documents réunis
par dom Plancher et ses collaborateurs renferment diverses copies qui peuvent
y suppléer[57]. Dom GEORGES VIOLE, bénédictin, né à Soulairs,
diocèse de Chartres, prieur de Saint-Benoit-sur-Loire, de Saint-Germain
d'Auxerre, de Corbie, de Saint-Fiacre, termina ses jours à l'abbaye de
Saint-Germain comme simple religieux, le 21 avril 1669. Dans tous les
monastères où il avait vécu, il prit des copies des chartes anciennes
relatives à leur histoire, et composa des monographies de plusieurs d'entre
eux, bien supérieures à celles que l'on faisait alors. Il ne s'appuyait,
comme le P. Duchesne, que sur des documents originaux et authentiques. Il a
fait imprimer une Vie de saint Germain d'Auxerre[58], et diverses pièces sur
Sainte-Reine. Dom Martenne a donné dans ses Analecta[59] son travail sur Pontigny. Les
ouvrages manuscrits qu'il a laissés[60] sont précieux, et les auteurs,
à commencer par l'abbé Lebeuf, y ont largement puisé. PROSPER BAÜYN, né à Dijon, en 1610, fut un
des laborieux compilateurs du XVIIe siècle. Sa charge de maître des comptes,
en lui ouvrant les portes des archives, lui permit de faire de nombreuses
copies et des travaux restés manuscrits, mais qui sont arrivés jusqu'à nous.
On lui doit une Généalogie de la maison de Vienne, des Mémoires sur
les Ducs de Bourgogne de la seconde race[61], une Histoire du voyage fait
en Hongrie, par Jean, comte de Nevers[62], plus tard Jean sans Peur, des Mémoires
sur la négociation du traité de paix d'Arras[63], avec les preuves. Il avait, de
plus, fait un très bon inventaire des titres de la Chambre des comptes de
Dijon, et des registres des fiefs de Bourgogne. Ce travail dont il avait été
chargé par sa compagnie, lui valut des lettres patentes du roi, le 20 juin
1653, et n'était pas encore terminé à sa mort, arrivée le 26 décembre 1687.
Ce n'est que trois ans après, en 1690, que Jean Baüyn, son fils, put le
présenter à la Chambre des comptes[64]. JACQUES VIGNIER, né à Bar-sur-Seine,
successivement recteur de l'ordre des Jésuites, à Chaumont, à Langres et à
Dijon, était de la même famille que l'historiographe de France Nicolas
Vignier. Sa vie entière fut consacrée à des recherches historiques sur
l'ancien diocèse de Langres, dont il avait formé le projet de publier les
annales, sous le titre de Décade historique[65]. Il en publia même le
prospectus, mais sa mort, arrivée en 1670, ne lui permit pas de mettre la
dernière main à ce travail. Bien
que beaucoup de ses papiers aient été détruits dans l'incendie du collège de
Langres, on retrouve une partie de ses notes à la Bibliothèque nationale[66] sur les six archidiaconés du
diocèse. Dans
l'annonce de sa Décade historique de Langres, divisée en trois
parties, et dont il ne reste que la première dans les papiers de l'abbé
Mathieu[67], auteur de l'Histoire
chronologique des évêques de Langres, Vignier disait qu'il avait été aidé
par MM. Boyeret de la Mare, conseillers au Parlement de Dijon ; Andrieux, de
Rosoy, conseillers à Langres ; Th. Tabourot, Garnier, Simonin et autres
chanoines Noirot, avocat ; du seigneur de Beurville, de M. de Villeprouvé,
conseiller à Troyes de MM. Camusat et Bonhomme, chanoine de la même ville. Jacques
Vignier résuma son grand ouvrage, à la prière de ses amis, dans un petit
volume qui parut à Langres, en 1665, sous le titre : Chronicon
Lingonense ex probationibus decadis historicœ contextum. C'est un précis
fidèle et rapide de l'histoire du diocèse, et aucun fait ni date importante
n'a été oublié. Ce manuel, devenu rare et qui n'a pu se populariser avec son
style latin, a été reproduit en français par M. Jolibois[68]. On ne
peut qu'exprimer les regrets de n'avoir plus aujourd'hui les travaux entiers
de Jacques Vignier, érudit consciencieux, qui travaillait sur des documents
neufs, et avait compulsé une foule d'archives et de titres maintenant perdus. CLAUDE PERRY, fils de Perry et de Philiberte
Penessot[69], naquit à Chalon-sur-Saône, en
1602. Il s'était d'abord appliqué à l'étude des belles-lettres, de la
philosophie et de la jurisprudence. Après avoir été avocat, il entra dans les
ordres, et fut pourvu d'un canonicat dans l'église Saint-Vincent de Chalon,
où il était en même temps que Claude Robert, qui fut le premier auteur du
Gallia Christiana, puis il entra au noviciat des jésuites de Nancy. Des
nombreuses publications sur divers sujets[70] faites par cet auteur, nous -ne
devons retenir que l'ouvrage historique qu'il a consacré à la ville de
Chalon, et qu'il a enrichi de preuves[71]. Cet ouvrage fait à la
sollicitation des maires et échevins de cette ville, est le seul qui se
recommande à notre souvenir[72]. De
cette illustre famille des Bouhier, qui a jeté un si vif éclat pendant les
deux derniers siècles, et qui a été la gloire littéraire de la province et de
la ville qui les a vus naître, nous n'avons à nous occuper plus
particulièrement que de Jean Bouhier, conseiller au Parlement de Dijon, le
grand-père du célèbre président, et qui fut comme lui savant magistrat,
bibliophile, antiquaire, naturaliste distingué, et créateur de la superbe
bibliothèque qui portait leur nom. Jean
Bouhier, né à Dijon, en 1605, mort en cette ville en décembre 1671, s'était
adonné aux études historiques, et n'a laissé que des ouvrages manuscrits qui
faisaient partie de la bibliothèque de son petit-fils. Mais ce qui lui
assigne l'un des premiers rangs parmi les travailleurs de cette époque, c'est
l'entreprise qu'il avait faite de réunir tous les cartulaires de Bourgogne,
et la copie faite de sa main d'un certain nombre d'entre eux. Il en avait
ainsi copié quarante ou cinquante, dont la Bibliothèque nationale a eu la
meilleure part, et parmi lesquels il faut citer les cartulaires de Flavigny[73], de Saint-Seine[74], de La Bussière[75], de l'évêché de Chalon[76], de Saint-Vincent[77] et de Saint-Marcel[78] de la même ville, de l'évêché
de Langres[79], de Saint-Symphorien d'Autun[80], de Saint-Bénigne[81] et de Saint-Etienne[82] de Dijon, de l'hôpital du
Saint-Esprit[83] de cette ville, etc. Ces
manuscrits furent par lui recouverts de velours noir et numérotés lors du
catalogue de la bibliothèque qui fut fait en 1721[84]. PHILIBERT DE LA MARE, seigneur de Chevigny et du
Port de Palleau, célèbre avocat et conseiller au Parlement de Bourgogne,
décédé le 16 mai 1687, à l'âge de soixante-treize ans, avait pendant
cinquante années réuni sur la province une très-belle collection de
documents, comprenant beaucoup d'originaux et de copies faites par lui. Il se
proposait de donner un livre d'ensemble, entreprise tentée par beaucoup
d'autres après lui, et qu'il n'eut pas le loisir de terminer. Il se contenta
de donner le catalogue raisonné, sous le titre de Conspectus historicorum
Burgundiœ[85]. Il possédait de plus une
volumineuse collection de manuscrits anciens, dont un certain nombre
provenaient du savant Saumaise. On les retrouve à la Bibliothèque nationale
dans divers fonds et principalement dans le fonds latin. Les
documents originaux qu'il avait réunis provenaient du greffe du Parlement de
Dijon, du cabinet du sieur d'Aumont, lieutenant-général au gouvernement du
Duché de Bourgogne sous Louis XII, de l'amiral Bonnivet, des familles d'Urfé,
de Tavannes, du P. Jacques Vignier et autres. On peut voir ce que disent de
cette bibliothèque, considérée comme une des curiosités de Dijon, le Gallois[86], qui la visita en 1680,
Mabillon[87] en 1682, Papillon[88], qui a eu ses papiers en mains
et dont beaucoup portent sa signature, et les auteurs[89] de la Galerie bourguignonne. Nous
n'avons pas à parler des richesses historiques que cette collection renferme
sur notre province[90], l'inventaire devant être
publié dans le Bulletin de la Société d'Histoire et de Géographie de Dijon,
mais il n'est pas sans intérêt de connaître les vicissitudes par lesquelles
les diverses parties de ce cabinet sont arrivées à la Bibliothèque nationale.
L'éminent directeur que cet établissement a la bonne fortune d'avoir à sa
tête, en a raconté les principaux épisodes[91], que nous nous permettons de
reproduire «
Philippe de la Mare, fils de Philibert, conserva la bibliothèque de son père.
