LA RÉVOLUTION

DEUXIÈME PARTIE. — L'ASSEMBLÉE LÉGISLATIVE

 

CHAPITRE XVIII. — LA CHUTE DU GRAND MINISTÈRE - LA JOURNÉE DU 20 JUIN.

 

 

La déroute du 28 avril. Emoi de Paris. La dissolution de la garde constitutionnelle. Servait appelle les fédérés. Rupture entre Dumouriez et les Roland. Les ministres congédiés. Le salon de Manon prépare une revanche. La journée du 20 juin. Le peuple au Manège et au Château. Le Roi boit. Mouvement de réaction générale. La Fayette veut fermer les Jacobins. La Cour le trahit. La Gauche reprend courage.

 

Le 30 avril, le bruit courut à Paris d'une défaite. La réalité était pire : c'était la plus mortifiante des déroutes. Tout la faisait prévoir aux gens avertis ou méfiants, mais elle dépassait toute attente. Le 28, l'armée de Rochambeau avait attaqué sur deux points la frontière belge sous Dillon et Biron, les deux lieutenants du maréchal. La colonne Dillon avait marché de Lille sur Tournay ; mais les hussards d'Autriche avant paru, ç'avait été une invraisemblable panique ; notre cavalerie avait tourné bride ; on avait crié : Sauve qui peut !, et Dillon s'étant jeté devant les fuyants, ceux-ci l'avaient abattu ; n'ayant répandu que le sang de leur chef, les soldats étaient honteusement rentrés à Lille. Biron s'était, le môme jour, porté de Quiévrain sur Mons, puis avait brusquement renoncé à son attaque : devant les hauteurs de Jemmapes garnies d'habits blancs, il avait battu en retraite ; la panique s'était alors emparée des dragons qui avaient tourné bride en criant : Nous sommes trahis ! La Tour-Foissac a décrit dans ses Mémoires l'effroyable débandade, Biron entraîné, les armes jetées sur les chemins, des soldats tombant de peur, la rentrée de Valenciennes, pire que celle des soldats de Dillon à Lille.

Les Autrichiens restaient stupéfaits : entrés sur le territoire français, ils ricanaient que la devise des Français était : Vaincre ou courir ! On savait maintenant que, pour mettre en fuite ces Français, point n'était besoin de sabres, mais de fouets. Tout sera fini dans quelques semaines, dit, à Paris, un ambassadeur à Morris. Ce fut d'ailleurs pour la France le salut : les Autrichiens, mal préparés à un aussi rapide succès, s'arrêtèrent, se croyant maîtres de l'heure. La Fayette et Luckner — Rochambeau s'était retiré — purent, dans une certaine mesure, essayer de remonter le moral des troupes.

A Paris, on criait à la trahison. L'Assemblée s'en prit — de la façon la plus inattendue — au clergé. C'est que, depuis quelques semaines, la fièvre anticléricale avait beaucoup monté. Le 27 mai, l'Assemblée vota donc le décret portant la peine de la déportation contre les prêtres fauteurs de troubles : on citait avec horreur ce détail — tout à fait singulier — qu'on avait retrouvé parmi les cadavres ennemis — on n'en avait pas fait — ceux de prêtres réfractaires déguisés en soldats autrichiens ; le bon Le Coz lui-même accueille ce bruit ridicule.

L'Assemblée, affolée, se perdait en débats violents et vains ; elle avait donné une prime à la sédition militaire en recevant dans son sein, avec de grands honneurs, les soldats rebelles de Châteauvieux sortis du bagne. Après quoi elle s'était demandé naïvement ce qu'il fallait faire pour ramener la discipline dans les rangs de l'armée. Elle tourbillonnait, étourdie par le bruit du canon, écrit-on ; on échangeait des gifles entre députés ; les tribunes entretenaient le désordre : la Droite, ayant été grossièrement insultée, avait demandé qu'on fermât ces clubs suspendus au-dessus de l'Assemblée, mais celle-ci n'avait osé s'y résoudre. On se battait à tous les étages. On se battait aussi dans les clubs, où Robespierre triomphait de la défaite, ayant vu juste ; il faisait dire par ses amis que le pouvoir grisait les Brissotins : ils étaient suspects de ménager le roi parce que leurs amis étaient ministres : ils le livrèrent pour prouver qu'autant qu'un Robespierre, ils étaient incorruptibles.

