LE MENSONGE CHRÉTIEN - (JÉSUS-CHRIST N'A PAS EXISTÉ)

 

TOME IX — LES ÉVANGILES DE SATAN (TROISIÈME PARTIE)

V. — LA LIQUIDATION BAR-ABBAS.

 

 

I. — POUVOIRS INHÉRENTS AUX JUIFS CHRISTIENS.

 

En introduisant le lecteur dans la maison de correction où bar-Abbas a fait un si long séjour, notre but a été de montrer quel chemin ce Juif avait dû suivre pour acquérir quelques notions de morale élémentaire, et combien de temps il avait dû mettre à cette étude si nouvelle pour lui. Revenons maintenant au Jésus millénariste que nous avons laissé dans ses paraboles chiffrées ; nous allons assister à la liquidation de ses biens meubles et immeubles. Nous ne parlons pas de ses biens spirituels, ils étaient nuls.

MARC, VI, 7. Or il appela les douze et commença à les envoyer deux à deux[1], et il leur donna puissance sur les esprits impurs.

MARC, VI, 12. Étant donc partis, ils prêchaient qu'on fît pénitence,

43. Chassaient beaucoup de démons, oignaient d'huile beaucoup de malades et les guérissaient.

LUC, IX, 1. Jésus, ayant appelé les douze apôtres, leur donna vertu et puissance sur tous les dénions, et le prouver de guérir les maladies.

2. C'est ainsi qu'il les envoya prêcher le Royaume de Dieu, et rendre la santé aux malades.

6. Étant donc partis, ils parcouraient les villages, évangélisant et guérissant en tout lieu.

MATTHIEU, X, 5. Jésus envoya les douze après leur avoir donné les instructions suivantes : N'allez point vers les Gentils, et n'entrez point dans les villes des Samaritains[2].

6. Mais allez plutôt aux brebis perdues de la maison d'Israël[3].

7. Allant donc, prêchez, disant : Le Royaume de cieux[4] est proche.

8. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purine les lépreux, chassez les démons ; [c'est gratuitement que vous avez reçu, gratuitement donnez.]

Au fond Jésus leur donne sa puissance, mais comment pourraient-ils l'exercer ? Ils sont eux-mêmes divisés, moitié en jour moitié en nuit, se succédant sans que jamais l'un puisse éclairer l'autre. Aussi quels lépreux ont-ils purifiés ? Quels démons ont-ils chassés ? Où et quand ont-ils donné gratuitement ? Dans un instant Jésus va leur recommander d'exiger un salaire.

Et surtout quels morts ont-ils ressuscités ? En quoi consistait le mystère de la résurrection des morts ? Dans le chrisme[5] pratiqué par les fils de Salomé. C'est assurément le plus capable d'émouvoir les masses et de les porter aux sacrifices d'argent nécessaires. Il parait bien que Bar-Jehoudda ne se contentait pas d'oindre les malades, il invoquait les démons sauveurs dans le langage connu d'eux et, de lui, j'ose même penser que ceux-ci répondaient dans son ventre sonore de Boanerguès[6].

Ce mystère oléo-gastrique, Marie trouve dans Valentin[7] qu'il est encore le plus propre de tous à capter à la fois les pauvres et les riches, les petits et les grands, les malades et les gens en bonne santé. C'est par là qu'il faut triompher de leurs résistances à la mission Juive, afin qu'ils sachent vraiment, comme le dit Marie, que nous annonçons les paroles du Plérôme (l'accomplissement de l'Apocalypse). Ce mystère consistant uniquement en formules, comme les autres mystères, était loin d'avoir son effet immédiat. C'est une lettre de change que bar-Jehoudda souscrivait à ses dupes, mais elle n'était, payable qu'aux Ânes. Or les misérables Juifs du Temple n'avaient même pas attendu l'Agneau pour livrer le sauveur aux Romains ! Mais sa formule est toujours là ; et quant à de l'huile vierge, on en peut trouver partout. Marie veut être édifiée sur la valeur de ce chrisme ; son amour-propre est engagé, C'est elle qui l'a appris à ses fils. Jésus répond : Ce mystère sur lequel vous m'interrogez, je vous l'ai donné autrefois[8], mais je vous répondrai encore. Il reconnaît en effet le lui avoir donné par révélation, ainsi que celui qui guérit des démons, des souffrances, de toute maladie, et aussi les aveugles, les boiteux, les manchots, les muets et les sourds. Les hommes qui l'accompliront hériteront donc du pouvoir qu'avaient ses fils ; ils pourront affoler malades, infirmes et moribonds, et s'emparer de leur héritage, but suprême de toutes ces pratiques. Et quelques choses qu'ils demandent au ciel (pour ou contre quelqu'un), pauvreté ou richesse[9], faiblesse ou force[10], maladie ou santé[11], guérison des boiteux, des aveugles, des sourds et muets et généralement de toute maladie, avec la résurrection des morts, elles lui seront accordées sans faute.

Est-il besoin de dire que cette promesse, à laquelle il se sent tenu par ses révélations passées, vaut à Jésus un triomphe sans précédent dans les annales du charlatanisme ? Les sept fils de Marie s'avancent vers lui en s'écriant : Ô Sauveur, tu nous as rendus fous d'avance par ces grandes choses ! Tu nous as enlevé nos âmes (nos vies), mais elles sont devenues les digues sur lesquelles on va au devant de toi, car elles viennent de toi ! Donc la main à la poche, bons gogoym ! Et reprenant, Jésus enseigne aux nobles successeurs des disciples ce qu'il faut dire aux villes et aux royaumes Pour avoir raison des concurrents, car beaucoup viendront en mon nom, disant : C'est moi, et ce ne sera pas moi. — Naturellement, s'ils ne sont pas juifs, ce ne sera pas lui ! — Mais quant au mystère de ressusciter les morts et de guérir les maladies, ne le donnez à personne et ne l'enseignez pas jusqu'à ce que vous ayez affermi la foi dans le monde entier ![12] En attendant, qu'ils le gardent pour eux ! Car, comme il le dit très bien, lorsqu'ils entreront dans des contrées ou dans des villes où l'on ne nous recevra pas et où l'on ne croira pas en nous, alors ils pourront ressusciter quelques morts et guérir quelques maladies, à titre d'échantillon Incommunicable, de manière à forcer la foi des récalcitrants !

Les païens hors de la résurrection, confondus avec les Samaritains ! dit Jésus dans les Synoptisés, restons entre jehouddolâtres. Dans Valentin il étend la prédication du Royaume aux païens, mais à la condition que le commerce du chrisme et la captation des héritages demeurent un monopole juif.

 

II. — L'ENSEIGNEMENT DIT DE JÉSUS.

 

Dans Luc, immédiatement après avoir élu les douze, parmi lesquels Is-Kérioth, sur la montagne (Sion) où il devait venir, Jésus les harangue dans la plaine. Il harangue de même les soixante-douze disciples qui correspondent aux trente-six décans de l'année des baptêmes et que l'Église a supprimés dans Matthieu et dans Marc. C'est l'ensemble de ces discours qui, avec de nouveaux amendements développés dans le Sermon sur la Montagne, constitue aujourd'hui ce qu'on appelle l'Enseignement de Jésus. Cet enseignement divin, nous allons l'étudier article par article. Nous commençons par la partie antérieure à l'entrée de bar-Abbas dans la maison de correction valentinienne.

MATTHIEU, XI, 1. Et il arriva que lorsque Jésus eut fini de donner ces commandements à ses douze disciples[13], il partit de là pour enseigner et prêcher dans leurs villes.

LUC, VI, 17. Et, descendant avec eux[14], il s'arrêta dans une plaine, de même que la troupe de ses disciples, et une grande multitude de peuple de toute la Judée, de Jérusalem, de la contrée maritime, de Tyr et de Sidon,

18. Qui étaient venus pour l'entendre et pour être guéris de leurs maladies. Or ceux aussi qui étaient tourmentés par des esprits impurs, étaient guéris.

19. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu'une vertu sortait de lui et les guérissait tous.

Il en est réduit au rôle de Sérapis juif. Quelle déchéance ! C'est le bachelier tombé cocher de fiacre !

 

III. — LE FEU CONTRE LES PAÏENS, LA DIVISION ENTRE LES JUIFS.

 

Ici c'est bien le revenant de bar-Jehoudda qui parle, il n'y a presque rien de changé à ce qu'il disait pendant sa manifestation devant Israël.

LUC, XI, 49. Je suis venu jeter un feu sur la terre ; et que veux-je, sinon qu'il s'allume ?

50. Je dois être baptisé d'un baptême ; or combien je me suis pressé jusqu'à ce qu'il s'accomplisse !

Voilà enfin un sentiment sincère, il y a si longtemps que nous en attendons un ! Pour les goym le feu qui tue Pour bar-Jehoudda le feu qui vivifie, le feu qui transfigure, le feu qui millénarise ! C'est toute l'Apocalypse en deux mots. Joannès l'a dit aux Juifs qui venaient à son baptême : Celui qui viendra sous le Zib vous baptisera dans le feu et (correctif que ne connaîtront pas les goym) dans l'Esprit-Saint, l'Esprit incorruptible, éternel. On comprend l'impatience que son revenant manifeste en se plaçant à ce point da vue jubilaire. Toutefois le Saint-Siège ne l'entend pas comme nous : Le feu, dit-il, signifie métaphoriquement, dans l'Écriture, l'amour et la tribulation. Il a ici le double sens d'après les Pères. Notre-Seigneur apporte l'amour divin (S. Ambroise, S. Jérôme, S. Augustin, etc.) ; mais ses disciples auront aussi à passer par le feu de la persécution (Tertullien, Maldonat). Nullement. Ils n'auront qu'à se donner la peine d'entrer dans la Jérusalem d'or et dans le Jardin aux douze récoltes. Le feu de la persécution, c'est pour les goym. Si vous en doutez, voici qui va vous fixer.

51. Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais la division :

52 Car désormais, dans une seule maison, cinq seront divisés, trois contre deux, et deux contre trois.

53. Seront divisés : le père contre le fils, et le fils conte le père ; la mère contre la fille, et la fille contre la mère ; la belle-mère contre sa belle-fille, et la belle-fille contre sa belle-mère.

On aimerait à avoir une explication du Saint-Siège sur cette charitable prophétie, une des rares de l'Évangile qui se soient réalisées par l'institution mène de l'Eglise. Cette explication manque. Tâchons d'y suppléer par nos faillibles lumières. Elle est tout entière dans le mot division qui n'a jamais été entendu coolie il faut, ni par les défenseurs ni par les ennemis de la jehouddolâtrie. Jésus n'entend point parler de la division morale qu'une superstition aussi honteuse amène fatalement dans le monde, — cela viendra, c'est une affaire de temps, — il parle de la division physique qui subsiste par la non réalisation de l'un en deux et du deux en un.

En effet, vous chercheriez vainement le mari et la femme parmi les personnes qui seront divisées : ils fusionneront à la première résurrection, tels Jehoudda et Salomé, ce que ne pourront faire entre eux ni le fils avec son père, ni la mère avec sa fille, ni la belle-mère avec sa belle-fille, ni celle-ci avec sa belle-mère. Le retour à l'androgynisme ne s'étant pas réalisé au Jubilé de 789 qui pourtant marquait le retour au chiffre sept, celui de la Genèse, l'humanité se trouve soumise au chiffre cinq, qui est celui des cycles commencés depuis la mort d'Adam et qui sont à Satan[15]. Jusqu'à ce qu'il plaise à l'Abbas de ramener Jehoudda et Salomé à l'androgynisme originel dans l'Æon-Zib, il n'y a que division, donc mort, à attendre. Car vous le savez, — vous en avez vu tant d'exemples dans l'Évangile même ! — les mots division et mort sont le même mot : Mon règne aura lieu, disait le Seigneur dans les Paroles du Rabbi, quand ce qui est dehors sera dedans : deux en un, un en deux. C'est pourquoi il est dit : Tout royaume divisé contre lui-même périra. Ainsi tout individu divisé contre lui-même. Quand Jésus dit m'un Juif qu'il le divisera, il entend que cet infortuné ne jouira jamais de la vie de l'un en deux, deux en un, c'est-à-dire de la vie éternelle. Quant aux membres de cette famille non conjoints par le mariage, ils seront toujours deux contre trois ou trois contre deux, et jamais un en deux, deux en un[16].

Les cinq membres d'une même famille qui ne sont ni le mari ni la femme sont divisés jusqu'à la consécration par Dieu du signe double (un en deux, deux en un) que forment les Poissons. Ils sont sous les cinq signes dont Satan, le Prince du monde, s'est emparé sous la Balance. Qu'ils soient deux contre trois, ou trois contre deux, le chiffre qu'ils forment au total appartient à Satan, qui a profité de la division d'Adam par Dieu pour souffler à Ève la fâcheuse idée de donner naissance au tiers qui continue la division. Les Juifs n'ont pas observé le repos génésique commandé par le bar an nom de l'Abbas pendant toute l'année sabbatique et proto-jubilaire 788, ils ont désobéi à Dieu comme ont fait Adam-Ève, c'est pourquoi ils n'ont pas vu la Jérusalem d'or et le Jardin aux douze récoltes. Comme Jésus le leur dit ailleurs, ils ne sont pas entrés dans le Royaume, et ils ont empêché les christiens d'y entrer[17]. Leur division durera donc jusqu'à ce que revienne le fils d'homme qui, prêchant d'exemple depuis la naissance jusqu'à la mort, leur avait enseigné le moyen de rentrer en grâce devant l'Abbas. Réalisera-t-il l'un en deux et deux en un ? il ne s'y engage qu'envers ceux qui observeront le sabbat et les années sabbatiques, comme il les a observés lui-même.

Juifs criminels et peut-être déicides, — la question est à l'étude, — si vous n'aviez pas livré à Pilatus l'homme par qui votre Royaume devait se faire, vous auriez connu le Grand Sabbat de paix ! Mais non contents de procréer pendant l'année proto-jubilaire, vous avez condamné à mort votre roi pour des peccadilles ! Quelques-uns de vous osent lui reprocher de ne point les avoir ramenés devant l'Arbre de vie ? Si vous vouliez vous y ramenât, il ne fallait pas le livrer la veille de l'échéance ! Car voilà un homme qui s'était merveilleusement préparé, qui avait gardé sa virginité pendant sept fois sept années pour racheter le péché d'Adam, et comment l'avez-vous récompensé ? Par la condamnation à mort et par la livraison aux goym !

