LA SAINTE FAMILLE

 

PREMIÈRE PARTIE. — L'ÉVANGILE DE BARABBAS

I. — DES ORIGINES JUSQU'À LA CRUCIFIXION.

 

 

I. — L'IDÉE ROMAINE.

a. — L'Âge d'or ou Règne de Saturne

Il occupe dans le système Sibyllin la place du Paradis adamique dans la Kabbale chaldéenne.

Il a duré mille ans, il reviendra.

b. — Le système de la Sibylle de Cumes

La Sibylle de Cumes avait annoncé que le monde reverrait l'Âge d'or, lorsque la roue du Temps, lancée pour douze Mille d'années, amènerait le Mille des Poissons, douzième signe du Zodiaque.

Virgile appelle la Sibylle Deiphobé, fille de Glaucus, Dieu-Poisson de la mythologie grecque. La Sibylle est l'organe occidental du Dieu-Zib (Baleine), auquel les Chaldéens donnaient le nom de Baal-Zib ; la boulé (délibération) du Zib, la Zib boulé, est appelée partout Sibylle, même dans les écrits qui portent aujourd'hui le nom d'Évangiles[1].

Pausanias dit en propres termes que la Sibylle a pour père le Kètophagos, le Mangeur de la Baleine[2].

Quel est l'homme qui, par la révolution des temps, prendra la Baleine, et qui pendant mille ans la mangera ? Un fils d'Enée, disait la Sibylle de Cumes, un Romain ; un fils de David, disait la Kabbale importée d'Assyrie en Judée, un Juif.

c. — Éternité du Royaume de Romulus et Paix universelle assurée par la Civilisation romaine : (Prophétie de Jupiter à Vénus, mère d'Enée)

Commune origine et égalité de tous les hommes devant Dieu dans la Genèse selon les Romains : Il n'y a pas d'esclave qui n'ait eu de rois parmi ses ancêtres, et point de roi qui ne descende d'esclave[3]. Point de privilège de naissance pour aucun peuple, fût-ce le peuple romain. Idéal : la paix. Point d'autres titres à la domination du monde que de bonnes lois, communes à tous. Ces idées sont admirablement développées par Sénèque, d'après Sextius. L'idée de Paix universelle, succédant un jour à l'inévitable période des guerres, est parfaitement rendue dans la Prophétie de Jupiter à Vénus, mère d'Enée[4] :

Romulus recevra le sceptre, bâtira la ville de Mars, et donnera son nom aux Romains. Je n'assigne aucun terme à la durée de ce peuple, aucune limite à sa puissance : je lui ai donné un empire sans fin[5]... Du sang le plus illustre des Troyens naîtra César, dont l'empire n'aura de bornes que l'Océan, et dont la renommée montera jusqu'aux astres : c'est du grand nom d'Iule qu'il tirera le sien. Toi-même, un jour, tu recevras dans l'Olympe ce héros chargé des dépouilles de l'Orient, et les mortels lui élèveront des autels. Les siècles rudes et grossiers s'adouciront dans la Paix. L'antique Bonne foi, Vesta, Remus et Quirinus son frère, donneront des lois au monde. Les redoutables portes de la Guerre seront fermées par des chaînes de fer ; la Fureur impie y sera prisonnière, assise sur un faisceau d'armes homicides ; et les mains liées derrière le dos par cent nœuds d'airain, elle frémira de rage, horrible et la bouche sanglante !

d. — Fonction du Romain révélée à Enée mille ans avant la naissance d'Octave Auguste

Anchise parlant à son fils Enée :

D'autres peuples, je le crois, sauront mieux amollir et animer l'airain, et faire sortir du marbre de vivantes figures ; ils parleront avec plus d'éloquence[6] ; ils décriront plus savamment le mouvement des cieux et le cours des astres[7] ; toi, Romain, souviens-toi de soumettre le monde à ton empire. Voici tes arts, à toi : imposer les lois de la Paix, épargner les vaincus, et dompter les superbes.

 

II. — ÉVANGILE DU ROYAUME UNIVERSEL DES JUIFS.

a. — L'Even-guilayon de Iuda ben Péréja en Egypte : L'entrée dans le Royaume fixée à la pâque des Poissons de mille ans

Ainsi que nous l'avons expliqué, le bénéficiaire de la Schabed (Promesse avec serment) du Dieu des Juifs devait descendre de David, roi de Juda, par celui de ses fils (Salomon) qui avait régné. La famille de David, c'est la Sainte-famille. Les descendants de David s'étaient fixés au Gamel — Montagne à forme de chameau, plus connue sous le nom de Gamala —, les uns fils de David par Salomon, les autres par Nathan, qui n'avait point régné.

Au temps de Cléopâtre, reine d'Egypte, ils furent chassés de Judée par les princes Asmonéens (Macchabées), et se réfugièrent à Alexandrie. L'un d'eux était Juda ben Péréja[8] qui se disait du même père que Moïse, Aaron et Marie, et de plus fils de David par Salomon.

Ce nom de ben-Péréja est à lui seul toute une définition : il n'a jamais été porté que dans cette famille. Il est composé de péré, âne sauvage, sur lequel jamais homme n'est monté, comme dit le revenant Barabbas dans les écrits canoniques, et de paria, qui délie. Ben-Péréja, c'est le fils des étoiles Ânes, en un mot l'homme désigné pour délier, par lui-même ou par sa postérité, le sceau de la constellation qui était pour les Juifs le signe de la création du Soleil (il répond à notre Cancer), et sous lequel ils devaient triompher de toutes les nations.

A la fin du septième siècle de Rome, Pompée, réalisant la prophétie de Balaam monté sur son ânesse, entra dans le Temple de Jérusalem et en enleva le Tharthak d'or, l'idole-Ane de Juda[9], le signe du triomphe de la Sainte-famille.

Juda ben Péréja ne se découragea point. Reprenant l'horoscope par lequel Jacob promettait l'empire universel au patriarche Juda, il rappela qu'à l'origine des temps cet horoscope avait été gravé par Dieu lui-même sur l'éven (la pierre), et que cette pierre constituait le guilayon (livre-rouleau) des Phurim (Sorts) du monde.

Il déclara que le terme était proche où le Messie mangerait le Zib, c'est-à-dire règnerait pendant mille ans sur la terre.

Il répandit l'Apocalypse de l'Even- guilayon dans toutes les contrées où il y avait des Juifs.

Ceux de langue hellène traduisaient les mots Even-guilayon par Euagghelion (Bonne nouvelle), et ce calembour est resté dans le mot Évangile.

Le lecteur qui voudra connaître les titres de la Sainte-famille à la domination universelle, peut se reporter au Mensonge chrétien[10].

Ils consistent uniquement en ceci que, pendant plus de quatre cents ans, les membres de la Sainte-famille, à peu d'exceptions près, ont immolé à Dieu leur premier-né.

 

III. — UNE RÉPLIQUE À L'ÉVANGILE : LA FORTUNE D'AUGUSTE.

Le succès de l'Even-guilayon devait être assuré par un changement dans l'ordre céleste, à commencer par un arrêt complet du temps, le tout au bénéfice exclusif des Juifs.

Les Romains n'acceptèrent point la Zib boulé judaïque[11], et à ce fatal horoscope ils opposèrent expressément celui d'Auguste.

a. — La fortune d'Octave Auguste déduite de son horoscope

Conçu sous le Capricorne, Octave était né sous la Balance.

Au temps d'Octave, empereur qualifié d'auguste, environ mille ans s'étaient écoulés depuis l'arrivée d'Enée en Italie. Anchise, du fond des Enfers, annonce en ces termes à son fils la fortune d'Octave :

Voilà César et toute la postérité d'Iule, appelés sous l'immense voûte des cieux. Voilà ce héros qui te fut souvent promis : Auguste César, le fils d'un Dieu. Il ramènera le Siècle d'or dans le Latium, dans cette contrée ou régna jadis Saturne ; il étendra son empire sur les Garamantes et sur les Indiens, dans les contrées situées au-delà des routes de l'année et du soleil, et où le puissant Atlas soutient sur ses épaules le ciel semé d'étoiles resplendissantes. Déjà, dans l'attente de sa venue, effrayés par les oracles qui l'annoncent, frémissent les royaumes Caspiens et les peuples qui bordent le Palus-Méotides ; déjà se troublent les sept embouchures du Nil, saisies d'effroi. Nul n'a parcouru autant de pays ; ni Alcide, qui perça la biche aux pieds d'airain, rendit la paix aux forêts d'Erymanthe, et fit trembler les marais de Lerne du bruit de son arc ; ni Bacchus, le vainqueur de l'Inde, qui, guidant ses tigres avec des rênes de pampre, faisait voler son char, en descendant les hautes cimes du Nisa.

b. — Le nom d'Auguste donné au mois influencé par le Cancer et le Lion : (Août)

On avait donné le nom de Jules au mois qui répond à notre juillet, dont la seconde quinzaine est influencée par le Cancer ou Écrevisse.

Le Sénat proposa de donner le nom d'Auguste au mois (septembre) qui avait vu naître Octave :

Veux-tu, dit Virgile[12], veux-tu, nouvel astre d'été, te placer entre Erigone et le Scorpion qui la poursuit ? Déjà, devant toi, le Scorpion replie ses pinces brûlantes et t'abandonne dans le ciel un espace plus que suffisant[13].

Auguste consulté préféra qu'on donnât son nom au mois que nous appelons août, dont la première quinzaine est influencée par le Cancer, la seconde par le Lion, et qui se trouve au même point solsticial que les Anes de l'Even-guilayon. C'était une mesure d'autant plus fondée en fait, que ce mois avait été particulièrement heureux pour l'Empire, et qu'Auguste y avait célébré trois triomphes.

c. — Le retour de l'Âge d'or et le règne du fils de la Vierge : Son horoscope

A quelques années près, les prophéties de la Sibylle s'accordaient pour fixer le retour de l'Âge d'or à l'époque où il se trouva qu'Octave régnait sous le nom d'Auguste. Virgile, plus précis, faisait coïncider ce retour avec la naissance du fils qui devait naître à l'empereur sous le consulat de Pollion[14] :

Il est venu ce Dernier âge prédit par la Sibylle de Cumes ; le grand Ordre des siècles épuisés recommence ; déjà revient la Vierge, et avec elle le règne de Saturne ; déjà du haut des cieux descend une race nouvelle.

Cet enfant, dont la naissance doit bannir le siècle de fer et ramener l'Âge d'or dans le monde entier, daigne, chaste Lucine, le protéger ! Déjà règne Apollon, ton frère. Ton consulat, Pollion, verra naître ce Siècle glorieux, et les Grands mois[15] commencer leur cours. Sous sa conduite, les dernières traces de nos crimes, s'il en reste encore, pour toujours effacées, affranchiront la terre d'une éternelle frayeur. Cet enfant vivra de la vie des dieux, il verra les héros mêlés parmi les Immortels, ils le verront lui-même partager leurs honneurs. Il gouvernera l'univers pacifié par les vertus de son père.

Tournez, fuseaux, filez ces siècles fortunés, ont dit les Parques, d'accord avec l'ordre immuable des destins !

Les temps approchent. Monte aux honneurs suprêmes, enfant chéri des dieux, noble rejeton de Jupiter ! Vois, sur son axe ébranlé, se balancer le monde ! Vois la terre, les mers dans leur immensité, le ciel et sa voûte profonde, la nature toute entière, tressaillir à l'espérance du Siècle à venir ![16]

Cet enfant, l'Enfant divin, ne doit régner que dans la paix et par la sagesse. Les péchés, les crimes, l'antique perversité, dont les hommes avaient été punis par le siècle de fer, s'effaceront par la grâce des Dieux et la vertu des hommes. On entrera dans le Siècle d'or, lorsque mille ans se seront écoulés depuis la mort d'Iule, soit vingt-trois ans après le consulat de Pollion.

On sait que l'enfant divin ne vint pas.

d. — L'an 737 de Rome : Commémoration du Millénaire écoulé depuis la mort d'Iule

En 737, Auguste commémora par des Fêtes qui avaient un sens sibyllin l'arrivée d'Enée, le pater Œnéas, dans le Latium, et la mort d'Iule ; Auguste comptait le temps selon Virgile.

Virgile, en effet, compte sept ans de règne pour Enée, trente ans pour Iule, et trois cents ans pour les descendants de celui-ci dans Albe. Ajoutant tous ces chiffres aux sept cents ans écoulés depuis la naissance de Romulus et Remus, les deux jumeaux, protégés par les Gémeaux, Auguste trouvait mille trente-sept ans depuis l'arrivée d'Enée dans le Latium, et mille ans depuis la mort d'Iule.

Ce qu'il voulait commémorer par ces Jeux, c'est la prophétie de Jupiter à Vénus, mère d'Enée, sur l'éternité du Royaume de Romulus, l'Évangile des Romains en somme. C'est sur quoi Horace a composé son Chant séculaire en l'honneur des dieux à qui plaisent les sept collines :

Soleil bienfaisant, dit le Chœur du peuple et des jeunes garçons, toi qui renais toujours nouveau, toujours le même, puisses-tu ne rien voir de plus grand que la ville de Rome ! Reine des astres, déesse au croissant de feu, exauce les jeunes vierges qui t'implorent !

