HISTOIRE DE FRANCE CONTEMPORAINE

 

LIVRE II. — LES OPÉRATIONS MILITAIRES.

CHAPITRE XII. — LA PÉRIODE D'ATTENTE.

 

 

I. — LES PREMIÈRES DIRECTIVES DU GÉNÉRAL PÉTAIN.

LE général Pétain avait succédé le 15 mai 1917 au général Nivelle. C'était un officier d'infanterie, ancien professeur de tactique à l'École de guerre. Un homme de haute taille, au masque de marbre, au regard droit : un accueil froid et un langage ironique, qui cache, dit-on, quelque timidité ; une simplicité qui déteste le faste, la réclame et l'apparat ; peu de goût pour le discours, mais une sensibilité profonde ; très occupé de ses soldats, très ménager de leur sang. les aimant et aimé d'eux. Il a eu au plus haut degré le sentiment du possible, et l'intelligence des moyens. Ceux qui ont un goût plus marqué du risque l'accusent de rester en deçà de ce possible. Selon d'autres, c'est sa ferme prudence qui, en reconstituant l'armée et en sachant patienter jusqu'à l'achèvement des moyens de guerre, et jusqu'à l'arrivée de l'armée américaine, a permis la victoire. Quoi qu'il en soit, il ne faut pas chercher dans son œuvre une doctrine immobile. Cet esprit clair agit selon les conditions présentes, et, en 1918, il mènera l'offensive, dont le temps sera venu, aussi énergiquement qu'il a prescrit sagement la défensive en 1917.

Par la directive n° 1, il indiqua aux commandants de groupes d'armées et d'armées qu'ils avaient à se borner provisoirement à préparer des attaques à objectifs limités, dont le dessein était d'user les réserves ennemies. Ces attaques devaient être conçues de façon que le terrain gagné ne fût point une poche sur le flanc de laquelle l'ennemi pourrait jeter une contre-offensive. Dans l'exécution, il faudra rechercher davantage la surprise et augmenter les moyens matériels d'appuyer l'infanterie. D'une façon générale, il faudra instruire celle-ci dans l'emploi des nouveaux engins, et l'entraîner de nouveau à la manœuvre. Enfin, pour rendre la surprise possible, pour laisser an commandement le choix du point d'attaque, et pour donner ainsi de la souplesse à la manœuvre, il faudra équiper offensivement tout le front.

La rééducation des troupes, prévue dans la directive n° 1, est confirmée dans la directive 110 qui est de la seconde quinzaine de juin. Cette directive va, écrit un officier du bureau des opérations, jusqu'à instituer une sorte d'école supérieure pour les chefs de corps et officiers généraux. — Au début de juillet, la directive n° 3, adressée aux commandants de groupes d'armées, prescrit l'échelonnement des forces en profondeur : moins d'hommes sur les positions avancées, plus d'hommes à l'instruction et au repos. C'est, une fois de plus, la lutte contre la tendance, qui existe depuis le début de la guerre, à combattre sur les avants ; le commandement Français, comme le commandement allemand l'a fait six mois plus tôt, ne veut considérer les tranchées que comme des avant-postes, les gros étant retirés sur des positions en arrière, d'on ils partiront pour la contre-attaque ou pour l'offensive. Cet échelonnement vise à constituer des réserves générales aussi fortes que possible. Le maniement de ces réserves donnera une importance nouvelle à un échelon jusque-là insuffisamment utilisé le groupe d'armées. Au quartier général même, le commandant en chef décentralise le commandement : il met à la tête de l'artillerie le général Herr, à la tête des chars d'assaut le général Estienne, à la tête de l'aéronautique le colonel Duval.

Après la bataille du 16 avril, on pouvait considérer que les forces des deux adversaires étaient en équilibre. Il était donc impossible de chercher une décision qui supposât une supériorité de forces chez l'assaillant. La rupture en grand et son exploitation stratégique étaient des projets qu'il fallait ajourner. Que pouvait-on faire ? On devait, en attendant des circonstances plus favorables, travailler à rompre l'équilibre entre les adversaires en usant l'ennemi tandis qu'on subirait soi-même le minimum de pertes. Ce dessein ne supposait ni grosses opérations ni objectifs éloignés. Il s'agissait, au contraire, par des surprises minutieusement préparées, d'enlever à coup sûr et au prix minimum des objectifs limités.