Vous n'auriez pas fait cela si vous connaissiez vos Écritures ! Car malgré la parole de Dieu au premier homme : Poussière tu fus, et poussière tu redeviendras[18], tout espoir n'était pas perdu. La faute qu'Adam avait commise avait un bon côté : Voici l'homme devenu comme l'un de nous, dit Dieu, en ce qu'il connaît le bien et le mal, c'est-à-dire les deux Principes contenus dans toute chose ; et en effet pour avoir goûté au fruit de l'Arbre il n'en a pas moins appris a faire la différence. Et maintenant il pourrait étendre sa main et cueillir aussi du fruit de l'Arbre de vie ; il en mangerait et vivrait à jamais. Afin qu'il ne puisse toucher à cet Arbre, et en cueillant de son fruit devenir légal des dieux par l'immortalité, l'Éternel l'a chassé, des il a placé en avant de l'Eden les Chérubins gardiens L'es quatre points cardinaux. Mais l'Arbre est toujours là, Porteur de ses douze récoltes, douze fois annuelles et cinq fois millénaires, et si l'homme en qui était la promesse de la réintégrande avait pu se présenter à l'Abbas dans l'état de pureté d'Adam avant Ève, ou plutôt sans Ève[19], les quatre Chérubins auraient baissé l'épée et laissé passer les Juifs derrière lui !

Je me suis souvent demandé ce qui serait arrivé si, sans réaliser le Royaume rêvé, Bar-Jehoudda eût simplement repris la couronne de David avec l'agrément ou par la tolérance de Rome. Supposons qu'il se soit contenté du royaume de David — c'est, il est vrai, la plus invraisemblable de toutes les hypothèses, étant donné sa folie des grandeurs —, aurait-il pris femme, soit au singulier soit au pluriel, comme les rois de Juda ses ancêtres, pour perpétuer sa race ? Je n'en doute point pour ma part. Un million de Juifs, sortis de ses reins, comme disent les Écritures, nous auraient fait moins de mal que sa virginité !

 

Les paroles de Jésus : Je suis venu jeter le feu sur la terre ainsi que la division, paroles si abominable dans leur sincérité, ont eu besoin des corrections de Valentin. Dans la Sagesse ce ne sont plus que d'aimables et innocents propos auxquels les païens donnent un sens sinistre à cause du mauvais esprit qui est en eux. Voici comment procèdent Jésus et Marie pour en effacer l'effet. C'est en vue du Royaume du monde que Joannès avait remis les péchés ; mais dans je Royaume tel que l'entend Valentin, quel est le principe de la rémission, demande Marie ? Ce ne peut plus être celui qu'a invoqué Joannès, puisque le Royaume n'est plus de ce monde et que le baptême de feu ne viendra pas. Dans le Royaume de lumière qu'est-ce qui remplace le baptême de feu ? Le principe même de la lumière, le feu. Ce feu s'insinue dans l'âme et brûle les péchés, puis, par une mystérieuse influence, il se communique au corps dont il attaque les démons persécuteurs. Cette influence demeure entre le corps et l'âme, les divisant l'un et l'autre, afin que la matière ne les souille plus. C'est là, dit Jésus, la façon dont les baptêmes — le baptême d'eau d'abord, et ce type nouveau du baptême de feu —, remettent les péchés et toutes les iniquités.

Rien ne ressemble moins au baptême de Joannès, qui divisait les démons contre eux-mêmes en les attaquant par l'eau. Aussi demande-t-il aux disciples : Comprenez-vous de quelle manière je vous parle ? Ils n'en comprennent pas un mot, selon leur habitude. Cependant Marie s'avance, prétendant qu'elle a parfaitement entendu. Il y a pour elle un grand intérêt à cela, il s'agit d'effacer les paroles de l'Évangile sur la division que son fils aîné apporte dans le monde. Pour Marie les mots : Je suis venu jeter du feu sur la terre, et qu'est-ce que je veux sinon qu'il soit allumé ? sont parabole toute pure. Et même ceux-ci : J'ai un baptême dont il faut que je sois baptisé, et qu'est-ce qui me retiendra qu'il soit accompli ? Vous pensez que je suis venu jeter la paix sur la terre ? non, mais je suis venu jeter la division, car à partir de maintenant deux seront dans une maison, trois seront divisés contre deux et deux contre trois, c'est également pure parabole de la rémission des péchés par la division spirituelle dont le Jésus valentinien vient de parler. Les mots : Je suis venu jeter un feu sur la terre et qu'est-ce que je veux sinon qu'il soit allumé ? signifient qu'il a apporté au monde les mystères des baptêmes[20] ; et qu'est-ce qui lui fait plaisir ? c'est que le feu dévore tous les péchés de l'âme, et non les corps des non-élus, comme l'espérait Joannès. C'est, ajoute Marie, ce qu'il a clairement défini en disant : J'ai un baptême dans lequel je dois être baptisé et qu'est-ce qui me retiendra qu'il soit accompli ? Cela signifie qu'il ne restera pas dans le monde que les baptêmes[21] ne soient accomplis et n'aient rendu les âmes parfaites. De même, les mots : Vous pensez que je suis venu jeter une paix sur la terre ? Non, mais je suis venu jeter une division, car à partir de maintenant cinq seront dans une seule maison, trois seront divisés contre deux, et deux contre trois, ne signifient pas du tout ce qu'entendent les gens malintentionnés, mais ceci, dit Marie : Le mystère des baptêmes que tu as apportés au monde a fait une division dans les corps du monde, parce que l'esprit d'imitation pneumatique, et le corps et la Destinée, il (le feu spirituel) les a séparés d'un côte ; et l'âme aussi, avec la vertu, il les a séparées d'un autre côté, c'est-à-dire que trois seront contre deux et deux contre trois[22]. Panurge et l'anglais qui arguait pst signes n'ont jamais rien trouvé de si beau ! Jésus est enchanté ! Tiré d'affaire par Marie, il l'accable de compliments : Courage, lui dit-il, ô Marie la pneumatique pure et lumineuse, c'est l'explication de la parole.

 

IV. — BAR-JEHOUDDA PRINCIPE DE HAINE ET DE DIVISION UNIVERSELLES.

 

Très embarrassés par le texte de Luc, à cause de son sens chiffré, les synoptiseurs l'ont arrangé de telle sorte dans Matthieu qu'on ne sait ce qu'il faut admirer le plus, de la bêtise de Jésus ou de sa méchanceté.

MATTHIEU, X, 34. Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive.

35. Car je suis venu séparer l'homme de son père, la fille de sa mère, et la belle-Gîte de sa belle-mère.

36. Ainsi les ennemis de l'homme seront les gens de sa propre maison.

Quelles familles cela nous promet ! Et quel programme de société ! On sait d'ailleurs que la langue du Verbe juif est le glaive diviseur des païens. Vous avez vu ce glaive sortir de sa bouche dans l'Apocalypse. Il est maintenant aux mains de l'Eglise, elle saura s'en servir.

Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive, le Jésus de Valentin est honteux d'avoir tenu ce propos quand son Royaume était de ce monde. Qu'a-t-il entendu par ce glaive, vous voulez le savoir, bons goym ? Il a simplement voulu parler d'Horus, le dieu qui par ses rayons gladiolés divise et sépare la lumière des ténèbres. C'est donc dans une excellente intention, et pour rendre aux païens le service de les éclairer davantage, qu'il a apporté ce glaive dont ses mains pacifiques n'auraient jamais su se servir. Mais voici comment l'entend le Saint-Siège L'Evangile, dit-il, est ce glaive qui sépare un fils de son père, quand ce père veut persister dans son infidélité, c'est-à-dire quand il n'adore pas suffisamment le bar consubstantiel et coéternel à l'Abbas.

LUC, XIV, 25. Or, comme une grande foule de peuple allait avec lui, il se tourna vers eux et leur dit :

26. Si quelqu'un vient à moi, et ne hait point son père et sa mère, sa femme et ses fils, ses frères et ses sœurs, et même sa propre personne, il ne peut être mon disciple.

27. Et qui ne porte point sa croix[23] et ne me suit point, ne peut être mon disciple.

MATTHIEU, X, 37. Qui aime son père ou sa mère plus que moi, n'est pas digne de moi : et qui aime son fils ou sa tille plus que moi, n'est pas digne de moi.

38. Et qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas, n'est pas digne de moi.

39. Qui estime sa vie[24] la perdra ; et qui aura perdu sa vie pour l'amour de moi, la retrouvera.

Il la retrouvera dans la résurrection prochaine. C'est le dogme qui fait le sens. L'Eglise traduit vie par âme, mais elle reconnaît que dans l'Ecriture, le mot âme, ou substance spirituelle, se prend 'aussi pour la Via et les biens de ce monde, et pour la personne même, le soi. Or, ici et dans les passages parallèles, Jésus-Christ a eu probablement en vue ces divers sens. Christ et probablement sont de trop.

A en croire le Saint-Siège sur l'expression de haine de soi et des autres qui anime ces discours, il paraîtrait que dans le style biblique, haïr signifie très souvent aimer moins. Ainsi le Sauveur commande seulement ici qu'on aime moins ses parents que lui, en sorte qu'on soit prêt à les quitter pour le suivre. Que je regrette de n'être point pape ! Je vous dirais qu'il faut préférer non seulement le plus éloigné de vos parents, mais le plus acharné de vos ennemis, à l'exécrable Juif qu'on a hissé sur l'autel. Personne ne vous a détestés ni méprisés davantage. Aucun Néron ne vous a fait plus de mal.

MATTHIEU, X, 21. Or le frère livrera le frère à la mort, et le Père le fils ; les enfants s'élèveront contre les parents, et les feront mourir.

22. Et vous serez en haine à tous t cause de mon nom ; fiais celui qui aura persévéré jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé[25].

Encore si ces paroles avaient été prononcées par un candidat au martyre ! Mais comme elles sont d'un Juif qui n'a pas été crucifié, qui ne veut point l'être, et qui prétend que d'autres le soient pour avancer les affaires de sa race, nous nous permettons de les trouver parfaitement exécrables. Car ici elles nous présentent comme un héros, comme un foudre de sacrifice, un autre juif condamné par ses compatriotes pour trahison, assassinat et vol, abandonné par ses partisans pour les avait le premier abandonnés, et arrêté au moment où, talonné par la frayeur, il se cachait dans les environs de Lydda ! Nous avons peut-être le droit de dire que les évangélistes passent les bornes de la mystification permise entre fils du même Père, si vraiment nous avons le même Père que les Juifs.

Valentin s'est donc mis en devoir d'atténuer l'atrocité de ces propos, absurdes dans la bouche de Jésus, me qui, réserve faite de l'allusion à la croix patibulaire' pouvaient avoir un sens dans la bouche de bar-Jehoudda Jésus se défend d'avoir dit de telles choses dans l'Évangile du Royaume. Celui qui ne laissera pas son père et sa mère pour me suivre n'est pas digne de moi[26], signifiait en ces temps-là : Vous laisserez vos père les Archons afin d'être tous les enfants du Premier mystère éternel[27]. Malheureusement pour lui, et c'est ce qui dément cette interprétation, il avait dit ailleurs, citant la loi de Moïse à ces mêmes Juifs : Celui qui abandonnera son père ou sa mère, qu'il meure de malemort ! et nous avons expliqué[28] qu'il leur parlait ce moment de leur père David dont son père et sa mère étaient eux-mêmes les descendants. Si les Juifs sont fils des Archons et qu'il faille abandonner pour devenir les enfants du Père, que devient la loi de Moise ? Telle est la question que, sous son nom légal de Salomé, la mère de bar-Jehoudda pose à Jésus dans la Sagesse. Si Jésus répond à la veuve de Panthora[29], il va bien lui falloir justifier la loi et l'application que bar-Jehoudda en faisait à la famille de David. C'est alors que Marie Magdaléenne, qui dans l'Exode est la sœur de Moïse, mais dans les Evangiles n'est rien à Panthora, demande à répondre pour Salomé. Jésus qui voit le coup est tellement fier d'elle, qu'il la proclame une fois de plus bienheureuse, et il lui ordonne de répondre. Là-dessus elle s'embrasse sous le nom de Salomé[30], sa sœur, dit-elle[31], et dans une phrase intelligible pour le seul Jésus elle répond que la loi n'a Pas dit cela à cause des Archons, mais à cause de la puissance qui est sortie du Sauveur, celle qui est homme de lumière jusqu'à ce jour. Quelle est cette puissance qui est sortie du Sauveur avant les sept puissances qui sont ensuite sorties de Marie-Magdaléenne ? La fin de la phrase vous le dit : C'est celle qui est l'homme de lumière, c'est Jehoudda Toute-la-Loi. C'est donc bien à cause de lui et de sa femme que bar-Jehoudda disait aux Juifs peu zélés : Que celui qui abandonne son père et sa mère meure de malemort ! Mais il importe que Jésus et Salomé soient seuls à comprendre, c'est ce qui arrive, et celle-ci célèbre ce résultat en s'embrassant elle-même[32], cette fuis sous le nom de Marie, et en disant : Le Sauveur peut me rendre intelligente comme toi ! Et par conséquent la tirer du plus mauvais pas ! Que celui qui 8 des oreilles pour entendre entende ! Et surtout que les païens n'aillent pas se servir des leurs !

 

V. — LA MARTYROCULTURE.

 

Peut-on encore espérer comme au début avoir des martyrs par refus de prononcer le nom des dieux ou celui de l'Empereur, par crime, incendie, sacrifice d'enfants et autres vétilles ? Certes, mais on peut en avoir davantage par suggestion, car il faut bien quelques martyrs. On peut persuader à de pauvres diables que ce nom seul de christiens, qui leur vaut la haine universelle à cause de l'homme dont il est tiré, suffit ne revanche à leur assurer les béatitudes éternelles. On se fera ainsi des troupes de malheureux qu'il sera être facile de fanatiser, d'ameuter, de jeter contre les temples ou contre les statues, contre les richesses publiques ou contre les richesses privées, quitte à les faire disparaître au moment du partage, au besoin en les répudiant comme perturbateurs de l'ordre et de le paix nécessaires à la société.