Et toi, déesse puissante, dit le Chœur des jeunes filles, soit que tu veuilles être appelée Lucina ou Genitalis, protège nos mères ! Multiplie les enfants de Rome ! Bénis les décrets de nos sénateurs sur les mariages, protège cette loi conjugale qui doit être féconde en citoyens ![17] Qu'une carrière nouvelle de cent-dix années rende à Rome ces chants et ces Jeux, qu'on a célébrés pendant trois jours ! Parques, ajoutez d'heureuses destinées à celles qui viennent de s'accomplir ![18] Que la terre, fertile en moissons, donne à Cérès une brillante couronne d'épis ! Que des eaux salutaires et qu'un air pur fécondent les germes de son sein ![19] Dieu puissant, donne des mœurs pieuses à la jeunesse docile ! Déjà la bonne foi, la paix, l'honneur, l'antique probité, la vertu si longtemps méconnue, osent reparaître, et l'heureuse Abondance revient tour à tour, nous montrant sa corne féconde.

e. — L'Augustat d'Octave

Quoiqu'on le dît fils de Vénus, qu'on l'adorât comme un dieu, et qu'outrant la flatterie, Virgile proposât de le révérer comme l'auteur des fruits que produit l'univers[20], jamais Auguste ne souffrit qu'on lui donnât du Maître ou du Seigneur. Il y avait en lui mille fois plus de pudeur qu'en un Juif comme celui que nous allons voir, en qui on devait un jour adorer l'auteur de l'univers lui-même !

 

IV. — LA SAINTE FAMILLE.

a. — Salomé, la fille de la femme adultère avec Hérode

Juda ben Péréja, le héraut de l'Even-guilayon, semble être mort sans postérité mâle.

Il eut une fille[21], nommée Cléopâtre, qui épousa Siméon Lévi, descendant de David par Nathan : saint homme au sens juif, c'est-à-dire fanatique de la Loi, confit en pratiques superstitieuses et en jeûnes. De Cléopâtre il eut plusieurs enfants, trois, à ce qu'il semble, dont une fille qu'on nomma Salomé. Prise d'ambition et peut-être fatiguée d'une vie trop uniforme, Cléopâtre quitta Siméon pour devenir reine de Judée, en épousant Hérode, protégé des Romains, et qui n'était d'aucune des douze tribus.

De ce moment, tous traitèrent Cléopâtre de sota (adultère), avec d'autant plus de raison qu'elle donna deux enfants mâles à Hérode[22], lesquels, ayant du sang de David par leur mère, participaient à la Promesse évangélique.

Tandis qu'un des enfants de Cléopâtre avec Siméon Lévi, un fils, sans doute en très bas âge, suivait sa mère au palais d'Hérode, sa fille Salomé restait avec son père et son oncle, car Siméon avait un frère, nommé Juda, et surnommé, comme lui, El Kana ou Kanthora, le même kana (zèle) pour la thora (loi) les réunissant tous les deux.

Salomé fut élevée par eux dans le culte de l'Even-gudayon et dans la haine de la sota.

b. — L'Aïn Gamel et la seconde Miriam

Pleine d'orgueil et de chimères, elle se persuada facilement qu'elle était née pour faire une seconde Miriam. — La première est la sœur de Moïse et d'Aaron —. Ses origines le lui donnaient à croire, et la nature lui en apportait une singulière confirmation. Au sommet de la montagne du Gamel, près de la tour qu'habitait la Sainte-famille, il y avait une aïn (fontaine), déjà miraculeuse par son altitude.

La première Miriam avait reçu le même don de prophétie que ses frères ; et dans le Talmud[23] on lui reconnaît la seconde place parmi les sept prophétesses envoyées par le Dieu des Juifs à son peuple : Sara, Miriam, Debora, Schana, Ahigaïl, Chulda et Esther.

Mais de ces sept prophétesses, à part peut-être Sara, qui passait pour avoir été plus forte qu'Abraham, Miriam est la plus grande, à cause de son Aïn, ou pour mieux dire de sa révélation sur le caractère et la vertu de cette fontaine. Il y a là-dessus un targum[24] capital :

Par sa prière, Miriam obtint, pour les Juifs, la fontaine. Par sa prière, Aaron leur obtint les nuées de gloire. Par sa prière, Moïse leur obtint la manne. A la mort de Miriam, la fontaine tarit, pour bien montrer à tous les Israélites qu'elle ne jaillissait que par sa grâce. Et comme à ce moment Muon et Moïse étaient dans la tente (du témoignage), les Israélites, se tenant dehors, commencèrent à pleurer. Or, il était déjà la sixième heure du jour (midi), et Moïse ne savait pas que la fontaine s'était tarie.

Et étant entrés, les Israélites dirent à Moïse :

Pourquoi es-tu assis, pleurant ? Et Moïse répondit : Pourquoi ne pleurerais-je pas ma sœur morte ? Ils lui dirent : Il ne sert à rien de tant pleurer une seule vie ! Que ne nous pleures-tu pas tous ? Moïse leur ayant demandé pourquoi, les Juifs répondirent : C'est que nous n'avons plus d'eau à boire. Alors Moïse se leva et, étant sorti, s'aperçut que la fontaine ne donnait plus une seule goutte d'eau[25].

Tant par sa naissance que par le voisinage de l'Aïn Gamel, Salomé se tenait pour seule capable de faire revenir cette symbolique fontaine, et c'est la double raison pour laquelle elle a pu être considérée comme une seconde Miriam, la Miriam Gamaléenne.

e. — La Vierge de la promesse

Miriam en mourant avait transmis aux Juifs la Promesse de la Vierge céleste, s'incarnant en une vierge issue de Lévi, et accouchant d'un enfant qui serait le Messie et rachèterait définitivement les Juifs : Pourquoi, dit l'un d'eux, après le commandement sur l'holocauste de la génisse rousse, en vient-on ensuite à la mort de Miriam ? Parce que, si la génisse rousse expie, autant en fera la Vierge, lorsqu'elle aura un fils[26].

Autrement dit, lorsqu'accouchera la mère du Messie, deviendra inutile d'offrir des génisses rousses en holocauste à Dieu ; le fils de cette vierge remettra les péchés d'Israël, et ainsi se réalisera la promesse faite à Miriam. Et c'est pourquoi le chapitre sur la Vierge dans le Coran est intitulé la Vache, parce que de vierge, comme la génisse, Salomé est devenue mère d'un fils qu'elle estimait devoir être le Messie, réalisant ainsi la promesse faite à la première Miriam.

d. — Mariage de Salomé avec Iuda de Gamala dit Panthora

Dans le temps même où Auguste célébrait les Jeux séculaires, Juda Kanathora (vulgo Panthora) prit pour femme la jeune Salomé, sa nièce, alors âgée d'environ quinze ans.

Répliquant aux calculs de Virgile et d'Auguste, ceux de la Sibylle en somme, et dressant Ische (Jessé), père de David, contre Enée, père d'Iule, ils estimèrent que les Latins n'auraient même pas dû dépasser les mille ans (à compter de l'arrivée d'Enée en Italie) échus en 700 de Rome.

Le temps que les Romains ont vécu depuis, est un répit que leur a laissé le Dieu des Juifs. Dans cinquante ans, c'est-à-dire en 789, il n'y aura plus de temps, et Rome brûlera.

e. — L'Année de deux ans 738-789. Naissance de Iuda-bar-Iuda, autrement dit Bar-Abba (6 janvier 739)

C'est cette année-là[27] que naquit l'être abominable, à qui ses parents persuadèrent qu'il était le Bar-Abba (Fils du Père), le Siloé (Envoyé), le Meschiah (Messie, Christ, fait pour mettre les Juifs en possession de la terre), le Ieou-shâna-os, en grec Ioannès (Signe de l'Année de la réalisation de cette Bonne nouvelle), et le Ieschoua (Sauveur) de sa race.

Il naquit sous le Capricorne, dans la nuit du sabbat (samedi) au premier jour de la semaine (dimanche), le 6 du mois de thébet (janvier). Circoncis le 14, veille de l'entrée dans le Verseau, il reçut le nom de Juda, qui était celui de son père.

Le témoignage des Juifs sur ces divers points fait seul autorité. Il est formel dans le Talmud, dans les Mahazeh Ieschou ha nozri (Apparition du Vaurien de l'étranger), cités plus loin[28], et il est confirmé par la Sagesse de Valentin[29], juif d'Alexandrie, très attaché à toute la Sainte-famille.

Juda bar-Abba devant être le thav (fin) du temps, son Père céleste l'avait donné aux Juifs dans la nuit du sabbat, qui est le thav de la semaine, au jour qui est l'aleph (commencement) de la suivante.

Pour les Juifs de l'Even-guilayon le 6 janvier devint sacré ce fut le Mahazeh ha Marân ou Mahazeh ha Rabbi (Apparition du Maître), que les Juifs hellènes ont traduit par Epiphaneia. L'Epiphaneia, Epiphanie, c'est l'Apparition sur la terre d'un dieu charnel, l'Incarnation.

C'est pourquoi les rabbins évangélistes, lorsqu'ils ressusciteront cet homme-dieu dans leurs écrits, le feront renaître la nuit même où il était né (samedi à dimanche).

Dans toutes les églises de Judée, dont parle la Lettre aux Galates, dans celles de Jérusalem, d'Egypte, de Syrie (Antioche), de Chypre, et dans toutes celles d'Orient où fut suivie la tradition des premières synagogues évangélisées, c'est le jour appelé Epiphanie que se célébrait la Nativité de Barabbas. Jacob, évêque de Jérusalem, en témoigne formellement ; à ceux qui respectèrent cette date il faut joindre Clément d'Alexandrie et Eusèbe de Césarée. Le seul écrit spécialement composé avant le cinquième siècle sur la Nativité, est celui de Timothée, évêque d'Alexandrie[30] ; il établissait qu'il n'y avait ni différence ni intervalle entre la naissance de Barabbas et l'Epiphanie[31], et c'est pourquoi il a disparu. Néanmoins, Epiphane, évêque de Salamine de l'île de Chypre, ne laisse aucun doute sur ce point ; c'est le 6 du mois de thebet qu'un barabbalâtre renseigné doit célébrer la naissance de son Dieu : Le jour de l'Epiphanie, où le Seigneur est né, n'est pas jour de jeûne[32]. Cet évêque, indigne de foi dans la plupart des cas, dit ici la vérité ; et à grand renfort de témoignages concordants[33], il établit que ce jour doit être daté 6 janvier[34].

Il en fut ainsi jusqu'au milieu du cinquième siècle, si ce n'est plus, époque à laquelle l'Église de Rome, après avoir retardé de vingt-deux ans la naissance de son Juif, trouva bon d'en avancer le jour, de le fixer au 25 décembre, et de le distinguer faussement de ce qui jusque-là s'était appelé Epiphanie.

Mais quoique vous puissiez lire là-dessus dans les écrivains ecclésiastiques, tenez pour certain que, pendant plus de quatre cents ans, Epiphanie et Nativité ont été une seule et même chose[35].

Dans l'Homélie de Jean Chrysostome (authentique ou non, il n'importe), l'Église d'Antioche déclare qu'il s'est à peine écoulé dix ans depuis que l'Église d'Occident ordonne de rompre avec la date du 6 janvier[36].

Et l'Église, quoiqu'elle ait ramené la Nativité au 25 décembre, est obligée de dater du 6 janvier l'Apparition aux Mages.

Sitôt que l'Église eut placé la Nativité au 25 décembre, elle fit perdre sa signification réelle au mot Epiphanie. Elle déclara qu'il fallait l'entendre du jour où Barabbas s'était baptisé lui-même, et qui, disait-elle, répondait précisément au 6 janvier. On fit soutenir cela par Origène[37], dans lequel on peut lire que, si les uns interprètent l'Epiphanie dans le sens de Nativité, il en est qui placent ce jour-là le baptême de Barabbas. Hiéronymus, qu'on appelle aujourd'hui Saint-Jérôme[38], (9) imposteur qui n'a été surpassé que par Augustin, si toutefois ils sont les auteurs des ouvrages signés de leur nom, Hiéronymus donc est venu à la rescousse ; il déclare que, loin d'être, comme quelques-uns le croyaient, le jour natal du Juif de rapport, l'Epiphanie est le jour de son baptême, et que le mot s'applique au spectacle des cieux ouverts sur la tête de ce Juif sortant de l'eau. Malheureusement, on a laissé ceci dans Epiphane : Le jour où fut baptisé le Christ est, si l'on tient compte de la supputation égyptienne, le 12 d'athyr, soit le 6 des ides de novembre, le soixantième avant la fête de l'Epiphanie, qui est le jour de sa naissance[39].

f. — Le lieu de naissance : Aïn Gamel, Aïn Karem

La Nativité en usage dans les premières églises d'Orient, Palestine comprise, est celle qu'on trouve aujourd'hui dans Luc. Elle était formelle sur le lieu de naissance de Juda bar-Abba, le premier-né de Salomé. C'était la montagne d'Aïn Gamel, la ville de Juda Panthora.

L'Apparition du Vaurien de l'étranger précise : la Sainte famille habitait la tour d'Aïn, sise à l'Orient.

Afin de donner un sens édénique à la fontaine près de laquelle était né Juda, les rabbins évangélisés ont fait sur l'Aïn Gamel un des cent jeux de mots dont ils sont coutumiers ; ils ont écrit Aïn Karem, Source de la Vigne : eau convertissable en vin lors de la réalisation de l'Even-guilayon. Et jusqu'au treizième siècle tous les exemplaires de l'Évangile de Luc, répandus chez les Egyptiens, les Coptes et les Arabes, portaient Aïn Karem, comme lieu de naissance de Juda le Baptiseur[40], le Ioannès aujourd'hui connu sous le nom de Jésus-Christ.

