HISTOIRE DES DUCS DE BOURGOGNE DE LA RACE CAPÉTIENNE

TOME PREMIER

 

INTRODUCTION.

 

 

I

Archives de la Chambre des comptes et archives ecclésiastiques de la Côte-d'Or. Archives de l'Yonne, de la Haute-Marne, etc. Bibliothèque nationale. Bibliothèques de Dijon, de Troyes, etc. Documents qu'elles renferment pour l'histoire de Bourgogne,

 

Les archives de la Chambre des comptes du Duché de Bourgogne, conservées aux archives de la Côte-d'Or à Dijon, sont, on le comprend, la source principale, le caput ordinis de notre histoire.

L'historique de ce dépôt a déjà été fait d'une manière sommaire, il est vrai, par MM. Boudot[1], Maillard de Chambure[2], etc., qui ont raconté les dilapidations dont il avait été l'objet à diverses époques, et les mutilations qu'il avait subies depuis la tentative de translation à Autun, en 4626, jusqu'à la Révolution et à l'invasion de 1814, pendant laquelle les alliés utilisèrent une partie de titres de fiefs pour en chauffer le poêle du corps de garde.

Mais ce qu'ils ne disent pas, c'est que l'ignorance et l'incurie de la Chambre des comptes pendant les deux derniers siècles a, plus encore que les révolutions et l'invasion étrangère, hâté la destruction et amoindri ce précieux dépôt.

Ce qu'ils ne disent pas, c'est que depuis 1626, ces archives restèrent cent cinquante ans dans des greniers, exposés à tous les vents et à l'humidité, et qu'une partie en a été complètement perdue et hors d'usage. Le local se nommait le galetas, et les officiers de la Chambre des comptes, jaloux de leurs prérogatives et soucieux des épices qu'ils touchaient sur certaines copies de pièces, n'en permettaient l'accès personne. Les ordres du ministre et même du roi trouvaient de la résistance. Quand il fallut enfin, sur l'injonction formelle du contrôleur général, livrer, en 1775, un inventaire de ce galetas, celui qui fut chargé du travail, épouvanté de ces masses de parchemins amoncelés sans aucun ordre, résuma singulièrement cet étrange inventaire en disant qu'il y avait sept toises cubes de papiers !

C'est M. Ranfer de Bretenière, maître des comptes, qui écrit ainsi à Moreau[3] :

« Une partie des archives de la Chambre des comptes de Dijon est dans un désordre inconcevable. Le dépôt est connu aujourd'hui sous le nom de galletas... Il contient seize toises cubes de papiers ; on n'en connaît à vrai dire que les dehors ; le hasard a cependant fait rencontrer souvent des titres utiles pour le soutien des droits du Roy dans les Duché et Comté de Bourgogne, et autres provinces dépendantes des Ducs de Bourgogne des deux dernières races. » Le baron de Joursanvault, qui devait à une tardive notoriété et à sa compétence en fait d'archives, d'avoir été associé aux travaux diplomatiques de la chancellerie, écrivait également à Moreau, à la veille de la Révolution[4] :

« Il est en Bourgogne des archives précieuses, dont quelques-unes sont vierges, d'autres déjà consultées, contenant des fonds inépuisables. Du nombre de celles-cy est la Chambre des comptes. M. Pérard en a relevé quelques chartes MM. Duchesne, Dunod, Palliot, Chifflet, et le savant et infatigable ordre de Saint-Benoît, en ont enrichi et éclairé la province des instructions qu'ils avaient puisées en partie dans ce trésor, mais ont-ils tout vu ? ... Un galetas énorme contient de quoi occuper dix archivistes laborieux pendant dix ans. La poussière qui couvre ces vieux parchemins entassés sans ordre, ne permettrait que quelques jours de travail dans les jours les plus serains, mais la Chambre des comptes ne s'y opposerait-elle pas ? »

Elle s'y serait certainement opposée, car pendant la seconde moitié du dernier siècle, tous les travailleurs qui avaient tenté d'y pénétrer, n'avaient pu, malgré les lettres de cachet, vaincre la résistance des maîtres des comptes.

Dom Villevieille, religieux de Saint-Bénigne, répondait à Moreau, qui lui proposait de travailler à ces archives[5] :

« J'en ferai volontiers l'entreprise, si vous pouvez m'en donner toutes les facilités. Il faudrait, par conséquent, qu'il me fût loisible d'entrer en ce lieu autant que je le voudrai et quand je le voudrai. Le galetas est un grenier exposé à tous les vents et très spacieux, plein de papiers entassés pêle-mêle jusqu'aux tuiles dans toute sa longueur. Il ne serait ny sain ni commode d'y travailler en quelque saison que ce fût, c'est pourquoi il faudrait qu'il me fût permis de les emporter à mesure que je besognerois dans mon cabinet. » Les efforts de dom Villevieille, secondés par ceux de la chancellerie, restèrent sans effet, et jamais il ne put y travailler.

Dans les abbayes, dans les communautés religieuses ou laïques, on rencontrait les mêmes difficultés. Mille formalités, entourées des mêmes démarches mystérieuses, étaient nécessaires pour la communication des titres. Ce n'est pas que les détenteurs y attachassent beaucoup d'importance par suite de l'abandon et du peu de cas qu'ils en faisaient, mais ils craignaient que l'indiscrétion des copistes ne pût fournir des armes contre l'intérêt de la communauté ou de l'abbaye.

« Partout où je me présente, disait Villevieille, on me reçoit poliment et on me refuse de même...[6]

« Je me suis présenté aux maire et échevins de Dijon, leur ai communiqué les lettres dont vous avez bien voulu m'honorer[7], afin qu'ils me procurassent l'entrée des archives de la ville, mais ils me l'ont refusée, sous le prétexte frivole qu'elles étoient en trop mauvais ordre, qu'ils y alloient faire travailler, et que d'ailleurs ils ne croyoient pas à propos qu'on rendit publiques des anecdotes qui nuiroient à des particuliers dont les ancêtres avoient été autrefois rebelles à leur Roy. L'église de Saint-Etienne, très ancienne, et qui doit posséder plusieurs de ces monuments précieux à l'histoire, m'a fait le même refus, de même que l'abbaye de Saint-Julien et l'église de la Sainte-Chapelle, de sorte que je n'ai que les Chartreux, peu riches en ce genre, la maison de Vienne et celle de Damas d'Antigny qui m'ayent permis l'entrée de leurs archives... »

Quelques mois plus tard, dom Villevieille ayant reçu une lettre du ministre destinée à être remise à l'évêque de Dijon, et à lui faire ouvrir les chartriers de Saint-Etienne, « l'évêque fit immédiatement bon accueil à cette demande... » mais, dit Villevieille[8], à l'arrivée du sieur Tardy, à qui les archives de l'évêché sont confiées, les choses ont absolument changé de face, et ce qui m'avoit été si obligeament promis, m'a dès lors été interdit pour jamais, sous le prétexte des dangers qu'il y auroit d'en donner communication. J'en soupçonne une raison comme notre église est quelquefois obligée de soutenir des procès avec la leur pour nos droits respectifs, ils ne voudroient pas qu'aucun de nous ait connaissance de leurs titres... »

La correspondance des savants bourguignons du siècle dernier avec la chancellerie, correspondance dont nous avons pris copie, offre de réjouissants exemples d'ignorance et de mauvais vouloir. Qu'on me permette de citer encore ce passage d'un mémoire du baron de Joursanvault, à propos des riches archives de Cluny et de celles du chapitre de Beaune[9] :

« La sécularisation de MM. les Bénédictins clunistes qui y étoient, semble donner un libre accès aux recherches précieuses qu'on peut y faire, et auxquelles ces messieurs me parurent répugner, lorsqu'en 1783, j'allai pour y chercher des notes sur la maison d'un de mes parents et amis.

« Le prieur me montra le brouillon d'un inventaire sommaire de leurs titres de possessions, inventaire fait à la toise pour un prix très modique, par un archiviste qui avait à cœur de hâter l'ouvrage et la rentrée des fonds. Etonné de ne pas y voir des pièces historiques que je croyais y rencontrer, surpris de la petite quantité de titres, et plus encore de ne rien trouver qui remontât plus haut que le XIIe siècle, je lui demandai s'il n'avait rien de plus. Il me dit que deux vieux paniers d'ozier brut contenaient tous les titres inutils ou indéchiffrables. C'était dans ces inutils, c'était dans la poussière de ces vieux titres notés illisibles que je brulais du désir de prendre des lumières. Je demandai à M. le prieur la permission de jouir sous ses yeux des richesses renfermées dans ces mannequins. Il y consentit, mais les obstacles qu'il fit naître, me firent sentir qu'il ne cédait que pour ne pas me faire éprouver la dureté d'un refus, et j'ai agi comme s'il eut proféré un non positif.

« J'obtins de l'archiviste la communication clandestine de l'inventaire, j'en copiai les notices qui me parurent les plus intéressantes, et je n'ai presque rien de bon. Il me dit qu'il n'avait inséré que ce qui était purement nécessaire, et qu'il n'avait point été assez payé pour faire le dépouillement de toutes les chartes et titres primitifs qu'il avait mis au rebut. C'est par cet ouvrage, monsieur, que je désirerais qu'il me fut permis de commencer mes travaux, et il me faudrait un ordre de S. M. ou de M. le garde des sceaux, pour obtenir la libre entrée et le travail dans ce dépôt. »

On voit ici que le baron de Joursanvault n'était nullement au courant des travaux faits à Cluny sur l'ordre de la chancellerie, par Lambert de Barive, qui travaillait depuis une quinzaine d'années déjà aux archives de cette abbaye, et avait envoyé plus de trois mille copies de chartes, classées au dépôt central à Paris et dont l'historiographe Moreau avait la direction.

Que de mystères dans tout cela. Lambert de Barive travaille à Cluny à l'insu de tout le monde et Moreau n'en prévient pas ses correspondants qui travaillent dans la même localité. Le prieur y met la même discrétion, pour ne pas dire plus, et montre des papiers insignifiants au lieu de ces archives considérables rangées dans des meubles et dans un local spécial, dont Lambert de Barive nous a laissé une description détaillée[10].

Continuons le curieux rapport du baron de Joursanvault

« ... En 1749, l'historien de Beaune, l'abbé Gandelot, cita à quelques chanoines un fait dangereux à réveiller, sur la fondation de leur chapitre et prébendes, et leur assura que le titre primordial existait dans leurs archives, dans lesquelles il n'avait jamais pu pénétrer.

« Ce titre primitif avait tort, il pouvait déposer contre eux, il fallait le séquestrer, mais il était nécessaire de le connaître, et aucun de ces messieurs ne savait lire que son bréviaire.

« On assemble plusieurs titres, qui par leur forme, leur caractère, leurs sceaux, portaient l'empreinte de l'antiquité, on en forme des liasses, et pour punir le coupable que l'on ne pouvait distinguer, dès le lendemain, au milieu d'une vaste cour, on fait un auto-da-fé du tout.

« Le même esprit de défiance subsiste encore et quoiqu'on dût trouver dans ce dépôt des matériaux rares du XIe siècle, je suis persuadé, monsieur, que notre chapitre non-seulement ne permettrait pas les recherches, mais même qu'il réclamerait et protesterait contre un ordre, fût-il de Sa Majesté. »

Qu'on juge des richesses diplomatiques que devaient contenir, en 1765, les différents dépôts de la ville de Dijon seulement, par l'énumération de dom Villevieille[11], qui a pris soin de noter les fonds qui avaient été visités et les noms des visiteurs.

Il y avait à Beaune, en 1789, au dire de Joursanvault[12], quatre dépôts importants, sans compter le sien le chartrier du prieuré de Saint-Etienne, fondé par le vicomte Eudes et alors occupé par des Carmélites le chartrier de l'abbaye des Bernardines, fondée au Lieu-Dieu-des-Champs le chartrier de l'hôtel-de-ville et celui du chapitre.

Il est bien certain que le vandalisme et l'ignorance n'ont pas été moins funestes aux archives en général que le vandalisme de la Révolution contre lequel on a tant crié. Car si la Révolution a fait anéantir beaucoup de parchemins et de titres de noblesse, la perte en est fort regrettable sans doute si quelques vingt milliers de parchemins ont été sans discernement enlevés par les commissaires de la marine, en 1793, et employés à faire des gargousses, nous avons la consolation de penser qu'ils n'ont pas été étrangers à la défense de la patrie menacée par les armées ennemies. Toutefois, la centralisation de tous les chartriers dans chaque chef-lieu de département, a été un grand service rendu et la protection assurée de ces archives. Nous ne pouvons regretter qu'une chose, c'est que les ordres de centralisation n'aient pas été alors exécutés partout d'une manière assez rigoureuse.

Malgré de regrettables lacunes dans le dépôt des archives de la Côte-d'Or, et les dilapidations dont elles ont été l'objet, elles sont encore, avec celles de Lille, les plus considérables de France, après les archives nationales. Nous avons passé de longues années à étudier les richesses de ce fonds inépuisable, et nous avons copié sur les originaux ou analysé toutes les pièces inédites qui pouvaient avoir de l'intérêt pour la période qui nous occupe.

