LE MENSONGE CHRÉTIEN - (JÉSUS-CHRIST N'A PAS EXISTÉ)

 

TOME XI — LE JUIF DE RAPPORT

III. — L'ÂME DE MADAME PAUL.

 

 

I. — Dans le dispositif des Actes, Paul est incontestablement le premier qui aille porter à Rome la nouvelle de la résurrection. A cet effet, il lance un bateau construit spécialement pour cette traversée, le Gogotha, d'où les douze apôtres et les soixante-douze disciples de Jésus sont formellement et mathématiquement exclus[1]. Dans la Lettre aux Romains, on revient sur ce dispositif pour le corriger : ce n'est pas la nouvelle de la résurrection que Paul apporte à Rome[2], elle y est depuis longtemps connue grâce à Pierre et à Clément, c'est son interprétation personnelle de l'Eucharistie. Il admet qu'il a été précédé à Rome par une grande quantité de jehouddolâtres juifs ou païens. Ce n'est pas comme témoin qu'il y va, c'est comme docteur. Pierre et Clément ont tout dit, mais ils n'ont pas tout expliqué. D'où la Lettre aux Romains.

Dans l'esprit du faussaire, Paul l'écrit de Derbé en Macédoine, et non de Corinthe, comme on le dit le plus souvent, quoique dans la Deuxième aux Corinthiens il déclare avoir renoncé à revenir une seconde fois dans cette ville. Il est vrai qu'on a pu s'appuyer sur un dispositif plus ancien, celui des Actes où l'on voit Paul revenir en Achaïe avant de porter la collecte à Jérusalem.

I, 1. Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à l'apostolat choisi pour l'Évangile de Dieu,

2. Qu'il avait promis auparavant par ses prophètes dans les saintes Écritures[3]

3. Touchant son Fils[4], qui lui est né de la race de David selon la chair[5],

4. Qui a été prédestiné[6] Fils de Dieu en puissance, selon l'esprit de sanctification, par la résurrection d'entre les morts de Jésus-Christ Notre-Seigneur[7] ;

5. Par qui nous avons reçu la grâce[8] et l'apostolat[9] pour faire obéir à la foi toutes les nations en son nom,

6. Parmi lesquelles vous êtes, vous aussi[10], ayant été appelés par Jésus-Christ :

7. A tous ceux qui sont à Rome, aux chéris de Dieu, appelés saints[11]. Grâce à vous, et paix par Dieu, notre Père, et par Notre-Seigneur Jésus-Christ.

8. Premièrement, je rends grâce à mon Dieu[12] par Jésus-Christ, pour vous tous, de ce que votre foi est annoncée dans tout l'univers[13].

9. Car le Dieu que je sers en mon esprit, dans l'Évangile de son Fils, m'est témoin que sans cesse je fais mémoire de vous

10. Dans toutes mes prières ; demandant que, par la volonté de Dieu, quelque heureuse voie me soit ouverte Poux aller vers vous.

11. Car je désire vous voir pour vous communiquer quelque chose de la grâce spirituelle, afin de vous fortifier[14],

12. C'est-à-dire, pour me consoler avec vous par cette foi, qui est tout ensemble et votre foi et la mienne.

13. Aussi je ne veux pas que vous ignoriez, mes frères, que Je me suis souvent proposé de venir vers vous, [mais j'en ai été empêché jusqu'à présent][15], pour obtenir quelque fruit parmi vous, comme parmi les autres nations.

14. Je me dois aux Grecs et aux barbares, aux sages et aux simples.

15. Ainsi [autant qu'il est en moi] je suis prêt à vous évangéliser[16], vous aussi qui êtes à Rome.

16. Car je ne rougis point de l'Évangile, parce qu'il est la vertu de Dieu, pour sauver tout croyant, le Juif d'abord[17], et puis le Grec.

17. La justice de Dieu, en effet, y est révélée par la foi et pour la foi, ainsi qu'il est écrit : Le juste vit de la foi ;

18. Puisqu'on y découvre la justice de Dieu éclatant du ciel contre toute l'impiété et l'injustice de ces hommes[18] qui retiennent la vérité de Dieu dans l'injustice ;

19. Car ce qui est connu de Dieu est manifeste en eux ; Dieu le leur a manifesté[19].

20. En effet, ses perfections invisibles, rendues compréhensibles depuis la création du monde par les choses qui ont été faites, sont devenues visibles aussi bien que sa puissance éternelle et sa divinité ; de sorte qu'ils sont inexcusables[20] ;

21. Parce que, ayant connu Dieu, ils ne l'ont point glorifié comme Dieu, ou ne lui ont pas rendu grâces ; mais ils se sont perdus dans leurs pensées, et leur cœur insensé a été obscurci.

22. Ainsi, en disant qu'ils étaient sages, ils sont devenus fous[21].

23. Ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible contre une image représentant un homme corruptible[22], des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles[23].

24. Aussi Dieu les a livrés aux désirs de leurs cœurs, à l'impureté ; en sorte qu'ils ont déshonoré leurs propres Corps en eux-mêmes ;

25. Eux qui ont transformé la vérité de Dieu en mensonge, adoré et servi la créature, au lieu du Créateur[24] qui est béni dans les siècles. Amen.

26. C'est pourquoi Dieu les a livrés à des passions d'ignominie. Car leurs femmes ont changé l'usage naturel en l'usage  contre nature.

27. Et pareillement les hommes, l'usage naturel de la Femme abandonné[25], ont brillé de désirs l'un pour l'autre, l'homme commettant l'infamie avec l'homme, et recevant ainsi en eux-mêmes la récompense qui était due à leur égarement.

28. Et comme ils n'ont pas montré qu'ils avaient la connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à un sens réprouvé, de sorte qu'ils ont fait les choses qui ne conviennent pas ;

29. Remplis de toute iniquité, malice, fornication, avarice, méchanceté ; pleins d'envie, de meurtre, de l'esprit de contention, de fraude, de malignité ; délateurs,

30. Détracteurs, haïs de Dieu, violents, orgueilleux, arrogants, inventeurs de toutes sortes de mal, désobéissants à leurs parents ;

31. Insensés, dissolus, sans affection, sans fidélité, sans miséricorde,

32. Qui, ayant connu la justice de Dieu[26], n'ont pas compris que ceux qui font ces choses sont dignes de mort ; et ion seulement ceux qui les font, mais quiconque aussi approuve ceux qui les font.

 

II. — On ne pouvait pas en vouloir à Pilatus, car non seulement ce n'est pas lui qui avait condamné le christ à mort, mais, vu son attitude dans les Évangiles, il favorisait avec un tel aplomb la substitution de Jésus à Bar-Abbas, qu'il était revendiqué par l'Église comme l'agent le plus précieux du Saint-Esprit. Cependant Paul ne saurait oublier qu'il s'adresse aux pères du droit écrit. Si le nouveau dieu qu'il leur présente était simplement un rebelle, il n'y aurait que demi-mal et peut-être point de mal du tout. Mais c'est en même temps un voleur et un assassin, cas punis non seulement par les lois, mais par la conscience. Il convient donc que les Romains abdiquent en faveur de ce Juif le droit légitime qu'a tout homme de juger intérieurement son semblable, dût ce droit l'amener à se condamner lui-même.

II, I. C'est pourquoi, ô homme, qui que tu sois, tu es inexcusable de juger[27]. Car, en jugeant autrui, tu te condamnes toi-même, puisque tu fais ce que tu condamnes.

2. Nous savons, en effet, que Dieu juge selon la vérité ceux qui font ces choses.

3. Penses-tu donc, ô homme, qui juges ceux qui font ces choses, et qui les fais toi-même, que tu échapperas au jugement de Dieu ?

4. Est-ce que tu méprises les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité ? Ignores-tu que la bonté de Dieu t'invite à la pénitence ?

5. Cependant, par ta dureté et ton cœur impénitent, tu ramasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu[28],

6. Qui rendra à chacun selon ses œuvres :

7. A ceux qui, par la persévérance dans les bonnes œuvres, cherchent la gloire, l'honneur et l'immortalité, la vie éternelle ;

8. Mais à ceux qui ont l'esprit de contention, qui ne se rendent pas à la vérité, mais qui acquiescent à l'iniquité, ce sera la colère et l'indignation.

9. Tribulation et angoisse à l'âme de tout homme qui fait le mal, du Juif d'abord[29] et puis du Grec ;

10. Mais, gloire, honneur et paix à quiconque fait le bien, eu Juif d'abord, et ensuite au Grec ;

11. Car Dieu ne fait point acception des personnes[30].

12. Ainsi, quiconque a péché sans la Loi périra sans la Loi, et quiconque a péché sous la Loi sera jugé par la Loi[31] ;

13. Car ce ne sont pas ceux qui écoutent la Loi qui sont justes devant Dieu ; mais ce sont les observateurs de la Loi qui seront justifiés.

14. En effet, lorsque les Gentils, qui n'ont pas la Loi[32], font naturellement ce qui est selon la Loi, n'ayant pas la Loi, ils sont à eux-mêmes la Loi :

15. Montrant ainsi l'œuvre de la Loi écrite en leurs cœurs, leur conscience leur rendant témoignage, et leurs pensées s'accusant et se défendant l'une l'autre,

16. Au jour où Dieu jugera par Jésus-Christ, selon mon Évangile[33], ce qu'il y a de caché dans les hommes.

17. Mais toi, qui portes le nom de Juif, qui te reposes sur la Loi, et te glorifies en Dieu,

18. Qui connais sa volonté, et qui, instruit par la Loi, sais discerner ce qui est le plus utile,

19. Tu te flattes d'être le guide des aveugles, la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres,

20. Le docteur des ignorants, le maître des enfants, ayant la règle de la science et de la vérité dans la Loi.

21. Toi donc qui instruis les autres, tu ne t'instruis pas toi-même ; toi qui prêches de ne point dérober, tu dérobes.

22. Toi qui dis qu'il ne faut pas être adultère, tu es adultère ; toi qui as en horreur les idoles, tu commets le sacrilège ;

23. Toi qui te glorifies dans la Loi, tu déshonores Dieu par la violation de la Loi.

24. Car, à cause de vous, le nom de Dieu est blasphémé parmi les nations[34], ainsi qu'il est écrit.

23. A la vérité, la circoncision est utile[35] si tu observes la Loi ; mais, si tu la violes, ta circoncision devient incirconcision.

26. Si donc l'incirconcis garde les préceptes de la Loi, son incirconcision ne lui sera-t-elle pas imputée à circoncision ?

27. Bien plus, celui qui, étant naturellement incirconcis, accomplit la Loi, te condamnera, loi qui, avec la lettre et la circoncision, es prévaricateur de la Loi.

28. Car le Juif n'est pas celui qui le parait au dehors ; ni la circoncision, celle qui se voit à l'extérieur sur la chair ;

29. Mais le Juif est celui qui l'est intérieurement[36] et la circoncision est celle du cœur, faite en esprit et non selon la lettre ; et ce Juif tire sa louange non des hommes, mais de Dieu.

 

III. — Les Romains pourraient croire que Paul approuve les panthoristes, dont l'histoire est dans Flavius Josèphe et le prototype dans les Évangiles sous le nom de Bar-Abbas. Non, non, il les blâme, et ce n'est pas lui certainement qui eût mis Bar-Abbas hors de cause au prétoire de Pilatus ! Mais Jésus n'était Pas de ces gens condamnés par le sanhédrin, puisque Pilatus lui-même n'a pas craint de lai décerner un brevet d'innocence !

III, 1. Qu'est-ce donc que le Juif a de plus[37] ? ou de quoi sert la circoncision ?

 2. Beaucoup, de toute manière. Premièrement, parce que c'est  aux Juifs que les oracles de Dieu ont été confiés[38] ;

3. Car qu'importe si quelques-uns d'entre eux n'ont pas cru[39] ? Leur infidélité rendra-t-elle vaine la fidélité de Dieu ? Non, sans doute.

4. Dieu est vrai, mais tout homme, menteur[40] ; selon qu'il est écrit : Afin que vous soyez reconnu fidèle dans vos paroles, et victorieux quand on vous juge.

3. Que si notre iniquité relève la justice de Dieu, que dirons-nous ? Dieu n'est-il pas injuste d'envoyer sa colère ?

6. [Je parle humainement.] Point du tout. Autrement, comment Dieu jugera-t-il ce monde ?

7. Car si, par mon infidélité, la vérité de Dieu a éclaté davantage pour sa gloire[41], pourquoi suis-je encore jugé comme pécheur ?

8. Et pourquoi ne ferons-nous pas le mal pour qu'il en arrive du bien ? [conformément au blasphème qu'on nous impute[42], et à ce que quelques-uns nous font dire]. La condamnation de ceux-là est juste[43].

9. Quoi donc ? Sommes-nous au-dessus d'eux ? Nullement. Car nous avons convaincu les Juifs et les Grecs[44] d'être tous sous le péché.

10. Selon qu'il est écrit : Pas un seul n'est juste :

11. Il n'y a personne qui comprenne, il n'y a personne qui cherche Dieu.

12. Tous ont décliné, tous sont devenus inutiles ; il n'en est pas qui fasse le bien, il n'en est pas même un seul.

13. Leur gosier est un sépulcre ouvert, leur langue un instrument de fraude ; un venin d'aspic est sous leurs lèvres ;

14. Leur bouche est remplie de malédiction et d'amertume ;

15. Leurs pieds sont vites pour répandre le sang ;

16. La destruction et le malheur sont dans leurs voies,

17. Et la voie de la paix, ils ne l'ont pas connue ;

18. La crainte de Dieu n'est pas devant leurs yeux.

19. Or nous savons que tout ce que dit la Loi, elle le dit à Ceux qui sont sous la Loi ; de sorte que toute bouche soit fermée, et que tout le monde devienne soumis à Dieu ;

20. Parce que nulle chair ne sera justifiée devant lui par les œuvres de la Loi[45]. Car, par la Loi, on n'a que la connaissance du péché[46].

21. Tandis que maintenant, sans la Loi[47], la justice de Dieu a été manifestée, étant confirmée par le témoignage de la Loi et des prophètes[48] ;

22. Or la justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ est Pour tous ceux et sur tous ceux qui croient en lui ; car il n'y a point de distinction ;

23. Parce que tous ont péché et ont besoin de la gloire de Dieu.

24. Etant justifiés gratuitement[49] par sa grâce, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus,

25. Que Dieu a établi propitiation par la foi en son sang, pour montrer sa justice par la rémission des péchés précédents,

26. Que Dieu a supportés, pour montrer sa justice en ce ternes, afin qu'il soit juste lui-même, et qu'il justifie celui qui a la foi en Jésus-Christ.

27. Où est donc le sujet de ta gloire ? Il est exclu. Par quelle Loi ? Celle des œuvres ? Non, mais par la Loi de la foi.

28. Car nous reconnaissons que l'homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la Loi.

29. Dieu est-il le Dieu des Juifs seulement ?[50] Ne l'est-il pas aussi des Gentils ? Oui, certes, des Gentils aussi[51].

30. Puisqu'il n'y a qu'un seul Dieu qui justifie les circoncis par la Loi, et les incirconcis par la foi[52].

31. Nous détruisons donc la Loi par la foi ? Loin de là ; car nous établissons la Loi.

 

IV. — La sentence du sanhédrin n'a pu avoir pour effet d'enlever à Bar-Abbas son pouvoir de justifier l'impie. D'ailleurs, fût-elle acceptable, qu'en reste-t-il depuis que Dieu a ressuscité son bar et l'a placé à sa droite ? Le sanhédrin est-il au-dessus de Dieu ? Les rémissions opérées par l'Église au nom du Juif de rapport sont donc parfaitement valables.

IV, 1. Quel avantage dirons-nous donc qu'Abraham, notre père[53], a eu selon la chair ?

2. Car si Abraham a été justifié par les œuvres[54] il a de quoi se glorifier, mais non devant Dieu[55].

3. En effet, que dit l'Écriture ? Abraham crut à Dieu, et ce lui fut imputé à justice.

4. Or à celui qui travaille, le salaire n'est point imputé comme une grâce, mais comme une dette.

5. Au contraire, à celui qui ne fait pas les œuvres, mais qui croit en Celui qui justifie l'impie[56], sa foi est imputée à justice, selon le décret de la grâce de Dieu.

6. C'est ainsi que David appelle heureux l'homme à qui Dieu impute la justice sans les œuvres :

7. Bienheureux ceux dont les iniquités ont été remises, et dont les péchés ont été couverts.

8. Bienheureux l'homme à qui le Seigneur n'a pas imputé de péché[57].

9. Or cette béatitude est-elle seulement pour les circoncis ? N'est-elle pas aussi pour les incirconcis ? Car nous venons de dire que la foi d'Abraham lui a été imputée à justice.

10. Quand donc lui a-t-elle été imputée ? Est-ce après la circoncision, ou avant la circoncision ? Ce n'est point après la circoncision, mais avant la circoncision[58].

11. Et il ne reçut la marque de la circoncision que comme sceau de la justice qu'il avait déjà acquise par la foi, étant encore incirconcis, et pour être le père de tous les croyants incirconcis, afin que la foi leur fût aussi imputée à justice,

19- Et pour être père de la circoncision, non seulement des Circoncis, mais aussi de ceux qui suivent les traces de la foi qui était en notre père Abraham, encore incirconcis.