Comme il fallait s'y attendre, tous les efforts de l'Église romaine ont tendu à déplacer l'Aïn Karem, qui se trouvait à l'Orient du Jourdain. Il se trouve maintenant à l'Occident de Jérusalem et le plus loin possible de la montagne à laquelle les rabbins évangélistes ont donné le nom symbolique de Nazireth. Sur les indications d'un aigrefin, admirablement au courant de l'Aïn Karem des Églises primitives, un premier pèlerin a informé la chrétienté que les barabbalâtres de son temps fixaient Aïn Karem près d'une petite fontaine située à cinq mille de- Jérusalem, à l'ouest, en plaine, il est vrai, mais entourée de montagnes qui jouaient avec un brio tout ecclésiastique le rôle du Gamel original. Dix pèlerins, vingt pèlerins, cent pèlerins[41], dans d'autres relations frappées au bon coin, se chargèrent de confirmer cette manière d'orienter les villes en les désorientant, si bien qu'aujourd'hui on passe pour un ennemi de l'Église, tout au moins de l'archéologie sacrée, quand on maintient l'Aïn Karem où Dieu l'a placée, c'est-à-dire sur la montagne Gamaléenne à l'orient du lac de Tibériade, et près de la tour d'Aïn.

g. — Autres enfants de Salomé et de Iuda Panthora

Salomé fit preuve d'une fécondité que n'avaient eue ni la femme de Jules César ni celle d'Auguste ; et elle devait en donner six autres exemples, rien qu'en mâles.

Les six fils qu'elle eut après Juda bar-Abba[42] sont :

2e Shehimon, Siméon, Simon, dit en syriaque Képhas (la Pierre) ;

3e Juda, surnommé Toâmin, aujourd'hui Thomas, (jumeau nominalement de son aîné.)

4e Jacob senior, surnommé Oblias, ou Force du peuple, (Saint-Jacques.)

5e Jacob junior, en Évangile Andreas ;

6e Philippe ;

7e Ménahem, roi des Juifs en 819, sous Néron.

On ne manqua pas de dire que Dieu avait regardé sept fois cette mère sabbatique, dont le premier-né avait vu le jour dans une année sabbatique et proto-jubilaire.

Outre ses sept fils, elle eut un nombre de filles qu'il n'est pas possible aujourd'hui de déterminer : trois, je pense. Deux sont connues : Salomé et Thamar ; la troisième serait Esther.

h. — Horoscope du nouveau-né contre l'horoscope d'Octave l'Auguste, la Bête dont le nom est un nombre

Je rappelle les principaux traits de la kabbale de la Sainte-famille.

Descendant de David par son père et par sa mère, Barabbas a pour Père invisible le Dieu Créateur du ciel, de la terre et des Juifs ; sa Mère cachée est la Vierge du monde, l'Esprit de Dieu.

Les Juifs seuls sont nés de Dieu, les étrangers (goym) sont de la semence de bétail.

Octave, empereur sous le nom d'Auguste, est la bête en chef, la Bête de ces bêtes, la Bête dont le nom est un nombre[43], disait la Sainte-famille.

i. — Naziréat de Juda bar-Abba

Le petit Juda bar-Abba fut déclaré Nazir, consacré à son Père céleste. 11 devait garder sa virginité, laisser pousser indéfiniment ses cheveux, s'abstenir de toute boisson fermentée, jeûner à certains jours, et ne voir de morts sous aucun prétexte, s'agît-il même de ses parents les plus proches, jusqu'au jour de sa manifestation.

j. — Séjour de Barabbas en Égypte ; son initiation à la magie : La kabbale de l'Alphabet hébreu

Les Juifs reconnaissent Dieu à la condition qu'il ne reconnaisse qu'eux. Les Juifs étant le peuple de Dieu, l'hébreu est la langue de Dieu. Chaque lettre de l'Alphabet hébreu a un sens particulier, dont l'intelligence et la réalisation sont réservées au bar de l'Abba. On mit l'Even-guilayon de Juda ben Péréja entre les mains de Barabbas, et on lui apprit soigneusement toutes ces belles choses[44].

De toutes les Ecritures, il préférait celles qui avaient un sens kabbalistique, ou portaient les lettres de l'Alphabet présentées dans leur ordre : par exemple, il faisait un cas extraordinaire du Psaume CXIX, qui a pour acrostiches les lettres de l'alphabet hébreu, répétées chacune huit fois de suite.

k. — Son tatouage cruciforme à la cuisse droite

Sur l'Even-guilayon le nom de Iehova était figuré par la croix à bras égaux, étendue aux quatre points cardinaux. Barabbas se tatoua d'une croix la cuisse droite, afin d'avoir dans le sang le Nom ineffable.

Le jour où Barabbas est né, son horoscope a annulé celui d'Octave. Le Capricorne d'Octave a été renversé par le Capricorne de Barabbas.

Cinquante ans de vie, c'est tout ce qui reste à Satan, maître du Temps, et à ses sujets romains, hérodiens, et gaulois[45].

l. — Année sabbatique 760. Siméon et Juda Panthora tués dans le Temple de Jérusalem. Barabbas vengeur légal du sang de son grand-père et de son père Sa malédiction sur le Temple

Son grand-père Siméon et son père Juda ayant été tués dans le Temple au Recensement institué en 760 par Quirinius, proconsul de Syrie, Barabbas, l'aîné des sept bar-Juda, fut chargé de leur vengeance aux termes de la thora.

Sa malédiction est sur les Juifs dégénérés, qui obéissent aux Hérodes et aux Romains, coalisés contre la Loi ; sur le Temple construit par Hérode ; sur les prêtres qui laissent les goym fouler indûment le parvis ; sur Jérusalem souillée, et qui doit être purifiée par le feu, pour faire place à une ville nouvelle. Ainsi seront vengés son père et tous les martyrs du Recensement. Ce sera la vengeance locale ; mais il y aura une vengeance externe, qui atteindra les ennemis, particulièrement Romains et Gaulois, jusque chez eux. Tout cela, avec beaucoup d'autres choses, s'accomplira au Jubilé de 789, sept années sabbatiques après la naissance du Goal ha dam (Vengeur du sang).

m. — Le successeur d'Auguste : la Bête dont le nom est Mystère

Les Sorts de l'Even-guilayon, dont l'Apocalypse actuelle n'est que la mise en œuvre, prolongée jusqu'à 789, étaient bien connus des Romains depuis l'établissement du Cens en Judée. Tibère en avait appris tous les éléments, lorsqu'il prenait des leçons d'astrologie judiciaire auprès de Thrasylle, qui lui promit la succession d'Auguste.

n. — 778. Manifestation de Barabbas à la fontaine du Siloé-lez-Jérusalem

C'est en 778 que, spéculant sur les cinq mouvements d'eau de la fontaine intermittente du Siloé, il prétendit être le Siloé lui-même, c'est-à-dire l'Envoyé du Dieu des Juifs à son peuple, en un mot le Messie.

o. — Composition du Manifeste du soi-disant Messie aux Juifs du monde entier, sous le titre d'Apocalypse des Sorts de l'Even-guilayon

Il avait divisé son Even-guilayon en vingt-deux chapitres, précédés chacun de sa lettre correspondante depuis Aleph jusqu'à Thav. Il disait lui-même : Je suis l'Aleph et le Thav, ce qui a été traduit par les rabbins hellénisants, notamment dans l'Apocalypse de Pathmos, par : Je suis l'Alpha et l'Oméga. Et en effet, dans l'Apocalypse de l'Even-guilayon, transmise par Philippe, Toâmin (aujourd'hui Thomas) et Mathias bar-Toâmin (aujourd'hui Barthélemy), chacune des vingt-deux divisions était sous le sceau de sa lettre. Vous verrez, par les Apparition du Vaurien de l'étranger quelle importance il attachait à cet Alphabet[46].

 

V. — CONVOCATION DES JUIFS À LA PAQUE DES POISSONS DE MILLE ANS.

a. — Entrée dans le 12e mille du monde, (6e d'Adam, 789 de Rome)

C'est en 788 que cet imposteur s'annonça au monde, entendez le monde des Juifs répandus sur la terre. Cette année étant sabbatique et, d'après la Révélation faite par le Père à son fils, la dernière avant l'entrée dans les Poissons de mille ans, Barabbas déclara qu'il fallait la compter, non point selon l'usage, du mois de tischri (septembre) au mois de tischri suivant, mais du 15 nisan (avril), jour de la Pâque, au 15 nisan suivant, à partir duquel il n'y aurait plus de temps. Voici pourquoi.

b. — Emploi projeté de la journée du 14 nisan 789, jour dit de la préparation à la pâque : Pillage du trésor du Temple et incendie de l'édifice souillé par les goym

Le jour de la préparation, Barabbas entre en vainqueur à Jérusalem, s'empare du trésor du Temple hérodien, et célèbre la Grande pâque qui durera mille ans, la Pâque du Zib (Baleine, mère des Poissons).

Le soleil cesse de passer dans l'Agneau (nuit du 14 au 15 nisan), le monde atteint le fie Mille d'Adam, 12e de la Création, et le temps n'est plus mesurable selon les calculs astronomiques de l'homme.

 

VI. — PROGRAMME DE L'ÉVANGILE QUI S'ACCOMPLIRA À PARTIR DU 15 NISAN 789.

a. — Barabbas prononcera le mot de l'Accomplissement de la Promesse

Le soir du 14, à la dernière seconde de la vingt-quatrième heure (six heures de l'après-midi, selon l'ordre de la journée juive), Barabbas prononcera le mot de L'Even-guilayon, c'est-à-dire le nom infini d'I-e-o-a (Iehova), qui est déjà sur sa cuisse droite dans le signe de la croix à bras égaux, étendue aux quatre points cardinaux.

Immédiatement l'Agneau, dispensé de recevoir le soleil pendant trente jours, viendra donner sa lumière à Barabbas, qui éprouvera ainsi le premier effet du baptême de feu ou baptême dans l'Esprit-Saint. Avec ce signe descendront sur le Mont des Oliviers, pour prêter main forte à Barabbas, les vingt-quatre Anciens du jour sans nuit, les douze patriarches des douze tribus, et les cent quarante-quatre mille Anges de la Milice céleste.

b. — Commencement de la destruction des goym par les trois signes antérieurs aux Anes, signe de la Création du Soleil et symbole de l'eau douce

La destruction du monde des goym aura lieu dans les six mois qui correspondent aux six Jours (de mille ans chacun) pendant lesquels le Dieu des Juifs a travaillé.

Quatre anges postés aux quatre points cardinaux supprimeront l'air respirable des goym. Quant à l'eau, toutes les dispositions sont prises pour qu'il n'y en ait plus qu'en Terre Sainte. De cette façon, à supposer qu'un imposteur se lève parmi les goym pour les baptiser, il ne le pourra même pas.

Aidé par les anges de son Père, (les douze tribus célestes), Barabbas purge la Terre Sainte de tous les goym qui la souillent de leur présence : (Romains, Gaulois, Egyptiens, Grecs, Syriens, etc.)

Une épidémie mortelle s'abat sur tous les sujets de Rome.

L'eau de la mer est comme empoisonnée, et, créés avant le premier homme, les poissons meurent.

c. — Capitulation du Soleil et de la Lune devant Barabbas

Voyant que les trois maisons qu'ils ont coutume d'occuper de l'équinoxe du printemps au solstice d'été ont quitté le ciel pour se mettre à la disposition exclusive de Barabbas, le soleil et la lune se sentent remplacés par la nouvelle Lumière du monde, le corps de ce Juif baptisé du feu de l'Esprit Saint. Ils perdent un tiers de leur éclat à chaque signe, de telle manière qu'arrivés au quatrième, les Anes, ils sont complètement éteints.

d. — Sorts qui s'accomplissent par l'Ane de Juda

§ 1. — Résurrection des morts des douze tribus : leur Jugement

Les Ânes étant le signe des deux principes générateurs : chaleur et eau, c'est sous ce signe que les morts juifs reprennent ces deux principes vitaux. Ils ressuscitent pour être jugés par Barabbas.

Ceux qui sont morts dans la Loi, sont admis au Royaume ; par conséquent, ils n'auront connu que la première mort.

Les autres sont condamnés à la seconde mort et jetés en enfer avec les goym.

Cette promiscuité est ce qu'il y a de plus dur dans leur châtiment.

§ 2. — Jugement des vivants des douze tribus

Ceux qui auront marché avec Barabbas, exempts de toute mort. Ceux qui n'auront pas marché avec lui, condamnés à vivre en enfer avec les goym.

§ 3. — Triomphe des Juifs par l'Ane de Juda, avec la complicité du Chien tourné contre les goym

L'eau des sources et des fleuves est empoisonnée chez tous les goym par l'Ange à tête d'âne (Tharthak), qui donne toute l'eau saine aux Juifs.

Le Chien déchaîne la canicule sur tous les goym, et ainsi ceux qui ne seront pas morts empoisonnés périront dévorés de soif et de rage.

Le milieu de la terre se dessèche, à la réserve de la Terre Sainte, comme de juste. Le Chien tombe d'en haut, et va remplir son office dans l'abîme infernal, où il est, en effet, bien connu des Egyptiens, sous le nom d'Anubis.

§ 4. — Internalisation de Satan, de la Bête dont le nom est Mystère (Tibère), du devin grenouille (Thrasylle), des bêtes hérodiennes, romaines, gauloises, espagnoles (venues avec Pontius Pilatus) et autres

Satan, qui est le Temps et la Mort, est jeté en Enfer pour mille ans. Tibère de même, qui est la Bête dont le nom est Mystère.

C'est lui qui amena le fameux devin Thrasylle à Rome. Thrasylle est le prophète officiel de l'antijudaïsme.

Ce prophète pour Marais Pontins a un corps d'homme et une face de grenouille. On sait, nous l'avons montré, que la grenouille, animal amphibie, impur selon la Loi, ne saurait prétendre aux mêmes révélations divines que la Baleine ou un des poissons de mer, quel qu'il soit. Barabbas, le Ioannès destiné à manger le Zib, a donc tout lieu d'espérer que, le même jour, du même coup, sous le Chien, il précipitera dans le même abîme la Bête dont le nom est Mystère, le prophète dont la face et l'esprit sont d'une grenouille, le Grand-prêtre Kaïaphas, les princes hérodiens, Pilatus et tous ceux qui le suivent.

