LE MENSONGE CHRÉTIEN - (JÉSUS-CHRIST N'A PAS EXISTÉ)

 

TOME XI — LE JUIF DE RAPPORT

V. — PATHELIN PAPE.

 

 

I. — La mise en valeur du Juif de rapport par Paul avait eu pour effet d'éliminer Pierre. Qui est le pape ? Qui invente, délibère, exécute, dogmatiquement, financièrement, politiquement, moralement, si l'on ose employer un tel mot ? Qui constitue l'Église et sa hiérarchie ? Qui fabrique ses titres et parchemins ? Qui institue son droit à la possession des biens meubles et immeubles par tous les moyens ? Qui dresse le plan de la vie séculière ? Qui achemine à la vie conventuelle ? Qui fonde le denier de Saint-Pierre ? Qui jette les bases des juridictions ecclésiastiques ? Paul, le héros de la collecte, le grand. saint-Panurge. Qu'est-ce que Pierre ? Un cadavre enterré depuis dix-sept ans. Oui, mais dag' digue et frère du cadavre divin ! Rien de possible sans lui. C'est en lui qu'était l'héritage. Tous les parchemine sont, là, c'est lui qui a succédé au Juif du rapport ! ll faut qu'il soit à Rome avant Paul. Paul a toutes 11 qualités, mais il n'est point de David, et il a persécute l'Église de Dieu, comme il l'avoue lui-même. De fi tient-il la révélation qui lui permet d'appeler les Grecs et les Romains au salut ? De Simon le Magicien. Qu'est-il au fond ? L'apôtre de ce Faux prophète à l'heureux rival de Pierre.

Dans le plus ancien dispositif, pourquoi la Pierre, court-ii le monde et qu'est-ce qu'il vient faire à Rome ; Demandons-le à son successeur Clément[1] : Si Pierre parcourt le monde, c'est à la poursuite de son rival, représenté par Simon le magicien ; s'il prêche la doctrine de Jésus-Christ, c'est en combattant dans toile ses discours le faux Évangile de l'imposteur[2]. Pourquoi Paul se trouve-t-il assimilé par Clément à Simon le Magicien ? Parce que, comme celui-ci, il étend le salut aux Grecs et aux Romains, tandis que Shehimon dit la Pierre n'a jamais cessé de prêcher l'Évangile, l'Évangile du Royaume des Juifs seuls, l'Évangile éternel[3], et, comme on le lui fait dire dans sa Lettre Jacques[4], de proclamer avec le Vrai Prophète[5] la perpétuité de la Loi. Fallait-il pour cela renoncer aux parchemins de Paul ? Nullement.

Quand on avait fait une pièce qui gênait, on la redressait dans l'usine même où on l'avait forgée. Comme dans tout établissement bien organisé, il y avait un atelier pour les réparations. C'est ainsi que dans les Homélies de Clément on revient, armé à la fois des Lettres de Paul et des deux Lettres de Pierre, sur le dispositif des Écritures clémentines dans lesquelles Paul porte aux nations un Évangile qui est au fond celui de Simon le Magicien. Paul prétend avoir mieux compris Bar-Abbas par l'esprit que Pierre par toute eue vie de prédication commune ? Pierre va le remettre à sa place : Si notre Jésus t'a apparu, dit-il, et t'a parlé dans une vision, il ne s'est manifesté à toi par ces visions, par ces songes, ou même par ces révélations extérieures, que comme à un adversaire contre lequel Il est justement irrité. Mais quelqu'un peut-il être rendu apte à l'enseignement par des visions ? Si tu dis qu'il le peut, comment se fait-il que le Maitre se soit tenu pendant toute une année en rapports constants avec des gens éveillés ? D'ailleurs, pourquoi même te croirait-eu, lorsque tu prétends qu'il s'est montré à toi[6] ? Comment Jésus t'aurait-il apparu, puisque tes opinions sont contraires à son enseignement ?

Si, visité et instruit par lui pendant une heure, tu as réellement été fait apôtre, eh bien ! prêche sa doctrine, explique sa parole, aime ses apôtres, et cesse de me combattre, moi, son compagnon fidèle ! Cependant, quoique je sois la pierre solide et le fondement de l'Église, tu m'as résisté en face[7]. Si tu n'étais un ennemi, aurais-tu calomnié ma personne et méprisé ma prédication ? Aurais-tu été cause que quelques-uns refusent de me croire lorsque je répète ce que j'ai entendu dire par le Seigneur lui-même, et que je suis blâmé lorsqu'on devrait me louer ? En me disant répréhensible[8], tu accuses Dieu lui-même, qui m'a révélé Jésus-Christ[9], et tu attaques celui qui m'a proclamé bienheureux à cause de cette révélation. Veux-tu coopérer sincèrement et réellement à l'œuvre de la vérité ? Commence par apprendre de nous ce que lui-même nous a appris, et, devenu disciple de la vérité, sois notre aide ![10]

Paul ayant obtenu sa grâce de Pierre et promis d'être désormais bien sage, — il a dit ce qu'il avait à dire, il ne parlera plus, —les deux escrocs deviennent amis et cane pagnons, mais le premier rôle est toujours à Pierre. De là les Lettres de Pierre que nous allons voir. De là, les Acta Petri et Pauli, l'Histoire de Pierre et de Paul, les Prédications de Pierre et de Paul, qui nous ore été transmis dans leur substance primitive, mais sottie une forme qui comporte des additions nombreuses et date tout au plus du Ve siècle. C'est un véritable roman populaire, dont le but est de consacrer la suprématie spirituelle de Pierre, sans lui aliéner ceux qui tiennent pour Paul, le vrai fondateur de l'Église romaine. Dans ce roman, — un des premiers essais de la littérature de colportage, — Pierre a précédé Paul à Rome, et engagé la lutte contre Simon le magicien qui prétend opérer des miracles. Paul arrive à la rescousse, en second simplement. Vous connaissez la suite. Simon offre de prouver sa divinité en s'élevant dans les airs et en les traversant comme au vol, mais par l'effet de la prière de Pierre (ô onction évangélique !) il est précipité dans une chute mortelle. Irrité de ce résultat, Néron fait condamner a mort les deux apôtres ; Paul est décapité sur la route d'Ostie, par laquelle il a pris la fuite. Pierre, qui fuyait également, est rappelé à Rome par une apparition de son frère : arrêté, il est crucifié, la tête en bas[11].

 

II. — Avant ce martyre posthume, Pierre a écrit plusieurs Lettres, dont deux illustrent le canon des divines Écritures. Il n'a pu se ranger à toutes les théories de Paul, à cause de ce qu'elles, retiennent de simoniaque, mais il a lu ses Lettres, il accepte son Évangile en ce qui profite à Bar-Abbas, sous des réserves que l'Église fera valoir selon la loi de l'intérêt. Revirement sublime ! C'est lui maintenant qui est converti par Paul, enzôné par Paul ! Pour le décider, Paul n'a qu'à dire : C'est moi qui ai inventé la collecte. Malgré les objurgations de Pierre, les douze signes du Zodiaque étaient restés solidement ancrés dans les cieux. Il y en a un toutefois que Paul était parvenu à influencer en le remplissant de faux poids, c'est celui de la Balance, sous lequel vivaient les banquiers, changeurs, trapézites, publicains et fermiers d'impôts. Cette preuve de puissance théurgique ne pouvait laisser Pierre indifférent.

Remarquez d'ailleurs qu'historiquement Bar-Abbas et la Pierre sont à la merci de Paul. Un geste de Paul, et ces deux coquins tombent à la renverse, le dos dans le sang d'Ananias, de Zaphira et de Jehoudda Is-Kérioth. Pas un mot d'Is-Kérioth dans les Lettres de Paul. Assassiné la veille de la pâque, il n'a pu assister à l'invention de l'Eucharistie, tandis que Saül a survécu, privé seulement d'une oreille. Depuis qu'il est devenu Paul, Saül ne doit pas avoir entendu parler d'Is-Kérioth qui, de son côté, a été agrégé au collège apostolique pour jouer le rôle de Dan. Jésus n'a remis l'oreille droite de Saül qu'à la condition qu'il n'entendrait plus de la gauche, tournée vers Lydda. Si Shehimon n'avait pas assassiné Is-Kérioth, c'est Is-Kérioth qu'on aurait converti. Jésus lui aurait remis son ventre, et tout eût été dit. Au liée d'être un amalécite, c'est un israélite de la tribu de Dan qui eût été l'Apôtre des nations !

