HISTOIRE GÉNÉRALE DE L'ÉGLISE

 

DEUXIÈME PARTIE. — L'ÉGLISE CHEZ LES PEUPLES BARBARES

CHAPITRE PREMIER. — LE MONDE BARBARE.

 

 

Une nuit, raconte saint Grégoire le Grand, comme le Vénérable Benoît se tenait à sa fenêtre et invoquait le Dieu tout puissant, soudain, au milieu de l'obscurité la plus grande, Dieu lui fit voir, comme dans un immense rayonnement de soleil, le monde entier[1]. Le monde entier : tel devait être le champ réservé par la Providence au zèle des moines bénédictins. Ils devaient le parcourir comme missionnaires, l'éclairer comme savants, parfois le gouverner comme hommes d'Etat.

 

I

Au moment de la vision de saint Benoît, c'est-à-dire au lendemain de la chute de l'empire d'Occident, les plus farouches patriotes de Rome commençaient enfin à comprendre nue l'orbs romanus n'était pas l'univers. De tous les côtés de la frontière avaient débordé, tantôt par des infiltrations lentes, tantôt par des invasions brutales et sanguinaires, des races nouvelles. En Italie se trouvaient les Hérules mêlés aux Rugiens ; en Afrique étaient les Vandales ; en Espagne, les Suèves et les Visigoths ; dans l'ancienne Gaule, les Visigoths, les Burgondes, les Francs et les Bretons ; dans la Grande-Bretagne, les Bretons et les Anglo-Saxons ; vers la mer du Nord, les Frisons et les Saxons ; entre la Vistule et l'Elbe, les Slaves[2].

D'où venaient ces peuples ? L'antiquité gréco-romaine l'avait toujours ignoré. Les Grecs s'étaient longtemps imaginé que le monde finissait au Danube. Au delà, c'était l'Hyperborée, la région polaire, peuplée de ténèbres et de fantômes ; et le plus savant d'entre eux, Hérodote, n'était guère fixé sur le cours de ce Danube, dont il plaçait la source dans les Pyrénées. Les Romains, au moins ceux de l'époque de Tacite, soupçonnèrent bien qu'autour d'eux se mouvait tout un monde inconnu. Dans une première zone de cette terra ignota, ils ne connaissaient que trop les Germains, ces guerriers à la taille de géant, aux yeux bleus, qu'ils avaient vu se battre demi-nus dans les batailles et braver la mort. Avec ceux-là, depuis l'époque de Marius, il avait fallu compter. Mais cette race ne devait former, croyait-on, qu'une sorte de cordon autour du monde romain. Par delà était ce pays de l'ambre jaune dont parle Tacite, le pays des Chauques ; puis, plus au nord, la région mystérieuse où les hommes avaient des pieds de cheval et des oreilles si longues qu'elles retombaient en couvrant le corps entier[3].

Telles étaient les illusions. En réalité, il y avait, autour du monde romain, trois zones de barbares, occupées par trois races différentes : les Germains, les Slaves et les Mongols.

La première zone, la Germanie, comprenait la région qui s'étend entre le Danube, le Rhin, la mer du Nord et la Vistule. C'était la patrie de ces soldats vigoureux qui avaient fait reculer les légions. Une migration de ces hommes était allée peupler la Scandinavie. Ils en débordèrent plus tard, améliorés, transformés, semble-t-il, par cette vie de pêcheurs côtiers, qui modifia leurs institutions familiales et politiques, en même temps qu'elle endurcit leur constitution physique[4]. Les Romains ne furent jamais en contact avec la branche scandinave de la race Germaine. C'est là qu'ils placèrent les hommes aux pieds de cheval et aux oreilles énormes.

La deuxième zone, à l'est et au nord de la Germanie, était le pays des Slaves. C'était des peuplades instables, toujours mouvantes, toujours en guerre ou en incursions. Elles occupaient la région qui s'étend de la Vistule au Don.

La troisième zone, toujours plus à l'est, comprenait les Mongols, les Huns, les Avars, les Magyars, les Turcs, etc. Plus sauvages encore, plus nomades, plus cruels, on les avait vus plus d'une fois, sur leurs chevaux rapides, apparaître aux frontières méridionales de l'Europe. Ils s'enfonceront, comme un coin vivant, au milieu des races germaines et slaves, en Hongrie, et, jusqu'à nos jours, y demeureront une cause de trouble et d'instabilité. Leur pays d'origine était à l'est de l'Oural et s'étendait jusqu'aux monts Altaï, dans l'Asie centrale.