On assurait que la Cour préparait une Saint-Barthélemy des patriotes. — Avec quoi ? répondaient les feuillants ? Le Roi a licencié ses gardes du corps et ne dispose pas de l'armée. — Mais il a une nouvelle garde prétorienne : la garde dite constitutionnelle ; il la fallait licencier, criait-on de l'extrême Montagne. Gensonné, pour ne point paraître moins pur qu'un Chabot, enleva le 29 mai, le licenciement de la garde : la mesure livrait vraiment Louis XVI à la première émeute.

Celui-ci cependant sanctionna le décret. L'avis unanime fut que dès lors il était perdu : les lettres nous peignent la famille royale insultée, menacée ; la garde nationale, qu'alarme l'émeute, ne suffira pas à protéger le roi, et un mouvement par ailleurs se complote auquel on semble bien préparer du renfort.

Le 4 juin, en effet, Servan qui, porté au ministère de la guerre, y était l'homme des Roland, vint à l'Assemblée porteur d'une proposition fort scabreuse. On pensait célébrer, le 14 juillet, une seconde fête de la Fédération. Le ministre proposait que chaque canton envoyât cinq fédérés vêtus et équipés qui, après avoir paru au Champ-de-Mars le jour de la fête, formeraient un camp de 20.000 hommes sous Paris ou à peu de distance. Ce fut une surprise : Servan avait agi sans l'avis ou plutôt contre l'avis du Conseil, où Dumouriez avait fort clairement démontré le danger que présenterait pour l'ordre un tel rassemblement. Le débat, auquel ne s'attendait point la Droite, fut très court : Servan présenta la mesure comme purement militaire : elle fut votée le 6 juin.

Elle mettait le comble aux inquiétudes non seulement des amis du roi, mais de ceux de l'ordre et de la Constitution. Ces fédérés qui, en effet, devaient jouer un rôle beaucoup plus important dans les rues de Paris le 10 août que, plus tard, sur les frontières, allaient prêter main forte à la populace que travaillaient les meneurs. La correspondance de Barbaroux avec la municipalité de Marseille montre le bien fondé de ces inquiétudes. Les feuillants trouvaient que le roi avait déjà fait trop de concessions : le directoire de Paris, qui était entre leurs mains, pria celui-ci de ne pas sans sanctionner le décret voté contre les prêtres réfractaires et que le conseil des ministres espérait imposer à Louis. Mais le Conseil lui-même était maintenant divisé : une scène violente entre Dumouriez et Servan — ils avaient failli en venir aux mains — à propos des fédérés, avait révélé au souverain que l'équipe ministérielle ne tirait plus d'ensemble. Une partie des ministres menaçait de démissionner si le roi mettait son veto aux décrets : celui-ci y vit une excellente occasion de se débarrasser de gens qui lui étaient devenus insupportables.

Le 10 juin, Roland crut l'intimider : il tira de sa poche une lettre au Roi due tout entière à la plume de Manon ; c'est dire qu'elle n'était pas aimable : Louis XVI y était sèchement rappelé à ses devoirs de premier commis. Il prit tranquillement la lettre, la plia en quatre et la mit dans sa poche. Mais quand le 13, Roland s'apprêtait à se rendre au conseil, il reçut un billet où le Roi le priait laconiquement de remettre le portefeuille de l'intérieur : Clavières était, à la même heure, congédié, bientôt suivi par Servan, que Dumouriez remplaçait à la guerre.