Les ayant, par diverses pratiques d'envoûtement, changés en bêtes, il est sûr de pouvoir dominer sur eux, comme il est dit dans la Genèse.

§ 5. — Anéantissement et spoliation des goym d'Orient

Pendant que ces choses se passeront dans le Milieu du monde, l'Euphrate se desséchera, les goym de l'Orient, chassés par le manque d'eau, viendront rallier le centre de la terre, l'axe de la croix, la Judée en un mot. Mais Barabbas les anéantira au Haram Mégiddo, où il s'emparera de leurs dépouilles. Les oiseaux de proie feront disparaître leurs cadavres.

§ 6. — Fléaux plus spécialement réservés au Centre

Toutes les villes du monde s'écrouleront en un instant, à l'exception de Jérusalem, qui sera détruite par tiers, l'emplacement du Temple restant seul pour recevoir la demeure de Barabbas. Les îles et les montagnes disparaîtront, et les goym qui y habitent périront, assommés par des grêlons d'un poids inconnu jusqu'alors.

e. — Sorts qui s'accomplissent par le Lion

§ 1. — Le Lion de Juda, se repliant sur les quatre signes déjà acquis à Barabbas, enténèbrera l'Occident, lui laissant pour toute lumière le leu de l'incendie

Le Soleil et la Lune ayant refusé progressivement (par tiers) leur lumière aux goym, ceux-ci, à l'Occident, seront plongés dans des ténèbres, dont le cœur de Barabbas se réjouit par anticipation.

Cet enténèbrement, traversé par la lueur de l'incendie, affecte plus particulièrement l'Italie et Rome, trône de la Bête.

Par les sorts jetés sur la Grande Babylone, ruinée et désormais stérile, Barabbas annule point par point le Carmen sceculare d'Horace, et avec une telle précision que, n'était son aversion pour le latin, on pourrait croire qu'il a eu connaissance de ce morceau. Il a tout au moins connu par le rapport des Juifs de Rome la célébration des Jeux de 737, le sens millénariste de cette fête, et les prières faites aux Dieux immortels pour le bonheur de la ville qu'il appelle la Grande Prostituée.

§ 2. — Barabbas, Charpentier de l'Arche du butin de terre et de mer

Tandis que l'Arche de l'Alliance des Juifs avec leur Dieu apparaît, indestructible par le feu comme par l'eau, et que Barabbas la monte, guidant sans coup férir ses sujets à la conquête des biens terrestres, abandonnés par leurs propriétaires morts, la marine et le commerce des goym sont détruits par la tempête, et leurs navires sont précipités au fond de la mer : après quoi, la mer elle-même se desséchant, les Juifs peuvent s'emparer de toutes les richesses sous-jacentes, sans avoir à partager avec quiconque ; Dieu fournit à son fils les moyens de rentrer en possession de choses qui, bien que détenues jusqu'alors par la semence de bétail, appartiennent aux Juifs par le seul fait qu'elles existent.

Juda bar-Abba est donc le Charpentier de l'Arche d'alliance ;

Le Père du butin, selon les prophéties messianiques ;

Le Pêcheur d'hommes, qu'il entassera dans son Arche (tels des poissons), laissant les autres à sec ;

Le Moissonneur de la Moisson de la terre ;

Le Vendangeur de la Vigne de la terre ;

Il est tout pour les Juifs : les douze tribus sont à son entière discrétion dans le passé, dans le présent, dans l'avenir.

Pendant les Poissons de mille ans, il n'y a aucune différence entre le Père et lui.

§ 3. — Adaptation progressive de Barabbas et de ses sujets à la vie millénaire

Pendant que ces choses se passent, Juda bar-Abba est transfiguré progressivement, revêtu par son Père d'une série de vêtements quarante-neuf fois plus brillants les uns que les autres, au point que, dans la Vierge, sa Mère et son Épouse, il devient tout lumière ; phôtisé (baptisé du feu céleste), il est éternel et incorruptible comme son Père.

Ses sujets participent également à ce phôtisma.

De leur côté, les morts du peuple de Dieu, patriarches des douze tribus, prophètes, martyrs de la thora, ressuscités pour vivre avec le bar de l'Abba, revêtent l'incorruptibilité qu'ils n'avaient pas connue.

Sitôt ce phôtisma de gloire opéré, cette lumineuse transsubstantiation réalisée, Barabbas et ses sujets sont transnominés, c'est-à-dire perdent le nom qu'ils avaient sur la terre, et ils deviennent, lui, semblable à son Père, eux, semblables à son fils.

Ils sont transgradués, c'est-à-dire que leur taille devient égale à celle des Anges qui est de 72 mètres ; mais lui, il n'en aura certainement pas moins de 144.

i. — Sorts qui s'accomplissent dans la Vierge, signe de la Création d'Adam

§ 1. — Barabbas époux de sa Mère

Barabbas épouse sa Mère céleste, la Vierge du monde, l'Esprit de Dieu, ici-bas la Judée.

§ 2. — La réaclamisation

Ses sujets redeviennent, un en deux, deux en un, ni homme, ni femme comme était Adam avant sa division en deux sexes.

g. — Le Salem (Paix juive)

Ils ne connaissent plus ni la mort, ni la maladie, ni la douleur, ni le travail.

Désormais incapables de génération, et en possession de toutes les richesses du monde, ils savourent le Salem (Paix juive).

§ 1. Nazireth, la Ville d'or

La Judée s'appelle Ghélil ha nazirim (Terre des Saints ou consacrés à Dieu), Terre-Sainte en un mot ;

Jérusalem s'appelle Nazireth, et est toute d'or et de pierreries.

§ 2. — L'Eden, la Jardinière et le Jardinier

Barabbas et sa Mère-épouse, la Vierge, font alors aux Juifs les honneurs de leur Jardin, qui de lui-même produit douze récoltes par an.

Grâce à cette Jardinière et à ce Jardinier, ils revoient l'Eden, ils boivent à la Fontaine dont l'eau vaut du sang, et mangent les fruits de l'Arbre de la vie millénaire (le Figuier) ; puis, après les Poissons de mille ans, ils mangent le fruit de l'Arbre de la vie éternelle (la Vigne).

A ce moment, il ne reste plus rien de la Baleine, elle est mangée !

h. — Le règne de Barabbas pendant les Poissons de mille ans. Sa réunion avec son Père

Telles sont les grandes lignes du Règne de mille ans. Il est vrai qu'au bout des mille ans, Satan s'échappera de l'Enfer et tentera avec Gog et Magog de troubler le Salem. Mais Barabbas les tuera tous du souffle de sa bouche, et c'en sera fait ainsi du dernier obstacle apporté à l'accomplissement de l'Even-guilayon. Dieu lui-même descendra de ce qui reste du ciel, pour venir habiter la Ghélil ha nazirim avec son Fils.

i. — Conditions posées par Barabbas pour être admis dans son Royaume

Être de l'une des douze tribus, par conséquent circoncis le huitième jour. Être Kanaïte (Jaloux) de la Thora[47] ;

Ne reconnaître d'autre Maître et Seigneur que Barabbas, fils de David, envoyé par son Père céleste pour donner la terre aux Juifs[48] ;

Convertir ses biens en or et en argent à l'usage du prétendant ;

Renoncer à l'acte génésique, parce que, l'homme et la femme devant rentrer l'un dans l'autre, redevenir un en deux, deux en un, en 789, ce retour à l'état adamique ne doit pas être empêché par la présence d'un tiers interne chez la femme ;

(Le couple qui n'aura pas obéi, restant divisé, ira fatalement en enfer).

Refuser serment, parole, foi, tribut, service social ou militaire, à qui que ce soit, hormis Barabbas et sa famille ;

Ne point se considérer comme hors du Royaume sous ke prétexte qu'on a commis des crimes ou qu'on est de mauvaise vie, mais venir où Barabbas, le Ioannès, en fonction de Baptiseur, remettra les péchés dans l'eau, et faire vœu naziréen de soutenir sa cause par tous les moyens ;

Rallier Jérusalem, centre de la terre, axe de la croix mondiale, et seul endroit où il restera de l'eau pour boire et pour se laver ; mais au préalable, pourvoir à la vengeance des Juifs contre les pays du goy ;

En ce qui touche plus spécialement Rome, la livrer au feu, qui est le moyen révélé par Dieu pour purifier la Grande Prostituée ;

Être exact à la pâque des Poissons, car ce jour-là on touchera un salaire provisoire : on pillera le Temple hérodien[49].

 

VII. — LE ROI DES VOLEURS.

a. — Inventaire du matériel messianique de Barabbas dans la tour de Gamala

La pierre gravée, l'Even-guilayon.

Une meule en fausse pierre pour porter Barabbas, en tant qu'Esprit de Dieu, sur les eaux[50], (2) parce qu'il est écrit : Au commencement l'Esprit de Dieu était porté sur les eaux.

Un jeu de douze pierres précieuses pour les incantations[51].

Un vase pour la purification de Salomé.

Un vase pour le chrisme, l'onction royale.

Un vase pour la manne.

Douze passereaux d'argile.

Une colombe dito, avec lampe pour huile vierge.

Une verge genre Jessé.

Des baguettes magiques.

Un jeu de figures d'animaux pour envoûtement.

Une pioche pour creuser d'avance les fosses des envoûtés.

Un Tharthak de bois doré pour enseigne royale.

Herbe à résurrection (Iaoma des Perses) et plante dite bara contre l'épilepsie.

Des diminutifs de Zib : article réclame.

Un vêtement en poil de chameau.

Une ceinture en cuir idem.

Un coffre pour serrer l'or et l'argent à provenir des collectes et de la conversion des biens en numéraire.

Le reste, tel que la couronne d'or, le manteau de pourpre, et les sandales brodées d'or, à fournir par les dupes.

b. — Barabbas remet à sa mère le péché de parturition

Entre les objets mobiliers dont sa mère, faisait le plus grand cas, il y avait un vase provenant, disait-elle, du roi Josias[52], son ancêtre, et qui contenait, ou plutôt devait contenir, l'eau destinée à purifier la femme impure[53]. Car la dame de Gamala était elle-même impure. Mais elle différait des autres femmes en ceci que, possédant le vase de purification et le transmettant à son premier-né, celui-ci, du haut de son naziréat, pouvait lui remettre le péché d'avoir conçu et engendré une dizaine de fois. Il n'avait pour cela qu'à la baptiser, convertissant l'eau en sang. Et c'est ce qu'il fit.

Par ce moyen, comme elle était physiquement vierge lorsqu'elle a épousé Juda Panthora, Salomé fut promue kabbalistiquement Vierge de la Promesse, selon la formule de Marie, sœur de Moïse.

C'est une chose reconnue de toute l'ancienne Église que la Gamaléenne avait été baptisée, par son premier-né, d'un baptême qui ne pouvait convenir qu'à elle et ne pouvait être administré que par lui. Ephrem de Syrie, un fou, probablement dangereux, et qui a été canonisé, encadre le fait dans le discours que voici, adressé par la mère à son fils après leur commune glorification par les intéressés :

Que dirai-je que tu es ? T'appellerai-je un étranger, toi qui es devenu l'un de nous (au ciel) ? Te nommerai-je mon frère, mon Epoux, ou mon Seigneur, toi qui as régénéré ta mère, en la faisant renaître par l'eau ? Je suis en effet ta sœur, car l'un et l'autre nous avons David pour aïeul. Je suis ta mère, car je t'ai conçu. Je suis aussi ton épouse, après que j'ai été sanctifiée par ta grâce. Je suis ta servante et ta fille, par l'eau et le sang, puisque tu m'as rachetée au prix de ta mort, et que tu dois m'engendrer par ton baptême[54]. Le fils du Très-Haut est venu, il a reposé dans mon sein, et il m'a faite sa mère. Engendré par moi, il m'a régénérée, à son tour, d'une génération nouvelle. Celui qui a orné sa mère d'un vêtement nouveau s'est formé un corps de la chair de cette mère, et celle-ci, à son tour, a revêtu la splendeur, la magnificence et la dignité de son Fils.

c. — Il se baptise lui-même et se fait reconnaître l'Ieou-schana-os (Ioannès), le Ieschoua bar-Abba, le Mesehiah (Christ), par son Père

Au printemps de 788, le fils aîné de la Gamaléenne se baptise aux sources du Jourdain, lâche sa colombe lumineuse, et se déclare bar-Abba, avec toutes les conséquences de droit.

d. — Le vêtement en poils de chameau et la ceinture en cuir du Baptiseur-corroyeur

Au sortir de l'eau, et pour baptiser ses dupes, il revêt Je fameux costume dont parlent encore deux des écrits connus sous le nom impropre d'Évangiles : Le Ioannès était vêtu de poils de chameau et d'une ceinture de cuir autour de ses reins[55].

Il faut observer que Barabbas s'habille de choses ayant eu vie, mais le chameau est un animal sacré pour Zarathustra, modèle de Barabbas en quelques signes extérieurs : des savants illustres[56] ont affirmé que le nom du Roi-prêtre des Perses veut dire : Qui a le chameau d'or[57].

Pour ce qui est de la ceinture, c'est également le kosti de Zarathustra : Quel est, dit celui-ci, le coupable digne de mort ? Ahura Mazda répondit : Celui qui enseigne une loi coupable ; celui qui ne revêt point le kosti ; celui qui ne récite pas les Gâthâs[58], n'honore pas les bonnes eaux, les bonnes eaux créées par Masda, et qui doivent atteindre le haut de la tête[59].

