HISTOIRE DE FRANCE

 

LIVRE III. — LE MINISTÈRE DE RICHELIEU.

CHAPITRE IV. —  LA MÈRE ET LE FRÈRE DU ROI[1].

 

 

I. — MARIE DE MÉDICIS ET RICHELIEU.

PENDANT le siège de La Rochelle, un grand changement s'était fait dans l'esprit de la Reine-mère. Ses favorites, la princesse de Conti et la duchesse d'Elbeuf, avaient pris parti pour le duc de Guise, leur frère et cousin, à qui Richelieu, devenu grand maître et surintendant de la navigation, disputait ses prérogatives d'amiral de Provence. Elles firent remarquer à Marie de Médicis que sa dame d'atours, Mme de Combalet, nièce de Richelieu, négligeait son service et vivait en relations étroites avec la princesse de Condé. La Reine-mère, désireuse de garder le Roi près d'elle, s'irrita aussi que le ministre le rappelât au camp devant La Rochelle. Elle voulut ensuite empêcher son fils de marcher au secours de Casal.

Elle n'aimait pas le duc de Mantoue, et moins encore sa fille, la belle Marie-Louise de Gonzague, dont Gaston d'Orléans, veuf de Mlle de Montpensier, s'était épris. Pour empêcher ce mariage, elle avait, pendant le siège de La Rochelle, projeté de renvoyer la princesse de Mantoue en Italie ; mais Louis XIII, à la prière de son frère, ne l'avait pas permis. Marie en voulait à Richelieu de ne s'être pas compromis pour elle.

Quand Louis XIII, suivi quelques jours après par Gaston, eut quitté Paris pour aller en Italie, elle avait donné l'ordre à la jeune fille de rejoindre son père à Mantoue. Gaston apprit cette nouvelle en route ; il jeta feu et flammes et revint sur ses pas. La Reine-mère, craignant qu'il ne cherchât à enlever la Princesse, la fit enfermer au bois de Vincennes (11 mars 1829). Gaston s'était plaint au Roi qui répondit qu'il approuvait ce qu'avait fait la Reine sa mère puisqu'elle l'a cru de son service.

Après cet éclat, Marie de Médicis s'était laissé attendrir par Gaston, et, se contentant de sa promesse de ne point épouser la prisonnière, elle l'avait mise en liberté (4 mai), sans même exiger d'elle qu'elle retournât à Mantoue. Richelieu avait été très mécontent de cette façon de traiter par à-coups les affaires d'État ; — il l'écrivit à Bérulle, qui, dans de saintes intentions, avait travaillé à réconcilier la mère et le fils.

Jacques Le Coigneux, chancelier de Monsieur, et Puylaurens, son favori, estimaient que leur maître, ayant renoncé à la Princesse, avait droit à une compensation. La Reine-mère pensait de même. Bérulle, son conseiller, écrivit à Richelieu qu'il ne voyait aucun inconvénient à lui donner la Champagne et la Bourgogne. Richelieu, comme il le rapporte lui-même, répondit ingénument au saint homme les pensées que la raison d'État devoit faire avoir à tout le monde ; que ces gouvernemens étoient frontières à l'Allemagne, Lorraine, Savoie, Franche-Comté et Suisse et que, si l'on récompensait cette fois la résistance à la volonté bien connue du Roi et de la Reine-mère, les favoris de Gaston iroient bien plus loin à l'avenir.

C'était la sagesse même ; mais Marie de Médicis n'entendait que son caprice, et ne pardonnait pas à Richelieu, sa créature, de ne pas s'y asservir. Il avoit décliné juridiction et voulu tenir au Roy par soi mesme, ou, pour mieux dire, tenir le Roy au préjudice de la Reine, sa mère. Elle et Gaston se firent par écrit deux promesses, elle de ruiner le Cardinal auprès du Roy et lui de n'espouser point la princesse Marie, et les remirent à M. de Bellegarde, leur confident, qui les portait dans une boette d'or, pendue à son cou avec une chesne d'or. Gaston s'en alla de Montargis, où il se trouvait, à Orléans, pour ne pas voir au passage le Roi, qui revenait du Midi après la paix d'Alais. En août, il se retira à Saint-Dizier, et. de là en Lorraine (sept. 1629).

Quand le Cardinal, de retour du Languedoc, arriva à Fontainebleau (14 septembre), la Reine-mère lui fit si mauvais visage qu'il lui écrivit aussitôt sa résolution de se retirer avec tous les siens, disant qu'il aimeroit mieux mourir que demeurer à la Cour en un temps où son ombre lui devroit faire peine. Elle reçut très mal cette demande de congé et témoigna plus d'indignation contre lui que jamais. Le Roi, craignant qu'il n'y eût plus de remède, en pleura très-amèrement presque tout un jour, et son confesseur, homme de très rare vertu (le P. Suffren, jésuite), en fut surpris d'un choléra morbus dont il faillit mourir.

