HISTOIRE DE LA RÉGENCE PENDANT LA MINORITÉ DE LOUIS XV

TOME DEUXIÈME

 

CHAPITRE XXXIII. — La campagne de 1719 (Janvier - Novembre).

 

 

Rumeurs publiques sur la guerre. — Le maréchal de Berwick. — Le prince de Conti. — État-major et promotions. — Projets de Dubois et de Craggs. — Alberoni fait-appel au Prétendant. — Expédition de Cadix. — Inquiétudes en Angleterre. — Dispersion de la flotte. — Transformation du sentiment national en France. — Trahison du duc de Richelieu. — Plan de guerre. — Destruction de Passage. — Illusions de Philippe V. — Manifeste de Louis XV. — Prise de Fontarabie. — Itinéraire de Philippe V. — Lettre au prince de Conti. — Projets de soulèvements, en Espagne. — Prise de Saint-Sébastien. — Échecs répétés. — Les Miquelets. — Campagne de Catalogne. — Fin de la campagne. — Rumeurs publiques sur la guerre.

 

Rumeurs publiques sur la guerre

Paris s’entretint, pendant le mois de janvier, de la guerre et de la paix. Un jour « on parle d’envoyer un petit corps en Sicile et [on dit] que peut-être on ne fera point la guerre en Espagne[1] » ; le lendemain, il est question d’une entreprise hardie », il ne s’agit de rien moins que de brûler des vaisseaux espagnols qui sont sur le chantier dans le port de Passage[2] » ou bien de débuter par « les sièges de Barcelone et de Fontarabie[3] », puis le vent tourne et « les espérances de paix augmentent[4] » ; mais quoiqu’il arrive « on est assuré que l’armée fera son devoir, si elle entre en campagne[5] ». Belle-Isle, alors maréchal de camp, n’hésite pas a s’en porter garant. « On peut mener hardiment l’armée en Espagne ; écrit-il, et contre le Roi lui-même ; elle tirera dessus sans hésiter, je vous en réponds[6]. »

Le 18 janvier, l’ambassadeur impérial, M. de Koenigsegg, fait part dit-on, au duc d’Orléans de propositions pacifiques du roi d’Espagne à l'Empereur[7] et le public, à qui parvient cette nouvelle, y découvre la promesse d’une paix prochaine[8] en même temps qu’un bon « tour du cardinal Alberoni qui dérange fort toutes les mesures prises par le Régent[9] ». Celui-ci « marque beaucoup de résolution à pousser la guerre[10] », dément les bruits de paix[11], s’occupe de compléter les cadres de l’armée, d’accorder des dispenses[12], de choisir le général en chef qui sera le duc de Berwick, seul parmi les maréchaux de France qui put s’acquitter de cet emploi et assurer la conduite d’une guerre que le roi d’Espagne ne lui pardonnera jamais[13].

 

Le maréchal de Berwick

Villars et Berwick étaient les deux seuls hommes de guerre à qui on put alors confier la conduite d’une armée française. Villars fut pressenti et se déroba. Berwick était pauvre, dépendant et se savait peu goûté du Régent. Il ne possédait rien au-delà de la terre de son duché, qu’il devait presque entière. Un refus de sa part eût mis le Régent dans un grave embarras et le lui eût aliéné pour toujours, Berwick accepta donc la mission d’humilier cette monarchie espagnole qui lui devait, depuis la journée d’Almanza, d’exister encore. Prudent, appliqué, méthodique et tenace, Berwick était de la famille militaire des Catinat et des Suchet. Son état-major était composé d’hommes de mérite : Cilly, d’Asfeld[14], Jeoffreville[15] et plusieurs autres avec le secours desquels il pouvait conduire une campagne heureuse et même brillante. En attendant l’entrée en campagne, il faisait, dans son gouvernement de Guyenne, montre d’un grand zèle pour la cause du Régent. On lui devait la saisie d’un paquet de dépêches du cardinal Alberoni, qui s’y révélait en fâcheuse posture[16], ce qui lui attirait les invectives les plus véhémentes du Parmesan. « Mais autant en emporte le vent ; quand il est question de mon devoir, disait Berwick, je n’ai plus de considération humaine[17] », néanmoins il prenait soin d’expliquer dans une proclamation que la rupture ne porterait pas préjudice au commerce qui continuerait sur les frontières comme par le passé. Si l’opiniâtreté du Cardinal contraignait le Régent à faire la guerre, nos soldats observeraient une exacte discipline et ne songeraient qu’à conquérir aux deux royaumes une paix honorable et solide[18]. » Toute cette chevalerie n’était pas trop du goût de Dubois qui écrivait au maréchal : « Son Altesse Royale a fort approuvé la lettre circulaire que vous avez écrite, mais ce commerce des frontières demandera une grande attention, car ce sera par les gens qui iront et viendront qu’on tâchera de faire passer la correspondance et, des deux nations, celle qui sera la plus vigilante sera celle qui gagnera le plus[19]. » Berwick savait associer les complaisances aux services et ne dédaignait pas ces manifestations qui couvrent de ridicule dès l’instant où elles cessent de paraître héroïques. Comblé d’honneurs en France, le maréchal n’était pas moins favorisé en Espagne où son fils aîné avait reçu la Toison d’Or, la grandesse et le duché de Liria. A ce fils, servant dans l’armée ennemie, Berwick, dès son arrivée au camp français envoya un trompette portant un message qui lui commandait de faire tout son devoir. Chez les Écossais, peuple fort exercé aux guerres civiles, c’est en effet l’usage d’avoir deux membres de la même famille dans les camps rivaux de façon à ce que, le cas échéant, l’un des deux soit en position de sauver les biens et la tête de l’autre[20].

 

Le prince de Conti

Dès que la guerre fut déclarée, le prince de Conti demanda à être fait lieutenant général et à recevoir le commandement de la cavalerie dans l’armée destinée contre l’Espagne[21], ce qui lui fut accordé[22]. Il devait s’y montrer étrangement dissemblable de son père et indigne du sang de Bourbon, à ce point que toutes les troupes, jusqu’aux simples soldats, s’en étonnèrent jusqu’au scandale. Sa conduite au feu ne répara rien et son esprit, il en avait beaucoup —, le desservit[23]. On lui donna cent cinquante mille francs de gratification et un service en vaisselle d’argent dans l’espoir de le détourner d’une intelligence secrète avec l’ennemi[24] ; à peine eut-il reçu les cent cinquante mille livres qu’il en joua trente mille le même soir[25]. Non content de cette gratification, le prince exigea que sa dépense de la poste fût payée ainsi qu’à une partie de ses gens tant à l’aller qu’au retour, il retarda son départ de dix ou douze jours et fit tant que son opiniâtreté l’emporta[26]. Pour que, sous un tel chef, la cavalerie ne fût pas démontée et ses chevaux mis en vente, le marquis de Coigny en reçut le commandement effectif et l’infanterie fut confiée au marquis de Biron[27].

 

Etat-major et promotions

L’organisation de l’armée expéditionnaire n’alla pas sans quelques incidents. M. de Bauffremont, colonel de dragons, vint prier le Régent de ne pas envoyer son régiment contre l’Espagne. « Monseigneur, lui dit-il, si vous avez la bonté de m’accorder ce que je vous demande, vous me tirerez du plus cruel embarras où j’aie de ma vie été. L’obéissance et la reconnaissance prétendent avoir même empire sur moi ; je vous dois l’une ; les obligations que j’ai au roi d’Espagne ne me permettent pas de lui refuser l’autre[28]. » Asfeld avait eu la Toison d’Or pour la conquête de Majorque et fait toute la guerre de Succession en Espagne. Désigné pour servir sous Berwick, il alla s’en excuser auprès du Régent offrant toutefois de lui obéir finalement, on agréa ses raisons et il fût envoyé à Bordeaux pour « avoir le soin de tenir l’armée fournie de ses besoins[29] ». Enfin le 5 mars la promotion fut communiquée aux princes du sang et rendue publique le lendemain, elle comptait six lieutenants généraux, soixante et onze maréchaux de camp, cent dix brigadiers d’infanterie, quatre-vingt-cinq brigadiers de cavalerie et dragons[30].

 

Projets de Dubois et de Craggs

Ces nominations rapprochées de quelques mouvements de troupes, d’adjudications de vivres, de transport de matériel suffisaient à jeter l’alarme dans l’imagination d’Alberoni qui pensait découvrir des armées campées à Bayonne et à Perpignan où on n’en apercevait pas même le fantôme[31]. Ce qui était réel, c’était l’intense et sournoise résolution de Dubois de faire échec à tous les projets et à toutes les entreprises du turbulent ministre de Philippe V. Au lendemain de la bataille de Passaro, Dubois écrivait à Craggs : « Ce serait une chose à souhait de détruire la marine d’Espagne dans sa naissance[32]. » Une telle parole ne pouvait manquer d’écho en Angleterre et, dès le lendemain de la déclaration de guerre, le 9 janvier, le secrétaire d’État James Craggs annonçait que « l’escadre anglaise est aux ordres du maréchal[33] ». Le plan de dévastation, dont le public entendait quelque chose, était dès lors arrêté et, le 26 janvier, Dubois mandait que « les troupes de terre suffiraient pour brûler les vaisseaux espagnols à Passage, dans l’état où ils sont[34] ». C’était à Berwick de donner le signal : « Aussitôt que vous nous aurez avertis de votre arrangement pour l’entreprise de Passage, lui écrivait le ministre, nous avertirons les Anglais et Neptune vous obéira[35]. » C’était ainsi que Dubois entendait faire « tout de bon la guerre[36] ».