Dans les titres de la Chambre des comptes, les titres du XIe et du commencement du XIIe siècle sont peu communs, et beaucoup d'entre eux ont été édités. Les incendies de Dijon en 1137 et en 1227, ont dû anéantir une foule de pièces qui seraient pour nous d'une inestimable valeur. Ce fonds de la série B est le plus connu et le plus généralement consulté les volumineux recueils de Peincedé, dont nous parlerons ailleurs, en rendent la recherche facile.

Une autre série du même dépôt, la série H comprenant les fonds ecclésiastiques, dont les inventaires ne sont pas encore publiés, offre des ressources nouvelles bien plus précieuses pour l'époque ancienne. Là sont centralisées toutes les archives des monastères antérieurs à la Révolution, et qu'il n'était pas facile autrefois de consulter. Ce que renferment ces divers fonds de chartes inédites et inconnues est incalculable. En dehors de quelques érudits, qui a étudié ces cartulaires et parcouru les dossiers de ces documents originaux ?

Nous n'avons pas à donner ici la nomenclature des fonds de quatre-vingts abbayes ou prieurés dont les documents sont versés dans une trentaine de cartons de notre collection, renfermant les pièces justificatives des Ducs de Bourgogne, et qui seront signalées dans nos preuves. En dehors de certains monastères moins importants, nous avons été obligés de ne pas scinder les fonds plus considérables de plusieurs abbayes qui forment des cartons séparés.

Outre ces trente cartons, nous avons la copie intégrale des titres de Cîteaux, de 1098 à 1250, fournissant cinq volumes ceux des diverses commanderies du XIe au XIIIe siècle, quatre volumes l'abbaye de Molème, deux l'abbaye de Fontenay, trois Saint-Bénigne de Dijon, quatre Saint-Etienne de Dijon, un Saint-Seine, un ; Quincy, un quatre cartons de chartes françaises de 1214 à 1299 ; deux volumes[13] contenant tous les actes de la duchesse Alix de Vergy, de 1197 à 1251. Les archives de la Côte-d'Or nous ont encore procuré les obituaires de Notre-Dame de Beaune[14] et de Saint-Denis de Vergy[15], dans lesquels se trouvent nombre de documents qui ne se rencontrent pas ailleurs.

Les archives de la Haute-Marne qui comprennent une partie de l'ancien diocèse de Langres, fournissent un certain nombre de documents inédits. La copie des cartulaires de Longuay et d'Auberive assez importants forment deux cartons entiers de notre collection.

M. l'archiviste de Saône-et-Loire a bien voulu copier et analyser les chartes concernant les Ducs qui se trouvent dans son dépôt. Nous nous faisons un devoir de le remercier de cette obligeance.

Les archives de l'Yonne n'apportent qu'un contingent relativement restreint de pièces. L'excellent cartulaire de M. Quantin peut, à la rigueur, éviter de nouvelles recherches. Toutefois, divers fonds, comme ceux de Pontigny, de Reigny, de Saint-Lazare d'Avallon, permettent de recueillir encore nombre de documents qui ne pouvaient être négligés.

Les archives de l'Aube fournissent peu de chartes ducales en dehors du cartulaire de Clairvaux. Nous avons eu en mains les cartulaires des prieurés dépendant du Val des Choux, dont le fonds fait aujourd'hui partie du chartrier de Septfonds aux archives de l'Allier.

La bibliothèque de Dijon possède des manuscrits précieux qui ont été mis à profit. Nous avons copie intégrale du nécrologe de la chapelle des Ducs, datant du treizième siècle et qui avait fait partie, en 1721, de la bibliothèque du président Bouhier[16]. Le martyrologe de Cîteaux[17], merveille de calligraphie, d'ornementation et d'enluminures, a procuré par ses notes marginales un obituaire sommaire de cette célèbre abbaye[18]. Il est seulement à regretter que les notes ne soient pas plus abondantes. Les manuscrits légués à la bibliothèque de Dijon par la veuve de M. Baudot offrent aussi des ressources pour l'époque du moyen âge. Citons particulièrement un recueil de Pérard[19], contenant des chartes dont plusieurs n'existent plus aux originaux des archives de la Chambre des comptes, onze cartons de notes recueillies par Courtépée[20], plusieurs copies de manuscrits de Pierre Palliot[21], etc.

La bibliothèque de Châtillon-sur-Seine possède une copie du cartulaire de Flavigny[22] moins fautive que celle de la bibliothèque nationale provenant de Bouhier.

Nous avons analysé à la bibliothèque d'Auxerre les cartulaires de Saint-Germain de cette ville, de l'abbaye de Pontigny, les manuscrits de dom Viole.

On ne peut passer sous silence plusieurs manuscrits de la bibliothèque de Troyes, provenant du président Bouhier le cartulaire de Beaune (n° 204), le nécrologe de Saint-Bénigne de Dijon (n° 210), l'inventaire des titres de la Chambre des comptes, dressé par ordre de Nicolas Rolin, en 1448 (n° 334), un recueil de copies de chartes (n° 685), les titres de la chapelle de Saint-Etienne de Charolles-en-Mâconnais (n° 749), le nécrologe de l'église du Saint-Esprit de Dijon (n° 1324).

En première ligne nous aurions dû placer la Bibliothèque nationale, dans laquelle viennent s'amonceler des richesses diplomatiques de toutes les provinces de France, et où la Bourgogne est aussi représentée. L'inventaire des documents qu'elle renferme sur notre histoire, et dont nous commencerons bientôt la publication dans la Société d'histoire et de géographie de Dijon, pourrait nous dispenser d'en parler. On doit cependant signaler parmi les manuscrits se rattachant plus particulièrement à notre sujet, et offrant des documents originaux qui manquent à nos départements les cartulaires et les fonds de Cluny, qui sont en voie de publication[23], les recueils de Philibert de la Mare et de Fevret de Fontette[24], le fonds de Bourgogne[25] provenant de dom Villevieille, dom Aubrée, dom Plancher et de la plupart des travailleurs bourguignons du siècle dernier qui ont laissé leurs travaux manuscrits les cartulaires de la cathédrale et de l'évêché de Langres[26] le cartulaire et les chartes de l'abbaye de La Bussière[27] ; le cartulaire de la chartreuse de Lugny[28] ; les cartulaires des abbayes de Saint-Seine[29], Maizières[30], etc., l'obituaire de Saint-Lazare d'Avallon[31], dont nous avons copie intégrale[32], etc.

Notre collection personnelle, composée de documents originaux réunis de toutes parts, forme à elle seule un fonds plus considérable que celui de Joursanvault, pour ce qui regarde la Bourgogne et la Franche-Comté. Elle est dans l'église de l'ancien prieuré de Vausse, et sera indiquée dans les citations sous le titre : Archives de Vausse. Les volumes ou cartons écrits pour servir à l'histoire de Bourgogne et des Ducs de la première race sont au nombre de 150 et renferment le texte ou l'analyse de plus de trente mille chartes inédites.

 

II

Historiens bourguignons qui se sont occupés de diplomatique et leurs manuscrits. — Chifflet. — Pérard. — Dom Viole. — P. Baüyn. — J. Vignier. — J. Bouhier. Ph. de la Mare. — P. Palliot. — G. Aubrée. — Cl. Robert. — Martène. — Dom Plancher. — Sallazard. — Merle. — Villevieille. — Lambert de Barive. — Peincedé. — Le baron de Joursanvault.

 

Les chroniques des abbayes de Saint-Bénigne de Dijon et de Bèze, sont les plus anciens monuments qui nous aient été conservés pour l'époque du XIe siècle.

De l'auteur de la chronique de Saint-Bénigne, nous ne savons que ce qu'il a bien voulu nous apprendre. Il était originaire de Salins, où il était né de 1010 à 1020, Son père l'avait tout jeune apporté à Saint-Bénigne, et lui avait, selon la coutume, constitué une dot religieuse, consistant en une maison sise près d'un puits, de sel dans une saline du pays. L'enfant avait grandi sous l'habit monastique, à l'ombre du cloître tutélaire, au milieu des religieux qui avaient dirigé son enfance, et dont il était resté le reconnaissant élève. On peut supposer que c'est à l'abbé Guillaume qu'il dut le premier projet de raconter les annales du monastère, dont il poursuivit le récit sous l'abbé Halinard. Son nom est encore une énigme que les investigations des savants n'ont pu découvrir[33].

L'auteur de la chronique de Bèze n'est au contraire connu que de nom. Il s'appelait Jean, et on ne sait absolument rien de son origine et des faits principaux de sa vie. Courtépée[34] parle bien des livres qu'il laissa à son monastère, mais c'est le seul renseignement biographique qui nous soit resté[35].

RAOUL (Glaber), contemporain de ces chroniqueurs, était né en Bourgogne, selon toute apparence. Son père l'avait dans sa jeunesse fait admettre dans un couvent, mais sa conduite dissipée lui valut plusieurs changements de maisons pour éviter des châtiments mérités. Guillaume, abbé de Saint-Bénigne, ayant remarqué sous la légèreté de conduite les heureuses dispositions du jeune homme, le choisit pour compagnon de voyage, et l'emmena à Suze, en Italie. L'indocilité de son caractère lui fit abandonner son protecteur il se retira à Saint-Germain d'Auxerre, puis dans d'autres monastères, Moutier-Saint-Jean, Bèze, et enfin à Cluny, où il mourut vers le milieu du XIe siècle. Le travail qui le recommande particulièrement à notre souvenir est une chronique entreprise sous les auspices de l'abbé Guillaume, continuée probablement à Saint-Germain d'Auxerre, et terminée à la prière d'Odilon, abbé de Cluny, auquel elle est dédiée. Cet ouvrage, malgré les anachronismes et les merveilles de crédulité qui sont les signes de cette époque, est encore un des principaux monuments de notre ancienne histoire[36]. Raoul Glaber a composé aussi une vie de Guillaume, abbé de Saint-Bénigne[37].

Nous parlerons ailleurs des chroniques de Flavigny et de Vézelay, en ayant soin d'y prendre les faits qui se rapportent à nos annales bourguignonnes. Il faut aller jusqu'au seizième siècle pour trouver des travailleurs, comme Guillaume Paradin[38] et Saint-Julien de Baleure[39], qui aient écrit sur la province et se soient intéressés à son histoire mais leurs livres, dénués de preuves, ne peuvent être consultés qu'avec une extrême discrétion.

Il n'en est pas de même du Père Duchesne, qui nous a donné la généalogie des Ducs[40] dont nous entreprenons aujourd'hui de raconter les faits et gestes, et aussi la généalogie d'une famille essentiellement bourguignonne, les Vergy[41]. Les chartes dont il accompagne ces importants ouvrages sont curieuses, bien que le but généalogique poursuivi par l'auteur, l'ait souvent entraîné à tronquer les pièces. C'est également Duchesne qui avait édité les chartes de Cluny collationnées par Marrier[42].

Le Père FRANÇOIS CHIFFLET a donné trois livres excellents à consulter pour ce qui regarde la Bourgogne : l'Histoire de Tournus[43], la Lettre touchant Béatrix, comtesse de Chalon[44], et le Genus illustre sancti Bernardi[45].

Nous devons à Samuel Guichenon une Histoire de Bresse et du Bugey[46], et le Bibliotheca Sebusiana[47].

Du Bouchet a fait les Généalogies des maisons de Courtenay[48] et de Coligny[49], et les preuves peuvent être consultées avec fruit.

Citons encore l'Illustre Orbandale, ou l'histoire ancienne et moderne de la ville de Chalon-sur-Saône[50] la Nouvelle histoire de l'abbaye royale et collégiale de Saint-Philibert et de la ville de Tournus[51], par le chanoine Juénin, — l'Histoire de l'église abbatiale et collégiale de Saint-Etienne de Dijon[52], par l'abbé Fyot.

De tous les auteurs du dix-septième siècle qui se sont occupés des titres anciens et des chartes pouvant servir de preuves à l'histoire des Ducs de Bourgogne de la première race, ETIENNE PÉRARD est l'un des plus connus, et celui qui a tiré de l'oubli les documents originaux les plus importants.

Pendant une partie de sa vie, consacrée à l'étude des archives de la Chambre des comptes, dont il était maître, il a pu copier, de son écriture fine et un peu trop serrée, une quantité innombrable de pièces, dont beaucoup d'originaux n'existent plus. Pérard, né en 1590, mourut le 5 mai 1663, « plein d'honneur et de mérite, » et honoré du brevet, de conseiller d'État.

C'est le premier qui ait eu le projet de donner un corps d'ouvrage d'ensemble sur notre histoire, et de publier surtout des preuves et des documents. Mais ces grands travaux sont rarement achevés par celui qui les entreprend, et à sa mort rien n'était encore publié. Son fils Jules Pérard, conseiller au Parlement, en donna un premier volume Recueil de plusieurs pièces curieuses, choisies parmi les titres les plus anciens de la Chambre des comptes de Dijon, des abbayes et des autres églises considérables, et des archives des villes et communautés de la province, etc.,[53]. Ce volume était dédié au prince de Condé et devait être suivi de plusieurs autres, mais le nombre des érudits n'étant pas alors, plus qu'aujourd'hui, suffisant pour l'écoulement d'un tel livre, l'œuvre resta inachevée. La postérité a rendu plus de justice à cet excellent ouvrage, qui malgré ses imperfections est devenu recherché et peu commun.