Dans le plan du faussaire, Shehimon, surnommé la Pierre par l'Esprit, est censé avoir prêché la bonne nouvelle non plus comme autrefois du Royaume pan' judaïque, mais plus modestement de la résurrection future. Ne pouvant s'adresser aux christiens de Palestine, comme les Naziréens, Ebionites, Jesséens et autre panthoristes, qui tous connaissent le fond de la mystification et professent l'inexistence de Jésus en chair, il se tourne vers ceux des provinces d'Asie dans lesquelles il s'est réfugié après avoir enterré Bar-Abbas à Machéron. Mais il se garde bien de nommer la Phrygie, afin de ne point découvrir Philippe, qui est mort à Hiérapolis, laissant les Paroles du Marân en héritage à ses descendants, dont est Papias, le dernier des charpentiers de Phrygie. D'ailleurs, ce n'est pas seulement pour les Juifs que le faussaire écrit, c'est encore plus pour les goym détournés de la jehouddolâtrie par l'Évangile antijuif de Marcion. Le goy, nous l'avons dit, c'est le gogoy, d'où est venu gogo[12]. Shehimon va certifier qu'il a vu et approuvé les parchemins de Paul.

Pour être fausses, les Lettres de Pierre n'en ont que plus de prix, étant documents œcuméniques, écrits à hume dans un but d'escroquerie financière. Nous n'admettons pas un seul instant que ces faux soient l'œuvre de gagistes, c'est œuvre papale. Quand on ment d'une manière aussi constitutionnelle, on ne confie pas la besogne à un subalterne.

 

III. — Voici la Première épître de Pierre.

I, 1. Pierre, apôtre de Jésus-Christ[13], aux dispersés comme étrangers[14] dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l'Asie et la Bithynie, élus

2. Selon la prescience de Dieu le Père, pour être sanctifiés par l'Esprit, pour obéir et être arrosés du sang de Jésus-Christ. Qu'en vous la grâce et la paix s'accroissent !

3. Béni soit Dieu, le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés pour une vive espérance, par la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts,

4. Pour un héritage incorruptible, qui n'est pas souillé[15], qui ne peut se flétrir, réservé dans les cieux pour vous,

5. Qui, par la vertu de Dieu, êtes gardés au moyen de la foi pour le salut qui doit être révélé à la fin des temps,

6. Où vous serez transportés de joie, bien qu'il faille maintenant que pour peu de jours[16] vous soyez contristés par diverses tentations,

7. Afin que l'épreuve de votre foi, beaucoup plus précieuse que l'or (qu'on éprouve par le feu), soit trouvée digne de louange, de gloire et d'honneur à la révélation de Jésus-Christ,

8. Que vous aimez, quoique vous ne l'ayez point vu[17], en qui vous croyez sans le voir encore maintenant ; or, croyant ainsi, vous tressaillirez d'une joie ineffable et glorifiée ;

9. Obtenant comme fin de votre foi le salut de vos vies ;

10. Salut qu'ont recherché et scruté les prophètes qui ont prédit la grâce que vous deviez recevoir.

Shehimon n'a jamais entendu dire que son frère aîné eût composé une Apocalypse annonçant la fin des temps pour 789 ; il renvoie, en le mettant au pluriel, au seul prophète qui, détourné de son sens, ait été mis eu avant par Philippe dans les Actes des Apôtres nommé Isaïe.

11. Et, comme ils cherchaient quel temps et quelles circonstances l'Esprit du christ, qui était en eux, indiquait, en prédisant les souffrances du christ et les gloires qui devaient les suivre,

12. Il leur fut révélé que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu'ils étaient dispensateurs des choses qui vous sont annoncées maintenant par ceux qui vous ont évangélisés[18] par l'Esprit-Saint envoyé du ciel, et que les 'auges désirent contempler[19].

En attendant, les fidèles se contenteront du corps de Bar-Abbas qui leur est offert sous la forme eucharistique, quoique ce corps précieux fût en croix depuis Plusieurs heures lorsque Jésus célèbre la Cène dans les Évangiles synoptisés.

13. C'est pourquoi, ayant ceint les reins de votre âme, et étant sobres, espérez entièrement en cette grâce[20] qui vous est offerte dans la révélation[21] de Jésus-Christ ;

14. Comme des enfants d'obéissance, ne vous conformant pas aux anciens désirs de votre ignorance[22] ;

15. Mais, comme Celui qui vous a appelés[23] est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite ;

16. Car il est écrit : Soyez saints, parce que moi je suis saint.

17. Et, puisque vous invoquez comme Père celui qui, sans acception des personnes[24], juge selon les œuvres de chacun, ruez dans la crainte durant le temps de votre pèlerinage ;

18. Sachant que ce n'est point avec des choses corruptibles, de l'or ou de l'argent, que vous avez été rachetés des vaines pratiques que vous teniez de vos pères[25] ;

19. Mais par le sang précieux du christ, comme d'un agneau sans tache et sans souillure[26],

20. Déjà connu avant la fondation du monde[27], mais manifesté dans les derniers temps à cause de vous,

21. Qui par lui[28] croyez en Dieu, qui l'a ressuscite d'entre les morts, et lui a donné la gloire, afin que votre foi et votre espérance fussent en Dieu.

22. Rendez vos âmes chastes par l'obéissance de la charité, par une dilection fraternelle ; portez la plus grande attention à vous aimer les uns les autres d'un cœur simple[29].

23. Étant nés de nouveau[30], non d'une semence corruptible, niais incorruptible, par la parole du Dieu vivant et qui demeure éternellement.

24. Car toute chair est comme l'herbe, et toute sa gloire comme la fleur de l'herbe ; l'herbe a séché, et sa fleur est tombée.

25. Mais la parole du Seigneur demeure éternellement ; or c'est cette parole qui a été annoncée parmi vous.

On peut la montrer, elle est sur parchemin.

II, 1. Ainsi, vous dépouillant de toute malice et de toute fraude, des dissimulations, des envies et des médisances,

2. Comme des enfants qui viennent de naître, désirez ardemment un lait spirituel et pur, afin que par lui vous croissiez pour le salut ;

3. Si toutefois vous avez goûté comme le Seigneur[31] est doux.

4. Et vous approchant de lui, pierre vivante, rejetée des Hommes, mais choisie et honorée de Dieu,

5. Soyez vous-mêmes posés sur lui[32] comme pierres vivantes, maison spirituelle, sacerdoce saint, pour offrir des hosties spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ.

6. C'est pourquoi on trouve dans l'Ecriture : Voici que je pose en Sion la pierre du sommet d'un angle[33], choisie, précieuse ; et quiconque aura foi en elle ne sera point confondu.

7. Ainsi, c'est un honneur pour vous qui croyez ; mais pour les incrédules, elle est la pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient, et qui est devenue un sommet d'angle,

8. Une pierre d'achoppement et de scandale pour ceux qui se heurtent contre la parole, et qui ne croient pas même ce quoi ils ont été destinés.

9. Mais vous êtes, vous, la race choisie, le sacerdoce royal, la nation sainte, le peuple qui procure le salut[34], afin que vous annonciez les grandeurs de Celui[35] qui des ténèbres vous a appelés à son admirable lumière[36],

10. Vous, qui autrefois n'étiez point son peuple, mais qui êtes maintenant le peuple de Dieu[37] ; vous qui n'aviez point obtenu miséricorde, mais qui maintenant avez obtenu miséricorde.

11. Mes bien-aimés, je vous conjure de vous abstenir, comme étrangers et voyageurs, des désirs charnels qui combattent contre l'âme :

12. Ayez une bonne conduite parmi les Gentils, afin qu'au lien de vous calomnier comme des malfaiteurs[38], vous oie sidérant par vos bonnes œuvres, ils glorifient Dieu au Jour de sa visite[39].

13. Soyez donc soumis à toute créature humaine à cause de Dieu ; soit au roi[40], comme étant au-dessus des autres.

14. Soit aux gouverneurs[41], comme envoyés par lui pour la punition de ceux qui font mal, et la louange des bons ;

15. Parce que telle est la volonté de Dieu, que, pratiquant le bien, vous fassiez taire l'ignorance des hommes insensés[42].

16. Étant libres, non pour faire de votre liberté un voile à votre malice, mais comme des serviteurs de Dieu.