Nous avons quelque peine à comprendre aujourd’hui les délais qui séparèrent la déclaration de guerre du début, des hostilités. Ce n’est que vers le 15 février, que Dangeau observe que « tout se prépare pour la guerre[37] », et sa remarque ne vaut que pour la France. L’Angleterre, imprévoyante à son ordinaire et rassurée par son isolement, ne songeait qu’à développer ses entreprises commerciales. L’Autriche, impudente et avide, formait le projet de reconquérir la Sardaigne ou la Sicile aux dépens des alliés ; à une demande de subsides le Régent répondit par une offre de munitions, et ce simple mot mit un terme à la conversation[38]. La campagne prévue ne devait pas avoir pour théâtre la Méditerranée où la flotte anglaise se montrait seule, où une armée espagnole prisonnière dans la Sicile conquise ne comptait pour rien, où enfin Alberoni renonçait à tenter la fortune. Peu rassuré sur les victoires que lui promettait son armée de terre, il rêvait à quelque chance soudaine : révolte, révolution, assassinat. « Je me natte, écrivait-il, qu’il surviendra quelque accident inopiné qui rompra les mesures perverses de quelqu’un[39]. » Toujours fébrile, Alberoni improvise plus qu’il n’organise, il sera le premier prêt, mais il ne sera qu’à moitié prêt.

 

Alberoni fait appel au Prétendant

Alberoni avait dû le cardinalat aux instances de Jacques Stuart qui mettait son dernier espoir dans le ministre de Philippe V et lui proposait par l’entremise du cardinal Gualterio un programme d’action contre Georges Ier. Alberoni avait répondu sur le mode sibyllin che nondum advenit plenitude temporu (mars 1716). Les Jacobites lui prônaient l'alliance avec les Cours du Nord ; au début de l’année 1719, la ligue du Nord était dissoute et Alberoni jugeant révolue la plénitude des temps, faisait appel au Prétendant : Celui-ci végétait à Rome grâce à une hospitalité craintive et parcimonieuse, jouissant d'un retour d’attention depuis qu’on savait sa fiancée victime de la brutalité autrichienne. Sorti de Rome, il gagna la mer pendant que sa suite prenait la route du Milanais dans un carrosse à sa livrée[40] Les espions du comte de Galatz, ambassadeur impérial prirent le change et firent arrêter le carrosse à Voghera ; pendant ce temps Jacques avait gagne Nettuno, petit port de l’État romain où, par les soins du cardinal Acquaviva, l’attendait une corvette (8 février). Toute l’Europe apprit et commenta l’arrestation du fugitif au moment même où, débarqué à Rosas, il entrait à Madrid avec les honneurs réservés à un roi d’Angleterre (27 mars)[41].

 

Expédition de Cadix

On ne l’y avait pas attendu pour donner le signal de l’entreprise à laquelle on prétendait l’associer. Trois navires de guerre, dont une frégate, seuls bâtiments échappés au désastre du cap Passaro, avaient été armés à Cadix et pourvus d’une, troupe de débarquement de cinq mille hommes sous les ordres du duc d’Ormond, qualifié de capitaine-général de sa majesté Catholique Le secret des préparatifs fut si mal gardé que, le 15 mars, Dubois écrivait à Stanhope : « Nous avons été informes ce matin à onze heures, par un canal [dont] nous avons tout lieu d’être sûr[s], que le Prétendant a passé en Espagne et que l’embarquement préparé depuis si longtemps à Cadix est destiné à faire une descente en Angleterre. Son Altesse Royale a fait sur le champ appeler M. Stair pour lui dire toutes les circonstances qu’elle venait d’apprendre, afin qu’il ne tardât pas à en rendre compte au roi de la Grande-Bretagne et à lui offrir tout ce qui pourrait dépendre de la France[42]. » Le 15 mars, en effet, « on ne doute plus quasi présentement du grand embarquement de Cadix », nous dit Dangeau[43], le lendemain il s’aventure jusqu'à écrire qu’on croit cet embarquement de douze bataillons avec beaucoup d’armes « destiné contre l’Angleterre[44] » ; le surlendemain, le vieux chroniqueur enregistre le bruit qu’il y a dix-huit bataillons commandés pour marcher vers Calais et sur la côte de Normandie, on y fera marcher aussi quelque cavalerie. Ces troupes, dit-il, sont destinées pour marcher en cas que le roi Georges en eût besoin[45]. » Et voici que, le 18, Stair accourt au Palais-Royal, annonce au Régent que le Prétendant a fait débarquer à Bristol des troupes et de quoi armer trente mille hommes, en sorte que le roi son maître prie Son Altesse Royale de lui envoyer un prompt secours en Angleterre[46]. On peut juger si l’émoi fut grand, en Angleterre, quand on apprit, le 21 mars, la misé à la voile de cette nouvelle Armada espagnole, qu’on croyait destinée à ravitailler l’armée de Sicile[47]. Stanhope fit la communication aux chambres des Lords et des Communes réunies, qu’il pria de prendre les mesures jugées nécessaires en pareille circonstance. Quand chaque Chambre fut revenue dans sa salle particulière, elles mirent tous les ressources de l’État à la disposition du gouvernement qui mit à prix la tête duc d’Ormond et de ses adhérents.

 

Inquiétudes en Angleterre

Le roi Georges Ier ne jugea pas que ce fut assez : le pays faisait son devoir, il voulut, que les alliés remplissent le leur et Angleterre demanda aux signataires de la Quadruple-Alliance l’exécution de leurs engagements. Le Régent avait spontanément offert son aide et tout ce qui pourrait dépendre de lui, non seulement pour remplir ses engagements, mais pour donner au Roi et à son ministère les preuves les plus fortes qu’il ne faisait point de différence entre ce qui les regardait et ce qui le touchait personnellement. Dubois applaudissait sans réserve à ce langage[48] et, de son côté, promettait à Stanhope un effort égal à celui « que nous pourrions faire pour la conservation de la France, si elle était en danger[49] ». En effet, le gouvernement français constitua immédiatement un corps d’armée de dix-huit bataillons (10.800 hommes) et de dix escadrons (1.000 hommes) auquel il désigna ses ports d’embarquement pour l’Angleterre[50]. Un corps de six cents matelots fut levé en Normandie et en Picardie et envoyé à Portsmouth. Le Régent poussa la naïveté ou la vanité jusqu’à en offrir quinze cents et de l’artillerie[51] ; mais l’Angleterre finit par rougir à la pensée de recourir à des marins étrangers, elle les rapatria en leur payant un mois de solde. Elle colora son refus des régiments français par leur croyance catholique et leur préféra deux mille Hollandais et six bataillons belges protestants levés par l’Empereur dans les Pays-Bas. La flotte anglaise, sous les ordres de lord Berkeley croisait dans la Manche surveillant à la fois les côtes d’Angleterre et celles de France, gardant la Bretagne et protégeant la communication par mer entre La Haye et Bayonne[52].

Dispersion de la flotte

L’événement rendit ces préparatifs superflus. Sortie de Cadix le 7 mars, l’expédition fut saisie dans le golfe de Biscaye, non loin du cap Finistère, par une tempête qui dura douze jours, dispersa et anéantit la flottille. On jeta tous les chevaux à la mer, quelques bâtiments coulèrent, plusieurs s’abritèrent dans les rades du Portugal et de la Galice[53], deux petits bâtiments voguèrent jusqu’à l’Écosse où ils parvinrent le 16 avril. Une poignée d’aventuriers eut l’audace de débarquer, se saisit d’un château, mais ne tarda pas à capituler et fut promenée en triomphe dans les villes d’Angleterre[54]. Le Prétendant attendait de pied ferme, à Madrid, l’annonce de sa restauration ; il apprit que la princesse Clémentine Sobieska après d’émouvantes péripéties, avait pu fuir Innsbruck et gagner l’Italie, elle l'attendait à Bologne. Alberoni se fut fait scrupule de retarder cette union si longtemps contrariée, il s’empressa de congédier le jeune Stuart que son insignifiance rendait inutilisable et tint à « escorter lui-même jusqu’à cinq lieues de Madrid un prince de qui ses alliés ne pouvaient attendre d’autre service que la continuation de sa race[55] ».

L’extravagance d’Alberoni paraissait si évidente qu’on songeait désormais à se mettre à l’abri de sa frénésie encore plus que de ses moyens, dont les événements se chargeaient de montrer la faiblesse. Georges Ier voulait en finir avec cet aventurier malfaisant qui osait s’attaquer à l’Angleterre, et rendre à l’Espagne les maux que son ministre lui avait destinés. Cet acharnement aide seul à comprendre la complaisance qu’il apporta à prêter à la France deux frégates pour convoyer les navires qui transportaient des ports de Bretagne et de Normandie à Bayonne les vivres et les munitions indispensables à l’armée des Pyrénées[56]. Jaloux d’affaiblir l’Espagne, il voulait qu’on pénétrât sur le champ en Biscaye et en Catalogne, pour soulever ces provinces au nom de leurs fueros, il voulait qu’on en proclamât le rétablissement et que l’on restaurât du même coup les privilèges de Valence et de l’Aragon. « Ce serait, au jugement de Stanhope, un affaiblissement permanent de la monarchie d’Espagne[57] », et ses instances triompheraient sur ce point, comme sur presque tous les autres, de la répugnance du Régent.

