LE MENSONGE CHRÉTIEN - (JÉSUS-CHRIST N'A PAS EXISTÉ)

 

TOME VIII — LES ÉVANGILES DE SATAN (DEUXIÈME PARTIE)

VI. — LA CONDAMNATION.

 

 

I. — LA DATE DE L'ACTION MONARCHIQUE DE BAR-JEHOUDDA.

 

Bar-Jehoudda et ses frères étaient célèbres dans l'histoire pour les incendies, les pillages et les excès de tout genre qu'ils avaient commis pendant les années sabbatiques, particulièrement l'année proto jubilaire 788. A leur Sauveur, à leur Paraclet[1], de prendre leur défense. Il n'y peut arriver qu'en dissimulant leurs actes ordinaires, et plus particulièrement la date de ceux qui étaient imputables au baptiseur. Et pourtant, malgré toutes leurs fraudes, les synoptiseurs ont laissé cette date au beau milieu de la fable. Et savez-vous dans quel texte ? Dans celui de Luc, où l'Eglise a introduit ses deux grands faux chronologiques : le Recensement de 760 comme date de la pseudo-Nativité de Jésus et l'année 781, quinzième de Tibère, comme date de la manifestation publique du baptiseur !

LUC, VI, 1. Or il arriva qu'un jour du sabbat premier du deux[2]...

Les synoptiseurs ont été plus circonspects dans Matthieu et dans Marc, ils ont enlevé le mot premier du deux qui faisait de l'année sabbatique 788 une année proto-jubilaire et donnait la véritable date de la crucifixion de Bar-Jehoudda en même temps que, confrontée avec sa naissance dans une double année, elle donnait mathématiquement son véritable âge.

MATTHIEU, XII, 1. En ce temps-là, Jésus passait le long des blés, aux jours sabbatiques[3] ; et ses disciples, ayant faim, se mirent à cueillir des épis et à les manger.

2. Les pharisiens, voyant cela, lui dirent : Voilà que vos disciples font ce qu'il n'est pas permis de faire au sabbat.

MARC, II, 23. Il arriva encore que le Seigneur passant le long des blés, aux jours sabbatiques, ses disciples, et marchant, commencèrent à rompre les épis.

24. Sur quoi les pharisiens lui dirent : Pourquoi font-ils aux jours sabbatiques ce qu'il n'est point permis de faire ?

LUC, VI, 1. ... Comme Jésus passait le long des blés, ses disciples se mirent à rompre les épis, et les froissant de leurs mains, ils mangeaient.

2. Alors quelques-uns des pharisiens leur dirent : Pourquoi faites-vous ce qu'il n'est point permis de faire aux jours sabbatiques ?

S'ils n'étaient passés que le long des blés, personne ne leur aurait rien dit, mais ils avaient pillé les greniers publics et particuliers, sous le prétexte que tout devait faire retour à la maison de David le 15 nisan suivant.

MARC, II, 25. Il leur répondit : N'avez-vous jamais lu ce que fit David dans le besoin où il se trouva, lorsque lui et ceux qui l'accompagnaient furent pressés de la faim ?

26. Comment il entra dans la maison de Dieu, du temps du grand-prêtre Abiathar, et mangea les pains de proposition et en donna à ceux qui étaient avec lui, quoiqu'il n'y eut que les prêtres à qui il fût permis d'en manger ?

LUC, II, 3. Jésus prenant la parole leur dit : N'avez-vous donc pas lu ce que fit David, lorsque lui et ceux qui l'accompagnaient furent pressés par la faim ?

4. Et comment il entra dans la maison de Dieu et prit les Pains qui y étaient exposés, en mangea et en donna à ceux qui étaient avec lui, quoiqu'il n'y ait que les prêtres seuls à qui il soit permis d'en manger ?

MATTHIEU, XII, 3. Mais il leur dit : N'avez-vous point lu ce que fit David, lorsqu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui.

4. Comme il entra dans là maison de Dieu, et mangea les Pains de proposition, qu'il ne lui était pas permis de manger, ni à ceux qui étaient avec lui, mais aux prêtres seuls ?

Vous voyez la thèse : la faim justifie les moyens. Tout était permis à Bar-Jehoudda pour ressaisir la couronne. Roi-christ comme son père David, il avait tous les droits, non seulement contre Rome et contre les Hérodes, mais contre le Temple. Pour distribuer aux Juifs le léhem du Zib dans le quatrième séa, ne fallait-il pas d'abord qu'il rentrât dans tous les biens que le temps lui avait ravis ? L'année proto-jubilaire n'était-elle pas celle de la réintégrande ?[4]

 

