GENSÉRIC

 

LA CONQUÊTE VANDALE EN AFRIQUE ET LA DESTRUCTION DE L’EMPIRE D’OCCIDENT.

CHAPITRE III. — LA GUERRE CONTRE L'EMPIRE.

 

 

Le pillage de l'ancienne capitale du monde romain, la captivité d'Eudoxie et de ses deux filles étaient des outrages à la majesté impériale qu'aucun empereur ne pouvait supporter. Marcien, qui n'avait point reconnu l'usurpation de Maximus, se considérait, depuis la mort de Valentinien, comme seul souverain de l'Empire tout entier[1]. Dès que la nouvelle du sac de Rome fut connue à Constantinople, il marqua sa volonté de mettre un terme aux dévastations des Vandales. Il envoya à Genséric une ambassade pour le sommer de cesser ses ravages et pour réclamer la mise en liberté d'Eudoxie et de ses deux filles. Genséric ne lui avant point donné satisfaction, il se persuada qu'un ambassadeur arien réussirait mieux à Carthage ; il y envoya Bléda, évêque de la secte arienne. L'évêque ne fut pas mieux écouté, bien qu'il représentât à Genséric que sa prospérité présente ne devait pas l'enorgueillir au point de mépriser le ressentiment d'un prince guerrier, capable de rendre à l'Afrique tous les maux que l'Afrique faisait souffrir à l'Italie[2]. Loin de se laisser intimider, dit l'historien Priscus, Genséric expédia une armée en Sicile et dans la partie de l'Italie qui en est voisine. Toute cette contrée, ajoute Priscus, fut dévastée[3].

Les auteurs qui prétendent que Marcien s'était engagé sous serment à ne jamais faire la guerre contre les Vandales croient aussi qu'il ne songea point à tirer vengeance des injures faites à l'Empire[4]. D'autres au contraire pensent qu'il se préparait à passer en Afrique au moment où il mourut, vers la fin du mois de janvier de l'année 457[5]. Ce qui est certain, c'est qu'avant cette époque Marcien ne pouvait mettre à exécution les menaces de son ambassadeur. L'anecdote qui le représente comme lié à Genséric par une promesse solennelle a peut-être été répandue pour expliquer son inaction forcée pendant dix-huit mois par ceux qui n'en comprenaient pas les véritables motifs. Une expédition en Afrique était une grande entreprise, impossible à tenter sans le concours de toutes les forces de l'Empire et à laquelle ne pouvait suffire l'Orient, toujours obligé de protéger ses frontières contre une attaque des barbares. Or, jusqu'en 457, l'état des choses en Occident ne permettait pas d'en tirer un effort considérable. La fortune du royaume des Vandales dépendait donc des événements qui s'accomplissaient en Occident, et il importe de rappeler les circonstances qui, à cette époque souvent obscure et peu connue du public, expliquent l'extension de la puissance de Genséric et les dernières luttes qu'il eut à soutenir.

Maximus, pendant le peu de jours qu'avait duré son règne, avait nommé Avitus général de ses armées, de l'infanterie et de la cavalerie, selon l'expression de Sidoine Apollinaire[6] et lui avait confié la mission de prévenir, par un traité, l'hostilité des Visigoths[7]. Avitus, ou plus exactement Eparchius Avitus[8], sénateur romain[9], était arverne de naissance[10] et d'une des familles les plus illustres de la Gaule[11], où lui-même avait exercé les plus hautes magistratures. Vers 420, il avait été député par ses concitoyens auprès de l'Empereur pour solliciter la remise d'une partie de l'impôt[12]. Honoré successivement de trois charges de cour, il avait été ensuite nommé préfet du prétoire des Gaules[13]. Il avait exercé cette haute magistrature à l'époque où il avait conclu la paix avec le roi des Visigoths, après la défaite de Litorius, en 439[14]. Sorti de charge, il s'était retiré à la campagne[15], puis était rentré dans la vie publique quand Aëtius avait sollicité son concours pour repousser l'invasion d'Attila, en 451[16]. C'était un homme de plaisir[17], mais loyal et honnête[18]. II se trouvait à Toulouse, auprès de Théoderic, roi des Visigoths, avec lequel il venait de conclure la paix, ou était sur le point de la conclure, quand y parvint la nouvelle de la mort de Maximus[19]. Selon Sidoine Apollinaire, Théoderic pressa Avitus de prendre la pourpre, lui promettant. de le soutenir de toutes ses forces[20] ; selon Grégoire de Tours, ce fut au contraire Avitus qui sollicita l'appui de Théoderic pour usurper l'Empire[21]. Ce qui est certain, c'est qu'Avitus fut proclamé Auguste à Toulouse, par les Goths[22], le 9 ou le 10 juillet 455[23]. Escorté par les Goths, il quitta ensuite Toulouse pour se rendre à Arles. En un lieu nommé Ugernum (Beaucaire) ; il trouva les principaux personnages de la province, qui le pressèrent d'accepter la dignité impériale[24]. Trois jours après, il entra à Arles, où Théoderic et ses frères furent reçus en amis[25], et il y fut de nouveau proclamé Auguste. soixante-quinze jours après la prise de Rome par Genséric[26]. Ce fut à Arles qu'Avitus prit solennellement les insignes impériaux[27].

Quand, dans Rome dévastée, on apprit l'avènement de ce nouvel empereur créé par les Goths, le Sénat n'était pas en état de faire la moindre opposition. Il ne put que ratifier le fait accompli, mais pour séparer le nouvel élu de son protecteur le roi des Goths, il l'invita à venir sans retard dans la capitale. Avitus se rendit donc à Rome, où il fut reçu et reconnu comme empereur[28]. Il était le beau-père de Sidoine Apollinaire qui, le 1er janvier 456, prononça son panégyrique en présence du Sénat et du peuple[29]. Ce fut sans doute à cette occasion que le Sénat à l'unanimité récompensa le poète en lui dressant une statue de bronze dans le Forum de Trajan, où on continuait à placer les statues des orateurs et des poètes célèbres[30]. Avitus s'était empressé de notifier son avènement à Constantinople[31]. Dans l'intérêt de la paix de l'Empire, Marcien l'accepta pour collègue[32], mais le fait suivant prouve qu'il ne consentit à le reconnaître que dans le courant de l'année 456. Avitus prit le consulat le fer janvier 456[33], comme les empereurs ne manquaient jamais de le faire l'année d'après leur avènement ; néanmoins, Marcien nomma pour l'année 456 deux, consuls qui furent Varanes et Jean, montrant ainsi qu'il ne reconnaissait point Avitus[34] L'année continua à être désignée en Orient sans qu'on eût égard au consulat d'Avitus, parce que le pouvoir de celui-ci ne dura guère, et les chronologistes de l'Occident eux-mêmes ont suivi ceux de l'Orient[35].

Au moment de l'assassinat de Valentinien et de l'invasion de Genséric, Réchiaire, roi des Suèves établis en Espagne, avait profité de ces circonstances pour envahir la province de Carthagène[36], au mépris d'un traité que, quatre ans auparavant, il avait conclu avec Mansuetus, comte d'Espagne, et le comte Fronto[37]. Avitus lui envoya Fronto pour le sommer d'observer les clauses de ce traité, et le roi des Visigoths, fidèle à sa promesse de défendre et de soutenir Avitus, fit inviter Réchiaire, auquel il était uni par une alliance de famille[38], à s'abstenir de toute usurpation[39]. Loin d'abandonner son entreprise, Réchiaire alla ravager la Tarragonaise[40]. Théoderic lui envoya une seconde ambassade pour l'engager amicalement, non seulement à se retirer d'un territoire qui ne lui appartenait pas, mais encore à renoncer à toute tentative qui lui attirerait son inimitié[41]. Réchiaire répondit par des menaces[42]. Théoderic, piqué de ce défi, entreprit une campagne contre les Suèves qu'il extermina presque entièrement dans une bataille livrée, le 5 octobre 456 probablement, à douze mille d'Astorga, sur les bords de la rivière Urbicus, aujourd'hui l'Orbigo[43]. Au cours de sa campagne contre les Suèves, Théoderic fut rejoint par le tribun Hesychius qu'Avitus avait chargé de lui remettre des présents et de lui porter la nouvelle de la défaite d'une flotte de Genséric[44]. Avitus avait fait sommation à Genséric d'avoir à observer désormais le traité de paix conclu en 442 entre l'Empire et les Vandales, l'avertissant que les armées des Romains et de leurs alliés étaient prêtes à le combattre[45]. A l'appui de cette menace, une armée commandée par Récimer avait été envoyée en Sicile[46]. Pour toute réponse, Genséric avait mis en mer une flotte de soixante vaisseaux, montée par un grand nombre de Vandales et destinée, semble-t-il, à opérer une descente soit en Gaule, soit en Italie[47]. Récimer, ayant embarqué ses troupes, avait suivi cette flotte, l'avait surprise près de la Corse et l'avait dispersée, après lui avoir infligé une défaite très meurtrière[48]. C'est à l'occasion de cette victoire que parait pour la première fois le nom de Récimer. Il avait alors le titre de comte[49] et est qualifié maître de la milice[50]. Il était suive et issu probablement d'une famille royale de cette nation ; sa mère était fille de Wallia, roi des Goths[51]. C'était, dit Jordanès, un homme éminent, presque le seul alors en Italie qui sût commander une armée[52]. Sidoine Apollinaire l'appelle invincible et le compare aux plus grands hommes de l'ancienne Rome[53]. Ses actions font voir plutôt en lui un barbare violent et rusé, fertile en intrigues, sans scrupules, d'une avidité et d'une ambition sans bornes.

Avitus, se sentant sans doute peu en sûreté à Rome où le Sénat, qui subissait avec peine un empereur imposé par les Goths, lui était hostile, avait quitté l'Italie et était retourné à Arles, dans les Gaules[54]. Récimer profita de son absence et des circonstances de la guerre contre les Suèves, qui empêchait Théoderic d'intervenir[55]. Il vint en Italie et mit au service du Sénat l'armée qu'Avitus lui avait confiée[56]. Le Sénat n'hésita plus, dès qu'il se sentit soutenu ; il déposa Avitus sous prétexte que ses mœurs déréglées le rendaient indigne de l'Empire[57]. Le 17 septembre, Remistus, qui était patrice, fut tué dans le palais de Classis[58], peu après un incendie qui avait brûlé une partie considérable de Ravenne[59], soit au cours d'une sédition excitée dans cette ville, soit lorsque Récimer s'en était rendu maître. Avitus se hâta de rentrer en Italie et occupa Placentia (Plaisance), avec les forces dont il disposait. Récimer marcha contre lui à la tête d'une puissante armée. Dans la bataille qui s'engagea le 17 octobre, les troupes d'Avitus furent mises en fuite et taillées en pièces ; le patrice Messianus, qui sans doute les commandait, fut tué, et Avitus lui-même tomba au pouvoir de son ennemi[60]. Récimer lui laissa la vie, le sachant incapable de nuire[61]. Il le fit ordonner évêque de Placentia[62] ; ce fut l'évêque Eusebius qui le consacra[63]. Avitus, ayant appris que le Sénat, dont le ressentiment n'était point apaisé par sa chute, voulait le faire périr, s'empressa de se mettre en route pour se rendre à Brioude, au tombeau de saint Julien martyr, où il apportait de grands présents et où il espérait trouver un asile[64]. Il mourut en chemin, de la peste, suivant un auteur[65]. Son corps fut porté à Brioude et enterré aux pieds de saint Julien[66].

Récimer et le Sénat étaient d'accord pour renverser Avitus ; ils ne l'étaient point pour lui choisir un successeur. Récimer ne pouvait s'emparer du pouvoir malgré le Sénat, car il avait à craindre de voir cette assemblée faire appel à l'empereur d'Orient et s'allier contre lui avec Théoderic, comme elle s'était alliée avec lui-même contre Avitus. Des mois se passèrent, pendant lesquels le trône resta vacant en Occident, et l'Empire eut pour seul souverain l'empereur qui régnait à Constantinople, où Marcien mourut, peu de jours après, le 26 janvier 457, et eut pour successeur Léon, proclamé Auguste le 7 février suivant[67]. Ce fut par l'autorité de l'empereur Léon que, le 28 février 457, Récimer fut créé patrice et que, le même jour, Majorien fut nommé maître de la milice, à la place de Récimer[68].

Pour bien comprendre les conséquences de la mesure prise par l'empereur Léon, il faut se rappeler l'importance et les attributions du maître de la milice. L'infanterie et la cavalerie formaient, depuis Constantin, deux départements séparés[69], à la tête desquels étaient placés le maître de l'infanterie[70] et le maître de la cavalerie[71]. Il y avait dans les provinces d'autres officiers généraux désignés sous le nom de maîtres de la cavalerie, ou même de maîtres de l'infanterie et de la cavalerie[72], mais ceux-ci n'étaient que des commandants militaires de territoires, tandis que le maître de l'infanterie et le maître de la cavalerie attachés à la cour et nommés, pour les distinguer, magister peditum, magister equitum præsentalis ou in præsenti[73] étaient en réalité des ministres de la guerre[74]. Ils avaient sous leurs ordres directs les troupes stationnées en Italie, et particulièrement les troupes palatines[75], et dans le reste de l'Empire, ils étaient représentés par des officiers, comtes ou ducs[76]. Leurs charges étaient, à l'égal de celles du préfet du prétoire et du préfet de la ville, considérées comme les plus élevées des dignités publiques[77] et leur donnaient droit au titre d'illustre[78]. Lorsque ces deux grandes charges étaient confiées à un seul et même personnage, celui-ci prenait le nom de maître des deux milices, ou simplement de la milice, et il était en réalité le généralissime des forces de l'Empire[79]. Récimer, dépossédé des fonctions de maître de la milice, se trouvait donc privé du commandement suprême de l'armée et mis hors d'état de faire prévaloir sa volonté. Après s'être servi de lui pour renverser l'empereur imposé par Théoderic, le Sénat réussissait, grâce à l'intervention du nouvel empereur de Constantinople, à le frustrer de l'espérance de se rendre maître du pouvoir, sous un empereur de son choix.

Majorien était un homme de grande valeur. Il était, dit Sidoine Apollinaire, actif, vigilant, infatigable, toujours prêt au travail, plein d'ardeur et de courage dans le danger, où on le suivait avec joie, parce que son caractère et son courage inspiraient confiance[80]. Ses vues étaient hautes, et rien ne l'arrêtait dans la poursuite de ses entreprises[81] ; désintéressé et généreux, il savait se contenter de peu, et même alors qu'il avait peu, donnait libéralement[82] ; d'un esprit gai et ouvert, il se montrait volontiers enjoué, mais toujours avec distinction et dignité[83]. A ces qualités, il joignait celles du corps et de l'adresse dans tous les exercices militaires[84]. Son grand-père maternel, nommé aussi Majorien, avait été créé par Théodose le Grand, en 379, général de la cavalerie et de l'infanterie dans la Pannonie ou dans l'Illyrie orientale[85]. Son père, très dévoué à Aëtius, avait rempli des fonctions importantes dans l'administration du fisc[86]. Lui-même avait appris le métier des armes en servant sous Aëtius, et, très jeune encore, il s'était acquis quelque gloire. Sidoine Apollinaire raconte que la femme d'Aëtius, jalouse de sa jeune renommée et assurée par les prédictions des astrologues qu'il régnerait un jour au lieu de Gaudentius, son fils, auquel elle ambitionnait de faire passer l'Empire, avait tâché de pousser son mari à le mettre à mort, et que n'ayant pas réussi à le supprimer, elle l'avait fait éloigner du service[87]. Après la mort d'Aëtius, en 454, Valentinien l'avait rappelé[88]. Il s'était alors lié d'amitié avec Récimer, et avait pris part à sa révolte contre Avitus[89].

La qualité de citoyen romain, qui rendait possible l'élévation de Majorien à l'Empire, et ses mérites personnels le firent juger propre à déjouer les projets ambitieux de Récimer et à affranchir l'Occident de l'influence des barbares. Le 1er avril 457, suivant une chronique anonyme, plus probablement vers la fin de cette année. il fut proclamé empereur, dans un champ situé à six milles de Ravenne, au lieu dit les petites colonnes[90]. Il déclare lui-même qu'il fut acclamé par l'armée, après avoir été élu par le Sénat[91], et Sidoine Apollinaire, dans un panégyrique prononcé à Lyon avant la fin de l'année 458, le nouvel empereur étant encore consul, dit que l'Empire lui fut donné par le peuple, le Sénat, l'armée et son collègue, l'empereur d'Orient[92].

Le consentement unanime de tous les ordres de l'État se trouva justifié par les qualités éminentes du nouvel élu qui, dit Procope, adoré de ses sujets, redouté de ses ennemis, a surpassé, dans toutes les vertus, tous les princes qui ont régné avant lui sur les Romains[93]. Dès les premiers jours de son règne, il adressa de Ravenne au Sénat, pour lui notifier son avènement[94], rescrit suivant qui, mieux que tous les éloges de son panégyriste, légitime son élévation.

Votre choix, Pères Conscrits, et l'acclamation de la très vaillante armée m'ont fait Empereur. Puisse la divinité nous être propice et diriger les événements de notre règne à votre avantage, à l'avantage du bien public. Quant à moi, je n'ai point sollicité l'Empire, mais je me suis soumis à y être élevé, pour ne pas me refuser par une égoïste ingratitude à cette tâche que m'impose hi république, pour laquelle je suis né. Nous avons aussi, au jour fixé, élevé les faisceaux du consulat que nous avons pris heureusement, pour que la présente année, pendant laquelle se développera notre Empire naissant, soit désignée par notre nom. Aidez le prince que vous avez créé, partagez les devoirs que vous l'obligez à remplir, et puissent nos efforts réunis faire le bonheur d'un Empire que je reçois de vos mains. Soyez assurés que sous notre règne la justice sera en honneur ; les vertus seront réputées, non seulement innocentes, mais- méritoires. Que personne ne craigne les délations, si ce n'est leurs auteurs. Comme citoyen, je les ai toujours condamnées, comme souverain, je les punirai avec sévérité. Notre vigilance et celle de notre patrice Récimer règleront les opérations militaires et pourvoiront à la sûreté du monde romain que nous avons délivré par nos soins communs de ses ennemis étrangers et domestiques. Telles sont les intentions de mon gouvernement. Vous pouvez compter sur l'attachement solide et sincère d'un prince, naguère le compagnon de votre vie et de vos dangers, qui se glorifiera toujours du titre de sénateur, qui désire ardemment que vous n'ayez jamais à vous repentir du décret que vous avez émis en sa faveur. Nous souhaitons, Pères Conscrits, du très-saint ordre, que vous soyez en bonne santé durant de nombreuses années heureuses et prospères. Donné le III des ides de janvier, à Ravenne, Majorien étant consul pour la première fois[95]. En affectant d'associer Récimer à son œuvre, Majorien cherchait habilement à faire croire à ce chef barbare, avec lequel il fallait compter, qu'une part importante du pouvoir lui serait réservée. Récimer voulait en effet d'autres satisfactions que le titre de patrice et l'honneur du consulat qui lui fut donné l'année suivante, en 459[96].

La nécessité la plus urgente était de ménager Récimer, pour le détourner de s'entendre avec Théoderic. Le roi des Visigoths, qui, engagé dans la guerre contre les Suèves, n'avait pu empêcher la chute d'Avitus, était passé, à la fin de l'année 456, de la Galice dans la Lusitanie, où il assiégea Mérida[97] et la contraignit de se rendre[98]. Il était dans cette ville le jour de Pâques de l'année 457, qui était le 31 mars[99]. Il y reçut, est-il dit, une fâcheuse nouvelle qui le décida à en sortir aussitôt après les fêtes, pour retourner dans les Gaules[100]. La fâcheuse nouvelle à laquelle il est fait allusion était, sans aucun doute, celle de la nomination de Majorien au poste de général des armées. Cette nomination faite, comme on l'a vu, le 28 février, put en effet être connue à Mérida à la fin du mois de mars. Elle inaugurait une politique de réaction contre les barbares et devait inspirer à Théoderic la crainte d'être bientôt attaqué par les armées impériales. Aussi, dès ce moment, il se conduisit en ennemi de l'Empire. Agissant d'après ses ordres[101], une partie de ses troupes, reçues en amis dans la ville d'Astorga, la saccagèrent, la brûlèrent, tuèrent ou emmenèrent en captivité les habitants avec le clergé, et ravagèrent toute la contrée voisine[102]. Les Goths traitèrent de même la ville de Palentia[103]. Il n'y eut qu'une localité fortifiée, située à treize mille d'Astorga, qui réussit à repousser leurs attaques, en leur infligeant de grandes pertes[104].

Il y a lieu de croire que Théoderic, jusqu'alors ennemi de Genséric, fit alliance avec les Vandales contre Majorien, car, dans le courant de l'année 458, des ambassadeurs des Goths et des Vandales allèrent vers les Suèves pour les porter à faire la paix avec Théoderic et à s'unir à lui[105]. Après la mort de Réchiaire, les restes des Suèves avaient élu un nouveau roi, nommé Maldras, qu'une partie d'entre eux avait abandonné bientôt pour suivre un chef du nom de Framtano[106]. Celui-ci étant mort, entre Pâques et la Pentecôte, en l'année 458[107], tous les Suèves s'étaient réunis sous les ordres de Maldras, et avaient pillé la partie de la Galice riveraine du Douro[108]. En 459 probablement, ils pillèrent également la Lusitanie[109], que Maldras avait déjà ravagée à l'époque où il ne commandait qu'à une partie de sa nation[110].

Cependant, fidèle à ses promesses, Majorien s'appliquait à restaurer l'ordre dans l'État, à réparer autant qu'il était en son pouvoir les désastres que Rome et les provinces avaient subis. Toute une série de lois atteste son zèle pour le soulagement des peuples et la prospérité de l'Empire[111]. Plusieurs de ces lois ne sont point indifférentes à notre sujet, car elles font voir l'état de l'Occident, qui le rendait incapable d'un grand effort et faisait ainsi la sécurité des Vandales. Une constitution, datée de Ravenne, le 10 mars 458, est une preuve de la diminution des fortunes acquises et de la difficulté de créer des ressources nouvelles qui ne permettaient pas le recouvrement régulier des impôts. Il est fait remise par cette décision impériale de tout ce qui est dû au fisc jusqu'au commencement de la onzième indiction, qui courait alors depuis le mois de septembre précédent[112]. Le 8 mai de la même année, Majorien adresse à tous les gouverneurs des provinces une constitution pour faire élire dans les villes des défenseurs, chargés de protéger les faibles contre l'oppression qui les réduisait au désespoir. Ce sera, dit l'empereur, le moyen de repeupler les villes que les habitants abandonnent pour se soustraire aux vexations des compulseurs[113]

Une loi, datée de Ravenne le 11 juillet 458 et adressée à Æmilianus, préfet de la ville[114], a pour but d'empêcher la destruction des monuments endommagés. Elle prouve la sollicitude du nouvel empereur pour la conservation de Rome, mais montre aussi à quel degré de délabrement Rome était réduite. Pour reconstruire ou réparer tant bien que mal leurs demeures, les particuliers en étaient arrivés à prendre des matériaux dans les ruines des monuments. Ces monuments étaient dans un état déplorable, et la misère était si grande que l'autorité ne croyait pas devoir s'opposer à l'enlèvement de débris appartenant au domaine public. Des abus ne pouvaient manquer de se produire, et plus d'un particulier peu délicat ne se faisait pas faute sans doute de démolir des monuments incendiés. Le nouvel empereur, voulant mettre un terme à ces déprédations, défendit sous des peines sévères aux magistrats d'autoriser des particuliers à porter atteinte aux temples et autres édifices. S'il s'en trouve, dit l'empereur, dont la réparation est impossible, et si on a besoin de matériaux pour la construction d'un nouvel édifice public, il en sera donné avis à l'illustre et vénérable Sénat, afin que celui-ci, dans les cas où il le jugerait nécessaire, soumette la question à notre autorité, car tout monument qui ne pourra être restauré, doit au moins servir à fournir des matériaux à un autre édifice public.

La teneur de cet édit révèle un des Iléaux, et non un des moindres, dont souffrait le monde romain, l'absorbante centralisation, créée par l'administration impériale qui s'était emparée de toutes choses, s'arrogeait le droit de tout régler, jusqu'aux plus petits détails, et ne laissait subsister aucune autorité indépendante, aucune activité libre, même dans les plus petites affaires locales. Majorien avait eu beau proclamer hautement son intention de gouverner avec le Sénat, les habitudes administratives ne lui permettaient même pas d'abandonner à la haute assemblée le droit de prendre une décision au sujet d'édifices tellement ruinés qu'on ne pouvait les rétablir, le Sénat ne pourra qu'examiner la question et en référer à l'empereur. Le pouvoir impérial absorbait la vie de la société tout entière. Les contraintes imposées par ce système, les exigences insatiables du fisc et les vexations qui en étaient les conséquences fatales, jointes aux guerres, aux invasions, aux luttes politiques et religieuses, avaient tari les sources de prospérité et amené la dépopulation des villes et des campagnes. Pour porter remède à cette cause d'affaiblissement, Majorien promulgua, le 26 octobre 458, une loi qui ne fit qu'ajouter de nouvelles contraintes à tant d'autres et que son successeur abrogea le 20 février 463[115]. Une autre loi, du 6 novembre de la même année 458, a pour but de restaurer les curies municipales. Il faut, dit l'empereur, considérer les curies, que les anciens appelaient avec raison de petits sénats, comme à nerf de la république et l'âme des villes, et cependant elles ont été tellement opprimées par l'iniquité des magistrats et par la vénalité des exacteurs que la plupart de leurs membres, renonçant à leur dignité et à leur pays. ont cherché un asile obscur, hors de chez eux[116].

Relever Rome et l'État n'était point possible tant que l'un et l'autre resteraient exposés aux invasions, et le danger le plus pressant venait de l'Afrique, d'où les Vandales pouvaient, d'un moment à l'autre, sortir pour recommencer leurs courses et leurs pillages. Dès le commencement de son règne, Majorien eut à lutter contre eux. Il le fit avec succès. Ses armées défirent un corps de Vandales qui avait débarqué en Campanie sous les ordres du beau-frère de Genséric ; ce chef demeura parmi les morts[117]. Malgré cette victoire, le péril restait imminent. Pour assurer le salut de Rome, il fallait expulser les Vandales de leur repaire. Majorien prépara contre eux une grande expédition[118] ; il rassembla une flotte de trois cents vaisseaux[119] et réunit toutes les troupes dont il put disposer[120], tandis que dans les Gaules on levait de nouveaux impôts destinés aux besoins de la guerre[121]. La conquête de l'Afrique devait avoir pour effet, non seulement de rendre la sécurité à l'Empire, mais encore d'affermir le pouvoir de Majorien. Revenant couvert de gloire, avec une armée victorieuse, il pouvait compter être de force à tenir tête à Récimer et à délivrer Rome Cie l'influence de ce barbare.

Avant d'entreprendre une expédition en Afrique, il fallait être assuré de n'avoir plus à craindre l'hostilité des Visigoths. Majorien résolut donc de passer d'abord dans les Gaules avec une puissante armée, dans laquelle servaient des barbares de diverses nations, Bastarnes, Ruges, Burgondes, Suèves, Huns, Ostrogoths, Sarmates[122]. Des barbares nouvellement arrivés des bords du Danube refusèrent d'obéir et, excités par un certain Tuldila, se mutinèrent au moment de se mettre en marche, mais les autres troupes, sans même attendre l'ordre de l'empereur, se jetèrent sur les soldats révoltés, et les taillèrent en pièces[123]. Majorien était encore à Ravenne le 6 novembre 458, comme l'atteste la date d'une des lois dont il a été question[124] ; il en sortit peu après, pour passer les Alpes vers la fin de cette même année, au milieu des froids et des glaces, dit Sidoine Apollinaire, qui rapporte à cette occasion l'anecdote suivante. Au passage des montagnes, un barbare, ne pouvant, bien qu'il fût du Nord, supporter les rigueurs de ce climat, se mit à murmurer, Majorien, pour encourager cet homme et les autres, prit la tête de la colonne et marcha le premier à pied à travers les glaces[125]. Comme Lyon avait été occupé par des ennemis, peut-être par des Burgondes, Majorien y envoya Petrus, chef de l'office de la correspondance impériale[126], qui réussit à négocier leur retraite et les contraignit de livrer des otages[127]. Majorien se rendit en personne à Lyon dès son entrée dans les Gaules, car il y était présent quand Sidoine Apollinaire prononça dans cette ville son panégyrique, avant la fin de son consulat, c'est-à-dire avant la fin de l'année 458[128].

Majorien ne prolongea point son séjour à Lyon ; il résulte de la date d'un rescrit, ordonnant l'application des peines les plus sévères contre l'adultère, que le 17 avril 459 il était à Arles[129]. Tout ce qu'on sait de la campagne qu'il fit ensuite contre les Visigoths c'est qu'il y eut dans les Gaules, en 459, une guerre entre Majorien et Théoderic, qu'il y eut une bataille, et que les Visigoths furent vaincus[130]. Cette défaite décida Théoderic à faire la paix et à conclure un traité d'alliance avec l'empereur[131]. Ce traité, notifié aux Suèves par les deux généraux, Nepotianus et le comte Sunéric, que Théoderic avait fait marcher contre eux avec une partie de ses troupes et qui venaient de leur infliger un désastre près de Lucum ou Lucania dans la Galice[132], contribua apparemment à donner quelque ombre de paix à cette province[133] et à amener les négociations que Rémismund, fils de Maldras, roi des Suèves, engagea peu après avec le roi des Goths[134]. Majorien soumit également les autres barbares cantonnés dans les Gaules et en Espagne, les uns par les armes, les autres par des négociations[135]. Les Gaules étant ainsi pacifiées et aucun ennemi capable de faire une diversion sérieuse n'étant plus à craindre dans cette province et en Espagne, Majorien se trouvait libre de mettre à exécution ses projets contre les Vandales. Les préparatifs en vue de cette guerre, poussés avec vigueur depuis l'année 458[136], furent terminés au printemps de l'année 460. Majorien demeura à Arles jusqu'après Pâques, qui était le 27 mars[137]. Il partit peu après pour l'Espagne, où il entra au mois de mai, dans le dessein de passer de là en Afrique[138].