17. Rendez honneur à tous ; aimez la fraternité ; craignez Dieu ; honorez le roi[43].

18. Serviteurs, soyez soumis en toute crainte à vos maîtres, non seulement bons et modérés, mais même fâcheux.

19. Car c'est un mérite si, en vue de Dieu, quelqu'un supporte des peines, souffrant injustement.

20. En effet, quelle gloire y a-t-il si c'est pour vos fautes que vous supportez les soufflets ? Mais si, faisant le bien, vous souffrez patiemment, c'est un mérite devant Dieu.

21. Car c'est à quoi vous avez été appelés, parce que le christ même a souffert pour nous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces,

22. Lui qui n'a pas commis de péché, et en la bouche de qui n'a pas été trouvée la tromperie,

23. Lui qui, étant maudit, ne maudissait point ; qui, maltraité, ne menaçait point, mais se livrait à celui qui le jugeait injustement[44] ;

24. Lui qui a porté vos péchés dans son propre corps[45] sur le bois, afin que, morts aux péchés, nous vivions à la Justice ; qui, par ses plaies, vous a guéris.

25. Car vous étiez comme des brebis égarées ; mais vous 'tes retournés maintenant au Pasteur et à l'Evêque de vos vies[46].

 

IV. — Il s'agit maintenant de tourner au spirituel, le moins grossièrement possible, la parole de Bar-Abbas sur le recroisement — un en deux, deux en un, ce qui est dehors sera dedans —, qui n'a pas pu se réaliser à cause de la crucifixion de cet Évêque envoyé de Dieu. En un mot, il faut donner le change, comme on l'a déjà fait par force dans les Évangiles synoptisés.

III, 1. Pareillement, que les femmes aussi soient soumises leurs maris ; afin que, si quelques-uns ne croient pas à la parole[47], ils soient gagnés sans la parole[48], par la conduite de leurs femmes,

2. En considérant votre conduite chaste, jointe à une crainte respectueuse.

3. Qu'elles n'aient pas au dehors une chevelure habitaient arrangée, ou des ornements d'or, ou de riches vêtements pour parure,

4. Mais au dedans[49] l'homme caché, dans l'incorruptibilité d'un esprit calme et modeste, qui est d'un grand prix aux yeux de Dieu.

Voilà le change donné sur le principe. Ce n'est ai de ce dehors ni de ce dedans que Bar-Abbas avait parlé à sa mère, mais de la reconjonction de celle-ci avec son mari, de telle sorte que Dieu redevenait son Père et son Époux aux termes de la kabbale. Voici maintenant le change sur l'origine de ce dogme, afin qu'on ne soit pas tenté d'aller la chercher dans les Paroles du Marân.

5. Car c'est ainsi qu'autrefois, les saintes femmes, espérant en Dieu, se paraient, étant soumises à leurs maris.

6. Telle était Sara, qui obéissait à Abraham, l'appelant son Seigneur, et dont vous êtes les filles, en faisant le bien, et ne craignant aucun trouble.

7. Vous aussi, maris, vivez sagement avec vos femmes les honorant comme un vase[50] plus faible, et comme cohéritières de la grâce de vie[51] ; afin que vos prières n'aient point d'empêchement.

8. Enfin soyez tous unis d'un même cœur, compatissants, vous aimant en frères, miséricordieux, modestes, humbles,

9. Ne rendant point mal pour mal, ni malédiction pour Malédiction ; mais, au contraire, bénissant, parce que c'est à cela que vous avez été appelés[52], afin de posséder la bénédiction en héritage.

10. Que celui donc qui veut aimer la vie, et voir des Jours bons, défende sa langue du mat, et que ses lèvres ne profèrent point les paroles de tromperie[53] ;

11. Qu'il se détourne du mal et fasse le bien ; qu'il cherche la paix et la poursuive ;

12. Parce que les yeux du Seigneur sont sur les justes, et ses oreilles à leurs prières ; mais la face du Seigneur est sur ceux qui font le mal.

13. Et qui est-ce qui vous nuira, si vous avez le zèle du bien ?[54]

14. Et si même vous souffrez pour la justice, vous serez bien heureux. N'ayez donc aucune crainte d'eux, et ne vous en troublez point.

15. Mais glorifiez dans vos cœurs la sainteté du Seigneur Jésus-Christ, toujours prêts à satisfaire quiconque vous demandera la raison de l'espérance qui est en vous ;

16. Toutefois, avec modestie et respect, conservant une bonne conscience, afin que soient confondus pour le mal qu'ils disent de vous, ceux qui calomnient votre bonne conduite dans le christ.

17. Car il vaut mieux souffrir (si Dieu le veut ainsi) en faisant le bien qu'en faisant le mal ;

18. Puisque le christ lui-même est mort une fois pale nos péchés, le Juste[55] pour les injustes[56], afin de nous offrir à Dieu, ayant été mis à mort selon la chair, mais été ressuscité selon l'esprit,

19. En lequel il vint aussi prêcher les esprits retenus en prison[57],

20. Qui avaient été incrédules autrefois, lorsqu'aux jours de Noé ils se reposaient sur la patience de Dieu, pendant qu'on bâtissait l'arche dans laquelle peu de personnes, c'est-à-dire huit seulement, furent sauvées par l'eau.

Noé et ses sept aides sont les prototypes des charpentiers de l'Évangile ; Joseph et ses sept fils ne socs que des succédanés. Le faussaire nous livre ici l'étymologie spirituelle du mot charpentier, qui est par là même une séméiologie. Le très excellent Théophile ne comprendra pas, mais les initiés auront le sourire en retrouvant dans l'arche évoquée ici les sept démons de Marie Gamaléenne ramant derrière leur véritable abba.

Depuis ces temps qui nous reportent au Zibdéos, la preuve a été faite par la crucifixion de Bar-Abbas que le baptême n'avait aucune efficacité devant Dieu : Bar-Abbas, qui devait sauver tous les Juifs, n'a pu se sauver lui-même ! C'est un baptême intérieur qui a succédé à celui de l'année proto-jubilaire 788, c'est le baptême dans le sang de ce gibier de potence.

21. Ce qui vous sauve maintenant vous-mêmes, c'est un baptême semblable : non pas une purification des souillures de la chair, mais l'engagement d'une bonne conscience envers Dieu par la résurrection de Jésus-Christ,

22. Qui est à la droite de Dieu, après avoir absorbé la pour que nous devinssions héritiers de la vie éternelle ; et qui est monté au ciel, les anges, les puissances et les vertus lui étant assujettis.

Pour s'asseoir à la droite de l'Abbas qui, comme on 88it, occupe le troisième ciel, il lui a fallu soumettre les Cent quarante-quatre mille, les Trente-Six et les Douze, avec tous les archons qui occupent le ciel visible ou ciel de Satan. Nous avons trouvé dans la Sagesse de Valentin la liste des principales puissances qui, soit à l'aller soit au retour, ont fait un vain obstacle au passage de l'esprit de Bar-Abbas.

IV, 1. Le christ donc ayant souffert pour nous en sa chair, cernez-vous aussi de la même pensée ; car celui qui a souffert en sa chair[58] cesse de pécher :

2. En sorte que ce n'est plus selon les convoitises des hommes, mais selon la volonté de Dieu, qu'il vit durant ce qui lui reste de temps dans la chair[59].

3. Car c'est assez de temps consacré à satisfaire la volonté les Gentils, pour ceux qui ont vécu dans les impudicités, les convoitises, la crapule, les excès du manger et du boire, et le culte sacrilège des idoles.

4. Sur quoi ils s'étonnent que vous ne couriez plus avec eux à cette même confusion de désordres, et ils blasphèment.

5. Mais ils rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts[60].

6. Car c'est pour cela que l'Évangile a été prêché aux morts eux-mêmes[61], afin que, jugés devant les hommes selon la chair, ils vivent devant Dieu selon l'Esprit.

7. Or la fin de toutes choses est proche. Soyez donc prudents et veillez dans la prière[62].

Jusqu'à la fin des temps il convient de tout mettre en œuvre pour affoler et perdre les goym. Que les Juifs christiens continuent à masquer leurs péchés comme les évangélistes ont masqué ceux de Bar-Abbas ! en s'aimant ainsi qu'on est consubstantiel à Dieu.

8. Mais avant tout, ayez les uns pour les autres une charité constante ; car la charité couvre la multitude des péchés.

9. Exercez l'hospitalité entre vous sans murmure ;

10. Chacun de vous mettant au service des autres la grâce qu'il a reçue, comme de bons dispensateurs de la grâce multiforme de Dieu.