L'exemple de David était parfaitement choisi, il dénote chez l'Évangéliste une connaissance profonde des Écritures. Sans doute David n'était accompagné de personne lorsqu'il mangea les pains de proposition, il ne tenait pas encore la campagne avec une bande de pillards, il était seul, fugitif, en danger mortel, et malgré ses protestations de pureté, peu digne de manger de ces pains consacrés[5]. Nazir né, Bar-Jehoudda était infiniment plus pur que son ancêtre, lequel posséda tout un harem en dehors de ses femmes légitimes. Mais la virginité ne se communique pas et, quoique robuste, la sienne ne suffit pas à couvrir les femmes perdues et les gens de mauvaise vie qui lui faisaient escorte pendant l'année de la réintégrande. Les récoltes de ses concitoyens étaient à lui, puisque le monde entier lui appartenait à partir du 15 nisan, et elles n'étaient nullement consacrées à Dieu. Ce que l'Évangéliste soutient à la décharge du prétendant, c'est qu'étant le roi-christ aux termes de sa propre Apocalypse, ses compagnons participaient aux mêmes droits, malgré leur ignominie manifeste. C'est ce qu'avait soutenu David lorsqu'il s'était fait délivrer les cinq pains d'Achimélech (Abiathar). Aussi ses frères et toute la maison de son père vinrent-ils le trouver (pour avoir de ce léhem). Et tous ceux qui avaient de méchantes affaires, et ceux qui étaient accablés de dettes ou mécontents s'assemblèrent auprès de lui, et il devint leur chef[6]. C'est ce qui était arrivé à son descendant, le Roi des voleurs de 788[7].

5. Ou n'avez-vous pas lu dans la loi qu'aux jours sabbatiques les prêtres dans le temple violent le sabbat, et sont sans péché ?

6. Or je vous dis qu'il y a ici quelqu'un de plus grand que le Temple.

7. Et si vous compreniez ce que signifie : Je veux la miséricorde et non le sacrifice[8], vous n'auriez jamais condamné les innocents.

LUC, VI, 5. Et il ajouta : Le Fils de l'homme est maître au sabbat même.

MATTHIEU, XII, 8. Car le Fils de l'homme est maître du sabbat même.

MARC, II, 27. [Et il leur dit encore : Le sabbat a été fait pour l'homme et non l'homme pour le sabbat.]

28. C'est pourquoi le Fils de l'homme est maître du sabbat même.

Les innocents, c'est Bar-Jehoudda et Eléazar, condamnés par la même sentence en adar 788. Ils avaient le droit de tout prendre, ayant celui de tout avoir.

 

II. — BAR-JEHOUDDA ET LES POURCEAUX GAULOIS.

 

Nous avons donné sous le titre de Journée des Porcs le récit de la bataille de Gamala et de la trahison pour laquelle Bar-Jehoudda fut condamné. Nous y renvoyons le lecteur, nous bornant à préciser certains points qui facilitent le déchiffrement de cette histoire proposée sous la forme énigmatique dans l'intérêt du Juif coéternel et consubstantiel au Père.

Le dispositif le plus ancien met en scène Hérode Antipas, tétrarque de Galilée et de Pérée, dans le personnage d'un démon qui occupe depuis de longues années la rive transjordanique du lac de Tibériade et les terres de Pérée devant la ville de Gamala. Pour mieux dire il possède un Gaulonite, habitant anonyme de Gamala, à qui reviennent de droit et cette ville et ces terres et toutes celles de la Bathanée, de la Galilée et de la Samarie, de la Judée et de l'Idumée, et toutes celles de la Décapole qui avaient fait partie du royaume de David. Ce possédé récalcitrant, c'est Bar-Jehoudda lui-même, le futur Roi du monde.

MARC, V, 1. Et ils vinrent de l'autre côté de la mer, dans le pays des Géraséniens[9].

LUC, VIII, 26. Ensuite ils abordèrent au pays des Géraséniens, qui est vis-à-vis de la Galilée.

27. Et quand Jésus fut descendu à terre, il vint au-devant de lui un homme qui avait en lui un démon depuis longtemps ; il ne portait aucun vêtement, et ne demeurait point dans les maisons, mais dans les sépulcres.

Le malheureux qui est la victime de cette possession diabolique est absolument nu. Shehimon aussi est nu dans sa barque[10] lors de la pâque aux poissons ; et ce qu'on ne dit pas, c'est que tous ceux qui sont avec lui, ses six autres frères, étaient également nus avant que Jésus les reçût dans la lumière. Dans la doctrine millénariste tout Juif est nu, qui n'a pas les habits blancs dont le Sauveur doit le revêtir un jour. Mais ici il est nit, faute d'être investi de la robe royale qui lui est due. Quant au démon qui le possède contre tout droit, depuis la construction de Tibériade sur un ancien cimetière[11], il habite les sépulcres, mais il ne demande pas mieux d'entrer dans les douze maisons du Seigneur, à commencer par la douzième, celle du Zib, dont il n'est séparé que par quelques semaines. Malheureusement pour lui, il n'y a qu'un homme en état de le mener dans cette beth léhem. Cet homme, c'est celui qu'il possède, et auquel il devrait être soumis, si les choses étaient à leur place.

MARC, V, 2. Et comme Jésus sortait de la barque, tout à Coup accourut à lui d'au milieu des sépulcres un homme possédé d'un esprit impur,

3. Lequel habitait dans les sépulcres ; et nul ne pouvait le tenir lié, même avec des chaînes.

4. Car souvent, serré de chaînes et les pieds dans les fers, il avait rompu ses chaînes et brisé ses fers, et personne ne le pouvait dompter.