Barabbas est en règle : sa ceinture n'est pas un kosti de poils de chameau, comme celle d'un simple disciple : c'est un kosti de cuir, c'est-à-dire un, sans trame ; c'est le Kosti du Maître, celui qui lie et délie. Ainsi sera celui de Simon la Pierre, lorsqu'à son tour il pourra se dire le Corroyeur. Mais tant qu'il fut simple disciple, il dut se contenter, comme ses autres frères, de la ceinture à soixante-douze fils[60].

e. — Figures de bénédiction (vie) et d'envoûtement (mort)

Fils d'Adam par son père et sa mère, mais fils de Dieu par l'Esprit, Barabbas s'appliquait le bénéfice de la Genèse, où son Père céleste commande qu'Adam domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, enfin sur toute la terre et sur tous les êtres qui s'y meuvent. A l'aide d'automates qu'il avait formés avec de l'argile ou de la terre cuite, il se montrait capable de donner le mouvement et la vie aux êtres, comme avait fait son Père, et de les leur retirer, — c'est le droit de vie et de mort, reconnu au Messie de toute éternité.

On trouve un souvenir de ces orgueilleuses sorcelleries dans un Évangile de l'Enfance, où, selon le principe de cette sorte d'écrits fabriqués par l'Église, la scène se passe entre enfants juifs. Nous sommes en la septième année de celui que l'aigrefin ecclésiastique appelle Jésus. S'il avouait qu'il s'agit de la septième année sabbatique, écoulée depuis la naissance de Juda bar-Abba, il serait dans la vérité chronologique :

Un jour, étant avec d'autres petits enfants de son âge, ils s'amusaient à façonner diverses figures avec du limon : ânes, bœufs, oiseaux et autres semblables ; et chacun se vantait que son ouvrage l'emportait sur celui du voisin. Alors le Seigneur Jésus dit aux enfants : J'ordonne aux figures que j'ai faites de se mouvoir ! Et comme les enfants lui disaient : Tu es donc le fils du Créateur ? le Seigneur Jésus commanda aux figures de marcher. Et à l'heure même elles s'avancèrent, revenant lorsqu'il leur ordonnait de revenir. Et il avait fait des figures d'oiseaux et de passereaux qui volaient, lorsqu'il leur commandait de voler, s'arrêtant lorsqu'il leur ordonnait de s'arrêter, mangeant et buvant, s'il leur donnait à manger et à boire. Or, les enfants s'en étant allés et ayant conté ces choses à leurs familles, leurs pères leur dirent : A l'avenir gardez-vous de sa société, car c'est un sorcier. Fuyez-le, évitez-le, et à partir de ce moment[61] ne jouez plus jamais avec lui ![62]

f. — Fosses d'enfouissement pour envoûtés

Si Barabbas n'avait montré son pouvoir que de cette façon ! Mais c'est par ses maléfices qu'il était redoutable : certaines figures lui servaient pour envoûter la semence de bétail, pour vouer à la mort les goym auxquels il donnait un nom d'animal, le Romain-loup ou chien, le Gaulois-porc, le Grec-bouc, par exemple[63].

Armés d'une pioche, ses disciples creusaient la fosse où ils enterraient, sous la forme de bêtes, ceux que le Maître infernalisait d'avance en invoquant les démons.

Lui-même avait donné l'exemple, en creusant la fosse des envoûtés de marque, comme Tibère et le grand-prêtre Kaïaphas ; et (détail nauséabond, mais authentique) il y évacuait ses ordures.

g. — Les douze passereaux lâchés du Jourdain vers les quatre points cardinaux pour porter l'Évangile du Royaume aux Juifs des douze tribus dispersés dans le monde

Ces douze passereaux se retrouvent dans deux des écrits fabriqués par l'Église elle-même sous le titre d'Évangile de l'Enfance[64], dans le Coran, et dans une des Apparition du Vaurien de l'étranger que nous vous donnons plus loin. Ils paraissent avoir produit plus d'effet encore que la colombe lumineuse. Ce fut un succès.

Dans les Évangiles de l'Enfance, la confection et l'émission des douze passereaux ont lieu un jour de sabbat, et l'opérateur est encore enfant, alors qu'elles ont marqué l'année sabbatique 788, l'Année de l'auto-baptême, en laquelle Barabbas atteignit quarante-neuf ans.

§ 1. — Première histoire de passereaux

Jésus a cinq ans. D'une seule parole il épure les eaux d'une rivière que la pluie avait grossi, et de leur limon il forme douze passereaux. Les enfants qui jouent avec lui sont témoins.

Averti que son fils a profané le sabbat, en modelant de l'argile ce jour-là, Joseph accourt ; mais Jésus, faisant à cinq ans ce que Barabbas fit à quarante-neuf, bat des mains, disant aux passereaux : Allez, volez, et en vivant témoignez de moi. Et les passereaux prennent la volée avec des cris.

§ 2. — Autre histoire analogue

Au milieu d'enfants qui ont détourné un cours d'eau (le Jourdain) pour se faire des piscines, Jésus s'en est fait une, aux quatre côtés de laquelle il a disposé, par trois, les passereaux de son invention. Passe le fils d'un Juif nommé Hanan (comme le beau-père de Kaïaphas), lequel irrité de le voir violer le sabbat, en faisant des oiseaux d'argile, s'avance pour détruire toutes les piscines. Mais Jésus ayant frappé dans ses mains, les passereaux prennent leur vol en piaillant. Et comme le fils d'Hanan s'approche pour détruire sa piscine, l'eau dont elle était pleine disparaît : Tu disparaîtras de même ! dit Jésus. Et à l'instant, le fils d'Hanan se dessèche.

h. — L'évangélisation

Il baptise ensuite, tant à Képhar-aïn qu'en d'autres lieux, les Juifs qui ont foi dans l'Even-guilayon. Pour compléter cette purification extérieure, il leur donnait à boire de l'eau d'oubli, à laquelle il communiquait la propriété d'effacer tout ce que la mémoire avait retenu jusque-là, de manière que le remords ne vînt point troubler la paix de la rémission : Venez à moi, disait-il, je vous donnerai de mon eau et les sources de la vie éternelle jailliront en vous, par la conversion de cette eau en sang[65].

Il évangélise les districts situés au-delà du Jourdain, particulièrement la Bathanée, puis la Galilée, la Samarie, la Judée et l'Idumée. Par des émissaires fanatiques, il évangélise toutes les contrées où il y a des Juifs, brebis perdues de son troupeau : troupeau d'hommes-agneaux égarés parmi les bêtes goym.

Il recueille ainsi de grosses sommes d'argent, qu'apportent ou font passer les Juifs de Rome, d'Egypte, d'Ethiopie, de Cyrénaïque, de Chypre, de Syrie, de Cilicie (Tarse), de la province d'Asie, de la Macédoine (Thessalonique), d'Achaïe (Kenchrées).

En attendant la Grande pâque, conseillé par sa mère et aidé par ses frères, par les Cléopas et les Jaïr, ses beaux-frères, il organise sa bande dans le but de piller le Temple et de se retourner ensuite contre Pilatus.

Toujours furieux, ses discours tombaient souvent dans la scatologie.

§ 1. — Affaire des vases des Tabernacles. Barabbas fouetté avec ses frères

Au mois de tischri (septembre), il se croit assez fort pour pouvoir évangéliser jusque dans le Temple même. C'est la Rosch ha shâna (commencement de l'année vulgaire), et les Jérusalémites, partageant l'opinion des goym, s'imaginent que le soleil passera dans ses douze maisons successivement, comme à son ordinaire. Ils estiment que Barabbas n'épousera pas sa Mère. Barabbas, au contraire, leur déclare que le 15 nisan prochain, c'est-à-dire dans six mois, il n'y aura plus de temps : le soleil ne passera plus. Arrêté à la suite de l'affaire des vases[66], et mené devant le sanhédrin, il est fouetté au Hanôth (la prison) avec ses frères.

§ 2. — La tresseuse de cheveux

Barabbas était venu en cachette à la Rosch ha schâna. Mais il était trop reconnaissable à sa chevelure pour pouvoir tromper la surveillance des prêtres et pousser à fond ses entreprises contre le Temple. C'est, outre l'exemple légendaire de Samson, ce qui inspira à sa mère l'idée de lui tresser les cheveux en sept nattes[67], afin qu'il pût, coiffé du turban, se camoufler en pharisien et courir plus facilement l'aventure qu'il méditait pour la fête de la Dédicace.

§ 3. — Le grand camouflage de Barabbas et de sa bande. Affaire de la Dédicace. Jacob junior lapidé. L'imprenable Barabbas

Cette affaire est la plus importante, au point de vue évangélique, de toutes celles qu'a suscitées Barabbas aux gens du Temple. Aussi avait-elle laissé dans le Talmud, probablement au traité des Tabernacles, une trace d'autant plus profonde que, pour préparer son coup, Barabbas avait employé une ruse bien souvent renouvelée après lui par les Péréjim[68] : il avait camouflé toute sa bande en honnêtes pharisiens de Jérusalem, afin de se ménager l'accès du sanctuaire et d'en déloger les prêtres. Ses gens avaient des armes sous leur manteau. On sait que l'entreprise ne réussit pas, et que Barabbas, arrêté, jeté au Hanôth avec tous ses frères, eût été infailliblement lapidé, si sa bande ne l'eût délivré après une véritable bataille.

Mais il semble bien que je me sois trompé en plaçant l'affaire à la fête des Tabernacles. Cela s'est passé à celle de la Dédicace.

La caractéristique de cette affaire, comme celle des Tabernacles, c'est d'être restée strictement juive, de n'avoir mis en présence que des Juifs : ceux de l'Évangile et ceux du grand-prêtre Kaïaphas.

Dans la grande édition du Mensonge chrétien, nous avons exposé les suppressions et les changements apportés par l'Église au texte de Flavius Josèphe sur cette échauffourée.

Dans le Flavius Josèphe refait par l'Église, c'est maintenant Pilatus, et non le grand-prêtre Kaïaphas, qui se trouve menacé par l'émeute : c'est lui, et non Barabbas, qui ordonne à ses gens de se déguiser en pharisiens, de cacher des bâtons sous leurs vêtements et, sur un signal, d'exécuter son dessein perfide[69] : ainsi camouflés, ils tombent sur des séditieux qui ne sont point armés, car, depuis que Barabbas a été condamné pour sédition, assassinat et vol, c'est l'ordinaire des séditieux de n'être point armés, de même que, depuis la substitution de Jésus à Barabbas au prétoire, c'est l'habitude de Pilatus de crucifier l'innocent et de relâcher le coupable.

Voyant donc (et combien rétrospectivement !) que les Juifs (assemblés par Barabbas) pourraient en venir à une sédition, Pilatus donna ordre à ses soldats de quitter leurs habits militaires pour se vêtir comme le commun (des Juifs), se mêler ainsi parmi la foule et la charger, non pas à coups d'épée, mais à coups de bâton. Les choses étant disposées de la sorte, il donna le signal de dessus son tribunal, et ses soldats exécutèrent ce qu'il leur avait commandé. Plusieurs Juifs y périrent, les uns accablés de coups, les autres étouffés dans la presse, lorsqu'ils cherchaient à s'enfuir.

C'est immédiatement après ce dispositif que vient le fameux passage sur Jésus. Mais ce qu'il y avait dans le texte original, c'est un passage sur Jacob junior, lapidé par Saül, pas autre chose.

L'exploit de la Camoufle évangélique était resté fameux dans les synagogues. Car, dès la Dédicace, Barabbas avait gagné la renommée d'être imprenable. Et c'est pour rendre hommage à cette faculté extraordinaire, que Jésus a l'idée de se camoufler au prétoire, où il endosse les vêtements de pourpre que le Roi des voleurs portait encore quand il a été mené à Pilatus. Le revenant de Barabbas s'inspire d'un procédé qui lui avait réussi dans le monde, à la Dédicace de 789.

Tout ce qui rappelait le camouflage de la Dédicace a disparu du Talmud. Mais les Apparition du Vaurien de l'étranger nous l'ont conservé, avec le nom même de l'homme chez qui Barabbas et ses frères ont été arrêtés : un Jaïr, oncle d'Eléazar-bar-Jaïr, leur beau-frère.

§ 4. — Réplique du peuple de Rome à l'évangélisation de la ville Crucifixion des Juifs barabbalâtres, transformés en bêtes et utilisés comme torchères

C'est parmi les Juifs d'Alexandrie que les ordonnances évangéliques furent observées avec le plus de rigueur.

Cependant, à une époque de l'année qu'on ne peut plus fixer avec certitude, ceux de Rome se signalèrent par des meurtres et des incendies d'un caractère particulièrement odieux.

J'ai dit comment, et surtout pourquoi, le peuple indigné les crucifia, transformés en bêtes et enduits de poix, et s'en éclaira la nuit, comme de torches. C'est une réplique aux sorts qui le concernaient[70].

Nous supposons que les Juifs qui ont été punis de cette façon avaient commémoré par le crime l'anniversaire de la naissance de Barabbas, (6 janvier). Cet anniversaire correspond avec rentrée en charge des consuls de l'année 789, lesquels furent Q. Plautius et Papinius Allenius.

§ 5. Règne et condamnation de Barabbas. (Premier trimestre de 789)

Barabbas débauche les Bathanéens du service d'Hérode Antipas, tétrarque de Galilée, dont les soldats Gaulois sont battus par les Arabes et précipités dans le lac de Tibériade. C'est cette journée que Barabbas, bénéficiaire de la chose, appela Journée des Hazirim (Porcs).

Le sacre : Barabbas, oint des parfums du chrisme, en Bathanée[71], par sa mère, la Parfumeuse du Talmud, (15 février 789).

Pointe en Phénicie, (environs de Tyr et de Sidon).

Barabbas assassin d'Ananias, baptiseur concurrent, et de Zaphira sa femme, près de Damas : il les dépouille[72].

Condamnation à mort de Barabbas pour trahison envers son pays, assassinat et vol, (5 mars).

Eléazar bar-Jaïr tué dans un combat.

Barabbas monte au sac du Temple, à travers la Samarie.