Le choix des objectifs était fixé par le caractère même des opérations. Puisqu'on devait se limiter à une conquête de terrain, il fallait choisir le point où ce terrain était le plus précieux : devant Verdun, où il y avait grand intérêt à dégager nos positions de la rive gauche ; à la racine ouest du Chemin des Dames, où une pointe pouvait faire tomber par une menace de flanc, toutes les positions du plateau, avec leur transversale d'arrière le long de l'Ailette. En fait, cette dernière opération, connue sous le nom de bataille de la Malmaison et exécutée le 23 octobre, fut mise en projet dès le mois de mai.

On posait en principe que dans une attaque, même partielle, on devait enlever la totalité des défenses ennemies en profondeur, et arriver à la ligne des batteries — en fait, une instruction de Ludendorff, du début de 1918, qui posait les mêmes principes, admet que l'avance doit être d'environ 8 kilomètres —. Ce plan suppose une préparation d'artillerie profonde, pareillement étendue à toute l'organisation ennemie. Il n'est d'ailleurs pas nécessaire que toutes les tranchées soient détruites. Il suffit que certains points sensibles soient convenablement préparés. D'autre part, l'occupation de toute la position ennemie amène une rupture locale, qui doit être suivie d'une exploitation hardie, selon les circonstances. En résumé, le dessein du général Pétain était, sans chercher la décision définitive, de réaliser l'usure de l'ennemi par une série d'opérations faites sous une puissante préparation d'artillerie et exploitées à fond. On pouvait, si ces opérations étaient bien conduites, en considérer le succès comme certain, et l'un des plus importants résultats serait de redonner aux troupes une pleine confiance en la victoire.

 

II. - LES OFFENSIVES LIMITÉES.

LA première des offensives partielles ainsi définies fut exécutée en Flandres, en liaison avec l'armée britannique. La grande pensée de sir Douglas Haig était de dégager la côte belge par une offensive dans la région d'Ypres. Cette opération commença le 7 juin par une brillante victoire. La 2e armée britannique enleva au sud d'Ypres le plateau de Messines-Wytschaete.

Dès la fin de mai, les commandants en chef français et britannique s'étaient mis d'accord sur la participation de l'armée française. Une convention signée le 7 juin précisa les zones et, les rôles. La Ire armée française, forte de 6 divisions, s'intercalait entre la droite de l'armée belge et la gauche de la 5e armée britannique. Elle occupa un front de 7 kilomètres, le long du canal de l'Yser, entre Noordschoote et Bœsinghe. Le commandement fut donné au général Anthoine, qui établit le 16 juin son quartier général à Hospœde. Il avait sous ses ordres le 36e corps, qui occupait la région de Nieuport, et le 1er, qui était au repos depuis la bataille de Craonne.

Les Allemands avaient construit trois positions successives, la première sur la rive est du canal, de Driegrachten à Pilkem, la seconde de Luyghem à Langemarck, la troisième de l'étang do Blankaart à la forêt d'Houthulst. Hans ce pays où l'on trouve l'eau à un mètre, il est impossible de creuser des tranchées. Les ouvrages étaient donc en superstructure, et consistaient principalement en fortins de béton pli faisaient des cuves noires dans le paysage. La région était tenue par une garnison normale de secteur calme, 10 bataillons, dont 7 de landwehr, n'ayant en première ligne que 8 compagnies, soit un homme au créneau tous les dix mètres. En revanche, une forte artillerie : une centaine de batteries furent signalées en activité pendant le mois de juin ; autant d'emplacements inoccupés furent repérés.

L'état-major de l'armée Anthoine, installé le 16, avait un mois pour équiper son front, c'est-à-dire pour compléter les routes, construire les voies ferrées et les gares ; amener l'artillerie, choisir et installer les emplacements de batteries ; organiser les centres de ravitaillement ; établir les Hôpitaux ; aménager. dans ce marécage sans eau potable, tout le système des eaux, usines de stérilisation, réservoirs, conduites ; répartir et aménager les cantonnements des troupes ; établir les plans d'engagement.

