HISTOIRE DE LA RÉGENCE PENDANT LA MINORITÉ DE LOUIS XV

TOME PREMIER

 

CHAPITRE III. — La mort du Roi (25 août-1er septembre 1715).

 

 

Journée du dimanche 25 août. — Aubades. — Dîner. — Le Roi a le délire. — Il reçoit le viatique. — Il écrit un deuxième codicille, parle à Villeroy et au duc d’Orléans. — Autres entrevues. — Le chancelier livre le codicille. — Suit du 25 au 26 août. — Journée du lundi 26 août. — Adieux au Dauphin. — Recommandations aux princesses. — Apostrophe aux cardinaux. — Adieux aux courtisans, aux officiers, au Maréchal de Villeroy, à Mme de Maintenon, aux princesses du sang, au curé de la paroisse. — Lettre et conditions posées au cardinal de Noailles. — Destruction de papiers. — Intrigues du duc d’Orléans ; il apprend le contenu du testament. — Journée du mardi 27. — Destruction de papiers. — Journée du mercredi 28. — L’empirique de Marseille. — Départ de Mme de Maintenon. — Journée du jeudi 29. — Retour de Mme de Maintenon. — Journée du vendredi 30. — Départ de Mme de Maintenon. — Journée du samedi 31. — Recommandation de l’âme. — Agonie et mort.

 

Journée du dimanche 25 août[1]

On ne faisait plus mystère du danger[2]. La nouvelle que le Roi s’était enfermé avec son confesseur pour se réconcilier avec Dieu et se disposer à la mort se répandit partout[3] et ouvrit la phase dernière qui allait se prolonger huit jours entiers.

Louis XIV passa une partie de la nuit à s’entretenir avec le Père Le Tellier ; il s’assoupit vers le matin et, à son réveil, ayant le visage rouge et enflammé, il dit à ses médecins : « Messieurs, je vous avertis que je ne sens plus tant de douleurs à la jambe que de coutume, mais aussi je me sens très faible ; les forces me manquent à tous moments quand je veux un peu me soutenir. » Un des chirurgiens chuchota : « Il vaudrait mieux qu’elle fit encore mal au Roi. » Le pansement révéla que la gangrène avait gagné toute la jambe[4].

 

Aubades

Le 25 août on célébrait la fête de Saint Louis, ancêtre et patron du Roi, qui ordonna expressément l’observation de toutes les réjouissances de cette solennité[5]. Vers dix heures du matin, le duc de Gesvres, premier Gentilhomme de la chambre, vint annoncer l’aubade des tambours et des fifres des gardes françaises et suisses qui jouèrent dans la Cour de Marbre, sous les fenêtres de la chambre du Roi[6] qui les fit approcher afin de mieux entendre de son lit[7], écouta avec plaisir et dit au P. Le Tellier : « Ce bruit trouble un peu la conversation, laissons-les faire[8]. » Quand l’aubade fut terminée, on distribua à chaque musicien un louis d’or suivant l’usage[9]. Les hautbois de la musique de la chambre et les vingt-quatre violons sollicitèrent, eux aussi, la permission de donner un concert ; le Roi y consentit et recommanda de les retenir dans l’antichambre[10], à quelque distance, afin que l’éloignement atténuât le bruit. »

 

Dîner

La messe fut entendue avec un redoublement de ferveur, le malade ayant toujours les mains jointes et les yeux élevés au ciel[11] ; ensuite il donna ses ordres et voulût dîner en public, répondant à ceux qui lui représentaient son état : « J’ai vécu parmi les gens de ma Cour ; je veux mourir parmi eux. Ils ont suivi tout le cours de ma vie ; il est juste qu’ils me voient finir[12]. » Lassé d’être au lit, il fut mis dans son fauteuil[13], sa jambe posée sur des carreaux[14]. On lui servit « plusieurs petits mets régalants pour exciter son appétit[15], mais il ne mangea qu’une panade et un potage, parlant à son ordinaire[16]. Après le repas, il fit retirer la table de devant lui et causa un quart d’heure avec tout le monde ; après quoi, il dit : « Messieurs, il ne serait pas juste que le plaisir que j’ai de prolonger les derniers moments que je passerai avec vous vous empêche de dîner ; je vous dis adieu et vous prie d’aller manger. » Les courtisans se retirèrent, plusieurs d’entre eux fondaient en larmes[17]. Dans l’après-midi, « un vieux bonhomme de cent quatorze ans vint, selon sa coutume, apporter un bouquet au Roi pour le jour de sa fête. On l’amena par la main auprès du lit du malade qui interrogea : « Hé bien, bonhomme, comment te portes-tu ? — Sire, répondit le vieillard, fort bien et, si je n’avais que votre âge, je me porterais encore mieux. » Le Roi répliqua : « Je voudrais me porter aussi bien que toi[18]. »

 

Le Roi a le délire

Le Roi fut ensuite en particulier avec Mme de Maintenon, le Chancelier Voysin et un peu le duc du Maine[19]. Ainsi que la veille, le chancelier écrivit sous la dictée du Roi, ce qui donna lieu de croire à la rédaction d’un codicille[20]. Après le départ du chancelier, Mme de Maintenon manda les dames familières et les musiciens arrivèrent à sept heures du soir. Cependant le Roi, qui s’était endormi pendant la conversation des dames, se réveilla la tête embarrassée, ce qui les effraya et leur fit appeler les médecins[21] ; ceux-ci trouvèrent le pouls fort mauvais[22] et aussitôt on songea à l’administration des sacrements. Le maréchal de Villeroy « qui ne sortait presque point de l’appartement » s’adressa au cardinal de Rohan, grand-aumônier de France, trop courtisan pour se charger d’un semblable message qu’il renvoya au confesseur[23].

 

Il reçoit le viatique

La veille, en se confessant, le Roi avait déterminé d’entendre la messe à minuit et d’y communier. Conscient du moment de délire qu’il venait de traverser et craignant de retomber dans cet état, il pensa lui-même à recevoir le viatique sans plus de délai[24], et aux premières ouvertures de son confesseur il l’interrompit : « De tout mon cœur, mon père, je souhaite très ardemment le viatique ; je vous ai témoigné plusieurs fois pendant le cours de ma maladie que je souhaitais avoir cette consolation[25]. » On renvoya les musiciens qui avaient déjà préparé livres et instruments, les dames familières sortirent[26] et le P. Le Tellier demeura seul avec le Roi tandis qu’on courait avertir le cardinal de Rohan qui était chez lui en compagnie et ne songeait à rien moins, pas plus d’ailleurs que la famille royale[27].

Comme personne n’était averti pour cette cérémonie, il s’écoula quelque temps ayant l’arrivée du cardinal portant le saint viatique[28], qu’il lui avait fallu allier chercher à la Chapelle pendant qu’on amenait le curé de la paroisse muni des saintes huiles[29]. Pendant ces allées et venues, le Roi se préparait chrétiennement à l’acte solennel, la joie rayonnait sur son visage et on l’entendit prononcer ces paroles : « Hé, mon Dieu, voulez-vous bien encore me faire la grâce de venir à moi vous qui êtes le Roi des Rois[30]. » Dès que le curé de Versailles[31] et deux aumôniers de quartier furent arrivés, le petit cortège se mit en marche vers huit heures du soir[32]. Six garçons bleus du château ; deux laquais de Fagon et un de Mme de Maintenon[33] portaient les flambeaux, un clerc agitait la clochette et deux chapelains portaient le dais sous lequel marchaient le cardinal et le curé. Ils entrèrent dans l’appartement par le petit escalier aboutissant au « salon du petit escalier du Roi ». La nouvelle que le Roi aillait recevoir le viatique avait retenti dans Versailles comme un coup de foudre. De toutes parts les ecclésiastiques, les courtisans, le public accouraient : le duc d’Orléans, les princes du sang, les princesses et leurs dames d’honneur se pressaient et grossissaient le cortège[34].

Le P. Le Tellier et Mme de Maintenon attendaient dans la chambre[35] où le Saint-Sacrement fut posé sur une table magnifiquement parée[36]. Le cardinal de Rohan s’avança jusqu’à la balustrade et se tournant vers le lit, dont les rideaux étaient ouverts[37], il adressa au Roi une longue allocution[38] que le malade écouta les yeux élevés vers le ciel ; il récita ensuite le Confiteor en joignant les mains et reçut le viatique[39]. Après quelques paroles d’exhortation précédant l’extrême-onction[40], le Roi ouvrit lui-même sa chemise pour offrir sa poitrine[41], répondit à toutes les prières et répéta plusieurs fois d’un ton attendri : « Mon Dieu ayez pitié de moi, j’espère en votre miséricorde[42]. » De toutes parts on entendait le bruit des sanglots, principalement parmi les princesses demeurées dans le cabinet du Conseil[43].

La cérémonie et les prières terminées, le cardinal adressa encore quelques paroles au Roi sur la grâce que Dieu venait de lui faire, lui donna la bénédiction du Saint-Sacrement et sortit de la chambre[44]. Tout ceci avait duré un peu plus d’une demi-heure[45]. Les princes et plusieurs grands officiers firent escorte au cardinal jusqu’à la chapelle[46], lui frayant son chemin parmi la foule qui remplissait le château et refluait jusque dans les cours[47].

 

Le Roi écrit son deuxième codicille

Dès que Notre-Seigneur fut hors de l’appartement, Mme de Maintenon, qui avait passé toute l’après-midi dans la chambre du Roi, s’éloigna, conduite par le duc de Noailles son neveu, et Louis XIV se fit apporter sur son lit une petite table sur laquelle il écrivit quelques lignes, sous forme de deuxième codicille à son testament, et les remit au chancelier[48]. Pendant que le Roi écrivait, Mme de Maintenon revint prendre sa place dans la ruelle la plus éloignée de la porte du cabinet, d’où les courtisans ne pouvaient l’apercevoir[49]. Le Père Le Tellier entretenait son pénitent et leur conversation se prolongea environ une heure[50] ; après quoi, ayant demandé à boire, il fit appeler les officiers de la chambre et de la garde-robe[51]. Les courtisans les plus près de la porte avancèrent deux ou trois pas dans la chambre, à la vue du Roi[52]. Il leur témoigna sa joie d’avoir reçu les sacrements de l’Église en pleine connaissance, il s’était aperçu que les médecins n’avaient connu son mal que lorsqu’il fut sans remède, mais « il faut vouloir, dit-il, ce qui plaît au Seigneur[53]. »

 

Parle à Villeroy

Le Roi appela le maréchal de Villeroy, qui, avec très peu des plus marqués, se trouvait dans la porte qui faisait communiquer la chambre avec le cabinet du Conseil[54] ; il l’appela d’une voix si forte qu’elle n’avait rien d’un mourant[55], et lui dit d’un accent très gracieux : « Monsieur le Maréchal, ayant toujours eu beaucoup d’amitié et d’estime et de considération pour vous et me voyant prêt à vous quitter et à mourir puisqu’il n’y a plus de remèdes à nos maux, pour vous marquer ma reconnaissance des services que vous m’avez rendus, et de ceux de Monsieur votre père, qui m’a gouverné pendant ma minorité, je vous fais aussi gouverneur de M. le Dauphin, mon arrière petit-fils ; je vous demande en grâce de l’élever dans la crainte de Dieu, de lui inspirer un amour pour ses peuples qui le porte à les soulager autant qu’il lui sera possible ; ayez attention sur sa conduite, faites-en sorte qu’elle soit bien réglée, et ne l’abandonnez jamais. » Le Roi ajouta quelques phrases qu’on ne put entendre, le vieux maréchal tombant à genoux lui baisa la main et sortit tout baigné de ses larmes[56].

 

Et au duc d'Orléans

Cet entretien n’avait duré qu’un demi-quart d’heure[57]. Le Roi manda ensuite le chancelier Voysin et le ministre Desmaretz et leur parla en particulier pendant une ou deux minutes[58]. Après avoir pris un bouillon, il fit appeler le duc d’Orléans qu’il entretint pendant près d’un quart d’heure[59]. Dans l’espoir de ramener cette âme vicieuse il « lui recommanda sur toutes choses d’avoir de la religion, en lui disant qu’il n’y avait que cela de bon et de solide[60] », ensuite il aborda un sujet délicat entre tous : « Mon cher neveu, dit-il, j’ai fait un testament où je vous ai conservé tous les droits que vous donne votre naissance. Je vous recommande le Dauphin, servez-le aussi bien et aussi fidèlement que vous m’avez servi, travaillez de votre mieux à lui conserver son royaume, comme pour vous-même, s’il venait à manquer vous seriez le maître. Je connais votre bon cœur, votre sagesse, votre courage et l’étendue de votre esprit, je suis bien persuadé du soin que vous prendrez pour la bonne éducation du Dauphin, et que vous n’omettrez rien pour le soulagement des peuples de son royaume. Je vous recommande aussi en particulier tous les officiers de ma maison tant grands que petits, ils m’ont tous fidèlement servi avec affection, et je suis très content d’eux, faites-leur tout le bien que vous pourrez, ne les abandonnez pas, je vous en prie, dans leurs besoins et nécessités. Mon cher neveu, ayez souvenance de moi. J’ai fait les dispositions que j’ai cru les plus sages et les plus équitables pour le bien du royaume, mais, comme on ne saurait tout prévoir, s’il y a quelque chose à changer ou à réformer, l’on fera ce que l’on trouvera à propos. » Le duc d’Orléans répondit : « Sire, je prie Votre Majesté d’être bien persuadée de ma reconnaissance pour toutes les bontés qu’elle a toujours eues pour moi. Je la supplie de croire que j’exécuterai très ponctuellement tout ce qu’elle m’ordonne. » Il s’agenouilla, fondant en larmes, embrassa le Roi[61] deux fois fort tendrement[62] et reçut sa bénédiction[63]. Il sortit de la chambre secoué de sanglots[64] et le bruit courut qu’il venait d’être déclaré régent[65].

