HISTOIRE DE FRANCE

TOME SIXIÈME. — LA RÉFORME ET LA LIGUE. - L'ÉDIT DE NANTES (1559-1608).

LIVRE III. —  RÈGNE D'HENRI III.

CHAPITRE VI. — L'HÉRITIER PRÉSOMPTIF PROTESTANT[1].

 

 

I. — LA DÉCHÉANCE DE L'HÉRÉTIQUE.

L'ESTOILE rapporte que, le jour où Henri III fit enregistrer au Parlement l'édit du 18 juillet, il dit au cardinal de Bourbon : Mon oncle, contre ma conscience, mais bien volontiers, je suis ci-devant venu céans faire publier les édits de pacification pour ce qu'ils réussissoient au soulagement de mon peuple. Maintenant je vay faire publier l'édit de révocation d'iceux selon ma conscience, mais mal volontiers, pource que de la publication d'icelui dépend la ruine de mon Estat et de mon peuple.

Ce fut probablement par acquit de conscience qu'il fit partir le  22 juillet Philippe de Lenoncourt, abbé de Barbeau et de Rebais, le président Brulard, le seigneur de Poigny et deux théologiens, Jean Prévost et Cueilly, pour engager le roi de Navarre à se convertir et à lui remettre les places de sûreté. On devine l'accueil que reçut cette ambassade. Le roi de Navarre et le prince de Condé se rencontrèrent à Saint-Paul-de-Cadajoux, près de Lavaur, avec Damville qu'épouvantait la puissance des Guise, et renouèrent avec lui l'ancienne alliance des protestants et des catholiques unis (10 août 1585). Ségur-Pardaillan fut expédié en Angleterre, en Danemark et en Allemagne avec mission d'obtenir à tout prix des subsides et des soldats (instruction du 10 mai 1585). Pour tenter les Allemands, auprès de qui l'ambassadeur se rendait sans argent ni latin, Dein, secrétaire du roi de Navarre, leur faisait offrir de les payer en terres et de les établir comme colons en France.

Cette proposition prouve la détresse financière du roi de Navarre. Henri III du moins savait où se procurer de l'argent. Puisque les catholiques voulaient la guerre, c'était à eux à en faire les frais. Le 11 août (moins d'un mois après l'édit de juillet), il mit la ville de Paris en demeure de lui faire un don de 200.000 écus. Le même jour, il mandait au Louvre le premier président, Achille de Harlay, lui signifiait qu'il ne paierait pas 'les gages des magistrats et qu'il était inutile de lui rompre la tête de remontrances. Pierre de Gondi se rendit à Rome et obtint de Sixte-Quint l'autorisation d'aliéner des biens ecclésiastiques jusqu'à concurrence de 100.000 écus de rente. L'Église gallicane protesta vainement contre les libéralités pontificales qui se faisaient à ses dépens.

Le successeur de Grégoire XIII était un esprit ardent, mais qui avait le sens du gouvernement et le goût de l'autorité. La révolte, de quelque beau prétexte qu'elle se parât, répugnait à sa nature impérieuse. Il voyait clair dans les intrigues des Guise, mais d'autre part il avait, comme chef du catholicisme, à en ménager les défenseurs. Il se laissait aller, suivant les événements, à des déclarations qui paraissaient contradictoires, tantôt en faveur du Roi, tantôt en faveur de la Ligue. D'ailleurs, exubérant et tout en dehors, ce pape manifestait avec une extrême vivacité, au moment où il les ressentait, les impressions diverses que lui inspiraient la haine des séditieux, le dégoût des incertitudes royales, l'amour de l'ordre, la crainte des progrès de l'hérésie. Il n'est pas difficile pourtant de dégager du chaos de ses actes et de ses paroles une politique simple et ferme. Il l'avait indiquée, dès les premiers jours de son pontificat, dans sa réponse au cardinal de Bourbon, qui se flattait de retrouver en lui les sympathies ligueuses de Grégoire XIII. Il se refusait à distinguer le devoir des sujets d'avec le devoir des catholiques. Son programme pouvait se résumer ainsi : guerre à l'hérésie sous la conduite et l'autorité du Roi. Malheureusement l'ambition des Guise, la force des choses, la mauvaise volonté et l'indécision d'Henri III rendaient très difficile l'exécution de ce plan. Sixte-Quint, suspect aux ligueurs comme défenseur de l'autorité royale, était odieux aux royalistes comme fauteur de l'agitation ligueuse.

Au début de son pontificat, il crut devoir frapper un grand coup ; il lança, le 9 septembre 1585, sa fameuse bulle privatoire qui déclarait Henri de Navarre et le prince de Condé déchus, comme hérétiques et relaps. Sur le ton d'un Grégoire VII, il privait l'héritier présomptif de ses droits à la couronne de France, lui ôtait celle de Navarre et déliait les sujets de leur serment de fidélité. Quelques cardinaux étaient d'avis de temporiser et d'ajourner cet éclat ; Sixte-Quint passa outre. Il ne prévoyait pas quelle tempête il allait soulever.

