HISTOIRE DE LA VIE BYZANTINE

TOME III – L’EMPIRE DE PÉNÉTRATION LATINE (1081-1453)

 

CHAPITRE QUATRIÈME. — L'EMPIRE RESTAURÉ.

 

 

I. — L'EMPIRE ET LES OCCIDENTAUX

 

A Constantinople les Paléologues trouvèrent un milieu où pendant tout un demi-siècle avaient pénétré les coutumes des Latins, et ils s'en ressentirent, sinon sous Michel, resté fidèle à son éducation, au moins sous Andronic II et surtout sous Andronic III, qui présente le type du vrai chevalier, ce qui rendait plus facile une vie de famille à côté de princesses de l'Occident.

De fait, la latinité, domination, activité de commerce, modes, tendances, était maintenant partout.

En effet, où ne sont-elles pas ? Avec Constantinople Michel Paléologue n'a pris, par dessus ce qu'il avait déjà, que les murs nus de la cité impériale. Il avait par son héritage la Thrace, au Nord de laquelle la Bulgarie, médiocrement gouvernée et n'ayant rien de l'énergie première des Valaques, se restreignait dans ce qu'on appelait maintenant la Zagora. L'Épire lui était assurée, autant que les successeurs de Michel ne feront pas place à d'autres, les Albanais, qui de plus en plus paraissent attendre leur heure[1] et aux demi Grecs d'outre-mer, de la Sicile et du Midi italien.

Mais c'est tout. La Grèce continentale est latine. Il y a des ducs francs à Athènes, où leur château profane s'élève à côté du Parthénon, transformé, du reste, depuis longtemps, en église de la Vierge.[2] Des bourgs francs s'élèvent en Eubée, où les Delle Carceri se partagent les casaux avec les seigneurs « terciers » de l'île, auxquels Venise avait cédé ses droits.[3] Les îles de l'Archipel que la République a distribuées de la même façon, laissant toute autonomie à leurs seigneurs, les Sanudo, les Ghisi, avec lesquels elle forme une association libre comme celle des anciens Athéniens avec leurs clients, sont latines et le latinisme y gagne du terrain parmi la population elle-même, de sorte que la trace de cette domination, qui ne fut pas lourde, mais plutôt paternelle, en restera ineffaçable jusqu'aujourd'hui, par dessus toutes les vicissitudes des régimes changeants, Au fond, la grande île de Crète, où s'étaient nichés des Génois, reste aux Vénitiens, qui la colonisent d'une manière intense à plusieurs reprises et la considèrent comme un regnum, avec son duc et son Conseil à part.[4] La Morée est tenue en laisse, d'une façon plus dure et avec beaucoup moins de permanence et de sécurité, par les tours féodales des étrangers de plusieurs nations, qui eux aussi arriveront sans l'avoir voulu à des échanges de civilisation et de mœurs avec les indigènes, les uns latinisant, les autres grécisant, jusqu'à cette rédaction bilingue de la chronique qui sera écrite au quatorzième siècle.[5]

Manfred, fils de Frédéric II, voulut suivre les traces de Bohémond et des soldats siciliens de la revanche contre Andronic. Il a épousé en 1259 Hélène, la fille du despote d'Épire, dont il espère hériter, et il est le beau-frère du despote de la Morée ou prince d'Achaïe.[6] L'amiral sicilien Philippe Chinardo a paru dans les eaux de la Méditerranée orientale.[7]

Enfin dans les îles Ioniennes ces gens d'Italie se sont déjà nichés, remplissant le vœu du vieux Guiscard. Le comté de Céphalonie est un fief du royaume des deux Siciles ; il comprend aussi l'île de Zante, et Jean, fils de Richard de Céphalonie, reprendra les projets de Manfred, mort en combattant pour son héritage contre Charles d'Anjou ; il épousera avec les mêmes espérances de domination dans les Balkans Marie, fille de Nicéphore, le despote d'Épire que nous allons connaître[8] Ithaque est franque aussi.[9]

En face de Constantinople, les Génois élèveront les hauts murs latins de Péra, qui signifiera une autonomie latine et une forte action économique envahissante sur le Bosphore même.[10]

Bientôt une famille énergique, les Zaccaria, feront, dès 1275, de Lesbos un point de départ pour des entreprises orientales comme l'exploitation de l'alun à Phocée, auprès de laquelle ils bâtiront la Ville Neuve.[11]

A cette force latine il aurait fallu demander ses vertus de travail, d'économie et d'entreprise, qui dominent l'époque en Occident, de même que les Comnènes avaient su lui prendre les qualités et les moyens militaires. Et, en même temps, des relations avec des voisins affaiblis, mais encore importants, s'imposaient au moment au moins où Baudouin l'évincé cherchait partout de l'argent et des soldats pour reprendre Constantinople, quitte à laisser son héritage à la nouvelle Maison de Sicile, celle de Charles d'Anjou, vainqueur des Hohenstaufen, et ensuite à celle de France, capable, par son influence en continuel progrès, de déclancher une croisade.

Au lieu de cela Michel Paléologue chercha à se gagner par de nouvelles négociations d'union l'appui du Pape.

Les relations des empereurs nicéens avec le Saint Siège, qui continuait la politique des invitations, plutôt vaines, à l'union des deux Eglises, furent ce qu'elles devaient être ; la continuation de la ligne tracée par les Comnènes et les Anges.[12] L'existence de l'Empire latin n'était pas pour Rome un empêchement : ayant espéré des avantages de la part de cette fondation de croisade, elle se voyait sans cesse sollicitée pour des secours. Or, ce n'était guère ce qu'elle voulait. De son côté, l'État des croisés, incapable de poursuivre l'œuvre interrompue en 1204, devait faire aux traditions de l'orthodoxie des concessions sans fin, qui indisposaient le Pape même lorsqu'il ne pouvait pas se dérober à son acquiescement. Le refus opposé par le clergé grec dans la question du primat romain, refus que la faible autorité de l'empereur latin n'osa pas briser, dut continuer a maintenir et accroître la froideur entre le Souverain Pontife et l'ombre impériale qui errait dans les palais des Comnènes.[13] Des discussions oiseuses finirent en 1206 par une recrudescence d'amertume des deux côtés, et on essaya sans résultat de les reprendre en 1214.[14] En 1232 il n'y eut que des conversations avec des « frères » revenant de leur captivité chez les Turcs.[15] Quant au concile de 1234, il finit au milieu des huées.[16] Cependant on se reprit à échanger en 1253, des propos sans portée réelle.[17] Les négociations, révélées récemment, avec le Pape Alexandre IV, envenimèrent encore plus le début sur une question évidemment insoluble.

Si les Nicéens cependant avaient compté sur l'abandon formel des Latins de Constantinople, ils se trompaient étrangement : la politique romaine était avant tout de prestige, et ce n'était pas pour un acte d'hypocrisie passagère de la part des Grecs d'Asie qu'on l'aurait abandonnée. Pour la chancellerie pontificale le premier empereur de Nicée n'avait été qu'un seigneur quelconque, un nobilis vir, alors qu'on créait une royauté, de caractère national double, à un Joannice. Comme Charles était le vassal du Pape, qui lui avait donné son royaume, l'empereur byzantin croyait pouvoir retenir ainsi son ennemi le plus dangereux.

Car, autant que la dynastie envahissante des Angevins posséda la Sicile, c'est-à-dire jusqu'aux célèbres « Vêpres de sang » de 1282, il y eut toujours un danger de ce côté, où tant de fois s'étaient formées des tempêtes contre l'Empire. Si l'ambition de Charles était sans bornes, il n'était inférieur à aucun de ses prédécesseurs normands sous le rapport des forces. Il avait donné sa fille à Baudouin et lui avait ainsi conservé un dernier espoir d'être rétabli sur son trône d'humilité et de danger. A Constantinople, qui se tenait toujours au courant, on savait bien que le nouvel ennemi barbare du Midi italien se préparait pour tenter une aventure comme celle de Robert Guiscard et de Bohémond, dont il pouvait être considéré par dessus le despotat d'Épire, plutôt bulgare maintenant, le successeur.

Les Serbes étaient, malgré leurs alliances byzantines, le fils de Némania ayant eu pour première femme Eudocie, fille d'Alexis III, et Etienne Radoslav, fils de cette princesse Eudocie — et c'est pourquoi il signe en grec et frappe monnaie avec l'image de Constantin, — devenant le mari de la fille du despote Théodore,[18] les alliés de Charles, et avec leur aide il se saisit de Durazzo, démolie par un tremblement de terre. Philippe, gendre du despote d'Épire, tint Kanina et Corfou. Après l'assassinat de ce chef latin, la cité et l'île passeront au pouvoir du roi de Sicile, qui s'intitulera bientôt de l'Albanie aussi.[19]

Le projet des Latins, dès qu'ils eurent donc Kanina et Corfou, données par le despote à Philippe de Tarente, l'μιραλ des Byzantins, qui était devenu son parent, était, bien entendu, de pénétrer jusqu'à Thessalonique, maintenant une ville frontière. Il y eut un combat entre les Grecs, armés de petits papiers bénis par le Patriarche, oints des saintes huiles, et la flotte sicilienne,[20] et l'empereur dut être surpris d'avoir remporté une victoire. On vit à Constantinople, depuis longtemps déshabituée des triomphes, le cortège ridicule et lamentable des forts et fiers combattants qui avaient perdu leur liberté dans la bataille.

Rien ne fut tenté pour amener une revanche : cette récupération de l'Empire dont parle le roi dans son traité de 1281 avec les Vénitiens.[21] Après la mort de Charles, après les Vêpres siciliennes, elle devint impossible.

L'ancien antagonisme religieux paraissait n'exister plus, du reste, dans la même mesure qu'autrefois, d'un côté et de l'autre. Il est vrai que certains des Occidentaux jetaient encore aux gens d'Orient, en même temps que l'épithète de « Grecs », que les « Rhomées » ne voulaient pas accepter, le sobriquet injurieux d'« Agarènes blancs ». Mais ces Grecs étaient à cette heure trop profondément imprégnés d'esprit latin, trop coutumiers des noms et des choses d'Occident, trop habitués à fréquenter et à héberger les Francs, pour éprouver à leur égard ces sentiments de répulsion et même d'horreur qu'avaient nourris à certaines époques leurs antécesseurs.

En effet, lors de la prise de Constantinople, un grand nombre d'habitants des environs s'étaient tenus dans la réserve la plus complète, comme thélémataires, neutres entre les deux partis.[22] La première flotte de l'empereur rétabli dans sa résidence légitime fut composée en grande partie de Tzakones, formés sous le régime latin, et de gasmoules, métis gréco-francs, qui avaient paru surtout depuis un demi-siècle.[23] Auprès des Grecs d'Asie et d'Europe, les Italiens combattaient dans les mêmes rangs étrangers que les turcopoules, qui avaient été conservés, naturellement.[24] Des hallebardiers « celtes » avaient gardé le trésor de Magnésie,[25] de même qu'il y avait eu à Nicée un connétable, le κοντοσταύλος,[26] et que la garde, les meilleures troupes, était composée d'étrangers appartenant à cette autre religion.[27] On a vu que deux filles de Théodore Laskaris épousèrent des Latins[28] et qu'une fille d'empereur nicéen fut reine de la Hongrie catholique. Ajoutons que Michel Paléologue, qui avait épousé l'Arménienne Marie, dont la sœur, Théophane, fut femme du sébastocrator Théodore, demanda pour un de ses fils une princesse de ce pays[29] ; la seconde femme de son successeur, l'empereur Andronic, et cet Andronic demandera pour son fils aîné Yolande, sœur de Jaime II d'Aragon,[30] sera Irène, nièce d'un roi espagnol. Le fils de cet Andronic, Michel, assierra à ses côtés sur le trône des basileis orthodoxes la propre fille de l'empereur latin Baudouin, descendante par sa mère de Charles d'Anjou. Un autre mariage sera conclu avec la fille d'un prince catholique d'Arménie, et l'on verra souvent le roi de ce pauvre pays menacé passer dans les rues de Constantinople, aussi bien vu par les Grecs que par les Latins, dont il apaisait les querelles entre Vénitiens et Génois.[31]

Négocier avec Rome[32] pour l'Union des deux Églises et la consolidation de l'Empire ne devait plus paraître un sacrilège à ces Grecs d'un nouvel âge. Déjà un empereur de Nicée, Jean Dukas, avait tenté cette grande œuvre de réconciliation. Théodore II avait suivi cette impulsion. Michel Paléologue s'y consacra avec toute son énergie opiniâtre, avec toute la force de ses passions véhémentes. Il reconnut au concile de Lyon (1275) les droits de primauté du Saint Siège et proclama hautement la communauté de foi établie entre le jeune Occident et ce pauvre Orient déchu.[33] Le Pape en devint un « frère spirituel[34] », le « premier des archiérées ». Les adversaires de l'Union furent persécutés sans égard pour leur âge,[35] leur situation, leur mérite. Les plus connus parmi les « despotes » de Byzance, des membres influents du clergé, un homme de la valeur du « rhéteur » Holobolos[36] qui fut un chef du mouvement littéraire de cette époque, eurent à pâtir à cause de leur opposition au nouveau système en matière de religion.

Le patriarche fut déposé et le nom du Pape prononcé à Ste Sophie.[37] L'empereur déclara que sa qualité de conquérant de Constantinople lui donne des droits que n'avait eus aucun de ses prédécesseurs.[38] Il y eut des sentences d'exil, à Lemnos, Skyros, Kéos, à Nicée, à Sélymbrie, à Rhodosto,[39] des emprisonnements, des yeux arrachés, des scènes hideuses, où de nouveau des malheureux couronnés de boyaux[40] défilaient sous les huées de la multitude. Mais, quand le Pape demanda aussi l'adoption par les Grecs du credo romain, l'Union fut rompue.[41]

Il y eut ensuite, et surtout après la mort de Michel (décembre 1282),[42] qui ne revint cependant jamais à la vieille orthodoxie intransigeante, un véritable chaos de discussions, de synodes, d'intrigues. On vit les patriarches se succéder rapidement, chacun d'eux gardant jusqu'au bout un certain nombre de partisans ; dans leurs cloîtres d'Europe ou d'Asie, où ils s'enfermaient avec leurs ressentiments et leur amertume. Ils étaient toujours malgré eux des fauteurs de mécontentement, des agents de troubles.

L'empereur Michel, puis son fils Andronic convoquèrent en vain des synodes destinés à mettre enfin ordre aux affaires religieuses, tellement enchevêtrées qu'il fallait un grand politique ou un saint pour les débrouiller. Grâce à ces préoccupations incessantes de légitimité canonique, l'autorité patriarcale s'éleva parfois jusqu'à dominer le trône impérial, que plus d'un motif contribuait à abaisser. S'il le voulait seulement, le chef de l'Église pouvait refuser au maître de l'État la communion, le pain bénit. Il pouvait se mettre « en grève », disparaissant dans un couvent, où on ne manquait pas de l'aller chercher. Il était le patron, le protecteur reconnu des pauvres, l'avocat perpétuel du peuple, et il avait aussi ses jours d'audience, où il parlait sans réserve aucune, exerçant son haut ministère. En échange, on vit le très pieux Andronic traverser la Capitale à la tête d'un cortège de chevaliers cheminant à pas lents et de gens à pied plongés dans leurs idées dévotes, pour aller chercher dans sa retraite quelque patriarche récalcitrant.

Déjà à Nicée l'empereur avait eu fil à retordre avec l'opposition religieuse des « Arséniates », partisans du patriarche Arsène (1255-1260, puis 1261-1267), devant laquelle il avait dû plier.[43] Car ce patriarche et les archevêques de Sardes et de Thessalonique étaient allés jusqu'à refuser d'officier au couronnement de Michel, qui avait fait écarter et aveugler l'enfant confié à ses soins : ils quittèrent leurs Sièges, mais des miracles amenèrent la restitution du courageux chef de l'Église.[44] Sous Michel, la résistance fut plus forte, un patriarche, Joseph (1268-1275, 1282-1283),[45] prenant la direction du mouvement,[46] auquel se rallièrent un Michel d'Anchiale[47] et même les moines de l'Athos, qui se croyaient maintenant avoir la mission d'empêcher les erreurs en matière de dogme.[48] Des écrits populaires parurent pour agiter la plèbe nerveuse de Constantinople, qui n'avait pas cependant bougé une seule fois sous le régime des chevaliers ; telle la dispute de Panaïotis avec l'« azimite » latin.[49]

Les contemporains d'Épire furent eux aussi, d'après la tradition d'un Apokaukos, d'un Georges Bardanès et d'un Chomatianos, des combattants énergiques contre les Latins. Chez des amateurs de longues discussions sur les vérités de la foi, on sent néanmoins une curiosité pour la vie réelle qui les entoure ; le vent d'Occident soulève et déchire de temps à autre le lourd brouillard de l'érudition théologique.[50]

Parmi les participants à la guerre contre les Latins il faut mentionner aussi ce Mélétios qui fut exilé à Skyros, même à Rome (1273-1281), puis de nouveau jeté en prison, où il eut la langue coupée, ce qui ne l'empêcha pas d'écrire dans l'île de son exil des discours en vers sur trois centaines de thèmes.[51]

Mais, sans doute, l'ouvrage de théologie le plus important de toute l'époque, par dessus l'opuscule du même auteur sur la procession du Saint Esprit, c'est le traité de 1275 « sur l'union et la paix des Églises de l'ancienne et de la nouvelle Rome », dû au patriarche Jean Bekkos, devenu non seulement l'ennemi de l'irréductible Joseph, mais aussi celui, rétrospectif, de Photius.[52] Cependant le défenseur de l'Union n'oublie pas, en invoquant tous les témoignages de la théologie orientale, de faire cette réserve, formelle : « Quiconque est arrivé à cette paix de l'Église dans le sens qu'il rejette nos coutumes religieuses et nos points de dogme et se décide pour la primauté de l'Église romaine comme étant plus pieuse à l'égard de la nôtre, devrait être écarté du royaume du Christ et considéré comme s'étant mis au pair avec Judas le traître et ses complices et avec ceux qui ont crucifié le Seigneur ».

Il était parti en guerre, lui, l'ancien ennemi, persécuté, jeté en prison, des Latins, après avoir lu les écrites latinophrones des Nicéens et avoir comparé les témoignages des Pères de l'Eglise avec le pamphlet d'opposition, contre les « malades », les « lépreux » de l'Occident, rédigé par un certain Job pour le patriarche Joseph, avec les écrits de Joseph lui-même, avec ceux de l'ancien patriarche Arsène et avec le mémoire des moines de l'Athos. Mais il avait en vue aussi les générations futures, devant lesquelles il ne pourra pas faire personnellement son apologie, et se sentait « sous l'œil qui voit tout ». Il était sûr, cet homme sage, qu'on peut toujours arriver à la vérité sans commencer par insulter l'adversaire qu'on désire convaincre : si les Latins, plus enclins à la colère, peuvent se dominer, pourquoi les Grecs ne le feraient-ils pas aussi[53] ?

Et cependant, si on réservait la discussion sur les points du dogme, celui de la procession du Saint Esprit pouvant être considéré, d'après Bekkos, « comme le son d'un pauvre mot », on admettait la primauté du Pape, la mention de son nom dans la liturgie et l'appel au Siège romain.

C'est pourquoi l'appel de Bekkos, qui finit par accepter une mission devant chercher St. Louis à Tunis,[54] au sens rassis de ses contemporains n'eut pas d'écho, et il fut attaqué non seulement, de Constantinople, par Andronic Kamatéros et Grégoire de Chypre, ou par les opuscules polémiques d'un Mathieu Ange Panarétos et du moine Hérothée contre « le loup d'Arabie », mais aussi de la lointaine Jérusalem, où le patriarche Grégoire avait suscité la mémoire du didascale Georges Moschabar. Et il finit en vaincu, devant descendre les degrés de ce Siège patriarcal qu'il avait gravis seulement pour défendre ce qu'il croyait être juste et bon.

Revenant après la mort de Michel Paléologue sur les tentatives d'Union avec Rome, Andronic II fit prendre par un synode assemblé à la hâte la démission de Bekkos, qui fut remplacé par l'obscur Georges de Chypre ; il purifia, à l'aide d'un second synode, l'Église de tous les adhérents du Pape et alla jusqu'à imposer à la veuve de Michel, non seulement une déclaration formelle qu'elle n'a pas trempé dans les négociations, mais aussi qu'elle renonce à faire donner à son défunt des prières comme celles auxquelles ont droit les fidèles n'ayant pas bronché.[55] Une sentence générale atteignit tous ceux du clergé qui avaient soutenu cette politique.[56]

L'horizon de ce Grégoire ou Georges de Chypre est beaucoup plus large que celui de Bekkos, attaché pendant toute sa vie à un seul et même problème, auquel il touche dans son Testament aussi, d'une si opiniâtre brièveté.[57] S'il combat les opinions théologiques de son prédécesseur, il trouve des ressources rhétoriques abondantes pour prôner, l'un après l'autre, Michel Paléologue et son fils Andronic. Il s'amuse à présenter les avantages de la Mer, Il rassemble, avec goût, des proverbes.[58] Le sentiment que durent avoir les Nicéens en obtenant Constantinople se manifeste avec vigueur dans la description que donne de la capitale récupérée Grégoire de Chypre, dans son Panégyrique de Michel Paléologue, qu'il intitule « le Nouveau Constantin »,[59] et aussi dans celui d'Andronic, fils du restaurateur.[60]

Et, à côté de tout ce que cette Cour revenue à Constantinople a d'archaïque dans les cérémonies que probablement Jean Cantacuzène, un restaurateur, fit rédiger par le faux Kodinos, un Manuel Philès trouve encore pour les jours de noces impériales ces accents d'harmonie que nous connaissons par le Prodrome et par Nicolas Irénikos.[61] Plus riche de matière seule est le grand rhéteur Manuel Holobolos,[62] dont les morceaux de circonstance ont été jugés au point de vue inadmissible de la liberté d'attitude envers l'empereur, alors qu'il faut les considérer d'après la forme, lourde de toute la science de style du poète et empêtrée de toute la théologie du clerc qu'était l'auteur.

 

II. — ÉQUILIBRE AVEC LES VOISINS GRECS ET SLAVES

 

Ce nouvel Empire grec de Constantinople, se cherchant hors de lui un appui qui se dérobera à ses prières, de plus en plus humbles, ne ressemblait pas complètement à l'ancien. D'abord il a un air de province, de démocratie rurale, qui ne disparaîtra que sous l'influence de lettrés archaïsants comme Jean Cantacuzène. Les empereurs pensent toujours aux pauvres, comme, du reste, le faisaient les chefs musulmans dont ils avaient dû s'inspirer. Ils veulent que leur présence soit pour les humbles une consolation, que les trompettes qui annoncent leur passage appellent tous ceux qui ont subi des injustices.[63]

Si les frontières étaient moins étendues, si toute la Morée et les îles environnantes appartenaient aux descendants des aventuriers latins[64] qui avaient combattu en 1204, si l'Épire était tombée aux mains d'une lignée de seigneurs grecs indépendants, dont l'héritage pouvait passer plus facilement aux Latins de Naples qu'aux congénères de Constantinople, si Thessalonique elle-même lui était réclamée par les Latins, si enfin Venise, l'ancienne ennemie, et Gênes, la nouvelle alliée, détenaient sur le continent et parmi les îles des territoires d'une très grande importance, les Paléologues étant réduits ainsi à un territoire sensiblement moindre que celui qu'avaient perdu les anciens empereurs, ces frontières restreintes étaient beaucoup mieux assurées.

La puissance du nouvel État bulgare, malgré les efforts d'entretenir des relations jusqu'au patriarche de Jérusalem et au Soudan[65] avait disparu avec le grand Tzar Jean : le gendre de cet empereur, Smyltzès, ne dominait que sur le rivage de la Mer Noire, qu'il céda à l'empereur, mais finit par laisser néanmoins à son fils Jean et à son gendre, Eltimir.[66]

La partie occidentale de la Bulgarie d'autrefois, avec la grande échelle danubienne de Vidine, était la conquête d'un autre chef séparatiste, Sfentislav.[67] Le faible Tzar Tochos Tych, malgré les souvenirs de sa femme nicéenne, végétait dans la riche résidence de Tirnovo, qui ne correspondait plus à ses moyens et à son ambition. Au-delà du Danube dominaient les Tatars de l'arrière-garde, sous les Khans du Danube, qui commencent par l'énergique Nogaï, dont l'autorité suprême s'étendait aussi sur tous les trois pays bulgares et qui était un vrai empereur païen pour ces faibles roitelets, toujours en discorde entre eux. Il y avait toujours moyen de gagner, par de l'argent, des cadeaux, des flatteries, les contingents tatars, montés sur les petits chevaux rapides de la steppe.[68]

Leurs élèves dans l'art de la guerre à l'arc, les nouveaux « Alains », ou les « Tatars chrétiens », c'est-à-dire les Valaques, les Roumains d'outre-Danube,[69] braves gens honnêtes, sans beaucoup de besoins et bons combattants, étaient aussi à la disposition des envoyés byzantins venus pour créer des embarras aux Bulgares quand ils étaient devenus, pour l'heure, remuants.