 

Autres entrevues

Comme l’entretien du Roi avec le duc d’Orléans se prolongeait, le duc du Maine retourna dans son appartement ; il reparut à temps pour succéder à son cousin auprès du Roi qui le retint un demi-quart d’heure[66], et, vers le milieu de ce temps, appela le comte de Toulouse[67]. Il n’y avait que peu de valets, tous indispensables dans la chambre, avec Mme de Maintenon qui se tint à l’écart tout le temps que le Roi parla au duc d’Orléans[68] ; le chancelier se tenait de même hors de portée d’entendre, entre la cheminée et la porte du cabinet du Conseil[69], où attendaient les trois filles du Roi avec le duc de Bourbon, le comte de Charolais et le prince de Conti appartenant à la branche de Condé[70]. Le Roi les ayant aperçus sur la porte du cabinet[71] les appela et leur dit quelques mots point en particulier ni bas[72] : « Mes cousins, je me souviens de vos grands-pères ; ils m’ont fait bien de la peine pendant ma minorité ; vous n’en n’avez pas mieux valu depuis ce temps-là ; soyez plus sages qu’eux[73]. » Il les exhorta à vivre en paix et unis, tant pour leur intérêt particulier que pour celui de la France. Ils promirent, pleurèrent et sortirent.

Louis XIV fit rappeler le duc du Maine et lui dit : « Votre sagesse, Monsieur, et la capacité que j’ai toujours remarqué en votre personne ont fait que j’ai jeté les yeux sur vous pour vous donner la charge de surintendant de l’éducation de M. le Dauphin, convaincu que vous vous en acquitterez parfaitement. Je vous dis adieu ; souvenez-vous de moi[74]. » Aucune des princesses ne fut appelée auprès du Roi[75] que ces adieux avaient fort ému. Fagon dut insister beaucoup pour lui faire prendre un bouillon après lequel il s’assoupit et reposa près d’une heure[76].

 

Le chancelier livre le codicille

Pendant ce temps le chancelier Voysin, sorti de la chambre royale, s’approcha du duc d’Orléans, qui était assis dans l’embrasure de la fenêtre du cabinet la plus proche de la chambre et tous deux se dirigèrent vers la table du Conseil, au bout où le Roi avait accoutumé de s’asseoir. Le chancelier tira d’une enveloppe non cachetée le codicille que le Roi venait d’écrire et le donna au duc d’Orléans qui le lut, appuyé sur la table, sans s’asseoir, ayant Voysin debout à ses côtés. Les courtisans virent que les lignes et l’écriture étaient fort serrées. Après que le duc d’Orléans eut achevé sa lecture, le chancelier remit le papier dans l’enveloppe dont il fit lire au prince la suscription et l’introduisit dans sa poche sans la cacheter. Ils causèrent ensuite pendant un quart d’heure environ ; le chancelier s’éloigna et le prince causa avec les médecins[77].

Vers onze heures, le Roi en s’éveillant aperçut auprès de son lit Mme de Maintenon éplorée : « Quoi, madame, lui dit-il, vous vous affligez de me voir en état de bientôt mourir ? N’ai-je pas assez vécu ? M’avez-vous cru immortel ? Non, non, je sais très bien qu’il faut tout quitter. Il y a longtemps que j’y ai pensé et que je m’y suis préparé étant bien persuadé qu’il y a un souverain infiniment élevé au-dessus des Rois de la terre et que c’est à nous à. nous soumettre à ses ordres suprêmes »[78]. Dès que le Roi fut réveillé, les médecins procédèrent au pansement[79] et les princesses revinrent dans le cabinet d’où le malade les fit entrer dans sa chambre. C’étaient Madame, sa belle-fille la duchesse d’Orléans et sa petite-fille la duchesse de Berry ; la princesse de Condé douairière, la duchesse de Bourbon douairière et sa belle-fille la duchesse de Bourbon ; la princesse de Conti douairière et la princesse de Conti. Biles s’approchèrent en poussant des lamentations. « Quoi, leur dit le Roi, est-ce que vous m’avez cru immortel ? Ne faut-il pas que je paie à Dieu le tribut de ma vie qui est à lui[80] ? » Mais comme leurs cris le fatiguaient, il dit : « Nous nous attendrissons », et il les pria de se retirer parce qu’il voulait reposer[81]. Elles sortirent, le rideau du lit fut un peu tiré et Mme de Maintenon passa dans les arrière-cabinets[82].

 

Nuit du 25 au 26 août

La nuit ne fut pas meilleure que les précédentes. Le malade ne dormit que par intervalles et ses forces diminuèrent tellement qu’on était obligé de soulever la tête pour faire prendre quelques cordiaux et de porter et soutenir les membres chaque fois qu’il fallait le remuer. Néanmoins, vers huit heures du matin, il manifesta le désir d’entendre la messe.

 

Journée du lundi 26 août

Entre neuf et dix heures du matin, le cabinet se remplit des grands officiers et des courtisans[83] qui jouissaient des grandes entrées, des premières entrées et des entrées. Bientôt arrivèrent toutes les princesses ; déjà la galerie des glaces était pleine de gens de considération qui, faute de jouir des entrées, ne pouvaient aller plus avant[84].

Sur les dix heures, on pansa la jambe ; Mareschal donna quelques coups de lancette et trouva que la gangrène gagnait jusqu’à l’os. Mme de Maintenon était seule dans la chambre et au pied du lit pendant qu’on pansait le Roi qui la pria de sortir et de ne plus revenir parce que sa présence l’attendrissait trop ; elle obéit[85].

 

Adieux au Dauphin

Un moment après que les chirurgiens se furent retirés, à midi, le Roi pria son confesseur de lui amener le Dauphin, qui attendait dans la galerie avec sa gouvernante, Mme de Ventadour[86]. Il les fit approcher et Mme de Ventadour installa l’enfant dans un fauteuil au chevet du lit. L’aïeul considéra quelques instants son frêle héritier « avec application et une espèce de complaisance » et lui dit, les larmes aux yeux : « Mon cher enfant, vous allez être le plus grand roi du monde, n’oubliez jamais les obligations que vous avez à Dieu. Ne m’imitez pas dans les guerres ; tâchez de maintenir toujours la paix avec vos voisins, de soulager votre peuple autant que vous pourrez, ce que j’ai eu le malheur de ne pouvoir faire par les nécessités de l’État. Suivez toujours les bons conseils, et songez bien que c’est à Dieu à qui vous devez ce que vous êtes. Je vous donne le Père Le Tellier pour confesseur ; suivez ses avis et ressouvenez-vous toujours des obligations que vous avez à Madame de Ventadour[87] ».

« Pour vous, madame, dit-il à la gouvernante, j’ai bien des remerciements à vous faire du soin avec lequel vous élevez cet enfant et de la tendre amitié que vous avez pour lui ; je vous prie de la lui continuer, et je l’exhorte à vous donner toutes les marques possibles de sa reconnaissance. » Le Roi s’était fort attendri en parlant de la sorte, faisant un dernier effort il ajouta : « Madame, approchez-moi ce cher enfant que je l’embrasse pour la dernière fois, puisqu’il plaît à Dieu de me priver de la consolation de le lever jusqu’à un âge plus avancé. » Alors élevant les yeux au ciel et joignant les mains, il le bénit en disant : « Seigneur, je vous l’offre cet enfant, faites-lui la grâce qu’il vous serve et honore en roi très chrétien et vous fasse adorer et respecter par tous les peuples de son royaume. » Voyant le Roi répandre des larmes, Mme de Ventadour retira l’enfant des bras de l’aïeul, qui le suivit du regard tant qu’il l’aperçut, les mains élevées vers le ciel et priant pour celui qui allait être Louis XV. Celui-ci criait et pleurait, on le trouva dans son appartement caché dans les recoins pour y pleurer à l’aise[88].

 

Recommandations aux princes

Un moment après, le Roi envoya quérir le duc du Maine et le comte de Toulouse et leur parla assez longtemps à huis clos[89] ; après eux ensuite on alla chercher de sa part le duc d’Orléans qui était retourné chez lui et ne lui dit que peu de mots, comme s’il s'éloignait il le rappela mais pour un instant[90] et lui recommanda MM. du Maine et de Toulouse « pour les raisons qu’il pouvait savoir » et aussi Desmaretz, l’assurant que ce seul ministre avait sauvé l’État et le pria de l’en récompenser[91]. Ensuite, en présence des princes qui se trouvaient là et qu’on avait laisser entrer dans la chambre, le Roi s’adressant à son neveu lui dit sur un ton de majesté : « Mon neveu, je vous fais régent du royaume. Vous allez voir un Roi dans le tombeau et un autre dans le berceau ; souvenez-vous toujours de la mémoire de l’un et des intérêts de l’autre[92]. » Il ajouta que le nouveau Roi serait, dès son avènement, conduit à Vincennes, dont l’air est bon, jusqu’à ce que toutes les cérémonies fussent terminées à Versailles et le Château bien nettoyé[93]. Il poussa la prévoyance jusqu’à commander lui-même, nom par nom, la garde et l’escorte voulant que les chevaux soient harnachés et les gendarmes, mousquetaires, chevaux légers et gardes du corps bottés[94]. Ensuite il rappela aux princes et aux princesses de ne jamais manquer au respect qu’ils devaient à leur maître et à leur roi et de se souvenir que ceux qui avaient pris un parti opposé à ses intérêts s’en étaient repentis toute leur vie, lui-même n’ayant jamais pu, comme roi, satisfaire l’inclination qu’il avait eue de leur faire plaisir[95].

Quand les princes furent sortis, le Roi précisa ses ordres pour l'ameublement de Vincennes[96]. Ce fut alors que la duchesse du Maine, qui ne s’était pas dérangée de ses passe-temps ordinaires, arriva à Versailles et sollicita d’être admise. Le Roi ne la reçut qu’un instant[97], et après avoir dit un mot au marquis de Torcy[98] entendit la messe avec sa ferveur accoutumée (midi et demi).

 

Apostrophe aux cardinaux

Après la messe, le Roi retint les cardinaux de Rohan et de Bissy et, en présence du maréchal de Villeroy, du P. Le Tellier et du chancelier[99] ainsi que « d’un grand nombre de courtisans[100] » ; il leur dit d’un air majestueux et sur un ton assez élevé : « Messieurs. Je suis bien aise de vous déclarer publiquement mes sentiments devant toutes les personnes ici présentes. Je veux vivre et mourir dans la religion catholique, apostolique et romaine que j’ai soutenue, autant qu’il m’a été possible, pendant le cours de mon règne. Vous avez pu savoir que dans toutes les affaires qui ont regardé la religion et l’Eglise, je les ai protégées avec fermeté et zèle, mais dans les dernières affaires qui sont survenues depuis je n’ai suivi que vos avis et n’ai fait que ce que vous m’avez conseillé de faire. C’est pourquoi si j’ai pu mal faire, c’est sur vos consciences, n’y en ayant point eu d’autre part et vous en répondrez devant Dieu ; pour moi, je n’ai eu que de très bonnes intentions. » Les cardinaux gardèrent le silence[101]. Élevant les yeux vers le ciel et sortant une main du lit, le Roi dit encore : « Messieurs, c’est à ce tribunal que je vous cite ». Les cardinaux et le confesseur protestèrent n’avoir rien fait que dans l’intérêt de la vérité : « C’est ce que Dieu jugera », conclut le mourant[102].

