LE DROIT PUBLIC ROMAIN

 

PRÉFACE DE LA TROISIÈME ÉDITION

 

 

Les deux premiers livres de cet ouvrage consacrés aux Magistratures devant être réimprimés en 3e édition en même temps qu’était imprimée pour la première fois la première partie du livre III consacrée au peuple, il nous a fallu y faire plus d’un remaniement et y apporter des modifications et des extensions encore plus fréquentes, sans parier des corrections et des additions indépendantes qui ont paru nécessaires en beaucoup d’endroits. Ceux qui ont travaillé la matière des antiquités romaines savent comment tout se commande là plus que partout ailleurs et quelle influence prépondérante y exerce l’étude de l’ensemble sur celle de détails. Si les compléments ajoutés par nous restent cependant insuffisants, les juges équitables n’y verront rien que de compréhensible et d’excusable. C’est une tache impraticable que d’incorporer après coup dans une œuvre terminée de cette nature le bénéfice net fait au cours des dernières années aussi bien sous le rapport des découvertes de monuments que sous celui des recherches critiques. Spécialement au dernier point de vue certains travaux ont été laissés de côté qui auraient assurément mérité d’être pris en considération. Un manuel ne peut tenir compte de toutes ses recherches spéciales et un travailleur isolé peut encore moins soumettre toutes les mono graphies à l’examen spécial qui serait nécessaire pour en fondre les résultats dans un exposé comme celui-ci ou pour en formuler un rejet motivé.

...Relativement aux indications bibliographiques, je me suis, comme dans les volumes antérieurs, exclusivement restreint aux travaux qui complètent mon exposition ou la conduisent plus loin. La réfutation la plus énergique des doctrines erronées résulte de la démonstration des doctrines justes, surtout quand, ainsi qu’il arrive le plus souvent dans ces recherches, il ne s’agit pas d’explication de textes ni de polémiques tangibles du même genre, mais de coordination juridique et politique et d’interprétation des faits matériels. Il ne manque pas de précis où des avis sont donnés sur d’autres avis. J’ai essayé d’exposer et de justifier ici mes propres opinions sur l’État. Rien de plus, mais rien de moins. Et c’est déjà quelque chose.

...Je m’abstiens d’énumérer ici les nombreux amis adonnés aux mêmes études que moi qui me sont venus en aide dans la confection de ce livre. Mais,je ne veux pas omettre de déclarer que trois d’entre eux, Otto Hirschfeld, Alfred Pernice et U. de Willamowitz m’ont durant le cours de mon travail constamment assisté de leurs conseils et de leurs actes.

 

Berlin, août 1887.

 

Théodore Mommsen.