PRÉCIS DE L'HISTOIRE ROMAINE

DEUXIÈME ÉPOQUE. — RÉPUBLIQUE ROMAINE

Depuis la création des consuls jusqu'aux guerres meuves (de 509 à 264 avant l'ère vulgaire)

 

CHAPITRE V. — PRISE DE ROME PAR LES GAULOIS.

 

 

Établissements des Gaulois en Italie. — Il y avait deux cents ans que les Gaulois, nation d'un naturel farouche, effrayants par leur taille gigantesque et par leurs armes énormes, avaient franchi la barrière des Alpes et renversé la domination étrusque dans le nord de l'Italie. Les Insubriens fondèrent Mediolanum (Milan) ; les Cénomans jetèrent les fondements de Brixia et de Verona. Les Senones, arrivés les derniers, et s'avançant à travers les populations déjà établies, prirent pied dans la Romagne. La soumission des Ombriens leur ouvrit les défilés des Apennins, et ils pénétrèrent dans le midi de l'Étrurie. Les Étrusques, dit-on, excitèrent contre les Romains les envahisseurs qui, en effet, s'avancèrent au nombre de trente mille contre Clusium, alliée de la cité de Romulus. Les trois fils de Fabius Ambustus furent envoyés à Clusium, pour prendre des informations sur l'armée étrangère. Ils combattirent dans les rangs des assiégés, et lainé des Fabius tua de sa propre main l'un des chefs ennemis. Les Gaulois reconnurent l'étranger et firent demander à Rome qu'on le leur livrât. Le sénat était résolu à les satisfaire ; mais l'assemblée des curies refusa l'extradition du jeune homme. Alors, les Gaulois irrités appelèrent leurs compatriotes et marchèrent sur Rome, au nombre de soixante et dix mille. De leur côté, les Romains convoquèrent leurs alliés et envoyèrent quarante mille combattants sur l'Allia ; ils rencontrèrent les Gaulois dans leur marche, et ceux-ci, supérieurs en nombre, les mirent dans une déroute complète. Les uns fuirent vers la rive du Tibre ; d'autres cherchèrent un asile à Véïes ; le plus petit nombre regagna Rome, poursuivi par les cavaliers gaulois qui, avant la nuit, parurent au champ de Mars et devant la porte Colline.

Émigration des Romains ; prise de la ville (591 avant notre ère). — Les chefs gaulois cependant ne pouvaient rallier leurs bandes qui, répandues depuis l'Allia jusqu'à la ville, s'abandonnaient sans frein au pillage ; cette confusion dura deux nuits et un jour ; elle donna aux Romains le temps d'exécuter la résolution qu'ils avaient prise. La défense était impossible, après l'horrible défaite de l'armée. On décida que le Capitole et la citadelle seraient occupés par les hommes les plus intrépides, et on leur destina les provisions que la population entière aurait consommées en très-peu de jours. Mille combattants d'élite, sous la conduite de Manlius, se retranchèrent dans la citadelle du mont Capitolien. Les émigrants, avec les pontifes et les vestales, se répandirent dans toutes les villes où ils espéraient trouver l'hospitalité et la compassion. Pendant que le peuple entier cherchait son salut dans la fuite, quatre-vingts prêtres et quelques vieillards patriciens, s'étant dévoués aux dieux pour le salut de la république et pour la perte des ennemis, attendaient la mort assis an forum en habits de tète et sur leurs chaises curules. A la lin de la deuxième nuit, les Gaulois brisent la porte Colline et pénètrent dans la cité déserte, presque effrayés de la solitude qui les entoure ; ils s'avancent jusqu'au forum. Là, ils aperçoivent des hommes armés au haut de la citadelle, et, dans le comitium, ces vieillards curules, qui leur semblent des dieux ou des génies. Ils se prosternent devant eux. Mais un barbare, plus hardi, ayant touché la barbe blanche d'un des prêtres, celui-ci lui frappe la tète de son sceptre d'ivoire. Les Gaulois se jettent alors sur les vieillards, les immolent, se répandent de tous côtés dans les maisons ouvertes, et, le fer et la flamme à la main, détruisent la ville. Quelques maisons situées sur le Palatium furent seules épargnées, parce que les chefs gaulois se les étaient fait réserver pour les habiter[1].