L'Empire put donc gagner et retenir Mésembrie, Anchiale, Philippopolis, Sténimachos et les châteaux des Balkans ; une Marche d'Andrinople fut même créée pour assurer cette frontière du Nord.[70] Tochos, devenu veuf, se vit offrir une nièce de l'empereur, avec Mésembrie et Anchiale comme dot,[71] sans qu'il les eût occupées, car on lui objectait que les habitants s'y opposent et qu'il faut que de ce mariage naisse d'abord un fils, Quand ce fils naquit, l'héritier du trône bulgare reçut le nom de Michel, d'après son grand-père « romain ». Les princes bulgares étaient enchantés de recevoir une certaine dot et le titre brillant de despote au moment où ils célébraient leurs noces avec une pareille noble dame de Byzance, apparentée à la famille du vrai basileus. Sfentislav de Vidine avait épousé une fille de Théodore Laskaris.[72]

Du côté des Serbes, on pouvait suivre momentanément avec le même profit la même politique d'alliances. Une enfant de cinq ou dix ans de la Maison impériale, la fille d'Andronic II, devint la fiancée de Milioutine, second fils du grossier roi de Serbie Etienne Ouroch, qui avait changé souvent d'épouse, la fille de Jean Angélos, le maître de la Grande Valachie thessalienne, entre autres, et dont la Cour devait paraître aux Byzantins un affreux antre de porchers sauvages ;[73] on voit les traits de cette princesse, chantés par un poète serbe d'aujourd'hui, dans une des églises de l'époque. Elle ne resta pas en Serbie après la mort de son mari, beaucoup plus âgé, mais il fut question de transmettre le trône des Némanides à son frère, Démètre, qu'elle fit même venir dans ce but. Et, pour faire voir jusqu'où pouvait aller la politique des alliances de familles, pratiquée, pour vivre, par cet Empire impuissant, il faut mentionner le don d'une bâtarde de l'empereur lâche fait au rude Tatar Nogaï, vêtu de peaux de moutons et ignorant les premiers principes de toute civilisation.[74]

Les manœuvres et les fiançailles alternaient, bien entendu, avec les intrigues habilement nouées. Tochos, dont le fils Michel avait été associé au trône, fut tué par un simple berger, Lachanas ou Brdokba,[75] qui avait fait ses preuves contre les bandes des Tatars infestant la rive droite du Danube, et Sfentislav était tombé en victime de la princesse byzantine qui était la femme de Tochos,

Brdokba lui-même, auquel, aussi, l'empereur faisait des offres de mariage, étant réduit à fuir chez les terribles voisins du Nord, fut massacré à la fin d'un banquet de barbares. Jean Asên, fils de Smyltzès, se réfugia sur le territoire byzantin, qu'il ne quitta jamais par la suite. Un certain Térteri, demi-Couman, réussit mieux que les autres ; il sera pour les Grecs un bon voisin très faible, et ils le marieront avec une sœur de Jean Asên. Ce fut seulement sous Sfentislav, fils de ce nouveau maître chrétien de la Bulgarie, que fut reprise, après un refus d'alliance du côté des Paléologue, avec une certaine énergie, l'ancienne guerre traditionnelle contre Byzance à laquelle participa aussi Eltimir ;[76] elle se compliqua cependant d'autres événements, et les Bulgares ne furent pas ceux qui en retirèrent les profits.[77]

Le despote d'Epire avait eu jadis l'ambition d'être le restaurateur de l'Empire légitime de Constantinople. Dans ce but il avait conclu ces alliances de famille avec le roi de Naples et le prince d'Achaïe, qui pouvaient lui assurer la tranquillité du côté de la Mer.[78] Après la grande défaite des alliés, Michel Angélos n'avait pas interrompu ses relations avec les Latins de la Morée et de l'Occident. Il était resté encore assez puissant pour continuer, avec les cavaliers allemands envoyés par Manfred, une rivalité traditionnelle avec les gens de Nicée, les Νικαες. Il eut même quelques succès dans cette guerre.[79] Mais elle ne pouvait mener à rien, eu égard à la distance énorme qui séparait les deux États grecs. Certains princes d'Épire seront pris, enchaînés et retenus longtemps dans une captivité étroite. D'autres se sentiront attirés, comme les dynastes bulgares, par les beaux titres de despote et de sébastocrator, et par des alliances de famille.

Nous avons déjà dit que Michel laissa l'Épire à son fils Nicéphore, le bâtard Jean, bientôt sébastocrator, n'ayant qu'une province pour sa part. Le nouveau despote forma bientôt un lien de parenté avec l'empereur, mais les combats entre Épirotes et Nicéens furent ensuite repris, de Pharsale à Thèbes, Jean d'Épire étant mené enchaîné à travers les rues de Nicée ; il devait être aveuglé. Un autre fils de Michel portant le même nom, venant de l'Occident, se mêla à cette guerre à la Froissart, inénarrable.[80]

Après la mort de ce despote Nicéphore, fils de Michel, sa veuve Anne, nièce de Michel Paléologue, eut la tutelle de ses enfants Thomas et Thamar, et elle suivit une politique nettement byzantine, offrant même une fois l'héritage de son époux, en échange d'un nouveau contrat de mariage, à l'empereur, son parent, comme « des anciens restes de l'Empire[81] ». Si des considérations d'ordre canonique firent abandonner ce projet, et si, par conséquent, Anne en arriva à marier sa fille à Philippe, un des membres de la famille angevine de Naples, elle exerça une surveillance continuelle pour empêcher ce gendre de latiniser l'Épire. Il y eut même entre Anne et Philippe des conflits à main armée, et cette princesse énergique sut bien se défendre.[82] Dans les premières années du quatorzième siècle, l'impératrice Irène, veuve d'Andronic II, résida pendant longtemps à Thessalonique, pour représenter et défendre les intérêts de l'Empire dans ces régions.

Le prince d'Achaïe, captif, en 1259, avait promis à son vainqueur, par le serment le plus solennel, de lui livrer la plupart de ses possessions ; Monembasie, Misithra — « Sparte et Lacédémone »[83] —, la Maïna, et avait même laissé entendre qu'il consentirait à la cession de Nauplie et d'Argos ; en échange, il eut le titre de grand domestique.[84] Cependant le Pape crut devoir le relever de ce serment prêté contre son gré.[85] Une grande expédition byzantine, destinée à conquérir tout le Péloponnèse, n'amena que des succès passagers.[86] De ce côté il n'y avait donc rien à gagner. Les hostilités contre le seigneur de Thèbes n'eurent pas un meilleur résultat.

Si l'Empire grec restauré put se saisir de certaines îles voisines de Constantinople, il ne fallait pas même penser à une récupération du domaine maritime acquis par les marchands d'Italie. Ce domaine fut même accru par la cession faite aux Génois de ce quartier de Péra qu'ils occupèrent, quittant leur premier séjour provisoire d'Héraclée, sur la rive d'Asie.[87]

Mais ce qui manquait c'était évidemment le ressort moral qui s'était maintenu si puissant dans l'isolement grec de Nicée. Même les incidents de la vie religieuse n'émouvaient guère le peuple, qui était tombé maintenant dans la torpeur la plus complète. Ni la classe dominante des συγκλητικο, des membres du Sénat nominal, n'était plus capable de résistance et de révolte. Quand l'empereur était mauvais ou fainéant, on s'adressait à Dieu, sans tenter un effort pour échapper au mal.

L'ancienne idée de la grandeur de l'Empire œcuménique, sans bornes, éternel, immuable, avait dû sombrer dans l'exil. A peine quelque chroniqueur y fait-il allusion, une seule fois, en passant. On a vu que, lorsqu'on préparait seulement l'attaque contre Constantinople, les Nicéens retrouvèrent les ossements de Basile le Bulgaroctone, qu'ils recueillirent avec piété, comme des reliques. Cette découverte, qui rappelait un grand passé de guerres victorieuses et de fierté triomphante, ne suffit pas cependant pour infuser dans le corps mol de Byzance la Nouvelle un plus haut sentiment de force et de confiance. L'État n'est dorénavant que cette « Rhomaïs », ce pays des Rhomées, au milieu des formations au caractère ethnographique bien déterminé qui composent le monde chrétien, le monde civilisé.

La « Rhomaïs » n'est plus le vieil Empire. Elle vit dans le présent et s'accommode à ses exigences. Elle a oublié le passé et n'ose pas regarder vers un avenir trop lointain.

Elle n'a donc pas à demander des comptes à ses voisins, qui ne sont plus considérés comme des usurpateurs. C'est pourquoi elle se résigne facilement à voir les Génois maîtres à Péra,[88] à les reconnaître comme dominateurs dans la Mer Noire et aux Détroits, jusqu'à leur brillante colonie de Caffa, dans la Crimée tatare.[89] Seule la tentative de Manuel Zaccaria de prendre pour lui Phocée, avec ses mines d'alun, rencontra d'abord une opposition armée.[90] On assiste tranquillement aux guerres entre Vénitiens et Génois, qui plus d'une fois ensanglantèrent les rues de la capitale impériale elle-même ;[91] Byzance ne sent plus le besoin d'avoir une flotte, car les marins des premières années se sont dispersés, faute de solde, ni d'entretenir une armée, car on ne paie pas plus que les pensions des soldats laboureurs. Rien ne peut plus émouvoir, agiter, renouveler cette vie stagnante ; elle se laisse vivre seulement. Les intérêts de la dynastie, les souvenirs d'une vieille civilisation, les traditions d'une admirable diplomatie, le manque d'ennemis puissants surtout, sont les seuls éléments qui la font durer encore.

Entre l'Empire de Constantinople et cet Empire de Trébizonde que les écrivains byzantins appellent dédaigneusement « la principauté des Lazes[92] » l'empereur des « Lazes ». Jean, épouse Eudocie, fille de Michel, et un mariage fut offert à son successeur, Alexis,[93] — il n'y a guère que des différences matérielles, en ce qui concerne l'étendue et la richesse. Dans la vieille cité de Constantin, comme dans ce nid de barbares entre la montagne et la mer, on ne trouve plus qu'un brillant souverain au prestige déchu et aux dehors splendides, des moines sans cesse aux prises, des étrangers qui exploitent les richesses de l'Etat et lui fournissent aussi, tant qu'ils le veulent, les moyens de se défendre.

 

III. — DÉFENSE CONTRE LES TURCS

 

Les nouveaux dominateurs de Constantinople étaient de vrais Asiatiques, et ils gardèrent longtemps ce caractère, Les dignités et les coutumes ont également l'empreinte orientale.

Au « logothète des troupeaux », au mystikos s'ajoute un tatas à la turque, un μεσάζων qui est une réplique du grand vizir.[94] Exerçant, comme nous l'avons remarqué, la charité à la manière des califes, il tient des conseils d'État qui ressemblent aux débats patriarcaux des « Sublimes Portes » du désert. Nombre de coutumes ressemblent parfaitement à celles des Turcs du quatorzième et du quinzième siècles, sans qu'il soit possible de reconnaître de quel côté est le point de départ.

Constantinople ne faisait pas oublier à ces nobles du Nouvel Empire leur contrée d'origine, où leurs corps étaient déposés pieusement dans des sépultures de famille[95] ; ils ne pouvaient pas négliger cette Asie, à laquelle ils devaient tout.

Pendant une dizaine d'années, les châteaux de frontière furent bien garnis.[96] Les paysans, les villages militaires du côté des Turcs reçurent leurs anciens subsides et jouirent comme auparavant d'une complète exemption d'impôts. Retenus par l'effroi qu'avait causé l'invasion inopinée des grandes multitudes tatares de Houlagou, les Turcs d'Asie Mineure se tenaient encore dans les montagnes, où ils avaient retiré leur troupeaux et leur avoir, l'œil au guet, prêts à défendre jusqu'au bout leur indépendance. Mais, après que l'essor mongol se fut ralenti, les bandes pillardes reparurent, inondant les riches vallées habitées par les Grecs. Les pillards ne trouvèrent plus qu'une défense négligente ; les grands besoins du nouvel Empire avaient en effet amené la suppression des privilèges utiles et le transfert en Europe des meilleures troupes asiatiques. Certains sujets de l'empereur passèrent même du côté des Infidèles et firent à leur service le métier de bandits.

En même temps le Sultan réfugié à la Cour impériale. Izeddin,[97] pactisait secrètement avec le Tzar de Tirnovo et provoquait une invasion bulgare qui poussa jusqu'à Énos.[98] Bien qu'il eût feint d'embrasser le christianisme, il redevint Turc comme ses ancêtres, en touchant la terre d'Asie.[99]

Dans le cours de quelques années, les Turcs arrivèrent à rejeter l'Empire au-delà de la rivière du Sangaris. Après l'abandon par les laboureurs de la vallée du Méandre, les moines eux-mêmes quittèrent la région.[100] Des « brigands » tenaient le rivage en face de Rhodes.[101] D'Héraclée du Pont même à Constantinople le chemin était fermé.[102] Le patriarche œcuménique sera arrêté près de Phocée.[103] Les ports seuls résistaient,[104] jusqu'au moment où Tripolis, Éphèse furent prises.[105]

Sauf par l'expédition du despote Jean, qui reprit la région du Méandre,[106] ou par celle de l'héritier du trône, qui voulait faire de Tralles, ruinée, une Andronikopolis ou Paléologopolis.[107]

Les combattre était impossible, car ils ne formaient pas une armée ; il aurait fallu les détruire, comme on l'avait fait jadis pour les Petchénègues du Danube. Négocier avec eux était inutile, car ils ne se connaissaient pas d'autre chef que celui qui les menait au butin. Au contraire, les sujets pressés par le fisc passaient, comme dans les thèmes de Boukellarion, Myriandinon et Paphlagonie, aux Turcs.[108]

Tombés dans une barbarie profonde, les émirs d'Aïdin, de Mentéché, de Caraman, les premiers begs de la maison d'Othman ne ressemblaient nullement aux brillants Sultans d'autrefois, fiers de leur ascendance, de leurs richesses et d'une certaine civilisation qui les rapprochait des « Romains », dont ils admiraient, dont ils aimaient même, la grande vie luxueuse, toute empreinte des traditions du passé.

Lors de la grande invasion mongole,[109] qui rejeta les Turcs guerriers dans les montagnes et contraignit leurs chefs à demander pour chacune de leurs actions les plus importantes la permission du Grand Khan, « roi des rois », on avait vu encore dans les villes grecques d'Asie ou d'Europe des chefs fuyards, des Sultans même, qui étaient bien aises, leurs femmes surtout, d'y avoir trouvé un refuge.

Ils protestaient de leurs sympathies pour l'Empire et pour la foi chrétienne ; un des fils du Sultan Azeddin joignit même à son nom musulman de Mélek, roi, celui, glorieux, du fondateur de la Nouvelle Rome, et se fit appeler Mélek Constantin, comme, jadis, dans Rome l'ancienne, le roi germain Odoacre s'affublait du cognomen de Flavius.[110] Un « Tzasimpaxis », (Khasim beg),[111] un « Kouxtimpaxis » (Koutchin beg)[112] révèlent par leurs noms étranges une origine turque, et cependant ce furent des serviteurs assez fidèles de l'empereur byzantin. L'institution des turcopoules, ce prototype « romain » des janissaires, n'avait pas disparu. Dans les plus grandes crises provoquées par les Turcs, il y avait toujours quelque chef de leur race pour offrir ses services au potentat chrétien réduit aux abois.

Néanmoins on n'avait plus à Constantinople, comme auparavant, le moyen de gagner et d'employer les chefs de bandits les plus redoutables. Ces gens-là semblaient avoir perdu le goût des pensions et des cadeaux caractéristique pour ceux des barbares qui eurent des relations avec la Rome d'Orient et avec celle d'Occident. Ils étaient, du reste, soupire le chroniqueur Pachymère, l'historien confus de cet âge chaotique, décidément trop nombreux, de sorte qu'il aurait fallu un tout autre Trésor que celui de Michel ou d'Andronic Paléologue[113] pour les rassasier. Et il faut ajouter que, de leur côté, les soldats ennemis ne voulaient plus entendre raison et déposer les armes à la première sommation d'un commandant gagné par la belle monnaie d'or des empereurs. Ils abandonnaient aussitôt le chef qui ne voulait plus combattre et se ralliaient à un guerrier plus opiniâtre.

Comme la population de combattants chargée de défendre dans les premiers temps la frontière avait quitté ses postes, par suite des extorsions, exercées par les officiers de l'Empire,[114] qui s'ajoutaient aux impôts écrasants, Michel essaya de donner pleins pouvoirs à deux officiers d'expérience, destinés à regagner ces territoires si précieux pour l'Empire. Philanthropène, créé chef suprême (γεμν), devait tenir, avec la Crète aussi, l'« Asie Mineure » — le nom Άσία Μικρ apparaît pour la première fois —, la Lydie, le Kelbianon, alors que la région « du côté des nouveaux châteaux » allait être défendue par Libadarios. Mais le premier fut attiré vers une révolte que les Turcs auraient soutenue, et alors les Crétois l'abandonnèrent et la Lydie passa à son collègue ; il fut pris et aveuglé par la plèbe juive.[115] Un Jean Tarchaniote, qui fut réorganisateur de la flotte aussi, essaya de reprendre la guerre de récupération, mais, ayant touché aux revenus des « soldats riches », ils le dénoncèrent comme traître, et l'évêque de Philadelphie le força à partir.[116] Bientôt, malgré l'intervention de Michel, fils d'Andronic, il y eut dans la population asiatique un vrai sauve-qui-peut devant les bandes de massacreurs.[117] On pouvait dire, comme Pachymère et comme le Catalan Muntaner aussi, que « c'était la colère de Dieu contre les Grecs[118] ». Muntaner calculera que le territoire occupé par les Turcs équivalait à un voyage de trente jours.[119]

L'intention d'Andronic Ier de créer une armée permanente (διηνεκες), avec 1.000 soldats en Bithynie, 2.000 en Thrace et en Macédoine, soutenue par une flotte de vingt vaisseaux, ne réussit pas.[120]

Ce système n'ayant pas donné, il fallait recourir forcément aux étrangers pour assurer à la « Rhomaïs » les quelques villes fortes et châteaux qu'elle détenait encore.[121]

On ne pouvait pas même penser à une alliance avec les Bulgares. Ces voisins du Nord s'étaient soumis d'abord au gendre tatar de Tertérès, Tzakas, puis, comme nous l'avons dit, sous le beau-frère assassin de ce dernier, le nouveau Tzar Sfentislav, ils envahirent de nouveau la Thrace et à un certain moment purent reprendre les ports, disputés, d'Anchiale et de Mésembrie.[122]

Il y avait cependant, par delà ces Bulgares dégénérés, mais encore remuants, les Tatars du Danube, les guerriers de Nogaï. Les Byzantins n'hésitèrent pas à les flatter et à les combler de présents, à faire même une offre de mariage aux hideux chefs vêtus de peaux de bêtes, à ces monstres jaunes que le peuple appelait des « cynocéphales ». Les Tatars ne voulurent cependant pas se déranger pour si peu de chose. Mais ils louèrent leurs sujets chrétiens, ces Roumains ou Valaques, que la chronique byzantine de cette époque, qui a un faible pour les archaïsmes, nomme Alains (s'il ne s'agit pas plutôt d'un mélange entre anciens et nouveaux Danubiens).[123] Quelques milliers de paysans accoururent, accompagnés de leurs familles, assises sur des grands chars traînés par des bœufs.[124] Ils combattirent héroïquement à pied, par petites bandes, sur la terre d'Asie, et sauvèrent plus d'une fois les détachements grecs. A la fin, mal payés, menacés de perdre les chevaux qu'on leur avait confiés, ils se révoltèrent, et, après maintes aventures, périrent dans les grandes commotions qui marquèrent le commencement du règne de l'empereur Andronic.[125]

Les Alains ne suffisant pas, on transporta en Asie des Crétois, des aventuriers de n'importe quelle nation. Car le danger avait été sensiblement accru par l'apparition d'une flotte « turque », composée sans doute de déserteurs de la côte et de pirates. Elle attaqua Ténédos, qui fut occupée par les corsaires, Chios, Samos, Karpathos, Rhodes et jusqu'aux Cyclades.[126] Une mauvaise inspiration fit qu'on demanda même le concours de ces Catalans et des Almogavares, bandes composées des rivaux de ces pirates à toute épreuve, qui, depuis une dizaine d'années, essaimaient sans cesse, conduits par des chefs semblables, moins la loyauté chevaleresque peut-être, aux anciens vikings normands, de cette Sicile que les Vêpres de 1282 avaient arrachée à la dynastie française.

L'empereur aurait voulu seulement un chef audacieux, connaissant le métier de la guerre et un peu aussi celui d'écumeur, pour combattre les Turcs avec leurs propres armes. Mais il eut toute une armée de quelques milliers de soudards, décidés à ne jamais revenir en Occident, tant que, dans ces terres orientales, il y aurait un salaire à recevoir ou une place à piller. Muntaner fixe leur principe, le seul ; comme tout homme, ils ne peuvent vivre sans manger[127] ». Tour à tour parurent, comme si les Normands des anciens ducs avaient ressuscité, Ferran Jaime, Berenguer d'Entença et surtout Roger de Flor, ancien « frère » à Acre, puis pirate en Sicile, avec ses sept vaisseaux. Il devait épouser une princesse byzantine,[128] Marie, fille d'Asên,[129] porter les grands titres de duc, de mégaduc, de César[130] et périr assassiné à Andrinople, où on l'avait attiré, par le chef des Alains et par Mélek, celui des turcopoules, dans la chambre même de l'impératrice,[131] après avoir été, durant de longues années, le fléau de l'Asie Mineure et de la Thrace. A côté d'eux, un Romfort, un Guy, soudards farouches, sans honneur et sans scrupules, aussi arrogants que pillards. Ce fut une vraie invasion, les auxiliaires venant « avec leurs femmes, leurs amies et leurs enfants ».[132]

Ils n'ont, bien entendu, rien gardé de l'ancien caractère des croisés, rien de l'horreur pour l'Infidèle, de l'adoration mystique pour la Croix. Si l'Oursel de l'époque des Comnènes s'entendait avec les chefs turcs qu'il combattait le plus souvent, il gardait toujours des sentiments de mépris et de méfiance pour le Sarrasin mécréant, tandis que les Catalans et Almogavares ne faisaient aucune différence entre le Grec et le Turc barbare et s'en servaient tour à tour. Ainsi, ils délivrèrent des Turcs Philadelphie, mais, bientôt après, appelés au secours d'une ville menacée, ils s'y installaient, la dépouillaient, et s'en allaient ensuite avec la plus grande indifférence du monde, laissant aux gens des Sultans, qui ne manquaient pas d'accourir, ce qu'ils n'auraient pu emporter eux-mêmes. Il ne fallait pas s'étonner voyant les Byzantins désirer que ces auxiliaires dangereux « fussent tous morts ou en dehors de l'Empire[133] ». Cyzique garda longtemps le souvenir des alliés de Sicile[134] ; elle ne se releva plus de ses ruines. En 1305 les Catalans étaient allés jusqu'à proposer au roi don Jaime II la conquête de Constantinople.[135]

Après avoir accompli de cette façon leur mission en Asie (1303-1307),[136] perdue totalement, ainsi que se plaint Pachymère, la vingt-troisième année du règne de Michel,[137] ils se jetèrent, pour leur « grande vengeance » à cause de l'assassinat de Roger, sur la malheureuse Thrace, qui dut alors regretter les temps de l'Empire latin : on vit les habitants d'Héraclée incendier leur ville et se réfugier à Sélymbrie.[138] Au fond, ils continuaient à ne vouloir rien autre chose que vivre au jour le jour, travaillant de l'épée, sous le drapeau sicilien et au cri d'« Aragon, Aragon », « St. Georges, St. Georges », pour manger et boire ; les chefs convoitaient aussi de riches pensions et demandaient le paiement, impossible, des dettes contractées envers eux, et qui s'étaient accumulées.[139] Berenguer, demandant et obtenant comme otage le prince impérial Jean, devint donc mégaduc et, établi dans le palais de Kosmidion. Il paraissait revêtu de la scaramange, tenant à la main le bâton d'or et d'argent de sa haute dignité. De sa concurrence avec Roger résulta la nomination de cet ατοκράτωρ στρατηγς comme César.[140] Pendant des années, Gallipoli, l'arsenal naval de l'Empire, fut catalane.[141]

Les Bulgares prenaient, de l'autre côté, ce qui était à leur convenance. On recourut contre les mauvais hôtes aux Valaques.[142] Les Turcs ne pouvaient pas manquer au festin,[143] et les Catalans ne se firent pas scrupule de les y inviter, les amenant jusqu'à l'Heximilion, qui défendait la Morée.[144] On a vu qu'ils possédaient déjà une flotte, qui avait traversé l'Archipel, brûlant les îles ; ils s'étaient établis à Chios ; Héraclée même, en face de Constantinople, leur appartenait ; après que, comme nous l'avons dit, les habitants, ayant incendié leurs maisons,[145] se furent réfugiés à Sélymbrie, on les vit rôder aux alentours de la ville impériale, qui craignit à un certain moment un nouveau siège de la part de tous ses ennemis coalisés.

Pour couvrir les frais d'une pareille guerre, d'un secours qui se payait, du reste, si bien par lui-même, il avait fallu recourir à des mesures de détresse financière extrême, inconnues à Nicée, et qui correspondent à celles des Anges avant la catastrophe de 1204. On sacrifia toutes les provisions,[146] et même, avec la permission du patriarche, celles de couvents et des églises de la garde impériale.[147] Les impôts furent énormément accrus et, en outre, la monnaie subit des contaminations successives, qui la discréditèrent : sous Jean Dukas, le « besant » était à moitié d'or puis, sous Michel, il n'y avait que neuf parties sur vingt-quatre de métal précieux.[148]

 

IV. — LA PÉNÉTRATION LATINE

 

Le sort des Paléologues rétablis à Constantinople aurait été encore plus triste si leur faible Etat, déchiré, appauvri par l'interruption complète des voies de commerce avec l'Asie, dénué de soldats et distrait des soins de la défense par d'interminables querelles théologiques, qui humiliaient devant la sainteté monacale d'un patriarche la dignité sacrée de l'empereur, si cet Empire, déjà presque ridicule, n'eût trouvé un appui dans les Génois.

Nous avons vu que dès le premier essor des Mongols, l'empereur Michel avait recouru au moyen suprême de gagner ses ennemis : l'offre d'une princesse de Byzance, et ce fut sa fille bâtarde, Marie, qu'un prince chrétien aurait difficilement épousée, qui fut la victime. Une autre Marie, sœur d'Andronic, devint ensuite δεσπονα τν Μουγουλίων, épouse, entre maintes autres, du Grand Mogol.[149] Pour gagner les Tatars, l'Empire mourant déploya toutes ses pompes[150] devant les ambassadeurs des Khans. Plus d'une fois l'intervention du grand potentat qu'on croyait favorable aux chrétiens enraya l'envahissement turc.

Les grands émirs, le Caraman, le maître de la Lydie, Oumour, et Othman, qui campait aux environs de Nicée et dans la vallée du Méandre, s'en vengeaient cependant, a chaque affaiblissement de la puissance tatare, en dévastant un nouveau district rhomaïque, que les guerriers de leur obéissance colonisaient aussitôt de leurs tentes et de leurs troupeaux. Or, vers la moitié du quatorzième siècle, les Mongols étaient bien déchus de leur grandeur, et l'heure de la revanche du puissant chef des vrais Turcs, intacts, Timour, n'était pas encore venue, Othman s'empara donc de Nicée, l'ancienne capitale vénérable de ces Constantinopolitains incapables de défendre leurs palais, leurs églises et leurs tombeaux. Il avait déjà Brousse et maintes autres places, sans avoir encore rien organisé, restant prêt à regagner, devant un ennemi plus fort, sa citadelle montagneuse de l'Olympe.

L'union religieuse, proclamée au concile de Lyon, n'avait servi en rien les intérêts de Byzance ; il n'en était resté que cette querelle religieuse, qu'il était impossible d'éteindre désormais, ou même d'assoupir, un interminable débat entre les partisans, tour à tour anathématisés, des différents patriarches tombés à cause de ce point litigieux qui était les relations avec le Saint Siège romain. La Papauté se dirigeait lentement vers les suprêmes humiliations qui l'attendaient sous le pontificat de Boniface VIII : elle n'aura plus, pendant quelque temps, le moyen de secourir, par elle-même ou par une action de la chrétienté, qu'elle aurait combinée et dirigée, ces pénitents, douteux, de Constantinople, évidemment prêts à revenir bientôt à leurs anciens errements.

Gênes avait obtenu, par le rétablissement de l'Empire en Europe, toutes les conditions nécessaires pour pouvoir se tailler en quelques années un vaste domaine colonial. Elle tarda longtemps à entreprendre cette œuvre, qui dépassait peut-être ses forces, puisqu'elle avait dépassé les forces de Venise.