Procope raconte que, pour mieux connaître les forces des Vandales et le caractère de leur roi, Majorien avait fait teindre ses cheveux, dont la couleur d'un blond extrêmement doré était universellement connue, et s'était rendu lui-même en Afrique, sous ce déguisement, en prenant la qualité d'ambassadeur. Genséric voulut frapper l'esprit de celui qu'il prenait pour l'envoyé de l'empereur, il lui fit visiter son arsenal. Les armes qui y étaient emmagasinées s'agitèrent d'elles-mêmes, avec un si grand bruit que Genséric crut à un tremblement de terre, dit Procope qui ajoute qu'après le départ de Majorien, Genséric sut quel était son visiteur, et se prépara aussitôt à la guerre[139]. L'historien Priscus nous apprend, avec plus de vraisemblance, que les préparatifs de Majorien inspirèrent les craintes les plus vives à Genséric, qu'il s'empressa d'envoyer une ambassade et de solliciter un règlement amiable des différends qui pouvaient exister entre les Vandales et l'Empire, et que n'ayant rien pu obtenir, il fit dévaster les territoires et gâter les eaux dans la Maurétanie, où il pensait qu'aborderait la flotte impériale[140]. Déjà cette flotte, forte d'environ trois cents vaisseaux, se trouvait réunie dans le golfe d'Alicante, près de Carthagène, où Majorien se disposait à la rejoindre pour prendre la mer avec une armée nombreuse[141], quand les Vandales, renseignés par trahison, réussirent à la surprendre en rade d'Elece (Alicante) et à s'emparer d'un certain nombre de vaisseaux[142]. Majorien, obligé ainsi de renoncer à l'exécution immédiate de ses projets, regagna l'Italie[143], d'où il passa dans les Gaules pour y préparer un nouvel armement. On verra en effet qu'il était à Arles l'année suivante[144], et d'une lettre de Sidoine Apollinaire on peut conclure qu'il y passa l'hiver[145]. Ce fut sans doute pendant son séjour dans cette ville que vinrent le trouver des ambassadeurs de Genséric qui réussirent à négocier un traité de paix[146]. Les conditions de ce traité ne nous sont point connues, mais il eut certainement pour conséquence de laisser les Vandales maîtres de l'Afrique tout entière.

Dans le courant de l'été de l'année 461, Majorien quitta Arles pour se rendre en Italie, dans l'intérêt, dit un auteur, des affaires de l'Empire et de la gloire du nom romain[147]. Il n'y ramena point son armée, engagée sans doute en grande partie dans une expédition contre les Alains qui infestaient les Gaules[148]. Genséric avait peut-être excité ces barbares à entrer en guerre, pour se procurer une diversion et forcer l'empereur à lui accorder la paix. Majorien était donc faiblement accompagné quand il passa les Alpes, se dirigeant vers Rome[149]. Récimer profita de cette circonstance pour se débarrasser d'un prince qui était un obstacle à ses ambitions et que l'alliance de Théoderic rendait désormais indépendant de lui. Ne peut-on supposer que prévenir les intrigues de ce barbare et émanciper l'Empire de son influence était précisément le but du voyage de Majorien, la principale de ces affaires urgentes pour le bien de l'Empire et la gloire du nom romain qui, suivant l'expression d'Idace, motivaient le retour du souverain en Italie[150] ? Cette hypothèse expliquerait la résolution que prit Récimer, poussé, dit le même chroniqueur, par des envieux[151], ce qui ne peut évidemment s'entendre que de gens animés du désir d'empêcher Majorien de se rendre seul maître en Occident. Le 2 août 461, Récimer le surprit par ruse à Dertona (Tortona), et le déposa de l'Empire[152]. Cinq jours après, le 7 août, il le fit tuer, à peu de distance de cette ville, sur les bords de l'Ira[153].

La chute de Majorien donnait le pouvoir à Récimer, mais un chef barbare ne pouvait prendre la pourpre sans s'exposer à une guerre avec l'Orient et sans froisser le sentiment national des Romains au point de provoquer un soulèvement. Récimer imita donc l'exemple de Théoderic et, de même que le roi des Goths avait élevé Avitus, il plaça sur le trône un personnage nommé Sévère, sous le nom duquel il régna lui-même[154]. Tout ce qu'on connaît de Sévère se borne à savoir qu'il était originaire de la Lucanie[155]. Il fut proclamé à Ravenne[156] le 19 novembre 461[157]. Le Sénat, ne disposant d'aucune force, ne put qu'accepter et sanctionner le choix de Récimer[158]. Le court règne de Sévère fut funeste à l'Empire d'Occident. La révolte des lieutenants de Majorien le menaça d'une ruine complète, et Genséric, toujours habile à profiter des circonstances, atteignit à cette époque l'apogée de sa puissance.

Au moment de l'avènement de Sévère, Marcellinus commandait en Sicile. Ce personnage nous est représenté comme un homme de grande valeur, prudent, doux, équitable, ami des lettres et des sciences, très réglé dans ses mœurs[159] ; il avait, est-il dit, beaucoup de courage et beaucoup d'expérience de la guerre. Il était païen[160] ; ce fut sans doute un païen qui le premier se plut à lui prodiguer tant d'éloges, reproduits ensuite par notre auteur[161], mais il parait certain qu'il eut une réputation de valeur et de probité[162]. Il avait été des familiers d'Aëtius[163]. Ce fait, joint à d'autres indices, peut donner à penser que ce général qui eut le même sort que Stilicon s'était montré, lui aussi, favorable aux païens, ou du moins disposé à les ménager ; sa mort fut peut-être le résultat d'un mouvement analogue à celui qui avait amené la mort de Stilicon. Après le meurtre d'Aëtius, Marcellinus refusa l'obéissance à Valentinien[164]. Il exerçait alors, semble-t-il, les fonctions de maître de la milice en Dalmatie[165] ; il s'y maintint dans une situation telle qu'on ne put rien contre lui[166], et une conjuration, qui n'eut sans doute aucune suite, fut ourdie pour le porter à l'Empire[167]. Il se soumit aux successeurs de Valentinien, et ce fut probablement Majorien qui lui confia la défense de la Sicile. Il fut honoré de la dignité de patrice[168], soit à cette époque, soit. plus tard quand l'empereur Léon rechercha ses services, comme on le verra dans la suite.

Après la mort de Majorien, il ne reconnut point Sévère, ou du moins son attitude fit craindre quelque acte d'hostilité de sa part si on lui laissait les moyens d'augmenter ses forces[169]. Pour le mettre hors d'état de rien entreprendre, Récimer travailla à lui débaucher à force d'argent ses soldats, qui presque tous étaient des Scythes[170]. Marcellinus, ne disposant point de ressources suffisantes pour s'assurer leur fidélité, prit le parti de se soustraire aux ruses de Récimer ; il quitta la Sicile et retourna en Dalmatie. Il s'y rendit indépendant, tant de l'Orient que de l'Occident, et réussit même à se faire craindre[171]. Aussitôt, Genséric affecta de ne pas se considérer comme lié envers le nouvel empereur par son traité avec Majorien[172] ; une multitude de Vandales et de Maures vint ravager la Sicile et les côtes de l'Italie[173]. Ce fut alors que les Vandales s'emparèrent de la Sardaigne[174].

Récimer pouvait d'autant moins s'opposer à leurs déprédations que les lieutenants de Majorien, révoltés contre Sévère, Marcellinus dans la Dalmatie, Ægidius dans les Gaules, menaçaient de porter la guerre en Italie[175]. Ægidius, qui avait servi sous Majorien en Espagne[176], avait été nommé par cet empereur maître de la milice en Gaule[177]. Ce général de grand mérite et de grande valeur[178] s'était acquis une puissance considérable. Il avait sous ses ordres une armée importante, et les Francs Saliens, s'étant révoltés contre leur roi Childéric qui avait été réduit à se réfugier en Thuringe, l'avaient accepté pour chef[179]. Quand Childéric eut regagné les esprits de ses guerriers, dont un des siens réussit à calmer les colères[180], ce fut sans doute avec le consentement du général romain qu'il fut rétabli à la tête de sa nation, et elle demeura dans la dépendance du maître de la milice, représentant l'empereur dans les Gaules[181] ; Grégoire de Tours nous apprend en effet que Childéric était avec Ægidius à la bataille d'Orléans, dont on aura occasion de faire mention[182].

Menacé, attaqué ainsi de tous les côtés à la fois, Récimer envoya dans le courant de l'année 462 des députés en Orient pour solliciter l'intervention de l'empereur Léon auprès de Marcellinus et de Genséric[183]. Léon donna mission à un personnage nommé Phylarchos de se rendre en Dalmatie, où il obtint de Marcellinus la promesse de ne point entrer en guerre contre les Romains[184]. Phylarchos passa ensuite en Afrique, conjointement avec une ambassade de Récimer, pour presser Genséric, au nom de Sévère, d'observer le traité conclu avec Majorien, au nom de l'empereur d'Orient, de rendre la liberté aux princesses retenues captives depuis la prise de Rome[185]. Phylarchos revint sans avoir rien pu obtenir[186], et d'autres ambassades, tant de l'Orient que de l'Occident, n'eurent pas un meilleur succès[187]. Cependant l'intérêt qu'avait Genséric à éviter une rupture avec l'Orient finit par le décider à ne pas refuser toute satisfaction à l'empereur Léon. Il lui accorda, apparemment vers la fin de l'année 462 ou au commencement de 463, la délivrance d'Eudoxie, veuve de Valentinien III, et de Placidie, sa seconde fille[188], mais il n'en continua pas moins ses courses dévastatrices en Sicile et en Italie, ne voulant point s'engager à la paix avec l'Occident qu'on ne lui eût d'abord remis les biens de Valentinien III, qu'il réclamait au nom de la fille aînée de ce prince, Eudoxie, épouse de son fils Hunéric[189]. Une partie de ces biens lui avait été délivrée par l'empereur d'Orient[190]. Il exigeait en outre les biens d'Aëtius, dont le fils, Gaudentius, avait été emmené captif après la prise de Rome[191].

Placidie avait été fiancée, avant le meurtre de son père Valentinien III, à Olybrius, le plus en vue des sénateurs de Rome, selon Procope qui nous apprend ce fait[192]. Olybrius était sans doute de la gens Anicia, car son nom était commun dans cette illustre maison[193]. Lors de la prise de Rome, il avait réussi à se sauver et s'était réfugié à Constantinople, où il épousa sa fiancée, peu de temps après qu'elle y eût été ramenée d'Afrique[194]. Genséric exigea alors que l'Empire en Occident fût donné à celui qui par ce mariage était devenu le beau-frère de son fils[195] ; ce fut un nouveau prétexte, ajouté à ceux qu'il alléguait précédemment, pour recommencer la guerre chaque année[196].

En 463, dès le retour du printemps, il envahit de nouveau la Sicile et l'Italie. Il ne réussit guère à enlever les villes défendues par des garnisons, mais celles qui étaient dépourvues de soldats furent pillées et ruinées[197]. Les Vandales étaient trop nombreux pour qu'il fût possible de garder tous les territoires exposés à leurs invasions, et l'Occident manquait de vaisseaux et d'équipages pour défendre ses côtes. Récimer en demanda en vain à l'Orient. Léon lui opposa un refus absolu, à cause du traité qu'il avait fait avec Genséric, de sorte que l'opposition entre les tendances politiques des deux parties de l'Empire devint pour l'Occident la cause de grands désastres[198]. Dans le même temps, Récimer réussit à empêcher Ægidius de porter la guerre en Italie[199], mais la révolte de ce général allait donner à Genséric un puissant allié et favorisait ses entreprises, en mettant son adversaire dans l'impossibilité de tirer aucun secours de la Gaule.

Suivant une anecdote rapportée dans la vie de saint Lupicinus, abbé d'un monastère situé dans le Jura en Burgondie, Ægidius avait secrètement informé la cour qu'un officier nommé Agrippinus favorisait les barbares et intriguait pour enlever par trahison certaines provinces à la domination de l'Empire. Ordre fut adressé à Ægidius d'envoyer à Rome cet officier qui, se voyant surveillé, comprit qu'il avait été dénoncé et refusa de quitter la Gaule, à moins que son accusateur ne se fit, connaître. Ægidius, pour le décider à obéir, lui affirma en présence de saint Lupicinus qu'à sa connaissance aucune accusation n'avait été portée contre lui, et qu'il n'avait rien à craindre. Pour plus de sûreté, Agrippinus demanda que saint Lupicinus se rendit garant de la parole du maître de la milice. Celui-ci y consentit, prit la main du saint, la baisa et la mit dans celle de l'officier. Arrivé à Rome, Agrippinus fut remis au patrice Récimer, et le Sénat ayant été assemblé, il fut, sur l'ordre de l'empereur, condamné à mort sans débats et sans avoir été entendu. Ramené dans sa prison, il vit en songe saint Lupicinus qui lui indiquait le moyen de se sauver, en descellant une pierre de la muraille, ce qu'il fit sans peine dès son réveil. Il se réfugia dans l'asile de la basilique de Saint-Pierre où il passa toute la journée sans manger. Le lendemain, comme saint Lupicinus le lui avait promis pendant la nuit dans une seconde apparition, une dame lui donna par charité, sans savoir qui il était, de quoi acheter du pain dans une boutique voisine. Cependant son évasion causait de vives inquiétudes ; on craignait qu'il ne se retirât chez les barbares et ne cherchât à se venger. On en vint à regretter de l'avoir condamné avec trop de précipitation, à désirer la révision de son procès. Les conversations de gens qui se promenaient autour de Saint-Pierre lui apprirent ce revirement en sa faveur ; il se fit connaître et, à la grande satisfaction de l'empereur et du patrice Récimer, il offrit de prouver son innocence. Il comparut devant l'empereur, qui le déclara absous de l'accusation portée contre lui et le renvoya dans les Gaules[200].

Cette anecdote concorde avec les faits historiques et, explique l'inimitié personnelle entre Agrippinus et Ægidius, qui nous est attestée par la chronique d'Idace[201]. Ce fut sans doute immédiatement après la mort de Majorien qu'Ægidius accusa Agrippinus, peut-être afin de se débarrasser de lui parce qu'il cherchait en effet à détourner les Goths de faire cause commune avec le maître de la milice pour venger le meurtre de leur allié. Cette hypothèse expliquerait ce qui parait peu compréhensible dans le récit du biographe de saint Lupicinus, l'intrigue ourdie par Ægidius contre son lieutenant et le renvoi de celui-ci dans les Gaules après qu'il eût prouvé son innocence. Quoi qu'il en soit, il est certain que Récimer l'opposa à Ægidius et le nomma comte des Gaules[202], c'est-à-dire évidemment comte et maître de la milice des Gaules[203], en remplacement d'Ægidius. Celui-ci, se voyant destitué, n'hésita plus à prendre les armes contre le nouvel empereur.

Le sort de l'Empire dépendait désormais de Théoderic. Si les Visigoths se liguaient avec Ægidius, celui-ci devenait maître de la Gaule, et aucun obstacle ne l'empêchait plus de descendre en Italie à la tête d'une puissante armée ; si au contraire ils se déclaraient pour Récimer, la guerre se trouvait localisée dans la Gaule[204]. Pour obtenir le concours de Théoderic, Agrippinus lui céda Narbonne[205] Il y a lieu de croire que cette cession fut consentie au nom et par ordre de Récimer et de Sévère, car ils devaient se procurer à tout prix l'intervention du roi des Goths, qui seul pouvait les sauver d'une ruine certaine[206]. Une lettre du pape saint Hilaire, adressée en 463 à Leontius, évêque d'Arles, dans laquelle Gundiac, roi des Burgondes, est qualifié maître de la milice, peut donner à penser que Récimer s'était ménagé également une alliance avec ce chef barbare[207].

De son côté, Ægidius se ligua avec les Saxons établis à cette époque près de Bayeux, dans la région formant actuellement la basse Normandie à laquelle ils avaient donné le nom de Saxonia ou de Littus Saxonicum[208]. Grégoire de Tours nous apprend en effet que, sous la conduite de leur chef nommé Adovacrius ou Odoacre, ils occupèrent Angers qu'ils défendirent contre les Goths[209]. Ægidius, avec les Francs sous les ordres de Childéric[210], entra en campagne dans le courant de l'année 463[211]. Non loin d'Orléans[212], entre la Loire[213] et le Loiret[214], il se heurta à une armée de Visigoths commandée par Frédiric, frère du roi Théoderic ; les Goths furent entièrement défaits, et Frédiric fut tué dans le combat[215]. Là s'arrêtèrent les succès d'Ægidius. Des pluies et des orages, dus, dit Grégoire de Tours, aux prières de saint Maxime abbé, le forcèrent de lever le siège du castrum Cainonense et l'obligèrent à la retraite[216]. D'autre part, une armée d'Alains, avec lesquels il se peut qu'Ægidius eût quelque entente et qui avaient pénétré dans l'Italie du Nord, fut défaite par Récimer près de Bergame le 6 février 464, dans une bataille où ces barbares périrent en masse avec leur roi Beorgor[217]. Les événements prenant ainsi une tournure favorable à Récimer, Ægidius, qui jusqu'à ce moment semble avoir voulu conserver l'apparence d'un sujet fidèle de l'Empire, armé uniquement pour combattre l'usurpation des meurtriers de son maître, se vit dans la nécessité, pour soutenir sa révolte, de rechercher l'alliance des Vandales[218]. Au mois de mai de l'année 464, il envoya à Genséric des députés qui, ne pouvant passer par l'Espagne qu'occupaient les Visigoths, ni s'embarquer dans les ports de la Gaule méridionale, se rendirent en Afrique par l'Océan, et en revinrent par la même voie, au mois de septembre[219]. On ne sait quel fut l'effet de cette ambassade, mais Genséric ne dut certainement point refuser de répondre aux avances d'Ægidius. Ce fut alors, semble-t-il, que Récimer, informé peut-être de l'entente conclue entre ses plus redoutables ennemis, ou averti que de grands préparatifs de guerre se faisaient en Afrique, envoya une nouvelle ambassade auprès de l'empereur d'Orient pour solliciter son intervention, en lui déclarant que l'Italie ne pouvait être sauvée, si une réconciliation ne lui était ménagée avec les Vandales[220].

L'empereur Léon, cédant aux instances de Récimer, accrédita auprès de Genséric un personnage considérable en Orient, Tatianus, qui en 450 avait été préfet de la ville à Constantinople[221], et qui était revêtu de la dignité de patrice[222]. Tatianus ne tarda guère à revenir. Il n'avait pu aboutir à rien, Genséric ayant repoussé les conditions de paix qui lui étaient offertes[223]. L'envoi d'un ambassadeur de la qualité de Tatianus peut donner à penser que dès ce moment l'empereur ne voulait plus s'en tenir à la stricte neutralité qu'il avait observée jusqu'alors. Les circonstances n'étaient plus les mêmes. Si Léon n'avait pu se montrer très favorable à l'usurpation préparée par le meurtre de Majorien, il avait intérêt désormais à ne pas permettre la ruine de Sévère, dont la conséquence pouvait être une nouvelle vacance du trône en Occident et l'avènement d'Olybrius, le candidat de Genséric, car il était certain qu'assuré de n'avoir plus à craindre l'hostilité de l'Italie sous le règne de son protégé, le roi des Vandales tournerait ses armes contre l'Orient. Mieux valait, pour l'empereur Léon, intervenir dans la lutte que de s'exposer au danger d'avoir à la soutenir bientôt avec ses seules forces. Il ne rompit pourtant point ouvertement avec Genséric, mais il est probable qu'aussitôt après l'échec de la mission confiée à Tatianus il sollicita Marcellinus d'entreprendre, comme de lui-même, une expédition contre les Vandales. L'un des principaux chroniqueurs de cette époque nous apprend en effet qu'en 464 une grande armée fut expédiée sous les ordres de Marcellinus contre les Vandales[224] et qu'en cette même année 464, les Vandales furent taillés en pièces et chassés de la Sicile par Marcellinus[225].

La mort d'Ægidius, qui périt vers la fin de 464 ou au commencement de 463, assassiné, suivant les uns, empoisonné, selon d'autres[226], acheva de délivrer Récimer de tout danger immédiat. Les Goths s'emparèrent bientôt, après qu'Ægidius eut disparu, dit Idace, des contrées qu'il défendait au nom des Romains[227]. Il y a quelque exagération dans cette façon de présenter les choses[228] Toutefois la Gaule demeura en grande partie perdue pour l'Empire, et Récimer n'en put tirer aucun secours, mais il n'eut plus à craindre, de ce côté, une invasion en Italie, à la suite d'une défaite complète ou d'une défection des Goths, et la puissance de Genséric se trouva diminuée par la perte de son allié. Sévère paraissait donc définitivement affermi sur le trône d'Occident, quand il mourut à Rome, dans les derniers mois de l'année 465, postérieurement au 25 septembre[229]. Cassiodore dit que Récimer le fit empoisonner à Rome dans le palais[230]. On ne voit pas quel avantage Récimer pouvait trouver à se défaire d'un prince Sous le nom duquel il fut constamment le véritable maître, et qui ne parait pas avoir montré la moindre velléité d'indépendance.

Après la mort de Sévère, le trône demeura vacant à Rome. L'empereur Léon se trouva ainsi seul souverain de tout l'Empire ; mais en Occident, sa souveraineté n'existait que de nom, le pouvoir était aux mains de Récimer. Ce barbare, ne pouvant prendre la pourpre pour lui-même, avait intérêt à perpétuer un état de choses qui lui permettait d'être ouvertement maître absolu en Italie, et le Sénat n'avait ni le droit, ni les moyens d'établir un empereur sans l'assentiment et l'appui de celui qui régnait à Constantinople. Or Genséric ne cessant de demander, avec insistance, qu'on donnât l'Empire à Olybrius[231], Léon, qui ne pouvait accepter un collègue imposé par le roi des Vandales, ne pouvait non plus donner l'Empire à un autre, sans fournir à Genséric une occasion de rompre la paix et d'étendre ses ravages en Orient. Cette situation se prolongea pendant près de deux ans, ou plus exactement pendant un an et huit mois environ[232].

Durant ce long interrègne, l'Empire et les Vandales s'appliquèrent à l'envi à se ménager des alliances. Il y eut à cette époque doute une série de négociations diplomatiques, entre Genséric d'une part, l'empereur Léon d'autre part, et les barbares fixés en Gaule et en Espagne. Au moment de la mort de Sévère, une entente s'était établie, ou était sur le point de s'établir entre les Visigoths et les Suèves, à la suite d'ambassades échangées depuis quelque temps déjà entre Théoderic et Rémismund, le fils de Masdras, devenu seul roi de tout son peuple[233]. On pouvait donc, en traitant avec l'un et avec l'autre, se procurer le concours de ces deux nations liguées ensemble. Ce fut peut-être au sujet de démarches faites auprès de lui au nom de Genséric et de l'empereur Léon, comme permettent de le conjecturer les indications, d'ailleurs bien vagues, de la chronique d'Idace, qu'en 466 Théoderic envoya en mission auprès de Rémismund un personnage nommé Salla[234]. Quand cet ambassadeur revint dans les Gaules, Théoderic avait été assassiné à Toulouse par son frère Euric qui s'était emparé de son trône par ce fratricide, comme lui-même s'en était emparé jadis par le meurtre de son frère Thorismund[235]. Euric, devenu ainsi roi des Visigoths, s'empressa d'envoyer des ambassadeurs à l'empereur Léon, et aussi au roi des Suèves et à Genséric[236]. Aussitôt après avoir reçu l'ambassade d'Euric, Rémismund envoya de son côté des légations à l'empereur, aux Vandales et aux Goths[237]. Toute cette activité diplomatique et l'empressement qu'on y apportait avaient évidemment pour cause le désir de poursuivre des négociations entamées avant la mort de Théoderic. Un fait certain nous en fournit la preuve et montre quel était l'objet de ces négociations. Au premier bruit d'une expédition qui se préparait contre les Vandales, dit la chronique d'Idace, les Goths envoyés vers Genséric prirent peur et revinrent en toute hâte ; les Suèves firent de même[238]. Rémismund rappela aussi les troupes qu'après le départ de ses ambassadeurs il avait, comme à son ordinaire, dispersées en divers endroits pour faire du butin, mais peu de mois après, il passa lui-même dans la Lusitanie où, en 467, il surprit et pilla, en pleine paix, la ville de Conimbrica[239], dont il ruina les maisons et une partie des murailles, et dont il emmena captifs ou dispersa les habitants[240]. De ces faits il faut conclure que les Goths et les Suèves, tout en traitant avec l'empereur, penchaient vers l'alliance de Genséric, et qu'ils n'en furent détournés que par la crainte des armements qui se faisaient dans l'Empire et qui les exposaient, si la puissance des Vandales était abattue, à voir toutes les forces romaines retomber sur eux. Cette crainte explique le rappel et la concentration des Suèves ; ils reprirent leurs habitudes de dévastation et de pillage dès que le danger d'une victoire de l'Empire leur parut éloigné. De continuels ouragans et les obstacles que l'état de la mer opposait à la navigation firent échouer en effet, en 466, l'expédition qui les avait effrayés et qui avait été préparée par Récimer, selon toute apparence, car Léon n'avait point encore pris une attitude ouvertement hostile aux Vandales[241].

L'année suivante, en 467, Genséric, n'ayant plus rien à craindre du côté de l'Italie et voyant sans doute qu'il n'obtiendrait point ce qu'il exigeait de l'empereur Léon, rompit la paix avec l'Orient. Sous prétexte de dégâts commis sur les côtes de l'Afrique par des vaisseaux de cette partie de l'Empire, il fit de grands ravages dans le Péloponnèse, dans les autres provinces de la Grèce et dans les îles voisines[242]. Léon n'avait plus dès lors à ménager les susceptibilités de Genséric, et il lui était nécessaire de créer un empereur en Occident pour s'assurer le concours de tout l'Empire dans la grande expédition qu'il était résolu à entreprendre contre les Vandales[243]. Il donna donc satisfaction à la demande que le Sénat lui avait adressée par une députation[244]. Il fit choix d'Anthemius, un des principaux personnages de l'Orient, illustre par sa naissance, son mariage et ses dignités, puissant par ses richesses, qui étaient considérables[245].

Anthemius descendait des Augustes par son père, le patrice Procope[246], petit-fils apparemment de ce Procope, parent de Constance et de Julien l'Apostat, qui en 365 prit la pourpre en Orient[247]. Par sa mère, il était petit-fils du patrice Anthemius, consul en 405, qui durant plus de onze ans fut préfet du prétoire d'Orient, qui en fait gouverna l'Empire et qui fut réputé le plus sage et le plus grand homme d'État de son temps[248]. Lui-même avait épousé Euphémie, fille unique de l'empereur Marcien[249]. Marcien l'avait élevé en peu de temps et quoique très jeune aux plus hautes dignités. Consul en 455, il avait été créé patrice et maître des deux milices[250]. S'il faut en croire son panégyriste, ce fut à son refus d'accepter l'Empire que Léon dut d'y être élevé après la mort de Marcien[251]. Sous Léon, il remplit divers emplois, remporta des victoires sur les Huns[252], et à l'époque où il fut appelé à régner en Occident, il commandait à Sestos la flotte de l'Hellespont[253].

Sidoine Apollinaire cite de lui un fait qui lui fait plus d'honneur que toutes les louanges prodiguées dans son panégyrique officiel. Sous son règne, écrit-il, il était permis de témoigner publiquement de l'amitié pour des gens qui avaient été condamnés comme ennemis de l'État[254]. Il fut, dit-on, un prince très chrétien et gouverna avec piété[255]. Cependant un auteur païen de cette époque prétend qu'il n'était point défavorable au paganisme et qu'avec un païen, nommé Sévère, qu'il avait amené à Rome et qu'il éleva au consulat en 470, il avait formé le projet de rétablir l'ancien culte[256]. Ce fut peut-être un bruit qu'il eut l'habileté de répandre, ou de laisser courir, pour se rendre populaire parmi les païens. Il paraît, au contraire, avoir été dévoué à la religion orthodoxe, puisqu'en quittant Constantinople il y fit bâtir une église, qu'on appelait de son nom et qui fut dédiée à saint Thomas[257]. Mais ce qui est certain, c'est qu'un Macédonien, du nom de Philotheus, qui était de ses familiers, tenta d'introduire dans Rome des conciliabules de certaines sectes. Le pape Hilaire adressa publiquement à ce sujet, dans la basilique de Saint-Pierre, des reproches à Anthemius, qui promit sous serment d'empêcher ces nouveautés[258].

L'avènement d'un empereur en Occident était désiré, non seulement par le peuple, mais par les barbares confédérés, c'est-à-dire par les troupes barbares servant dans l'armée[259]. En présence de cet accord unanime, Récimer ne pouvait résister sans risquer de se perdre. Il fallut néanmoins prévenir une opposition de sa part par un compromis ; il fut convenu que le nouvel empereur lui donnerait sa fille en mariage[260]. Assuré par cet accommodement contre une tentative violente de Récimer, Anthemius fut reconnu empereur à Constantinople, où son effigie couronnée fut portée publiquement par Pherentius, préfet de la ville[261]. Malgré la peste qui sévissait alors en Italie, il s'y rendit, escorté d'une armée et accompagné d'une cour nombreuse, dans laquelle on remarquait Marcellinus et plusieurs comtes[262]. Il prit possession de l'Empire à Rome le 12 avril 467[263]. Il fut proclamé à trois milles de la ville, au lieu dit Brontotas[264]. Dans l'espoir de s'attacher Récimer par l'union qu'il lui avait promise, Anthemius fit célébrer cette même année avec beaucoup d'éclat et de grandes fêtes le mariage, ou plus exactement les fiançailles de sa fille et du chef barbare[265].

Léon et Anthemius crurent pouvoir, en unissant leurs forces, mener à bien l'entreprise dans laquelle Majorien avait échoué. En Orient et en Occident, on fit d'immenses préparatifs destinés à reconquérir l'Afrique. Léon consacra toutes les ressources de son Empire à former la plus puissante flotte qu'on eût vue jusqu'alors, montée par une armée de cent mille hommes[266]. Il dépensa cent trente mille livres d'or[267], fit enrôler partout des soldats et des marins, et tira de tous les rivages de l'Orient des vaisseaux en grand nombre[268]. Le commandement de ce formidable armement fut confié à Basiliscus, frère de l'impératrice Vérine[269].

Basiliscus, consul en 465, n'était pas sans valeur ; il s'était illustré par des victoires remportées dans la Thrace contre les Scythes[270]. Mais, suivant certains auteurs, il n'était pas incorruptible. Sa cupidité et son ambition étaient, dit-on, insatiables[271], et il nous est représenté comme possédé à un point incroyable de la passion du pouvoir suprême, auquel il comptait parvenir par l'amitié d'Aspar[272]. Celui-ci ne pouvait s'élever à l'Empire, parce qu'il était de la secte des ariens dont il ne voulait pas se séparer, mais il était en état de le donner à un autre. C'était lui en effet qui, après la mort de Marcien, qu'on l'accusait même d'avoir empoisonné[273], avait fait empereur son ancien procurateur Léon[274]. Aspar et son fils Ardabure s'étaient flattés d'être les véritables maîtres sous le règne de Léon. Trompés dans leurs calculs, ils ne songeaient qu'à créer des difficultés à l'empereur et à contrarier ses desseins[275]. C'est pourquoi, craignant que la défaite des Vandales n'affermit sa puissance, ils promirent, dit-on, le trône à Basiliscus, s'il livrait à Genséric, auquel les unissait leur croyance religieuse, la flotte et l'armée qu'il était appelé à commander[276]. Il se peut que les haines religieuses aient inspiré ces accusations ; elles ne sont appuyées d'aucune preuve, et un fragment, attribué à l'historien Malchus, donne sur le caractère de Basiliscus des renseignements qui suffisent à expliquer sa conduite. C'était, dit-il, un chef heureux dans les combats, mais ses conceptions étaient lentes et il se laissait facilement tromper[277].