Cette fois, Louis XIII parvint à apaiser sa mère. La réconciliation eut lieu le 15 septembre, au contentement universel de toute la Cour, dit Bassompierre, et, le 21 novembre 1829, le Cardinal fut nommé principal ministre d'État. C'était la constatation officielle et publique du rang qu'il avait dans le Conseil et dans l'État.

Richelieu travailla à ramener Gaston ; il fit consentir le Roi à lui accorder les gouvernements d'Amboise et d'Orléans, 100.000 livres sur le domaine de Valois et 50.000 écus en deux paiements. Gaston revint en France.

 

II. — NOUVELLE CAMPAGNE D'ITALIE.

CE retour était d'autant plus nécessaire qu'il fallait recommencer  l'expédition d'Italie. L'empereur Ferdinand II, irrité que son vassal, Charles de Gonzague, eût pris possession de Mantoue avant de solliciter l'investiture, et que Louis XIII eût réglé la succession avec le duc de Savoie sans le consulter davantage, avait fait entrer une armée chez les Grisons et occuper les passages. L'Espagne avait envoyé à Milan son meilleur général, Spinola. Richelieu expédia des troupes en Italie et réclama l'assistance du duc de Savoie. Alors Spinola envahit le Montferrat (octobre) et Colalto, qui commandait les Impériaux, assiégea Mantoue.

Richelieu partit pour l'Italie le 29 décembre, laissant le Roi à. Paris pour organiser la défense de la Champagne contre une attaque possible des Impériaux. Charles-Emmanuel, comme d'habitude, fluctuait et négociait avec tout le monde pour se vendre le plus cher possible. Le Cardinal l'amusa d'espérances, et, quand il eut passé les Alpes, le somma de se joindre à lui contre les Espagnols. Sur son refus, il tourna vers Pignerol et s'en empara (23 mars 1630).

C'était une nouvelle porte pour entrer en Italie. Les Espagnols inquiets offrirent la paix et le règlement de la question de Mantoue contre la restitution de cette place. Urbain VIII envoya son propre neveu, Antonio Barberini, pour conclure un accord qui rejetterait au delà des Alpes les Impériaux et les Français. Le Légat pontifical était accompagné d'un jeune officier, Giulio Mazarini.

Suivant son habitude, Richelieu exposa à Louis XIII, dans un mémoire, les raisons pour et contre la guerre ou la paix. Si le Roi se résolvoit à la guerre, il falloit quitter toute pensée de repos, d'épargne et de règlement du dedans du royaume ; si, d'autre part, on vouloit la paix, il falloit quitter les pensées d'Italie pour l'avenir. Mais, en cas de guerre, il fallait, pour assurer l'armée et les succès d'Italie, attaquer la Savoie sans délai. Le plus tôt qu'on pût le faire seroit toujours tard.

Le Roi s'était rendu à Troyes, d'où il surveillait à la fois les frontières d'Allemagne et d'Italie. Gaston l'y avait rejoint et s'était réconcilié avec lui (18 avril). Louis XIII donna à son frère le commandement de l'armée de Champagne et le nomma son lieutenant général en la ville de Paris et provinces voisines. Il répondit à Richelieu que Monsieur et lui étaient d'avis de garder Pignerol et de conquérir la Savoie et qu'il arrivait.

Richelieu s'était gardé de recommander la paix ou la guerre. Il savait le Roi belliqueux et la Reine-mère pacifique. Malicieusement, le garde des sceaux, Marillac, qui avait succédé à Bérulle, mort le 2 octobre 1629, dans la confiance de Marie de Médicis, regrettait que le Cardinal n'eût pas donné de conseil et que sa prudence et sa retenue lui eussent posé les bornes auxquelles il s'était arrêté. C'était bien deviner. Richelieu évitait de blesser Marie, qui lui reprochait d'animer son fils contre ses deux gendres, le roi d'Espagne et le prince de Piémont, fils et héritier présomptif de Charles-Emmanuel. Elle était circonvenue par les dévots, dont Fontenay-Mareuil signale, sous toutes réserves d'ailleurs, les arrières-pensées extravagantes. Ils auraient été persuadés que l'hérésie ne seroit jamais esteinte que quand les catholiques, n'ayant plus qu'un monarque, n'auroient plus aussy d'autre interest que de la destruire ; et que, partant, la prise de La Rochelle, qui ne donneroit pas tant de moyens au Roy de le devenir, comme d'empescher que le Roy d'Espagne, qui estoit bien plus en passe pour cela que luy, ne le fust, seroit bien plus préjudiciable qu'avantageuse à la religion, et ne se devoit point souffrir[2].

Louis XIII avait laissé sa femme et sa mère à Lyon et rejoint Richelieu à Grenoble. Un Conseil y fut tenu (10 mai), où l'invasion de la Savoie fut décidée. Richelieu revint à Lyon convaincre Marie de la nécessité de la guerre. Mais aussitôt qu'il se fut éloigné, Marillac et les dévots la ressaisirent.