Les quatorze portefeuilles de Pérard contenaient la matière de quatorze volumes de même format et de même étendue. Ces manuscrits ne sont heureusement pas tous perdus ils sont disséminés dans divers dépôts publics, et leur importance est trop grande pour qu'on ne se fasse un devoir de les signaler quand on les rencontre. Nous en connaissons un volume à la bibliothèque de Dijon[54] ; trois dans la bibliothèque de la ville de Troyes[55], et plusieurs autres dans divers fonds de la Bibliothèque nationale[56], dont nous ne connaissons pas encore toutes les richesses. Le tome 93 de la collection Bourgogne du même dépôt, contient de plus le catalogue des pièces comprises dans ces quatorze portefeuilles, catalogue qui se trouvait dans les papiers de Guillaume Aubrée. A défaut des manuscrits autographes de Pérard, les documents réunis par dom Plancher et ses collaborateurs renferment diverses copies qui peuvent y suppléer[57].

Dom GEORGES VIOLE, bénédictin, né à Soulairs, diocèse de Chartres, prieur de Saint-Benoit-sur-Loire, de Saint-Germain d'Auxerre, de Corbie, de Saint-Fiacre, termina ses jours à l'abbaye de Saint-Germain comme simple religieux, le 21 avril 1669. Dans tous les monastères où il avait vécu, il prit des copies des chartes anciennes relatives à leur histoire, et composa des monographies de plusieurs d'entre eux, bien supérieures à celles que l'on faisait alors. Il ne s'appuyait, comme le P. Duchesne, que sur des documents originaux et authentiques.

Il a fait imprimer une Vie de saint Germain d'Auxerre[58], et diverses pièces sur Sainte-Reine. Dom Martenne a donné dans ses Analecta[59] son travail sur Pontigny. Les ouvrages manuscrits qu'il a laissés[60] sont précieux, et les auteurs, à commencer par l'abbé Lebeuf, y ont largement puisé.

PROSPER BAÜYN, né à Dijon, en 1610, fut un des laborieux compilateurs du XVIIe siècle. Sa charge de maître des comptes, en lui ouvrant les portes des archives, lui permit de faire de nombreuses copies et des travaux restés manuscrits, mais qui sont arrivés jusqu'à nous. On lui doit une Généalogie de la maison de Vienne, des Mémoires sur les Ducs de Bourgogne de la seconde race[61], une Histoire du voyage fait en Hongrie, par Jean, comte de Nevers[62], plus tard Jean sans Peur, des Mémoires sur la négociation du traité de paix d'Arras[63], avec les preuves. Il avait, de plus, fait un très bon inventaire des titres de la Chambre des comptes de Dijon, et des registres des fiefs de Bourgogne. Ce travail dont il avait été chargé par sa compagnie, lui valut des lettres patentes du roi, le 20 juin 1653, et n'était pas encore terminé à sa mort, arrivée le 26 décembre 1687. Ce n'est que trois ans après, en 1690, que Jean Baüyn, son fils, put le présenter à la Chambre des comptes[64].

JACQUES VIGNIER, né à Bar-sur-Seine, successivement recteur de l'ordre des Jésuites, à Chaumont, à Langres et à Dijon, était de la même famille que l'historiographe de France Nicolas Vignier. Sa vie entière fut consacrée à des recherches historiques sur l'ancien diocèse de Langres, dont il avait formé le projet de publier les annales, sous le titre de Décade historique[65]. Il en publia même le prospectus, mais sa mort, arrivée en 1670, ne lui permit pas de mettre la dernière main à ce travail.

Bien que beaucoup de ses papiers aient été détruits dans l'incendie du collège de Langres, on retrouve une partie de ses notes à la Bibliothèque nationale[66] sur les six archidiaconés du diocèse.

Dans l'annonce de sa Décade historique de Langres, divisée en trois parties, et dont il ne reste que la première dans les papiers de l'abbé Mathieu[67], auteur de l'Histoire chronologique des évêques de Langres, Vignier disait qu'il avait été aidé par MM. Boyeret de la Mare, conseillers au Parlement de Dijon ; Andrieux, de Rosoy, conseillers à Langres ; Th. Tabourot, Garnier, Simonin et autres chanoines Noirot, avocat ; du seigneur de Beurville, de M. de Villeprouvé, conseiller à Troyes de MM. Camusat et Bonhomme, chanoine de la même ville.

Jacques Vignier résuma son grand ouvrage, à la prière de ses amis, dans un petit volume qui parut à Langres, en 1665, sous le titre : Chronicon Lingonense ex probationibus decadis historicœ contextum. C'est un précis fidèle et rapide de l'histoire du diocèse, et aucun fait ni date importante n'a été oublié. Ce manuel, devenu rare et qui n'a pu se populariser avec son style latin, a été reproduit en français par M. Jolibois[68].

On ne peut qu'exprimer les regrets de n'avoir plus aujourd'hui les travaux entiers de Jacques Vignier, érudit consciencieux, qui travaillait sur des documents neufs, et avait compulsé une foule d'archives et de titres maintenant perdus.

CLAUDE PERRY, fils de Perry et de Philiberte Penessot[69], naquit à Chalon-sur-Saône, en 1602. Il s'était d'abord appliqué à l'étude des belles-lettres, de la philosophie et de la jurisprudence. Après avoir été avocat, il entra dans les ordres, et fut pourvu d'un canonicat dans l'église Saint-Vincent de Chalon, où il était en même temps que Claude Robert, qui fut le premier auteur du Gallia Christiana, puis il entra au noviciat des jésuites de Nancy. Des nombreuses publications sur divers sujets[70] faites par cet auteur, nous -ne devons retenir que l'ouvrage historique qu'il a consacré à la ville de Chalon, et qu'il a enrichi de preuves[71]. Cet ouvrage fait à la sollicitation des maires et échevins de cette ville, est le seul qui se recommande à notre souvenir[72].

De cette illustre famille des Bouhier, qui a jeté un si vif éclat pendant les deux derniers siècles, et qui a été la gloire littéraire de la province et de la ville qui les a vus naître, nous n'avons à nous occuper plus particulièrement que de Jean Bouhier, conseiller au Parlement de Dijon, le grand-père du célèbre président, et qui fut comme lui savant magistrat, bibliophile, antiquaire, naturaliste distingué, et créateur de la superbe bibliothèque qui portait leur nom.

Jean Bouhier, né à Dijon, en 1605, mort en cette ville en décembre 1671, s'était adonné aux études historiques, et n'a laissé que des ouvrages manuscrits qui faisaient partie de la bibliothèque de son petit-fils. Mais ce qui lui assigne l'un des premiers rangs parmi les travailleurs de cette époque, c'est l'entreprise qu'il avait faite de réunir tous les cartulaires de Bourgogne, et la copie faite de sa main d'un certain nombre d'entre eux. Il en avait ainsi copié quarante ou cinquante, dont la Bibliothèque nationale a eu la meilleure part, et parmi lesquels il faut citer les cartulaires de Flavigny[73], de Saint-Seine[74], de La Bussière[75], de l'évêché de Chalon[76], de Saint-Vincent[77] et de Saint-Marcel[78] de la même ville, de l'évêché de Langres[79], de Saint-Symphorien d'Autun[80], de Saint-Bénigne[81] et de Saint-Etienne[82] de Dijon, de l'hôpital du Saint-Esprit[83] de cette ville, etc. Ces manuscrits furent par lui recouverts de velours noir et numérotés lors du catalogue de la bibliothèque qui fut fait en 1721[84].

PHILIBERT DE LA MARE, seigneur de Chevigny et du Port de Palleau, célèbre avocat et conseiller au Parlement de Bourgogne, décédé le 16 mai 1687, à l'âge de soixante-treize ans, avait pendant cinquante années réuni sur la province une très-belle collection de documents, comprenant beaucoup d'originaux et de copies faites par lui. Il se proposait de donner un livre d'ensemble, entreprise tentée par beaucoup d'autres après lui, et qu'il n'eut pas le loisir de terminer. Il se contenta de donner le catalogue raisonné, sous le titre de Conspectus historicorum Burgundiœ[85]. Il possédait de plus une volumineuse collection de manuscrits anciens, dont un certain nombre provenaient du savant Saumaise. On les retrouve à la Bibliothèque nationale dans divers fonds et principalement dans le fonds latin.

Les documents originaux qu'il avait réunis provenaient du greffe du Parlement de Dijon, du cabinet du sieur d'Aumont, lieutenant-général au gouvernement du Duché de Bourgogne sous Louis XII, de l'amiral Bonnivet, des familles d'Urfé, de Tavannes, du P. Jacques Vignier et autres. On peut voir ce que disent de cette bibliothèque, considérée comme une des curiosités de Dijon, le Gallois[86], qui la visita en 1680, Mabillon[87] en 1682, Papillon[88], qui a eu ses papiers en mains et dont beaucoup portent sa signature, et les auteurs[89] de la Galerie bourguignonne.

Nous n'avons pas à parler des richesses historiques que cette collection renferme sur notre province[90], l'inventaire devant être publié dans le Bulletin de la Société d'Histoire et de Géographie de Dijon, mais il n'est pas sans intérêt de connaître les vicissitudes par lesquelles les diverses parties de ce cabinet sont arrivées à la Bibliothèque nationale. L'éminent directeur que cet établissement a la bonne fortune d'avoir à sa tête, en a raconté les principaux épisodes[91], que nous nous permettons de reproduire

« Philippe de la Mare, fils de Philibert, conserva la bibliothèque de son père. Elle attira l'attention des bénédictins qui visitèrent Dijon en 1709 : « Elle est, disaient-ils, plus considérable par les livres singuliers que par le nombre, quoiqu'elle ne soit pas mal fournie de livres imprimés et de manuscrits. »

« Après la mort de Philippe, toute la bibliothèque fut vendue à Etienne Ganneau, libraire de Paris, qui mit à part les manuscrits et les céda pour 3.500 livres à un libraire de Hollande, nommé Vanloom. Mais le Régent ne laissa pas sortir ces manuscrits, et les fit arrêter au moment où oh allait les expédier, en remboursant le prix à son acquéreur. La bibliothèque du Roi acquit ainsi, en 1719, près de six cent trente manuscrits.

« La vente à Etienne Ganneau ne comprenait pas les manuscrits non reliés et les feuilles volantes de ce cabinet, si riche en documents sur le XVIe et le XVIIe siècles. Ces débris restèrent à Dijon le président Bouhier en recueillit une partie, mais la principale portion passa à Fevret de Fontette, qui en a décrit plusieurs divisions sous les n° 36073 à 37331 de la Bibliothèque historique de la France. Elle devint ensuite la propriété de Paulmy, qui la céda par échange au cabinet des chartes, d'où elle arriva à la Bibliothèque en 1790. C'est donc après bien des vicissitudes que la plupart des collections manuscrites de Philibert de la Mare se retrouvent aujourd'hui réunies dans le même établissement. »

PIERRE PALLIOT, historiographe du roi et généalogiste du duché de Bourgogne, est l'un des travailleurs les plus méritants qui se soient occupés de réunir des documents anciens sur l'histoire de la province, et bien que ces documents aient eu pour objet principal les titres relatifs aux familles, on ne peut passer son nom sous silence à cause des nombreuses chartes dont il avait pris copie sur les originaux qu'il avait pu rencontrer. On n'a pas à rééditer la biographie qui lui a été consacrée par MM. H. Beaune[92] et Clément Janin[93].

Le savant Palliot, décédé à Dijon, en 1698, à l'âge de quatre-vingt-neuf ans, avait, pendant sa longue carrière entièrement vouée à l'étude, réuni toutes les inscriptions trouvées dans les monastères de Bourgogne et dans les édifices publics. Il avait surtout pris soin de relever le dessin des pierres tombales et des monuments dont nous n'avons plus que le souvenir. C'est ce qui donnerait aujourd'hui aux quatorze volumes in-f° qu'il avait composés une incomparable valeur. Ces manuscrits, qui avaient été achetés par le président Joly de Blaisy, ont été en partie détruits par l'incendie qui a dévoré le château de Blaisy, le 16 mars 1751[94]. Ils n'ont pas tous été détruits cependant, puisque Courtépée[95] dit en avoir vu plusieurs dans la bibliothèque du marquis de Courtivron. On a encore dans divers dépôts des copies partielles de cette précieuse collection[96].

Depuis la rédaction de ce présent volume, nous avons eu la bonne fortune de retrouver deux de ces quatorze volumes et divers ouvrages dans les fonds de la Bibliothèque nationale que nous n'avons pas encore dépouillés entièrement[97].

Pierre Palliot, que sa profession d'imprimeur ne suffisait pas à faire vivre, ni à élever les dix-huit enfants qu'il eut de sa femme Jeanne Spirinx, trouvait moyen de gagner quelque argent en composant des généalogies qu'il dédiait à des familles riches. On en retrouve çà et là quelques-unes écrites de sa main, avec une dédicace.