Une seconde armée, composée des troupes de l'Égypte et de la Thébaïde, fut destinée à attaquer en même temps les Vandales en Tripolitaine[278]. Les généraux désignés pour la commander furent Héraclius, d'Édesse, fils de Florus qui avait été consul, dit Théophanes[279], et un Isaurien, nommé Marsus, tous deux hommes de grande valeur militaire[280]. Héraclius, d'un caractère très différent de celui de Basiliscus, était plein d'audace et de résolution, mais manquait complètement de prudence dans les circonstances critiques. Sa témérité le portait à agir sans délibération, sans plan déterminé d'avance, et une rapidité foudroyante était à son sens toute la vertu militaire. Ces défauts furent pour lui, dans la suite, la cause de grands revers[281].

Il n'est point possible de calculer, même d'une façon approximative, l'effectif de l'armée d'Héraclius. Toutefois, comme on sait qu'elle était composée des troupes de l'Égypte et de la Thébaïde, elle ne pouvait être de plus de quarante mille hommes, tout au plus. Dans la première moitié du va siècle, les corps placés sous le commandement du comte d'Égypte et sous celui du duc de Thébaïde présentaient un effectif total d'environ 25.000 hommes d'infanterie et de 24.700 hommes de cavalerie, ensemble 49.700 hommes[282]. Si on peut admettre que cet effectif subsistait encore en 468, il n'est pas probable qu'il se soit trouvé augmenté. Il n'est pas probable non plus qu'il ait pris part tout entier à l'expédition d'Héraclius, et que l'Égypte et la Thébaïde aient été laissées sans aucune garnison.

Quelles étaient les forces que Genséric pouvait opposer aux armées de l'Empire ? Procope nous apprend qu'après le sac de Rome, Genséric avait formé les Vandales et les Alains en cohortes auxquelles il avait préposé quatre-vingts chefs dénommés Chiliarques, c'est-à-dire commandants de mille hommes, pour faire croire qu'il avait sous ses étendards quatre-vingt mille guerriers, qu'à une époque antérieure on estimait à cinquante mille hommes au plus les effectifs des Vandales et des Alains réunis, mais que leur nombre s'était grandement augmenté dans la suite par l'accroissement de leur population et par l'adjonction d'autres barbares, qui, de même que les Alains, furent tous confondus sous le nom de Vandales, les Maures seuls demeurant distincts[283]. Victor, évêque de Vite, confirme le calcul de Procope. Le recensement ordonné par Genséric avant son passage en Afrique donna, dit Victor de Vite, un total de quatre-vingt mille hommes, y compris les vieillards, les jeunes gens, les enfants et les serviteurs, aussi bien que les maîtres[284]. D'où il résulte qu'à cette époque, l'armée de Genséric ne pouvait même pas présenter un effectif de cinquante mille combattants. Mais on a vu que lorsqu'il envahit l'Afrique, Genséric n'avait pas avec lui toute sa nation, qui acheva d'y passer plus tard et compléta vraisemblablement le nombre de cinquante mille hommes, qu'augmentèrent ensuite l'accroissement naturel de la population et les enrôlements d'autres barbares. Ces barbares, qui n'étaient point des Maures, étaient peut-être de ceux qui jadis servaient dans l'armée impériale et qui, après la conquête, purent, en partie, passer au service du vainqueur. Les indications de Procope permettent de conclure que, si dès l'année 455 l'effectif des Vandales n'était pas très inférieur à quatre-vingts cohortes de mille hommes, ce nombre devait être, à peu près, atteint treize ans plus tard. Le chiffre total du recensement ordonné par Genséric fait croire aujourd'hui encore aux personnes qui n'en savent pas plus, écrivait, il est vrai, Victor de Vite soixante ans après l'invasion, que quatre-vingt mille est le nombre des hommes d'armes vandales, alors que, même présentement, ce nombre est très restreint, peu considérable[285]. Mais cette vague affirmation d'un auteur ecclésiastique ne suffit point à infirmer les calculs d'un écrivain militaire, particulièrement en situation d'être mieux renseigné[286]. Il semble donc qu'en 468 les forces de Genséric étaient d'environ quatre-vingt mille hommes de troupes vandales, auxquelles il faut ajouter les Maures qui, en grand nombre, prenaient part à ses expéditions[287].

A force de démarches, de prières, de caresses, Léon était venu à bout de décider Marcellinus à sortir de la Dalmatie pour servir l'Empire dans cette guerre[288]. Il semble qu'il commanda toutes les troupes fournies par Anthemius[289]. Il opéra une descente dans Pile de Sardaigne dont il se rendit maître[290], pendant qu'Héraclius, parti de Constantinople avec une flotte[291] et ayant réuni sous ses ordres les troupes de l'Égypte et de la Thébaïde[292], fondait tout à coup sur la Tripolitaine, remportait une victoire sur les Vandales, s'emparait de Tripoli et des autres villes de la contrée, et par terre marchait sur Carthage[293]. Il comptait combiner ses mouvements avec ceux de la flotte qui sous les ordres de Basiliscus avait fait route de Constantinople en Sicile et de Sicile en Afrique. Déjà elle avait en quelques rencontres eu l'avantage sur les Vandales et avait coulé plusieurs de leurs vaisseaux[294].

Genséric se croyait perdu, et Procope ne doute point que, si Basiliscus eût agi avec résolution, il n'eût emporté Carthage et assujetti les Vandales[295]. Soit par incapacité ou par inertie, soit par trahison, comme on le crut[296], Basiliscus laissa sa flotte inactive à 280 stades à peine de Carthage[297], dans un mouillage voisin d'une petite localité fortifiée qui tirait son nom d'un ancien temple de Mercure[298]. Genséric avait fait demander à Basiliscus de suspendre toute attaque durant cinq jours, afin de lui laisser le temps de délibérer avant d'entrer en négociations pour se soumettre à la volonté de l'empereur Léon[299]. Basiliscus avait accepté cet étrange armistice, ce qui donna sujet de croire qu'il s'était laissé corrompre[300]. Quoi qu'il en soit, son inaction sauva le royaume des Vandales.

Genséric n'avait demandé ce délai que pour s'assurer le loisir de préparer un hardi stratagème. Il embarqua sur des vaisseaux de guerre toutes les troupes dont il pouvait disposer, et rassembla une quantité d'embarcations légères qu'il chargea uniquement de matières inflammables. Dès que le vent lui fut devenu propice, il fit déployer les voiles et se porta contre l'ennemi[301]. C'était pendant la nuit, et les Romains s'étaient endormis sans se garder[302]. Arrivés à peu de distance du mouillage des Romains, les Vandales mirent le feu aux embarcations légères qu'ils remorquaient, et les laissèrent aller au gré du vent sur la flotte impériale. Plus elle était nombreuse, plus l'incendie s'y alluma rapidement, car partout où les barques se trouvaient portées, elles rencontraient des vaisseaux, s'attachaient à leurs flancs, et ne tardaient pas à causer leur ruine. Soldats et marins s'épuisaient en vains efforts pour repousser à l'aide de perches les brûlots et leurs propres navires déjà en flammes. Les cris confus, mêlés au sifflement du vent, aux crépitements de l'incendie, augmentaient encore le tumulte ; bientôt le désordre se mit dans les rangs des Romains. Les Vandales fondirent alors sur eux, les accablèrent de traits, et coulèrent une grande partie de leur escadre dont le reste fut mis en déroute ou capturé durant la poursuite[303]. Suivant un récit d'une époque bien postérieure aux événements et dont l'autorité n'est pas considérable, Basiliscus aurait été le premier à virer de bord et à prendre la fuite[304]. Procope, plus digne de confiance, ne fait point mention de la conduite du général en chef pendant l'action. Il ne manqua point, dit-il, de Romains qui se montrèrent hommes de cœur[305]. Jean Damonicus, que l'empereur Léon avait donné comme lieutenant au chef de l'expédition, tenta de racheter par des prodiges de valeur la honte de la défaite[306] Entouré d'ennemis, il réussit longtemps à défendre le navire qui le portait, et lorsque enfin les Vandales s'en furent rendus maîtres, il se jeta tout armé à la mer, préférant une mort glorieuse à la vie, que Genton, fils de Genséric, saisi d'admiration à la vue de tant d'héroïsme, lui offrait en lui engageant sa foi[307].

Basiliscus ramena en Sicile les débris de sa flotte[308]. Sa défaite rendit vain le succès d'Héraclius, qui ne put que sauver son armée par une prompte retraite[309]. La conquête de la Sardaigne fut l'unique résultat d'un si formidable effort. Rentré à Byzance, Basiliscus se réfugia dans l'asile de l'église Sainte-Sophie, d'où il sollicita sa grâce. L'intervention de sa sœur, l'impératrice Vérine, le sauva de toute poursuite[310], mais, si véritablement il avait commis une trahison pour parvenir à l'Empire, son espoir fut déçu, par suite de la mort d'Aspar et d'Ardabure[311]. Marcellinus périt en Sicile dans le courant du mois d'août 468[312], tué par quelqu'un de ceux qui commandaient sous ses ordres[313]. Récimer supprima ainsi par une nouvelle trahison celui que jadis il avait en vain essayé de perdre. Il faut en effet conclure du texte d'un des principaux chroniqueurs de cette époque que ce meurtre fut commis par ordre, ou à l'instigation de ceux qui gouvernaient l'Occident[314].

Le désastre de l'expédition contre les Vandales ne fut suivi d'aucune paix[315]. Les Vandales multiplièrent alors avec plus d'audace qu'auparavant leurs courses et leurs déprédations[316], et Genséric réussit à susciter, dans tout l'Empire, des troubles et des guerres. En Orient, son entente avec Aspar et Ardabure lui rendait favorable le parti des ariens et lui procura l'alliance d'un chef des Ostrogoths, Théodoric, dit le Louche, fils de Triarius, dont Aspar avait épousé la sœur ou la nièce[317]. La connivence entre Aspar et Genséric était si publiquement, si universellement connue que, quand on avait appris en Espagne l'expédition contre les Vandales, le bruit s'y était répandu en même temps qu'Aspar avait été dépouillé de ses dignités, et son fils mis à mort, parce qu'on avait découvert qu'ils trahissaient l'Empire[318].

Ce ne fut point par des rigueurs, mais au contraire par des bienfaits, que Léon chercha d'abord à avoir raison de son adversaire. Aspar avait trois fils : Ardabure, Patricius ou Patriciolus et Hermenerich[319]. L'ainé, Ardabure, ne pouvait participer à la dignité impériale, parce que, comme son père, il ne voulait point abandonner l'arianisme. Le second, Patricius, consentit à se convertir. Dès l'année 468[320] ou, suivant un chroniqueur, en 470[321], Léon le créa César et le fiança à Leontia, une de ses filles[322]. Le but de Léon était de le séparer et de séparer son père du parti des ariens[323]. Il n'y put réussir ; Aspar persista dans son hostilité et continua ses intrigues. Léon, pour s'assurer le dévouement des Isauriens[324], avait peu auparavant marié sa fille aînée, Ariadne, à un personnage de ce peuple, Tarasicodissa[325] ou Trascalissæus[326], qui prit le nom de Zénon[327]. Aspar chercha à supprimer ce gendre de l'empereur. Zénon, ayant été envoyé en Thrace pour commander une expédition, faillit être massacré par les troupes désignées pour servir sous ses ordres. Il n'échappa à leur fureur, excitée par Aspar, qu'en se sauvant à Sardique[328]. Bientôt après, Léon fut informé qu'Ardabure intriguait pour amener la défection des Isauriens, et un familier d'Ardabure, nommé Martinus, vint avertir Zénon que des machinations étaient ourdies par son maître contre la vie de l'empereur[329]. De part et d'autre, l'aigreur et la défiance étaient ainsi sans cesse augmentées. Léon en vint à la résolution de prévenir les mauvais desseins dont il soupçonnait Aspar. En 471, il le fit massacrer dans le palais par les eunuques[330]. Ardabure périt avec son père[331], Patricius fut épargné, ou guérit de ses blessures[332] et Harmenerich, le troisième fils d'Aspar, ne s'étant pas trouvé au palais avec son père, réussit à se sauver[333].

Les troubles et la guerre qui furent en Orient les conséquences du meurtre ordonné par Léon, procurèrent à Genséric, en assurant sa tranquillité, les avantages qu'il comptait tirer de ses intrigues avec Aspar. Celui-ci s'était entouré d'une troupe nombreuse de Goths et de comtes barbares qui, avec d'autres serviteurs, lui formaient une garde. Un de ces Goths, désigné sous le nom de comte Ostrus, attaqua le palais, y pénétra de force et engagea un combat meurtrier. Entouré et ne se voyant pas de force à soutenir la lutte, il enleva une lemme de la nation des Goths, riche et d'une grande beauté, qui était la maîtresse d'Aspar, et, sautant sur un cheval, s'enfuit avec elle[334]. Il gagna la Thrace[335], d'où il ne tarda point à revenir à la suite de Théodoric le Louche, qui marcha sur Constantinople pour venger la mort de ses alliés, et qui faillit se rendre maître de la ville. Théodoric fut repoussé par Basilistus et par Zénon qui, de Chalcédoine, accourut au secours de Léon[336], mais il continua à guerroyer contre l'Empire jusqu'en 473. Pour obtenir la paix, Léon dut s'engager à lui payer tous les ans deux mille livres d'or (2.251.578 fr. environ), à le nommer maître des deux milices, à le reconnaître comme roi des Goths, et à n'admettre dans ses États aucun de ceux qui voudraient lui faire défection[337]. Cette paix ne mit point fin à l'alliance de Genséric avec Théodoric le Louche. Celui-ci s'engagea, en échange des avantages qui lui étaient concédés, à servir l'Empire contre tous ses ennemis, excepté contre les Vandales[338]. Peu après cette convention avec les Goths, Léon mourut de maladie, le 18 janvier 474[339]. De sorte que jusqu'à la fin de son règne, Genséric avait réussi à lui susciter dans ses propres États des ennemis et des difficultés qui le maintinrent dans l'impossibilité de rien entreprendre contre l'Afrique.

En Occident, Genséric obtint des résultats plus considérables encore. Sa diplomatie contribua à précipiter la ruine de l'Empire, et il put même un instant se flatter de mettre l'Italie dans sa dépendance par l'élévation au trône du candidat de son choix. Après le désastre de Basiliscus, Euric, délivré des craintes que lui avait inspirées la possibilité d'une victoire de l'Empire, n'hésita plus à s'allier avec Genséric. Ce fut Genséric, roi des Vandales, dit Jordanès, qui par ses présents l'excita à entreprendre de nouvelles conquêtes dans les Gaules. Il fit si bien que les Ostrogoths dévastèrent l'Orient, et les Visigoths l'Occident. Ainsi, tandis que l'une et l'autre partie de l'Empire étaient aux prises avec l'ennemi, il régnait, lui, tranquillement en Afrique[340]. Euric accueillit avec joie les sollicitations de Genséric[341]. Dès l'année 470, il rompit la paix avec les Romains et entreprit d'étendre ses possessions jusqu'au Rhône et à la Loire[342].

Les circonstances lui étaient favorables. L'Italie était menacée d'une guerre civile, à laquelle les intrigues de Genséric paraissent n'avoir pas été étrangères. De même qu'il se servait d'Aspar pour troubler l'Orient, il eut l'habileté, semble-t-il, d'exciter contre Anthemius l'ambition de Récimer. Anthemius reprochait en effet à Récimer ses liaisons avec les nations étrangères, c'est-à-dire évidemment avec les Goths, alliés de Genséric, et les Vandales, dont ses agissements augmentaient les forces et l'audace, et à l'aide desquelles il fomentait des guerres et se réservait le moyen de nuire à l'État[343]. Récimer, chef des troupes barbares en Italie où il tendait à se rendre le maître, avait intérêt, d'une part, à empêcher le relèvement de l'Empire, d'autre part, à se ménager contre l'Empereur l'alliance des rois barbares, auxquels il était uni par la communauté de race, d'esprit et de croyances religieuses. Genséric, toujours attentif à profiter de toutes les circonstances favorables à sa politique, ne négligea pas d'intriguer auprès de lui, soit directement, soit indirectement par son entourage. Les graves dissentiments qui ne tardèrent point à se produire entre Anthemius et Récimer furent envenimés, dit un auteur, par les conseils de ceux qui les entouraient[344].

Bientôt tout espoir de réconciliation parut définitivement perdu. Anthemius était à Rome, Récimer à Milan[345], et de part et d'autre, on se préparait à la guerre[346]. L'émotion fut grande à Rome et clans toute l'Italie. Les personnages les plus notables de la Ligurie s'assemblèrent à Milan et, prosternés aux pieds de Récimer, le supplièrent de ne point recourir aux armes, de consentir à des démarches pour éviter une rupture[347]. Leurs instances firent réfléchir Récimer. Il comprit que se montrer inflexible, c'était exaspérer contre lui la population tout entière. Il avait d'ailleurs intérêt à ne pas précipiter les choses. Il ne pouvait être certain de la victoire, tant que dans les Gaules l'armée romaine ne serait pas aux prises avec les Goths, et les sollicitations de Genséric n'avaient point encore déterminé Euric à entrer en campagne. Il promit donc de se prêter à un accord. Mais, ajouta-t-il, cherchant apparemment une défaite, qui acceptera la lourde tache d'une pareille négociation ? Qui pourra ramener un Galate emporté, étant donné surtout que ce Galate est empereur ? Les prières ne font qu'exciter davantage celui dont, la colère n'est pas réfrénée par un sentiment naturel de modération[348]. Tous lui répondirent tout d'une voix : Donnez seulement votre assentiment à la paix. Nous avons depuis peu comme pontife de la ville de Ticinum[349] un personnage capable d'adoucir même les bêtes féroces. Telle est la dignité de sa vie qu'on ne peut le voir sans le vénérer et l'aimer. Nul ne peut résister à lui offrir, comme un hommage, avant même d'en être prié, l'objet d'une démarche dont il s'est chargé[350]. Récimer se vit ainsi contraint d'accepter pour intermédiaire Épiphane, le grand évêque de Pavie. Les nobles de la Ligurie allèrent le trouver sans retard, le suppliant avec, larmes d'entreprendre cette mission qui seule pouvait les sauver. Épiphane ne se fit point prier. Il répondit que, quelque incapable qu'il se jugeât d'une chose si difficile, il ne refuserait point à sa patrie le dévouement qu'il lui devait[351]. Il se rendit à Milan, prit les instructions de Récimer et partit aussitôt pour Rome[352].

Il y attira tous les regards et fut accueilli avec le respect qu'inspirait sa piété. Anthemius, après lui avoir exposé ses raisons de se plaindre et de se défier de Récimer, s'empressa d'ajouter : Néanmoins, puisque votre Révérence est en tout ceci médiateur et caution, je suis si persuadé que vous êtes capable de découvrir ;par la lumière divine, les mauvais desseins de cet homme, et d'en retourner les effets, que je n'ose refuser la paix que vous me demandez. D'ailleurs, quand même il aurait assez d'astuce pour vous tromper, il entrerait dans la lutte bien affaibli, ne pouvant me combattre, qu'il ne vous eût pour ennemi. Je remets donc en vos mains et vous confie moi-même et l'Empire[353]. Cette réponse indique clairement la raison qui décida Anthemius à une réconciliation qu'il ne croyait pas durable. Telle était l'autorité morale de l'évêque de Pavie que sa protection devait être une grande force dans la lutte. Saint Épiphane, après avoir reçu d'Anthemius le serment de maintenir la concorde, se hâta de retourner en Ligurie, parce que la fête de la Résurrection du Seigneur était prochaine[354]. Comme il n'est point fait mention, à l'époque de l'expédition contre les Vandales, en 468, de dissentiments entre Anthémius et Récimer, ce ne peut être avant l'année suivante que ce dernier se mit eu état d'hostilité contre l'empereur, et cc fut probablement en 470 que saint Épiphane réussit à éviter la guerre civile, vers l'époque de Pâques qui était cette année-là le 5 avril[355].

Un procès qui fit grande sensation à Rome en 469[356] permet de fixer avec quelque certitude à cette date les commencements des difficultés qu'apaisa quelques mois plus tard la négociation de saint Épiphane. Ce fut en effet, apparemment, par les révélations qui se produisirent au cours de ce procès et par les aveux de l'accusé qu'Anthemius fut informé des menées de Récimer[357]. Un personnage nommé Arvandus, nom qui semble indiquer qu'il pouvait être Perse ou Arménien, soit de naissance, soit d'origine[358], avait été à deux reprises préfet du prétoire des Gaules[359]. La première fois, il s'était acquis de la popularité, mais la seconde fois, il mit sa province au pillage[360]. Ruiné et perdu de dettes, il commit toutes sortes d'extorsions par crainte de ses créanciers, et n'épargna aucun moyen pour forcer les gens, même de la plus haute qualité, à lui fournir de l'argent[361]. Il devint ainsi l'objet de l'aversion de la population tout entière et fut accusé de péculat, avant même de sortir de charge. Il fut arrêté et mené à Rome par mer[362], sans doute parce qu'on craignait qu'il fût délivré en route par Récimer qui occupait la haute Italie et avec lequel il avait, semble-t-il, des intelligences[363]. Dans le même temps arrivèrent à Rome Tonantius Ferreolus, ancien préfet du prétoire des Gaules[364], Thaumastus et Petronius[365], tous trois de la province des Gaules où ils avaient une grande réputation d'éloquence et d'expérience des affaires[366] ; ils étaient chargés de poursuivre le procès, comme accusateurs publics[367].

Non seulement Arvandus s'était rendu coupable de malversations, mais il avait adressé à Euric, roi des Visigoths, une lettre dans laquelle il le dissuadait de demeurer en paix avec Anthemius qu'il appelait l'empereur grec. Il lui conseillait de chasser les Bretons établis sur les rives de la Loire, et de partager les Gaules avec les Burgondes[368]. Cette lettre avait été interceptée, et le secrétaire d'Arvandus, arrêté également, attestait qu'elle avait bien été dictée par son maître[369]. Les accusateurs la tenaient secrète pour la produire à l'audience, ils comptaient que l'accusé, pris ainsi à l'improviste sans avoir le moyen de s'entendre avec ses conseils, se laisserait arracher un aveu compromettant. Sidoine Apollinaire, qui était alors à Rome, et un personnage de la plus haute qualité nommé Auxanius[370] eurent connaissance de ce qui se préparait contre Arvandus. Comme ils avaient eu avec lui des relations d'amitié, ils estimèrent que l'abandonner dans sa mauvaise fortune serait de leur part un acte d'infâme et barbare perfidie. Ils allèrent donc le trouver et l'avertirent que, dans une chose si délicate, il ne fallait pas avouer à la légère. Arvandus les reçut fort mal et les congédia avec des injures, en les priant de lui laisser le soin de ses affaires. C'était à peine s'il acceptait le secours d'un avocat, et il ne l'admettait que pour les questions de restitutions d'argent[371].

Devant le Sénat, qui devait le juger, il parut avec une imperturbable impudence. Lorsqu'on produisit sa lettre à Euric, il n'attendit même pas d'être interpellé pour s'en déclarer l'auteur. A deux ou trois reprises, il affirma qu'elle était effectivement de lui[372]. Ce ne fut que quand il se vit convaincu du crime de lèse-majesté qu'il comprit trop tard son imprudence, et commença à pâlir. Il fut déclaré déchu de toutes ses dignités, et fut conduit dans la prison publique, encore revêtu des habits magnifiques dont il s'était paré pour se présenter devant le Sénat ; de sorte, dit Sidoine Apollinaire, qu'il était misérable sans que personne eût compassion de sa misère[373]. On acheva de juger son procès quinze jours après cette première audience ; il fut condamné à mort[374]. On l'enferma dans l'île du Tibre, pour y passer le délai de trente jours que le sénatus-consulte de Tibère accordait à ceux qui avaient été condamnés par le Sénat[375]. Au moment où Sidoine Apollinaire racontait tout au long, dans une lettre à un ami nommé Vincentius, l'histoire d'Arvandus, il s'appliquait, dit-il, avec d'autres amis de ce malheureux, à solliciter sa grâce et à obtenir d'Anthemius qu'on se contentât de confisquer ses biens et de l'envoyer en exil[376].

L'audace et l'impudence d'Arvandus devant ses juges provenaient, sans doute, de ce qu'il comptait sur la protection de Récimer, car il semble que sa lettre à Euric avait été dictée par lui à l'instigation ou sur l'ordre de Récimer, qui attendait, pour se déclarer contre Anthemius, l'entrée en campagne des Visigoths[377]. Il avait donc des raisons de croire qu'Anthemius serait renversé avant qu'on eût le temps de le condamner. L'ajournement de la guerre civile le perdit ; la réconciliation ménagée par saint Épiphane lui sauva probablement la vie. La peine de mort, prononcée par le Sénat, fut commuée en exil[378].

L'histoire d'Arvandus et de Récimer fait voir clairement le tissu d'intrigues dont le nœud était à Carthage, et par lesquelles les barbares, tous ligués entre eux, préparaient, même avec l'aide de magistrats romains, la destruction de l'Empire, pour se créer sur ses ruines des souverainetés indépendantes. Ces intrigues assuraient, suivant l'expression de Jordanès, la puissance et la tranquillité du royaume des Vandales. L'habile diplomatie de Genséric avait réussi à lui procurer une situation analogue à celle qui, trente ans plus tard, fit la force de Théodoric le Grand[379]. Par lui, une entente était établie entre tous les barbares, il était le trait d'union entre eux et en quelque sorte leur chef. Pour se conserver cette situation prépondérante, pour empêcher une nouvelle tentative de l'Empire contre l'Afrique, il lui fallait achever de détruire les restes de la puissance romaine en Occident et détacher l'Italie de l'Orient, en la soumettant à la domination des barbares, ou en y plaçant sur le trône un prince qui fût sa créature. Les mêmes intrigues continuèrent donc dans le même but et par les mêmes moyens. Il s'agissait toujours de pousser Euric à la guerre[380]. Récimer, qui ne voyait dans sa réconciliation avec Anthemius qu'un ajournement de la lutte et un délai pour la préparer, joignit, sans aucun doute, comme précédemment, ses sollicitations aux instances de Genséric.

II se trouva encore des fonctionnaires romains prêts à lui servir d'intermédiaires. Les lettres de Sidoine Apollinaire nous font connaître les méfaits et les trahisons d'un agent du fisc, nommé Seronatus, qui commit en Auvergne et dans le pays des Gabali[381] les plus scandaleux excès et les plus effroyables violences[382]. Ce Catilina de son siècle, comme l'appelle Sidoine Apollinaire, en vint à une véritable fureur[383]. Impudemment envieux, abjectement faux, orgueilleux comme un esclave parvenu, il taxait en maître, exigeait en tyran, et s'érigeant en juge, prononçait des confiscations[384]. Chicaneur comme un barbare[385], il soulevait à tout propos des difficultés. Il ne cessait de punir de prétendus vols, et volait publiquement, au point que, même en sa présence, on ne pouvait s'empêcher d'en rire[386]. Toutes les ressources de son esprit étaient sans cesse employées à faire payer deux fois ceux qui ne pouvaient représenter leurs quittances[387], à exiger des impôts dont il avait été fait remise ou qui n'étaient pas régulièrement établis[388], de sorte qu'il remplissait les forêts de fugitifs et les prisons de prêtres[389].

Ces impudentes extorsions n'étaient pas les seuls crimes de cet étrange fonctionnaire. Il avait repris auprès des Visigoths les menées dont Arvandus s'était précédemment rendu coupable. Il n'avait d'affection et de bienveillance que pour les barbares. Insultant les Romains et exaltant les Goths, dit Sidoine Apollinaire, il foulait aux pieds les lois de Théodose et leur préférait les lois de Théoderic[390]. Tantôt à Atura[391], tantôt à Toulouse[392], il se rendait fréquemment auprès d'Euric, dont il favorisait les intrigues et que, suivant l'exemple d'Arvandus, il encourageait à se rendre maître des provinces de la Gaule[393]. Ses rapines et sa tyrannie avaient réduit toute la noblesse, ajoute Sidoine Apollinaire, à l'alternative d'abandonner le pays ou d'entrer dans le clergé, si, comme on le croyait, il n'y avait point de secours à attendre de l'empereur Anthemius[394]. De ces derniers mots il est aisé de conclure que Seronatus agissait auprès d'Euric dans l'intérêt et sans doute par ordre de Récimer. Récimer se montrait en effet de nouveau ouvertement hostile à l'empereur, et il était à craindre qu'Anthemius ne fût réduit à ne pouvoir penser qu'à sa propre conservation[395].

L'Empire eut pourtant encore assez de puissance pour punir les crimes de Seronatus. Ce misérable, que les habitants de l'Auvergne eurent le courage de livrer à la rigueur des lois, fut condamné et exécuté[396] comme le fut également le patrice Romanus qui, soit qu'il eût formé une conspiration séparée, soit qu'il eût lié partie avec Récimer, fut convaincu en 470 d'avoir tenté d'usurper l'Empire[397]. La guerre civile n'éclata point assez tôt pour leur assurer l'impunité ; mais le supplice de Seronatus n'empêcha pas les maux qu'il avait aidé à préparer.

Euric, poussé à la guerre par les exhortations et les présents de Genséric, sollicité par Récimer, rompit la paix avec l'Empire. En l'année 471 probablement, il entra en campagne, résolu à profiter des difficultés au milieu desquelles se débattait l'empereur pour étendre sa domination dans les Gaules[398]. A cette nouvelle, Anthemius demanda le secours des Bretons[399]. Ces Bretons étaient apparemment ceux qui s'étaient établis sur les rives de la Loire inférieure, car on a vu qu'Arvandus excitait Euric à les chasser de cette contrée[400]. Rhiothimus, roi de ce peuple, vint sur des vaisseaux avec douze mille hommes, débarqua et fut reçu en ami dans la cité des Bituriges[401]. Euric marcha contre lui, à la tête d'une nombreuse armée, et avant que les Romains eussent pu opérer. leur jonction avec les Bretons, vainquit ceux-ci près du Vicus Dolensis, dans une bataille où la victoire fut longtemps disputée[402]. Rhiothimus perdit une grande partie de son armée. Il se retira précipitamment avec ceux qui purent le suivre vers les Burgondes, alors alliés des Romains[403].