Elle attira l'attention des bénédictins qui visitèrent Dijon en 1709 : « Elle
est, disaient-ils, plus considérable par les livres singuliers que par le
nombre, quoiqu'elle ne soit pas mal fournie de livres imprimés et de
manuscrits. » « Après
la mort de Philippe, toute la bibliothèque fut vendue à Etienne Ganneau,
libraire de Paris, qui mit à part les manuscrits et les céda pour 3.500
livres à un libraire de Hollande, nommé Vanloom. Mais le Régent ne laissa pas
sortir ces manuscrits, et les fit arrêter au moment où oh allait les
expédier, en remboursant le prix à son acquéreur. La bibliothèque du Roi
acquit ainsi, en 1719, près de six cent trente manuscrits. « La
vente à Etienne Ganneau ne comprenait pas les manuscrits non reliés et les
feuilles volantes de ce cabinet, si riche en documents sur le XVIe et le XVIIe
siècles. Ces débris restèrent à Dijon le président Bouhier en recueillit une
partie, mais la principale portion passa à Fevret de Fontette, qui en a
décrit plusieurs divisions sous les n° 36073 à 37331 de la Bibliothèque
historique de la France. Elle devint ensuite la propriété de Paulmy, qui
la céda par échange au cabinet des chartes, d'où elle arriva à la
Bibliothèque en 1790. C'est donc après bien des vicissitudes que la plupart
des collections manuscrites de Philibert de la Mare se retrouvent aujourd'hui
réunies dans le même établissement. » PIERRE PALLIOT, historiographe du roi et
généalogiste du duché de Bourgogne, est l'un des travailleurs les plus
méritants qui se soient occupés de réunir des documents anciens sur
l'histoire de la province, et bien que ces documents aient eu pour objet
principal les titres relatifs aux familles, on ne peut passer son nom sous
silence à cause des nombreuses chartes dont il avait pris copie sur les
originaux qu'il avait pu rencontrer. On n'a pas à rééditer la biographie qui
lui a été consacrée par MM. H. Beaune[92] et Clément Janin[93]. Le
savant Palliot, décédé à Dijon, en 1698, à l'âge de quatre-vingt-neuf ans,
avait, pendant sa longue carrière entièrement vouée à l'étude, réuni toutes
les inscriptions trouvées dans les monastères de Bourgogne et dans les
édifices publics. Il avait surtout pris soin de relever le dessin des pierres
tombales et des monuments dont nous n'avons plus que le souvenir. C'est ce
qui donnerait aujourd'hui aux quatorze volumes in-f° qu'il avait composés une
incomparable valeur. Ces manuscrits, qui avaient été achetés par le président
Joly de Blaisy, ont été en partie détruits par l'incendie qui a dévoré le
château de Blaisy, le 16 mars 1751[94]. Ils n'ont pas tous été
détruits cependant, puisque Courtépée[95] dit en avoir vu plusieurs dans
la bibliothèque du marquis de Courtivron. On a encore dans divers dépôts des
copies partielles de cette précieuse collection[96]. Depuis
la rédaction de ce présent volume, nous avons eu la bonne fortune de
retrouver deux de ces quatorze volumes et divers ouvrages dans les fonds de
la Bibliothèque nationale que nous n'avons pas encore dépouillés entièrement[97]. Pierre
Palliot, que sa profession d'imprimeur ne suffisait pas à faire vivre, ni à
élever les dix-huit enfants qu'il eut de sa femme Jeanne Spirinx, trouvait
moyen de gagner quelque argent en composant des généalogies qu'il dédiait à
des familles riches. On en retrouve çà et là quelques-unes écrites de sa
main, avec une dédicace. Outre
ses ouvrages imprimés : la vraye et parfaite science des Armoiries,
le Parlement de Bourgogne, l'Histoire des comtes de Chamilly,
la Généalogie des comtes d'Amanzé, etc., il avait formé le projet de
donner l'histoire des principales familles nobles de la province, sous le
titre de Bourgogne généalogique. Le plan seul de cet ouvrage, qui devait
comprendre la description des villes, bourgs et villages de chaque bailliage,
a été publié en 1664. THOMAS LE ROY, religieux de Saint-Bénigne de Dijon, avait réuni
au commencement du xvin0 siècle les éléments d'une histoire de ce monastère.
Il avait copié les titres de l'abbaye, et relevé les épitaphes qui se
trouvaient dans l'église, en y joignant celles qui avaient été dessinées par
Pierre Palliot. Ces travaux sont restés inachevés, et son histoire est
demeurée inédite. Les matériaux ont été absorbés dans les papiers de dom
Plancher[98], et sont compris dans quatre
volumes[99] du fonds Bourgogne, à la
Bibliothèque nationale. Dom GUILLAUME AUBRÉE, religieux de Saint-Bénigne,
originaire de Bretagne, ouvre la série des travailleurs qui se succédèrent
pendant le XVIIIe siècle. Les documents qu'il avait rassemblés, les
encouragements qu'il avait trouvés chez le président Bouhier, Papillon, le P.
Oudin, et autres savants avec lesquels il était en relation, lui avaient
donné l'idée de faire une collection sur la province. Dès le
7 juillet 1707, Mabillon lui écrivait[100] : « Le
dessein que vous avez pris de faire, un nouveau recueil de pièces concernant
l'histoire de Bourgogne me paroit fort bon et fort utile, mais je voudrais
que vous refondissiez l'ouvrage ou le recueil de M. Pérard, pour faire un
corps suivi de toutes les pièces avec celles que vous pourriez trouver. Mais
pour réussir dans ce dessein, il faut voir toutes les archives du pays, et
faire des copies de toutes les pièces principales. La difficulté est d'avoir
la liberté d'y entrer, et de copier ce dont vous aurez besoin. Les archives
de la cathédrale d'Autun que j'ai vues autrefois en passant vous fourniront
beaucoup de pièces, mais je ne scay si vous y pourrez avoir un accez aussi
facile qu'il vous sera nécessaire pour votre dessein. Il ne faut pas se
presser, ce qui ne se fait pas un jour se pourra faire un autre. Il faudra
lire encore les histoires de Bourgogne, etc. Festina lente. C'est tout
ce que je puis vous dire sur votre dessein que j'approuve fort... » La
quantité de documents réunis par dom Aubrée, et la communication qu'il en fit
au bénédictin Fr. Maur Audren, de la congrégation de Saint-Maur, lui valurent
l'honneur d'être associé, en 1711, aux travaux de la compagnie[101], qui lui envoya de longues
notes sur les recherches à faire dans le but, soit de rectifier la Notitia
Gallorum, de Valois, soit de contribuer à la préparation d'autres ouvrages[102]. Il
envoyait bientôt une généalogie des Ducs de Bourgogne, qui donna lieu à
diverses observations de son correspondant Audren, sur le manque de preuves
et de pièces justificatives de ce mémoire contenant d'ailleurs des erreurs de
chronologie[103]. Il donnait également
satisfaction à dom Martenne[104], en lui expédiant les documents
qu'il lui avait promis, ainsi qu'à Bernard de Montfaucon[105]. Comme
un seul homme ne pouvait suffire à toute la besogne qu'on lui réclamait, dom
Aubrée fut autorisé, en 1713, à prendre un scribe, en attendant qu'on lui
adjoignît un compagnon de travail[106]. Sainte-Marthe lui écrivait
dans le même temps[107] : « Je
suis bien surpris que le révérend Père Prieur, après ce que je lui avois
mandé de la part du R. P. général, ne vous ait pas donné exemption de
matines... Je suis bien fasché de vos douleurs de rhumatisme, qui
n'accommodent pas ceux qui s'occupent aussi utilement que vous faites... Je
ne scaurois trop vous remercier des richesses que vous m'envoyez... » Jusque-là
dom Aubrée n'avait encore fait des recherches que dans les abbayes
bénédictines et dans la bibliothèque du président Bouhier. Il avait eu en
mains les manuscrits de Pérard, car plusieurs d'entre eux qu'il avait gardés
se retrouvent dans ses papiers[108]. Il désirait pénétrer dans le
dépôt des archives de la Chambre des comptes dont l'accès lui avait toujours
été refusé. Bignon lui en ouvrit les portes en 1716, et lui écrivit[109] : « Sur
le compte que j'ay rendu, mon révérend Père, de l'application que vous
continuez de donner à l'ouvrage que vous avez commencé à l'histoire de
Bourgogne, Monseigneur le Duc d'Orléans a bien voulu vous permettre de
prendre connaissance des anciens comptes qui sont à la Chambre des comptes de
Dijon je vous envoie l'ordre du Roy qui m'a été adressé, qui vous mettra en
estat de demander communication de ces comptes à MM. de la Chambre des
comptes de Dijon. Je vous prie de m'informer du progrès de votre travail. Je
suis, mon R. P., votre très humble et très obéissant serviteur. BIGNON. » Dom
Aubrée relate également ces faits dans un mémoire fait pendant la Régence[110], et adressé au ministre : « La
Cour ayant appris que je travaillois à donner une histoire de Bourgogne,
m'ordonna de faire la recherche de tous les domaines du Roy dans la province
de Bourgogne, et comme je n'y pouvois réussir que la chose ne fut secrette,
je proposay à la Cour de me favoriser d'une lettre de cachet pour avoir
entrée dans la salle du thrésor de Bourgogne, et d'y énoncer seulement que
c'étoit pour l'histoire de la province, car il étoit à craindre que MM. de la
Chambre des comptes ne détournassent les titres appartenant au domaine, et me
missent hors d'état de pouvoir exécuter les desseins de la Cour. Ma
proposition ayant été approuvée, Monseigneur le Régent me fit expédier une
lettre de cachet telle que je le souhaitois. Aussitôt j'entrepris l'ouvrage,
et après beaucoup de travail, — car il m'a fallu lire tous les originaux —,
j'ay fait un état très fidelle de tous les domaines du Roy... C'est à présent
à Votre Grandeur à me donner ses ordres, afin que je mette le tout au net, et
je m'engage que dans peu de temps, je luy méttray en main cet état... » A
partir de cette époque, Guillaume Aubrée est spécialement occupé au service
de la Cour. Le cardinal de Rohan l'engageait, en 1722, à continuer vivement
ses travaux, et lui promettait sa protection et son appui ainsi que celui de
M. de Tencin[111]. En
octobre 1724, il fut envoyé à Rome et y resta près de deux années, ainsi que
le constate le cardinal de Polignac[112]. Dom
Aubrée a poursuivi ses recherches historiques pendant près de quarante ans,
dont vingt années environ ont été employées dans les archives de la Chambre
des comptes. Il n'a rien laissé d'imprimé sous son nom, et dom Plancher n'a
eu à sa disposition qu'une faible partie de ses manuscrits. Aubrée a cependant
fourni à des Salles la plupart des matériaux qui ont servi à faire les Mémoires
pour servir à l'histoire de France et de Bourgogne[113]. On lui doit vingt et un
volumes de bonnes copies d'une écriture fine et soignée, qui ne sont pas les
moins intéressants de la collection Bourgogne[114] et plusieurs recueils de
chartes sur Saint-Seine et autres abbayes, recueils qui se trouvent dans le
fonds latin à la Bibliothèque nationale[115]. Ses papiers étaient sous
scellés, en 1743, quand le Roi les fit admettre dans ce dépôt par le Dran,
commis des affaires étrangères[116], mais il est à croire que nous
n'avons pas là la totalité des manuscrits de Guillaume Aubrée. Avant
de terminer l'indication des chercheurs qui se sont spécialement occupés de
la Bourgogne, arrêtons-nous un moment pour exposer la part que prirent les
savants de la province dans les grandes publications générales sur l'histoire
et la diplomatique. Un
prêtre du diocèse de Langres, chanoine de la Chapelle-aux-Riches de Dijon, CLAUDE ROBERT, né à Cheslay (Aube), travailla de longues années à
recueillir les anciens monuments relatifs aux évêques de France. Poussant
plus loin que ses prédécesseurs ses investigations, il réunit les catalogues
des évêques de plusieurs diocèses, et augmenta de beaucoup la liste de ceux
dont les noms étaient connus. En 1615, il était à Lyon en relations avec Jacques
Severt, prêtre du diocèse de Mâcon, né à Beaujeu, en 1559, et qui l'aida
dans ses recherches. Il reçut aussi de grands secours du jésuite Pierre
Royer, avec lequel il s'était d'abord lié d'amitié à Dijon, et qu'il retrouva
à Lyon. Robert le cite dans la préface de sa première édition du Gallia
christiana, parue en 1626[117]. Il avait encore un nombre de
documents assez important qu'il ne put utiliser. Claude Robert étant mort à Chalon-sur-Saône,
en 1637[118], ses papiers furent recueillis
par Philibert de la Mare, qui les remit aux frères Sainte-Marthe. PIERRE ROYER, qui avait été un des
collaborateurs assidus de Claude Robert, est moins connu que ce dernier. Il
avait d'abord enseigné les humanités et la philosophie à Dijon, puis à Lyon.