Elle laissa à des particuliers, ses citoyens, les Zaccaria, les Cattanei et autres[151] la tâche de s'établir à Smyrne, à Phocée, dans l'île de Ténédos, puis à Chios, convoitée aussi par Sanudo, duc de l'Archipel, par les Templiers et le Pape.[152] Elle n'eut qu'une seule guerre officielle, contre Trébizonde, soutenue par ses Ibères.[153] Bien qu'elle fût aussi en guerre avec la Sicile, elle n'intervint pas dès le premier abord dans la crise catalane ; après un conflit, défavorable pour les marchands,[154] elle laissa les Roger et les Romfort piller à leur gré, se bornant à intriguer contre eux[155] et intervenant seulement, avec seize vaisseaux, lorsque, devant les excès des Catalans établis à Gallipoli, l'empereur poussa un cri de désespoir, mais sans outrepasser, une fois Berenguer pris, cette mission[156] ; ils avaient cependant aidé à la reprise de Ténédos.[157]

Les rapports devinrent cependant de nouveau assez étroits pour qu'un Antoine Spinola eût pu marier sa fille avec Théodore, fils de l'empereur, qui se trouvait au Montferrat.[158] Quatre vaisseaux furent engagés pour défendre à Abydos le passage des Turcs[159] à un moment où les Almogavares de Gallipoli pensaient à faire le siège de Constantinople.[160] Gênes en arriva à conclure sa paix avec la bande catalane qui assiégeait Rhodoste, qu'elle prit, massacrant par vendetta,[161] et jetait la terreur dans Constantinople, menacée aussi par des Turcs, dont le chef, Khalil, portait en dérision la « kalyptra » de l'empereur qu'il avait fait fuir[162] : pendant cette terrible année il fut impossible de faire les semailles.[163] Bientôt Rhodes devint la possession des Hospitaliers, qui offraient à l'Empire de lui fournir 300 chevaliers contre les Turcs,[164] Enos était aussi cernée par les Almogavares, et Manuel, neveu des Zaccaria, avait occupé Thasos, que l'empereur voulut reprendre avec dix vaisseaux de louage[165] ; il s'était offert aux Catalans et c'est par eux qu'il eut l'alun de Phocée.[166] A la fin on leur permit même de se constituer, après leur insuccès en Thrace, où ils se dirigeaient vers l'Athos, plein de trésors,[167] qu'ils s'approprièrent, et vers Thessalonique,[168] en une Compagnie, qui prit en possession définitive, contre le duc Thibaut et son successeur, Gautier de Brienne, certaines places de l'Hellade, jusqu'à Athènes et Thèbes.[169]

Ce fut le plus brillant et le plus durable des succès de cette armée qui était devenue un État et dont les dévastations, totales, absolues, ne pouvaient être arrêtées que par un établissement pareil. Convaincus, comme toujours, qu'ils représentaient une loyauté absolue, les Almogavares et Catalans se jetèrent dans un élan irrésistible sur les chevaliers « à éperons d'or » du duc Jean. Marié à la veuve du seigneur de Salone, que les nouveaux venus nommaient Sola, Roger de Lloria, originaire du Roussillon, devint seigneur d'Athènes au nom de cette société par actions de pillards, de conquérants et d'exploiteurs. On se partagea fraternellement, en bons camarades, châteaux et dames. Bien entendu, le souverain devait être le roi de Sicile ou son fils et, de fait, l'enfant Manfred fut envoyé dans ces régions qui avaient déjà vu à la tête des Catalans l'infant Ferran. Un Bernât Estanyol fonctionna comme régent, bataillant en même temps contre l'empereur, le nouveau despote d'Arta, successeur de ceux d'Épire, et les Francs de Morée ; puis le prince Alphonse Frédéric. Un autre Frédéric, qui épousa la veuve de Boniface de Vérone, camarade de Roger, qui n'avait pas accepté le duché, devint ensuite le maître.[170] Les Turcs seuls furent pris par le désir de revoir l'Anatolie : de nouveau le torrent dévastateur se déversa sur la Thrace pour ô,ue, à la fin, l'empereur leur ayant concédé le passage, ils fussent punis de leurs méfaits par une destruction presque totale.

Avec les Catalans établis, comme fondateurs d'État, à Athènes[171] et à Thèbes, une ligne de démarcation était tracée dans l'ancienne Grèce entre ce qui était français et ce qui venait maintenant de la côte ibérique de la même latinité.

Il faut croire que la chronique de Morée en langue de France, sur laquelle, à cause de son importance, comme travail de synthèse gréco-latine, il faut nous arrêter un moment, existait déjà, définitivement formée, à cette époque.

Car il ne peut pas y avoir de doute que cette chronique, dont on a, en grec, deux versions et cinq manuscrits, n'est qu'une traduction d'un texte français. La façon dont elle commence, par la prédication de Pierre l'Ermite, le ton favorable aux premiers croisés, dont l'histoire ne pouvait rien dire à un poète grec, et grec au point de vue nationalf car ici il n'y a pas le large intérêt universel du Byzantin, le montrent bien dés les premières pages. De même la mention du « Livre de la conquête » (τ βιβλίρ τς κουγκέστας). La quatrième croisade est présentée absolument à la façon des Occidentaux : des Grecs n'auraient jamais nommé « Esclavonie » la D.almatie, ni « Tzara », Zara (pour eux, une Jadra), comme ils n'auraient pas fait, aussi bien des Comnénes que des Anges, des Batatzès. « Kyrsac » est le nom donné par les croisés seuls à Isaac l'Ange. Les défenseurs de Constanti-nople sont critiqués pour avoir attaqué les barons, « chrétiens orthodoxes et hommes loyaux » (ληθινο). Rien n'est changé dans le point de vue des Occidentaux : il n'y a pas un mot sur ce que Constantinople eut à souffrir de la part des conquérants, et pour le vieux doge on ne trouve que des qualificatifs de vénération. Le poète pleure sur les pertes de l'armée latine dans la bataille d'Andrinople ; Baudouin est incessamment présenté comme « l'empereur ». Même un Grec de Morée n'aurait pas confondu les Bulgares, bien connus, avec les Turcs.

Les attaques les plus cruelles sont dirigées non seulement contre Michel Paléologue le restaurateur, qui trahit son maître, mais contre tous ses Grecs (une version plus récente élaguera ce passage). La conquête de la Morée est donc aussi une œuvre de bons chevaliers ; la population indigène les accueille avec les images saintes ; les chefs prêtent volontiers l'hommage. La description des différentes places est évidemment faite par et pour des étrangers, alors que l'Occident est supposé assez connu pour qu'on ne le présente pas. Il est question du « très saint pape », et les choses de France, de Sicile sont familières au poète. Charles d'Anjou est soutenu contre Conradin et le récit s'étend longuement sur la tragédie du dernier de la Maison de Hohenstaufen.

Ce n'est pas même, à vrai dire, une chronique locale de la Morée, mais les souvenirs d'un chevalier français qui ne perd jamais de vue cet Occident dont il vient.[172] Dans la version la plus ancienne, l'armée franque est « notre armée[173] ».

Pour avoir des vaisseaux génois, l'empereur devait s'entendre avec les patrons. Il est vrai que, à cette condition même, il lui aurait été impossible d'obtenir le secours des Vénitiens pour empêcher le passage des Turcs d'Asie,[174] et c'est pourquoi à partir de 1318 on essayait des ligues de défense aussi avec les Hospitaliers et les seigneurs de l'Archipel[175] ».

Après cette introduction d'un nouvel élément national dans la vie, déjà si bigarrée, des anciennes provinces européennes de l'Empire, la fragmentation des îles au profit [des aventuriers de l'Occident continua, avec ou sans l'autorisation des gouvernements dont ils dépendaient Le duc de l'Archipel, les Templiers, qui avaient devant eux l'exemple des Hospitaliers établis à Rhodes[176] et trouvaient Chios à leur gré,[177] Arrigo et Domenico Cattaneo, Benoît Zaccaria se cherchèrent des lambeaux de cette proie offerte à tout venant. Ainsi Domenico put-il livrer bataille en toute forme à l'empereur ; il avait onze vaisseaux de Gênes, un de Sicile, cinq de Délos dans son entreprise sur Lesbos, et il est étonnant qu'il eût pu trouver devant lui quatre-vingt quatre vaisseaux impériaux.[178] Au-delà du Danube, le commerce génois ne rencontrait pas d'obstacles.[179] Il y aura, en rapport avec les idées de croisade qui, parties aussi des projets de refaire pour Charles de Valois l'Empire latin,[180] agitaient l'Occident, toute une expédition de Chio, à laquelle participèrent des amateurs du « saint passage ».[181]

Le résultat de cette infiltration lente, entrecoupée par les coups violents des aventures levantines, fut que, vers 1350, on comptait à Constantinople des capitaux latins pour 200.000 ducats, en regard d'à peine 30.000 pour les Grecs, ce qui devait amener plus tard un choc violent.[182]

Lorsque, dans ces circonstances d'abaissement inqualifiable, le règne d'Andronic, le second Paléologue, prit fin (en 1328), l'Empire n'avait que bien peu à perdre, et il n'y avait aucun moyen de le refaire et le ressusciter. On le voit bien par ce fait que l'ancienne ambition tenace et l'ancien idéal qui ne voulait pas mourir, même, aux heures les plus mauvaises, avaient disparu. L'écrivain du temps, ce Froissart décousu et sans vivacité, Pachymère, très passionné dans les questions de légitimité des patriarches, ne connaît plus l'Empire universel, restreint seulement par la volonté de Dieu à des limites passagères ; il ose prononcer pour la première fois le nom de cette Rhomaïs, de la petite patrie grecque, qui est un acte d'abdication. La Rhomaïs elle-même était destinée à périr bientôt.

 

V. — NOUVEAUX RAPPORTS AVEC LES VOISINS ET QUERELLES DYNASTIQUES

 

Au quatorzième siècle encore, deux facteurs contribuèrent puissamment à l'affaiblissement de cet État périclité.

Les Bulgares continuaient à être des voisins très commodes. Les mariages entre les Cours de Constantinople et de Trnovo étaient coutumiers. Jean V Paléologue, petit-fils d’Andronic II, fiança à une princesse bulgare son héritier, Andronic. Du reste, les troubles dynastiques continuèrent dans ce pays. Si Georges Tertéri mourut en 1323, après avoir arraché aux Grecs la place, si importante, de Philippopolis,[183] son oncle et successeur légitime, Voïslav (1323-1324), consentit à être pendant toute sa vie seulement un despote byzantin : on le voit souvent apparaitre dans les querelles de Constantinople.[184] Philippopolis put donc être reprise.[185] Le nouveau Tzar Michel (1323-1330), époux de la veuve de Sfentislav,[186] qui avait gouverné d’abord Vidine et le district occidental, voisin des Serbes, portait lui-même depuis longtemps ce titre de despote dont l’Empire était très prodigue envers les étrangers. Il mourut après avoir perdu, en 1330, la grande bataille de Velboujd, livrée contre les Serbes. Aussitôt les Grecs se saisirent des ports bulgares de la Mer Noire,[187] qu’ils gardèrent jusqu’à l’affermissement d’Alexandre (1331-1365), neveu et successeur de Michel, mais en même temps aussi neveu du Grec Synadinos.[188] Ce jeune prince, dont le régne aussi devait languir bientôt, gagna le combat, honteux pour les Byzantins, de Rhossokastron, et parvint à recouvrer le littoral, dont Anchiale devait lui rester, échangée ensuite avec Diamboli[189] : c’était le prix de la paix qui fut conclue.[190] On préférait cependant Alexandre, comme jadis Joannice, au régime latin des Génois et des Vénitiens.[191] Il allait devenir, du reste, parent de l’empereur, ayant épousé une princesse byzantine.[192] Mais les gens rusés de Constantinople retinrent auprès d’eux un fils de Michel avec la sœur du kral serbe, Chichman, qu’ils comptaient bien employer, du côté de Vidine, contre le voisin dii Nord, si celui-ci faisait mine de se déclarer contre eux.[193]

Bientôt cependant l’État bulgare perdit son ancienne unité. Un certain Balica[194] s’établit à Cavarna[195] ; un de ses frères (l’autre s’appelait Théodore), Dobrotitch,[196] devenu gendre du puissant Byzantin Apokaukos, se rendit redoutable dans ces régions de l’Euxin, et, lorsque son repaire de Midia fut pris par l’empereur, il fit de Varna le siège de sa domination,[197] alors que le chef de bandes bulgare Momtchilo devint, au service de Byzance, d’abord despote, puis sébastokrator même, pour succomber enfin à la vengeance provoquée par ses atroces pillages.[198]

Le Tzar Alexandre n’était pas en état de retenir et de maîtriser des rebelles de cette envergure. Si pendant les guerres civiles sous les Paléologues on craignit une fois de voir entrer Michel dans la ville sacrée, si, un peu plus tard, Alexandre lui-même fut considéré par nombre de sujets de l’Empire comme un chef étranger beaucoup plus supportable que les Latins de Venise ou de Gênes, là n’était plus l’ennemi le plus redoutable.[199] »

Beaucoup plus important et plus dangereux était l’essor des Serbes,[200] anciens alliés contre les Turcs.[201] Pour leur avenir, le mariage du vieux kral Étienne avec la princesse Simonide, fille d’Andronic II,[202] fut un événement de la plus grande importance. Nous avons vu que, dégoûtée de la politique byzantine, qui blessait ses intérêts de mère et sa fierté d’impératrices, Irène, mère de la reine de Serbie, s’était retirée à Thessalonique, qu’elle administrait a son gré.[203] Elle favorisa de tout son pouvoir l’expansion serbe, espérant, dit-on, gagner par là pour un de ses fils l’héritage d’Étienne, qui n’avait pas eu d’enfant de son grand mariage byzantin. Le kral prit l’habitude de porter une couronne semblable à celle des empereurs, au lieu de l’ancienne « kalyptra » de prince, qui avait orne modestement le front de ses prédécesseurs. Étienne Ouroch, successeur de cet Étienne Milioutine, fut l'époux d’une autre princesse byzantine, la fille de Jean, fils lui-même du porphyrogénète Constantin.[204] Poussant plus loin l’œuvre de l’unification serbe, il mit le siège devant Ochrida[205] et manifesta ainsi l’intention, que devaient avoir les Serbes, de se saisir de la Macédoine, divisée entre les fonctionnaires de l’Empire et maints rebelles, et de se créer ainsi un débouché sur la mer libre de l’Archipel.

Sa puissance excita l’envie du voisin bulgare, qui l’attaqua et, complètement battu, perdit même la vie quelques jours après ce combat de Velboujd. Son fils, un troisième Étienne, n’eut pas la patience d’attendre la mort de ce victorieux pour régner. Étienne, dit Douchane, avait épousé la sœur du Tzar bulgare, Hélène, alors que le frère de sa femme, Jean Comnène Asen ; établi en Albanie, était le mari d’Anne Paléologue, veuve de Jean d’Épire.[206] Il entretenait des relations avec l’Occident, qui lui envoyait pour ses guerres de conquête des mercenaires allemands[207] ; il était le bon ami des Vénitiens, même leur concitoyen, et, faisant frapper des monnaies à inscription latine, n’hésita pas à entrer en négociations avec le Siège romain. Entouré de fonctionnaires d’origine ou de caractère grec ; un grand primicier, un grand « pappias », Nestongos Ducas, un grand « tchaouch » à la façon de Nicée, un hétériarque, Margaritos, un stratège ( π το στρατο), un juge du φωσσάτον,[208] il profita habilement des querelles byzantines et étendit lentement sa domination vers ce Sud, qu’il croyait pouvoir se gagner jusqu’au bout. Mais en 1355 le bailli de Venise pensait à la domination de la Seigneurie sur la ville impériale. « Cet Empire est dans un mauvais état et, pour dire la vérité, aux extrémités, autant à cause des Turcs qui le molestent beaucoup et de tous les côtés, que, aussi, à cause du prince et du gouvernement qu’il a et dont il est mécontent, et le peuple préférerait la domination des Latins, mentionnant en première ligne notre Seigneurie et communauté, s’il pourrait l’obtenir : en effet ils ne peuvent pas rester ainsi pour rien au monde ».[209] Étienne parla à la République de la possibilité de se partager l’État des Paléologues.[210] Les châteaux de la Macédoine, Édesse, Berhoé, Mélénik,[211] après maintes vicissitudes, maints pillages et massacres, restèrent» en son pouvoir. Mais il n’était pas suffisamment fort pour prendre cette grande ville de Thessalonique, qu’il n’eut sans doute plus perdue, une fois en son pouvoir. Ayant pu mettre la main sur de nombreux districts peuplés par des Grecs, il osa prendre le titre d’« empereur des Serbes et des Romains », qu’il n’abandonna plus.

Douchane ne pouvait pas en agir autrement, s’il voulait être sur le même rang que le dynaste bulgare et s’il tenait à se faire définitivement reconnaître par ses sujets grecs des pays nouvellement acquis, auxquels, comme à ses propres Serbes, il donna les lois écrites de son code. Les patriarches de Pec, de Trnovo et d’Ochrida se réunirent pour le couronner.[212] Bien entendu, il n’ambitionnait que la moitié occidentale de l’Empire et ne pouvait pas même rêver d’une entrée solennelle à Constantinople.[213]

Même dans ces contrées, il avait encore des ennemis à écarter. Les Albanais des montagnes, encouragés par la présence d’officiers des Angevins sur leur côte, avaient rompu tous les liens de sujétion et ne voulaient obéir désormais qu’à leurs chefs de clans, que les écrivains byzantins qualifiaient de « phylarques ». Le despotat d’Épire, s’étant continué par les fils de Nicéphore et d’Anne, avait détruit les espérances des princes de Tarente, qui avait abrité quelque temps le jeune Nicéphore Ducas et l’avaient ensuite renvoyé dans son pays avec une femme angevine et des troupes italiennes.[214] Pendant les dernières années de sa vie, le despote, qui possédait encore Parga, Chimaira, Argyçokastron et Ianina, sera attaqué par l’empereur ea personne, qui se saisit d’Arta, malgré la présence des vaisseaux de Tarente à Thomokastron.[215] Nicéphore, orné du titre de panhypersébaste impérial, vécut, du reste, plutôt dans l’entourage de son beau-frère, tandis que ses pays étaient administrés par des fonctionnaires byzantins.

La Thessalie avait été partagée après la mort de son gouverneur, le despote Gabriel Étienne,[216] entre le despote d’Acarnanie, Jean Ducas, ce « prince de la Valachie », l’ρχων τς Βλαχίας, de cette Grande Valachie que Muntaner représente comme le pays « le plus fort » par sa conformation géographique, et les chefs de tribus libres, les βασίλευτοι, Malakasses, Boas et Mésarites,[217] qui avaient aussi Kanina[218] et « Valagrita ». L’empereur Jean Cantacuzène essaiera de la reprendre et dans ce but y envoya son parent Jean Angélos, dont la domination sera pourtant brève.[219] Alors qu’au Sud,[220] la Compagnie Catalane se maintiendra dans l’Attique et la Béotie, en attendant les Navarrais de 1379,[221] introduits aussi en Morée par les Hospitaliers, qui devaient rester pendant longtemps, parce qu’il n’y avait personne d’assez fort pour les en déloger, il ne faut pas oublier la principauté d’Achaïe, la fondation des Villehardouin, qui était en pleine décadence, après la bataille de Pélagonie, où avait été pris le prince Guillaume († 1278), et malgré la victoire de Prinitza. L’appui napolitain ne fit que prolonger l'agonie, bien que les héritiers eussent combattu pour maintenir leurs droits, Isabelle de Villehardouin, mariée à Philippe de Savoie, faisant même son apparition dans la province ; un Jean de Gravina ne fut pas plus heureux, et Catherine de Valois, veuve de Philippe de Tarente, ne se montra pas en état de garder la province. Plus tard seulement, l’empereur Jean Cantacuzène enverra son fils Manuel, jeune homme aussi persévérant que brave, qui trouva moyen de se soumettre la presqu’île ; elle lui resta même après la défaite de son pére et la ruine de sa famille entière[222] jusqu’à sa mort, en 1380, transmettant le despotat à son frère Mathieu, dont hérita le fils de ce dernier, Démétre ; Théodore Ier Paléologue, fils de Jean V, lui succédera en dernière ligne.

Au Nord, vers le commencement du quatorzième siècle, un nouvel État séparatiste se forma, se détachant du despotat de l’Épire, celui du seigneur qui, avec le même titre de despote, avait l’Acarnanie et l’Étolie, où avait voulu se nicher le prince Jean. A côté, avec la même dynastie, vivotait le comté de Céphalonie, dont le possesseur tuera son oncle, l’Étolien.[223] Un héritier du comté se réfugia à Patras, chez la princesse d’Achaïe, pendant que sa mère cherchait un abri chez l'empereur, qui recevra bientôt aussi le fils et prendra des mesures pour occuper l’Épire.[224] Mais les Zaccaria s’étaient solidement fixés aussi dans cette région grecque, occupant Pylos et Messane.

Bientôt Renier Zaccaria, maître de Corinthe, pensera, à la Morée même, réservant à son futur gendre, Théodore Ier Paléologue, Corinthe. Il aidera l’établissement à Céphalonie d’une nouvelle dynastie franque, italienne, venant de Naples, celle de Carlo Tocco, qui devra se défendre, pour la possession d’Arta, contre les Albanais des Spatas et contre le Serbe Thomas Prélioub.[225]

Les empereurs avaient dû renoncer à l’œuvre de récupération, même dans les limites étroites de la péninsule balkanique. Un nouveau motif de faiblesse, Une nouvelle source d’humiliations s’étaient ajoutés aux autres : la rivalité pour la couronne.

Le premier Paléologue, malgré ses errements religieux, n’avait eu à subir aucune compétition, et aucune conspiration ne l’avait menacé. Le sort de son successeur, Andronic II, le prince fainéant qui, en Asie, s’attardait aux délices de Nymphaion,[226] fut moins heureux. Ce n’était plus un des princes nicéens aux mœurs patriarcales[227] : époux, tour-à-tour de deux princesses latines, Irène de Montferrat et Anne de Hongrie (1272),[228] il maria, son fils Michel à une fille du roi d’Arménie. Andronic, fils de Michel, prit femme en Allemagne : une fille du duc de Brunswick devait partager avec lui le trône des empereurs orthodoxes de l’immuable Byzance.[229] La mère du jeune Andronic montre par son nom de Xéné son origine occidentale. La princesse Hélène épousa le duc français d’Athènes.[230] Un autre fils d’Andronic II, avec Irène, Théodore, celui qui allait épouser la fille du duc d’Athènes,[231] devant se tailler cependant un héritage en Thessalie, dont le seigneur, Jean Ducas, fut le mari d’Irène, bâtarde de l’empereur, alla en Italie, à Montferrat, occuper l’héritage de sa mère : il vécut dans la religion catholique. La femme d'Andronic III sera une princesse de Savoie, Anne.[232] Si Michel Paléologue tenait personnellement aux anciens usages grecs, ses fils avaient été élevés plutôt selon l’idéal latin des bons chevaliers, qui paraissait ressusciter au quatorzième siècle. Tous, ils ne pouvaient pas comprendre comme les gens d’autrefois la sainteté des normes du vieil Empire ; les régies de la succession au trône, observées dés le temps des Comnènes, ne leur imposaient plus. Comme les princes de l’Occident, de l’aîné jusqu’au dernier des cadets de famille, ils voulaient avant tout se créer un héritage. Entourés de jeunes gens adonnés aux aventures — on rencontre prés d’eux un Jean de Gibel, un Jean Roger,[233] un Artot, fils de la favorite de l’impératrice Anne—, amateurs de joutes et de tournois, très sensibles au « point d’honneur », ils ne voulaient rien céder lorsqu'il était question de leurs visées ambitieuses.

Andronic II avait vieilli dans les scrupules de conscience et les pratiques religieuses. II avait voulu laisser le pouvoir, après la mort de Michel, l’adversaire de Roger de Flor et celui que Muntaner présente comme un excellent chevalier sauf quant à loyauté,[234] à son fils puîné, le Porphyrogénète Constantin,[235] et au fils de Constantin, Michel, au détriment de cet autre petit-fils, qui portait son nom, le jeune Andronic, fils de Michel, le prince héritier ambitieux qui était mort à l’âge de quarante-trois ans (1319). Le jeune Andronic indignait son grand-père par ses mœurs légères, par son insouciance des affaires de l’État et pat une prodigalité scandaleuse, qui l’avait rendu le débiteur des Latins de Péra. Mais cet adolescent ambitieux ne voulut pas se résigner. Fort de son droit, conseillé et soutenu par les premières familles de l’Empire, et surtout par le hardi Syrgiannés[236] et par le premier homme de son époque à Byzance, un parent des Paléologues, Jean Cantacuzène,[237] il se révolta.[238]

La guerre entre les deux Andronic, entre le vieil empereur et le « jeune empereur », dura sept ans. Elle suffit pour dévaster ce qui restait encore de l’Empire.[239] Les Serbes,[240] des Allemands,[241] des Latins, des Bulgares,[242] s’y mêlèrent ; les Vénitiens furent même invités à se saisir de Constantinople polir installer Andronic III.[243] Le Tzar slave de l’Euxin soutenait Andronic II, et le Tzar slave de l’Adriatique accordait sa faveur à celui qui voulait être sans retard Andronic III.

Ces longues hostilités n’ont, du reste, rien de semblable aux anciens combats pour la couronne, livrés par de véritables armées, ayant à leur tête les princes qui se disputaient le trône. Andronic II n’eut garde d’abandonner sa capitale reconquise,[244] où il menait tranquillement une vie de vieillard très pieux et craintif de la mort. Il n’avait pas même des généraux capables de le bien servir. Son petit-fils, malgré une faiblesse causée probablement par ses excès,[245] chevauchait sans se fatiguer d’une ville à l’autre, ayant à sa suite quelques centaines de bons cavaliers et une multitude changeante d’aventuriers. Un traité, peu durable, devait lui assurer la possession des provinces occidentales, convoitées aussi par les Serbes. Pendant quelque temps il séjourna dans ces régions, prenant les châteaux tour-â-tour, jusqu’au jour ou il fut reçu dans Thessalonique même, la Métropole de l’Occident, où il guérit, par la vertu du baume qui s’écoulait des ossements de Saint-Démétre, son pied blessé dans une mêlée.[246]

Finalement ses partisans de Constantinople le firent entrer dans la grande ville impériale, où il trouva son grand-père à genoux devant une image miraculeuse et implorant d’être épargné. Il eut en effet la vie sauve, et put résider paisiblement dans son grand palais complètement abandonné, envahi par les chevaux, les ânes, les bœufs, la volaille, pendant que des femmes du peuple venaient laver leur linge aux fontaines dans les vastes cours désertes.[247] Il se fit enfin moine, sous le nom d’Antoine, et, signant de rouge et de noir, s’intitula « le très-pieux et très chrétien l’empereur Antoine, le Moine ». Sa mort, à un âge très avancé, le 13 février 1332,[248] n’excita aucune émotion ; on l’avait oublié depuis des années, dans cette capitale qui appartenait à un autre.[249]

Andronic II avait fait disparaitre son oncle Constantin, qu’il avait jeté d'abord au fond d’une oubliette, d’un puits abandonné, où le choc d’un seau sur sa tête lui annonçait sa ration habituelle de pain et d’eau. Un autre despote et membre de la famille impériale, Démètre, menait une vie résignée, sans éclat. Andronic n’eut donc pas de compétiteur. Très aimé par l’aristocratie constantinopolitaine, mais aussi par le peuple, auquel il se mêlait volontiers, il chassait avec ses grandes meutes,[250] dont s’émerveillait le peuple, et faisait fréquemment des sorties pour combattre les bandes de barbares qui rôdaient sur le rivage et dans les vallées de la Thrace. Bien qu’il ne portât pas la barbe rasée comme son frère de Montferrat, qui cependant conservait le drapeau impérial et prétendait à l’héritage des Paléologues,[251] c’était, de fait, l’Occidental qu’avait désiré sa femme italienne. Son « protocynègue », maitre des chasses, était le Latin Godefroi.[252] Sous son règne on portait le bonnet qu’on voulait, même celui des Latins, en face de celui, énorme, « pyramidal », qui orne, mais dépare la tête de Théodore Métochités sur la façade de sa fondation constantinopolitaine.[253] Il ne se sentait guère appartenir, par égard à ses parents, amis et hôtes latins, à un autre monde. Quand une ambassade gibeline vint à Constantinople, il déclara « considérer les deux Empires comme un seul règne[254] ».