Après la défaite des Bretons, le comte Paul, à la tête d'une armée de Romains et de Francs, guerroya contre les Goths et fit sur eux quelque butin[404]. Mais, s'il arrêta pendant un certain temps leur marche victorieuse, il ne parait pas avoir réussi à les chasser des territoires qu'iLs avaient envahis. On sait en effet que Sidoine Apollinaire, alors qu'il était évêque depuis peu de temps, donc probablement en 472, fut appelé à Bourges pour nommer un titulaire au siège épiscopal de cette ville devenu vacant[405]. La règle était qu'après le décès d'un évêque métropolitain, les évêques de sa province ecclésiastique devaient se réunir dans la métropole pour élire son successeur[406], mais cette règle n'avait pu être observée à Bourges, parce que, dit Sidoine Apollinaire, de toute la première Aquitaine, la guerre n'avait laissé aux Romains que la place fortifiée de la cité des Arvernes[407].

En l'année 472, Récimer, sachant la guerre engagée dans les Gaules, viola avec une perfidie de barbare la foi qu'il avait promise à Anthemius[408]. Il marcha sur Rome avec une armée assez forte, et vint camper au pont de l'Anio[409], à peu de distance de la porte Salaria. La ville était divisée en deux partis hostiles, les uns demeurant fidèles à Anthemius, les autres favorisant l'entreprise de Récimer[410]. Il avait sans doute pour lui les ariens, dont la communauté de religion lui faisait des amis. Cependant, malgré la famine, la peste et les partisans de Récimer, Renie ne paraissait pas près de se rendre[411]. Il fallut la prendre d'assaut. Les troupes assiégeantes s'emparèrent des quartiers situés au delà du Tibre. Le Vatican, le Janicule et le Transtevere furent enlevés sans résistance. Anthemius ne semble pas avoir pensé à fortifier le passage du pont par lequel de ce côté les assaillants pouvaient pénétrer dans la ville. Récimer connaissait sans doute cette circonstance, ce qui explique pourquoi, au lieu de donner l'assaut du côté de la porte Salaria, il dirigea son attaque par le Transtevere, malgré la difficulté que, de ce côté, présentait le passage du fleuve. Ce fut donc au pont d'Adrien que se décida le sort de Rome[412]. Le passage de ce pont était défendu par un barbare, Goth ou Vandale de naissance, nommé Bilimer. Ce chef servait dans les Gaules où il exerçait un commandement ; il y avait été informé des desseins de Récimer, ayant peut-être été sollicité de lui donner son concours. Fidèle à l'empereur, il était venu en Italie à marches forcées, et s'était jeté dans Rome. Il défendit son poste avec opiniâtreté et y trouva la mort[413]. Récimer, victorieux, emporta le pont, et Rome se trouva une troisième fois livrée au pillage[414].

Elle succomba le V des ides de juillet, sous le consulat de Festus et de Marcianus (11 juillet 472)[415]. Pendant plusieurs jours, elle fut la proie d'une soldatesque effrénée[416]. Cette guerre civile renversa, dit le pape Gélase, la ville et tous les faibles restes de l'Empire des Romains[417]. Elle écrasa le pays romain, dit également l'historien des Goths[418]. Suivant une ancienne relation de ces tristes événements, les deux régions au delà du Tibre, tombées les premières au pouvoir de Récimer, auraient seules été épargnées[419]. Anthemius fut tué dans le même temps que la ville fut prise[420].

Pendant que ces événements s'accomplissaient, Olybrius, que Genséric voulait élever au trône en Occident, était arrivé en Italie[421]. Suivant le récit qui donne le plus de détails sur ce qui se passa à ce moment, Olybrius aurait été envoyé à Rome par l'empereur Léon[422]. Un chroniqueur ajoute que Léon l'avait auparavant reconnu comme Empereur[423]. Une autre chronique raconte que Léon avait envoyé Olybrius à Rome, avec mission de réconcilier Récimer avec Anthemius, puis de passer de Rome en Afrique pour traiter de la paix avec Genséric, mais qu'il avait en même temps adressé secrètement une lettre à Anthemius pour l'engager à tuer Récimer et Olybrius. Cette lettre aurait été interceptée et remise à Récimer, qui l'aurait montrée à Olybrius . Elle les aurait décidés à la révolte[424].

Ce ne sont point là des autorités suffisantes pour forcer à admettre une chose bien invraisemblable. Léon avait précédemment mis toute son habileté à empêcher qu'Olybrius, le candidat de Genséric et des barbares, fût élevé à l'Empire en Occident ; on ne peut donc croire qu'il ait eu l'inexplicable imprudence d'envoyer à Rome celui qu'il lui importait d'en. tenir éloigné. Il n'ignorait pas les difficultés qu'Anthemius avait à se maintenir contre Récimer, et il avait le plus grand intérêt à conserver Anthemius, pour éviter la prépondérance des barbares. Envoyer en Italie l'homme que les barbares souhaitaient, c'était proprement les encourager à se soulever, en leur donnant le prétendant de leur choix. Il est plus rationnel de supposer qu'Olybrius vint, appelé par Récimer[425] et d'accord avec Genséric. Récimer savait qu'il ne pouvait rien sans l'assentiment ou la neutralité de l'empereur d'Orient, qui ne consentirait jamais à le laisser prendre la pourpre. Il est donc probable qu'il eut l'idée d'appeler à lui Olybrius qui, par son alliance avec la fille de la dernière impératrice légitime, avait quelque apparence d'être le représentant de la famille de Théodose le Grand. On pouvait, grâce à cette circonstance, le rendre populaire dans Rome, et l'empereur d'Orient n'aurait plus de raison de ne pas l'accepter quand Anthemius aurait disparu, et quand le Sénat ne serait plus en état, après l'occupation de Rome, de provoquer une opposition. D'autre part, Genséric était favorable à Olybrius, dont la présence devait être un gage de paix avec les Vandales et les Goths leurs alliés. Faire d'Olybrius un empereur et régner sous son nom, tel fut évidemment le but de Récimer, dès le commencement de sa révolte, comme le prouve ce fait certain qu'Olybrius fut proclamé empereur avant la mort d'Anthemius[426].

Récimer, parvenu au but que s'était proposé son ambition, était désormais le véritable maître du pouvoir. Il n'en jouit pas longtemps. Il mourut le XV ou le XIV des calendes de septembre de la même année (18 ou 19 août 472)[427], quarante jours, comme dit la chronique de Cassiodore, ou plus exactement le trente-neuvième jour après la prise de Rome[428]. Suivant une tradition, il fut enseveli dans l'église de Sainte-Agathe in Suburra, ou super Suburram. Abusant de l'autorité qu'il avait usurpée dans l'État, il s'était jadis emparé de cette église, l'avait ornée de mosaïques et, malgré l'opposition des évêques de Rome, en avait fait un sanctuaire de la secte arienne, à laquelle il appartenait[429].

La puissance de Récimer ne disparut pas immédiatement avec lui. Olybrius, ne disposant d'aucune force, ne pouvait se délivrer des barbares. Il était entre leurs mains, et après la mort de Récimer, il fut contraint de nommer patrice son neveu, Gundebald, ou Gundibar[430], qu'au moment de prendre les armes, Récimer avait appelé des Gaules où il était maître de la milice[431].

Récimer avait succombé, après de grandes souffrances[432], à une maladie dont la nature n'est point indiquée[433], mais qu'on peut supposer avoir été la peste. Ce fléau faisait alors d'horribles ravages à Rome et dans toute l'Italie. Olybrius fut apparemment victime de l'épidémie[434]. Il mourut à Rome, le X des calendes de novembre de la même année (23 octobre 472)[435], cent quatre jours après la prise de Rome. Un auteur, confirmé par la chronique du comte Marcellin, dit qu'il périt de mort naturelle, après avoir régné sept mois, datant ainsi son avènement, non de la prise de Rome, mais de trois ou quatre mois auparavant[436]. Cela coïncide avec ce qui est dit ailleurs, qu'Olybrius fut proclamé empereur au moment de la rébellion de Récimer, probablement vers la fin du mois de mars. Olybrius se rendant à l'appel de Récimer, put chercher à faire croire qu'il venait, envoyé par l'empereur Léon, ce qui expliquerait comment cette prétention, contraire à toute vraisemblance, se trouve rapportée par deux auteurs anciens.

L'avènement d'Olybrius avait été le triomphe de la politique de Genséric ; sa mort prématurée remettait tout en question. Gundebald restait, il est vrai, le maître en Italie, mais le trône étant vacant en Occident, il appartenait à l'empereur Léon de se donner un collègue qui, souverain légitime, d'accord avec la cour de Byzance, viendrait à Rome rétablir les choses dans l'état où elles étaient sous le règne d'Anthemius, et pourrait se soustraire à l'influence des barbares, moins redoutables sous un chef qui n'avait ni la renommée, ni la situation prépondérante que Récimer s'était acquises. Dans l'espoir de prévenir l'intervention de l'empereur Léon, les barbares résolurent d'élever à l'Empire un personnage d'ordre secondaire qui, étant leur créature et étant dépourvu de toute force comme de tout appui à l'extérieur, ne pourrait que demeurer dans leur dépendance. Quatre mois et demi environ après la mort d'Olybrius, le 5 ou le 3 mars 473[437], Gundebald fit proclamer empereur par l'armée[438], près de Ravenne[439], Glycerius qui était commandant de la garde impériale[440]. L'histoire ne nous a rien appris de lui, sinon qu'il était d'une probité estimable[441]. Il fut fait César, note brièvement une chronique, plus par usurpation que par élection[442]. Il ne conserva pas longtemps le pouvoir qu'il avait usurpé. En cette même année 473, Léon mit fin, comme on l'a vu, par son traité avec Théodoric le Louche, à la guerre qu'il avait à soutenir depuis le meurtre d'Aspar. Ayant ainsi recouvré sa liberté d'action, il voulut délivrer l'Italie de l'influence des barbares. Il créa empereur, pour régner en Occident, le patrice Julius Nepos, et lui donna en mariage une nièce de l'impératrice Vérine[443]. Julius Nepos, fils de Nepotianus[444], était originaire de la Dalmatie[445]. Sa mère était sœur de ce patrice Marcellinus qui s'était créé, comme on l'a vu, une sorte de souveraineté indépendante dans cette province[446], et lui-même, en 473, peu avant son avènement, y commandait en qualité de maître de la milice[447].

Léon mourut le 18 janvier 474[448]. Cet événement ou les délais nécessaires pour former une armée et la conduire en Italie retardèrent le départ de Nepos. Ce fut en effet sous le règne des successeurs de Léon, Léon le Jeune et Zénon, qu'il se rendit dans les États qu'il était appelé à gouverner[449]. Il y entra à la tête d'une armée, inopinément. selon un récit[450], ce qui donne sujet de croire que son élévation à la dignité impériale avait été tenue secrète, pour lui permettre de surprendre ses adversaires. Arrivé à Ravenne, il fut solennellement proclamé empereur au nom des princes régnants à Byzance, par Domitianus, un de leurs familiers, chargé de leurs pouvoirs[451]. Établi ainsi comme souverain légitime[452], il marcha sur Rome. Le 19 juin[453], ou le 24 de ce mois[454], il s'emparait de Portus, à l'embouchure du Tibre, où Glycerius s'était réfugié[455]. Il le dépouilla des insignes de l'Empire et l'envoya à Salone, en Dalmatie, où il le fit sacrer évêque[456]. Du texte d'un des principaux chroniqueurs de cette époque il semble résulter que Glycerius ne survécut guère à sa déchéance[457].

L'avènement de Julius Nepos était le triomphe de la réaction contre les barbares. L'autorité impériale se trouvait restaurée en Occident avec plus d'indépendance qu'à l'époque d'Anthemius, et même qu'à l'époque de Majorien, l'empereur n'ayant plus à compter en Italie, comme au temps de Récimer, avec la puissance d'un chef barbare illustre et redoutable, et dans les Gaules, un accord, ou tout au moins une trêve, conséquence assurément de l'entente entre Euric et Récimer, ayant interrompu, après la chute d'Anthemius, peut-être dès 472, les progrès des Visigoths[458]. En Orient, l'Empire avait recouvré la paix par son traité avec Théodoric le Louche. L'œuvre de la diplomatie de Genséric semblait ruinée, au moment même où il avait pu se flatter d'avoir atteint son but. Il se trouvait donc exposé, si l'Empire achevait de reprendre sa liberté d'action, à une nouvelle entreprise pour reconquérir l'Afrique. Il sut la prévenir, en réduisant ses ennemis à l'impuissance par la force et par la ruse, par ses incursions, par les attaques de ses alliés, par ses intrigues en Italie et à Byzance[459]. Bientôt l'Empire, troublé à l'intérieur, fut harcelé à l'extérieur, de toutes parts[460]. Les flottes des Vandales reprirent la mer et, plus qu'à aucune autre époque, dévastèrent et pillèrent les rivages de la Méditerranée[461]. Euric rentra en campagne presque aussitôt après l'avènement de Nepos[462], dès l'année 474[463], et entreprit d'enlever aux Romains ce qui leur restait dans les Gaules[464]. En Orient, la Mésopotamie fut ravagée par les Sarrasins, la Thrace par les Huns[465]. A Constantinople s'ourdissaient des conspirations pour détrôner Zénon au profit de Basiliscus et de son fils Marcus, dont on connaissait les attaches avec le parti des ariens, favorables aux Vandales[466] et que s'apprêtait à soutenir Théodoric le Louche, l'allié de Genséric[467]. En Italie enfin, une révolte des troupes barbares allait ruiner pour jamais, quelques mois plus tard, les espérances qu'avait fait concevoir le rétablissement de l'autorité légitime et que, dans une de ses lettres, Sidoine Apollinaire célébrait avec enthousiasme[468].

A cette époque vivait en Italie un personnage nommé Oreste, dont le nom a déjà paru au cours de ce récit. Il était fils de Tatullus, Romain de naissance habitant la Pannonie[469]. Un traité conclu par Ætius ayant concédé cette province au roi des Huns[470], Tatullus s'était mis au service de ce roi, et son fils avait suivi son exemple[471]. Oreste était ainsi devenu secrétaire d'Attila[472], qui l'avait employé à diverses missions[473] et, en 449, l'avait envoyé, avec Estas, en ambassade à Constantinople[474]. Après la mort d'Attila, Oreste était venu en Italie et, aidé sans doute par son alliance avec le comte Romulus dont il avait épousé une fille née à Patobio, dans la Norique[475], il avait fait fortune à la cour d'Occident. C'était, dit Procope, un homme d'une singulière prudence[476]. Nepos le nomma maître de la milice[477]. Avec l'armée qu'on lui confiait[478], il marcha sur Rome où se trouvait l'empereur[479]. Nepos, ne disposant point de forces suffisantes pour lui résister[480] s'enfuit et gagna Ravenne[481]. Poursuivi par Oreste[482], il ne put s'y maintenir et se vit réduit, le 28 août 475, à s'embarquer pour aller chercher un refuge dans Salone[483]. C'était son pays ; il continua à y régner[484].

Oreste ne prit point la pourpre pour lui-même. Il exerça le pouvoir sous le simple titre de patrice qu'il avait déjà peut-être avant sa révolte[485]. Mais pour ne pas laisser le trône vacant en Occident, et n'être point obligé de reconnaître l'autorité du souverain régnant à Byzance, il fit proclamer empereur, à Ravenne, le 31 octobre 475[486], son fils à peine sorti de l'enfance[487]. Le surnom d'Augustule, diminutif du titre d'Auguste dont son père l'avait revêtu, fut donné à cet enfant, appelé Romulus, du nom du comte Romulus, son grand-père maternel[488], soit à cause de son jeune âge[489], soit par dérision. Une année était à peine écoulée depuis le succès de la réaction contre les barbares, et partout les barbares étaient triomphants. Avec Oreste, c'était leur parti qui dominait en Italie, avec Basiliscus, avec les ariens, c'était encore leur parti qui troublait l'Orient et le rendait impuissant à défendre ses rivages et ses frontières contre les flottes et les alliés de Genséric.

Zénon, complètement, dépourvu de talents militaires[490], manquant des qualités et de l'expérience nécessaires pour rétablir l'ordre dans un État livré aux factions[491], entouré, jusque dans son palais, d'intrigues et de trahisons[492], s'était vu réduit. dès la fin de l'année 474, ou vers le commencement de l'année 475, à l'idée d'une négociation que ses prédécesseurs n'avaient point voulu admettre[493]. Résolu de traiter avec Genséric, il fit choix d'un sénateur, nommé Sévère, qu'il éleva à la dignité de patrice pour donner plus d'éclat à son ambassade. Sévère s'embarqua dore pour l'Afrique. Dès que Genséric apprit cette démarche de l'empereur, il se hâta d'armer une flotte, et courut saccager Nicopolis. Sévère, arrivé à Carthage, se plaignit de cet acte d'hostilité. Genséric se borna à lui répondre : J'étais en droit d'agir jusqu'à présent en ennemi, mais puisque maintenant vous venez me faire des propositions de paix, je les écouterai volontiers. Il se montra en effet tout disposé à faire bon accueil à l'envoyé de l'empereur, qui de son côté parait avoir su gagner la sympathie et l'estime du roi barbare par son intelligence et par la dignité et la probité de son caractère[494]. Le désintéressement étant la qualité dont les barbares étaient le plus dépourvus, c'était aussi celle qui faisait la plus vive impression sur leur esprit.

L'ambassade de Sévère aboutit à un traité de paix perpétuelle[495]. De ce traité, on ne connait que la clause par laquelle les deux parties contractantes s'engageaient réciproquement à s'abstenir de tout acte d'hostilité[496]. Par le seul fait de cet accord, même sans aucune stipulation formelle, Zénon abandonnait au roi des Vandales la possession de l'Afrique. Mais la reconnaissance d'une domination établie par la conquête sur une ancienne province de l'Empire n'était qu'une concession à titre précaire. L'empereur entendait en pareil cas ne céder qu'un droit d'occupation, et considérait comme inaliénables les droits de souveraineté qu'il se réservait de faire valoir, quand ses forces ou les circonstances lui permettraient de les revendiquer. Aux yeux des populations conquises, comme au regard de la cour de Byzance, l'empereur restait le seul souverain légitime, et les princes barbares, dans les provinces qui leur étaient cédées, étaient censés exercer le pouvoir par une délégation, toujours révocable, de la puissance impériale. Tel fut l'esprit de toutes les conventions de l'Empire avec les conquérants barbares, même de celles qui furent conclues à une époque postérieure avec Clovis dans les Gaules[497], avec Théodoric le Grand et ses successeurs en Italie[498], tel fut certainement aussi le sens de l'accord ménagé par Sévère entre Zénon et Genséric. L'impuissance de l'Empire restait donc pour le roi des Vandales le seul gage effectif d'une domination durable en Afrique, ses alliances avec les rois barbares, leurs invasions et leurs conquêtes sur les territoires romains, les divisions qui affaiblissaient l'Orient, demeuraient les conditions nécessaires de sa sécurité.

Zénon ne tira des négociations de Sévère que le seul avantage d'épargner à ses États les courses continuelles des Vandales. Vers la fin d'octobre, ou en novembre de cette même année 475, la conjuration ourdie par Basiliscus et sa sœur l'impératrice Vérine, veuve de l'empereur Léon, éclata tout à coup[499]. Basiliscus, soutenu par Théodoric le Louche[500], le fidèle allié de Genséric, se fit proclamer empereur, tandis que Zénon, qui par crainte d'être assassiné dans le palais de Byzance[501] s'était retiré à Chalcédoine[502] sous quelque prétexte d'affaires[503], se vit réduit à se sauver sur des chevaux de poste[504]. Il s'enfuit en Isaurie[505], où sa femme Ariadne, ayant réussi à échapper à sa mère, vint le rejoindre[506]. Il avait emporté un trésor considérable[507]. Il s'en servit pour rassembler des troupes et s'assura le concours de Théodoric, fils de Théodemir, chef des Ostrogoths, qui plus tard fut en Italie Théodoric le Grand[508].

Cependant une armée, expédiée en Isaurie sous les ordres d'Illus et de Trocundus, lui infligea une défaite et le tint assiégé[509]. Par ses promesses, il gagna à sa cause ces deux généraux et, avec leur armée, marcha sur Constantinople[510]. A son approche, Basiliscus concentra à la hâte tout ce qu'il put tirer de troupes de la Thrace, de Byzance, du palais, et en donna le commandement à Armatus[511]. Cet Armatus était un plaisant personnage, d'une amusante fatuité, qui ne croyait pas qu'il y eût au monde homme plus vaillant que lui, et dont le seul mérite était d'avoir grand soin de sa toilette et de sa chevelure[512]. Suivant un fragment anonyme, conservé par Suidas et attribué à l'historien Malchus, les flatteries du peuple, qui le saluait du nom de nouveau Pyrrhus, l'avaient enivré jusqu'à la folie. Il se plaisait à se costumer en Achille, et dans cet état s'en allait parader à cheval par la ville. A l'Hippodrome, on le voyait prendre des attitudes fières et terribles, frémir et s'ébrouer comme un cheval[513]. L'influence de la femme de Basiliscus, Zénonide, dont il était le cousin et l'amant, l'avait porté à la plus haute fortune[514]. Basiliscus l'avait nommé maître de la milice en Thrace[515] et, en prenant le consulat en 476, se l'était donné pour collègue. Armatus passa le Bosphore à la tête des troupes qui lui étaient confiées, et s'avança en Bithynie jusqu'à Nicée, où il se trouva en présence des forces de Zénon[516]. Zénon se crut perdu et fut sur le point de se mettre en retraite avec ses Isauriens[517], mais Illus entra en négociations[518] et séduisit Armatus en lui promettant, pour lui-même, sa vie durant, la charge de maître de la milice présent à la cour, et pour son fils, nominé Basiliscus et encore enfant, le titre de César avec droit de succession à l'Empire[519]. La défection d'Armatus eut pour conséquence la prompte restauration de Zénon. Il rentra à Constantinople et fut rétabli sur le trône en juillet ou en août 477.

L'usurpation de Basiliscus contribua, en supprimant pendant vingt mois toute possibilité d'une intervention de l'empereur, au succès de la révolte militaire qui amena la fin de l'Empire en Occident[520]. Le 4 septembre 476, la victoire définitive d'Odoacre et son entrée à Ravenne firent de l'Italie un royaume barbare[521]. En même temps, Euric s'emparait des cités d'Arles et de Marseille[522], et achevait de détruire à peu près complètement dans les Gaules les restes de la domination romaine[523]. L'Occident tout entier se trouvait partagé désormais entre des princes barbares que leur intérêt obligeait à demeurer les alliés fidèles du roi des Vandales. Cet événement, préparé depuis tant d'années par l'astucieuse et patiente politique de Genséric, assurait à lui-même et à ses successeurs, d'une façon plus certaine que ne l'avait fait sa convention avec Zénon, la paisible et durable jouissance de ses conquêtes. Son œuvre était accomplie. Elle fut consolidée par un nouveau traité. Dès l'année 476[524], avant même d'être complètement maître de l'Italie et de rechercher un arrangement avec l'Empire[525], Odoacre s'empressai de négocier une entente à Carthage.

Genséric lui concéda la Sicile, dit Victor de Vite qui nous fait connaître cet accord, moyennant un tribut annuel ; ce tribut fut régulièrement et constamment payé par Odoacre au roi des Vandales, comme la redevance d'un droit d'occupation[526]. Mais à l'époque de l'expédition de Basiliscus, les Romains étaient maîtres de la Sicile, et on ne voit point qu'ils en aient été chassés après la victoire des Vandales. Il y a donc lieu de croire que Genséric ne céda pas la Sicile qu'il ne possédait plus, mais qu'il renonça, moyennant un tribut, à toute prétention sur les territoires de cette île qu'il avait précédemment occupés. Tout au début de sa domination encore mal affermie, Odoacre avait le plus grand intérêt à se procurer l'amitié et l'appui de Genséric qui n'avait aucune nécessité, aucune raison de se dépouiller en sa faveur. C'était à Odoacre de faire des concessions. Il en fit évidemment. Outre un tribut, ajoute Victor de Vite, Genséric se réserva une certaine partie de l'île[527], sans doute ce promontoire de Lilybée qu'en 496. Théodoric le Grand donna à sa sœur Amalafrède, en la mariant à Trasamund, roi des Vandales[528]. Le roi des Goths ne fit que ratifier, en l'attribuant fort habilement à sa sœur, la cession consentie par Odoacre vingt ans auparavant. L'accord conclu avec Odoacre termina donc par un nouveau succès le long règne de Genséric. Il était très âgé[529] et mourut le 25 janvier 477[530]. Genséric fut un des hommes les plus habiles dont l'histoire ait conservé la mémoire. Avec des moyens d'action relativement bien faibles, il sut obtenir d'immenses résultats, se créer et conserver une situation dominante, devenir et rester l'arbitre du monde à son époque. Il sut tirer parti de toutes les circonstances favorables à ses desseins, se jouer des Byzantins, si experts en intrigues, se servir des appétits et des ruses des barbares-. Dans un temps où l'habileté était le caractère distinctif des hommes mêlés aux affaires publiques, il fut à cet égard bien supérieur à ses contemporains ; au lieu de se perdre, comme eux, dans ses propres intrigues, il fit constamment preuve d'une remarquable sûreté de vue, d'un étonnant esprit de suite. Par ces qualités, il fut un grand diplomate. La fin de cette étude fera voir qu'il ne fut pas un grand politique. Ses conceptions ne dépassèrent point les nécessités du moment.

 

 

 



[1] Idace, Chron., n° 163 (M. G., A. A., t. XI, p. 27).

[2] Priscus, Excerpta ex hist. goth., 7 (C. S. H. B., p. 216) : — Evagrius, Hist. ecclés., liv. II, chap. VII (Migre, P. G., t. LXXXVI, p. 2347).

[3] Priscus, Excerpta ex hist. goth., 7 (C. S. H. B., p. 216). Priscus ne marque pas l'époque exacte de cette nouvelle incursion des Vandales. Il se peut qu'il fasse allusion à ce qui s'est passé dans la suite, et qu'il n'entende pas signaler une expédition entreprise immédiatement après l'ambassade de Bléda.

[4] Procope, De bello vand., 4 (C. S. H. B., p. 327) ; — Théophanes, Chronogr. a. 443 (C. S. H. B., p. 1623. Jordanès (Romana, M. G., A. A., t. V, p. 42) dit que Marcien fit la paix avec les Vandales, ce qui n'est point admissible.

[5] Théodore le Lecteur, lib. I, 7 (édit. Migne, P. G., t. LXXXVI, p. 170) ; — Idace, Chron., n° 184 ; — Marcellinus comes, Chron., a. 457 ; — Cassiodore, Chron., a. 457 ; — Victor Tonnennensis, a. 457 ; — Chronica gallica, 624, 627 (M. G., A. A., t. XI, pp. 30, 87, 157, 186, t. IX, p. 664) : — Chronicon paschale. a. 457 (C. S. H. R., p. 592).

Théophanes (Chronogr. a. 449 ; C. S. H. B., p. 169) dit que Marcien mourut le 30 avril, ce qui est impossible, puisque Léon, son successeur, fut proclamé Auguste le 7 février (Chronicon paschale, a. 457 ; C. S. H. B., p. 692) ; il faut sans doute lire le 30 janvier au lieu du 30 avril, car Théodore le Lecteur (loc. cit.) semble vouloir faire entendre que sa mort survint aussitôt après une procession hors de la ville, à laquelle il assista le 26 janvier.

[6] C'est-à-dire Magister utriusque militiæ. Sidoine Apollinaire, Carmen VII, vers 375-378 (P. L., t. LVIII, p. 688 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 212).

[7] Sidoine Apollinaire, Carmen VII, vers 400 et suiv. (P. L., p. 689 ; — M. G., p. 214).

[8] Le nom d'Eparchius est donné à Avitus dans une inscription chrétienne de Rome (De Rossi, Inscrip. chrét., n° 795, t. I, pp. 344-345), et en Occident, à la fin d'octobre et au commencement de novembre 456, l'année a été désignée par le consulat d'Eparchius Avitus Aug(ustus) (Ibid., p. 345). Sur certaines monnaies, Avitus porte les noms de M. Mæcilius Avithus, mais l'authenticité de ces monnaies est très douteuse (Addition de M. Édouard Cuq au texte de Borghesi et note de M. Héron de Villefosse ; Præfecti Prætorio Galliarum, XLVI ; Borghesi, Œuvres, t. X, p. 735 et note 10).

[9] Grégoire de Tours, Hist. Francor., lib. II, 11 (édit. Arndt, M. G., Script. rer. meroving., t. I, p. 79).

[10] Sid. Apollinaire, Carm. VII, 248 (P. L., p. 685 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 209).

[11] Sid. Apollinaire, Carm. VII, 153-157 (P. L., p. 682 ; — M. G., A. A., p. 207).

[12] Addition de M. Édouard Cuq au texte de Borghesi (loc. cit., p. 734) ; — Sid. Apollinaire, Carm. VII, 207-211 (P. L., p. 684 ; — M. G., A. A., p. 208).

[13] Sid. Apollinaire, Carm. VII, 460-463 (P. L., p. 691 ; — M. G., p. 214) ; — Édouard Cuq (loc. cit.).

[14] Addition de M. Édouard Cuq au texte de Borghesi (loc. cit., p. 734) ; — Prosper Tiro, Chron., a. 439 (M. G., A. A., t. IX, p. 478).

[15] Sid. Apollinaire, Carm. VII, 316-321 (P. L., pp. 686-687 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 211).

[16] Sid. Apollinaire, Carm. VII, 339 et suiv. ; — Édouard Cuq (loc. cit., p. 735).

[17] Grégoire de Tours, Hist. Francor., II, 11 (M. G., Script. rer. meroving., t. I, p. 79).

[18] Avitus, vir totius simplicitatis, dit Victor Tonnennensis (Chron., a. 455 ; M. G., A. A., t. XI, p. 186).

[19] Sid. Apollinaire, Carm. VII, 431 et suiv. (P. L., p. 690 ; — M. G., A. A., p. 214).

[20] Sid. Apollinaire, Carm. VII, 431 et suiv. (P. L., pp. 691-692 ; — M. G., A. A., p. 215).

[21] Grégoire de Tours, Hist. Francor., II, 11 (M. G., Script. rer. merov., t. I, p. 79, lig. 16).

[22] Idace, Chron., n° 163, a. 455.

[23] Et levatus est imp. in Galliis Avitus VI idus Julias (Fasti vindobonenses priores, n. 575 ; M. G., A. A., t. IX, p. 304). Post Maximi cædem Avitus in Galliis apud Arelas imperium sumpsit VII, id. Julias (Continuatio Hauniensis Prosperi, 6 ; ibid.). Il n'est pas possible d'admettre qu'Avitus ait été proclamé à Arles le 9 ou le 10 juillet, puisque Victor de Tonnenna (Chron., a. 455 ; M. G., A. A., t. XI, p. 186) dit qu'il prit l'Empire dans les Gaules, soixante-quinze jours après le sac de Rome par Genséric. Or, les Vandales s'étant emparés de Rome le 3 juin, il ne s'était écoulé depuis cet événement que trente-huit jours aux dates indiquées par les textes cités ci-dessus. On ne peut concilier ces textes avec la chronique de Victor de Tonnenna, qu'en admettant que le 9 ou le 10 juillet est la date de la proclamation d'Avitus à Toulouse, et qu'il fut définitivement proclamé à Arles, non le VII des ides de juillet, comme porte la Continuatio Hauniensis, mais soixante-quinze jours après la prise de Rome, c'est-à-dire le 16 août.