Le Capitole imprenable. — A plusieurs reprises, les Gaulois donnèrent l'assaut à la citadelle, mais toujours ils étaient repoussés par une résistance désespérée. Pendant six mois, les barbares restèrent comme suspendus, suivant l'expression de Florus, autour d'un seul roc, faisant le jour, la nuit même, de nombreuses tentatives pour l'emporter. Une nuit, enfin, qu'ils y pénétraient, Manlius, éveillé par les cris d'une oie, les rejeta du haut du rocher ; et, afin de leur ôter tout espoir par une apparente confiance, il lança, malgré l'extrême disette, des pains pardessus les murs de la citadelle. Fatigués de la longueur du siège et décimés per la fièvre, les Gaulois vendirent aux Romains leur retraite. On convint de mille livres d'or pour prix de l'évacuation de Rome et de son territoire ; mais quand on le pesa, le chef gaulois se fit apporter de faux poids. Les Romains s'étant récriés contre cette déloyauté, Brennus jeta encore dans la balance son épée et son bouclier, en s'écriant : Væ victis ! Malheur aux vaincus ! Le patriotisme romain se révoltait à l'idée que Rome aurait pu devoir son existence à une rançon. C'est pourquoi la légende fait intervenir Furius Camille, avec les légions de Véïes, au moment où Brennus, jetant son épée dans la balance, augmente l'humiliation des vaincus.

Les Romains payent une rançon aux Gaulois. — Il parait constant toutefois que les Romains payèrent effectivement une rançon et que les Gaulois, en abandonnant le monceau de cendres qui fut Rome, allèrent camper à Tibur, d'où ils couraient les campagnes voisines. Alors même que les Gaulois se furent retirés dans la partie supérieure de l'Italie, appelée de leur nom Gaule Cisalpine, les Romains conservaient une telle appréhension des barbares qui avaient ruiné leur ville, qu'ils gardaient exprès un trésor pour le cas où il y aurait guerre contre eux. Tous les citoyens étaient alors, sans aucune exception, obligés de prendre les armes, toutes les affaires restaient suspendues, et un dictateur était élu afin de pourvoir à ce que la république n'éprouvât aucun dommage. Quand les Romains attaquèrent les Samnites, ils obtinrent par des présents, et peut-être par un tribut annuel, un traité de paix des Gaulois. Ce traité mit un terme aux excursions dévastatrices des barbares, et protégea tous les peuples sujets de Rome, quelle que fût la distance qui les en séparait[2].