MARC, VIII, 34. Et appelant le peuple avec ses disciples[33], il leur dit : Si quelqu'un veut me suivre, qu'il renonce lui-même, qu'il porte sa croix et me suive !

35. Car qui voudra sauver sa vie la perdra ; et qui perdra sa vie à cause de moi et de l'Évangile, la sauvera.

36. Et que servira à l'homme de gagner le monde entier, s'il perd sa vie ?

37. Ou que donnera l'homme en échange de sa vie ?

38. Car celui qui aura rougi de moi et de mes Paroles, au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l'homme aussi rougira de lui, lorsqu'il viendra dans la gloire de son Père avec les anges saints.

39. Il leur disait encore : En vérité je vous le dis, il y en a parmi ceux ici présents qui ne goûteront pas de la mort, qu'ils n'aient vu le Royaume de Dieu venant dans sa puissance.

MATTHIEU, XVI, 24. Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il porte sa croix et me suive[34].

25. Car qui voudra sauver sa vie, la perdra ; mais qui perdra sa vie à cause de moi, la trouvera.

26. Et que sert à l'homme de gagner le monde entier, s'il perd sa vie ? ou que donnera l'homme en échange de sa vie ?

27. Car le Fils de l'homme viendra dans la gloire de son Père avec ses anges ; et alors il rendra à chacun selon ses œuvres.

28. En vérité, je vous dis : il y en a quelques-uns ici présents, qui ne goûteront pas de la mort jusqu'à ce qu'ils voient le fils de l'homme venant dans son royaume.

LUC, IX, 23. Il disait encore à tous : Si quelqu'un veut venir après moi[35] qu'il renonce à lui-même, et porte sa croix [chaque jour], et me suive[36].

24. Car celui qui voudra sauver sa vie[37] la perdra ; et qui perdra sa vie à cause de moi[38], la sauvera.

25. Et que sert à l'homme de gagner le monde entier, si c'est à son détriment et en se perdant lui-même ?[39]

26. Car qui aura rougi de moi et de mes Paroles[40], le fils de l'homme rougira de lui lorsqu'il viendra dans sa majesté et dans celle du Père et des saints anges.

27. Et je vous le dis en vérité : il y en a quelques-uns ici présents qui ne goûteront point de la mort qu'ils n'aient vu le Royaume de Dieu.

Ce discours serait terriblement déplacé dans la bouche du scélérat qui a été crucifié, si l'on ne réfléchissait que l'action dans laquelle on le fait revenir se passe en 788, la veille de l'Ieou-Shanâ, de l'An de grâce, et qu'à chaque approche de jubilé il a le droit d'évoquer son Apocalypse, toujours valable pour les Juifs eu dépit de ses faillites périodiques.

 

L'affirmation, indispensable à la martyroculture, que les candidats à l'Eden ne verraient pas la mort qu'ils ne vissent le crucifié revenir dans sa gloire, a fort embarrassé Valentin, et il y a de quoi. Mais il est des accommodements avec le Verbe. Il ne faut rien prendre à la lettre, disaient les Valentiniens. Par ceux qui sont ici, Jésus n'a point entendu parler de ses contemporains, mais de la généralité des objets qui l'entouraient, et dont quelques-uns, le Temple par exemple, ont péri sans voir bar-Jehoudda revenant dans sa gloire !

Ce n'est pas mal assurément, mais c'est bien loin de valoir l'interprétation que le Saint-Siège donne aujourd'hui de cette criminelle prophétie : Plusieurs Pères de l'Église croient que le Sauveur veut parler de sa transfiguration, rapportée dans le chapitre suivant : l'expression quelques-uns de ceux qui sont ici donne a ce sentiment une grande probabilité. Cependant à Cause des nombreux passages parallèles dans lesquels le texte ne peut s'entendre de la transfiguration, l'on peut donner avec d'autres interprètes l'explication suivante. Au lieu de : venant dans son royaume, S. Marc dit venant dans sa puissance. Pendant tout le premier siècle, il y eut au sein de l'Église une croyance que Jésus allait paraître dans le monde, pour y établir son règne dorénavant triomphant et glorieux. Les incrédules prétendent que Jésus-Christ parle d'une venue temporelle dans le monde, ce qui n'est pas arrivé. S. Luc donne la solution en disant : Quelques-uns sont lei qui ne goûteront point la mort qu'ils n'aient vu le royaume de Dieu. Or la prophétie s'est accomplie merveilleusement, et Jean le disciple, avant de mourir, a vu une admirable diffusion de la parole évangélique dans le monde. Le royaume de Dieu, avait dit Jésus, est au-dedans de vous[41]. L'annonce de ce fameux avènement n'était pas autre que le règne de Dieu dans les âmes. Quels textes résisteraient à ce traitement ?

 

VI. — L'ADMISSION DES PETITS-FILS DE MARIE AU ROYAUME.

 

Vous savez assez qu'il ne devait pas y avoir d'enfants dans le Royaume. Le retour à l'un en deux et deux en un s'y opposait. A partir du 15 nisan 789 la femme réintégrait l'homme pour ne former avec lui qu'une seule chair. Vous vous rappelez les discours de Jésus à Salomé dans les Paroles du Rabbi : Mon règne aura lieu quand vous aurez foulé aux pieds le vêtement de la pudeur, et que vous serez redevenus deux en un et un en deux comme Adam-Eve avant la section. D'où le nie d'accoupleuse de femmes qui est resté à Salomé dans le Talmud. Vous vous rappelez que Bar-Jehoudda était resté vierge pour fixer en lui la grâce du Père des Juifs, et qu'il avait décrété dans son entourage la suspension de l'acte génésique pendant toute l'année proto-jubilaire 788, de manière qu'aucun fœtus ne pût faire obstacle à la réintégrande, lorsque viendrait l'Année dont il était le signe, l'Ieou-Shanâ-os. Nous vous avons dit l'interprétation que les Nicolaïtes donnaient à cette parole et les sacrifices d'enfants nazirs que les jehouddolâtres faisaient au roi-christ pour le disposer favorablement lors de l'anniversaire de sa crucifixion ; nous vous avons dit les pâques sémino-menstruelles que faisaient d'autres jehouddolâtres, tout aussi répugnants mais moins cruels, en souvenir de celui que les mythologies valentiniennes appellent toujours Joannès le Vierge. Il vous souvient aussi du discours de Jésus sa l'androgynisme originel, sur l'eunuchisme par opération en par volonté[42], et enfla sur l'intérêt qu'il y a pour les millénaristes mariés à rester dans l'indissolubilité du lien charnel en vue de l'échéance retardée mais fatale[43]. Il vous souvient aussi de ses autres discours : Malheur aux femmes enceintes lorsque viendra l'heure ! le péché de conception suffira pour les perdre[44].  Vous êtes au courant de toutes ces théories Parfaitement logiques dans la thèse millénariste, parfaitement stupides devant Dieu, et parfaitement criminelles devant toute société fondée sur la famille.

Cela n'empêchait pas les jehouddolâtres de se dire enfants de Dieu comme bar-Abbas. Au contraire, c'est le nom qu'ils prenaient, immédiatement après le baptême où leurs péchés leur étaient remis.

 

Ce formidable chantage n'avait engendré que ce Qu'il portait en lui : la folie et l'antiphysisme à tous les degrés. Rien n'était plus contraire à la diffusion du baptême, — l'article en vente, — que cette condamnation de la génération dans son fruit, toujours innocent même quand les parents sont coupables : l'enfant. Jasas ne pouvait maintenir ce principe monstrueux sans arrêter net la vente de l'article.

D'abord il en résultait catégoriquement que les enfanta de Shehimon : Jehoudda dit Marcos et Rhodè ; ceux de Jehoudda Tanin, parmi lesquels Mathias, interprète des Paroles du Rabbi ; les quatre filles de Philippe, les deux fils de Cléopas, Jacob et Josès, toute la postérité qu'avaient eue les Jacob senior, les Jacob junior, les Ménahem et les Éléazar bar-Jaïr, eu un mot tous ceux de la famille qui, n'ayant pas l'âge requis, n'avaient pu être admis aux baptêmes, tous ceux-là se trouvaient hors du salut. Ainsi Mathias et Marcos, sous le nom de qui on présentait l'Évangile, n'avaient pas été faits enfants de Dieu par leur oncle. On ne pouvait décemment pas les faire baptiser par Ananias comme on l'a fait pour Saül ! En effet Ananias a été assassiné par le fils de Dieu en l'année 788 où se passe l'action de l'Évangile, et il a fallu le ressusciter spécialement pour baptiser Saül, sitôt qu'on eut remis l'oreille de celui-ci, c'est-à-dire dans la seconde quinzaine de nisan 789.

Sitôt donc que Jésus a terminé le discours dans lequel il remplace le retour à l'androgynisme par l'indissolubilité du lien conjugal[45], les pharisiens lie amènent quelques-uns de ces petits monstres que le roi-christ avait condamnés, même à l'état d'hypothèse, comme attentatoires au salut des parents en 788. Les pharisiens, avec lesquels il est en conversation, ne ho amènent ces enfants que pour le tenter, sachant qu'il est le revenant d'un homme qui n'en avait pas et den voulait même pas pour les autres.

Le plus ancien dispositif est celui de Marc et de Luc, le seul où on lui amène les enfants pour qu'il les touché. Toucher Jésus ou être touché par lui, c'est, vous le savez, être instantanément millénarisé. Toucher seulement le pan de ses vêtements, c'est tout ce que demande la fille de Jaïr, pour être guérie de la perte de sang qu'elle éprouve mensuellement, depuis qu'elle est la femme de Shehimon[46].

MARC, X, 13. Cependant on lui présentait de petits enfants Pour qu'il les touchât. Mais les disciples[47] menaçaient ceux qui les présentaient.

LUC, XVIII, 15. On lui apportait aussi les petits enfants[48], pour qu'il les touchât. Ce que les disciples voyant, ils les rebutaient.

Dans Matthieu il fait un effort au-dessus de l'attouchement. Il a conscience de la grâce qu'il octroie.

MATTHIEU, XIX, 13. Alors on lui présenta de petits enfants Pour qu'il leur imposât les mains et priât[49]. Or les disciples les rebutaient.

Les disciples sont dans leur rôle, étant donné l'année. Ces petits monstres ne sont-ils pas d'essence anti-jubilaire ?

MARC, X, 14. Jésus, les voyant, fut indigné, et leur dit : Laissez ces petits enfants venir à moi, et ne les en empêchez point, car à de tels est le royaume de Dieu.

LUC, XVIII, 16. Mais Jésus, les appelant, dit : Laissez les enfants venir à moi, et ne les empêchez point : car à de tels est le royaume de Dieu.

MATTHIEU, XIX, 14. Mais Jésus leur dit : Laissez ces petits enfants et ne les empêchez pas de venir à moi ; car de tels appartient le royaume des cieux.

Dans Marc il feint l'indignation. Dans Matthieu et dans Luc, il ne feint même pas l'étonnement. La brutalité des disciples est naturelle, c'est une conséquence de leur système. Mais elle est également simulée, puisque les bénéficiaires de la grâce sont leurs propres enfants, à l'exclusion de tous les autres. Car ceux-là sont de sang royal ; et comme le dit très bien Jésus, c'est pour de tels enfants qu'est le Royaume, et nullement pour ceux des pharisiens qui les Ont amenés. A fortiori pour ceux des immondes goym, même de celle qui paient le plus cher.

MATTHIEU, XIX, 15. Et lorsqu'il leur eut imposé les mains, il partit de là.

Il n'a pas l'air de prier bien fort pour eux. Ils sont de l'année où on ne devait pas en faire.

 

VII. — EXTENSION DU BAPTÊME AUX INNOCENTS.

 

Dans Matthieu, c'est au privilège de la naissance qu'ils doivent le salut. Dans Luc et dans Marc on a pensé que l'innocence pouvait être considérée cogne un titre. L'accession des innocents au Royaume est une innovation anti-statutaire. Mais les affaires avant tout ! Puisqu'il y a encore des enfants, puisque les jehouddolâtres eux-mêmes s'obstinent à eu faire, quitte à le immoler à leur nouveau dieu, les enfants du vulgaire seront reçus dans le Royaume, à la condition que les parents leur paient l'entrée le plus royalement possible. Bar-Jehoudda, Shehimon et leurs ayants droit n'avaient baptisé que des hommes faits, capables de manier la torche et la sique ; Jésus accepte qu'on baptise l'enfant. L'enfant ne cannait pas l'histoire, l'enfant ne raisonne pas, l'enfant ne réclame rien en dehors du sein maternel, on l'inscrira au livre de caisse et on lui dira que c'est le livre de vie. S'il est intelligent, on en fera un évêque ; s'il est bête, un martyr.

Jadis c'est par le crime que les Enfants de Dieu croyaient s'ouvrir les portes du Royaume. Depuis les jours du Joannès, chacun s'y efforce, et ce sont les violents qui s'en emparent[50]. N'est-il pas temps que les innocents entrent en campagne ?

LUC, XVIII, 17. En vérité je vous le dis : quiconque ne recevra point comme un enfant le Royaume de Dieu, n'y entrera point.

MARC, X, 15. En vérité je vous le dis : Quiconque n'aura point reçu le royaume de Dieu comme un petit enfant, n'y entrera point.

16. Et, les embrassant et imposant les mains sur eux, il les bénissait.

Diable ! il devient bénisseur ! Cela prouve que les enfants commençaient à rapporter.

Mais pourquoi ne les baptise-t-il pas ? Car enfin nous avons lu dans Marc et dans Matthieu que Joannès avait été décapité par Antipas[51] assez à temps pour que Jésus pût lui succéder, et dans le Quatrième Évangile, préalablement enlevé à Cérinthe : Jésus baptisait plus de monde que Joannès[52]. Est-ce parce qu'ils sont innocents que Jésus ne les baptise pas ? Parfaitement. Joannès n'avait guère que des coupables à son baptême ! Il avait convoqué les justes, mais les justes n'étaient pas venus[53].