Et d'abord les princes condamnés ne restèrent pas sans défenseurs. Le grand jurisconsulte huguenot, Hotman, attaqua la bulle pontificale dans un écrit dont le titre était déjà une insulte : Brutum fulmen Papae Sixti V (Le foudre imbécile du pape Sixte-Quint).... Un gallican, Pierre de L'Estoile, le même qui a tenu dans ses Mémoires-journaux la chronique quotidienne de Paris et de la Cour sous les règnes d'Henri III et d'Henri IV, rédigea une opposition à la bulle qu'un royaliste eut l'audace d'afficher dans Rome même. Henri de Navarre, au nom de qui il feignait de parler, soutenait que Monsieur Sixte, soi-disant Pape, en l'accusant d'hérésie, avait faussement et malicieusement menti et qu'il était lui-même hérétique. Ce qu'il (Henri de Navarre) offre prouver en plain Concile libre et légitimement assemblé : auquel s'il (le pape) ne consent... il le tient et déclare pour un vrai Antéchrist et Hérétique.

 Les gallicans voyaient avec horreur reparaître les doctrines de la théocratie et de l'omnipotence pontificale. Le Parlement, qui avait enregistré de mauvaise grâce l'édit du 18 juillet, trouvait dans la bulle l'occasion de protester à la fois contre la faiblesse du Roi et contre l'audace du Pape. Les remontrances qu'il fit alors comptent parmi les déclarations les plus généreuses de la vieille magistrature française et témoignent de sentiments d'humanité, si rares à cette époque de foi ardente. Le Parlement regrettait qu'on l'eût contraint à enregistrer l'Édit de juillet. Quand même les Ligueurs auraient les forces nécessaires pour exterminer les réformés,

Vostre Majesté, disait-il, ne s'en doit servir, d'autant que le crime que vous voulez chastier est attaché aux consciences, lesquelles sont exemptes de la puissance du fer et du feu et se peuvent manier par autres moyens plus convenables.... Quand tout le party des Huguenots seroit réduict en une sentie personne, il n'y auroit celuy de nous qui osast conclure à la mort contre elle, si prealablement son procez ne luy estoit solennellement faict. Et partant si elle n'estoit deuément atteinte et convaincuê de crime capital et énorme, condamnant le malfaicteur, aurions-nous regret de perdre un bon citoyen. Que sera-ce donc qui, sans forme de justice aucune, ozera despeupler tant de villes, destruire tant de provinces et convertir tout ce royaume en un tombeau. Qui ozera, di-je, prononcer le mot pour exposer tant de millions d'hommes, femmes et enfans à la mort ? voire sans cause ny raison apparente, veu qu'on ne leur impute aucun crime que d'heresie, heresie encore incognué ou pour le moins indécise... laquelle ils remettent au jugement d'un Concile universel general ou national.

Ainsi le Parlement remettait tout en question, même le dogme arrêté par le concile de Trente.

Après avoir rappelé au prince ses devoirs d'humanité, le Parlement exécutait dédaigneusement la déclaration pontificale dont le style était si nouveau et si esloigné de la modestie des avant papes. Il demandait que premièrement le Pape face apparoir du droict qu'il pretend en la translation des Royaumes establis et ordonnez de Dieu avant que le nom de Pape fut au monde.... Il fault qu'il nous enseigne avec quelle espace de Piété et Saincteté, il donne ce qui n'est pas sien. Il oste à autruy ce qui luy appartient legitimement. Il mutine les vassaux et les subjects contre leurs Seigneurs et Princes Souverains et renverse les fondemens de toute Justice et ordre politique.

 

II. — APPEL DES PARTIS À L'OPINION.

L'OPINION publique était une puissance avec laquelle tous les partis comptaient. Henri de Navarre la prit pour arbitre entre les ligueurs et lui. Il adressa aux trois ordres du royaume des lettres qui établissaient les responsabilités (1er janv. 1586). Il renvoyait à qui de droit, c'est-à-dire à Guise et à ses adhérents, le reproche d'avoir suscité les troubles et la guerre civile.

Il disait au Clergé :

Dieu m'a fait naistre Prince chrestien : je désire l'affermissement, l'accroissement et la paix de la Religion chrestienne. Nous croyons un Dieu, nous recognoissons un Jésus Christ, nous recevons un mesme Evangile. Si sur les interprétations de mesmes textes nous sommes tombez en différent, je croy que les douces voyes que j'avoy proposées nous pouvoyent mettre d'accord. Je croy que la guerre que vous poursuivez si vivement est indigne de Chrestiens, indigne entre les Chrestiens, de ceux principalement qui se prétendent Docteurs de l'Evangile. Si la guerre vous plaist tant, si une bataille vous plaist plus qu'une dispute, une conspiration sanglante qu'un Concile, j'en lave mes mains. Le sang qui s'y respandra soit sur vos testes.