 

Adieux aux courtisans

Après que les deux cardinaux furent sortis, le Roi dîna dans son lit, d’un bouillon, en présence de ce qui avait les entrées. Il les fit approcher comme on desservait et leur dit : « Messieurs, je vous demande pardon du mauvais exemple que je vous ai donné : j’ai bien à vous remercier de la manière dont vous m’avez tous servi et de rattachement et de la fidélité que vous m’avez toujours marqué. Je suis bien fâché de n’avoir pas fait pour vous ce que j’aurais bien voulu faire : les mauvais temps en sont cause. Je vous demande pour mon petit-fils la même application et la même fidélité que vous avez eues pour moi ; c’est un enfant qui pourra essuyer bien des traverses, que votre exemple en soit un pour tous mes sujets. Suivez les ordres que mon neveu vous donnera ; il va gouverner le royaume, j’espère qu’il le fera bien. J’espère aussi que vous contribuerez tous à l’union, et que si quelqu’un s’en écartait, vous aideriez à le ramener. Je sens que je m’attendris et que je vous attendris aussi, je vous en demande pardon. Adieu, messieurs. Je compte que vous vous souviendrez quelquefois de moi[103]. »

 

Aux officiers

Là dessus il ordonna au duc de Tresmes de faire entrer tous les officiers qu’il trouverait dans l’appartement. La chambre en fut remplie en un instant, grands et petits sans distinction à genoux, outrés de douleur ; il s’en trouvait dans la ruelle et derrière le balustre. Le Roi fit tirer son rideau afin de les voir et d’en être vu. « Messieurs, leur dit-il, je suis content de vos services ; vous m’avez fidèlement servi et avec envie de me plaire. Je suis fâché de ne vous avoir pas mieux récompensés que j’ai fait ; les derniers temps ne l’ont pas permis. Je vous quitte avec regret. Servez le Dauphin avec la même affection qui vous m’avez servi ; c’est un enfant de cinq ans, qui peut essuyer bien des traverses, car je me souviens d’en avoir beaucoup essuyé pendant mon jeune âge. Je m’en vais, mais l’Etat demeurera toujours ; soyez-y fidèlement attaché, et que votre exemple en soit un pour tous mes autres sujets. Soyez tous unis et d’accord, c’est l’union et la force d'un État ; et suivez les ordres que mon neveu vous donnera. Il va gouverner le royaume ; j’espère qu’il le fera bien. J’espère aussi que vous ferez votre devoir et que vous vous souviendrez quelquefois de moi[104]. » Puis adressant la parole aux supérieurs il leur recommanda de traiter leurs inférieurs avec douceur et honnêteté, « comme je l’ai fait, dit-il, le mieux qu’il m’a été possible, et j’espère que vous en userez de même. Je vous dis adieu, mes bons officiers, voilà ce que j’avais à vous dire avant de vous quitter[105] ». Sa voix n’était point entrecoupée et seulement beaucoup plus faible qu’à l’ordinaire[106]. Tous se retirèrent en sanglotant[107].

 

Au maréchal de Villeroy

Un peu après que tout le monde fut sorti, le Roi demanda le maréchal de Villeroy et lui répéta ce qu’il avait dit la veille : « Monsieur le Maréchal, je vous donne une nouvelle marque de mon amitié et de ma confiance en mourant. Je vous fais gouverneur du Dauphin, qui est l’emploi le plus important que je puisse donner. Vous saurez par ce qui est dans mon testament ce que vous aurez à faire à l’égard du duc du Maine. Je ne doute pas que vous ne me serviez après ma mort avec la même fidélité que vous l’avez fait pendant ma vie. J’espère que mon neveu vivra avec vous avec la considération et la confiance qu’il doit avoir pour un homme que j’ai toujours aimé. Adieu, Monsieur le Maréchal, j’espère que vous vous souviendrez de moi[108]. »

 

A Mme de Maintenon

Ces entrevues avaient beaucoup fatigué le mourant qui avait dû faire de pénibles efforts pour être maître de lui et parler assez haut pour être entendu ; il avait les yeux injectés, le teint brillant mais le corps si abattu qu’il ne prit pour ainsi dire aucune attention aux médecins qui lui trouvèrent une fièvre violente. La gangrène gagnait toujours, en conséquence on continua la lotion d’eau-de-vie camphrée ; mais après une demi-heure de ce remède le patient déclara qu’il ne sentait plus sa jambe « que devers le genou». Mareschal donna quelques coups de lancette. Vers deux heures, on introduisit quelques chirurgiens venus de Paris. Surpris de voir la jambe noire et gangrenée, ils s’entreregardèrent en secouant la tête. Le Roi s’aperçut de leur trouble, leur dit de couper sans crainte et qu’il se sentait assez de courage pour souffrir l’amputation ; puis s’adressant à son chirurgien : « Mareschal, n’avez-vous pas là des rasoirs ? Coupez ! et ne craignez rien. » Les plus courageux avaient les yeux mouillés de larmes, Louis s’en aperçut : « Me sauvera-t-on la vie ? » demanda-t-il. Mareschal répondit qu’il y avait peu d’apparence. — « Eh bien, il est inutile que vous me fassiez souffrir. » Mieux valait qu’on le laissât mourir en repos et il interrogea Mareschal sur le temps qui lui restait à vivre. — « Sire, nous pouvons espérer jusqu’à mercredi. » — « Voilà donc mon arrêt prononcé pour mercredi[109]. » Et se tournant vers Mme de Maintenon : « Madame, il faut nous séparer. Je vous dis adieu ; peut-être vous renverrai-je chercher ; mais, si je ne le fais pas, ne croyez pas que ce soit manque d’amitié[110]. » C’était le plus pénible sacrifice qu’il lui restait à accomplir[111] ; tandis qu’elle s’éloignait il lui dit avec tendresse : « Qu’allez-vous devenir, Madame ? Car vous n’avez rien. — Je suis un rien, répondit-elle, ne vous occupez que de Dieu. » Elle fit deux pas et réfléchissant à l’incertitude du traitement qu’elle pouvait attendre, elle revint et pria le Roi de demander au duc d’Orléans d’avoir pour elle de la considération ; il le lui promit[112].

Le duc d’Orléans fut appelé et le Roi lui dit : « Mon neveu, je vous recommande Mme de Maintenon ; vous savez la considération et l’estime que j’ai toujours eues pour elle ; elle ne m’a donné que de bons conseils, j’aurais bien fait de les suivre ; elle m’a été utile en tout, mais surtout pour mon salut ; faites tout ce qu’elle vous demandera pour elle, pour ses parents, ses alliés, ses amis ; elle n’abusera pas de votre bonne volonté, qu’elle s’adresse directement à vous pour tout ce qu’elle voudra. » Il ajouta qu’elle était pauvre et qu’elle avait besoin de la pension qu’il lui payait et qu’il désirait que le duc lui continuât. Celui-ci était à genoux, il se tourna vers Mme de Maintenon et, en signe d’acquiescement, fit une profonde inclination[113]. Le prince répéta ces paroles au sortir de la chambre[114] où le Roi venait de l’embrasser à deux reprises en lui disant : A Dieu[115].

 

Aux princesses du sang

Comme il rentrait dans le cabinet du Conseil et pendant que la porte s’ouvrait devant lui, le Roi entendit des voix de femmes ; comprenant qui elles étaient, tout de suite il leur manda d’entrer[116]. Elles se précipitèrent, suivies de leurs dames d’honneur, criant, se lamentant d’une manière si bruyante[117] que le moribond ne put s’empêcher de rire et leur dit : « Il ne faut pas pleurer comme cela[118]. » Il les fit toutes approcher de son lit[119], et leur « dit adieu avec des paroles si tendres que je m’étonne, disait Madame, de n’être pas tombée à la renverse sans connaissance. Il m’a assuré qu’il m’avait toujours aimée et plus que je ne le croyais moi-même, qu’il regrettait de m’avoir quelquefois causé du chagrin. Il m’a demandé de me souvenir quelquefois de lui, ajoutant qu’il pensait que je le ferais volontiers, car il était persuadé que je l’avais toujours aimé ; il a dit de plus qu’il me donnait sa bénédiction et qu’il faisait des vœux pour le bonheur de toute ma vie. Je me suis jetée à ses genoux, et, prenant sa main, je l’ai baisée. Il m’a embrassée et il a recommandé l’union à ses filles légitimées. En l’entendant dire : « Je vous recommande surtout d’être unies », je crus qu’il disait cela pour moi et pour la femme de mon fils, et je répondis : « Oui, je vous obéirai, Monsieur » ; le Roi se retourna alors vers moi et dit d’une voix rude : « Vous croyez que je dis cela pour vous ; non, non vous êtes raisonnable et je vous connais ; c’est à ces princesses que je parle qui ne le sont pas autant que vous[120] ». Après avoir dit à chacune d’entre elles ce qui lui convenait, il en exhorta deux[121] qui étaient fort mal ensemble à bien vivre entre elles dorénavant et à se raccommoder, ce qu’elles firent sur le champ[122].

Il était malaisé de suivre le fil des paroles du Roi à cause de la faiblesse de sa voix et des lamentations de l’auditoire. Sur la fin cependant, le malade élevant un peu le ton, termina par ces paroles : « Je vous dis adieu, messieurs et mesdames, puisqu’il faut mourir et nous quitter n’y ayant plus de remèdes. Je vous conjure de vous ressouvenir de moi et de vivre tous en grande union. Je vous recommande le Dauphin très particulièrement[123] » ; et s’adressant au duc d’Orléans : « Je vous recommande sa personne et mon royaume que je laisse dans un pitoyable état ; mais je prends Dieu à témoin qu’il n’y a que vingt-quatre heures que je le sais[124]. » Ensuite il embrassa tous les membres de sa famille et leur donna sa bénédiction[125]. A peine sorties de la chambre, les princesses reprirent leurs lamentations, tellement que, par les fenêtres ouvertes, on conclut dans les cours que le Roi était mort ; la nouvelle vola à Paris et se propagea dans les provinces[126].

 

Au curé de la paroisse

Un moment après, le Roi demanda le curé de Versailles et, sitôt qu’il l’aperçut, lui dit : « M. le curé, je vous prie de vous souvenir de moi dans vos prières et de faire prier pour le repos de mon âme, quand Dieu aura disposé de moi. » — « Oui, Sire, nous prions Dieu jour et nuit pour votre heureuse éternité et pour votre convalescence ; nous ne désespérons pas encore. » — « Non, non, monsieur, ne demandez pas mon retour, mais mon heureuse éternité ! Je l’espère, ô mon Dieu, et vous la demande de tout mon cœur et de toute mon âme[127]. »

 

Lettre et conditions posées au cardinal de Noailles

Cette journée était comme une évocation de tout ce qui préoccupait la pensée du mourant. Parmi ces soucis, celui des affaires religieuses si pénibles engagées à propos de la Constitution Unigenitus rappelait à son souvenir le cardinal de Noailles, archevêque de Paris. Au moment où il apostrophait Rohan et Bissy, le Roi avait ajouté que, « pour le cardinal de Noailles, Dieu lui était témoin qu’il ne le haïssait point, et qu’il avait toujours été fâché de ce qu’il avait cru devoir faire contre lui. A ces dernières paroles, Blouin, Fagon et Mareschal qui étaient assez près du Roi se regardèrent, et se demandèrent entre haut et bas si on laisserait mourir le Roi sans voir son archevêque, sans marquer par là réconciliation et pardon, que c’était un scandale nécessaire à éviter. Le Roi, qui les entendit, reprit la parole aussitôt, et déclara que non seulement il ne s’y sentait point de répugnance, mais qu’il le désirait[128]. »

Cependant Noailles n’osait se présenter à Versailles et souffrait de ne pouvoir rendre ses devoirs au Roi qu’il aimait[129]. Il écrivit à Mme de Maintenon[130] qui communiqua son désir au cardinal de Rohan et au chancelier Voysin, qui ne crurent pouvoir cacher au Roi cette démarche[131]. En conséquence, Mme de Maintenon rentra dans la chambre, appuyée sur le duc de Noailles, fit retirer tout le monde et s’étant approché du lit donna lecture de la lettre du cardinal[132]. Cette lettre était si touchante que le Roi en fut ému[133]. On lui demanda s’il n’avait rien contre le prélat : « Non, répondit-il, et s’il veut venir tout à l’heure, je l’embrasserai de bon cœur, pourvu qu’il se soumette au pape, car je veux vivre et mourir comme j’ai vécu, catholique, apostolique et romain[134]. » Il manda le chancelier et lui dit : « Monsieur, écrivez de ma part à monsieur l’archevêque de Paris, marquez-lui l'estime que j’ai toujours fait de son mérite et de sa piété, faites-lui connaître dans l’état où je suis et assurez-le que mon plus grand plaisir serait de mourir entre ses bras[135]. » Ces paroles semblent avoir plongé dans l’embarras quelques-uns de ceux qui les entendirent.