Le Roi avait pris Chambéry presque sans coup férir (17 mai), Rumilly, Annecy et forcé le prince Thomas de Savoie à se retirer dans le val d'Aoste. En juin, sauf Montmélian, il occupait toute la Savoie. Pendant tout ce temps, le Cardinal redoublait de prévenances envers la Reine-mère, l'entretenait des moindres détails de la vie de son fils et même lui faisait gloire d'une médecine qu'il s'était longtemps refusé à prendre ; mais, luy représentant la peine en laquelle vous seriez, il s'y résolut pour vostre seul respect (14 juillet 1630).

La Savoie conquise, le Roi pouvait descendre en Piémont. Mais la Reine-mère ne voulut pas qu'il poussât plus avant. L'avant-garde, commandée par Montmorency et le maréchal d'Effiat, passa le mont Cenis, battit près de Veillane le duc de Savoie (10 juillet 1630) ; — et, renforcée par le maréchal de La Force, qui venait de Pignerol, elle surprit Saluces (20 juillet 1630). La France réoccupait tous les passages qu'Henri III avait cédés ou perdus. Charles-Emmanuel en mourut, dit-on, de chagrin (26 juillet) ; mais il avait soixante-dix-huit ans.

Le maréchal de Schomberg, assez fort pour prendre Veillane (27 août), ne l'était pas assez pour délivrer Casal ; de leur côté les Impériaux avaient surpris Mantoue le 18 juillet et jeté hors de la ville le duc de Mantoue et son conseiller, le maréchal d'Estrées. Le Légat s'entremit et fit conclure une trêve générale qui devait durer du 4 septembre au 15 octobre. Toiras, qui commandait pour la France à Casal, remettait aux Espagnols la ville et le château ; il gardait la citadelle qu'il leur livrerait encore, si dans les seize jours après l'expiration de la trêve, il n'était secouru. Mais, s'il l'était, il recouvrerait la ville et le château.

 

III. — LE CONFLIT ENTRE LA REINE-MÈRE ET LE MINISTRE.

LOUIS XIII, qui n'était pas bien portant, avait quitté Saint-Jean-de-Maurienne (25 juillet 1630) et regagné Lyon. Le Cardinal resta en Savoie pour pourvoir à tout. En son isolement, ses inquiétudes redoublèrent. Il se recommandait à tout le monde : au Roi qu'il remerciait des bons offices.... que Sa Majesté daignoit tous les jours lui départir envers la Reine sa mère ; au P. Suffren, confesseur de leurs Majestés, qui travaillait à maintenir Marie dans ses bonnes dispositions (8 août). — Mais le Père conseillait au Ministre de revenir pour dissiper tous ces nuages. Pourtant Richelieu ne se décida à laisser l'armée que lorsque la peste, qui y sévissait, s'attaqua à ses alentours ; il arriva à Lyon le 23 août. Le Roi, toujours souffrant, tomba gravement malade. Il fut pris, le 22 septembre, d'une fièvre accompagnée de dysenterie ; le 27, les médecins le crurent perdu ; le 30, on le tint pour mort.

Les deux reines le soignèrent avec tendresse. Il leur demanda pardon des chagrins qu'il leur avait donnés. Elles en rejetèrent toute la faute sur le Cardinal. Marie pressa son fils de le renvoyer ; il promit de le faire aussitôt que la paix avec l'Espagne serait conclue. Elle aurait même pris ses mesures pour le faire arrêter, si le Roi venait à mourir. Ce furent pour Richelieu de longues journées d'angoisse. ... Je ne sçay si je suis mort ou vif, écrivait-il à Schomberg le 30 septembre ; et le lendemain, à M. d'Effiat : Par la grace de Dieu, le Roy est hors de danger, et, à vous dire le vray, je ne scay encore ce que je suis. Je supplie Dieu qu'il m'envoye plus tost la mort en sa grace qu'occasion de retomber en l'estat auquel nous avons esté.

Le Roi, aussitôt rétabli, avait, dit-on, averti Richelieu des mauvaises dispositions de sa mère — et lui, pour regagner sa confiance, fit avec elle la descente de la Loire et le trajet du canal de Briare, dans le même bateau, en toute privauté. Il n'aurait rien épargné pour la fléchir.

La Florentine dissimula si bien, qu'il se crut sauvé. Mais à peine fut-elle à Paris, qu'elle se prévalut des engagements de Lyon. Le Roi objectait l'intérêt de l'État, demandait du temps pour terminer les affaires d'Italie. Mais il fallut trouver d'autres arguments. Le P. Joseph et Brûlart de Léon, envoyés à Ratisbonne pour régler avec l'Empereur la question de Casal et de Mantoue, avaient conclu avec lui une paix générale (13 oct.). Schomberg, en marche vers Casal, quand il reçut la nouvelle du traité, n'en tint compte et continua d'avancer. Le 26, il arrivait en vue de la place, quand un négociateur se présenta. C'était ce jeune officier italien, de la suite du Légat, Giulio Mazarini, qui depuis plusieurs mois allait d'Antonio Barberini à Richelieu, et d'un camp à l'autre, porteur de propositions de trêve ou de paix. Il offrait de nouvelles conditions : les Espagnols quitteraient la ville et les Français, la citadelle ; des troupes levées dans le pays garderaient Casal ; un commissaire impérial y résiderait provisoirement jusqu'à la paix. Schomberg accepta.