Il laissait entendre, comme toujours, qu'il n'était pas un hérétique opiniâtre, et qu'il ne refusait pas de se laisser instruire. Il ne protestait que contre la conversion à main armée.

Il parlait d'un autre ton à la Noblesse :

Les Princes François sont les Chefs de la Noblesse. Je vous aime tous ; je me sens perir et affoiblir en vostre sang. L'estranger (il entendait par là les Lorrains) ne peut avoir sentiment. L'estranger ne sent point d'interest en ceste perte. J'auroy bien à me plaindre d'aucuns, j'aime mieux les plaindre. Je suis prest de les embrasser tous. Ce qui me desplaist, c'est que ceux que je distingue en mon esprit, que je sçay avoir esté circonvenus, je ne les puis distinguer au sort des armes, mais Dieu sçait mon cœur. Le sang soit sur les autheurs de ces miseres.

Ce roi de trente ans trouvait d'instinct les mots qui portent, l'accent qui touche.

Il faut bien que cet appel ait ému l'opinion pour que la Ligue ait jugé nécessaire d'y répondre. L'un de ses fondateurs, l'avocat Louis Dorléans, publia le fameux Advertissement des catholiques anglois aux François catholiques, où il feint qu'un catholique anglais met en garde les catholiques français contre l'avènement d'un roi hérétique. Tous les maux dont pâtissent les catholiques en Angleterre séviraient en France, si Henri de Bourbon parvenait au trône. En vain proteste-t-il de ses idées de tolérance ; le passé répond pour l'avenir. On sait de quelle façon Jeanne d'Albret et lui ont, dans leurs États héréditaires, traité les religieux et les prêtres. Les politiques prétendent que deux religions peuvent coexister dans le même pays et allèguent l'exemple de l'Allemagne. Cette expérience peut réussir avec des esprits lourds : Il est fort aisé dedans les poisles d'Allemagne, où la religion ne sent que le vin, de faire compatir trois ou quatre religions diverses, voire cent, si tant s'en treuve. En France, où l'État est fondé sur le catholicisme, c'est une chose du tout impossible. Henri de Navarre ose se dire héritier présomptif. Eh quoi l il pourrait être roi, celui que la loi civile condamne au bûcher. Si les catholiques avaient fait tout leur devoir dans la nuit de la Saint-Barthélemy, le royaume ne seroit pas en telle peine ! Nous ne pouvons dissimuler la cruelle clémence et l'inhumaine miséricorde du jour Saint-Barthélemy ; car, en ce jour, la crise de vostre maladie estant escheute et ayant esté ordonnée une saignée très salutaire et proffitable à tout le corps, on tira moins de deux poillettes qu'il ne falloit pour le salut de tous les membres. Les deux poillettes de moins, c'était le sang du prince de Condé et du roi de Navarre. Quel autre remède à cet oubli que l'union des catholiques ? Les hérétiques sont ligués. Pourquoi les catholiques ne pourraient-ils pas l'être ? On accuse les ligueurs d'être Espagnols, mais qui n'aimeroit donc mieux être Espagnol que Huguenot ? Et Louis Dorléans continue avec une violence croissante, louant Philippe II des rigueurs de l'Inquisition, du meurtre de son fils don Carlos.... Il ne recule devant aucune des conséquences inhumaines ou antipatriotiques de ses principes. Son livre, un des plus passionnés et des plus étranges du XVIe siècle, est le manifeste de la fraction la plus exaltée de la Ligue parisienne naissante.

Beaucoup d'autres écrits coururent alors pour ou contre la Ligue : Briesve response d'un Catholique françois à l'Apologie ou deffence des Ligueurs ; — L'Antiguisart ; — Lettre d'un gentilhomme catholique françois contenant breve responce aux calomnies d'un certain prétendu Anglois. Des livrets de quelques pages volaient d'un bout du royaume à l'autre et se glissaient partout. La gravure, l'image illustraient le texte ou parlaient aux yeux. Bien que le Parlement, après le triomphe d'Henri IV, ait ordonné de mettre au pilon ces productions d'une littérature séditieuse, il en reste encore assez pour donner l'idée d'une polémique prodigieuse.

 

III. — GUERRE ET NÉGOCIATIONS.

LA guerre des manifestes était le prélude de la véritable guerre. Le duc de Mercœur, gouverneur de Bretagne, avait envahi le Poitou (septembre 1585) ; Condé alla lui présenter la bataille à Fontenay et, comme il se retirait, il le chargea et le mit en déroute. De la Loire qu'il l'obligea à repasser, Condé se rabattit sur Brouage qui inquiétait La Rochelle. Il la bloqua par terre et par mer et allait la forcer, lorsqu'il tacha cette proie pour tenter une aventure. Un hardi capitaine huguenot, Rochemorte, avec onze compagnons, avait surpris la citadelle d'Angers. Condé courut à son secours, mais quand il arriva, Rochemorte était mort et la citadelle reprise parles catholiques. Il essaya deux fois sans succès d'emporter, la ville ; son entêtement donna le temps au duc de Joyeuse de lui couper la route du Sud. Il s'éloigna vers Vendôme et fut réduit, pour échapper à la poursuite, à éparpiller sa troupe. Lui-même, suivi seulement de quelques gentilshommes, gagna la Bretagne et Guernesey (octobre 1585). Quand il put revenir à La Rochelle (janvier 1586), le gouverneur de Brouage, Saint-Luc, avait réussi à rompre le blocus.