Dispersion de la bande des barabbalâtres par Pontius Pilatus[73], au Sôrtaba, (12 nisan).

Arrestation de Barabbas à Lydda, par Saül, sur les indications de Juda de Kérioth, (13 nisan).

Assassinat de Juda de Kérioth par Siméon (Pierre), frère cadet de Barabbas.

§ 6. — Châtiment du roi des voleurs (14 nisan)

Le 14 nisan, veille de la pâque des Poissons de mille ans, il est amené devant Pilatus. C'était le jour où il devait procéder au pillage du Temple.

On lui rasa les cheveux et même la barbe, de manière qu'il fût destitué de tout signe de naziréat, qu'il eût la face d'un esclave[74], (1) et fût placé ainsi plus bas que ses sujets dans l'estime des goym assemblés au prétoire.

Vers trois heures de l'après-midi, il est mis en croix avec Simon de Cyrène et autres.

A six heures, faillite de l'Even-guilayon et du Royaume universel des Juifs : le temps continue, et avec goym, contrairement à la Promesse.

J'ai montré comment, après deux jours de croix (15 et 16 nisan) au Guol-golta, Barabbas avait été déposé par l'harammathas (fossoyeur) dans un caveau provisoire, sur les instances de son oncle, Siméon Cléopas, et comment, dans la nuit du 18, quelques membres de sa famille, guidés par l'harammathas, l'ont enlevé secrètement, pour le transporter à Machéron, où ils l'ont enterré.

§ 7. — Expédition de Saül à Damas (fin nisan) contre les restes de la bande évangélique. Saül obligé de se retirer devant les Arabes en guerre avec Hérode Antipas

J'ai montré aussi que le prince Saül, chargé de poursuivre les restes de la bande, ne s'était jamais converti à Barabbas sur le chemin de Damas ; qu'il n'avait jamais cessé de combattre les frères survivants de ce scélérat, notamment Ménahem, et qu'il était mort en Espagne, après 820, sans avoir jamais écrit, et encore moins pensé, une seule ligne des Lettres mises sous son nom par l'Église.

 

VIII. — L'ALEXANDRIE DU FILS DE PANTHORA.

a. — Manifestation des Égyptiens contre la Sotada (Salomé)

Les Alexandrins ne connaissaient Salomé que sous son nom de famille (Cléopas), et sous celui de sa mère (Cléopâtre), la sofa qui avait quitté son davidique mari pour épouser Hérode. Afin de lui faire pièce, il tirèrent du Gymnase un quadrige que leurs pères avaient dédié à Cléopâtre, reine d'Egypte, au temps où Juda ben-Péréja y avait produit son Even-guilayon, et plaçant la statue de Caïus, fils adoptif de Tibère, sur le quadrige, ils introduisirent le tout dans la Grande Synagogue[75]. Les quatre chevaux de l'Apocalypse, ceux que le fils de l'ambitieuse sotada envoie porter en Occident les fléaux de la famine, de la peste et de la guerre civile, sont ici employés à conduire l'héritier de l'Empire romain jusque dans l'asile de la Thora. Les Sorts juifs à l'envers !

b. — Exposition d'un Barabbas à quarante brasses de hauteur

Cela n'est rien.

On se rappelle la terrible mascarade d'Alexandrie, où les Egyptiens exposèrent un mannequin de Barabbas aux railleries de tous les goym présents dans la ville.

Un texte, que nous allons produire, établit que ce Barabbas, surmonté probablement d'une tête d'âne, fut exposé sur un échafaud élevé à quarante brasses au-dessus du sol, c'est-à-dire le plus haut possible, pour être vu de tous les Juifs d'Alexandrie. Cet échafaud, d'une hauteur qu'on ne revit jamais, donc proportionnel à l'orgueil du Roi des voleurs, laissa un souvenir si profond dans les synagogues qu'il passa en proverbe.

On disait en parlant de l'aspect qu'avait eu Alexandrie pendent cette mascarade, funeste à tous les Juifs indistinctement : l'Alexandrie du fils de Panthora.

c. — L'échafaud du Roi des rois

Chaque année, en beaucoup d'endroits, les Juifs célébraient comme un bonheur la crucifixion d'Aman, ministre d'Assuérus, qui leur avait été si hostile. Un seul homme après 789 put passer pour avoir été exposé aussi haut qu'Aman : Barabbas à Alexandrie. C'est pourquoi, dans le Targum d'Esther[76], Aman, qui vient d'apprendre sa condamnation, exhale ainsi ses plaintes :

Je t'en prie, Seigneur Mardochée, homme très juste, pardonne-moi, et n'efface pas mon nom hâtivement, comme il est arrivé à mon ancêtre Amalech ! Ne suspends pas (au bois) mes cheveux blancs ! Si tu veux absolument me tuer, tranche-moi la tête avec le glaive par lequel les rois font périr les Satrapes, condamnés dans le gouvernement des provinces ! C'est ainsi qu'Aman se répandait en pleurs et en gémissements. Mais Mardochée se bouchait les oreilles. Voyant qu'il n'entendait pas ses paroles, Aman recommença de pleurer et de se lamenter sur sa destinée dans le jardin attenant au palais. Et au milieu de cris et d'exclamations nombreuses : Ecoutez-moi, disait-il, arbres et toute végétation de cette terre ! Le fils d'Hammedatha veut monter aussi haut que fut monté dans Alexandrie le fils de Pandera ! Accourez tous, prêtez-vous à ma résolution, et vous verrez la tête d'Aman à quarante brasses au-dessus de vous !

Personne, jusqu'à ce jour, n'a jamais rien compris à la phrase où Aman, poussé par un orgueil bizarre, exprime l'ambition d'être élevé aussi haut que le fils de Panthora dans Alexandrie : Rien de plus obscur, dit Wagenseil. J'ai voyagé en Italie, en France (je me rappelle Avignon et Metz), en Allemagne, j'en ai parlé à d'innombrables rabbins, et dans aucun de ces lieux je n'ai trouvé personne qui pût me fournir l'ombre d'une explication. C'est pourtant bien simple, même si la phrase doit être traduite comme Wagenseil l'a fait, par : dans l'Alexandrie du fils de Pandéra, et que cette expression soit, dans le langage des Juifs, comme un équivalent de l'Abbaye de Monte-à-Regret, pour désigner l'échafaud, ou de Languille de Melun, qui crie avant qu'on ne l'écorche pour rappeler ce que fit ce scélérat dans cette ville. En tout cas, l'Alexandrie du fils de Pandéra est le lieu où, pour une fois seulement, un homme fut exposé en effigie sur un échafaud digne par sa hauteur du pays des Pyramides.

Quant à la date de cette mascarade, nous avons, sur l'autorité de tous les historiens, fait aux écrits mis sous le nom de Philon[77] un crédit qu'ils ne méritent d'aucune manière. En établissant la preuve de leur fausseté[78], nous avons acquis la certitude que l'exposition de Barabbas au Gymnase d'Alexandrie a non point suivi, mais précédé les scènes du prétoire de Pilatus, et que ç'a été non point une parodie de ces scènes, mais une figuration anticipée de la faillite du prétendant au Royaume universel. La mascarade n'a donc pas eu lieu sous Caïus, mais sous Tibère.

 

 

 



[1] Matthieu, X, 25.

[2] Le radical du mot Sibylle est comestible, comme on le voit dans la pièce d'Aristophane intitulée La paix. Un des personnages, Hiéroclès, prétendant mettre la Sibylle au-dessus d'Homère pour ce qui est de la science de l'avenir, et réclamant sa part dans les restes d'un sacrifice célébré sur les indications du poète, on lui répond : Mange la Sibylle ! ce qui naturellement lui est impossible avant qu'il ne lui soit donné de prendre le Zib.

[3] Sénèque, Lettre XLIV.

[4] Virgile, Énéide, I, 1.

[5] On croirait lire l'horoscope de Jacob à Juda, dont se prévaudra Barabbas. Car c'est ce que répète en propres termes le rabbin évangéliste qui a fabriqué la Nativité de Barabbas, mise sous le nom de Luc. Cf. Le Mensonge chrétien, pet. éd. p. 321.

[6] Les Grecs.

[7] Les Chaldéens et les Égyptiens.

[8] Il est aujourd'hui donné sous le nom de Ieschoua ben Péréja dans le Talmud, mais son nom de circoncision était Juda, comme on le verra plus loin.

[9] Tharthak est le nom de kabbale. Tharthak-Thakthar désigne les deux Anes.

[10] Cf. pet. édit. p. 11.

[11] Il y a plus d'une trace de cette résistance dans la Pharsale, notamment dans le passage (l. IX) où Caton s'en remet à l'oracle de Jupiter Ammon, dont le temple était considéré comme l'axe de la croix solaire par les peuples d'Occident :

On a reconnu que c'est là que te cercle du solstice touche à celui des signes du ciel. Ils marchent régulièrement ; le Scorpion n'est pas moins fixé que le Taureau ; le Bélier ne cède pas son temps à la Balance ; la Vierge ne commande pas aux Poissons paisibles de descendre ; le Sagittaire reste égal aux Gémeaux, et le brûlant Cancer au pluvieux Capricorne ; le Lion ne s'élève pas plus haut que le Verseau. Vous tous, peuples séparés de nous (Romains) par les feux de la Lybie, votre ombre se projette vers le Sud ; la nôtre sur le Nord. A vos yeux, la Petite-Ourse se meut lentement, la Grande-Ourse paraît se plonger dans la mer ; aucun astre ne luit sur vos fronts qui ne se couche dans l'Océan, chacun est à sa distance de l'axe, et les constellations, dans leur fuite, entraînent tout dans le milieu du ciel. Et Lucain montre les peuples de l'Orient, assiégeant les portes du temple et demandant à consulter l'oracle de Jupiter au front de Bélier.

[12] Géorgiques, I, 1.

[13] La Balance est en effet très convenablement logée.

[14] Églogue à Pollion.

[15] Les Poissons de la Grande Année ou Année de mille ans.

[16] Le Mille du Zib, (la Baleine, mère des Poissons du zodiaque.)

[17] La loi Julienne, portée l'année précédente, défendait le célibat.

[18] Cf. la sinistre réplique de Barabbas à tous ces vœux.

[19] Cf. la sinistre réplique de Barabbas à tous ces vœux.

[20] A cause de la sécurité qu'il lui donnait par la paix d'une sage administration.

[21] Ou petite-fille. On comprend que nous ne garantissions pas le degré.

[22] Philippe et Lysanias.

[23] Meguillah, 14 b.

[24] J'en prends le texte dans le théologien Wagenseil (Tele ignea Satanœ, 1681, in-4°). Confutatio carminis Rabbi Lippmani, p. 475.

[25] Jalkut, t. I, fol. 238, col. 4.

[26] Wagenseil s'est trouvé fort embarrassé à cet endroit, qu'il n'a pas traduit comme il faut, ayant mal lu le mot mave kirah, qui signifie femme qui accouche pour la première fois. Il a lu tout autre chose, et traduit par la mort des justes, qui n'a aucun sens en l'espèce.

[27] Par conséquent l'an 31e de l'ère dite Julienne, commençant aux calendes de janvier de l'année que Jules César établit. C'est en 708, d'après Censorinus (De die natali) que commence cette ère.

Au compte juif, l'Année de deux ans comporte la 49e d'une période sabbatique, et la 50e, qui est jubilaire.

[28] Cf. Quatrième partie, le Mahazeh Ieschou ha nozri et l'autre Mahazeh.

[29] Cf. Le Mensonge chrétien, grande édition, t. IX.

[30] Ce Timothée florissait vers l'an 415 de l'E. C.

[31] Gennadius, De Scriptoribus, ch. LVIII.

[32] Expositio fidei, ch. XXII. Cf. également Hérésies, n° XVI.

[33] Le lecteur voudra bien me dispenser d'une dissertation. Je le renvoie à Bingham (Origines ecclesiasticæ, t. IX, Halœ, 1729, p. 67 et suivantes.)

[34] Hérésies,  LI ; Des Aloges, XXIV.

Quoiqu'a la vérité on lise 5 dans le texte actuel, et que dans Hiéronymus, (S. Jérôme, Commentarii in Ezechielem), on place également l'Epiphanie le 5.

[35] Avec quoi convient la communication faite en avril 1911 à l'Académie des Inscriptions :

M. Franz Cumont, correspondant de l'Académie, commente un texte de Cosmos de Jérusalem, évêque de Maiouma, suivant lequel, dans la nuit du 25 décembre les païens fêtaient la naissance du soleil, mis au monde par la Vierge céleste. Ce fut par analogie avec ces croyances, semble-t-il, que le Pape Libère transporta la fête chrétienne en l'honneur de la venue du Christ, du 6 janvier à la date actuelle du 25 décembre.

[36] Homilia XXXI, De natali Christi.

[37] Homilia VIII, In diem Epiphaniæ.

[38] Commentarii in Ezéchielem, XXI.

[39] Épiphane, Hérésies, n° XVI.

[40] Citons à ce propos la communication faite par dom Jean Marta, chanoine du Saint-Sépulcre, au P. Barnabé Meistermann pour son livre La Patrie de Saint-Jean Baptiste. (Paris, 1904, in-8°, pp. 123 et suivantes.)

L'an 1253, le célèbre écrivain copte Asad Ibn el Assai entreprit la rédaction d'une version critique, en langue arabe, des quatre Évangiles. A cet effet, comme il le raconte lui-même, il se servit d'un exemplaire grec, de plusieurs exemplaires des deux versions coptes, (la memphitique et la saïdique), ainsi que d'un grand nombre d'anciens manuscrits des cinq versions arabes les plus estimées à son époque.

Une de ces versions arabes, nous dit encore Ibn el Assai, a été faite par le docteur damascène Taufilos Ibn Taufil, évêque du Caire ; et trois autres, d'après les versions syriaques : l'une par Discr-Ibn es Sirri, l'autre par le célèbre écrivain Aboul Farage Ibn et Taïeb, et la troisième par un anonyme.