Reconstruction de Rome. — On avait pu craindre un instant l'anéantissement éternel de Rome. Lorsque les fugitifs, revenus de Véïes, virent leurs foyers détruits et les murailles de leur ville abattues, ils furent comme effrayés de cette désolation et de la tâche qu'elle leur imposait. Le peuple voulait retourner à Véïes et s'y établir définitivement. Cette humiliante résolution fut combattue par les patriciens, qui auraient d'ailleurs perdu toute supériorité en perdant le territoire sacré et leurs possessions situées sur la rive gauche du Tibre. Tite-Live raconte que Camille, rappelé de son exil et nommé dictateur, se rendit dans l'assemblée du peuple et le conjura de renoncer à son dessein, en invoquant l'ordre des dieux et en signalant les avantages de, l'emplacement de Rome. C'est ainsi qu'il vanta l'extrême salubrité de ses coteaux, les grands avantages d'une rivière par où descendaient d'un côté les récoltes du continent, et par où arrivaient, de l'autre, les approvisionnements de la mer ; cette mer, suffisamment proche pour les facilités du commerce, et trop éloignée pour les exposer aux insultes des flottes étrangères ; une position au centre de l'Italie et qui semblait se prêter d'elle-même aux accroissements de leur puissance. Les auditeurs étaient déjà ébranlés lorsqu'un mot, qui parut un avertissement du ciel, acheva de lever toutes les incertitudes. Presque au sortir de l'assemblée, le sénat s'était rendu dans la curie Hostilia. Pendant la délibération, comme des cohortes qu'op ramenait de leur garnison traversaient le forum, en ordre de marche, un centurion s'écria sur la place des comices : Porte-drapeau, plante l'enseigne ; nous serons bien là ; restons-y. A ce mot, le sénat, sortant de la salle, s'écria qu'il acceptait l'augure, et toute cette multitude répandue autour de la curie n'eut qu'un cri d'approbation. La loi qui proposait la translation du peuple romain à Véïes fut donc rejetée, et de toutes parts on se mit à l'ouvrage pour rebâtir la ville. La tuile fut fournie par l'État, et l'on eut permission de prendre la pierre et le bois où l'on voudrait, pourvu qu'on s'engageât à finir le travail dans l'année. Chacun, sans s'inquiéter s'il bâtissait sur son terrain ou sur celui d'un autre, s'empara de la première place vacante ; et la précipitation fit qu'on ne prit aucun soin d'aligner les rues. C'est pour cela qu'en général Rome, ajoute Tite-Live, parait plutôt bâtie au hasard par le premier occupant, que tracée d'après un plan déterminé. La ville demeura ainsi irrégulière dans les temps mêmes de sa plus grande splendeur, jusqu'à l'incendie de Néron. Le Capitole fut reconstruit jusqu'en ses fondements sur une masse de pierres équarries.

La plus grande partie des anciens citoyens ayant péri dans la guerre contre les Gaulois, on voulut aussi compléter par tous les moyens possibles le nombre des hommes en état de porter les armes. On ne se contenta point de rappeler les exilés ; les Métèques et les affranchis furent inscrits dans les tribus ; les Capénates, les Véïens, les Falisques, qui avaient passé aux Romains pendant les dernières guerres, reçurent le droit de cité. Comme ils furent bientôt après réunis dans quatre nouvelles tribus, il y en eut désormais vingt-cinq[3]. Un sénatus-consulte avait rappelé de Véïes à Rome ceux qui, pour s'épargner la peine de rebâtir, s'y étaient transportés, et y avaient pris possession des maisons abandonnées : ils voulurent d'abord murmurer et mépriser l'ordre du sénat ; mais un jour ayant été fixé, avec peine capitale contre tout émigré qui ne rentrerait pas dans Rome, ces mêmes hommes qui, réunis, se montraient si intraitables, isolément eurent peur chacun pour soi, et se soumirent. Ainsi s'accrut la population de Rome en même temps que se relevaient sur tous les points ses édifices. La république subvenait aux dépenses, les édiles surveillaient les travaux comme travaux publics, et les citoyens eux-mêmes, pressés d'en avoir le libre usage, se binaient de mener l'œuvre à fin : en moins d'un an, la nouvelle ville fut debout[4].

Manlius Capitolinus et Furius Camille. —Les deux citoyens les plus illustres de la république renaissante étaient Marcos Manlius, le sauveur du Capitole, et M. Furius Camille, le restaurateur de Rome. 'fous deux étaient patriciens et renommés pour leur noblesse et leur valeur. Manlius ne le cédait pas à Camille pour le courage, car il montrait six couronnes civiques, trente-sept récompenses d'honneur et vingt-trois cicatrices ; il le surpassait en éloquence et en audace. Mais soit que l'aristocratie craignit cette audace, soit que Manlius ne lui parût point un instrument assez flexible, elle paya ses services par le plus profond dédain et résolut de s'appuyer sur son rival. Camille fut d'abord confirmé dans sa dictature, puis nommé interroi. En cette qualité, il créa des tribuns consulaires qui rassemblèrent les débris de l'ancienne législation. Ils firent rechercher les traités et les lois qui subsistaient encore — les XII tables et quelques lois royales — ; les unes furent répandues jusque parmi le peuple ; mais celles qui avaient trait aux choses saintes furent supprimées, et cela principalement par les pontifes, qui voulaient se réserver le frein de la religion, au mo)en duquel ils contiendraient la multitude.

