LA SAINTE FAMILLE

 

AU LECTEUR.

 

 

De glace pour la Vérité,

L'homme est de feu pour le Mensonge.

 

Dans mes ouvrages intitulés : Le Mensonge Chrétien, j'ai montré que le genre d'écrits, connu sous le nom d'Evangiles, est une mystification dolosive, inventée cent ans après les faits, pour dissimuler ces faits mêmes dans l'intérêt du commerce baptismal, et restée sur le métier pendant plus de trois siècles avant de parvenir à la forme où nous la voyons aujourd'hui.

Les lecteurs du Mensonge chrétien savent que Jésus-Christ n'a point existé.

Ils savent, en même temps, quel est le parfait scélérat qui a été crucifié.

Ils savent qu'il est identique à ce Jean-Baptiste qui meurt aujourd'hui décapité dans certains Evangiles — et décapité par l'Église elle-même, en un temps qui ne peut être antérieur au IVe siècle.

Si le personnage de Jésus semble distinct de celui de Jean-Baptiste dans les Évangiles, il n'y a jamais eu, dans la vie et dans l'histoire, qu'un seul individu, un prétendant incapable et ridicule, qui ne s'appelait ni Jésus, ni Jean, mais Juda, surnommé Bar Abba (fils du Père), vulgo Barabbas, lequel, condamné par le sanhédrin pour crimes publics, a été crucifié par Pilate, la veille de la pâque où il devait se faire Roi et Grand-prêtre des Juifs, et les établir seuls maîtres de toute la terre.

Afin de ne point allonger démesurément la collection du Mensonge Chrétien, j'ai dû n'indiquer qu'en passant ou laisser de côté une foule de documents et de renseignements précieux, relatifs à ce Barabbas et à toute cette famille royale de Juda, qu'on appelle la Sainte-Famille, et qui le mérite, en effet, par dérision.

Ces renseignements, dont je n'avais fait qu'un état sommaire, on les trouvera ici, avec tout le développement qu'ils comportent et toutes les considérations que suggère leur étude attentive.

Il n'en est pas un qui ne soit ou confirmatif ou augmentatif de la vérité historique contenue dans Le Mensonge chrétien.

 

Certes, pour pouvoir lire la Sainte-famille, il est bon de connaître Le Mensonge Chrétien, tout au moins dans l'édition réduite en un volume. J'ai voulu pourtant que ce ne fût pas indispensable, et c'est pourquoi j'ai résumé dans un chapitre introductif tout ce qu'il est nécessaire de savoir pour faire son profit du reste.

Je n'en recommande pas moins la lecture de ce chapitre aux lecteurs du Mensonge chrétien, parce que, tout en leur remémorant le sujet dans ses grandes lignes, il leur apporte des précisions intéressantes sur la Kabbale évangélique, et des faits nouveaux puisés aux sources juives : par exemple, la date exacte (6 janvier 739 de Rome) de la naissance de Juda Barabbas, actuellement adoré sous le nom de Jésus-Christ.

 

La Sainte-Famille se divise en cinq parties, dont deux se distinguent particulièrement l'une de l'autre, à raison de leur origine :

Celle qui a trait aux écrits des goym sur Barabbas et ses parents, sa mère surtout;

Et celle qui contient les témoignages des Juifs de la Synagogue.

Dans la partie relative aux écrits goym, c'est Apulée qui parle pour les Romains, et Philostrate pour les Grecs. Chez ces deux auteurs, la Justice poursuit le crime personnifié en Barabbas, et la Vérité démasque l'imposture propagée par le personnage fictif que les rabbins évangélistes ont substitué à ce scélérat, sous les espèces hypocrites de Jésus. La parabole de Psyché et le mythe admirable d'Apollonius de Tyane, si difficiles à comprendre aujourd'hui, ont été des ouvrages d'actualité antiévangélique, étonnamment clairs, et faits pour épargner aux goym le malheur de tomber dans le piège tendu à leur ignorance et à leur bonne foi. Ils prennent chronologiquement le pas sur les écrits de la Synagogue, qui d'aucune façon ne peuvent être antérieurs au quatrième siècle de l'ère actuellement en usage sous le nom d'ère chrétienne, quoique dans le fond ils reproduisent fidèlement les traditions constantes léguées au peuple juif par les témoins de la première heure.

La partie relative aux témoignages de la Synagogue se compose de ce que l'Église nous a laissé du Talmud et de deux Mahazeh Ieschou ha nozri (Apparition du Vaurien de l'étranger), que les rabbins anti-évangélistes ont écrit contre le personnage de Jésus-Christ, inconnu de leurs ancêtres et pour cause !

Le sentiment de justice qui m'a guidé et soutenu dans mes ouvrages antérieurs, ne sera pas en défaut dans celui-ci. Après avoir repoussé de toutes mes forces l'œuvre à jamais exécrable des Juifs qui, entassant faux sur faux, nous ont insinué le culte d'un prétendant que leurs pères avaient eux-mêmes poursuivi comme sorcier et condamné comme scélérat, c'est mon devoir de passer la plume à ceux qui ont dit la vérité, particulièrement dans le Talmud. Ce n'est pas que ces écrits soient nécessaires pour fixer l'opinion sur la monstruosité morale et la bassesse intellectuelle du personnage, les écrits goym suffisent ; mais dans les questions d'identité, d'histoire intérieure, de géographie, d'ordre judiciaire, et de chronologie, si l'on veut toucher le fond de l'affaire, c'est là qu'il faut aller le chercher ; on l'y trouve.

Et c'est le grand mérite du Mensonge chrétien d'avoir, en s'élevant au dessus des préjugés entretenus par les historiens et par les exégètes étrangers aux pratiques comme aux devoirs du droit, ramené les Juifs dans le débat qu'ils ont ouvert et qui ne peut être fermé définitivement sans leur intervention.

Comme l'a dit, avec la certitude de ne pouvoir être démenti, le plus franc de tous les rabbins qui aient illustré la Synagogue :

C'est à tort qu'on prétend que le Talmud ne contient pas la réfutation du Nouveau Testament, alors que toutes les allégations, tous les enseignements, toutes les histoires des évangélistes, y sont tirés au clair, et qu'il y est dit tout au long qui était le Christ, et quels ont été ses sectateurs; ors il était né, de qui, et quand; et pourquoi, comment, et sous qui, il a été supplicié. Il y a dans le Talmud, quand ses livres sont intacts[1], de quoi convaincre suffisamment d'imposture toute cette histoire d'Evangiles.

En ce qui concerne les Apparition du Vaurien de l'étranger, c'est la première fois que ces écrits sont donnés en leur entier et traduits en français avec les éclaircissements convenables. Ils sont d'autant plus remarquables qu'on y voit Barabbas lui même renier, dans toutes les formes du mépris, le personnage qu'on a tiré de lui après sa mort, et le restituer aux Juifs pour le juger, le considérant à bon droit comme étant devenu, entre les mains de l'Église, traître à son nom de Juda, à sa famille, à sa race et à son Évangile.

Je réclame également beaucoup d'attention pour le chapitre final, consacré au Juif errant, Ashavérus, compagnon de travail du Jésus-charpentier. Ce personnage, qui n'a rien de légendaire, est un produit de la fourberie ecclésiastique, et fabriqué de main pontificale, pour répandre dans le peuple l'idée que le Juif de rapport avait été non un prétendant imposteur et criminel, mais un simple et honnête ouvrier, ami des humbles, au milieu desquels Ashavérus le fait naître.

 

 

 



[1] Et même quand ils ne le sont pas.