On entretint avec soin et on surveilla sévèrement les 135 kilomètres de chemins existants ; on en élargit 35 ; on en construisit 14. On créa 48 kilomètres de chemin de fer à voie normale, 10 kilomètres à voie métrique, 80 kilomètres (fin juillet) à voie de 60. On établit des gares ; celle de Bousbrugge, qui n'était le 24 juin qu'une étendue herbeuse, permettait le 13 juillet de charger 481 voitures et 288 camions. Ces gares alimentaient les pares de l'artillerie, qui devaient fournir à près de.000 bouches à feu, — du génie, avec ses stocks de rondins, soliveaux, poutrelles, tôles ondulées, caillebotis, macadams, — de l'intendance, qui devait nourrir et entretenir 135.000 rationnaires, fournir de fourrage 10.000 chevaux, et alimenter d'essence 3.000 véhicules, dont les moteurs consommaient 30.000 litres et quelquefois 60.000. On établit pour le service de santé trois centres de triage à proximité des lignes, dirigeant les blessés sur trois centres chirurgicaux où on les opérait, et d'où les hôpitaux d'évacuation les transportaient sur les centres hospitaliers de l'arrière. Pour les chevaux, un groupe mobile de remonte, établi près du champ de bataille, soignait les non-évacuables, et dirigeait les autres sur deux dépôts de chevaux malades, à Gravelines et à Aire. Le service des eaux fut installé par le directeur des Eaux de Versailles. Il eut l'idée hardie d'alimenter les troupes avec l'eau de l'Yser, traitée sur un bateau épurateur d'abord à l'alun, puis dans des filtres à sable, enfin au chlorure de chaux. Ainsi clarifiée et stérilisée, elle était refoulée par des pompes dans des réservoirs, d'où une machine élévatrice l'envoyait par des conduites, longues de 22 kilomètres, dans toute la zone de l'avant. Les branchements de ces conduites aboutissaient à 200 réservoirs où les unités venaient la prendre.

Le plan d'action de l'armée fut fixé par une instruction générale du 6 juillet. L'armée qui servait de pivot à la gauche des armées britanniques devait, comme objectif final, atteindre la ligne du Steenbeck, entre l'étang de Blankaert et la forêt d'Houthulst. Cet objectif serait atteint par des opérations successives, la première visant l'enlèvement des deux premières lignes ennemies — en fait, cette première opération fut réalisée par les cieux attaques du 31 juillet et du 16 août.

L'armée disposait d'une masse formidable de 893 pièces de canons, soit une pièce pour 2 m. 50 de front. Le programme d'artillerie fut fixé dans deux instructions générales du 10 et du 19 juillet. Il comprenait trois phases. La première était destinée à la destruction des batteries ennemies, en donnant la priorité aux batteries contre avions, puis aux batteries les plus gênantes, puis aux plus gros calibre, les tirs commençant à l'aube et ne cessant qu'à la chute du jour, et constamment observés et contrôlés. Puis venait la deuxième phase, consacrée à la destruction des organisations défensives de l'ennemi, à commencer par les postes de commandement, les centraux téléphoniques et les observatoires. On varie les cadences pour déconcerter l'adversaire, lui faire croire à des attaques, et brouiller les interprétations qu'il peut faire du régime du tir. Les tirs de destruction sont accompagnés de tirs d'interdiction continus sur les arrières, et de tirs d'obus à gaz sur les zones où peuvent être rassemblées les réserves. Enfin la troisième phase était la préparation immédiate, qui, sans changement de cadence, se changeait enfin en tir de barrage derrière lequel s'avançait l'infanterie. L'allure du barrage, réglée sur le barrage anglais, était de 100 yards (90 mètres) en quatre minutes.