Les Germains et les Slaves appartenaient à la race que les ethnographes modernes appellent indo-européenne ou aryenne ; les Mongols, et les autres peuples au teint jaunâtre qui les avoisinaient, à une race spéciale généralement dénommée race ouralo-altaïque.

L'Eglise atteindra successivement chacun de ces peuples. Remontant, en quelque sorte, le cours des grandes migrations,  elle convertira, à la fin du Ve siècle, les Francs ; cent ans plus barbares. tard les Anglo-Saxons : puis au cours du VIIIe siècle les Alamans, les Bavarois, les Thuringiens et les Saxons ; enfin pendant la première moitié du Ir siècle les peuples de la Scandinave. Toutes les principales nations de race germaine seront dès lors conquises à l'Evangile. Pendant la seconde moitié du ixe siècle, le christianisme sera prêché aux Slaves de Moravie et passera de là aux Slaves de Pologne, ensuite, vers la fin du Xe siècle, aux Slaves de Russie. Restera la race ouralo-altaïque. Le groupe de Hongrie recevra la foi chrétienne pendant les Xe et XIe siècles ; mais les groupes d'Asie ne seront sérieusement ébranlés qu'au mue siècle par les missions des Dominicains et des Franciscains, et surtout au XVIe siècle par les prédications de saint François Xavier et de ses disciples[5].

Nous n'avons à nous occuper présentement que de la conversion des peuples de race germanique, en particulier de ceux qui ont formé depuis la France, l'Angleterre, l'Allemagne et les états de la Scandinavie.

 

II

Cette race, qui venait d'Asie, mais qui avait séjourné sur le littoral de la Baltique et de la mer du Nord, où le Grec Pythéas de Marseille l'avait rencontrée[6], révèle dans l'ensemble de ses institutions une homogénéité originale et puissante[7]. Il importe, pour l'intelligence des institutions ecclésiastiques du Moyen Age, d'en dire un mot. Telle coutume, qu'on veut attribuer à la tradition chrétienne, n'est souvent que le reste d'un vieil usage germanique.

A ne la considérer que dans son objet, la religion des Germains apparaît comme une grande poésie, qui a déifié les forces de la nature. Le Germain n'a ni temple ni idole, mais il adore le Soleil, la Lune, le Feu, la Foudre, les grands Arbres des foras, et, par-dessus tout, une Puissance infinie, qui plane au-dessus de toutes les autres, qui est peut-être le Ciel, et qu'il appelle Wodan ou Odin[8].

La religion du Germain n'est pourtant pas un pur rêve de poète ni une pure abstraction de philosophe, comme pouvait l'être, à cette époque, après la critique d'Evhémère, la religion du Romain. C'est une foi et un culte qui pénètrent sa vie privée comme sa vie publique. Le fidèle d'Odin n'entreprend rien d'important sans avoir consulté ses dieux[9]. Les assemblées publiques de Germanie se tiennent dans des lieux sacrés. Le prêtre d'Odin a des pouvoirs très étendus, non pas seulement de liturgie et de discipline religieuse, mais d'administration civile, de police judiciaire et de juridiction criminelle[10].

Une différence plus profonde se rencontre entre le Romain et le Germain, si l'on considère leurs institutions politiques et sociales. Ainsi que l'a dit Châteaubriand, après Bossuet, l'indépendance était tout le fond de ces barbares, comme la patrie était tout le fond d'un Romain[11]. Toute autorité politique, hors celle de l'Etat, est prohibée par le droit de Rome ; le Germain n'a, pour ainsi dire, pas de pouvoir public. Les hommes libres de Germanie se groupent en de petites communautés solidaires et, en quelque sorte, concentriques. C'est la famille, c'est le voisinage, c'est l'intérêt commun ou le libre choix qui les forment. Ces confédérations sont de vraies puissances. Elles font profiter leurs membres des biens en déshérence une sorte de haut domaine de la collectivité empêche chaque individu d'aliéner son bien sans le consentement de ses confédérés[12]. En revanche, si l'un d'eux est lésé, tous devront se lever pour le défendre[13].