[24] Sid. Apollinaire, Carm. VII, 581 et suiv. (P. L., p. 693 ; — M. G., p. 217).

[25] Marius Aventicensis, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. XI, p. 232).

[26] Sid. Apollinaire, Carm. VII, 586 et suiv. (P. L., p. 693 ; — M. G., A. A., p. 217) ; — Victor Tonnennensis, Chron., a. 455 (M. G., A. A., t. XI, p. 186) ; — Idace, Chron., a. 455 ; — Cassiodore, Chron., n° 1264, a. 455 :— Marius Aventicensis, Chron., a. 455, 1 ; — Isidore, Hist. Goth., 31 (M. G., A. A., t. XI, pp. 27, 157, 232, 279) : — Prosper Tiro, Chron., additamenta (M. G., A. A., t. IX. p. 490. n° 30, p. 492, 3, n° 41 ; — Chronica gallica, n° 623 (M. G., A. A., t. IX, p. 663). Si on admettait, suivant les Fasti vindobonenses, que Rome fut prise par Genséric le 15 juin, comme on l'a cru, il faudrait mettre l'avènement d'Avitus soixante-quinze jours après cette date, c'est-à-dire le 29 août.

[27] Sid. Apollinaire, loc. cit.

[28] Idace, Chron., n° 163, a. 455 (M. G., A. A., t. XI, p. 27) ; — Continuatio Hauniensis Prosperi, 7 (M. G., A. A., t. IX, p. 307) Italiamque cum præsumpti honoris collegiis (scr. insignibus ?) ingressus XI K. Oct., (21 sept. 455).

[29] Sid. Apollinaire, Carmen VII.

[30] Sid. Apollinaire, Ép., IX, 16 (Migne, P. L., t. LVIII, p. 638 et note c ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 171) ; — Daremberg et Saglio, Dictionn. des antiq. grecq et rom., t. II, 2e partie, p. 1316 ; — Gaston Boissier, La fin du paganisme.

[31] Idace, Chron., n° 166, a. 456 (?), (M. G., A. A., t. XI, p. 28).

[32] Idace, Chron., n° 169, a. 456 (?), (M. G., A. A., t. XI, p. 28) ; — Chronica gallica, 625 (M. G., A. A., t. IX, p. 684).

[33] Avito Aug. Cons. (Consularia constantinopolitana et hydatiana, a. 456 ; édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 247) ; — De Rossi, Inscr. christ., vol. I, p. 345 et n. 795.

[34] Marcellinus comes ; — Cassiodore ; — Victor Tonnennensis ; — Marius Aventicensis, Chron. (M. G., A. A., t. XI, pp. 86, 157,186,232) ; — Chronicon paschale, a. 456 (C. S. H. B., p. 592) ; — Victorii Aquitani cursus paschalis et Fasti vindobonenses (M. G., A. A., t. IX, p. 723 et p. 304).

[35] Tillemont, Empereurs, t. VI, p. 272, édit de Venise.

[36] Idace, Chron., n° 168, a. 456 (M. G., A. A., t. XI, p. 28). Ce roi des Suèves est nommé Rechiarius par Idace et Riciarius par Jordanès (Getica, XLIV).

[37] Idace, Chron., n° 155, a. 453 (M. G., A. A., t. XI, p. 27).

[38] Jordanès, Getica, XLIV (M. G., A. A., t. V, p. 117).

[39] Idace, Chron., n° 170, p. 28.

[40] Idace, Chron., n° 170, p. 28.

[41] Idace, Chron., n° 172 ; — Jordanès, loc. cit.

[42] Ille (Rechiarius) vero animo prætumido ait : Si hic murmuras et me venire causaris, Tolosam, ubi tu sedes, veniam ; ibi, si vales, resiste (Jordanès, Getica, XLIV ; M. G., A. A., t. V, p. 117).

[43] Jordanès, loc. cit. ; — Idace, Chron., n° 173, a. 456 (?) (M. G., A. A., t. XI, p. 28) ; — Isidore, Hist. Goth., 31 (M. G., A. A., t. XI, p. 279). Théoderic avait pour auxiliaires Gundiac et Hilpéric, rois des Burgondes, qui lui étaient dévoués (Jordanès, loc. cit.). Réchiaire réussit à se sauver avec les débris de ses troupes, et s'enfuit jusqu'à l'extrémité de la Galice. Théoderic le poursuivit et, le dimanche 28 octobre, s'empara de Braga qui fut entièrement pillée. Réchiaire s'était réfugié en un lieu nommé Portucal, apparemment Porto, sur le Douro (Idace, Chron., n° 174, 173 ; M. G., A. A., t. XI, p. 29 ; — Isidore, Hist. Goth. ; M. G., A. A., t. XI, pp. 279-280). Suivant Jordanès (loc. cit.), il se mit en mer pour se sauver, et fut jeté à la côte par une tempête. Il fut pris et livré à Théoderic, qui le fit mettre à mort dans le courant du mois de décembre, après l'avoir tenu quelque temps prisonnier (Idace, Chron., n° 175 et 178 ; M. G., A. A., t. XI, p. 29). Dans Jordanès (loc. cit.) on lit que Réchiaire fut jeté à la côte par la tempête à l'embouchure du Tyrrhenus. C'est une altération évidente ; au lieu de Tyrrhenus, il faut lire Durius, le Douro.

[44] Idace, Chron., n° 177, a. 456, (M. G., A. A., t. XI, p. 29).

[45] Priscus, Excerpta ex hist. goth., 7 (C. S. H. B., p. 217).

[46] Priscus, Excerpta ex hist. goth., 7 (C. S. H. B., p. 217).

[47] Idace, Chron., n° 176, a. 456 (M. G., A. A., t. XI, p. 29).

[48] Idace, Chron., n° 177, a. 456 (M. G., A. A., t. XI, p. 29).

[49] Idace, Chron., n° 176, a. 456 (M. G., A. A., t. XI, p. 29). Priscus (loc. cit.) le qualifie patrice. Il n'eut cette dignité que dans la suite, comme on le verra ci-après. Priscus, Idace, le comte Marcellin le nomment Ricimer. Il est nommé Ricimer dans la chronique de Cassiodore.

[50] Fasti vindobonenses priores, n° 580, a. 456 et n° 581, a. 457 (M. G., A. A., t. IX, pp. 301-305) ; — Continuatio Hauniensis Prosperi, a. 456, 2 (M. G., A. A., t. IX, p. 301) ; — Théophanes, Chronogr., a. 417 (C. S. H. B., p. 169).

[51] Sid. Apollinaire, Carmen, II, 360 et suiv. (P. L., t. LVIII, pp. 652-633 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 182).

[52] Jordanès, Getica, XLV (M. G., A. A., t. V, p. 118).

[53] Sid. Apollinaire, Carmen II, 360 et suiv. ; Carmen V, 266 et suiv.

[54] Tillemont, Empereurs, t. VI, p. 276 (édit. de Venise).

[55] Idace, Chron., n° 178, 180, 181 (M. G., A. A., t. XI, p. 29).

[56] Tillemont, loc. cit.

[57] Grégoire de Tours, Hist. Franc., II, 11 (édit. Arndt, M. G., Script. rer. merov., t. I, p. 79).

[58] Fasti vindobonenses priores, n° 579, a. 456 (M. G., A. A., t. IX, p. 304) ; — Continuatio Hauniensis Prosperi, a. 456, 1 (M. G., A. A., t. IX, p. 304). Théophanes nomme ce patrice Ramitos (Chron., a. 448 ; C. S. H. B., p. 169).

[59] Théophanes, loc. cit.

[60] Continuatio Hauniensis Prosperi, a. 456, 2 (M. G., A. A., t. XI, p. 304) ; — Fasti vindob. priores, n° 580, a. 456 (M. G., A. A., t. IX, p. 301). Les Fasti vindob. indiquent la date du XVI K. nov. (17 octobre), la Continuatio Haun. Prosp. indique le XV K. nov. (18 octobre). Théophanes (loc. cit.) dit qu'Avitus fut vaincu par Récimer, dix-neuf jours après la mort de Remistus, tué le 17 septembre, donc le 6 ou le 7 octobre. Peut-être faut-il corriger, dans le texte de Théophanes, dix-neuf jours en vingt-neuf jours. Borghesi (Œuvres, t. X, p. 742) semble admettre que l'interrègne qui suivit la déposition d'Avitus, commença le 13 Kal. octobris (19 septembre). Cette date est en opposition avec les textes ci-dessus, car l'interrègne doit être compté du jour de la défaite d'Avitus à Plaisance.

[61] Ricimirus patricius Avitum superat, cujus innocentiæ parcens Placentiæ civitatis episcopum facit. (Victor Tonnennensis, Chron., a. 456 ; M. G., A. A., t. XI, p. 186).

[62] Marius Aventicensis, Chron., a. 456, 1 (M. G., A. A., t. XI, p. 232) ; — Théophanes, Chron., a. 448 (C. S. H. B., p. 169).

[63] Continuatio Haun. Prosp., a. 458, 2 (M. G., A. A., t. IX, p. 304).

[64] Grégoire de Tours, Hist. Franc., II, 11 (M. G., Script. rer. merov., t. I, p. 791. Grégoire de Tours dit qu'il fut ordonné évêque apud Placentiam, et non Placentiæ.

[65] Evagrius, Hist. ecclés., II, 7 (Migne, P. G., t. LXXXVI, pp. 2547-2549).

[66] Grégoire de Tours, loc. cit. Avitus, ayant été dépouillé définitivement de la dignité impériale le 17 octobre 456, avait régné quinze mois et sept jours, depuis le moment où, le 10 juillet 435, il avait été proclamé empereur par les Goths, et quatorze mois depuis qu'il avait été proclamé à Arles, le 17 août suivant. Evagrius, II, 7, dit qu'il ne régna que huit mois, mais comme l'observe Tillemont (note sur Avite ; Empereurs, t. VI, p. 631), Evagrius n'est pas un auteur important dans cette question, et d'ailleurs, étant grec, il a pu ne compter le règne d'Avitus que depuis qu'il fut reconnu par Marcien. Idace dit : Avitus perdit l'Empire et perdit la vie dans la troisième année après qu'il eût été fait empereur par les Gaulois et par les Goths. (Chron., n° 183, M. G., A. A., t. XI, p. 30). Ces expressions dans la troisième année s'expliquent aisément, si on observe qu'Idace ne compte pas ici par années consulaires commençant au 1er janvier, mais certainement par années de l'ère d'Abraham, et qu'il commence l'année au 1er octobre. Avitus, créé empereur en juillet. et proclamé de nouveau à Arles en août 455, le fut alors, suivant lui. dans le cours de l'année qui se trouve marquée comme l'an 2472 d'Abraham. Cette année doit donc être considérée comme la première du règne d'Avitus. L'année 2473, commençant au 1er octobre 455 pour finir au 30 septembre 456, sera la seconde année de son règne, et l'année 2474, commençant le 1er octobre 456, en sera la troisième. Cette troisième année était commencée en effet, depuis quelques jours, quand Avitus fut déposé, dans le courant d'octobre.

[67] Chronicon paschale, a. 457 (C. S. H. B., p. 592) ; — Marcellinus comes, Chron., a. 457 (M. G., A. A., t. XI, p. 87) ; — Cassiodore, Chron., a. 457, p. 157 ; — Victor Tonnennensis, Chron., a. 457, p. 186 ; — Prosper Tiro, Chronicon, auctarium epitomæ vaticanæ, 3, n° 8 (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 492) ; — Chronica gallica, n° 627, 629 (ibid., p. 664) ; — Continuatio Haun. Prosp., a. 457, 3 (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 305). Théophanes (Chronogr., a. 449 ; C. S. H. B., p. 169) dit que Marcien mourut le 30 avril, ce qui est inadmissible, puisque Léon, son successeur, fut proclamé le 7 février (Chronicon paschale). Il faut certainement lire, dans le texte de Théophanes, la veille des calendes de février, au lieu de la veille des calendes de mai, car Théodore le Lecteur fait entendre que la mort de Marcien survint aussitôt après une procession hors de la ville, à laquelle il assista le 26 janvier (Théodore le Lecteur, liv. I, 7 : édit. Migne, P. G., t. LXXXVI, p. 170).

[68] Fasti vindob. priores, n° 582, a. 457 (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 305).

[69] Zosime, II, 33 (C. S. H. B., p. 99, lig. 15).

[70] Magister peditum. Notitia dignitatum Occidentis, V (édit. Böcking, t. II, pp. 17-28).

[71] Magister equitum. Notit. dign. Occ., VI (pp. 29-32).

[72] Magistri equitum ou magistri peditum et equitum. Ammien Marcellin, XV, 4, 1 ; XXI, 13, 3 ; XXIX, 3, 6 (édit. Wagner, t. III, pp. 48, 257, 515) ; — Notit. dign. Occ., VII ; pp. 35-40 ; — Notifia dign. Orientis, VI-VIII (édit. Böcking, t. I, pp. 25-36).

[73] Notit. dig. Occ., V, VI ; pp. 17 et 29 ; — Notit. dign. Or., IV, V ; pp. 17 et 21. (Böcking, Annat. ad Not., t. II, p. 208).

[74] R. Cagnat, Magister peditum, equitum, militiæ (Dictionn. des antiq. grecq. et rom. de Daremberg et Saglio, t. III, 2e part., p. 1526).

[75] Notit. Occ., VI, VII ; Or. IV, V (édit. Böcking, t. II, pp. 23, 33 ; t. I, pp. 19, 23) ; — R. Cagnat, o. c.

[76] Notit. Occ., VII ; pp. 34-40 ; — R. Cagnat, o. c.

[77] Cod. Théod., VI, tit. VII, 1 (Hænel, p. 527).

[78] Notit. Occ., V, VI. Vir illustris magister ped., equit. præsentalis.

[79] R. Cagnat, Mag. ped., equit., milit. (loc. cit., p. 1526).

[80] Sid. Apollinaire, Carmen V ; — Procope, De bello vand., I, 7 (C. S. H. B., p. 342).

[81] Sid. Apollinaire, Carmen V, vers 150 et suiv. (P. L., t. LVIII, p. 663 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 191).

[82] Sid. Apollinaire, Carmen V, vers 149.

[83] Sid. Apollinaire, Ép. I, 11 (P. L., t. LVIII, p. 466 ; — M. G., A. A., t. VIII, pp. 16-20). Il était, dit Théophanes, homme de cœur et d'une grande expérience à la guerre (Chronogr., a. 464 ; C. S. H. B., p. 183, lig. 7 et 8).

[84] Sid. Apollinaire, Carmen V, vers 177 et suiv. (P. L., t. LVIII, p. 664 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 192).

[85] Sid. Apollinaire, Carmen V, vers 107-112.

[86] Sid. Apollinaire, Carmen V, vers 116 et suiv.

[87] Sid. Apollinaire, Carmen V, vers 126 et suiv. (P. L., t. LVIII, p. 662 ; — M. G., A. A., t. VIII).

[88] Sid. Apollinaire, Carmen V, 305 et suiv.

[89] Marius Aventicensis, Chron., a. 456,1 (M. G., A. A., t. XI, p.232) ; — Chronica gallica, n° 628 (M. G., A. A., t. IX, p. 664). Suivant cette chronique, Majorien était, au moment de la mort d'Avitus, comes domesticorum.

[90] Levatus est imp. d. n. Majorianus kald. April. in miliario VI in campo ad columellas. (Fasti vindob. priores, n° 583. a. 457 : édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 305).

La date du 1er avril parait inadmissible, car, le 11 janvier 458, Majorien notifie au sénat son avènement à l'Empire comme une chose toute récente : Imperatorem me factum cognoscite (Majoriani nov., tit. I, De ortu imperii divi Majoriani A., Dat. III, id. Jan. Ravenna, Majoriano A. I. cos. ; Hænel, pp. 291-294). D'autre part, cette pièce est datée de Ravenne, le III des ides de janvier (11 janv.), Majorien Aug. consul pour la première fois, et il y est dit que Majorien était Auguste avant d'être consul. On sait que les empereurs ne manquaient jamais de prendre le consulat l'année d'après leur avènement, et Sidoine Apollinaire affirme également que Majorien était Auguste avant d'être consul (Carmen V, 5 et 6). Il est donc certain qu'il fut fait empereur avant le janvier 438, et que le 11 janvier, date de la lettre au Sénat, son avènement était tout récent. de sorte qu'il faut qu'il ait été élevé à l'Empire vers la tin de l'année 457 (Tillemont, Majorien, note I ; Empereurs, t. VI, p. 634).

[91] Majoriani nov., tit. I (Hænel, p. 291).

[92] Sid. Apollinaire, Carmen, V, 386 (P. L., t. LVIII, p. 670 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 197) ; — Idace, Chron., n° 185 ; — Marcellinus comes, Chron., a. 457 ; — Cassiodore, Chron., n° 1368, a. 457 (M. G., A. A., t. XI, pp. 30, 87, 157).

[93] Procope, De bello vandal., I, 7 (C. S. H. B., p. 340).

[94] De ortu imperii divi Majoriani A.

[95] Majoriani nov., tit. I (Hænel. pp. 291-294).

[96] Fasti vindob. priores, n. 585, a. 459 (M. G., A. A., t. IX, p. 305) ; — Consularia constantinopolitana, a. 459 (M. G., A. A., t. IX, p. 247) ; — Prosper Tiro, Chron., additamenta, auclar. epit. vatic., 3, n° 10 (M. G., A. A., t. IX, p. 492) : — Chronicon paschale, a. 459 (C. S. H. B., p. 593) ; — Marcellinus comes, Chron. : — Cassiodore, Chron. ; — Victor Tonnennensis, Chron. ; — Marius Aventicensis, Chron. (M. G., A. A., t. XI, pp. 87, 157, 186, 232).

[97] Polemii Silvii laterculus, in Hispania, 4 (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 538).

[98] Idace, Chron., n° 178, 186, a. 456 (M. G., A. A., t. XI, p. 29, 30) : — Isidore, Hist. Goth. (M. G., A. A., t. XI, p. 280, lig, 9 et 13).

Il voulait, disent Idace (n° 182, p. 30) et Isidore (p. 280, lig. 10 et 11), saccager Mérida, mais il en fut empêché par la crainte que lui inspirèrent des prodiges, dus à Ste Eulalie, célèbre martyre de cette ville.

[99] Idace, Chron., n° 186, a. 457 (M. G., A. A., t. XI, p. 30). Le texte d'Idace porte le V des calendes d'avril (28 mars), mais, en l'année 457, le jour de Pâques était le 31 mars (Victorii Aquilani cursus paschalis, a. CCCCXXX (457) ; édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, pp. 722-723). Il est donc certain qu'il y a une erreur dans le texte d'Idace, et qu'il faut lire II Kal. aprilis (31 mars) au lieu de V Kal. Aprilis (28 mars).

[100] Idace, loc. cit., n° 186 ; — Isidore, loc. cit., lig. 12 et 13.

[101] Idace, loc. cit.

[102] Idace, Chron., n° 186, a. 457 (M. G., A. A., t. XI, p. 30).

Deux évêques, qui se trouvaient dans la ville, furent emmenés en captivité. (Ibid.) ; — Isidore, Hist. Goth. (M. G., A. A., t. XI, p. 280, lig. 16).

[103] Idace, loc. cit.

[104] Idace, Chron., n° 186, a. 457 (M. G., A. A., t. XI, p. 30).

[105] Idace, Chron., n° 192, a. 458 (M. G., A. A., t. XI, p. 31).

[106] Idace, Chron., n° 181, 188 (M. G., A. A., t. XI, pp. 29 et 30).

[107] Idace, Chron., n° 189.

[108] Idace, Chron., n° 190 : Jubente Maldere, Suevi, in solitam perfidiam versi, regionem Galliciæ adhærentem flumini Durio deprædantur.

[109] Idace, Chron., n° 193.

[110] Idace, Chron., n° 188.

[111] Majoriani nov., titres II-VII, IX, XI.

[112] Majoriani nov., titre II (Hænel, pp. 295, 297). Cette novelle est adressée au préfet du prétoire Basilius. Fl. Cæsina Decius Basilius fut certainement trois fois préfet du prétoire d'Italie, en 458, en 463 et en 465. En 463, il avait la dignité de patrice et fut consul ordinaire (Œuvres de Borghesi, Præfecti Prætorio Italiæ, XC, XCII, t. X, pp. 623, 626). Il fut peut-être une quatrième fois préfet du prétoire, en 483. Dans le concile de Rome, tenu en 502 (Labbe, Conc., t. V, p. 473), il est fait mention d'un Basilius, préfet du prétoire sous Odoacre, qui, après la mort du pape Simplice, avait été délégué pour représenter Odoacre, au nom duquel il avait intimé à l'assemblée du clergé la défense de proclamer le nouveau pontife avant de s'être assuré du consentement du roi. Ce personnage était déjà mort en 502, puisqu'il est dit d'illustre mémoire, comme le remarque Borghesi (t. X, p. 629). Il ne peut donc être identifié avec Basilius, préfet du prétoire sous Théodoric le Grand en 511, lequel est probablement celui qui fut consul, avec Longinus en 486 (Édouard Cuq, Œuvres de Borghesi, t. X. p. 632). Tillemont (Empereurs, t. VI, p. 444) pense que Basilius, préfet en 483, peut être le même qui avait rempli cette fonction en 458, 463 et 465, tout en observant l'incertitude qui résulte de ce qu'il n'est pas qualifié ex-consul, titre qui aurait dû lui être donné. Mgr. Duchesne (Liber pontificalis, t. II, p. 251, n. 16), partage le sentiment de Tillemont, et donne au préfet de 483 les noms de Cæsina Basilius.

[113] Major. nov., tit. III (Hænel, p. 301). Les compulseurs, officiers chargés de contraindre les contribuables en retard au paiement de l'impôt, se croyaient autorisés à les pressurer. Ils étaient le fléau des provinces. (Édouard Cuq, Œuvres de Borghesi, t. X, p. 747).

[114] Major. nov., tit. IV (Hænel. p. 302) : — Tillemont, Majorien, note II ; Empereurs, t. VI. p. 635 ; — Borghesi, t. X. p. 625.

Il est certain qu'Æmilianus était préfet de la ville, et non préfet du prétoire, car les Nov. de Majorien, II, VI et VII, prouvent que pendant toute l'année 458 cette fonction fut exercée par Basilius.

[115] Major. nov., tit. VI (Hænel, p. 306-314) ; — Severi nov., tit. I (Hænel, p. 335).

[116] Major. nov., tit. VII (Hænel, p. 315).

[117] Sid. Apollinaire, Carmen V, vers 388 et suiv. (P. L., t. LVIII, pp. 670-671 ; — M. G., A. A., t. VIII, pp. 197-198). On croit, dit Tillemont (Empereurs, t. VI, p. 316), que cela arriva vers Sinuesse, entre les embouchures du Garigliano et du Vollurno. Les renseignements donnés par Sidoine Apollinaire, sont beaucoup trop vagues pour que l'on puisse préciser le lieu de cette bataille, dont aucun autre auteur ne fait mention.

[118] Cassiodore, Chron., n. 1270, a. 458 (M. G., A. A., t. XI, p. 157).

[119] Priscus, Excerpta ex hist. byz., 13 (C. S. H. B., p. 156) ; — Sid. Apollinaire, Carmen, V, 441-446 (P. L., t. LVIII, p.671 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 198).

[120] Sid. Apollinaire, Carmen V, 364, 470 et suiv., (P. L., p. 669 et 672 ; — M. G., A. A., pp. 196, 197) ; — Procope, De bello vandal., I, 7 (C. S. H. B., p. 340).

[121] Sid. Apollinaire, Carmen, V, 446, 447 (P. L., p. 671 ; — M. G., A. A., p. 198).

[122] Sid. Apollinaire, Carmen V, 474 et suiv.

[123] Sid. Apollinaire, Carmen V, 485 et suiv. On a conjecturé que les barbares qui se mutinèrent étaient des Huns (Migne, P. L., t. LVIII, p. 672, note 1), mais Sidoine Apollinaire ne nomme point ces barbares et ne donne aucune indication de nature à faire connaître de quelle nation ils étaient.

[124] Major. nov., VII.

[125] Sid. Apollinaire, Carmen, V, 510 et suiv. (P. L., t. LVIII, p. 673 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 200).

[126] Sid. Apollinaire fait ailleurs mention de Petrus, magister epistolarum (Ép., IX, 13 ; P. L., t. LVIII, p. 630 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 464) : il lui adressa son panégyrique de Majorien (Carmen III ; P. L., t. LVIII, p. 658 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 187). Le magister epistolarum n'avait plus à cette époque l'importance qu'avait eue dans les premiers temps de l'Empire le chef de l'office ab epistulis, chef de tout le secrétariat impérial (Édouard Cuq, Le conseil des empereurs d'Auguste à Dioclétien, Mém. présentés par div. savants à l'Acad. des Inscr., 1884, pp. 384-394 ; — Egger, Recherches historiques sur la fonction de secrétaire des princes, chez les anciens, pp. 220-258, Mém. d'hist. anc. et de philol., Paris, 1863 ; — Mommsen, Le Droit public romain, traduct. Girard, t. V, p. 109 ; — Friedlænder, Darstellungen aus der Sillengeschichte Roms in der Zeit von August bis zum Ausgang der Antoniner, 6e édit., Leipzig, 1888-1890, I, pp. 110-114 et pp. 180-192). Les fonctions les plus importantes de l'ab epistulis étaient passées au magister memoriæ, dont les attributions sont indiquées en ces termes (Notitia Orientis, XVII ; édit. Böcking. t. I, p. 50, : Magister adnotationes omnes dictat et emittit et precibus respondet. Il était donc chargé de la réponse aux requêtes adressées à l'empereur, de la rédaction et de l'expédition de toutes les adnotationes. Les adnotationes sont les décisions impériales brièvement énoncées, par opposition aux sanctiones pragmaticæ, aux rescrits. lettres. lois, qui étaient de la compétence du quæstor sacri palatii (Böcking, Annot. ad Not. Occ., t. II, p. 415). Il était également chargé de ce qui concernait les nominations aux fonctions de la catégorie inférieure (minus laterculum), et partageait ce soin avec le quæstor Palatii (Cod. Théod., I, tit. VIII, 1 et 2 ; Hænel, pp. 132-433). Suivant une interprétation du texte de la Notitia, proposée par Böcking, ce serait cette dernière attribution qu'indiquerait le mot emittit, qu'il ne faudrait pas rapporter à adnotationes, dans le passage cité plus haut, emittere se disant des nominations à ces fonctions de la catégorie inférieure (Böcking, Annot. ad. Not. Occ., t. II, p. 416. Cf. Otto Hirschfeld, Untersuchungen auf dem Gebiete der römischen Verwallungsgeschichte, I, p. 212, n. 2). En ce qui concerne la réponse aux requêtes, il y avait aussi, sans doute, partage d'attributions entre le magister memoriæ et le quæstor palatii, comme semble le prouver le texte de la Notitia Occidentis, XVI : Respondet tamen et precibus (Hirschfeld, o. c., I, p. 212 ; — Notit. Occid., XVI ; Böcking, p. 60). Les fonctions dont le magister epistolarum était demeuré en possession sont définies en ces termes (Notitia Orient., syli, p. 50, et Occident., XVI, p. 60) : Magister epistolarum legationes civilatum et consultationes et preces tractat. Il reste donc chargé d'instruire les placets ou requêtes présentées à l'empereur (preces), de traiter avec les députations des villes (legationes civitatum), d'étudier, de préparer la solution des consultationes. Ce dernier terme indique les questions soumises à l'empereur, dans les cas difficiles, par les fonctionnaires juges, après qu'ils ont terminé l'instruction (Willems, Le Droit public romain, Période de la monarchie, liv. II, section III, chap. V, § 2). Le magister epistolarum n'a plus compétence que pour instruire les affaires qui sont dans ses attributions (tractat), la solution est réservée au magister memoriæ, chargé de donner les réponses (respondet). (G. Bloch, ab Epistulis, IV ; Dictionn. des antiq. grecq et rom. de Daremberg et Saglio, t. II, 1re partie, pp. 712-725). Malgré cette diminution de ses fonctions, Petrus semble avoir été un personnage considérable, si on juge de son importance par les termes dans lesquels Sidoine Apollinaire lui adresse son panégyrique de Majorien (Carmen, III). Le magister epistolarum étant chargé de traiter avec les députations des villes, on s'explique pourquoi Petrus fut désigné pour se rendre à Lyon.

[127] Sid. Apollinaire, Carmen V, vers 563-573 (P. L., p. 675 ; — M. G., A. A., p. 200).

[128] Sid. Apollinaire, Carmina, IV et V. Cf. A. Coville, Sidoine Apollinaire à Lyon (Revue d'histoire de Lyon, 1904, fasc. 2).

[129] Major. Nov., IX (Hænel, pp. 327-330) ; — Chron. gallica, n° 633 (M. G., A. A., t. IX, p. 664).

[130] Idace, Chron., n° 197 (M. G., A. A., t. XI, p. 31).

[131] Idace (loc. cit.) ; — Priscus, Exc. ex hist. byz., 13 (C. S. H. B., p. 156).

[132] Idace, Chron., n° 197, 201 ; — Isidore, Hist. Goth. (M. G., A. A., t. XI, p. 280, lig. 25).

[133] Idace, Chron., n° 201.

[134] Idace, Chron., n° 208 ; — Isidore, Hist. Gogh., p. 280, lig. 30.

[135] Priscus, Exc. ex hist. byz., 13 (C. S. H. B., p. 156).

[136] Cassiodore, Chron., n° 1270, a. 458 (M. G., A. A., t. XI, p. 157).

[137] Victorii Aquitani cursus paschalis, a. 460 (M. G., A. A., t. IX, p. 723).

[138] Idace, Chron., n° 200 (M. G., A. A., t. XI, p. 31) ; — Marius Aventicensis, Chron., a. 460, 1 (M. G., A. A., t. XI, p. 232).

[139] Procope, De bello vand., I, 7 (C. S. H. B., pp. 341-342).

[140] Priscus, Exc. ex. hist. byz., 13 (C. S. H. B., p. 136).

[141] Priscus, loc. cit. ; — Idace, Chron., n° 200 (M. G., A. A., t. XI, p. 31).

[142] Idace, Chron., n° 200 ; — Marius Aventicensis, Chron., a. 460, 2 ; — Chronica Gallica, n° 634 (M. G., A. A., t. XI, p. 31 et p. 232 ; t. IX, p. 664). Le territoire d'Elece (Alicante) et de Carthage-la-Neuve (Carthagène) était nommé, comme l'indique la chronique de Marius d'Avenches, Campus Spartarius, à cause, sans doute, des productions de cette région (Saint Martin, Notes à l'hist. du Bas-Empire de Lebeau, t. VI. p. 418).