 

Transformation du sentiment national en France

Avant l’ouverture de la campagne, Philippe d’Orléans pouvait garder quelques doutes sur le sentiment national en France. Aux calomnies atroces, dont le souvenir n’était pas efface entièrement, s’ajoutait une politique provocante qui aboutissait à tourner l’épée de la France contre le petit-fils de Louis XIV, celui dans lequel la majorité des Français reconnaissaient, à défaut du débile enfant-roi, l’héritier direct et légitime de la couronne. Mais ce que la noblesse refusait d’admettre, ce que le Régent s’efforçait de faire-garantir, les renonciations d’Utrecht, comptaient beaucoup moins au jugement de la nation que le fait évident que Philippe V devenu étranger, représenté à Paris par un étranger, conspirait contre la sûreté du royaume. Le complot de Cellamare fut comme l’éclair qui dénonce le péril inaperçu ; à sa lumière le patriotisme français comprit où l’entraînait une fidélité sentimentale et Philippe d’Orléans, malgré ses tares et ses démérites, identifia dans sa personne la destinée nationale. « L’on s’aperçoit, écrit l’auteur de la Gazette, qu’on ne songe plus à la répugnance que l’on témoignait d’abord contre cette guerre, et que dans les conversations du public on n’en parle plus comme on faisait dans les commencements[58]. »

 

Trahison du duc de Richelieu

Alberoni n’en comptait pas moins venir a bout de remporter quelques succès à force de fanfaronnades et d’intrigues. A l’entendre « Monsieur le Régent pouvait, quand il voudrait, envoyer [en Espagne] une armée de Français. Il n’y aurait pas un coup de fusil tiré et le roi [Philippe] tiendrait des vivres prêts pour les recevoir[59]. A l’en croire la fidélité des grands ne résisterait pas à ses séductions. La clef de la France méridionale était à Rayonne et l’italien Marini lui proposa de gagner le duc de Richelieu, colonel de l’un des deux régiments tenant garnison dans cette place. Richelieu était alors un jeune fat dont l’illustration tenait à quelques duels fameux et plusieurs galanteries retentissantes, qui lui permettaient de tenir un jeu effréné dont ses maîtresses payaient les pertes. Ce grand seigneur de vingt-trois ans trouvait aussi naturel que lucratif de trahir la France à un âge où d’autres donnent leur vie pour elle. La négociation marcha sans obstacle jusqu’au 29 mars. La veille, Richelieu alla trouver le marquis de Biron, lui fit mille protestations de dévouement et sollicita instamment la permission de partir pour Bayonne. En même temps on interceptait une lettre d’Alberoni prouvant la trahison du duc que le Régent fit arrêter dans son lit[60] où il s’était couché à cinq heures du matin après avoir couru toute la nuit. M. de Sourches[61], grand prévôt le conduisit à la Bastille et M. de Machault, lieutenant de police mit le scellé sur les papiers. On trouva la lettre de créance d’Alberoni, deux billets écrits de sa main aux émissaires de ce ministre[62], une lettre au cardinal l’assurant qu’il avait parole de tous les officiers de son régiment d’entraîner celui-ci en Espagne dès son arrivée à Bayonne[63] et une lettre au maréchal de Berwick pour empêcher celui-ci de disposer de ce régiment avant l’arrivée du colonel[64].

Cette arrestation souleva une certaine émotion. « On croit, disait l’un, qu’il y a du catholicon d’Espagne dans l’affaire[65] », c’est, disait un autre, « pour des cancans avec le cardinal Alberoni[66] ». Le Régent, importuné, répondit à ceux qui lui en parlaient « qu’il avait dans sa poche de quoi lui faire faire son procès[67] » et Dangeau remarque que « cette affaire-là a paru plus grave le soir qu’on ne le croyait le matin[68] ». En même temps on mettait aussi à la Bastille le marquis Du Saillant, colonel de l’autre régiment de Bayonne. Interrogé, Richelieu avoua tout ; il ne pouvait nier trois lettres signées de sa main qu’on lui représentait et dans lesquelles il demandait, en récompense de sa trahison, à être fait colonel des gardes[69]. A Paris, l’intérêt porte au prisonnier était vif, on le savait mal logé dans la Bastille, dans une petite chambre au-dessus des cachots et ne recevant de jour que par le haut[70], endroit où l’on mettait ceux dont l’affaire était mauvaise[71]. Son procès n’était pas difficile a instruire et le Régent laissait entendre qu’il tenait le jeune colonel comme un fol[72] » ; harcelé de tous côtés et par des femmes de la plus haute distinction éprises de ce lovelace, le prince répondit « qu’il le tiendrait en prison étroite jusqu’à la majorité du Roi » qui en déciderait alors[73]. Du Saillant, qui n’était que « lâche et fripon » fut remis en liberté et exilé[74]. Quant à Richelieu « trop de vices veillaient à la conservation de ce fat éblouissant, et le Régent fut forcé de le rendre après cinq mois, aux larmes effrontées de quelques femmes du plus haut rang[75] » ; mais la découverte de cette nouvelle intrigue d’Alberoni acheva de jeter le Régent dans les bras de l’Angleterre. Dès le 2 avril, Stair se hâtait d’annoncer que S. A. R. lui avait dit « qu’elle savait que son salut dépendait d’être toujours étroitement unie avec le roi de la Grande-Bretagne et... que cette maxime serait la règle de toute sa conduite[76] ».

 

Plan de guerre

Désormais la réconciliation de l’Espagne avec les allies ne dépendait plus uniquement de son accession à la Quadruple-Alliance mais du renvoi d’Alberoni[77]. Pour le mettre plus sûrement hors d’état de nuire, on songeait même à lui faire enlever la dignité cardinalice. L’ambassadeur impérial sonda le pape Clément XI sur ce sujet délicat et fut surpris et charmé d’v trouver le souverain pontife assez disposé, sous la condition que les alliés prissent l’engagement de faire rendre au Saint-Siège certains droits fiscaux que Philippe V lui avait retirés[78]. La condition de ces vengeances était une victoire, car Dubois ne pensait pas pouvoir venir à bout de son adversaire autrement que par les armes. Aussi, le voit-on, dans sa correspondance avec Berwick, s’intéresser aux moindres préparatifs[79], s’enquérir des plus minces détails[80] ; par dessus tout il recommandait une action prompte et rapide : « Je ne connais point d’autre expédient, écrivait-il au maréchal, que d’entrer en Espagne. Vous ne pouvez pas rendre un plus grand service que d’avancer ce qui peut se faire de plus prompt et de plus effectif... Tout dépend de !ln diligence, de la précision, de la vivacité et du succès de cette première campagne ![81] » Tel était aussi le désir de Stanhope qui proposait l’appui de notre armée par une partie de la flotte britannique, laquelle exercerait d'autre part une active surveillance le long des côtes[82]. Le plan du duc d’Orléans, à qui ses campagnes de 1707 et 1708 avaient fait connaître le pays, consistait à menacer la Biscaye, pour diriger la principale attaque sur la Catalogne en vue de laquelle paraîtrait la flotte de l’amiral Byng. La facilité et la rapidité des succès obtenus sur la Bidassoa firent modifier ce plan[83].

 

Destruction de Passage

Le 20 avril[84], le marquis de Cilly, commandant l’avant-garde franchit la Bidassoa ; le lendemain, il s’empara en courant de quelques fortins et s’ouvrit l’accès de Passage, dont Alberoni avait fait le grand arsenal maritime et le chantier de construction de l’Espagne avec un port bien abrité, un château-fort bien entretenu des ressources abondantes. En quelques jours tout fut anéanti : six gros vaisseaux en chantier, non encore goudronnes furent détruits parce qu’ils n’auraient pas brûlé. Les bois entassés dans l’arsenal furent embarqués à destination de Bayonne, des canons, des munitions, des provisions de toute sorte furent mis hors d’usage ou détruits[85]. « Ce port de Passage était le point secret de la jalousie de l’Angleterre [qui] ne voulait souffrir de marine à aucune puissance de l’Europe. Elle était venue à bout par l’intérêt de l’abbé Dubois à obtenir formellement qu’il ne s’en formât point en France, et qu’on y laissât tombe le peu qui en restait. La ruine de la flotte d'Espagne par une anglaise très supérieure avait été l’objet des secours de Naples et de Sicile pour le moins, autant que l’attachement aux intérêts de l’Empereur ; et la guerre déclarée à l’Espagne en conséquence de la Quadruple-Alliance avait en point de vue principal la destruction de la marine d’Espagne renaissante à Passage[86]. « Ce coup, dit Saint-Simon, fit exulter l’Angleterre et fixa la certitude du chapeau sur la tête de Dubois, il montra une joie odieuse de cette funeste expédition, et toute la France une douleur dont personne ne se contraignit, et qui embarrassa le Régent pendant quelques jours[87]. » Les Anglais eurent l’adresse de ne point paraître, ils savaient que Dubois en ferait tout autant qu’ils pourraient exiger et que Berwick avait toutes les passions d'un véritable Anglais, ennemi irréconciliable de toutes les marines des autres pays[88].