13. Car ce n'est pas en vertu de la Loi qu'a été faite à Abraham ou à sa postérité la promesse d'avoir le monde pour héritage[59], mais c'est en vertu de la justice de la foi.

14. Et si ceux qui ont reçu la Loi sont héritiers, la foi devient vaine, et la promesse est abolie ;

15. Attendu que la Loi opère la colère ; car où il n'y a point de Loi, il n'y a point de prévarication.

16. Ainsi c'est à la foi qu'est attachée la promesse, afin qu'elle soit gratuite[60] et assurée à toute la postérité d'Abraham, non seulement à celle qui a reçu la Loi, mais encore à celle qui suit la foi d'Abraham, qui est le père de nous tous[61],

17. Selon qu'il est écrit : Je t'ai établi père d'une multitude de nations s, devant Dieu à qui il a cru, qui vivifie les morts, et nomme les choses qui ne sont pas, comme celles qui sont[62] ;

18. Qui, ayant espéré contre l'espérance même, a cru qu'il deviendrait le père d'un grand nombre de nations, selon ce qui lui fut dit : Ainsi sera ta postérité.

19. Et sa foi ne faiblit point, et il ne considéra ni son corps éteint, puisqu'il avait déjà environ cent ans[63], ni l'impuissance de Sara[64].

20. Il n'hésita point, en défiance de la promesse de Dieu ; mais il se fortifia par la foi, rendant gloire à Dieu,

21. Pleinement assuré que tout ce qu'il a promis, il est puissant pour le faire.

22. Voilà pourquoi ce lui fut même imputé à justice.

23. Or, ce n'est pas pour lui seul qu'il est écrit que ce lui fut imputé à justice ;

24. Mais pour nous aussi, à qui il sera imputé de même, si nous croyons en Celui qui a ressuscité d'entre les morts Jésus-Christ Notre-Seigneur,

25. Qui a été livré pour nos péchés[65] et qui est ressuscité pour notre justification.

V, 1. Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par Jésus-Christ Notre-Seigneur,

2. Par qui aussi nous avons accès par la foi à cette grâce en laquelle nous sommes établis, et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire des enfants de Dieu,

3. Mais outre cela, nous nous glorifions encore dans les tribulations, sachant que la tribulation produit la patience ;

4. La patience, l'épreuve ; et l'épreuve, l'espérance ;

5. Or l'espérance ne confond point, parce que la charité de Dieu est répandue en nos cœurs par l'Esprit-Saint qui nous a été donné[66].

6. En effet, pourquoi le christ, lorsque nous étions encore Infirmes, est-il mort, au temps marqué[67], pour des impies ?

7. Certes, à peine quelqu'un mourrait-il pour un juste ; peut-être cependant que quelqu'un aurait le courage de mourir pour un homme de bien.

8. Ainsi, Dieu témoigne son amour pour nous, en ce que, dans le temps où nous étions encore pécheurs,

9. Le christ est mort pour nous[68]. Maintenant donc, justifiés par son sang, nous serons, à plus forte raison, délivrés par lui, de la colère[69].

10. Car si, lorsque nous étions ennemis de Dieu, nous avons été réconciliés-avec lui par la mort de son Fils, à Plus forte raison, réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie[70].

11. Mais outre cela, nous nous glorifions en Dieu par Notre-Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons obtenu la réconciliation.

12. C'est pourquoi, comme le péché est entré dans le monde par un seul homme[71], et la mort par le péché, ainsi la mort a passé dans tous les hommes par celui en qui tous ont péché.

13. Car le péché a été dans le monde jusqu'à la Loi ; mais le péché n'était pas imputé, puisque la Loi n'existait pas.

14. Mais la mort a régné depuis Adam jusqu'à Moïse, même en ceux qui n'avaient point péché par une prévarication semblable à celle d'Adam, qui est la figure de Celui qui devait venir[72].

15. Mais il n'en est pas du don[73] comme du péché ; car si par le péché d'un seul beaucoup sont morts, bien plus abondamment la grâce et le don de Dieu, par la grâce d'un seul homme[74], Jésus-Christ, se sont répandus sur un grand nombre[75].

16. Et il n'en est pas du don comme du péché venu par un seul ; car le jugement de condamnation vient d'un seul, tandis que la grâce de la justification délivre d'un grand nombre de péchés[76].

17. Et si, par le péché d'un seul, la mort a régné par un seul, à plus forte raison ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce, et du don, et de la justice, régneront-ils dans la vie par un seul, Jésus-Christ.

18. Comme donc c'est par le péché d'un seul que tous les hommes sont tombés dans la condamnation, ainsi c'est par la justice d'un seul que tous les hommes reçoivent la justification de la vie.

19. Car, de même que, par la désobéissance d'un seul homme, beaucoup ont été constitués pécheurs ; de même aussi, par l'obéissance d'un seul[77], beaucoup[78] sont constitués justes.

20. La Loi est survenue[79] pour que le péché abondât. ?dais où le péché a abondé, la grâce a surabondé.

21. Afin que, comme le péché a régné pour la mort, ainsi la grâce règne par la justice pour la vie éternelle par Jésus-Christ Notre-Seigneur.

VI, 1. Que dirons-nous donc ? Demeurerons-nous dans le Péché, pour que la grâce abonde ?

2. A Dieu ne plaise ! Car nous qui sommes morts au péché, comment y vivrons-nous encore ?

3- Ignorez-vous que nous tous, qui avons été baptisés dans 4e Christ Jésus, nous avons été baptisés en sa mort ?

4. Car nous avons été ensevelis avec lui par le baptême pour mourir[80], afin que, comme le christ est ressuscité eus morts par la gloire du Père, nous aussi, nous marchions dans une nouveauté de vie.

5. Si, en effet, nous avons été entés en la ressemblance de sa mort[81], nous le serons aussi en celle de sa résurrection,

6. Sachant bien que notre vieil homme a été crucifié avec lui[82] afin que le corps du péché soit détruit, et que désormais nous ne soyons plus esclaves du péché.

7. Attendu que celui qui est mort est justifié du péché[83].

8. Si donc nous sommes morts avec le christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec le christ.

9. Sachant bien que le christ ressuscité d'entre les morts ne meurt plus ; la mort ne dominera plus sur lui[84].

10. Car, s'il est mort pour le péché, il est mort une seule fois ; et s'il vit, il vit pour Dieu.

11. Ainsi pour vous, estimez que vous ôtes morts au péché, mais vivants à Dieu dans le christ Jésus Notre-Seigneur.

11 Que le péché donc ne règne point dans votre corps mortel, en sorte que vous obéissiez à ses convoitises.

13. Et n'abandonnez point vos membres au péché comme des instruments d'iniquité, mais offrez-vous à Dieu, comme devenus vivants, de morts que vous étiez, et vos membres à Dieu, comme des instruments de justice.

14. Car le péché ne vous dominera plus[85], parce que vous n'êtes pas sous la Loi, mais sous la grâce.

15. Quoi donc ? Pécherons-nous, parce que nous ne, sommes pas sous la Loi, mais sous la grâce ? Dieu nous en garde.

16. Ne savez-vous pas que, lorsque vous vous rendes : esclaves de quelqu'un pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché pour la mort, soit de l'obéissance pour la justice ?

17. Mais grâces soient rendues à Dieu de ce qu'ayant été esclaves du péché, vous avez obéi du fond du cœur à ce modèle de doctrine[86] sur lequel vous avez été formés.

18. Ainsi, affranchis du péché, vous ôtes devenus esclaves de la justice.

19. Je parle humainement, à cause de la faiblesse de votre chair ; comme donc vous avez fait servir vos membres à. l'impureté et à l'iniquité pour l'iniquité, ainsi maintenant faites servir vos membres à la justice pour votre sanctification.

20. Car lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.

21. Quel fruit avez-vous donc tiré alors des choses dont vous rougissez maintenant ?[87] Car leur fin, c'est la mort.

21. Mais maintenant, affranchis du péché et faits esclaves de Dieu[88], vous en avez pour fruit la sanctification, et pour fin, la vie éternelle.

22. Car la solde du péché est la mort ; mais la grâce de Dieu est la vie éternelle dans le christ Jésus, Notre-Seigneur.

 

V. — Que les Romains comprennent ceci. Tant que Saül a été dans le monde, il a tout fait contre le christ. Mais maintenant qu'il est mort, — lui, Saül, on le spécifie bien, — il fait tout pour lui, il lui a suffi de dépouiller le vieil homme. Les Romains ne peuvent-ils faire de même ?

VII, 1. Ignorez-vous, mes frères ? (je parle à ceux qui connaissent la Loi) que la loi ne domine sur l'homme que Pendant le temps qu'il vit ?

2. Car la femme, qui est soumise à un mari, le mari vivant, est liée par la Loi ; mais si son mari meurt, elle est affranchie de la loi du mari.

3. Donc, son mari vivant, elle sera appelée adultère, si elle s'unit à un autre homme ; mais si son mari meurt, elle est affranchie de la Loi du mari, de sorte qu'elle n'est point adultère, si elle s'unit à un autre homme.

4. Ainsi, mes frères, vous aussi vous êtes morts à la Loi par le corps du christ, pour être à un autre[89] qui est ressuscité d'entre les morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu.

5. Car, lorsque nous étions dans la chair[90], les passions du péché qui étaient occasionnées par la Loi[91] agissaient dans nos membres, en sorte qu'elles leur faisaient produire des fruits pour la mort ;

6. Maintenant nous sommes affranchis de la loi de mort dans laquelle nous étions retenus, afin que nous servions dans la nouveauté de l'esprit, et non dans la vétusté de la lettre.

7. Que dirons-nous donc ? La Loi est-elle péché ? Point du tout. Mais je n'ai connu le péché que par la Loi ; car je ne connaîtrais pas la concupiscence si la Loi n'eût dit : Tu ne convoiteras point.

8. Or, prenant occasion du commandement, le péché a opéré en moi toute concupiscence. Car sans la Loi, le péché était mort.

9. Et moi, je vivais autrefois sans Loi. Mais quand est venu le commandement, le péché a revécu.

10. Et moi je suis mort[92] ; et il s'est trouvé que ce commandement qui devait me donner la vie a causé ma mort.

11. Ainsi le péché, prenant occasion du commandement, m'a séduit, et par lui m'a tué.

12. Ainsi la Loi est sainte, et le commandement saint, juste et bon.

13. Ce qui est bon est donc devenu pour moi la mort ? Loin de là ; car le péché, pour paraître péché, a, par une chose bonne, opéré la mort, de sorte qu'il est devenu par le Commandement une source extrêmement abondante de Péché.

14. Car nous savons que la Loi est spirituelle, et moi je suis charnel, vendu comme esclave au péché.

15. Aussi ce que je fais, je ne le comprends pas ; car le bien que je veux, je ne le fais pas, mais le mal que je hais, je le fais.

16. Or, si je fais ce que je ne veux pas, j'acquiesce à la Loi comme étant bonne.

17. Ainsi ce n'est plus moi qui fais cela, mais le péché qui habite en moi.

18. Car je sais que le bien n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair. En effet, le vouloir réside en moi, mais accomplir le bien, je ne l'y trouve pas.

19. Ainsi le bien que je veux, je ne le fais point ; mais le tue que je ne veux pas, je le fais.

20. Si donc je fais ce que je ne veux pas, ce n'est pas moi qui le fais, mais le péché qui habite en moi.

21. Je trouve donc, quand je veux faire le bien, cette Loi, Parce que le mal réside en moi.

22. Je me complais dans la Loi de Dieu, selon l'homme intérieur ;

23. Mais je vois dans mes membres[93] une autre loi qui combat la Loi de mon esprit, et me captive sous la Loi du Péché, laquelle est dans mes membres.

24. Malheureux homme que je suis, qui me délivrera du corps de cette mort[94] ?

25. La grâce de Dieu par Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi j'obéis moi-même par l'esprit à la loi de Dieu, et par la chair à la loi du péché.

VIII, 1. Il n'y a donc pas maintenant de condamnation[95] pour ceux qui sont en Jésus-Christ, qui ne marchent pas selon la chair[96],

2. Parce que la loi de l'esprit de vie, qui est dans le christ Jésus, m'a affranchi de la Loi du péché et de la mort.

3. Car ce qui était impossible à. la Loi, parce qu'elle était affaiblie par la chair, Dieu, envoyant son Fils dans une chair semblable à celle du péché[97], a condamné le péché dans la chair à cause du péché même,

4. Afin que la justification de la Loi s'accomplit en nous qui ne marchons point selon la chair, mais selon l'esprit.

5. En effet, ceux qui sont selon la chair goûtent les choses de la chair ; mais ceux qui sont selon l'esprit ont le sentiment des choses de l'esprit.

6. Or la prudence de la chair est mort ; mais la prudence de l'esprit est vie et paix ;

7. Parce que la sagesse de la chair est ennemie de Dieu ; car elle n'est point soumise à la Loi de Dieu, et elle ne le peut.

8. Ceux donc qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu.

9. Pour vous, vous n'êtes point dans la chair, mais dans l'esprit, si toutefois l'esprit de Dieu habite en vous. Or, si quelqu'un n'a point l'esprit du christ, celui-là n'est point à lui.

10. Mais si le christ est en vous, quoique le corps[98] soit mort à cause du péché, l'esprit vit par l'effet de la justification.

11. Que si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus-Christ d'entre les morts vivifiera aussi vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.

12. Ainsi, mes frères, nous ne sommes point redevables à la chair, pour vivre selon la chair.

13. Car si c'est selon la chair que vous vivez, vous mourrez ; mais si par l'esprit vous mortifiez les œuvres de la chair, vous vivrez,

14. Attendu que tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu.

15- Aussi vous n'avez point reçu de nouveau l'esprit de servitude qui inspire la crainte ; mais vous avez reçu l'esprit d'adoption des fils, dans lequel nous crions : Abbas (Père)[99].

16. En effet, l'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.

17. Mais si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers ; héritiers de Dieu et cohéritiers de Jésus-Christ, pourvu cependant que nous souffrions avec lui[100], afin d'être glorifiés avec lui.

18. Or j'estime que les souffrances du temps présent ne sont pas dignes de la gloire future qui sera révélée en nous.

19. Aussi la créature attend d'une vive attente la manifestation des enfants de Dieu.

20. Car elle est assujettie à la vanité, non point volontaire-nient, mais à cause de celui qui l'y a assujettie, dans l'espérance

21. Qu'elle-même, créature, sera aussi affranchie de la servitude de la corruption, pour passer à la liberté de la gloire des enfants de Dieu.

22. Car nous savons que toutes les créatures gémissent et sont dans le travail de l'enfantement jusqu'à cette heure.

23. Et non seulement elles, mais aussi nous-mêmes qui avons les prémices de l'Esprit ; oui, nous-mêmes nous gémissons au-dedans de nous, attendant l'adoption des enfants de Dieu, la rédemption de notre corps.

24. Car c'est en espérance que nous avons été sauvés[101]. Or l'espérance qui se voit n'est pas de l'espérance ; car ce que quelqu'un voit, comment l'espérerait-il ?

25. Et si nous espérons ce que nous ne voyons pas encore, nous l'attendons par la patience.

26. De même l'Esprit aussi aide noire faiblesse, car nous ne savons ce que nous devons demander dans la prière ; mais l'Esprit lui-même demande pour nous avec des gémissements inénarrables.

27. Et Celui qui scrute les cœurs[102] sait ce que désire l'Esprit ; car c'est selon Dieu qu'il demande pour les saints.

28. Or nous savons que tout coopère au bien pour ceux qui aiment Dieu, pour ceux qui, selon son décret, sont appelés à être saints.

29. Car ceux qu'il a connus par sa prescience, il les a aussi prédestinés à être conformes à l'image de son Fils, afin qu'il fût lui-même le premier-né entre beaucoup de frères[103].

30. Et ceux qu'il a prédestinés, il les a appelés ; et ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés, et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés.

31. Que dirons-nous donc après cela ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?

32. Lui qui n'a pas épargné même son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous[104], comment ne nous aurait-il pas donné toutes choses avec lui ?

33. Qui accusera les élus de Dieu ? c'est Dieu qui les justifie.

34. Quel est celui qui les condamnerait ? C'est le Christ Jésus qui est mort pour eux, qui de plus est ressuscité, qui est à la droite du Père[105], et qui même intercède pour nous.

35- Qui donc nous séparera de l'amour du christ ? Est-ce la tribulation ? est-ce l'angoisse ? est-ce la faim ? est-ce la nudité ? est-ce le péril ? est-ce la persécution ? est-ce le glaive ?

36. Selon qu'il est écrit : A cause de vous[106], nous sommes mis à mort tout le jour ; on nous regarde comme des brebis de tuerie.

37. Mais en tout cela nous triomphons par celui qui nous a aimés[107].

38. Car je suis certain que ni mort, ni vie, ni anges, ni Principautés, ni puissances, ni choses présentes, ni choses futures, ni violence,

38. Ni ce qu'il y a de plus élevé, ni ce qu'il y a de plus profond, ni aucune autre créature, ne pourra nous séparer l'amour de Dieu, qui est dans le Christ Jésus Notre-Seigneur.

Le revenant de Saül explique maintenant pourquoi cet Amalécite, cet hérodien, ce persécuteur, capitule devant Bar-Abbas divinisé.