5. Et sans cesse, le jour et la nuit, il était parmi les tombeaux et sur les montagnes, criant et se meurtrissant avec des pierres.

6. Or, voyant Jésus de loin, il accourut et l'adora.

7. Et, criant d'une voix forte, il dit : Qu'y a-t-il entre moi et vous, Jésus, Fils du Dieu très haut ? (Que me voulez-vous ?) Je vous adjure par Dieu, ne me tourmentez point !

8. Car il lui disait : Esprit impur, sors de cet homme !

LUC, VIII, 28. Celui-ci, dès qu'il vit Jésus se prosterna devant lui, et, criant d'une voix forte, dit : Que me voulez-vous, Jésus, Fils du Dieu très haut ? Je vous en conjure, ne me tourmentez point !

29. Car il commandait à l'esprit impur de sortir de cet homme. Depuis longtemps, en effet, il s'en était emparé ; et, quoiqu'il fût lié de chaines et gardé, les fers aux pieds, il rompait ses liens, et il était poussé par le démon dans le désert.

Le personnage est double, comme vous voyez. Il y a en lui le possédé, Bar-Jehoudda, et l'esprit impur, Antipas. S'il en était autrement et que le personnage fût un, loin de conjurer Jésus de ne pas le tourmenter, il le supplierait de le débarrasser de son démon. Au lieu de cela, c'est le démon qui réclame parce que Jésus lui donne ordre de sortir de son possédé.

MARC, V, 9. Et il lui demanda : Quel est ton nom ? Et il lui répondit : Légion est mon nom, car nous sommes beaucoup.

10. Et il le suppliait avec instance de ne point le chasser hors de ce pays.

La similitude d'Antipas et du démon est aussi topique que le permet ce genre de littérature. Antipas arrive de Tibériade, bâtie sur les sépulcres[12] ; grâce à l'appui de la Bête, il s'est maintenu contre de furieux assauts, notamment celui de Jehoudda en 760, mais il a beau se nommer Légion, quand il aperçoit le Maître du sabbat, il se précipite à ses genoux, le suppliant de ne point le chasser hors du pays de Pérée que lui contestaient à la fois le roi des Arabes, son beau-père de la veille, et le prétendant davidique, hier encore habitant de Gamala.

Cette prière ayant un caractère historique et géographique trop précis, les synoptiseurs l'ont modifiée dans Luc.

LUC, VIII, 30. Jésus l'interrogea, disant : Quel est ton nom ? Il lui dit : Légion, parce que beaucoup de démons étaient entrés dans cet homme.

31. Et ils le priaient de ne pas leur commander d'aller dans l'abîme.

Les démons d'Antipas n'avaient rien à craindre de l'abîme infernal avant le 15 nisan ; et Leur supplication n'a aucune raison d'être. Même victorieux, Antipas aura toujours sa légion de démons, tandis que, s'il est battu, il sera chassé du pays. C'est ce qu'il fait observer lui-même dans Marc. Toutefois deux mille d'entre eux sont menacés d'un abîme dont ils ne se doutent guère 4 ce moment de la similitude.

Les synoptiseurs de Matthieu ont compris qu'il ne fallait pas circonscrire la démonologie entre Antipas et Bar-Jehoudda aux prises l'un avec l'autre dans le Même personnage.

Au lieu d'un démoniaque, ils en ont mis deux qui sont Antipas et son beau-père Arétas, lesquels adressent à Jésus une prière en harmonie avec la peur manifestée par les démons dans la dispositif de Luc, la Peur d'être envoyés en enfer. De cette façon ils n'ont Plus l'air de se disputer le pays à force ouverte.

MATTHIEU, VIII, 28. Lorsqu'il fut venu de l'autre côté de la mer, dans le pays des Géraséniens, coururent au-devant de lui deux démoniaques, sortant des sépulcres, extrêmement furieux, au point que personne n'osait passer par ce chemin[13] :

29. Et ils se mirent à crier, disant : Qu'y a-t-il entre nous et vous, Jésus fils de Dieu ? (Que nous voulez-vous ?)[14] Etes-vous venu ici avant le temps pour nous tourmenter ?

Le Fils de l'homme ne devant apparaître sur les nuées que le 15 nisan 789 pour juger les vivants et les morts, Antipas et Arétas s'étonnent de le voir en fonctions avant l'échéance, et ils craignent l'un et l'autre d'être envoyés en enfer, puisqu'ils se disputent le bien de Bar-Jehoudda.

Comment tout cela va-t-il finir ?

MARC, V, 11. Or il y avait là, le long de la montagne[15], un grand troupeau de pourceaux qui paissaient.

LUC, VIII, 32. Or il y avait là un grand troupeau de pourceaux, qui paissaient sur la montagne ;

MATTHIEU, VIII, 30. Or était non loin d'eux[16] un grand troupeau de pourceaux qui paissaient.

Quels sont ces pourceaux ou pour mieux dire ces hommes à image porcine ? Une troupe engagée au service d'Antipas, non seulement contre les Arabes, mais contre ses ennemis de l'intérieur. Juive ? Non, étrangère, uniquement composée de bêtes, et de bêtes qui n'avait point l'aigle dans leurs enseignes, sinon ils seraient comparés à des loups[17], mais un autre animal connu par ses défenses.