 

Illusions de Philippe V

Un succès si complet et si facile travailla quelques imaginations ; tel officier pensait revoir les merveilles d’une conquête comme celle du Mexique, avec des Espagnols en guise de sauvages[89] ; Dubois, moins échauffé, excitait l’ardeur du maréchal[90], faisait expédier des ballots remplis de manifestes afin que les Espagnols n’ignorassent point que le but de cette guerre était d’affranchir le Roi Catholique et ses royaumes de l’oppression et de la tyrannie d’un ministre étranger[91]. D’autres proclamations devaient tranquilliser et gagner les provinces envahies[92]. Alberoni faisait répandre les manifestes dans le camp français, mais le Régent les rachetait à prix d’or pour le plus grand profil et amusement des soldats et des officiers. Dans cet échange de récriminations les fournisseurs de Dubois conservaient le langage de la bonne éducation, tandis que les faiseurs d’Alberoni versaient dans les plus plates et les plus grossières plaisanteries. Philippe V laissait s’agiter ces obscurs comparses ; lui seul pourrait parler à ses anciens compatriotes et signer sa proclamation : Philippe de France[93], seul aussi il lui suffirait de se montrer pour voir nos vieux régiments se ranger autour de lui, Alberoni l’avait flatté de cette illusion et amené de Madrid avec la Reine enceinte et le prince des Asturies, témoins prédestinés à une scène si glorieuse pour celui qui en serait l’objet. Mais l’honneur militaire des vieux compagnons de Catinat, de Luxembourg et de Vendôme les garda à distance d’un souverain étranger. Un malheureux officier en fit l’épreuve. Venu d’Espagne, comme déserteur, il apportait quelques lettres des réfugiés français qui engageaient leurs amis à les imiter, il fut aussitôt dénoncé par ceux qu’il voulait séduire, arrêté et pendu au milieu du camp[94]. Cet exemple ne convainquit pas Philippe V, qui voulut se présenter en personne aux avant-postes de l’armée française où les ordres étaient donnés de ne le faire prisonnier à aucun prix[95]. Alberoni l’ignorait et, pour triompher de l’obstination de son maître, n’imagina rien de plus efficace que de le faire égarer, en pleine nuit, par des guides chargés de le fourvoyer. C’est pour cette équipée, où Alberoni se révèle digne rival de Gil Blas, que Philippe V avait quitté Madrid, le 26 avril, s’acheminant vers la frontière où le prince Pio rassemblait une petite armée de quinze mille hommes.

 

Manifeste de Louis XV

De Passage, l’armée française rétrograda afin d’entreprendre le siège de Fontarabie. Le 20 mai, Berwick vint prendre le commandement en personne, date concertée probablement puisque c’est du même jour qu’est datée la lettre-manifeste adressée ou maréchal par Louis XV. « La guerre que je suis obligé de porter en Espagne, disait-il, n’a pour objet ni son roi, qui m’est uni de si près..., ni la nation espagnole que la France a constamment secourue de son sang et de ses trésors pour lui conserver son roi mais seulement un gouvernement étranger qui opprime la nation, qui abuse de la confiance du souverain... Tout ce que mes armes prétendent, c’est que le roi d’Espagne consent malgré son ministre, à être unanimement reconnu par toute l’Europe souverain légitime de l’Espagne et des Indes... C’est au seul ministre d’Espagne que j’impute les résistances du Roi Catholique à la paix ; les conspirations tramées en France, et tous ces écrits également absurdes dans leurs principes et injurieux à mon autorité dans la personne de mon oncle, le duc d’Orléans, qui en est dépositaire... Le Roi Catholique ne contestait pas la régence au duc d’Orléans quand son ministre lui a offert de confirmer tous ses droits à son gré, s’il voulait contre la foi des traités, se joindre avec l’Espagne pour renouveler la guerre. Depuis quand fait-on méconnaître cette régence par le roi d’Espagne ? Depuis que par les conseils du Régent j’ai opposé des alliances solides et des traités nécessaires aux vues ambitieuses d’un ministre qui ne respire que l’embrasement de l’Europe… Je n’ordonne à mes troupes que ce que leur amour et leur fidélité leur prescrivent : qu’elles combattent vaillamment pour la paix ; c’est l’unique fruit que j’attends de la guerre[96]. »

Cette pièce habile était l’ouvrage de Dubois à qui le duc de Saint-Simon écrivit ses plus fortes louanges, enchanté, disait-il d’y avoir vu « développer les contrariétés de conduite, l'intérêt personnel, les attentats du ministre d’Espagne, sans descendre à la bassesse de la plus légère injure. Tout le tissu de la lettre le rend si odieux et si informe, et son joug si palpable et si honteux au roi d’Espagne et à sa nation, qu’il ne se peut rien ajouter à la délicatesse de cette pièce si fine, si forte, si ménagée et si capable de décréditer entièrement le crédit et l’autorité de cet [homme] en Espagne et en France. « Bref, Saint-Simon demandait cinquante exemplaires de cet « ouvrage achevé, comme du plus utile et du mieux écrit de la Régence », et conseillait de le répandre « à milliers dedans et dehors le royaume[97] ».

Mais il devenait nécessaire et urgent de songer aussi à l’armée. Les officiers y faisaient preuve de zèle, les soldats beaucoup moins, la longue inaction est pour une troupe mauvaise conseillère. Lors de l’entrée en campagne ; on n’a pas eu à signaler un seul déserteur[98], — peut être avait-on voulu fermer les yeux ? Or, un mois après cette époque, les officiers avouaient deux mille cinq cents déserteurs[99]. Des opérations actives pouvaient seules enrayer ce fléau.

 

Prise de Fontarabie

Le 27 mai, la tranchée fut ouverte devant Fontarabie[100], au moment où, à Paris, lord Stair réclamait à cors et à cris le siège de Bilbao pour lequel l’Angleterre n’envoyait ni un navire, ni un soldat, ni une guinée. Et l’abbé Dubois s’en remettait au maréchal du refus à opposer et des raisons à donner à l’irascible ambassadeur. « M. Stair, lui écrivait-il, est engoué du projet de Bilbao... mais si avantageux que ce parti puisse être, il faut qu’il soit praticable, et c’est vous seul, monsieur, qui en pouvez juger[101]. Quoique les ennemis n’aient pas de grandes forces à vous opposer, il ne faut pas s’exposer à de mauvais succès, dans le temps où le moindre ferait ici un scandale et un éclat horribles par la mauvaise disposition des cabales opposées...[102] Vous en savez, monsieur, plus que nous. D’ailleurs, il ne sera pas difficile, je crois, de procurer l’avortement du plan de Stair, sans qu’il y paroisse[103]. » Berwick écarta le projet de Bilbao et poussa, sans beaucoup de vigueur, le siège de Fontarabie dont les plus minces incidents étaient rapportés au Régent[104] et payés de louanges excessives[105]. Tout se développait suivant les règles immuables de la poliorcétique officielle. Comme le siège touchait à sa lin, le 10 juin, Berwick éprouva la surprise de voir paraître trois vaisseaux anglais dans le golfe afin, de bloquer la place de ce côté[106]. Le 18 juin un éclat de bombe décapita le gouverneur. Fontarabie capitula[107], la garnison obtint les honneurs de la guerre[108].

 

Itinéraire de Philippe V

Lorsque la nouvelle se répandit dans Paris on vit assez de manifestations pour donner lieu de croire que la vieille haine de l’Espagne allait renaître[109]. Rien ne manqua aux réjouissances : Te Deum, feux de joie, frappé d’une médaille[110]. De jour en jour les courriers apportaient des bulletins de victoires : bicoques qu’on donnait pour des forteresses, escarmouches qu’on prenait pour des batailles : Béhobie, San Marcel, Castel-Folit, Santa-Isabella ! L’essentiel est de marcher en avant, disait Dubois, et de porter à nos adversaires des coups qui les atteignent au cœur[111]. L’adversaire promenait dans ces parages avec une sorte d’égarement lucide, à la manière d’un somnambule. Le 1er mai il était à Bonache ; le 18, à Cariguena ; le 8 juin, a Tudela, le 12, à Pampelune où il apprit l'extrémité des défenseurs de Fontarabie. L’homme de cœur, qui sommeillait depuis tant d’années, se réveilla. Philippe V voulut courir et sauver la place, Alberoni s’y opposa. « Il dit que de passer pour l’auteur de la guerre, poulie perturbateur du repos de toute l’Europe, de se mettre à des la haine du monde entier, c’était un sacrifice qu’il avait fait jusque-là, qu’il ferait encore à l’avenir de bon cœur ; pourtant qu’il ne pouvait souffrir de voir le Roi, à la tète d’une poignée d’hommes vouloir tenter le secours de Fontarabie assiégée par une grosse armée bien postée. C’était vouloir se perdre, s’exposer a une catastrophe des plus terribles, inouïe, faire dire au monde qui déjà lui imputait tout, que ses extravagances ne pouvaient pas finir autrement, qu’il n’y avait pas autre chose a attendre de la conduite d’un furieux[112]. ». Alberoni supplia, pleura, Philippe n’en tint compte et se remit en route. Le 17, il arrivait au camp de San Esteban[113], d’où il envoyait dire aux défenseurs de Fontarabie qu’il accourait vers eux[114]. Le 18, le Roi arriva à la Sacca, à deux lieues du camp français et y apprit la reddition de la place le jour même. La colère le ramena à Pampelune[115], il y venait cacher sa honte et aussi son infamie.