Ce fut un gros tapage : Cette hardiesse m'étourdit, écrit Mme Jullien, le 16. Elle bouleversait l'Assemblée : sensation vive et douloureuse, note un député. Dès 10 heures du matin, le 14, on introduisit fort illégalement à l'Assemblée les ministres disgraciés qui y furent accueillis en martyrs. La lettre de Roland au roi serait imprimée et une motion était votée, concluant que les ministres emportaient les regrets de la nation. Dumouriez, ce traître, étant entré en ce moment, fut violemment assailli : dictateur ! dit Guadet, et Lacuée : calomniateur ! Lui les traita de fous. Peut-être dit-il pu lutter ; mais si le roi le trouvait plus plaisant que Roland, il n'avait pas plus confiance que dans les autres en cet étourdi sans consistance et que les honnêtes gens ne pourraient jamais avouer, écrivait Montmorin, grand confident du roi. Le général se vit pris entre les colères de l'Assemblée et les méfiances de la Cour et, étant homme d'esprit, s'éclipsa avant d'être tout à fait brouillé avec l'une et avec l'autre. Louis appela au Conseil des feuillants de second plan, que, du reste, l'Assemblée, évidemment intimidée, n'accueillit pas trop mal, avoue Le Coz.

Par contre, la Gauche était exaspérée. L'Assemblée pusillanime et corrompue, a écrit Mme Jullien, abandonnait la Révolution. Le roi se dérobait au joug. Il fallait une journée. Ce sera celle du 20 juin.

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Un des meneurs affirme qu'elle fut effectivement conçue et combinée dans le salon de Mme Roland. De fait. Manon était plus exaspérée que personne et Roland mortellement froissé ; Clavières soupirait après ses finances : Sergent le verra, le 20 juin, au Carrousel excitant le peuple à demander avant tout le rappel des bons ministres. — On n'est jamais si bien servi que par soi-même —. Les habitués du salon Roland souhaitant la journée, les meneurs professionnels la conduisirent : Santerre le brasseur, Legendre le boucher, Fournier l'Américain, Lazowski, Chabot, Saint-Huruge, tout l'état-major interlope qui, le 10 août, jettera bas le trône.

Le 20 juin, on n'entendait que faire rappeler les bons ministres et forcer le Roi à sanctionner les décrets. Si, par aventure, le trône était renversé, on ne le relèverait certes pas.

Le prétexte fut de célébrer le quatrième anniversaire du Jeu de Paume en plantant, sur la terrasse des Feuillants aux Tuileries, un arbre de la liberté. Dès l'aube, 8.000 hommes partirent des faubourgs. On écrivait, dès la veille, que le peuple allait marcher sur l'Assemblée pour demander de grandes mesures.

L'Assemblée fut avertie par le procureur syndic Rœderer : elle délibérait quand les porteurs de pétitions arrivèrent et demandèrent à entrer. De violents débats s'engagèrent. Une fois de plus, la Gauche salua le peuple qui se levait. — Le peuple ! répliquait-on à droite, ces gens qui nous apportent une pétition avec des canons et des piques ! Mais Soubrany écrivait le soir même qu'il avait reconnu avec plaisir dans cette agréable variété d'armes et d'habits la partie essentielle du peuple. Guadet insista pour qu'on admît les pétitionnaires, et surtout Vergniaud — Tous les cœurs le suivaient, écrit Mme Jullien — : ces gens, c'étaient après tout les vengeurs de Roland et de Clavières. Déjà les couloirs étaient envahis. On admit d'abord une députation : son chef, nouveau Cicéron, exposa des idées sublimes ; il parla violemment : Le peuple est debout... Le sang coulera ou l'arbre de la liberté que nous allons planter fleurira en paix. Les ennemis de la patrie s'imagineraient-ils que les hommes du 14 juillet sont endormis ?... Leur réveil est terrible ! L'Assemblée, prise de peur, admit le peuple à défiler. Si ce peuple était debout, il se tenait assez péniblement dans cette position. Michelet lui-même, si attendri qu'il soit, le déplore en l'excusant : obligés, pour se soutenir, de demander quelque force au vin frelaté de Paris, ils se trouvaient à l'Assemblée dans un état peu digne d'elle. De fait, les députés témoins de la scène s'en montrent en général écœurés : d'autres s'en égayent. Dans cette forêt ambulante de piques que nous décrit Hua, le burlesque dominait, suivant l'expression de M. Aulard. Cependant les Révolutions de Paris devaient verser une larme de tendresse sur tous ces charbonniers, ces forts de la halle en bonne contenance, et — détail qui tient du prodige — plus de 200 invalides centenaires.