On lui doit une bonne histoire de l'abbaye de Moustier-Saint-Jean[119], et une vie du cardinal de Larochefoucault[120] qui fut alors abbé de ce
monastère, livres assez rares[121], que leur texte latin n'a pas
dû populariser, et qui furent, comme le Gallia, publiés chez Cramoisy. Un
bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, Jean-Evangéliste Thiroux,
né à Autun, en 1667, contribua à refondre et à augmenter l'œuvre de Robert.
Il travailla surtout le quatrième volume de la cinquième édition du Gallia
christiana qui parut en 1728. Il avait d'abord fait profession dans l'abbaye
de la Trinité de Vendôme. Après avoir enseigné la philosophie et la théologie
avec quelque succès, on le nomma prieur de Nogent-sous-Coucy, puis de
Meulant. Il passa aussi plusieurs années à l'abbaye de Bonneval, à Saint-Germain-des-Prés,
à Saint-Denis, à Molème, et mourut à Saint-Germain d'Auxerre le 14 septembre
1731, à l'âge de soixante-dix-huit ans[122]. Un
autre bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, dom Claude Estiennot de
la Serre, né à Varennes[123], près de Montréal-en-Auxois, en
1639, mort à Rome, le 20 juin 1699, a beaucoup contribué à la publication de
cette cinquième édition du Gallia christiana. Cet érudit modeste et
laborieux a laissé une foule de documents sur des provinces autres que la
Bourgogne[124]. Nous ne
pouvons oublier que notre province a donné naissance à EDMOND MARTÈNE, né le 22 décembre 1654, à
Saint-Jean-de-Losne, auquel on doit un nombre si considérable de publications
savantes et justement estimées, mais qui n'ont pas pour la Bourgogne un
intérêt particulier[125]. Dom Charles
Clémencet, né à Paimblanc, en 1703, nous a donné la première édition de
l'Art de vérifler les dates. Dom
François Clément, né à Bèze, en 1734, a publié les onzième et douzième
volumes de l'Histoire littéraire de la France, les douzième et
treizième du Recueil des historiens de France, et plusieurs parties de
l'Art de vérifier les dates. Le
bénédictin dom URBAIN PLANCHER, de la congrégation de
Saint-Maur, né en 1667, à Chenus, en Anjou, fit profession, en 1685, à
l'abbaye de Vendôme, et resta quelque temps à la tête d'une chaire de
philosophie et de théologie. Envoyé comme supérieur en Bourgogne, il profita
de son séjour pour réunir des documents sur cette province. Retiré à l'abbaye
de Saint-Bénigne de Dijon, où il mourut le 22 janvier 1750, à l'âge de
quatre-vingt-trois ans, il était parvenu à publier trois volumes de l'Histoire
générale et particulière du Duché de Bourgogne, ouvrage considérable,
orné de figures et surtout de pièces justificatives qui n'en font pas le
moindre mérite. On peut reprocher à ce travail de n'avoir pas suffisamment
éclairé l'époque des Ducs de Bourgogne de la première race, qui n'occupe
qu'une petite partie du premier volume, et d'avoir fait trop de place aux
bénédictins de son Ordre et principalement de Saint-Bénigne, à l'exclusion
des Cisterciens, dont il ne donne pas une seule charte, et qui lui avaient
peut-être fermé l'entrée de leurs archives. Dom
Plancher, comme on peut le voir dans les soixante-quatorze volumes de
documents, achetés en 1811 par la Bibliothèque nationale, avait employé les
travaux de ses devanciers, et n'avait fait que mettre en œuvre les matériaux
amassés par les bénédictins qui l'avaient précédé[126]. Ses
collaborateurs sont nombreux. Dom JEAN-BAPTISTE MAGNIN
avait réuni les premiers éléments de cette histoire, et eût sans doute été le
plus capable de mener à bien cette entreprise, si ses fonctions de supérieur
ne lui en eussent enlevé la possibilité. Puis de plus jeunes, pouvant
disposer de plus de loisirs dom François Le Roux, dom Jean Chenu,
dom Vigor Lafeaux, dom Bernard Vatet[127]. Nous
n'aurions aucun détail sur la vie de dom Plancher, si certaines
correspondances du siècle dernier ne venaient nous apporter quelques
éclaircissements. Dans des lettres inédites de l'abbé Lebeuf au président
Bouhier[128], on voit que Plancher était, en
janvier 1734, à l'abbaye de Saint-Germain d'Auxerre, et qu'il travaillait
avec ardeur à son ouvrage : « Je n'ai pas manqué, dit Lebeuf,
quelques jours après la réception de la lettre dont vous m'avez honoré,
durant le cours du mois dernier, de voir le P. Plancher. Je vais assez
souvent à son laboratoire, je le trouve toujours travaillant, et je n'y reste
pas longtemps de crainte de lui ravir un loisir qu'il employé si précieusement.
Comme il ne fait pas beaucoup d'ouverture au sujet de son ouvrage, j'en ai
plus tiré de ses confrères que de lui-même, et ils m'ont appris qu'il se
dépêche le plus qu'il peut, à cause de son grand âge, appréhendant de rester
en chemin. Il n'a point de secrétaire non plus que moy. Mais il y a cela de
différent entre lui et moy, que je fais toujours une minute de mes petits
ouvrages, et que lui écrit dès la première fois au demeurant. C'est ce qu'il
m'a avoué. Quoi qu'il en soit, on ne parle pas encore d'impression[129]. » Le 5
mars 1735[130], l'abbé Lebeuf écrit encore
d'Auxerre au président Bouhier : « Comme
M. Dunod, de Besançon, a envoyé à dom Plancher sa nouvelle histoire, j'ay été
des premiers à l'aller feuilleter, en conséquence de l'avis que vous avez eu
la bonté de me donner de sa publication. Le P. bénédictin me permit de la
lire d'abord tant que je voulus dans son laboratoire. Depuis ce temps-là, le
P. Plancher m'ayant prêté le livre, je l'ai lu presqu'entièrement, et j'ay
l'honneur de vous envoyer quelques observations. » Le 5
juin 1737, Le Tors, d'Avallon, écrivait à Lebeuf : « J'ay vu ces
jours-cy dom Plancher, qui va faire imprimer les deux premiers volumes de son
Histoire de Bourgogne ; mais comme il y a beaucoup de planches,
elle ne peut paroistre que dans dix-huit mois ; il a eu le chagrin
d'avoir été obligé de refondre son ouvrage, parce qu'il lui a été défendu de
parler du royaume d'Arles et de traiter nos Ducs comme des souverains...[131] » Dom ALEXIS SALLAZARD, originaire de Bourg-en-Bresse,
s'était mis à l'œuvre vers 1734, et avait fait de nombreuses copies de
pièces. Il continua pendant un certain nombre d'années avec une extrême
ardeur, et avait gardé par devers lui des documents qui n'avaient pas été
utilisés par dom Plancher. Les diverses charges dont il fut pourvu à l'abbaye
de Saint-Bénigne, vinrent interrompre ces travaux, et ne lui permirent pas de
prendre part aux recherches dirigées par la chancellerie. Dom Villevieille
fut nommé à sa place, en 1764[132], mais c'est en vain que ce
dernier lui demanda communication de ses papiers, Sallazar ne voulut jamais y
consentir « Cet
historien a toujours refusé de recevoir qui que ce soit pour associé, disait
Villevieille à Moreau[133] ; c'est pourquoi j'ai cru
devoir vous faire scavoir qu'il m'est impossible d'exécuter ce que vous
demandez de moy sur cet objet, n'ayant aucune connoissance de son travail, et
dom Sallazard n'ayant pu me communiquer ses mémoires, je l'ai prié de s'en charger
luy même ; mais son tems luy est si prétieux, qu'il s'en est excusé, et m'a
dit qu'il devoit bientôt faire paroitre les deux derniers volumes de son
histoire, qui n'est autre chose que la continuation de celle qu'avoit
commencée dom Planchette (sic)[134]. » Dom
Sallazard étant décédé en 1766, on prit possession de ses manuscrits et de la
suite de l'histoire de Bourgogne, mais ce travail fut trouvé par les censeurs
si diffus et si pesamment écrit qu'on songea à le refondre. La
rédaction fut confiée à un religieux qui resta quelque temps à l'abbaye de
Bèze et à celle de Moustier-Saint-Jean, dom ZACHARIE MERLE, dont la rédaction et l'allure
du style n'ont cependant rien d'entraînant. Le quatrième volume par lui
composé, fut publié en 1781. L'année suivante, nous avons trois lettres de
dom Merle à Moreau[135], alors qu'il était au couvent
des Blancs-Manteaux à Paris, et qu'il avait été associé aux travaux
historiques du ministère. Nous reproduisons seulement la dernière, dans
laquelle on trouve une de ces questions d'argent qui se rencontrent trop
souvent dans ces correspondances « Le refus que l'on m'a fait en Bourgogne de
m'indemniser des frais de voyage et de copistes emploiés à l'histoire des
grands fiefs de cette province, m'a décidé à m'occuper uniquement à la
recherche des monuments de l'histoire et du droit public de la monarchie. « J'ai
découvert les originaux des diplômes d'une partie de nos rois Carlovingiens,
j'en ai fait faire des copies figurées, avec la précaution de faire dessiner
les sceaux. Quant aux diplômes qui ne se trouvent pas dans la table
chronologique de M. de Bréquigny, j'en tiens un registre, ainsi que des
chartes des Ducs de Bourgogne et des autres pièces analogues à l'histoire.