Il mourut, le 15 juin 1341,[255] avant d’avoir atteint l’âge de cinquante ans, laissant le trône à un enfant qui en avait à peine neuf.[256]

L’Empire eut de nouveau, comme au temps des Comnènes, une régente étrangère,[257] un « maire du palais », « maître de toutes les puissances », Apokaukos, qui était soupçonné de vouloir préparer le règne de son gendre, Andronic, un Paléologue, et avait comme adversaire un parent de la Maison impériale et le premier homme de son temps, Jean Cantacuzène, ami intime de l’empereur défunt, son conseiller habituel et l’exécuteur énergique de ses volontés.

Dans le courant de l’année même qui vit la mort d’Andronic-le-Jeune, la guerre civile recommença donc, reproduisant trait pour trait ce qui s’était passé une dizaine d’années auparavant, pendant le conflit pour la couronne entre les deux Andronic. Cantacuzène commença comme un persécuté qui réclame des garanties ; il avait pour lui les « barons », les ριστοι, même les bourgeois de certaines villes, tandis que la populace de la capitale, le δμος, était pour l’empereur enfant, Jean V.[259]

Encore une fois, les Bulgares, partisans des Paléologues, les Serbes, qui espéraient gagner quelque chose en abritant et aidant le rebelle, se mêlèrent de la querelle. Bien entendu, le kral serbe ne pouvait pas être reconnu comme le basileus qu’il entendait être pour les « Rhomées » de même que pour ses Serbes à lui. Cependant Cantacuzène consentit à accepter cet archevêque de Pec, qui, étant à côté d’un « empereur », entendait être un « patriarche ». Il s’était entendu demander par son ennemi, qui posait en rival, cet Occident épirote, pays slavo-albano-latino-valaque,[260] dont il était, de fait, lui aussi, comme, jadis, les rebelles byzantins, les Anges, les Normands et les Angevins, le représentant : de Christopolis ou de Thessalonique vers l’Orient.[261] Mais, lorsque des prétentions on passa à l’entrevue, l’ancien « esclave » de la seule majesté légitime se réveilla ; pouchane descendit de cheval, mais il embrassa fraternellement la poitrine et la bouche même de Jean VI.[262] Anne de Savoie ne lui avait-elle pas offert comme prix pour la tête de Cantacuzène la main de sa propre fille pour son fils, et avec tout l’Occident balkanique comme dot[263] ?

Les « cantacuzénistes »[264] eurent, comme naguère les parti-' sans d’Andronic II, la possession de Démotika, d’où ils guettaient Constantinople, celle des châteaux de la Macédoine, et ils tendaient à se saisir de Thessalonique.[265] À un certain moment, Cantacuzène se proclama empereur, (26 octobre 1341)[266] et se fit couronner par le patriarche de Jérusalem.

On n’avait pas plus de scrupules d’un côté que de l’autre : si Cantacuzène garda dans les prières officielles le nom de Jean V et de l’impératrice Anne,[267] s’il évita de porter les cothurnes et le manteau de pourpre, préférant la couleur blanche que lui imposaient, du reste, des deuils de famille,[268] il offrit aux Serbes les places de la Macédoine et appela, plus d’une fois à son aide les barbares d’Asie, les pillards, toujours inassouvis d’Aïdin, de Saroukhan, de Karassi et de Bithynie, les gens des émirs du littoral, d’Oumoun et de Khidr, de Soliman, d’Ourkhan et des fils de ce dernier. Une princesse byzantine, Marie, la fille de ce Jean VI, fut mariée au vieux prince musulman de Nicée, afin que la cause de Cantacuzène fût pleinement assurée paf le concours des plus nombreux et des plus hardis parmi les Turcs.[269] Déjà un Vatatzés, Jean, avait été le beau-père de l’émir Soliman.[270]

Trente vaisseaux furent envoyés pour prendre le fiancé, l’empereur attendant avec l’impératrice et leur filles, à Sélymbrie ; la princesse fut exposée sur une scène en bois ; au moment où on souleva le rideau brodé d’or et elle parut entre les flambeaux tenus par des eunuques à genoux, on, fit sonner les trompettes et les flûtes, pendant que des mélodes entonnaient des hymnes.[271]

Jamais encore jusqu’alors un empereur byzantin n’avait descendu jusqu’à pareille alliance, également contraire aux traditions et aux devoirs religieux. Un peu plus tard, cet exemple trouva des imitateurs ; le kral serbe offrit une de ; ses filles pour un des princes d’Ourkhan et, enfin, Jean V Paléologue maria sa fille à Khalil, fils du même émir.

Le prince, qui était prisonnier d’un certain Kalothètos à Phocée, dut être d’abord racheté par l’empereur, qui paya 100.000 perpéres pour la liberté de son futur gendre. Après quelque temps, Jean alla chercher Khalil, l’introduisit dans le palais, la tenant par le main comme un « fils », le présenta à la pauvre impératrice, qui devait lui confier une enfant de dix ans. Puis le gendre impérial fut conduit avec le même cérémonial jusqu’au rivage, où attendait Ourkhan, auquel, fut demandé que Khalil soit reconnu comme héritier de l’émir. Des nobles byzantins le conduisirent aux sons de la musique traditionnelle jusqu’à Nicée, où l’attendaient les cadeaux en moutons et en bœufs des sujets.[272]

De son côté, la régente Anne, soumise à cet Apokaukos dont elle suivait les conseils, ne manqua pas, tout en cherchant à faire assassiner ou empoisonner son ennemi,[273] d’appeler à son secours les émirs musulmans, qui affectionnèrent cependant plutôt la cause de Cantacuzène, bien connu par l’activité qu’on l’avait 'vu déployer du temps de l’empereur Andronic.

Une révolte des prisonniers politiques de Constantinople amena la mort d’Apokaukos, un vrai prétendant, mais Cantacuzène fut empêché de tirer de ce meurtre les conséquences dont il eut pu profiter.[274]

Mais le 3 février 1347,[275] il parvenait enfin à s’emparer de Constantinople. Jean V fut placé, interné à Thessalonique, où il ne tarda pas à s’agiter. Il passa à Énos, sur la côte de la Thrace, puis dans l’ile de Ténédos, toujours poursuivi par la crainte de Cantacuzène, dont il avait cependant épousé la fille, Hélène.

Ses amis latins lui donnèrent de nouveau, au mois de décembre 1354, la possession de sa capitale, et alors Jean VI se fit moine ; sa femme elle-même, l’impératrice Irène[276] entra dans un monastère.[277] Mathieu, le fils aîné de ces princes, voulut néanmoins garder la couronne impériale, qu’il avait prise en 1352, un peu contre la volonté de son père,[278] quittant son apanage pour combattre, il fut bientôt vaincu et dut perdre lui-aussi tout espoir à cet égard, pendant que l’autre fils du vieux Cantacuzène, Manuel, se contentait de ses possessions de Morée.[279] Jean Paléologue, qui était maintenant un adolescent de vingt ans, resta donc seul maître des débris de l’Empire, mais dans les conditions les plus misérables.

 

VI. — LA RENAISSANCE BYZANTINE DE JEAN CANTACUZÈNE

 

Mais avec cet homme d'une grande ambition et de grands moyens disparaissait toute une conception politique, et surtout culturale, de l'Empire.

Jean VI était trop intelligent pour ne pas comprendre que le passé de domination ne peut plus revenir. Mais ce fin lettré était en mesure de se rendre compte que ce qu'on avait perdu comme puissance matérielle, comme territoire, comme finances, comme armée, comme vie économique peut être regagné par deux moyens : celui de la civilisation byzantine, qui continuait à détenir et à développer l'héritage hellénique, incomparable, et celui de la souveraineté œcuménique, sur tout l'Orient, de son Eglise, qui était, du reste, la seule libre parmi toutes celles de cette partie orientale de l'ancienne Monarchie chrétienne.

Il entendait parler, de tous côtés, chez les clients, chez les voisins, chez les ennemis même, le grec, ceux qui ne le connaissaient pas cherchant à transposer en slavon les trésors d'une grande littérature. Où n'était-il pas, en Europe et sur les marches de l'Asie, cet hellénisme qui avait remporté à travers les siècles tant de triomphes ?

Si la Bulgarie, qui se borne à traduire les Byzantins et à imiter leur art, reste très slavonne, le frère du Tzar serbe est fort fier de sa descendance grecque, de sa parenté avec les Paléologues, étant le petit-fils de l'hypersébaste Jean et d'Irène ; fille de Théodore le Métochite. Les Serbes de Thessalie entendent se rattacher tous à leurs antécesseurs byzantins. Douchane lui-même entretient une chancellerie grecque. Sur le bord de l'Adriatique, à Kanina et Avlona, les seigneurs, apparentés aux maîtres de Chtip, qui sont des despotes byzantins, pensent à faire valoir, en dépit de leurs noms slaves, l'ascendance byzantine.[280] Le grand fondateur des couvents roumains de langue slavonne vers 1370-400, Nicodème, est un Serbe par sa mère, mais son père était Grec de Kastoria, et il avait été lui-même au Mont Athos.[281] La réconciliation de l'Église byzantine avec le séparatisme serbe, au moins en ce qui concerne le despote Ougliécha, l'acte d'hommage du Siège de Pec,[282] contribuera essentiellement à la formation de cette synthèse.

On continue à employer le grec pour des fondations d'églises serbes au quatorzième siècle, comme ce fut le cas pour celle de Lesnovo, due au despote Jean Livère et à l'« impératrice Marie », sa femme.[283]

Au moment même où Byzance était sur le point de disparaître, sa littérature eut chez les Slaves voisins un nouveau regain de popularité. En effet, c'est alors que, en même temps qu'on retraduit en bulgare Zonaras (en 1332), Manassès, (1331-1340), Siméon le Logothète, quelques dizaines d'années plus tard, la traduction partielle du même Zonaras en serbe est de 1408, le moine Grégoire ayant travaillé au couvent de Chilandarion,[284] Euthyme de Tirnovo, Théodore, Grégoire Tzamblak, d'un côté, Constantin le Philosophe, de l'autre sont, dans leurs ouvrages originaux, des Byzantins d'âme, sans mélange.[285]

Du côté des îles latines, mais pas aussi latinisées, on écrivait dans l'Archipel des documents en grec,[286] et on voit Dorino Gattilusio, descendant d'une sœur de Jean V, adopter l'aigle bicéphale et faire écrire son nom et ses titres de cette façon : Ντόρις Παλεολόγος  donc d'abord Paléologue — Γατελιοζος κα αθέντης τς Παλες Φωκέας, avec la date byzantine de 6932 de la Création du Monde.[287] C'est en grec que Dominique Gattilusio demande des poissons à Manuel Sophiano.[288]

La foi latine elle-même paraissait s'en aller peu à peu : une Gattilusio, Hélène, devint la femme du despote serbe Etienne et une fille de Dorino épousa le frère de l'empereur de Trébizonde.[289] Un Jean Kanaboutzès dédiera à un de ces Gattilusii à un de ces Gattilusii son commentaire sur Denis d'Halicarnasse.[290] Si l'Empire avait duré un siècle de plus, qui sait si tout cela ne se serait fondu dans son unité refaite par le lent travail du temps ?

Car les rois de Chypre, au commencement de ce treizième siècle, se servaient du grec comme d'un moyen d'entente internationale avec les Sultans d'Asie Mineure[291] ; et un rejeton des Lusignan, Guy, mêlé aux querelles dynastiques de Constantinople, recevait ; la dédicace d'un ouvrage, par le moine Mathieu Blastarés de Thessalonique, après que, un siècle auparavant, le roi Hugues de Chypre avait joui d'un hommage pareil.[292] Au quatorzième, cette langue grecque, mêlée de beaucoup de mots latins et orthographiée à l'avenant, était employée par les ducs vénitiens de l'Archipel, les Crispi, même pour des actes de donation ; les notaires, pour la plupart Grecs, n'en écrivaient pas une autre.

Ce qui n'empêchait pas que ces Gattilusii conservassent leurs attaches politiques en Occident, C'est ce qui explique pourquoi François Gattilusio, profitant de la présence chez lui, à Lesbos, de Jean sans Peur et de Henri de Bar, offrit par leur moyen au roi de France, Charles VI, qui n'en eut cure, au nom de celui qui devait épouser sa fille Eugénie, le despote Jean de Sélymbrie, jadis, quelques mois, Jean VII, empereur de Constantinople, la cession de l'Empire pour une rente annuelle de 20.000 florins d'or et un château de refuge en France : il espérait ainsi mieux assurer l'avenir d'Eugénie.[293] Son prédécesseur homonyme avait averti dès 1356 le Pape que l'empereur Jean V est prêt à admettre l'Union des Eglises.[294]

Nous avons déjà cité ce qui se passa en Chypre, où l'historiographie, commencée en français par des barons, finira en grec chez les secrétaires indigènes, Mâcheras et Boustron.[295] Mais aussi telles autres lettres adressées au « grand duc » de Rhodes et à « l’évêque de l'île et des Cyclades » sont rédigées dans le même style courant[296] ».

Seulement dans le domaine de l'art la concurrence serbe faite à l'Empire est relevée par un grand essor propre sur tous les territoires dominés par les Némanides ou leurs vassaux. A côté des grands monastères connus, de Stoudénitza à Nagoritchani, on a les jolies églises de Prilep (St. Démètre, St. Nicolas, à la si belle façade, St. Athanase la Vierge et St. Pierre, Treskavitza, les Saint Archanges, Zrzé dans les environs), rivalisant avec le nombre des églises, plus vieilles, d'Ochrida, dans toutes les vallées, de Koutchévichté à Débra, à Matéitch, à Lesnovo, à Spasovitza, à Poganovo, à Zémen, on retrouve les églises à la façon grecque de province, à l'appareil en briques artistement combinées, au gracieux tambour qui surplombe la voûte. Les portraits des fondateurs, rois et princes, s'inclinant devant les saints ou se dressant, humainement magnifiques : le gros empereur Ouroch, Vlkachine à la blanche barbe de moine, Ouroch Ier avec sa douce compagne Hélène, le despote Olivier et sa femme, forment une des galeries les plus intéressantes de cette peinture vraiment individuelle, réaliste, qui caractérise l'époque.[297]

L'Évangéliaire bulgare de Londres reproduit un modèle grec de Paris, tout en changeant plus d'une fois les costumes et l'armement d'après l'exemple de la ville réelle environnante.[298]

Un byzantinisme nouveau — car Byzance est la « synthèse toujours ouverte[299] » se forme ainsi, s'assimilant la vie culturale, surtout artistique, des Occidentaux, alors que la forte emprise de ceux-ci s'assimile en politique de plus en plus ce qui reste byzantin. Des marchands italiens qui faisaient une partie de leur vie en Orient byzantin et une autre dans leur patrie vénitienne, génoise, florentine sont les agents naturels de cette transmission, qui est double, car l'Occident adopte aussi la technique et même les types byzantins.[300] On observe dans le nouvel art des Paléologues les mêmes mouvements libres, les mêmes figures franches, les mêmes allures de spontanéité dans les mosaïques de la « Moné tês choras », la « Notre Dame des Champs », devenue la Kahrié-dchamissi, refaite par Théodore le Métochite,[301] puis, pour la peinture du treizième et surtout du quatorzième siècles, dans les églises de Mistra, à l'Hagia Trias de l'Argolide (1245), à la Parigoritissa d'Arta, une si belle bâtisse, d'un style original et nouveau, à l'Omorphé d'Égine (1282), et surtout dans l'église de Spiliais de l'île d'Eubée, avec son impérial Christ de toute beauté (1311),[302] puis à Délos même.[303] Le portrait surtout est comme renouvelé à cette époque.[304] Dès la fin du treizième siècle cette interpénétration avait été déjà signalée dans telle église de l'Orient balcanique et surtout dans les portraits splendides, d'un caractère nettement personnel, d'une interprétation si délicate, d'une attitude recherchée et d'un soin minutieux pour le dessin du costume, qui représentent, dans l'église de Boïana, en Bulgarie, le Tzar Constantin Tochos, sa femme nicéenne, la majestueuse Irène, ainsi que le fondateur, un sébastocrator Kaloïanni, et la pensive Désislava.[305]

La littérature du passé, religieuse, mais sans tendances polémiques, se traîne encore quelque temps dans un siècle très agité, aux tendances belliqueuses.

Un Grégoire Chioniade, Constantinopolitain, envoyé en Perse, client des empereurs de Trébizonde, mais revenu souvent dans son pays natal, où le patriarche Jean Glykys (1316-1320) était son ami, ensuite archevêque dé Tébris, a laissé un hymne acathiste et des lettres qui se maintiennent dans des considérations d'un ordre tout à fait général.[306]

On a ensuite les Vies du patriarche Athanase (1289-1293, 1303-1311),[307] qui a laissé une assez large correspondance,[308] les œuvres de Mathieu, métropolite d'Éphèse (1310-1325).[309] Le patriarche Calliste (1350-1354, 1355-1363) aussi est un auteur de biographies de Saints, et le sujet que lui donnèrent les vicissitudes du péripatéticien de la vie monacale sous les Nicéens, Grégoire de Sinaï, captif des Turcs, émissaire de l'Athos auprès du Tzar Alexandre, lui fournit un des meilleurs sujets romantiques.[310] Rédigées dans une langue courante, très facile, les discours religieux du patriarche Philothée (1354-1355, 1364-1376), représentent dans ce quatorzième siècle, si partage entre des courants inconciliables, l'ancienne éloquence de la chaire, sans aucun mélange d'influences classiques.[311] Enfin, ce siècle et le quinzième sont assez riches en fait de pèlerinages grecs aux Lieux Saints[312] : ainsi celui de Perdikas, protonotaire d'Éphèse.[313]

Dans la littérature religieuse de caractère polémique, agressif, parmi les continuateurs de Manuel Holobolos,[314] le secrétaire si doué de Michel Paléologue, devenu moine par horreur pour les péchés politiques de l'époque, penseur, poète d'hymnes, interprète des philosophes, on a relevé avec raison le courage que Joseph Bryennios[315] montre en s'attaquant, sans considération de rang, à tous les défauts de cette société mourante des Paléologues. C'est aussi un nationaliste, qui aurait préféré que les murs de Constantinople, qu'il prise tant, soient réparés, au lieu du luxe des maisons à trois étages. Parmi ses contemporains, facilement résignés aux misères du temps, il est le seul qui se tourne avec une passion fanatique contre les Turcs, qu'il accuse des vices les plus ignobles. Les Latins ne plaisent pas non plus au défenseur de la doctrine orthodoxe concernant la procession du Saint Esprit, qui cependant fréquenta au concile de Constance des Occidentaux, et il trouvera des phrases de critique amère contre Démètre Cydonès. Ce qui ne l'empêchera pas de mettre en vedette tout ce qu'il sait concernant l'antiquité classique. On trouve avec plaisir au milieu de l'étalage de sa science tel tableau de nature.[316]

La fureur théologique se dépense encore largement dans la Vie de St Ignace par le prétendu Nicétas le Paphlagonien, œuvre du quatorzième siècle,[317] alors que le vrai Nicétas aurait participé aux querelles du même genre au neuvième.

A ce même groupe de lettrés, pendant ce siècle dont l'activité montre combien l'Empire et la culture étaient choses différentes, appartient aussi Manuel Moschopoulos, épistolographe et défenseur de l'orthodoxie contre les Latins.[318] Neveu d'un archevêque de Crète, il lui arrive de naviguer sur les eaux de la Méditerranée. Il ressemble dans cette qualité, qui ne sera bientôt plus rare, d'homme qui a voyagé dans les pays des Latins, à ce Jean Kyparissiotès, qui, ayant pu s'approprier les éléments d'une science dogmatique complète, accompagna le Pape Grégoire XI pendant son voyage romain,[319] au cours duquel le « philosophe grec » fut l'objet d'une attention spéciale de la part de la Cour pontificale, où avait été invité aussi ce Démètre Cydonès, le grand épistolographe de l'époque, dont il sera question plus loin. C'est un réconcilié avec Rome, comme Bekkos, mais l'espèce était rare.

Cette ardeur combative passe aussi dans un autre domaine que la polémique contre les Latins. Un moment vient où l'esprit italien, empreint du mysticisme franciscain,[320] s'unit aux tendances mystiques rapportées d'Asie pour se choquer avec l'esprit discipliné du couvent constantinopolitain.

Les moines d'Athos[321] avaient des opinions politiques aussi : on les voit intervenir auprès de l'impératrice Anne pour réconcilier les deux empereurs.[322] A côté d'eux, pour opposer les grands intérêts de l'orthodoxie aux ambitions mesquines des combattants pour la couronne, il y avait dans tout l'Empire ces « enragés » qui étaient les zélotes, « ennemis » des « politiques », c'est-à-dire, un peu, des politiciens, La plèbe était toujours à côté des moines turbulents[323] ; le temps des conflits entre Verts et Bleus paraissait revenir, mais le Cirque était transporté maintenant au cercle où l'État opportuniste était aux prises avec l'Église immuable et éternelle. On se rattachait, du côté des « démocrates » fanatiques, à l'opposition des anciens patriarches de Nicée, comme cet Arsène qui avait voulu jouer envers l'empereur Michel le rôle d'Ambroise envers l'empereur Théodose.[324] Dans la querelle entre les deux empereurs homonymes, les « zélotes » populaires étaient légitimistes.[325]

On était disposé à s'accrocher à n'importe quel prétexte d'agitation, car l'agitation était un but, pas un moyen, pour les fauteurs de désordre, auxquels l'intérêt de l'État était absolument indifférent. Si dans le motif choisi il y avait en même temps de quoi attaquer les Latins, ces terribles concurrents économiques, non seulement à Constantinople, mais aussi à Thessalonique et dans tous les ports, d'autant mieux.

Or un Grec de Calabre, Barlaam, employé pour promettre au Pape l'union, moine vivant de la vie nerveuse de l'Italie, osa s'en prendre, orthodoxe envers des orthodoxes, à la conception quatre fois séculaire du Mont Athos, du couvent de contemplation sacrée.[326]

Car il n'y a en lui rien de mystique dans le sens occidental, celui de l'Imitation de Jésus-Christ, à laquelle on pouvait opposer des interprétations subtiles comme celles de l'archevêque thessalonicien Grégoire Palamas, ancien moine de l'Athos (c. 1296-1357-8), qui fut le chef des « hésychastes[327] », mais le fond était l'ancien. C'était pour les chauvins grecs comme une attaque napolitaine sur la côte de l'Épire. Encore un défi auquel il fallait nécessairement répondre.

Autour d'une discussion sur la lumière immatérielle du Mont Tabor, qui détermina des débats de concile dans la misère politique et économique de Constantinople[328] se groupa, comme de coutume, tout ce qu'il y avait de rancunes amères, de revanches inassouvies.[329] Les Massaliens, les « bogomiles[330] », les imitateurs des Hindous omphalopsychites, furent attaqués non seulement par le moine étranger, qui osa prêcher à Constantinople et chercher un refuge dans la tumultueuse Thessalonique, pleine de Latins, devant lui être favorables, mais aussi par les représentants du clergé laïque cultivé, des successeurs de Blemmydès, de ceux qui étaient fiers de représenter Une civilisation, chrétienne, il est vrai, mais avide de chercher des idées dans le trésor de l'antiquité hellénique.

La querelle entre moines et lettrés finit par la victoire des premiers.[331] Décidément la « démocratie » en froc était la plus puissante ; la démocratie en « sac », en haillons, montra par la révolution de Thessalonique (1342-1349) qu'elle ne lui est pas inférieure.

La grande ville offrit pendant quelques années le spectacle d'une cité des Pays Bas en mal de révolution sociale. Tout est absolument latin. Comme dans les centres italiens déchirés par les luttes civiles, comme à Florence, par exemple, on chasse ceux des « aristocrates » qu'on n'a pas tués au moment de la première explosion des haines. Un Conseil élu gouverna les Thessaloniciens presque séparés de l'Empire.[332]

Pour la première fois à Constantinople, à Andrinople aussi, où on se jette sur les riches et les puissants,[333] à Démotika, où la plèbe se révolte,[334] on se sépare en politique sous l’influence des passions sociales : n'oublions pas que dans cet Occident avec lequel on est de plus en plus lié c'est l'époque des troubles bourgeois à Paris aussi bien que de la jacquerie des paysans de France. On pille d'un camp à l'autre entre les murs de la cité impériale, et la plèbe montre des instincts sanguinaires rentrés jusqu'ici ; des sobriquets sont lancés, comme celui de τοιχώρυχοι, créé ou recueilli par Cantacuzène lui-même. La classe moyenne, les μσοι τν πολιτν en souffrit aussi.[335]

Mais ce n'est pas dans la mêlée entre barlaamites et palamites, mais bien à côté, qu'est le vrai, le grand mystique de l'époque, Nicolas Cabasilas († 1371), un Thessalonicien, de même que son oncle Nil, successeur de Grégoire Palamas dans le Siège de cette ville, mais qui passa vers le commencement de ce siècle à Constantinople, où il avait un parent et où il fut bien reçu à la Cour. Il est l'auteur de commentaires théologiques, d'un écrit violent contre Grégoras, de fait le plus grand théologien de l'époque, d'une critique de l'usure, de deux éloges de saints ; ses lettres paraissent plus importantes que ces exercices de rhétorique.[336] Mais ce qui lui fixe un rang si haut dans la pensée du temps c'est son mysticisme fervent et pur, qui, par dessus le baptême et le mystère de la communion, place la réunion avec le Christ par l'Ampur : il devançait, dans l'idée sinon dans la forme, si douce en Occident, l'auteur de l'Imitation.[337]

Les deux Kabasilas, dont Nicolas écrivit à côté de la Vie de Ste Théodore, celle du Christ, d'une sentimentalité toute occidentale, qui sert à caractériser l'état d'esprit de Byzance au quatorzième siècle,[338] appartiennent à la même direction.