La similitude des pourceaux est fournie à l'Evangéliste par la nationalité de ces hommes. Saluez, adorateurs du Juif coéternel et consubstantiel au Père, ce sont des Gaulois ! Hérode en avait engagé qui le servirent très fidèlement contre les davidistes et qui à son enterrement marchaient en tête du cortège. La plupart restèrent au service de ses fils. Ce furent proprement leurs Suisses, et quand au Recensement Archélaüs fut dépossédé de l'ethnarchie de Jérusalem[18], c'est dans les Gaules qu'il fut exilé, à Lyon où il y avait déjà beaucoup de Juifs, au milieu desquels parut à la fin du deuxième siècle le premier jehouddolâtre connu, Salomon dit Irénée. Antipas conserva l'habitude hérodienne d'entretenir des mercenaires gaulois, et c'est, je pense, a cela qu'il faut attribuer la légende qui le fait mourir eu Gaule, avec Pontius Pilatus. A l'instar des Romains d'avant Marius, beaucoup de ces Gaulois avaient Papen le porc sauvage, dans leurs enseignes ; on le voit figurer sur l'arc de triomphe d'Orange parmi leurs dépouilles, et ce n'est pas le seul exemple[19].

Les Gaulois étaient rangés en bataille dans la plaine qui s'étend devant Gamala, — le long de la montagne, dit très bien Luc, — et ils comptaient sur l'appui des Bathanéens qui avaient eu la démoniaque idée de s'enrôler sous la bannière hérodienne. Mais ces démoniaques Bathanéens, fortement travaillés, évangélisés par l'homme que possédait Antipas, se disposaient, en trahissant, à rejeter le choc arabe sur les pourceaux venus des Gaules.

LUC, VIII, 32. Et ils le priaient de leur permettre d'entrer en ces pourceaux, et il leur permit.

MARC, V, 12. Et les démons suppliaient Jésus, disant : Envoyez-nous dans ces pourceaux, afin que nous entrions en eux[20].

13. Et Jésus le leur permit aussitôt. Les esprits impurs, sortant donc du possédé, entrèrent dans les pourceaux ; et le troupeau, d'environ deux mille, se précipita impétueusement dans la mer[21], et s'y noya.

MATTHIEU, VIII, 31. Et les démons le priaient, disant : Si vous nous chassez d'ici, envoyez-nous dans ce troupeau de pourceaux.

32. Il leur répondit : Allez ! Eux donc, étant sortis, entrèrent dans les pourceaux ; et voilà que le troupeau tout entier se précipita impétueusement dans la mer ; et ils moururent dans les eaux.

LUC, VIII, 33. Les démons sortirent donc, et entrèrent dans les pourceaux ; et le troupeau courut impétueusement se précipiter dans le lac, et s'y noya.

Après la part qu'ils avaient prise à la répression des troubles fomentés par son père, on comprend que le revenant de Bar-Jehoudda autorise les démons à entrer dans ces deux mille Gaulois. Et puis, devant l'auteur de l'Apocalypse, Jésus est excessivement embarrassé. Apocalyptiquement qu'eût-il fait s'il fût venu le 15 nisan 789 ? Il eût précipité Satan et ses anges dans l'abîme où il les eût enfermés pour mille ans, après quoi son Père les eût condamnés à la seconde mort. Les deux mille pourceaux d'Antipas eussent été détruits, étant donné leur incirconcision et leur provenance, tandis que les Bathanéens débauchés du service d'Antipas, rentrés en grâce par leur opportune désertion, avaient tout pour être sauvés. Ils n'avaient qu'un défaut, c'est que l'histoire de leur trahison et le nom de celui qui la leur avait conseillée, étaient tout au long dans Flavius Josèphe[22]. C'est ce qui empêche Jésus de célébrer cet exploit autrement qu'en énigme. Mais il lui reste une ressource : appliquer la loi de malédiction aux deux mille mercenaires porcins et laisser aux traîtres l'espoir de ressusciter un jour en récompense de leur belle action. C'est ce qu'il vient de faire.

Les Bathanéens ont rejeté leurs démons sur les Gaulois par un moyen qu'autorise le Lévitique. Ils les ont présentés au Seigneur, comme l'est le bouc émissaire par le prêtre, puis ils les ont chargés du péché qu'ils allaient, eux Juifs, commettre en servant avec des Gaulois, alors que le roi légitime avait besoin d'eux Contre tout le monde. Voici ce qu'on faisait au bouc émissaire. Le prêtre après qu'il aura purifié le sanctuaire, le tabernacle et l'autel, offrira le bouc vivant, et lui ayant mis les deux mains sur la tête, il confessera toutes les iniquités des enfants d'Israël, toutes leurs offences et tous leurs péchés ; il en chargera avec imprécations la tête de ce boue, et l'enverra au désert par un nomme destiné à cela. Après que le bouc aura porté l'aura leurs iniquités dans un lieu solitaire et qu'on l'aura laissé aller dans le désert, Aaron ayant quitté les vêtements dont il était revêtu dans le sanctuaire et les ayant laissés là, lavera son corps dans le lieu saint et se revêtira de ses habits ordinaires[23]. Au lieu de porter les iniquités des Bathanéens dans un désert de sable, les Gaulois les ont portées dans un désert d'eau, mais sans le baptême préalable qui leur eût assuré la résurrection au 15 nisan !