IX, 1. Je dis la vérité dans le christ, je ne mens pas[108], ma conscience me rendant témoignage par l'Esprit-Saint

2. Qu'il y a une grande tristesse en moi, et une douleur continuelle dans mon cœur.

3. Car je désirais ardemment d'être moi-même anathème à l'égard du christ[109], pour mes frères qui sont, mes proches selon la chair[110],

4. Qui sont les Israélites[111], auxquels appartiennent l'adoption des enfants, la gloire, l'alliance, la Loi, le culte et les promesses,

5. Dont les pères sont ceux de gui est sorti, selon la chair, le christ même qui est au-dessus de toutes choses[112], Dieu béni dans tous les siècles. Amen.

6. Non que la parole de Dieu soit, restée sans effet ; mais tous ceux qui descendent d'Israël ne sont pas Israélites[113] ;

7. Ni ceux qui appartiennent à la race d'Abraham ne sont pas tous ses enfants[114] ; mais c'est en Isaac que sera appelée ta postérité[115] ;

8. C'est-à-dire, ce ne sont pas les enfants selon la chair qui sont les enfants de Dieu, mais ce sont les enfants de la promesse qui sont comptés dans la postérité.

9. Car voici les termes de la promesse : En ce temps, je viendrai, et Sara aura un fils.

10.  Et non seulement elle, mais aussi Rébecca, qui eut deux fils à la fois d'Isaac notre père[116].

11. Car avant qu'ils fussent nés ou qu'ils eussent fait ni aucun bien ni aucun mal (afin que le décret de Dieu demeurât ferme selon son élection),

12. Non à cause de leurs œuvres, mais par la volonté de celui qui appelle, il lui fut dit :

13. L'ainé servira sous le plus jeune, selon qu'il est écrit : J'ai aimé Jacob, et j'ai haï Esaü.

14. Que dirons-nous donc ? Y a-t-il en Dieu de l'injustice ? Nullement[117].

15. Car il dit à Moïse : J'aurai pitié de qui j'ai pitié, et je ferai miséricorde à qui je ferai miséricorde.

16. Cela ne dépend donc ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu, qui fait miséricorde.

17. Car l'Écriture dit à Pharaon : Voici pourquoi je t'ai suscité : c'est pour faire éclater en toi ma puissance, et Pour que mon nom soit annoncé dans toute la terre.

18. Donc il a pitié de qui il veut, et il endurcit qui il veut.

19. Certainement vous me direz : De quoi se plaint-il encore ?[118] car qui résiste à sa volonté ?

20. Ô homme, qui es-tu pour contester avec Dieu ? Le Vase dit-il au potier : Pourquoi m'as-tu fait ainsi ?

21. N'a-t-il pas le pouvoir, le potier, de faire de la même masse d'argile un vase d'honneur et un autre d'ignominie ?

22. Qui se plaindra de Dieu si, voulant manifester sa colère et signaler sa puissance, il a supporté avec une patience extrême les vases de colère propre à être détruits[119],

23. Afin de manifester les richesses de sa gloire sur les vases de miséricorde[120] qu'il a préparés pour la gloire,

24. En nous[121] qu'il a de plus appelés, non seulement d'entre les Juifs, mais aussi d'entre les Gentils ?

23. Comme il dit dans Osée : J'appellerai celui qui n'est pas mon peuple, mon peuple ; celle qui n'est pas bien-aimée, bien-aimée ; celle qui n'a point obtenu miséricorde, objet de miséricorde :

26. Et il arrivera que dans le lieu même où il leur fut dit : Vous n'êtes point mon peuple, ils seront appelés enfants du Dieu vivant.

27. Et Isaïe s'écrie à l'égard d'Israël : Le nombre des enfants d'Israël fût-il comme le sable de la mer, il n'y aura qu'un reste de sauvé.

28. Or le Seigneur accomplira cette parole et l'abrégera avec équité ; oui, le Seigneur abrégera cette parole sur la terre.

29. Et comme Isaïe avait dit auparavant : Si le Seigneur Sabaoth ne nous avait réservé un rejeton[122], nous serions devenus comme Sodome, et semblables à Gomorrhe.

30. Que dirons-nous donc ? Que les Gentils qui ne cherchaient point la justice ont embrassé la justice, mais la justice qui vient de la foi,

31. Et qu'Israël, au contraire, en recherchant la Loi de justice, n'est point parvenu à la Loi de justice.

32. Et pourquoi ? Parce que ce n'est point par la foi, mais comme par les œuvres qu'ils l'ont recherchée ; car ils se sont heurtés contre la pierre de l'achoppement[123],

33. Comme il est écrit : Voici que je mets en Sion une pierre d'achoppement et une pierre de scandale ; et quiconque croit en lui ne sera point confondu.

X, 1. Assurément, mes frères, le désir de mon cœur et mes supplications à Dieu ont pour objet leur salut[124].

2. Car je leur rends ce témoignage qu'ils ont du zèle pour Dieu, mais non selon la science[125].

9. Parce que, ignorant la justice de Dieu, et cherchant à établir la leur[126], ils ne sont pas soumis à la justice de Dieu.

4. Car la fin de la Loi est le Christ[127], pour justifier tout croyant.

5. Aussi Moïse a écrit que l'homme qui accomplira la Justice qui vient de la Loi y trouvera la vie.

6. Mais pour la justice qui vient de la foi, il en parle ainsi : Ne dis point en ton cœur : Qui montera au ciel ? (C'est-à-dire pour en faire descendre le christ[128] :)

7. Ou qui descendra dans l'abîme ? (c'est-à-dire pour rappeler le christ d'entre les morts[129].)

8. Mais que dit l'Écriture ? Près de toi est la parole, dans ta bouche et dans ton cœur ; c'est la parole de la foi que nous annonçons,

9. Parce que si tu confesses de bouche le Seigneur Jésus, et si en ton cœur tu crois que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, tu seras sauvé[130].

10. Car on croit de cœur pour la justice, et on confesse de bouche pour le salut.

11. En effet, l'Ecriture dit : Quiconque croit en lui ne sera point confondu[131].

12. Attendu qu'il n'y a point de distinction de Juif et de Grec[132], parce que c'est le même Seigneur[133] de tous, riche pour tous ceux qui l'invoquent.

13. Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.

14. Mais comment invoqueront-ils Celui en qui ils n'ont point cru[134] ? Ou comment croiront-ils à Celui qu'ils n'ont pas entendu[135] ? Et comment entendront-ils, si personne ne les prêche[136] ?

15. Et comment prêchera-t-on, si on n'est pas envoyé ? comme il est écrit : Qu'ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix, qui annoncent le bonheur !

16. Mais tous n'obéissent pas à l'Évangile[137]. C'est pourquoi Isaïe a dit : Seigneur, qui a cru à ce qu'il a ouï de nous ?

17. La foi donc vient par l'audition, et l'audition par la parole du christ.

18. Cependant, je le demande : Est-ce qu'ils[138] n'ont pas entendu ? Certes, leur voix[139] a retenti par toute la terre, et leurs paroles jusqu'aux extrémités du monde.

19. Je demande encore : Est-ce qu'Israël ne l'a point connu ? Moïse le premier a dit : Je vous rendrai jaloux d'un peuple qui n'en est pas un[140], je vous mettrai en colère contre une nation insensée.

20. Mais Isaïe ne craint pas de dire : J'ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas[141], je me suis montré à ceux qui ne me demandaient pas.

21. Et à Israël il dit : Tous les jours j'ai tendu les mains ce peuple incrédule et contredisant[142].

XI, 1. Je dis donc : Est-ce que Dieu a rejeté son peuple ? Non sans doute : car moi-même je suis Israélite[143], de la race d'Abraham[144], de la tribu de Benjamin[145] ;

2. Dieu n'a point rejeté son peuple qu'il a connu dans sa prescience. Ne savez-vous pas ce que l'Ecriture dit d'Elie, Comment il interpelle Dieu contre Israël, disant :

3. Seigneur, ils ont tué vos prophètes, démoli vos autels ; et moi, je suis resté seul, et ils recherchent ma vie ?

4. Mais que lui dit la réponse divine ? Je me suis réservé sept mille hommes[146] qui n'ont point fléchi le genou devant Baal.

5. De même donc, en ce temps aussi, un reste a été sauvé[147] selon l'élection de la grâce.

6. Mais si c'est par la grâce, ce n'est donc point par les-œuvres ; autrement la grâce ne serait plus grâce.

7. Qu'est-il donc arrivé ? Ce que cherchait Israël, il ne l'a pas trouvé[148] ; mais ceux qui ont été choisis l'ont trouvé[149] ; les autres ont été aveuglés,

8. Selon qu'il est écrit : Dieu leur a donné jusqu'à ce jour un esprit de torpeur ; des yeux pour ne point voir, et des oreilles pour ne point entendre.

9. David dit encore : Que leur table devienne pour eux lacet, piège, scandale et rétribution.

10. Que leurs yeux s'obscurcissent pour qu'ils ne voient point, et faites que leur dos soit, toujours courbé[150].

11. Je dis donc : Ont-ils trébuché de telle sorte qu'ils soient tombés ? Point du tout. Mais par leur péché[151], le salut est venu aux Gentils qui devaient ainsi leur donner de l'émulation[152].

19. Que si leur péché est la richesse du monde[153], et, leur diminution, la richesse des Gentils ; combien plus encore leur plénitude[154] ?

13. Car je dis à vous, Gentils : e Tant que je serai apôtre des Gentils, j'honorerai mon ministère,

14. M'efforçant d'exciter l'émulation de ceux de mon sang, et d'en sauver quelques-uns[155].

15. Car si leur perte est la réconciliation du monde[156], que sera leur rappel, sinon une résurrection ?

16. Que si les prémices sont saintes, la masse l'est aussi ; et si la racine est sainte[157], les rameaux aussi.

 

VI. — Mais que le très excellent Théophile ne se croie pas libéré de tous les Juifs par leur chute ! Les Juifs christiens conservent leur pouvoir de bénédiction et de Malédiction. Dieu en les brisant ne le leur a pas enlevé. Le très excellent Théophile n'est tout de même qu'un échantillon de la semence de bétail. Qu'il le sache bien !

17. Si donc quelques-uns des rameaux ont été rompus, et si toi[158], qui n'étais qu'un olivier sauvage, tu as été enté en eux[159] et fait participant de la racine et de la graisse de l'olivier[160],

18. Ne te glorifie point aux dépens des rameaux. Que si ta te glorifies, sache que tu ne portes point la racine, mais que C'est la racine qui reparte[161].

19. Tu diras, sans doute : Les rameaux ont été brisés[162] pour que je fusse enté.

20. Fort bien. C'est à cause de leur incrédulité[163] qu'ils ont été rompus. Pour toi, tu demeures ferme par ta foi, ne cherche pas à t'élever, mais crains[164].

21. Car si Dieu n'a pas épargné les rameaux naturels, il pourra bien ne pas t'épargner toi-même[165].

22. Vois donc la bonté et la sévérité de Dieu : sa sévérité envers ceux qui sont tombés[166], et sa bonté envers toi, si toutefois tu demeures ferme dans cette bonté ; autrement tu seras aussi retranché[167].

23. Mais eux-mêmes, s'ils ne demeurent point dans l'incrédulité, seront entés[168] ; car Dieu est puissant pour les enter de nouveau.

24. En effet, si tu as été coupé de l'olivier sauvage, ta tige naturelle[169], et enté contre nature sur l'olivier franc[170], à combien plus forte raison ceux qui sont les rameaux naturels seront-ils entés sur leur propre olivier ?[171]

Il ne leur en contera rien. Quant à toi, très excellent Théophile, les frais d'entrée, de séjour et de sortie sont à ta charge. Tiens-le toi pour dit.

 

VII. — Tout cela est parfait, mais il y a là-bas, deçà et au delà du Jourdain, de grands frères à qui Jésus n'a pas été obligé de remettre l'oreille droite. Ceux-là n'entendent pas que l'Évangile de Paul triomphe de celui de Bar-Abbas et que le faux apôtre roule le vrai maître. Il va falloir s'expliquer avec eux. Pourvu qu'ils ne hurlent pas de manière à faire retourner le très excellent Théophile !

25. Car je ne veux pas, mes frères, que vous ignoriez ce Mystère (afin que vous ne soyez pas sages à vos propres yeux), qu'une partie d'Israël est tombée dans l'aveuglement[172], jusqu'à ce que la plénitude des tribus[173] soit entrée ;

26. Et qu'ainsi tout Israël soit sauvé, selon qu'il est écrit : Il viendra de Sion, celui qui doit délivrer, et qui doit bannir l'impiété de Jacob.

27. Et ce sera là mon alliance avec eux quand j'aurai effacé leurs péchés.

28. Il est vrai que, selon l'Évangile[174], ils sont ennemis[175], à cause de vous[176] ; mais, selon l'élection, ils sont très aimés[177], à cause de leurs pères[178],

29. Parce que les dons et la vocation de Dieu sont sans repentir[179].

30. Comme donc autrefois vous-mêmes n'avez pas cru à Dieu, et que maintenant vous avez obtenu miséricorde à cause de leur incrédulité,

31. Ainsi eux maintenant n'ont pas cru[180], pour que miséricorde vous fût faite, et qu'à leur tour ils obtiennent miséricorde.

32. Car Dieu a renfermé tout dans l'incrédulité, pour faire miséricorde à tous.

33. Ô profondeur des trésors de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont incompréhensibles et ses voies impénétrables !

34. Car qui a connu la pensée du Seigneur ? ou qui a été son conseiller ?

35. Ou qui, le premier, lui a donné, et sera rétribué ?

36. Puisque c'est de lui, et par lui, et en lui, que sont toutes choses ; à lui la gloire dans les siècles. Amen.

On recevra donc toujours les Juifs avec plaisir, surtout s'ils viennent prêter main-forte aux publicains de l'Église. Il est à craindre pourtant que, sûrs d'être sauvés sans elle, ils ne persistent à dire que Saül est un monstre et le très excellent Théophile un idiot. Car il faut être fou, absolument fou, irrémédiablement fou, fou à lier, pour croire que les Juifs ont imaginé le sacrifice de Jésus pour la rédemption d'un seul goy.

Jamais, entendez-vous bien, les Juifs n'eussent inventé l'Eucharistie, si elle eût dû rédimer un étranger, si la chair offerte en sacrifice n'eût été celle d'un nazir, premier-né et christ dans la famille de leurs rois légitimes ! C'est Jacob junior qui, aujourd'hui, serait consubstantiel au Père, si l'ordre martyrologique était respecté. Les christiens qui ont immolé leurs premiers-nés pour boire leur sang à la pâque, ont accompli l'acte religieux par excellence, l'acte de l'ancienne Loi qui pouvait leur concilier la grâce du crucifié, ils n'y ont rois aucune férocité. Ce fut de la nazirophagie sacrée, elle leur conciliait Dieu et leur assurait la réussite de leur propre vœu. Quel vœu ? Toujours le même, ils n'en ont jamais eu qu'un : la réalisation de l'Apocalypse par le Messie.

Là-dessus Paul revient aux Juifs de Rome, intéressés dans l'affaire.

XII, 1. Je vous conjure donc, mes frères, par la miséricorde de Dieu, d'offrir vos corps en hostie-vivante[181], sainte, agréable à Dieu, pour que votre culte soit raisonnable.

2. Et ne vous conformez point à ce siècle, mais réformez-vous par le renouvellement de votre esprit, afin que vous reconnaissiez combien la volonté de Dieu est bonne, agréable et parfaite.

3. Car je dis, en vertu de la grâce qui m'a été donnée, à tous ceux qui sont parmi vous, de ne pas être sages plus qu'il ne faut[182], mais de l'être avec modération, et selon la mesure de la foi que Dieu a départie à chacun.

4. Car comme dans un seul corps nous avons beaucoup de membres, et que tous les membres n'ont point la même notion,

5. Ainsi, quoique beaucoup, nous sommes un seul corps en Jésus-Christ, étant tous en particulier les membres les tins des autres.

6. C'est pourquoi, comme nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été donnée, que celui qui a reçu le don de prophétie en use selon l'analogie de la foi ;

7. Que celui qui est appelé au ministère, s'y applique ; que celui qui a reçu le don d'enseigner, enseigne ;

8. Que celui qui a le don d'exhorter, exhorte ; que celui qui kit l'aumône, la fasse avec simplicité[183] ; que celui qui préside soit attentif ; que celui qui exerce les œuvres de Miséricorde les exerce avec joie.

9. Charité sans déguisement, ayant le mal en horreur, Tous attachant au bien ;

10. Vous aimant mutuellement d'un amour fraternel ; vous honorant les uns les autres avec prévenance ;

11. Empressés au devoir, fervents d'esprit ; servant le Seigneur ;

12. Vous réjouissant par l'espérance ; patients dans la tribulation ; persévérants dans la prière,

13. Dans les besoins des saints[184] ; partageant avec eux[185] ; aimant à donner l'hospitalité.

14. Bénissez ceux qui vous persécutent ; bénissez, et ne maudissez point[186] ;

15. Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, pleurez avec ceux qui pleurent ;

16. Vous unissant tous dans les mêmes sentiments ; n'aspirant point à ce qui est élevé, mais vous inclinant vers ce qu'il y a de plus humble. Ne soyez point sages à vos propres yeux ;

17. Ne rendant à personne le mal pour le mal, ayant soin de faire le bien, non seulement devant Dieu, mais devant tous les hommes ;

18. S'il se peut, et autant qu'il est en vous, ayant la paix avec tous les hommes[187] ;

19. Ne vous défendant point vous-mêmes[188], mes bien-aimés, mais donnez lieu à la colère ; car il est écrit : A moi est la vengeance ; c'est moi qui ferai la rétribution, dit le Seigneur.