Bientôt Camille fut de nouveau investi de la dictature pour défendre la république contre les attaques simultanées des Volsques, des Étrusques, des Latins, des Èques et des Herniques. Ses victoires ranimèrent à Rome les disputes des deux ordres. Les tribuns du peuple, pour reprendre leur ascendant, montraient en espérance à la multitude les terres de Promptinum, dont Camille, par la ruine des Volsques, avait désormais assuré la possession aux Romains. Ils se plaignaient que ce territoire était plus infesté par les nobles qu'il ne l'avait jamais été par les Volsques : car ceux-ci, du moins, n'avaient jamais pu étendre leurs incursions qu'en raison de leurs forces et de la puissance de leurs armes ; mais les hommes nobles marchaient à l'entière possession du territoire de l'empire, et si on ne le partageait avant qu'ils n'eussent tout envahi, il n'en resterait rien au peuple. Ils émurent d'abord faiblement la multitude que le soin de rebâtir la ville tenait éloignée du forum ; épuisée d'ailleurs par les dépenses, elle songeait peu à ces terres qu'il lui aurait été impossible de taire valoir.

Mais le danger devint pressant lorsque, dans le moment même où les Volsques reprenaient les armes, Manlius se déclara ouvertement contre l'aristocratie, établit des intelligences avec les magistrats plébéiens et, le premier des patriciens, se livra au peuple[5]. Il n'eut pas de peine à gagner la multitude dont il déplorait le sort infortuné ; car les nouvelles constructions avaient accumulé les dettes, et les dettes ne menaçaient pas seulement de misère et d'opprobre : elles faisaient peser sur des hommes libres la terreur du fouet et des chaînes.

Saisissant le prétexte de la guerre des Volsques, le sénat avait créé dictateur A. Cornelius Cossus. Celui-ci, fort d'une victoire qu'il venait de remporter sur les ennemis, est bientôt rappelé à Rome avec son armée pour réprimer l'agitation excitée par Manlius. C'était dans le forum même que le sauveur du Capitole prétendait protéger le peuple. Là il avait délivré un centurion qu'un créancier emmenait chargé de fers ; il ne s'était pas contenté de libérer ce vieux soldat par le cuivre et la balance : il avait vendu un domaine, la plus riche partie de son héritage, et juré devant le peuple que tant qu'il aurait encore une livre pesant, il ne souffrirait pas qu'un Quirite fût emmené en esclavage. Il accusait en même temps les patriciens d'avoir détourné l'or des Gaulois, et proposait de le réclamer pour l'employer au payement des dettes[6]. Le dictateur, revenu à Rome, appelle 3ianlius devant son tribunal et le somme de prouver son assertion. Manlius ayant refusé de s'expliquer, le dictateur ordonne qu'on le conduise en prison. Il est saisi par le viateur, et la multitude, quoique vivement émue, demeure immobile, tant elle redoutait la puissance dictatoriale. Mais lorsque A. Cossus fut sorti de charge, le peuple donna un libre cours à ses sentiments. Une foule de plébéiens, revêtus de toutes les marques du deuil, se pressait constamment devant la prison où était détenu Manlius. Elle menaçait d'enfoncer les portes lorsque le sénat, voulant prévenir une explosion populaire, rendit spontanément la liberté au captif.