Les opérations des catholiques n'étaient pas plus décisives. Le Roi n'avait d'autre souci que d'enlever au duc de Guise et aux autres chefs de la Ligue l'occasion de s'illustrer. Il mit à la tête de l'armée de Guyenne le duc de Mayenne, mais ne lui fournit pas les renforts nécessaires et le réduisit à faire le siège de quelques bicoques. C'est à ses favoris, Joyeuse et d'Épernon, qu'il avait réservé la meilleure part de ses forces pour agir en Auvergne et en Provence.

A la grande indignation de la Ligue, les maréchaux de Matignon et de Biron ménageaient le roi de Navarre. Biron, après quelques entreprises sans importance, signa une trêve avec lui (août 1586). Ce fut le prélude de négociations qui se poursuivirent pendant le reste de l'année.

Le roi de Navarre cherchait à émouvoir les princes protestants. Dans les Pays-Bas, l'assassinat de Guillaume d'Orange (10 juillet 1584), par Balthazar Gérard, Franc-Comtois et catholique, qui voulait venger Dieu et Philippe II ; le péril de l'Union d'Utrecht après le meurtre de son chef ; les succès du duc de Parme et son entrée dans Anvers après quatorze mois de siège (17 août 1585) ; — en France, la prise d'armes des ligueurs ; — en Allemagne, la déposition de Gebhardt Truchsess archevêque électeur de Cologne, qui, converti au calvinisme et marié, avait prétendu garder l'électorat, étaient autant d'indices inquiétants, du retour offensif du catholicisme. Ségur-Pardaillan devait représenter à Élisabeth qu'il y alloit du danger de la chrestienté tout entière. Le pape et le roi (d'Espagne) s'entreprestent le main, l'ung pour la monarchie spirituelle et l'aultre pour la temporelle. La France ayant toujours servi en Europe de contrepoids à la maison d'Autriche, on peut juger quel saut elle donneroit à la balance si elle se divisait ou s'ajoutait à la grandeur d'Espagne. La Reine, que Dieu a laissée en paix et retirée en un coin pour veiller sur toutes les parties de la chrétienté, doit fournir au roi de Navarre les moyens

de lever en Allemagne une armée étrangère et lui envoyer une flotte, pour incommoder et endommager ses ennemis ». Mais Élisabeth, un moment très ardente, ne voulait plus agir que sous main et à moins de frais possible ; elle renvoya Ségur avec une promesse de 50.000 écus. Ségur parcourut l'Allemagne sans plus de succès. Les princes étaient divisés d'opinions, intimidés par les défenses de l'Empereur, lents à se décider. Leur bonne volonté était pourtant manifeste : luthériens et calvinistes s'entendirent pour envoyer une ambassade au roi de France ; mais ils mirent plus de six mois à rédiger l'instruction. Quand les députés furent arrivés à Paris, à la fin de juillet 1586, ils attendirent jusqu'au 10 octobre qu'Henri III consentit à les recevoir.

Les Électeurs palatin, de Saxe et de Brandebourg, Joachim Frédéric, marquis de Brandebourg et administrateur de Magdebourg, le duc de Brunswick-Lunebourg, les landgraves de Hesse, Guillaume, Louis et Georges, ainsi que les quatre villes libres impériales, Strasbourg, Ulm, Nuremberg et Francfort, avaient chargé leurs représentants de dire au Roi combien ils avaient appris à regret qu'il eût cassé l'Édit de paix, ne voulant endurer personne en son royaume qui ne fût de la religion romaine. Lesquels changemens, déclara l'orateur Philippe von Helmstadt, leur ont semblé estranges attendu que vostre personne royalle, vos Estats, vostre conscience, vostre honneur, vostre réputation et bonne renommée s'y trouvent beaucoup intéressez. — Ils ne peuvent remarquer quel advantage et advancement il peut advenir à Vostre Majesté et à vos Estats de prester l'oreille à ceux qui vous voudroient détourner de vos promesses royales, de vostre foy et parolle contenue en vostre Edict de paix, que vous souliez appeller vostre paix, comme donnée de vostre bon gré et sans aucune armée de vos subjetz, et partant inviolable. Henri III, furieux qu'on osât lui reprocher en face un manque de foi, répondit par écrit le lendemain (11 octobre) qu'il a pu, peut et doibt constituer en son royaume telz Édictz lois et ordonnances que bon lui semblera, les changer et immuer selon l'exigence 'des cas et que le bien de ses subjectz le requiert. Il fit délivrer le jour même aux ambassadeurs des passeports pour le retour.