Quand cet accord fut connu à Paris, et la guerre considérée comme finie, la Reine-mère, sans rien vouloir entendre, chassa Mme de Combalet, la nièce chérie de Richelieu, et réclama le renvoi du Ministre. Elle résolut d'avoir avec son fils une explication décisive et d'emporter son consentement.

Le 10 novembre au matin, le Roi alla trouver sa mère au Luxembourg. Ils commandèrent que personne n'entrast lorsqu'ils seroient seuls, et très expressément. Richelieu, qui se défiait, arriva ; il trouva les portes fermées, sauf celle qui menait de la chapelle au cabinet, et, passant par là, surprit le Roi et Marie de Médicis. Il se présenta, le visage riant : Je gagerois, dit-il, que leurs Majestés parlent de moi. La Reine, outrée de tant d'audace, éclate. Il se défend avec les termes les plus humbles que son bon esprit luy put suggérer ; il pleure, il se désespère, il demande pardon et congé. Elle l'accabla de reproches, il sortit désespéré.

Le Roi, troublé de ce qu'il avait vu et entendu, s'était retiré à Versailles (dans le petit château qu'il y avait fait construire). Le premier écuyer Saint-Simon, le cardinal La Valette, qui l'y avaient suivi, étaient des amis de Richelieu ; ils parlèrent pour lui, mais combien plus la raison d'État. Louis XIII fit dire au Cardinal de venir. Il se croyait perdu, et pensait à se réfugier au Havre, dans son gouvernement. Il se jeta aux pieds du Roi, qui le releva et loua son zèle et sa conduite. Il s'agenouilla de nouveau et offrit de se retirer pour n'être pas un sujet de discorde entre la mère et le fils. Le Roi lui ordonna de rester, fit sortir les personnes présentes et arrêta avec lui les changements nécessaires. Le soir, au Luxembourg, les courtisans affluèrent autour de Marie, qu'ils regardaient comme la triomphatrice du jour. Elle reçut avec plaisir l'encens qu'ils luy donnèrent. Mais le lendemain la nouvelle vint de Versailles que le garde des sceaux Marillac était exilé et le Cardinal tout-puissant. Le Luxembourg devint désert.

Le Roi envoya son confesseur, le P. Suffren et le nonce du pape, Bagni, offrir à sa mère de ne jamais l'obliger à reprendre dans sa domesticité les parents de Richelieu, pourvu qu'elle consentit à assister au Conseil. Elle refusa d'y reparattre, tant que le Cardinal y siégerait.

Jusque-là Gaston d'Orléans s'était tenu tranquille, ses deux favoris, le président Le Coigneux et Puylaurens, ayant été achetés par le Ministre. Mais Le Coigneux crut s'apercevoir que le nouveau garde des sceaux, Châteauneuf, travaillait à le ruiner dans l'esprit de son maître et il le poussa à faire une esclandre. Monsieur se rendit chez Richelieu le 30 janvier 1631, l'insulta, le menaça, puis partit pour Orléans.

La Reine-mère comptait toujours sur un retour de faveur. Le Roi ayant décidé de s'en aller à Compiègne, elle l'y suivit. L'attitude qu'elle gardait et les espérances que cette attitude autorisait troublaient l'État ; de nouvelles tentatives furent faites pour amener Marie à rendre ses bonnes grâces au Ministre. Son médecin, Vautier, le P. Suffren s'y employèrent sans succès. Alors le Roi quitta Compiègne (23 février 1631) et laissa sa mère sous la garde du maréchal d'Estrées, avec défense de revenir à Paris.

Elle en était encore trop près. Le Roi lui commanda de se rendre à Moulins et lui donna le gouvernement du Bourbonnais. Elle consentit, puis refusa, prétextant qu'on l'envoyait à Moulins pour la faire passer de là à Florence. On lui offrit Angers pour résidence ; elle accepta d'aller à Nevers pendant quelque temps, mais, quand elle eut appris que Gaston d'Orléans venait de sortir de France, elle ne voulut plus bouger de Compiègne.