 

Lettre au prince de Conti

A partir du jour (7 avril), où le Roi Catholique avait pris « la résolution de se mettre à la tête de ses troupes, pour servir les intérêts de S. M. Très Chrétienne et de la nation française », Philippe V n’hésitait plus. Le 27 avril, il provoquait les soldats français à la désertion en leur promettant quatre pistoles. Le 9 juin, une lettre anonyme venue d’Espagne, offrait au Prince de Conti la royauté de Sicile pour prix d’une défection[116]. Trois jours plus tard, le 12 juin, Philippe adressait à ce même Conti une lettre qu’il le priait de faire parvenir au Régent, à qui il proposait le démembrement de la France. A l’en croire, la présente guerre lui avait été inspirée par son amour pour la France. « Mais voyant, disait-il, qu’au milieu des démonstrations que j’ai données, aux Français de ma bienveillance, ils n’ont pas favorisé mes intentions et mes desseins ; qu’ils ont fait voir que ce serait manquer à leur fidélité accoutumée ; enfin qu’ils s’accordent unanimement à obéir aux ordres de leur gouvernement, je dois croire et même je me persuade que la France est contente et libre, et qu’elle jouit d’une tranquillité parfaite au lieu de gémir comme on l’avait publié, ce qui a été l’ouvrage de quelqu’un qui a pour intérêt la désunion des deux monarchies. C’est pourquoi je considère que je dois manifester à l’Europe que l’amour seul de ma patrie a pu m’obliger à prendre les armes pour la délivrer des maux que l’on supposait avoir été produits par le gouvernement présent, et qu’étant désabusé je suis uni plus que jamais non seulement avec la nation que je dois aimer très tendrement, mais aussi avec le duc d’Orléans, espérant que sa prudence et sa bonne conduite procureront le rétablissement de la paix que je désire ardemment, et que je ne manquerai pas de signer, moyennant.la jouissance de l’entière monarchie d’Espagne avec toutes ses dépendances, excepté la Sicile et la Sardaigne, auxquelles j’ai renoncé en faveur de l’empereur d’Allemagne mon cousin, qui, dans le temps convenable, établira l’aîné des enfants de mon second mariage duc de Toscane et de Parme et renoncera en ma faveur aux droits sur ma monarchie. Et de mon côté, je renoncerai aux droits dont il jouit présentement pour lui et ses successeurs. Enfin, il fera avec le duc de Savoie les conventions qu’il jugera à propos ; et il nous mettra en état, étant tous unis, d’arrêter les desseins de l’Angleterre avec laquelle je n’entrerai en aucun accommodement à moins qu’elle ne me restitue Gibraltar et Port-Mahon et qu’elle ne me dédommage des vaisseaux de ma flotte qu’elle a pris ou détruits. »

A ces conditions, Philippe renonçait pour lui et pour ses successeurs à la couronne de France, sauf pour son deuxième fils, don Philippe (et les puînés à son défaut) destinés à revendiquer le trône de France en cas de mort de Louis XV sans héritier direct. A défaut de don Philippe et de ses puînés, le duc d’Orléans et ses descendants seraient appelés à la succession. Et « pour manifester, disait Philippe V, l’amour que ses grandes qualités, son sage gouvernement et le soin qu’il prend de l’éducation du roi mon neveu m’inspirent pour lui, je m’engagerai à faire tn sorte que les trois États deFrance consentent à la cession des Pays-Bas français et de la Bourgogne en sa faveur, avec le titre de roi, et de l’Alsace en faveur de l’Empereur, qui consentira au mariage de l’archiduchesse sa nièce avec mon cousin le duc de Chartres, lui donnant en dot les Pays-Bas autrichiens de la même manière que le roi Philippe II, mon aïeul, le fit à l’égard d’Isabelle-Claire-Eugénie, infante d’Espagne et de l’archiduc Albert. Il donnera, comme Empereur, le titre de roi au duc d’Orléans, qui, par là, aura un royaume et passera de l’état de sujet à la dignité royale dans le temps qu’il est si éloigné de la couronne. »

Grâce à cette combinaison, la France, l’Espagne, l’Empire et tous les états qui se joindraient à eux seraient en mesure de dicter la loi au roi Georges Ier « qui agissait comme s’il était l’arbitre de l’Europe, ôtant et partageant les monarchies à sa fantaisie ». La Grande-Bretagne formerait deux royaumes : Georges recevrait l’Angleterre, tandis que l’Écosse et l’Irlande seraient attribuées à Jacques III. « Voilà, concluait Philippe V, les conditions que j’espère qui rétabliront la tranquillité publique, l’équilibre dans l’Europe, la paix et la satisfaction en Espagne et en France, et l’honneur de notre auguste, maison, auquel l’Angleterre avait donné tant d’atteintes, et cette dernière recevra chez elle la loi du partage qui convient plus que celui qu’elle avait projeté pour toute l’Europe. L’on verra briller le lustre de la maison de France par l’augmentation d’une couronne sur la tête d’un prince de son auguste famille[117]. »

Le Régent ne fit aucune réponse à cette lettre dans laquelle le petit-fils de Louis XIV projetait le démembrement de cette couronne qu’il sentait lui échapper : Alsace, Bourgogne, Flandre Française seraient l’apanage de celui qui consentirait à déchirer la patrie. De ce jour un abîme sépare celui qui continuera à se dire « Philippe de France » de celui qui signe Philippe d’Orléans[118]. On n’est plus désormais en droit de faire un reproche au ministère anglais de l’emploi d’armes dites déloyales à l’égard d’un adversaire aussi peu scrupuleux.

Projets de soulèvements en Espagne

Le 10 juin, le maréchal de Berwick recevait dans son camp le colonel William Stanhope, qu’une dépêche du ministre Le Blanc lui recommandait en ces termes : « Vous témoignerez à M. Stanhope beaucoup de considération, mais vous ne lui communiquerez que les choses dont vous croirez qu’on puisse lui donner connaissance sans inconvénient[119]. » Dès son arrivée, le colonel s’empressa de faire connaître au maréchal la partie de ses instructions tendant à soulever Basques et Catalans contre l'autorité de Philippe V. Le ministre Stanhope avait, dès le 15 mai, entretenu Dubois de ce dessein et de la mission du colonel en Biscaye et en Catalogne[120]. Dubois n’y avait vu qu’un moyen d’« exciter le mécontentement que les Espagnols doivent avoir de l’oppression où ils se trouvent[121] », le Régent hésitait, ne se prononçait pas et Stanhope insistait[122], Craggs se plaignait qu’on ne profitât pas de la disposition des Espagnols à se révolter[123], ne comprenant pas la délicatesse vraie ou feinte du Régent qui prétendait ne faire la guerre qu’à Alberoni et ne provoquer les entreprises des peuples que contre lui seul. Enfin, Dubois arracha son consentement. « Le roi d’Espagne, écrit-il, est auprès de Pampelune. Son armée ne nous empêchera pas d’aller en avant, de ce côté-là et du côté de la Catalogne. Si les peuples d’Espagne veulent s’aider et prendre des engagements pour le rétablissement de leurs privilèges, on traitera avec eux. Son Altesse Royale s’est rendue aux représentations et aux réflexions de Milord Stanhope. Il n’y a rien à faire en Galice où les peuples sont fort abjects et soumis, d’aucune ressource pour un soulèvement[124]. »

 

Prise de Saint-Sébastien

Les opérations militaires se poursuivaient, mais si lentement qu’à raconter l’histoire de cette campagne on se trouve amené a parler de choses qui lui semblent étrangères. Après le siège de Fontarabie vint le siège de Saint-Sébastien. La garnison était nombreuse mais médiocre, elle s’enferma dans la citadelle d’ou elle ne sortit que pour capituler. Cependant la position était forte, mais les Espagnols se contentaient, pour toute défense, de rouler à la main et de précipiter des pierres et des boulets de 48 sur les travailleurs. On s’attendrait à lire que nos soldats s’amusaient fort de ces prouesses renouvelées des Grecs et des Romains, loin de là, ils s’épouvantèrent et Berwick demanda au Régent la permission de lever le siège. Le chevalier de Folard survint au camp en curieux, s’étonna de ce découragement, suggéra l’emploi d’un énorme gabion roulant comme un cylindre et ne put rien obtenir. Lorsque le comte de Belle-Isle apporta l’autorisation du Régent à la levée du siège, la citadelle avait capitulé ! (19 août)[125]. Le Guipuzcoa était conquis.

Tout devait être déconcertant dans cette campagne. Une fois maître de Saint-Sébastien, Berwick n’avait plus rien à entreprendre que la conquête de Pampelune, forte position, solide enceinte, une des meilleures places du nord de l’Espagne qu’il lui était impossible d’enlever et plus impossible encore d’assiéger. À Pampelune, Philippe V et sa Cour offraient le plus bizarre spectacle. Un jour le Roi envoie un officier au gouverneur de Saint-Jean-Pied-de-Port lui annonçant son arrivée pour le lendemain. On l’attend inutilement[126]. Un autre jour, repris de ses terreurs folles, il se cache dans sa maison et ne consent à manger que les mets apprêtés par la nourrice Laura, à ne boire que de l’eau apportée de Madrid. Alors la Reine parade, monte à cheval, passe des troupes en revue, caracole en robe de velours bleu brodé d’argent, façonnée à Paris et échangée aux avant-postes. Alberoni sent sa fortune compromise et ne voulant pas avouer tant de fautes, tant d’erreurs, tant de folies, il les passe au compte de Dieu, qui veut châtier l’Espagne. Le prestige de l’aventurier était encore assez solide pour qu’on s’intéressât à le voir de près. « Rien ne serait plus avantageux, écrivait-on, que d’être maître de la personne d’Alberoni[127], » et l’idée germe dans une tête vive d’enlever le cardinal pour le livrer aux Français. Un détachement de nos troupes attendait au lieu convenu, mais l’auteur du projet avait confié son plan à un allemand qui le trahit, et le cardinal échappa[128].

 

Échecs répétés

Il lui était réservé d’assister, impuissant, à la destruction de toutes ses entreprises. Pendant le siège de Saint-Sébastien, le colonel Stanhope dirigea une expédition contre le petit port de Santona, ou San Antonio, voisin de Bilbao et centre de constructions importantes. Sept cent cinquante Français embarqués sur des frégates anglaises, mirent en fuite les miquelets, sans perdre un seul homme, brûlèrent trois vaisseaux sur le chantier et les matériaux pour sept autres[129], « afin, disait Berwick au Régent, que le gouvernement de l’Angleterre puisse faire voir au Parlement prochain que l’on n’a rien négligé pour diminuer la marine d’Espagne[130]. » Quant aux Français qui y avaient été incorporés par la force, la désertion les ramena bientôt parmi nous[131]. Aux colonies, Philippe V n’était pas plus heureux. Dès le mois de mars une escadre avait été préparée à la Havane pour ruiner les établissements anglais de la Caroline[132]. Pensacola fut pris et perdu et repris par les Français[133]. Les Espagnols firent, sans beaucoup de succès, quelques entreprises contre nos établissements de la Maubile[134]. Ainsi, de tous côtés, arrivait la nouvelle de nouveaux déboires. En Sicile, la ville de Messine avait ouvert aux Impériaux ses portes ruinées et ses murailles ébréchées par neuf assauts ; dans la région voisine de l’Etna, le marquis de Lède prolongeait une résistance onéreuse et sans issue[135]. Enfin, Stanhope donnait suite à ses projets de guerre civile. Après la conquête de Guipuzcoa, Stanhope avait convoque a Tolosa les Basques jaloux de reprendre leur indépendance provinciale, mais Basques et Navarrais répugnaient à une action trop énergique. L’ignorance dans laquelle ils étaient plonges leur persuadait que les privilèges vénérables ne devaient pas être reconquis par force ou par menace, et cette répugnance toute seule montrait a que point ces peuples étaient peu dignes des libertés qu’ils s’étaient laissés ravir.