Cette attitude, les instances du roi de Navarre et l'argent d'Angleterre hâtèrent la formation de l'armée de secours. Élisabeth, qui voyait la Hollande et la Zélande menacées par le duc de Parme, commençait à trouver dangereux pour elle de laisser la Ligue écraser le roi de Navarre, et elle se décida à doubler la subvention qu'elle avait promise à Ségur. Mais, toujours défiante, elle fit verser les 100.000 écus à Jean Casimir, qui se chargea de lever 8.000 reîtres et 14.000 hommes de pied. Jean Casimir, régent du Palatinat depuis la mort de son frère (1583), et calviniste ardent, affectait plus de zèle que les autres princes allemands pour les huguenots. Il recueillit, outre l'argent d'Élisabeth, les 100.000 thalers que fournit le roi de Danemark et les avances de quelques autres princes. Alors, il organisa l'expédition à sa guise. Sa foi était vive, mais il ne s'oubliait point. Il avait fait campagne en 1576 contre Henri III, et n'avait pas encore touché les sommes que le roi de France lui avait promises à la paix ; aussi, dans le traité de Fridelsheim, qu'il conclut avec Ségur (11 janvier 1587), il assura soigneusement le paiement des troupes, le remboursement de la reine d'Angleterre et surtout le règlement des créances de Jean Casimir. A la tête des auxiliaires allemands et suisses qu'il renonçait à conduire lui-même, il plaça un capitaine peu connu, dévoué à ses intérêts, le burgrave Fabien de Dohna.

Henri III n'avait pas commencé la guerre qu'il avait hâte de faire la paix. Le désordre de ses finances était pour beaucoup dans ces changements à vue, qui déconcertaient les sages et scandalisaient les zélés. Il avouait au nonce, au mois d'octobre 1586, qu'il lui fallait plus de 500000 écus par mois pour l'entretien des troupes, et que ses caisses étaient vides. Et, d'ailleurs, sa nature molle et flottante répugnait aux longs efforts, aux résolutions fermes sans pensée de retour. Sa mère se flattait peut-être d'amener le roi de Navarre à se convertir et à rendre les places de sûreté. Sans craindre l'intempérie, les hasards des mauvais gîtes, ni les attaques et les pilleries de bandes, elle alla chercher son gendre en plein pays protestant. C'est au château de Saint-Brice (près de Cognac) qu'eurent lieu les premières entrevues (décembre 1686) ; elles furent remplies de récriminations. Le roi de Navarre se ressentait du traité de Nemours comme d'une trahison dont il accusait et la faiblesse du Roi et la perfidie de la Reine-mère.

Elle le pressait d'abjurer et de venir vivre à la Cour. Il répondait qu'en se séparant des réformés, il resterait seul exposé aux coups des Guise et leur fournirait l'occasion de la priver du meilleur serviteur qu'elle eût jamais. Si elle lui remontrait à quelle vie le condamnait cette guerre éternelle, il répliquait, moitié sérieux, moitié plaisant, suivant son habitude : Je les porte patiemment (ces incommodités), puisque vous m'en avez chargé pour vous en descharger. Elle affectait de plaindre ce pauvre chef de parti, sans autorité sur les siens, qui, même à la Rochelle, ne faisait pas ce qu'il voulait : Pardonnez-moi, madame, car je n'y veux que ce que je dois. Au duc de Nevers, Louis de Gonzague, assez imprudent pour remarquer qu'il n'y pourrait lever un impôt, il ripostait : Il est vrai, aussi n'avons-nous point d'Italiens parmi nous. Catherine demandait qu'au moins il signât une trêve d'un an et suspendît durant ce temps l'exercice du culte réformé dans les villes de son obéissance. Et lui protestait, au nom de la noblesse protestante, qu'ils étaient unanimement résolus de vivre et mourir pour conserver ce droit.

Cependant il se gardait de rompre avant que les secours d'Allemagne fussent rassemblés. Il gagnait du temps. Il prenait rendez-vous avec Catherine à Fontenay et, de Marans où il venait d'arriver, se refusait à faire un pas vers elle. Il finit par lui envoyer le vicomte de Turenne, singulier messager de paix qui poussait à la guerre de toutes ses forces et qui proposa gravement à Catherine le secours des protestants allemands et des huguenots français pour restablir l'autorité du roi, anéantie par ceux de la Ligue et acquérir un perdurable repos à ses sujets. Elle comprit que le roi de Navarre se moquait d'elle ; ce fut la fin des conférences (7 mars 1587).