La préparation commença le 15 juillet à six heures. La première phase (destruction des batteries) dura jusqu'au 23. La seconde phase (destruction des défenses) commença le 23 au malin, par un tir de l'artillerie de tranchées, destiné à mettre à nu les blockhaus bétonnés de la première ligne, et protégé par le concert des autres calibres. Il faisait ce jour-là un splendide soleil, et le ronflement des 900 pièces se prolongeait à droite par le grondement des pièces britanniques. Les tirs de torpilles lancés par l'artillerie de tranchée commencèrent à sept heures quarante-cinq. A quinze heures, trois officiers français allaient voir dans les lignes allemandes où en était le travail ; ils parcouraient le chaos des lignes bouleversées et ramenaient 19 prisonniers, dont 3 sous-officiers, aphones et pareils à des bêtes traquées. Un feu effroyable roula jusqu'au 30. Les Allemands avaient renforcé leurs garnisons, mais elles fondaient sous cet orage. Le 104e régiment dura quatre jours. Les relèves n'étaient pas moins meurtrières. Elles se faisaient à découvert sur un terrain où, dans chacune des dernières journées, il tombait cent mille obus en vingt-quatre heures. Enfin, le 31, l'assaut fut donné par la 1re division à droite et la 51e à gauche. Les objectifs furent emportés. Une seconde action, le 16 août, amenait les troupes au contact de la seconde position allemande, devant un ruisseau qui s'appelle successivement Kortebek, Saint-Jansbek, Marljevaart. Du 16 juillet au 16 août, l'artillerie française tira 1.902.807 obus, contre 86.600 environ tirés par l'artillerie allemande.

Le 20 septembre, commença une troisième action, on les Français participèrent également, et qui dura jusqu'au 30 octobre.

La Pc armée française, la 5e et la 2e armées britanniques étaient engagées en Flandre. Pour faciliter leur tache, la Ir" armée britannique combattait autour d'Arras : d'autre part, les armées françaises continuèrent à entretenir une lutte d'usure très active sur les champs de bataille du mois d'avril. Sur le Chemin des Daines les combats continuèrent en mai, juin et juillet ; sur les monts de Champagne, l'usure dura jusqu'au mois d'août.

Sur le front de Verdun, la 2e armée, commandée par le général Guillaumat, commença le 13 août la préparation d'artillerie exécutée par 2.500 pièces ; elle dura jusqu'au 10. La bataille elle-même dura du 20 au 25, sur un front de 17 à 20 kilomètres, de part et d'autre de la Meuse. Elle fut menée le premier jour par 8 divisions. Elle aboutit sur la rive gauche à la reprise de lu cote 301 et du Mort-homme ; sur la rive droite, à la prise de la cote du Talon et de la cote 344. L'ennemi réagit énergiquement sur la rive droite, qui resta un secteur d'usure très actif jusqu'au 15 septembre, les unités en ligne perdant jusqu'à 15 p. 100 de leur effectif. Au total, 18 divisions furent dépensées. En revanche, le but était parfaitement atteint. Non seulement on avait repris le terrain, signe de la victoire, mais on avait enlevé à l'ennemi 10.300 prisonniers, 30 canons et 203 mitrailleuses.

La bataille de la Malmaison est plus encore le type de la bataille telle que le général Pétain l'avait conçue pour cette période, c'est-à-dire peu coûteuse et rémunératrice.

L'opération fut confiée à la 60 armée du général Maistre, et exécutée à gauche par le 14e corps Marjoulet, au centre par le 21e corps Degoutte, à droite par le 11e corps Maudhuy et deux divisions du 39e corps. Le front d'attaque, long de Il kilomètres, était disposé sur les flancs l'un saillant obtus formé par les positions allemandes an nord de Soissons. La proportion d'artillerie était un canon tous le six mètres.