Gaston, apprenant que le Roi s'approchait d'Orléans en force, s'était enfui vers la Bourgogne avec le duc de Roannez, le comte de Moret, bâtard d'Henri IV, et les quelques troupes qu'il avait levées. Le duc de Bellegarde, gouverneur de la Bourgogne, se déclara pour lui, mais n'essaya pas de soulever la province. Gaston traversa la Franche-Comté et se retira en Lorraine. Louis XIII, qui avait suivi les fugitifs, publia de Dijon une Déclaration royale (30 mars 1631) contre les compagnons de son frère. Ces divisions de la famille royale causaient une vive agitation. Richelieu n'était pas populaire ; son gouvernement était dur ; ses succès au dedans et au dehors se traduisaient par des augmentations d'impôts ; la disgrâce de la Reine-mère excitait la pitié. Le parlement de Paris refusa à égalité de voix d'enregistrer la Déclaration du 30 mars qui, sans inculper Gaston, incriminait ses complices de lèse-majesté. Le 13 mai, les magistrats furent mandés en corps au Louvre et le Roi leur rappela qu'ils étaient chargés de rendre la justice à Pierre et à Jacques et non de se mêler des affaires de l'État. Des présidents et des conseillers furent exilés hors de Paris.

Le Duc publia une lettre au Roi qui était un manifeste contre le Ministre (30 mai). Le Roi y répondit le 14 juin et, par une sorte d'avance à l'opinion, les crieurs eurent la liberté d'annoncer sur le Pont-Neuf l'attaque et la défense.

Des libelles couraient. Apportés à Paris par ballots, ils étaient jetés dans les offices du Louvre, dans les salles du Palais, dans les échoppes des halles et les marchés publics. Le plus fécond et le plus remarquable des pamphlétaires à la dévotion de la Reine-mère était un de ses aumôniers, Mathieu de Morgues, sieur de Saint-Germain, qui autrefois avait écrit pour Richelieu et maintenant lançait contre lui La Très humble très véritable et très importante Remonstrance au Roy et La Charitable Remonstrance de Caton chrétien au Cardinal de Richelieu. Jean Sirmond, publiciste et poète latin, plus tard académicien, ayant publié sous le pseudonyme de Des Montagnes, la Défense du Roy et de ses ministres contre le manifeste que sous le nom de Monsieur on fait courre parmi les peuples, Morgues riposta par les Vrais et bons advis du François fidèle sur les calomnies et blasphèmes du sieur Des Montagnes (1631).

Il serait injuste de confondre avec ces écrits de circonstance le livre du Prince que Balzac, l'un des fondateurs de la prose française, fit paraître cette même année[3], à la louange de Louis XIII et pour le donner en modèle aux rois à venir, mais ce panégyrique est plein d'allusions aux faits et aux passions du moment. Il attaque les dévots, dont il relève le faux zèle, l'hypocrisie et l'intolérance ; les grands qui parmi nous... ont presque toujours offensé les petits. Il justifie et célèbre le Cardinal, dans une lettre explicative.

Si vous avez de la douleur, lui disait-il, de n'estre pas agréable à une grande princesse, pour le moins vous n'avez pas de remords de luy avoir esté infidelle....  La crédulité de la meilleure Reyne du Monde a servy d'instrument innocent à la malice de nos Ennemis, et la prière qu'elle fit au Roy de vous esloigner de ses affaires ne fut pas tant un effect de son indignation contre vous que le premier coup de la conjuration qui s'estoit formée contre la France et qu'on luy avoit déguisée sous un voile de dévotion afin qu'elle creut mériter en vous ruinant.

Par les Déclarations contre les rebelles, le gouvernement se justifiait aussi. Ces actes officiels étaient criés dans les carrefours, publiés dans les tribunaux, et enfin recueillis et renouvelés dans une sorte d'Annuaire historique, le Mercure François[4].

Mais la curiosité, éveillée par les grands événements du dedans et du dehors, réclamait une information encore plus rapide.

Un médecin de Paris, Théophraste Renaudot, homme de bien, tout bouillonnant d'idées, avait le premier donné des consultations gratuites, créé un Mont-de-piété et ouvert un bureau de placement. Par les gens à qui il avait affaire et par ses correspondants, il était au courant des bruits de la Cour, de la ville, et même de l'étranger.

Il s'avisa d'en faire un recueil et de les publier toutes les semaines. Ainsi parut, en mai 1631, la Gazette, le premier en date des périodiques français. Elle eut d'abord quatre pages, auxquelles il fallut ajouter, à la fin de la première année, un supplément de quatre autres pages.

La Gazette eut dès le début des relations étroites avec le gouvernement. En réunissant en volume les 31 numéros de l'an 1631, Renaudot remerciait le Roi qui ne dédaignait pas la lecture de ces feuilles. C'est, au reste, le journal des rois et des puissances de la terre ; tout y est par eux et pour eux... les autres personnages ne leur servent que d'accessoire. Les gazettes sont utiles au public pour ce qu'elles empêchent plusieurs faux bruits qui servent souvent d'allumettes aux mouvements et séditions intestines.