Les Lorrains avaient, comme l'écrivait leur chef, épousé la cuirasse ; ils se fortifiaient de tous côtés. Le duc d'Aumale travaillait à se rendre maître de la Picardie et s'emparait de Doullens ; le duc de Guise reprenait Auxonne qui avait chassé son gouverneur ligueur ; il bâtissait une forteresse à Vitry. Dans la réunion qu'ils avaient eue à l'abbaye d'Ourscamp (octobre 1586), les chefs du parti catholique avaient décidé d'inviter Henri III à observer de point en point l'Édit du 18 juillet et déclaré que leur devoir était de lui désobéir s'il concluait quelque accord avec les hérétiques. Sans attendre l'autorisation royale, ils attaquèrent le duc de Bouillon qui recueillait dans ses États les protestants fugitifs. Et Guise, malgré les ordres du Roi, assiégea, pendant l'hiver de 1586-1587, les places de Sedan et de Jametz qui bridaient la Lorraine. Catherine alla le trouver à Fère-en-Tardenois et ne fut pas plus heureuse avec lui qu'avec le roi de Navarre. Henri III tenta lui-même un dernier effort ; en juillet 1587, il eut une entrevue à Meaux avec le chef de la Ligue et lui représenta que, pour prévenir l'invasion allemande, il était nécessaire de faire quelques concessions au roi de Navarre. Guise fut inflexible.

 

IV. — LA VICTOIRE DU ROI DE NAVARRE.

HENRI eut l'air de se rallier à son sentiment ; il se dit prêt à faire les derniers efforts contre les protestants et obligea Guise et D'Épernon à s'embrasser. Au fond, il n'abandonnait pas la politique, qui, pensait-il, le soustrairait à la tutelle d'un sujet trop puissant. Il distribua les forces destinées à agir contre les protestants du dehors et du dedans de façon à rester maître de la situation. Joyeuse fut envoyé contre le roi de Navarre et Guise chargé de garder la frontière. Le Roi s'établit lui-même sur la Loire avec la masse des troupes pour empêcher la jonction des huguenots et de l'armée allemande de secours. Secrètement il espérait que Joyeuse contiendrait le roi de Navarre et que Guise serait battu par les envahisseurs, non sans leur avoir fait subir des pertes sérieuses ; il interviendrait alors, au moment opportun, et dicterait la loi à tout le monde. On l'entendait répéter le verset du livre saint : De inimicis meis vindicabo inimicos meos[2].

Joyeuse, ardent catholique, consulta plus son zèle que les intentions de son maître et ne garda pas la défensive. Il usa une première armée à prendre quelques places sur la Sèvre et ne craignit pas d'en exposer une seconde. Le roi de Navarre avait été rejoint par quelques soldats que lui amenait son cousin le comte de Soissons, fils, comme le prince de Condé, de Louis de Bourbon, prince de Condé, tué à Jarnac. Soissons et le prince de Conti, son frère, étaient catholiques, mais inquiets de l'ambition des Guise, ils s'étaient déclarés contre la Ligue. Avec leur appui, le roi de Navarre n'était pas matériellement beaucoup plus fort. Joyeuse, averti qu'il venait de sortir de La Rochelle et allait se refaire en Gascogne, se jeta à sa poursuite et voulut lui couper la route du Midi. Son avant-garde se heurta à Coutras aux coureurs huguenots, qui avaient passé la rivière d'Isle à gué. Il livra bataille à cette armée en retraite, qu'il pensait accabler entre l'Isle et la Dronne, sous la masse de ses gens de pied et le choc de ses compagnies d'ordonnance. L'infanterie des huguenots était légèrement inférieure en nombre, et ils n'avaient que 1.200 ou 1.300 chevaux à opposer à une cavalerie deux fois plus forte, mais leurs régiments de vieux soldats étaient conduits par des capitaines éprouvés. A leur tête marchaient Soissons, Condé' et le roi de Navarre.

Après quelques escarmouches aux ailes, la noblesse qui entourait le duc de Joyeuse, impatientée de servir de cible à l'artillerie protestante, courut à l'ennemi. Les escadrons carrés que commandaient Henri de Navarre et les princes du sang attendirent de pied ferme l'approche de cette troupe furieuse. Les arquebusiers dont ils étaient flanqués la laissèrent arriver à bonne portée et firent brèche dans ses rangs. Quand elle ne fut plus qu'à quelques pas, décimée et essoufflée, les chefs protestants enlevèrent leur cavalerie et chargèrent à leur tour ; les lances d'ordonnance servirent moins dans cette mêlée corps à corps que les pistolets des huguenots. Le roi de Navarre se colleta avec Château-Renaud, qui portait la cornette de Sansac, et l'entoura de ses bras : Rends-toi, Philistin. En deux heures tout fut fini, l'armée catholique était détruite (20 octobre 1587) ; tous ses chefs, sauf Lavardin, plus de trois cents gentilshommes et le généralissime étaient morts. Telle quantité de noblesse ne s'était perdue aux trois plus sanglantes batailles de ce siècle. Les vainqueurs n'avouaient que cinq gentilshommes et 20 soldats tués... (20 octobre 1587).