Lorsque je serai à Paris, je vérifierai si une partie de ces chartes ne se
trouvent pas déjà au dépôt. « Voilà,
Monsieur, le détail de mes opérations, dont il paraît que Monseigneur le
garde des sceaux désire d'être instruit. Je compte être à Dijon ou dans les
abbayes voisines jusques après les fêtes de Noël. En attendant les ordres que
vous voudrez bien me donner, j'ai l'honneur d'être avec respect, Monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur. Fr. Z. MERLE. «
Dijon, 12 décembre 1782. » Dom
Merle, né à Semur, en 1713[136], mourut à Paris, en 1789, et a
laissé en dehors de l'ouvrage précité plusieurs travaux sur divers sujets
d'histoire générale et particulière qui ont été imprimés[137]. Nous savons aussi par la
correspondance de Lambert de Barive[138] qu'il avait fait la liste des
grands fiefs de Bourgogne, dont il se proposait de donner l'histoire, et
qu'il fit communication de son travail à ce dernier. JACQUES-JOSEPH VILLEVIEILLE, né à Nuits-sous-Beaune, en
1736, n'est pas un de ceux qui ont laissé le plus de documents sur l'histoire
de Bourgogne proprement dite, mais ses travaux assez considérables sur la
généalogie des familles, lui assignent une place honorable parmi les
travailleurs du siècle dernier. Il fit profession le 16 mai 1674 à l'abbaye
bénédictine de Vendôme, de la congrégation de Saint-Maur, et reçut les ordres
à l'évêché de Grenoble, le 14 février 1761[139]. A l'âge
de vingt-huit ans et alors qu'il était religieux à Saint-Bénigne de Dijon, on
lui offrit d'être associé aux travaux diplomatiques[140], et on lui envoya des lettres
pour lui faire ouvrir les dépôts de Dijon[141]. En 1765, dom Villevieille
travaillait dans les archives de Saint-Bénigne, et réclamait des fonds pour
pouvoir travailler dans les autres archives qui exigeaient des déplacements
et des copistes. Il envoya à l'historiographe Moreau des diplômes des rois
Carlovingiens, puis un inventaire des titres de Saint-Bénigne[142], et enfin une analyse du
chartrier de l'abbaye de femmes de N.-D. de Tart, en 1766, et des soixante-et-une
chartes qui s'y trouvaient[143]. Tels
sont, il faut le dire, les deux seuls travaux de Villevieille spéciaux à
notre histoire provinciale. Nous avons précédemment raconté l'insuccès de ses
démarches pour pénétrer aux archives de la Chambre des comptes et dans celles
de Saint-Etienne. Il était d'ailleurs souvent appelé par des particuliers
pour mettre en ordre des titres de famille, et ce genre de travail lui était,
comme à Lambert de Barive, très profitable car le besoin d'argent et ses
demandes fréquentes au ministère qui n'en avait pas beaucoup à donner,
paraissent avoir été l'une des causes de l'interruption de sa correspondance
avec Moreau. Il n'y a pas de lettre qui ne contienne une réclamation de cette
nature, et l'argent ne venait toujours pas. Dans
l'une d'elles[144], Villevieille écrit assez
crûment : « J'ai cru ne devoir vous faire aucun envoy qu'auparavant
je n'eusse par devers moy un peu d'avance. » Cette fois on lui envoya 300
livres, et pareille somme les deux années suivantes, mais ce fut tout. Ces
difficultés jointes à l'impossibilité de ne pouvoir pénétrer dans les dépôts,
firent cesser tout à fait les relations de Villevieille et de Moreau, et
quand ce dernier lui fit de nouvelles propositions, en 1773, Villevieille
témoigna quelque répugnance et donna des fins de non-recevoir[145] : « ... Il y a des
dépenses à faire, je serai obligé d'abandonner mes généalogies qui me
procurent un bien-être que je ne trouve point icy, et je doute que MM. de la
Chambre des comptes veuillent me faire une pension honnête et qui me
récompense tant de mon travail que des sacrifices que je ferois. » Dom
Villevieille avait dû tirer grand profit du dépouillement des chartriers des
maisons de Vienne et de Damas d'Antigny, et les notes qu'il y recueillit
furent l'origine de son trésor généalogique, qui paraît avoir été commencé
vers 4767, continué alors qu'il était religieux de Saint-Germain-des-Prés, de
1783 à 1790, puis attaché à l'église Saint-Roch à Paris. Dom
Villevieille mourut le 2 ou le 3 septembre 1820, à l'âge de
quatre-vingt-quatre ans[146]. Des
cent soixante-dix volumes qu'il céda de son vivant, en 1811, à la
Bibliothèque nationale, il faut noter 74 volumes de la collection Bourgogne[147], 48 volumes composant son
trésor généalogique[148], 3 volumes de fragments[149], un recueil de chartes sur la
Bourgogne et la Champagne[150] et deux volumes de montres et
revues d'armes franc-comtoises et bourguignonnes[151], de 1358 à 1440. LAMBERT DE BARIVE était un jeune avocat d'Autun, qui s'était fait
une occupation de la recherche des titres de la noblesse de Bourgogne pour la
composition des généalogies, et qui fit solliciter, en 1770, le ministre
Bertin pour être employé aux travaux historiques concernant la province[152]. Comme
les fonds alloués au ministère des finances, chargé de cette entreprise,
n'étaient pas considérables, on accepta Lambert de Barive, à condition qu'il
aurait neuf francs par jour de travail effectif, et on ne voulait s'engager à
l'occuper qu'une partie de l'année seulement. On lui confia le dépouillement
des riches archives de l'abbaye de Cluny, et muni de lettres de créance à cet
effet, il vint s'installer dans un logement voisin des archives que les
religieux lui cédèrent dans le monastère. Ce logement lui suffisait, et il
l'occupait encore, en 1777, après son mariage contracté avec la sœur d'un
officier du présidial d'Autun[153], jusqu'à ce que le neveu de
l'abbé ayant trouvé ce local convenable pour un rendez-vous de chasse, le lui
enleva[154]. Au bout
de quinze années, Lambert de Barive avait dépouillé une partie des archives
de Cluny, et copié plusieurs milliers d'actes précieux, classés à leur ordre
chronologique dans les volumes du fonds Moreau[155]. Ce travail lui avait rapporté
pendant ce temps la somme de 6.829 livres[156]. « Mais je m'apperçus, dit
Moreau[157], que plusieurs envois de M. de
Barive n'avoient été que les titres généalogiques de la maison de Jaucourt ou
Digoine, et quand j'appris que cette recherche avoit été payée fort cher par
les seigneurs de cette maison, je fus un peu fâché de ce double emploi qui
nous faisoit aussy payer la recherche à neuf francs par jour... » On fit
alors ralentir le travail de Lambert de Barive, sans rompre tout à fait les
relations avec lui, jusqu'à ce que l'on crût avoir épuisé ce que les archives
de Cluny pouvaient fournir de pièces utiles. Les deux volumes concernant la
correspondance de ce chercheur avec Moreau offrent d'assez réjouissants
détails[158]. Quand
la suppression du cabinet des titres fut prononcée, Lambert de Barive avait
encore par devers lui un certain nombre de copies qui n'avaient pas été versées
dans la collection, et qui ont été récemment acquises par la Bibliothèque
nationale[159]. JEAN-BAPTISTE PEINCEDÉ, dont le recueil est si connu
des érudits qui vont interroger les archives de la Côte-d’Or, est né le 11
juillet 1741, à Franq, arrondissement de Montreuil-sur-Mer, Pas-de-Calais[160]. Nous ne
savons rien des circonstances qui le déterminèrent à venir se fixer à Dijon,
en 1762, résidence qu'il ne quitta plus jusqu'à la fin de sa carrière. Après
avoir passé dix-huit mois chez un procureur où il apprit à déchiffrer les
vieilles écritures, il fut nommé secrétaire du doyen des maîtres des comptes,
et acquit enfin la charge de garde honoraire des livres de la Cour, dont il
fut pourvu le 9 janvier 1771. Lorsque
la chancellerie se proposa, vers 1775, de faire faire le dépouillement des
archives de la Chambre des comptes de Dijon, dont le désordre était Complet,
l'un des maitres, M. Ranfer de Bretenière, je crois, écrivait ainsi à Moreau[161] : « M. le
contrôleur général a senti l'utilité du dépouillement de ces archives, il est
conséquemment inutile de s'attacher à le prouver. « Il
suffit de l'engager à accorder le plutôt possible des fonds pour commencer
cet important ouvrage. « Le
député de la Chambre des comptes a eu l'honneur de présenter le sieur
Peincedé comme l'homme le plus capable d'être à la tête de cette opération,
surtout par l'avantage qu'il a de connaître parfaitement les noms anciens et
modernes des moindres hameaux et écarts de la province. « Sa
capacité, son honnêteté et sa droiture sont reconnues par un homme expert en
ce genre, qui est le généalogiste de l'ordre du Saint-Esprit. « Il
est à craindre que l'incertitude d'être employé ou non, ne le dégoute et ne
le conduise à prendre d'autres engagements ce seroit une perte irréparable. «
Plusieurs officiers des différents bureaux, et spécialement le doyen de la
Chambre attendent avec impatience le moment de se livrer à ce travail dont
ils sentent toute l'utilité. « On
n'a pas insisté un seul moment sur la modicité et l'insuffisance de la somme
proposée par M. de Beaumont, d'après l'avis de M. de Bacquencourt. » Peincedé