Manlius, sorti ulcéré de sa prison, se proclama ouvertement le patron du peuple. La maison qu'il occupait dans le Capitole même devint le siège de conférences secrètes. On crut que Manlius aspirait à la royauté ; mais il ne reste pas de preuves de cette accusation. Il est plus certain que Manlius exigeait la vente du domaine public, afin que du produit on payât les dettes. Bientôt le sénat s'inquiète des rassemblements du peuple au Capitole. Il décrète que les magistrats veilleront à ce que les pernicieux desseins de M. Manlius ne fassent éprouver aucun dommage à la république. Alors les tribuns revêtus de la puissance consulaire et les tribuns du peuple eux-mêmes, se rangeant à l'autorité du sénat, se concertèrent tous ensemble sur le parti à prendre. On convint que, pour dépopulariser Manlius, les tribuns du peuple l'assigneraient devant les centuries réunies au champ de Mars. Le peuple vit avec un douloureux étonnement comparaître devant les comices le sauveur du Capitole couvert de haillons, et près de lui pas un sénateur, pas même ses parents ou alliés, abandon sans exemple jusqu'à ce jour. Manlius appela en témoignage ceux dont sa valeur avait sauvé la vie dans les combats et près de quatre cents citoyens dont il avait acquitté les dettes, empêché qu'on ne vendit les biens ou qu'on n'adjugeât la personne. Après avoir rappelé ses exploits à la guerre, il mit à nu sa poitrine couverte de nobles cicatrices ; ensuite, les mains tendues vers le Capitole, il supplia les dieux de le secourir dans son infortune, et d'inspirer au peuple romain, dans sa détresse, les sentiments dont ils l'avaient animé lui-même pour la défense et le salut de Rome ; enfin, il conjura ses juges, ensemble et séparément, de contempler le Capitole et de se tourner vers les dieux immortels en prononçant son jugement. L'invocation éloquente de l'accusé porta au comble l'émotion des assistants. Personne ne se crut digne de condamner le sauveur du Capitole. Les centuries acquittèrent Manlius.

Camille, son ennemi juré, fut alors nommé dictateur pour la quatrième fois. Un concilium du populus patricien se réunit dans le bois sacré de Pétélie, hors de la porte Nomentane ; et ce fut cette assemblée qui prononça la peine de mort contre le patron du peuple.

En apprenant sa mise hors la loi, Manlius ne garda plus aucune mesure. Une version, dont la fidélité parait établie[7], rapporte qu'il était maître du Capitole et s'était mis en guerre ouverte avec la république. Cependant les plébéiens de considération l'avaient tous abandonné. Un esclave, feignant de s'être glissé à travers les postes du dictateur, vint au Capitole ; il se fit passer pour un émissaire et annonça qu'il y avait une conjuration de ses pareils. Manlius se promenait avec lui sur la plate-forme au bord du précipice et l'écoutait sans défiance. Arrivé dans un lieu solitaire, le traitre se jeta sur lui et le lança dans l'abîme. Rien ne fut épargné pour ternir la mémoire du patricien égaré et rebelle. Le peuple décréta que nul patricien n'habiterait désormais dans la citadelle et au Capitole ; de son cillé, la maison Manlius décida que nul de ses membres, à l'avenir, ne porterait le nom de Marcus.

 

 

 



[1] NIEBUHR, IV.

[2] NIEBUHR, V.

[3] NIEBUHR, IV.

[4] TITE-LIVE, liv. VI.

[5] ....Prime omnium et patribus popularis factus. (TITE-LIVE, liv. VI, c. II.)

[6] Il s'agit ici, suivant Niebuhr, d'un tribut levé pour remplacer l'or remis aux Gaulois ; d'un impôt exigé pour restituer aux temples ce qu'on y avait pris, et porter la somme au double. (Histoire Romaine, t. IV.)

[7] DION, fr. XXXI. NIEBUHR, IV.