Richelieu fit de la Gazette une sorte de Journal officiel, à qui il transmettait des nouvelles, et par qui il cherchait à inspirer au public telle opinion, à rectifier tel bruit, à faire sonner bien haut les grandes actions du roi et les siennes[5] Il appréciait tellement le pouvoir de la presse naissante, qu'un jour, Renaudot étant venu chez lui prendre le mot d'ordre, il le caressa fort devant les courtisans et, lui frappant sur l'épaule : Voilà, dit-il, le plus capable de mes conseillers.

L'excitation des esprits rendait encore plus nécessaire l'éloignement de Marie. Le Roi n'avait rien obtenu d'elle, en cinq mois, par prières ni par ordres ; il lui envoya, le 10 juillet, une sorte d'ultimatum. Au lieu d'obéir, elle imagina de se retirer dans une place frontière et de dicter de là ses conditions. Vardes, qui commandait à La Capelle au nom de son père, s'était offert à lui livrer cette place. Le Roi averti fit partir le gouverneur en titre, le vieux marquis de Vardes, qui courut à La Capelle et en chassa son fils. Quand la Reine, qui s'était enfuie de Compiègne (18 juillet), arriva sous les remparts, elle trouva les portes fermées. Elle fut réduite à passer la frontière des Pays-Bas.

En réponse à la lettre qu'elle lui écrivit pour justifier son départ, Louis XIII lui reprocha durement d'avoir cherché asile chez les ennemis de la France (21 juillet 1631). Il la laissera mourir à l'étranger. Le mois suivant, par lettres royales d'août 1631, il érigeait la terre de Richelieu en duché-pairie.

Les amis et les serviteurs de la Reine furent punis. Déjà la duchesse d'Elbeuf, la connétable de Lesdiguières avaient été reléguées dans leurs maisons, la princesse de Conti exilée à Eu ; Bassompierre, ami de la princesse de Conti, mis à la Bastille. Le médecin Vautier fut aussi emprisonné. Le P. Suffren, qui s'apitoyait sur la Reine-mère, cessa d'être le confesseur du roi. Le garde des sceaux Marillac était en exil ; son frère le maréchal, considéré comme plus criminel parce qu'il commandait une armée et pouvait devenir dangereux, avait été arrêté, le 21 novembre 1630, au camp de Folizzo. Il fut d'abord traduit devant une Chambre assemblée à Verdun, et après la révocation de cette Chambre, emprisonné au château de Pontoise ; il sera enfin jugé et condamné à mort dans la maison même de Richelieu, à Rueil (8 mai 1632).

 

IV. — LES FUITES DE L'HÉRITIER PRÉSOMPTIF À L'ÉTRANGER.

LA Journée des Dupes eut une répercussion lointaine. En Provence, pays d'États, où la substitution d'agents du roi aux agents de la province pour la perception des impôts avait soulevé des troubles graves (1630), le gouverneur, le duc de Guise, s'était tenu coi. Il ne lui déplaisait pas de créer des difficultés à Richelieu, qui empiétait sur sa charge d'amiral du Levant et ne voulait pas la lui racheter au prix qu'il fixait. De cœur avec le parti des reines, informé de la maladie du Roi et de sa promesse de renvoyer Richelieu, il s'attendait à la disgrâce du surintendant général de la navigation ; il apprit l'issue de la Journée des Dupes. Richelieu, débarrassé de la Reine-mère, envoya le prince de Condé en Provence avec une armée (fév. 1631). Guise, invité à venir à la Cour, demanda un congé de trois mois pour un pèlerinage à Lorette. Il s'embarqua à Marseille, le 6 août 1631, et ne revint plus.

En Languedoc aussi, la menace de l'établissement des Élus souleva l'opposition des États et du parlement de Toulouse. Le gouverneur de la province, Henri de Montmorency, favorisait, en apparence, les desseins de la Cour et., secrètement, se concertait avec Gaston d'Orléans, réfugié aux Pays-Bas et qui lui offrait de venir le rejoindre avec une armée. II était poussé par sa femme, Marie-Félicie des Ursins, parente éloignée de Marie de Médicis et qui montrait beaucoup de ressentiment de sa disgrâce. Lui-même était mécontent de Richelieu.

Il s'était signalé par sa bravoure en Italie ; et, quand Louis XIII avait failli mourir à Lyon, il avait offert à Richelieu un refuge dans son gouvernement. Pourtant il n'avait pas été promu, comme il l'espérait, maréchal général des camps, c'est-à-dire, sous un autre titre, connétable, et même il n'avait pas réussi à faire nommer son candidat au gouvernement de Sommières (dans son propre gouvernement).

Il avait en Languedoc un parti considérable. Des vieilles familles féodales, les plus grandes, les Crussol, les Levis, les Polignac suivaient les inspirations de la Cour, mais les moindres vivaient dans la province et formaient aux Montmorency, qui y commandaient depuis un siècle, une clientèle d'amis, de fidèles, au sens féodal du mot. Le haut clergé, tout puissant dans les États, se recrutait parmi la noblesse du pays et avait mêmes attaches ; quelques évêques, D'Elbène, Bonzi, étaient d'origine italienne et dévoués à Marie de Médicis.