Nous savons en outre, par une autre source, qu'Ibn el Assai utilisa plusieurs exemplaires d'une cinquième version arabe, faite par un anonyme d'après le texte grec.

Or, en 1884, j'ai eu la bonne fortune de trouver dans le couvent Saint-Georges des Coptes non-unis, à Jérusalem, un exemplaire complet du travail d'Ibn el Assai. C'est une copie faite l'an 1075 des Martyrs, correspondant à l'année 1359 de notre ère. Outre le texte intégral des quatre Évangiles, ce précieux manuscrit contient l'introduction générale, la préface spéciale à chaque Évangile, avec les notes en copte et en arabe, par lesquelles il nous fait connaître les différentes leçons de ses manuscrits.

Parmi les nombreuses variantes qui ont échappé à l'attention de M. C. Tischendorf (Novum Testamentum græcè, editio octava critica major), la recension d'Ibn el Assai en contient une qui constitue un argument d'autant plus précieux, qu'il était inattendu, en faveur de la tradition qui, en tout temps, a vénéré Aïn-Karem comme la patrie du saint précurseur Jean Baptiste.

Après avoir reproduit le verset 39 du premier chapitre de l'Évangile de saint-Luc, conformément au texte original (Marie se leva en ces jours et se rendit avec empressement dans la montagneuse), Ibn el Assai avertit par une note marginale que la version saïdique et les manuscrits arabes portent les mots Aïn-Karem à la place de l'expression la montagneuse, in montana.

L'antique leçon que le célèbre écrivain nous a conservée dans sa version critique est pleinement confirmée par un autre manuscrit arabe, que j'ai également trouvé chez les Coptes de Jérusalem, et qui a été copié par le moine Thomas es Saiegh l'an1042 des Martyrs, c'est-à-dire en 1326. C'est une version faite du texte original grec, comme l'assure le copiste. Dans l'Évangile de saint Luc, I, 39, on lit, non plus en marge, mais dans le texte même : En ces jours Marie se leva et se rendit en toute hâte à Aïn-Karem, ville de Juda.

En confrontant plusieurs passages du manuscrit d'Ibn es Saiegh avec la version d'Ibn el Assal, j'ai pu me convaincre que le premier appartient à la famille des manuscrits arabes cités par Ibn el Assal en faveur d'Aïn-Karem, et qu'ils remontent tous à une même version arabe, traduite du grec, à mon avis, au Xe siècle.

Les Coptes possèdent un autre évangile en arabe, copié, au siècle dernier, d'un manuscrit dont je ne connais pas l'âge ; il porte comme le précédent, la variante Aïn-Harem au lieu de in montana.

Chez les Abyssins, j'ai trouvé une version éthiopienne, copiée à la même époque, où les mots in montana sont remplacés par Aïna Karm. Ces moines m'ont affirmé qu'en Abyssinie, dans beaucoup d'exemplaires des anciennes versions éthiopiennes, la patrie de Zacharie, visitée par la Très Sainte Vierge, est désignée sous le nom d'Aïna-Karm.

On peut conclure de tout cela que, de bonne heure, les chrétiens d'Égypte étaient pleinement convaincus qu'Aïn-Kârem était la patrie de saint-Jean Baptiste, puisque déjà au Xe siècle, comme il parait, ils se sont permis d'insérer ce nom dans le texte même du saint Évangile. Cette croyance si ferme ne peut être que l'écho d'une tradition commune et solide en vigueur chez leurs voisins de Syrie et de la Palestine.

Reconnaître que l'homme appelé aujourd'hui Jean-Baptiste est né à l'Aïn-Kârem, c'est sceller son identité charnelle avec celui qu'on appelle Jésus. Car qui naît ici à la fontaine de la Vigne ? C'est Jean-Baptiste. Et qui change aujourd'hui l'eau en vin dans l'Évangile dit de saint Jean ? C'est Jésus.

Quant à Zacharie, tous les lecteurs du Mensonge chrétien savent que c'est, avec Joseph, un des surnoms de Juda le père. Et quant à Élisabeth, (Eloï-schabed, Promesse de Dieu), tous savent également que c'est, avec Marie, un surnom de Salomé.

On ne sait pas assez que, pendant plusieurs siècles, l'identité d'Élisabeth et de Marie n'était point niée, résultant du texte même de la nativité selon Luc, où c'est Élisabeth qui profère le Magnificat, aujourd'hui placé dans la bouche de Marie, parce que i Église a décidé de faire celle-ci distincte de celle-là. Les manuscrits ne manquent pas où le Magnificat est encore dans la bouche d'Élisabeth. Cf. le P. Barnabé Meistermann, La Patrie de Saint-Jean-Baptiste, Paris, 1904, in-8°, p. 146.

[41] Le faux témoignage le plus ancien semble être celui d'Épiphane l'Hagiopolite, qu'on date indifféremment du IXe siècle au XIe : Près de la Ville Sainte, dit-il, à l'Occident, se trouvent deux grottes qui contiennent les reliques des Saints Innocents tués par Hérode. A environ six mille de là (sur la route d'Ammaüs-Nicopolis) il y a le Karmèlion oros (le Mont Karmèlion) où était la propriété de la famille du Précurseur. Cf. le P. Barnabé Meistermann, La Pairie de Saint-Jean-Baptiste, p. 133.

[42] Je ne garantis pas l'ordre natal pour ceux qui viennent après Simon Pierre.

[43] En hébreu heth, huit, comme en latin octo, octavus :

Tous les auteurs romains sont d'accord à déclarer que le neveu de César s'appelait Octavius, comme son père. Suétone, pour désigner sa famille, la nomme Octaviorum familia, et, pour distinguer le père d'Auguste de son fils, dit Octavius pater. Cicéron, en parlant de lui, écrit à Tiron : De publicis omnia mihi certa quid Octavius, quid Antonius, et à Atticus : Exspecto Octavii concionem. Dion Cassius l'appelle Octavius ; Ausone dit également Octavius. (Hochart, De l'Authenticité des Annales et des Histoires de Tacite, p. 88).

Le nom d'Octavius se compose donc de huit lettres, ce qui contribue davantage encore à le rapprocher du nombre huit. Il n'a pas paru bon à l'Église que ce double rapprochement pût être fait par les chercheurs, et pour les en détourner, elle a, en refaisant Tacite, remplacé Octavius par Octavianus.

Sans soupçonner les raisons pour lesquelles l'Église, dans Tacite, appelle Auguste Octavianus, M. Hochart a parfaitement vu que ce nom constituait une falsification :

Pour expliquer l'origine de ce nom, on a dit qu'il était la manifestation de son entrée dans la famille de César et venait de celui de sa mère Octavia. Mais il portait le nom de son père Octavius ; et après son adoption par le dictateur, il s'est appelé César ; c'est ainsi qu'il est désigné sur les médailles. Dion ne l'appelle jamais que le jeune César, Neos Kaisar. Comme il a été toutefois de tradition de préférer le témoignage de Tacite à tous autres, on a généralement, aux siècles derniers, appelé le neveu de César OCTAVIANUS. C'est ainsi que Montaigne le nomme ; Tillemont lui-même intitule le premier chapitre de son Histoire des Empereurs : L'EMPEREUR CÉSAR OCTAVIEN AUGUSTE.

[44] Les Évangiles de l'Enfance, et les Apparition du Vaurien de l'étranger que nous verrons plus loin, sont pleins d'histoires sur cet Alphabet. Voici deux de ces histoires, tirées des Évangiles de l'Enfance :

Un précepteur du nom de Zacchaios (un des surnoms de Juda Panthora), se trouvant en un certain lieu, entendit parler par la bouche de Joseph de ce que faisait Jésus. Et il s'étonna qu'un enfant pût dire de telles choses. Etant donc venu vers Joseph quelques jours après, il lui dit : Tu as un fils intelligent, confie-le moi afin qu'il apprenne les lettres. Et s'étant assis pour apprendre les lettres à Jésus, il commença par le commencement Aleph. Mais Jésus, poursuivant, prononça le Beth et le Ghimel, et toutes les autres de même, jusqu'à la fin. Et ayant ouvert un livre, il enseignait les Prophètes à son précepteur, qui s'arrêta comme honteux de ne pas savoir d'où Jésus connaissait ses lettres. Et s'étant levé, il regagna sa maison, stupéfait et émerveillé de cette incroyable chose.

(Fabricius, Codex Apocryphus Novi Testamenti, Hambourg, 1719, p. 165).

Dans un autre Évangile de l'Enfance, répandu par l'Église chez les Arabes, le miracle est plus circonstancié. Mais le nom du précepteur de Jésus ne varie pas, c'est toujours Zacchaios. Zacchaios habite Jérusalem, où il instruit la jeunesse :

Et il disait à Joseph : Pourquoi ne m'envoies-tu pas Jésus, pour qu'il apprenne les lettres ? Joseph y consentit et il en prévint la divine Marie. Or ayant conduit Jésus au maitre (Zacchaios), celui-ci, dès qu'il le vit, lui composa un Alphabet et commença de lui apprendre l'Aleph ; et après qu'il eut dit Aleph, son maître lui ordonna de dire Beth. Jésus lui dit : Dis-moi d'abord la signification d'Aleph, et alors je prononcerai le Beth. Le maître l'ayant menacé de verges, le Seigneur Jésus lui exposa la signification des lettres Aleph et Beth, et comment les figures des lettres étaient droites, comment obliques, comment doublées, comment surmontées ou privées de points ; pourquoi telle lettre précédait une autre. Et il commença d'énoncer et d'expliquer des choses que le maître lui-même n'avait jamais entendues et n'avait lues dans aucun livre. (C'est là qu'est la tromperie, il avait vu tout cela dans l'Even-guilayon de Juda ben Péréja, son arrière grand-père).

Le Seigneur Jésus dit alors au maître : Attention ! Et il commença de réciter à haute et intelligible voix : Aleph, Beth, Gimel, Daleth, etc. jusqu'à la fin de l'Alphabet. Le maître dit : J'estime que cet enfant est né avant Noé ! Et se tournant vers Joseph : Tu m'as amené, pour l'instruire, un enfant qui en sait plus que tous les docteurs. Et à la divine Marie il dit : Ton fils n'a besoin d'aucun enseignement.

Ils l'amenèrent ensuite à un maître plus savant qui, l'ayant vu, dit : Dis Aleph. Et après qu'il l'eut dit, le maître lui commanda de dire Beth. A quoi le Seigneur Jésus répondit : Dis-moi d'abord la signification de l'Aleph, et alors je prononcerai le Beth. Ici, comme le maître élevait la main pour le frapper, sur le champ sa main se dessécha et il mourut. Alors Joseph dit à la divine Marie : A partir d'aujourd'hui, nous ne le laisserons plus sortir de la maison, car celui qui s'oppose à lui est frappé de mort.

(Fabricius, Codex Apocryphus Novi Testamenti, Hambourg, 1719, pp. 207 et 208).

[45] Détestés de la Sainte-Famille à cause de leur service dans les troupes hérodiennes.

[46] Dieu, mis en scène par le Coran dans l'intérêt de Mahomet, fils d'Abraham comme Barabbas, dit à propos de cet Alphabet et de ce qu'il sous-entend : Nous lui avons donné l'Évangile.

[47] La thora efface tout, appliquée par le Messie. Elle a aux mains du fils de David les mêmes effets que la Daéma (Loi) perse aux mains de Zarathustra (Zoroastre) :

Ô très saint Zarathustra, la Loi de Mazda (l'Omniscient) fait tomber le lien (la chaîne) de celui qui l'honore (elle le délie). Elle efface la mort de l'homme pur, elle efface l'ensevelissement d'un mort. Elle efface des actes inqualifiables. Elle efface la dette considérable. Elle efface tous les méfaits que l'on accomplit... La bonne loi mazdéenne effectue l'expiation définitive.

Zend Avesta, Vendidad, ch. III, (Hovelacque, L'Avesta, 1880, in-8°, p. 278).

[48] La seule chose qu'on puisse reprocher à Voltaire, d'une intuition si profonde pourtant, et qui fait si cruellement ressortir l'abaissement des facultés critiques chez les modernes, c'est de n'avoir pas vu que le prophétisme juif, d'inspiration royale, dynastique même, aboutissait normalement, fatalement, à un Barabbas, c'est-à-dire à la tyrannie de l'injustice imbécile :

Il faut absolument discréditer, bafouer les livres de la Bible. Ayant rendu risibles les graves patriarches, convaincu Moïse d'ignorance et de cruauté, conspué la Genèse, ce sera pur divertissement de turlupiner les prophètes, d'affirmer que leur mission était un métier, que l'on s'y exerçait comme à tout autre art ; qu'un prophète, à proprement parler, était un visionnaire qui assemblait le peuple et lui débitait ses rêveries ; que c'était la plus vile espèce d'hommes qu'il Ÿ eût chez les Juifs ; qu'ils ressemblaient exactement à ces charlatans qui amusent le peuple sur les places des grandes villes. Arrivé à ce point, il nous sera facile de montrer qu'un homme adroit, entreprenant, ayant acquis dans ses voyages des notions de physique, de jonglerie, même de magnétisme, choisit, pour exploiter la crédulité publique, une contrée lointaine, une population ignare, séparée de la civilisation romaine par son langage et ses mœurs, entichée d'une attente superstitieuse ; que, s'appliquant quelques passages de visionnaires juifs nommés prophètes, il réussit à tromper la foule, à passer pour le Messie, ce qui signifie un envoyé, (non, un oint,) un homme chargé d'une mission. Les rieurs mis de notre bord, il y aura beau jeu à houspiller les bons Apôtres, les douze faquins, surtout les écrivailleurs, Marc, Jean, Luc, Matthieu ; à éplucher leur évangile, et à lui donner des nasardes. (Voltaire, Bible expliquée).