20. Au contraire, si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s'il a soif, donne-lui à boire car, faisant cela, tu amasseras des charbons de feu sur sa tête[189].

21. Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais triomphe du mal par le bien.

 

VIII. — Moins intransigeante que Bar-Abbas, l'Église consent à partager désormais avec César. Esclaves qui avez marché parce que vous attendiez le Royaume aux douze récoltes, obéissez maintenant et courbez le dos sous le fouet ! Que l'Église n'ait point d'affaires à cause de vous !

XIII, 1. Que toute âme soit soumise aux puissances supérieures, car il n'y a point de puissance qui ne vienne de Dieu ; et celles qui sont ont été établies de Dieu.

2. C'est pourquoi, qui résiste à la puissance résiste à l'ordre de Dieu. Or ceux qui résistent attirent sur eux-mêmes la condamnation[190] ;

3. Car les princes ne sont pas à craindre pour les œuvres bonnes, mais pour les mauvaises. Veux-tu donc ne pas craindre la puissance ? fais le bien, et elle te louera[191] ;

4. Car elle est le ministre de Dieu pour le bien. Que si tu fais le mal, crains ; car ce n'est pas sans motifs qu'elle porte le glaive, puisqu'elle est le ministre de Dieu dans sa colère contre celui qui fait le mal[192].

5. Il est donc nécessaire de vous y soumettre non seulement par la crainte de la colère, mais encore par conscience.

6. C'est aussi pour cela que vous payez le tribut ; car les princes sont les ministres de Dieu, le servant en cela même[193].

7. Rendez donc à tous ce qui leur est dû : à qui le tribut, le tribut ; à qui l'impôt, l'impôt ; à qui la crainte, la crainte ; à qui l'honneur, l'honneur.

8. Ne devez rien à personne[194], sinon de vous aimer mutuellement ; car qui aime le prochain a accompli la Loi.

9. En effet : Tu ne commettras point d'adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne porteras point de faux témoignage, tu ne convoiteras point ; et s'il est quelque autre commandement, tout se résume dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

10. L'amour du prochain n'opère pas le mal. L'amour est donc la plénitude de la Loi.

11. De plus, nous savons par le temps[195] qu'il est déjà l'heure de sortir de notre sommeil ; car notre salut est maintenant plus près que lorsque nous avons embrassé la foi[196].

12. La nuit est déjà fort avancée, et le Jour approche. Rejetons donc les œuvres des ténèbres, et revêtons-nous des armes de la lumière.

13. Comme durant le jour, marchons honnêtement, non dans les excès de table et les ivrogneries, non dans les dissolutions et les impudicités, non dans l'esprit de contention et l'envie ;

14. Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ[197], et ne cherchez pas à contenter la chair dans ses convoitises.

XIV, 1. Accueillez celui qui est faible dans la foi, sans disputer sur les opinions.

2. Car l'un croit qu'il peut manger de tout, et l'autre, qui est faible dans la foi, ne mange que des légumes[198].

3. Que celui qui mange ne méprise pas celui qui ne mange Point, et que celui qui ne mange point ne condamne pas celui qui mange ; car Dieu l'a accueilli.

4. Qui es-tu, toi[199] qui juges le serviteur d'autrui[200] ? c'est pour son maître qu'il demeure ferme ou qu'il tombe ; plais il demeurera ferme, parce que Dieu est puissant pour l'affermir.

5. L'un fait différence entre un jour et un jour[201], un autre les juge tous pareils : que chacun abonde en son sens.

6. Celui qui distingue les jours, les distingue en vue du Seigneur. Celui qui mange, mange en vue du Seigneur, car 'trend grâces à Dieu ; et celui qui ne mange point, ne mange point en vue du Seigneur, et il rend aussi grâces à Dieu.

7. Car aucun de nous ne vit pour soi, et nul ne meurt pour soi.

8. Mais, soit que nous vivions, nous vivons pour le Seigneur ; soit que nous mourions, nous mourons pour le Seigneur- Soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur.

9. Car c'est pour cela que le christ est mort et qu'il est ressuscité, afin de dominer et sur les morts et sur les vivants.

10. Toi donc, pourquoi juges-tu ton frère ? ou pourquoi méprises-tu ton frère ? Car nous paraîtrons tous devant le tribunal du christ[202] ;

11. Il est écrit, en effet : Je vis, moi, dit le Seigneur ; tout genou fléchira devant moi, et toute langue confessera Dieu.

12. Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour soi.

13. Ne nous jugeons donc plus les uns les autres[203] ; mais songez plutôt à ne pas mettre devant votre frère une pierre, d'achoppement ou de scandale.

14. Je sais, et j'ai cette foi dans le Seigneur Jésus, que rien n'est impur de soi-même[204], et qu'il n'est impur qu'à celui qui l'estime impur.

15. Mais si, à cause de ce que tu manges, ton frère est contrasté, dès lors tu ne marches pas selon la charité. Ne perds pas, à cause de ce que tu manges, celui pour qui le christ est mort.

16. Qu'on ne blasphème donc point le bien dont nous jouissons.

17. Car le royaume de Dieu n'est ni le manger ni le boire ; mais il est justice, paix et joie dans l'Esprit-Saint.

18. Cr. celui qui en ces choses sert ainsi le christ, plaît à Dieu, et est approuvé des hommes.

19. C'est pourquoi, recherchons ce qui tient à la paix, et observons à l'égard les uns des autres ce qui contribue à l'édification.

20. Ne va pas, pour le manger, détruire l'œuvre de Dieu. A la vérité, tout est pur[205], mais c'est mal à. l'homme de manger avec scandale.

21. Il est bon de ne point manger de chair, de ne point boire de vin, et ne rien faire de ce qui choque, scandalise ou affaiblit ton frère.

22. As-tu la foi ? aie-la en toi-même devant Dieu. Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même en ce qu'il approuve.

23. Mais celui qui fait une distinction et qui mange est condamné, parce qu'il n'est pas de bonne foi. Or tout ce qui ne se fait pas de bonne foi est péché[206].

XV, 1. Nous devons donc, nous qui sommes plus forts, supporter les faiblesses des infirmes, et ne pas nous complaire en nous-mêmes.

2. Que chacun de vous ait de la complaisance pour son prochain en ce qui est bien, pour l'édification.

3. Car le christ ne s'est point complu en lui-même ; mais comme il est écrit : Les outrages de ceux qui vous outrageaient sont tombés sur moi.

4. Car tout ce qui est écrit a été écrit pour notre instruction[207] afin que par la patience[208] et la consolation des Écritures nous ayons l'espérance.

5. Que le Dieu de patience et de consolation vous donne donc d'être unis de sentiments les uns aux autres, selon Jésus-Christ ;

6. Afin que d'un même cœur et d'une même bouche vous rendiez gloire à Dieu et au Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

7. C'est pourquoi, soutenez-vous les uns les autres, comme le christ vous a soutenus pour la gloire de Dieu.

8. Car je dis que le christ Jésus a été le Ministre de la circoncision[209], pour justifier la véracité de Dieu et confirmer ses promesses faites à nos pères ;

9. Et afin que les nations glorifiassent Dieu de sa miséricorde, selon qu'il est écrit : C'est pour cela, Seigneur, que je vous confesserai parmi les nations, et que je chanterai votre nom.

10. L'Écriture dit encore : Réjouissez-vous, nations, avec son peuple.

11. Et ailleurs : Nations, louez toutes le Seigneur ; peuples, exaltez-le tous.

12. Et Isaïe dit aussi : Viendra la racine de Jessé, et celui qui s'élèvera pour gouverner les nations, et c'est en lui que les nations mettront leur espérance.

13. Que le Dieu de l'espérance vous remplisse donc de toute joie et de toute paix dans votre foi, afin que vous abondiez dans l'espérance et dans la vertu de l'Esprit-Saint.

14. Pour moi, mes frères, je suis certain, en ce qui vous touche, que vous êtes pleins de charité, remplis de tout savoir, en sorte que vous pouvez vous instruire les uns les autres[210].

15. Cependant je vous ai écrit ceci, mes frères, avec quelque hardiesse, comme pour réveiller votre mémoire[211], en vertu de la grâce que Dieu m'a donnée

16. Pour être le ministre du Christ Jésus parmi les nations ; en prêchant la sainteté de l'Évangile de Dieu, afin que l'oblation des Gentils[212] soit acceptée et sanctifiée date l'Esprit-Saint.

17. J'ai donc sujet de me glorifier auprès de Dieu, dans le christ Jésus.

18. Car je n'ose parler d'aucune des choses que le christ ne fait pas par moi[213] pour amener les Gentils à l'obéissance, par la parole et par les œuvres ;

19. Par la vertu des miracles et des prodiges, par la puissance de l'Esprit-Saint ; de sorte que j'ai annoncé partout l'Évangile, depuis Jérusalem et les pays d'alentour jusqu'à l'Illyrie[214] ;

20. Mais j'ai eu soin de ne point prêcher cet Évangile, là où le nom du christ avait déjà été annoncé[215], afin de ne point bâtir sur le fondement d'autrui ; mais, comme il est écrit :

21. Ceux à qui on ne l'avait point annoncé, verront ; et ceux qui ne l'ont point entendu, comprendront.

22. C'est pourquoi j'ai été souvent empêché d'aller vers vous, et je ne l'ai pas pu jusqu'à présent.

 

IX. — En un mot, c'est pour ne pas marcher sur les brisées d'autrui, — ceci désigne Pierre et Clément, — qu'il n'est pas encore allé à Rome, mais les événements de 819 ayant amené Saül à Corinthe auprès de Néron, il a décidé d'aller en Italie et de là en Espagne, où Saül s'est retiré après un assez long séjour qui n'aurait pas été inférieur à deux ans, si nous en croyions les Actes[216].

23. Cependant, rien maintenant ne me retenant en ces contrées, et ayant, depuis bien des années déjà[217], un grand désir d'aller vous voir,

24. J'espère que, lorsque je partirai pour l'Espagne, je vous verrai en passant, et que vous m'y conduirez[218], après que j'aurai un peu joui de vous.

Mais d'abord il faut qu'il aille à Jérusalem où Flavius Josèphe constate sa présence en 819, sous le règne de Ménahem. En débarquant à Césarée, il aura soin de descendre chez Philippe, frère et secrétaire de Bar-Abbas. Là il rencontrera Jacob junior qu'il a lapidé en 788, et Jacob lui passera la ceinture magique qui a pour effet d'avancer de plusieurs années son voyage à Rome. Le reste, comme dans les Actes.

25. Maintenant je vais à Jérusalem pour servir les saints.

26. Car la Macédoine et l'Achaïe ont trouvé bon de faire quelques collectes pour les pauvres des saints qui sont à Jérusalem.

27. Or, il leur a plu ainsi, parce qu'ils[219] leur sont redevables[220]. Car si les Gentils sont entrés en partage de leurs biens spirituels, ils doivent aussi leur faire part de leurs biens temporels.

28. Lors donc que j'aurai terminé cette affaire[221] et que je leur aurai remis le fruit des collectes, je partirai pose l'Espagne, en passant par chez vous.

29. Or, je sais qu'en venant vers vous, c'est dans l'abondance de la bénédiction de l'Évangile du christ que j'y viendrai[222].

30. Je vous conjure donc, mes frères, par Notre-Seigneur Jésus-Christ et par la charité du Saint-Esprit, de m'aide par les prières que vous ferez à Dieu pour moi.

31. Afin que je sois délivré des in fidèles qui sont dans Judée[223] et que l'offrande que je me fais un devoir de porter soit bien reçue par les saints[224],

32. Pour que je vienne vers vous avec joie par la volonté de Dieu, et que je goûte avec vous quelque consolation.

33. Cependant, que le Dieu de la paix soit avec vous tous. Amen.

Mais qui sont ces saints de Jérusalem qu'il s'agit de subventionner à l'aide de levées portant sur trois provinces, l'Asie, la Macédoine et l'Achaïe ? Ces saints sont étrangement anonymes et mythiques, et pourtant Paul collige pour eux avec un zèle exorbitant. Aux églises d'Asie il a raconté que l'Achaïe et la Macédoine sont prêtes avant elles. A celles de la Macédoine, que l'Achaïe va les distancer, à moins que, par un bond dont elle seule est capable, elle ne garde l'avance qu'elle a prise sur toutes les autres. A celles d'Achaïe, ce sera pour elles une honte indélébile, si les Macédoniens, qui vont venir avec lui dans Corinthe, ne les trouvent pas semblables à l'idée qu'ils se font de leur libéralité. Point de contrainte évidemment, nul n'est tenu de donner le tout comme au temps d'Ananias, mais point de lésinerie non plus ! De l'allégresse, au contraire ! Dieu aime celui qui donne gaiement. Oui, de la gaieté ! beaucoup de gaieté ! il s'agit d'une fraude joyeuse ourdie dans le comptoir de Calixte[225]. Si vous saviez comme Calixte est gai dans l'intervalle des offices.

Les circulaires que l'aigrefin a signées : Paul, et adressées aux Corinthiens, c'est pour les Romains qu'elles sont faites. Voyez, dit l'Église, voyez quelle ferveur en Asie, en Grèce et en Macédoine au temps de Paul ! Quelle foi, quelle générosité un seul homme peut inspirer à tous, quand il est désintéressé comme était Paul ! Cette pluie de drachmes, c'est pour rafraichir l'âme des saints qui, sans cela, se serait desséchée là-haut, sur le roc de Jérusalem !

Mais où est Jérusalem depuis que Pierre est lui-même à Rome ?

Entre le point de départ de la collecte et son point d'arrivée il se passe le même phénomène qu'au prétoire entre Bar-Abbas et Jésus. De même que Jésus se substitue à Bar-Abbas pour la passion, Rome se substitue à Jérusalem pour l'encaissement. Notez que si elle n'était pas fictive, cette collecte serait un vol atroce fait aux pauvres d'Asie, de Macédoine et d'Achaïe, qui sont ici dépouillés pour les saints de Judée. Quand Paul évangélise, c'est quelquefois pour les Gentils ; mais quand il quête, c'est toujours pour les Juifs. Paul, avec sa bande d'Asiatiques, de Grecs et de Macédoniens mal circoncis ou pas du tout, est-il bien choisi pot le rôle-type de collecteur ? Non, on redoute que, christien, il ne trompe les Saducéens ; que Juif, il ne trompe les Grecs ; que Romain, il ne sacrifie les Juifs, et qu'Apôtre des nations, il ne les vole toutes à son profit ! l'argent ira-t-il bien aux saints de Rome ? Cela, c'est l'affaire de Calixte. Laissons faire Calixte, il est organisé pour que tout rentre.

Image de Calixte, l'Apôtre des nations voit bien que, malgré la céleste origine du baptême et l'évidence de la résurrection au Guol-golta, Rome ne peut rien sans Jérusalem, les christiens ne sont rien sans les Juifs, rien sans les prophéties juives, rien surtout sans les procédés juifs. Si l'Église ne copie pas le Temple, c'en est fait d'elle. Si, avant de faire toute la pensée d'Occident prisonnière de la superstition juive, elle n'assure pas le succès par toutes les forces de l'argent, inutile de descendre dans l'arène. Les martyrs n'ont donné que leur peau, vivent les dupes ! Il faut, pour être entendu, que le mot d'ordre soit celui du Temple avant sa chute ; et mieux que cela, car sous le régime du Temple, la taxe était fixe. Anne peut nourrir la secte que par les moyens du Temple, mais élargis. Comment faisait-on pour le Père ? ive pouvait-on faire mieux pour le Fils ? Le Temple avait eu ses apôtres publicains, mais si inférieurs à Péréghérinos C'est sur lui que Calixte prend mesure de son Apôtre des nations. La secte christienne roulait, avec Plus de fange, les mêmes eaux que le grand fleuve juif, telle en était un bras, — comme à Paris la Seine a le bras de la Monnaie, — mais capable par une crue savamment financée, de baigner de nouveaux rivages, à la condition de compenser le peu de profondeur du lit par l'excellence des drains.

La collecte de Paul est le plus grand de tous les mystères révélés par l'Esprit-Saint. C'est la première Société d'assurances mutuelles qui ait été fondée contre la mort éternelle : Société dont les actions, quoique entièrement libérées, sont toutes restées attachées au talon, sans qu'aucun actionnaire ait jamais revu le capital et reçu soit les titres, soit le plus petit dividende ! Affaire magnifique, où Paul surpasse la Pierre de toute la hauteur de son génie, sans brutalité, sans coups de sique. Sur un simple prospectus garantissant un placement de tout repos, Paul absorbe les disponibilités de l'Asie, de la Macédoine et de l'Achaïe, les encaisse, en leste l'arche d'alliance, évitant tous les lieux dont il a pompé les réserves, et va mourir à Rome, sans que personne ait pu savoir ce qu'était devenu l'argent ! Point de dépenses ni de frais généraux, puisque Paul vit de ses mains ; augmentation des recettes en raison directe des déplacements ; point de paiement à qui que ce soit, sauf un sacrifice à prix réduit dans le Temple de Jérusalem[226], et pourtant volatilisation de tout l'actif. C'est l'escroquerie au salut par les moyens de Pathelin et de Panurge.