11. Si quelqu'un parle, que ce soit comme des paroles de Dieu ; si quelqu'un exerce un ministère, qu'il le fasse comme par la vertu que Dieu donne ; afin qu'en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus-Christ, à qui est la gloire et l'empire dans les Æons des Æons. Amen.

12. Mes bien-aimés, ne soyez pas surpris du feu ardent qui sert à vous éprouver, comme si quelque chose d'extraordinaire vous arrivait :

13. Mais, participant ainsi aux souffrances du christ, réjouissez-vous, afin qu'à la révélation de sa gloire vous vous réjouissiez aussi, transportés d'allégresse.

14. Si on vous outrage pour le nom du christ, vous serez bien heureux, parce que l'honneur, la gloire, la vertu de Dieu et son Esprit reposent sur vous.

15. Mais qu'aucun de vous ne souffre comme homicide, ou voleur, ou médisant, ou avide du bien d'autrui[63].

16. Et si c'est comme christien, qu'il ne rougisse point, mais qu'il glorifie Dieu en ce monde.

17. Car voici le temps où doit commencer le Jugement Par la maison de Dieu[64]. Or s'il commence par nous, quelle sera la fin de ceux qui ne croient pas à l'Évangile de Dieu ?[65]

18. Et si le juste est à peine sauvé, l'impie et le pécheur, où se présenteront-ils ?

19. Ainsi, que ceux-là mêmes qui souffrent selon la volonté de Dieu, remettent au Créateur fidèle leurs vies avec leurs bonnes œuvres.

 

V. — Sous le nom de la Pierre, le revenant de Shehimon vient d'évoquer les titres de la maison dont il est, la maison royale de Juda. Il est l'aîné maintenant que Bar-Abbas n'est plus là, il est le roi-christ. Voilà Pour les initiés juifs. Mais comme la lettre a été faite Pour donner le change aux goym sur ses liens de sang avec Bar-Abbas et sur sa condition princière, Shehimon va se travestir en pécheur humble et illettré.

V, 1. Je conjure donc les Anciens qui sont parmi vous. Ancien comme eux et témoin de ce qui a été souffert par le christ[66], moi qui suis participant à la gloire qui doit être révélée un jour[67] ;

2. Paissez le troupeau de Dieu qui vous est confié, veillant sur lui, non par nécessité, mais spontanément selon Dieu ; non point en vue d'un gain honteux[68], mais de plein gré,

3. Et non comme dominant sur l'héritage du Seigneur[69], mais vous faisant de cœur le modèle du troupeau.

4. Et lorsque paraîtra le Prince des pasteurs[70], vous obtiendrez la couronne de gloire qui ne se flétrit jamais.

5. Vous aussi, jeunes gens, soyez soumis aux Anciens. Inspirez-vous tous l'humilité les uns aux autres, parce que Dieu résiste aux superbes, et que c'est aux humbles qu'il donne la grâce.

6. Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu pour qu'il vous exalte au temps de sa visite,

7. Rejetant en lui toute votre sollicitude, parce qu'il a lui-même soin de vous.

8. Soyez sobres et veillez, car votre adversaire, le Diable comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui il pourra dévorer.

9. Résistez-lui, forts dans la foi, sachant que la même, affliction est commune à vos frères qui sont dans le monde.

10. Mais le Dieu de toute grâce, qui nous a appelés par le Christ Jésus à son éternelle gloire, après que vous aurez souffert un peu de temps, vous perfectionnera lui-même ; Vous fortifiera et vous affermira.

11. A lui la gloire et l'empire dans les siècles des siècles. Amen.

12. Je vous ai écrit brièvement, ce me semble, par Silouanos[71], notre frère fidèle, vous suppliant et vous protestant que la vraie grâce de Dieu est celle dans laquelle vous demeurez fermes.

13. L'Église qui est dans Babylone[72], élue comme vous, et Marcos[73], mon fils, vous saluent.

14. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Grâce à vous tous qui êtes dans lé Christ Jésus. Amen.

L'imposture ecclésiastique a fait, comme vous voyez, lui progrès considérable depuis les Actes des Apôtres. Pierre a rejoint Paul à Rome sur un second Gogotha. Quoiqu'arrivé le premier, Paul s'est incliné devant la Primauté apostolique de Pierre. Le fils de Pierre, Jehoudda, déjà connu sous le nom de Joannès-Marcos dans les Actes, et présenté au très excellent Théophile comme compagnon de Paul, signe au contrat. On lui e rait faire la connaissance de Luc. Celui-ci lui a affirmé qu'après l'invention de l'Eucharistie Jésus avait remis l'oreille droite de Saül sur le Mont des Oliviers. On peut donc envoyer Paul en commission. Il ira dire aux Juifs d'Asie que toutes les vieilles querelles entre hérodiens et davidistes se sont arrangées à Rome, où il reviendra pour être martyr avec Pierre. Et voilà l'origine des deux voyages de Paul à Rome pendant le pontificat de Pierre.

Il y a là une expression qui suffit à elle seule pour dénoncer la fausseté de ce morceau, c'est celle de co-élus appliquée aux habitants de Babylone. Des élus à Rome et par le ministère de Pierre ! Si Shehimon avait pu prévoir une telle abomination, il aurait laissé le corps de son frère au Guol-golta ! Cependant il ne faut point rejeter les deux Lettres de Pierre hors de l'histoire par la raison qu'elles sont fausses. Il faut les y retenir, au contraire, comme un témoignage, et très précieux, des fraudes sur lesquelles l'Église romaine s'est édifiée. C'est une puissance de L'Église, un grand docteur, l'évêque lui-même, qui parle sous le nom de Pierre. Si ce n'est celui qui a inventé Clément, c'est son successeur.

 

VI. — Passons à la Deuxième épître de Pierre.

Entre la première et la deuxième Paul a accompli la mission dont il a été chargé par Pierre, et il est revenu près de ce bien-aimé.

I, 1. Simon Pierre, serviteur et apôtre[74] de Jésus-Christ, à ceux qui ont reçu en partage la même foi que nous, Par la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ.

2. Que la grâce et la paix abondent en vous par la connaissance de Dieu et du Christ Jésus Notre-Seigneur.

3. Comme tout ce qui est de sa divine puissance, par rapport à la vie et à la piété, nous a été donné par la connaissance de Celui qui[75] nous a appelés par sa propre gloire et sa propre vertu,

4. Et par qui il a accompli les grandes et précieuses promesses, afin que par elles nous devinssions participants de la nature divine, en fuyant la corruption de la concupiscence qui est dans le monde,

5. Apportez aussi tous vos soins pour joindre à votre foi la vertu ; à la vertu, la science,

6. A la science, la tempérance ; à la tempérance, la patience ; à la patience, la piété ;

7. A la piété, l'amour de vos frères ; à l'amour de vos frères, la charité.

8. Car si ces choses sont en vous et y dominent, elles feront que vous ne serez pas dépourvus et sans fruit dans la connaissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

9. Mais celui en qui elles ne se trouvent pas est aveugle et marche à tâtons, oubliant qu'il a été purifié de ses anciens Péchés.

10. C'est pourquoi, mes frères, appliquez-vous davantage à rendre certaines par vos bonnes œuvres[76] votre vocation et votre élection ; car agissant ainsi, vous ne pécherez jamais,

11. Et par ce moyen, vous sera largement donnée l'entrée au royaume éternel de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

12. C'est pourquoi j'aurai soin de vous avertir toujours de ces choses, bien que vous les sachiez, et soyez confirmés dons la vérité dont je vous parle présentement ;

13. Car je crois qu'il est juste que, pendant que je suis dans cette tente, je vous ranime par cet avertissement ;

14. Certain que bientôt se fera l'enlèvement de ma tente[77], comme Notre-Seigneur Jésus-Christ me l'a signifié[78].

15. Mais j'aurai soin que vous puissiez souvent, même après ma mort[79], vous rappeler le souvenir de ces choses.

 

VII. — La plupart des hommes en Judée, Galilée, Égypte, Syrie, Asie, Pont, Cappadoce, Bithynie ; Grèce, vous disent que les Évangiles sont un tissu de fourberies monstrueuses, que Jésus n'a point eu chair, et que Shehimon est le frère cadet du Joannès baptiseur ; mais moi, la Pierre, qui dans ces Écritures mêmes suis représenté comme ayant assisté avec Jacob junior et Joannès à la transfiguration de celui-ci en bar d'Abba, je sais ce qui s'est passé ce jour-là Jacob junior, notre frère, était déjà mort à ce moment, lapidé par Paul, que je viens d'envoyer en courses, mais Joannès est toujours vivant dans l'Église, et, quand vous le voudrez, il viendra ici déclarer avec moi que naos sommes incapables de nous prêter au plus petit mensonge.