obtint, en 1786, des lettres d'honneur et de vétérance, bien qu'il n'eût
encore que quinze années d'exercice au lieu de vingt. Pendant
les vingt-huit années qu'il habita Dijon et Marcilly-sur-Tille, il a pu faire
l'inventaire de la plupart des documents de la Chambre des comptes, en
résumant les titres d'une manière assez complète, n'omettant ni les faits
importants, ni les noms de personnes et de lieux. Il analysait aussi tous les
autres titres, cartulaires et archives particulières qui lui passaient par
les mains, en dehors de son dépôt. Il a laissé ainsi une trentaine de volumes
in-folio, copiés par lui en double expédition, avec des tables qui en
facilitent les recherches, et qui dans certains cas peuvent éviter de
recourir aux originaux. Peincedé a aussi fourni à plusieurs familles des
copies de titres et de pièces qui lui procurèrent quelques ressources. La
somme des matériaux réunis par lui était si considérable, qu'il résolut de
les utiliser, de les coordonner et de publier une histoire d'ensemble sur la
province et sur les principales familles. Il en confia le projet à Moreau et
lui écrivit, le 17 février 1787, pour le prier d'être le censeur de cet
ouvrage, puis en fit bientôt publier l'annonce[162]. Mais la tendance des esprits
n'était guère dirigée du côté des anciennes annales la Révolution préparait à
l'histoire bien d'autres pages Il fallut renoncer à ce projet. Peincedé
est décédé à Dijon, à soixante-dix-neuf ans, le 8 avril 1820, laissant pour
exécuteur testamentaire M. Poncet, professeur à l'Ecole de droit de Dijon, et
pour héritière, Mlle Delacre, sa nièce. Un
collectionneur assez peu connu de son vivant, et dont la haute compétence n'a
été estimée à sa valeur que longtemps après sa mort, le baron de JOURSANVAULT, de Beaune, ramassait alors
sans bruit les monuments originaux dispersés de nos annales. Ce savant dont
la réputation a bien dépassé les limites de sa province, et auquel ses
compatriotes n'ont pas encore daigné consacrer une notice biographique
satisfaisante, avait parcouru les diverses parties de la France, et acheté de
tous côtés les chartes, les manuscrits et les titres qui pouvaient avoir de
l'intérêt pour l'histoire. Sa collection, la plus complète en ce genre qui
ait été tentée par un simple particulier, se composait en 1789[163], en dehors de quatorze mille
volumes imprimés, de cent vingt mille chartes, diplômes, titres originaux du XIe
au XVIIe siècle[164], et de deux cent vingt volumes in-folio
de manuscrits historiques et de généalogies. Le
baron de Joursanvault avait déjà copié lui-même treize de ces volumes, plus
trois volumes du cartulaire de l'abbaye de Maizières, et dix-huit cents
généalogies[165] ! Ce
n'est qu'à la fin de l'année 1788[166] qui ; le nom et les
connaissances spéciales de ce collectionneur passionné furent révélés au
ministre, et qu'il fut admis à participer aux travaux diplomatiques de la
chancellerie. Il en écrivit, le 17 janvier 1789, pour avoir des explications
et des instructions sur la manière de remplir sa tâche. Il était trop tard.
Les archives elles aussi allaient avoir leur révolution. Le cabinet des
chartes allait être fermé, et les fragments épars de leurs débris devaient
toujours trouver asile dans la studieuse retraite de l'archéologue, que
préoccupaient peu les événements de l'époque. Nous
n'avons pas à raconter le triste sort de cette incomparable collection, qui,
jetée aux vents, en 1838[167], fut morcelée, détaillée,
vendue misérablement. M. de la Borde, dans l'introduction de son livre sur
les Ducs de Bourgogne[168], a flétri en termes émus et
indignés l'inertie des ministres et des administrateurs d'alors qui n'ont pas
su arrêter une aussi barbare dispersion. Pour nous, qui n'avons à parler que
de la Bourgogne, disons bien vite que la partie d'archives afférente à cette
province et à la Franche-Comté, qui n'était pas la plus importante, H. est
vrai, après avoir été acquise par M. le comte de Laubespin, vient d'être
incorporée à la Bibliothèque nationale[169], par les soins de son vigilant
administrateur. Jean-Baptiste-Anne-Geneviève
Gaignarre, baron de Joursanvault, était né vers 1749, si l'on s'en rapporte à
son acte de mariage. Il était fils de Claude-Alexandre Gaignarre de Baissey
et de Anne-Philiberte de Lesval de Saint-Martin. Son père lui fit apprendre
tous les arts d'agrément, le dessin, la gravure, la musique. Après lui avoir
procuré les moyens de voyager et lui avoir fait parcourir l'Allemagne et
l'Italie, il le fit admettre dans les chevau-légers de la garde du roi. Il
fut promu chevalier mais la suppression de ce corps ayant été prononcée,
Joursanvault utilisa tous ses loisirs aux travaux et aux recherches qui ont
fait sa réputation. Il accordait volontiers sa protection aux artistes, comme
le prouvent des lettres échangées avec Prud'hon, Naigeon, Gagnereaux, Gois,
qu'il encouragea dans leurs débuts[170]. Joursanvault
épousa à l'âge de trente-sept ans, le 1er février, 1786, Agathe-Rose de
Fuligny-d'Ambrun, âgée de trente-deux ans, fille d'un ancien militaire au
régiment d'Enghien. La cérémonie eut lieu dans la chapelle du château d'Agey,
près de Sombernon, appartenant au marquis de Fuligny-Damas[171]. Nous ne savons par suite de quelles
circonstances malheureuses Joursanvault mourut six ou sept ans après cette
union, le 17 octobre 1792, dans un hôtel où pendait pour enseigne un cheval
blanc à Chalon-sur-Saône[172]. Bien
des ouvrages que nous n'avons pas cités contiennent encore des documents
importants pour l'époque féodale l'histoire d'Auxerre, de l'abbé Lebeuf ;
celle de Beaune, par l'abbé Gandelot ; l'histoire du diocèse d'Autun,
par Gagnare. On ne peut oublier les travaux de Fevret de Fontette, les
recherches de l'abbé Courtépée[173], de Pasumot, de Bocquillot,
de l'abbé Chenevet[174], de l'archiviste Boudot,
etc. Et parmi les contemporains, combien de noms mériteraient de prendre place à côté de ces savants, qui ont rajeuni notre histoire provinciale par des preuves puisées dans les originaux. C'est d'abord, à Dijon l'archiviste M. Garnier, l'âme des études historiques dans le département, qui se recommande par tant de travaux sérieux, et dont le dépôt s'est enrichi sous sa direction de tant de titres égarés ; MM. d'Arbaumont et Guignard ; à Auxerre, MM. Quantin et Cherest[175] ; à Autun, MM. de Charmasse et Bulliot ; à Chalon et à Mâcon, MM. Marcel Canat et Ragut, ainsi que beaucoup d'autres que l'on pourrait citer. |
[1]
Notice sur les Archives de la Côte-d'Or, par M. Boudot, conservateur des
archives, Dijon, in-12, 1828.
[2]
Mémoire historique et statistique sur les Archives du département de la
Côte-d'Or et de l'ancienne province de Bourgogne, par M. C.-H. Maillard de
Chambure, conservateur des archives, Dijon, in-8°, 1838.
[3]
Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 323, fol. 21-28.
[4]
Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 291, fol. 434-438.
[5]
Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 323, fol. 479, lettre du 2 octobre 1773.
[6]
Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 323, fol. 205, lettre du 1er juillet 1766, datée
de Dijon.
[7]
Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 323, fol. 203, lettre du 1er juillet 1766, datée
de Dijon.
[8]
Lettre de dom Villevieille au ministre, du 4 décembre 1766, Bibl. nat., Fonds
Moreau, t. 323, fol. 212.
[9]
Lettre de Joursanvault à Moreau, du 17 janvier 1789, Bibl. nat., Fonds Moreau,
t. 291, fol, 434-438.
[10]
Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 338-339, correspondance de Lambert de Barive avec
Moreau.
[11]
Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 386, fol. 17-18. Lettre de Villevieille à Moreau.
La biographie de ce savant ayant été éditée ainsi que sa correspondance par M.
Passier depuis que ce travail est fait, nous ne reproduisons pas cet
inventaire.
[12]
Mémoire déjà cité.
[13]
En 250 fol., mar. bleu., aux armes des Vergy.
[14]
N° 123 de notre collection, d'après les orig. du XIVe siècle, n° 92 et 98 de la
série G., Arch. Côte-d'Or.
[15]
N° 364 de notre coll., d'après l'orig. G. 49, Arch. Côte-d'Or.
[16]
N° 375 des mss. de la bibl. de Dijon, la copie est le n° 200 de notre
collection.
[17]
N° 378 des mss. de la bibl. de Dijon.
[18]
N° 164 de notre collection.
[19]
N° 8 des mss. Baudot, bibl. de Dijon.
[20]
N° 79 des mss. Baudot, bibl. de Dijon.
[21]
N° 129, 140, 137, 201, 208, 209 du fonds Baudot, bibl. de Dijon. Voir plus loin
à l'art. Pierre Palliot.
[22]
Avec ce cartulaire se trouve encore à la bibl. de Châtillon une histoire de
Flavigny en 1 vol. petit in-4°, qui est de dom Viole, je crois, et qui nous a
paru très bien faite.
[23]
Par les soins de M. Bruel, dont le 3e vol. vient de paraître.
[24]
Fonds Moreau, t. 734-856.
[25]
Composé de 111 vol. dont 74 proviennent de dom Plancher, 21 de dom Aubrée et 16
vol. de chartes originales de Cluny.