[49] Il s'agissait de nombreux millions :

Sous le consulat de Cicéron, un préteur ayant confisqué les prémices destinées au temple de Jérusalem par les colonies d'Apamée, de Laodicée, de Pergame et d'Adramyttum, la confiscation s'éleva à plusieurs centaines de livres d'or. Ces quatre villes n'étaient cependant pas de premier ordre, et rien ne donne lieu de supposer que les colonies juives y eussent pris un développement extraordinaire. Strabon, cité par Josèphe, rapporte que les Juifs d'Asie Mineure avaient mis en sûreté dans l'île de Cos une somme de 800 talents (environ quatre millions et demi), destinés aux prémices, et que le roi Mithridate s'appropria.

(Ferdinand Delaunay : Moines et Sibylles dans l'antiquité Judéo-Grecque, p. 172).

[50] Cf. l'Apparition du Vaurien de l'étranger.

[51] Ces douze pierres sont en quelque sorte la monnaie de l'Even-guilayon. Elles étaient ainsi distribuées :

1 Barekheth (émeraude), vert d'herbe lustré. = Lévi.

(C'est pourquoi, dans la Multiplication des pains, les Juifs, représentant par le nombre les cinq Mille d'années écoulés depuis Adam, sont rangés sur l'herbe verte).

2 Pitdah (chrysolithe), vert pâle. = Siméon.

3 Odem (sardoine), rouge clair. = Ruben.

4 Iahalom (calcédoine), blanc de lait. = Zabulon.

5 Sapphir (saphir), bleu d'azur. = Issachar.

6 Nophekh (escarboucle), rouge rubis. = Iuda.

7 Achlamah (améthyste), lilas. = Gad.

8 Schbô (agate), de différentes teintes. = Nephthali.

9 Leschem (ligure), rouge moyen. = Dan.

10 Iaschpeh (jaspe), vert foncé grisâtre. = Benjamin.

11 Schoham (aigue-marine), vert d'eau. = Joseph.

(C'est la couleur qui convient au Ieou-zib dont Ioseph porte le nom)

12 Tharschisch (topaze), jaune d'or. = Azer.

[52] L'Église connaissait parfaitement l'existence de cet accessoire, qui est mentionné dans le Talmud.

Dans un Évangile de l'Enfance, fabriqué pour donner le change sur la chronologie des faits baptismaux, Marie ordonne à Jésus enfant, retour d'Égypte, d'aller lui chercher de l'eau dans le puits (elle se garde bien de dire pour quel usage). Il obéit, mais le vase se brise, comme il le reprenait pour le rapporter. Alors, étendant son manteau, il recueille toute l'eau pour la donner à sa mère. Et celle-ci admira toutes ces choses, et selon son habitude, elle les conserva dans son cœur, de manière que ses contemporains n'en aient rien su, faisant croire toutefois, et c'est le but de cette histoire, que ni Barabbas ni elle n'ont pu se servir du vase en 788, puisqu'il était brisé depuis nombre d'années. (Cf. Fabricius, Codex Apocryphus Novi Testamenti, Hambourg, 1719, in-12°, p. 206).

[53] C'est un article de la kabbale des Perses, à laquelle la famille de David avait tant emprunté. Ecoutez Ahura mazda (Seigneur omniscient) parlant à Zoroastre :

Ô très saint Zarathustra, adore l'eau ardvi (élevée) cura (sainte) Amata (la Déesse vierge), salutaire, adversaire des démons, attachée à la loi d'Ahura (le Seigneur) ; digne d'être honorée dans le monde corporel ; digne d'être invoquée dans le monde corporel ; étendant la vie, pure ; accroissant les troupeaux, pure ; accroissant les mondes, pure ; accroissant le pouvoir, pure ; accroissant le district, pure ; elle qui purifie la semence de tous les hommes ; qui purifie la matrice de toutes les femmes pour l'enfantement ; qui procure à toutes les femmes un bon enfantement ; qui apporte à toutes les femmes un lait convenable et opportun ; grande, renommée au loin ; qui est égale en grandeur à toutes les eaux qui parcourent la terre. Zend Avesta, ch. LXIV du Yaçna. Cf. Hovelacque, L'Avesta, 1880, in-8°, p. 257.

[54] Il s'agit du baptême de feu, bien entendu.

[55] Marc, I, 6, et Matthieu, III, 4.

[56] Citons Burnouf.

[57] Les Arabes croient que le chameau de Mahomet est au ciel, et rien ne s'y oppose, surtout si Barabbas y est aussi.

[58] Invocations et incantations.

[59] Cité par Hovelacque, L'Avesta, Zoroastre et le Mazdéisme, 1880, in-8°, p. 250.

[60] Quand tu étais jeune, tu te ceignais, et tu allais où tu voulais ! lui dit Jésus dans l'écrit de Cérinthe, connu sous le nom d'Évangile de S. Jean.

Les soixante-douze fils constituent la valeur magique de la ceinture : ils représentent les trente-six décans de l'année de 360 jours, (les décans sont divisés en deux par le jour et parla nuit.) C'est pour cette raison qu'outre ses Douze apôtres kabbalistiques, Jésus a soixante-douze disciples. (Cf. Le Mensonge chrétien, pet. édit, p. 346.)

Le kosti est double et d'un seul tissu. On le fait, pour l'ordinaire, de laine ou de poil de chameau... Le kosti doit être composé de soixante-douze fils et faire deux fois au moins le tour du corps. La largeur de cette ceinture dépend de la grosseur des fils. On voit dans le Kirman des kostis brodés et qui ont plusieurs doigts de large. Celui dont se servent les Parses de l'Inde est fort étroit ; il n'a que deux lignes de large, sur neuf pieds huit pouces de long.

(Anquetil, Zend Avesta, t. III, p. 530).

En ce qui concerne le kosti, Mandelslo (Voyage de Perse aux Indes Orientales, Amsterdam, 1727, p. 183) dit, en parlant des Parsis : On les distingue par un cordon de laine ou de poil de chameau, dont ils se font une ceinture, qui fait deux fois le tour du corps, et qui se noue en deux nœuds sur le dos ; c'est la seule marque de leur religion, et elle est tellement inséparable de leur profession, que si par malheur elle se perd, celui qui est assez malheureux pour l'avoir égarée, ne peut ni manger, ni boire, ni parler, ni même bouger de la place où il se trouve, qu'on ne lui en ait apporté une autre de chez le prêtre qui les vend. En un mot, c'est le prêtre qui lie et délie.

A sept ans, dans le Guzarate, dit Lajard, à dix ans dans le Kirman, l'enfant, qu'il soit du sexe masculin ou du sexe féminin, doit ceindre le kosti... Mais cette cérémonie se diffère souvent jusqu'à quinze ans. D'après le cent-quinzième verset du Vendidad, c'est à l'âge de quinze ans que la ceinture mazdéenne devait être prise, et non point, comme aujourd'hui, à dix ou même sept ans.

[61] L'aigrefin veut faire croire qu'hommes mûrs, presque cinquantenaires, ces enfants n'ont assisté à rien de semblable en 788.

[62] Fabricius, Codex apocryphus Novi Testamenti, Hambourg, 1719, in-12°, p. 198.

[63] C'était une pratique commune aux sorciers de tous les pays.

Récemment, M. Franz Cumont présenta à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres une figurine d'envoûtement découverte à Athènes ; et la rapprochant d'autres trouvailles analogues, il dit :

Ces poupées sont toutes de plomb, qui est employé pour les maléfices, parce qu'il est le métal de Saturne, planète pernicieuse. Elles ont les mains et parfois les pieds et le corps ligotés étroitement, parce que l'incantation liait, paralysait les membres de la victime du sortilège.

La statuette d'Athènes offre cette particularité, jusqu'ici unique, d'être couchée dans un cercueil de plomb fait à sa taille. Le personnage qu'elle représentait devait, comme son effigie, être mis en bière et, comme elle, enfoui dans la terre. Tous ces actes procèdent logiquement de la sympathie que la magie suppose exister entre l'être humain et le simulacre sur lequel on opère.

Le caractère propre des envoûtements de goym que Barabbas opérait, c'est que le goy est d'abord ramené à sa bestiale origine.

[64] Cf. Fabricius, Codex apocryphus Novi Testamenti, Hambourg, 1719, in-12°, pp. 160 et 206.

[65] J'avais pris toutes ces paroles au figuré, mais certains passages d'Apulée (L'Ane d'or), de Philostrate (Mythe d'Apollonius de Tyane), et des Apparition du Vaurien de l'étranger, que nous donnons plus loin, le but même de toute cette kabbale (la rémission ne peut avoir d'effet sans l'abolition du souvenir), ne nous permettent pas de douter que Barabbas n'ait donné à boire de son eau enchantée.

[66] Cf. Le Mensonge chrétien, pet. édit., p. 134.

[67] Étant ridicules, avec un fond d'orgueil et d'impiété qui ne messied pas à une religion, ces nattes ont fait leur chemin dans le monde. On les retrouve sur le chef des moines du Mont Athos, qui ont pour patronne la Vierge aux dix enfants, et pour patron, sous le pseudonyme de Jésus-Christ, le chaste Barabbas. Barabbalâtres comme il faut l'être, à la circoncision près, pour plaire à leur modèle, ils sont en révolte officielle contre toutes les lois de la nature et toutes les règles de la société, n'admettant même pas sur leur sol la poule, l'ânesse ou la chèvre, qui pourraient leur donner le scandale d'une reproduction.

[68] Christiens asinaires (de péré, âne sauvage). Cf. l'Apparition du Vaurien de l'étranger.

[69] Cf. Guerre des Juifs contre les Romains, l. II, ch. XXV, §160,161, et Antiquités Judaïques, l. XVIII, Ch. IV, § 771. Ces chapitres sont entièrement substitués.

[70] Ce fut encore pis à Alexandrie, où les Juifs barabbalâtres avaient creusé la fosse de Flaccus le gouverneur, et affamé la ville par l'accaparement des grains. Et ce ne fut pas la seule ville mise à cette épreuve.

[71] Afin de montrer son Juif régnant sur des hommes qui ne fussent pas en âge de voler et piller, l'Église l'a, dans l'Évangile de l'Enfance, fait régner, petit enfant, sur d'autres enfants de son âge. Chose curieuse, si elle n'a pas respecté la date, elle a conservé le nom du mois pendant lequel Barabbas a fait le roi-christ :

Au mois d'Adar, (le mois des Poissons et aussi celui des Phurim, sorts,) il assembla les enfants et en disposa comme étant leur Roi. Car ils avaient étendu leurs vêtements sur la terre, pour qu'il s'assît dessus, (en vue de leur transfiguration par le baptême de feu). Et ils lui avaient mis sur la tête une couronne de fleurs. Et à l'instar de satellites autour d'un roi, ils se tenaient à sa droite et à sa gauche. Et si quelqu'un venait à passer par le chemin, les enfants l'enlevaient de force, disant : Viens, et adore ton Roi, afin que ton voyage soit heureux !

(Fabricius, Codex Apocryphus Novi Testamenti, Hambourg, 1719, in-12°, p. 203). C'est le Contrains-les d'entrer des évangélistes canoniques.

[72] Cf. Le Mensonge chrétien, pet. édit., p. 145.

[73] Nous avions pensé que les rabbins évangélistes, qui ont fabriqué l'entrée de Jésus à Jéricho, avaient eu simplement pour but d'égarer le goy sur l'itinéraire suivi par Barabbas après la fatale journée du Sôrtaba. Ce n'est là qu'une partie du but qu'ils poursuivent. Il y a un intérêt séméiologique, un intérêt de kabbale, à ce que, sous les espèces de Jésus, Barabbas passe par Jéricho et en sorte ostensiblement, car le château, qui était un peu au-delà de la ville, s'appelait Dagon, étant, comme son nom l'indique, placé sous la protection du Baal-Zib, père des Poissons. En un mot, pour tenir la promesse de son Évangile, c'est-à-dire pour s'asseoir victorieux sur les Anes, abaissés jusqu'à lui, il fallait que Barabbas franchît les Poissons. Sur le nom du château de Jéricho voir Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, l. I, ch. 2, édition de Sigismond Gelénius, 1634, in-folio, p. 711.

[74] Nous n'avions pas senti cela. Mais pour que les évangélistes aient pu écrire qu'on avait crucifié Simon de Cyrène à sa place, il faut absolument qu'il eût perdu le signe distinctif de son naziréat et fût devenu semblable à ce Simon, du moins sous le rapport de la tête rase. Les Mahazeh Ieschou ha nozri (Apparition du Vaurien de l'Etranger) confirment le fait de cette diminutio capitis, et elles le placent même beaucoup plus tôt qu'il ne convient. La même peine est également appliquée à Apollonius de Tyane, par analogie avec le traitement infligé à l'imposteur juif contre lequel le personnage d'Apollonius a été inventé. Cf. le sacrifice que les goym de Béotie feront de leurs cheveux cent ans après, pour se racheter de la mort par les mêmes épreuves que le crucifié divinisé par les rabbins évangélistes. Plus tard encore, l'aigrefin qui signe Paul leur ordonnera d'avoir la tête rase, pour le même motif.

[75] Ce détail provient très probablement de Tacite. Il est passé, après les sophistications d'usage, dans la Légation à Caïus que l'Église a placée sous le nom de Philon, et qui est un faux manifeste, comme nous l'établirons dans notre ouvrage sur Constantin.

[76] Cité par Wagenseil, (Tele ignea Satanœ, 1681, in-4°, p. 30 de la Confutatio Toldos Ieschuœ.)

[77] Cf. Le Mensonge chrétien, pet. éd., p. 194.

[78] Dans l'ouvrage que nous préparons sur Constantin.