 

VIII. — LE PLUS GRAND DES SEPT ? CELUI QUI N'EN EST PAS.

 

Il y avait dans les Évangiles en circulation des phrases déplorables à l'adresse du Joannès, non pas seulement celles où les disciples constatent que c'est 10 qui était le christ, mais celle où Jésus dit brutalement que le plus petit de ceux qui sont dans le ciel, — il veut parler des anges et de leur taille, — est plus grand que le Baptiseur. Et pourtant, après bien des disputes, on était tombé d'accord que celui-ci était le plus grand des disciples après sa mère.

MARC, IX, 32. Ils vinrent ensuite à Capharnaüm ; et, lorsqu'ils furent dans la maison[54], il leur demanda : Que discutiez-vous en chemin ?

33. Et ils se taisaient, parce que dans le chemin ils avaient disputé ensemble qui d'entre eux était le plus grand.

Quand on avait discuté devant Jésus la question de savoir qui était le plus grand[55], on s'était placé au Point de vue du Royaume du monde. La discussion était soit entre les tribus, — Is-Kérioth tenant pour celle de Dan où il enveloppait toutes les autres ; les sept fils de Jehoudda tenant pour la leur, celle de Juda —, soit entre ces sept fils eux-mêmes, Salomé désirant être fixée sur le sort réservé dans le Royaume à sa progéniture[56]. Le Royaume n'étant plus de ce monde dans le dispositif nouveau, ce sont des titres moraux qu'il s'agit de faire valoir. Il ne s'agit plus de s'asseoir sur douze trônes et de juger la terre ; dans le royaume des cieux, c'est Dieu qui juge. Les privilèges, la race, la kabbale ne comptent plus. Voici le roi-christ et ses frères devant Jésus : dans le tas il cherche où sont les innocents, il n'en voit pas un

Jehoudda Is-Kérioth assiste à la séance, il représente la tribu de Dan, il fait valoir énergiquement ses droits. D'ailleurs il n'y a pas là que les douze ; d'autres millénaristes authentiques, mais indépendants de la maison de David, sont présents. J'en vois au moins deux : Ananias qui en 788 baptisa les Juifs de Damas jusqu'à son assassinat, et Apollos l'alexandrin qui baptisa les Juifs d'Asie, de Macédoine et d'Achaïe pendant tout le règne de Claude.

Il n'a pas paru bon à Matthieu que les disciples eussent au second siècle les disputes qu'ils avaient agitées au premier, ni que Jésus, pour les ramener à la Prudence, fût obligé de les interroger. Jésus n'a pas besoin d'interroger, il sait d'avance tout ce qui est dans l'homme[57].

MATTHIEU, XVIII, 1. En ce moment-là les disciples s'approchèrent de Jésus, disant : Qui, pensez-vous, est le plus grand dans le royaume des cieux ?

MARC, IX, 34. Et s'étant assis, il appela les douze, et leur dit : a Si quelqu'un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous.

MATTHIEU, XVIII, 2. Et Jésus, appelant un petit enfant, le plaça au milieu d'eux,

3. Et dit : En vérité, je vous le dis, si vous ne vous convertissez[58], et ne devenez comme les petits enfants, voue, n'entrerez point dans le royaume des cieux.

4. Quiconque donc se fait petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des cieux.

Voilà un dispositif où la question est nettement abordée et résolue. On l'a modifiée dans celui-ci qui rompt complètement le sens :

MARC, IX, 35. Puis, prenant un enfant, il le mit au milieu d'eux ; et, après l'avoir embrassé, il leur dit :

36. Quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit ; et quiconque me reçoit, reçoit non pas moi, mais celui qui m'a envoyé[59].

MATTHIEU, XVIII, 5. Et qui reçoit en mon nom un petit enfant semblable, me reçoit.

Il ne s'agit pas de cela du tout, mais de l'entrée dans le Royaume refusée à tout individu qui n'est pas dans les conditions d'innocence où se trouve l'enfant pris comme exemple par Jésus.

Et c'est bien ainsi que l'entend celui qui se disait bar-Abbas.

 

IX. — L'ASSASSIN D'ANANIAS ET DE ZAPHIRA.

 

Jésus n'a pu le faire taire, lui et ses frères, qu'en leur opposant à tous un enfant, et de l'âge qui suppose une complète innocence. Il est un point par où bar-Abbas Pourrait risquer la comparaison avec l'enfant, il est resté vierge ; mais il a perdu tout le bénéfice de cet état charnel par un des actes pour lesquels il a été condamné : il s'est souillé par un assassinat. Cet assassinat n'est sans doute pas le seul, les huit feuillets coupés dans la Sagesse valentinienne en laissent supposer d'autres, mais enfin devant Pilatus les Juifs n'en relèvent qu'un, faisons comme eux. Les Actes en ont déchargé le bar d'Abbas pour le mettre sur le dos de Shehimon et de ses frères les plus jeunes[60], — ceci de manière que 'aine ne pût en être, — mais tout le monde sait dans l'assistance que le coup est de lui, que c'est un coup de prétendant jaloux, et je suppose que sa mère devait en être, elle aussi, car le renom de pécheresse qui la suit opiniâtrement dans les Écritures, la frayeur qu'elle exprime dans la Sagesse à la vue des châtiments réservés à ses pareilles, l'ablation pratiquée juste à cet endroit par la main de l'Église, tout démontre que parmi les fautes dont Jésus lui fait rémission il n'y a pas que le péché originel. De toute évidence nous sommes là en présence d'une Athalie qui eût égorgé toute la Judée pour que son fils régnât, fût-ce sur un désert !

 

L'assassinat pour lequel le bar d'Abbas fut condamné par le sanhédrin, quel est-il ? Et ne serait-il pas double ? Il y a six ou sept ans, je disais, terminant le Tu es Petrus[61] par où j'ai préludé à ces études : Le Légende, c'est le brillant catafalque de Saint-Pierre de Rome, dans lequel il n'y a rien ; l'histoire, c'est le trou profond où blanchissent les os d'Ananias et de Zaphira. C'est là que je creuse. C'est là en effet qu'était enfouie la vérité. J'avais mes raisons pour dire dans la préface du Mensonge chrétien : Il est des livres qu'on devrait écrire avec une pioche[62]. C'est ainsi que l'Haramathas du Guol-golta écrivait les siens. Longtemps j'ai tourné autour du trou, interrogeant Ananias et Se femme pour savoir qui les avait éventrés. Comme le Actes des Apôtres, tout en déguisant le motif et le date, répondaient : Shehimon et les apôtres les plus jeunes après lui, j'ai répété : Shehimon sans soupçonner Bar-Jehoudda, le récit ayant précisément pour but de dégager l'aîné. J'ai cherché dans ce crie la cause de la lapidation de Jacob junior par Saül, j'ai cru pouvoir lui donner la date de 787[63]. Amende honorable soit faite à Shehimon et à Jacob junior, ils sont restés dans le rang. L'auteur principal, celui qui commandait la bande, c'est celui qu'Ananias avait atteint dans sa prérogative de baptiseur, et par conséquent de roi-christ, c'est Bar-Jehoudda lui-même. S'il lui était interdit par son naziréat de voir des morts, il 'ni était commandé d'en faire. Tuez devant moi tous ceux qui n'ont pas voulu que je régnasse sur eux[64], dit Jésus !

En quelle année Bar-Jehoudda s'est-il manifesté devant Israël ? En l'année sabbatique et proto-jubilaire 788. C'est celle où, pour lui avoir fait concurrence sans pouvoir exciper du droit davidique, Ananias est tombé sous la sique du bar d'Abbas : Bar-Abbas était assassin, dit l'Évangile. C'est en grande partie, et peut-être uniquement pour cette raison, que ses baptêmes ont été antidatés de sept années par Luc, sa crucifixion, de sept années également par les Actes, et le tout reporté à l'année sabbatique 781[65]. En effet l'assassinat d'Ananias et de sa femme n'ayant eu lieu qu'en 788, et la crucifixion de son meurtrier ayant été reportée à 781, celui-ci se trouve entièrement déchargé de cet abominable crime par l'Église son héritière. Dans le dispositif des Actes c'est Shehimon qui en endosse la responsabilité devant les païens. Encore est-il présenté comme ayant agi non dans l'intérêt de son frère, mais dans celui de la communauté créée par la réintégrande.

Bar-Abbas se sent visé par l'épisode où Jésus n'a trouvé d'innocence à Kapharnahum que dans un petit enfant ; mais il est tranquille dans le fond, le Sauveur n'étant là que pour le tirer d'affaire. II s'agit simplement de lui tendre la perche. Voici.

MARC, IX, 37, ET LUC, IX, 49. Ieou-Shanâ-os, prenant la parole, lui dit : Maître, nous avons vu quelqu'un qui chassait les démons en votre nom, quoi qu'il ne nous suive pu et nous l'en avons empêché.

Parfaitement. Bar-Jehoudda et ses frères l'en ont empêché, mais quand ? En 788. Et comment ? Par l'assassinat. Car, je vous le demande, de quel moyen, en dehors de la persuasion, dispose-t-on pour empêcher quelqu'un de chasser les démons, c'est-à-dire de baptiser ? Or, c'est en baptisant qu'Ananias chassait les démons : en quoi il imitait Apollos, lequel imitait Joannès. Ananias donc invoquait contre les démons les mêmes puissances que Joannès dans les cérémonies baptismales[66] : Abbas, Psinother, Thernops, Nopsither, etc. Nous en sommes bien sûrs puisque, dans l'arrangement de toutes ces affaires par les Actes, c'est Ananias qui baptise Saül préalablement rentré en possession de son oreille droite et débarrassé des écailles iscariotes[67] qui l'empêchent de voir où était le bon Zib.

Personne ne connaît mieux cette situation que Jésus, puisque d'une part il est le revenant de l'assassin, et que d'autre part il a révélé au bon médecin Luc la nécessité de guérir l'oreille de Saül, comme au très excellent Théophile la nécessité de croire que Saül avait perdu les écailles du Zib de gauche. Rentré par la résurrection en possession de tout le signe, par conséquent réunissant en lui les deux Poissons, Joannès est bien sûr que non seulement Jésus ne le livrera pas, mais le sauvera, puisque sa fonction est de sauver.

Nous avons empêché Ananias de chasser les démons, parce qu'il ne marchait pas avec nous, a dit Joannès : voilà ce qui s'est passé en 788.

MARC, IX, 38, ET LUC, IX, 50. Mais Jésus répondit : Ne l'en empêchez point.

Nous sommes au second siècle pour le moins. Mais à quoi bon ressusciter Joannès sous le nom de Jésus, si On avoue qu'en l'année où il se disait bar-Abbas il a assassiné Ananias ? Si par l'assassinat Joannès l'empêche de baptiser en 788, comment ce même Ananias Pourra-t-il baptiser Saül en 789, quelques jours après la pâque ? Cependant, puisqu'on refaisait l'Évangile et qu'on mettait le crime au compte de Shehimon dans les Actes, c'est Shehimon qui devrait intervenir ici et non Joannès. C'est donc une maladresse irréparable d'avoir laissé le nom de Joannès et de ne l'avoir pas remplacé Par Pierre, comme on l'a fait presque partout. Le cri de la vérité est dans Marc, fils de Shehimon : l'auteur Principal du crime, ce n'est pas son père, c'est son oncle. Aussi, laissée par mégarde dans Marc et dans Luc, l'intervention de Joannès disparait-elle de Matthieu avec le nom même de l'intervenant. Sous aucun nom bar-Jehoudda ne doit être coupable. Le bouc émissaire de son crime, c'est un certain bar-Abbas, délivré par Pilatus, à la requête des Jérusalémites, le lendemain de la pâque de 789 !

La réponse faite : Ne l'en empêchez point, Jésus rompt immédiatement les chiens, — les chiens de païens, — il donne le change sur la nature de l'affaire et sur les suites qu'elle comporte.

MARC, X, 38... Car il n'y a personne qui, ayant fait un miracle[68] en mon nom[69], puisse aussitôt après parier mal de moi[70].

MARC, X, 39, ET LUC, X, 50. Qui n'est pas contre vous est pour vous.

Mon dieu, oui ! Ananias qui aujourd'hui est pour eux dans les Actes, comme Saül lui-même, ne doit pas avoir été assassiné par Joannès en 788. Mais que Jésus a donc changé ! Il est loin le temps où il disait : Qui n'est pas avec moi est contre moi. Qui n'amasse pas avec moi, dissipe[71].

 

X. — LES ATTENTATS CONTRE LES ENFANTS.

 

Mes frères, maintenant qu'il existe une Eucharistie dans laquelle je vous donne le corps et le sang que j'ai pris sur terre, — c'est pour rire, vous le savez, mais un peu de gaieté ne messied pas en ces temps difficiles, — j'espère bien que vous n'allez point par de nouvelles pâques molochistes ou autres grossir le dossier que les goym ont contre vous. Ce dossier suffirait à mon Père pour condamner toute autre race que la nôtre. Mais nous sommes ici entre bars-Abbas, nous roulerons le vieux, comme nous roulons en ce moment ceux qui ne sont pas ses fils et qui, vous le savez par notre Loi, composent toute l'humanité à part nous !

Car ce ne sont point là des racontars d'esclaves, ce sont des témoignages recueillis par un Fronton, précepteur de Marc-Aurèle et consul, par Apulée, philosophe et Grand-pontife d'Afrique, par Minucius Félix, orateur romain et philosophe chrestien. Ces témoignages sont dans des livres, et en attendant e qu'on puisse les détruire ou les sophistiquer, il faut pouvoir leur opposer des discours et des actes qui, datés de 788, les rendront tellement invraisemblables qu'ils seront disqualifiés. Lorsqu'on nous répondra que ces faits sont publics et nombreux, qu'ils ont été établis dans des procès connus de provinces entières et éloignées les unes des autres, vous pourrez toujours répondre qu'ils sont contraires aux instructions écrites de Jésus. Et vous ajouterez avec indignation : Comment osez-vous mettre de tels faits à la charge des jehouddolâtres quand vous voyez, — ici vous tirerez le rouleau de votre poche, — toute la population galiléenne amener ses enfants à Jésus pour les embrasser et les bénir ? Il est bien vrai que certains disciples, on ne sait trop lesquels, les ont repoussés un peu rudement, mais c'était sans doute parce que leur âge ne leur permettait pas d'entrer en conversation avec le Verbe et de saisir toutes les délicatesses des paraboles !