[26]
F. lat., 8188, mss. de 1329, 291 fol. Autre, F. lat. 5993 B., du XVe siècle,
composé de 254 fol. Huit autres cartul. de différentes époques provenant de
Bouhier et autres.
[27]
F. latin, 5463, 189 fol. in-8°, du XIIIe siècle ; deux autres copies. Les
chartes originales de la Bussière forment le principal lot de l'acquisition
faite par la Bibl. nat. des fonds d'archives de Joursanvault, sur la Bourgogne.
[28]
F. lat., 10948, petit in-4°, du XIIIe siècle, 70 fol.
[29]
F. lat., n° 5529 A, 9874, et 12823.
[30]
Copie de Joursanvault, provenant de la coll. de ce savant, non encore
cataloguée.
[31]
F. lat., A. 5187, XIVe siècle, in-f° de 125 fol.
[32]
N° 117 de nos mss.
[33]
La meilleure édition de cette chronique a été éditée dans les Analecta
Divionensia, par MM. Bougaud et Garnier, Dijon, Darantiere, 1875.
[34]
Hist de Bourg., nouv. édition, t. IV, p. 698.
[35]
M. Garnier a édité cette chron. dans les Analecta Divionensia, Dijon,
Darantiere, 1875, avec des notes.
[36]
Edité pour la première fois dans les Histor. Franc. de Pithou,
Francfort, 1546, in-f° ; Script. Franc. de Duchesne, t. IV ; D.
Bouquet, t. X.
[37]
Editée dans l'Historia monasterii Sancti Johannis Reomaensis, Paris,
1637. — Voir aussi sur Raoul Glaber la notice de La Curne de Sainte-Pallaye,
Mém. de l'acad. des Inscript. et Belles-Lettres, t. VIII.
[38]
Annales de Bourgogne, Lyon, 1566.
[39]
Mélanges histor., recueil de diverses matières pour la pluspart paradoxalles
et néantmoins vrayes. Lyon, Benoist Rigault, 1588, in-8°, livre plus utile
à consulter qu'on ne le croit. De l'origine des Bourgongnons, Paris,
1581, in-f°.
[40]
Hist. généalog. des Ducs de Bourg. de la maison de France, Paris,
Cramoisy, 1628, in-4°.
[41]
Hist. de la maison de Vergy, 1625, in-f°.
[42]
Bibl. Cluniacensis, collecta a M. Marrier, edita cum notis Andreœ
Quercetani, 1614, in-f°.
[43]
Hist. de l'abb. roy. et de la ville de Tournus, Dijon, Ph. Chavance,
1664, in-4°.
[44]
Lettre touchant Béatrix, Dijon, Ph. Chavance, 1656, in-4°.
[45]
Divione, Ph. Chavance, 1660, in-4°.
[46]
Lyon, 1650, in-f°.
[47]
... sive variarum chartarum, diplomatum, etc. Lugduni, apud G. Barbier, 1666,
in-4°.
[48]
Hist. généal. de la maison de Courtenay, Paris, 1661, in-f°.
[49]
Preuves de l'hist. de la maison de Coligny, 1662, in-f°.
[50]
2 vol. in-4°, Chalon, Pierre Cusset, 1662.
[51]
Dijon, Fay, 1733, in-4°.
[52]
Dijon, Jean Ressayre, 1696, in-f°.
On trouve à la Bibl. nat. un certain nombre de
manuscrits de Chifflet. Sa correspondance avec Sirmond, Godefroy, du Chesne,
etc., est dans le Fonds Français, n° 3923. Le n° 9361 contient sa
correspondance avec l'abbé Nicaise.
[53]
Paris, Claude Cramoisy, 1664, in-f°. 608 p.
[54]
Mss. n° 8 des manuscrits légués à la bibl. de Dijon par Mme Baudot.
[55]
N° 233 des mss. de Troyes, 3 vol. in-f°. Extraits des anciens comptes-rendus en
la Chambre des comptes de Dijon, sous les ducs de Bourgogne et sous les rois de
France. C'est une copie des mss de Pérard sur ce sujet contenant 4 vol., dont
le 3e est perdu.
[56]
Coll. Bourg., t. 101, fol. 194-301. Extrait de plusieurs arrêts et jugements
rendus tant par MM. du Conseil que par MM. de la Chambre des comptes de Dijon.
Présentations de causes aux audiences des dits seigneurs (1438-1608), autographe.
Coll. Bourg., t. 10i, comptes des aides, emprunts et subsides, du fol. 70 au
fol. 177, comptes du XVe s. autographe de Pérard, comptes du domaine de
Dijon. Comptes des fouages, XIVe-XVIe s., autogr.
[57]
Pour Pérard consulter : Muteau et Garnier, Galerie Bourg., t. 2, pp. 415-417 ; Hist.
de Chalon, par Perry Courtépée, t. III, p. 50 ; Mém. de l'Acad. de Dijon,
t. 1, p. 2.
[58]
Auxerre, Gilles Bouquet, 1656, in-4°.
[59]
T. III, fol. 122. Historia monasterii Pontiniacensis per chartas et
instrumenta.
[60]
Généalogie de l'ancienne maison de Viole, par George Viole, 1660, in-f°.
pap., blasons coloriés. Bibl. nat., Fonds français, n° 18670.
Gesta episcoporum Antissiodorensium et catalogus
dignitatum ejusdem ecclesiœ, 2 vol. in-f°. Historia abbatum monasterii
Sancti-Germani, et catalogus priorum ejusdem loci necnon comitum Autissiod.,
I vol. in-f°. Ecclesiœ civitatis et diœcesis Autissiod., 1 vol. in-f°.
Ces quatre vol. in-f° ainsi que la mise au net en 3 vol., sont à la bibl.
d'Auxerre. On trouve à la bibl. de Châtillon-sur-Seine : Mémoires pour
servir à l'histoire de l'abbaye et de la ville de Flavigny, de dom Viole,
ainsi que des extraits des cartulaires de Molème et autres. Un recueil de
chartes des Echarlis, me parait de son écriture. Bibl. nat., Fonds
latin, 17097, provenant de Gaignières.
[61]
2 vol. in-f° de notre collection.
[62]
Mss de notre coll.
[63]
Gros in-f°.
[64]
Au sujet de Prosper Baüyn, consulter Ph. de la Mare, Conspectus ;
Girault, Essais sur Dijon ; Papillon, Bibl. des auteurs de Bourgogne
; Bibl. hist. de la France, par Fevret de Fontette ; Galerie
Bourguignonne, par Ch. Muteau et Jos. Garnier, t. 4, p. 37.
[65]
Décade historique du diocèse de Langres, 2 vol. in-f°, Bibl. nat., Fonds
français, n° 18717-18718.
[66]
Fonds de la Mare, 105, maintenant versé dans le Fonds français, 6 vol in-4°, n°
5993 à 5998 ; même fonds, n° 22268 et 22269, Fragments généalogiques.
[67]
L'abbé Roussel a eu ces papiers en main pour son Hist. du diocèse de Langres,
1 vol. grand in-8°. Langres, Jules Dallet, 1873.
[68]
Chron. de l'évêché de Langres. Chaumont, 1842, in-8°.
[69]
Bibl. nat., coll. Bourg., t. 38, fol 439, note de la main de dom Plancher.
[70]
Voir Papillon, Bibl. des aut. de Bourg. ; Galerie Bourg., t. 2, pp.
429-432.
[71]
Histoire civile et ecclésiastique de Chalon, Chalon, 1659, in-f°.
[72]
Consulter pour Perry : Bibl. nat., Coll. Bourg., t. 38, fol. 439 ; Baillet, Jugement
des savants, t. I., p. 553, édit. in-12 ; Labbe, Bibl. hist., p. 202
; Papillon, Bibl. de Bourg. ; Teissier, Catal. author. et bibl.,
p. 58 ; Jacob, De claris scriptoribus Cabilonensibus, p. 416 ; Konig, Bibl.
vetus et nova, p. 62 ; Courtépée, nouv. édit., t. 3, p. 263.
[73]
Bibl. nat., Fonds latin, 17720.
[74]
Fonds latin, 17085.
[75]
Fonds latin, 17722.
[76]
Fonds latin, 17089.
[77]
Fonds latin, 17090.
[78]
Fonds latin, 17091.
[79]
Fonds latin, 17099 et 17100.
[80]
Fonds latin, 18354.
[81]
Fonds latin, 17080 et 17081.
[82]
Fonds latin, 17082.
[83]
Fonds latin, 17084.
[84]
Pour Jean Bouhier et les membres de cette famille de bibliophiles, consulter :
M. Léopold Delisle, Le cabinet des mss à la Bibl. nat., t. II, pp.
266-279 ; Harmand, Catal. des mss des bibl. des départ., t. 2,
préface ; Ponthus de Thiard, par Abel Jandel, p. 107 ; Galerie
bourg., t. I, p. 97 ; le P. Louis Jacob, Traité des plus belles bibl.,
p. 628 ; le P. Mabillon, Itiner. Burg. Inter ipsius opuscula posthuma,
t. II, pp. 6 et 8 Martène, Voy. litt., t. I, partie 1re, p. 145 ; Ch.
Patin, Prœfat. in Fulvii Ursini numism. familiar. Romanar. ; Costar, Mém.
des gens de lettres, contin. des Mém. du P. Desmoletz ; t. II, p. 330 Ph.
de la Mare, Recueil Burman, t. V, p. 684 et 686, et Conspect.
historic. Burg., p. 30 ; Bibl. des hist. de Fr. par le P. Le Long,
n° 2048 ; Palliot, Parl. de Bourg., p. 297 ; Nic. Heinsius, lettre,
recueil Burman, t. V, p. 686 ; les 12 cartons de la Corresp. de Bouhier
à la Bibl. nat., Fonds français, 24409 et suiv. ; Ch. Fevret, De claris
orator. Burgund. ; Mélanges de Michault ; Comment. de vita et
scriptis Joh. Buherii, par le P. Oudin, Dijon, 1746, in-4° ; D. Ruinard, Prœfat.
in Gregor. Turon., n° 447 ; Archambaud, Rec. de pièces fugit., t.