Rohan, Bissy, Le Tellier et Mme de Maintenon s’éloignèrent et tinrent conseil dans l’embrasure d’une fenêtre[136]. Le confesseur cria tout bas, Bissy appuya, Mme de Maintenon parut inquiète. Rohan et Voysin, songeant à l’avenir gardèrent le silence. Le groupe revint auprès du lit, montra qu’il ne fallait pas risquer par excès de délicatesse de conscience le triomphe de la bonne cause à des adversaires sans scrupule. La visite de Noailles devait dépendre de l’engagement qu’il prendrait d’accepter la Bulle. Le Roi acquiesça et Voysin écrivit à l’instant au cardinal[137] a qu’il avait été témoin que Mme de Maintenon avait rendu au Roi un compte fidèle de la peine que Son Éminence souffrait de ne pouvoir lui rendre ses devoirs, et même d’avoir lieu d’appréhender qu’il ne restât à Sa Majesté quelque ressentiment contre Son Éminence ; que le Roi lui avait commandé sur le champ de lui écrire qu’il ne reste dans son cœur ni dans son esprit rien de personnel contre elle, Sa Majesté ayant fait un sacrifice à Dieu de tout ce qui pouvait intéresser son autorité dans la résistance que Son Éminence avait apportée à l’exécution des ordres du Roi pour la réception et la publication de la Constitution, après avoir été acceptée par plus de cent quinze évêques de France : que Sa Majesté le recevrait avec plaisir et qu’elle aurait une consolation particulière de mourir entre les bras de son archevêque », si celui-ci promettait sincèrement son acceptation du projet remis au duc de Noailles au mois de mai précédent. « Si M. le Cardinal était prêt d’acquiescer à cette condition, il pouvait venir sur le champ, il serait reçu à bras ouverts ; rien ne pouvait faire au Roi un plaisir plus sensible, mais tant qu’il demeurera dans le sentiment de se séparer du corps des pasteurs, ne voulant déférer ni à l’autorité du Saint-Siège, ni à l’exemple que Sa Majesté n’emploie en cette occasion que pour appuyer la décision de l’Église, Sa Majesté ne croit pas devoir consentir que Son Éminence vienne le trouver, de peur de paraître autoriser par cette dernière action, la conduite qu’a tenue Son Éminence[138]. » On dépêcha un courrier au cardinal qui ne crut pas devoir accepter la condition posée par le Roi et se borna à prescrire l’exposition du Saint-Sacrement dans toutes les églises de Paris où la foule s’entassait, priant pour la guérison du Roi[139].

 

Destruction de papiers

Mme de Maintenon, nonobstant la tristesse dont elle était pénétrée, ne s’éloignait guère du lit du Roi[140] ; lorsqu’elle ne pouvait retenir ses larmes elle cherchait un prétexte pour disparaître quelques instants. Louis l’avait priée de se retirer vers deux heures, mais il ne tarda pas à l’envoyer chercher[141], désireux de s’entretenir de pensées conformes à sa situation[142] ; il la pria aussi de rapporter une cassette qu’il lui avait donnée à garder depuis quinze ans[143], manda le chancelier et, devant lui, mit ordre à ses papiers. Mme de Maintenon et Mlle d’Aumale l’y aidaient[144], en présence du duc d’Orléans à qui furent remis plusieurs documents[145]. « Quand il en fut à certains écrits qui pouvaient brouiller deux ministres, le Roi dit à Mme de Maintenon : « Brûlons ceux-ci avec grand soin : il ne faut pas qu’un tel en ait connaissance. » Il regardait d’autres papiers en souriant, comme les listes de Marly, de Fontainebleau, etc., et disait : « Nous pouvons brûler tout cela[146]. » Cette occupation le tint environ deux heures[147] ; dès que le chancelier se fut retiré, « restant seul avec Mme de Maintenon il la pria de lui donner ses poches, les fouilla lui-même, et chercha tout ce qu’il y avait à en ôter ; y ayant trouvé son chapelet, il le donna à Mme de Maintenon en lui disant : « Ce n’est pas comme relique, mais pour souvenir. » Il trouva aussi sa boîte de bonbons, une petite boîte d’écaille ronde cerclée d’or, des plus simples, il la donna à Mlle d’Aumale[148]. »

« Lorsqu’il eut fini la visite de ses poches, il parla à Mme de Maintenon d’une manière et dans des termes qui prouvaient bien toute l’estime et toute la confiance qu’il avait toujours eues avec elle. J’entendis presque tout ce qu’il lui dit, confesse Mlle d’Aumale. Mme de Maintenon, sensible, comme elle devait l’être, à toutes ses paroles, les recueillit précieusement[149]. A trois reprises, en deux jours différents, il lui fit ses adieux, n’ayant, dit-il, de regret en mourant que de la quitter, mais avec l’espoir que si Dieu lui faisait miséricorde, il la rejoindrait un jour dans l’autre monde. Mme de Maintenon le pria de ne penser qu’à Dieu, de ne s’occuper que de Lui seul et non d’elle qui n’était rien. A un autre moment il lui demanda pardon de n’avoir pas assez bien vécu avec elle, de ne l’avoir pas rendue heureuse, quoiqu’il l’eut toujours aimée et estimée également. Ce disant, il ne put retenir ses larmes et demanda s’il n’y avait personne dans la chambre. « Au reste, poursuivit-il, quand on verrait que je m’attendris avec vous, personne n’en serait surpris[150]. »

Vers six heures, le Roi fit appeler une fois de plus le chancelier et travailla une demi-heure avec lui[151]. Mme de Maintenon et le P. Le Tellier se succédaient auprès du lit, en sorte qu’une heure ne se passait pas sans qu’il entendit les exhortations de son confesseur[152]. Tranquille, n’ayant plus aucun espoir de vivre, il s’était abandonné lui-même ; on essayait d’entretenir ses forces par des bouillons et de la gelée, mais il n’en prenait qu’après de longues instances et pour complaire à ses serviteurs[153]. A dix heures du soir, on procéda au pansement : la gangrène n’avait fait aucun progrès et le mal s’arrêtait au-dessous de la marque tracée sur la jambe du Roi par le long usage des jarretières[154].

C’en fut assez pour faire naître des rumeurs favorables que les esprits sensés n’écoutaient même pas.

 

Intrigues du duc d’Orléans

Le Roi était perdu et les intrigues allaient leur train. Dans l’entourage de Mme de Maintenon on en savait quelque chose.« Les approches de la mort du Roi, écrit Mlle d’Aumale, mettaient toute la Cour en grand mouvement. Le contenu de son testament avait transpiré[155] et était venu à la connaissance du duc d’Orléans qui, ne trouvant pas dans les dispositions du Roi qu’il fut traité comme il le méritait, ni comme il le désirait, avait déjà pris des mesures pour s’assurer la part qu’il croyait lui être due dans le gouvernement. Dès que la maladie du Roi avait été déclarée mortelle, il avait travaillé sérieusement à venir à bout de son dessein ; en conséquence, il avait traité secrètement avec plusieurs seigneurs qu’il s’était attachés. Ses menées ne transpirèrent pas d’abord ; mais les derniers jours de la vie du Roi, on s’aperçut bien que le duc n’était occupé que de ses intérêts et tout le monde en raisonnait tout bas[156]. »

 

Il apprend le contenu du testament

Le maréchal de Villeroy, courtisan émérite, et le chancelier Voysin, son compère dans la confiance de Louis XIV, jugèrent l’heure venue d’exploiter le secret du testament connu d’eux seuls[157]. Le chancelier, dans les temps du règne, s’était fait « le dépositaire, l’âme et l’instrument... de tout le mal qu’on avait voulu faire au duc d’Orléans[158] » ; le maréchal « examinant sa conscience » se reprochait ses avances d’argent et son excessive politesse à l’égard de la princesse des Ursins, ennemie jurée du duc. Plus souple et plus plat, Villeroy se chargea de négocier le raccommodement de son camarade et le sien. Il alla trouver en secret la duchesse d’Orléans et l’intéressa à leur cause. Celle-ci pressa son mari de recevoir le maréchal, de s’entendre avec lui « sur des choses fort principales auxquelles il voulait bien se prêter sous un grand secret, et qui l’embarrasseraient périlleusement s’il refusait d’y entrer[159] ». Villeroy obtint son audience, elle dura une heure entière, et il laissa entendre que son interlocuteur l’avait berné, « toujours badinant, folâtrant et riant, sans s’expliquer ni entrer dans le détail[160]. » Tout au contraire, l’audience eut des résultats positifs, Villeroy n’était pas d’humeur, possédant son secret, à baguenauder et, tout de suite, posa ses conditions : pour prix de ce qu’il consentait à livrer au prince il demandait la conservation du chancelier dans sa charge et le remboursement intégral de celle de secrétaire d’État[161]. Après une forte dispute et la parole donnée pour Voysin, le maréchal avoua tout ce qu’il savait du testament et les avantages accordés au duc du Maine. On ne sait pas ce que Villeroy stipula pour lui-même, mais il sut conduire cette négociation avec une arrogance et une désinvolture que pénétrèrent le duc d’Orléans d’un sentiment de modestie comme devant l’étalage d’une corruption supérieure.

Revenu chez lui, il s’abouchait avec lord Stair, lui exposait ce qu’il venait d’apprendre au sujet des clauses destinées à entraver son pouvoir. Mais, ajoutait-il, il s’en mettait peu en peine, parce qu’il était sûr du Parlement et des troupes. Stair, toujours empressé, renouvela les offres de service de sa Cour et la promesse de toute l’assistance dont il pourrait avoir besoin contre les prétentions du roi d’Espagne. Philippe se confondit en remerciements et réitéra sa promesse de donner pleine satisfaction à l’Angleterre touchant l’affaire de Mardyck. Stair le quitta en lui garantissant que son maître considérerait la désignation du roi d’Espagne à la régence comme une infraction aux traités[162].

 

Journée du mardi 27

Ces négociations disaient clairement ce que personne ne dissimulait plus. La nuit du 26 au 27 apporta au mourant de vives douleurs par tout le corps, excepte à la jambe devenue insensible. Vers dix heures du matin, les chirurgiens exécutèrent les scarifications résolues la veille. Mareschal fit de profondes incisions, le Roi ne ressentit rien, un deuxième essai donna le même résultat ; Mareschal pénétra plus avant, alors le Roi cria : « Ah, Mareschal, vous me faites grand mal » ; ce qui fit espérer que les corrosifs amèneraient la suppuration[163]. Mais déjà toute réaction était impossible dans ce corps à demi-détruit et qui, au dire d’un courtisan, « était devenu un squelette livré à l’opiniâtreté d’un automate[164] » ; car Fagon bataillait toujours[165]. Quoique la faiblesse du Roi fut extrême, il ne perdait rien de sa fermeté et offrait à Dieu ses souffrances en expiation des péchés dont il espérait, disait-il, la rémission de la grande miséricorde de Dieu[166]. Très peu entrèrent ce jour-là dans la chambre du Roi, en dehors du P. Le Tellier qui fut appelé à vingt reprises[167], de Mme de Maintenon qui ne s’éloigna que peu de moments[168] et des premiers gentilshommes qui n’entrèrent qu’avec les bouillons[169]. Pour la messe, célébrée à midi, le Roi ne laissa entrer que le Cardinal de Rohan et deux aumôniers de quartier[170].

 

Destruction de papiers

Sur les deux heures, le chancelier fut appelé pour terminer l'examen des cassettes tenues dans un ordre merveilleux et dont toutes les étiquettes étaient présentes à la mémoire du Roi[171]. Il chargea Rouin, en qui il « avait beaucoup de confiance » d’apporter toutes les cassettes de son petit cabinet, ce qui fut exécuté à l’instant par les garçons de la chambre qui les déposèrent près du lit et se retirèrent, laissant leur maître seul avec Mme de Maintenon et le chancelier. « On ne sait ce qui se passa dans cette occasion, dit Anthoine[172], si ce n’est que les officiers de la chambre étant rentrés lorsque Mme de Maintenon et le Chancelier sortirent, ils s’aperçurent qu’on avait brûlé beaucoup de papier. Les médecins et chirurgiens attendaient aussi la fin de cette conférence ; ils trouvèrent la jambe plus enflée et plus gangrenée. Une nouvelle incision ne parvint même plus à atteindre aucune partie sensible. Le dénouement approchait.

Sur le soir ; le Roi fit appeler le P. Le Tellier pour lui dire qu’il laissait son cœur aux Grands-Jésuites. Le confesseur pria le mourant de le dire lui-même au ministre Pontchartrain, lequel ne voudrait pas croire sa parole[173]. Pontchartrain se trouvait dans le cabinet du Conseil, il entra et le Roi lui dit : « Aussitôt que je serai mort, vous expédierez un brevet pour faire porter mon cœur à la Maison professe des Jésuites et l’y faire placer de la même manière que celui du feu roi mon père. Je ne veux pas qu’on y fasse plus de dépense[174]. » Peu après, songeant aux mesures à prendre pour le transfert de son successeur à Vincennes, il se souvint que M. de Cavoye, grand maréchal des logis de sa maison, n’avait jamais fait les logements de la Cour dans ce château, inhabité depuis plus d’un demi-siècle. Il désigna une cassette où on trouverait un plan de Vincennes et ordonna de l’y prendre et de le porter à Cavoye[175]. Quelqu’un en prît occasion de dire que ce grand officier, perclus d’infirmités avait vendu sa charge et voulu en cesser l’exercice, le Roi lui dit : « Cavoye, mourons ensemble » et le grand maréchal reprit le bâton[176]. Ensuite il se préoccupa de l’ameublement du château, voulut qu’on s’en occupât sur-le-champ et à l’objection que rien ne pressait, il répliqua qu’on aurait, à l’instant de sa mort, tant d’autres soucis, que celui-là serait négligé[177].