MARC, IX, 41. Mais quiconque scandalisera un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui que l'on mit autour de son cou une meule de moulin, et qu'ou le jetât à la mer.

42. Que si votre main vous scandalise, coupez-la : il vaut mieux pour vous entrer dans la vie, privé d'une main, que d'aller, ayant deux mains, dans le Ghé-Hinnom du feu qui ne peut s'éteindre,

43. Où leur ver ne meurt point, et leur feu ne s'éteint pas.

44. Et si votre pied vous scandalise, coupez-le : il vaut mieux pour vous entrer, privé d'un pied dans la vie éternelle, que d'être jeté, ayant deux pieds, dans le Ghé-Hinnom du feu qui ne peut s'éteindre,

45. Où leur ver ne meurt point, et leur feu ne s'éteint point.

46. Et si votre œil vous scandalise, arrachez-le : il vaut mieux pour vous entrer, privé d'un œil, dans le royaume de Dieu, que d'être jeté, ayant deux yeux, dans le Ghé-Hinnom du feu,

47. Où leur ver ne meurt point, et leur feu ne s'éteint pas[72].

48. Car tous seront salés par le feu, comme toute victime doit être salée par le sel.

Il ne s'agit plus ici de ce bon feu qu'avait annoncé bar-Jehoudda, comme devant baptiser les Juifs et les rendre aptes à la vie millénaire. Il s'agit du mauvais feu, de celui qui devait consumer les goym. Les jehouddolâtres qui tomberont dans les scandales molochistes ou sodomistes seront salés, c'est le cas de le dire, comme les païens ! Ils seront brûlés non comme des victimes agréables à Moloch, — tels les enfants nazirs sacrifiés Par les ancêtres du roi-christ, — mais de ces victimes agréables aux démons du Ghé-Hinnom infernal, d'où l'ca ne sort pas aussi facilement que Bar-Jehoudda du Ghé-Hinnom de Jérusalem.

Dans Matthieu la malédiction des scandales contre les enfants perd la forme régulière qu'elle a dans Marc, mais elle se relève d'une pointe de prophétie. Jésus y Prédit que ces scandales doivent arriver, qu'ils sont en quelque sorte indispensables à la marche des choses. Ces scandales, ce n'est plus bar-Jehoudda qui en est cause, c'est le monde ou le Destin qui le mène, et il en sera puni.

MATTHIEU, XVIII, 6. Mais celui qui scandalise un de ces Petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui que Ion suspendit une meule de moulin à son cou, et qu'on le précipitât au profond de la mer.

7. Malheur au monde, à cause des scandales ! car il est nécessaire qu'il vienne des scandales ; cependant malheur à l'homme par qui le scandale arrive !

Il n'est pas nécessaire du tout qu'il arrive des scandales, c'est absolument superflu, et cela peut être évité, les aigrefins n'avaient pas persuadé à ces malheureux qu'un scélérat juif s'était assis à la droite de Dieu ares crucifixion, ils ne lui auraient pas sacrifié tant à enfants. Et nous, français, nous ne lui aurions pas sacrifié tant d'hommes !

8. Si donc ta main ou ton pied te scandalise, coupe-le, et jette-le loin de toi : il vaut mieux pour toi entrer dans la vie, privé d'une main ou d'un pied, que d'être jeté, ayant deux mains ou deux pieds, dans le feu éternel[73].

9. Et si ton œil te scandalise, arrache-le, et jette-le loin de toi : il vaut mieux pour toi entrer dans la vie avec un seul œil, que d'être jeté ayant deux yeux dans le Ghé-Hinnom du feu[74].

 

XI. — ÉPAVES DE LA SIMILITUDE DE L'AGNEAU SALÉ.

 

La comparaison du violateur d'enfants avec la victime salée pour être mangée, dévorée par la flamme, est assez claire. Mais on y a joint dans Marc, sous le prétexte qu'il y est également question de sel, un fragment d'une similitude qui n'a aucun rapport avec celle-là ; et ce voisinage les rend incompréhensibles l'une et l'autre, particulièrement la seconde.

MARC, IX, 49. Le sel est bon ; mais si le sel perd sa vertu, avec quoi l'assaisonnerez-vous ? Ayez du sel en vous, et conservez la paix entre vous.

Qui s'agit-il d'assaisonner ici ? Est-ce la victime dont il est parlé plus haut, ou l'agneau-homme dont il est question dans la Cène ? Comparées avec l'Évangile, les Écritures de l'Ancien testament vont nous permettre de répondre.

La propriété du sel est de donner la durée et de la conserver. Pour cette raison le sel est nécessaire à toutes les offrandes[75]. Tout ce que tu présenteras comme oblation, tu le garniras de sel, et tu n'omettras point ce sel, signe d'alliance avec ton Dieu, à côté de ton oblation ; à toutes tes offrandes tu joindras du sel. Lorsque les Nombres veulent parler d'un pacte inviolable : C'est une alliance de sel, disent-ils, inaltérable, établie par l'Éternel à ton profit et au profit de ta postérité[76]. Et les Chroniques : Ne savez-vous pas que l'Éternel a donné le Royaume à David et à son fils pour toujours, par une alliance inviolable, celle du sel[77].

De qui est fils l'individu qui a été l'agneau de la Grande pâque manquée ? De David. Que faut-il faire Maintenant que son corps et son sang sont donnés aux en mémoire de lui, jusqu'à ce qu'il vienne ? Assaisonner cette victime royale du sel qui donne la durée et assure la conservation, et qui en l'espèce est la foi dans la promesse du Père ; avoir ce sel en soi, et soustraire l'agneau du 14 nisan 788 aux appréciations des goym, jusqu'à ce que vienne le Royaume.

C'est donc bien ce royal agneau que vise le fragment de similitude, et non le jehouddolâtre salé infernalement pour lui avoir sacrifié de petits enfants. Il y a donc eu une similitude formelle dont le passage de Marc n'est qu'une épave. Répété ici dans un discours spécial aux douze, et devenu incompréhensible par l'absence du sujet principal, le passage de Marc se trouve placé dans Luc au milieu des paraboles que Jésus récite en montant à Jérusalem. C'est que la similitude du sel a voyagé, perdant à chaque fois un peu de sa substance, et le sel qu'elle contient n'a pu la protéger contre l'altération. Dans Luc notamment elle n'a plus aucun sens propre, elle n'est même pas reliée grammaticalement à ce qui la précède. Mais on peut la reconstituer en s'aidant de Marc, et en replaçant dans le texte de Luc, où elle s'est conservée le mieux, le mot qui l'éclaire de la lumière millénariste et qui, mal rendu par les copistes, en a corrompu tout le sens.

Et d'abord il n'est pas douteux que cette similitude ne doive venir immédiatement après l'évocation du châtiment dont Jésus parle dans Marc. A l'individu salé par le feu du Ghé-Hinnom, Jésus oppose celui qui doit l'être par les fidèles eux-mêmes, de qui dépendent spirituellement sa conservation et sa durée jusqu'à son second avènement, le vrai celui-là et le définitif I

LUC, XIV, 34. Le sel est hon, mais si le sel perd sa vertu (conservatrice) avec quoi l'assaisonnera-t-on ? (lui, l'agneau.)

35. Il n'est plus propre (s'il perd sa vertu) ni pour la terre ni pour le [fumier] ; mais il sera jeté dehors. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende !

Convenons-en, c'est très difficile avec les oreilles que nous avons ! surtout depuis que les copistes ont remplacé copaion, tranche de poisson, par coprian, fumier ! Remettons copaion là où il y avait copaion, que les gagistes de l'Église ont, volontairement ou non[78], mal lu, et effaçons coprian, qui va non seulement contre l'intention de l'évangéliste, mais contre le sens commun. Car si la propriété du sel est de conserver, nous n'avons jamais oui dire qu'il luit servir d'engrais, à moins que Jésus n'ait prétendu révéler aux jehouddolâtres un moyen dont l'emploi aurait eu infailliblement pour résultat de stériliser le sol. Jésus aime la plaisanterie, mais il n'a jamais pensé que le sel de l'alliance dût s'avilir au point d'entrer dans la composition du fumier. Disons donc avec l'auteur premier de la similitude : Si ce sel perd en vous sa vertu, si vous n'en assaisonnez pas intérieurement l'agneau que vous savez, l'alliance du sel ne tiendra plus ni pour la terre promise, ni pour la tranche de Zib, le Père repoussera l'offrande, faute de sel suffisant. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende !

Nous entendons : un seul mot a suffi pour nous rendre des oreilles d'initié. La promesse du Royaume a été faite au crucifié de Pilatus, il est également le distributeur du Zib millénaire dont chaque Juif peut avoir sa tranche. Abandonner cet agneau, c'est renoncer d'un coup à l'alliance, donc à la terre et au Zib. Comme vous le voyez, les jehouddolâtres sont en train de consommer une tranche de Zib, — la tranche de Zib est de cent ans, comme la génération[79], — qui est au moins la seconde à compter de 789, et pour Jésus le Royaume est toujours de ce monde !

Le Zib comprend toujours dix tranches de cent ans, dont le moindre petit morceau, quand bar-Jehoudda reviendra pour distribuer le léhem, ne vaudra pas moins de mille ans pour chaque fidèle. Vous voyez, Juifs dispersés, quel intérêt vous avez à l'assaisonner en tout temps du sel de l'alliance dont l'Eucharistie est la commémoration périodique. Mais surtout point de disputes à propos de l'homme en qui était la promesse ! Sur ce point au moins, que la paix soit entre vous !

Pour ce qui est de la terre, à ceux qui n'aiment pas le monde dites que vous avez le pouvoir de la maudire, ce qui implique chez Dieu le devoir de la détruire ; à ceux qui aiment le monde dites que Dieu ne la conserve qu'à cause de vous. Malédiction ou bénédiction, faculté de lier et de délier, vous disposez de tout, n'êtes-vous point dieux ? Cette idée que les jehouddolâtres conservaient la terre, étaient le sel de la terre par le seul fait de leur existence, acquit une force incalculable avec le temps. Vous la trouvez affichée dans tous les écrits inspirés par la spéculation baptismale, tels ceux qu'on a mis sous le nom de Justin. L'adoration du Juif par lequel les christiens avaient remplacé Dieu devint la religion des usuriers et des marchands d'argent, ils avaient besoin que la terre durât pour conserver leurs titres et leurs débiteurs, et les églises furent une garantie qu'ils rentreraient dans leurs créances.

Matthieu, le plus ecclésiastique des évangélistes, parfaitement rendu cette idée, il n'a eu pour cela qu'à faire disparaître le caractère millénariste de la similitude du sel, S'adressant aux jehouddolâtres, Jésus leur dit :

MATTHIEU, V, 13. Vous êtes le sel de la terre. Que si le sel perd sa vertu, avec quoi la[80] salera-t-on ? Il n'est plus bon qu'à être jeté dehors[81] et foulé aux pieds par les hommes.

Le sens primitif a complètement changé. Dans la similitude originale, le sel conservait l'alliance qui devait donner la terre aux Juifs ; ici il conserve la terre que conquiert financièrement et immobilièrement l'Église.

 

XII. — LES PETITS BARS-ABBAS.

 

Avant d'en finir avec les petits enfants, les synoptiseurs s'aperçoivent que Jésus a été beaucoup trop franc en mettant de petits enfants quelconques au-dessus de disciples qui étaient de sang davidique, par conséquent christs dans une mesure où l'ordre de succession apporte seul des nuances. Les disciples étaient enfants de Dieu, bars d'Abbas, beaucoup plus que ces petits morveux ; ils l'étaient doublement, et comme Juifs et comme fils de David. Il convient de les rétablir dans ce double Privilège, leurs crimes ne le leur ont pas enlevé. Ils sont maintenant dans la lumière, leurs assomptions en témoignent. Que les Juifs s'en rendent compte et qu'aucun ne les méprise, car dès le moment que l'aîné est à la droite de Dieu, ses frères ne peuvent en être bien loin L Sans avoir la taille des anges ordinaires, soixante-douze mètres, — ils n'en sont pas moins les petits enfants de Dieu. Mes petits enfants, leur dit Jésus dans Cérinthe. Quant aux Juifs, pour n'être pas de sang royal comme les disciples, ne sont-ils pas enfants de David quant à la promesse, et ne l'appellent-ils pas Notre Père ?[82] Tout se tient dans cette famille qui descend du ciel par ses rois, et y remonta par ses martyrs. Que les Juifs se gardent bien de mal parler de ces petits enfants, il pourrait leur en cuire dans le Royaume !

MATTHIEU, XVIII, 10. Prenez garde de mépriser un seul de ces petits[83] ; parce que, je vous le dis, leurs anges voient sans cesse dans le ciel la face de mon Pare qui est dans les cieux.

11. Car le Fils de l'homme est venu sauver ce qui avait péri.

Qu'est-ce qui avait péri ? Croyez-vous que ce soit les enfants sacrifiés à la pâque par les jehouddolâtres ? Non, non, ces enfants-là sont morts innocents, ils n'ont point péri devant Dieu. D'ailleurs ils ne sont pas intéressants, ils n'étaient pas de sang royal, aucune promesse n'était en eux ; un peu plus tôt un peu plus tard ils auraient payé tribut à la nature et nul ne s'en serait aperçu. Ce qui a péri, ou plutôt ce qui semble avoir péri, c'est le pasteur de la bergerie davidique. Pour le dire aux initiés sans que les goym comprennent, l'aigrefin qui opère ici prend clona Lue la parabole de la brebis perdue et sauvée[84], et il la transporte à cet endroit de son travail. Cette similitude est par trop transparente là où elle est placée dans Luc ; et comme nous l'avons démontré, la brebis sauvée n'est autre que la quatre-vingt-dix-neuvième d'un troupeau davidique qui compte cent bêtes ; c'est la brebis proto-jubilaire qui s'est perdue le dernier jour de l'année 788, c'est Bar-Jehoudda. Matthieu veut bien faire servir la parabole à la démonstration qu'il poursuit, il entend que la brebis soit sauvée comme elle l'est déjà dans Luc, mais il ne veut pas qu'elle soit clairement désignée devant les goym. Que celui qui a des Oreilles entende !