II, p. 70 ; Journal des savants, 1721, mai 1733, fév. 1737, juillet
1717, fév. 1712 ; Journal de Trévoux, juin 1715, nov. 1721, avril 1738 ;
Journal de Leipsick, juin 171 etc. ; Corresp. et œuvres de
Voltaire ; Eloge par Guyton de Morveau, Dijon, 1775 ; Essai sur le
Président Bouhier, par le proc. général de Marnas, 3 novembre 1853 ; Biog.
Michaud ; Papillon, Bibl. de Bourg., etc., etc.
[85]
Dijon, Ressayre, 1687, in-4°.
[86]
Traité des plus belles bibl., p. 122.
[87]
Œuvres posthumes, t. II.
[88]
Bibl. de Bourg., t. II, p. 287.
[89]
Ch. Muteau et Garnier, t. II, pp. 20-25. Consulter encore pour Ph. de la Mare :
Baluze, Ad capitularia, t. I, n° LXXII, Prœfatio, et n° LXXX ;
Huet, Dissertat., t, II, p. 377 ; ejusdem Commentar. ; Menagiana,
t. I. p. 57-94 ; t. II, p. 27 ; Fabricius, Bibl. grecque, t. V, p. 279 ;
Mélanges de Vigneul-Marville, t. II ; Bibl. des hist. de Fr. ;
Supplém. de Moréri de 1735 ; Teissier, Catal des aut. ; P. Labbe, Nouv.
bibl. manusc. ; Girault, Essais sur Dijon, etc.
[90]
C'est le fonds le plus important que possède la Bibl. nat. sur la Bourgogne. Il
est compris dans le Fonds Moreau, n° 734-856, et sous divers numéros des Fonds
latin et français.
[91]
M. L. Delisle, Le cabinet des manuscrits, t. II.
[92]
Union Bourguignonne du 8 sept. 1855.
[93]
Les imprimeurs et les libraires dans la Côte-d'Or, Dijon, 1883.
L'original de cette biographie se trouve à la Bibl. nat., Fonds Moreau, 800.
[94]
Bibl. nat., Fonds Moreau, 800, notice sur Palliot.
[95]
Hist. de Bourg., nouv. édit., t. I, préface, p. XVII.
[96]
Il parait utile de signaler les manuscrits ou copies de manusc. de Palliot que
nous avons déjà rencontrés, et qui ne seront pas les seuls que nous
retrouverons :
A la Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 378 : Généalogie
de la famille des Julien, en Bourgogne, M. DC. LXXIX, manusc. autog. avec lettre de
dédicace signée de P. Palliot, à M. Benoist Julien, secrétaire des États de
Bourgogne collect. Bourg., t. 39 Généalogie des Vergy, Frolois, Grancey,
Montréal, Arc, Saulx ; extraits utilisés par dom Plancher.
A la bibl. de l'Arsenal :
N° 4184, généalogie de la famille Fyot, à Dijon,
in-f°, n° 157, généalogie de la famille Legoux, à Dijon, et de celle de Morin,
in-f°, n° 4155, Généalogie de la famille des Godrans, à Dijon, in-f°, n°
4160, Généalogie de la famille des de Massol, en Bourgogne, in-f°.
A la bibl. de la ville de Dijon :
N° 129 du Fonds Baudot : Généalogie de la famille
Joly, à Dijon, 1694, in-f°, n° 140 du même fonds, Généalogies de
Bourgogne, 2 vol. in-f°, n° 137, Notices généalogiques et armoiries de
diverses familles nobles de Bourgogne ; n° 201, Généalogie de la famille
de Bernard, à Dijon ; n° 208, Généalogie de la famille des Rémond,
au Duché de Bourgogne, bailliage de la Montagne. L'original de ce travail de la
main de Palliot, est à la Bibl. nat., Fonds Moreau, p. 800, fol. 94-259 ; n°
209, Généalogie de la famille Le Coussin.
A la bibl. de la ville de Troyes :
N° 337, Extraits des 13 vol. de Mémoires
généalogiques de Pierre Palliot, avec une table de noms de famille
remplissant 41 pp. in-f° de 231 feuillets ; provient de Bouhier ; n° 688,
extrait des manuscrits de P. Palliot sur la famille de Berbisey, et de
quelques familles de Bourgogne et surtout de Dijon, in-f°, papier ; provient de
Bouhier ; n° 1070 (Recueil), Mémoires sur la famille de Nicolas Rollin,
chancelier de Bourgogne. Ce même travail se trouve à la Bibl. nat., Fonds
Moreau, t. 800. Discours sur la vie de Bénigne Fremyot, président à
mortier au Parlement de Bourgogne, in-f°. Provient de Bouhier ; n° 997, Généalogie
de la famille des Valon, au Duché de Bourgogne, par P. Palliot, in-f°,
provient de Bouhier n° 2177, Recueil de pièces généalogiques sur la
Bourgogne, extrait du 1er volume de Palliot.
[97]
Fonds Français, acquis. nouvelles, n° 67 et 68, t. XII et XIV, vol.
in-f° de 604 et de 465 pp., portait à l'intérieur l'ex-libris de Georges Joly,
baron de Blaisy, second président au Parlement de Bourgogne, bien qu'ils ne
soient que la copie des originaux, faite probablement pour Bouhier.
Voici leur titre exact :
« Extraicts de tiltres et contracts de fondations,
contracts de mariages, testamens, donations, tutelles, partages, transactions,
accords, dons, gratifications, emplois, provisions de charges et offices,
monumens, tombes, épitaphes et inscriptions, registres du Parlement, de la
Chambre des comptes, des bailliages et chancelleries et protocoles des
notaires, reprises de fiefs, dénombrements, acquisitions et autres pièces,
faits et recueillis par Pierre Palliot, parisien, imprimeur et
historiographe du Roy, et généalogiste du Duché de Bourgogne, pour l'histoire
généalogique de Bourgogne par luy projettée. »
Le t. XII porte la date de MDCLXXXIII et le t. XIV celle de MDCLX, avec une grande
notice de deux pages, qui est la copie de celle du baron de Blaisy au sujet de
l'acquisition de ces volumes, qui lui ont été remis au prix de 100 fr. chaque.
— Bonnes tables à la fin. Bibl. nat.
Fonds Français, nouvelles acquisit., n° 69 : Généalogie
de la famille des Espiard, au Duché de Bourgogne, faite et justifiée sur
tiltres, registres du Parlement et de la Chambre des comptes et autres preuves,
par Pierre Palliot, parisien, historiographe du Roy, et généalogiste du Duché
de Bourgogne, MDCLXXXVII,
in-4° de 374 p., avec tableau généalogique, blasons en couleur, dédicace
signée, tables de noms., reliure veau. Autographe. Bibl. nat., Fonds Français,
n° 24019, Recueil de différentes épitaphes insérées dans les quatorze volumes
de mémoires généalogiques manuscrits laissés par Pierre Palliot, in-f°, du
Fonds Bouhier, de 290 p. Documents particulièrement précieux.
La généalogie des Julien que nous avons signalée
précédemment a été imprimée depuis, en 1820, in-4° (notre collection).
Id. Franc., 20891 (provenant de Gaig'l1ières).
Titres pour Saint-Bénigne, Bèze, Boullancourt, La Bussière, avec figures et
pierres tombales qui paraissent prises sur des dessins de Palliot.
Id. Latin, 17021 à 17029. Titres, armoiries,
etc., concernant les évêques d'Autun, Auxerre, Besançon, Mâcon, Nevers, etc.
(quelques figures qui paraissent de même provenance).
Id. Franc., 20892 à 20913 (provenant de
Gaignières), contiennent un certain nombre de dessins reproduits d'après ceux
de Palliot. Ces divers volumes demandent un examen spécial et un catalogue des
pièces qui peuvent intéresser la Bourgogne.
Je ne puis omettre de dire que le portrait de Palliot
avait été gravé pour paraître dans les Hommes illustres de Perrault,
ainsi qu'une notice en deux pages in-folio que j'ai rencontrée pour la première
fois dans un superbe exemplaire adjugé pour la somme de 2.750 fr. (Vente faite
par Porquet, février 1885.) Pour quel motif a-t-on fait supprimer cette notice
et ce portrait dans l'édition ?
[98]
On trouve aussi des manuscrits de Thomas le Roy dans divers volumes des
armoiries de la salle de travail des archives de Dijon.
[99]
N° 11 à 14 de la collect. Bourg. c'est d'après ces manusc. que la Commission
des Antiq. de la Côte-d'Or a publié dans le t. X de ses Mémoires, sous le titre :
Epigraphie Bourguignonne, les dessins de pierres tombales.
[100]
Bibl. nat., coll. Bourgogne, t. 92, correspondance de dom Aubrée.
[101]
Bibl. nat., coll. Bourg., t. 92, fol. 3, lettre de Fr. Audren, du 11 septembre
1711.
[102]
Bibl. nat., coll. Bourg., t. 92, fol. 9, lettres du 48 janvier 1712, id. fol.
5, lettre du 9 avril 1712.
[103]
Coll. Bourg., t. 92, fol. 9, lettre d'Audren, du 9 avril 1713. « ... il y a
quinze ou dix-huit ans, un carme a donné ou voulu donner une histoire de
Bourgogne » Charlet, chanoine de St-Etienne de Dijon, avait aussi projeté de
faire une histoire do Bourgogne, à laquelle il travaillait depuis douze ou
quinze ans, mais dont il ne parut que le prospectus, en 1706.
[104]
Coll. Bourg., t. 92, p. 13, lettre d'Audren, 1713.
[105]
Bibl. nat., Fonds français, 17702, fol. 62, lettre d'Aubrée à Montfaucon.
[106]
Coll. Bourg., t. 92, lettre de dom Audren.
[107]
Coll. Bourg., t. 92, fol. 24.
[108]
Nous les indiquerons dans l'inventaire des docum, sur la Bourg, à la Bibl. nat.
et dans les divers dépôts.
[109]
Bibl. nat., coll. Bourg., t. 92, p. 28, lettre de Bignon à dom Aubrée.