 

Les Miquelets

Il n’en était pas de même sur les confins de l’Aragon, de la Cerdagne et de la Catalogne, où une population de montagnards sans maîtres et sans lois, exerçant le métier de contrebandiers les Miquelets, avaient été acquis à la France depuis toujours grâce à une maigre solde servie à une trentaine de ceux que plus d’intelligence ou plus d’audace avaient établis chefs[136]. On leva jusqu’à trois mille de ces hommes et l’on résolut de s’en servir à la fois comme troupes légères et comme propagateurs de la révolte. Cette utilisation faisait partie d’un plan plus vaste auquel il était temps de revenir.

Le moral de l’armée était mauvais, c’était une sorte de marasme qui laissait tout craindre : « Du lieutenant-général au dernier soldat, écrivait le colonel Stanhope, il règne une aversion presque inconcevable pour cette guerre. Ils ne se font aucun scrupule de la manifester en toute occasion ; et, du matin au soir on n’entend que des vœux pour la paix, langage que jamais jusqu’ici je n’avais rencontré dans aucune armée[137].

 

Campagne de Catalogne

Après la reddition de Saint-Sébastien, Berwick rentra au camp Catalogne de Saint-Jean-de-Luz. Il occupait deux provinces, ne levait point de contributions, renvoyait les prisonniers et se convainquait de l’impossibilité de rien tenter dans la direction de Pampelune où l’armée espagnole « travaillait à rompre les chemins et à faire des abatis[138] ». Afin, peut-être, de couper court à l’importunité du colonel Stanhope qui prônait une invasion de la Castille par la route de Vittoria, Berwick revint au premier projet d’opérations en Catalogne. « Nos troupes, écrivait-il le 26 août, ont commencé à s’allonger du côté de Navarreins ; M. de Cilly est resté auprès de Saint-Sébastien avec dix-sept bataillons et six escadrons. Les ennemis ont envoyé trois mille chevaux et environ deux mille hommes de pied vers la Catalogne[139]. » A la nouvelle de la marche de nos troupes vers le Roussi lion, les habitants du beau bassin qu’on nomme la conca de Tremp se mirent sous la protection de la France[140]. M. de Bonas campa à Urgel avec sept bataillons. M. de Fimarcon s’approcha de Puycerda avec trois bataillons[141] ; il fallut prendre de vive force la Seu d’Urgel[142] et ces minuscules opérations s’exécutaient pendant que les deux armées dessinaient leur mouvement vers l’est. Philippe V mettait des garnisons à Pampelune et à Jacca, quittant l’armée pour regagner l’Escurial où l’attendaient les grandes chasses d’automne que sous aucun prétexte frivole — victoire ou défaite, — il ne pouvait manquer. Entre deux battues, il put apprendre que lord Cobham avait débarqué près de Vigo une troupe anglaise qui s’empara de ce port, le détruisit, fit éclater quarante-trois canons, sauter deux mille barils de poudre, emporta huit mille fusils, infligea le même sort à Pontevedra et Rivadeo, rembarqua sa troupe et s’éloigna[143].

Cahin-caha, le gros de l’armée française décollait des Pyrénées occidentales et par Toulouse, Perpignan, Montlouis gagnait le nouveau théâtre d’opérations. C’était une entreprise hérissée de difficultés. Le colonel Stanhope raconte que de Toulouse à Montlouis « dans les plus rudes pays et chemins du monde », il perdit plusieurs chevaux et eut beaucoup de peine à les remplacer[144]. Point n’était besoin ici de « rompre les chemins ». Le 22 octobre, Berwick écrivait du camp du Boulou : « Toute l’armée est campée ici, partie en deçà et partie en delà de la rivière. Il a fait un très vilain temps qui nous a un peu-dérangés ; mais nous ne laisserons pas de descendre demain dans la plaine de Lampourdan[145]. Par suite de manque de fourrages, la cavalerie était demeurée en arrière de Toulouse, on n’en avait guère besoin pour le siège de châteaux comme Urgel, la Tour-blanche et Castel-Ciudad. Après que cette dernière place se fut rendue, le 12 octobre, à M. de Coigny, tout s’ébranla vers le camp du Boulou, où on comptait réunir les 16 et 17 octobre soixante-douze escadrons et vingt-cinq bataillons, portés bientôt à quarante.

Le 23 octobre, en effet, l’armée arriva au camp de Castello, la droite appuyée à Peralda, la gauche à Castello, disposée sur une seule ligne, cavalerie et infanterie mélangées, faisant face à la Muga, où attendait l’artillerie qui serait embarquée sur des tartanes à Collioure et à Argelès, afin d’entreprendre le siège de Rosas. Mais à partir de ce moment tous les déboires se succédèrent. « Nos vaisseaux de guerre sont arrivés dans le golfe, écrivait Berwick ; mais le vent a été si violent, qu’aucun de nos bâtiments de charge n’ont pu arriver[146]. » Pendant la nuit du 2 au 3 novembre et la journée du 4, on débarqua le matériel sous une pluie torrentielle.

 

Fin de la campagne

Pour bloquer Rosas du côté de la mer, on avait armé à Toulon le vaisseau l'invincible, la frégate la Vestale et des bâtiments de transport. Le 7 novembre, la tempête s’éleva si violente que toutes les tartanes, au nombre de vingt-six échouèrent[147] ; dix furent brisées, les autres submergées, le débordement de la Muga interdisait aucun envoi de secours. La flotte anglaise avait promis son concours, elle ne se montra point. Les vingt-deux bataillons campés non loin de Rosas se trouvèrent en péril par suite de l’inondation du camp. Délaissés par les cavalière qui prirent la fuite, ils se retirèrent à grand’peine de ce bourbier, abandonnant vivres et effets qu’on retrouva gâtés et hors de service. Le ii novembre, le maréchal écrivait au Régent : « J’espère que demain je serai en état de déterminer si nous ferons le siège de Rosas, ou si nous nous retirerons. L’on travaille à force à découvrir, sur la plage et dans la mer, ce que l’on peut sauver du naufrage, et, s’il nous reste de quoi l’entreprendre, V. A. R. peut être assurée que je n’en démordrai pas[148]. » Le 14, il écrivait encore : « Non seulement nous manquons de beaucoup de choses nécessaires pour le siège, mais aussi il faudra un temps considérable pour remettre en état ce que nous avons sauvé du débris ; de plus, il faudrait que l’on fût sûr de la continuation du beau temps, ce que la saison ne permet pas de pouvoir espérer ; et, par la situation du terrain, il ne faudrait que vingt-quatre heures de pluie pour nous remettre encore dans de grands embarras... M. de Béliard ne peut s’engager à nous débarquer l'artillerie, munitions de guerre et le reste de l’attirail, que dans l’espace de dix ou douze jours, en supposant qu’il n’y ait point de vent et que la mer soit calme... Nous ne pourrons renvoyer les quarante-et-un escadrons que j’ai gardés jusqu’à ce que la plage fût débarrassée de tout ce que nous y avons mis, attendu que ce pays est entièrement plaine... et il ne nous reste aucune paille ni fourrages, ne soutenant nos chevaux que par quelques grains... à mesure qu’il en arrive du Languedoc. Toutes ces raisons m’ont déterminé à quitter le Lampourdan et à me retirer en Roussillon[149]. » Les garnisons laissées à Urgel et à Castel-Ciudad se replièrent et ce qu’on décorait du nom d’armée d’Espagne regagna Puycerda, Ripoll, Olot et Campredon. Une suspension d’armes fut signée ; la campagne était terminée.

 

 

 



[1] Dangeau, Journal, t. XVII, p. 463 ; 17 janvier 1719.

[2] Dangeau, Journal, t. XVII, p. 44 ; 20 janvier 1719.

[3] Gazette de la Régence, p. 310 ; 16 janvier 1719.

[4] Dangeau, Journal, t. XVII, p. 465 ; 21 janvier 1719.

[5] Gazette de la Régence, p. 313 ; 27 janvier 1719.

[6] Arch. hist. de la Guerre, vol. 2563, Pièce1 ; Belle-Isle à l'abbé de Ravan, devant Saint Sébastien, 8 juillet 1719.

[7] Dangeau, Journal, t. XVII, p. 463 ; 18 janvier 1719.

[8] J. Buvat, Journal, t. I, p. 350-351.

[9] Barbier, Journal, t. I, p. 31.

[10] Gazette de la Régence, p. 310 ; 16 janvier 1719.

[11] Gazette de la Régence, p. 314 ; 30 janvier 1719.

[12] Dangeau, Journal, t. XVII, p. 459.

[13] Saint-Simon, Addit. au Journal de Dangeau, t. XVII, p. 459.

[14] Saint-Simon, Mémoires (1905), t. XI, p. 78.

[15] Saint-Simon, Addit. au Journal de Dangeau, t. XVII, p. 459.

