HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ÉGLISE

 

PREMIÈRE PARTIE. — LE PROTECTORAT IMPÉRIAL

 

 

La période qui fait l'objet de cette première partie est, par certains côtés, une des plus humiliantes de l'histoire de l'Eglise. Elle s'ouvre par le pontificat d'un pape porté au pouvoir par l'ambition de sa famille ; et elle se clôt par le règne de deux pontifes imposés par la volonté d'un empereur. D'une manière presque constante, l'ingérence abusive des pouvoirs civils entrave la liberté de l'Eglise. La simonie et le désordre des mœurs sont les fruits de ce régime. La maison de Théophylacte et de Marozie tente d'exploiter le Saint-Siège comme un fief de famille, et elle lui donne les deux papes dont la conduite privée a été la honte de la chrétienté : Jean XII et Benoît IX.

Mais Dieu n'abandonne pas son Eglise. Sous l'influence d'un grand moine, saint Odilon, l'ordre de Cluny répand l'édification dans les nombreux monastères qui se rattachent è lui. Saint Romuald fonde l'ordre austère des Camaldules. De 999 à 1003, un grand pape, Sylvestre II, pose les bases des plus grandes institutions du Moyen Age. De 1002 à 10145, un saint, Henri II, tient le sceptre de l'Empire ; et, à l'avènement du dernier pape de cette période, en 1045, on voit entrer en scène, à côté du plus ardent des apôtres de la réforme, saint Pierre Damien, celui que Dieu prédestine à la réaliser sur le siège de saint Pierre, le moine Hildebrand.