[143] Majorianus ita a sua ordinatione frustratus ad Italiam revertitur. (Idace, Chron., n° 200 (M. G., A. A., t. XI, p. 31).

[144] Chronica gallica, n° 635 (M. G., A. A., t. IX, p. 664).

[145] Sid. Apollinaire, Ép., I, XI (P. L., t. LVIII, p. 466 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 16) ; — Tillemont, Mém., t. XVI, p. 201 ; — Empereurs, t. VI, p. 322.

[146] Priscus, Exc. ex hist. goth., 10 (C. S. H. B., p. 218).

[147] Idace, Chron., n° 210 (M. G., A. A., t. XI, p. 32).

[148] Jordanès, Getica, XLV (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. V, p. 118).

[149] Idace, Chron., n° 210, p. 32.

[150] Idace, Chron., n° 210, p. 32.

[151] Idace, Chron., n° 210, p. 32.

[152] Fasti vind. priores, n° 588, a. 461 (M. G., A. A., t. IX, p. 305) ; — Chronica gallica, n° 635 (M. G., A. A., t. IX, p. 664) ; — Idace, Chron., n° 210 ; — Marcellinus comes, Chron., a. 161, 2 ; — Cassiodore, Chron., n° 1274, a. 461 ; — Marius Aventicensis, a. 461 (M. G., A. A., t. XI, pp. 32, 88, 157, 232).

Procope, (De bello vand., I, 7 ; C. S. H. B., p. 312) et Théophanes (Chronogr., a. 464 ; C. S. H. B., p. 183) embrouillent toute cette histoire de Majorien et disent qu'il mourut de la dysenterie.

[153] Fasti vind. et Marcellinus comes (loc. cit.). L'Ira ancien nom de la Scrivia.

[154] Cassiodore, Chron., n° 1274 ; — Victor Tonnennensis, Chron., a. 463, 2 ; — Marius Aventicensis, Chron., a. 461 ; — Idace, Chron., n° 211 ; — Chronica gallica, n° 636 ; — Fasti vind. — Consularia constantinop., a. 461 (M. G., A. A., t. XI, pp. 157, 187, 232, 32 ; t. IX, pp. 664, 305, 247) ; — Théophanes, Chronogr., a. 447 (C. S. H. B., p. 169).

[155] Cassiodore, Chron., n° 1274 ; — Chronica gallica, n° 636 (M. G., A. A., t. XI, p. 157, t. IX, p. 664).

[156] Cassiodore, Chron., n° 1274 ; — Marius Aventicensis, a. 461 (M. G., A. A., t. XI, pp. 157, 232).

Idace (Chron., n° 211, p. 32) dit qu'il fut proclamé à Rome. Victor de Tonnenna (Chron., a. 463, 2 ; p. 187) met à Rome la mort de Majorien et l'avènement de son successeur, le 7 juillet. La date du 7 juillet est donnée également par Théophanes (a. 455 ; C. S. H. B., p. 174). Leur erreur est évidente, car il est certain que Majorien fut tué en août, à Dertona.

[157] Fasti vind. priores, n° 589 (M. G., A. A., t. IX, p. 305).

[158] Idace, Chron., n° 211, p. 32.

[159] Suidas, Lexicon (Migne, P. G., t. CXVII, p. 1293).

[160] Marcellinus comes, Chron., a. 468 (M. G., A. A., t. XI, p. 90).

[161] Tillemont, Sévère ; Empereurs, t. VI, p. 330.

[162] Procope, De bello vand., I, 6 (C. S. H. B., p. 337).

[163] Procope, De bello vand., I, 6 (C. S. H. B., p. 336).

[164] Procope, De bello vand., I, 6 (C. S. H. B., p. 336).

[165] Magister militum Dalmatiæ. Cf. Cod. Justin., VI, LXI, 5 ; Böcking, Annot. ad Not. Occ., p. 209.

[166] Procope, De bello vand., I, 6, p. 336. Du texte de Procope, il résulte apparemment qu'aussitôt après la mort d'Aëtius, Marcellinus commença de se rendre indépendant en Dalmatie, ce qui ne lui eût point été possible s'il n'y avait pas commandé les troupes.

[167] Procope, loc. cit. ; — Sid. Apollinaire, Ép., I, 11 (P. L., .t. LVIII, p. 467 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 17).

[168] Marcellinus comes, Chron., a. 474, 2 (M. G., A. A., t. XI, p. 91) ; — Jordanès, Getica, XLV (M. G., A. A., t. V, p. 118).

[169] Priscus, Exc. ex hist. byz., 14 (C. S. H. B., p. 456).

[170] Priscus, Exc. ex hist. got., 10 (C. S. H. B., p. 218).

[171] Priscus, Exc. ex hist. got., 10 (C. S. H. B., p. 218) ; — Procope, De bello vandal., I, 6 (C. S. H. B., p. 337).

[172] Priscus, Exc. ex hist. goth., 10 (C. S. H. B., p. 218).

[173] Priscus, Exc. ex hist. goth., 10 (C. S. H. B., p. 218).

[174] Tillemont, Sévère ; Empereurs, t. VI, p. 327.

[175] Priscus, Exc. ex hist. byz., 14 (C. S. H. B., p. 156).

[176] Priscus, Exc. ex hist. byz., 14 (C. S. H. B., p. 156).

[177] Idace, Chron., n° 218 (M. G., A. A., t. XI, p. 33) ; — Grégoire de Tours, Hist. Franc., II, 11 (édit. Arndt, M. G., Script. rer. meroving., t. I, p. 79).

[178] Priscus, Excerpta ex hist. byz., 14, p. 157.

[179] Grég. de Tours, Hist. Franc., II, 12 ; p. 80.

[180] Grég. de Tours, Hist. Franc., II, 12 ; p. 80.

[181] Saint Martin, Notes à l'Hist. du Bas-Empire de Lebeau, t. VI, p. 433, notes 1 et 2. Grégoire de Tours dit que Childéric revint de l'exil dans la huitième année du règne d'Ægidius sur les Francs. Il faut évidemment lire dans la quatrième année, au lieu de dans la huitième, car .Egidius avait été envoyé en Gaule par Majorien, donc au plus tôt en 458, et en 463 Childéric était avec lui à la bataille d'Orléans. D'ailleurs Ægidius mourut en 464 ou en 465, moins de sept ans après sa nomination de maître de la milice dans les Gaules.

[182] Grég. de Tours, Hist. Franc., II, 18 (édit. Arndt, p. 83).

[183] Priscus, Exc. ex hist. byz., 14 (C. S. H. B., p. 157).

[184] Priscus, Exc. ex hist. byz., 14 (C. S. H. B., p. 157).

[185] Priscus, Exc. ex hist. byz., 14 (C. S. H. B., p.157) ; — Exc. ex hist. got., 10 (p. 218).

[186] Priscus, Exc. ex hist. byz., 14 (p. 157).

[187] Priscus, Exc. ex hist. got., 10 (C. S. H. B., p. 218, lig. 20).

[188] Priscus, (pp. 218-213) ; — Idace, Chron., n° 216, a. 462-463 (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. XI, p. 32).

Théophanes (Chronogr., a. 419 ; C. S. H. B., p. 170, lig. 10) met en la première année du règne de Léon la délivrance d'Eudoxie et de Placidie. Son erreur est évidente.

[189] Priscus, Exc. ex hist. byz.,14 (C. S. H. B., p. 157) ; — Ex hist. got., 10 (p. 219).

[190] Priscus, Exc. ex hist. byz., 14 (p. 157, lig. 10). On ne voit pas comment l'empereur d'Orient avait pu être mis en possession de ces biens. Peut-être s'agit-il de quelque droit que la succession de Valentinien pouvait faire valoir en Orient.

[191] Priscus, Exc. ex hist. byz., 14 (C. S. H. B., p. 157).

[192] Procope, De bello vand., 1, 5 (C. S. H. B., p. 332).

[193] Tillemont, Empereurs, t. VI, p. 378.

[194] Priscus, Exc. ex hist. got., 10 (C. S. H. B., p. 219) : — Idace, Chron., n° 216 (p. 32).

[195] Priscus, Ex hist. got., 10 (p. 219).

[196] Priscus, Exc. ex hist. byz., 14 (C. S. H. B., p. 157) ; — ex hist. got., 10 (p. 219) — Procope, De bello vand., I, 5 (C. S. H. B., p. 335).

[197] Priscus, Exc. ex hist. byz., 14 (p.157) ; — Sid. Apollinaire, Carmen II, 348-358 (P. L., t. LVIII, p. 652 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 182) ; — Théophanes, Chronogr., a. 461 (C. S. H. B., pp. 178-179) ; — Victor Tonnennensis, Chron., a. 464 (M. G., A. A., t. XI, p. 187).

[198] Priscus, Exc. ex hist. byz., 14 (p. 157).

[199] Priscus, Exc. ex hist. byz., 14 (p. 156, lig. 20).

[200] Acta sanctorum, 21 mars ; martii t. III. pp. 266-267, n° 8-10 ; — Tillemont, Empereurs, t. VI, pp. 327-328 ; — Mémoires, t. XVI, p. 156 ; — Pagi, a. 464, VII.

[201] Agrippinus Gallus comes et civis Ægidio comiti viro insigni inimicus (Idace, Chron., n° 217 ; — Isidore, Hist. Goth., 33 ; M. G., A. A., t. XI, p. 33 et p. 280).

[202] Vita sancti Lupicini, loc. cit. ; — Idace, loc. cit.

[203] Notitia Occidentis, VII, (Édit. Böcking, p. 39).

[204] Priscus, Exc. ex hist. byz., 14 (p. 156).

[205] Idace, Chron., n° 217, a. 462 ou 463 ; — Isidore, Hist. Goth. (M. G., A. A., t. XI, pp. 33 et 280).

[206] Tillemont, Empereurs, t. VI, p. 329.

[207] Epistolæ Hilarii papæ, epist. IX (Migne, P. L., t. LVIII. p. 27).

[208] Notitia Occid., XXXVI, (édit. Böcking, p. 106, et Ann. ad Not. Occ., p. 1096).

[209] Grég. de Tours, Hist. Franc., II, 18 (édit. Arndt, M. G., Script. rer. meroving., t. I, p. 83).

[210] Grég. de Tours, loc. cit. ; — Chronica gallica, n° 638 (M. G.,  A. A.,  t. IX, p. 664).

[211] Marius Aventicensis, Chron., a. 463 (M. G.,  A. A., t XI, p. 232).

[212] Aurelia Carnutum.

[213] Le Liger.

[214] Le Ligerecinus.

[215] Idace, Chron., n° 218 ; — Marius Aventic., a. 463 ; — Chronica gallica, n° 838 (M. G., A. A., t. XI, pp. 33, 232 ; t. IX. p. 664) ; — Grég. de Tours, Hist. Franc., II, 18 (M. G., p. 83).

Marius d'Avenches qualifie Frédiric de roi des Goths. C'est une erreur qu'explique la grande importance que Frédiric avait dans les États de son frère, comme l'atteste un passage de Sidoine Apollinaire (Carmen VII, 435 ; P. L., t. LVIII, p. 690 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 214).

[216] Grég. de Tours., Liber in gloria confessorum, 22 (M. G., Script. rer. meroving., t. I, p. 762). Castrum Cainonense, aujourd'hui Chinon.

[217] Fasti vindob. priores, n° 593, a. 464 (M. G., A. A., t. IX, p. 305) ; — Marcellinus comes, Chron., a. 464 (M. G., A. A., t. XI, p. 88) ; — Cassiodore, Chron., n° 1278 ; a. 464 (p. 158).

Jordanès (Getica, XLV ; M. G., A. A., t. V, p. 118) nomme ce roi des Alains Beurgus, et met par erreur sa défaite sous le règne d'Anthemius. Cf. Hist. miscella, XV (Muratori, Rer. ital. script., t. I, p. 98).

[218] Tillemont, Empereurs, t. VI, pp. 329 et 335.

[219] Idace, Chron., n° 224 (M. G., A. A., t. XI, p. 33).

[220] Priscus, Exc. ex hist. byz., 15 (C. S. H. B., p. 158). Ce fut certainement en 464, donc à l'époque de I entente entre Genséric et Ægidius, que Récimer fit à Constantinople cette démarche, suivie de l'ambassade de Tatianus. Priscus dit en effet (Exc. ex hist. byz., 15 ; p. 158) qu'en même temps que la légation des Italiens, dont il est ici question, arriva à Byzance une légation du roi des Perses, et ailleurs (Exc. ex hist. got., 11 ; p. 219) il dit qu'en même temps que Tatianus se rendit chez les Vandales dans l'intérêt des Italiens, Constantius fut envoyé chez les Perses. Or l'ambassade envoyée à l'empereur Léon par le roi des Perses et la légation de Constantius auprès de ce prince eurent lieu en 464. (Cf. Tillemont, Léon I, art. X ; Empereurs, t. VI, p. 381, édit. de Venise ; — Borghesi, Præf. Præt. Orient., LXXXIV ; Œuvres, t. X, p. 352).

[221] Édouard Cuq, Addition au texte de Borghesi, et note de M. Héron de Villefosse ; Præfecti Prætorio Orientis, LXXIV (Borghesi, Œuvres, t. X, pp. 342-343).

[222] Priscus, Exc. ex hist. Got., 11 (C. S. H. B., p. 219).

Tatianus fut consul deux ans plus tard, en 466. (Fasti vindob. priores, n° 596, a. 466 ; — Marius Aventicensis, Chron., a. 466 ; M. G., A. A., t. IX, P. 305 ; t. XI, p. 233) Leone III et Tassiano.

[223] Priscus, Exc. ex hist. Got., 11 (C. S. H. B., p. 219).

[224] Consularia constantinopolitana cum additamento Hydatii, a. 464, 3 (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 247).

[225] Idace, Chron., n° 227, a. 464 (M. G., A. A., t. XI, p, 33).

[226] Idace, Chron., n° 228, a. 464 (?) (p. 33) ; — Grég. de Tours, Hist. Franc., II, 18 (édit. Arndt, p. 83).

[227] Idace, Chron., n° 228 (p. 33).

[228] Les Visigoths ne s'emparèrent, semble-t-il, que de la région de Poitiers, qu'avait occupée peut-être jusqu'alors une garnison de Sarmates et de Taïphales dont il est fait mention dans la Notitia Occidentis : Præfectus Sarmatarum gentilium et Taifalorum gentilium Pictavis in Gallia (Not. Occ., XL ; édit. Böcking, p. 123 ; — Annal. ad. Not. Occ., pp. 268 et 1082).

[229] Les Fasti vindobonenses priores (n° 594, a. 465 ; édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 305) portent qu'il mourut le 15 août 465 (XVIII Kal. sept.). Cette date semble inadmissible, car une constitution de Sévère, adressée à Basilius, préfet du prétoire d'Italie, est datée du VII Kal. oct., Hermenericho et Basilisco coss., c'est-à-dire du 25 sept. 465 (Nov. Severi, tit. II, De corporatis ; Hænel, pp. 338-340). Il y a donc une faute dans le texte des Fasti vindob. ou dans la date de cette constitution.

Idace (Chron., n° 231 ; M. G., A. A., t. XI, p. 33) dit que Sévère mourut dans la quatrième année de son règne, donc avant le 19 nov. 465, jour où il serait entré dans la cinquième année depuis son avènement. Le comte Marcellin (Chron., a. 465, 2 ; M. G., A. A., t. XI, p. 89) indique l'année de sa mort sans préciser aucune date, et Jordanès (Getica, XLV), peu exact suivant sa coutume, dit qu'il mourut à Rome dans la troisième année de son règne, ce qui est contraire aux faits.

[230] Cassiodore, Chron., n° 1280, a. 465 (M. G., A. A., t. XI, p. 158).

[231] Priscus, Exc. ex hist. got., 10 (C. S. H. B., p. 219).

[232] Fasti vindob. priores, n° 598 (M. G., A. A., t. IX, p. 305).

[233] Idace, Chron., n° 226, 230, 231 ; Isidore, Hist. Goth. (M. G., A. A., t. XI, p. 33 et p. 280).

[234] Idace, Chron., n° 237, p. 34 ; — Isidore, Hist. Goth., p. 281.

[235] Idace, Chron., n° 237, p. 34 — Isidore, Hist. Goth., p. 281 ; — Chronicorum cæsaraugustanorum reliquiæ, ad a. 466 (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. XI, p. 222).

Marius d'Avenches (Chron., a. 467, 2 ; M. G., A. A., t. XI, p. 233) met en 467 le meurtre de Théoderic, mais la Chronica gallica (n° 843 ; M. G., A. A., t. IX, p. 644) le met en la Xe année du règne de Léon, donc en 466, ce qui concorde avec la chronique d'Idace. D'ailleurs, en 467, Euric eût envoyé des ambassadeurs à Anthemius, créé empereur d'Occident, et non à Léon, empereur d'Orient (G. Yver, Euric, roi des Visigoths ; Études histor. du moyen âge dédiées à Gabriel Monod (1896), pp. 11-46).

[236] Isidore, Hist. Goth., p. 281 ; — Idace, Chron., n° 238, p. 34.

[237] Idace, loc. cit.

[238] Idace, Chron., n° 236, 240 (M. G., A. A., t. XI, p. 34).

[239] Coimbre.

[240] Idace, Chron., n° 240, 241, p. 34.

[241] Idace, Chron., n° 236 (M. G., A. A., L XI, p. 34).

[242] Procope, De bello vandal., I, 5 (C. S. H. B., p. 335).

[243] Procope, De bello vandal., I, 5 (C. S. H. B., p. 336).

[244] Théophanes, Chronogr., a. 457 (C. S. H. B., p. 177).

[245] Procope, De bello vandal., I, 6, p. 336.

[246] Sid. Apollinaire, Carmen II, 67 et suiv. (P. L., t. LVIII, p. 643).

[247] Tillemont, Empereurs, t. VI, p. 342. édit. de Venise.

Procope, père d'Anthemius, s'était illustré en taillant en pièces, l'an 422, les meilleures troupes du roi des Perses, nommées les Immortels (Socrate, Hist. ecclés., VII, 20 ; Migne, P. G., t. LXVII, p. 780). Il avait eu. après cette victoire, l'honneur d'être chargé, avec Hélion et Anatolius (Socrate, loc. cit. ; — Théophanes, Chronogr., a. 421 ; C. S. H. B., p. 134). de conclure la paix. (Sid. Apollinaire, Carmen II, 75 ; P. L., p. 645). Idace (Chron., n° 234, M. G., A. A., t. XI, p. 34) dit qu'Anthemius était frère et non fils de Procope. Sidoine Apollinaire devait être mieux renseigné qu'Idace.

[248] Sid. Apollinaire, Carmen II, 94 et suiv. (P. L., t, LVIII, pp. 644-645 ; — M. G., t. VIII, p.176).

Anthemius, grand-père maternel de l'empereur de ce nom, était petit-fils de FI. Philippus. préfet du prétoire d'Orient sous Constance, de 346 à 351, et consul en 348 (Borghesi, t. X, Præf. Præt. Or., XI, pp. 209, 213 : — Édouard Cuq, Ibid., p, 212). Cet Anthemius fut nommé préfet du prétoire d'Orient entre le 30 juillet 404 et le 10 juillet 405. vraisemblablement en octobre 404 (Édouard Cuq, Œuvres de Borghesi, t. X, p. 295, Præf. Præt. Or., XLI et XLII). La dernière constitution qui lui est adressée en qualité de préfet est du 17 février 415, mais il resta en charge jusqu'au milieu de l'année suivante (Édouard Cuq : Œuvres de Borghesi, t. X, p. 305, Præf. Præt. Or., XLVII, XLVIII ; — Tillemont, Empereurs, t. V, p. 475 ; t. VI, PP. 24).

[249] Sid. Apollinaire, Carmen II, vers 482 (P. L., p. 656 ; — M. G., p. 185).

[250] Sid. Apollinaire, Carmen II, vers 205 (P. L., p. 647).

[251] Sid. Apollinaire, Carmen II, vers 215 (P. L., p. 648).

[252] Sid. Apollinaire, Carmen II, vers 221-306 (P. L., pp. 648-655).

[253] Sid. Apollinaire, Carmen II, vers 505 (P. L., p. 656).

[254] Sid. Apollinaire, Ép. I, 7 (P. L., t. LVIII, p. 457, lig. 1 ; — M. G., A. A., t. VIII, p.10).

[255] Théophanes, Chronogr., a. 457 (C. S. H. B., p. 177).

[256] Photius, Bibliotheca, 242 (P. G., t. CIII, p. 1275). Ce Sévère, qui fut consul en 470 et fut honoré de la dignité de patrice, était Romain de naissance, mais s'était retiré à Alexandrie où il vivait en philosophe, adonné à ses éludes et très recherché à cause de son érudition et du charme de sa conversation. Anthemius l'amena avec lui à Rome. Il possédait, dit l'auteur résumé par Photius, un cheval qui jetait des étincelles, quand on le frottait, ce qui fut considéré comme un présage de la haute fortune réservée à son maître (Photius, Bibliotheca, 242 ; P. G., t. CIII, p. 1265).

[257] Chronicon paschale, a. 469 (C. S. H. B., p. 598).

[258] Gelasii papæ epist. VII (Hardouin, Concilior. consol. maxima, t. II, p. 913, E) ; — Hartmann Grisar, Hist. de Rome et des Papes au m. â., Trad. Ledos, p. 336 et note 3.

[259] Sid. Apollinaire, Carmen II, 18 et suiv. (P. L., p. 641 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 174).

[260] Sid. Apollinaire, Carmen II, 483 (P. L., t. LVIII, p. 656 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 185).

[261] Chronicon paschale (C. S. H. B., p. 597).

[262] Procope, De Bello vand., I, 6 (C. S. H. B., p. 336) ; — Idace, Chron., n° 234 (M. G., A. A., t. XI, p. 34).

[263] Fasti vindob. priores, n° 598, a. 467 (M. G., A. A., t. IX, p. 305).

[264] Cassiodore, Chron., n° 1283, a. 467 (M. G., A. A., t. XI, p. 158).

Idace (Chron., n° 235, p. 34) met le lieu de la proclamation d'Anthemius à huit milles de la ville, mais, comme le remarque Tillemont, Cassiodore connaissait les lieux mieux qu'Idace, et doit, par conséquent, être cru de préférence. Idace met l'avènement d'Anthemius en 465 ; c'est une erreur évidente.

[265] Sid. Apollinaire, Ép., I, 5 (P. L., t. LVIII, p. 455 — M. G., A. A., t VIII, p. 8) : Jam quidem virgo tradita est... nondum tamen cuncta thalamorum pompa defremuit, quia necdum ad mariti domum nova nupta migravit.

[266] Procope, De Bello vandal., I, 6 (C. S. H. B., p. 335).

[267] 146.352.570 francs environ. Procope, loc. cit. ; — Théophanes, Chronogr., a. 461 (C. S. H. B., p. 179).

Dans un fragment, conservé par Suidas au mot χείριζω et attribué à Candidus, les dépenses de cette expédition sont évaluées, d'après le témoignage de ceux qui en eurent la gestion, dit l'auteur, à quarante-sept mille livres d'or (52.912.083 francs environ) et sept cent mille livres d'argent, dont une partie provenait de confiscations, et une partie fut fournie par l'empereur Anthemius. (Excerpta e Candidi historia ; C. S. H. B., édit de Bonn, p. 477, in fine).

[268] Procope, loc. cit. — Théophanes (Chronogr., a. 461, p. 179) dit que Léon réunit cent mille navires. Il est évident qu'il y a là une faute, et qu'il s'agit du nombre d'hommes que Procope estime aussi à cent mille. Cédrène (Historiar. compendium ; C. S. H. B., Cedreni, t. I, p. 613) dit qu'il réunit 1.113 vaisseaux, dont chacun portait cent hommes. Théodore le Lecteur (Migne, P. G., t. LXXXVI, pars I, p. 177) parle de 7.000 marins. On ne peut attacher grande importance à ces chiffres qui n'offrent aucun caractère d'authenticité. Jean Lydius (De magistratibus P. R., III, 43 ; C. S. H. B., édit. de Bonn., p. 237) dit, avec une exagération évidente, que Léon assembla une armée de 400.000 hommes, et forma une flotte de dix mille vaisseaux longs qu'on nomme Liburnæ. Il ajoute que les frais de cet armement épuisèrent les ressources du trésor public et du trésor privé de l'empereur, et qu'ils s'élevèrent à 65.000 livres d'or (73.176.285 francs environ) et 700.000 d'argent. Les Liburnæ étaient, à l'origine, des vaisseaux de guerre légers et rapides, sorte de croiseurs. A la fin du IVe siècle, ce nom est donné à tous les vaisseaux de guerre, et il y en a de toutes dimensions, depuis un jusqu'à cinq rangs de rames. (P. Gauckler, Liburnæ ; Dictionnaire des antiq. gr. et rom., de Daremberg et Saglio, t. III, 2e part., p. 1238).

[269] Procope, De bello vand., I, 6 : p. 336 ; — Théophanes, Chronogr., a. 461 ; p. 179.

[270] Théophanes, loc. cit.

[271] Malchus, Fragmenta, 4 (C. S. H. B., p. 274).

[272] Procope, De bello vand., I, 6 (C. S. H. B., p. 336).

[273] Zonaras, Épitomé historiarum, XIII, 31 (C. S. H. B., Zonaras, t. III, p. 121).

[274] Théophanes, Chronogr., a. 461 (C. S. H. B., pp. 179-180) ; — Procope, De bello vand., I, 5 ; p. 333 ; — Candidus, Excerpta (C. S. H. B., p. 473) ; — Zonaras, Épit. histor., XIII, 34 (C. S. H. B., Zonaras, t. III, p. 121) ; — Constantin Manassès, Compendium chronicum, 2855 (C. S. H. B., p. 123).

[275] Procope, De bello vand., I, 6 ; p. 336 ; — Théophanes, a. 461 ; p. 180.

[276] Procope, De bello vand., I, 6 ; p. 336.

[277] Malchus, Fragmenta, 3 (C. S. H. B., p, 274).

[278] Théophanes (Chronogr., a. 463 ; C. S. H. B., p. 181) met l'expédition d'Héraclius deux ans après celle de Basiliscus, et dit qu'elle lit plus de mal à Genséric que cette expédition navale. Elle força, dit-il, Genséric à demander la paix. Léon la lui accorda, parce qu'il avait besoin du concours de Basiliscus, d'Héraclius et de Marsus pour lutter contre Aspar. Mais Procope, dont le témoignage mérite plus de confiance, marque de la façon la plus précise que ces deux expéditions eurent lieu simultanément. Théophanes brouille d'ailleurs la série des événements de ce temps, comme on l'a remarqué à propos de l'histoire de Majorien, et comme le prouve ce fait qu'il place le retour de Basiliscus, de la Sicile, à l'époque de la mort d'Aspar, en 471. Cf. Tillemont, Empereur Léon, note IV ; Empereurs, t. VI, p. 640.

[279] Théophanes, Chronogr., a. 463 (C. S. H. B., p. 181). On ne trouve point de consul du nom de Florus depuis l'an 400. Peut-être le père d'Héraclius était-il Florentius, préfet de la ville à Constantinople en 422, trois fois préfet du prétoire d'Orient, en 428-429, en 438-439, en 445, et consul en 429. Il avait la dignité de patrice, quand, en 451, il assista, par ordre de l'empereur, au synode de Chalcédoine (Édouard Cuq, Præf. Præt. Or., LVI ; Œuvres de Borghesi, t. X, p. 317 ; — Hardouin, Conc. collect. maxima, t. II, p. 54).

[280] Théophanes, Chronogr., a. 463 ; p. 181.

[281] Malthus, Fragmenta, 9 (C. S. H. B., p. 278).

[282] Notitia Orientis, XXV, XXVII (édit. Böcking, pp. 67, 74).

[283] Procope, De bello vand., I, 5 (C. S. H. B., p. 334).

[284] Victor Vitensis, De persecutione vandalica, I, 1 (Migne, P. L., t. LVIII, p. 182).

[285] Victor Vitensis, De persecut. vandal., I, 1 (P. L., t. LVIII, p. 182).

[286] Procope, dit M. Ludwig Schmidt, rapporte (Hist. arcana, 18) que sous Justinien 80.000 Vandales trouvèrent la mort (Geschichte der Wandalen, p. 156). Ce n'est pas précisément ce que disent les anecdotes. Leur auteur dit simplement que Justinien dépeupla l'Afrique, et que cette contrée avait fourni aux Vandales 80.000 hommes, soldés et armés (Historia arcana, 18 : C. S. H. B., p. 106). Il ne fait que rappeler le chiffre de 80.000 hommes dont il est question dans le De bello vandalico.

[287] Procope, De bello vandal., I, 5 (C. S. H. B., p. 334, lig. 22) ; — Priscus, Exc. ex hist. goth., 10 (C. S. H. B., p. 218, lig. 7).

[288] Procope, De bello vand., I, 6, p. 337 ; — Idace, Chron., n° 247 (M. G., A. A., t. XI, p. 35) ; — Marcellinus comes, Chron., a. 468 (M. G., A. A., t. XI, p. 90).

[289] Idace, Chron., n° 247 (M. G., A. A., t. XI, p. 35) : Directo Marcellino pariter cum manu magna eidem per imperatorem Anthemium sociata.

[290] Procope, De bello vand., I, 6, p. 337.

[291] Procope, De bello vand., I, 6, p. 337.

[292] Théophanes, Chronogr., a. 463 (C. S. H. B., p. 181).

[293] Procope, De bello vand., I, 6, p. 337.

[294] Théophanes, Chronogr., a. 461 (C. S. H. B., p. 179).

[295] Procope, De Bello vand., I, 6, p. 337.

[296] Procope, De Bello vand., I, 6, p. 338 ; — Zonaras, Épit. histor., XIV , 1, 24, 25 (C. S. H. B., Zonaras, t. III, p. 126).

[297] Procope indique les distances en stades de 211 mètres.

[298] Procope, De Bello vand., I, 6, p. 337. La localité dite Ad Mercurium, sur le rivage de la presqu'Ile du cap Bon, se trouve à El-Djedelda, village abandonné dont les ruines couvrent en partie celles d'un bourg antique. Le temple de Mercure était situé sur une éminence que couronnent les débris d'une grande mosquée construite avec les matériaux de l'édifice païen. (Tissot, Géogr. comp. de l'Afr. rom., t. II, p. 128). La distance de cette localité à Carthage est, en effet, de plus de 50 kilomètres.

[299] Procope, De Bello vand., I, 6, p. 338.

[300] Procope, De Bello vand., I, 6, p. 338 ; — Jean Malalas, Chronogr. (C. S. H. B., p. 372) ; — Idace, Chron., n° 247 (M. G., A. A., t. XI, p. 35).

[301] Procope, De bello vend., I, 6 ; p. 338.

[302] Théophanes, Chronogr., a. 461 ; p. 180.