Outre ses ouvrages imprimés : la vraye et parfaite science des Armoiries, le Parlement de Bourgogne, l'Histoire des comtes de Chamilly, la Généalogie des comtes d'Amanzé, etc., il avait formé le projet de donner l'histoire des principales familles nobles de la province, sous le titre de Bourgogne généalogique. Le plan seul de cet ouvrage, qui devait comprendre la description des villes, bourgs et villages de chaque bailliage, a été publié en 1664.

THOMAS LE ROY, religieux de Saint-Bénigne de Dijon, avait réuni au commencement du xvin0 siècle les éléments d'une histoire de ce monastère. Il avait copié les titres de l'abbaye, et relevé les épitaphes qui se trouvaient dans l'église, en y joignant celles qui avaient été dessinées par Pierre Palliot. Ces travaux sont restés inachevés, et son histoire est demeurée inédite. Les matériaux ont été absorbés dans les papiers de dom Plancher[98], et sont compris dans quatre volumes[99] du fonds Bourgogne, à la Bibliothèque nationale.

Dom GUILLAUME AUBRÉE, religieux de Saint-Bénigne, originaire de Bretagne, ouvre la série des travailleurs qui se succédèrent pendant le XVIIIe siècle. Les documents qu'il avait rassemblés, les encouragements qu'il avait trouvés chez le président Bouhier, Papillon, le P. Oudin, et autres savants avec lesquels il était en relation, lui avaient donné l'idée de faire une collection sur la province.

Dès le 7 juillet 1707, Mabillon lui écrivait[100] :

« Le dessein que vous avez pris de faire, un nouveau recueil de pièces concernant l'histoire de Bourgogne me paroit fort bon et fort utile, mais je voudrais que vous refondissiez l'ouvrage ou le recueil de M. Pérard, pour faire un corps suivi de toutes les pièces avec celles que vous pourriez trouver. Mais pour réussir dans ce dessein, il faut voir toutes les archives du pays, et faire des copies de toutes les pièces principales. La difficulté est d'avoir la liberté d'y entrer, et de copier ce dont vous aurez besoin. Les archives de la cathédrale d'Autun que j'ai vues autrefois en passant vous fourniront beaucoup de pièces, mais je ne scay si vous y pourrez avoir un accez aussi facile qu'il vous sera nécessaire pour votre dessein. Il ne faut pas se presser, ce qui ne se fait pas un jour se pourra faire un autre. Il faudra lire encore les histoires de Bourgogne, etc. Festina lente. C'est tout ce que je puis vous dire sur votre dessein que j'approuve fort... »

La quantité de documents réunis par dom Aubrée, et la communication qu'il en fit au bénédictin Fr. Maur Audren, de la congrégation de Saint-Maur, lui valurent l'honneur d'être associé, en 1711, aux travaux de la compagnie[101], qui lui envoya de longues notes sur les recherches à faire dans le but, soit de rectifier la Notitia Gallorum, de Valois, soit de contribuer à la préparation d'autres ouvrages[102].

Il envoyait bientôt une généalogie des Ducs de Bourgogne, qui donna lieu à diverses observations de son correspondant Audren, sur le manque de preuves et de pièces justificatives de ce mémoire contenant d'ailleurs des erreurs de chronologie[103]. Il donnait également satisfaction à dom Martenne[104], en lui expédiant les documents qu'il lui avait promis, ainsi qu'à Bernard de Montfaucon[105].

Comme un seul homme ne pouvait suffire à toute la besogne qu'on lui réclamait, dom Aubrée fut autorisé, en 1713, à prendre un scribe, en attendant qu'on lui adjoignît un compagnon de travail[106]. Sainte-Marthe lui écrivait dans le même temps[107] :

« Je suis bien surpris que le révérend Père Prieur, après ce que je lui avois mandé de la part du R. P. général, ne vous ait pas donné exemption de matines... Je suis bien fasché de vos douleurs de rhumatisme, qui n'accommodent pas ceux qui s'occupent aussi utilement que vous faites... Je ne scaurois trop vous remercier des richesses que vous m'envoyez... »

Jusque-là dom Aubrée n'avait encore fait des recherches que dans les abbayes bénédictines et dans la bibliothèque du président Bouhier. Il avait eu en mains les manuscrits de Pérard, car plusieurs d'entre eux qu'il avait gardés se retrouvent dans ses papiers[108]. Il désirait pénétrer dans le dépôt des archives de la Chambre des comptes dont l'accès lui avait toujours été refusé. Bignon lui en ouvrit les portes en 1716, et lui écrivit[109] :

« Sur le compte que j'ay rendu, mon révérend Père, de l'application que vous continuez de donner à l'ouvrage que vous avez commencé à l'histoire de Bourgogne, Monseigneur le Duc d'Orléans a bien voulu vous permettre de prendre connaissance des anciens comptes qui sont à la Chambre des comptes de Dijon je vous envoie l'ordre du Roy qui m'a été adressé, qui vous mettra en estat de demander communication de ces comptes à MM. de la Chambre des comptes de Dijon. Je vous prie de m'informer du progrès de votre travail. Je suis, mon R. P., votre très humble et très obéissant serviteur. BIGNON. »

Dom Aubrée relate également ces faits dans un mémoire fait pendant la Régence[110], et adressé au ministre :

« La Cour ayant appris que je travaillois à donner une histoire de Bourgogne, m'ordonna de faire la recherche de tous les domaines du Roy dans la province de Bourgogne, et comme je n'y pouvois réussir que la chose ne fut secrette, je proposay à la Cour de me favoriser d'une lettre de cachet pour avoir entrée dans la salle du thrésor de Bourgogne, et d'y énoncer seulement que c'étoit pour l'histoire de la province, car il étoit à craindre que MM. de la Chambre des comptes ne détournassent les titres appartenant au domaine, et me missent hors d'état de pouvoir exécuter les desseins de la Cour. Ma proposition ayant été approuvée, Monseigneur le Régent me fit expédier une lettre de cachet telle que je le souhaitois. Aussitôt j'entrepris l'ouvrage, et après beaucoup de travail, — car il m'a fallu lire tous les originaux —, j'ay fait un état très fidelle de tous les domaines du Roy... C'est à présent à Votre Grandeur à me donner ses ordres, afin que je mette le tout au net, et je m'engage que dans peu de temps, je luy méttray en main cet état... »

A partir de cette époque, Guillaume Aubrée est spécialement occupé au service de la Cour. Le cardinal de Rohan l'engageait, en 1722, à continuer vivement ses travaux, et lui promettait sa protection et son appui ainsi que celui de M. de Tencin[111].

En octobre 1724, il fut envoyé à Rome et y resta près de deux années, ainsi que le constate le cardinal de Polignac[112].

Dom Aubrée a poursuivi ses recherches historiques pendant près de quarante ans, dont vingt années environ ont été employées dans les archives de la Chambre des comptes. Il n'a rien laissé d'imprimé sous son nom, et dom Plancher n'a eu à sa disposition qu'une faible partie de ses manuscrits. Aubrée a cependant fourni à des Salles la plupart des matériaux qui ont servi à faire les Mémoires pour servir à l'histoire de France et de Bourgogne[113]. On lui doit vingt et un volumes de bonnes copies d'une écriture fine et soignée, qui ne sont pas les moins intéressants de la collection Bourgogne[114] et plusieurs recueils de chartes sur Saint-Seine et autres abbayes, recueils qui se trouvent dans le fonds latin à la Bibliothèque nationale[115]. Ses papiers étaient sous scellés, en 1743, quand le Roi les fit admettre dans ce dépôt par le Dran, commis des affaires étrangères[116], mais il est à croire que nous n'avons pas là la totalité des manuscrits de Guillaume Aubrée.

Avant de terminer l'indication des chercheurs qui se sont spécialement occupés de la Bourgogne, arrêtons-nous un moment pour exposer la part que prirent les savants de la province dans les grandes publications générales sur l'histoire et la diplomatique.

Un prêtre du diocèse de Langres, chanoine de la Chapelle-aux-Riches de Dijon, CLAUDE ROBERT, né à Cheslay (Aube), travailla de longues années à recueillir les anciens monuments relatifs aux évêques de France. Poussant plus loin que ses prédécesseurs ses investigations, il réunit les catalogues des évêques de plusieurs diocèses, et augmenta de beaucoup la liste de ceux dont les noms étaient connus. En 1615, il était à Lyon en relations avec Jacques Severt, prêtre du diocèse de Mâcon, né à Beaujeu, en 1559, et qui l'aida dans ses recherches. Il reçut aussi de grands secours du jésuite Pierre Royer, avec lequel il s'était d'abord lié d'amitié à Dijon, et qu'il retrouva à Lyon. Robert le cite dans la préface de sa première édition du Gallia christiana, parue en 1626[117]. Il avait encore un nombre de documents assez important qu'il ne put utiliser. Claude Robert étant mort à Chalon-sur-Saône, en 1637[118], ses papiers furent recueillis par Philibert de la Mare, qui les remit aux frères Sainte-Marthe.

PIERRE ROYER, qui avait été un des collaborateurs assidus de Claude Robert, est moins connu que ce dernier. Il avait d'abord enseigné les humanités et la philosophie à Dijon, puis à Lyon. On lui doit une bonne histoire de l'abbaye de Moustier-Saint-Jean[119], et une vie du cardinal de Larochefoucault[120] qui fut alors abbé de ce monastère, livres assez rares[121], que leur texte latin n'a pas dû populariser, et qui furent, comme le Gallia, publiés chez Cramoisy.

Un bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, Jean-Evangéliste Thiroux, né à Autun, en 1667, contribua à refondre et à augmenter l'œuvre de Robert. Il travailla surtout le quatrième volume de la cinquième édition du Gallia christiana qui parut en 1728. Il avait d'abord fait profession dans l'abbaye de la Trinité de Vendôme. Après avoir enseigné la philosophie et la théologie avec quelque succès, on le nomma prieur de Nogent-sous-Coucy, puis de Meulant. Il passa aussi plusieurs années à l'abbaye de Bonneval, à Saint-Germain-des-Prés, à Saint-Denis, à Molème, et mourut à Saint-Germain d'Auxerre le 14 septembre 1731, à l'âge de soixante-dix-huit ans[122].

Un autre bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, dom Claude Estiennot de la Serre, né à Varennes[123], près de Montréal-en-Auxois, en 1639, mort à Rome, le 20 juin 1699, a beaucoup contribué à la publication de cette cinquième édition du Gallia christiana. Cet érudit modeste et laborieux a laissé une foule de documents sur des provinces autres que la Bourgogne[124].

Nous ne pouvons oublier que notre province a donné naissance à EDMOND MARTÈNE, né le 22 décembre 1654, à Saint-Jean-de-Losne, auquel on doit un nombre si considérable de publications savantes et justement estimées, mais qui n'ont pas pour la Bourgogne un intérêt particulier[125].

Dom Charles Clémencet, né à Paimblanc, en 1703, nous a donné la première édition de l'Art de vérifler les dates.

Dom François Clément, né à Bèze, en 1734, a publié les onzième et douzième volumes de l'Histoire littéraire de la France, les douzième et treizième du Recueil des historiens de France, et plusieurs parties de l'Art de vérifier les dates.

Le bénédictin dom URBAIN PLANCHER, de la congrégation de Saint-Maur, né en 1667, à Chenus, en Anjou, fit profession, en 1685, à l'abbaye de Vendôme, et resta quelque temps à la tête d'une chaire de philosophie et de théologie. Envoyé comme supérieur en Bourgogne, il profita de son séjour pour réunir des documents sur cette province. Retiré à l'abbaye de Saint-Bénigne de Dijon, où il mourut le 22 janvier 1750, à l'âge de quatre-vingt-trois ans, il était parvenu à publier trois volumes de l'Histoire générale et particulière du Duché de Bourgogne, ouvrage considérable, orné de figures et surtout de pièces justificatives qui n'en font pas le moindre mérite. On peut reprocher à ce travail de n'avoir pas suffisamment éclairé l'époque des Ducs de Bourgogne de la première race, qui n'occupe qu'une petite partie du premier volume, et d'avoir fait trop de place aux bénédictins de son Ordre et principalement de Saint-Bénigne, à l'exclusion des Cisterciens, dont il ne donne pas une seule charte, et qui lui avaient peut-être fermé l'entrée de leurs archives.

Dom Plancher, comme on peut le voir dans les soixante-quatorze volumes de documents, achetés en 1811 par la Bibliothèque nationale, avait employé les travaux de ses devanciers, et n'avait fait que mettre en œuvre les matériaux amassés par les bénédictins qui l'avaient précédé[126].

Ses collaborateurs sont nombreux. Dom JEAN-BAPTISTE MAGNIN avait réuni les premiers éléments de cette histoire, et eût sans doute été le plus capable de mener à bien cette entreprise, si ses fonctions de supérieur ne lui en eussent enlevé la possibilité. Puis de plus jeunes, pouvant disposer de plus de loisirs dom François Le Roux, dom Jean Chenu, dom Vigor Lafeaux, dom Bernard Vatet[127].