Tandis que les Bathanéens se réfugiaient dans Gamala dont Bar-Jehoudda leur ouvrait les portes, les gardiens des pourceaux, c'est-à-dire les chefs hérodiens, tels que Saül et Philippe Bar-Jacim, prenaient en désordre le chemin de Tibériade.

MARC, V, 14. Ceux qui les gardaient, s'enfuirent, et répandirent cette nouvelle dans la ville[24] et dans les champs. Aussitôt les gens sortirent pour voir ce qui était arrivé.

MATTHIEU, VIII, 33. Et les gardiens s'enfuirent ; et, venant dans la ville, ils racontèrent tout ceci, et le sort de ceux qui avaient été démoniaques[25].

34. Aussitôt toute la ville[26] sortit au-devant de Jésus ; et, l'ayant vu, ils le priaient de sortir de leurs confins[27].

LUC, VIII, 34. Ce qu'ayant vu, les gardiens s'enfuirent, et l'annoncèrent dans la ville et dans les villages.

35. Et plusieurs sortirent pour voir ce qui était arrivé, et vinrent à Jésus ; ils trouvèrent assis à ses pieds, vêtu et sain d'esprit, l'homme dont les démons[28] étaient sortis, et ils furent remplis de crainte.

36. Et ceux qui l'avaient vu[29], leur racontèrent comment il était échappé sain et sauf de la légion.

MARC, V, 15. Ils vinrent vers Jésus, et ils virent celui qui avait été tourmenté par le démon, assis, vêtu et sain d'esprit et ils furent saisis de crainte.

16. Et ceux qui avaient vu leur racontèrent ce qui était arrivé au possédé et aux pourceaux ;

17. Et ils commencèrent à prier Jésus de s'éloigner de leurs confins.

L'effet de cette démonologie est que le possédé n'est Plus nu, mais vêtu à la royale, investi de tout ce que détenait son démon, et délivré de la possession dont il souffrait. Tel Bar-Jehoudda après l'expulsion d'Antipas hors de Pérée, grâce à l'évangélisation des Bathanéens. Il a débarrassé ceux-ci des mauvais esprits qui les avaient poussés à s'enrôler dans les troupes d'Antipas, il les a passés aux deux mille pourceaux qui ont expié Pour eux. Toutefois le triomphe de Bar-Jehoudda semble devoir être de courte durée. Je ne suis pas pleinement tranquille pour lui, car le démon qui le possédait n'a pas été noyé avec les pourceaux, il vit encore, il occupe toujours la rive occidentale du lac, il peut se venger et il se vengera. Les concitoyens du possédé le prient d'évacuer le territoire pour éviter qu'à leur tour ils ne payent pour les traîtres. Et quand ce possédé demande à Jésus de le garder avec lui, celui-ci refuse à cause des conséquences.

MARC, V, 18. Lorsqu'il montait dans la barque, celui qui avait été tourmenté par le démon, le supplia de lui permettre de rester avec lui ;

19. Mais il le lui refusa et lui dit : Va dans ta maison[30], vers les tiens, et annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi, et comme il a eu pitié de toi.

20. Il s'en alla donc, et commença à publier dans la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui ; et tous étaient dans l'admiration.

LUC, VIII, 37. Alors tout le peuple du pays des Géraséniens le pria de s'éloigner d'eux, parce qu'ils étaient saisis d'une grande frayeur. Jésus donc, montant dans la barque, s'en retourna.

38. Et l'homme dont les démons étaient sortis, lui demandait instamment de rester avec lui. Mais Jésus le renvoya, disant :

39. Retourne en ta maison, et raconte quelles grandes choses Dieu t'a faites. Et il s'en alla, publiant par toute la ville les grandes choses que Jésus lui avait faites.

C'est en effet le Verbe juif qui lui avait inspiré cette magnifique trahison par où il mettait en péril, pour l'unique satisfaction de sa vengeance, toute la région qui borde les rives du lac, Pérée, Gaulanitide et Galilée. Mais il fut obligé de quitter Gamala, tellement haut perchée et remparée que, s'il eût eu la population avec lui, il eût pu y tenir non seulement contre Antipas, mais même contre Vitellius, proconsul de Syrie.

MARC, V, 21. Jésus ayant repassé dans la barque de l'autre côté de la mer, il s'assembla une grande multitude autour de lui ; et il était près de la mer.

 

III. — LE REVENANT ET LA DÉMONIAQUE SYRO-PHÉNICIENNE.

 

C'est après l'affaire des Porcs que se place la tournée de Bar-Jehoudda parmi les Juifs de Phénicie et de la Décapole. Cérinthe nous a complètement caché cette tournée dans les anciens états de David, les synoptiseurs n'ont pas cru pouvoir faire de même.