16. En effet, ce n'est point en suivant des fables artificiellement composées[80], que nous vous avons fait connaître la Puissance et l'avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; mais c'est après avoir été les spectateurs de sa majesté.

17. Car il reçut de Dieu le Père honneur et gloire, lorsque, descendant de la gloire magnifique, vint à lui cette voix : Celui-ci est mon Fils[81] bien-aimé en qui j'ai mis mes complaisances : écoutez-le.

18. Et cette voix apportée du ciel, nous l'avons entendue Poils-mêmes, lorsque nous étions avec lui sur la Montagne sainte[82].

Comment voulez-vous croire un Évangile où il n'y a pas de Transfiguration, celui de Cérinthe, par exemple ? Croyez plutôt à ceux qu'on fait et qu'on défait au fur et à mesure des besoins, et aux écrits qu'on peut mettre sous le nom de l'inépuisable Clément. Mais ceux dans lesquels il est entendu que Jésus n'a point eu chair, ceux-là sont dus à l'artifice et dénués de toute autorité apostolique. Cérinthe particulièrement est abominable : à la façon dont on le traite nous voyons bien qu'on n'avait pas encore attribué son Évangile à un certain Jochanan, apôtre, témoin oculaire et même tactile de l'existence de Jésus en chair. La vérité, c'est Pierre ; Pierre, c'est Rome, et Clément est son prophète. Il se peut bien aussi qu'on en ait aux Actes des Apôtres tel que les possédaient les Naziréens, et dont l'épisode d'Ananias semble provenir après révision. Ce Pierre-là, on l'abandonne. Le Pierre de Rome, c'est celui qui a vu la Transfiguration, qui la garantit sur le parchemin fourni par Paul, et non celui qui donne des coups de sique à de pauvres diables que les autres apôtres enterrent ensuite dans leur champ.

19. Et[83] nous avons la parole plus ferme des prophète à laquelle vous faites bien d'être attentifs, comme à une lampe qui luit dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le Jour brille, et que l'Étoile du matin se lève... dans vos cœurs[84],

20. Sachant avant tout que nulle prophétie de l'Écriture ne s'explique par une interprétation particulière[85].

21. Car ce n'est pas par la volonté des hommes que la prophétie a jamais été apportée ; mais c'est inspirés par l'Esprit-Saint, qu'ont parlé les saints hommes de Dieu.

 

VIII. — Le faussaire trace, d'après les auteurs païens et Valentin lui-même, le tableau voilé des turpitudes qui avaient rendu le nom de christien odieux à tous les hommes. Il ne fait aucune difficulté de reconnaître ce que le pseudo-Pline nie dans sa lettre.

II, 1. Mais il y a eu aussi de faux prophètes dans le peuple[86], comme il y aura également parmi vous des maîtres menteurs, qui introduiront des sectes de perdition, et renieront le Seigneur qui nous a rachetés, attirant sur eux une prompte perdition.

2. Et beaucoup verront leurs dérèglements, et par eux la voie de la vérité sera blasphémée.

3. Et, dans leur avarice, ils trafiqueront de vous au mayen de paroles artificieuses : leur jugement déjà ancien n'est pas interrompu, ni leur perte endormie.

4. Car si Dieu n'a pas épargné les anges qui ont péché ; mais si, chargés des chaînes de l'enfer et précipités dans le Tartare[87], il les a livrés afin d'être tourmentés et réservés pour le jugement ;

5. S'il n'a pas épargné l'ancien monde, mais n'a sauvé que sept personnes avec Noé[88], prédicateur de la justice, amenant le déluge sur le monde des impies ;

6. Si, réduisant en cendres les villes de Sodome et de Gomorrhe, il les a condamnées à la ruine : (exemple pour ceux qui vivraient dans l'iniquité ;)

7. Si enfin il a délivré le juste Lot, opprimé de l'outrage des infâmes et de leur vie dissolue.

8. [Car il était pur de ses yeux et de ses oreilles[89], habitant cependant au milieu de ceux qui tourmentaient chaque jour son âme juste par leurs œuvres détestables],

9. C'est que le Seigneur sait délivrer les justes de la tentation, et réserver les méchants au jour du jugement pour être tourmentés ;

10. Et surtout ceux qui suivent la chair dans sa convoitise d'impureté, qui méprisent les puissances, sont audacieux, épris d'eux-mêmes, et ne craignent point d'introduire des sectes, en blasphémant[90] ;

11. Tandis que les anges, quoiqu'ils soient supérieurs en force et en puissance, ne portent point les uns contre autres des jugements de malédiction.

12. Mais ceux-ci, comme des animaux sans raison, destinés naturellement à devenir une proie et à périr, blasphémant ce qu'ils ne connaissent pas, périront dans leur corruption,

13. Recevant ainsi le salaire de l'iniquité, regardant comme jouissance les plaisirs d'un jour : souillures et saletés, regorgeant de délices, dissolus dans leurs festins avec vous ;

14. Ayant les yeux pleins d'adultère et d'un péché qui ne cesse jamais ; attirant les âmes inconstantes ; ayant le cœur exercé à l'avarice ; fils de malédiction.

Pierre, qui passe pour être le maître de Nicolas d'Antioche, va maintenant essayer de mettre toutes les hontes de l'Âne de Juda sur le dos de l'Anesse de Balaam. Bar-Abbas est Juif, Balaam est Chaldéen, il est donc juste que Balaam devienne le bouc émissaire de toutes les turpitudes engendrées par l'enseignement de Bar-Abbas. On connaît deux Ânes d'or, celui de Lucien et celui d'Apulée, et tous deux sont nicolaïtes, mais qui a jamais lu l'Anesse d'or ? Est-ce Balaam ou Bar-Abbas, qu'on représente avec une tête d'âne ? Sont-ce les disciples de Balaam, ou ceux de Bar-Abbas, qu'on traite d'onocoilai[91] ?

15. Laissant la voie droite, ils se sont égarés en suivant la voie de Balaam de Bosor, qui aima le prix de l'iniquité,

16. Mais qui reçut le châtiment de sa folie[92]. Une bête de somme muette[93], parlant d'une voix humaine[94], réprima la démence du prophète.

17. Ceux-là sont des fontaines sans eau, des nuées agitées Per des tourbillons ; l'obscurité profonde des ténèbres leur est réservée.

18. Car parlant le langage orgueilleux de la vanité, ils attirent par les désirs de la chair de luxure ceux qui peu de temps auparavant, se sont retirés des hommes vivant dans l'erreur.

19. Ils leur promettent la liberté, quoiqu'ils soient eux-mêmes esclaves de la corruption ; car on est esclave de celui par qui on a été vaincu.

20. Si donc après avoir cherché un refuge contre les souillures du monde dans la connaissance de Notre-Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, et s'y être engagés de nouveau, ils sont vaincus, leur dernier état devient pire que le premier.

21. Il eût mieux valu pour eux de ne pas connaître la voie de la justice, que de l'avoir connue et de revenir ensuite en arrière, s'éloignant du saint commandement qui leur avait été donné.

22. Car il leur est arrivé ce que dit un proverbe vrai : Le chien est retourné à son vomissement ; et : Le pourceau lavé s'est vautré de nouveau dans la boue.

III, 1. Voici, mes bien-aimés, la seconde lettre que je vous écris ; dans l'une et l'autre je réveille vos âmes sincères par mes avertissements ;

2. Afin que vous vous souveniez des paroles des saints prophètes, que je vous ai rappelées, et des commandements que vos apôtres[95] vous ont faits au nom du Seigneur et Sauveur.

3. Sachant avant tout qu'il viendra à la fin des jours des imposteurs artificieux, marchant selon leurs propres convoitises,

4. Disant : Où est la promesse de son avènement[96] ! Car depuis que nos pères se sont endormis[97], tout demeure comme au commencement de la création.

5. Mais ils ignorent, le voulant bien, que, par le Verbe de Dieu, existèrent d'abord les cieux, et la terre qui sortit de l'eau, et qui subsiste par l'eau ;

6. Par où le monde d'alors périt, inondé par l'eau.

7. Quant aux cieux qui existent maintenant, et à la terre, c'est par le même Verbe qu'ils sont conservés, étant réservés au feu pour le jour du jugement et de la ruine des hommes impies[98].