C'était la première bataille rangée que les protestants eussent gagnée. Admirables dans les revers, leurs plus illustres capitaines n'avaient mérité que la gloire de la constance. Le jeune chef venait de rompre le charme ; il inaugurait la bonne fortune. Sa belle humeur comme sa victoire égayaient d'un sourire la grandeur morose de la cause réformée. Il se révélait généreux et humain, prévoyant et si habile ! Dans cet enivrement du triomphe il ne se remarqua en lui... un seul trait d'insolence ou de passion. Il déplora publiquement que le sort des armes eût causé la mort de tant de Français ; il fit panser les blessés et relâcha beaucoup de prisonniers sans rançon ; il rendit les corps de Joyeuse et de son frère à leur famille et fit célébrer en leur honneur les cérémonies du culte catholique, où il voulut assister avec ses gentilshommes. Quelqu'un lui demanda quelles conditions de paix il voudroit après une telle victoire :Les mesmes, dit-il, que je voudrois avoir après la bataille perdue, qui est l'édict de 1577. — Parole qui des uns fut attribuée à une grande æquanimité, mais les plus fins dirent qu'il avoit d'autres affaires que celles de son parti et qu'il vouloit laisser entier l'héritage qu'il espéroit. Le roi de France perçait sous le protecteur des Églises.

Sa victoire lui ouvrait les routes de la Gascogne. Il y courut et laissa à ses lieutenants le soin de tenir la campagne. Cette absence passe pour une faute ; on lui a reproché de n'avoir pas tiré profit du découragement de ses ennemis pour emporter les villes du Poitou et marcher au-devant des auxiliaires étrangers. Peut-être le désir de revoir la comtesse de Gramont, la belle Corisandre, qu'il aimait passionnément, fut-il plus fort que l'ambition. Peut-être pensa-t-il qu'il n'avait aucun intérêt à paraître sous les murs de Paris avec toutes les forces protestantes, à humilier Henri III et à le jeter dans les bras des Guise.

 

V. — LA DÉFAITE DE L'ARMÉE DE SECOURS.

L'ARMÉE de secours n'avait pas suivi ses instructions, bien qu'elle eût été levée en son nom. Il aurait voulu qu'elle s'établit à demeure en Lorraine et ravageât méthodiquement ce pays pour attirer de ce côté la masse des forces catholiques et lui laisser toute liberté d'agir dans le Midi. C'était une diversion qu'il désirait ; les envahisseurs reprirent l'idée traditionnelle d'une marche vers la Loire et d'une jonction de toutes les forces protestantes.

Le commandement était partagé entre des chefs incapables. Le duc de Bouillon, qui commandait les Français, était un tout jeune homme sans expérience ; Dohna, qui commandait les Suisses et les Allemands, avait l'expérience sans le talent. Les rivalités des capitaines et la mésintelligence de ces combattants de diverses races troublaient les conseils et énervaient l'action. L'armée, forte de 23 à 25.000 hommes, ne fit que traverser la Lorraine en la pillant, elle franchit la Seine au-dessus de Châtillon (fin septembre) et l'Yonne. Mais elle était déjà démoralisée, troublée par les compétitions, affaiblie par les marches et par les maladies.

Henri III, fortement établi sur la ligne de la Loire, barra le passage et refusa de se laisser convaincre que l'attaque était dirigée non contre lui, mais contre la Ligue. Les envahisseurs tournèrent vers la Beauce où ils comptaient se refaire. Le duc de Guise, depuis la frontière, côtoyait cette armée et n'attendait qu'une occasion pour l'attaquer. Justement les reîtres, ne pouvant s'entendre avec les lansquenets et les Français, faisaient bande à part et ne se gardaient pas, comme il et fallu dans ce pays coupé de haies, bocageux, favorable aux surprises.

Le Duc était à Montargis quand il apprit leur arrivée à Vimory, qui n'en est éloigné que d'une lieue. Il marcha à eux avec sa cavalerie et 2.600 arquebusiers. La nuit était si noire que ses soldats purent se glisser sans donner l'éveil jusque dans l'intérieur du village. L'infanterie, enfilant la principale rue, commença à tuer les reîtres et à incendier les maisons où ils étaient logés. Mais Dohna eut le temps de réunir sept cornettes, il chargea les assaillants et parvint à les repousser. Il avait perdu 800 hommes (26 octobre).

Bien que l'affaire n'est pas grande importance, elle hâta la dissolution de l'armée étrangère. Les reîtres regrettaient leurs bagages détruits ; ils criaient qu'on les menait perdre, qu'ils n'avaient pas de chef, que le roi de Navarre était mort. Quand ils eurent été apaisés à grand'peine, ce fut au tour des Suisses de se mutiner. La prise et le pillage de Château-Landon ne les contentèrent point. Henri III profita de leur mécontentement et ouvrit des négociations avec eux.