Bar-Abbas et ses frères voulaient tout, prenaient tout, la sique sous la gorge. Méthode barbare qui menait à la croix. Paul ne veut point de ces marchés violents dans lesquels l'acheteur reste sur le carreau comme Ananias, le ventre ouvert, lorsque le vendeur n'a pas son compte. Le commerce international a des lois plus douces. A l'ouaille de Pierre Paul admet qu'il reste quelque chose : il est éléémosynaire. Ce sont ces manières tour à tour humbles et insolentes, ouvertes et embarrassées, familières et hautaines qui donnent à l'Apôtre des nations la figure extraordinairement complexe qu'il a dans la légende. On se représente Paul écrivant mieux qu'il ne parle, ou parlant mieux qu'il n'écrit, de corps mesquin, avec une mauvaise voie, mais du souffle et une platine d'enfer. En face de lui on voit la Pierre se dresser avec une voix irritée, le geste menaçant, le froncement de sourcils, on ne suit quoi de prophétique et d'écumant. Mais que ce soit l'un' que ce soit l'autre, ce n'est pas pour donner qu'ils ouvrent la main, c'est pour recevoir. Paul change souvent de peau, de sang jamais.

 

X. — Jusqu'ici Paul s'est médiocrement amusé, car toutes ces inepties sont ennuyeuses à écrire. Cependant, à l'idée que les fonds sont destinés non aux saints de Jérusalem, mais à la banque papale, une joie débordante s'empare de lui, il se tord littéralement, il allume un feu d'artifice de calembours, dont les pièces principales, destinées à éblouir le très excellent Théophile, auraient eu du succès au Jourdain, en dépit de la colombe lumineuse.

XVI, 1. Je vous recommande Phœbé[227], notre sœur, attachée au service de l'Église qui est à Kenchrées[228],

2. Afin que vous la receviez dans le Seigneur d'une manière digne des saints, et que vous l'assistiez dans toutes les choses où elle pourrait avoir besoin de vous ; car elle en a elle-même assisté un grand nombre, et moi en particulier.

3. Saluez Prisca[229] et Aquila[230], mes coopérateurs en Jésus-Christ[231],

4. [Qui, pour ma vie ont exposé leur tête[232] ; à qui je rends  grâces, non pas moi seulement, mais toutes les Églises des Gentils][233],

5. Et aussi l'Église qui est dans leur maison[234]. Saluez Epainétès[235] qui m'est cher, et qui a été les prémices des christiens de l'Asie.

6. Saluez Miriam qui a beaucoup travaillé pour vous[236].

7. Saluez Andronicus et Junias, mes parents[237] et compagnons de mes liens[238], qui sont illustres parmi les apôtres, et qui ont été au christ même avant moi[239].

8. Saluez Ampliatus[240], qui m'est cher dans le Seigneur :

9. Saluez Urbanus[241], mon coopérateur en Jésus-Christ, et Stachus, qui m'est cher[242].

10. Saluez Apellès[243] fidèle serviteur du christ.

11. Saluez ceux de la maison d'Aristobule[244]. Saluez Hérodion, mon parent[245]. Saluez ceux de la maison de Narcisse[246], qui sont au Seigneur[247].

12. Saluez Triphainas[248] et Triphosas[249], lesquelles travaillent pour le Seigneur. Saluez notre cher Persidès[250], qui a aussi beaucoup travaillé pour le Seigneur.

13. Saluer Rufus[251], élu du Seigneur, et sa mère, qui est aussi la mienne[252].

14. Saluez Asuncritos[253], Phlégon[254], Hermas[255], Patrobas[256], Hermès[257], et nos frères qui sont avec eux.

15. Saluez Philologos[258] et Julia[259], Nèreus[260] et sa sœur[261], et Olympas[262], et tous les saints qui sont avec eux.

16. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser : Toutes les Églises du christ vous saluent.

17. Mais je vous prie, mes frères, d'observer ceux qui sèment des dissensions et des scandales contre la doctrine que vous avez apprise[263], et détournez-vous d'eux.

18. Car de tels hommes ne servent point le christ Notre-Seigneur, mais leur ventre[264] ; et par de douces paroles et des flatteries, ils séduisent les âmes simples.

19. Votre obéissance est connue en tout lieu[265]. Je me réjouis donc pour vous, mais je désire que vous soyez sages dans le bien et simples dans le mal[266].

20. Que le Dieu de la paix broie Satan sous vos pieds au plus tôt. Que la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ soit avec vous.

21. Timothée, compagnon de mes travaux, vous salue ; comme aussi Loucas[267], Jason[268], et Sosipater[269], mes parents.

22. Moi, Tertius[270], qui ai écrit cette lettre[271], je vous salue dans le Seigneur.

23. Gaïus, mon hôte[272], et toute l'Église, vous saluent. Éraste, trésorier de la ville[273], et Quartus[274], notre frère, vous saluent.

24. Que la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous. Amen.

25. Et à celui qui est puissant pour vous affermir dans mon Évangile et la prédication de Jésus-Christ, selon la révéla-Lion d'un mystère qui, étant resté caché[275] dans tous les siècles pusses,

26. [Qui maintenant a été découvert par les écritures des prophètes[276], suivant l'ordre du Dieu éternel, pour qu'on obéisse à la foi], est connu de toutes les nations,

27. A Dieu, seul sage, honneur et gloire, à lui par Jésus-Christ dans les siècles des siècles. Amen.

 

XI. — La Lettre aux Philippiens est parmi les plus anciennes, et c'est historiquement la plus importante, à raison des circonstances dans lesquelles Saül est censé l'écrire. Nous sommes en 819, pendant le règne de Ménahem. Saül s'est évadé du Haut-Palais de Jérusalem assiégé par le dernier frère de Bar-Abbas et par son beau-frère Eléazar, on lui a tué sa femme et l'un de ses fils, Antipas, avec d'autres de ses parents. Il est descendu précipitamment à Césarée dans les tragiques conditions que nous avons dites[277], il s'apprête à aller en Achaïe, avec son frère Costobar et autres envoyés, portant à Néron ces fâcheuses nouvelles de Nazireth.

On fait entrer la Lettre aux Philippiens dans celles que Paul aurait écrites de Rome. Mais on ne peut douter qu'elle ait d'abord été présentée comme écrite de Césarée, pendant les deux ans que Paul y passe à l'état d'enzôné. Il est d'ailleurs inadmissible que cet enzôné reste deux années sans donner de ses nouvelles à madame Paul, qui est demeurée en Macédoine. Je suis même convaincu que d'autres lettres, aujourd'hui datées de Rome, l'étaient de Césarée dans le plan primitif de l'Église.

En attendant, voici l'Epître aux Philippiens, par où madame Paul est relevée de sa longue faction auprès d'eux.

I, 1. Paul et Timothée, serviteurs de Jésus-Christ, à tous les saints dans le christ Jésus, qui sont à Philippes, et aussi aux évêques et aux diacres.

2. Grâce à vous et paix par Dieu notre Père et par Notre-Seigneur Jésus-Christ.

3. Je rends grâces à mon Dieu en plein souvenir de vous,

4. [Priant toujours avec joie pour vous tous en toutes mes prières],

5. De votre participation à l'Évangile du christ, depuis le Premier jour jusqu'à présent ;

6. Ayant cette confiance, que celui qui a commencé en vous la bonne œuvre, la perfectionnera jusqu'au Jour du christ, Jésus[278] ;

7. Et il est juste que raie ce sentiment pour vous tous, parce que je sens dans mon cœur que, soit dans mes liens[279], soit dans la défense et l'affermissement de l'Évangile, vous êtes tous participants de ma joie.

8. Car Dieu m'est témoin combien je soupire après vous clans les entrailles dé Jésus-Christ.

9. Et ce que je demande, c'est que votre charité de plus en plus abonde en science et en toute intelligence[280] ;

10. Pour que vous choisissiez les meilleures choses, pour que vous soyez purs et sans reproche jusqu'au Jour du christ,

11. Remplis des fruits de justice par Jésus-Christ pour la gloire et la louange de Dieu.

12. Or je veux que vous sachiez, mes frères, que ce qui m'est arrivé[281] a servi à un plus grand progrès de l'Évangile,

13. En sorte que mes liens sont devenus célèbres par le christ dans tout le prétoire[282], et partout ailleurs ;

14. Et que plusieurs de nos frères dans le Seigneur, encouragés par mes liens[283], ont beaucoup plus osé annoncer sans crainte la parole de Dieu.

15. Quelques-uns toutefois prêchent le christ par envie et par esprit de contention[284], d'autres par une bonne volonté :

16. Les uns par charité, sachant que j'ai été établi pour la défense de l'Évangile ;

17. Les autres annoncent le christ par esprit de contention et non sincèrement, croyant me susciter des tribulations dans mes liens[285].

18. Mais qu'importe ? Pourvu que le christ soit annoncé de quelque manière que ce puisse être[286], ou par occasion ou par un vrai zèle, je m'en réjouis, et je continuerai à m'en réjouir.

19. Car je sais que ceci tournera à mon salut par vos prières et par le secours de l'Esprit de Jésus-Christ,

20. Selon mon attente et mon espérance que je ne serai confondu en rien ; mais que, parlant avec toute liberté, christ, maintenant comme toujours, sera glorifié en ne corps, soit par ma vie, soit par ma mort[287].

21. Car pour moi, vivre, c'est le christ, et mourir un gain.

22. Que si je vis dans la chair, j'ai le fruit de mon travail ; et ainsi je ne sais que choisir.

23. Car je me sens pressé des deux côtés, désirant d'être dissous et d'être avec Jésus-Christ, chose bien meilleure ;

24. Et de demeurer dans la chair ; chose nécessaire pour vous[288].

25. Aussi, confiant en cela, je sais que je resterai et que je demeurerai encore avec vous tous, pour voire avancement et pour la satisfaction de votre foi,

26. Afin que vos félicitations à mon sujet abondent dans le christ Jésus par mon retour chez vous[289].

27. Seulement vivez d'une manière digne de l'Évangile du christ, afin que, soit que je vienne et vous voie, soit absent, j'entende dire que vous demeurez animés d'un Mme esprit, travaillant de concert pour la foi de l'Évangile,

28. Et sans que vous soyez effrayés en rien par nos adversaires[290], ce qui est une cause de perdition pour eux et de eux pour vous ; or cela vient de Dieu.

29. Puisqu'il vous a donné touchant le christ, non seulement de croire en lui, mais aussi de souffrir pour lui,

30. Soutenant le même combat, que vous avez vu en moi, et que maintenant vous entendez de moi[291].

II, 1. Si donc il est quelque consolation dans le christ, quelque douceur dans la charité, quelque communion d'esprit, s'il est des entrailles de commisération,

2. Comblez ma joie, étant dans les mêmes sentiments, ayant la même charité, la même âme, la même pensée ;

3. Rien par esprit de contention, ni par vaine gloire, mais par humilité, croyant les autres au-dessus de soi,

4. Chacun ayant égard non à ses propres intérêts, mais à ceux d'autrui.

5. Ayez en vous les sentiments qu'avait en lui le christ Jésus[292],

6. Qui, étant dans la forme de Dieu[293] n'a pas cru que ce fût une usurpation de se faire égal à Dieu[294] ;

7. Mais il s'est anéanti lui-même, prenant la forme d'esclave[295], ayant été fait semblable aux hommes, et reconnu pour homme par les dehors.

8. Il s'est humilié lui-même[296], s'étant fait obéissant jusqu'à la mort de la croix[297].

9. C'est pourquoi Dieu l'a exalté et lui a donné un nom qui est au-dessus de tout nom[298] ;

10. Afin qu'au nom de Jésus[299], tout genou fléchisse dans le ciel, sur la terre et dans les enfers,

11. Et que toute langue confesse que le Seigneur Jésus-Christ est dans la gloire de Dieu le Père.

12. Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez été toujours obéissants (non seulement en ma présence, mais bien pire encore en mon absence, comme en ce moment), opérez votre salut avec crainte et tremblement.

13. Car c'est Dieu qui opère en vous et le vouloir et le faire, selon sa bonne volonté.

14. Faites tout sans murmure et sans hésitations ;

15. Afin que vous soyez sans reproche et sincères, comme des enfants de Dieu, sans répréhension, au milieu d'une nation dépravée et perverse[300], parmi laquelle vous brillez comme des astres dans le monde.

16. Gardant la parole de vie, pour ma gloire au Jour de christ, parce que ce n'est pas en vain que j'ai couru, ni en vain que j'ai travaillé.

17. Et si je suis immolé sur le sacrifice et l'oblation de votre foi, je m'en réjouis et m'en félicite avec vous tous ;

18.  Mais vous-mêmes, réjouissez-vous-en et vous en félicitez avec moi.

19. J'espère dans le Seigneur Jésus vous envoyer bientôt Timothée[301], afin que, moi aussi, je sois consolé, ce qui vous regarde m'étant connu.

20. Car je n'ai personne qui me soit aussi intimement uni et qui s'inquiète autant de vous par une affection sincère.

21. En effet, tous cherchent leurs intérêts[302] et non les intérêts de Jésus-Christ.

22. Or jugez-le par l'épreuve qui en a été faite, puisque, comme un fils aide son père, il m'a aidé dans la prédication de l'Évangile.

23. J'ai donc dessein de vous l'envoyer dès que j'aurai Pourvu à ce qui me regarde.

24. Et j'ai cette confiance dans le Seigneur, que moi-même je viendrai bientôt vers vous.

25. Cependant j'ai jugé nécessaire de vous envoyer Epaphrodite[303], mon frère, compagnon de mes travaux et de mes combats, votre apôtre[304] et mon aide dans mes nécessités ;

26. Parce qu'il désirait vous voir tous, et qu'il était affligé que vous l'aviez su malade.

27. Car il a été malade jusqu'à la mort, mais Dieu a eu pitié de lui, et, non seulement de lui, mais de moi aussi, afin que je n'eusse point tristesse sur tristesse.

28. Je vous l'ai donc envoyé en grande hâte, pour que, le revoyant, vous vous réjouissiez, et que je ne sois plus moi-même dans l'affliction.

29. C'est pourquoi recevez-le en toute joie dans le Seigneur, et honorez ceux qui sont tels.

30. Car c'est à cause de l'œuvre du christ qu'il a été tout près de la mort, livrant sa vie pour accomplir envers moi le service que vous ne me pouviez rendre vous-mêmes.

III, 1. Au reste, mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur. Vous écrire les mêmes choses[305] n'est pas pénible pour moi, mais c'est nécessaire pour vous.

2. Gardez-vous des chiens[306], gardez-vous des mauvais ouvriers, gardez-vous de la mutilation[307].

3. Car c'est nous qui sommes la circoncision, nous qui servons Dieu en esprit, qui nous glorifions dans le christ Jésus, et ne mettons pas notre confiance dans la chair[308].

4. Quoique j'aie moi aussi de quoi me confier dans la chair ; si quelqu'un croit pouvoir se confier dans la chair, je le puis davantage[309], moi,

5. Circoncis le huitième jour, moi, de la race d'Israël[310], de la tribu de Benjamin[311], Hébreu de pères hébreux ; quant à la Loi, pharisien ;

6. Quant au zèle, persécutant l'Église de Dieu[312] ; quant à la justice de la Loi, ayant vécu sans reproche[313].

7. Mais ce qui était un gain pour moi, je l'ai jugé perte à cause du christ.

8. Bien plus, j'estime que tout et perte, auprès de l'éminente connaissance de Jésus-Christ Notre-Seigneur, pour qui je me suis dépouillé de toutes choses, et je les regarde comme du fumier, afin de gagner le christ,

9. Et d'être trouvé en lui, possédant non ma propre Justice qui vient de la Loi, mais celle qui vient de la foi dans le christ Jésus, la justice qui vient de Dieu par la foi,

10. Pour le connaître, ainsi que la vertu de sa résurrection et la participation de ses souffrances ; m'étant conformé à sa mort[314],

11. Afin que je puisse parvenir de quelque manière à la résurrection d'entre les morts ;

12. Non que déjà j'aie atteint jusque-là, ou que déjà je sois parfait ; mais je poursuis, pour atteindre de quelque manière le but pour lequel j'ai été lié par le Seigneur Jésus[315].

13. Non, mes frères, je ne pense pas l'avoir atteint. Mais seulement, oubliant ce qui est en arrière[316] et m'avançant vers ce qui est devant,

14. Je tends au terme, au prix de la vocation céleste de lieu dans le christ Jésus.

15. Ainsi, tant que nous sommes parfaits, ayons ce sentiment, et si vous en avez quelque autre, Dieu vous éclairera sur celui-là aussi.

16. Cependant, par rapport à ce que nous connaissons, ayons les mêmes sentiments, et persévérons dans la même règle.

17. Mes frères, soyez mes imitateurs, et observez nous qui marchent selon le modèle que vous avez en nous.

18. Car il y en a beaucoup dont je vous ai souvent parlé (et je vous en parle encore avec larmes), qui marchent en ennemis de la croix du christ ;

19. Dont la fin sera la perdition, dont le Dieu est le ventre, qui mettent leur gloire dans leur ignominie, et qui n'ont de goût que pour les choses de la terre[317].