MATTHIEU, XV, 21. Jésus, étant parti de là, se retira du côté de Tyr et de Sidon.

MARC, VII, 24. Partant ensuite de là, il s'en alla sur les-connus de Tyr et de Sidon ; et étant entré dans une maison, il voulait que personne ne le sût, mais il ne put demeurer taché.

25. Car une femme dont la fille était possédée d'un esprit impur, sitôt qu'elle eut ouï dire qu'il était là, entra et se jeta à ses pieds.

MATTHIEU, XV, 29. Et voici qu'une femme chananéenne, seigle de ces contrées, s'écria, lui disant : Seigneur, [fils de David,] ayez pitié de moi ; ma fille est cruellement tourmentée par le démon.

MARC, III, 26. C'était une femme païenne, Syro-Phénicienne de nation. Et elle le priait de chasser le démon hors de sa fille.

MATTHIEU, XV, 23. Jésus ne lui répondit pas un mot. Et ses disciples s'approchant de lui, le priaient, disant : Renvoyez-la, car elle crie derrière nous.

24. Mais Jésus, répondant, dit : Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël.

25. Elle cependant vint, et l'adora, disant : Seigneur, secourez-moi !

MARC, VII, 27. Jésus lui dit : Laissez d'abord rassasier les enfants : car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux chiens.

28. Mais elle répondit et lui dit : Il est vrai, Seigneur ; cependant les petits chiens mangent sous la table les miettes des enfants.

MATTHIEU, XV, 26. Jésus, répliquant, dit : Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux chiens.

27. Mais elle repartit : Il est vrai, Seigneur ; mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres.

28. Alors reprenant la parole, Jésus lui dit : Ô femme, grande est votre foi ; qu'il vous soit fait comme vous désirez. Et sa fille fut guérie dès cette heure-là.

MARC, VII, 29. Alors, il lui dit : A cause de cette parole[31], allez, le démon est sorti de votre fille.

30. Et lorsqu'elle revint dans sa maison, elle trouva se fille couchée sur son lit, et que le démon était sorti.

Sa chienne de mère avait gagné son procès ! Nous avons montré la barbarie de Jésus, son orgueil, son injustice, son insociabilité[32]. L'Eglise a bien senti qu'il y avait là de quoi révolter un homme de cœur : Jésus-Christ, dit-elle, ne répondit rien à cette femme pour éprouver sa foi. Si nous n'étions pas dans la fiction, on ne comprendrait guère que la chananéenne ne tombât point sur ce coquin à coups de manche à balai !

L'Eglise s'est emparée de cette allégorie pour faire de la chananéenne un être réel qui vient à l'appui de l'existence réelle de Jésus. On la dit originaire de Césarée Panéas, aux sources du Jourdain. Assez riche et très reconnaissante, — de quoi ? bon Dieu ! — elle fait, au dire d'Eusèbe[33], élever une statue à Jésus sur la place publique de la ville. En sa qualité de païenne, elle a le droit de témoigner sa gratitude par cette infraction à la loi juive. — Jésus l'avait guérie, mais non du culte des idoles. — Plus de trois cents ans après, cette statue existe encore, — ce qui, si c'était vrai, déposerait beaucoup plus de la magnifique tolérance romaine que de l'existence de Jésus —. Julien étant venu à Antioche, la statue est renversée et remplacée par celle de cet empereur : les Païens s'emparent de l'image de Jésus, la traînent dans. les rues et la mettent en pièces : mais les christiens en recueillent les débris et les déposent dans l'église. Quant à celle de Julien, elle est, comme de juste, détruite par la foudre. Sozomène, qui habita la Phénicie, la vit quelques années après, sans tête, le torse en partie brisé.

Pour ce qui est de celle-là nous pouvons croire Sozomène sur parole : aucun chef-d'œuvre n'arrêta jamais la fureur stupide des jehouddolâtres.

 

IV. — GUÉRISON DU SOURD-MUET DE LA DÉCAPOLE.

 

Jésus opère d'une façon cabalistique dans la guérison de ce sourd-muet. Il y introduit l'Esprit de Dieu Pur les sept portes de l'âme qui sont les deux yeux, les deux oreilles, la bouche et les deux fosses nasales, le sabbat de la genèse intellectuelle et sensorielle.

MARC, VII, 31. Quittant de nouveau les confins de Tyr, il vint par Sidon à la mer de Galilée, à travers le pays de la Décapole.

32. Or on lui amena un sourd-muet, et on le suppliait de lui imposer les mains.

33. Le tirant de la foule à l'écart, il lui mit les doigts dans les oreilles, et toucha sa langue avec de la salive ;

34. Puis, levant les yeux au ciel, il souffla et dit : Ephphétha, c'est-à-dire, ouvre-toi.

35. Et aussitôt ses oreilles s'ouvrirent, et le lien de sa langue se rompit, et il parlait distinctement.

36. Cependant il leur défendit de le dire à personne. Mais las ii le leur défendait, plus ils le publiaient.

37. Et plus ils étaient dans l'admiration, disant : Il a lien fait toutes choses : il a fait entendre les sourds et parler les muets.