A quelque temps de là, il se tourna vers Mme de Maintenon : « J’ai beaucoup offensé Dieu, Madame, dit-il, mais il est bien bon, il me fera peut-être miséricorde ; on me dit même que je dois l’espérer. Je vous avoue que je commence à croire qu’il n’est pas si difficile de mourir qu’on se l’imagine. — Cela n’est pas aisé à tout le monde, répondit-elle ; quand il faut commencer par le catéchisme auprès d’un mourant qui a été impie toute sa vie, qui tient a des attachements, qui a la haine dans le cœur, des restitutions à faire — Ah ! répliqua le Roi, je n’en ai à faire à personne comme particulier, mais pour ce qui regarde le royaume, je n’ai d’autre ressource que d’espérer en la miséricorde de Dieu[178]. »

Pendant cette journée, l’ambassadeur d’Angleterre revint à Versailles harceler le duc d’Orléans. Il répétait qu’il n’était de bon accord possible entre les deux pays qu’au prix de l’expulsion du Prétendant et des jacobites notoires hors de France. Son interlocuteur laissa dire, changea l’entretien, insinua l’étude d’un traité de commerce, battit la campagne. Lord Stair changea de propos et mit l’entretien sur le personnel ministériel. Philippe d’Orléans lui confia « que Torcy n’avait pas mis le pied chez lui, mais qu’il s’en vengerait bientôt » ; ce qui ne pouvait qu’enchanter le vindicatif Écossais[179]. Cette fois il croyait la partie gagnée ou si près de l’être que « je restais, écrit-il dans son Journal, la nuit à Versailles dans la confiance que cela aurait fini cette nuit, mais point du tout. Le lendemain matin, il [le Roi] se trouvait à peu près dans le même état[180]. »

 

Journée du mercredi 28

Cependant cette nuit avait été « plus mauvaise que les précédentes, dans des agitations terribles[181], » et « à tout moment on l’entendait prier Dieu et faire toutes les prières qu’il faisait ordinairement dans son lit, frappant sa poitrine au Confiteor, et nommant entre haut et bas toutes les personnes pour qui il priait, comme : le Roi mon père, la Reine ma mère[182]. » Il priait le Seigneur de lui donner la force de souffrir pour l’amour de lui. Le P. Le Tellier l’exhortant à se soumettre à la volonté de Dieu dans cette extrémité s’avisa de lui demander s’il n’avait regret de quitter son royaume et toutes les grandeurs du monde.

« Non, mon Père, dit-il, je les ai oubliées. Et je suis bien persuadé, ajouta-t-il, que la grandeur de Dieu est infiniment élevée au-dessus des rois de la terre[183]. » Sur les sept heures du matin on lui proposa un bouillon, il répondit : « Ce n’est pas ce qu’il me faut, appelez mon confesseur[184]. » Celui-ci ne faisait que sortir du cabinet où il avait couché, ce qui fit croire que le péril était imminent[185]. Tandis que le confesseur lui parlait, le Roi vit deux garçons bleus assis au pied de son lit qui pleuraient. Il leur dit :

« Pourquoi pleurez-vous ? Est-ce que vous m’avez cru immortel ? Pour moi je n’ai point cru l’être, et vous avez dû, à l’âge où je suis, vous préparer à me perdre[186]. » Quoiqu’il eût souvent la tête embarrassée, quand on lui parlait de Dieu, il paraissait toujours revenir à lui et répondait exactement à tout ce qu’on lui disait. On l’entendait presque toujours parler entre ses dents, et quand on approchait pour entendre ce qu’il disait, on n’entendait que des prières[187].

Dès qu’il aperçut Mme de Maintenon, il lui dit que leur âge faisait qu’ils ne seraient pas longtemps séparés[188] ; il perdait connaissance de temps en temps et parfois la parole[189], en revenant à lui, il disait au Père Le Tellier : « Mon Père, donnez-moi encore une absolution générale de tous mes péchés[190]. » Il eut encore la force ce jour-là de réciter son chapelet[191], mais ne fut pas en état d’entendre la messe[192]. Sa pensée ne se détournait plus de l’éternité. « J’espère, disait-il, que Dieu me fera miséricorde », ajoutant : « Il est bien vrai que nous n’avons qu’une chose à faire qui est notre salut, mais nous y travaillons toujours trop tard. » A Mme de Maintenon qui lui demandait s’il souffrait beaucoup : « Non, dit-il, c’est ce qui m’afflige, je voudrais souffrir davantage pour l’expiation de mes péchés[193] ; » et s’adressant aux médecins : « M’aviez-vous donc cru immortel ? Pour moi je ne me l’étais pas cru[194]. »

« Comme j’étais presque toujours dans sa chambre avec Mme de Maintenon, je fus, raconte Mlle d’Aumale, chargée par le maréchal de Noailles de lui parler un peu du Cardinal, son frère, et de tâcher qu’il consentit à le voir : « Non, me répondit-il, je n’ai rien de personnel contre lui, et s’il veut venir tout à l’heure je l’embrasserai de tout mon cœur, s’il veut se soumettre au pape. Car je veux mourir comme j’ai vécu, catholique, apostolique et Romain. » Il n’en fut plus question depuis[195]. »

 

L’empirique de Marseille

On voit par les relations du temps que le malade étant perdu sans espoir et abandonné par les médecins, les empiriques se présentèrent. L’un venait d’Amiens, se disant possesseur d’un remède immanquable pour la gangrène[196] ; un autre venait de Beauvais[197] ; un troisième les éclipsa tous deux en sa qualité de méridional. C’était « une espèce de manant provençal fort grossier » qui apprenant sur la route de Marseille à Paris l’extrémité du Roi, se présenta au duc d’Orléans se disant en possession d’un remède spécifique pour toutes sortes de gangrènes. Le prince l’amena à la Cour[198] vers onze heures et il entra en conférence avec les médecins auxquels il expliqua que son élixir était fabriqué avec le corps d’un animal, de la même manière à peu près qu'on fait les gouttes d’Angleterre avec des crânes d’hommes[199]. Fagon se rebiffa, dit qu’il ne pouvait consentir à laisser prendre un tel remède[200], le charlatan le malmena fort brutalement à la grande satisfaction du duc du Maine[201] et Fagon, abasourdi d’un tel procédé, se tint coi. Mareschal interrogea l’homme qui, avec la faconde habituelle à ses compatriotes, protesta qu’il n’était pas médecin, ni chirurgien, ni apothicaire, mais désintéressé, ayant des rentes, ne demandant rien, possesseur d’un secret de famille et d’attestations de malades guéris par lui. Les médecins branlaient la tête, appelaient le Marseillais « un empoisonneur, un misérable qui avancerait de six heures la mort du Roi[202] » ; Mareschal, sceptique, se contentait de dire : « Je n’ai aucune foi en ce que vous ferez, mais il n’y a point de risque à tout tenter[203]. » On n’avançait à rien, voyant cela, la duchesse d’Orléans, MM. du Maine et de Toulouse usèrent de leur autorité et se décidèrent pour le remède[204].

On en parla au Roi qui, préparé à la mort, et jugeant toute tentative inutile, n’y voulut pas croire ni en faire l’expérience. A la fin, comme il n’y avait pas grand mal à le faire entrer[205], le duc d’Orléans amena le charlatan au lit du Roi. Après avoir tâté le pouls l’homme dit qu’il n’y avait pas à désespérer, qu’il n’osait promettre une guérison absolue car il était un peu tard[206]. A midi[207], le Marseillais versa quatre gouttes de son Elixir vitae dans un petit verre de vin de Bourgogne[208] et le présenta au Roi en disant : « Sire, c’est un très bon remède du médecin de Marseille qui fera du bien à Votre Majesté. » A ces paroles le Roi se réveilla comme en sursaut[209], approcha le verre de son nez et rebuté par l’odeur l’éloigna, puis but le remède : « Je ne le prends ni dans l’espérance ni avec le désir de guérir, dit-il, mais je sais qu’en l’état où je suis je dois obéir aux médecins[210]. » — « Sire, lui dit-on, on veut vous rappeler à la vie. » — « La vie ou la mort, répondit-il, tout ce qu’il plaira à Dieu[211]. »

 

Départ de Mme de Maintenon

Le médecin défendit de donner à boire au malade qu’après deux heures passées, ce temps expiré, il lui en donna une seconde dose et, peu après, le Roi se trouva plus calme, la vue plus claire et la parole plus libre et plus ferme. Il le dit au duc d’Orléans et aux autres princes rangés près de son lit et tous manifestèrent une extrême satisfaction. Un changement si soudain éleva jusqu’aux nues la réputation de l’empirique qui joua son rôle, ordonna des bouillons composés, autorisa un biscotin[212]. L’amélioration ne se soutint pas, même le pouls devint si mauvais qu’on agita la question de savoir si on continuerait l’Elixir, le duc d’Orléans en décida et, à quatre heures, le mourant prit encore quelques gouttes[213] avec le même excellent effet[214]. Mais à six heures, nouvelle rechute[215]. Mme de Maintenon n’était venue dans la chambre que l’après-dîner, même assez tard[216] ; le Roi se croyant à l’instant de passer lui dit : « Vous n’avez qu’un quart d’heure à ménager, et vous pouvez vous en aller[217] » ; puis il s’assoupit, elle sortit sans lui parler et, à sept heures, alla coucher à Saint-Cyr[218] pour y faire ses dévotions le lendemain matin et revenir si la vie du Roi se soutenait[219].

La Cour et le public passaient par des alternatives de confiance et de crainte. A Paris, dès le matin, les badauds regardaient poser des lanternes dans les rues que traverserait, de huit peut-être, le cortège du roi Louis XV[220] ; à Versailles on criait au miracle, les dames réclamaient qu’on jetât tous les médecins à la rivière[221] pour la plus grande gloire de « l’ange descendu du ciel[222] » et dont le nom volait sur toutes les lèvres. Ce le Brun était un charlatan, tour à tour matelot et le reste, changeant de métier et de domicile comme il changeait de nom[223], étonné de son succès et craignant pour sa tête[224]. A huit heures, le Roi prit une nouvelle dose, fut pansé à dix heures par Mareschal qui constata que la gangrène n’avait fait aucun progrès ; néanmoins, et malgré les bruits de guérison répandus à Paris[225], la journée n’avait pas été bonne, le pouls mauvais, l’assoupissement presque continuel et la tête par intervalles embarrassée[226], en sorte que le mourant n’avait presque parlé qu’à son confesseur. Le départ de Mme de Maintenon pour Saint-Cyr, tout en larmes, avait dérangé quelques têtes : celle du duc de Saint-Simon, rêvant du ministère[227], celle d’Albergotti rêvant du bâton. Celui-ci était dans l’antichambre du Roi quand il vit sortir la dame ; sans s’informer autrement, enragé de se faire remarquer, il courut à l’appartement du Dauphin, qui soupait, salua bien bas et dit : « Voilà notre Roi ». La gouvernante riposta : « Donc le Roi est mort » et, dévotement, il se mit à pleurer ; le Dauphin cria tant et tant qu’il vomit et tout fut en l’air jusqu’à ce qu’on sût que le Roi n’était pas mort[228].

 

Journée du jeudi 29

Cependant la fin paraissait prochaine. On continua les gouttes d'Elixir de huit en huit heures[229]. Pendant toute la nuit, le Roi poussa des soupirs fréquents sans perdre toutefois la parole ni la connaissance[230]. Chaque fois qu’il avait la tête un peu libre, il récitait quelque prière ; on l’entendait dire : « O mon Dieu, quand me ferez-vous la grâce de me délivrer de cette misérable vie ? Je vous le demande de tout mon cœur[231]. » Après quatre heures de sommeil[232], le Roi, à son réveil, parut un peu ranimé et il « passa pour si constant qu’il allait guérir que ceux qui disaient que le pouls étant toujours détestable, il ne fallait regarder l’effet de l'Elixir que comme un peu d’huile qu’on remet dans une lampe qui s’éteint et qui s’éteindra entièrement dans peu de moments, semblaient ne souhaiter pas la guérison[233]. »

 

Retour de Mme de Maintenon

Dès le matin, le malade s’aperçut de l’absence de Mme de Maintenon et la demanda[234] ; le maréchal de Villeroy envoya un exprès à Saint-Cyr[235], d’où elle revint à l’instant et s’installa au chevet du lit. Elle lui parlait dès qu’elle en trouvait l’occasion, lui demandait de temps en temps s’il s’occupait de Dieu, il répondait chaque fois : « Oui, Madame, j’y pense de tout mon cœur[236]. »

N’ayant plus la force de prononcer toujours des prières, il élevait très souvent les mains vers le ciel, priant intérieurement. Dans le cours d’une exhortation, le P. Le Tellier lui expliqua les dernières paroles de l’Ave Maria : nunc et in hora mortis nostrae ; et depuis ce temps-là, toutes les fois qu’il avait la force de prononcer quelques mots, il les répétait et disait d'un ton pénétré à Mme de Maintenon : « Cela veut dire : maintenant, présentement, et à l’heure de ma mort[237]. » Souvent on l’entendait dire : « O mon Dieu ! ayez pitié de moi ; j’en ai besoin de toutes façons[238]. »

Dans la matinée, le Roi entendit la messe[239] pendant un moment lucide et les bonnes nouvelles remplirent Paris. « La plaie va bien, disait-on, on le soigne. Si ce bon temps se continue jusqu’à demain au lever du soleil le Roi pourra guérir. » Lord Stair se promenait dans le jardin des Tuileries et ne cachait passa déconvenue[240]. Une foule de Parisiens allait jusqu’à Versailles raisonnant sur la médecine, les médecins, faisant le procès à Fagon[241] estimé, vénéré, contemplé et redouté jusqu’alors comme une indulgence plénière et tombé soudain dans un si grand mépris et une abomination si générale qu’il ne lui resterait plus qu’à cacher sa vieille, brutale et désagréable figure au Jardin du Roy[242]. Tous les éloges allaient à l’empirique qui, effrayé par les menaces des médecins, décampa et disparut[243]. Cependant le Roi paraissait mieux, il avait mangé un peu et aussitôt toutes les intrigues renaissaient. L’affaire du bonnet revenait comme un ferment de discorde[244], le duc d’Orléans était abandonné et disait en riant : Si le Roi mange encore une fois je n’aurai plus personne[245].