Dans Thomas le Magistros, devenu le moine Théodoule, on voit combien un esprit nouveau, plus sage, plus compréhensif, plus humain, correspondant à celui de la Renaissance occidentale, qu'il précède d'assez loin, distingue ce monde byzantin des Paléologues au commencement de ce siècle. L'éloge de Grégoire de Nazianze est en même temps une étude de critique littéraire, de psychologie appliquée et une prédication d'un style qui a à peine à voir avec le commun de la théologie traditionnelle. La défense, devant l'empereur, du général Chandrénos, « calomnié », a l'ampleur d'un plaidoyer de Cicéron, et les renseignements historiques sont précis, circonstanciés. L'auteur recourt au trésor littéraire de l'antiquité, d'Eschyle à Aristophane, d'Oppien à Diogène Laërce, dans ses épures, de saveur classique, à ses intimes ou à ses protecteurs. Il invoque toute la géographie pour faire l'éloge de l'île de Chypre. Entre lui et entre Grégoras il y a dans le domaine de l'érudition littéraire un vrai assaut d'armes. Son traité d'éducation adressé à Andronic II n'a pas la sécheresse de celui d'un Blemmydès ; un catéchisme du sujet byzantin est mis à côté ; il y dissuade les parents de confier leurs enfants aux sophistes.[339] La géographie de l'Arabie par Philostorge intéresse Thomas au plus haut degré Combattant Libanius, il s'incline devant le talent du rhéteur. Des documents sont intercalés pour l'époque après Constantin le Grand. Le vrai sentiment se mêle seulement lorsqu'il s'agit de prôner les avantages de la vie monastique.

Mais la place est occupée surtout par les rhéteurs profanes. Parmi eux, Georges Lécapène,[340] moine de Thessalie à cette époque, n'est au fond qu'un simple commentateur, malgré cette histoire du Monde qu'on lui a attribuée. Son rôle est celui du grammairien et, s'il a écrit des lettres dont telle est d'une tournure élégante, c'est pour lui servir de texte à ses propres explications.

A la même catégorie des rhéteurs, auteurs de lettres et d'éloges, rentre un autre membre du cénacle autour de Cantacuzène, Théodore Pédiasimos.[341]

Une littérature philosophique surgit à côté.

En attendant l'œuvre de Manuel Paléologue, Mathieu Cantacuzène, fils de Jean VI, est l'auteur de deux discours, dont l'un traite de la curiosité de savoir et l'autre des « trois puissances de l'âme[342] ».

On a essayé aussi d'esquisser une vie de ce « philosophe Joseph », originaire de Sinope, ami de Grégoras aussi, dont se rappelait avec piété Théodore le Métochite.[343] On considérait comme « philosophe » Démètre Chrysoloras, plutôt parce que cet esprit vivace s'intéressait aux sciences.[344]

La poésie est représentée par les vers d'un Nicéphore Choumnos († 1327).[345] Ce qu'on a appelé « les poésies » de Théodore le Métochite (c. 1270-13 mars 1332), auteur de lettres, n'est que l'offrande pieuse à ce monastère « tês choras » qu'il a refait complètement et où il a fini ses jours. Et encore peut-on se demander si ce travail de versification avec des mots cueillis dans les anciens n'est pas l'œuvre d'un autre.[346]

Un vrai poète, comme l'avait été seul Constantin Manasse, tout plein du sens de la beauté et capable d'être touché par ce que l'âme humaine a de plus délicat et de plus profond, est, dans ce quatorzième siècle, où des arômes latines flottent dans l'air comme jamais auparavant, Manuel Philès.[347]

Philès (—1336) n'est pas tout à fait un Prodrome redivivus ; la muse de cet Éphésien, élève de Pachymère, qui ne pouvait pas lui inspirer un pareil esprit, cet homme, capable de se brouiller avec les puissants jusqu'à devoir entrer en prison, est beaucoup plus multilatéral et choisit parfois des sujets aussi difficiles que celui emprunté à Élien et à Oppien ; s'il fait l'éloge de Jean Cantacuzène, l'empereur lettré le méritait bien. Son goût pour l'art nous a donné des descriptions précieuses. On peut lui pardonner d'avoir cru, comme plusieurs écrivains de la Renaissance occidentale, qu'un poète sans profession doit trouver lui aussi un morceau de pain.[348]

Dans ses poésies il y a sans doute cette large partie de génuflexions devant Andronic Paléologue, par lequel seul Philès déclare vivre — sans oublier l'impératrice Yolande —, et de vieille rhétorique usée, de compliments adressés à ses amis, entre autres Jean Cantacuzène, de collections de mots rares et archaïques, mais, si rien n'est plus plat que re-numération des victoires de tel protostrator byzantin, on respire la fraîcheur des sources dans les vers où il commence par opposer à l'« hiver dur » la « douceur de l'amitié ».

Mais c'est le cénacle autour de Cantacuzène et après lui modèle pour les cercles que l'Italie vit éclore au quatorzième siècle dans ses principaux centres, qui attire par une correspondance, composée et fardée autant qu'on veut, mais d'une attitude digne et d'une forme parfaite. En tête on doit placer Démètre Cydonès, le prince de ces épistolographes.

Parfois ses lettres ont un contenu réel, comme celle qui critique l'insensibilité des Vénitiens à l'égard du Péloponnèse.[349] Même sans cela elles attirent par l'élégance, bien qu'artificielle, de leur style.[350] Mais une note de réalité perçue directement, de sens pour l'action libératrice distingue tous les écrits de Cydonès. Celui qui proteste contre les terreurs de la mort s'occupe du sort de Gallipoli, qu'on voulait rendre au Sultan Mourad, du danger où est Salonique, des conditions dans lesquelles, côte à côte avec les Latins, et pas avec les « Myses » bulgares et les « Triballes » serbes, on pourrait défendre l'Empire.[351] C'est un penseur politique, et peut-être la seul à cette époque.

A cette même catégorie des esprits libres appartient ce Manuel Chrysoloras, émissaire de son maître en Occident et destiné à finir à Constance, qui exposera à l'empereur Manuel ce qu'il a vu à Rome, qu'il glorifie, à Londres, à côté des splendeurs de sa Byzance à lui.[352]

Maxime Planude, poète et traducteur du latin, langue qu'on comprend maintenant et à laquelle on s'intéresse, celui qui a repris Esope,[353] essaiera même de ressusciter l'idylle dans son dialogue entre Cléodème et Thanyras, avec ses éléments de magie enfantine.[354] Autant par ses lettres, d'un ton si fier dans la misère politique et financière, que par le bel éloge funèbre de son frère Théodore, l'empereur Manuel se placera lui-même parmi les écrivains distingués de son époque.[355]

La veine satyrique des Voyages aux Enfers est exploitée encore par l'auteur du « Mazaris », où il y a tant de réalité contemporaine. Le populaire Holobolos joue le rôle qui dans l'ouvrage du douzième siècle avait été attribué à Prodrome.[356]

On y sent le même esprit que dans les dialogues de « Hermippe[357] » et surtout ceux d'« Hermodote » et de « Monoklès » par Jean Katrarios.[358] Interprète de Lucien et auteur d'une description de Péra génoise, poète à son heure, Alexios Makrembolitès appartient au même monde.[359]

Enfin c'est encore à l'époque des Paléologues du quatorzième siècle que Constantin Charménopoulos, Constantinopolitain, parent des Cantacuzènes, nomophylax de l'Empire († 1383), rédigea, à côté d'une défense de l'orthodoxie, son « Hexabiblos », qui eut une si large diffusion, servant jusqu'aujourd'hui de code en Bessarabie.[360]

La grande histoire est représentée encore, comme nous l'avons déjà dit, par ce Georges Pachymère, qui n'avait que dix-neuf ans au moment où les siens revinrent à Constantinople, mais surtout par Jean Cantacuzène, auteur de magnifiques « Commentaires », d'après ceux du César, d'une construction sûre et forte, employant une langue strictement disciplinée, que l'historiographie byzantine ne connaissait plus depuis longtemps.[361]

C'est un homme fier jusqu'à l'orgueil, d'une descendance qu'il oppose aux Paléologues, usurpateurs après les Laskaris. Son propre avènement est présenté comme imposé par les circonstances, par les persécutions de ses ennemis, et non par la volonté divine, car sa foi chrétienne, bien réelle sans doute, ne se manifestera que lorsqu'il revêtira l'habit du moine[362] pour combattre, en même temps que les hérésies contemporaines, l'islamisme menaçant.[363] Prétendant ne vouloir que consigner des faits dans ses Mémoires, il écrit en réalité une large et splendide œuvre de justification pour un régime qui s'était effondré. Dans un style aussi savant que généralement intelligible, il a donné la meilleure œuvre d'histoire qui eût été écrite à Byzance.[364]

Au contraire, le Paphlagonien, né à Héraclée, Nicéphore Grégoras, élève et commensal du patriarche Jean Glykys aussi bien que du grand logothète Théodore le Métochite, dont il élèvera ensuite les enfants, clerc appelé à la Cour d'Andronic II pour discuter théologie, chargé ensuite d'une mission en Serbie, puis devenu le moine Antoine à Notre Dame des Champs, en même temps que chartophylax, est un théologien de vocation et de passion, donnant des coups et les recevant pour la gloire du Seigneur, et aussi un astronome, car il a cherché à mieux fixer la date des Pâques et a exposé la façon dont il faut continuer l'astrolabe. Ptolémée l'intéresse autant que les philosophes, et il s'occupe aussi des Songes ; les sciences naturelles le séduisent aussi. La rhétorique le charme et il sait faire des vers.[365] Ses lettres montrent un esprit curieux, que tout peut attirer et retenir. Mais les éloges qu'il décerne à ses correspondants sans distinction ne montrent pas un esprit honnête et franc : on se sent dégoûté par ses flagorneries où on ne trouve une note de sincérité, d'humanité même que lorsqu'il s'oublie à raconter son voyage, en Serbie pour préparer le mariage royal, ses randonnées à travers les champs sur les rives du Strymon, qu'il n'oublie pas de recommander de toute la force de sa rhétorique. Lorsqu'il est question de la lune, il ne manque pas d'en fixer exactement la position par rapport au « second excentrique terrestre » et il appelle des « Mysiens » les malheureux paysans bulgares qu'il a trouvés sur son chemin et qui remplissaient la fonction de gardiens des défilés, et alors il décrit aussi le village de Stroumitza, dont l'église ne connaît malheureusement pas les beaux chants rythmés.[366] Il n'a que du mépris pour ceux des enfants qui conduisent leurs troupeaux. Les dames seules finissent pas le gagner. Mais l'historien trouve des accents touchants lorsqu'il décrit la douleur, pour l'agonie de son mari, Jean Paléologue, de la Césarissa, belle-mère du « roi des Triballes », qui est, avant tout, pour lui, la fille de son précepteur et protecteur Théodore le Métochite. Partout ailleurs, faute de réalité, les souvenirs de l'antiquité font tous les frais.

Son œuvre d'histoire, très étendue, qui commence en 1261, est le fruit des loisirs de prisonnier que lui avait imposés ce Cantacuzène dont il a l'impartialité de faire l'éloge comme penseur et même comme honnête homme.[367] Esprit curieux, mais confus, il y mêle tous ses souvenirs dans tous les domaines. Le sens d'harmonie dans l'échafaudage, la dignité de la forme, qui distinguent si avantageusement son maître et rival, lui manquent trop.

A côté toute espèce de questions sont traitées par Grégoras dans ses dialogues : Réfutation, Philomate, Florentius.[368]

En face de la chronique en vers d'Éphrem (jusqu'en 1261) qui est une œuvre bien modeste,[369] l'Histoire ecclésiastique mise ensemble par Nicéphore Calliste Xanthopoulos se présente comme le premier ouvrage de ce genre essayé après Evagrius.[370]

La préface, qui fait l'éloge, coutumier, de l'empereur, ne concorde guère avec le sujet ; l'auteur décrit la beauté physique du maître, et les notes anciennes s'accumulent pour en faire ressortir les qualités ; à peine à la fin quelques lignes montrent le chrétien. Il fait la critique de ses prédécesseurs, d'Eusèbe à Evagrius, sans oublier les historiens perdus, Théodore le lecteur, Basile de Cilicie. Ils ont eu tort de ne pas comprendre dans leurs ouvrages tout le passé de l'Église jusqu'à leur époque, mais lui-même déclare ne pas vouloir pousser plus loin que le schisme de Photius. Tout en objectant que ses prédécesseurs ont mêlé dans leurs écrits assez d'histoire profane, il n'en agira pas autrement, plaçant l'idylle du Christ dans le cadre de l'histoire contemporaine. A chaque pas il y aura la confrontation et l'interprétation des textes. C'est de la religion pour les plus distingués et plus prétentieux parmi les savants. Les paraboles de Jésus sont soumises à une vraie analyse de critique littéraire et le drame sacré présenté comme une série d'épisodes de l'histoire courante ; ce qui intéresse plutôt l'auteur c'est d'expliquer la Résurrection ; aucune génuflexion, aucun cri de la passion indignée du chrétien. Il y a même un portrait physique du Seigneur qui est tout à fait curieux, insistant sur ce qu'il ressemblait à s'y méprendre avec la Vierge Marie. On le voit faire l'éloge de Trajan le persécuteur, et les hérésies l'intéressent sous le rapport des idées. On voit partout le curieux de livres.[371]

Quant à Éphrem, l'historien en vers des Césars vers 1313 résume dans sa forme, correcte, mais plate, les anciennes chroniques. Son récit devient plus ample avec les Comnènes, sans offrir du nouveau même pour l'époque de la restauration grecque. Il est plus original en versifiant une histoire des patriarches de Constantinople.[372]

Parmi les petits historiens de l'époque il faut ranger cet Alexios Makrembolitès qui décrivit le conflit byzantino-génois de 1348.[373] Et on a, d'André Libadénos, qui vivait à Trébizonde vers la moitié du quatorzième siècle, une description de l'Arménie, une profession de foi, des lettres et des poésies.[374]

Le peuple lit, bien entendu, d'autres ouvrages. Ainsi l'histoire, racontée dans des vers aussi courts qu'ennuyeux, du « très illustre et très sage vieillard » que ses fils veulent vendre à Constantinople. Elle appartient, par les épithètes données à la « grande Byzantion », à « la grande Polis, illustre et trois fois heureuse création de Constantin le Grand », aussi bien que par les dignitaires impériaux qui y sont mentionnés (le mésazon, le logothète), environ à cette époque. On s'amusait aussi à présenter sous la forme de dialogues dans la langue comprise par tout le monde des discussions d'une philosophie commune, comme celle entre le Malheur et le Bonheur.[375] Le langage est familier, plein de termes usuels : la vie actuelle s'y mire avec sa façon de penser et de parler. On y sent ce peuple de Byzance qui à travers les siècles a si peu changé de caractère, de sorte qu'on ne peut pas assigner une date à un écrit de cette façon. Avec le don de personnifier les notions abstractes, qui correspond aux procédés littéraires de l'Occident dès le treizième siècle surtout, on en arrive, par ces poupées habilement manœuvrées, à échafauder tout une petite comédie de mœurs. Certains éléments renvoient même aux contes populaires

Le genre des allégories avait déjà paru. Celle de l'âne, du loup et du renard, parlant de Léon le Sage et de la Lombardie, est rédigée dans des termes qui font penser au treizième siècle.[376] Dans un autre apologue, les animaux se rassemblent le 15 septembre 1364[377] : « les Rhomées » étant à côté des « Francs[378] », il faut en chercher peut-être la patrie en Crète ou en Chypre. Du reste, la dernière forme du Poulologue, avec ses Sarrasins,[379] renvoie à une époque plus ancienne : c'est un des meilleurs morceaux, dans une forme choisie. Il est question de Francs et de chevaliers, de Φράγκισσαι, et des Hospitaliers, les φρέρεις dans la Zagora des Bulgares et des Valaques (κ τς Ζαγορς Βούργαροι ετε Βλάχοι),[380] les Tatars étant placés à côté de ces Bulgares (βουργαροαγαθρέμμενοι), et la Tartarie en face de la « Romanie[381] ».

Dans ce siècle savant on ne méprisait pas non plus de recourir au rythme sautillant, d'une si sympathique vivacité, de la chanson populaire, pour chanter, comme le fait, vers 1350, Marc Angélos, l'amour, dont le poète s'évertue à trouver l'origine.[382]

 

VII. — SITUATION APRÈS LA GUERRE CIVILE

 

L'Empire sortit de ces luttes fortement diminué. C'était, du reste, de plus en plus, une formation latinisée, à laquelle les esprits, avant tout religieux, ne tenaient pas tant. D'autant plus haut s'élevait l'Eglise, qui conservait, qui devait nécessairement conserver ce caractère œcuménique emprunté jadis à l'État, qui l'avait depuis longtemps perdu. Par dessus des frontières mouvantes, défendues contre les barbares de la même croyance ou « païens », l'unité indestructible de l'orthodoxie était fortement fixée dans la raison opiniâtre des moines. Les rapports avec les patriarches soumis au Soudan d'Egypte, avec lequel on pratiquait amicalement le commerce,[383] étaient non pas seulement fréquents, mais permanents. Les deux avaient leurs métoques à Constantinople et, une fois, sous Michel, on les vit ensemble participer à un synode.[384] Plus souvent employé, celui d'Alexandrie allait jusqu'en Eubée et à Thèbes, se disputant avec les Latins,[385] et on l'employait aussi comme ambassadeur au Caire.[386]

Le patriarcat de Tirnovo, pour une Bulgarie ecclésiastique aux frontières qui durent être définitivement fixées, alors que les frontières politiques changeaient au gré des guerres, avait été reconnu par Jean Dukas Vatatzès et par le patriarche Germanos au moment du mariage de Théodore Laskaris avec la fille d'Asên, Hélène.[387] A l'égard du Siège de Pec on n'avait pas pris une décision formelle ; un patriarche œcuménique mourut de peste en 1362 pendant un voyage solennel en Serbie. Mais les Serbes aussi, si longtemps rebelles, cédèrent en mai 1371. Ougliécha de Serrés avait fait sa paix avec Byzance ; les autres chefs de la nation et son patriarche même suivirent en 1375.

On était disposé, du côté byzantin, à passer par dessus la langue étrangère qui avait remplacé le grec. Tout cela, grécité, monde slave des Balkans, slavisme de Russie, roumanisme commençant dans des formes politiques définitives au-delà du Danube, devait rester ensemble, s'entendre, si possible, dans les pays des Infidèles. On donnera à Constantinople jusqu'au dernier moment d'une existence si misérable sous le rapport politique des ordres qui seront exécutés pendant longtemps presque sans résistance, à Arges de Valachie, à Suceava de Moldavie, à Kiev chez les Russes. On créera des exarchats pour empêcher la formation d'Églises nationales, transportant dans des capitales d'Etats nouveaux les chefs de diocèses presque déserts, Vicina, Asprokastron (Cetatea-Albà) ; on jugera des conflits d'autorité chez les Russes, on appellera des évêques récalcitrants devant le Siège œcuménique, qui aura la prétention de se réserver tous les choix ; on lancera des anathèmes qui ne resteront pas sans effet.[389] Nicéphore Grégoras pouvait donc écrire avec un légitime orgueil : « La cité impériale est le foyer commun, pour ainsi dire, du monde entier et son prytanée ».[390]

L'Empire si diminué continuait cependant à être très lourd dans l'autre sens : celui des anciennes traditions orientales. On avait conservé tous les anciens titres : mégaduc, panhypersébaste, grand stratopédarque, protosébaste et même, pour flatter des partisans, on en créait d'autres : un chartophylax fut fait ainsi « grand » chartophylax ; on rencontre un « grand diœcète », espèce de maire du palais. Le Trésor ravagé était soumis à une « tamias des revenus impériaux » (ταμίας τν βασιλικν χρημάτων).[391] Ces dignitaires paraissaient entourés de clients dont le nombre équivalait à leur importance.[392] Il y avait les sénateurs et beaucoup d'archontes.[393] On créait des képhalies comme en Grande Valachie.[394] L'ancienne étiquette était intacte. C'est à cette époque même que fut rédigé le premier traité de ces prescriptions byzantines qui a passé longtemps sous le nom de Kodinos, et on avait gardé le prestige des couronnements.[395] Le serment était prêté aussi au fils de l'empereur, qui portait les mêmes insignes que son père.[396] Les Génois et les Vénitiens étaient astreints aussi au devoir de la salutation dominicale pour l'empereur.[397] Et on continuait les anciennes coutumes pénales barbares : épreuves au fer rouge, promenade des condamnés sur des ânes.[398]

On prenait soin des soldats, parfois enclins à s'enfuir, accroissant leurs salaires et leur distribuant des terres.[399] Une nouvelle augmentation de soldes sera ordonnée par Cantacuzène.[400] On continuait à affermer les revenus, comme celui du sel.[401] On demandait aux villages πορθοντες κώμαι[402] des provisions.

Mais Cantacuzène, influencé par l'Occident, crut devoir convoquer une vraie « assemblée du peuple » pour demander des subsides. Il finit par exiger un demuchrysion pour chaque holkos de blé acheté (le double pour les revendeurs), par imposer un chrysion pour chaque groupe de cinquante mesures (χοα) de vin ; les marchands durent payer les πεντηκοστα.[403]

Tout cela n'était pas fait pour capter et maintenir, dans une situation si dangereuse, les sympathies populaires. Aussi la seule ressource resta-t-elle l'appel à l'étranger.

 

 

 



[1] Vers 1294-5 l'église cathédrale d'Ochrida, St. Clément, est élevée par l'Albanais Progon, fils de Τζοῦρος, fils d'une Eudocie et gendre de l'empereur Andronic et d'Irène. Les plus belles églises de province à cette époque s'élèvent dans cet Ouest balkanique, comme à ArtaGelzer, Ochrida, p. 13. Cf. aussi Thallóczy, Illyrisch-Albanische Forschungen, Munich-Leipzig 1916. — Les plus belles églises de province à cette époque s'élèvent dans cet Ouest balcanique, comme à Arta.Cf. Georges Lampakis, Mémoires sur les antiquités chrétiennes de la Grèce, Athènes 1902..

[2]Cf. W. Miller, The frankish conquest of Greece, Frankish Society in Greece, Rome 106 ; The dukes of Athens, dans la Quarterly Review, 410, janvier 1907, pp. 97-123 ; Notes on Athens under the Franks, dans la English Historical Review, XXII (1907), pp. 518-522. Du même, The marquisate of Boudonitza (1204-1414), dans le Journal of Hellenic studies, XXVIII (1908) pp. 234-249.

[3] Fallmerayer, Gesch. der Halbinsel Marea während des Mittelalters, Stuttgart 1830-6 ; Bury, The Lombards and Venitians in Eubœa, dans le Journal of Hellenic studies, VII ; J. Papadimitriou, dans les Byz.-neugriech. Jahrbücher, VII, p. 462 et suiv.

[4] Cf. Hippolyte Noiret, Documents sur l’île de Crète ; Gerola, Monumenti veneti nell'isola di Creta, 1915 ; Gerland, Das Archiv des Herzogs von Kreta ; G. Scaffini, Notizie intorno ai primi cento anni della domnaizione veneta in Creta, Alessandria 1907.

[5]Cf. Tozer, The Francs in the Peloponnese, dans le Journal of Hellenic studies, IV ; Diane de Guldencrone, L'Achaïe féodale ; Rennel Rodd, The princes of Achaia, 2 vol., Londres 1907 ; William Miller, Monembasia during the frankish period (1204 to 1540), dans le Journal of Hellenic studies, XXVII (1907), pp. 229-241, 300 et suiv. ; Gerland, Neue Quellen zur Geschichte des lateinischen Erzbistums Auras, Leipzig 1903 (cf. Heisenberg, dans la Berliner philologische Wochenschrift, 1903, c. 1650-1656) ; William Miller, The frank inscription of Karditza, dans le Journal of Hellenic studies, XXIX (1909), pp. 198-201. Sur le nouveau centre moréote de Misthra près de Sparte (cf. mestre ; cité du Nord), Hatzidakis, dans le Viz. Vréménik, II, P. 58-77.

[6] Giudice, La famiglia di ré Manfredo (d'après l'Anonimo Tranese) ; Matteo di Giovenazzo, dans Muratori, XVII, c. l098 ; Spinelli, ibid., VII, c. 1096 (année 1259) ; G. Dendias, Ήπειροτικὰ χρόνικα, I, pp. 219-294.

[7] Cf. Willy Cohn, Die Geschichte der sizilischen Flotte unter des Regierung Konrads IV. und Manfreds, Berlin 1920. Cf. Buchon, Nouvelles recherches, I, pp. 201, 213. Cf. Dendias, dans les Mélanges Diehl, I, pp. 55-60.

[8] 'Νἑος Έλληνομνήμων, XI, p. 414 et suiv.

[9]Cf. Will. Miller, Ithake under the Franks, dans l'English Historical Review, XXI (1906), pp. 513-517. Sur l'ensemble, le livre admirable du même, remplaçant les confusions du laborieux Hopf, The Latins in the Levant.

[10] Cf. Promis, Statuti di Pera, dans les Miscellanea di storia italiana, XI (1870), p. 736, et le livre récent de M. J. Britianu sur le commerce des Génois en Orient Cf. A. Ferretto, I Genovesi in Oriente, dal carteggio di Innocenzo II, dans le Giornale storico-letterario della Liguria, I, pp. 353-368.

[11] Eugene H. Byrne, Genœse shipping in the twelfth and thirteenth centuries, Cambridge Mass. 1930, pp. 65-66. Pour la “croix des Zaccaria”, Schlumberger, dans les Mémoires publiés par l'Académie des inscriptions (Piot), I, 1895, pp. 131-136.

[12] Cf. les Registres d'Urbain V, publiés par Guiraud, et Jean Cantacuzène, éd. de Bonn, II, p. 539.

[13] Avant tout, Heisenberg, Neue Quellen, I et II.

[14] Ibid., seconde partite.

[15] Sathas, Bibl. graeca medii aevi, II, pp 39-49. Pour la bibliographie, aussi Vasiliev, ouvr. cité, II, p. 221 ; note 2. Cf. ibid., pp. 221-222.

[16] Mansi, XXIII, ou Golubovitch, dans l'Archivium franciscanum historicum, XXIII.

[17] Heisenberg, op. cit.

[18] Cf. Michel Laskaris, Vizantiské princézé u srednjévékovnoj Srbiji, Belgrad 1926. Cf. Krumbacher, Ein serbisch-byzantinischer Verlobungsring, dans les Mémoires de l'Académie de Munich, 1906, p. 421 et suiv. (il s'agit d'Etienne Ducas) ; Byz. Zeitschrift, XVII, pp. 654-655 ; Čajkanovic, ibid, XIX, pp. 111414. Cf. Miliaralcis, op. cit., p. 632 et suiv. ; S. Papadimitriou, dans les Mémoires" de la Societe d'Odessa, 1907.

[19] Cf. Durrieu, Les Archives angevines de Naples, I ; Carabellese, Carlo d'Angiò nei rapporti politici e commerciali con Venezia e l'Oriente, Bari 1911 ; Buchon, Nouvelles recherches, II, p. 317 ; le code de Minieri Riccio ; les Acta et diplotnata res Albaniae mediae aetatis illustrantia de Jirgek, Thallóczy et Sufflay, I ; Thallóczy, Illyrisch-albanische Forschungen, Munich-Leipzig, 1916.