Nous n'aurions aucun détail sur la vie de dom Plancher, si certaines correspondances du siècle dernier ne venaient nous apporter quelques éclaircissements. Dans des lettres inédites de l'abbé Lebeuf au président Bouhier[128], on voit que Plancher était, en janvier 1734, à l'abbaye de Saint-Germain d'Auxerre, et qu'il travaillait avec ardeur à son ouvrage : « Je n'ai pas manqué, dit Lebeuf, quelques jours après la réception de la lettre dont vous m'avez honoré, durant le cours du mois dernier, de voir le P. Plancher. Je vais assez souvent à son laboratoire, je le trouve toujours travaillant, et je n'y reste pas longtemps de crainte de lui ravir un loisir qu'il employé si précieusement. Comme il ne fait pas beaucoup d'ouverture au sujet de son ouvrage, j'en ai plus tiré de ses confrères que de lui-même, et ils m'ont appris qu'il se dépêche le plus qu'il peut, à cause de son grand âge, appréhendant de rester en chemin. Il n'a point de secrétaire non plus que moy. Mais il y a cela de différent entre lui et moy, que je fais toujours une minute de mes petits ouvrages, et que lui écrit dès la première fois au demeurant. C'est ce qu'il m'a avoué. Quoi qu'il en soit, on ne parle pas encore d'impression[129]. »

Le 5 mars 1735[130], l'abbé Lebeuf écrit encore d'Auxerre au président Bouhier :

« Comme M. Dunod, de Besançon, a envoyé à dom Plancher sa nouvelle histoire, j'ay été des premiers à l'aller feuilleter, en conséquence de l'avis que vous avez eu la bonté de me donner de sa publication. Le P. bénédictin me permit de la lire d'abord tant que je voulus dans son laboratoire. Depuis ce temps-là, le P. Plancher m'ayant prêté le livre, je l'ai lu presqu'entièrement, et j'ay l'honneur de vous envoyer quelques observations. »

Le 5 juin 1737, Le Tors, d'Avallon, écrivait à Lebeuf : « J'ay vu ces jours-cy dom Plancher, qui va faire imprimer les deux premiers volumes de son Histoire de Bourgogne ; mais comme il y a beaucoup de planches, elle ne peut paroistre que dans dix-huit mois ; il a eu le chagrin d'avoir été obligé de refondre son ouvrage, parce qu'il lui a été défendu de parler du royaume d'Arles et de traiter nos Ducs comme des souverains...[131] »

Dom ALEXIS SALLAZARD, originaire de Bourg-en-Bresse, s'était mis à l'œuvre vers 1734, et avait fait de nombreuses copies de pièces. Il continua pendant un certain nombre d'années avec une extrême ardeur, et avait gardé par devers lui des documents qui n'avaient pas été utilisés par dom Plancher. Les diverses charges dont il fut pourvu à l'abbaye de Saint-Bénigne, vinrent interrompre ces travaux, et ne lui permirent pas de prendre part aux recherches dirigées par la chancellerie. Dom Villevieille fut nommé à sa place, en 1764[132], mais c'est en vain que ce dernier lui demanda communication de ses papiers, Sallazar ne voulut jamais y consentir

« Cet historien a toujours refusé de recevoir qui que ce soit pour associé, disait Villevieille à Moreau[133] ; c'est pourquoi j'ai cru devoir vous faire scavoir qu'il m'est impossible d'exécuter ce que vous demandez de moy sur cet objet, n'ayant aucune connoissance de son travail, et dom Sallazard n'ayant pu me communiquer ses mémoires, je l'ai prié de s'en charger luy même ; mais son tems luy est si prétieux, qu'il s'en est excusé, et m'a dit qu'il devoit bientôt faire paroitre les deux derniers volumes de son histoire, qui n'est autre chose que la continuation de celle qu'avoit commencée dom Planchette (sic)[134]. »

Dom Sallazard étant décédé en 1766, on prit possession de ses manuscrits et de la suite de l'histoire de Bourgogne, mais ce travail fut trouvé par les censeurs si diffus et si pesamment écrit qu'on songea à le refondre.

La rédaction fut confiée à un religieux qui resta quelque temps à l'abbaye de Bèze et à celle de Moustier-Saint-Jean, dom ZACHARIE MERLE, dont la rédaction et l'allure du style n'ont cependant rien d'entraînant. Le quatrième volume par lui composé, fut publié en 1781. L'année suivante, nous avons trois lettres de dom Merle à Moreau[135], alors qu'il était au couvent des Blancs-Manteaux à Paris, et qu'il avait été associé aux travaux historiques du ministère. Nous reproduisons seulement la dernière, dans laquelle on trouve une de ces questions d'argent qui se rencontrent trop souvent dans ces correspondances « Le refus que l'on m'a fait en Bourgogne de m'indemniser des frais de voyage et de copistes emploiés à l'histoire des grands fiefs de cette province, m'a décidé à m'occuper uniquement à la recherche des monuments de l'histoire et du droit public de la monarchie.

« J'ai découvert les originaux des diplômes d'une partie de nos rois Carlovingiens, j'en ai fait faire des copies figurées, avec la précaution de faire dessiner les sceaux. Quant aux diplômes qui ne se trouvent pas dans la table chronologique de M. de Bréquigny, j'en tiens un registre, ainsi que des chartes des Ducs de Bourgogne et des autres pièces analogues à l'histoire. Lorsque je serai à Paris, je vérifierai si une partie de ces chartes ne se trouvent pas déjà au dépôt.

« Voilà, Monsieur, le détail de mes opérations, dont il paraît que Monseigneur le garde des sceaux désire d'être instruit. Je compte être à Dijon ou dans les abbayes voisines jusques après les fêtes de Noël. En attendant les ordres que vous voudrez bien me donner, j'ai l'honneur d'être avec respect, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Fr. Z. MERLE.

« Dijon, 12 décembre 1782. »

 

Dom Merle, né à Semur, en 1713[136], mourut à Paris, en 1789, et a laissé en dehors de l'ouvrage précité plusieurs travaux sur divers sujets d'histoire générale et particulière qui ont été imprimés[137]. Nous savons aussi par la correspondance de Lambert de Barive[138] qu'il avait fait la liste des grands fiefs de Bourgogne, dont il se proposait de donner l'histoire, et qu'il fit communication de son travail à ce dernier.

JACQUES-JOSEPH VILLEVIEILLE, né à Nuits-sous-Beaune, en 1736, n'est pas un de ceux qui ont laissé le plus de documents sur l'histoire de Bourgogne proprement dite, mais ses travaux assez considérables sur la généalogie des familles, lui assignent une place honorable parmi les travailleurs du siècle dernier. Il fit profession le 16 mai 1674 à l'abbaye bénédictine de Vendôme, de la congrégation de Saint-Maur, et reçut les ordres à l'évêché de Grenoble, le 14 février 1761[139].

A l'âge de vingt-huit ans et alors qu'il était religieux à Saint-Bénigne de Dijon, on lui offrit d'être associé aux travaux diplomatiques[140], et on lui envoya des lettres pour lui faire ouvrir les dépôts de Dijon[141]. En 1765, dom Villevieille travaillait dans les archives de Saint-Bénigne, et réclamait des fonds pour pouvoir travailler dans les autres archives qui exigeaient des déplacements et des copistes. Il envoya à l'historiographe Moreau des diplômes des rois Carlovingiens, puis un inventaire des titres de Saint-Bénigne[142], et enfin une analyse du chartrier de l'abbaye de femmes de N.-D. de Tart, en 1766, et des soixante-et-une chartes qui s'y trouvaient[143].

Tels sont, il faut le dire, les deux seuls travaux de Villevieille spéciaux à notre histoire provinciale. Nous avons précédemment raconté l'insuccès de ses démarches pour pénétrer aux archives de la Chambre des comptes et dans celles de Saint-Etienne. Il était d'ailleurs souvent appelé par des particuliers pour mettre en ordre des titres de famille, et ce genre de travail lui était, comme à Lambert de Barive, très profitable car le besoin d'argent et ses demandes fréquentes au ministère qui n'en avait pas beaucoup à donner, paraissent avoir été l'une des causes de l'interruption de sa correspondance avec Moreau. Il n'y a pas de lettre qui ne contienne une réclamation de cette nature, et l'argent ne venait toujours pas.

Dans l'une d'elles[144], Villevieille écrit assez crûment : « J'ai cru ne devoir vous faire aucun envoy qu'auparavant je n'eusse par devers moy un peu d'avance. » Cette fois on lui envoya 300 livres, et pareille somme les deux années suivantes, mais ce fut tout.

Ces difficultés jointes à l'impossibilité de ne pouvoir pénétrer dans les dépôts, firent cesser tout à fait les relations de Villevieille et de Moreau, et quand ce dernier lui fit de nouvelles propositions, en 1773, Villevieille témoigna quelque répugnance et donna des fins de non-recevoir[145] : « ... Il y a des dépenses à faire, je serai obligé d'abandonner mes généalogies qui me procurent un bien-être que je ne trouve point icy, et je doute que MM. de la Chambre des comptes veuillent me faire une pension honnête et qui me récompense tant de mon travail que des sacrifices que je ferois. »

Dom Villevieille avait dû tirer grand profit du dépouillement des chartriers des maisons de Vienne et de Damas d'Antigny, et les notes qu'il y recueillit furent l'origine de son trésor généalogique, qui paraît avoir été commencé vers 4767, continué alors qu'il était religieux de Saint-Germain-des-Prés, de 1783 à 1790, puis attaché à l'église Saint-Roch à Paris.

Dom Villevieille mourut le 2 ou le 3 septembre 1820, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans[146].

Des cent soixante-dix volumes qu'il céda de son vivant, en 1811, à la Bibliothèque nationale, il faut noter 74 volumes de la collection Bourgogne[147], 48 volumes composant son trésor généalogique[148], 3 volumes de fragments[149], un recueil de chartes sur la Bourgogne et la Champagne[150] et deux volumes de montres et revues d'armes franc-comtoises et bourguignonnes[151], de 1358 à 1440.

LAMBERT DE BARIVE était un jeune avocat d'Autun, qui s'était fait une occupation de la recherche des titres de la noblesse de Bourgogne pour la composition des généalogies, et qui fit solliciter, en 1770, le ministre Bertin pour être employé aux travaux historiques concernant la province[152].

Comme les fonds alloués au ministère des finances, chargé de cette entreprise, n'étaient pas considérables, on accepta Lambert de Barive, à condition qu'il aurait neuf francs par jour de travail effectif, et on ne voulait s'engager à l'occuper qu'une partie de l'année seulement. On lui confia le dépouillement des riches archives de l'abbaye de Cluny, et muni de lettres de créance à cet effet, il vint s'installer dans un logement voisin des archives que les religieux lui cédèrent dans le monastère. Ce logement lui suffisait, et il l'occupait encore, en 1777, après son mariage contracté avec la sœur d'un officier du présidial d'Autun[153], jusqu'à ce que le neveu de l'abbé ayant trouvé ce local convenable pour un rendez-vous de chasse, le lui enleva[154].

Au bout de quinze années, Lambert de Barive avait dépouillé une partie des archives de Cluny, et copié plusieurs milliers d'actes précieux, classés à leur ordre chronologique dans les volumes du fonds Moreau[155]. Ce travail lui avait rapporté pendant ce temps la somme de 6.829 livres[156]. « Mais je m'apperçus, dit Moreau[157], que plusieurs envois de M. de Barive n'avoient été que les titres généalogiques de la maison de Jaucourt ou Digoine, et quand j'appris que cette recherche avoit été payée fort cher par les seigneurs de cette maison, je fus un peu fâché de ce double emploi qui nous faisoit aussy payer la recherche à neuf francs par jour... »

On fit alors ralentir le travail de Lambert de Barive, sans rompre tout à fait les relations avec lui, jusqu'à ce que l'on crût avoir épuisé ce que les archives de Cluny pouvaient fournir de pièces utiles. Les deux volumes concernant la correspondance de ce chercheur avec Moreau offrent d'assez réjouissants détails[158].

Quand la suppression du cabinet des titres fut prononcée, Lambert de Barive avait encore par devers lui un certain nombre de copies qui n'avaient pas été versées dans la collection, et qui ont été récemment acquises par la Bibliothèque nationale[159].

JEAN-BAPTISTE PEINCEDÉ, dont le recueil est si connu des érudits qui vont interroger les archives de la Côte-d’Or, est né le 11 juillet 1741, à Franq, arrondissement de Montreuil-sur-Mer, Pas-de-Calais[160].

Nous ne savons rien des circonstances qui le déterminèrent à venir se fixer à Dijon, en 1762, résidence qu'il ne quitta plus jusqu'à la fin de sa carrière. Après avoir passé dix-huit mois chez un procureur où il apprit à déchiffrer les vieilles écritures, il fut nommé secrétaire du doyen des maîtres des comptes, et acquit enfin la charge de garde honoraire des livres de la Cour, dont il fut pourvu le 9 janvier 1771.

Lorsque la chancellerie se proposa, vers 1775, de faire faire le dépouillement des archives de la Chambre des comptes de Dijon, dont le désordre était Complet, l'un des maitres, M. Ranfer de Bretenière, je crois, écrivait ainsi à Moreau[161] :

« M. le contrôleur général a senti l'utilité du dépouillement de ces archives, il est conséquemment inutile de s'attacher à le prouver.