Montmorency comptait que les exigences du gouvernement finiraient par soulever la province. Mais il n'eut pas le temps d'attendre. Il apprit que Gaston avait passé la frontière le 11 juin 1632 et qu'il se dirigeait vers la Loire, poursuivi par deux armées royales que commandaient les maréchaux de La Force et Schomberg. Il n'était pas prêt et n'avait d'autre ressource que d'entraîner le Languedoc dans la révolte. Les États unirent leur cause à la sienne, mais la province ne bougea pas. Le parlement de Toulouse, qui avait appuyé les États dans leur résistance légale, se déclara contre la rébellion.

Montmorency sentait la partie perdue d'avance. Il marcha avec Monsieur vers Castelnaudary pour s'en saisir, mais il fut prévenu par Schomberg qui, avec des forces inférieures, se retrancha dans un champ clos de fossés et de chemins creux et lui barra le passage (1er septembre 1632). Ce fut une escarmouche plus qu'une bataille. Montmorency, qui semblait chercher la mort, franchit avec quelques compagnons un fossé qui le séparait des soldats du roi. Il rompit six de leurs rangs et tua des hommes dans le septième, reçut une dizaine de blessures et resta prisonnier.

Conduit au château de Lectoure et de là à Toulouse, son procès lui fut fait par le Parlement. Il fut condamné à mort par des juges qui avaient pitié de son malheur. Bravement, sans une plainte, il mit sa tête sur le billot (30 octobre 1632).

Gaston, pour se sauver lui-même, avait, le 1er octobre, à Béziers[6], consenti que le Roi fit subir ce qu'ils méritent à ceux qui se sont liez à lui... (Gaston) pour faire leurs affaires à ses dépens et à ceux de la France. Cependant il n'eut pas plutôt appris l'exécution de Montmorency qu'il sortit de Tours (6 nov.) et s'en alla à Bruxelles.

Il avait des raisons de craindre. Lors de sa dernière fuite, après la Journée des Dupes, il avait, à son passage en Lorraine, épousé secrètement Marguerite, sœur du duc régnant (3 janvier 1632). Louis XIII, qui l'avait poursuivi, sans pouvoir l'atteindre, avait imposé à Charles IV un traité onéreux (Vic, 6 janvier), en punition de l'accueil fait au fugitif. Il ne sut rien alors de ce mariage. Mais, pendant le procès de Montmorency, la nouvelle s'ébruita. Le favori, Puylaurens, pour n'avoir pas à rendre compte d'une union qu'il avait conseillée, fit peur à Gaston de la colère de son frère et le décida encore une fois à passer à l'étranger ; ils y restèrent près de deux ans.

Richelieu ne voulait pas admettre que l'héritier présomptif de la Couronne pût prendre femme sans le consentement du roi. Il fit entrer une armée en Lorraine, chercha à se procurer par la force les pièces nécessaires pour démontrer le caractère clandestin du mariage et poursuivit Charles IV, devant le parlement de Paris, pour rapt de l'héritier présomptif (2 janvier 1634). Le Procureur général, à l'appui de l'instance, exposa que ces deux qualités (de frère aîné et de souverain) dans une famille royale concourent sans difficulté en puissance avec celle de père et de tuteur dans les maisons des particuliers, dans lesquelles si le consentement de l'un ou l'autre manque, vous avez coutume, messieurs, de suivre la rigueur de l'ordonnance et de prononcer qu'il y a rapt et en conséquence déclarer le mariage non valablement contracté[7].... Dans le lit de justice que Louis XIII tint le 24 janvier, le Cardinal déclara que le mariage de Monsieur ne serait jamais consenti ni approuvé par le Roi.

L'entourage de Gaston soupirait après le retour. L'Infante Claire-Isabelle-Eugénie, cette demi-française (media francesa)[8], comme elle se qualifiait, qui avait pour Monsieur des attentions de sœur ou de mère, était morte le ter décembre 1633. Les grands et les peuples des Pays-Bas se montraient mécontents de retomber sous la domination directe de l'Espagne. En cas de révolte, les bannis craignaient d'être transportés par le gouvernement des Pays-Bas en Espagne ou de tomber à la merci de la populace, capable, dit l'un d'eux, (3 mai 1634) de nous livrer pieds et poings liés au Roy et au Cardinal de Richelieu[9]. Gaston ne s'entendait plus avec Marie de Médicis, qu'il avait rejointe en exil. Puylaurens, favori de l'un, et le P. Chanteloube, directeur de l'autre, étaient ennemis déclarés. Puylaurens, qui faillit être tué d'un coup de mousquet (tiré on ne sait par qui), ne songea plus qu'à partir et décida son maitre. Gaston négocia secrètement son accord avec le Roi et s'enfuit le 8 octobre de Bruxelles. Il fut très bien reçu de son frère à Saint-Germain ; ses pensions furent augmentées.