[20] Pachymère, p. 508 et suiv.

[21] Tafel et Thomas, op. cit, III, p. 289.

[22] Pachymère, p. 110.

[23] Ibid., pp. 209, 309, Aussi pour les προσελῶντες de la marine.

[24] Sur les Italiens ibid., p. 55 et suiv. Entre eux un κάπουλος, ibid., p. 61. On appelait Constantinople τὸ ιταλικὸν, ibid., p. 82.

[25] Ibid., p. 71.

[26] Ibid., p. 21.

[27] Il y eut un mariage italien de Jean Vatatzès. cf. ibid., pp. 82-83.

[28] Ibid., p. 181.

[29] Ibid., p. 317.

[30] Finke, op. cit., p. CLXXIX et suiv.

[31] Notre Brève Histoire de la Petite Arménie, citée.

[32] Sur les missions envoyées à Rome, Pachymère, pp., 168-169, 209 et suiv., 359, 366 et suiv., 374, 384 et suiv., 396, 419, 455 456.

[33] Ibid., p. 359. L'évêque de Crotone se déclarait en dehors du schisme, p. 360. Du côté des Latins, le zèle du « frère » Jean « Parastron » (ibid., p. 371).

[34] Cf. 'Νἑος Έλληνομνήμων, XI, p. 114 et suiv. Cf. Festa, Lettera medita dell' imperatore Michele VIII Paleologo al pontefice Clemente IV, dans le Bessarione, IV (1899), pp. 37-38, 41-57 (la lettre a été écrite par Holobolos), 529-532. Cf. le même, Ancora la lettera di Michele Paleologo a Clemente IV, ibid. ; Dräseke, dans la Zeitschrift für wissenschaftliche Theologie, XXXIV, p. 325 et suiv.

[35] Le patriarche d'Antioche était isolé pour avoir communié avec les Arméniens ; Pachymère, I, p. 271. Néanmoins on l'avait envoyé en ambassade chez les Tatars ; ibid., p. 429 ; cf. II, p. 56. Mais celui d'Alexandrie accompagnait l'empereur dans ses visites ; ibid., p. 311, 502. Il considérait Constantinople, où s'était rendu aussi l'autre, comme son refuge ; ibid., p. 429.

[36] Ibid., pp. 282-284, 374, 394.

[37] Ibid., p. 396.

[38] Ibid., p. 391

[39] Ibid.

[40] Ibid., p. 394.

[41] Ibid., pp. 458, 475 et suiv., 505-506. Cf. Schellmarin, Zur byzantinischen Politik Alexandess IV, dans la Römische Quartalschrift, XXII (1908), p, 108 et suiv. (1258, sous Théodore Laskaris) ; N. Viller, La question ce l'union des Eglises entre Grecs et Latins depuis le concile de Lyon jusqu'ci celui de Florence (1274-1438), dans la Revue d'histoire ecclésiastique, XVII (1921), pp. 260 et suiv ; 515 et suiv. ; Grumel, En Orient après le IIe concile de Lyon, dans les Echos d’Orient, XXIV (1925), p. 321 et suiv. (cf. le même, ibid., 1924, p. 437 et suiv).

[42] 'Νἑος Έλληνομνήμων, VII, p. 138.

[43] Cf. Sykoutris, Περὶ τὸ σχίσμα τῶν Άρσενιατῶν, dans la revue Ελληινκὰ, II (1929).

[44] Théodore de Scoutari, p. 299, no. 56.

[45] Sur son prédécesseur, Germain III (1265-1266), 'Έπετηρὶς τῶν βυς. σπουδν, IX, p. 178 et suiv.

[46] Cf. Laurent, Le serment anti-latin du patriarche Joseph I, dans les Echos d’Orient, 1927, p. 396 et suiv.

[47] Ibid., 1930, p. 257 et suiv.

[48] Évêque Arsène, Poslanié s ispovéadaniem véari, Moscou 1895.

[49] Cf. Spéranski, dans le Viz. Vréménik, II, pp. 521-530 (après 1274). Cf. l'opuscule de Méthode, De vitando schismate, dans Migne, Patr. Gr., CXL.

[50] Papadopoulos-Kérameus, dans la βυζαντὶς, I (1909), et le travail, déjà cité, de Wellnhofer, puis : Kurt, Georgios Bardanes, Metropolit von Kerkyra, dans la Byz. Zeitschrift, XV. Cette province, plus ouverte aux influences, donna à la fin de ce siècle aussi un poète d'épigrammes, Michel Zorianios, sur lequel cf. Lampros, dans l'Έπετηρὶς τοῦ Παρνασσοῦ, XII (1903), pp. 216-221.

[51] Ph. Baphidès, μελέτιος ὁμολογητὴς, dans l''Εκκλ. 'αλήθεια, XXIII (1903). pp. 28-32, 53-56.

[52] Publiée dans Migne, Patr. Gr., CXLI ; Hugo Lömmer, Scriptorum Graeciae orthodoxae bibliotheca selecta, I, Freiburg 1668, pp. 136-406. Cf. Dräseke, dans la Zeitschrift für wissenschaftliche Theologie, XXXIV, pp. 332-335 ; XLIII, pp. 105-141, 237-257 ; XLIV, pp. 553-589 ; Byz. Zeitschrift, X, pp. 515-529 ; Zur Friedenschrift des Patriarchen Johannes Bekkos, dans la Neue Kirchliche Zeitschrift, XVIII, pp. 877-894.

[53] Migne, Patr. Gr., CXLI. Cf. Dräseke, Drei Kapitel aus der Friedensschrift des Patriarchen Johannes Bekkos vom Jahre 1285, Programm de Wandsbeck, 1907 (cf. la Zeitschrift für wissenschaftliche Theologie, L, (1907), pp. 231-253) ; le même, Johannes Bekkos und seine theologische Zeitgenossen, dans la Neue Kirchliche Zeitschrift, XVIII (1907), pp. 877-894 ; le même, dans les Analecta Byzantina, 1909 (rapports avec Nicolas de Méthone) ; Echos d’Orient, III, p. 352 et suiv. ; Al. Zotos, Ιωάννης Βέκκος, thèse. 1920 (cf. Echos d’Orient, 1925, p. 26 et suiv.) ; Grumel, dans les Echos d’Orient, XXIII, p. 446 et suiv. ; XXIV, p. 321 et suiv. ; V. Laurent, ibid. 1926, p. 316 et suiv. (date de sa mort, 6 mars 1297) ; le même, ibid., 1930, p. 396 et suiv. (rapports avec Photius). Cf. aussi la lettre de Joseph Bryennios, publiée par Nicéphore Kalogéras, évêque de Patras, dans τ ἔσχατα τοῦ ἐν βυζαντί ἑλληνικοῦ κράτους, I, Athènes 1894. Son testament, Migne, Pat. Gr., CXLI, c. 1028-1029, 1031. Ses œuvres, dans le même volume.

[54] Bréhier, dans les Mélanges Iorga, p. 139 et suiv.

[55] Pétridès, dans les Echos d’Orient, IV, pp. 25-28.

[56] Le même, ibid., p. 133 et suiv. Cf. le même, ibid., pp. 204-207. Aussi L. Petit, ibid., pp. 286-287.

[57] Migne, Patr. Gr., CXLI, c. 1028 et suiv.

[58] Ibid., CXLI. Cf. F. Diekamp, Mitteilungen über den neu aufgefundenen Commentar des Oekumenius zur Apokalypse, Berlin 1901.

[59] Migne, Patr. Gr., CXLII I, c. 345 et suiv.

[60] Ibid., c. 388 et suiv.

[61] Al. Martini, Carmina inedita.

[62] Boissonade, Anecdota Graeca, V, Paris 1833, p. 159 et suiv, Cf. Treu, dans la Byz. Zeitschrift, V, p. 538 et suiv..

[63] O δεῖ γὰρ πόλεως χώρας ὅλης δέησιν παρορν φος στ δυνατν παρηγορίαν τοὺς ἐν ταύταις εὑρεῖν μεταθέμβνον τοῦ ἐνεργοῦντος ; Heisenberg, Aus der Gesch. u. Lit. der Palaiologenzeit, p. 41. Cf. ibid., p. 39.

[64] Acropolite, p. 172.

[65] Pachymère, p. 428.

[66] Cf. Acropolite, p. 162 ; Pachymère, pp. 210-211, 349 et suiv. Les Impériaux lui avaient assigné des terres sur la rivière du Scamandre ; ibid., p. 350. Son fils amé épousa une fille de Michel ; ibid. Un Oumbertopoulos, Latin, commande à Mésembrie ; ibid., II, p. 80.

[67] Sur la principauté de Vidine jusqu'en 1323, voy. P. Nicov, dans l’Annuaire de l'Université de Sofia, 1922. Cf. son étude sur les relations bulgaro-hongroises entre 1257 et 1277, dans le Sbornik bulgare, XI (1919), p. 220 et suiv., et celle qui fait de Drman et Kondelin des chefs bulgares ; ibid., 1918.

[68] Le même, Relations tataro-bulgares au moyen-âge (en bulgare), ibid., 1919-20.

[69] Contre leur identité avec les Alains, Zupanic, dans les Actes du IIIe Congrès d'études byzantines. Sur les Alains, aussi Nicolas le Mystique, Migne, Patr. Gr., CXI, c. 149.

[70] Pachymère, pp. 322-324.

[71] Ibid., p. 343.

[72] Ibid., p. 181.

[73] Ibid., pp. 350-355. Cependant l'aîné avait épousé une princesse hongroise ; ibid., p. 350. Cf. Laskaris, op. cit., et le voyage en Serbie de Théodore Métochite ; Sathas, Μεσαιωνική Βιβλιοθήκη, I, 1872. Traduction serbe d'Apostolović, Novisad 1902. La τῶν Τριβαλῶν κράλαινα mentionnée dans la notice d'un manuscrit (Bich, Die Schreiber der wiener Handschriften, p. 57, no. 58) est cependant la Jacinthe occidentale du vieux Bodine, au XIe siècle. Sur les mariages antérieurs d'Eudocie, fille d'Alexis III, avec Etienne Ier, fils de Némania, le roi de 1195, et sur son fils, le « grécisé » Etienne Radoslav, voyez plus haut.

[74] Pachymère, p. 344. Cf. ibid., p. 474 et suiv., 497.499 ; II, p. 286. Sur les rapports ultérieurs entre Serbes et Hongrois, Jean Cantacuzène, I, p. 458.

[75] Plus tard, un Bulgare, Choïroboskos, contre les Turcs en Asie ; Pachymère, II, pp. 442-444.

[76] Des Coumans, des Σκύθαι παρίστριοι, y participèrent ; ibid., p. 80.

[77] Pour tous ces événements, ibid., I, pp. 430-432, 434-435, 438-439, 441 et suiv., 444, 447, 449, 466, 468 ; II, pp. 57, 73, 80, 188 et suiv., 406-407, 445 et suiv., 558-560. Pour mieux défendre les frontières contre les Tatars on transporte les Valaques qui habitaient la région entre Constantinople et Vizya ; ibid., pp. 107-108. Colonisation et révolte des Alains ; ibid., pp 307-308.

[78] Ibid., II, p. 83.

[79] Ibid., pp. 88-89. L'ambassade de sa femme Théodora et de son fits Jean à l'empereur, ibid., p. 107. Jean en devint César et despote ; ibid., p. 108. Il épousa la fille d'un nouveau Tornikios ; ibid. Cf. aussi ibid., pp.. 137-138, 205, 214 et suiv., 241 et suiv. Tous ces événements précédent l’année 1261. Cf. plus haut.

[80] Ibid., pp. 307-308, 323 et suiv., 327-331, 332 et suiv.. 355-357, 411-413, 485 et suiv. ; II, p. 67-77.

[81] Αρχαία έλλείματα τῆς Ρωμαίδος ; ibid., p. 201.

[82] Ibid., pp. 202, 284, 450-451. Cf. aussi plus haut.

[83]Cf. maintenant l'ouvrage de M. A. Zakythinos, Le despotat de Morée, Paris 1932, p. 36 et suiv.

[84] Pachymère, II, pp. 87-88. Il avait été parrain d'un des fils de l'empereur.

[85] Sur la cérémonie, avec les cierges qu'on éteint, ibid., pp. 87-88. Cf. Ibid., pp. 88-89.

[86] Ibid., pp. 207-208.

[87] Ibid., p. 168 : καταντικρ τῆς περαίας,, dont Péra.

[88]Cf. les comptes de cette colonie publiés par nous dans nos Notes et extraits pour servir à l'histoire des croisades au XVe siècle, I.

[89] Sur Caffa et Soldaia voy, aussi Zeitschrift der deutschen morgenländischen Gesellschaft, XXVIII1 1874, p. 579.

[90] Pachymère, I, p. 419 et suiv.

[91]Cf. Georges Bratianu, dans les Mélanges Diehl.

[92] Pachymère, I. p. 521.

[93] Ibid., II, pp. 270, 287. Sa mère à Constantinople, avec un autre fils, ibid. Sur Trébizonde au XIVe et XVe siècles voy. Paranikas, dans les Izvestia de l'Institut russe de Constantinople, 1899, pp. 186-302. Sur Alexis II (mort le 3 mai 1930), 'Νἑος Έλληνομνήμων, VII, p. 139. Sur Alexis III, dit βαρβαροκοράβδης (1350-1399), Bées, dans les Byz. neugriech. Jahrbücher, III, pp. 285-286 ; Viz. Vréménik, III, et 'Νἑος Έλληνομνήμων, II, pp. 187-198 (diplômes) ; Viz. Vréménik, V, p. 679 (sa mort, le 20 mars 1390). Sur Alexis IV (à partir de 1412), ibid., XXIII, p. 1 et suiv. Cf. Grégoire, dans la Byz. Zeitschrift XVIII, p. 490 et suiv. (sur le terme de κυκοταλάλις) ; 'Νἑος Έλληνομνήμων, V, pp. 112-114 (sur la famille des Panarétos, à laquelle appartient l'historien de l'Empire). Sur les relations de commerce, nos Notes et extraits et l'ouvrage récent de M. Zakythinos, Le chrysobulle d'Alexis III Comnène, empereur de Trébizonde, en faveur des Vénitiens, Paris 1932, p. 325 (voy. notre Revue historique du Sud-Est européen, 1932). Sur la monnaie représentant Alexis II à cheval, Mouchmov, dans la Byz. Zeitschrift, XXX, p. 627.

[94] Pachymère, I, pp. 318-319, 352. Le croissant s'ajoute aux attributs de l'empereur ; ibid., p. 319. On parle couramment de l’oulamos du Khan ; ibid., II, p. 328. Il est possible que l'aigle bicéphale, sur laquelle on a tant discuté et qui rappelle les animaux monstrueux que l'Assyrie rend volontiers dans ses symboles, vienne de cette origine. Cf. entre autres, Kirsch, dans le Bulletin d'ancienne littérature et d'archéologie chrétienne, III (1913), pp. 112-126 ; 'Νἑος Έλληνομνήμων, VI, p. 433 et suiv. ; VII, p. 338 et suiv. ; VIII, p. 235 ; IX, pp. 474-475 ; XII, pp. 375-37h ; Έπετηρὶς τν βυζαντινῶν σπουδῶν, III, p. 210 et suiv.

[95] Pachymère, II, p. 193.

[96] Inspections impériales ; ibid., I, pp. 98-99. On leur envoie les provisions dans des sacs scellés de plomb ; ibid., p 134.

[97] Il paraissait chaussé de rouge, entre des somatophylaques ; ibid., p. 32. Cf. ibid., pp. 258-259, 265, 267. En Epire on employait tel Turc ; ibid., p. 329.

[98] Ibid., pp. 231-240.

[99] Pour les rapports avec ce Sultan. Grégoras, éd. de Bonn, I, pp. 21, 43, 56-59, 82-83, 94, 101, 229.

[100] Pachymère, I, pp. 310-311.

[101] Ibid.

[102] Ibid.

[103] Ibid., II, p. 204.

[104] Ibid., I, p. 413. Cf. aussi ibid., p. 468. Une contre-expédition de l’empereur, ibid., pp. 474-475. Une seconde, ibid., p. 494 et suiv.

[105] 9 Ibid., II, p. 589 (celle-ci, par les Mongols).

[106] Ibid., I, p. 215 et suiv.

[107] Ibid., p. 469. Il y aurait amené 36.000 ( !) habitants ; ibid. Cf. notre Gesch. des osmaniscben Reiches, I.

[108] Pachymère, I, pp. 221-222.

[109] L'empereur offrit une femme byzantine, accompagnée par l'archimandrite du Pantokrator, à Houlagou ; elle épousa Abaga, successeur de ce Khan ; ibid., I, pp. 174-175 ; II, 611.

[110] Ibid., p. 612.

[111] Ibid., I, p. 466. Il sert en Bulgarie.

[112] Ibid., p. 344. Mentéché, le créateur de l'émirat de ce nom, s'appelait aussi Salpakis « pakis-beg » ; ibid., p. 472.

[113] Sur la naissance duquel cf. 'Νἑος Έλληνομνήμων, XVI, p. 409.

[114] Sur la négligence à l'égard des ἄκραι, Pachymère, I, p. 210.

[115] Pachymère, II, pp. 210-229 ; Nicéphore Grégoras, I, p. 196.

[116] Pachymère, II, pp. 259-262. Mais ses successeurs n'eurent pas de quoi payer les soldats, qui cessèrent toute activité ; ibid., pp. 262, 389. Cf. Nicéphore Grégoras, I, p. 221 (l'évéque Théolepte défend la ville).

[117] Καὶ λαός μέν κατεσφάττετο, δ' ἀπανίσφτατο φθάνων, καὶ οἱ μὲν πρὸς νήσους τάς ἐγγισούσας, οἱ δὲ πρὸς τῆν δύσιν διαπβραιούμενοι διεσώζοντο ; ibid., p. 314.

[118] Los Grecs han la ire de Deus sobre ells ; p. 52.

[119] Ibid., p. 36.

[120] Nicéphore Grégoras, I, p. 318.

[121] Cf. A. Wachter, Der Verfall des Griechentums in Kleinasien im XV. Jahrbundert, Leipzig 1903.

[122] Nicéphore Grégoras, p. 262 et suiv.

[123] Toktaï le Tatar demande qu'on lui tende ses Alains à lui ; Pachymère, II. Muntaner les représente vivant « à la façon des Tatars », en nomades (« van tots temps ») sans s'arrêter sous un toit (p.116). C'était « la meilleure cavalerie du Levant » (p.116). Cantacuzène présente des chefs d'Alains aux noms touraniens : Itil, Timour ; I, p. 173.

[124] Pachymère, II, p. 575.

[125] Ibid., pp. 315-317, 334, 41,9, 422, 423 (leur chef Γεωργος), 424, 451,452, 553, 563-564, 590-601 (relations avec Sfentislav), 603-604 (combat contre Almogabares et Turcs) ; Nicéphore Grégoras, I, pp. 404 et suiv., 226 ; Muntaner, p. 84 (Grigori, cap dels Alans), p. 47 (sa mort). Départ de l'empereur et nouvelle panique des habitants ; Pachymère, II , pp 317-322. Maintenant ce sont les Turcs d'Othman, établis en Bithynie, qui conduisent ; ibid., p. 327. Ils pillent du côté de Nicomédie, de Nicée, de Brousse ibid., pp. 332, 336-337. Ils arrivent jusqu'au Méandre ; ibid., p. 333. Prise de Brousse ; ibid., p. 415. Tribut de Brousse, ibid., p. 597. Cf. notre Gesch. des osmanishen Reiches, I, p. 415. Le boulevard de Nicée (Trikokkia), ibid., pp. 637-638, 642.

[126] Ibid., II, pp. 337, 344. On arrache des contributions extraordinaires aux habitants qui paraissent avoir trahi ; ibid., p. 435. L'empereur pardonne au pirate André, qui s'était tourné contre les Turcs ; ibid., p. 496. Les Catalans luttent contre les begs pour la possession de Chios ; ibid., p. 508. L'amiral catalan de l'Empire était de foi douteuse ; ibid., pp. 529, 531. Engagement d'un autre pirate comme amiral ; ibid., pp. 573-574.

[127] “Ells son tals com tothom és que sens mengar no poden vivre”, p. 34. Cf. aussi Ezio Levi, I Catalani in Italia al tramonto del medio evo ; dans les Mélanges Alcovér, Palma de Majorque 1929.

[128] Il avait posé dès le commencement cette condition ; titre de mégaduc, pour quatre mois, quatre onces mensuellement pour l'infanterie, et la fille d'Asên, l'empereur de la « Latzaura » (la Zagora) ; Muntaner. Les comptes se faisaient attentivement, en « monnaie de Barcelone ». Comme César, Roger devait se trouver lui-même la solde. Muntaner ajoute que c'est lui qui écrivit cette « capitulation » : « E perço se aquestes coses com jo mateix fui a dictar e ordonar los dits capitols ». Le chiffre des auxiliaires était fixé à 40.000 (ibid.). Toutes les îles et les ports devaient être sous les ordres de Roger. La princesse n'avait que seize ans. Le chroniqueur admire la splendeur des noces. D'autres mariages mixtes par force. L'amiral catalan. Ses rapports avec Chios.

[129] Pachymère, II, pp. 393-395. Il avait emprunté 30.000 ducats à Gênes ; ibid., p. 396.

[130] Ce qui est, pour Muntaner, un pair de « l’empereur », sauf qu'il porte chapeau bleu et vêtements blancs ; p. 75.

[131] Pachymère, II, pp. 525-526.

[132] Muntaner, p. 42 : « E la major part menaven llurs mullers e llurs amigues e ilurs infants ». C'était aussi la coutume des Turcs ; ibid., pp. 49-50.

[133] « Volgia que els Francs fossen tots morts o fossen fors de l'emperi » ; p. 73.

[134] Pachymère, II, pp. 398-399.

[135] Finke, Acta aragonensia, no. 431.

[136] Cf. surtout Pachymère, II, pp. 405-406, 419, 421, 435, 438-442, 451 (A Mitylène). 481-482, 484-488, 492, 496-498, 574 et suiv. 578, 580, 583 (Ferran Jayme), 606-607 (mariage de Romfort avec la veuve de Tzakas), 634 (Berenguer demande en mariage une princesse byzantine) ; Nicéphore Grégoras, I, pp. 218 et suiv., 232 (Ferran Ximénès créé mégaduc).

[137] Pachymère, II, pp. 561-562.

[138] Parfois, comme à Magnésie de l'Hermus, des rebelles s'établissaient ; ibid., pp. 428, 439. Un parent de Roger ; ibid., p. 428. Un autre Catalan à Asos ; ibid., p. 437. Des groupements indépendants, comme les anciennes « Romanies », se forment aussi.

[139] Ibid., p. 586.

[140] Ibid., pp. 498-508. Cf. aussi pp. 510 et suiv., 522. Aussi le moine Théodoule, dans Migne, Patr. Gr., CXLV, c. 353 et suiv.

[141] Τὸ βλαχικὸν καὶ σον ἄλλο ἐκ θεληματαρίων συγκροτούμενον ἦν ; ibid., p. 549.

[142] Pachymère, II, pp. 527, 542, 543-544.

[143] On leur cède des places, on se réunit à eux pour piller ; ibid., pp. 580, 585..

[144] Ibid., pp. 586-587. Aussi des turcopoules ; ibid., p. 590.

[145] La ville fut occupée par les Catalans ; Muntaner ; Muntaner, pp. 89-90.

[146] 1 Les Vénitiens employaient ce terme pour πρόνοιαι ; provisionatus est pour « proniaire ».

[147] Sauf le μονοκελλικόν ; ibid., p. 390.

[148] L'opération s'appelle, d'après Pachymère, κιβδηλεύειν (II, p. 43) : le terme parait être turc. Cf. aussi ibid., p. 209. Distinction entre l'impôt civil et l'impôt militaire ; ibid., p. 618.

[149] Ibid., pp. 402, 611, 620, 636. Voy. aussi plus haut.

[150] Ibid., I, p. 137. L'admiration de Pachymère pour les rivaux d'Alexandre le Grand qu'étaient les Khans ; ibid., II, p. 456 et suiv. On s'adresse, désespérément, au souverain mongol ; ibid., pp. 588-589.

[151] Ils prétendaient avoir un ancien privilège de la part de L'empereur Manuel, Pachymère, II, p. 558 ; Cantacuzène, I, p. 388 et suiv.

[152] Ibid., p. 385.

[153] Pachymère, II, pp. 448-449.

[154] Muntaner, pp. 45-46 (3.000 Génois morts).

[155] Pachymère, II, p. 495.

[156] Ibid., pp. 532-542 ; Nicéphore Grégoras, I, p. 227.

[157] Pachymère, II, pp. 556-557. L'empereur leur demandait d'être aidé pour se faire une flotte ; ibid., p. 590.

[158]Cf. Muntaner, p. 119 (rapports avec la Maison de Montferrat).

[159] Nicéphore Grégoras, I, p. 266 et suiv. Le podestat de Péra donna cinq trirèmes ; ibid.

[160] Pachymère, II, pp. 597-601, 603-604, 606 (voyage de Trébizonde).

[161] Muntaner, p. 104 : « E de totes quantes persones hi atrobaren, homens e fambres e infants, ne faeren co que ells havien fet dels missatges E fo per cert gran trueldat, mas empero ne faeren ».

[162] Nicéphore Grégoras, I, p. 257 258.

[163] Ibid., p. 262 (deux ans) ; Pachymère, II, pp. 623 629. A Vizya il y eut une résistance spontanée des habitants ; ibid., p. 629. Cf. aussi ibid., p. 633.

[164] Pachymère, II, pp. 635-656. Cf. notre travail cité sur la Rhodes des Hospitaliers.

[165] Pachymère, II, pp. 638-639.

[166] Muntaner, pp. 153, 156.

[167] Nos qui consumam tota la Romania, que, salvant la ciutat de Contestinoble e d'Andrin6pol e de Cristópol e de Salonic, no hi hac vila ne ciutat que nos fos afogada e cremada per nos, ne lloc negun, si donc castelles de muntanya no eren » ; ibid., p. 29. Les Turcs s'étaient réunis à eux ; p. 129 et suiv. « E així senyorejávem e cavalcdávem l'emperi a nostra guisa » ; p. 130. « Havien deshabitado tota aquella encontrada a deu jornadas de totes parts, que havien tota la gent consumada, si que res no s'hi ullia ; por qué covenia per força que deasemperassem aquel pais » ; p. 143.

[168] Pachymère, II, p. 642 et suiv. ; Nicéphore Grégoras, I, pp. 245-246, 249.

[169] Ibid., pp. 250, 252 et suiv. ; Muntaner, pp. 105, 161 et suiv. Cf. Rubio i Lluch, Los Catalans in Grecia ; Madrid 1927 ; Atenes en temps de los Catalans, dans les Mémoires de l'Institut de Barcelone, 1907 ; Els castels catalans de la Crecia continental ibid., 1908 ; Los Catalans desde la mort de Roger de Lluria fins a la de Frederic de Sicilia (1370-1377), ibid., 1913-1924 ; La Grecia catalana de la mort de Frédéric III fins a la invasio navaresa, 1915-1920. Aussi son étude sur Pachymère et Muntaner, dans les Mémoires de la section d'histoire et d'archéologie de l'Institut, 1927. Cf. Schlumberger, Expédition des Almogavares, Paris 1902, et notre étude dans la Revue historique du Sud-Est européen, 1927, p. 325 et suiv.