« Il suffit de l'engager à accorder le plutôt possible des fonds pour commencer cet important ouvrage.

« Le député de la Chambre des comptes a eu l'honneur de présenter le sieur Peincedé comme l'homme le plus capable d'être à la tête de cette opération, surtout par l'avantage qu'il a de connaître parfaitement les noms anciens et modernes des moindres hameaux et écarts de la province.

« Sa capacité, son honnêteté et sa droiture sont reconnues par un homme expert en ce genre, qui est le généalogiste de l'ordre du Saint-Esprit.

« Il est à craindre que l'incertitude d'être employé ou non, ne le dégoute et ne le conduise à prendre d'autres engagements ce seroit une perte irréparable. « Plusieurs officiers des différents bureaux, et spécialement le doyen de la Chambre attendent avec impatience le moment de se livrer à ce travail dont ils sentent toute l'utilité.

« On n'a pas insisté un seul moment sur la modicité et l'insuffisance de la somme proposée par M. de Beaumont, d'après l'avis de M. de Bacquencourt. »

Peincedé obtint, en 1786, des lettres d'honneur et de vétérance, bien qu'il n'eût encore que quinze années d'exercice au lieu de vingt.

Pendant les vingt-huit années qu'il habita Dijon et Marcilly-sur-Tille, il a pu faire l'inventaire de la plupart des documents de la Chambre des comptes, en résumant les titres d'une manière assez complète, n'omettant ni les faits importants, ni les noms de personnes et de lieux. Il analysait aussi tous les autres titres, cartulaires et archives particulières qui lui passaient par les mains, en dehors de son dépôt. Il a laissé ainsi une trentaine de volumes in-folio, copiés par lui en double expédition, avec des tables qui en facilitent les recherches, et qui dans certains cas peuvent éviter de recourir aux originaux. Peincedé a aussi fourni à plusieurs familles des copies de titres et de pièces qui lui procurèrent quelques ressources. La somme des matériaux réunis par lui était si considérable, qu'il résolut de les utiliser, de les coordonner et de publier une histoire d'ensemble sur la province et sur les principales familles. Il en confia le projet à Moreau et lui écrivit, le 17 février 1787, pour le prier d'être le censeur de cet ouvrage, puis en fit bientôt publier l'annonce[162]. Mais la tendance des esprits n'était guère dirigée du côté des anciennes annales la Révolution préparait à l'histoire bien d'autres pages Il fallut renoncer à ce projet.

Peincedé est décédé à Dijon, à soixante-dix-neuf ans, le 8 avril 1820, laissant pour exécuteur testamentaire M. Poncet, professeur à l'Ecole de droit de Dijon, et pour héritière, Mlle Delacre, sa nièce.

Un collectionneur assez peu connu de son vivant, et dont la haute compétence n'a été estimée à sa valeur que longtemps après sa mort, le baron de JOURSANVAULT, de Beaune, ramassait alors sans bruit les monuments originaux dispersés de nos annales. Ce savant dont la réputation a bien dépassé les limites de sa province, et auquel ses compatriotes n'ont pas encore daigné consacrer une notice biographique satisfaisante, avait parcouru les diverses parties de la France, et acheté de tous côtés les chartes, les manuscrits et les titres qui pouvaient avoir de l'intérêt pour l'histoire. Sa collection, la plus complète en ce genre qui ait été tentée par un simple particulier, se composait en 1789[163], en dehors de quatorze mille volumes imprimés, de cent vingt mille chartes, diplômes, titres originaux du XIe au XVIIe siècle[164], et de deux cent vingt volumes in-folio de manuscrits historiques et de généalogies.

Le baron de Joursanvault avait déjà copié lui-même treize de ces volumes, plus trois volumes du cartulaire de l'abbaye de Maizières, et dix-huit cents généalogies[165] !

Ce n'est qu'à la fin de l'année 1788[166] qui ; le nom et les connaissances spéciales de ce collectionneur passionné furent révélés au ministre, et qu'il fut admis à participer aux travaux diplomatiques de la chancellerie. Il en écrivit, le 17 janvier 1789, pour avoir des explications et des instructions sur la manière de remplir sa tâche. Il était trop tard. Les archives elles aussi allaient avoir leur révolution. Le cabinet des chartes allait être fermé, et les fragments épars de leurs débris devaient toujours trouver asile dans la studieuse retraite de l'archéologue, que préoccupaient peu les événements de l'époque.

Nous n'avons pas à raconter le triste sort de cette incomparable collection, qui, jetée aux vents, en 1838[167], fut morcelée, détaillée, vendue misérablement. M. de la Borde, dans l'introduction de son livre sur les Ducs de Bourgogne[168], a flétri en termes émus et indignés l'inertie des ministres et des administrateurs d'alors qui n'ont pas su arrêter une aussi barbare dispersion. Pour nous, qui n'avons à parler que de la Bourgogne, disons bien vite que la partie d'archives afférente à cette province et à la Franche-Comté, qui n'était pas la plus importante, H. est vrai, après avoir été acquise par M. le comte de Laubespin, vient d'être incorporée à la Bibliothèque nationale[169], par les soins de son vigilant administrateur.

Jean-Baptiste-Anne-Geneviève Gaignarre, baron de Joursanvault, était né vers 1749, si l'on s'en rapporte à son acte de mariage. Il était fils de Claude-Alexandre Gaignarre de Baissey et de Anne-Philiberte de Lesval de Saint-Martin. Son père lui fit apprendre tous les arts d'agrément, le dessin, la gravure, la musique. Après lui avoir procuré les moyens de voyager et lui avoir fait parcourir l'Allemagne et l'Italie, il le fit admettre dans les chevau-légers de la garde du roi. Il fut promu chevalier mais la suppression de ce corps ayant été prononcée, Joursanvault utilisa tous ses loisirs aux travaux et aux recherches qui ont fait sa réputation. Il accordait volontiers sa protection aux artistes, comme le prouvent des lettres échangées avec Prud'hon, Naigeon, Gagnereaux, Gois, qu'il encouragea dans leurs débuts[170].

Joursanvault épousa à l'âge de trente-sept ans, le 1er février, 1786, Agathe-Rose de Fuligny-d'Ambrun, âgée de trente-deux ans, fille d'un ancien militaire au régiment d'Enghien. La cérémonie eut lieu dans la chapelle du château d'Agey, près de Sombernon, appartenant au marquis de Fuligny-Damas[171]. Nous ne savons par suite de quelles circonstances malheureuses Joursanvault mourut six ou sept ans après cette union, le 17 octobre 1792, dans un hôtel où pendait pour enseigne un cheval blanc à Chalon-sur-Saône[172].

Bien des ouvrages que nous n'avons pas cités contiennent encore des documents importants pour l'époque féodale l'histoire d'Auxerre, de l'abbé Lebeuf ; celle de Beaune, par l'abbé Gandelot ; l'histoire du diocèse d'Autun, par Gagnare. On ne peut oublier les travaux de Fevret de Fontette, les recherches de l'abbé Courtépée[173], de Pasumot, de Bocquillot, de l'abbé Chenevet[174], de l'archiviste Boudot, etc.

Et parmi les contemporains, combien de noms mériteraient de prendre place à côté de ces savants, qui ont rajeuni notre histoire provinciale par des preuves puisées dans les originaux. C'est d'abord, à Dijon l'archiviste M. Garnier, l'âme des études historiques dans le département, qui se recommande par tant de travaux sérieux, et dont le dépôt s'est enrichi sous sa direction de tant de titres égarés ; MM. d'Arbaumont et Guignard ; à Auxerre, MM. Quantin et Cherest[175] ; à Autun, MM. de Charmasse et Bulliot ; à Chalon et à Mâcon, MM. Marcel Canat et Ragut, ainsi que beaucoup d'autres que l'on pourrait citer.

 

 

 



[1] Notice sur les Archives de la Côte-d'Or, par M. Boudot, conservateur des archives, Dijon, in-12, 1828.

[2] Mémoire historique et statistique sur les Archives du département de la Côte-d'Or et de l'ancienne province de Bourgogne, par M. C.-H. Maillard de Chambure, conservateur des archives, Dijon, in-8°, 1838.

[3] Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 323, fol. 21-28.

[4] Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 291, fol. 434-438.

[5] Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 323, fol. 479, lettre du 2 octobre 1773.

[6] Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 323, fol. 205, lettre du 1er juillet 1766, datée de Dijon.

[7] Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 323, fol. 203, lettre du 1er juillet 1766, datée de Dijon.

[8] Lettre de dom Villevieille au ministre, du 4 décembre 1766, Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 323, fol. 212.

[9] Lettre de Joursanvault à Moreau, du 17 janvier 1789, Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 291, fol, 434-438.

[10] Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 338-339, correspondance de Lambert de Barive avec Moreau.

[11] Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 386, fol. 17-18. Lettre de Villevieille à Moreau. La biographie de ce savant ayant été éditée ainsi que sa correspondance par M. Passier depuis que ce travail est fait, nous ne reproduisons pas cet inventaire.

[12] Mémoire déjà cité.

[13] En 250 fol., mar. bleu., aux armes des Vergy.

[14] N° 123 de notre collection, d'après les orig. du XIVe siècle, n° 92 et 98 de la série G., Arch. Côte-d'Or.

[15] N° 364 de notre coll., d'après l'orig. G. 49, Arch. Côte-d'Or.

[16] N° 375 des mss. de la bibl. de Dijon, la copie est le n° 200 de notre collection.

[17] N° 378 des mss. de la bibl. de Dijon.

[18] N° 164 de notre collection.

[19] N° 8 des mss. Baudot, bibl. de Dijon.

[20] N° 79 des mss. Baudot, bibl. de Dijon.

[21] N° 129, 140, 137, 201, 208, 209 du fonds Baudot, bibl. de Dijon. Voir plus loin à l'art. Pierre Palliot.

[22] Avec ce cartulaire se trouve encore à la bibl. de Châtillon une histoire de Flavigny en 1 vol. petit in-4°, qui est de dom Viole, je crois, et qui nous a paru très bien faite.

[23] Par les soins de M. Bruel, dont le 3e vol. vient de paraître.

[24] Fonds Moreau, t. 734-856.

[25] Composé de 111 vol. dont 74 proviennent de dom Plancher, 21 de dom Aubrée et 16 vol. de chartes originales de Cluny.

[26] F. lat., 8188, mss. de 1329, 291 fol. Autre, F. lat. 5993 B., du XVe siècle, composé de 254 fol. Huit autres cartul. de différentes époques provenant de Bouhier et autres.

[27] F. latin, 5463, 189 fol. in-8°, du XIIIe siècle ; deux autres copies. Les chartes originales de la Bussière forment le principal lot de l'acquisition faite par la Bibl. nat. des fonds d'archives de Joursanvault, sur la Bourgogne.

[28] F. lat., 10948, petit in-4°, du XIIIe siècle, 70 fol.

[29] F. lat., n° 5529 A, 9874, et 12823.

[30] Copie de Joursanvault, provenant de la coll. de ce savant, non encore cataloguée.

[31] F. lat., A. 5187, XIVe siècle, in-f° de 125 fol.

[32] N° 117 de nos mss.

[33] La meilleure édition de cette chronique a été éditée dans les Analecta Divionensia, par MM. Bougaud et Garnier, Dijon, Darantiere, 1875.

[34] Hist de Bourg., nouv. édition, t. IV, p. 698.

[35] M. Garnier a édité cette chron. dans les Analecta Divionensia, Dijon, Darantiere, 1875, avec des notes.

[36] Edité pour la première fois dans les Histor. Franc. de Pithou, Francfort, 1546, in-f° ; Script. Franc. de Duchesne, t. IV ; D. Bouquet, t. X.

[37] Editée dans l'Historia monasterii Sancti Johannis Reomaensis, Paris, 1637. — Voir aussi sur Raoul Glaber la notice de La Curne de Sainte-Pallaye, Mém. de l'acad. des Inscript. et Belles-Lettres, t. VIII.

[38] Annales de Bourgogne, Lyon, 1566.

[39] Mélanges histor., recueil de diverses matières pour la pluspart paradoxalles et néantmoins vrayes. Lyon, Benoist Rigault, 1588, in-8°, livre plus utile à consulter qu'on ne le croit. De l'origine des Bourgongnons, Paris, 1581, in-f°.

[40] Hist. généalog. des Ducs de Bourg. de la maison de France, Paris, Cramoisy, 1628, in-4°.

[41] Hist. de la maison de Vergy, 1625, in-f°.

[42] Bibl. Cluniacensis, collecta a M. Marrier, edita cum notis Andreœ Quercetani, 1614, in-f°.

[43] Hist. de l'abb. roy. et de la ville de Tournus, Dijon, Ph. Chavance, 1664, in-4°.

[44] Lettre touchant Béatrix, Dijon, Ph. Chavance, 1656, in-4°.

[45] Divione, Ph. Chavance, 1660, in-4°.

[46] Lyon, 1650, in-f°.

[47] ... sive variarum chartarum, diplomatum, etc. Lugduni, apud G. Barbier, 1666, in-4°.