Celui qui flottait maintenant entre la vie et la mort priait d’une voix faible et tremblotante[246] ; il recevait souvent le curé de la paroisse, lui disant : « Il n’est pas question de ma vie mais de mon salut, et je vous prie de bien le demander à Dieu car j’ai confiance en vos prières[247]. » Il ne se considérait plus comme étant de ce monde et parlant du Dauphin, l’appelait : le jeune Roi. Ceux qui l’entendirent laissant voir leur émotion, il s’en aperçut et leur dit : « Eh ! pourquoi cela vous fait-il cette impression, cela ne me fait point de peine[248]. » Entre six et sept heures du soir, le mourant mangea deux petits biscuits trempés dans du vin d’Alicante avec beaucoup d’appétit[249]. A huit heures, pour la dernière fois, il absorba une dose de l’Elixir[250], et avoua qu’il n’en pouvait plus[251]. A dix heures et demie, on leva l’appareil de la jambe et on vit que la gangrène avait gagné le genou, la cuisse même était enflée et le patient s’évanouit pendant cet examen[252].

 

Journée du vendredi 30

La journée se passa dans un assoupissement presque continuel. A quatre heures du matin, le Roi avait perdu connaissance, le dernier moment semblait proche, les mousquetaires avaient ordre de monter à cheval au premier roulement du tambour. A cinq heures il prit un bouillon. A six heures Mareschal et son neveu pansèrent la jambe, noire comme un charbon ; le pouls était « abominable ». Tandis que Mareschal le pansait, Louis XIV le reconnut et lui demanda si ses souffrances seraient encore longue et, devant l’embarras de son chirurgien, il ajouta : « Je demande à Dieu de vouloir que je souffre, je souffrirai et je veux souffrir tant et aussi longtemps qu’il voudra[253]. » De temps en temps on mouillait les lèvres et la bouche avec de l’eau ou de la gelée introduite dans une tasse à bec[254]. Mme de Maintenon et le P. Le Tellier, qui ne s’éloignaient guère, mettaient à profit les moments de lucidité pour parler de Dieu[255]. Les forces étaient si considérablement diminuées et l’assoupissement si continuel que Mme de Maintenon et Mlle d’Aumale, de chaque côté du lit, s’efforçaient de le réveiller. « Il avait une chienne qu’il aimait beaucoup, et qui, quoiqu’il fût malade, passait tous les jours plusieurs heures, ou sur le pied de son lit, ou dans la ruelle, et il lui donnait de temps en temps quelques bonbons. Dans un moment où je vis qu’il se donnait un peu de mouvement, raconte Mlle d’Aumale, je pris une dragée, et, pour tâcher de le ranimer, je lui présentai en lui disant de la donner à sa chienne, mais il me répondit : « Donnez-lui vous-même », et je ne pus rien en tirer davantage[256]. »

 

Départ de Mme de Maintenon

Après être revenu d’une grande faiblesse et quelques moments avant d’entrer en agonie, il dit à Mme de Maintenon : « Il faut, madame, que vous ayez bien du courage et bien de l’amitié pour moi, pour demeurer là si longtemps ». Un moment après il dit encore : « Ne vous tenez plus là, madame ; c’est un spectacle trop triste, mais j’espère qu’il finira bientôt ». Ensuite il ajouta : « Priez pour moi maintenant et à l’heure de la mort ; mon Dieu, faites-moi miséricorde, venez à mon aide, hâtez-vous de me secourir[257]. » Peu de temps après il perdit connaissance[258] et son confesseur, qui ne le quittait plus, n’en put obtenir aucune lueur pendant toute l’après-dînée[259]. On le croyait mort[260]. Alors Mme de Maintenon voyant qu’on ne pouvait plus rien essayer pour pénétrer jusqu’à son intelligence, pria son confesseur, Mr Brideray, supérieur des Lazaristes, de voir le mourant. Mlle d’Aumale mena le prêtre dans la ruelle, revint et dit à Mme de Maintenon : « Vous pouvez partir, vous ne lui êtes plus nécessaire[261]. » Il était trois heures de l’après-midi ; elle se rendit dans son appartement, distribua à « son domestique » le peu de meubles qu’elle avait, donna ses équipages à la princesse de Conti, dit adieu à ses nièces et, à cinq heures, s’en alla à Saint-Cyr, pour n’en sortir jamais[262].

Le soir, on leva l’appareil à l’heure ordinaire ; on trouva la jambe pourrie comme celle d’un cadavre et la gangrène dans la cuisse. On humectait la bouche d’eau pure car il repoussait l'odeur du vin ; ses lèvres murmuraient des sons inintelligibles[263].

 

Journée du samedi 31

Le mourant n’eut plus que de courts instants de lucidité, il gardait le silence et semblait s’impatienter de cette si longue agonie[264]. Par instant, on pouvait entendre quelques paroles : « Mon Dieu, ayez pitié de moi !... Seigneur je suis prêt à paraître devant vous !... A quoi tient-il, mon Dieu, que vous me preniez[265]. » Il ne se plaignait plus[266]. De temps en temps on lui donnait quelques cuillerées de gelée et un peu de bouillon à l’aide d’un biberon et il fallait lui ouvrir la bouche et tenir les mains pendant ce temps. On lui donna un remède pour la petite vérole[267] ; les médecins s’étaient retirés, comme aussi tous les courtisans, fuyant l’odeur. Seul le P. Le Tellier demeurait là où l’attachait son devoir[268].

 

Recommandation de l’âme

A dix heures et demie du soir, le clergé récita les prières des agonisants. La voix des aumôniers rappela le Roi à lui-même et d’une voix plus forte que celle des ecclésiastiques il récita l’Ave Maria et le Credo[269]. A la fin des prières, il reconnut le cardinal de Rohan et lui dit : « Ce sont là les dernières grâces de l'Église[270]. » Il répéta plusieurs fois : Nunc et in hora mortis ; puis dit : « O mon Dieu, venez à mon aide ; hâtez-vous de me secourir. » Ce furent ses dernières paroles[271].

 

Agonie et mort

La nuit se passa sans aucune connaissance[272]. Le mourant poussait de longs et profonds soupirs. Sur les cinq heures du matin, il perdit absolument toute apparence de vie, excepté la respiration ; son visage livide et ses yeux fermés, il ne donna plus aucune marque de sentiment[273]. Entre six et sept heures l’agonie commença et à huit heures un quart[274], après quelques petits soupirs et deux hoquets, Louis XIV rendit l’âme[275]. C’était le 1er septembre 1715.

 

 

 



[1] On donne ici l’énumération des récits historiques contemporains de l'événement mis à profit pour la rédaction du présent chapitre. 1° Lettre de Mme de Maintenon à Mme de Villette, Saint-Cyr, 6 septembre 1715, dans Th. La vallée, Madame de Maintenon et la maison royale de Saint-Cyr, in-8°, Paris, 1862, p. 271-275 ; 2° Mémoire sur Mme de Maintenon par Mlle d’Aumale, la secrétaire, dans O. d’Haussonville et G. Hanotaux, Souvenirs sur Mme de Maintenon, in-8°, Paris, 1902, t. II, p. 198-202 ; et une version plus développée dans les Cahiers de Mlle d’Aumale, ibid., t. II, p. 323-351 ; c’est un témoin oculaire qui n’a guère quitté la chambre du Roi, d’une véracité indiscutable ; 3° La Bibliothèque municipale de Versailles conserve les Mémoires des Dîmes de Saint-Cyr où se trouve une relation composée par Mme du Pérou d’après la lettre de Mme de Maintenon à Mme de Villette et les Cahiers de Mile d’Aumale ; 4° Mémoires de Languet de Gergy, archevêque de Sens, publiés par Th. Lavallée, La famille d'Aubigné et l’enfance de Mme de Maintenon, in-8°, Paris, 1863, p. 455-464, rédigé d’après les quatre documents déjà énumérés ; 5° Dangeau, Journal, édit. E. Soulié et L. Dussieux, in-8°, Paris, 1859, t. XVI, p. 95-110, du 14 au 25 août, continué, p. 111-115 par un secrétaire pour les journées des 26, 27 et 28 août, les trois derniers jours du mois manquent. Dangeau a interrompu son récit dès les premiers mots du 26 août et composé un écrit séparé, intitulé : Mémoire, sur ce qui s'est passé dans la chambre du Roi pendant sa maladie, du 25 août au 1er septembre, inséré en appendice, ibid., t. XVI, p. 117-136, et représenté par plusieurs manuscrits au sujet desquels ont trouve des renseignements dans Saint-Simon, Mémoires, édit. de Boislisle, t. XXVII, p. 335-337 ; on citera donc ici Dangeau, Journal et Mémoires. La valeur historique est celle qui s’attache à toute l’œuvre de Dangeau ; 6° La bibliothèque de Caen possède sous le n° 350 un Journal historique ou récit fidèle de ce qui s’est passé de plus considérable pendant la maladie et [à] la mort de Louis XIV, roi de France et de Navarre, fait et dressé par les sieurs Anthoine ; autre exemplaire à Paris, bibl. nat. ms. Nouv. acquis, franc. 5012 ; publié sous le titre : La mort de Louis XIV. Journal des Anthoine, publié pour la première fois avec introduction de E. Drumont, in-12, Paris, 1880. Ce sont deux frères, Jean et François, valets intérieurs dont le récit minutieux consigne les moindres détails matériels, ignore les entretiens intimes et brouille les événements des trois derniers jours ; pour la période antérieure la chronologie semble sûre ; 7° L’Histoire militaire du règne de Louis le Grand, par le marquis de Quincy, 1726, t. VIII, p. 391-407, a inséré une « Relation de la maladie et de la mort de Louis XIV » qui fut au témoignage de Duclos, Mémoires secrets, p. 482, communiquée en manuscrit au P. Le Tellier qui proposa des modifications dont Quincy tint compte. Le P. Griffet la réimprima dans l'Histoire de France du P. Daniel (1755-1757) et Oroux dans l’Histoire ecclésiastique de la cour de France, 1776, t. II p. 578-690. Saint-Simon n’a guère eu sous les yeux que le Journal de Dangeau et la Relation de Quincy ; 8° Le Mémoire de Dangeau fut utilisé par Lefebre de Fontenay, dont la relation anonyme parut en supplément au Mercure galant d’octobre 1715, réimprimé sous le titre de Journal historique de tout ce qui s'est passé depuis les premiers jours de la maladie de Louis XIV jusqu'au jour de son service à Saint-Denis, avec une relation exacte de l'avènement de Louis XV à la couronne de France, in-12, Paris, 1715 ; réimprimé par Marmontel, dans Nouveaux choix de pièces tirées des anciens Mercures et d'autres journaux, t. XXXII, et par Danjou, dans Archives curieuses de l'Histoire de France, 2e série, 1846, t. XII, p. 433-451 ; 9° Lettre anonyme des archives de Dampierre, insérée en appendice au Journal de Dangeau, t. XVIII, p. 371-381 : 10° Archives de la Ciotat. Lettre anonyme, publiée par Cottard, La mort de Louis XIV, dans Bulletin du Comité de la langue, de l'histoire et des arts de la France, 1857, t. IV, p. 913-916., datée du 28 août 1716, écrite par un témoin qui a vu ou qui a su ce qu’il rapporte par ceux qui ont le privilège des « entrées ». Réimprimé dans Saint-Simon, Mémoires, édit. Boislisle, t. XXVII, p. 341-343 ; 11° Relation anonyme, conservée en copie dans le t. II, du Recueil de pièces concernant l'histoire de France de Fevret de Fontette, à la bibl. de l’Arsenal, ms. 3724, fol. 174, suivantes, l’auteur est janséniste avéré. Réimprimé dans Saint-Simon, op. cit., t. XXVII, p. 343-345 : 12° Lettres inédites de l’abbé Mascara, au sujet desquelles, voir A. Baudrillart, Rapport sur les archives d'Alcala, dans Arch. des Missions scient, et littér., 3e série, t. XV, p. 40-48 ; des extraits traduits sont publiés dans Saint-Simon, op. cit., t. XXVII, p. 345-358 ; 13° La Gazette de France donna (n° du 24 août) l’annonce du début de la maladie et (nos du 31 août et 1erseptembre) quelques lignes sommaires sur l’événement ; 14° Gazette d'Amsterdam, n° LXVIII, 23 août, n° LXX, LXXI, LXXII, LXXIII et son supplément contiennent des extraits de lettres ; 15° Saint-Simon, Écrits inédits, t. I, p. 357-365, 371-374. Parallèle des trois rois Bourbons ; Additions au Journal de Dangeau, t. XVI, p. 12-95 ; Mémoires, édit. de Boislisle, t. XXVII, p. 176-295, 305-308, 333-358.