[170] Muntaner, pp. 178-191, 193, 210. Pour les Almogavares (13024311), aussi Pargoire, dans les Échos d’Orient, V, pp. 387-390. Pour les Catalans à Athènes, Rubio i Lluch, Δελτίον, IV. Cf. encore, du même, La lengua y la cultura catalans en Grecia en el siglo XIV, dans l'Hommage Menendez y Pelayo, Madrid 1899. Sur les Catalans au Mont Athos, 'Νἑος Έλληνομνήμων, VI, p. 319 et suiv.

[171] Cf. Rubio i Lluch, Diplomatari de l'Orient català ; William Miller, The Catalans in Athens. Des Catalans à Constantinople, Nicolau d’Olver, dans le Byzantion, IV, pp. 193-195. — Roger de Lloria fut cependant battu par le fils d'Asanés, Isaac. Cf. aussi Rubio i Lluch, dans le Byzantion, II, p. 193 et suiv.

[172] Éd. dans les Byzantine Texte (The chronicle of Morea) de Bury, par John Schmitt, Londres 1904. Dorothée de Monembasie, Βιβλίον ἰστορικὸν, a rendu en prose une grande partie de ce poème. — Sur les éditions française, italienne, aragonaise (J. Longnon, Livre de la conqueste de la princée de l’Amorée, Paris 1911), ibid., pp. XIX-XX. Voy. aussi Ad. J. Adamantiou, Tὰ χρονικὰ τοῦ Μορέως, dans le Δελτίον de la Société d'Athènes, VI (1906), pp. 459-675.

[173] John Schmitt, Die Chronik von Morea, Eine Untersuchung über das Verbähnis ihrer Handschriften und Versionen, Munich 1899. Voy, Hesseling, dans la Byz. Zeitschrift, XIV, p. 288 et suiv. ; Chestakov, dans le Viz. Vréménik, XII, p. 243 et suiv. ; Xanthoudidis, dans les Mélanges Hatzidakis, p. 78 et suiv. Cf. aussi Adamantios Adamantiou (sur le livre de Rennel Rodd (cf. du même, The princes of Achaia and thechronicles of Morea, 2 vol., Londres 1907), dans le Viz. Vréménik XV, p. 133 et suiv. ; William Miller, The princes of the Péloponnèse, dans la Quarterly Review, 203, no. 444 (1905), pp. 109-135.

[174] Cf. Sp. Théotokis, dans l' Έπετηρὶς βυζαντινν σπουδν, VII, p. 283 et suiv.

[175] Pachymère, II, p. 557.

[176] Cf. notre étude citée sur les Hospitaliers, dans la Revue historique du Sud-Est européen, 1931 (et extrait).

[177] Cf. Nicéphore Grégoras, I, pp. 765 et suiv., 773.

[178] Cantacuzène, I, pp. 370 et suiv., 385, 388 et suiv., 389-391, 476-477, 479.

[179] Όσα τῶν Σκυθν πρ τὸν ‘Ίστρον παραλίας ἐστὶ χώρα, ibid., p 877. Sur la guerre entre Vénitiens et Génois dans les eaux byzantines, ibid., pp. 877 et suiv. 1031-1032.

[180] Voy. notre ouvrage cité sur les Hospitaliers à Rhodes.

[181] Notre Philippe de Mézières et la croisade au XIVe siècle, Paris 1896 (Bibliothèque de l'École des Hautes Études). Pour les Génois à Caffa, Nicéphore Grégoras, I, p. 682 et suiv.

[182] Ibid., p. 842.

[183] Cantacuzène, I, p. 170. Combats avec le jeune Andronic ; ibid., p. 170 et suiv.

[184] Ibid., pp. 172-277. Attaque du même Andronic à Philippopolis ; ibid., pp. 172-174.

[185] Ibid., p. 178.

[186] Ibid., p. 187.

[187] Ibid., p. 431.

[188] Cantacuzène, I, p. 468.

[189] Ibid.. I, pp. 459, 460-461. Cf. ibid., pp. 467-468.

[190] Ibid. Son conflit avec son oncle Bélaour ; ibid.. p. 464. Nouvelles hostilités avec les Byzantins, p. 465 et suiv.

[191] Ibid., p. 207.

[192] Ibid., pp. 505, 508-509.

[193] Ibid., II, pp. 19-20, 52 et suiv., 55.

[194] Le nom est notoirement roumain (Balea, Balica, Balisa).

[195] Μπαλίκαν τινά, τοῦ Καρβων ρχοντα ; Cantacuzène, I, p. 585.

[196] Ibid., II, p. 585 ; JII, pp. 30-31, 62-63 ; Nicéphore Grégoras, III, pp. 796-797. Fils de Dobrotà (cf. en roumain : Laiota, Hociotà, Gerota, Coşotâ, Başotâ, etc.). Cf. notre Revue historique du Sud-Est européen, V, pp. 133-136.

[197] Cantacuzène, I, pp. 585 ; II, pp. 62-63.

[198] Ibid., I, pp. 402-403, 421, 428-9, 432, 531-532 ; Nicéphore Grégoras, I. pp. 703-4, 728. Cf. notre Chilia si Cetatea-Albà et nos Notes et extraits, I, table, ainsi que l’article déjà, cité dans notre Revue historique du Sud-Est européen. Des chansons populaires bulgares sur lui, Byz. Zeitschrift, IV, p. 214.

[199] 2.000 Coumans seront colonisés à Lemnos, Thasos, Lesbos ; Cantacuzène, I, p. 259. Des Roumains de la. rive gauche du Danube prennent part à ces luttes dans les Balkans ; ibid., p. 175 (Ογροδλάχοι). Des Tatars pillent jusqu'à Démotika ; ibid., pp. 189, 191.

[200] Cantacuzène, I, pp. 35-36.

[201] Nicéphore Grégoras, I, p. 266 et suiv. Cf. ibid., p. 256.

[202] Pachymère, II, pp. 276-277 ; Cantacuzène, I, p. 35.

[203] Pachymère, II, pp. 557-558.

[204] Cf. Lascaris, op. cit., et Jireček, Gesch. der Serben, I.

[205] Cantacuzène, I, p. 427.

[206] Linos Politis, dans les Byz.-Slavica, II, p. 295. Sur des mss. grecs d’Élisabeth, femme de Douchane, le même, ibid., p. 288 et suiv.

[207] Cantacuzène, I, pp. 354. 429. Cf. aussi Iorga, dans le Bulletin de l’Institut Sud-Est européen, VIII, pp. 119-140.

[208] A. V. Soloviev, dans les Byz.-Slavica, II, p. 275 et suiv.

[209] “Questo imperio é a mala condizione e, quanto al vero, é a grande estremitade, si per causa dei Turchi, che i dà molestia grande e da tutte parti, si etiamdio per lo segnior o rezimento che i à, del quai mal se contenta, e la universitade vorria la signoria dei latini, fazando in primo mention de la signoria e comun nostro, se la podesse haver : a dir lo vero, i no po star cosi per cosa del mondo” ; Romanin, Storia documentata di Venezia, IV, pp. 231-232.

[210] Cf. J. Novak, L'alleanza veneto-serba nel secolo XIV, dans l’Archivio veneto-tridentino, VIII (1925), pp. 1-39.

[211] Pour la reprise byzantine, Cantacuzène, I, pp. 232, 243-244, 253-255, 255-256, 261-262, 264, 272-274. 351 et suiv ; II, 31, 107 et suiv. Un certain Alexis de « Bithynie », seigneur de Bélikoma, voulait s'établir à Christopolis, à Thasos et à Lemnos ; ibid., pp. 114-115.

[212] Gelzer, Ochrida, p. 14.

[213] Il s’intitule une fois « fere totius Imperii Romaniae dominas » ; Jireček, Gesch. der Serben, I, p. 386. En 1349 : στέφανος, ἐν Χριστ τῷ θεῷ πιστὸς βασιλεύς καὶ αὐτοκρτωρ σερβίας καὶ 'Ρωμανίας ; Έπετηρὶς βυζαντινν σπουδν , IV, p. 291. Cf. Novakovic, Villes et cités du moyen-âge dans l'Europe occidentale et dans la Péninsule Balkanique, dans l’Archiv für slavische Philologie, 1903, pp. 321-340.

[214] Cantacuzène, I, pp. 503-504, 509-510. Cf., pour lui, ibid., p. 495 et suiv.

[215] Ibid., pp. 509-512, 526, 534. Cf. ibid., II, p. 25 (révolte albanaise). Une autre du côté de Pogoniana et Libisda (ibid., p. 81). — Sur Anne Cantacuzène, et son fils, Thomas d’Épire, 'Νἑος Έλληνομνήμων, I, pp. 37-42.

[216] Cantacuzène, I, pp. 473-474.

[217] Ibid., p. 474.

[218] Ibid.

[219] Ibid., pp. 309-310, 312, 321-322, 355. Cf. sur ses rapports avec Anne, Nicéphore Grégoras, II, p 657.

[220] Sur Patras, Cantacuzène, II, p. 322.

[221] Sur lesquels, plus récemment Rubio y Lluch, Conquista de Tebas en 1379 por Juan de Urtubia, dans le Bulletin de la section historique de l’Académie Roumaine, XI, p. 170 et suiv.

[222] Cf. Zakythinos, Le despotat grec de Morée (déjà cité), p. 94 et suiv.

[223] Cantacuzène, I, p. 318.

[224] Nicéphore Grégoras, I, pp. 536, 546.

[225] Chalkokondyle, éd. de Bonn, pp. 208-212. Le fils de Prélioub cherchera un refuge auprès du Sultan Mousa et sera aveuglé (ibid.).

[226] Pachymère, I, p. 474.

[227] Andronic II avait épousé d’abord une princesse arménienne, dont la sœur devait se marier au fils du sébastocrator Jean (ibid., II, p. 401). Cf. aussi plus haut. Mais Constantin, fils d’Andronic II, avait épousé la fille de Mouzalon ; ibid., II, p. 181.

[228] Chalkokondyle, p. 205. Son épithalame, Strzygowski, dans la Byz. Zeitschrift, X, p. 546 et suiv.

[229] Cantacuzène, I. pp. 14, 52, 150.

[230] Muntaner, p. 79.

[231] Nicéphore Grégoras, I, pp. 237-238, 240-241, 249. Cf. ibid., pp. 277-279.

[232] Cantacuzène, I, p. 194 ; Nicéphore Grégoras, I, p. 384.

[233] Cantacuzène, I, pp. 195, 298 ; II, pp. 123-124.

[234] Un cavalier que res no li fallia mas com no era lleial ; p. 101.

[235] Sur les aventures de ce prince, que son neveu, le jeune Andronic, fit tonsurer comme moine, Nicéphore Grégoras, II, pp. 356-357, 359.

[236] Sur son assassinat, Cantacuzène, I, p. 457.

[237] La fille de la sœur de Michel Paléologue eut une fille. Théodora, et un fils, le grand domestique Andronic ; Pachymère, II, p. 24.

[238] Cantacuzène, I, pp. 14, 23 et suiv. Sur les détails, ibid., pp. 36 et suiv., 38, 60, 76, 89-90.

[239] Partisans d’Andronic Ier ; Cantacuzène, I, pp. 294, 323, 339-340. Les habitants d’Andrinople appellent le Bulgare Alexandre ; ibid., pp. 179-180. Plus tard on l’invitera aussi à Démotika ; ibid., p. 377 et suiv. Cf. aussi ibid., pp. 420, 427.

[240] Du côté du vieil empereur ; Cantacuzène, I, pp. 36 et suiv., 260261, 275-276.

[241] Ibid., pp. 150, 300-301 f II, p. 166. Des Varègues, ibid., I, pp. 200-201.

[242] Ibid., pp. 108-109. Sur le « Dace » Συρπάνος ; dans le Rhodope ; ibid., p, 147.

[243] Nicéphore Grégoras, I, p. 418.

[244] Cantacuzène, I, p, 129.

[245] Cf. Phrantzès, pp. 33-34.

[246] Cantacuzène, I, pp. 270-272. Prise d’Edesse, de Kastoria, d’Ochrida ; ibid., pp. 275, 277-278, 280 (Albanais), 289 (intervention bulgare).

[247] Nicéphore Grégoras, II, pp. 431-432, 446. Son fils Michel l’avait précédé en 1320-1 ; ibid.

[248] 'Νἑος Έλληνομνήμων, VII, p. 138 ; Benečevic, dans le Viz. Vrèmènik, XI, p. 621 εὐσεβέστατος καὶ φιλόχριστος βασιλεύς ‘Αντώνιος μοναχὸς. Cf. Nicéphore Grégoras, II, pp. 458 et suiv., 465 et suiv., 568.

[249] Cantacuzène, I, pp. 302 et suiv., 557-558.

[250] Mille chiens et mille faucons, d’après Andronic II ; Nicéphore Grégoras, II, pp. 404, 566.

[251] Cantacuzène, I, p. 396. Cf. ibid., III, p. 12.

[252] Ibid., I, p. 341. Il est aussi ἄρχων τῆς Μεσοθηνίας (ibid.).

[253] Nicéphore Grégoras, II, p. 567.

[254] Ώσπερεὶ μίαν ἡγεμονίαν ἀμφοτέρας τὰς βασιλείας νομίζειν ; Cantacuzène, I, p. 336.

[255] 'Νἑος Έλληνομνήμων et Beneševic, loc. cit.

[256] Nicéphore Grégoras, II, pp. 557-560.

[257] Mais les gens de Thessalonique combattront contre lui sous le signe de la croix ; Cantacuzène, II, p. 234.

[259] Ibid., pp. 137, 177-179.

[260] Cf. le φωσσάτον ῥωμακὸν καὶ λβανιτικὸν ; ibid., p. 323.

[261] Ibid., pp. 244-266, 274, 306-307 (offres impériales). Un autre partage, ibid., III, p. 158, donne au kral Zichna, Pherrai, Mélénik, Stroumitza, Kastoria, la montagne, Plus tard, ayant rompu la paix, les Serbes prennent Édesse ; ibid., pp, 160-161.

[262] Ibid., pp. 260-262, 322 et suiv. (projet d’entrevue avec Apokaukos), 351 et suiv, (nouvelles institutions serbo-byzantines), 422 (guerre dans la Chalcidique).

[263] Nicéphore Grégoras, II, p. 642. Cf. ibid., pp. 659-660.

[264] Καντακουζηνισμὸς ; Cantacuzène, II, pp. 177, 212, 222.

[265] Ibid., p. 214 et suiv. ; Nicéphore Grégoras,. II, pp. 625-636.

[266] 'Νἑος Έλληνομνήμων et Beneševic, loc. cit.

[267] Cantacuzène, II, p. 320. Projet de mariage entre Hélène, sœur de Jean V, et un fils de Jean VI ; Cantacuzène, II, pp. 203-204 ; cf. ibid., p. 359. Projet de proclamer comme associé le gendre, Andronic ; ibid., p. 324. Fiançailles d’Hélène Cantacuzène avec Jean V ; ibid., III, p. 9. Sur Anne, Dino Muratore, Una principesa sabauda sul trono di Bisanzio, Chambéry 1906.

[268] Nicéphore Grégoras, II, pp. 612.

[269] Ibid., I, p. 762. Cf. Phrantzès, pp. 39, 42.

[270] Nicéphore Grégoras, II, p. 741 (il finit tué par les Turcs qu’il comptait exploiter pour une aventure de rebelle).

[271] Cantacuzène, II, pp. 586-589. Cf. aussi Chalkokondylas, p. 94 ; Ducas, éd. de Bonn, pp. 34, 38. Cependant Ducas prétend que Mathieu, fils de Cantacuzène, battit et tua Soliman, fils d'Ourkhan ; p. 39.

[272] Nicéphore Grégoras, III, pp. 506-510. Le lendemain, Jean V put s’attaquer à Phocée avec le concours du Turc ; ibid., pp. 563-564. Cf. Cantacuzène, III, p. 320.

[273] Nicéphore Grégoras, II, pp. 642-643.

[274] Cantacuzène, II, p 546 ; Nicéphore Grégoras, II, pp, 578-579, 603, 604, 606. Cf. notre étude Latins et Grecs d'Orient, dans la Byz. Zeitschrift, XV, p. 179 et suiv.

[275] 'Νἑος Έλληνομνήμων et Beneševic, loc. cit.

[276] Sur ses projets, Phrantzès, p. 28.

[277] Notre étude citée. Il mourut en 1383 seulement, chez son fils, en Morée. Des notes de chronique publiées par J. Müller, Byzantinische Analekten, le disent : 'Εν ἔτβει .ςωλά, ἰνδικτιῶνος ς', μηνὶ Ίουνίψ ιε’, ἐκoιμήθη ὁ βασιλεὺς κῦρις 'Ιωάννης ὁ Καντακουζηνός, ὁ μετονομασθεὶς Ίωασὰφ μοναχός, εἰς τὴν Μωρέαν καὶ ἐτάφη ἐκεί. Son fils Mathieu était mort quelques jours auparavant (ibid.). Cf. Zakythinos, loc. cit., p, 116 et note 2.

[278] Il aurait voulu se former un fief de Démotika et d'Andrinople. Cf. Cantacuzène, III, pp. 47-49 ; Nicéphore Grégoras, II, p. 798 et suiv.

[279] Sur ces autres fils de Jean VI, Cantacuzène, III, pp. 33, 49.

[280] « Spoménik » de Belgrade, XI (1892).

[281] Cf. Grčic, dans l'Archiv fur slavische Philologie, XI, pp. 354-363 ; Jireček, dans la Byz. Zeitschrift, XIII, p. 197.

[282] Cf. Migne, Pair. Gr., CLII, c. 1439 et suiv. ; Lascaris, dans les Mélanges Diehl, I, pp. 171-177.

[283] Millet, École Grecque, p. 12 ; 'Νἑος Έλληνομνήμων, XIX, p. 299 ; Jirecek, dans la Byz. Zeitschrift, XIII, pp. 196-197.

[284] Bidlo, dans les Byz.-neugriech. Jahrbücher, VI, p. 196 ; Miloš Weingart, Byzantinische Chroniken in der kirchenslavischen Literatur.

[285]Cf. Fr. Dvornik, La carrière universitaire de Constantin le Philosophe, dans les Byz.-Slavica, III1 (1931), pp. 59-67.

[286] Sur un poème grec de Marino Falier, John Schmitt, dans le Δελτίον d'Athènes, IV (1893), pp. 291-308.

[287] Lampros, dans le 'Νἑος Έλληνομνήμων, VI, p. 446. Cf. ibid., V, pp. 39-40. D'après les Gestez et chroniques de la Maison de Savoye, publiées par Servian (1879), II, pp. 138-139, 143 (cf. aussi le 'Νἑος Έλληνομνήμων, V, p. 489), François Gattilusio, étant auprès d'Amédée VI à Gallipoli et Mésembrie, est désigné comme « sachant le grec ».

[288] Lampros, dans le même 'Νἑος Έλληνομνήμων, VII, p. 87.

[289] W. Miller, ibid., VI, pp. 489, 492.

[290] W. Miller, dans la Byz. Zeitschrift, XXII, p. 420 ; Maxim Lehnardt, Joannis Canabutzae magistri ad principem Aeni et Samothraces in Dionysium Halicarnassensem commentarius, Leipzig 1890 ; S. Reiter, dans les Wiener Studien, XIII, 1891. Cf., sur les Gattilusii, Miller, dans le 'Νἑος Έλληνομνήμων, V, pp. 39-40 (précisions chronologiques importantes) ; VI, p. 488 et suiv. ; VII, pp. 95, 341-344 ; ibid.,. VIII, pp. 94-95, 361. [J. Delis], Οἱ Γατελοῦζοι ἐν Λέσβῳ, Athènes 1901. Sur le grec de Corfou, Papadopoulos-Kérameus, dans le Viz. Vréménik, XIII, p. 334 et suiv. Sur celui de Crete, nos Notes et extraits, V. Sur celui de Patras, Gerland, op. cit.

[291] Lampros, dans le 'Νἑος Έλληνομνήμων, V, p. 40 et suiv. Une lettre de Jean Cantacuzène au Soudan est dans le même langage ; Ill, pp. 94, 99 ; Lampros, loc. cit., pp. 55-56. Cf. ibid., pp. 58 et suiv., 26-64, 66-69 et dans la suite.

[292] Τῷ περιποθήτῳ θείῳ τόῦ εὐσεβεστάτου βασιλέως σῖρ Γγῆ τέ Λου£ινιάνῳ ; Miller, Notices et extraits des mss. de la Bibliothèque Royale de Madrid, Catalogue des mss. grecs, Supplément au Catalogue d'Iriarte, pp. 100-101 ; Évéque Arsène, Ecrit de Mathieu Blastarès, hiéromonaque de Salonique et Ecrivain du XIVe siècle, au prince de Chypre Guy de Lusignan, Moscou 1891. Cf. Gay, Le Pape Clément VI et les affaires d'Orient. Aussi le Rio ; 'Νἑος Έλληνομνήμων, VII, p. 487.

[293] Lampros, dans le 'Νἑος Έλληνομνήμων, X, p. 248 et suiv

[294] Ibid., XII, pp. 474-476. Cf. Hasluck, Monuments of the Gattilusii, dans l'Annual of the British School of Athens, XV, pp. 248-269.

[295] Voy. notre France de Chypre, París 1931, p. 195 et suiv.

[296] Lampros, dans le 'Νἑος Έλληνομνήμων, VI, pp. 32-34.

[297] Beaucoup d'entre elles chez M. Petkovitch, La peinture serbe du moyen âge, Belgrade 1930. Cf. Vlad. Rozov, dans les Byz.-Slavice, I, p. 10 et suiv. Influences occidentales dans Ocounev, ibid., II, p. 74 et suiv. (surtout pl. ix) ; Mme Wratislaw Mitrovie et Ocounev, ibid., III, p. 134 et suiv. ; les Albums, publiés à Prague, de M. Ocounev. On pourrait faire les mêmes observations sur la sculpture en bois, dont traite M. Sotiriou, dans les Mélanges Diehl, II, pp. 171-180.

[298] Voy. B. Filow, dans le Bizantion, IV, p.31 et suiv. Cf. le même, dans les « Spisanié » de l'Académie Bulgare, XXXVIII (1928).Cf. Jerphanion, L'art byzantin chez les Slaves des Balkans.

[299] Voy. notre conférence sur ce sujet à la Société des conférences de Catalogne, dans le recueil publié à Barcelone en 1931.

[300] Voy. Ottolenghi, Influenze orientali sul Rinascimento, dans l’Ateneo Veneto, XXV2, pp. 170-186 ; Th. Schmidt, La renaissance de la peinture byzantine au XIVe siècle, dans la Revue archéologique, 1912 ; Jerphanion, La nouvelle théorie sur la renaissance de l'art byzantin sous les Paléologue, dans la Revue de l'art chrétien, LXIII (1913), pp. 196-200 ; Pokrovski, Peinture murale des anciennes églises grecques et russes, Moscou 1890 ; Sotiriou, Die byzantinische Malerei des XIV. Jahrhunderts in Griechenland, dans les Έλληνικά ; I (1928), pp. 95-113. Cf. Schultz et Barnsley, Architecture byzantine en Grèce (cf. Krumbacher, dans la Byz. Zeitschrift, III, p. 223).

[301] Millet, Monuments byzantins de Mistra ; Alpatoff, Rapport sur un voyage à Constantinople, dans la Revue des études grecques, juillet-septembre 1926 ; Alexander Rüdell, Die Kahrie-Dschamissi in Konstantinopel, Berlin 1908 ; Theodor Schmidt, dans les Izvestia de l'Institut russe de Constantinople, XI ; Del Medico, dans le Byzantion, VII, p. 123 et suiv. Sur l’aspect monumental de Constantinople à la même époque ; Andancas y viajes de Pero Tafur, dans la Colleccion de libros españoles raros o curiosos, VIII ; Vasiliev, dans le Byzantion, VII, p. 33 et suiv. ; 'Νἑος Έλληνομνήμων, III, p. 249-250. Sur la Pammakaristos des Paléologues,

ibid., I, p. 280 et suiv.

[302] Sotiriou, loc. cit. Dans une inscription de 1315, Xénos Psalidas est intitulé ὅλης θετταλίας ριατος ζώγραφος ; Lampros a donné dans le 'Νἑος Έλληνομνήμων la liste des peintres avant 1453 (V, p. 270 et suiv. ; VI, p. 210 et suiv. ; VII, p. 487-488 ; VIII, pp. 235-236).

[303] M. Bulard, Peintures murales et mosaiques de Délos, dans les Mémoires Piot, XIV (1908). Les nouvelles fondations en province ne manquent pas. Ainsi Sitza en Laconie, Deffner, Archiv, p. 184 ; Ste Sophie d'Ochrida, datée, avec la mention des Μυσῶν ἔθνη ; Gelzer, Ochrida, p. 14 ; autre église d'Ochrida, due au grand joupan André ὁ Φογᾶς (1378) ; ibid., p. 15 ; Bylizès près d'Arta, Lampros, dans le Δελτίον d'Athènes, IV.

[304] Millet, Portraits byzantins, dans la Revue de l’art chrétien 1911, (Theodore Paléologue à Brontochion ; le Paléologue de Mégaspiléon).

[305] Grabar, Boïana (éd. française) ; les belles reproductions (dont deux en couleurs) données par Alice Gardner et notre notice dans les « Mélanges » Diehl.

[306] Tryphon E. Evangélidès, Δύο βυζανπιακὰ κείμενα, Hermopolis 1910. Sur Athanasie Chatzikès, Treu, dans la Byz. Zeitschrift, XVIII, p. 481 et suiv., XIX, pp. 13-14. — Des lettres de Joseph Bryennius, le même, ibid., I, p. 95 et suiv.

[307] Éd. Papadopoulos-Kérameus, Pétersbourg, 1905 (Travaux de l'Université).

[308] Guilland, dans les Mélanges Diehl, I, pp. 121-140.

[309] Treu, Matthaios, Metropolit von Ephesus. Über sein Leben und seine Schriften, Programm, Potsdam, 1901.

[310] Cf. évêque Arsène, Calliste, Patriarche de Constantinople (en russe).

[311] Evêque Arsène, Filothiou patriarcha konstantinopolskago XIV-véaka tri réatchi k episkopou Ignatiou, Novgorod 1898. Son ami, Nil de Rhodes, Byz. Zeitschrift, IV, pp. 370-373 (d'après Arsène). Pour le patriarche Euthyme II (1410-1416), Revue des études grecques, VI (1893), pp. 271-272.

[312] Papadopoulos-Kérameus, Όκτῶ λληνικαὶ περιγραφαὶ τῶν ἁγίων τόπων ἐκ τοῦ XIV, XV καὶ XVI αἰῶνος, Pétersbourg 1903.