[16] Dangeau, Journal, t. XVII, p. 478 ; 15 février 1719.

[17] Lémontey, Histoire de la Régence, in-8°, Paris, 1832, t. I, p. 229.

[18] Berwick à Dubois, 29 mars 1719, dans Lémontey, op. cit., t. I p 259 note 2.

[19] Arch. des Aff. Etrang., Espagne, t. 291, fol. 88 : Proclamation du 20 janvier 1719.

[20] Lémontey, op. cit., t. I, p. 263 ; J. Sevrette, Le maréchal de Berwick, premier duc de Fitz-James, dans Mémoires de la Société archéol. et histor. de Clermont (Oise), 1904, t. I, p. 27-61, 2 pl.

[21] Dangeau, Journal, t. XVII, p. 463 ; 18 janvier 1719.

[22] Dangeau, Journal, t. XVII, p. 463 ; 19 janvier 1719.

[23] Saint-Simon, Mémoires (1905), t. XI, p. 78.

[24] Gazette de la Régence, p. 320 ; 20 février 1719.

[25] Gazette de la Régence, p. 320 ; 20 février 1719.

[26] Saint-Simon, Additions au Journal de Dangeau, t. XVII, p. 478 ; Mémoires (1905), t. XI, p. 78.

[27] J. Buvat, Journal, t. I, p. 354-355.

[28] M. Caumartin de Roissy à Mme de Balleroy, 16 janvier 1719, dans op. cit., t. II, p. 9 ; Dangeau, Journal, t. XVII, p. 458 ; 13 janvier 1719.

[29] Saint-Simon, Addit. au Journal de Dangeau, t. XVII, p. 459.

[30] Dangeau, Journal, t. XVIII, p. 3-13 ; 6 mars 1719.

[31] Alberoni à Rocca, 30 janvier 1719, dans Lettres intimes, édit. E. Bourgeois, p. 623.

[32] Arch. des Aff. Etrang., Espagne, Mémoires et Documents, t. 140 : Dubois à Craggs, 31 août 1718.

[33] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 322, fol. 34 : Craggs à Dubois, 9 janvier 1719.

[34] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 322, fol. 42 : Dubois à Craggs, 26 janvier 1719.

[35] Dubois à Berwick, 6 janvier 1719, dans Lémontey, op. cit., t. I, p. 268, note 1.

[36] Arch. des Aff. Etrang., Espagne, t. 288, fol. 112 : Dubois à Berwick, 29 mars 1719.

[37] Dangeau, Journal, t. XVII, p. 477, 14 février 1719.

[38] Public Record Office, France, vol. 353, lord Stair à Craggs, 13, 14 janvier, 16 février 1719 ; Ibid., Germany, vol. 212 : M. de Saint Saphorin à lord Stanhope, Vienne, 4 février 1719.

[39] L. Wiesener, Le Régent, l’abbé Dubois et les Anglais, in-8°, Paris 1899.

[40] Buvat, Journal, t : I, p. 358-359 ; Public Record Office, France, vol. 353 : Germany, vol. 212 : lord Stair à Craggs, Paris, 15 mars 1719.

[41] Public Record Office, France, vol. 353 : lord Stair à Craggs, Paris, 6 mai 1719 : A. Baudrillart, Philippe V et la Cour de France, t. II, p. 362.

[42] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 323, fol. 38 : Dubois à Stanhope, 15 mars 1719 ; Dangeau, Journal, t. XVII, p. 15, 16 ; 11 et 12 mars 1719.

[43] Dangeau, Journal, t. XVIII, p. 17 ; 15 mars 1720.

[44] Dangeau, Journal, t. XVIII, p. 17 ; 16 mars 1720.

[45] Dangeau, Journal, t. XVIII, p. 18 ; 17 mars 1720.

[46] J. Buvat, Journal, t. II, p. 302 ; M. Caumartin de Boissy à Mme de Balleroy, 9 mars, dans op. cit., t. II, p. 36.

[47] J. Buvat, Journal, t. II, p. 362 : Dangeau, Journal, t. XVIII, p. 20 ; 21 mars 1719.

[48] Public Record Office, France, t. 353 : Dubois à Stair, Paris, 11 mars 1719.

[49] Dubois à Stanhope, Paris, 15 mars 1719, dans lord Mahon, History of England, t. I, p. 348.

[50] Public Record Office, France, vol. 353 : lord Stair à Craggs, Paris, 15, 20, 26, 29 mars et 19 avril 1719 ; Arch. des Aff. Etrang., Espagne, 26 mai 1719. Voir J. Buvat, Journal, t. I, p. 364, 373, 375 ; P. d’Échérac, La jeunesse du maréchal de Belle-Isle, in-8°, Paris, 1908, p. 71.

[51] The Stair Annals, t. II, p. 108 ; Craggs à lord Stair, avril 1719 ; Weber, Die Quadrupel Allianz von Jahre 1718, in-8°, Wien, 1887, p. 93.

[52] Oxenfoord Castle, Stair Papers, vol. XXII, lord Stanhope à Dubois, 30 mars 1719 ; The Stair Annals, t. II, p. 115, 116, 387 : Berkeley à Stair, 10 avril 1719.

[53] Arch. du minist. de la Marine, B7 38, fol. 13 ; Arch. des Aff. Etrang., Portugal, t. 53, fol. 284 ; Mornay à Dubois, 30 avril 1719 ; J. Buvat, Journal, t. I, p. 372.

[54] Lémontey, Histoire de la Régence, t. I, p. 260 ; Dangeau, Journal, t. XVIII, p. 29 ; 8 avril 1719.

[55] Lémontey, op. cit., t. I, p. 262.

[56] Public Record Office, France, vol. 353 : lord Stair à Craggs, Paris, 9, 30 janvier 1719.

[57] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 328, fol. 243 : lord Stanhope à Dubois, 13 juillet 1719.

[58] Gazette de la Régence, p. 332-333 ; 24 avril 1719.

[59] Alberoni à Cellamare, 21 novembre 1718, dans Lémontey, op. cit., t. I, p. 263, note 2.

[60] Mme la raugrave Louise, Paris, 30 mars 1719 dans édit. Brunet, t. II, p. 83 ; Dangeau, Journal, t. XVIII, p. 23 dit qu’il fut arrêté à « neuf heures et demie » ; Buvat, Journal, t. I, p. 369, dit à « dix heures ».

[61] Dangeau, loc. cit., p. 23, dit qu’il fut arrêté par M. du Chevron, lieutenant de la prévôté, ce qui indisposa MM. les pairs qui trouvaient qu’un « pair devait être arrêté plus honorablement ».

[62] Lémontey, op. cit., t. I, p. 232, notes 1 et 2.

[63] J. Buvat, Journal, t. I, p. 370.

[64] Richelieu à Berwick, sans date, dans Lémontey, op. cit., t. I, p. 233, note 1.

[65] Gazette de la Régence, p. 324, 27 mars 1719.

[66] M. Caumartin de Boissy à Mme de Balleroy, 30 mars, dans op. cit., t. II, p. 41.

[67] Dangeau, Journal, t. XVIII, p. 24, 29 mars 1719.

[68] Ibid. D’après Buvat, op. cit., t. I, p. 370, Richelieu était pourvu de ce que nous appelons un « conseil judiciaire », et crible de dettes, ce qui explique l’accueil qu’il fit aux propositions d’Alberoni.

[69] Dangeau, Journal, t. XVIII, p. ai ; 30 mars ; Madame, Correspondance, t. II, p. 84 ; 30 mars ; M. de Caumartin à Mme de Balleroy, 2 avril, dans op. cit., t. II, p. 45-46.

[70] Dangeau, Journal, t. XVIII, p. 24 ; 30 mars 1719.

[71] Gazette de la Régence, p. 325 ; 3 avril 1719.

[72] Caumartin de Boissy à Mme de Balleroy, 2 avril, dans op. cit., t. II, p. 46 ; P. d’Estrée, Le maréchal de Richelieu 1696-1788, d'après les mémoires contemporains et des documents inédits, in-12, Paris, 1917, p. 46-61.

[73] Gazette de la Régence, p. 325-326 ; 3 avril 1719

[74] Gazette de la Régence, p. 325 ; Dangeau, Journal, t. XVIII, p. 42 ; 4 mai 1719.

[75] Lémontey, Histoire de la Régence, t. I, p. 234.

[76] Public Record Office, France, vol. 353 : lord Stair à Craggs, Paris, 2 avril 1719.

[77] Public Record Office, France, vol. 353 : lord Stair à Craggs, Paris, 24 avril, 4 et 7 mai 1719.

[78] Public Record Office, France, vol. 353 : lord Stair à Craggs, Paris 15 et 16 mai 1719.

[79] Arch. des Aff. Etrang., Espagne, t. 288, fol. 151 : Berwick à Dubois, 7 avril 1719.

[80] Arch. des Aff. Etrang., Espagne, t. 291, fol. 347 : Dubois à Berwick, 25 avril 1719.

[81] Arch. des Aff. Etrang., Espagne, t. 288, fol. 112 : Dubois à Berwick, 29 mars 1719.

[82] Arch. de la Guerre, ms. 2549, pièce 579 ; Arch. des Aff. Etrang., Espagne, Mémoires et Documents, t. 142, fol. 82 : Stanhope à Dubois, 10 avril 1719.

[83] Public Record Office, France, vol. 353 : lord Stair à Craggs, Paris, 24, 29 avril 1719. La correspondance du maréchal de Berwick avec le Régent et le ministre Le Blanc se trouve au Dépôt de la Guerre, 2558 ; quelques-unes des pièces principales ont été publiées par le général Pajol, Les guerres sous Louis XV, t. I, p. 46-54. On y saisit facilement les hésitations du maréchal.