Ces libres confédérations n'absorbent pas, on le voit, les droits individuels. La communauté n'est pas une personne civile : elle ne possède pas, en tant que telle ; elle n'est instituée que pour garantir les droits de l'individu. Une discussion s'élève-t-elle entre Germains ? Le procès se résoudra de la manière suivante. Chacun des plaideurs jurera qu'il a agi en honnête homme, et il amènera le plus grand nombre possible de ses amis, qui jureront que son action est bien celle d'un homme d'honneur. L'assemblée jugera, en pesant le nombre et la valeur de ces témoignages. Si la question ne peut se résoudre par ce moyen pacifique, il y aura combat singulier[14]. De bonne heure cependant, on admit la composition pécuniaire ou wergheld[15]. Les procès criminels se résoudront à peu près de la même manière. La règle primitive : sang pour sang, a bientôt fait place à la composition[16].

Pas plus qu'elle n'absorbe l'individu, la confédération ne porte atteinte à l'unité de la nation. Les questions nationales sont décidées dans des assemblées plénières[17]. C'est dans ces assemblées que se décident la paix et la guerre, que sont punis les crimes considérés comme publics. Quelques-uns de ces peuples ont des rois, toujours électifs, mais généralement choisis dans la même famille. D'autres n'élisent un roi qu'au moment des guerres.

L'armée est à l'image de la nation. Des jeunes gens se choisissent un chef, s'organisent en bandes guerrières[18], et se mettent au service de qui demande leur secours. Souvent ces bandes guerrières quittent leur pays pour faire du butin sur les terres étrangères. Quelques-unes de ces bandes se sont mises au service des empereurs[19]. Mais, en cas de danger national, tous les hommes libres en état de porter les armes sont convoqués. Ils se mettent en marche, souvent accompagnés de leurs familles[20], et sous les auspices du dieu de la nation. Leur courage est terrible ; ils bravent la mort en souriant. Le cri qu'ils poussent au moment du combat, dit Tacite, en appliquant sur leurs bouches le bord de leurs boucliers, fait trembler[21]. Ils s'excitent en répétant les odes guerrières de leurs bardes : Nous avons combattu avec l'épée, chantent-ils. Les heures de la vie s'écoulent. Nous sourirons quand il faudra mourir[22].

Enclins à l'ivrognerie, passionnés pour le jeu, cruels jusqu'à immoler à leurs divinités des victimes humaines, les Germains ont cependant, clans leur vie privée, une certaine pureté de mœurs et une noblesse de sentiments que les Romains ne peuvent s'empêcher d'admirer. Les Goths sont fourbes, dit Salvien, mais chastes ; les Francs sont menteurs, mais hospitaliers ; les Saxons sont cruels, mais ennemis des voluptés[23]. Ce qui caractérise le Germain, c'est, partout et toujours, dans la paix comme dans la guerre, une initiative audacieuse et parfois naïve. Tacite nous en a cité plusieurs traits.

Deux chefs barbares, dit-il, étaient venus à Rome traiter avec l'empereur Néron. En attendant que l'empereur, occupé d'autres soins, put leur donner audience, on leur montra les curiosités de la ville. On les conduisit au théâtre de Pompée, où, comme ils étaient peu capables de suivre la pièce, on leur expliquait, pour les désennuyer, les privilèges des divers ordres, des chevaliers, des sénateurs, etc. Or, comme on leur montrait certains sièges d'honneur, réservés, leur dit-on, aux ambassadeurs des nations les plus signalées par leur bravoure et leur fidélité au peuple romain : Eh bien, s'écrièrent-ils, il n'y a point dans le monde de peuple plus brave et plus fidèle que les Germains, et, franchissant aussitôt l'intervalle qui les séparait de ces places d'honneur, ils vinrent, au milieu de la pièce, s'y asseoir à côté des sénateurs. Cet élan d'une franchise toute primitive, ajoute Tacite, fut pris en bonne part, et Néron leur accorda à tous deux le titre de citoyen romain[24].

L'Eglise catholique, qui s'était si merveilleusement assimilé, pendant les premiers siècles, l'esprit philosophique du monde grec et le génie organisateur du peuple romain, n'allait-elle pas trouver, dans sa divine vitalité, le moyen de s'incorporer encore, en l'épurant, la robuste initiative de cette race nouvelle ?