12. Que vous en semble ? Si quelqu'un[85] a cent brebis, et qu'une d'elles s'égare[86], ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf dans les montagnes, et ne s'en va- t-il pas chercher celle qui s'est égarée ?

13. Et s'il arrive qu'il la trouve, en vérité, je vous le dis, elle lui donne plus de joie que les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées.

14. Ainsi ce n'est pas la volonté de votre Père, qui est dans les cieux, qu'un seul de ces petits périsse.

Il ne s'agit plus ici des bars-Abbas dont il a été question avant la parabole, mais des enfants que les Juifs Pourraient être tentés de sacrifier de nouveau à bar-Jehoudda[87]. Vous l'avez crucifié, je l'ai sauvé, dit Jésus. Vous n'avez plus rien à vous faire pardonner de lui, vous êtes quittes. Mais ne recommencez point, Dieu ne veut plus de ces piques-là !

 

XIII. — EN CAS DE SCANDALE RESTER SOUS LA LOI JUIVE ET S'ARRANGER ENTRE SOI.

 

Quoi qu'il arrive entre vous, meurtre rituel, assassinat, vol, sodomie ou tel crime qu'il vous plaira commettre, arrangez la chose entre vous et gardez-vous bien d'en parler aux goym, de peur qu'ils ne se mêlent de vous juger, vous qui êtes leurs juges ! Leurs lois ne vous sont point opposables. Évitez toute instruction dans laquelle leurs témoignages pourraient être invoqua contre vous.

MATTHIEU, XVIII, 15. Si ton frère a péché contre toi, va et reprends-le entre toi et lui seul : s'il t'écoute, tu auras gagné ton frère ;

16. S'il ne t'écoute point, prends encore avec toi une on deux personnes, afin que sur la parole de deux ou trois témoins tout soit avéré.

17. Que s'il ne les écoute point, dis-le à l'église[88] ; et s'il n'écoute point l'église, qu'il te soit comme un païen et un publicain !

 

Qu'entends-je ? ô ciel ! En croirai-je mes oreilles ? Que ton frère juif te soit comme le païen et comme le publicain, s'il ne veut pas rester sous la Loi de Moïse ! en un mot : Excommunie-le, maudis-la ! Voyons, Jésus, tu n'as donc pas encore donné le corps et le sang de bar-Abbas pour l'incirconcis ? Tu n'as donc pas encore conseillé de payer le tribut à César ? Tu n'as donc pas encore donné ordre à Shehimon de le payer pour toi ? Tu n'as donc pas encore choisi les publicains Pour ta compagnie ordinaire pendant toute l'année des baptêmes ? Tu n'as donc pas encore bu et mangé avec eux au bureau de Kapharnahum ? Tu n'as donc élu ni Lévi ni Matthieu, publicains au dit bureau ? Tu n'as donc pas encore vu dans le Temple le publicain à qui Dieu remet plus qu'au pharisien ? Tu n'as donc pas encore commandé aux Onze de prêcher l'Évangile à tous les goym, y compris les publicains ? Les Juifs sont donc toujours les seuls maîtres du Royaume et les seuls juges de la terre ?

 

Le fond, le texte même de cette jolie ordonnance avait de quoi révolter le faux témoin le plus endurci, d'autant Plus que dans l'Évangile primitif elle était répétée trois rois. Jésus en a honte dans la Sagesse valentinienne, il ne veut plus l'avoir prononcée, car depuis ce temps-là il n dit aux disciples : Renoncez à ces faux témoignages. De plus les paroles : Qu'il te soit comme le païen et comme le publicain ! sont tellement juives que, dès le commencement du troisième siècle, Valentin les avait déjà remplacées par d'autres d'une signification moins christienne.

Voici comment Jésus essaie de, s'en tirer. Parlant au Joannès, inspirateur de cette déclaration dans la forme qu'elle a plus haut, il suppose le cas d'un homme qui a été baptisé une première fois, qui est retombé dans ses péchés, et à qui on les a remis une deuxième et troisième fois : Donnez-lui à chaque fois les trois rémissions baptismales, dit en substance Jésus. Mais s'il est relaps une quatrième fois, ne lui pardonnez plus. Qu'il soit pour vous comme un scandale et comme un transgresseur[89] ! Car, en vérité je vous le dis, ces trois rémissions seront témoins contre la dernière de ses repentances, elles prouveront qu'il n'est pas sincère, et il habitera dans les ténèbres extérieures. Car c'est à cause des âmes de cette sorte que je vous ai dit autrefois en parabole[90] : Si ton frère pèche contre toi, reprends-le lui-même entre toi et lui ; s'il t'écoute, tu auras gagné ton frère : s'il ne t'écoute pas, prends avec toi un autre frère ; s'il ne t'écoute point encore, ni cet autre frère, mène-le à l'assemblée ; s'il n'écoute pas ces autres, qu'il soit pour vous comme un transgresseur et un scandale. Et s'il n'a été digne ni du premier ni du second ni du troisième baptême, car vous lui en avez donné trois,et c'est ce que signifie l'assemblée, — qu'il soit pour vous comme un scandale et comme un transgresseur. Et la parole que je vous ai dite autrefois : Toute chose se tiendra d'après deux témoins jusqu'à trois[91], signifie que ces trois baptêmes témoigneront contre sa dernière repentance[92]. Et c'est par application de cette loi qu'il répète trois fois la phrase : Qu'il te soit comme un scandale et comme un transgresseur. Il essaie par là de donner à ce nouveau texte la même authenticité qu'à l'ancien où elle se trouvait également trois fois.

18. En vérité, je vous le dis, tout ce que vous lierez sur la terre[93] sera lié aussi dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre[94] sera délié dans le ciel.

Qu'entends-je encore ? Le pouvoir de remettre les Pêchés appartient donc indistinctement à tous les jehouddolâtres depuis l'abandon que le Joannès leur a fait de sa ceinture ? Ce pouvoir n'est donc pas encore monopolisé à Rome par le bienheureux Shehimon dit la Pierre ?

19. Je vous dis encore que, si deux d'entre vous s'accordent sur la terre, quelque chose qu'ils demandent, il le leur sera fait par mon Père qui est dans les cieux.

20. Car là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux.

Qu'est-que cela signifie ? Il est donc d'accord là-dessus avec Moïse et le Talmud ? Il n'y a donc qu'un peuple dans le monde ? Deux juifs sont donc au-dessus de toutes les lois ? Trois juifs sont donc le Verbe de Dieu ? Oui, s'ils sont en même temps jehouddolâtres. En ce cas ils ont le droit de se remettre à eux-mêmes tous leurs péchés.

 

XIV. — UN EXEMPLE DE L'INTÉRÊT QU'ONT LES DISCIPLES À SE PARDONNER.

 

Sur cette affirmation : Je suis au milieu d'eux, Joannès s'approchait de Jésus pour lui faire une demande. Car il voyait là une fâcheuse atténuation, presque une dérogation à ce principe si catégoriquement exprimé tout à l'heure : Je suis venu apporter la division sur la terre. Car enfin, dès le moment que le Verbe est entre deux juifs, — in medio stat virtus, — il n'y a plus division, mais conjonction, quelque chose comme le deux en-un, un en deux, réalisé au spirituel. Voilà du nouveau sur quoi Joannès veut être éclairé. Il est remplacé aujourd'hui par Pierre comme dans la plupart de ces cas-là.

21. Alors, s'approchant, Pierre lui dit : Seigneur, combien de fois, mon frère péchant contre moi, lui pardonnerai-je ? jusqu'à sept fois ?

22. Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à septante fois sept fois.

Cela fait quatre cent quatre-vingt-dix. C'est un gros chiffre pour un homme qui assassinait les concurrents de son frère et partageait ses idées sur la peine du talion. Si, depuis l'internement de Jésus dans une maison de correction, ses ordonnances ont à ce point Changé qu'il faille maintenant pardonner septante fois Sept fois, c'est à renoncer au Royaume ! Dès le moment qu'il affiche de telles dispositions d'esprit, Jésus a bien fait de ne pas venir en 789 ; Bar-Jehoudda aurait été obligé de le bouter hors ! Mais maintenant qu'importe à Shehimon de faire semblant d'avoir entendu cela en 788 ?

Nous avons dans la Sagesse la preuve que le dialogue n'était pas entre Jésus et la Pierre, mais entre le Joannès et lui.

C'est Joannès, en effet, qui remettait les péchés, et non Pierre. Et il les remettait par trois immersions accompagnées de trois invocations qui répondent aux trois premiers signes de la Genèse comptés de l'Agneau aux Ânes[95]. Le Royaume n'étant point venu, le baptême tombe à néant, puisque la formule cabalistique sur laquelle il repose n'a pas été sanctionnée par Dieu, et qu'à supposer la rémission valable jusqu'aux Gémeaux inclusivement, elle est inopérante pour les quatre signes qui répondent aux quatre derniers jours de la Genèse : Ânes, Lion, Vierge, Balance.

Désireux de se mettre en règle, Joannès envisage un cas nouveau, celui d'un individu, parfait en toute impiété, qui par trois fois, après trois rémissions intercalaires, serait retombé dans ses péchés : Veux-tu, dit-il à Jésus, que nous lui pardonnions jusqu'à sept fois... oui ou non ? C'est comme s'il lui disait : Veux-tu relever l'Église de ma faillite et rendre mon baptême valable pour l'accession du relaps en question dans le Royaume que je n'avais pas prévu, lequel n'est pas de ce monde ? Jésus répond à Joannès : Non seulement pardonnez-lui jusqu'à sept fois, mais en vérité je vous le dis, pardonnez-lui jusqu'à sept fois une multitude de fois[96], donnez-lui à chaque fois les mystères depuis le commencement ; peut-être gagnerez-vous[97] l'âme de ce frère-là afin qu'il hérite du Royaume de la lumière. C'est pourquoi lorsque vous m'avez interrogé autrefois[98] en disant : Si notre frère pèche contre nous, veux-tu que nous lui pardonnions jusqu'à sept fois ? je vous ai répondu : Non seulement jusqu'à sept fois, mais jusqu'à sept fois septante fois. Maintenant donc pardonnez une foule (innombrable) de fois.

Voici d'ailleurs pour Joannès l'épreuve la plus rude qui puisse l'atteindre. Voyant une femme qui s'approche de lui pour faire sa triple repentance selon le système de 788[99], et bien qu'elle ne fût pas digne des baptêmes[100], — il y en avait au moins deux chez les Valentiniens, le baptême d'eau et le baptême de fumée, Jésus la baptise trois fois pour éprouver Joannès, pour savoir si Joannès est devenu pitoyable, si Joannès pardonne selon la nouvelle manière : Voici, dit-il, que j'ai baptisé cette âme trois fois, et en ces trois fois elle n'a point été digne des mystères de la lumière ; c'est Pourquoi elle perd aussi le corps. Maintenant fais ce Mystère qui retranche l'âme de cette femme de l'héritage de la lumière, en d'autres termes : Enlève-lui le bénéfice du baptême d'eau. En effet, ce scélérat avait une formule par laquelle il mettait à néant les effets de son baptême. C'est logique, car sans cette formule d'annihilation, il n'aurait plus été maitre de remettre en état de péché un individu qu'il aurait mis en état de grâce et qui se serait ensuite éloigné de lui, abandonnant son parti.

Si dans cette femme vous n'avez pas immédiatement reconnu la mère même de Joannès, la femme aux trois séas[101], Jésus va vous prêter aide et assistance. Avez-vous compris toutes ces choses et le type de cette femme ? demande-t-il aux disciples. Or, qui répond Pour eux ? Marie. Aucune âme n'est moins digne d'être scellée par la Vierge de lumière, car ses neuf péchés sont autour d'elle sous la forme de ses neuf enfants. Jésus l'a baptisée de feu sous l'Agneau, sous le Taureau et sous les Gémeaux, et ces trois fois (ni d'ailleurs les neuf autres, s'il eût épuisé les douze signes), elle n'a été digne de la lumière. Décidément il n'a rien de Commun avec elle, comme il le lui dit à Kana ! Mais Marie, maligne en tout temps, trouve le moyen de donner aux gogoym le change que voici : C'est à cause des choses qui ont eu lieu pour cette femme, — les trois épreuves de purification qu'elle espérait subir en 789 et par où elle vient de passer ici, — que tu nous as parlé autrefois dans la parabole où tu dis : Un homme avait un Figuier dans sa Vigne, il vint pour en chercher les fruits, et il n'en trouva point sur lui. Il dit au jardinier : Voilà trois années[102] que je viens chercher les fruits de ce figuier, et je n'en trouve aucun en lui, parce qu'il perd aussi la terre[103]. Et lui, répondant, lui dit : Mon Seigneur, souffre-le encore cette année, jusqu'à ce que j'aie bêché autour de lui, et que je lui aie donné du fumier ; a des fruits l'autre année, tu le laisseras ; mais si tu n'en trouves aucun, tu le couperas.

Selon Marie, c'est là l'explication des choses arrivées à la femme que Jésus a en vain baptisée par trois fois ; et elle est dans la vérité, avec cette différence qu'eu 789 elle devait être baptisée de feu dans les trois premiers mois, tandis que la parabole du figuier porte sur trois années jubilaires. Mais la question principale demeure celle de savoir si Joannès va se montrer plus dur pour cette femme que Jésus ne vient de l'être, car Jésus, lui, a fait tout ce qu'il a pu, il a pardonné à la femme en la baptisant par trois fois. Eh bien ! quoiqu'elle soit indigne du baptême de feu, que Joannès, s'il l'ose, lui retire le bénéfice du baptême d'eau ! La réponse ne fait aucun doute pour qui connaît le nom de la femme, car si le fils ne veut même pas pardonner à sa mère, lui plus coupable qu'elle, qui le tirera de l'Enfer lors de l'émanation du Plérôme ? Il devient tout à coup d'une miséricorde infinie, disant : Ô Seigneur, pardonne-lui cette fois encore, afin que nous lui donnions les mystères supérieurs, sacrements qui, je pense, étaient d'un excellent rapport[104], et cette considération l'incline à ce beau geste.