Une joie franche, dit encore le journaliste, animait ce spectacle : mais le vin frelaté de Paris devait lui enlever toute poésie. L'Assemblée dut toutefois le supporter trois heures.

Le président, Français de Nantes, avait, la main sur le cœur, déclaré à ces braves compatriotes que l'Assemblée saurait réprimer les crimes des conspirateurs. Ils ne s'y fiaient point, car abandonnant le Manège, ils se portèrent brusquement au Château.

Aucune garde maintenant ne le défendait : la foule n'eut à enfoncer que des portes ouvertes. En quelques instants, elle fut dans les appariements royaux : le roi fit ouvrir les portes qu'on attaquait à coups de haches et se présenta. Il était très calme : ce sang-froid en face des pires dangers, c'était sa forme de courage. Il fut bousculé, injurié. On lui a dit beaucoup de sottises, écrit, le soir même, le député jacobin Azéma, entres autres un jeune garde national... qui lui a dit toutes les horreurs imaginables. Au milieu des injures, on entendait les cris : Sanctionnez les décrets ! Rappelez les ministres patriotes ! Chassez vos prêtres ! Choisissez entre Coblentz et Paris ! Louis répondait avec calme que ce n'était ni l'heure ni le lieu d'examiner les décrets ; il disait qu'il était patriote et, apercevant sur la tête d'un homme un bonnet rouge, il le saisit et s'en coiffa. Le geste était excessif : il provoqua de la stupeur, un peu de malaise même — cela est très visible — parmi les patriotes. On voulut cependant voir jusqu'où on pouvait faire aller Veto : il faisait horriblement chaud ; on buvait ; on passa au Roi un verre de vin, il le but.

La garde nationale était survenue ; elle dégagea un peu Louis. II était là, suant sous ce gros bonnet rouge, mis de travers sur ses cheveux poudrés, ce verre de vin bleu à la main ; on criait : Le Roi boit ! Il souriait. Vergniaud accourut de l'Assemblée : il crut que son éloquence allait suffire à renvoyer le peuple ; on ne l'écouta pas ; on le plaça sur les épaules d'un fort de la halle ; de cette tribune étrange, il harangua les patriotes ; ils ricanèrent.

Enfin le maire Pétion arriva : ce grand homme blond, d'une beauté fade et d'un air doucereux, lâche et fourbe, comme dit Frénilly, est vraiment une des figures les plus louches de son époque. Il était 6 heures du soir ; le peuple était en mouvement depuis 4 heures du matin ; faisant le geste de Pilate, le maire assurait cependant qu'il venait d'être averti. Louis reçut froidement ce traître. Ce fut lui cependant qui mit fin à ces scènes scandaleuses : les émeutiers n'obtenant de Capet aucune promesse se lassaient ; Pétion leur dit qu'il ne fallait pas que la réponse du roi eût l'air arrachée par la force — ce qui ressemblait à une plaisanterie. Et le peuple s'écoula. Pétion alla s'excuser ou plutôt se vanter à l'Assemblée qui admit ce triste personnage aux honneurs de la séance.

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C'était une échauffourée : la Gauche le comprit et essaya d'en atténuer le déplorable effet. La consigne fut de dire que le peuple était venu rendre visite au Roi. L'expression se retrouve dans toutes les lettres des députés de gauche et dans les journaux jacobins. On lui a dit des choses superbes, ajoute Mme Jullien. Le peuple avait prouvé, écrit aussi Soubrany, qu'il était digne de la liberté par l'usage qu'il en faisait. Condorcet s'extasia : il n'y avait eu, disait-il, que quelques vitres cassées.

On put cependant croire que le parti révolutionnaire allait payer assez cher ces vitres-là.

L'indignation en effet était extrême : un très vif mouvement de réaction se manifestait en faveur du trône — dont témoignent les lettres de la semaine suivante.

La Fayette, sincèrement alarmé, accourut. Il pensait rencontrer le concours de tous ceux que révoltait la journée du 20 et en profiter pour fermer enfin les Jacobins, où d'ailleurs il était lui-même journellement traîné dans la boue.