 

V. — RÉSURRECTION DE LA FEMME DE SHEHIMON.

 

A son retour, le revenant de Bar-Jehoudda trouve -diverses choses qui le portent à réfléchir sur les inconvénients de trahir ses compatriotes, de débaucher les soldats de celui qui a la garde de la Pérée et de causer la mort de deux mille goym à ligure porcine. Dans Cérinthe il trouve Eléazar tué par les chiliarques d'Antipas et il le ressuscite. Ici il trouve la femme de 'Shehimon tuée par Saül et il la ressuscite également. Dans la furieuse revanche que prit Saül, et que les Actes des Apôtres flétrissent du nom de persécution, les femmes ne furent point épargnées[34].

LUC, VIII, 40. Or il arriva que, lorsque Jésus fut de retour, la foule du peuple le reçut : car tous l'attendaient.

MARC, V, 22. Or vint un chef de synagogue, nommé Jaïr ; le voyant, il se jeta à ses pieds,

23. Et il le suppliait instamment, disant : Ma fille est à l'extrémité ; venez, imposez votre main sur elle, afin qu'elle guérisse et qu'elle vive.

LUC, VIII, 41. Et voilà qu'il vint un homme nommé Jaïr, qui était chef de synagogue, et qu'il se jeta aux pieds de Jésus, le priant d'entrer dans sa maison.

42. Parce qu'il avait une fille [unique] d'environ douze ans[35], qui se mourait. Et il arriva que, comme il y allait, il était pressé par la foule.

MATTHIEU, IX, 18. Comme il leur disait ces choses, un chef de synagogue[36] s'approcha de lui et l'adorait, disant : Seigneur, ma fille vient de mourir ; mais venez, imposez votre main sur elle, et elle vivra.

19. Et Jésus, se levant, le suivait avec ses disciples.

Cette parabole en action est assez difficile à comprendre. En voici l'explication : Jésus vient de se présenter aux disciples de Jehoudda comme étant l'Époux qu'avait attendu la Judée et qu'elle attendait encore. Jaïr, beau-frère de Jehoudda et père d'Éléazar, est mort dans l'espérance de la réadamisation, sa fille aussi. Il vient avertir Jésus que celle-ci est à la mort. Or c'était en même temps la femme de Shehimon, ce que l'Évangéliste se garde bien de dire. Jésus la rencontre en chemin, et elle serait guérie, sauvée, en un mot elle ne serait pas morte, si elle eût pu toucher un pan de ce vêtement de lumière que le Fils de l'homme porte dans l'Apocalypse, car en ce cas elle eût été baptisée de feu et reconjointe avec son mari.

LUC, VIII, 43. Or il y avait une femme malade d'une perte de sang depuis douze ans, laquelle avait dépensé tout son bien en médecins, et n'avait pu être guérie par aucun.

44. Elle s'approcha par derrière, toucha la frange de son vêtement.

MATTHIEU, IX, 20. Et voilà qu'une femme affligée d'une perte de sang depuis douze ans s'approcha de lui par derrière, et toucha la frange de son vêtement.

21. Car elle disait en elle-même : Si je touche seulement son vêtement, je serai guérie.

MARC, V, 25. Alors, une femme qui avait une perte de sang depuis douze années,

20. Et qui avait beaucoup souffert de plusieurs médecins, et avait dépensé tout son bien sans aucun fruit, se trouvant plu tôt dans un état pire,

27. Ayant entendu parler de Jésus, vint dans la foule, par derrière, et toucha son vêtement.

28. Car elle disait : Si je touche seulement son vêtement, je serai guérie.

Elle était morte après douze ans de mariage avec Shehimon dont elle avait eu Jehoudda surnommé Joannès-Marcos[37], et une fille nommée Rhodè[38]. Vivante, elle ne devrait pas être dans les rues en l'état où elle est, elle devrait être chez elle, et séparée. La femme qui souffre ce qui dans l'ordre de la nature arrive chaque mois, sera séparée pendant sept jours (délai imparti à sa purification). Quiconque la touchera sera Impur jusqu'au soir, et toutes les choses sur lesquelles elle aura dormi et où elle se sera assise pendant les Jours de sa séparation seront souillées... Quiconque aura touché à toutes les choses sur lesquelles elle se Sera assise lavera ses vêtements, et s'étant lui-même lavé dans l'eau, il sera souillé jusqu'au soir. Si un homme s'approche d'elle lorsqu'elle sera dans cet état qui vient chaque mois, il sera impur pendant sept Jours, et tous les lits sur lesquels il dormira seront souillés. La femme qui, hors le temps ordinaire, souffre plusieurs jours cet accident qui ne doit arriver qu'à chaque mois, ou dans laquelle cet accident ordinaire continue quand il aurait dû cesser, demeurera impure, comme elle est chaque mois, tant qu'elle sera sujette à cet accident... Vous apprendrez donc aux enfants d'Israël à se garder de l'impureté, afin qu'ils ne meurent point dans leurs souillures, après avoir violé la sainteté de mon tabernacle qui est au milieu d'eux[39]. Et voilà la femme qui se promène au milieu de la foule et qui touche Jésus ! Une femme que Bar-Jehoudda n'eût Pu frôler sans perdre son naziréat ! Il doit donc Y avoir une raison secrète pour laquelle cette femme S'approche de celui qui est Maître du sabbat, du sabbat de purification comme des autres. Cette raison, personne ne la connaît mieux que son mari, qui est à ses côtés dans la foule.