8. Mais il est une chose que vous ne devez pas ignorer, mes bien-aimés, c'est qu'un seul jour devant le Seigneur est comme mille ans, et mille ans comme un seul jour[99].

9. Ainsi le Seigneur[100] ne retarde pas sa promesse, comme quelques-uns se l'imaginent ; mais il agit patiemment à cause de vous, ne voulant pas même que quelques-uns périssent, mais que tous recourent à la pénitence.

10. Car le Jour du Seigneur viendra comme un voleur[101], et alors, avec un grand fracas, les cieux passeront, les éléments embrasés seront dissous, et la terre, et tout ce qui est en elle sera consumé par le feu.

11. Puis donc que toutes ces choses doivent être détruites, quels ne devez-vous pas être en sainteté de conduite et en piété,

12. Attendant et hâtant le jour du Seigneur ; jour où les cieux embrasés seront dissous, et les éléments fondus par l'ardeur du feu ?

13. Car nous attendons, selon sa promesse[102], de nouveaux peux et une nouvelle terre, dans lesquels la justice habite.

Comment peut-on douter que le dogme essentiel du christ ait été le Royaume des Juifs, c'est-à-dire le Royaume de ce monde, lorsque l'Église elle-même produit comme étant de Pierre une Lettre où il dit expressément : Selon sa promesse, nous attendons des Cieux nouveaux et une Terre nouvelle ? Or qu'est-ce, que cette promesse ? En propres termes celle de l'Apocalypse : Je vis un Nouveau ciel et une Terre nouvelle : car le premier Ciel et la première Terre s'en étaient allés[103].

Prenant le nom de Shehimon pour écrire aux Juifs de la dispersion, le faussaire n'a pas pu faire autrement que d'être millénariste, mais il sent à quel point il s'éloigne de ce que d'autres faussaires, et de la même Église, ont fait dire à Paul. Car voici la Lettre aux Thessaloniciens, où Paul déclare qu'il n'y aura point de terre nouvelle, point de jardin aux douze récoltes, mais qu'au contraire Bar-Abbas enlèvera tous les jehouddolâtres au ciel. Pierre va essayer de se sortir de l'embarras dans lequel il a été forcé de se mettre. D'autant plus qu'il a sous la main certaine Lettre aux Galates où Paul déclare avoir résisté en face à Pierre dans Antioche, et confondu cet entêté devant toute l'Église du lieu, Juifs et païens réunis.

 

IX. — Mais tout est oublié depuis le pacte rédigé sur parchemin par Clément, et désormais Saül est le bien-aimé Paul. Saint-Panurge dans les bras de Saint-Pathelin !

14. C'est pourquoi, mes bien-aimés, attendant ces choses, mettez tous vos soins à ce qu'il vous trouve en paix, purs sans aucune tache.

15. Et croyez que la longanimité de Notre-Seigneur est un moyen de salut, comme notre très cher frère Paul lui-même vous l'a écrit selon la sagesse qui lui a été donnée ;

16. Comme il le fait aussi en toutes ses Lettres, où il parle du même sujet, et dans lesquelles il a quelques endroits difficiles à entendre[104] que des hommes ignorants et légers détournent à de mauvais sens, aussi bien que les autres Ecritures, pour leur propre perte.

Et pourtant elles sont sur parchemin du temps !

Ces gens ignorants, ce sont les Gnostiques, ceux qui savent la vérité et la disent. Les autres Ecritures ce sont les Évangiles, qu'on synoptise le plus qu'on peut contre celui de Cérinthe, où Bar-Abbas est crucifié la veille de la pâque, et où Jésus le restitue à sa mère au pied de la croix, refusant de se prêter plus longtemps à d'aussi honteuses mystifications.

Ces Évangiles ne sont pas encore assez synoptisés pour avoir raison de l'insynoptisable écrit de Cérinthe dont s'arment les ignorants et les gens mal assurés pour soutenir que le Joannès baptiseur, Bar-Abbas et Jésus, sont un seul et même individu Jehoudda, fils aîné de Jehoudda. Ces mêmes gens continuent à prétendre, en s'appuyant sur ce même écrit, que le 14 nisan 788, veille de la pâque, Shehimon a fâcheusement renié son frère dans la cour du Hanôth. Aussi, comprend-on peu qu'il se promette de participer à sa gloire, c'est-à-dire de ressusciter, comme si ce n'était pas lui qui l'a enlevé la nuit du Guol-golta et transporté à Machéron. Rien de tout cela ne lui confère de titres spéciaux pour être pape à Rome, et le coup de sique par lequel il a coupé l'oreille droite du bien-aimé frère Paul à Lydda n'est pas non plus pour authentiquer les parchemins de la plus vaste puissance spirituelle qui ait jamais gouverné le monde ! Mais depuis l'enzônement de Saül dans la ceinture du frère Jacques, les choses ont bien changé.

17. Vous donc, mes frères, qui en êtes instruits d'avance[105], prenez garde à vous, de peur qu'entraînés par l'erreur des insensés[106], vous ne perdiez de votre propre fermeté.

18. Croissez au contraire dans la grâce et dans la connaissance de Notre-Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. A lui la gloire, et maintenant, et jusqu'au jour de l'éternité. Amen.

Sitôt qu'elle l'eut emporté par la force du mensonge, l'Église mit sous le nom de Tertullien quelques lignes qui semblent arrachées au signataire par la force de la vérité, à savoir que, si Joannès avait baptisé au Jourdain, eh ! bien, Pierre avait baptisé dans le Tibre[107]. Clément ayant ouvert largement les voies romaines à la fraude, on fit dire à Irénée, à Denys de Corinthe, à Caïus, à Tertullien[108], à Clément d'Alexandrie, à Origène, que Pierre et Paul avaient souffert le martyr à Rome, l'un sur la croix, l'autre par le glaive, devant une assistance énorme. Et comme il ne convenait point que la série des faux martyres papaux, inaugurée par Pierre, s'arrêtât à cet exemple, Irénée, sitôt qu'on en put jouer à l'aise, vint déclarer que Télesphore[109] avait éprouvé le même sort.

Tout fut soumis à l'autorité de Pierre. D'un seul coup de plume, le pape Innocent Ier renversa tous les échafaudages dressés avant lui. Tout avec Paul, mais rien sans Pierre. Nul n'a fondé d'Églises dans toute l'Italie, les Gaules, les Espagnes, l'Afrique, la Sicile et les îles adjacentes (en un mot l'Occident par rapport à l'Orient), qui n'en ait été institué pasteur par le vénérable apôtre Pierre ou ses successeurs[110].

Saint-Panurge avait dit dans la Deuxième à Timothée : Crescent est allé en Galatie. La Galatie était trop bien partagée vraiment ! La pauvre Gaule grelottait, délaissée, loin de la chaleur apostolique, dans la fraîcheur de ses forêts. Eusèbe en eut pitié : selon lui, par Galatie il fallait entendre les Gaules. Epiphane suivit : Il ne faut pas lire Galatie, comme il a plu sans raison à quelques-uns, c'est de la Gaule qu'il s'agit. Théodoret renchérit : Paul parle des Gaules ; on les appelait autrefois la Galatie, et on les appelle ainsi même parmi ceux qui n'ont pas notre croyance. Sophronius en prend quelque hardiesse : Crescent a prêché l'Évangile dans les Gaules, il y est mort et enterré. Et la Chronique d'Alexandrie scelle le fait d'une date : Ce fut sous Néron. Mais tant qu'il n'eut point la consécration de Pierre, Crescent ne fut qu'un comparse.

On fit Linus second évêque de Rome, sans aucun égard pour Clément, on fit Crescent premier évêque de Carthage et on décida qu'il aurait été ordonné par pierre. Et qui réclamerait ? Saül était allé en Espagne, on y envoya Pierre, accompagné de Barnabé, de Jude et d'autres, toute une Cour apostolique. On arrêta que Clément passerait au rang de quatrième pape. On inventa Denys évêque de Corinthe, avec huit lettres aux Lacédémoniens, aux Athéniens, aux Nicomédiens, contre Montan, à Soter, évêque de Rome, etc. Ce Denys déclara aux Athéniens que son homonyme, l'Aréopagite, avait été le premier évêque d'Athènes, puis Publius, martyr, puis Quadratus. A Soter il écrivit :

Nous avons aujourd'hui célébré le saint jour du dimanche, et nous avons lu votre lettre que nous continuerons toujours de lire pour notre édification, aussi bien que la précédente qui nous a été écrite par Clément.