[48] Hist. généal. de la maison de Courtenay, Paris, 1661, in-f°.

[49] Preuves de l'hist. de la maison de Coligny, 1662, in-f°.

[50] 2 vol. in-4°, Chalon, Pierre Cusset, 1662.

[51] Dijon, Fay, 1733, in-4°.

[52] Dijon, Jean Ressayre, 1696, in-f°.

On trouve à la Bibl. nat. un certain nombre de manuscrits de Chifflet. Sa correspondance avec Sirmond, Godefroy, du Chesne, etc., est dans le Fonds Français, n° 3923. Le n° 9361 contient sa correspondance avec l'abbé Nicaise.

[53] Paris, Claude Cramoisy, 1664, in-f°. 608 p.

[54] Mss. n° 8 des manuscrits légués à la bibl. de Dijon par Mme Baudot.

[55] N° 233 des mss. de Troyes, 3 vol. in-f°. Extraits des anciens comptes-rendus en la Chambre des comptes de Dijon, sous les ducs de Bourgogne et sous les rois de France. C'est une copie des mss de Pérard sur ce sujet contenant 4 vol., dont le 3e est perdu.

[56] Coll. Bourg., t. 101, fol. 194-301. Extrait de plusieurs arrêts et jugements rendus tant par MM. du Conseil que par MM. de la Chambre des comptes de Dijon. Présentations de causes aux audiences des dits seigneurs (1438-1608), autographe. Coll. Bourg., t. 10i, comptes des aides, emprunts et subsides, du fol. 70 au fol. 177, comptes du XVe s. autographe de Pérard, comptes du domaine de Dijon. Comptes des fouages, XIVe-XVIe s., autogr.

[57] Pour Pérard consulter : Muteau et Garnier, Galerie Bourg., t. 2, pp. 415-417 ; Hist. de Chalon, par Perry Courtépée, t. III, p. 50 ; Mém. de l'Acad. de Dijon, t. 1, p. 2.

[58] Auxerre, Gilles Bouquet, 1656, in-4°.

[59] T. III, fol. 122. Historia monasterii Pontiniacensis per chartas et instrumenta.

[60] Généalogie de l'ancienne maison de Viole, par George Viole, 1660, in-f°. pap., blasons coloriés. Bibl. nat., Fonds français, n° 18670.

Gesta episcoporum Antissiodorensium et catalogus dignitatum ejusdem ecclesiœ, 2 vol. in-f°. Historia abbatum monasterii Sancti-Germani, et catalogus priorum ejusdem loci necnon comitum Autissiod., I vol. in-f°. Ecclesiœ civitatis et diœcesis Autissiod., 1 vol. in-f°. Ces quatre vol. in-f° ainsi que la mise au net en 3 vol., sont à la bibl. d'Auxerre. On trouve à la bibl. de Châtillon-sur-Seine : Mémoires pour servir à l'histoire de l'abbaye et de la ville de Flavigny, de dom Viole, ainsi que des extraits des cartulaires de Molème et autres. Un recueil de chartes des Echarlis, me parait de son écriture. Bibl. nat., Fonds latin, 17097, provenant de Gaignières.

[61] 2 vol. in-f° de notre collection.

[62] Mss de notre coll.

[63] Gros in-f°.

[64] Au sujet de Prosper Baüyn, consulter Ph. de la Mare, Conspectus ; Girault, Essais sur Dijon ; Papillon, Bibl. des auteurs de Bourgogne ; Bibl. hist. de la France, par Fevret de Fontette ; Galerie Bourguignonne, par Ch. Muteau et Jos. Garnier, t. 4, p. 37.

[65] Décade historique du diocèse de Langres, 2 vol. in-f°, Bibl. nat., Fonds français, n° 18717-18718.

[66] Fonds de la Mare, 105, maintenant versé dans le Fonds français, 6 vol in-4°, n° 5993 à 5998 ; même fonds, n° 22268 et 22269, Fragments généalogiques.

[67] L'abbé Roussel a eu ces papiers en main pour son Hist. du diocèse de Langres, 1 vol. grand in-8°. Langres, Jules Dallet, 1873.

[68] Chron. de l'évêché de Langres. Chaumont, 1842, in-8°.

[69] Bibl. nat., coll. Bourg., t. 38, fol 439, note de la main de dom Plancher.

[70] Voir Papillon, Bibl. des aut. de Bourg. ; Galerie Bourg., t. 2, pp. 429-432.

[71] Histoire civile et ecclésiastique de Chalon, Chalon, 1659, in-f°.

[72] Consulter pour Perry : Bibl. nat., Coll. Bourg., t. 38, fol. 439 ; Baillet, Jugement des savants, t. I., p. 553, édit. in-12 ; Labbe, Bibl. hist., p. 202 ; Papillon, Bibl. de Bourg. ; Teissier, Catal. author. et bibl., p. 58 ; Jacob, De claris scriptoribus Cabilonensibus, p. 416 ; Konig, Bibl. vetus et nova, p. 62 ; Courtépée, nouv. édit., t. 3, p. 263.

[73] Bibl. nat., Fonds latin, 17720.

[74] Fonds latin, 17085.

[75] Fonds latin, 17722.

[76] Fonds latin, 17089.

[77] Fonds latin, 17090.

[78] Fonds latin, 17091.

[79] Fonds latin, 17099 et 17100.

[80] Fonds latin, 18354.

[81] Fonds latin, 17080 et 17081.

[82] Fonds latin, 17082.

[83] Fonds latin, 17084.

[84] Pour Jean Bouhier et les membres de cette famille de bibliophiles, consulter : M. Léopold Delisle, Le cabinet des mss à la Bibl. nat., t. II, pp. 266-279 ; Harmand, Catal. des mss des bibl. des départ., t. 2, préface ; Ponthus de Thiard, par Abel Jandel, p. 107 ; Galerie bourg., t. I, p. 97 ; le P. Louis Jacob, Traité des plus belles bibl., p. 628 ; le P. Mabillon, Itiner. Burg. Inter ipsius opuscula posthuma, t. II, pp. 6 et 8 Martène, Voy. litt., t. I, partie 1re, p. 145 ; Ch. Patin, Prœfat. in Fulvii Ursini numism. familiar. Romanar. ; Costar, Mém. des gens de lettres, contin. des Mém. du P. Desmoletz ; t. II, p. 330 Ph. de la Mare, Recueil Burman, t. V, p. 684 et 686, et Conspect. historic. Burg., p. 30 ; Bibl. des hist. de Fr. par le P. Le Long, n° 2048 ; Palliot, Parl. de Bourg., p. 297 ; Nic. Heinsius, lettre, recueil Burman, t. V, p. 686 ; les 12 cartons de la Corresp. de Bouhier à la Bibl. nat., Fonds français, 24409 et suiv. ; Ch. Fevret, De claris orator. Burgund. ; Mélanges de Michault ; Comment. de vita et scriptis Joh. Buherii, par le P. Oudin, Dijon, 1746, in-4° ; D. Ruinard, Prœfat. in Gregor. Turon., n° 447 ; Archambaud, Rec. de pièces fugit., t. II, p. 70 ; Journal des savants, 1721, mai 1733, fév. 1737, juillet 1717, fév. 1712 ; Journal de Trévoux, juin 1715, nov. 1721, avril 1738 ; Journal de Leipsick, juin 171 etc. ; Corresp. et œuvres de Voltaire ; Eloge par Guyton de Morveau, Dijon, 1775 ; Essai sur le Président Bouhier, par le proc. général de Marnas, 3 novembre 1853 ; Biog. Michaud ; Papillon, Bibl. de Bourg., etc., etc.

[85] Dijon, Ressayre, 1687, in-4°.

[86] Traité des plus belles bibl., p. 122.

[87] Œuvres posthumes, t. II.

[88] Bibl. de Bourg., t. II, p. 287.

[89] Ch. Muteau et Garnier, t. II, pp. 20-25. Consulter encore pour Ph. de la Mare : Baluze, Ad capitularia, t. I, n° LXXII, Prœfatio, et n° LXXX ; Huet, Dissertat., t, II, p. 377 ; ejusdem Commentar. ; Menagiana, t. I. p. 57-94 ; t. II, p. 27 ; Fabricius, Bibl. grecque, t. V, p. 279 ; Mélanges de Vigneul-Marville, t. II ; Bibl. des hist. de Fr. ; Supplém. de Moréri de 1735 ; Teissier, Catal des aut. ; P. Labbe, Nouv. bibl. manusc. ; Girault, Essais sur Dijon, etc.

[90] C'est le fonds le plus important que possède la Bibl. nat. sur la Bourgogne. Il est compris dans le Fonds Moreau, n° 734-856, et sous divers numéros des Fonds latin et français.

[91] M. L. Delisle, Le cabinet des manuscrits, t. II.

[92] Union Bourguignonne du 8 sept. 1855.

[93] Les imprimeurs et les libraires dans la Côte-d'Or, Dijon, 1883. L'original de cette biographie se trouve à la Bibl. nat., Fonds Moreau, 800.

[94] Bibl. nat., Fonds Moreau, 800, notice sur Palliot.

[95] Hist. de Bourg., nouv. édit., t. I, préface, p. XVII.

[96] Il parait utile de signaler les manuscrits ou copies de manusc. de Palliot que nous avons déjà rencontrés, et qui ne seront pas les seuls que nous retrouverons :

A la Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 378 : Généalogie de la famille des Julien, en Bourgogne, M. DC. LXXIX, manusc. autog. avec lettre de dédicace signée de P. Palliot, à M. Benoist Julien, secrétaire des États de Bourgogne collect. Bourg., t. 39 Généalogie des Vergy, Frolois, Grancey, Montréal, Arc, Saulx ; extraits utilisés par dom Plancher.

A la bibl. de l'Arsenal :

N° 4184, généalogie de la famille Fyot, à Dijon, in-f°, n° 157, généalogie de la famille Legoux, à Dijon, et de celle de Morin, in-f°, n° 4155, Généalogie de la famille des Godrans, à Dijon, in-f°, n° 4160, Généalogie de la famille des de Massol, en Bourgogne, in-f°.

A la bibl. de la ville de Dijon :

N° 129 du Fonds Baudot : Généalogie de la famille Joly, à Dijon, 1694, in-f°, n° 140 du même fonds, Généalogies de Bourgogne, 2 vol. in-f°, n° 137, Notices généalogiques et armoiries de diverses familles nobles de Bourgogne ; n° 201, Généalogie de la famille de Bernard, à Dijon ; n° 208, Généalogie de la famille des Rémond, au Duché de Bourgogne, bailliage de la Montagne. L'original de ce travail de la main de Palliot, est à la Bibl. nat., Fonds Moreau, p. 800, fol. 94-259 ; n° 209, Généalogie de la famille Le Coussin.

A la bibl. de la ville de Troyes :

N° 337, Extraits des 13 vol. de Mémoires généalogiques de Pierre Palliot, avec une table de noms de famille remplissant 41 pp. in-f° de 231 feuillets ; provient de Bouhier ; n° 688, extrait des manuscrits de P. Palliot sur la famille de Berbisey, et de quelques familles de Bourgogne et surtout de Dijon, in-f°, papier ; provient de Bouhier ; n° 1070 (Recueil), Mémoires sur la famille de Nicolas Rollin, chancelier de Bourgogne. Ce même travail se trouve à la Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 800. Discours sur la vie de Bénigne Fremyot, président à mortier au Parlement de Bourgogne, in-f°. Provient de Bouhier ; n° 997, Généalogie de la famille des Valon, au Duché de Bourgogne, par P. Palliot, in-f°, provient de Bouhier n° 2177, Recueil de pièces généalogiques sur la Bourgogne, extrait du 1er volume de Palliot.

[97] Fonds Français, acquis. nouvelles, n° 67 et 68, t. XII et XIV, vol. in-f° de 604 et de 465 pp., portait à l'intérieur l'ex-libris de Georges Joly, baron de Blaisy, second président au Parlement de Bourgogne, bien qu'ils ne soient que la copie des originaux, faite probablement pour Bouhier.

Voici leur titre exact :

« Extraicts de tiltres et contracts de fondations, contracts de mariages, testamens, donations, tutelles, partages, transactions, accords, dons, gratifications, emplois, provisions de charges et offices, monumens, tombes, épitaphes et inscriptions, registres du Parlement, de la Chambre des comptes, des bailliages et chancelleries et protocoles des notaires, reprises de fiefs, dénombrements, acquisitions et autres pièces, faits et recueillis par Pierre Palliot, parisien, imprimeur et historiographe du Roy, et généalogiste du Duché de Bourgogne, pour l'histoire généalogique de Bourgogne par luy projettée. »

Le t. XII porte la date de MDCLXXXIII et le t. XIV celle de MDCLX, avec une grande notice de deux pages, qui est la copie de celle du baron de Blaisy au sujet de l'acquisition de ces volumes, qui lui ont été remis au prix de 100 fr. chaque. — Bonnes tables à la fin. Bibl. nat.