 

XV. — REMISE DES DETTES DE L'HOMME AUX CENT TALENTS.

 

Juifs, croyez-vous valoir plus que le condamné bar-Abbas ? Sachez-le, vous ne valez que par lui. Soyez donc plus généreux que n'ont été les divers sanhédrins qui ont successivement condamné les descendants de vos rois légitimes et leurs alliés : Jacob junior, Bar-Jehoudda, Éléazar bar-Jaïr, Shehimon, Jacob senior et autres. Car, si criminels qu'ils fussent, la promesse était en eux, ils étaient en compte avec Dieu[105], tandis que, vous, à peine sait-il qui vous êtes. C'est bar-Jehoudda qui devait vous présenter à l'Abbas.

MATTHIEU, XVIII, 23. C'est pourquoi le Royaume des cieux est comparé à un homme roi qui voulut compter avec ses serviteurs.

24. Or, lorsqu'il eut commencé à compter on lui en présenta un qui lui devait dix mille talents.

La parole est à l'Infaillible : Quand il ne s'agirait que du petit talent des Égyptiens, des Arabes et des Juifs, ce serait toujours une somme prodigieuse pour un particulier. Le Sauveur a voulu nous faire comprendre par là que nos dettes envers Dieu sont incalculables. Le talent d'argent valant 8.500 francs, dix mille talents font 85.000.000 de francs. On peut sur poser, du reste, que le débiteur de la parabole est des principaux officiers du roi, un fermier ou un administrateur des revenus royaux.

Le débiteur est mieux que cela, c'est un des heureux qui devaient être sujets de Bar-Jehoudda dans le Royaume. Il ne doit que mille talents qui représenta' les mille ans de l'Æon-Zib, mais comme sa dette est millénarisable à l'infini, on la multiplie par dix, a pourrait la multiplier par mille. Dieu, par la bouche de Bar-Jehoudda, lui avait promis le Zib, et c'est comme les lui avait prêtés, car pour Dieu, chose promise, chose due. Ce millénariste lui était donc bien redevable de' dix mille talents à prendre sur le Trésor de la Jérusalem d'or.

25. Et comme il n'avait pas de quoi les rendre, son mate ordonna qu'on le vendit, lui, sa femme et ses enfants, et tout ce qu'il avait, et qu'on payât.

Bar-Jehoudda n'était pas marié, mais il n'en avait pas moins une épouse que vous avez déjà vue bien des fois, la Judée, et quantité d'enfants, les Juifs, qui sont ses fils, puisque David est son père et le leur. Dieu ordonné que tout cela fuit dispersé, vendu, réduit a esclavage ; peut-être a-t-il été un peu dur dans la cil' constance, mais on lui doit tout, et c'est pourquoi le disciple ne récrimine pas. Suivant l'ancien droit des Hébreux et de plusieurs autres peuples, dit le Saint-Siège, un créancier pouvait vendre ou réduire en esclavage ses débiteurs insolvables. Dans diverses contrées de l'Orient, par exemple en Perse, aujourd'hui encore, la disgrâce royale entraîne la confiscation des biens, la perte des esclaves, et quelquefois celle de la femme et des enfants du condamné.

Il se peut que l'ordre du roi soit de droit hébreu, il n'en est pas moins d'une inhumanité révoltante, car loin de s'enquérir des causes pour lesquelles son débiteur n'a pu le rembourser et qui peuvent très bien être de force majeure, le roi commande qu'on l'exécute non seulement dans sa personne, mais dans celle d'innocents comme sa femme et ses enfants qui peuvent très 'mea n'avoir pas profité du prêt, ni même en avoir eu connaissance. Interprétées comme elles doivent l'être, les paraboles ne révèlent chez leurs auteurs qu'une inconscience absolue ; interprétées comme elles le sont par l'Église, elles sont toutes d'une injustice et d'une barbarie criantes.

26. Mais se jetant à ses pieds, le serviteur le priait, disant : Ayez patience à mon égard, et je vous rendrai tout.

27. Alors le maitre de ce serviteur, ayant pitié de lui, le l'envoya et lui remit sa dette.

En effet est-ce de la faute de ce malheureux, s'il a cru que les mille talents du Zib étaient à lui pour toujours et qu'il n'aurait jamais besoin de les rendre ? Qui bd avait donné de telles assurances ? Bar-Jehoudda. Or cet imposteur n'a pas même pu lui donner les cent pièces qui composent la tranche d'Æon à laquelle il semble qu'ait droit tout sujet d'un roi qui se disait christ.

28. Mais ce serviteur, étant sorti, rencontra un de compagnons qui lui devait cent deniers ; et l'ayant saisi, l'étouffait, disant : Rends-moi ce que tu dois.

29. Et, se jetant à ses pieds, son compagnon le priai disant : Aie patience à mon égard, et je te rendrai tout[106].

30. Mais lui ne voulut pas ; et il s'en alla, et le fit mette en prison jusqu'à ce qu'il payât sa dette.

31. Voyant ce qui se passait, les autres serviteurs furent grandement contristés ; et ils vinrent, et racontèrent à leur maitre tout ce qui s'était fait.

Ils ne sont pas affligés à cause de celui de leurs compagnons qui a été vendu, réellement vendu sous Vespasien et sous Hadrien, lui, sa femme et ses enfants. Ils se contristent maintenant qu'il s'agit de punir en similitude le scélérat dont l'Apocalypse les a tous perdus.

32. Alors son maitre l'appela, et lui dit : Méchant serviteur, je t'ai remis toute ta dette, parce que tu m'as prié ?

33. Ne fallait-il donc pas que toi aussi tu eusses pitié dé ton compagnon, comme j'ai eu moi-même pitié de toi ?

34. Et son maitre irrité le livra aux bourreaux, jusqu'à ce qu'il payât toute sa dette.

35. C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste, si chacun de vous ne pardonne à son frère du fond de son cœur.

Oui, tous ceux qui récriminent contre le coquin dont la Judée est victime, tous ceux-là seront livrés aux tourmenteurs dans le lieu où le ver ne meurt point et où le feu ne s'éteint point. Et là, il leur faudra mille ans pour s'acquitter de leur dette jusqu'à ce que vienne la seconde mort à laquelle bar-Jehoudda les condamnera Infailliblement, s'ils ne lui pardonnent pas au point de le faire passer pour un dieu devant les goym.

 

XVI. — TUER SON ADVERSAIRE EN CHEMIN PLUTÔT QUE DE COMPARAÎTRE EN JUSTICE.

 

Si, malgré les ordonnances de Jésus sur la nécessité de régler toutes choses par la Loi juive, quelqu'un te trahie devant le juge, débarrasse-toi de lui par n'importe quel moyen, de préférence le meurtre qui est le moins coûteux sur le moment. Tout est bon pour se soustraire aux vapeurs délétères des cours et tribunaux. Vois ce qui est arrivé à l'illustre bar-Abbas pour ne point s'être débarrassé de Saül avant son arrestation et combien fut tardive la vengeance qu'il a tirée d'Is-Kérioth par le bras de Shehimon. Les défenseurs du Verbe juif sont au-dessus de la justice des hommes. A eux de se faire justice eux-mêmes par la suppression de l'adversaire. Ananias et Zaphira étaient-ils coupables ? Non, mais innocents. Qu'a fait bar-Jehoudda en leur ouvrant le ventre aux environs de Damas ? Ce que Jésus lui dit de faire ici, il s'est débarrassé d'eux en chemin. A-t-il comparu en justice à la suite de cet exploit ? Nullement, il n'a été condamné que par contumace, ce qui ne compte pas.

LUC, XII, 58. Lorsque tu vas avec ton adversaire devant un magistrat, tache de te débarrasser de lui en chemin, de peur qu'il ne te traîne devant le juge, et que le juge ne te livre à l'exécuteur, et que l'exécuteur ne te jette en prison.

59. Je te le dis : tu n'en sortiras point que tu n'aies payé jusqu'au dernier lepton (de tes jours).

Tous les traducteurs entendent qu'il s'agit ici de la petite pièce de monnaie que les Juifs appellent lepton, et le plus souvent ils rendent le mot par obole. Mais vous savez assez que dans le style évangélique, toujours inspiré par le système millénaire, la vie est un capital dont les jours, les mois, les années, les siècles et les Æons sont les espèces sensibles. Les trente deniers de Judas, les trois cents deniers de parfum inclus dans le vase du sacre, les deux deniers de la veuve, les deux cents deniers auxquels Philippe estime le prix nécessaire à la nourriture des cinq mille affamés, les cinquantaines, les centaines et les milliers de deniers qui reviennent perpétuellement dans les paraboles sont autant de façons d'additionner, de multiplier ou de diviser le temps dans ses rapports avec la vie et la vie dans ses rapports avec l'argent. Times is money n'est pas un proverbe anglais, c'est proprement l'idée millénariste : la Jérusalem d'or était le total de ce que Dieu devait aux Juifs en fin de compte. Pour ce qui est du dernier lepton dont parle ici Jésus, sa signification réelle nous est fournie par les mathématiques le lepton des mathématiciens, c'est la minute, la soixantième partie du degré ; il se peut que vous en doutiez parce que je ne suis pas juif, mais vous pouvez consulter le dictionnaire grec. Ce que Jésus veut dire, c'est que tout jehouddolâtre est condamné d'avance par les lois païennes, et que la prison — telle le Hanôth[107] — marque sa dernière minute avant la mort. Il n'est nullement question, comme le croient les exégètes, de frais de justice qui épuiseraient tout l'avoir du comparant (cette version n'offre d'ailleurs que trop de vraisemblance), ni de ces corruptions par lesquelles il lui aurait fallu désarmer le juge.

Dans cette ordonnance il y va non de la bourse, mais de la vie, et Valentin a fait des efforts couronnés de succès, tant ils sont ténébreux, pour en déguiser le sens. Voici le texte qu'il en donne : Sois d'accord avec ton ennemi tant que tu es avec lui sur la route, de peur que ton ennemi ne te livre au juge, que le juge ne te livre au serviteur (appariteur, geôlier), que le serviteur ne te jette en prison, car tu n'en sortiras pas sans que tu aies donné la dernière obole. Ce texte est moins catégorique que le précédent ; néanmoins il est encore d'une clarté qui peut n'être pas du goût de la Vierge de lumière, lorsqu'il s'agira de sceller l'âme de l'individu assez heureux pour avoir échappé. Voici l'explication qu'en donne Marie[108] : Toute âme qui sortira du corps, qui marchera sur le chemin, avec l'esprit d'imitation pneumatique, et qui ne trouvera pas le mystère de dissoudre tous les sceaux et tons les liens, afin qu'elle détache l'esprit d'imitation pneumatique attaché à elle, eh bien ! cette âme qui n'a pas reçu le mystère dans la lumière, qui n'a pas trouvé le mystère de dissoudre l'esprit d'imitation pneumatique qui lui est attaché, si donc elle ne l'a pas trouvé, l'esprit d'imitation pneumatique introduit cette âme près de la Vierge de la lumière ; et la Vierge de la lumière, qui est ce juge[109], livre cette âme aux mains de l'un de ses Receveurs, et son Receveur la jette dans la sphère des Æons, elle ne sort pas des changements du corps, et elle ne donne pas le dernier sicle qui lui appartient. Voilà le sens, mon Seigneur.

Jésus est ravi, il ne peut se tirer d'affaire que par ces explications encore plus contraires à sa pensée primitive : Courage, dit-il, ô Marie, la toute bienheureuse et pneumatique ; ce sont là les paroles que j'ai dites. Et dans cette voie il est prêt non seulement à revenir sur tout ce qu'il a dit dans les Evangiles millénaristes, mais sur d'autres choses que vous ne pensez point à me demander, dit-il, et qui, pour être obscurcies auprès des goym, ont besoin de quelques explications de ce genre.

 

XVII. — INUTILITÉ DU SÉJOUR DES JEHOUDDISTES DANS LA MAISON DE CORRECTION.

 

LUC, XVIII, 1. Jésus dit encore à ses disciples : Il est impossible qu'il n'arrive des scandales ; mais malheur à celui par qui ils arrivent !

2. Il vaudrait mieux pour lui qu'on mit autour de son cou une meule d'âne et qu'on le jetât dans la mer, que de scandaliser un de ces petits.

3. Prenez garde à vous : si ton frère a péché contre toi, reprends-le ; et s'il se repent, pardonne-lui.

4. Et s'il a péché sept fois dans le jour contre toi, et que sept fois dans le jour il revienne à toi, disant : Je me repens, pardonne-lui[110].

Quel programme, bon Dieu ! pour des gens qui ont sans rémission appliqué la loi de gheoullah. Leur foi millénariste se haussera-t-elle jamais à une morale si nouvelle ? Jamais ! Ils ne sont pas encore restés assez longtemps dans la maison de correction valentinienne !

5. Et les apôtres dirent au Seigneur : Augmentez-nous la foi.

6. Mais le Seigneur dit : Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé[111], vous diriez à ce myrier[112] : Déracine-toi, et transplante-toi dans la mer ; et il vous obéirait.

7. Qui de vous, ayant un serviteur attaché au labourage ou aux troupeaux, lui dit, aussitôt qu'il[113] revient des champs : Viens vite, mets-toi à table ;

8. Et ne lui dit pas au contraire : Prépare-moi à souper, et ceins-toi, et me sers jusqu'à ce que j'aie mangé et bu, et après cela tu mangeras et tu boiras ?[114]

9. A-t-il de l'obligation à ce serviteur, parce qu'il a fait ce qu'il lui avait commandé ?

10. Non, je pense. Ainsi vous-mêmes, quand vous aurez fait ce qui vous est commandé, dites : Nous sommes des serviteurs inutiles : ce que nous avons fait, c'est ce que nous avons dû faire.

Or ils n'en ont rien fait, et non seulement ils ont été inutiles, mais nuisibles. C'est pourquoi Dieu n'a pas voulu que les Noces de l'Agneau fussent célébrées avec de pareils convives.

 

 

 



[1] Comme les soixante-douze disciples, taillés dans les trente-six Décans. Il est obligé de les envoyer deux à deux pour que l'un éclaire l'autre. Dans chaque couple il y a une moitié vouée aux ténèbres. Cf. Les Évangiles de Satan, deuxième partie.