Quand tout cela fut écrit, ce fut vrai. Écrit ! Songez à la force de ce mot en un temps ou il n'y avait pas d'autre mode de transmission à distance. Songez que l'écriture était déjà considérée par elle-même comme quelque chose de rare et de divin ; que, pour être une manière d'oracle, il suffisait de savoir écrire, et que, pour pareil inspiré de Dieu, il suffisait de parler de lui. L'imprimerie nous a enlevé tout moyen de rendre la magie de l'écriture ; pour exprimer cette puissance plus que royal parce qu'occulte, il faudrait un art nouveau qui ne fût ni l'imprimerie ni l'écriture, et qui, participant des signes de la kabbale, tiendrait le lecteur sous quelque char indéfinissable et invincible. Écrit ! C'était écrit !

Quand il y eut plus d'écrits pour que contre Jésus, il exista, et fut plus innocent que Bar-Abbas n'avait été coupable ; il exista beaucoup plus que Kaïaphas et Pilatus qui, ayant vécu, passèrent pour un peu faux. Nulle limite, au contraire, à la réalité de Jésus, même la résurrection et l'ascension, toutes naturelles puisqu'il était le Messie. Ceux qui doutèrent, c'est parce qu'il n'en avait pas encore assez fait ! Quand il y plus d'écrits pour Pierre pape que contre Shehimon sicaire, il se trouva des hommes par centaines, par milliers, par millions, pour y croire, quoiqu'ils fussent avertis, prévenus qu'à l'aide d'un mensonge on allait les prendre comme des poissons, qu'on les ferait frire et qu'on les mangerait ! On leur avait crié : Voilà ! pécheurs d'hommes ! Et voici le filet de la résurrection, le hameçon du salut, la nasse du jugement dernier ! Néanmoins ils se serrèrent en bancs pour que pêcheurs juifs, qu'on aurait exterminés s'ils ne fusse venus de si loin, les raflassent sur toutes les grèves du bénévole Occident ; ils frétillèrent, firent briller leurs écailles au soleil, tout près du bord, pour qu'on eût qu'à se baisser pour les prendre ; ils ouvrirent les nageoires, tendirent la bouche, élargirent leurs ouïes pour qu'on pût les saisir de partout. Et cette pèche miraculeuse, dans laquelle on vit, le poisson réclamer lui-même la farine et la poêle, cette pêche extravagante qui donna toute la terre aux pêcheurs, eut l'air de devoir être éternelle, n'avoir ni fin ni limites, se poursuivre au-delà des pôles, et survivre au monde issu des eaux du déluge !

 

 

 



[1] Homiliœ, II, 17.

[2] La Grande Exposition dirigée contre l'Apocalypse, et dans laquelle Simon de Chypre faisait une place aux Grecs et par suite aux Romains. Une vraie trahison !

[3] Apocalypse, dans Le Roi des Juifs.

[4] Ch. XI. (Cf. les Œuvres de Clément romain dans la Patrologie grecque.)

[5] Le Joannès de l'Apocalypse, par opposition à Simon Magicien qui est le Faux prophète.

[6] Comme à l'avorton, dit-il dans la Première aux Corinthiens.

[7] Pris textuellement à la Lettre aux Galates. (Cf. Les Marchands de Christ.)

[8] Lettre aux Galates. (Cf. Les Marchands de Christ.)

[9] Heureux es-tu, car ni la chair ni le sang ne te l'ont révélé, mais mon Père qui est aux cieux, lui dit Jésus. (Cf. Les Évangiles de Satan, deuxième partie.)

[10] Clément romain, Homiliœ, XVIII, § 13 et 19.

[11] Sur les raisons de cette acrobatie posthume, cf. Le Saint-Esprit.

[12] Cf. Le Gogotha.

[13] Voilà le nœud de cette mystification criminelle. Ce n'est pas Jésus qui est le christ, il n'en est que l'ombre. Le christ, c'est Bar-Abbas.

[14] Aux Juifs dispersés et devenus étrangers à leur patrie après la chute de Jérusalem.

[15] Comme celui que Shehimon a administré jusqu'à sa mort.

[16] La fin des temps est proche ? Elle l'était encore plus en 788 ! On n'en était séparé que par une année sabbatique, et Satan n'en avait plus que pour peu de jours, comme disait Bar-Abbas lui-même son Apocalypse.

[17] Ni lui non plus, et c'est ce qu'il y a de plus beau dans l'affaire.

[18] Depuis la mort des apostolo-évangélistes, Bar-Kocheba par exemple, il a été décidé qu'on renoncerait au Royaume, tout au moins devant les goym, et qu'on se ferait marchand de christ, en un mot forme vendrait Bar-Abbas en détail, comme gage de salut, sous la eucharistique.

[19] En 789 ils devaient venir au nombre de cent quarante-quatre mille pour prêter main forte aux Juifs contre les goym ; mais maintenant que le Royaume n'est plus de ce monde, ils seront tout joyeux d'assister au spectacle de ces goym exploités par l'Église dans des proportions inconnues avant elle.

[20] Charin. D'où l'on a fait eucharistie.

[21] En apocalupsei. Le faussaire entend parler de la révélation contenue dans l'eucharistie, révélation substituée par les scribes ecclésiastiques à l'Apocalypse de Bar-Abbas lui-même.

[22] Quand vous étiez millénaristes et sicaires avec moi-même.

[23] Bar-Abbas.

[24] En passant il supprime la circoncision, rien que cela.

[25] La circoncision, le sabbat, la pâque, etc. Tout cela dans la bouche du fils cadet de Panthora !

[26] A peine une petite condamnation pour sédition, vol et assassinat.

[27] C'est là un dispositif de la kabbale jehouddique dans l'Apocalypse même. Il est certain en effet que l'Agneau céleste a précédé l'agneau animal dans l'ordre de la création.

[28] Le Juif d'abord, Dieu après.

[29] Commandement nouveau, et même étrange, pris à Cérinthe.

[30] Pris à Cérinthe. (Conversation nocturne de Nicodème avec Jésus).

[31] Feu Bar-Abbas, le Rabbi, le Marân.

[32] Sur ce cadavre de Juif condamné pour ses crimes.

[33] La pierre placée à l'angle d'un édifice, qui soutient deux murs et contribue ainsi efficacement à la solidité de la construction. Jésus-Christ, véritable pierre angulaire, unit les Juifs et les Gentils convertis en une seule Église et les fortifie de sa force divine. Note prise à l'édition du Saint-Siège.

[34] Laos eis peripoièsin. A la bonne heure ! Ici nous retrouvons le fils cadet de Jehoudda Panthora.

[35] Bar-Abbas.

[36] On l'a tiré des ténèbres plus ou moins extérieures où le laisse Valentin dans sa Sagesse (Cf. Les Évangiles de Satan, troisième partie), pour l'enlever au ciel où il est assis à la droite de Dieu.

[37] C'est juste le contraire. Le 14 nisan 789 Jehoudda, fils de Jehoudda Panthora, a eu la preuve que ni lui ni son peuple n'étaient les bars de l'Abba.

[38] Ce qui arrivera, si vous respectez l'histoire.

[39] Quand il viendra chez les Juifs avec son bar.

[40] L'empereur, en l'espèce Néron. Et l'on veut qu'il ait crucifié un tel collaborateur !

[41] Pontius Pilatus, qui met Bar-Abbas hors de cause dans les Évangiles, et crucifie Jésus, ce prototype de l'innocence.

[42] Les gens qui traitent Bar-Abbas de criminel sur la foi de l'histoire.

[43] Nouvelle réclame à Néron.

[44] Kaïaphas ou Pilatus au choix. Bar-Abbas avait été condamné  quarante jours auparavant, mais dans l'Évangile son revenant est crucifié sans avoir été jugé.

[45] N'allez pas croire que c'est Bar-Abbas qui est sur la croix ! Non, non, c'est Jésus lui-même, en chair et en os.

[46] Ne pas traduire par âmes.

[47] De Bar-Abbas à sa mère dans les Paroles du Marân : Mon Royaume sera quand vous aurez foulé aux pieds le vêtement de la pudeur, que ce qui est dehors sera dedans, et que vous serez un deux, deux en un, ni homme ni femme.

[48] Décidément on y renonce ! C'est trop bête !

[49] Dans le cœur, est-il dit.