[84] L. Wiesener, Guerre d'Espagne en 1719. La campagne aux Pyrénées, dans Annuaire de la Société philotechnique, 1895, t. LIV, p. 200 suivantes.

[85] W. Coxe, L'Espagne sous les rois de la maison de Bourbon, trad. Muriel, in-8°, Paris, t. II, p. 458 ; Public Record Office, France, vol. 353 : Berwick à lord Stair, Bordeaux, 26 avril 1719.

[86] Saint-Philippe, Mémoires, t. II, p. 233 : Qui era et principal designio de les Ingleses suspirando sempre porque Espana non tenga navios.

[87] Saint-Simon, Mémoires, édit. Chéruel, t. XVII, p. 196 ; édit. 1905, t. XI, p. 121.

[88] Le 2 mai, nouvelle lettre de Berwick à Stair, datée de Bordeaux ; il se dit ravi d’apprendre que Stair est content de lu besogne faite à Passage.

[89] M. Dujaunay à M. Le Blanc, 18 avril 1719, dans Lémontey, op. cit., t. I, p. 267.

[90] Arch. des Aff. Etrang., 291, fol. 347 : Dubois à Berwick, 25 avril 1719.

[91] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 323, fol. 207 : lord Stanhope à Dubois, 5 avril 1719.

[92] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 323, fol. 207 : lord Stanhope à Dubois, 5 avril 1719.

[93] Arch. des Aff. Etrang., Espagne, Mémoires et Documents, t. 142 : Déclaration du 27 avril 1719.

[94] Lémontey, op. cit., t. I, p. 265, note 1.

[95] Le Blanc à Berwick, 2 juin 1719, dans Lémontey, op. cit., t. I, p. 265, note 2.

[96] Arch. des Aff. Etrang., Espagne, Mémoires et Documents, t. 142 : Louis XV à Berwick, 20 mai ; voir Pajol, Les guerres sous Louis XV, in-8°, Paris 1881, t. I, p. 63-66.

[97] Arch. des Aff. Etrang., France, Mémoires et Documents, t. 1235, fol. 41, Saint-Simon à Dubois, 9 juin 1719 ; Dépôt de la Guerre, 2562, p. 98, p. 121 ; 17 et 18 juin.

[98] Public Record Office, France, vol. 353 : lord Stair à Craggs, Paris 29 avril 1719.

[99] Public Record Office, France, vol. 354 : W. Stanhope à lord Stanhope, camp de Renteria, 27 juin ; Buvat, Journal, t. I, p. 367 ; 25 mars 1719 ; p. 420.

[100] Arch. des Aff. Etrang., Espagne, t. 289, fol. 41 : Berwick à Dubois, 23 mai ; fol. 50 : Berwick à Dubois, 28 mai 1719 ; Pajol, op. cit., t. I, p. 67.

[101] Arch. des Aff. Etrang., Espagne, t. 292, fol. 99 : Dubois à Berwick, 6 mai 1719.

[102] Arch. des Aff. Etrang., Espagne, t. 291, fol. 391 : Dubois à Berwick, 6 mai 1719.

[103] Arch. des Aff. Etrang., France, Mémoires et Documents, t. 1233, fol.30 : Journal écrit de la main de Dubois, mai 1719.

[104] Arch. des. Aff. Etrang., Espagne, t. 289, fol. 100, 102 suivants.

[105] Arch. des Aff. Etrang., Espagne, t. 292, fol. 99 : Dubois à Berwick, 3 juin 1719.

[106] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, Mémoires et Documents, t. 44, fol. 471 : Dubois à lord Stanhope, 16 juin 1719.

[107] Lémontey, Histoire de la Régence, t. I, p. 268.

[108] Dépôt de la Guerre, ms. 2562, pièce 135 ; Arch. des Aff. Etrang., Prusse, t. 64, fol. 18 : Dubois à Rottembourg, 26 juin 1719.

[109] Gazette de la Régence, p. 338 ; 23 juin 1719.

[110] J. Buvat, Journal de la Régence, t. I, p.104.

[111] Arch. des Aff. Etrang., Espagne, t.292,fol. 99 : Dubois à Berwick, 3 juin 1719.

[112] Brit. Museum, Papiers Gualterio, Addit. Mss. n° 20425. Alberoni au Card. Paulucci, Sestri di Levante, près Gênes, 20 mars 1720, copie de la main d’Alberoni adressée au cardinal Gualterio. Cette entrevue n’aurait pas eu lieu à Pampelune, au dire de Wiesener, op. cit., t. III, p. 70 note ; rien ne s’y oppose.

[113] San Esteban, à neuf lieues de Fontarabie, Alberoni à Rocca, 17 juin, dans Lettres intimes, p. 632.

[114] Public Record Office, Spain, vol. 163 : W. Stanhope à Craggs, au camp devant Fontarabie, 21 juin 1719. Le billet de Philippe V fut intercepté.

[115] A petites journées, s’entend ; le 22, il est au camp de San Esteban.

[116] Public Record Office, Spain, vol. 163 : W. Stanhope à lord Stanhope, 10 juin 1719. Cette lettre fut attribuée à Alberoni.

[117] Arch. des Aff. Etrang., Espagne, Mémoires et Documents, t. 142. fol. 100 : Philippe V au prince de Conti, 11 juin 1719, voir Baudrillart, op. cit., t. II, p. 368-370.

[118] M.-E. Bourgeois, dans son panégyrique de Philippe V et d’Alberoni, passe sous silence la lettre au prince de Conti.

[119] Le Blanc à Berwick, 1er juin 1719, dans Lémontey, op. cit., t. I, p. 268, note 1.

[120] Arch. des. Aff. Etrang., Angleterre, t. 328, fol. 177 : lord Stanhope à Dubois, 15 mai 1719.

[121] Dubois à Berwick, 3 juin 1719, dans Catalogue de la vente Laverdet, 1862.

[122] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 328, fol. 243 : lord Stanhope à Dubois, 13 juillet 1719.

[123] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 325, fol. 90 : Chammorel à Dubois, 27 juillet 1719.

[124] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 325, fol. 109 : Dubois à Senecterre, 5 août 1719.

[125] Voir les bulletins de Berwick dans Dangeau, Journal, t. XVIII, p. 80, 93, 94, 96, 97, 100, 103, 104, 106, 110, 113, 116 ; et pour le rôle de Belle-Isle, voir P. d’Échérac, op. cit., p. 75-76.

[126] Public Record Office, Spain, vol. 163 : col. W. Stanhope à lord Stanhope, au camp devant Saint-Sébastien, 1er, 8 juillet 1719.

[127] Le Blanc à Berwick, 2 juin 1719, dans Lémontey, op. cit., t. I, p. 265, note 2.

[128] Lémontey, op. cit., t. I, p. 266-267.

[129] Public Record Office, France, vol. 354 : Berwick à lord Stair, 17août 1719 ; Dangeau, Journal, t. XVIII, p. 110, 113 ; 23, 26 août 1719.

[130] Berwick au Régent, 8 août 1719, dans Lémontey, op. cit., t. I, p. 268 ; Berwick à Belle-Isle, Saint Sébastien, 17 août 1719 ; dans d’Échérac, La jeunesse du maréchal de Belle-Isle, 1684-1726, in-8°, Paris 1908, p. 199.

[131] Arch. de la Marine, B7 38, fol. 165 : Note du 20 juillet 1719.

[132] Arch. des Aff. Etrang., Amérique, Mémoires et Documents, t. VI, fol. 230-233 ; P. Heinrich, La Louisiane sous la Compagnie des Indes, 1717-1731, in-8°, Paris, 1907, p. 58.

[133] P. Heinrich, op. cit., p. 54-60.

[134] Lémontey, op. cit., t. I, p. 377.

[135] Lémontey, op. cit., t. I, p. 270-270.

[136] Registre des décisions de M. le Régent, article du 11 mai 1716.

[137] Public Record Office, Spain, vol. 163 : Col. W. Stanhope à Craggs, devant Saint-Sébastien, 20 juillet 1719.

[138] Dangeau, Journal, t. XVIII, p. 103, 116 ; 16 et 30 août 1719.

[139] Dangeau, Journal, t. XVIII, p. 117 ; 2 septembre 1719.

[140] Dangeau, Journal, t. XVIII, p. 126 ; 15 septembre 1719.

[141] Dangeau, Journal, t. XVIII, p. 127, 136, 137, 141 ; 19 septembre, 11, 13 et 20 octobre 1719.

[142] Dangeau, Journal, t. XVIII, p. 142 ; 21 octobre 1719.

[143] Arch. des Aff. Etrang., Angleterre, t. 327, fol. 4-5 ; Chammorel à Dubois, 29 septembre 1719.

[144] Public Record Office, France, vol. 358 : Col. W. Stanhope à Craggs, Montlouis, 19 septembre 1719.

[145] Dangeau, Journal, t. XVIII, p. 148 ; 1er novembre 1719.

[146] Dangeau, Journal, t. XVIII, p. 153 ; 10 novembre 1719.

[147] G. Lacour-Gayet, La marine militaire de la France sous Louis XV, in-8°, Paris, 1902, p. 48 ; Pajol, Les guerres sous Louis XV, t. I, p. 99, écrit « vingt-huit », d’après Dépôt de la Guerre, ms. 256443 Berwick au Régent, 8 novembre 1719 ; J. Buvat, Journal, t. I, p. 468.

[148] Dépôt de la Guerre, ms. 2564-68 : Berwick au Régent, camp devant Rosas, 11 novembre 1719.

[149] Dépôt de la Guerre, ms. 2563-74 : Berwick au Régent, camp de Castello, 11 novembre 1719.