[2] Saint-Simon, Mémoires, édit. de Boislisle, t. XXVII, p. 258.

[3] Anthoine, Journal, p. 42.

[4] Anthoine, Journal, p. 44.

[5] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 119 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 258.

[6] Anthoine, Journal, p. 45 ; la permission fut sollicitée par le duc du Maine, colonel des Suisses et Grisons, et par le duc de Guiche, colonel des gardes françaises.

[7] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 119.

[8] Villars, Mémoires, édit. de Vogüé, 1891, t. IV, p. 60 ; P. Narbonne, Journal, 1866, p. 42-43 ; il y eut d’autres aubades.

[9] Anthoine, Journal, p. 45.

[10] C’est le salon qui prit sous Louis XV et a conservé le nom de l’Œil de Bœuf ; Mascara à Grimaldi, Paris, 26 août, dans Saint-Simon, op. cit., t. XXVII, p. 345-346.

[11] Anthoine, Journal, p. 45.

[12] Lettre anonyme, des archiv. de la Ciotat, dans Bulletin, p. 913 ; dans Saint-Simon, op. cit., t. XXVII, p. 341.

[13] Anthoine, Journal, p. 45.

[14] Lettre anonyme, dans Bulletin, p. 913 (dans Saint-Simon, op. cit., t. XXVII, p. 341).

[15] Anthoine, Journal, p. 45.

[16] Lettre anonyme, dans Bulletin, p. 913 (dans Saint-Simon, op. cit., t. XXVII, p. 341).

[17] Lettre anonyme, dans Bulletin, p. 913 (dans Saint-Simon, op. cit., t. XXVII, p. 341).

[18] Gazette d'Amsterdam, n° LXXIII.

[19] Saint-Simon n’emprunte pas ccs détails à Dangeau ni à Quincy ; aucune autre relation n’en parle.

[20] Saint-Simon, op. cit., t. XXVII, p. 269 ; Lettre anonyme, dans Bulletin, p. 913 (dans Saint-Simon, op. cit., t. XXVII, p. 341-342) ; Mascara à Grimaldo, 27 août, ibid., t. XXVII, p. 349.

[21] Saint Simon, op. cit., t. XXVII, p. 260.

[22] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 119.

[23] Anthoine, Journal, p. 46 ; Quincy, Relation (corrigée par Le Tellier), t. VII, p. 394.

[24] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 119.

[25] Anthoine, Journal, p. 46 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 393, dit que le Roi appréhendait de jeter l’alarme en recevant plus tôt le viatique.

[26] Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 261.

[27] Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 261.

[28] Quincy, Relation, t. VII, p. 394.

[29] Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 262.

[30] Anthoine, Journal, p. 47.

[31] Claude Huchon ; sur ce prêtre, voir Saint-Simon, Mémoires, édit. de Boislisle, t. XXII, p. 346.

[32] Anthoine, Journal, p. 47 ; Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 119.

[33] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 120 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 391.

[34] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 120 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 394 ; Anthoine, Journal, p. 42 ; Desgranges, Relation dans le Carnet historique, 1899, t. IV. p. 151.

[35] Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 263.

[36] Anthoine, Journal, p. 47.

[37] Anthoine, Journal, p. 47.

[38] Quincy, Relation, t. VII, p. 395.

[39] Anthoine, Journal, p. 47. Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 263.

[40] Quincy, Relation, t. VII, p. 395.

[41] Lettre anonyme, dans Bulletin, p. 914 (dans Saint-Simon, op. cit., t. XXII, p. 341).

[42] Anthoine, Journal, p. 48 ; Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 327.

[43] Anthoine, Journal, p. 48 ; Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 120 ; Madame à la raugrave Louise, Versailles, 27 août, op. cit., édit. Jaéglé, t. II, p. 233-234.

[44] Anthoine, Journal, p. 48.

[45] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 120.

[46] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 121 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 396.

[47] Anthoine, Journal, p. 48.

[48] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 121.

[49] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 121.

[50] Anthoine, Journal, p. 49.

[51] Anthoine, Journal, p. 49.

[52] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 121.

[53] Anthoine, Journal, p. 48.

[54] Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 263.

[55] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 121.

[56] Je suis la version d’Anthoine, Journal, p. 49-50, qui place cette entrevue au 25 et je la crois différente de celle qui sera rapportée plus loin, à la date du 26.

[57] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 121 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 263, dit « près d’un quart d’heure ».

[58] Anthoine, Journal, p. 50 ; Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 121 : Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 337.

[59] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 121.

[60] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 336.

[61] Anthoine, Journal, p. 51-52.

[62] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 336 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 598.

[63] Anthoine, Journal, p. 52.

[64] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 121.

[65] Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 265 ; Mascara à Grimaldo, 27 et 28 août, ibid., t. XXVII, p. 348, 350.

[66] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 121-122 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 265 : « plus d’un quart d’heure ».

[67] Anthoine, Journal, p. 52 ; Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 122 ; Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 337.

[68] Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 265.

[69] Quincy, Relation, t. VII, p. 597 ; Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 122.

[70] Anthoine, Journal, p. 52 ; Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 122 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 265.

[71] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 122 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 265.

[72] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 122 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 265.

[73] Relation anonyme, dans Fevret de Fontette, fol. 174, sq. dans Saint Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 344 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 598.

[74] Anthoine, Journal, p. 52-53.

[75] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 122.

[76] Anthoine, Journal, p. 53.

[77] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 122-123.

[78] Anthoine, Journal, p. 53.

[79] Anthoine, Journal, p. 53.

[80] Languet de Gergy, Mémoires, p. 455.

[81] Quincy, Relation, t. VII, p. 597 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 266.

[82] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 123 ; Saint-Simon, op. cit., t. XXVII, p. 266.

[83] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 124-125, donne la liste des « entrées ».

[84] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 126.

[85] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 126.

[86] Anthoine, Journal, p. 60 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 599.

[87] Ces recommandations ont été remaniées et défigurées par la plupart de ceux qui les ont citées : Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 126-127 ; Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 331-332 ; Languet de Gergy, Mémoires, p. 456 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 399 ; Lettre anonyme dans Dangeau, Journal, t. XVIII, p.375 ; Mascara à Grimaldo, 27 août dans Saint-Simon, op.cit., t. XXVII, p. 348, et les Mémoires du dit Saint-Simon, t. XXVII, p. 274, 275. Les auteurs postérieurs tels que Bruzen de la Martinière, Reboulet, le P. Daniel et Voltaire n’ont pas été plus scrupuleux. Mais Anthoine, Journal, p. 61, donne un texte presque identique à celui que nous avons transcrit d’après le texte même tracé, entre le 26 et le 31 août, par Gilbert, maître d’écriture, sur l’ordre de Mme de Ventadour pour être placé au chevet du lit du Dauphin, J. A. Le Roi, Curiosités historiques sous Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, etc., in-8°, Paris, 1864, p. 200-206, a retrouvé ce placard qui fut recommencé par le calligraphe après la mort du Roi et l’exil du P. Le Tellier dont il fallait omettre le nom. En 1718, une imprimerie fut installée aux Tuileries pour l’amusement du jeune Louis XV. La première pièce fut le texte donné ici moins la phrase relative au confesseur ; ensuite on composa sur le thème une amplification qui est celle que Voltaire a insérée dans son Siècle de Louis XIV, au chapitre 18e et qu’il dit avoir copié au chevet du lit où, peut-être, cette amplification remplaçait la calligraphie de Gilbert. Voir H. Omont, L'imprimerie du cabinet du Roi au Château des Tuileries sous Louis XV, dans Bulletin de la Société d'histoire de Paris et de l'Ile-de-France. 1891.

[88] Anthoine, Journal, p. 62-63 ; Lettre anonyme, dans Bulletin, p. 914 (et t. XXVII, p. 342) ; Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 332 ; Languet de Gergy, Mémoires, p. 456-457.

[89] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 127 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 399 : Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 276.

[90] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 127 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 276.

[91] Mascara à Grimaldo, 28 août, dans Saint-Simon, op. cit., t. XXVII, p. 350.

[92] Lettre anonyme, dans Bulletin, p. 914 (et t. XXVII, p. 342) ; Mascara à Grimaldo, 27 août (ibid., t. XXVII, p. 348).

[93] Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 277.

[94] Lettre anonyme, dans Bulletin, p. 914 (et t. XXVII, p. 342).

[95] Lettre anonyme, dans Bulletin, p. 914 (et t. XXVII, p. 342).

[96] Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 277.

[97] Quincy, Relation, t. VII, p. 399 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 377.

[98] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 127.

[99] Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 266.

[100] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 333.

[101] Anthoine, Journal, p. 57, que confirme Saint-Simon, Additions au Journal de Dangeau, t. XVI, p. 90 ; Mémoires, t. XXVII, p. 267 ; Parallèle des trois rois Bourbons, p. 357-358, ainsi que la Relation anonyme conservée par Fevret de Fontette et, dans une certaine mesure Mme de Maintenon dans sa lettre à Mme de Villette, citée par Th. La vallée, op. cit., p. 273. Elle rapporte qu’elle n’était pas dans la chambre et, comme elle y rentrait, elle entendit ces mots : « Vous en répondrez devant Dieu ». Villars, Mémoires, t. IV, p. 61, écrit : « Il recommanda aux cardinaux de Rohan et de Bissy les affaires de la religion et leur dit que c’était une véritable douleur pour lui de n’avoir pu les terminer, mais que, si Dieu lui avait donné quelque) jours de plus, il aurait espéré faire cesser les divisions ».

[102] Relation anonyme, conservée par Fevret de Fontette, dans Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 345 : « Ce sont ici ses propres paroles et on a fait tous les efforts possibles pour les cacher ».

[103] Dangeau, Journal, t. XVI, p. 112 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 271-272 ; Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 334 ; Languet de Gergy, Mémoires, p. 457-458 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 401.

[104] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 128 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 400-401.

[105] Anthoine, Journal, p. 58.

[106] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 128.

[107] Anthoine, Journal, p. 58 ; Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 128.

[108] Dangeau, Journal, t. XVI, p. 112-113 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 272-373 ; Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 334-335 ; Languet de Gergy, Mémoires, p. 458 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 397-398.

[109] Anthoine, op. cit., p. 58-59 ; Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 126 ; Languet de Gergy, op. cit., p. 456 ; P. Narbonne, Journal, p. 44 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 597 ; Lettres et mémoires de Mme de Maintenon, édit. La Beaumelle, 1789, t. VI, p. 243 ; J. Buvat, Journal de la Régence, 1865, t. I, p. 43 ; Gazette de Hollande, n° du 30 août.

[110] Lettre anonyme, dans Bulletin, p. 914 (et Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 342).

[111] Quincy, Relation, t. VII, p. 597 : Dangeau, Mémoire, t. XVI, p. 126.

[112] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 329-331 ; Languet de Gergy, Mémoires, p. 463, Mme de Maintenon à Mme de Villette, dans Th. Lavallée, op. cit., p. 274-275.

[113] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 128 ; Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 336 ; Languet de Gergy, Mémoires, p. 460-461 ; Saint-Simon, t. XXVII, p. 276-277 ; Mascara à Grimaldo, 28 et 30 août (ibid., t. XXVII, p. 350, 355).

[114] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 128 ; Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 335 336.

[115] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 335-336.

[116] Anthoine, Journal, p. 55 ; Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 129.

[117] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 129 ; Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 335 ; Saint-Simon. Mémoires, t. XXVII, p. 273.

[118] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 129 ; Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 335 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 398-399 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 273.

[119] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 335.

[120] Madame à la raugrave Louise, Versailles, 27 août 1715 et Paris, 22 juillet 1716, dans Correspondance complète de Madame, trad. G. Brunet, in-12, Paris (1904), t. I, p. 182, 257 ; trad. Jaéglé, t. II, p. 234.

[121] La duchesse d’Orléans et la duchesse de Bourbon ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 273 ; Mascara à Grimaldo, 31 août, ibid., XXVII, p. 357.

[122] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 335.

[123] Anthoine, Journal, p. 55-56.

[124] Relation anonyme, dans Fevret de Fontette (op. cit., t. XXVII, p. 344). Cet aveu ne laisse pas que d’être un peu suspect en égard à la source d’où il procède et dont l'auteur est janséniste avéré et agressif ; de plus la Lettre anonyme (ibid., t. XXVII, p. 342) omet ces paroles après avoir rapporté celles qui s’en trouvent rapprochées ici.

[125] Anthoine, Journal, p. 55-56.

[126] Quincy, Relation, t. VII, p. 599 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 274 ; J. Buvat, Journal, t. I, p. 42-43 : On arrêta dès ce moment tous les courriers, avec défense aux bureaux de poste de louer, aucun cheval ni voiture à qui que ce fût, sans un ordre écrit du duc d’Orléans.

[127] Anthoine, Journal, p. 56 ; Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 343 ; Languet de Gergy, Mémoires, p. 457 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 404 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 288.

[128] Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 268.

[129] Languet de Gergy, Mémoires, p. 461.