Cette vigueur native existait d'ailleurs inégalement dans les deux groupes de peuples qui formaient la race germanique. Le groupe du nord ou teutonique, comprenait les Francs, les Angles, les Alamans, les Saxons, etc., et le groupe du midi, ou gothique, se composait des Ostrogoths, des Visigoths, des Burgondes, des Suèves, des Vandales et, selon plusieurs historiens, des Lombards. Le premier groupe, après un séjour prolongé sur les côtes de la mer du Nord et de la Baltique, en était revenu plus endurci à la fatigue. Le second groupe s'était amolli au contraire par son contact avec la civilisation romaine et byzantine.

Des peuples goths, que l'arianisme ne tarda pas à gagner, l'Eglise avait peu à espérer. Mais depuis longtemps les efforts des missionnaires avaient porté l'Evangile dans les régions habitées par la race teutonique.

Dès le milieu du second siècle, saint Justin avait invoqué la foi chrétienne de ces barbares qui vivent sur des chariots et dorment sous des tentes, ou même sous le simple toit des cieux[25]. A la fin du même siècle, saint Irénée avait parlé en termes formels, des églises de Germanie[26]. Tertullien, un peu plus tard, nomme les Germains parmi les peuples qui ont reçu la foi du Christ[27], et, au IVe siècle, les actes des Conciles d'Arles et de Sardique, en mentionnant la présence des évêques de Trèves, de Cologne, de Metz, de Toul et de Coire, nous révèlent l'existence de nombreuses communautés chrétiennes hiérarchiquement instituées en Germanie.

Vers la même époque, deux événements providentiels avaient contribué à propager la foi chrétienne dans ces régions : le séjour des armées romaines au-delà du Rhin et la persécution religieuse des empereurs. Des épisodes comme ceux de la légion thébaine montrent que, dès la fin du IIIe siècle, les armées romaines cantonnées en Germanie comptaient de nombreux chrétiens et des chrétiens héroïques. Un demi-siècle plus tard, des exilés, comme saint Athanase, qui se fait gloire des amitiés qu'il a contractées à Trèves, allaient porter dans les mêmes régions l'exemple de leurs éminentes vertus.

Quelle fut l'histoire de ces antiques chrétientés ? Quelques épitaphes ou inscriptions, quelques légendes populaires et le grand nom de saint Maximin de Trèves, qui fut, dit-on, la lumière de son temps et la gloire de la Germanie au IVe siècle, mais dont toutes les œuvres sont perdues ; c'est tout ce qui nous reste de cette période.

Au Ve siècle, en effet, deux fléaux, également destructeurs, balayèrent ces jeunes et vaillantes communautés chrétiennes de la Germanie. Ce furent l'invasion barbare et la contagion de l'hérésie arienne.

Le mouvement qui avait dirigé les premiers rangs des Germains vers le midi ne s'était jamais complètement arrêté. Au Ve siècle la poussée fut formidable. Elle fit fléchir les frontières romaines en trois points. Vers l'orient, la vallée du Danube laissa passer les Goths qui se jetèrent sur la Thrace et sur l'Asie Mineure. A l'occident, la vallée du Rhin s'ouvrit devant les Francs, les Alamans et les Bourguignons, qui se précipitèrent vers la Gaule. Au centre, la vallée de l'Inn livra passage aux Hérules et aux Lombards, qui occupèrent l'Italie. Ces hordes brutales de barbares païens foulèrent aux pieds la plupart des jeunes chrétientés de Germanie[28].

En même temps un autre danger leur venait par le monde gréco-romain. L'arianisme, ce christianisme mitigé et amoindri, que les empereurs et les évêques hérétiques de l'Orient avaient revêtu d'un éclat inouï, ne pouvait que séduire ces peuples de race gothique, plus épris que leurs frères du brillant de la civilisation gréco-romaine. L'influence personnelle d'un homme de génie, perverti par l'hérésie, seconda ce mouvement. Le noble goth Ulphilas, emmené en otage à Constantinople au Ive siècle, y avait embrassé les erreurs d'Arius. Retourné dans son pays, par ses prédications, par une traduction gothique de la Bible, imprégnée de sa doctrine, il propagea l'hérésie. Chargé, s'il faut en croire les historiens Théodoret et Sozomène[29], de négocier une alliance entra l'empereur arien Valens et les Visigoths, il rallia ceux-ci à l'arianisme. Des 'Visigoths l'erreur passa aux Ostrogoths, aux Hérules, aux Vandales, aux Burgondes, aux Gépides, aux Rugiens[30].