[2] Ils sont hors du salut depuis leur attitude au Garizim et Sôrtaba. Cf. Le Roi des Juifs. Quant aux païens, même en payant, ils ne sont pas du Royaume.

[3] Dispersées et perdues dans le monde païen.

[4] Des cieux sur terre.

[5] Onction avec de l'huile vierge. Cf. Le Roi des Juifs. Elle n'avait de valeur qu'entre les doigts augustes d'un descendant de David. Elle était de nul effet entre ceux d'Ananias ou d'Apollos.

[6] Ce fils du tonnerre était en effet ventriloque. Son verbe était surtout gastrique.

[7] Pistis Sophia, p. 144.

[8] Il était dans les Paroles du Rabbi.

[9] C'est l'origine de la poissonnade d'or et du procès en captation intenté contre Apulée par les héritiers de sa femme. Cf. Les Évangiles de Satan, première partie.

[10] Voilà qui explique les effets de la poissonnade sur les Athéniens dans l'Âne d'or (l. I) Devant le portique du Pœcile, j'ai de mes yeux vu un charlatan avaler par la pointe son espadon de cavalerie horriblement tranchant. Un instant après, pour quelques pièces de menue monnaie, il s'enfonça jusque dans les entrailles un épieu de chasseur en le prenant par le bout dangereux. Au fond des entrailles de ce malheureux la hampe ainsi renversée et percée par le bout remontait jusque derrière sa tête. Lin enfant aux gestes gracieux et souples grimpa après le bois, se tournant et se retournant avec des évolutions telles qu'il ne semblait avoir ni nerfs ni os. Nous étions tous saisis d'admiration : on eût dit le caducée du Dieu de la médecine avec le serpent fécond qui l'enlace étroitement de ses replis.

[11] Voyez le fait Thallus dans l'Apologie d'Apulée. Cf. Les Evangiles de Satan, première partie.

[12] Pistis Sophia, p. 145.

[13] Dans le texte actuel ils sont censés avoir déjà entendu le Sermon sur la Montagne placé tout au début, avec d'autres instructions que nous éludions plus loin. Mais il est clair que dans le texte original ce verset venait immédiatement après la révélation du mystère du chrisme.

[14] L'évangéliste vient de dresser la liste des douze, et Jésus est censé les avoir élus sur la montagne (Sion) où il devait venir. C'est ce qui a donné l'idée aux aigrefins de transporter sur cette montagne, avec de nouveaux développements, le Sermon que Luc a placé dans la plaine.

[15] De la Balance au Zib en cours.

[16] Acculés à ce principe les Nicolaïtes et les Carpocratiens avaient tranché la difficulté par l'inceste pendant les périodes sabbatiques à proto-jubilaires. Cf. Les Évangiles de Satan, première partie.

[17] Cf. Les Évangiles de Satan, deuxième partie.

[18] Genèse, ch. III.

[19] Des Gnostiques ont fait un Évangile au nom d'Eve qui, ayant seule causé avec le Serpent, avait appris beaucoup de choses inconnues d'Adam : ils ont eu presque autant de courage que Jehoudda Is-Kérioth qui faisait sa généalogie par Caïn. Cf. Le Roi des Juifs.

[20] Il y en a deux par le moyen qu'il emploie.

[21] Le baptême d'eau par Joannès et le baptême de feu par le moyen ci-dessus révélé.

[22] Pistis Sophia, pp. 155, 156.

[23] Bar-Jehoudda porta lui-même sa croix depuis le prétoire jusqu'au Guol-golta. Ce fait n'étant arrivé que le 14 nisan 788 vers deux heures de l'après-midi et n'étant consigné que dans Cérinthe, on voit jusqu'à quel point les instructions de Jésus sont rétrospectives.

[24] O eurôn tèn psukèn autou. Psukè dans le langage évangélique, c'est la vie animale et nullement l'âme.

[25] Ces deux versets ont été transportés mot pour mot dans le testament prophétique de Jésus sur le Mont des Oliviers. Marc, XIII, 12, et Luc, XXI, 16, 17. Quant à Matthieu qui depuis sa mise au nombre des douze est censé avoir entendu deux fois ces paroles, une fois dans les instructions, l'autre dans le testament, il les arrange sensiblement dans celui-ci au ch. XXIV, 9, 10.

[26] Pistis Sophia, p. 177.

[27] Pistis Sophia, p. 177.

[28] Les Evangiles de Satan, deuxième partie.

[29] Surnom de Jehoudda parmi les défenseurs de la Loi. Il l'incarnait tout entière, il était Toute-la-Loi. Cf. Le Charpentier.

[30] En embrassant Salomé, elle lui donne l'Esprit qui est en Marie Magdaléenne.

[31] Devant l'Abbas il n'y a que des frères et des sœurs.

[32] Elle la baisa de nouveau, dit le texte. Or la première fois c'est Marie qui a baisé Salomé. L'une est l'esprit de l'autre dans cette Écriture, comme elle l'est dans les Évangiles. Étonnez-vous après cela que le revenant de Joannès se baptise lui-même sous le nom de Jésus !

[33] On peut être certain que tous ces discours, ainsi que les précédents, viennent des Explications de Papias sur les Paroles du Rabbi. Ils sont exactement dans le même esprit que l'Envoi de Pathmos.

[34] Bar-Jehoudda avait porté la sienne depuis le prétoire jusqu'au Guol-golta.

[35] Dans la croisade juive.

[36] Dans le port de la croix. Il avait donc bien porté la sienne lui-même, comme le dit Cérinthe. Cf. L'Evangile de Nessus. Il y a unanimité parmi les évangélistes.

[37] Tés psukén, qu'il ne faut jamais traduire par âme. C'est tout le contraire.

[38] Ou de mes paroles contre le monde des goym.

[39] Le monde en effet doit périr, à la réserve de la Judée, centre de la terre. A quoi bon avoir avec soi ce monde condamné à mort ? Soyez plutôt de la croisade contre la civilisation, et le Royaume de Dieu est à vous !

[40] Tous émous logous. Ce sont les Logia Kuriou, les Paroles du Rabbi expliquées par Papias. Cf. Les Evangiles de Satan, première parte.

[41] Luc, XVII, 21

[42] Cf. Les Évangiles de Satan, deuxième partie.

[43] Cf. Les Évangiles de Satan, deuxième partie.

[44] Cf. Les Évangiles de Satan, deuxième partie.

[45] Cf. Les Évangiles de Satan, deuxième partie.

[46] Cf. Les Évangiles de Satan, deuxième partie.

[47] Les disciples de Jehoudda, c'est-à-dire sa femme et ses fils, à commencer par le Joannès.

[48] Pour qu'il priât son Père pour eux. Son Père est au-dessus de lui, il vous l'a dit dans Cérinthe. Le jour est proche cependant où bar-Jehoudda évincera le Père et le Fils, l'Église y travaille.

[49] Kai proseuxétai. On sait que les synagogues étaient dites proseuques par les Grecs et même par les Romains. Nous avons déjà vu le mot employé dans Philon à propos des Juifs d'Alexandrie et de Rome. Cf. Le Charpentier.

[50] Cf. Les Evangiles de Satan, deuxième partie.

[51] Cf. Les Marchands de Christ.

[52] Cf. L'Evangile de Nessus.

[53] Cf. Le Roi des Juifs.

[54] La beth saïda et la beth léhem. Cf. Les Evangiles de Satan, première partie.

[55] Jusque dans la Cène. Cf. Les Évangiles de Satan, deuxième partie.

[56] Cf. Les Évangiles de Satan, deuxième partie.

[57] Cf. L'Evangile de Nessus.

[58] Il est bien temps !

[59] C'est l'adaptation d'un des propos de Jésus aux soixante-douze et aux douze.

[60] Cf. Le Roi des Juifs et Le Saint-Esprit.

[61] Tu es Petrus, l'histoire et la légende, Paris, 1901, in-12°. Ouvrage médiocre, nous l'avons dit déjà, mais où percent les lueurs qui devaient nous mettre sur le chemin de la vérité.

[62] Cf. Le Charpentier.

[63] Cf. Le Roi des Juifs.

[64] Cf. Les Evangiles de Satan, première partie.

[65] Cf. Les Evangiles de Satan, seconde partie, et Les Marchands de Christ.

[66] Nous les avons nommées et nous avons donné le texte de l'invocation. Cf. Les Evangiles de Satan, deuxième partie.

[67] Ne pas oublier que dans le thème astrologique Jehoudda Is-Kérioth est celui des deux poissons qui tourne le dos à l'autre sur le Zodiaque. Il est le piscis sinister, poisson senestre, d'où sinistre. Sa seule position dans le signe suffirait à démontrer que Bar-Jehoudda a été arrêté à la gauche de Jérusalem, et non à la droite comme l'est Jésus dans la mythologie actuelle.

[68] Celui de chasser les démons grâce a leur division, à leur extinction par l'eau.

[69] Ananias baptisait en son nom. Les synoptiseurs veulent faire croire ici qu'il baptisait au nom de Bar-Jehoudda.

[70] On a oublié de reporter cette défaite dans Luc.

[71] Cf. Les Évangiles de Satan, deuxième partie.

[72] La menace revient trois fois, comme la malédiction dans la kabbale jehouddique. Elle est en forme.

[73] On supprime le nom du Ghé-Hinnom.

[74] On laisse le Ghé-Hinnom par inadvertance, mais il n'apparaît qu'une fois, au lieu de trois dans Marc.

[75] Lévitique, II, 13.

[76] Nombres, XVIII, 19.

[77] II Chroniques, XIII, 5.

[78] Involontairement peut-être, les deux mots ayant le même nombre de syllabes.

[79] Genèse, XV, 10.

[80] Et non le, comme on le lit dans les traductions, notamment celle du Saint-Siège.

[81] Dans les ténèbres extérieures, par exemple.

[82] Cf. Les Évangiles de Satan, deuxième partie. Et bar-Jehoudda ne leur disait-il pas que son père et sa mère étaient les leurs ?

[83] Ce verset n'est que dans Matthieu, il a été reporté par les synoptiseurs à la fin de la malédiction contre les molochistes et violateurs d'enfants, mais il appartient à un tout autre ordre d'idées, ainsi que le démontre le verset suivant et les deux paraboles qu'il annonce.

[84] Cf. Les Evangiles de Satan, première partie.

[85] Ce quelqu'un, c'est Jésus lui-même.

[86] Celle-là, c'est bar-Jehoudda.

[87] Il s'opère ici dans la même idée le même changement de temps que dans la liquidation de l'affaire Ananias. Nous l'avons empêché, dit Joannès. — Ne l'en empêchez pas, répond Jésus. Au passé dans les prémisses l'affaire se termine au présent dans la conclusion. Dans la liquidation des pâques molochistes, l'affaire présentée au passa dans les prémisses se termine au futur dans la conclusion. Je suis venu sauver ce qui avait péri, dit Jésus. Et ensuite : Dorénavant mon Père ne veut pas que les petits enfants périssent. Le goy s'y perd, c'est ce qu'il faut.

[88] Dans le sens d'assemblée millénariste indépendante de la synagogue locale ou confondue avec elle. L'assemblée des Juifs anti-jehouddolâtres, c'est ce que l'Envoi de Pathmos appelle la synagogue de Satan. Le vrai nom de l'église dans l'acception qu'elle a ici, c'est synagogue du Royaume attendu.

[89] Au lieu de : Qu'il te soit comme le païen et comme le publicain. Et, en effet, pour Bar-Jehoudda le païen était un scandale, et le juif qui avait accepté le rôle de publicain était un transgresseur.

[90] Jésus veut faire croire qu'il a parlé cette fois-là en parabole au figuré ; mais c'est cette fois-ci dans la maison de correction tenue par Valentin, qu'il parle en parabole.

[91] C'est le texte de la loi dans le Deutéronome. Et c'est pour y satisfaire qu'on a mis l'Évangile sous le nom de trois, puis de quatre auteurs. Cf. Les Évangiles de Satan, première partie.

[92] Pistis Sophia, p. 138. C'est-à-dire que sa repentance ne sera pas reçue.

[93] Saül, par exemple. Cf. Le Gogotha.

[94] Bar-Abbas, par exemple, délié par Pilatus, instrument du Saint-Esprit.

[95] Cf. Les Évangiles de Satan, deuxième partie.

[96] Septante fois sept fois, dit-il dans Matthieu et dans Luc. Ici il n'y a plus de limites.

[97] Devant l'Invisible, celui que Joannès n'a pas vu dans son Apocalypse et qui est au-dessus du Père.

[98] Dans Matthieu et dans Luc.

[99] Pistis Sophia, pp. 162, 163.

[100] Ne fût-ce qu'à raison de son sexe. Joannès ne baptisait pas de femmes. Dans son système la femme est sauvée par l'homme rentré en grâce auprès de Dieu. Sur le baptême de fumée, cf. L'Evangile de Nessus et Les Evangiles de Satan, première partie.

[101] Cf. Les Evangiles de Satan, première partie.

[102] Jubilaires. Cf. Les Evangiles de Satan, première partie.

[103] Par sa présence. Figuier de la génération, il est en même temps celui de la mort.

[104] Les églises valentiniennes étaient devenues assez riches sous Julien pour que les jehouddolâtres purs leur fissent l'honneur de les mettre à sac.

[105] Dans plusieurs paraboles (cf. Les Evangiles de Satan, première partie), d'après lesquelles on a arrangé celle-ci.

[106] Au centuple !

[107] Dôs ergasian apèllakthai ap' autou. Apallassomai implique toujours une action violente, et jamais la persuasion.

[108] Pistis Sophia, p. 153.

[109] Le juge visé dans l'ordonnance de Jésus.

[110] Ici Jésus n'attend pas que Joannès ou Pierre le questionnent, comme dans les cas antérieurs.

[111] La plus petite des croix végétales.

[112] Le figuier-mûrier, image du Figuier myriamétrique de l'Eden. Cf. Les Évangiles de Satan, deuxième partie.

[113] Le serviteur. Bar-Jehoudda par exemple.

[114] Allusion au repas des Noces de l'Agneau qui sont encore une fois remises. Les apôtres n'y peuvent prendre part qu'après s'en être rendus dignes par des œuvres plus conformes à ce nouveau programme.