Dohna avait établi son quartier général à Auneau ; il occupait le village, mais le château qui en gardait l'accès était resté aux mains du gouverneur catholique. Le duc de Guise s'introduisit par le château dans Anneau et se saisit des portes. Les reîtres qui ne purent pas sauter la muraille furent massacrés ou faits prisonniers. Les vainqueurs firent un énorme butin ; pendant deux jours ils pillèrent les chariots des reîtres. Ils prirent leurs chevaux tout sellés et harnachés. Un des capitaines catholiques, vit défiler cinq cents corcelets à cheval et mille harquebuziers marchant tous à la reistre , chacun la paire de pistolets à l'arçon de la selle (24 novembre).

Ce nouveau succès ne causa à Henri III qu'une satisfaction très mêlée ; il écouta avec bienveillance La Châtre, l'un des vainqueurs, qui lui en porta la nouvelle, mais il ne lui fit pas le moindre présent. Il se hâta de conclure une convention avec les Suisses (27 novembre) et leur fit donner des vivres et de l'argent pour s'en retourner dans leurs cantons. Son favori, le duc d'Épernon, poursuivit sans ardeur les Allemands qui, affaiblis par les revers et par cette défection, battaient rapidement en retraite ; il laissa passer l'occasion de les écraser, et lorsqu'il les tint acculés dans le Charolais, ce fut pour leur accorder une capitulation honorable et le droit de se retirer dans leur pays. Les huguenots qui avaient suivi même fortune que ces étrangers eurent aussi la liberté de sortir de France, s'ils n'aimaient mieux y vivre en bons catholiques, conformément aux édits (8 décembre).

Si le Roi faisait quartier aux vaincus, les paysans en tuèrent tant qu'ils purent ; le duc de Guise et le marquis de Pont-à-Mousson, fils du duc de Lorraine, les harcelèrent jusqu'auprès de Genève, et de là se jetèrent sur le comté de Montbéliard. Ils y brûlèrent plus de 100 villages et vengèrent sur le comte, qui est grand calviniste, la dévastation de la Lorraine.

Les ménagements d'Henri III soulevèrent l'opinion. Les zélés s'indignèrent de cette désordonnée faveur à des gens qui le méritoient si peu ayant ruiné, bruslé et saccagé toute la France. Les royalistes eurent beau dire que les ligueurs criaient contre les reîtres, mais que c'était le Roi qui les chassait ; le duc de Guise passa pour le vainqueur des hérétiques. Ses petits succès d'Auneau et de Vimory et surtout ses représailles impitoyables le sacrèrent champion du catholicisme. La faiblesse d'Henri III détruisit le reste de confiance que les masses avaient encore en lui ; tout bas les ligueurs répétaient que les reistres avoient esté levés, soudoiés et renvoyés par le Roy, et ils en donnaient comme preuve le bon traitement qu'il leur faisoit.

 

 

 



[1] SOURCES : Mémoires de la Ligue, II, 1758. Mémoires et correspondance de Du Plessis-Mornay, 1824-25, II, III, IV. Lettres-missives de Henri IV, II. Mémoires-journaux de L'Estoile, II et III. Mémoires de la Huguerye, II et III. Von Bezold, Briefe des Pfalzgrafen Johann Casimir, 1884, II. D'Aubigné, Histoire universelle, VI. De Thou, IX. La Huguerye, Éphéméride de l'expédition des Allemands en France, août-déc. 1587, publiée par le Comte Léonel de Laubespin, S. H. F., 1892. [La Chastre], Histoire contenant les plus mémorables faits advenus en l'an 1587 tant en l'armée commandée par monsieur le duc de Guyse qu'en celle des Huguenots conduite par monsieur le duc de Bouillon. Le tout envoyé par un gentilhomme français à la reine d'Angleterre, Lyon, 1588. Archives curieuses, 1re série, XI. Mémoires de Jacques Pape de Saint-Auban (1583-1587), p. p. Edm. Maignien, 1900, et Michaud et Poujoulat, 1re série, XI. De Villegomblain, Mémoires des troubles arrivés en France sous les règnes des rois Charles IX, Henry III et Henry IV avec les voyages des sieurs de Mayenne et de Joyeuse au Levant et en Poictou,1668. Chroniques fontenaisiennes,1574-1586, p. p. La Fontenelle de Vaudoré, 1841.

OUVRAGES À CONSULTER : Baron de Habner, Sixte-Quint, Paris, 1870, II. Bouillé, Histoire des ducs de Guise, III. Forneron, Les ducs de Guise, II. D'Aumale, Princes de Condé, II. Anquez, Henri IV et l'Allemagne, 1897. Robiquet, Paris et la Ligue. H. de L'Épinois, La Ligue et les papes, 1888. Tuetey, Les Allemands en France et l'invasion du comté de Montbéliard par les Lorrains, 1587-1588, 2 vol., 1883. Guy de Brémond d'Ars, Conférences de Saint-Brice, Revue des Questions historiques, XXXVI, octobre 1884 ; du même, Le Père de Mme de Rambouillet, Jean de Vivonne, Paris, 1884. Segesser, Ludwig Pfyffer und seine Zeit, III, in partie, 1585-4589, Berne, 1882.

[2] Mes ennemis me serviront à me venger de mes ennemis.