20. Pour nous, notre vie est dans les cieux[318] ; c'est de là aussi que nous attendons le Sauveur, Notre-Seigneur Jésus-Christ,

21. Qui réformera le corps de notre humilité en le conformant à son corps glorieux, dans cette vertu efficace Par laquelle il peut s'assujettir toutes choses.

 

XII. — Avant de quitter la Judée pour n'y plan revenir, Paul tient à assurer la situation de la femme qu'il a eue quand il était Saül. Cette situation est compromise, — oui, malgré la collecte ! — mais Paul a le pouvoir de la rendre bonne par la grâce qui est en lui, et c'est un des bénéfices de son enzônement. Bar-Abbas peut, ayant pardonné à Saül, admettre sa moitié au bénéfice de l'un en deux, deux en un. Cette préoccupation de Paul pour mourir, martyr, dans le système christien, est la preuve qu'il avait perdu non seulement un de ses fils, mais sa femme, lors de l'assaut donné au Haut-Palais par Menahem et Éléazar. Bon voyage, madame Paul !

IV, 1. C'est pourquoi, mes frères très chers et très désirés, ma gloire et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés.

2. J'appelle Euodia[319] et j'appelle Suntukè[320] à convenir ensemble dans le Seigneur[321].

Une fois qu'Euodia et Suntukè seront dans le sein de Bar-Abbas, qui est à la droite de Dieu, — et l'invocation de Paul est infaillible ! — elles se confondront en une seule âme, celle de madame Paul, qui pourra tout pour les compagnes dévouées à la collecte. Il n'est donc pas juste que la femme de Saül, quoique hérodienne, n'occupe pas dans les pensées de la chrétienté un rang supérieur à celui de la vierge aux neuf enfants.

3. Je te prie aussi, toi, ma conjointe originelle[322], prends avec toi celles qui ont travaillé avec moi pour l'Évangile, avec Clément[323] et mes autres coopérateurs[324], dont les noms sont dans le Livre de vie[325].

4. Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le encore, réjouissez-vous.

5. Que votre modestie soit connue de tous les hommes ; le Seigneur est proche[326].

Ce qui nous touche le plus, c'est que pour la première fois Paul avoue Titus pour son collaborateur sous le nom de Clément. Ce sera la seule, il n'y reviendra jamais, mais cela nous suffit pour savoir qu'à l'époque de cette Ecriture sacrée, toute la comédie de Pierre, pape à Rome, de Clément, son successeur, et de Paul' leur collaborateur, est déjà en forme. L'Église dans Origène et Jérôme, et le Saint-Siège après eux, reconnaissent que ce Clément est celui qui devint le pape Saint-Clément, second successeur, d'autres disent le successeur immédiat, de Saint-Pierre sur le siège de Rome. Seul un pape, bénéficiaire de la collecte et héritier du Saint-Esprit, a pu procéder à l'assomption de madame Paul. C'est donc bien la même bande d'aigrefins qui a forgé tout le canon, à part ce qui lui est arrivé des Évangiles. C'est bien l'argent, et l'argent seul, qui a guidé la main de ces scélérats, dont pas un ne pouvait signer son œuvre sans signer sa honte.

6. Ne vous inquiétez de rien, mais que dans toutes vos prières et dans toutes vos supplications ce soit avec des actions de grâces que vos demandes paraissent devant Dieu.

7. Et que la paix de Dieu, qui surpasse toutes pensées, garde vos cœurs et vos esprits dans le christ Jésus.

8. Enfin, mes frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est pur, tout, ce qui est juste, tout ce qui est saint, tout ce qui est aimable, toute bonne réputation, tout ce qui est vertueux, tout ce qui est louable dans les mœurs, soit l'objet de vos pensées.

9. Ce que vous avez appris, et reçu, et entendu de moi, et vu en moi, pratiquez-le, et le Dieu de paix sera avec vous.

10. Au reste, je me suis grandement réjoui dans le Seigneur de ce que vos sentiments pour moi ont enfin refleuri : les aviez toujours, mais vous étiez occupés.

11. Ce n'est pas à cause du besoin que j'en ai que je parle ainsi[327] ; car j'ai appris à être satisfait de l'état où je me trouve.

12. Je sais être humilié, je sais aussi vivre d'ans l'abondance[328], (je me suis habitué partout et à tout) ; être rassasié et avoir faim ; être dans l'abondance et dans l'indigence.

13. Je puis tout en Celui qui me fortifie.

14. Cependant vous avez bien fait en prenant part à mes tribulations.

15. Or vous savez, vous aussi, Philippiens, qu'au commencement de ma prédication de l'Évangile[329], quand je partis de la Macédoine[330], aucune Église ne m'a fait part de ses biens en raison de ce que je vous ai donné et que vous avez reçu, si ce n'est vous seuls ;

16. Car vous m'avez envoyé une fois, et même deux, à Thessalonique, ce qui m'était nécessaire.

17. Non que je recherche vos dons, mais je désire le fruit qui en abondera par rapport à vous[331].

18. Car j'ai tout, j'abonde ; je suis comblé, ayant reçu par Epaphrodite ce que vous avez envoyé, oblation de suave odeur, hostie acceptée agréable à Dieu[332].

19. Mais que mon Dieu remplisse tous vos désirs, selon ses richesses en gloire, dans le Christ Jésus.

20. A Dieu notre Père, gloire dans tous les siècles. Amen.

21. Saluez tous les saints en Jésus-Christ.

22. Les frères qui sont avec moi vous saluent. Tous les saints vous saluent, mais principalement ceux qui sont de la maison de César[333].

23. Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit. Amen.

 

XIII. — Voilà Saül en partance pour l'Achaïe avec Costobar et les autres hérodiens qui ont échappé à la vengeance de Ménahem. Madame Paul morte et son âme dûment scellée par la Vierge de lumière, Paul n'appartient plus à l'histoire de la Judée. C'est ici que doit se placer et se plaçait originairement la Troisième aux Corinthiens, qui forme aujourd'hui comme le Postscriptum de la Deuxième.

Entre la deuxième et la troisième, Paul est allé à Jérusalem porter la collecte selon le dispositif des Actes. La troisième lettre était motivée par le séjour que Saül a fait en Achaïe lorsqu'il y est allé trouver Néron ; mais, comme ce séjour avait l'inconvénient de dater cette lettre de 819, année du règne de Ménahem, on a enlevé l'exorde avec la majeure partie du développement et on en a relié tant bien que mal la fin à la deuxième lettre. En effet, depuis la fabrication de ces trois lettres, l'Église, authoress du tout, a décidé d'écourter l'apostolat de Paul en Judée, et de lui donner son maximum d'éclat à Rome dans le milieu créé par les Pierre et les Clément.

Voici ce qui nous reste de la Troisième aux Corinthiens.

14. Voici qu'une troisième fois[334] je suis prêt à venir vers vous, et je ne vous serai pas à charge ; car je ne cherche point ce qui est à vous[335], mais vous ; puisque les enfants ne doivent point thésauriser pour les pères, mais les pères pour les enfants.

15. Pour moi, je sacrifierai tout volontiers[336], et je me sacrifierai encore moi-même pour vos âmes, quoique, tout en vous aimant plus, je sois moins aimé[337].

16. Eh bien, soit ! Je ne vous ai point été à charge, mais comme je suis capable de tout, je vous ai pris par ruse[338].

17. Vous ai-je circonvenus par quelqu'un de ceux que je vous ai envoyés ?

18. J'ai prié Titus[339], et j'ai envoyé avec lui un[340] de nos frères. Titus vous a-t-il circonvenus[341] ? N'avons-nous point marché par un même esprit ? sur les mêmes traces ?[342]

19. Pensez-vous encore que nous nous excusions près de vous ? Nous parlons devant Dieu, en Jésus-Christ ; mais tout mes bien-aimés, est pour votre édification.

20. Car je crains qu'à mon arrivée, je ne vous trouve pas tels que je voudrais, et que vous ne me trouviez pas non plus tel que vous voudriez[343] ; qu'il n'y ait parmi vous des contestations, des jalousies, des animosités, des dissensions, des médisances, des délations, de l'orgueil, des troubles ;

21. Que, venant de nouveau, Dieu ne m'humilie parie vous, et que je n'aie à pleurer beaucoup de ceux qui, ayant déjà péché, n'ont point fait pénitence des impuretés, des fornications et des impudicités qu'ils ont commises[344].

Paul ne peut donc mettre les pieds dans l'église de Corinthe, sans y trouver des gens perdus des mêmes vices que devant, et qui lui sauteront à la gorge en criant : Rends-moi mon argent, coquin ! De plus, ils lui demanderont des nouvelles de madame Paul, dont il leur a parlé naguères ! Il sera obligé de répéter ce que Saül est venu dire à Néron, à savoir que la pauvre femme a été tuée avec l'un de ses enfants par le frère et le beau-frère de celui dont il vend la grâce aux gogoym, oui, la grâce, quoique le Juif de rapport ait été condamné trente et un ans auparavant pour trahison, vol et assassinat ! Dans ces conditions il préfère s'arrêter aux portes de la ville.

XIII, 1. Voilà que pour la troisième fois je viens vers vous ; sur le témoignage de deux ou trois témoins tout sera jugé[345].

2. Je l'ai déjà dit, et je le dis encore, absent, comme si j'étais présent, que, si je reviens[346], je n'aurai aucune indulgence pour ceux qui ont péché auparavant ni pour tous les autres[347].

3. Est-ce que vous voulez éprouver Celui qui parle en moi, le christ, qui n'est pas affaibli[348], mais qui est puissant parmi vous ?

4. Car, quoiqu'il ait été crucifié selon la faiblesse[349], il vit cependant par la puissance de Dieu. Nous aussi note sommes faibles en lui ; mais nous vivrons avec lui, par la vertu de Dieu parmi vous.

5. Examinez-vous vous-mêmes, si vous êtes dans la foi éprouvez-vous vous-mêmes. Ne connaissez-vous pas vous-mêmes que le christ est en vous ? à moins que vous ne soyez dignes d'être rejetés.

6. Mais j'espère que vous connaîtrez que pour nous, nous ne sommes pas dignes d'être rejetés.

7. Nous prions Dieu que vous ne fassiez rien de mal, non pas pour que nous paraissions nous-mêmes approuvés, mais que vous fassiez, vous, ce qui est bon, et que nous, nous passions[350] pour dignes d'être rejetés.

8. Car nous ne pouvons rien contre la vérité, mais pour la vérité[351].

9. Aussi nous nous réjouissons de ce que nous sommes faibles et de ce que vous, vous êtes forts. Et ce que nous demandons, c'est votre perfection.

10. C'est pourquoi je vous écris ceci, absent, afin que présent je n'agisse pas plus sévèrement, selon la puissance que le Seigneur m'a donnée pour l'édification et non pour la destruction[352].

H. Du reste, mes frères, réjouissez-vous, soyez parfaits, exhortez-vous les uns les autres, n'ayez qu'un sentiment, conservez la paix, et le Dieu de paix et de dilection sure avec vous.

12. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Tous les saints[353] vous saluent.

13.  Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, et la charité de Dieu, et la communication du Saint-Esprit, soient avec vous tous. Amen.

De tout cela retenons ce nom de Panurge que se donne l'auteur des Lettres de Paul. Il dit tout, il peint tout. Saint-Panurge !

 

 

 



[1] Cf. Le Gogotha.

[2] Cf. Le Gogotha.

[3] Mais pas dans l'Apocalypse. Paul, qui connaît les Visions et Révélations du Marân quand il s'adresse aux Corinthiens, ne les connait plus quand il s'adresse aux Romains, elles leur sont trop contraires !

[4] Son bar.

[5] Paternelle et maternelle. Paul ne nie pas que Bar-Abbas soit fils de celui qu'on appelle Joseph dans les Évangiles.

[6] Par lui-même, devrait-on dire.

[7] Ce n'est pas le christ qui est ressuscité, c'est Jésus.

[8] Au Mont des Oliviers.

[9] Sur le chemin de Damas.

[10] Vous, Romains. En payant.

[11] Voilà les destinataires de la collecte d'Achaïe, de Macédoine et d'Asie.

[12] Le dieu des Juifs.

[13] Par les Ecritures, telles qu'Actes et Lettres apostoliques, et aussi par certains événements, tels que l'affaire de Flavius Clémens et d'Acilius Glabrio sous Domitien. (Cf. Bar-Abbas.)

[14] De les fortifier seulement, car au fond ils sont évangélisés depuis longtemps par Pierre et Titus Clémens.

[15] Par ce diable de Saül qui a attendu la fin du règne de Ménahem pour venir à Rome, où il était très probablement venu déjà, mais pas en qualité d'apôtre de Bar-Abbas.

[16] A ma manière, car pour le reste vous savez tout par Pierre qui est votre pape depuis le règne de Claude.

[17] Judisch über altes !

[18] Les Juifs hérodiens et les Romains, et d'une façon générale tous ceux qui furent opposés à la croisade jehouddique.

[19] Par la résurrection de son bar.

[20] Ils n'ont plus d'excuse maintenant, dit le Quatrième Évangile.

[21] Car celui qu'ils traitaient d'imposteur et qu'ils ont condamné an supplice triomphe d'eux, grâce à l'Église.

[22] Hadrien sous les traits de Jupiter Capitolin. (Cf. la Lettre aux Thessaloniciens, dans le premier chapitre du présent volume.)

[23] Sculptures et peintures dans le temple de Jupiter et sur tes portes d'Ælia Capitolina : par leur signification elles ressemblent à celles qui étaient dans le Temple et sur les portes de Jérusalem au temps Moloch et d'Iahvé. Le faussaire fait remonter son allusion au temps de l'Apocalypse où Auguste avait des temples en Judée (Cf. Le Charpentier) et les Hérodes (Antipas notamment, à Tibériade), des palais où il y avait des animaux peints et sculptés.

[24] Le Créateur, c'est désormais Bar-Abbas.

[25] Pour n'avoir pas d'enfants. Voyez les Galiléens du siège dans Le Gogotha, la Sagesse de Valentin dans Les Évangiles de Satan, première partie, la caricature du christ asinaire représenté a tergo dans Le Gogotha, la secte des christiens arsénocratiens dans Bar-Abbas, etc.

[26] Par Les Paroles du Marân.

[27] Ne jugez pas et vous ne serez point jugés, dit en effet Jésus, pour éviter que ce jugement s'applique à Bar-Abbas.

[28] Par le retour de Bar-Abbas, juge des vivants et des morts, lorsqu'il sera sorti de l'enfer où Jésus le retient dans la Sagesse valentinienne.

[29] Hormis celui qui, après avoir condamné Bar-Abbas pour crimes publics, le présente aujourd'hui comme souverain juge. Celui-là est sauré.

[30] Le Dieu des païens, non, mais celui des Juifs, si. A preuve la circoncision et l'Évangile du royaume.

[31] Juifs et païens seront égaux devant le tribunal de Bar-Abbas.

[32] La Loi de circoncision.

[33] Mon Évangile à moi, Paul, qui abolit celui du Royaume des Juifs.

[34] En même temps que celui du christ est en exécration à tous.

[35] Le malheureux ne sait ce qu'il dit. Renvoyons-le à la Lettre aux Galates.

[36] C'est ce qu'Épictète a dit du baptisé. Cf. Bar-Abbas.

[37] De plus que les goym. Il a qu'il est dieu.

[38] A Bar-Abbas, par exemple, qui s'est trompé de vingt-cinq mille jours dans son compte arrêté au 15 nisan 789.

[39] Notamment Saül.

[40] Bar-Abbas surtout.

[41] Paul dit : Mon, comme un avocat qui épouse la personne de son client. L'infidélité de Bar-Abbas a eu un bon effet s'il ne s'était pas trompé, il aurait vécu pendant mille ans, et il ne serait pas ressuscité, ce que Paul considère comme beaucoup plus fort.

[42] Allusion aux crimes de toute nature, et surtout contre la nature, par lesquels les christiens espéraient bâter l'avènement du Royaume.

[43] Celle de Bar-Abbas aussi.

[44] Où cela ? Quand cela ? Remarquez que les Romains ne sont pas cités. On ne veut pas condamner Pontius Pilatus.

[45] Alors que deviennent Bar-Abbas et les autres fils de Panthora ?

[46] Le péché originel.

[47] Dans la circoncision et par le seul fait de la communion en Bar-Abbas.

[48] En Bar-Abbas la Loi et les Prophètes ont confirmé qu'il n'y avait ni Loi ni prophéties privilégiant les Juifs, voilà ce que soutient Paul, quand il ne soutient pas tout le contraire.

[49] C'est-à-dire sans aucune souffrance corporelle, moyennant une redevance dont on laisse le taux à la générosité du gogoy.

[50] Oui, selon Bar-Abbas.

[51] Malheureux ! si Bar-Abbas t'entendait !

[52] Soyez jehouddolâtres, et vous serez justifiés sans circoncision, vous aurez roulé Dieu !

[53] C'est bien un intéressé qui parle.

[54] Bar-Abbas l'avait logé dans le ciel avec les autres patriarches.

[55] Jésus dit en effet dans Valentin qu'Abraham et les patriarches ne sont pas auprès de Dieu.

[56] Bar-Abbas justifiait l'impie par le baptême, maintenant il condamne le pieu.

[57] Citation prise à Valentin. (Cf. Les Évangiles de Satan, troisième partie.)