Fonds Français, nouvelles acquisit., n° 69 : Généalogie de la famille des Espiard, au Duché de Bourgogne, faite et justifiée sur tiltres, registres du Parlement et de la Chambre des comptes et autres preuves, par Pierre Palliot, parisien, historiographe du Roy, et généalogiste du Duché de Bourgogne, MDCLXXXVII, in-4° de 374 p., avec tableau généalogique, blasons en couleur, dédicace signée, tables de noms., reliure veau. Autographe. Bibl. nat., Fonds Français, n° 24019, Recueil de différentes épitaphes insérées dans les quatorze volumes de mémoires généalogiques manuscrits laissés par Pierre Palliot, in-f°, du Fonds Bouhier, de 290 p. Documents particulièrement précieux.

La généalogie des Julien que nous avons signalée précédemment a été imprimée depuis, en 1820, in-4° (notre collection).

Id. Franc., 20891 (provenant de Gaig'l1ières). Titres pour Saint-Bénigne, Bèze, Boullancourt, La Bussière, avec figures et pierres tombales qui paraissent prises sur des dessins de Palliot.

Id. Latin, 17021 à 17029. Titres, armoiries, etc., concernant les évêques d'Autun, Auxerre, Besançon, Mâcon, Nevers, etc. (quelques figures qui paraissent de même provenance).

Id. Franc., 20892 à 20913 (provenant de Gaignières), contiennent un certain nombre de dessins reproduits d'après ceux de Palliot. Ces divers volumes demandent un examen spécial et un catalogue des pièces qui peuvent intéresser la Bourgogne.

Je ne puis omettre de dire que le portrait de Palliot avait été gravé pour paraître dans les Hommes illustres de Perrault, ainsi qu'une notice en deux pages in-folio que j'ai rencontrée pour la première fois dans un superbe exemplaire adjugé pour la somme de 2.750 fr. (Vente faite par Porquet, février 1885.) Pour quel motif a-t-on fait supprimer cette notice et ce portrait dans l'édition ?

[98] On trouve aussi des manuscrits de Thomas le Roy dans divers volumes des armoiries de la salle de travail des archives de Dijon.

[99] N° 11 à 14 de la collect. Bourg. c'est d'après ces manusc. que la Commission des Antiq. de la Côte-d'Or a publié dans le t. X de ses Mémoires, sous le titre : Epigraphie Bourguignonne, les dessins de pierres tombales.

[100] Bibl. nat., coll. Bourgogne, t. 92, correspondance de dom Aubrée.

[101] Bibl. nat., coll. Bourg., t. 92, fol. 3, lettre de Fr. Audren, du 11 septembre 1711.

[102] Bibl. nat., coll. Bourg., t. 92, fol. 9, lettres du 48 janvier 1712, id. fol. 5, lettre du 9 avril 1712.

[103] Coll. Bourg., t. 92, fol. 9, lettre d'Audren, du 9 avril 1713. « ... il y a quinze ou dix-huit ans, un carme a donné ou voulu donner une histoire de Bourgogne » Charlet, chanoine de St-Etienne de Dijon, avait aussi projeté de faire une histoire do Bourgogne, à laquelle il travaillait depuis douze ou quinze ans, mais dont il ne parut que le prospectus, en 1706.

[104] Coll. Bourg., t. 92, p. 13, lettre d'Audren, 1713.

[105] Bibl. nat., Fonds français, 17702, fol. 62, lettre d'Aubrée à Montfaucon.

[106] Coll. Bourg., t. 92, lettre de dom Audren.

[107] Coll. Bourg., t. 92, fol. 24.

[108] Nous les indiquerons dans l'inventaire des docum, sur la Bourg, à la Bibl. nat. et dans les divers dépôts.

[109] Bibl. nat., coll. Bourg., t. 92, p. 28, lettre de Bignon à dom Aubrée.

[110] Coll. Bourg., t. 101, au commencement.

[111] Coll. Bourg., t. 92, fol. 33 v°, lettre du cardinal de Rohan, du 3 mars 1722.

[112] Coll. Bourg., t. 92, fol. 33 v°, lettre du 5 juin 1726 : « Je certifie à tous que le R. P. Aubrée, bénédictin, n'est demeuré à Rome depuis Je mois d'octobre 1724, que pour le service du Roy auquel je l'ay employé, de quoy il s'est acquitté fidèlement. A Rome, le 5 juin 1726. Le cardinal de Polignac. »

[113] Paris, Michel Gandouin, 1729, in-4°, ouvrage contenant : l'Etat des officiers des ducs de Bourg. de la seconde race.

[114] Bibl. nat., coll. Bourg., t. 91 à 114.

[115] Nous les signalerons ailleurs avec soin.

[116] V. M. L. Delisle, Le cabinet des manuscrits à la Bibl. nat., t. Ier, pr., 1868.

[117] Paris, Seb. Cramoisy, in-f°.

[118] Cons. Papillon, Bibl. des aut. de Bourg., t. II, p. 209.

[119] Reomaüs, seu historia monasterii Sancti Joannis, a Petro Roverio. Parisiis, Seb. Cramoisy, MDCXXXVII, in-4°. Ce livre est d'autant plus précieux, que les archives de l'abbaye de Moustier-Saint-Jean ont été complètement brûlées en 1567, pendant les guerres de religion, et qu'on ne trouve, sur ce plus ancien monastère de Bourgogne, que des titres insignifiants dans les cartons dévastés qui le concernent, aux Archives de la Côte-d'Or.

[120] De vita et rebus gestis Francisci de la Rochefoucaut, S. R. E. cardinalis, libri tres. Parisiis, Seb. Cramoisy, MDCXLV, 236 pp. in-8°.

[121] Font partie de notre collection.

[122] Consulter : Gallia christiana, t II, prefat. Bibl. histor. et critique de la congrégat. de Saint-Maur, par dom Le Cerf, p. 472 ; Courtépée, Hist. de Bourg., nouv. édit., t. II, p. 556 ; Galerie Bourguig., t. III, pp. 242, 243.

[123] Ce hameau est aujourd'hui détruit. Il y avait jadis un prieuré dont il ne reste pas plus de trace que du village.

[124] V. Eloge de D. Etiennot dans les Œuvres posth. du P. Mabillon ; P. de Montfaucon, Diarium Italicum ; D. Ruinart, Prefat. sur Grégoire de Tours ; D. Le Nourry, apparat. à la Bibl. des Pères, Prefat., etc.

[125] V. Dupin, Bibl. des aut. eccl., p. 223 ; le P. Pez, Bibl. bened. Maur., p. 353 ; Hist. des ouvrages des savants, mars, 1692, p. 299, et 1665, p. 424 ; Fabricius, Bibl. antiq., p. 105, 105, 111 ; Europe savante, 1718, p. 130 ; Bibl. hist. et crit., par D. Le Cerf, p. 306 ; Le P. Mabillon, Eloge de D. MartèneMercure de septembre 1739, pp. 1784 et suiv. ; Galerie Bourg., t. II, pp. 228, 234.

[126] Dans ces matériaux de dom Plancher, écrits de plusieurs mains, il est difficile, en l'absence de lettres autographes signées, d'indiquer la part exacte de chacun des travailleurs qui y ont collaboré.

[127] V. D. Plancher., Hist. de Bourg., préface du t. I.

[128] Lettres que nous venons de publier dans le Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne.

[129] Bibl. nat., nouveaux acquêts du Fonds français, n° 1242, fol. 133 et suiv.

[130] Bibl. nat., Fonds français, nouveaux acquêts, n° 4242, fol. 133, et suiv.

[131] Bibl. nat., Fonds français, t. 15197 (lettre de Le Tors à l'abbé Lebeuf, fol. 136).

[132] Bibl. nat. coll. Moreau, t. 323, fol. 183.

[133] Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 323, fol. 185, lettre du 30 janvier 1675.

[134] C'est évidemment dom Plancher, l'historien, et non dom Planchette, qui vivait alors, il est vrai, mais qui n'a composé que des ouvrages religieux.

[135] Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 338, fol. 239, lettre du 21 juin 4/82. Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 339, fol. 221, lettre à Moreau du M août 1782. Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 291, fol. 267, lettre du 12 décembre 1782.

[136] Courtépée, Hist. de Bourg., nouv. édit., t, III, p. 490.

[137] V. pour dom Merle, la notice de Xavier Girault, Journal de la Côte-d'Or, 1817 ; Galerie Bourg., t. II, pp. 238-239 ; Quérard, la France lïttér. ; Courtépée, t. III, p. 490.

[138] Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 338, fol. 229. Lettre de Lambert de Barive à Moreau, du 17 février 1783 : « Dom Merle m'ayant communiqué la liste des grands fiefs de Bourgogne, dont il se propose de donner l'histoire, j'y remarque des objets sur lesquels ses collections étaient très bornées, et je me suis chargé de l'aider au sujet de deux articles intéressants sur lesquels je suis mieux édifié, je les lui envoie rédigés... »

[139] V. la notice consacrée à dom Villevieille par MM. Passier ; nous avions, avant cette publication, copié la correspondance publiée par eux, et provenant du Fonds Moreau, t. 323, fol. 177 et suiv.

[140] Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 323, fol. 181-183, lettres du 20 septembre 1764 et du 27 novembre 1764.

[141] Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 323, fol. 187, lettre du 30 janvier 1765.

[142] Cet inventaire est le t. 386 du Fonds Moreau, Bibl. nat., et le n° 1252 du cabinet des titres. Il ne nous apprend rien de nouveau. Les originaux sont aux arch. de la Côte-d'Or.

[143] Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 1095. Les originaux sont aux arch. de la Côte-d'Or.

[144] Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 323, fol. 193, lettre du 6 juillet 1765.

[145] Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 323, fol. 479, lettre du 2 octobre 1779.

[146] Cf. la notice de MM. Passier.

[147] T. 1 à 74.

[148] Cabinet des titres, t. 108 à 155 bis.

[149] N° 1251 du cabinet des titres.

[150] N° 1252 du cabinet des titres.

[151] Manusc. de dom Caffiaux, nos 1036,1037 des nouv. acq.

[152] Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 339, fol. 102, lettre de Moreau.

[153] Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 338, lettre du 20 avril 1777.

[154] Loco citato, lettre du 8 juillet 1777.

[155] V. M. Léopold Delisle, Le cab. des mss à la Bibl. nat., t. I, 1868.

[156] Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 339, fol. 402.

[157] Loco citato, lettre de Moreau au ministre.

[158] Ces correspondances sont les t. 338, 339 du Fonds Moreau.

[159] Bibl. nat., Fonds latin, n° 9090, 9091, 9092, 9884. V. M. Delisle, Cabinets des mss., t. I.

[160] Ces indications biographiques et ces dates sont tirées d'une note des arch. de la Côte-d'Or dans les recueils de Peincedé.

[161] Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 323, fol. 24-28. Lettre ni signée ni datée.

[162] 4 pp. in-8°, Dijon, de Fay.

[163] Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 291, fol. 434. Lettre ou plutôt mémoire du baron de Joursanvault à Moreau, du 17 avril 1789.

[164] L'inventaire fait par lui est à la Bibl. nat., Fonds français, n° 10430 à 10432, 3 vol. in-f°.

[165] Bibl. nat., Fonds Moreau, t. 291, fol. 434, lettre à Moreau.

[166] Loco citato, fol. 432.

[167] Catalogue analytique des archives de M. le baron de Joursanvault, Paris, Techener, 1838, 2 vol. in-8 ; autre petit catalogue : Manuscrits du cabinet de M. le baron de Joursanvault, à vendre par suite du décès de madame sa veuve, s. l. n. d. (Dijon).

Les débris de ce cabinet et diverses feuilles volantes sont entrés dans notre collection.

[168] Les Ducs de Bourgogne, étude sur les lettres, les arts et l'industrie, au XVe s., 1849, 3 vol. in-8°.

[169] Nous n'avons pu parcourir ces documents, qui ne sont pas encore livrés au public.

[170] Nous empruntons ces notes à une trop courte notice de M. Louis Morand, intitulée : le baron de Joursanvault et les artistes bourguignons Prud'hon, Gagnereaux, Naigeon, Beaune, 1883, 30 pp. Voir aussi de M. Charles Clément : Prud'hon, sa vie et ses œuvres, Paris, 1872 ; Mémoires et journal de Wille, Paris, 1857, t. II, p. 45.

[171] Le contrat avait été reçu la veille au même château, par M. Pierre Piogey, notaire royal à Pouilly-en-Auxois. L'acte est publié par M. Louis Morand dans la notice précitée, p. 25.

[172] Acte publié dans la même notice, pp. 25, 26.

[173] V. une notice sur Courtépée, dans la nouv. édit. de son Hist. de Bourg., Dijon, Lagier, 1848, t. 4, pp. 469 et suiv.

[174] André Chenevet, né vers 1716, mort à Dijon le 10 août 1783, chanoine de l'église collégiale de cette ville, avait préparé une hist. de Dijon, dont les manuscrits sont maintenant à la Bibl. nat.

[175] Nous ne pouvons plus compter parmi les contemporains, M. Léon de Bastard, dont les recherches promettaient de si importants travaux, et M. Challe, dont la Société historique de l'Yonne regrette la perte récente. Au moment où nous corrigeons ces épreuves, nous avons la douleur de signaler la mort de Cherest, décédé subitement le 30 janvier 1885.