La préparation d'artillerie a duré du 17 au 22 octobre, la bataille elle-même du 23 au 26. Elle est clairement délimitée dans l'espace : le choix du terrain, c'est-à-dire le grand plateau à cheval sur la route de Soissons à Laon, a été tel qu'une poussée, d'étendue et de durée définies, exécutée là sur la droite des positions allemandes du Chemin des Dames, a obligé toute la ligne à évacuer le plateau et à se replier derrière l'Ailette. La bataille est aussi clairement délimitée dans le temps, puisque après ce repli ennemi, le 1er novembre, elle s'arrête complètement, sans être suivie de la période d'usure qu'on a vue à Verdun. Non seulement elle liquide la question du Chemin des Dames, mais elle coûte à l'ennemi 11.558 prisonniers (dont 241 officiers), 200 canons, 720 mitrailleuses et 222 minenwerfer. Les pertes françaises en blessés, tués ou disparus étaient de 14 700 hommes. On avait tiré, du 16 au 26, 2 millions de coups de 73, et 850.000 coups d'artillerie lourde. Un document officiel évalue le prix de revient à 600 millions de francs.

Dans le cours de l'année 19-17, l'armée française avait eu 170 engagements de divisions. Les Allemands, de leur côté, avaient eu, sur le seul front d'Aisne-Champagne, d'avril à novembre. 150 engagements de divisions (dont 93 sévères), et, sur le front de Verdun, d'août à décembre, 36.

Enfin, le 27 octobre, la 10e armée sous les ordres du général Fayolle, partit pour l'Italie. Quatre divisions furent envoyées d'abord, suivies par le 12e corps. Elles prirent part à la défense du Grappa, sur la gauche des divisions britanniques qui défendaient le Montello. Plus tard, et plus à l'ouest, elles prirent également part à la défense du plateau d'Asiago.

Au total, dans cette année si dure, où il avait fallu reconstituer le moral de l'armée et se recueillir en vue des grands événements à attendre pour 1918, les divisions françaises avaient pourtant fourni un rude labeur. Les nécessités économiques avaient de plus fait renvoyer dans l'intérieur, d'avril 1917 à janvier 1918, 488.000 hommes. Quoiqu'on ait incorporé 400.000 hommes, quoique le taux des pertes ait décru régulièrement, l'effectif des armées du nord-est n'a pu être maintenu. De 2.802.000 hommes en janvier 1917, il est tombé en septembre à 2.661.000. Il a fallu supprimer des unités ; le nombre des divisions tombe de 109 à 97.

A la fin de 1917, l'armée française est constituée, à peu de chose près, comme elle sera jusqu'à la fin de la guerre. Des transformations importantes ont eu lieu depuis la mobilisation. Celle-ci avait donné 15 divisions actives, 25 divisions de réserve, 11 divisions territoriales, 2 divisions coloniales, soit 83 divisions d'infanterie, et 10 divisions de cavalerie.

A la fin de 1917, 8 divisions territoriales ont été dissoutes : 2 ont été transformées en divisions actives, dont l'une deviendra en janvier 1918, la 1re division de cavalerie à pied. On a créé, d'octobre 1914 à août 1915, 9 divisions territoriales nouvelles (96-105) mais 7 ont été dissoutes et les deux autres transformées ; l'une deviendra en janvier 1918, la 2e division de cavalerie à pied. A l'armistice, il n'y aura plus qu'une division territoriale, la 830, affectée au gouvernement militaire de Paris.

Deux divisions de réserve (76 et 77) ont été constituées dès le 1er octobre 1914 par dédoublement de la 44e active. Deux autres ont été dissoutes ; la 55e le sera en août 1918.

On a créé 49 divisions actives, dont 1 le 20 mars 1915, 5 le 8 avril, 10 le 1er juin, 3 le 3 juillet, 2 autres en juillet el en août, et 4 divisions coloniales, dans la même année. Après le grand effort du milieu de 1915, 10 divisions ont été encore créées dans les trois derniers mois de 1916 et, en janvier 1917, correspondant au nouvel effort de rupture. Il n'y aura plus désormais de créations proprement dites, mais seulement des transformations. La 1er division marocaine avait été formée dès août 1911 ; la 2e le sera en juillet 1918 par transformation de la 63e division de réserve ; la tira deviendra la 1er division polonaise en août 1918.

Des 10 divisions de cavalerie, 3 ont été dissoutes au printemps et dans l'été de 1916, et 1 le 23 août 1917. Il en reste 6, qui subsisteront jusqu'à l'armistice.