[58] À l'âge de quatre-vingt-dix-neuf ans. Paul répond ici à Tatien et Marcion qui posaient aux christiens Juifs le dilemme suivant : Si c'est la Circoncision qui a sauvé Bar-Abbas, circoncis le huitième jour, comment Abraham peut-il être sauvé, lui qui a passé quatre-vingt-dix-neuf ans dans le péché de l'incirconcision ?

[59] Si. Si, voilà la vérité selon Panthora, ses fils, et tout le christianisme orthodoxe.

[60] C'est-à-dire sans l'épreuve de la circoncision.

[61] Tout cela est littéralement idiot.

[62] C'est le père de l'alphabet hébreu, qui préexiste à la création.

[63] Lors de sa circoncision.

[64] Ismaël est un enfant d'avant la circoncision. Triste état !

[65] Pour les siens, tels que trahison, vol et assassinat, après quatre jours de vagabondage criminel.

[66] Pas à Saül qui était à Damas lors de la descente de l'Esprit sur les Douze.

[67] Au temps marqué d'après lui pour soli règne de mille ans.

[68] C'est le contraire. De malheureux Juifs, trompés par ce scélérat, ont été crucifiés, à cause de lui, au Guol-golta.

[69] De la colère céleste.

[70] Sa vie dans le ciel. Cela pour ceux qui ne savent pas où il est enterré.

[71] Adam, divisé en deux par Dieu lui-même.

[72] Au temps où il était un en deux, deux en un. Est-ce que Bar-Abbas aurait été androgyne ?

[73] Ce don, c'est le chrisme ou faculté pour l'oint de remettre les péchés.

[74] Oui, mais quel !

[75] Un grand nombre seulement. Epave d'une rédaction ancienne plus conforme aux premiers Évangiles. (Cf. Les Évangiles de Satan, troisième partie.)

[76] Quelles peuvent bien être les exceptions ?

[77] Crucifié par obéissance !

[78] Tous, mon ami tous, à quoi bon ces restrictions ?

[79] Dans l'affaire Bar-Abbas devant le sanhédrin.

[80] Qui remplace le baptême pour vivre mille ans que Bar-Abbas, avait administré aux Juifs et qui avait si peu réussi à son auteur.

[81] Par l'Eucharistie.

[82] Le vieil homme en Bar-Abbas, c'est celui qui a été condamné pour trahison, assassinat et vol.

[83] Nullement. Il ne l'est que de la peine, mais son péché demeure, au moins dans le souvenir de ceux qui en ont été victimes.

[84] C'est évident. Il est resté parfaitement insensible à son exhumation, à son incinération, et même à la réplique des goym qui, leur qualité de semence de bétail, ont mêlé ses os à ceux de quelques animaux.

[85] On vous le remettra d'abord, et ensuite on tâchera que le préteur n'en sache rien.

[86] Bar-Abbas, traître, voleur et assassin.

[87] Pas tant que cela !

[88] Et quel Dieu !

[89] Un autre corps.

[90] En un mot, lorsque nous étions vivants.

[91] La Loi telle que Panthora l'avait restaurée fut cause des crimes pour lesquels Bar-Abbas et ses frères ont été condamnés.

[92] C'est vrai.

[93] Ses membres hérodiens sont cause de tout le mal dont il s'accuse.

[94] Saül a pleine satisfaction au moment où Paul écrit. Il l'aurait eue plus tôt, si Ménahem avait pu le pincer dans le Haut-Palais de Jérusalem.

[95] A la mort éternelle, comme était la seconde mort, telle que Bar-Abbas l'avait disposée dans son Apocalypse.

[96] Selon la chair juive, les incirconcis en un mot.

[97] C'est-à-dire humaine.

[98] Le sien.

[99] Abba était le cri de Bar-Abbas sur la croix avant qu'on ne mit : Éloï.

[100] En participant à sa passion par l'Eucharistie.

[101] Le salut réel est plus tardif.

[102] Bar-Abbas, qui sait ce qui est en l'homme.

[103] De même que sur la terre il était l'aîné de ses six frères. Il n'est pas encore unique.

[104] Ce n'est plus Saül et Costobar, sur l'indication d'Is-Kérioth, c'est l'Abba lui-même qui l'a livré. C'est également l'Abbas qui lui a suggéré l'idée d'être rebelle, assassin et voleur, afin de tomber sous le coup de la Loi juive. On revient sur l'Évangile de Luc, où Cléopas confesse que les magistrats de Jérusalem ont livré son beau-frère en sentence de mort, et sur les Actes, où Pierre et Paul avouent tour à tour que ces magistrats ont cru bien faire.

[105] Il prend à Machéron pour la droite du Père.

[106] De vous, christ. Son nom était exécré.

[107] Au point de fuir le châtiment pendant quarante jours et d'abandonner sa troupe au Sôrtaba.

[108] Le malheureux ! A chaque ligne, à chaque mot, un faux serment.

[109] Mais depuis la guérison de son oreille, il n'y a plus moyen !

[110] Ses frères selon la chair, ce sont les Hérodes, fils d'Esaü par Amalech.

[111] Il est devenu frère des Israélites par la communion avec la chair et le sang de Bar-Abbas. Une transsubstantiation s'est faite en lui par ce moyen.

[112] Il est Aberamento, dit Valentin, uper Amenti, au-dessus de la terre et des enfers, donc au-dessus d'Israël.

[113] Cela veut dire que Jacob Israël a eu des enfants en dehors des douze patriarches.

[114] Ainsi Ismaël, quoique né de lui, n'est pas son enfant selon la promesse.

[115] Donc Amalech, fils d'Esaü et père de Saül, doit céder à Bar-Abbas, fils de Jacob Israël.

[116] D'Esaü, dont était Saül par Amalech, et de Jacob, dont était Bar-Abbas par Juda. Sans rétablir le droit que Bar-Abbas refusait à Saül, Paul obtient sa grâce, et avec lui tous les Hérodiens, s'ils se convertissent.

[117] En effet, on va pouvoir tout arranger en s'entendant avec Bar-Abbas, Paul élude le point de droit au chrisme tel que Bar-Abbas veut soutenu contre Ananias, Is-Kérioth et Apollos ; il se contente d'arranger l'affaire de la branche aînée dont était Saül, branche évincée par la cadette, et laisse de cité la prétention que Bar-Abbas avait émise en bénéfice non seulement de la branche cadette contre l'aînée, mais de la tribu de Juda, dont il était, contre les onze autres. Il n'éprouve pas le besoin d'attirer l'attention sur la manière dont ce juste comprenait l'héritage.

[118] Dieu ou mieux Bar-Abbas.

[119] Les Juifs, particulièrement ceux de Jérusalem.

[120] Bar-Abbas et les autres assumés.

[121] Nous, jehouddolâtres.

[122] De la racine de David : Bar-Abbas, pour le faussaire.

[123] Cette pierre angulaire de la Jérusalem céleste, c'est Bar-Abbas.

[124] Des Juifs, non pas seulement des Hérodiens, mais de ceux des onze tribus qui sont hors de celle de Juda.

[125] La science de la kabbale asinaire et de la prédestination de Bar-Abbas au Royaume universel.

[126] Celle de onze tribus sur douze.

[127] C'est incontestable, mais le Christ roi du monde.

[128] Personne n'est monté au ciel, dit Jésus dans Cérinthe en parlant de Bar-Abbas enterré à Machéron. — Mais, répond Paul, ce n'est pas cela qui l'empêchera d'en redescendre. C'est le triomphe de l'interprétation judaïque.

[129] Il ne devait jamais mourir.

[130] Peu importe que ce ne soit pas vrai. L'essentiel est que Dieu soit roulé !

[131] Déjà vu au verset 33 du ch. IX.

[132] Malheureux ! si Bar-Abbas t'entendait !

[133] Le Marân, le Rabbi, Bar-Abbas en un mot.

[134] Ce n'est pas de leur faute, mais de la sienne.

[135] Jésus, par opposition à Bar-Abbas qu'ils n'ont que trop entendu.

[136] Paul est celui qui leur prêche Jésus pour la première fois. Avant lui ils n'avaient entendu parler que de Bar-Abbas.

[137] Heureusement.

[138] Les Juifs des Douze tribus.

[139] Celle des sept fils de Jehoudda, les bar-ner-regesch, fils du tonnerre.

[140] Il n'y a qu'un peuple, né de Dieu. Les Romains ne sont qu'une nation, c'est-a-dire nés à la façon des bêtes.

[141] Les goym, précisément ceux dont Bar-Abbas avait une si belle opinion.

[142] Pourquoi y a-t-il en Israël des gens hostiles à une Église sortie d'eux et où ils sont appelés par leur intérêt ?

[143] Non.

[144] Oui, mais par Esaü évincé de l'héritage.

[145] Non, il n'est d'aucune des douze tribus, puisqu'il n'est pas de Jacob, leur père.

[146] La garde du sabbat, celle que Jehoudda Panthora conduit dans l'Apocalypse.

[147] Encore une fois Saül n'en peut pas être, il n'est pas de Jacob.

[148] Du moins en 789.

[149] Parmi les goym qu'ils font tributaires des Juifs.

[150] Psaume très en vedette depuis Valentin.

[151] Leur déicide.

[152] A tromper.

[153] Les affaires vont bien, le faussaire l'avoue.

[154] Dans la chute : le plérôme à rebours. C'est d'ailleurs le mot employé dans le grec : plérôma.

[155] Allusion à ses discours devant Agrippa II, Bérénice, Drusille, etc., dans les Actes. Grosse maladresse au fond, car le faussaire avoue que dans ce jehouddolâtre fictif il y a Saül, prince du sang d'Hérode. Il n'y a plus qu'à ouvrir Flavius Josèphe au mot Ménahem pour voir que Saül, serré de près par celui-ci, n'a dû son salut qu'à la fuite en 819, c'est-à-dire dix-sept ans après la date supposée de la Lettre aux Romains.

[156] La chute de Jérusalem a réconcilié le monde. Combien plus fera celle du christianisme.

[157] Il n'y en avait qu'une de sainte aux yeux de Bar-Abbas, celle de celle qu'il disait être dans son Apocalypse.

[158] Le goy, le très excellent Théophile, à qui s'adresse le pape, auteur de la lettre.

[159] Par la communion avec le sang de Bar-Abbas.

[160] La graisse de l'olivier, c'est l'huile de chrisme.

[161] Les Juifs sont le salut du monde, le sel de la terre, etc. C'est la doctrine des évangélistes, de Valentin, de Paul, etc., c'est tout le christianisme.

[162] Par Titus et par Hadrien.

[163] Ils ne l'auraient pas été, s'ils avaient suivi la voie ouverte par Jehoudda Panthora et sa famille.

[164] Crains Bar-Abbas, vengeur des siens !

[165] Qui n'es qu'un goy, malgré ta communion avec les Juifs dans le corps de Bar-Abbas.

[166] Et il se trouve encore des exégètes pour croire que cette cacologie est antérieure à la chute de Jérusalem sous Vespasien !

[167] C'est la menace sous condition.

[168] Sur l'arbre de Jessé dont Bar-Abbas est la racine.

[169] Entends-tu cela, très excellent Théophile ? Tu n'es qu'un sauvage !

[170] Les enfants de Juda sont francs, dit Jésus à Pierre. A eux à percevoir l'impôt, comme tous fils de roi.

[171] Donc les Juifs avant tout.

[172] Naziréens, Ebionites et Jesséens, les vrais disciples en un mot.

[173] Tôn ethnôu, que l'édition du Saint-Siège traduit par Gentils. C'est tout le contraire, ainsi que la suite le spécifie.

[174] Le vrai, celui-là, l'Évangile du Royaume selon Bar Abbas.

[175] De nous, marchands de christ, de nous qui vendons le christ aux goym. Cela les dégoûte.

[176] À qui nous conférons le salut.

[177] De Bar-Abbas dont ils sont les fils spirituels.

[178] Leurs pères, ce sont les apôtres eux-mêmes.

[179] Dieu ne revient pas là-dessus. Quoique ennemis, ils sont sacrés.

[180] Ils admettent bien le baptême, mais pas l'Eucharistie, surtout administrée aux goym.

[181] Et de cesser d'offrir ceux de vos premiers-nés. C'est d'un mauvais effet.

[182] Il peut être tranquille.

[183] Pas de bruit, à cause des réclamations, mais de la besogne !

[184] Des saints qui vont toucher. L'argent de la collecte est en route.

[185] Voyez comment Ananias et sa femme sont reçus lorsqu'ils veulent partager le prix de leur champ avec ces messieurs dans les Actes des Apôtres.

[186] N'imitez point Bar-Abbas, ce n'est pas lui qui parle ainsi dans le Discours sur la Montagne.

[187] Tâchez de ressembler à ceux des païens qui méritent le nom de chrestiens et qui sont bons, parce qu'ils n'ont pas encore reçu le germe de division que nous leur apportons.

[188] Comme au temps où Bar-Abbas vous recommandait de vendre votre manteau pour acheter une épée.

[189] Il ira en enfer, et ce sera ta récompense.

[190] Pauvre Bar-Abbas !

[191] Mais alors... pourquoi crucifie-t-on ce bon Jésus ? Ce n'est donc que le prête-nom d'un malfaiteur ?

[192] Quel éloge de Saül et de Pontius Pilatus !

[193] Misérable ! Si Bar-Abbas était là, quel coup de sique tu recevrais !

[194] Devez à tout le monde, dit Jésus dans ses instructions apostoliques.

[195] On approche d'un jubilé.

[196] Non, car on s'éloigne de plus en plus de 789.

[197] L'homme aux trois vêtements lumineux et qui d'ailleurs a le pouvoir de réaliser l'un en deux, deux en un.

[198] Quelle élévation d'esprit ! Mais il y a mieux là qu'une question de régime, il y a là le fait d'être assis à côté d'un goy.

[199] Toi, c'est un gnostique quelconque.

[200] Autrui c'est Bar-Abbas. Le gnostique s'occupe de ce qui ne le regarde pas.

[201] Les jours de jeûne différaient selon les sectes.

[202] Ce serait du propre ! Bar-Abbas juge !

[203] Cela ne nous réussit pas.

[204] Depuis la vision de Pierre dans les Actes des Apôtres.

[205] Même les deux mille pourceaux gaulois précipités dans le lac de Génésareth ?

[206] Comment ! Les Lettres de Paul seraient un péché ?

[207] Évangiles, Actes des Apôtres et Lettres.

[208] C'est pour nous faire prendre patience en attendant le Royaume tel que notre industrie le fera.

[209] C'est-à-dire des Juifs.

[210] Entendez : Nous aurons bientôt tout le Nouveau Testament, c'est nous qui le faisons et le défaisons.

[211] Paul suppose que ces Ecritures existent depuis le temps de Saül.

[212] Les collectes. Aux Romains de prendre exemple sur les Corinthiens et les Macédoniens. Les précédentes lettres n'ont été faites que pour cela.

[213] De celles qu'il fait par Clément à Corinthe, en Macédoine, et à Rome où ce Clément est coadjuteur de Pierre.

[214] Peut-être veut-on parler de la Méléda des Actes mal compris. Cf. Le Gogotha.

[215] En  un mot, aucun des christiens contemporains de Saül n'a connu Paul.

[216] Cf. Le Gogotha.

[217] Au temps où écrit le faussaire. Après ces longues précautions oratoires l'auteur se rappelle enfin leur véritable objet : la récolte de l'argent. Cela le ramène au point où il a laissé Paul dans les Lettres aux Corinthiens et à la date qu'elles supposent.

[218] Sur un vaisseau romain, comme nous l'avons  dit. (Cf. Le Gogotha.)

[219] Les Grecs et les Macédoniens.

[220] C'est une dette qu'ils acquittent et non une aumône qu'ils font.

[221] C'est le mot.

[222] C'est là qu'est la caisse des pauvres des saints. Jérusalem n'aura pas un sesterce. Tout est dans les mains de Clément qui garde bien d'accompagner Paul en Judée.

[223] Notamment de Ménahem, chef et roi de ces Naziréens, Ébionites et Jesséens, restés fidèles à l'Âne, donc infidèles à l'Eucharistie, qui est censée dater de 732, Jésus étant crucifié sept ans avant Bar-Abbas dans l'Évangile de Luc et dans les Actes connus et admis du très excellent Théophile.

[224] Jésus lui a remis gratuitement son oreille ; mais la grâce des saints, cela se paye. Au lieu de l'assassiner avec tant d'autres hérodiens, ils le laisseront aller. Le fait est que Saül a échappé, et c'est là-dessus que spécule le faussaire.

[225] Je ne cite ce nom de pape qu'à cause de ses spéculations financières.

[226] Cf. Le Gogotha.

[227] La Lune ! Il est en train de lui faire un trou.

[228] Le port de Corinthe, bondé de Juifs. C'est là que le héros de l'Âne d'or se dépouille de sa livrée bestiale.

[229] Zechéna, femme d'Akiba l'ancien.

[230] Rabbi Akiba, zélateur de la circoncision, agent des frères de Bar-Abbas.

[231] Pour le tissage de la tente de David, à Corinthe et à Ephèse.

[232] Lisez : à qui j'aurais enlevé la leur, si j'avais pu.

[233] Néanmoins, pas un mot de cela dans les Lettres aux Corinthiens, malgré la mention que les Actes font d'Akiba et de sa femme comme ayant habité Corinthe sous Claude.