[303] Procope, De bello vand., I, 6, pp. 338-339 ; — Théophanes, Chronogr., a. 461 ; p. 180 ; — Jean Lydius, De magistratibus P. R., III, 43, 44 (C. S. H. B., p. 237).

[304] Zonaras, Épit. histor., XIV , r. 25 (C. S. H. B., Zonaras, t. III, p. 126) ; — Constantin Manassès, Compendium chronicum, 2929 (C. S. H. B., p. 126).

[305] Procope, De bello vand., I, 6, p. 339.

[306] Jean Malalas (Chronogr., XIV ; C. S. H. B., p. 373) lui donne le nom de Jean Damonicus. Procope (De Bello vand., I, 6 ; p. 339) le nomme simplement Jean.

[307] Procope, De bello vand., I, 6 ; p. 339.

[308] Théophanes, Chronogr., a. 461 (C. S. H. B., p. 180).

[309] Procope, De bello vand., I, 6 ; p. 339.

[310] Procope, De bello vand., I, 6 ; pp. 339-340.

[311] Procope, De bello vand., I, 6 ; p. 340.

[312] Fasti vind. priores, n° 601, a. 468 (M. G., A. A., t. IX, p. 305) ; — Paschale Campanum (Ibid.) ;—Cassiodore, Chron., n° 1285, a. 468 (M. G., A. A., t. XI, p. 158).

[313] Marcellinus comes, Chron., a. 468 (M. G., A. A., t. XI, p. 90) ; — Procope, De bello vand., I, 6 ; p. 339, lig. 20).

[314] Ab iisdem dolo confoditur pro quibus palam venerat pugnaturus (Marcellinus comes, Chron., a. 468 ; M. G., A. A., t. XI, p. 90).

Ce fait est prouvé également par le mot attribué à Genséric : L'Empire s'est coupé la main droite avec la main gauche. (Photius, Bibliotheca, 242 ; P. G., t. CIII, p. 1274).

[315] Théophanes (a. 463 ; p. 181) parle d'un traité entre Léon et Genséric après l'expédition d'Héraclius. Cette assertion, contredite par Procope, est contraire aux faits. La paix entre l'Orient et les Vandales ne fut conclue qu'en 475, par l'empereur Zénon.

[316] Procope, De bello vand., I, 7 (C. S. H. B., p. 343, lig. 20).

[317] Théophanes, Chronogr., a. 464 (C. S. H. B., p. 182) ; — Théophanes dit ailleurs (a. 470, p. 193, lig. 12) que ce Théodoric était, non le frère, mais le fils d'un frère de la femme d'Aspar.

[318] Idace, Chron., n° 247 (M. G., A. A., t. XI, p. 35).

[319] Candidus, Excerpta (C. S. H. B., p. 472) ; — Jordanès, Getica, XLV (M. G., A. A., t. V, p. 119).

[320] Théophanes, Chronogr., a. 461 ; p. 180.

[321] Victor Tonnennensis, Chron., a. 470 (M. G., A. A., t. XI, p. 188).

[322] Marcellinus comes, Chron., a. 471 (M. G., A. A., t. XI, p. 90) ; — Tillemont, Empereurs, t. VI, p. 412.

[323] Théophanes, Chronogr., a. 461 (p. 180).

[324] Candidus, Excerpta (C. S. H. B., p. 473, lig. 20).

[325] Candidus, Excerpta (C. S. H. B., p. 473, lig. 20) ; — Agathias, Histor., IV, 29 (C. S. H. B., p. 270).

[326] Théophanes, Chronogr., a. 474 (C. S. H. B., p. 200, lig. 11).

[327] Candidus, loc. cit. ; — Théophanes, loc. cit. ; — Agathias, loc. cit. ; — Théophanes (a. 451. p. 172, lig. 16) met en la seconde année du règne de Léon le mariage d'Ariadne avec Zénon. Il semble que ce mariage ne fut conclu qu'en 468. (Tillemont, Emp. Léon, note V ; Empereurs, t. VI, p. 641).

[328] Théophanes, Chronogr., a. 462 (p. 181).

[329] Candidus, Excerpta (C. S. H. B., p. 474).

[330] Candidus, Excerpta (C. S. H. B., p. 474) ; — Marcellinus comes, Chron., a. 471 ; — Cassiodore, Chron., n° 1291 ; — Victor Tonnennensis, Chron., a. 471 (M. G., A. A., t. XI, pp. 90, 158, 188) ; — Théophanes, a. 463 ; pp.181-182 ; — Chronicon paschale (C. S. H. B., pp. 596-597) ; — Procope, De bello vand., I, 6 (C. S. H. B., p. 310) ; — Zonaras, Épit. hist., XIV, 29 (C. S. H. B., Zonaras. t. III, p. 126) ; — Jordanès, Romana (M. G., A. A., t. V, p. 43).

[331] Chronicon paschale (C. S. H. B., p. 596).

[332] Candidus, Exc. (p. 474).

[333] Candidus, Exc. (p. 474).

[334] Chronicon paschale (C. S. H. B., p. 597).

[335] Chronicon paschale (C. S. H. B., p. 597).

[336] Théophanes, Chronogr., a. 464 (p. 182).

[337] Malchus, Excerpta, 2 (C. S. H. B., p. 235).

[338] Malchus, Exc., 2 (C. S. H. B., p. 235, lig. 11).

[339] Auctarium Haun. Prosp., a. 474, 2 (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 307) ; — Marcellinus comes, Chron., a. 474, 1 ; — Cassiodore, Chron., n° 1298 ; — Victor Tonnennensis, Chron., a. 474, 1 (M. G., A. A., t. XI, pp. 91, 158, 188).

[340] Jordanès, Getica, XLVII (M. G., A. A., t. V, pp. 120-121).

[341] Jordanès, loc. cit. : Giserichus... egit ut orientale imperium Ostrogothæ, hesperium Vesegothæ vastarent, ut in utraque republica hostibus decernentibus, ipse in Africa quietus regnaret. Quod Euricus grato suscipiens animo....

[342] Sid. Apollinaire, Ép., III, 1 ; VII, 1 (Migne. P. L., t. LVIII, pp. 495, 563 ; — M. G., A. A., t. VIII, pp. 40 et 103) ; — Greg. de Tours, Hist. Franc., II, 18-20 (édit. Arndt, M. G., Script. rer. meroving., t. I, p. 83) ; — Isidore, Hist. Goth., 34 (M. G., A. A., t. XI, p. 281).

[343] Ennodius, Vita beati Epiphanii (Migne, P. L., t. LXIII, p. 217, C ; — édit. Vogel, n° 69, M. G., A. A., t. VII, p. 92.

[344] Ennodius, Vita beati Epiphanii (Migne, P. L., t. LXIII, p. 215, A ; — Vogel, n° 52, M. G., A. A., t. VII, p. 90).

[345] Ennodius, Vita beati Epiphanii (P. L., t. LXIII, p. 215, A : — M. G., A. A., t. VII, p. 90, n° 52).

[346] Ennodius, Vita beati Epiphanii (P. L., t. LXIII, p. 215, A : — M. G., A. A., t. VII, p. 90, n° 52).

[347] Ennodius, Vita beati Epiphanii (P. L., t. LXIII, p. 215, A — M. G., A. A., t VII, p. 90, n° 53).

[348] Ennodius, Vita beati Epiphanii (P. L., t. LXIII, p. 215, B ; — M. G., A. A., t. VII, p. 90, n° 53).

[349] Pavie.

[350] Ennodius, Vita beati Epiphanii (P. L., p. 215, B. — M. G., p. 91, n° 54).

[351] Ennodius, Vita beati Epiphanii (P. L., t. LXIII, p. 215, D ; — M. G., A. A., t. VII, p. 91, n° 58).

[352] Ennodius, Vita beati Epiphanii (P. L., t. LXIII, p. 215, D ; — M. G., A. A., t. VII, p. 91, n° 58).

[353] Ennodius, Vita beati Epiphanii (P. L., t. LXIII, pp. 116, 118 ; — M. G., A. A., t. VII, p. 93, n° 70).

[354] Ennodius, Vita beati Epiphanii (P. L., t. LXIII, pp. 116, 118 ; — M. G., A. A., t. VII, p. 93, n° 72).

[355] Victorius Aquitanus, Cursus paschalis, Ann. CCCCXLIII (470) (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 725) ; — Tillemont, Anthème, art. V ; Empereurs, t. VI, p. 348 ; — Tillemont, S. Épiphane ; Mémoires, t. XVI, p. 483, édit. de Venise. De ce qu'il est dit qu'à l'époque où saint Épiphane fut désigné comme négociateur, il était depuis peu de temps évêque de Pavie, on a cru devoir conclure qu'il accomplit cette mission en 468, car Ennodius nous apprend qu'au temps du règne de Nepos (474-475), Épiphane était dans la huitième année de son épiscopat (Ennodius, Vita beati Epiphanii ; P. L., t. LXIII, p. 219, C ; — M. G., A. A., t. VII, p. 94, n° 81), d'où résulte qu'il fut sacré évêque en 467 (Cf. Pagi, ann. 471, X ; — Migne, P. L., t. LXIII, p. 244, note 1). Mais, si en 468, Anthemius avait été menacé d'une guerre en Italie, il n'aurait pu contribuer en hommes et en argent à l'expédition contre les Vandales. Toutes ses ressources lui eussent été nécessaires pour se défendre. D'ailleurs, Épiphane était évêque depuis peu de temps aussi bien à la fin de 469 et au commencement de 470, qu'en 468. Deux ans ne sont pas un long temps pour un pontificat. Ennodius dit que lorsqu'il fut désigné à Récimer, il avait acquis une célébrité universelle (Vita beati Epiphanii ; P. L., p. 214, D). Une si grande réputation ne pouvait être l'œuvre de quelques jours, ni même de quelques mois.

[356] Cassiodore, Chron., n° 1287, a. 469 (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. XI, p. 158).

[357] Tillemont, Anthème, art. V et VI ; Empereurs, t. VI, pp. 347-348, et p. 349.

[358] Saint Martin, Notes à l'histoire du Bas-Empire de Lebeau, liv. XXXV, t. VII, p. 26, note 1 ; — Cassiodore (loc. cit.) le nomme Arabundus, et l'Historia miscella (liv. XV ; Muratori, Rer. italic. script., t. I, p. 98) l'appelle Servandus. Sidoine Apollinaire, qui le connaissait personnellement et avait même avec lui des relations d'amitié, lui donne le nom d'Arvandus. Ce nom doit donc être considéré comme celui sous lequel il était connu (Sid. Apollinaire, Ép., I, 7 ; Migne, P. L., t. LVIII, p. 456 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 10).

[359] Sid. Apollinaire, Ép., I, 7 (P. L., t. LVIII, p. 457, B ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 10) ; — Borghesi, Præcti Prætorio Galliarum, LVI (Œuvres, t. X, p. 744).

[360] Sid. Apollinaire, Ép., I, 7 (P. L., t. LVIII, p. 457, B ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 10).

[361] Sid. Apollinaire, Ép., I, 7 (P. L., t. LVIII, p. 457, B ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 10).

[362] Sid. Apollinaire, Ép., I, 7 (P. L., t. LVIII, p. 457, B ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 10).

[363] Tillemont, Anthème, art. VI ; Empereurs, t. VI, p. 349, § 2.

[364] Tonantius Ferreolus avait été préfet du prétoire des Gaules sous Valentinien III, en 453, à l'époque des invasions d'Attila (Borghesi, Præf. Præt. Galliar., L ; Œuvres, t. X, p. 738). Il était, par sa mère, petit-fils d'Afranius Syagrius, consul en 381 (Cf. Borghesi, Œuvres, t. X, pp. 547 et 703). D'après Sidoine Apollinaire, Tonantius Ferreolus aurait exercé une triplex præfectura. Il eut la dignité de patrice. (Borghesi, t. X, p. 739, addition de M. Édouard Cuq.)

[365] Thaumastus habitait Vienne. Il était frère de ce personnage, nommé Apollinaire, auquel est adressée une lettre de Sidoine Apollinaire qui leur était uni par un lien de parenté (Sid. Apollinaire, Ép., V, 6 ; Migne, P. L., t. LVIII, p. 536 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 81). Petronius était un jurisconsulte d'Arles, célèbre dans les Gaules pour sa science juridique et son habileté dans les lettres (Sid. Apollinaire, Ép., V, 1 ; P. L., t. LVIII, p. 531). Trois lettres de Sidoine Apollinaire lui sont adressées (Ép., II, 5 ; V, 1 ; VIII, 1 ; P. L., t. LVIII, pp. 480, 531, 589). Dans les deux premières, Sidoine le prie de donner des conseils à deux de ses amis, et de s'occuper de leurs affaires, dans la troisième, il nous apprend que ce fut à la sollicitation de Petronius qu'il publia le huitième livre de ses épaves.

[366] Sid. Apollinaire, Ép., I, 7 (Migne, P. L., t. LVIII, p. 458 ; — M. G., p. 10 et suiv.).

[367] Sid. Apollinaire, Ép., I, 7 (Migne, P. L., t. LVIII, p. 458 ; — M. G., p. 10 et suiv.).

[368] Sid. Apollinaire, Ép., I, 7 (Migne, P. L., t. LVIII, p. 458 ; — M. G., p. 10 et suiv.).

[369] Sid. Apollinaire, Ép., I, 7 (Migne, P. L., t. LVIII, p. 458 ; — M. G., p. 10 et suiv.).

[370] Sid. Apollinaire, Ép., I, 7 (P. L., t. LVIII, p. 458 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 11). Arvandus les repoussa, en leur disant : Abite degeneres et præfectoriis patribus indigni. De ces paroles il faut conclure, semble-t-il, que de même qu'Apollinaire, Auxanius était fils d'un préfet du prétoire des Gaules. Le père de Sidoine Apollinaire avait été préfet du prétoire des Gaules en 448-449 (Borghesi, Præf. Præt. Galliar, XLIX ; Œuvres, t. X, p. 737). Le père d'Auxanius avait de être également préfet des Gaules vers à milieu du Ve siècle, apparemment sous Majorien, ou sous Sévère, peut-être en 485 (Borghesi, loc. cit., LV ; t. X, p. 743).

[371] Sid. Apollinaire. Ép., I, 7 (P. L., t. LVIII, p. 459 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 11).

[372] Sid. Apollinaire, Ép., I, 7 (P. L., t. LVIII, p. 459 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 11).

[373] Sid. Apollinaire, Ép., I, 7 (P. L., t. LVIII, p. 459 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 11).

[374] Sid. Apollinaire, Ép., I, 7 (P. L., t. LVIII, p. 459 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 11).

[375] Sid. Apollinaire, Ép., I, 7 (P. L., t. LVIII, p. 459 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 11).

[376] Sid. Apollinaire, Ép., I, 7 (P. L., t. LVIII, p. 459 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 11).

[377] Tillemont, Anthème, art. VI ; Empereurs, t. VI, p. 349.

[378] Cassiodore, Chron., n° 1287, a. 469 (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. XI, p. 158).

[379] F. Martroye, L'Occident à l'époque byzantine, Goths et Vandales, ch. II.

[380] Jordanès, Getica, XLVII (M. G., A. A., t. V, pp. 120-121).

[381] Le Gévaudan.

[382] Sid. Apollinaire, Ép., II, 1 ; V, 13 (P. L., t. LVIII, p. 471 et pp. 543-544 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 21 et p. 87).

Un passage d'une de ces lettres de Sidoine Apollinaire : Indicit ut dominus, exigit ut tyrannus, addicit ut judex (Ép., II, 1 ; P. L., pp. 471-472 ; — M. G., p. 21), avait fait croire que Seronatus était préfet du prétoire, parce que, au temps du Bas-Empire, une des fonctions principales des préfets avait trait à la répartition et à la levée de l'impôt (Tillemont, Empereurs, t. VI, p. 352 ; — Mémoires, t. XVI, p. 214). Dans une de ses savantes additions au texte de Borghesi, M. Édouard Cuq a démontré que Seronatus était un de ces truculenti compulsores dont parlent Cassiodore et les constitutions impériales. Ces agents, chargés de contraindre au payement de l'impôt les contribuables en retard, se croyaient autorisés à les pressurer et étaient le fléau des provinces, en dépit de règlements vingt fois renouvelés. (Præf. Præt. Galliar., LVII ; Borghesi, t. X, pp. 746-747).

[383] Sid. Apollinaire, Ép., I, 1 (P. L., t. LVIII, p. 471 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 21).

[384] Sid. Apollinaire, Ép., I, 1 (P. L., t. LVIII, p. 471 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 21).

[385] Sid. Apollinaire, Ép., I, 1 (P. L., t. LVIII, p. 471 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 21).

[386] Sid. Apollinaire, Ép., I, 1 (P. L., t. LVIII, p. 471 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 21).

[387] Securitates. Sid. Apollinaire, Ép., V, 13 (P. L., t. LVIII, p. 544 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 87).

[388] Veteres culpas, nova tributa perquirit. Sid. Apollinaire, Ép., II, 1 (P. L., t. LVIII, p. 473 ; — M. G., A. A., t. VIII, p, 22) ; — Borghesi, t. X, p. 747, Præf. Præt. Galliar., LVII, addition de M. Édouard Cuq.

[389] Sid. Apollinaire, Ép., II, 1 (P. L., p. 472 ; — M. G., A. A., p. 21).

[390] Sid. Apollinaire, Ép., II, 1 (P. L., t. LVIII, pp. 472-473 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 22). Sidoine Apollinaire oppose les lois de Théodose aux lois de Théoderic à cause de la similitude des noms et de l'effet qu'il en veut tirer, mais ce fut Euric, et non Théoderic, qui codifia les lois des Visigoths, comme nous l'apprend l'histoire d'Isidore (Isidore, Hist. Gothorum ; édit. Mommsen, M. G., A. A., t. XI, p. 281). Cf. G. Yver, Euric, roi des Visigoths ; Études histor. du moyen âge dédiées à Gabr. Monod (1896), pp. 11-46 : — A. Esmein, Nouveaux fragments de l'édit d'Euric ; Nouv. Revue histor. du droit (1889), XIII, pp. 428-435 ; — Paul Viollet, Revue histor. (1891), XLV, p. 405 ; — Émile Stocquart, Aperçu de l'évolution juridique du mariage, Espagne ; Code d'Euric, pp. 185-192. Bruxelles et Paris, 1907.

[391] Sid. Apollinaire, Ép., II, 1 (P. L., t. LVIII, p. 471 et note d ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 21). Atura ou civitas Aturensium (Aire).

[392] Sid. Apollinaire, Ép., V, 13 (P. L., t. LVIII, p. 543 : — M. G., A. A., t. VIII, p. 86).

[393] Sid. Apollinaire, Ép., V, 13 ; VII, 7 (P. L., t. LVIII, pp. 543, 573 ; — M. G., A. A., t. VIII, pp. 86 et 110-111).

[394] Sid. Apollinaire, Ép., II, 1 (P. L., t. LVIII, p. 473 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 22).

[395] Tillemont, Anthème, art. VII et VIII ; Empereurs, t. VI, p. 352 et 353. Tillemont croit que le peu d'espoir qu'on avait d'être secouru par Anthemius semble marquer l'année 471 (Empereurs, t. VI, p. 352). Si on accepte cette date qui semble en effet probable, il faut nécessairement mettre en 472, ou dans l'été de 471 au plus tôt, l'entrée en campagne des Visigoths. car le fait que Seronatus incitait Envie à envahir les territoires romains indique d'une façon certaine que le roi des Goths n'avait pas encore rompu la paix. D'ailleurs, Sidoine dit en propres termes, dans la même lettre, que Seronatus venait de se rendre à Atura où il était allé trouver Euric ; celui-ci n'était donc pas encore en campagne. Si, comme le fait Tillemont (p. 353), on met en 470 le commencement de la guerre entreprise par Euric, il faut de toute nécessité mettre en cette même année, avant l'entrée en campagne des Visigoths, les menées de Seronatus, qui prouveraient dans ce cas qu'à aucun moment, même à l'époque de sa réconciliation avec Anthemius, Récimer n'avait interrompu ses intrigues, et qu'après la condamnation d'Arvandus, il n'avait pas cessé un instant de les continuer par l'intermédiaire d'autres agents.

[396] Sid. Apollinaire, Ép., VII, 7 (P. L., t. LVIII, p. 573 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 111).

[397] Cassiodore, Chron., n° 1289, a. 470 (M. G., A. A., t. XI p. 158). Ce Romanus est peut-être le même personnage qui, en 448 ou 449, fit partie de l'ambassade envoyée par Valentinien III auprès d'Attila, comme on l'a vu précédemment. (Tillemont, Empereurs, t. VI, p. 352). On ne connaît point les faits qui amenèrent sa condamnation, dont on ne trouve la mention que dans la Chronique de Cassiodore.

[398] Jordanès, Getica, XLV (M. G., A. A., t. V, p. 118).

[399] Jordanès, Getica, XLV (M. G., A. A., t. V, p. 118).

[400] Sid. Apollinaire, Ép., I, 7.

[401] Jordanès, loc. cit. Le texte de Jordanès porte que Rhiothimus vint par l'Océan. Il faut entendre ces mots en ce sens qu'il remonta la Loire et qu'après avoir débarqué, il vint dans la cité des Bituriges (Bourges).

[402] Jordanès, loc. cit. ; — Grégoire de Tours, Historia Francorum, II, 18 (édit. Arndt, M. G., script. rer. merovingic., t. I, p. 83) ; — Tillemont, Empereurs, t. VI, p. 353.

Le nom du Vicus Dolensis se retrouve dans celui d'un faubourg de Châteauroux, Bourg-Deols, ou Bourg-Dieu (Élisée Reclus, Géogr. universelle, t. II, France, p. 365). Sidoine Apollinaire, dans une lettre adressée à ce chef breton, le nomme Riotham (Sid. Apollinaire, Ép., III, 9 ; P. L., t. LVIII, p. 501).

[403] Jordanès (loc. cit.) dit que les Burgondes étaient à proximité : Ad Burgundionum gentem, Romanis in eo tempore fœderatam, advenit. Peut-être s'agit-il d'une armée de Burgondes qui s'avançait pour combattre les Goths.

[404] Grégoire de Tours, Hist. Francor., II, 18 (édit. Arndt, M. G., Script. rer. merovingic., t. I, p. 83).

[405] Sid. Apollinaire, Ép., VII, 5, 8 et 9 (Migne, P. L., t. LVIII, pp. 568, 574, 575 ; — M. G., A. A., t. VIII, p.107, pp. 111-112, p. 112) ; — Tillemont, Saint Sidoine, art. XI, art. XX et note 6 ; Mémoires, t. XVI, pp. 217, 238, 749.

[406] S. Leonis Magni epistolæ, ep. XIV, Ad Anastasium, VI, § 2 (Migne, P. L., t. LIV, p. 673).

[407] Sid. Apollinaire, Ép., VII, 5 (P. L., t. LVIII, p. 569 : — M. G., A. A., t. VIII, p. 108) ; — Notitia Galliarum (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 603). Civitas Arvernorum (id est Clarus Mons).

[408] Historia miscella, Lib. XV (Muratori, Rer. italic. script., t. I, p. 99) : — Fasti vindobonenses priores, n° 696, a. 472 (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 306) ; — Marcellinus comes, Chron., a. 472, 2 ; — Cassiodore, Chron., n° 1293, a. 472 (M. G., A. A., t. XI, pp. 90 et 118).

[409] Historia miscella, Lib. XV (Muratori, Rer. italic. script., t. I, p. 99, col. 1, A).

[410] Historia miscella, Lib. XV (Muratori, Rer. italic. script., t. I, p. 99, col. 1, A).

[411] Historia miscella, Lib. XV (Muratori, Rer. italic. script., t. I, p. 99, col. 1, B) ; — Théophanes, Chronogr., a. 464 (C. S. H. B., p. 182).

[412] Historia miscella, XV (Rer. italic. script., t. I, p. 99).

[413] Historia miscella, XV (Rer. italic. script., t. I, p. 99). Ce récit de l'Historia miscella, extrêmement précis et circonstancié, parait emprunté à quelque auteur plus ancien et a tous les caractères propres à inspirer confiance.

[414] Historia miscella, XV (Rer. italic. script., t. I, p. 99).

[415] Fasti vindobon. priores, n° 606, a. 472 (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 306) ; — Marcellinus comes, Chron., a. 472, 2 ; — Cassiodore, Chron., n° 1293, a. 472 (M. G., A. A., t. XI, pp. 90 et 158) ; — Théophanes, Chronogr., a. 464 (C. S. H. B., p. 183). Anthemius, élevé à l'Empire au commencement de 467, était, en juillet 472, dans la sixième année de son règne.

[416] Historia miscella, XV (Rer. italic. script., t. I, p. 99, col. 1, B) ; — Cassiodore, Chron., n° 1293, a. 472 (M. G., A. A., t. XI, p. 158).

[417] Labbe, Sacrosancta concilia, t. IV, p. 1238, d.

[418] Jordanès, Getica, XLV (M. G., A. A., t. V, p. 118).

[419] Historia miscella, XV (Rer. italic. script., t. I, p. 99, col. 1, B).

[420] Fasti vindobon. priores, n° 606, a. 472 (M. G., A. A., t. IX, p. 366) : — Marcellinus comes, Chron., a. 472, 2 — Cassiodore, Chron., n° 1293, a. 472 ; — Victor Tonnennensis, Chron., a. 473, 6 (M. G., A. A., t. XI, pp. 90, 158 et 188) ; — Historia miscella, XV (Rer. italic. script., t. I, p. 99, col. 1, B) ; — Jordanès, loc. cit. ; — Chronica gallica, n° 650, XV (M. G., A. A., t. IX, p. 664).

Jean Malalas (Chronogr., liv. . XIV ; C. S. H. B., édit. de Bonn. p. 375) rapporte qu'Anthemius fut massacré dans le temple de saint Pierre apôtre où il s'était réfugié. Il ne peut être question de la basilique de saint Pierre. Comment Anthemius aurait-il pu s'y réfugier, puisque les régions au delà du Tibre avaient été les premières occupées par l'ennemi ? Victor de Tonnenna (loc. cit.) dit qu'il fut tué tandis qu'il cherchait à fuir.

[421] Historia miscella (loc. cit.) ; — Victor Tonnennensis (loc. cit.) ; — Théophanes, Chronogr., a. 464 (C. S. H. B., p. 183).

[422] Historia miscella, XV (Rer. italic. script., t. I, p. 99, col. 1, A).

[423] Théophanes (loc. cit.).

[424] Jean Malalas, Chronogr., livre XIV (C. S. H. B., p. 374).

[425] Cf. Hartmann Grisar, Hist. de Rome et des Papes au m. â., ch. III, V, n° 71, trad. Ledos, p. 84.

[426] Cassiodore, Chron., n° 1293, a. 472 (M. G., A. A., t. XI, p. 158) ; — Fasti vindobon. priores, n° 606, a. 472 (M. G., A. A., t. IX, p. 306) ; — Historia miscella, XV (Rer. italic. script., t. I, p. 99, col. 1, A) : Vivoque adhuc Anthemio, regiam adeptus est potestatem ; — Victor Tonnennensis, Chron., a. 473, 6 (M. G., A. A., t. XI, p. 188) : Olybrius Romam venit et imperium factione Ricimeri patricii, regnante Anthemio, sumit. Quo agnito, Anthemius, in fugam conversus, occisus est.

[427] Fasti vindobon. priores, n° 607, a. 472, et Paschale campanum (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 306). — L'Historia miscella (XV ; Rer. italic. script., t. I, p. 99, col. 1, B) et Théophanes (a. 474 ; C. S. H. B., p. 183) disent qu'il mourut trois mois après la prise de Rome. Leur erreur est évidente.

[428] Cassiodore, Chron., n° 1293, a. 472 (M. G., A. A., t. XI, p. 158). Le 40e jour correspondrait à la date du 19 août indiquée par le Paschale campanum.

[429] Baronius, Ann., 472, X, t. VIII, p. 313. Cf. Jacques Zeiler, Les églises ariennes de Rome à l'époque de la domination gothique (Mélanges d'archéologie et d'hist., année XXIV, fasc. 1, (janvier 1904) ; — Paulus Fridolinus Kehr, Regesta pontificum romanorum (Berlin 1906), Italia pontificia, vol. I, Roma, p. 64 ; — Hartmann Grisar, Hist. de Rome et des Papes au m. â., ch. IV, II, n° 81 ; traduct. Ledos, p. 93.

[430] Fasti vindobon. priores, n° 608, a. 473 (M. G., A. A., t. IX, p. 306) : — Historia miscella, XV (Rer. italic. script., t. I, p. 99, col. 1, B).

[431] Jean Malalas, Chronogr., Liv. XIV (C. S. H. B., p. 375).

[432] Historia miscella, loc. cit.

[433] Historia miscella, loc. cit. ; — Théophanes, loc. cit.

[434] Historia miscella, XV (Rer italic. script., t. I, p. 99, col. I, C) ; — Théophanes, a. 464 (C. S. H. B., p. 183).

[435] Fasti vindob. priores, n° 609, a. 472 (M. G., A. A., t. IX, p. 306). Le Paschale campanum (ibid.) donne, comme date de sa mort, le IV des nones de nov. (2 nov.).

[436] Historia miscella, loc. cit. ; — Marcellinus comes, Chron., a. 472 (M. G., A. A., t. XI, p. 90).

[437] Le III des nones de mars (5 mars) 473, suivant les Fasti vindob. priores, n. 611, le V des nones de mars, suivant le Paschale campanum (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 306).

[438] Fasti vindob. priores, loc. cit. ; — Historia miscella, XV (Rer. italic. script., t. I, p. 99, col. 1, C).

[439] Marcellinus comes, Chron., a. 473, 1 (M. G., A. A., t. XI, p. 90 ; : — Cassiodore, Chron., n° 1295, a. 473 (M. G., A. A., t. XI, p. 158) ; — Marius Aventicensis, Chron., a. 473 (M. G., A. A., t. XI, p. 233) ; — Historia miscella, loc. cit.

[440] L'Historia miscella (XV ; Rer. italic. script., t. I, p. 99, col. 1, C), dit que Glycerius était domesticus, ce qu'il faut évidemment entendre dans le sens de comes domesticorum, commandant des gardes, car il n'y a point d'apparence que Gundebald ait élevé à l'Empire un simple garde. Cf. Notitia Occid., XII (édit. Böcking, p. 55, et Annotationes, pp. 393-398).

[441] Théophanes, Chronogr., a. 465 (C. S. H. B., p. 184, lig. 9).

[442] Marcellinus comes, Chron., a. 473 (M. G., A. A., t. XI, p. 90).

[443] Jordanès, Romana (M. G., A. A., t. V, p. 43) ; — Tillemont, Empereurs, t. VI, p. 424.

[444] Jordanès, loc. cit.

[445] Théophanes, Chronogr., a. 445 (C. S. H. B., p. 184).

[446] Marcellinus comes, Chron., a. 474, 2 (M. G., A. A., t. XI, p. 91).