[130] Languet de Gergy, Mémoires, p. 461 ; Relation anonyme, dans Fevret de Fontette (op. cit., t. XXVII, p. 344). Si l’insinuation faite par les chirurgiens eut lieu dans la matinée ou bien au pansement de deux heures, ou enfin, à l’issue de l’apostrophe du Roi aux cardinaux, Blouin ou Mareschal ont eu le temps d’en donner avis à Paris au cardinal de Noailles qui, tenant sa lettre prête, l’aurait pu envoyer aussitôt, dans la journée même à Mme de Maintenon.

[131] Languet de Gergy, Mémoires, p. 461.

[132] Anthoine, Journal, p. 63.

[133] Anthoine, Journal, p. 63 ; Relation anonyme, dans Fevret de Fontette (op. cit., t. XXVII, p. 344).

[134] Languet de Gergy, Mémoires, p. 461 ; Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 342.

[135] Anthoine, Journal, p. 64.

[136] Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 269. Comment a-t-il connu ces détails ? Très probablement par Voysin qui venait de trahir le secret du testament au Régent et songeait peut-être, par une confidence, à s’acquérir la bienveillance du personnage qui semblait désigné pour un ministère sous ce prince.

[137] Languet de Gergy, Mémoires, p. 461-462. On conserve à la Bibl. nat., ms. franç. 23210-23929, la correspondance du cardinal dans laquelle ne s’est retrouvée ni cette lettre du chancelier, ni la réponse faite par Noailles, au dire de Saint-Simon, op. cit., t. XXVII, p. 271 ; voir Fevret de Fontette, op. cit., t. XXVII, p. 344, et un essai d’apologie des cardinaux Rohan et Bissy ainsi que du confesseur dans P. Bliard. Les mémoires de Saint-Simon et le père Le Tellier, confesseur de Louis XIV, in-8°, Paris, 1891, p. 379-390.

[138] Anthoine, Journal, p. 64, dit que le Roi signa « avec beaucoup de faiblesse » et fit ajouter à côté de sa signature cette apostille : « Je vous attends à condition que vous vous rejoindrez aux autre évêques vos confrères. »

[139] Anthoine, Journal, p. 64-65 ; J. Buvat, Journal de la Régence, t. I, p. 44.

[140] Mascara à Grimaldo, 27 août, op. cit., t. XXVII, p. 348 ; Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 338.

[141] Lettre anonyme, dans Bulletin, p. 915 (dans Saint-Simon, op. cit., t. XVIII, p. 342).

[142] Languet de Gergy, Mémoires, p. 459-460.

[143] Lettre anonyme, dans Bulletin, p. 915 (dans Saint-Simon, op. cit., t. XXVII, p. 342).

[144] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 328-329.

[145] Lettre anonyme, dans Bulletin, p. 915 (dans Saint-Simon, op. cit., t. XXVII, p. 342).

[146] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 328-329.

[147] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 130. Il y a eu destructions de papiers deux jours de suite, voir Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 328 ; ceci explique pourquoi Dangeau, Journal, t. XVI, p. 113 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 278 et les Anthoine, Journal, p. 66, placent le fait au 27 août, tandis que Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 130 ; Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 329 ; Languet de Gergy, Mémoires, p. 460 et Quincy, Relation, t. VII, p. 400, le placent au 26.

[148] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 329.

[149] On les a trouvées écrites de sa main.

[150] Mme de Maintenon à Mme de Villette, dans Th. Lavallée, op. cit., p. 274-276 ; Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 330-331 ; Languet de Gergy, Mémoires, p. 462-463.

[151] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 130.

[152] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 130 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 430 ; Languet de Gergy, Mémoires, p. 462-463.

[153] Anthoine, Journal, p. 60.

[154] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 131.

[155] Mascara à Grimaldo, 28 août, op. cit., t. XXVII ; p. 350 ; J. Buvat, op. cit., t. I, p. 42.

[156] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 338.

[157] Saint-Simon, Mémoires, t. XXV, p.475 ; connu de Mme de Maintenon, du duc du Maine, du chancelier et du maréchal.

[158] Saint-Simon, Additions au Journal de Dangeau, t. XVI, p. 174-175.

[159] Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 285.

[160] Mascara à Grimaldo, 27 août, dans Saint-Simon, op. cit., t. XXVII, p. 346.

[161] Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 285.

[162] Hardwicke Papers, Stair’s Journal, 26 août 1715, dans L. Wiesener, op. cit., t. I, p. 44.

[163] Anthoine, Journal, p. 65-66.

[164] Mémoires du duc d’Antin dans Mélanges publiés par la Société des bibliophiles français, 1822, t. I, p. 121.

[165] Anthoine, Journal, p. 59.

[166] Anthoine, Journal, p. 66.

[167] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 131.

[168] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 131 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 401.

[169] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 131.

[170] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 131 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 278.

[171] Lettre anonyme, dans Bulletin, p. 915 (et op. cit., t. XXVII, p. 342) ; Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 328.

[172] Anthoine, Journal, p. 66-67.

[173] Mascara à Grimaldo, 31 août, dans Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 356.

[174] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 131 ; Piganiol de la Force, Description de Paris, 1742, t. IV, p. 378-380, exécuté par Coustou le jeune, le monument coûta plus de 600.000 livres et fut détruit à la Révolution. Sur la destinée du cœur de Louis XIV, voir Intermédiaire des chercheurs et curieux, 1905, t. LII, col. 721-752 ; M. Billard, Les tombeaux des Bois sous la terreur, in-8°, Paris, 1907, p. 170.

[175] Dangeau, Journal, t. XVI, p. 113-114 ; Mémoire spécial, p. 131 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 401-402 ; Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 337.

[176] Mascara à Grimaldo, 28 août, dans Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 350.

[177] Quincy, Relation, t. VII. p. 402.

[178] Mlle d’Aumale, Cahier, t. II, p. 339 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 402 ; Dangeau, Journal, t. XVI, p. 114 ; Saint-Simon, op. cit., t. XXVII ; p. 279.

[179] Hardwicke Papers, Stair’s Journal, 27 août 1715.

[180] Hardwicke Papers, Stair’s Journal, 28 août.

[181] Anthoine, Journal, p. 67.

[182] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 340-341 ; Dangeau, Journal, t. XVI, p.114 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 402 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 279.

[183] Anthoine, Journal, p. 67-68.

[184] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 341.

[185] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 132.

[186] Dangeau, Journal, t. XVI, p. 114 ; Saint-Simon, op. cit., t. XVII, p. 280 ; Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 132, Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 041 ; Languet de Gergy, Mémoires, p. 455 ; Anthoine, Journal, p. 53 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 403.

[187] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 341.

[188] Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 280, et note 1.

[189] Anthoine, Journal, p. 68.

[190] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 341.

[191] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 341.

[192] Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 283 ; Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 134.

[193] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 341 ; Dangeau, Journal, t. XVI, p. 114-115, donne seul le deuxième membre de phrase ; Quincy, Relation, t. VII, p. 402.

[194] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 341 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 403.

[195] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 342 : Au lieu de frère, lire : neveu.

[196] La Lettre anonyme, dans Bulletin, p. 915 (et op. cit., t. XXVII, p. 343) est écrite le 28 août à quatre heures du matin, avant l’arrivée du médecin de Marseille et fixe l’arrivée de l’empirique d’Amiens au 27 à deux heures après-midi et il « a mis de son eau. »

[197] J. Buvat, Journal, t. I, p. 44 : il s’agit d’une application de plantes sur la jambe et la cuisse.

[198] Anthoine, Journal, p. 68.

[199] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 132 ; Mascara à Grimaldo, 29 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 351.

[200] Anthoine, Journal, p. 69.

[201] Saint Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 281 ; Additions au Journal de Dangeau, t. XVI, p. 88-89.

[202] Mascara à Grimaldo, 29 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 352.

[203] Mémoires du cardinal Dubois par P. Lacroix, in-8, Paris, 1829, t. III, p. 180. (Ceci est plutôt un roman historique que tout autre chose).

[204] Mascara à Grimaldo, 29 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 352 ; Anthoine, Journal, p. 69.

[205] Mascara à Grimaldo, 28 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 351.

[206] Anthoine, Journal, p. 69-70.

[207] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 132 ; Mascara à Grimaldo, 29 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 352.

[208] Anthoine, Journal, p. 70 ; Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 132 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 282.

[209] Anthoine, Journal, p. 70.

[210] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 132.

[211] Quincy, Relation, t. VII, p. 403 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 282 ; Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 327.

[212] Anthoine, Journal, p. 70 ; Mascara à Grimaldo, 29 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 351.

[213] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 133 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 282.

[214] Mascara à Grimaldo, 29 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 351.

[215] Mascara à Grimaldo, 29 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 352.

[216] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 133.

[217] Mascara à Grimaldo, 29 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 352.

[218] Mascara à Grimaldo, 29 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 352 ; Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 133.

[219] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 133 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 404.

[220] J. Buvat, Journal, t. I, p. 44.

[221] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 134 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 351.

[222] Mascara à Grimaldo, 29 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 351 ; Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 134.

[223] Desgranges, Relation, dans Carnet historique et littéraire 1899, t. IV, p. 162 ; Mascara à Grimaldo, 30 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 354.

[224] Mascara à Grimaldo, 29 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 352.

[225] Anthoine, Journal, p. 71 ; Mascara à Grimaldo, 29 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 351-352.

[226] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 133.

[227] Il est superflu de rappeler que le seul nom de Mme de Maintenon jette son ennemi dans les plus graves erreurs.

[228] Mascara à Grimaldo, 30 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 356.

[229] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 133.

[230] Anthoine, Journal, p. 71.

[231] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 343.

[232] Mascara à Grimaldo, 29 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 351-352.

[233] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 134 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 284.

[234] Mascara à Grimaldo, 29 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 352.

[235] Le Maréchal de Villeroy à Mme de Maintenon, dans Lettres de Mme de Maintenon, édit 1758, t. VIII, p. 108.

[236] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 343.

[237] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 345 ; Languet de Gergy, Mémoires, p. 409.

[238] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 343.

[239] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 134 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 283.

[240] Mascara à Grimaldo, 29 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 352-353.

[241] Anthoine, Journal, p. 72.

[242] Mascara à Grimaldo, 31 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 357.

[243] Anthoine, Journal, p. 72 ; Mascara à Grimaldo, 30 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 354.

[244] Mascara à Grimaldo, 30 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 353-354, Villars, Mémoires, 1891, t. IV, p. 64.

[245] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 340 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 234.

[246] Anthoine, Journal, p. 72.

[247] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 343 ; Languet de Gergy, Mémoires, p. 457 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 404.

[248] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 344, Languet de Gergy, Mémoires, p. 458 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 405.

[249] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 134 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 405 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 284.

[250] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 134 ; Mascara à Grimaldo, 30 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 354 ; ibid., p. 289.

[251] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 134 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 405.

[252] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 134 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 405 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 289.

[253] Mascara à Grimaldo, 30 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 355.

[254] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 135 ; Quincy, Relation, t. VII, p. 405 ; Anthoine, Journal, p. 74.

[255] Quincy, Relation, t. VII, p. 405.

[256] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 344-345.

[257] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 345-346.

[258] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 346.

[259] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 134.

[260] Madame à la raugrave Louise, Paris, 13 septembre, dans Correspondance, édit. G. Brunet, t. I, p. 189 ; Mascara à Grimaldo, 31 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 356.

[261] Mlle d’Aumale, Cahiers, t. II, p. 346-347.

[262] Quincy, Relation, t. VII, p. 405 ; Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 135 ; Mascara à Grimaldo, 31 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 356.

[263] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 134-135.

[264] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 135.

[265] Madame à la raugrave Louise, Paris, 13 septembre, op. cit., t. I, p. 190.

[266] Mascara à Grimaldo, 31 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 356.

[267] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 135 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 292.

[268] Mascara à Grimaldo, 31 août, dans op. cit., t. XXVII, p. 356 ; J. Buvat, Journal, t. I, p. 46.

[269] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 135 ; Madame, lettre citée, p. 190, dit : « l’Oraison dominicale et le symbole ».

[270] Quincy, Relation, t. VII, p. 406 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 392.

[271] Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 293, Quincy, Relation, t. VII, p. 406 ; Languet de Gergy, Mémoires, p. 459.

[272] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 136 ; Saint-Simon, Mémoires, t. XXVII, p. 293.

[273] Anthoine, Journal, p. 74-75.

[274] Dangeau, Mémoire spécial, t. XVI, p. 136 : « huit heures un quart et demi » ; Journal, 1er septembre 1715, t. XVI, p. 137 : « huit heures et un quart » ; Quincy, Relation, t. VII, p. 406 : huit heures un quart ; Anthoine, Journal, p. 75 : « huit heures et demy quart » ; Mascara à Grimaldo, 1er septembre, dans op. cit., t. XXVII, p. 358 : « huit heures ou huit heures et demie selon les horloges » ; P. Narbonne, Journal, p. 44 : « huit heures un quart du matin » ; J. Buvat, Journal, t. I, p. 46 : « au moment que l’horloge de la Chapelle-Neuve eut frappe huit heures et un quart ».

[275] Anthoine, Journal, p. 75.