[234] L'Église est partout où sont Akiba et sa femme, à Corinthe, à Ephèse, à Rome. Si Pierre est à Rome, c'est là qu'il opère. Rien à faire sans les Akiba. Paul, qui habitait chez eux à Ephèse lors de la Deuxième aux Corinthiens, est obligé de les transporter à Rome entre cette Deuxième aux Corinthiens et la Lettre aux Romains, pour que l'Église romaine ait un domicile juif et jehouddiste.

[235] Le panégyriste de la maison de David. On désigne Akiba le jeune, celui qui opéra sous Domitien.

[236] J'avais d'abord pensé qu'il s'agissait de Salomé junior, en Évangile Marie Cléopas (cf. Bar-Abbas), mais nous allons voir qu'il s'agit de sa mère, Salomé senior, en Évangile Marie la Gamaléenne. Elle n'est pas encore morte au compte du faussaire, qui a avancé de sept ans la crucifixion de Bar-Abbas. Elle assiste son fils cadet. Shehimon dit la Pierre, qui est pape.

[237] Sans doute les enfants de Félix, devenu son cousin par son mariage avec Drusille.

[238] Ils sont enzônés, eux aussi, et rien ne montre mieux qu'il s'agit de liens purement paraboliques, car Paul est censé maître absolu de ses mouvements au moment où il écrit. En effet, dit l'édition approuvée par le Saint-Siège, on ignore dans quelles circonstances Andronicus et Junias avaient été prisonniers avec Saint Paul.

[239] Diable ! Alors ils auraient bien dû empêcher Saül de lapider Jacob junior et d'arrêter Bar-Abbas à Lydda.

[240] L'Agrandi (par la transfiguration progressive des élus).

[241] L'homme de la Ville éternelle, non pas Rome, mais Jérusalem-Nazireth, la Ville d'or promise aux Juifs par l'Évangile du Royaume. C'est Shehimon dit la Pierre qui est ainsi désigné.

[242] D'autant plus cher que Stackus veut dire Épi et que c'est le nom de l'étoile dite Épi de la Vierge.

[243] Nom d'un gnostique du troisième siècle, auteur des Révélations de Philumène et négateur de Jésus en chair. Son ouvrage est cité — et par son titre ! — dans les Lettres de Paul à Timothée. On veut pouvoir lui opposer dès le règne de Néron un Apellès qui lui soit contraire en fait.

[244] Roi de Chalcis, et second mari de Salomé, veuve de Philippe le tétrarque, celle-là même qui, dans l'addition à l'Évangile, dansera devant Hérode Antipas pour obtenir de lui la décapitation du Baptiseur.

[245] Fils d'Antipas et d'Hérodiade sans doute.

[246] Le célèbre Narcisse, favori de Claude. Il était mort à la date que le faussaire assigne à la lettre, mais il y avait sans doute eu un mouvement dans sa maison parmi les esclaves ou les fournisseurs Juifs. La lettre l'indique.

[247] Le Marân.

[248] Lire Triphainas, qui veut dire triplement tissé, par allusion aux trois vêtements lumineux qu'il doit revêtir avec Bar-Abbas pour entrer dans le quatrième signe. Truphainas n'a point de sens.

[249] Lire Triphôsas, qui veut dire triplement lumineux, et non truphôsas (Sur cette faculté, cf. Bar-Abbas.)

[250] Nom tiré de l'arbre dit persis, l'arbre de vie de la Genèse des Perses, lequel s'inclina jusqu'à terre lorsqu'il vit Bar-Abbas enfant (le petit jardinier) arriver en Égypte. On le rencontrait sous le quatrième signe, les Ânes. (Sur les trois arbres qui le précédent, cf. Bar-Abbas.)

[251] Il ne s'agit pas comme on le dit, et comme nous l'avons dit dans Bar-Abbas, des fils de Simon de Cyrène, mais d'un fils d'Annœus Rufus, procurateur de Judée, et en quelque sorte parrain romain de Saül. D'où les rapports de ce prince avec Annœus Gallio, frère d'Annœus Seneca (Sénèque).

[252] Cela signifie que, resté de bonne heure orphelin, Saül eut la femme d'Annœus Rufus pour seconde mère. N'oublions jamais que est Saül est pupille de Rome.

[253] Choisi avec vous (élu) et séparé des autres (par cette élection même).

[254] L'enflammé.

[255] Nom de l'auteur du Pasteur. On l'emploie de manière à faire que son grand-père était déjà dans l'affaire sous Néron.

[256] Pour patrobios, qui vit de la vie du Père.

[257] Révélateur des choses cachées, un apôtre de l'Apocalypse.

[258] L'ami du Logos, du Verbe juif, le Verbe du Royaume. Ce nom et les cinq précédents sont des noms de frères juifs.

[259] On lui donne une Romaine pour femme, ce qui, au temps de l'apostolat, l'aurait exposé à périr. Mais Paul tient à sauver la sienne qui est toujours chez les Philippiens.

[260] Le verdâtre. (Sur ce nom, cf. Bar-Abbas.) On veut désigner Titus Flavius Clémens nommé Nèreus dans les Actes de Nérée er Akilleus (Acinus Glabrio).

[261] Domitilla, sa femme selon le monde, sa sœur dans le système jehouddique, en vertu de l'un en deux, deux en un originel.

[262] Le céleste par assomption. Acilius Glabrio sans doute.

[263] Ah ! oui, ceux-là, observez-les bien, de manière à pouvoir les calomnier dans vos écrits, en attendant l'heureux jour où vous pourrez les persécuter quand vous serez en force.

[264] Tel Péréghérinos, qu'il s'agit d'imiter sans le dire.

[265] Elle est presque catholique.

[266] Ayez l'air de ne pas savoir ce qu'on vous dit quand on vous parle de vos exploits.

[267] Frère de Simon de Cyrène et à qui on prête déjà un Évangile, celui de Luc.

[268] Cf. Actes des Apôtres dans Le Saint-Esprit.

[269] Cf. les Actes dans Le Gogotha.

[270] Tertius gaudens, celui qui n'est ni Saül ni Paul et qui empocha l'argent de la collecte.

[271] L'original n'existe ni de la main de Saül, ni de celle de Paul, mais on peut en produire un de la main d'un tiers. Comprends-tu, très excellent Théophile ?

[272] Il ne faut pas lire Caïus, baptisé avec Crispas par Paul dans la Première aux Corinthiens. Crispus serait nommé, s'il en était ainsi. Il faut lire Gaïus, donné dans les Actes comme étant de Derbé en Macédoine.

[273] Il est enchanté de voir que l'argent de la municipalité va aux ministres de Bar-Abbas. Il raisonne comme l'évêque d'Hypate dans l'Âne d'or.

[274] Le quatrième. Le quatrième signe sans doute, il doit avoir une tête d’âne.

[275] Jamais il ne l'a été plus profondément qu'en l'année 789 où il devait être révélé.

[276] Le faussaire avoue le procédé employé par ceux de sa sorte pour fabriquer jésus.

[277] Cf. Le Gogotha.

[278] Le grand jour où Bar-Abbas reviendra.

[279] Ses liens prennent de la consistance, à cause du très excellent Théophile qui a des oreilles pour ne point entendre et des yeux pour ne point voir. Il faut encourager ces heureuses dispositions.

[280] L'intelligence de la collecte, voilà tout ce qu'on leur demande.

[281] A Césarée d'abord, où il a été enzôné par Jacob junior, et à Jérusalem ensuite où il a échappé à Ménahem.

[282] De Jérusalem d'abord, de Césarée ensuite.

[283] Cela a donné l'idée à l'Église de les enzôner pour leur prêter d'autres faux de même nature.

[284] Hé ! oui, ce ne sont que sectes, ennemies mortelles les unes des autres.

[285] Ceux-là sont les vrais, les purs, les Naziréens, Ebionites et Jesséens. Ils ne veulent ni de Saül lié ni de Paul délié.

[286] Pourvu qu'il nourrisse son homme, qu'il soit vraiment le Juif de rapport, c'est tout ce qu'on lui demande.

[287] La Passio Pauli est sur le chantier.

[288] Indispensable même, sans quoi il ne pourra écrire les autres lettres qu'on mettra sous son nom.

[289] Il espère revenir, si les besoins de l'Église le commandent. Mais qu'ils ne demandent pas de nouvelles de l'emploi fait de la collecte. Ce serait de mauvais goût.

[290] Par les anti-christiens de Macédoine.

[291] Par les Actes et cette lettre.

[292] Voyez-les dans l'Apocalypse.

[293] C'est-à-dire à son image.

[294] Le Bar d'Abba.

[295] Esclave du péché originel. Il faut bien se garder de l'entendre autrement.

[296] En passant par le corps d'une femme.

[297] Condamné pour rébellion, vol et assassinat, mais crucifié par obéissance.

[298] Celui de Jésus qu'il n'avait pas en son vivant, mais que l'Abbas lui a donné en le recevant dans le ciel.

[299] Le nom suffit, c'est une glosse de plus dans la kabbale de l'Abbas.

[300] Grecs et Macédoniens.

[301] Attendez-vous à un autre collecteur.

[302] Lui, aucun, il ne garde jamais rien de ce qu'on lui donne.

[303] Le beau. Que les pieds du messager sont beaux ! dit l'Écriture, surtout, comme dans ce cas-ci, quand il apporte de l'argent.

[304] Envoyé des Philippiens auprès de Paul.

[305] Que celles que le faussaire écrit aux autres.

[306] Christiens nicolaïtes.

[307] Circoncision traitée de mutilation ! Comme on voit bien que le faussaire n'a pas peur du retour de Bar-Abbas sur les nuées !

[308] Comme les Naziréens, Ebionites et Jesséens.

[309] Il est de sang royal après tout !

[310] Nullement, mais d'Edom (Esaü).

[311] Toi, fils de la colombe (Ben-iomina) ! Jamais de la vie !

[312] A la bonne heure ! voilà Saül.

[313] Ah ! par exemple ! Un citoyen romain, pupille de Rome et qui introduisait des Romains dans le Temple !

[314] C'est-à-dire ayant facilité sa mort en le livrant aux gens du Temple. Il a été ainsi l'artisan de son propre salut, ce qui ne serait pas arrivé si Bar-Abbas avait réellement échappé.

[315] Il était prédestiné à l'arrêter, tant pour son salut personnel que pour celui du monde ! Sa collaboration au déicide s'est tournée en un bienfait public.

[316] Ce qui s'est passé avant la bienheureuse crucifixion dont il tire son salut.

[317] Ereintement du Royaume tel que l'avaient conçu Bar-Abbas ses frères jusqu'à Ménahem inclus. Jésus dit en propres termes à Shehimon : Arrière, Satan, tu ne goûtes que ce qui est de la terre !

[318] Et non dans le Royaume du monde.

[319] Bon voyage. C'est le nom de madame Paul sur la pierre blanche où sont écrits les noms des élus.

[320] Celle qui se rencontre (avec Bon voyage), selon la kabbale de Bar-Abbas, comme Marie la Gamaléenne se rencontre avec Eloï-Schabed dans thème de géniture de Bar-Abbas. Voyez aussi la rencontre de Salomé avec Marie la Gamaléenne dans la Sagesse de Valentin. Euodia et Suntukè sont la même femme, l'une est l'esprit de l'autre. Il faut absolument que la Vierge scelle cette âme dans le ciel, sans quoi elle n'entrera pas.

[321] Le Seigneur, c'est Bar-Abbas. Enodian paracalò cai Suntukèn paracalò tò autò phronein en Kuriò, dit le grec ; et sans être intraduisible, il n'en reste pas moins incompréhensible pour tous ceux qui ne sont pas au courant de la kabbale jehouddique. Tous les exégètes croient qu'il s'agit de deux diaconesses ou, comme dit le Saint-Siège, de deux femmes de haut rang, que Saint Paul exhorte à la concorde. On ignore en quoi consistaient leurs divisions, ajoute le Saint-Siège. On ne l'ignore pas quand on sait que tout être est double dans le système de Bar-Abbas. La grosse affaire pour Euodia, c'est de rentrer là-haut dans son autopsuchè, dans sa propre âme, celle que Dieu avait voulu immortelle et que le monde a divisée d'avec elle-même. Voyez Pistis Sophia dans Valentin, quelle peine pour rencontrer son âme originelle, quand elle revient au ciel près de l'Abbas !

[322] Suzughè gnèsié, qu'on traduit généralement par mon compagnon, beaucoup faisant de Suzughè un nom propre d'homme. Il y a là une subtilité de langage dont on ne peut triompher que par la connaissance exacte du mystère génésiaque révélé par Bar-Abbas dans les Paroles du Rabbi. La suzughé (accouplée) gnésia (d'origine légitime) de Paul, c'est sa femme, c'est la femme-sœur qu'il s'est reconnu le droit d'emmener partout avec lui, comme ont fait les frères de Bar-Abbas. Elle est sa femme selon le monde, mais sa sœur devant Dieu selon la kabbale de l'un en deux, deux en un.

[323] C'est la seule fois qu'il soit désigné dans les Lettres de Paul par son nom de famille.

[324] Tous ceux qu'il a plu et qu'il plaira à l'Église de lui donner.

[325] Ils sont morts depuis plusieurs siècles au moment où écrit le faussaire. Jadis, aux temps lointains des prophètes, c'était Iahvé qui tenait ce livre. Mais depuis l'Apocalypse c'est Bar-Abbas lui-même. Le Père ne voit plus, n'entend plus, ne parle plus, n'écrit plus, plus bon à rien. C'est une bouche inutile.

[326] Maran atha, le Seigneur vient, a dit le faussaire aux Corinthiens.

[327] Là où il est, il n'a besoin de rien.

[328] Quand il a réussi une collecte, il est dans l'abondance.

[329] Allusion au chapitre des Actes où, parti de Troas avec Saülas, il va en Macédoine en commençant par Philippes.

[330] Pour aller en Achaïe. Il s'agit de la première tournée, dont Clément ne faisait pas partie, alors qu'il fait partie de la seconde, la tournée à recette. Le faussaire s'est aperçu que Paul avait oublié de faire payer les Philippiens. Il répare cette lacune, de peur que les autres églises ne s'imaginent que le salut se donne. On est marchand de christ ou on ne l'est pas.

[331] Le temporel est pour l'Église, les Philippiens le retrouveront au centuple dans le monde à venir.

[332] Quand l'argent est pour les pauvres des saints, il n'a aucun caractère sacré. Il prend ce caractère, il est divin, quand il est pour les ministres de Bar-Abbas.

[333] A Césarée, au prétoire où Paul a fait de nombreuses conversions parmi les serviteurs de Néron, le centurion Julius en tête. Peu s'en est fallu que Félix et Festus ne se convertissent officiellement. Il est d'ailleurs probable que cette désignation : ec tès Kaisaros oikas a été introduite plus tard, pour pouvoir faire rentrer la lettre dans celles qui sont censées écrites de Rome.

[334] Nous laissons le numéro du chapitre et le chiffre des versets pour faciliter le raccordement avec les éditions courantes.

[335] Vos biens, votre argent.

[336] Il renoncera à l'argent de la collecte.

[337] Plus il sert les églises que l'évêque de Rome veut avoir pour tributaires, et moins il est aimé de celles qui gardent les commandements de Bar-Abbas.

[338] Personnellement il ne leur a rien pris, c'est l'évidence même, puisque Paul n'est pas allé à Corinthe après la Deuxième aux Corinthiens. La collecte visait d'autres saints que ceux de Jérusalem. Elle a été encaissée par un tiers, Titus Clémens. Voilà où est la ruse.

[339] Voilà le tiers annoncé. Paul l'a prié, il n'a pas d'ordres à donner au coadjuteur de Pierre. Si les Corinthiens croient devoir réclamer, qu'ils s'adressent à Clément !

[340] Deux, est-il dit dans la Deuxième aux Corinthiens, IX, 22.

[341] Pas du tout, lui-même n'est qu'un agent. Adressez-vous à Pierre !

[342] En effet, que faisons-nous ? Ce que faisait Péréghérinos, ce que font encore les évêques millénaristes. Nous leur disputons la recette, c'est notre droit.

[343] C'est clair. S'il retourne à Corinthe, cet escroc, ce Panurge (panourgos, le mot y est, XII, 16), mais Panurge sans esprit, sera reçu à coups de trique.

[344] Ils continuent, comme des gens qui appartiennent à l'histoire et qui n'ont reçu aucune lettre de réprimande sous Néron.

[345] Il a invoqué la Loi qui place les Juifs et par conséquent le faussaire au-delà du témoignage de mille païens.

[346] Mais il ne reviendra pas.

[347] Il a dit tout le contraire.

[348] Par l'opinion de ceux qui le traitent d'imposteur et de scélérat et surtout de mort et enterré, c'est-à-dire incapable de se venger.

[349] Selon la faiblesse de sa chair. Sa chair a été faible, lui dit Jésus au Mont des Oliviers.

[350] Auprès des vrais disciples de Bar-Abbas.

[351] C'est tout le contraire.

[352] Déjà vu plus haut.

[353] Ceux de Jérusalem. Le faussaire oublie complètement que, d'après l'Église, Paul n'est pas allé à Jérusalem entre la première et la deuxième lettre. Il y a donc bien eu trois lettres dans l'ancien dispositif.