[447] Cod. Justin., Lib. VI, tit. LXI, 5. Cette loi, datée du 1er juin 473 (Kal. Jun. Leone A. V cons.), est adressée à Nepotianus magister militum Dalmatiæ, mais une autre leçon donne au lieu de Nepotiano, Nepoti. D'ailleurs, Théophanes (loc. cit.) désigne Nepos sous le nom de Nepotianus. Tillemont (Emp., t. VI, p. 424) et Bœcking (Notitia Occid., Annotationes, p. 209) datent cette loi de 471. Elle est de 473 (Hænel, Cod. Théod., Tabula I, p. 363).

[448] Auctarii Haun. Prosp. ordo posterior, a. 474, 2 (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 307).

[449] Anonymi Valesiani pars posterior, 7, 36 (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 306) : Imperante Zenone Augusto, Constantinopoli superveniens Nepos patricius ad portum urbis Romæ, deposuit de imperio Glycerium et factus est episcopus et Nepos factus imperator Romæ. Jordanès (Romana ; M. G., A. A., t. V, p. 43) dit de la façon la plus formelle que Nepos fut élevé à l'Empire par Léon : Tunc Leo... Asparem patricium cum filiis Ardabure et Patriciolo, Zenonis generi sui instinctu, in palatio trucidavit, occisoque Anthemio, Nepotem filium Nepotiani, copulata nepte sua in matrimonio, apud Ravennam per Domitianum clientem suum cæsarem ordinavit. La fin de ce texte contient une erreur évidente. Nepos vint en Italie et y fut proclamé empereur sous le règne de Léon le Jeune, qui mourut dans le courant du mois de novembre 474 (Chronicon paschale, a. 474 ; C. S. H. B., p. 599), et de Zénon. Mais cette erreur n'infirme nullement la première partie du texte de Jordanès. L'élévation de Nepos à l'Empire par Léon n'est contredite dans aucun auteur ancien. On ne peut donc rejeter l'affirmation de Jordanès sur ce point, et il faut admettre que Nepos, créé empereur à Constantinople dès la fin de l'année 473 ou dans les premiers jours de 474, avant le 18 janvier, dut retarder son départ de Byzance, probablement jusqu'au printemps. Il n'est pas croyable qu'il ait été créé empereur dès le mois d'août 473, comme on devrait le supposer si on admettait l'indication donnée par Théophanes (a. 465 ; C. S. H. B., p. 184), qui dit que Glycerius ne régnait que depuis cinq mois.

[450] Historia miscella, XV (Rer. italic. script., t. I, p. 99, col. 1, C) : inopinate Nepos patricus cum exercitu veniens. Il y a lieu de rappeler ici que tout le récit, très circonstancié, de l'Historia miscella parait emprunté à un auteur plus ancien, et présente les caractères les plus propres à inspirer confiance.

[451] Jordanès, loc. cit.

[452] Jordanès, loc. cit.

[453] Auctarium Haun. Prosp., ordo posterior, a. 474, 4 (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 307).

[454] Fasti vindob. priores, 614, a. 474 (M. G., A. A., t. IX, p. 306).

[455] Marcellinus comes, Chron., a. 474, 8 ; — Cassiodore, Chron., n° 1299, a. 474 ; — Marius Aventicensis, Chron., a. 474 (M. G., A. A., t. XI, pp. 91, 158, 833) ; — Anonymi Valesiani pars poster., 7,36 ; — Fasti vindob. priores, n° 613 ; — Paschale campanum ; — Auctor. Haun. Prosp., ordo poster., a. 474, 3 (M. G., A. A., t. IX, pp. 306-307) ; — Jordanès, loc. cit. ; — Historia miscella, loc. cit.

[456] Historia miscella, XV (Rer. italic. script., t. I, p. 99, col. 1, C) ; — Jordanès, loc. cit. ; — Marcellinus comes, loc. cit. ; — Anon. Valesian. pars poster., loc. cit.

[457] Marcellinus comes, Chron., a. 474, 2 (M. G., A. A., t. XI, p. 91) : Glycerius... episcopus ordinatus est et oblit.

[458] Sid. Apollinaire, Ép., V, 12 (P. L., t. LVIII, p. 543 — M. G., A. A., t. VIII, p. 86) ; — Tillemont, Empereurs, t. VI, p. 355 et p. 426 ; — Mémoires, t. XVI, p. 247 (S. Sidoine, art. XXIII).

[459] Procope, De bello vandal., 1, 7 (C. S. H. B., p. 313).

[460] Malchus, Excerpta de legation. Romanor. ad gentes, 3 (C. S. H. B., p. 260).

[461] Procope, De bello vandal., I, 7 (C. S. H. B., p. 343).

[462] Ennodius, Vita beati Epiphanii (P. L., t. LVIII, p. 219, col. 1, B : — M. G., A. A., t. VII, p. 94, n° 80).

[463] Tillemont, Empereurs, t. VI, p. 426.

[464] Jordanès, Getica, XLV (M. G., A. A., t. V, p. 418).

[465] Théophanes, Chronogr., a. 466 (C. S. H. B., p. 186).

[466] Jordanès, Romana (M. G., A. A., t. V, p. 41) ; — Théophanes, Chronogr., a. 467 (C. S. H. B., p. 187) ; — Marcellinus comes, Chron., a. 476 (M. G., A. A., t. XI, p. 91).

[467] Malthus, Excerpta de legation. gentium ad Romanos, 4 ; — De legation. Romano. ad gentes, 9 (C. S. H. B., pp. 238  et 268).

[468] Sid. Apollinaire, Ép., VIII, 7 (P. L., t. LVIII, pp. 598-599).

[469] Priscus, Excerpta ex historia byzantina, 5 ; — ex historia gothica, 3 (C. S. H. B., pp. 146-147 et p. 185).

[470] Ibid., p. 147.

[471] Ibid., p. 185.

[472] Ibid., p. 171, lig. 15.

[473] Ibid., pp. 171, 173, 185.

[474] Priscus, Exc. ex hist. byzant., 6 ; — ex hist. goth., 3 (C. S. H. B., pp. 150, 212).

[475] Priscus, Exc. ex hist. goth., 5 (C. S. H. B., p. 185). Cette indication donne lieu de croire que Romulus était originaire de la Norique, ou y avait rempli quelque emploi.

[476] Procope, De bello gothico, I, 1 (C. S. H. B., p. 6).

[477] Jordanès, Getica, XLV (M. G., A. A., t. V, p. 120). Ecdicius, fils de l'empereur Avitus, qui commandait dans les Gaules, dit Jordanès, après avoir lutté longtemps contre les Visigoths, ne put leur tenir tête et fut contraint d'abandonner à l'ennemi sa patrie et la cité des Arvernes (Clermont) pour se retirer dans des positions plus sûres. A cette nouvelle, l'empereur Nepos ordonna à Ecdicius de quitter les Gaules, et le rappela auprès de lui, ayant nommé Oreste maître de la milice en sa place. In locum ejus Oreste magistro militum ordinale. A première vue, on serait disposé à conclure de ce texte qu'Oreste fut appelé au commandement de l'armée des Gaules, en remplacement d'Ecdicius, mais on ne peut douter qu'il ait été nommé maître de la milice, et non maître de la milice des Gaules, car en cette dernière qualité, il n'aurait pas eu le commandement des troupes stationnées en Italie, et c'est évidemment avec ces troupes qu'il chassa Oreste. Tous les auteurs marquent qu'il le poursuivit avec l'armée, c'est-à-dire l'armée d'Italie, et aucun ne fait mention de l'armée des Gaules qu'il n'aurait d'ailleurs pu faire passer si promptement jusqu'à Rome et à Ravenne. (Anon. Valesiani pars post. ; — Fasti vindob. priores, a. 475 ; — Auctarii Haun. Prosp. ordo prion, a. 475 ; — Auctarii Haun. ordo post. ; — Auct. Haun. ordinis post. margo (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, p. 306-309). Ecdicius fut élevé par Nepos à la dignité de patrice, que lui avait promise Anthemius (Sid. Apollinaire, Ép., V, 16 ; P. L., t. LVIII, p. 546 ; — M. G., A. A., t. VIII, p. 88). Jordanès est le seul auteur qui fasse mention de son rappel. Peut-être Oreste reçut-il l'ordre de se porter au secours des Gaules où, en sa qualité de maître de la milice, il eût pris le commandement supérieur. Il se peut que Nepos ait eu l'idée d'une grande démonstration pour décider Euric à accepter la paix. Ennodius (Vita beati Epiphanii ; P. L., t. LXIII, p. 219) dit en effet que si Euric ne cessait de vouloir enlever aux Romains leurs possessions au delà des Alpes, Nepos n'était pas moins résolu à défendre les États que Dieu lui avait confiés. Dès la lin de l'année 474, il avait donné au questeur Licinianus mission d'entrer en négociations avec le roi des Visigoths (Sid. Apollinaire, Ép., III, 7 ; P. L., t. LVIII, p. 500 ; M. G., A. A., t. VIII, p. 45), et la mission de Licinianus n'ayant pas eu apparemment les résultats qu'il en avait espérés, il avait, en 475, envoyé en ambassade auprès d'Euric Épiphane, le grand évêque de Pavie. Euric n'était pas alors en campagne, car il est dit qu'Épiphane l'alla trouver à Toulouse (Ennodius, Vita beati Epiph. ; P. L., t. LVIII, p. 220, B). Épiphane réussit à obtenir un accord dont les conditions ne nous sont point indiquées. Suivant le texte d'Ennodius (loc. cit., p. 221, D), Épiphane, rentré en Italie, rendit compte de son ambassade à Nepos, mais il est à remarquer qu'Ennodius passe de Nepos à Odoacre, sans faire mention d'Oreste et d'Augustule, et que dans son récit, uniquement destiné à célébrer les mérites de saint Épiphane, peu importe le nom du souverain ; ce texte ne doit donc pas empêcher de supposer que l'accord avec Euric fut postérieur à l'expulsion de Nepos. Cet événement peut en effet expliquer le succès de la mission de saint Épiphane, puisqu'il s'agissait désormais, pour Euric, de traiter avec un pouvoir dont il n'avait plus à craindre l'hostilité à l'égard des barbares.

[478] Anon. Valesiani pars post., 7, 36 ; — Fasti vindob. priores, n° 616 ; — Auctarii Haun. Prosp. ordo prion, ordo post. et ordinis post. margo (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, pp. 306-309) ; — Jordanès, Getica, XLV (M. G., A. A., t. V, pp. 118-120).

[479] Auctarii Haun. Prosp. ordinis post. margo, a. 475, 1 (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX. p. 309) : Orestes patricius cum robore exercitus contra Nepotem Roma (Romam) mittitur ; — Auctarii Haun. Prosp. ordo priori (M. G., A. A., t. IX, p. 307) : Nepote apud Urbem residente, Orestes patricius cum robore exercitus contra eum mittitur.

[480] Auctarii Haun. Prosp. ordinis post. margo, a. 475, 1 (édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX. p. 309 ; — Auctarii Haun. Prosp. ordo priori (M. G., A. A., t. IX, p. 307) ; — Anon. Valesiani pars post. (M. G., A. A., t. IX, p. 306).

[481] Anon. Vales. pars post. ; — Fasti vindob. priores (M. G., A. A., t. IX, p. 306).

[482] Anon. Vales. pars post. ; — Fasti vindob. priores (M. G., A. A., t. IX, p. 306) ; — Jordanès, loc. cit. a Roma Ravennam pervenit.

[483] Fasti vindob. priores ; — Auctarii Haun. Prosp. ordinis post. margo ; — Anon. Vales. pars post. (M. G., A. A., t. IX, pp. 306, 308 et 309) ; — Marcellinus comes, Chron., a. 475, 2 ; — Cassiodore, Chron., n° 1301, a. 475 (M. G., A. A., t. XI, pp. 91 et 158).

[484] Anon. Vales. pars post. (M. G., A. A., t. IX, p. 308). Il mourut en 480, assassiné, dans une de ses villas près de Salone, par deux de ses officiers, nommés Viator et Ovida (Marcellinus comes, Chron., a. 480, 2 ; M. G., A. A., t. XI, p. 92).

[485] Tous les auteurs le nomment, dans le récit de sa révolte, le patrice Oreste, sans expliquer s'il prit ce titre après l'expulsion de Nepos, ou s'il l'avait reçu auparavant.

[486] Fasti vindob. priores, n° 617 ; — Auctarii Haun. Prosp. ordo post. et ordinis post. margo, a. 475, 2 (M. G., A. A., t. IX, pp. 308 et 309).

[487] Fasti vindob. priores, n° 617 ; — Auctarii Haun. Prosp. ordo post. et ordinis post. margo, a. 475, 2 (M. G., A. A., t. IX, pp. 308 et 309) ; — Marcellinus comes, a. 475, 2 ; — Cassiodore, Chron., n° 1301, a. 475 (M. G., A. A., t. XI, pp. 91 et 158, ; — Jordanès, Getica, XLV ; — Romana (M. G., A. A., t. V, pp. 120 et 41) ; — Candidus, Excerpta (C. S. H. B., p. 475).

[488] Théophanes, Chronogr., a. 465 (C. S. H. B., p. 184) ; — Manassès, Compendium chronicum, 2530 (C. S. H. B., p. 110) ; — Cédrène, Historiar. compendium (C. S. H. B., Cédrène, t. I, p. 614).

[489] Malchus (Excepta de legation. gentium ad Romanos, 3 ; C. S. H. B., p. 235) et Procope (De bello goth., I, 1 ; C. S. H. B., p. 6) le désignent sous la seule appellation du titre impérial Augustus, ce qui a fait croire qu'il portail ce nom avant son élévation à l'Empire. Les monnaies de son règne portent Romulus Augustus.

[490] Malchus, Excepta de legation. Romanor. ad gentes, 3 (C. S. H. B., p. 260).

[491] Malchus, Fragmenta, 6 (C. S. H. B., p. 276).

[492] Théophanes, Chronogr., a. 467 (C. S. H. B., p. 186) ; — Chronicon paschale, a. 477 (C. S. H. B., p. 600).

[493] Malchus, Excerpta de legation. Romanor. ad gentes, 3 (C. S. H. B., p. 260).

[494] Malchus, Excerpta de legation. Romanor. ad gentes, 3 (C. S. H. B., pp. 260-261).

[495] Procope, De Bello vandal., I, 7 (C. S. H. B., p. 344).

[496] Procope, De Bello vandal., I, 7 (C. S. H. B., p. 344).

[497] Grégoire de Tours, Hist. Francor., II, 38 (édit. Arndt, M. G., Script. rer. merovingic., t. I, p. 102) ; — Godefroid Kurth, Clovis.

[498] Procope, De bello goth., I, 6 (C. S. H. B., p. 29) ; — Anon. Valesian., pars post., 49 (M. G., A. A., t. IX, p. 316) ; — F. Martroye, L'Occident à l'époque byzant., Goths et Vandales, pp. 34, 59, 285, 487.

[499] On sait, d'une part, que l'usurpation de Basiliscus dura environ deux ans (Chronicon paschale, a. 477 ; C. S. H. B., p. 600 ; — Zonaras, Epitome historia., XIV, 21 ; C. S. H. B., Zonaras, t. III, p. 130) ou plus exactement vingt mois (Victor Tonnennensis, Chron., a. 476 ; M. G., A. A., t. XI, p. 189 ; — Procope, De bello vandal., I, 7 ; C. S. H. B., p. 342, lig. 19). D'autre part, il est certain qu'au mois d'octobre 477, Zénon était rétabli sur le trône à Constantinople depuis quelque temps, car le pape Simplice, dans une lettre adressée à Zénon et datée du 8 ou du 9 octobre 477 (Simplicii papæ ep. VIII ; Migne, P. L., t. LVIII, pp. 44-46), félicite ce prince de sa restauration. Pour que la nouvelle de cet événement fût connue à Rome en octobre 477, il fallait qu'il se fût écoulé un certain temps, plus d'un mois, depuis la rentrée de Zénon à Constantinople ; sa restauration était donc un fait accompli en juillet, ou en août au plus tard. Or, si on compte vingt mois avant juillet 477, on est amené à fixer la date de la révolte de Basiliscus à la fin d'octobre ou en novembre 475. Cette date coïncide avec une indication de la chronographie de Jean Malalas (liv. XV ; C. S. H. B., p. 377), qui met la fuite de Zénon après le dixième mois de la seconde année de son règne. C'est en effet en ce sens qu'il faut entendre ce texte, comme l'a entendu Tillemont (Empereurs, t. VI, p. 615). Zénon, dont l'avènement eut lieu au commencement de 474, était, en 475, dans la seconde année de son règne, et le mois d'octobre était le dixième de cette seconde année. Une lettre du pape Simplice, donnée comme adressée à Zénon, et datée du 10 janvier 476 (P. L., t. LVIII, pp. 38-44), et deux lois de Zénon qu'on datait du 1er janvier et du 20 février de cette même année (Cod. Just., V, tit. XII, 28 et V, tit. XXVII, 5) ont fait conjecturer qu'il fallait mettre la révolte de Basiliscus en 478, et non en l'année 475, indiquée par le comte Marcellin et Victor de Tonnenna (M. G., A. A., t. XI, pp. 91 et 188). Mais la lettre du pape Simplice, qui est en réalité du 2 juin, fut adressée à Basiliscus, dont le nom a été changé en celui de Zénon par une erreur de copiste (Pagi, ann. 476, XIV). Dans la loi du 1er Janvier, adressée à Ælianus, préfet du prétoire, l'indication de l'année Basilio (Basilisco) II et Armatio (Armato) Conss. doit être corrigée en Basilio Juniore cons., qui est l'année 480 (Tillemont, Empereurs, t. VI, p. 615 ; — Édouard Cuq, Œuvres de Borghesi, t. X, p. 364, note 5). Quant à la loi du 20 février, on corrige Basilisco II et Armato en Post consulatum Armati V. C. (477) (Édouard Cuq, Œuvres de Borghesi, t. X, p. 363, note 2). Il n'en subsiste pas moins une difficulté. Comme on vient de le voir, Zénon ne régnait pas plus en février 477 qu'en 476, on ne peut donc expliquer le nom de Zénon dans la suscription de cette loi qu'en admettant qu'il a été substitué, dans le code, à celui de Basiliscus, sous l'usurpation duquel cette constitution, non abrogée après sa chute, avait été promulguée.

[500] Malchus, Excerpta de legation gentium ad Romanos, 4 ; — Exc. de legation. Romanor. ad gentes, 9 (C. S. H. B., pp. 238 et 268).

[501] Chronicon paschale, a. 477 (C. S. H. B., p. 600) : — Jean Malalas, Chronogr., XV (C. S. H. B., p. 377).

[502] Chronicon paschale, a. 477 (C. S. H. B., p. 600) : — Jean Malalas, Chronogr., XV (C. S. H. B., p. 377).

[503] Jordanès, Romana (M. G., A. A., t. V. p. 44).

[504] Chronicon paschale, a. 477 ; p. 600 ; — Malalas, Chronogr., XV ; p. 377 : έκειθεν έφυγεν βερέδοις. Le nom de Veredi, donné aux chevaux de poste, désignait chez les anciens des chevaux très rapides qu'on employait à la chasse.

[505] Chronicon paschale, a. 477 ; p. 600 ; — Malalas, Chronogr., XV ; p. 377. ; — Théophanes, Chronogr., a. 467 (C. S. H. B., p. 186) ; — Procope, De bello vandal., I, 7 (C. S. H. B., p. 342) ; — Zonaras, Épit. Hist., XIV, 5 (C. S. H. B., Zonaras, t. III, p. 128) ; — Anon. Valesiani pars posterior, 41 (M. G., A. A., t. IX, p. 314) ; — Cédrène, Hist. comp. (C. S. H. B., Cédrène, t. I, p. 815) ; — Jordanès, loc. cit.

[506] Chronicon paschale, loc. cit.

[507] Anon. Vales., pars posterior, loc. cit. ; — Théophanes, loc. cit.

[508] Anon. Vales., pars posterior, 42 (M. G., A. A., t. IX, p. 314). — Théophanes (Chronogr., a. 477 ; C. S. H. B., p. 202) donne Théodoric comme fils de Valamir que Malchus (Exc. de legation. gent. ad Rom., 4 ; C. S. H. B., p. 237) appelle Balamer et indique également comme le père de Théodoric. D'après Jordanès (Getica, LIV ; M. G., A. A., t. V, p. 127) ce Valamir était frère de Théodemir et oncle de Théodoric. Le comte Marcellin (Chron., a. 482 ; M. G., A. A., t. XI, p. 92) nomme Théodoric Theodoricus cognomento Valamer. Ce nom de Valamir serait donc un qualificatif qui, suivant Grotius, aurait signifié prince.

[509] Théophanes, Chronogr., a. 467 (C. S. H. B., p. 186) ; — Zonaras, Épit. histor., XIV, 12-14 (C. S. H. B., p. 129).

[510] Théophanes, Chronogr., a. 467 (C. S. H. B., p. 186) ; — Zonaras, Épit. histor., XIV, 12-14 (C. S. H. B., p. 129).

[511] Chronicon paschale, a. 478 (C. S. H. B., p. 601) ; — Candidus, Excerpta (C. S. H. B., p. 475) ; — Procope, De bello. vand., I, 7, (C. S. H. B., p. 3421 ; — Jean Malalas, Chronogr., XV (C. S. H. B., p. 379) ; — Zonaras, Épit. hist., loc. cit.

[512] Fragmenta e Malchi historia, 1 (C. S. H. B., p. 273).

[513] Fragmenta e Malchi historia, 1 (C. S. H. B., p. 273).

[514] Fragmenta e Malchi historia, 2 (C. S. H. B., p. 274) ; — Candidus, Excerpta (C. S. H. B., p. 475).

[515] Théophanes, Chronogr., a. 469 (C. S. H. B., p. 492).

[516] Théophanes, loc. cit. ; — Chronicon paschale, a. 478 (C. S. H. B., p. 601).

[517] Théophanes, loc. cit.

[518] Candidus, Excerpta (C. S. H. B., p. 475).

[519] Théophanes, loc. cit., p. 192 ; — Chronicon paschale, loc. cit., p. 601 ; — Candidus, loc. cit., p. 475.

[520] Auct. Haun. Prosp ordinis post. margo, a. 476, 1 (M. G., A . A., t. IX, p. 309).

[521] Fasti vindob. priores, a. 476 (M. G., A. A., t. IX, p. 310). Suivant un autre texte (Auct. Haun. Prosp. ord. post. margo, loc cit., p. 311), cette victoire aurait été remportée par Odoacre le 31 août, mais les Fasti vindob. priores (loc. cit., p. 310) nous apprennent qu'il avait remporté sa première victoire sur Oreste à Placentia le 28 août. Il est matériellement impossible qu'une armée ait pu en trois jours franchir la distance de Plaisance à Ravenne. Odoacre avait été proclamé roi par les troupes barbares le 23 août (Auct. Haun. Prosp., ordo prior, a. 476, 2 (M. G., A. A., t. IX, p. 309).

[522] Auctarii Haun Prosp. ordo prior, a. 476, 1 (M. G., A. A., t. IX, p. 309) ; — Chronica gallica, n° 657 (M. G., A. A., t. IX, p. 665) ; — Isidore, Hist. Goth. (M. G., A. A., t. XI, p. 281).

[523] L'Empire ne possédait plus au delà des Alpes que quelques parties de la Gaule centrale, et si ces pays, séparés du monde romain et sans communication avec lui, continuèrent encore pendant quelque temps à considérer l'empereur comme leur souverain, ils n'en étaient pas moins réduits à se gouverner d'une façon indépendante.

[524] Il est certain que ce fut avec Genséric, et non avec son successeur, que traita Odoacre (Victor Vitensis, De persecut. vandal., I, 4 ; P. L., t. LVIII, p. 187, A). Or Genséric mourut, comme on le verra ci-après, le 25 janvier 477.

[525] En 477 et 478, Odoacre avait encore à combattre pour établir sa domination (Fasti vindob. priores, a. 477 ; — Auctarii Haun. Prosp. ordo prior, post. et ordinis post. margo., a. 477, 478 (M. G., A. A., t. IX, pp. 310-311). Il ne négocia à Constantinople qu'après avoir appris la restauration de Zénon, donc dans les derniers mois de l'année 477 (Malchus, Exc. de legat. gentium ad Rom., 3 : C. S. H. B., p. 235).

[526] Victor Vitensis, De persecut. vandal., I, 4 (P. L., t. LVIII, p. 187, A).

[527] Victor Vitensis, De persecut. vandal., I, 4 (P. L., t. LVIII, p. 187, A).

[528] Procope, De bello vandal., I, 8 (C. S. H. B., p. 346) : — Anon. Vales. pars posterior, 68 (M. G., A. A., t. IX, p. 324) ; — Jordanès, Getica, LVIII (M. G., A. A., t. V, pp. 134-133.

[529] Procope, De bello vandal., 7 (C. S. H. B., p. 344).

[530] Victor de Vite (De persecut. vandal., I, 17 ; P. L., t. LVIII, p. 202) dit que le règne de Genséric avait duré trente-sept ans et trois mois, auxquels, suivant un fragment, il faut ajouter six jours (Laterculus regum Vandalorum ; édit. Mommsen, Chronica minora, M. G., A. A., t. XIII, p. 438). La série des rois qui lui succédèrent jusqu'à la destruction du royaume des Vandales, et la durée du règne de chacun d'eux ne permettent pas de mettre sa mort plus tard qu'en 477, et son traité avec Odoacre ne permet pas de la mettre avant la fin de 476. Il est donc certain que Victor de Vite compte les années de son règne depuis la prise de Carthage (19 octobre 439), car la date précise, trente-sept ans, trois mois et six jours après le 19 octobre 439, est le 25 janvier 477. Tillemont (S. Eugène de Carthage, note XI ; Mémoires, t. XVI, pp. 195-797), tout en admettant cette date, y a trouvé des difficultés qui ne se comprennent guère. De cette manière, observe-t-il, l'édit daté du 20 mai et publié le jour de l'Ascension, dans la septième année d'Hunéric (le successeur immédiat de Genséric), aura été fait en 483, et cependant l'Ascension, en 483, était le 19 mai. Victor de Vite (De persecut. vandal., II, 13 ; P. L., t. LVIII, p. 213) raconte en effet que, le jour de l'Ascension de Notre Seigneur, Hunéric envoya à l'évêque Eugène une ordonnance (præceptum) dont lecture devait être donnée en pleine église et en présence de Reginus, légat de l'empereur Zénon, et le jour de l'Ascension était bien le 19 mai, Vaques étant cette année-là le 10 avril (Victorii Aquitani cursus paschalis, a. 483 ; édit. Mommsen, M. G., A. A., t. IX, pp. 726-727). Mais Victor de Vite ajoute : Des courriers furent aussi dépêchés partout en Afrique pour y porter cette ordonnance, conçue en ces termes, après quoi, il donne le texte de l'édit qui porte la date du 20 mai. Il ne dit point que l'envoi d'une copie de cette pièce à l'évêque Eugène et l'expédition des courriers aient eu lieu le même jour, de sorte qu'il appareil clairement, semble-t-il, que, dans l'intention de frapper de terreur l'esprit des catholiques de Carthage, Hunéric voulut profiter de leur réunion dans l'église le jour de l'Ascension pour leur faire connaître l'ordre qu'il allait adresser aux évêques de toute l'Afrique, et qui leur enjoignait de se réunir tous à Carthage le 1er février suivant, en vue d'une conférence avec les évêques ariens. C'était surtout aux évêques des provinces que cet ordre était destiné ; il leur fut expédié dès le lendemain de l'Ascension, et c'est pourquoi il porte la date du 20 mai, jour de son expédition, et non celle du 19, jour où une copie en avait été transmise d'avance à l'évêque Eugène. L'édit du 20 mai est certainement de l'année 483, car il convoque les évêques pour le 1er février suivant, c'est-à-dire pour le 1er février 484, et la Chronique du comte Marcellin (a. 484, 5 ; M. G., A. A., t. XI, pp. 92-93) relate en 484 la persécution qui, comme l'atteste Victor de Vite (De persecut. vandal., II, 18, IV, 1 et suiv. ; t. LVIII, p. 218 et pp. 233 et suiv.), commença immédiatement après la réunion des évêques. L'année 483 était donc bien la septième du règne d'Hunéric, et son prédécesseur était par conséquent mort en 477.

Genséric, dit Procope (De bello vandal.,  C. S. H. B., p. 344), mourut après avoir régné sur les Vandales pendant trente-neuf ans, depuis la prise de Carthage. Ces derniers mots doivent être considérés sans doute comme interpolés, car, si on lit, en les supprimant, le texte de Procope, sa façon de compter les années du règne de Genséric et son erreur s'expliquent aisément. Après avoir raconté, au commencement du paragraphe, les circonstances qui obligèrent Zénon à traiter avec Genséric et la conclusion de l'accord qui intervint entre eux, fin 474 ou commencement de 475, et qui fut maintenu jusqu'à l'époque de Justinien, Procope ajoute : Peu de temps après, Genséric mourut très âgé. Par son testament, il ordonna, entre autres dispositions, qu'à perpétuité la royauté vandale serait dévolue au plus âgé des princes issus de lui par descendance mâle. Genséric mourut donc, comme nous venons de le dire, après avoir régné sur les Vandales pendant trente-neuf ans (De Bello vandal., loc. cit.). Procope, qui ignore le traité de Genséric avec Odoacre (en 476), croit donc que son traité avec Zénon fut le dernier acte important de son règne et qu'il mourut peu après. Or, à l'époque de ce traité avec Zénon (fin 474 ou commencement de 475), Genséric régnait, en effet, depuis trente-neuf ans accomplis et était dans sa quarantième année, non point évidemment à compter de la prise de Carthage, mais à compter de son premier traité avec l'Empire, conclu, comme on le sait, le 11 février 435. Les Vandales avaient établi l'usage en Afrique d'une ère nouvelle, commençant à la prise de Carthage (Mommsen, Liber genealogus ; M. G., A. A., t. IX, p. 154, notes 1 et 2). Victor de Vite se conforme à cet usage, mais Procope date l'existence du royaume des Vandales, comme devait le faire la chancellerie impériale, d'une façon d'ailleurs très rationnelle, de l'époque où l'Empire avait reconnu officiellement ce royaume, en traitant avec lui le 11 février 435. Les mots depuis la prise de Carthage, auront été introduits dans le texte de Procope, parce qu'on aura pensé qu'il comptait les années de l'ère vandale à la manière des Africains. Victor de Tonnenna, calculant les années du règne de Genséric de la même façon que Procope, dit également : Genséric, après avoir ruiné de nombreuses provinces, spolié et massacré les peuples chrétiens de l'Afrique, mourut dans la quarantième année de son règne (Victor Tonnennensis, a. 464 ; M. G., A. A., t. XI, p. 187).Par une erreur évidente, cette mention se trouve, dans la chronique de Victor de Tonnenna à l'année 461 ; la quarantième année du règne de Genséric, en calculant à la façon romaine, est l'année commençant le 11 février 474 pour finir le 10 février 475.