[110]
Coll. Bourg., t. 101, au commencement.
[111]
Coll. Bourg., t. 92, fol. 33 v°, lettre du cardinal de Rohan, du 3 mars 1722.
[112]
Coll. Bourg., t. 92, fol. 33 v°, lettre du 5 juin 1726 : « Je certifie à tous
que le R. P. Aubrée, bénédictin, n'est demeuré à Rome depuis Je mois d'octobre
1724, que pour le service du Roy auquel je l'ay employé, de quoy il s'est
acquitté fidèlement. A Rome, le 5 juin 1726. Le cardinal de Polignac. »
[113]
Paris, Michel Gandouin, 1729, in-4°, ouvrage contenant : l'Etat des officiers
des ducs de Bourg. de la seconde race.
[114]
Bibl. nat., coll. Bourg., t. 91 à 114.
[115]
Nous les signalerons ailleurs avec soin.
[116]
V. M. L. Delisle, Le cabinet des manuscrits à la Bibl. nat., t. Ier,
pr., 1868.
[117]
Paris, Seb. Cramoisy, in-f°.
[118]
Cons. Papillon, Bibl. des aut. de Bourg., t. II, p. 209.
[119]
Reomaüs, seu historia monasterii Sancti Joannis, a Petro Roverio.
Parisiis, Seb. Cramoisy, MDCXXXVII,
in-4°. Ce livre est d'autant plus précieux, que les archives de l'abbaye de
Moustier-Saint-Jean ont été complètement brûlées en 1567, pendant les guerres
de religion, et qu'on ne trouve, sur ce plus ancien monastère de Bourgogne, que
des titres insignifiants dans les cartons dévastés qui le concernent, aux
Archives de la Côte-d'Or.
[120]
De vita et rebus gestis Francisci de la Rochefoucaut, S. R. E. cardinalis,
libri tres. Parisiis, Seb. Cramoisy, MDCXLV, 236 pp. in-8°.
[121]
Font partie de notre collection.
[122]
Consulter : Gallia christiana, t II, prefat. Bibl. histor. et
critique de la congrégat. de Saint-Maur, par dom Le Cerf, p. 472 ;
Courtépée, Hist. de Bourg., nouv. édit., t. II, p. 556 ; Galerie
Bourguig., t. III, pp. 242, 243.
[123]
Ce hameau est aujourd'hui détruit. Il y avait jadis un prieuré dont il ne reste
pas plus de trace que du village.
[124]
V. Eloge de D. Etiennot dans les Œuvres posth. du P. Mabillon ; P. de
Montfaucon, Diarium Italicum ; D. Ruinart, Prefat. sur Grégoire de
Tours ; D. Le Nourry, apparat. à la Bibl. des Pères, Prefat., etc.
[125]
V. Dupin, Bibl. des aut. eccl., p. 223 ; le P. Pez, Bibl. bened. Maur.,
p. 353 ; Hist. des ouvrages des savants, mars, 1692, p. 299, et 1665, p.
424 ; Fabricius, Bibl. antiq., p. 105, 105, 111 ; Europe savante,
1718, p. 130 ; Bibl. hist. et crit., par D. Le Cerf, p. 306 ; Le P.
Mabillon, Eloge de D. Martène, Mercure de septembre 1739,
pp. 1784 et suiv. ; Galerie Bourg., t. II, pp. 228, 234.
[126]
Dans ces matériaux de dom Plancher, écrits de plusieurs mains, il est
difficile, en l'absence de lettres autographes signées, d'indiquer la part
exacte de chacun des travailleurs qui y ont collaboré.
[127]
V. D. Plancher., Hist. de Bourg., préface du t. I.
[128]
Lettres que nous venons de publier dans le Bulletin de la Société des sciences
historiques et naturelles de l'Yonne.
[129]
Bibl. nat., nouveaux acquêts du Fonds français, n° 1242, fol. 133 et suiv.
[130]
Bibl. nat., Fonds français, nouveaux acquêts, n° 4242, fol. 133, et suiv.
[131]
Bibl. nat., Fonds français, t. 15197 (lettre de Le Tors à l'abbé Lebeuf, fol.
136).
[132]
Bibl. nat. coll. Moreau, t. 323, fol. 183.
[133]
Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 323, fol. 185, lettre du 30 janvier 1675.
[134]
C'est évidemment dom Plancher, l'historien, et non dom Planchette, qui vivait
alors, il est vrai, mais qui n'a composé que des ouvrages religieux.
[135]
Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 338, fol. 239, lettre du 21 juin 4/82. Bibl. nat.,
Fonds Moreau, t. 339, fol. 221, lettre à Moreau du M août 1782. Bibl. nat.,
Fonds Moreau, t. 291, fol. 267, lettre du 12 décembre 1782.
[136]
Courtépée, Hist. de Bourg., nouv. édit., t, III, p. 490.
[137]
V. pour dom Merle, la notice de Xavier Girault, Journal de la Côte-d'Or,
1817 ; Galerie Bourg., t. II, pp. 238-239 ; Quérard, la France lïttér.
; Courtépée, t. III, p. 490.
[138]
Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 338, fol. 229. Lettre de Lambert de Barive à
Moreau, du 17 février 1783 : « Dom Merle m'ayant communiqué la liste des grands
fiefs de Bourgogne, dont il se propose de donner l'histoire, j'y remarque des
objets sur lesquels ses collections étaient très bornées, et je me suis chargé
de l'aider au sujet de deux articles intéressants sur lesquels je suis mieux
édifié, je les lui envoie rédigés... »
[139]
V. la notice consacrée à dom Villevieille par MM. Passier ; nous avions, avant
cette publication, copié la correspondance publiée par eux, et provenant du
Fonds Moreau, t. 323, fol. 177 et suiv.
[140]
Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 323, fol. 181-183, lettres du 20 septembre 1764 et
du 27 novembre 1764.
[141]
Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 323, fol. 187, lettre du 30 janvier 1765.
[142]
Cet inventaire est le t. 386 du Fonds Moreau, Bibl. nat., et le n° 1252 du
cabinet des titres. Il ne nous apprend rien de nouveau. Les originaux sont aux
arch. de la Côte-d'Or.
[143]
Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 1095. Les originaux sont aux arch. de la
Côte-d'Or.
[144]
Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 323, fol. 193, lettre du 6 juillet 1765.
[145]
Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 323, fol. 479, lettre du 2 octobre 1779.
[146]
Cf. la notice de MM. Passier.
[147]
T. 1 à 74.
[148]
Cabinet des titres, t. 108 à 155 bis.
[149]
N° 1251 du cabinet des titres.
[150]
N° 1252 du cabinet des titres.
[151]
Manusc. de dom Caffiaux, nos 1036,1037 des nouv. acq.
[152]
Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 339, fol. 102, lettre de Moreau.
[153]
Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 338, lettre du 20 avril 1777.
[154]
Loco citato, lettre du 8 juillet 1777.
[155]
V. M. Léopold Delisle, Le cab. des mss à la Bibl. nat., t. I, 1868.
[156]
Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 339, fol. 402.
[157]
Loco citato, lettre de Moreau au ministre.
[158]
Ces correspondances sont les t. 338, 339 du Fonds Moreau.
[159]
Bibl. nat., Fonds latin, n° 9090, 9091, 9092, 9884. V. M. Delisle, Cabinets
des mss., t. I.
[160]
Ces indications biographiques et ces dates sont tirées d'une note des arch. de
la Côte-d'Or dans les recueils de Peincedé.
[161]
Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 323, fol. 24-28. Lettre ni signée ni datée.
[162]
4 pp. in-8°, Dijon, de Fay.
[163]
Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 291, fol. 434. Lettre ou plutôt mémoire du baron
de Joursanvault à Moreau, du 17 avril 1789.
[164]
L'inventaire fait par lui est à la Bibl. nat., Fonds français, n° 10430 à
10432, 3 vol. in-f°.
[165]
Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 291, fol. 434, lettre à Moreau.
[166]
Loco citato, fol. 432.
[167]
Catalogue analytique des archives de M. le baron de Joursanvault, Paris,
Techener, 1838, 2 vol. in-8 ; autre petit catalogue : Manuscrits du cabinet
de M. le baron de Joursanvault, à vendre par suite du décès de madame sa
veuve, s. l. n. d. (Dijon).
Les débris de ce cabinet et diverses feuilles volantes
sont entrés dans notre collection.
[168]
Les Ducs de Bourgogne, étude sur les lettres, les arts et l'industrie,
au XVe s., 1849, 3 vol. in-8°.
[169]
Nous n'avons pu parcourir ces documents, qui ne sont pas encore livrés au
public.
[170]
Nous empruntons ces notes à une trop courte notice de M. Louis Morand,
intitulée : le baron de Joursanvault et les artistes bourguignons
Prud'hon, Gagnereaux, Naigeon, Beaune, 1883, 30 pp. Voir aussi de M.
Charles Clément : Prud'hon, sa vie et ses œuvres, Paris, 1872 ; Mémoires
et journal de Wille, Paris, 1857, t. II, p. 45.
[171]
Le contrat avait été reçu la veille au même château, par M. Pierre Piogey,
notaire royal à Pouilly-en-Auxois. L'acte est publié par M. Louis Morand dans
la notice précitée, p. 25.
[172]
Acte publié dans la même notice, pp. 25, 26.
[173]
V. une notice sur Courtépée, dans la nouv. édit. de son Hist. de Bourg., Dijon,
Lagier, 1848, t. 4, pp. 469 et suiv.
[174]
André Chenevet, né vers 1716, mort à Dijon le 10 août 1783, chanoine de
l'église collégiale de cette ville, avait préparé une hist. de Dijon, dont les
manuscrits sont maintenant à la Bibl. nat.
[175]
Nous ne pouvons plus compter parmi les contemporains, M. Léon de Bastard, dont
les recherches promettaient de si importants travaux, et M. Challe, dont la
Société historique de l'Yonne regrette la perte récente. Au moment où nous
corrigeons ces épreuves, nous avons la douleur de signaler la mort de Cherest,
décédé subitement le 30 janvier 1885.