L'Eglise semblait donc avoir compté en vain sur ces peuplades germaniques, que Paul prose et Salvien avaient saluées, peu de temps auparavant, comme un espoir suprême, en voyant tomber l'empire romain. Mais le découragement, s'il se produisit dans quelques âmes, ne fut pas de longue durée. Le Ve siècle n'était pas encore écoulé quand on apprit que le chef d'une des tribus les plus valeureuses du peuple franc, Clovis, venait de recevoir le baptême des mains de l'évêque de Reims. A cette nouvelle, l'un des évêques qui avaient le plus désiré cette conversion, saint Avit, de Vienne, s'écria : L'Occident a désormais son empereur partageant notre foi. Puissiez-vous, ô roi, porter ce trésor de la foi, que vous avez dans le cœur, aux peuples qui sont assis par delà vos frontières ![31]

 

 

 



[1] Dial., II, 35.

[2] Ch. MŒLLER, Histoire du Moyen-âge, p. 74 et suivantes. SCHRADER, Atlas historique, carte n° 15, notice de M. Paul Guiraud.

[3] G. KURTH, Les origines de la civilisation moderne, t. I, p. 61.

[4] H. de TOURVILLE, Histoire de la formation particulariste. Origine des principales nations modernes, un vol in-8°, Paris, Didot, 1905.

[5] Nous n'avons pas à parler ici de la race celtique. Son influence n'a pas été moins gracile, dans la formation de l'Europe et de la Chrétienté, que celle des races germanique et slave. Mais les Celtes étaient mêlés au monde romain depuis longtemps, ils avaient été atteints depuis longtemps par la prédication de l'Evangile. Le monde antique et l'Eglise les connaissaient déjà. Ce n'était pas un peuple nouveau.

C'est pour la même raison que nous n'avons pas fait entrer dans notre tableau les peuples de race sémitique.

[6] LELEWEL, Pythéas de Marseille et la géographie de son temps, Bruxelles, 1836.

[7] Les Germains appartenaient à la grande famille indo-européenne. Ce nom de frères (Germani) leur fut donné, suivant Tacite, lorsque leurs premières tribus franchirent le Rhin, au second siècle avant notre ère, par les habitants de la Gaule Belgique (TACITE, Mœurs des Germains, 11).

[8] Tacite l'appelle regnator omnium deus, Mœurs des Germains, 39.

[9] TACITE, Mœurs des Germains, 10.

[10] Neque animadvertere neque vincire, ne verberare quidem nisi sacerdotibus permissum. TACITE, Mœurs des Germains, 7.

[11] CHÂTEAUBRIAND, Etudes historiques, étude VI, 1re partie, Œuvres, édit. de 1856, t. X, p. 315.

[12] TACITE, Mœurs des Germains, 20.

[13] TACITE, Mœurs des Germains, 21.

[14] G. KURTH, Les origines de la civilisation moderne, t. I, p 85.

[15] Ou werigeld, ou widrigeld. Cf. TACITE, Mœurs des Germains, 12.

[16] Une part de cet argent revenait à la famille de l'individu lésé, une part à la société.

[17] Les chefs siègent tout armés, dit Tacite... Si l'avis énoncé déplaît, on le rejette par un murmure ; s'il est accepté, on entrechoque les framées. Mœurs des Germains, 11.

[18] La bande guerrière est ce que Tacite appelle comitatus, Mœurs des Germains, 13-15. Cf. CÉSAR, De Bello gall., VI, 15, 23.

[19] TACITE, Mœurs des Germains, 15.

[20] TACITE, Mœurs des Germains, 7.

[21] TACITE, Mœurs des Germains, 3.

[22] Le texte scandinave de ce chant guerrier a été publié par WORNIUS dans sa Littérature runique, p. 197.

[23] SALVIEN, De Gub. Dei., l. VII. Cf. TACITE, Germ., 16, 17. CÉSAR, De bel. gall., VI.

[24] TACITE, Annales, l. XIII, chap. LIV.

[25] Dialogue avec Tryphon, § 117.

[26] Adv. hæres., I, 10.

[27] TERTULLIEN, Adversus Judœos, 6-7.

[28] On sait comment l'intervention de plusieurs saints, tels que sainte Geneviève, saint Aignan, saint Loup, préservèrent des désastres de cette invasion plusieurs provinces de la région qui devait former la France.

[29] THÉODORET, IV, 57. SOZOMÈNE, IV, 37.

[30] V. l'article Arianisme par le P. LE BAUBELET, dans le Dictionnaire de Théologie catholique.

[31] S. AVIT, Ep., 46 (41).