[50] Cette fois, voilà le dedans visé par la parole du Marân à sa mère.

[51] Nullement. Dans la théorie de Bar-Abbas la femme ne pouvait sauvée que par sa rentrée dans l'homme.

[52] Si vous voulez être renseignés sur les sentiments des appelés, relisez l'Apocalypse en ce qui touche ce qui n'est pas la Judée.

[53] À savoir que Shehimon est un scélérat de la même trempe que frères.

[54] Personne. Il n'est pas de plus bel éloge de la loi romaine, ni de condamnation plus forte des prétendus martyrs.

[55] Le juste selon Dieu, c'est le Juif panthoriste.

[56] En l'espèce les goym. Ce sont eux qu'il s'agit d'attirer dans les filets juifs.

[57] Allusion aux mythologies valentiniennes où l'Esprit, c'est-à-dire Jésus, vient visiter Bar-Abbas et sa famille en enfer.

[58] On veut parler de celui qui est mort circoncis et baptisé.

[59] Il continue à vivre, mais en état de sommeil, jusqu'à ce que l'Abba le réveille par la trompette de ses anges.

[60] Bar-Abbas. Le Père ne juge qu'après les mille ans.

[61] L'Évangile du Royaume (ainsi est nommée l'Apocalypse) concernait tout autant, et même davantage, les morts que les vivants. Les vivants continuaient à vivre, transfigurés par le baptême de feu, et les morts ressuscitaient, les uns et les autres pour mille ans.

[62] Le faussaire eût pu citer, s'il lui eût plu, les paraboles des veilleurs de nuit, du retour des noces, des vierges sages et des vierges folles, etc.

[63] On pourrait vous prendre pour des disciples de Bar-Abbas condamné jadis pour ces motifs-là.

[64] La maison de Dieu sur terre, c'est Jérusalem, c'est la Ville et la maison de David. Ce sont ceux de cette maison qui doivent juger le monde.

[65] Cet Évangile, c'est la bonne nouvelle du Royaume des Juifs retardé par la crucifixion de Bar-Abbas, un simple accident !

[66] Non pas des souffrances du christ, comme on traduit souvent tòn pathèmatòn. Shehimon ne l'a revu que mort, pour l'enlever du Guol-golta et le transporter à Machéron.

[67] Il est en effet l'un des sept fils du Zibdéos, du Baal-Zib-Baal, d'Ieou-Ziph ou Zeph.

[68] Qu'est-ce à dire ? L'ouvrier mérite son salaire. Mais l'argent des collectes est dans la caisse, on peut faire le désintéressé.

[69] Comme avait voulu Bar-Abbas, qui faisait passer onze tribus sur douze après la sienne et assassinait ses concurrents.

[70] Bar-Abbas lui-même !

[71] Qu'il faut bien se garder de latiniser et de traduire par Silvanus. Silouanos (Scilo-Shâna-oi, signe de l'An de l'Envoyé) est un jeu de mots dans lequel on fait entrer Siloé, nom de la fontaine où l'Envoyé (Scilo) de Dieu baptisait aux portes de Jérusalem, et Soülas ou Silas qui a été, avant Paulos, le nom de Saül converti. C'est donc Saül converti qui devient ici le scilo (l'envoyé) de Shehimon devenu la Pierre (de Bar-Abbas) à Rome.

[72] Rome, dans l'Apocalypse.

[73] Jehoudda dit Malchos (Roi), et, à ce qu'il semble, fils unique de Shehimon.

[74] De moins en moins frère.

[75] Bar-Abbas.

[76] L'achat du salut à l'Église.

[77] La tente de David, qui devait couvrir le monde, et à laquelle le prince Saül converti à la jehouddolâtrie par Akiba dans Corinthe, est censé avoir travaillé de ses mains. Shehimon est comparé à un pasteur dont les goym sont devenus le troupeau (sous-entendu : à la place des Juifs). Dans Cérinthe Jésus lui dit par trois fois : Pais mes agneaux. Il est remarquable que le faussaire ne renvoie pas encore au : Tu es Petrus, qui implique non la tente du pasteur, mais l'église-immeuble où siège l'évêque.

[78] Dans Cérinthe où l'Esprit de Bar-Abbas lui prédit sa crucifixion qui eut lieu également au Guol-golta.

[79] Impossible de dire plus clairement que cette lettre est, elle aussi, du revenant de Shehimon après son séjour dans la maison de correction tenue par Valentin. (Cf. Les Évangiles de Satan, troisième partie.) Quelques-uns traduisent discessus par départ. Départ est faible, faible, mais mort qu'on lit dans d'autres versions, qui sont les bonnes, est peut-être trop fort pour un tel homme. Partir, c'est mourir un peu, dit le poète. Mourir, c'est partir beaucoup, tout à fait. Dissessus veut dire départ ou mort, L'Église a souvent joué sur la double acception : elle en a eu besoin pour Pierre qu'il lui a fallu, selon les exigences de ses impostures, faire partir de Rome pendant que les christiens y mettent le feu dans Tacite, ou l'y faire mourir avec Paul, celui-ci ne pouvant décemment avoir été martyrisé sans Pierre.

[80] L'Évangile de l'affreux Cérinthe, par exemple, où c'est Bar-Abbas qui repose sur le sein de Jésus pendant le repas de rémission. Comme il est encore de Cérinthe au moment où le faussaire écrit, on essaie de le discréditer.

[81] Son Bar ! C'est son Bar chéri !

[82] Gamala dans l'esprit des évangélistes qui ont composé la Transfiguration. Ici on qualifie cette montagne de Sainte, afin d'aiguiller les gogoym vers le Thabor.

[83] Au cas improbable où ces témoignages ne vous suffiraient pas.

[84] L'Étoile annonçant le 15 nisan 189 devait se lever de toute autre façon.

[85] Oui, il y a des gens qui disent que Bar-Abbas a été mis ce faillite la veille de ce jour-là, mais c'est une interprétation toute personnelle, ce n'est pas une vérité révélée !

[86] Le peuple juif, bien entendu, il n'y en a pas d'autre.

[87] Le Tartare ? Ô paganisme ! Shehimon eût dit le Ghé-Hinnom d'où il enleva Bar-Abbas dans la nuit du 18 nisan.

[88] Tel Jehoudda Panthora avec ses sept fils.

[89] Faisant toutefois des enfants à ses filles. L'Esprit de Shehimon a une certaine tendresse pour l'inceste biblique. De quel droit cette partialité pour Lot, et la sévérité de Paul pour l'Église de Corinthe ?

[90] En blasphémant Bar-Abbas et les Juifs, car il n'est point d'autre blasphème.

[91] Qui couchent avec les ânes.

[92] Sa folie est d'avoir dit que l'Italie, expression de l'Occident, l'emporterait sur les Juifs.

[93] L'Âne de Juda.

[94] Par la bouche d'Abraham qui avait transmis la kabbale asinaire à ses descendants.

[95] Le faussaire oublie qu'il écrit au nom de celui qui fut leur prince, après la mort de son aîné.

[96] Pierre devrait dire : Depuis que nous sommes morts, mes frères et moi.

[97] La promesse de son avènement, c'est l'Apocalypse, et l'échéance en est passée depuis plusieurs jubilés.

[98] Les Juifs, juges des nations, comme il est dit dans la présente Lettre.

[99] C'est en deux mots tout le système millénariste.

[100] Le Marân en personne.

[101] Dame ! il a été condamné comme tel !

[102] Alors c'est bien lui, et non un Juif déporté à Pathmos, qui a composé l'Apocalypse ?

[103] Cf. Le Roi des Juifs.

[104] Mais combien clair est le but !

[105] Par l'Esprit-Saint que Bar-Abbas du haut du ciel a envoyé aux apôtres dans les Actes.

[106] Ces insensés sont de deux sortes : ceux qui suivent les Livres des égarés, comme disait Rabbi Eliézer ben Abbouya (cf. Bar-Abbas), et ceux qui suivent l'enseignement gnostique. Mais une doctrine commune les relie : ils professent l'inexistence de Jésus en chair.

[107] Joannès in Jordane, Petrus in Tiberi tinxit. De Baptismo, ch. IV.

[108] Scorpiace, ch. XV.

[109] Le prétendu pape qui correspond à la chute de Jérusalem sous Hadrien et inaugure la série des papes non circoncis. Son nom, un jeu de mots, veut dire : Qui apporte la fin.

[110] Décret du 14 mars 416, apocryphe, bien entendu.