[313] Ed. Papadopoulos-Kérameus, dans les publications de la Société palestinienne russe, XXIX (1890).

[314] Sur Holobolos ; Manuelis Holoboli Orationes II, éd. Treu, Programm, Potsdam, 1907 ; Sidéridis. Μανουήλ Όλοβώλου ἐγκώμιον εἰς τὸν αύτοκράτορα Μιχαήλ η’ τὸν Παλαιόλογον, dans l'Έπετηρὶς βυζαντινν σπουδν, III, pp. 85-93 ; évêque Arsène, Manuel le rhéteur (en russe), Moscou 1890 ; Treu, dans la Byz. Zeitschrift, V, p. 538 et suiv. ; C Wendel, ibid., XVI, pp. 460 467 ; ibid., XIX, pp. 331 et suiv. ; Rostagno, dans les Studi italiani di filologia classica, V (1897), p. 287 et suiv. ; Bées, Έκθεσις, p. 40.—Sur le programme des écoles (prières, Euripide, Théophylacte Simokatta, tables), Drexl, dans les Bayerische Blätter fur das Gymnasial-wesen, 1922. — Sur Bryennios, éd. Boulgaris, Leipzig 1768-84 ; Philipp Meyer, dans la Byz. Zeitschrift, V, p. 74 et suiv.

[315] Voy. aussi L. Oeconomos, dans les Mélanges Diehl, I, pp. 225-233.

[316] Ph. Mayer, Des Joseph Bryennios Schriften, Leben und Bildung, dans la Byz. Zeitschrift, V, p. 74 et suiv. ; le même, Joseph Bryennios als Theolog, dans les Theologische Studien und Kritiken, 1896, p. 282 et suiv. ; aussi Dräseke, dans la Neue kirchliche Zeitschrift, VII, p. 208 et suiv.

[317] Papadopoulos-Kérameus, dans le Viz. Vréménik, VI (1899), pp. 13-38. Opinion contraire de Vasilievski, ibid., pp. 39-56. Cette opinion est acceptée, avec violence, par E. Kurtz, Byz. Zeitschrift, IX, pp. 275-276. Mais on peut se demander si la même passion qu'on retrouve au quatorzième siècle concorde avec le neuvième.

[318] L. Levi, dans les Studi italiani di filologia classica, X (1902), pp. 55-72. Cf. Heisenberg, dans la Byz. Zeitschrift, XI, pp. 581-582.

[319] Voy. Mercati, dans la Byz. Zeitschrift, XXX, p. 496 et suiv. Pour ses œuvres, Krumbacher, Byz. Litt., p. 106 et suiv. — Un Thessalonicien, le rhéteur Théodoule Magistros, a raconté son voyage à Constantinople, où il venait défendre un général qui s'était gagné des mérites envers la ville ; Treu, dans les « Jahrbücher fur classische Philologie, Supplément band », XXVII, 1, Leipzig 1900.

[320] Il y a une traduction grecque des œuvres de St. François ; Echos d'Orient, 1929, p. 167 et suiv.

[321] Un diplome aragonais pour les défendre des Catalans ; Finke, Acta, no. 554 (1308).

[322] Cantacuzène, II, pp. 209-210 ; Nicéphore Grégoras, II, p. 620.

[323] Ibid., I, pp. 165, 193, 360. Cf. Pachymère, I, pp. 277, 280, 314.

[324] A ajouter sur les Arséniates, V. Laurent, dans la Byz. Zeitschrift, XXX, p. 489 et suiv. ; Sykoutris, dans les ‘Ελληνικὰ, III, pp. 15-44. Cf. les opinions de Trotzki résumées par M. Vasiliev, op. cit, II, pp. 256 et suiv.

[325] Voy. Tafrali, Thessalonique au XIVe siècle. Cf. Iakovenko, dans le Viz. Vréménik, XXI, p. 180 et suiv.

[326] Voy. Giannantonia Madalari, Frà Barlaam Calabrese, maestro del Petrarca, Rome 1888. Déjà un Aspasios, appelé de Calabre vers 1306, avait été le maître de latin de Charménopoulos : cf. Fuchs, Schulen, p. 65.

[327] Cf. sur les hésychastes, Dräseke, dans la Zeitschrift fur wissenschaftliche Theologie, XLII (1899), pp. 427-436 ; Les Hésychastes avant le XIVe siècle, dans les Échos d'Orient, V, p. 1 et suiv ; Εκκλησιαστικὸς Φάρος, V (I9K). Sur le rôle de Grégoire le Sinaïte (de Chypre), Byz. Zeitschrift, IV, pp. 200-207 ; J. Bois, dans les Échos d'Orient, V pp. 65-73 ; le même, Les débuts de la controverse hésychaste, ibid., pp. 353-362. — Sur Palamas, Gregorii Thessalonicensis X orationes, éd. C. F. Matthaei, Pétrograde 1876 ; Τοῦ ν γίοις πατρὸς ἡμῶν Γρηγορίου, ἀρχιεπισκόπου Θεσσαλονίκης τοῦ Παλαμᾶ ὁμιλίαι τεσσαράκοντα καὶ μία ; Jérusalem 1857 ; Sophocle C, ὁ ἐξ Οἰκονόμων, 122 Homélies, Athènes 1861 ; Décalogue du Nouveau Testament, Athènes, 1851 ; A. K. O., Gregorii Palamae Pro-sopopeia, éd. Alb. Zahnicer, Halle 1884 ; une épître dans le Δελτίον d'Athènes, 1889, pp 227-234 (éd. Treu) ; Migne, Patr. Gr. CL-CLI ; Gr, Ch. Papamichaïl, O ἄγιος Γρηγόριος Παλαμᾶς, Pétrograde-Alexandrie 1911 (bibliographie, p. 41 et suiv. ; cf. le même, dans l'Εκκλησιαστικὸς Φάρος, 1908, pp. 297-339) ; Byz. Zeitschrift, V, p. 636 ; Papadopoulos-Kérameus, ibid., VIII, p. 70 et suiv. ; Jugie, Grégoire Palamas et l'immaculée conception, dans la Revue Augustinienne, IX (1910), pp. 567-574 ; Nâoç EXXïjvonviftKDV, XVI, p. 3 et suiv. ; Ph. Meyer, dans la Realencyclopadie für protestantische Theologie und Kirche, 3e édition, XIV, pp. 599-601 ; Bées, dans l’Άθηνᾶ, XV (1904), p. 638 et suiv. ; XVIII (1905), p. 39 et suiv. Aussi J. Bois, Le synode hésychaste de 1341, dans les Échos d'Orient, VI, p. 50 et suiv. Pour son successeur Grégoire Kalothétis, Bées, dans la Byz. Zeitschrift, XVII, p. 86 et suiv.

[328] Cf. Nicéphore Grégoras, II, pp 749 et suiv., 781 et suiv. ; le voyage de Tafur (éd. espagnole, Madrid 1874 ; trad. anglaise, Londres New-York 192 ? ; Guy le Strange, Clavijo, Embassy to Tamerlane, 1403-1406, Londres, 1928 ; Mme de Khitrowo. Pèlerinages russes. D'autres récits de voyage dans Vasiliev, ouvr. cité, II, pp. 378-380.

[329] Vasiliev, dans les Studi bizantini, III (1931), pp. 153-154.

[330] Nicéphore Grégoras, II, p. 714 et suiv.

[331] Nicéphore Grégoras, II, pp. 767 et suiv., 813 et suiv., 819 et suiv., 830 et suiv. (discussion avec Palamas), 877 et suiv. (année 1351). Cf. Cantacuzène, I, pp. 543, 556 (Grégoire Akyndinos, qui fut condamné dans le synode de 1341, considéré comme nul à cause de la mort de l'empereur, connaissait aussi bien Euclide qu'Aristote et Platon). Cf., sur « la méthode d'oraison hésychaste », « Oriens Christianus », IX, no. 36 ; Jugie, dans les Échos d’Orient, 1931, pp. 179 et suiv., 397 et suiv. (1368, décision du patriarche Philothée). Cf. Migne, Patr. Gr., CLI, c. 773 et suiv ; ibid.,. CLII, c. 1241 et suiv., 1269 et suiv. (condamnation de Barlaam) ; CLIV, c. 693 et suiv. (Cantacuzène contre Barlaam et Akindynos). Les iambes d'Akindynos contre Palamas, ibid., CL, c. 843 et suiv. Le dialogue « Théophane », de Palamas, ibid. — Sa biographie par Philothée, ibid., CLI, c. 551 et suiv. Pour le patriarche Nil, ibid., c. 655 et suiv. Cydonès contre Barlaam, ibid., CLIV, c. 836 et suiv.Cf. aussi Nicéphore Grégoras, II, pp. 795, 876 et suiv.

[332] L'histoire de cette révolution a été racontée par M. O. Tafrali, dans sa Thessalonique au XIVe siècle, Paris 1913.

[333] Cantacuzène, II, pp, 175-179.

[334] Ibid.., pp. 287-288 ; cf. ibid., pp. 296, 301 et suiv., 432 et suiv.

[335] Ibid., pp. 177-181.

[336] Migne, Patr. Gr., CXLVII. CL ; Lambros, dans l’Έλληνομνήμων, II, pp. 299-323 ; Théophile Ioannou, Μνημεία ἁγιολογικὰ, Venise 1884 ; Eltef et Rademacher, Analecta Graeca, Bonn 1899 ; Jugie, dans les Izvestia de l'Institut russe de Constantinople ; XV ; Guilland, dans la Byz. Zeitschrift, XXX, p. 96 et suiv.

[337] Krumbacher, Byz. Litt., p. 158 et suiv. (avec la bibliographie). Ibid. p. 109 et suiv.( sur son oncle Nil, le métropolite de Thessalonique. Surtout Gass, Die Mystik des Nikolaus Cabasilas vom Leben in Christo, 2e édition, Leipzig 1899 (la première est de Greifswald, 1849). Cf. Guilland, La correspondance de Nicolas Cabasilas, dans la Byz. Zeitschrift, XXX, pp. 96-102.

[338] Migne, Patr. Gr., CL. Sur lui aussi Actes du IIIe congrès d'études byzantines, p. 130.

[339] Migne, Patr. Gr., CXLV.

[340] Voy. Siegfried Lindstam, Georgii Lecapeni epistulae X priores cum epimerismis, ed. Siegfried Lindstam, Upsal 1910 ; cf. l’ « Eranos », XIX, pp. 57-92 ; Byz. Zeitschrift, VII, p. 400 ; Mordtmann et S. Aristarchi, dans le « Syllogue » de Constantinople, XXV, partie archéologique. Sur Lécapéne et Zaridas, Dülger, dans la Deutsche Litteraturzeitung, 1926, p. 1440 et suiv. Une large place lui est faite dans Krumbacher, Byz. Litt., pp. 558-60.

[341] Theodori Pediasimi eiusque amicorum quae exstant, éd. Treu, dans le programme du Gymnase Victoria de Potsdam, 1899.

[342] Publiés pour la seconde fois par de Boor, dans le Παρνασσὸς de 1888. Son commentaire sur la Bible, 'Νἑος Έλληνομνήμων, VI, p. 85. Cf. Jugie. L'éloge de Mathieu Cantacuzène par Nicolas Cabasilas, dans les Échos d'Orient, XIII (1910), pp. 338-343.

[343] Treu, dans la Byz. Zeitschrift, VIII, p. 1 et suiv. Cf. Dräseke, dans la Zeitschrift fur wissenschaftliche Theologie, XLII (1899), pp. 612-620 ; Terzaghi, dans les Studi italiani di filologia classica. X, 1902, pp. 121-123, Un Jean Kamatéros : L. Weigle, Johannes Kamatéros, Εἰσαγωγή ἀστρονομίας, Prague-Würzbourg, 1907 (aussi Leipzig-Berlin 1908 ; voy. aussi Regel, op. cit., p. 44 et suiv. Un Théodore Kamatéros, Byz. Zeitschrift, XIX, p. 7 et suiv., épitaphe par Tzétzès). Comme auteur d'ouvrages sur la médecine, cf. Victoris de Falco in Ioannis Pediasimi libellant de partu septemmenstri ad novemmenstris modum editum, Naples 1923. Un moine du Prodrome, Neophyte, donne un lexique pharmaceutique ; Vilh. Lundström, dans l’« Eranos », 1904, pp. 125-155.

[344] Sur lui et ses lettres, Byz. Zeitschrift, III, pp. 599-601 ; Treu, ibid., XXX, p. 106 et suiv. ; 'Νἑος Έλληνομνήμων, XII, p. 400 et suiv.

[345] Cf. C. Martin, Spigolature bizantine : i versi di Niceforo Chumnos, Naples 1900 ; Byz.-neugriech. Jahrbücher, IV, p. 96 et suiv. ; 'Νἑος Έλληνομνήμων, VII, p. 139.

[346] M. Treu, Dichtungen des Gross-Logotheten Theodoros Metochites, dans le « Programm » du Gymnase Victoria, Potsdam 1895 ; Guilland, Le Palais de Théodore Métochite, dans la Revue des études grecques, XXX, pp. 82-95 ; van de Vorst et Delehaye, op. cit, p. 35 ; Treu, dans la Byz. Zeitschrift, VIII, p. I et suiv. ; 'Νἑος Έλληνομνήμων, VII, p. 140 ; XIV, p. 108 ; Byzantion, M, p. 265 et suiv. Sur l’ἔκφρασις d'un Manuel Phakrasis τοῦ Καταχουσινοῦ, Syllogue de Constantinople, XVI, p. 37 ; 'Νἑος Έλληνομνήμων, XIII, p. 23 et suiv. — Sur un Michel Moschopoulos, Papadopoulos-Kérameus, dans la Byz. Zeitschrift, XX, p. 215 et suiv. — Sur les Monodies d'Alexis Lamprénos, 'Νἑος Έλληνομνήμων, XI, p. 359 et suiv.

[347] Éd. Miller, 2 vol.

[348] Éditions ; Manuelis Philae Carmina Graeca, éd. G. Weinsdorf, Leipzig 1708 ; F. Lehrer et F. Dübner, Pœtae bucolici et didactici, Paris 1846 ; Miller, Manuelis Philae Carmina, Paris 1855-1857 ; éd. Miller des Poésies, Carmina, 2 vol., Paris 1855-57 ; Emidio Martini, dans les Rendiconti del r. Istituto Lombardo, série 2, XXIX, 1896 ; cf. A. Martini, Manuelis Philae Carmina inedita, dans les Atti de l'Académie de Naples, XX (1900), et le jugement si dur dans l’Enyclopaedia britannica. Ensuite ; : Maas, dans la Byz. Zeitschrift, XII, p. 625 et suiv. ; C von Holzinger, ibid., XX, p. 384 et suiv. (Panégyrique) ; Byz.-neugr. Jahrbücher, IV, p. 51 et suiv. ; M. Gédéon, dans l’Εκκλησιαστική Άλήθεια, III (1883) ; Chrysanthe Loparev, Le poète byzantin Manuel Philés pour l'histoire de la Bulgarie aux siècles XIII-XIV (en russe), Pétersbourg 1891. Cf. aussi la bibliographie dans Krumbacher, Byz. Litt., pp. 779-780.

[349] Voy Migne, Patr. Gr., CLIV, c. 1213 et suiv. ; Laurent, Echos d'Orient, 1931, p. 339 et suiv. (Correspondance) ; Demetrii Cydonii de contemnenda morte oratio, éd. Heinrich Deckelmann, Leipzig 1901 (cf. Byz. Zeitschrift, X) p. 659) ; Gius. Jorio, L’epistolario di D. Cidone, dans les Studi italiani di filologia classica, V (1897), pp. 257-286 ; Treu, dans la Byz. Zeitschrift, I, p. 60 ; Lambros, ibid., V, pp. 339-340 ; Jugie, dans les Echos d'Orient, 1928, p. 385 et suiv. (traduction de Thomas d'Aquin) ; ibid., XVII, p. 97 et suiv. ; 'Νἑος Έλληνομνήμων, I, p. 205 et suiv., XIV ; pp. 206-207 ; Gammelli, dans les Byz.-neugr. Jahrbücher, III, pp. 67 et suivi, 282 et suiv. ; le même, ibid., IV, p. 77 et suiv. ; 1926, p. 48 et suiv. Studi bizantini, II (1927), pp. 237-242 ; Gammelli, Personaggi bizantini dei secoli XIV-XV attraverso le epistole di Demetrio Cidonio, dans le Bessarione, XXIV ; Brevi notizie su Demetrio Cidonio, della vita i delle opere, dans les Studi italiani di filologia classica, N. S., I (1930), pp. 140-165 ; Sykoutris, ibid., V, p. 467 et suiv ; Mercati, Notizie di Procoro Demetrio Cidone, Manuele Calica et Teodoro Melitenioto, Rome 1932. — Pour un poème d'Alexandre sur la base du Pseudo-Callisthène (ms. de 1388), Christensen, dans la Byz. Zeitschrift, VII, p. 366 et suiv.

[350] Lampros, 'Νἑος Έλληνομνήμων, I, pp. 207-208.

[351] Migne, Patr. Gr., CLIV, c. 976 et suiv., 1009 et suiv., 1213 et suiv.

[352] Ibid., CLVI, c. 24 et suiv.

[353] Lettres, éd. Treu (Maximi Planudis Epistolae), Breslau 1890 ; Byz. Zeitschrift, V, pp. 554-557 (rapports avec Boëce) ; Kougéas, ibid.t XVIII, p. 106 et suiv. ; XIII, p. 414 et suiv. (épigrammes) ; 'Νἑος Έλληνομνήμων, XV, p. 217 et suiv. (traductions du latin) ; Georges C. Keidel, dans l'American Journal of Philology, XXIV (1903), pp. 304-317.

[354] A. Eberhard, Fabulae romanenses, I, Leipzig 1872, pp. 224-305 ; Zeitschrift der deutschen morgenländischen Gesellschaft, XXVIII1, 187, p. 572 ; C. Riv. Holzinger, dans la Zeitschrift fur die Osterreischichen Gymnasien, XLIV (1893), pp. 385-419. Voy. aussi J. Sturm, dans la Byz. Zeitschrift, X, pp. 433-452. Le Paul Κήρυξ auquel est adressé le morceau ne peut pas être le consul génois de Caffa (voy. ibid., pp. 451-452).

[355] Migne, Patr. Gr., CLVI. Voy. le mémoire de Berger de Xivrey, Mémoires sur la vie et les ouvrages de Manuel Paléologue, dans les Mémoires de l'Académie des Inscriptions, XIX2 (1853) ; Legrand, Lettres de Manuel Paléologue, I, Paris, 1893 ; Hase, dans les Notes et extraits, VIII2, p. 292 et suiv. (discussion de Manuel avec un Musulman) ; Diehl, L'Empire byzantin sous les Paléologues, dans les Études byzantines, Paris 1905, pp. 217-240 ; 'Νἑος Έλληνομνήμων, XIV, p. 321 et suiv. (des « Canons pour lui »).

[356] Papadopoulos-Kérameus, Ίερος. Βιβλ., II, pp. 533-56 ; le même, l’Αναλεκτα, I, pp. 144-159.

[357] Byz-Zeitschrift, V, p. 196 et suiv.

[358] Io. Katrarii Hermodotus et Monocles, dialogi, éd. Antoine Elter, Bonn 1898.

[359] Ed. de Mazaris : Boissonade, Anecdota, III, pp. 112-186 ; Ellissen, Analekten, IV ; Treu, Mazaris und Holobolos, dans la Byz. Zeitschrift. I, pp. 86-97 ; Lampros, ibid., V, pp. 63-73 ; Dräseke, Byzantinische Hadesfahrten, dans les Neue Jahrbücher fur das klassische Altertum, XXIX, pp. 343-366 ; Tozer, Byzantine Satire, dans le Journal of Hellenic studies, II, pp. 232-270. Cf. Krumbacher, Byz. Litt., pp. 492-498. Cf. un Maxime Mazaris, auteur de canons, 'Νἑος Έλληνομνήμων, V, p. 63 et suiv. Cf. aussi p. 218.

[360] S. Ch. Sakellariadès, Περὶ τοῦ ἐν θεσσααoνiκῃ νομοφύλακος καὶ κριτοῦ, Κ. Άρμενοπούλου, Athènes 1916.

[361] Cf. Parisot, Jean Cantacuzène, homme d'État et historien, Paris 1845 ; Heisenberg, Ans der Geschischte und Litteratur der Palaiologenzeit, Munich 1920 ; Dräseke, Zu Johannes Kantakuzenos, dans la Byz. Zeitschrift, IX (1900), p. 72 et suiv. ; Ebersolt, Mission archéologique à Constantinople, p. 62 (un ms. çie lui). Pour un autre Jean Cantacuzéqe, Gerola, dans le Byzantion, VI, p. 379 et suiv. Un Cantacuzène Solitarius, Codices mosquenses cités, p. 15. Sur le retour de Jean V à Constantinople (22 novembre 1355) et la prise d'habit de Jean VI (10 décembre), le 'Νἑος Έλληνομνήμων, VII, p. 143 ; XIV, p. 403. Pour le Codinus sur les Cérémonies, compilation contemporaine, Ostrogorsky-Stein, dans le Byzantion, VII, p. 185 et suiv. ; Diehl, dans la Revue des études grecques, 1903, p. 28 et suiv.

[362] Il attaque Barlaam, mais aussi tout ce monde de moines goulus et buveurs ; III, pp. 173-175. Il avait visité l'Athos pour demander des prières ; ibid., p. 176. — Voulant se faire moine et s'établissant au Vatopédi, il en est empêché par l'empereur ; ibid., pp. 177-179. Sa condamnation de Grégoras. ibid., pp. 181-182.

[363] Dialogue entre Semseddin d'Ispahan et le moine Mélétios ; Migne, Patr. Gr., CLIV, c. 372 et suiv.

[364] Sur sa mort, ibid., CLVII, c. 25.

[365]Cf. aussi sa biographie par M. Guilland à la tête de la Correspondance (Paris 1927) et dans l'Essai sur Nicéphore Grégoras, L'homme et l'œuvre, Paris 1926.

[366] Le passage (p. 41) est mal traduit par M. Guilland. Grégoras dit qu'ils ne sont pas capables de cette harmonie qu'on trouve chez les Demi-Lydiens et Demi-Phrygiens, cependant des demi-barbares eux-mêmes.

[367] Aussi celui de Georges de Chypre ; I, p. 155.

[368] Guilland, Essai, p. 163 et suiv. Cf. C. E. Ruelle, Nicéphore Grégoras, dans la Revue des études grecques, 1895, pp. 251-255 ; Terzachi, dans les Studi italiani di filologia classica, XII (1904), pp. 181-217 ; Dräseke, dans la Byz. Zeitschrift, X, p. 106 et suiv, (ses rapports avec Jean Cantacuzène) ; Mercati, dans le Bessarione, 1918 ; Ostrogorsky, dans la Deutsche Litteraturzeitung, 1925, c. 1677-1701.

[369] Έφραιμίου Χρόνικον, éd. de Bonn, et Migne, Patr. Gr., CXLIII. Cf. Souarn, dans les Échos d'Orient, I, p. 113 et suiv. Cf. Krumbacher, Byz. Litt., I, p. 390 et suiv.

[370] Migne, Patr. Gr., CXLVI CXLVII. Cf. Bidez et Parmentier, De la place de Nicéphore Callistos Kanthopoulos dans la tradition mss. d'Évagrius, dans la Revue de l'Instruction Publique en Belgique, XL8 (1897) ; Papadopoulos-Kérameus, dans le Byzantion, V, p. 357 et suiv. (poésies).

[371] Migne, Patr. Gr., CXLV.

[372] Cf. Krumbacher, Byz. Litt.t p. 390 et suiv. Il y a de l'histoire aussi dans les lettres de l'empereur Manuel ; éd. Migne, Patr. Gr., CLVI, p. 91 et suiv., et éd. citée de Berger de Xivrey.

[373] Papadopoulos-Kérameus, 'Analecta, Pétersbourg, 1891.

[374] Bànescu, dans la βυζαντὶς, II (1912), pp. 257-295. Cf. Heisenberg, dans la Byz. Zeitschrift, XXII, p. 542. Cf. plus haut, p. 214.

[375] Lampros, 'Νἑος Έλληνομνήμων, III, p. 402 et suiv.

[376] Wagner, Carmina, p. 124 et suiv.

[377] Ibid., p. 141.

[378] Ibid., p. 158.

[379] Ibid., p. 181. On y trouve cependant le Φράγκος μὲ τὸ καππούτζιν (capuce) ; ibid., p. 183.

[380] Ibid., p. 186. Mention de Nicée, p. 187, de la Zagora (à l'époque de Muntaner), p. 193. Cf. ibid., p, 194. Sur le « Méliténiote », autre poème allégorique, Miller, Poème allégorique de Méliténiote, Paris 1858.

[381] Wagner, op. cit., p. 197.

[382] Cf. Wagner, Άλφάβητος τῆς γάπης, Leipzig 1879 ; Festa, dans Atene e Roma, I (1899), p. 223 et suiv. ; Hesseling et Pernot, Έρωτοπαίγνια, et Koukoulés, dans la Λαογραφία, III, 3.

[383] Pachymère, I, pp. 176-175 ; Nicéphore Grégoras, I, pp. 101-102, 393 ; II, p. 240 ; Cantacuzène, II, p. 90 et suiv.

[384] Pachymère, I, pp. 253-260.

[385] Ibid., pp. 594-595.

[386] Nicéphore Grégoras, III, pp. 182-183, 196. Cf. aussi ibid., p. 216.

[387] Jireček, dans la Byz. Zeitschrift, XIII, p. 197.

[389]Cf. notre étude sur la formation de l'hiérarchie dans le Sud-est de l'Europe, Bulletin de la Section historique de l’Académie Roumaine, II.

[390] Ή γὰρ τοι βασιλεύουσα πόλις αὕτη κοινὴ τῆς ὅλης εἰπεῖν οἰκουμένης ἐστὶν ἑστία καὶ κοινὸν πρυτανεῖον ; II, pp. 677-678.

[391] Cantacuzène, I, p. 312 ; II, pp. 90-91, 218.

[392] Ibid., II, p. 102.

[393] Ibid., pp. 421, 445, 479 (ἄρχων Άπρίων).

[394] Κεφαλή τῶν κάστρων καὶ χώρων Βλαχίας ; ibid., II, p. 320.

[395] Ibid., I, p. 196 et suiv.

[396] Ibid., p. 17.

[397] Ibid., p. 61.

[398] Ibid., II, pp. 172, 184.

[399] Πλέθρα χρυαίων ; ibid., p. 164.

[400] Ibid., pp. 88, 498 ; II, p. 59. Sur l'armée à cette époque, ibid., p. 346. Τάξις τῶν Άχοραῖτῶν ; ibid., p 180.

[401] 'Aλῶν ρχ ; ibid., p. 89.

[402] Ibid., I, 101 : στρατιωτικοὶ ἐν χώμαις ; II, p. 368.

[403] Cantacuzène, III, p. 34 et suiv., 40, 81. Cf. Stein, Untersuchungen zur spätbyzantinischen Verfassung und Wirtschaftsgeschichte, dans les Mitteilungen zur osmanischen Geschichte.