Il parut à l'Assemblée, le 28, au milieu du plus vif émoi : au nom de l'armée indignée, il dénonça avec une telle vivacité les fauteurs, les gens du Club, que la Gauche en fut, un instant, décontenancée. La Droite l'applaudit avec transports : le Centre lui-même l'acclama, croyant que son armée le suivait. S'il en eût été accompagné, pas de doute qu'il n'eût pu faire — M. Mathiez a raison — un pronunciamento. Guadet n'osa l'attaquer de front ; il traita la démarche avec une ironie mordante. Mais l'Assemblée était encore sous le coup de l'impression de dégoût, reçue le 20 juin, et puis ce La Fayette restait pour ces bourgeois le fils aîné de la liberté. L'Assemblée le couvrit, en repoussant par 339 voix contre 234 la motion qui la renvoyait à l'armée. Les pauvres Jacobins parurent bien malades. On n'entend qu'anathème contre eux.

Cet échec surexcitait la fureur des Gauches ; Robespierre dénonça le soir même aux Jacobins La Fayette, cet ennemi de la patrie, le plus grand des scélérats écrivait Couthon, un coquin et un imbécile, disait Desmoulins. Cette rage eût été impuissante, si la Cour et son parti se fussent prêtés au plan du général. Mais on continuait, aux Tuileries, à le tenir pour le pire des ennemis. Interprétant de la façon la plus inexacte le mouvement de réaction qui se produisait dans le pays, on croyait y voir à tort un recul contre-révolutionnaire. On n'avait, pensait-on, aucun besoin de La Fayette, un intrigant, un fourbe, écrit le 29 juin un aristocrate, qui, maintenant qu'il voit la chance tourner, cherche à se ménager une excuse en se jetant dans l'autre parti. Tandis que les Jacobins dénonçaient les Monckeries de La Fayette, on plaisantait à la Cour, ses Don Quichotteries. Mieux vaut périr, d'ailleurs, disait la reine, que d'être sauvés par M. de La Fayette et les constitutionnels.

On rejeta donc et, qui pis est, on trahit La Fayette ; celui-ci, ayant appris que le roi devait, le 29, passer une revue de la garde nationale, entendit profiter de l'occasion pour se présenter devant ses anciens soldats et les entraîner contre les Jacobins. La Cour, chose incroyable, prévint Pétion qui contremanda la revue. La Fayette, découragé, partit. Le soir même on brûlait en effigie ce scélérat, ce coquin de Mottié — on ne nommait plus autrement le général — qui, de fait, s'appelait Mottié de la Fayette — au Palais Royal. Une fois de plus la Cour avait détruit ses chances. A l'Assemblée, on était déçu ; le Centre atterré voulait se faire pardonner par la Gauche : lorsque, le 3 juillet, Vergniaud, sans oser flétrir La Fayette, demanda, dans un discours fort habile, qu'on fît un rapport sur sa conduite, il fut applaudi jusque sur les bancs de la Droite, prise elle-même de peur. Ces constitutionnels sanctionnaient leur suprême défaite. Et de ce fait même, le mouvement de réaction qui avait suivi le 20 juin était enrayé. La Gauche enhardie, le Club furieux étaient d'autre part résolus à se venger de leur peur d'une heure.

Le 10 août sera leur réponse à la tentative séditieuse de ce coquin de Mottié.

 

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SOURCES. Œuvres déjà citées de Mme Roland (Mémoires. Lettres), Carnot, Hua, Salamon, Morris, Malouet Il, Le Coz, Thomas Lindet, Dumouriez, Dumas, Sophie Grandchamp, Mirabeau. Couthon. Frénilly, baron de Staël-Holstein, Mallet du Pan, Rabusson-Lamothe, Soubrany, Mme Jullien, Vaissière, Aulard (Jacobins, III). — Azema (député), Lettres (publiées par C. Bloch, Rev. Fr., 1894.) Vaudreuil, Correspondance avec le Comte d'Artois, 1892. Sergent Marceau, Notice sur le 20 juin. (Rev. Retr., Série 2, III).

OUVRAGES déjà cités de Colfavru, Biré, Guadet. Cahen, Aulard (Orateurs), Castellane, Charavay. — Sagnac, La chute de la royauté, 1910. Dreyfus, Liancourt et le projet de départ du Roi (Rev. Fr., 1903).