Richelieu, qui le savait l'esclave de ses serviteurs, imagina de s'attacher Puylaurens en le mariant à une de ses nièces (28 nov.). Il pensait se servir du favori, créé duc et pair, pour amener Gaston à se démarier. Quand il se fut convaincu qu'il manquait de bonne volonté ou de puissance, il le fit arrêter (14 février) et emprisonner au donjon de Vincennes, où il mourut quelques mois après (1er juillet 1635).

Le Cardinal surveilla la maison du frère du roi et n'y souffrit plus que des hommes à sa dévotion. Il mit à la Bastille La Rivière, un nouveau favori, qui, sans le consulter, avait demandé et obtenu de Monsieur la charge de premier aumônier (mars 1636). Quand Gaston chassa D'Elbène, qui lui était suspect pour ses relations avec la Cour, il lui écrivit : Vostre Altesse ne trouvera pas estrange que je luy die franchement qu'elle mérite sur ce sujet une bonne réprimande (30 mars 1636)[10]. Le Ministre prétendait gouverner la famille royale aussi absolument que l'État.

 

 

 



[1] SOURCES : Lettres du cardinal de Richelieu, III, IV et VIII. Mémoires du cardinal de Richelieu, Michaud et Pouj., 2. série, VII et VIII. Aubery, Mémoires pour servir à l'histoire du cardinal duc de Richelieu, I, 1860. Mercure françois, XV-XX. Scipion Dupleix, Histoire de Louis le Juste, XIIIe du nom, Roy de France et de Navarre, 1654. Fontenay-Mareuil, Relation de la rupture du cardinal de Richelieu avec la Reine Mère, Mémoires, Michaud et Pouj., e série, V. Bassompierre, Journal de ma vie, IV, S. H. F. Mémoires de Brienne, M. et P., 138 série, III. Vittorio Siri, Memorie recondite, 1879, VII. Mémoires de Nicolas Goules, gentilhomme ordinaire de la chambre du duc d'Orléans, publ. pour la première fois par Charles Constant, S. H. F., I, 1879. Mémoires de Gaston, duc d'Orléans (par Algay de Martignac), Michaud et Pouj., 2e série, IX. Mathieu de Morgues, sieur de Saint-Germain, Diverses pièces pour la défense de la Royne, mère du Roy tres chrestien Louis XIII, 1643. Pièces curieuses... en suite de celles du sieur de Saint-Germain, 1644. Mémoires de Omer Talon, avocat général en la Cour de Parlement de Paris, Mich. et Pouj., 3e série, VI. Mémoires de Mathieu Molé, publ. par Champollion-Figeac, I et II, S. H. F.

OUVRAGES A CONSULTER : Le Vassor, Histoire de Louis XIII, III et IV. Le P. Griffet, Histoire du règne de Louis XIII, I et II. Saint-Simon, Parallèle des trois premiers rois Bourbons, t.. I des Écrits inédits de Saint-Simon, publ. par P. Faugère, 1880. P. Batiffol, Au temps de Louis XIII. Cl. Perroud, Essai sur la vie et les œuvres de Mathieu de Morgues, abbé de Saint-Germain,1582-1670 (?), Annales de la Société d'agriculture... du Puy, XXVI, 1868, 1865. Henrard, Marie de Médicis dans les Pays-Bas (1631-1638), 1876. B. Ratio, Théophraste Renaudot, 1883. D'Haussonville, Histoire de la réunion de la Lorraine à la France, 2e éd., 1860, I et II. P. Gachon, Les États de Languedoc et l'Édit de Béziers (1632), 1887. D. Vaissète, Histoire de Languedoc, XI et XII.

[2] Fontenay-Mareuil, Mémoires, Mich. et Pouj., p. 203.

[3] A Paris, chez Toussaint Du Bray, 1631.

[4] Publié à partir de 1611 par Jean Richer, comme suite à la Chronologie Novenaire (1589-1598) et Septenaire (1598-1604) de Palma Cayet, le Mercure contenait l'histoire en raccourci — et par années — de la France et de l'Europe.

[5] J. Gaillet, L'Administration en France sous le ministère du cardinal de Richelieu, 1863, t. II, p. 371-378. Louis XIII était un des rédacteurs des communiqués ; il racontait dans son style précis, un peu sec, un siège, une entrevue, une négociation.

[6] Lettres et Correspondance de Richelieu, IV, p. 375, et la note 2 de la page 372.

[7] Mémoires de Omer Talon (avocat général au Parlement), Michaud et Poujoulat, 3e série, VI, P. 24.

[8] Elle était fille de Philippe II et d'Élisabeth de Valois, et, par conséquent, petite-fille d'Henri II et de Catherine de Médicis.

[9] Nicolas Goulas, Mémoires, I, p. 238.

[10] Le mot est dur ; il n'est qu'un peu adouci par le ton plaisant de la lettre, Lettres et Correspondance de Richelieu, V, p. 437.