LUC, VIII, 45. Jésus dit alors : Qui est-ce qui m'a touché ? Comme tous s'en défendaient, Pierre dit, ainsi que ceux qui étaient avec lui : Maître, la foule vous presse et vous accable, et vous demandez : Qui m'a touché ?

46. Mais Jésus repartit : Quelqu'un m'a touché : car j'ai connu moi-même qu'une vertu était sortie de moi.

MARC, V, 30. Au même moment Jésus, connaissant en lui-même la vertu qui était sortie de lui, et se retournant vers la foule, demandait : Qui a touché mes vêtements ?

31. Ses disciples[40] lui répondaient : Vous voyez la foule qui vous presse et vous demandez : Qui m'a touché ?

32. Et il regardait tout autour, pour voir celle qui l'avait fait.

Jésus le sait bien, il la connaît depuis le Figuier !

MATTHIEU, IX, 22. Mais Jésus s'étant retourné, la vit.

LUC, VIII, 47. La femme, voyant qu'elle n'était pas restée cachée, vint toute tremblante, et se jeta à ses pieds ; et elle déclara devant tout le peuple pourquoi elle l'avait touché, et comment elle avait été guérie à l'instant.

MARC, V, 33. Alors la femme, craintive et tremblante, sachant ce qui s'était passé en elle, vint et se prosterna devant lui, et lui dit toute la vérité.

Cette vérité, nous la connaissons par les Paroles du Rabbi : Mon règne sera quand ce qui est dehors sera dedans et que vous aurez foulé aux pieds le vêtement de la pudeur, en un mot quand Ève sera rentrée dans Adam.

MARC, V, 34. Jésus lui dit : Ma fille, votre foi vous a sauvée : allez en paix, et soyez guérie de votre infirmité.

LUC, VIII, 48. Et Jésus lui dit : Ma fille, votre foi vous a sauvée, allez en paix.

MATTHIEU, IX, 22. ... Et il dit : Ma fille ayez confiance, votre foi vous a guérie. Et cette femme fut guérie à l'heure même.

MARC, V, 29. Et aussitôt la source du sang tarit, et elle sentit en son corps qu'elle était guérie de son mal.

LUC, VIII, 44. Et aussitôt sa perte de sang s'arrêta.

Nous pouvons être tranquilles. Dès le moment que la femme de Shehimon est guérie de sa division en deux, et par conséquent capable d'être réadamisée avec son homme, la fille de Jaïr n'est pas morte.

MARC, V, 35. Comme il parlait encore, des gens du chef de Synagogue vinrent, disant : Votre fille est morte ; pourquoi tourmentez-vous davantage le Maître ?

LUC, VIII, 49. Comme il parlait encore, quelqu'un vint dire au chef de la synagogue : Ta fille est morte, ne le tourmente pas.

Il est étrange que la fille de Jaïr soit morte, puisque Jésus vient de la guérir dans la rue et de la rendre apte à vivre éternellement dans son mari. Ces gens sont des compères évidemment ! Puisqu'elle a vécu dans cette foi, et que cette foi l'a sauvée, elle ne peut être qu'en sommeil.

MARC, V, 36. Mais Jésus, cette parole entendue, dit au chef de synagogue : Ne craignez point ; croyez seulement.

37. Et il ne permit à personne de le suivre, sinon à Pierre, Jacques [et à Ieou-Shanâ-os, frère de Jacques.]

LUC, VIII, 50. Mais Jésus, ayant entendu cette parole, dit au père de la jeune fille : Ne crains point, crois seulement, et elle sera sauvée.

51. Et quand il fut venu à la maison, il ne laissa entrer personne avec lui, si ce n'est Pierre, Jacques [et Ieou-Shanâ-os] et le père et la mère de la jeune fille.

Cette scène étant jouée par des revenants, il semble que Jaïr existât encore lors de la mort de sa fille. Mais mort ou vivant, il faut qu'il soit présent avec sa femme pour être témoin que, s'ils sont morts divisés, ils seront un jour réadamisés, puisque d'ores et déjà leur fille est réadamisable uniquement pour avoir été la femme de Shehimon. Nous sommes également certains que si Shehimon avec Jacob senior entra dans la maison où sa femme était étendue morte, le Joannès ne put les suivre, empêché par son naziréat. Personne n'eût accepté qu'il violât son vœu : nous avons vu ses deux sœurs, Thamar et Maria Cléopas, aller au-devant de lui pour lui éviter la souillure qu'il aurait contractée en voyant par mégarde le cadavre d'Eléazar[41]. On l'a introduit dans cette résurrection pour donner le change aux goym sur son état de Nazir.

MARC, V, 38. En arrivant à la maison du chef de synagogue, il vit du tumulte, des gens pleurant et poussant de grands cris.

39. Or, étant entré, il leur dit : Pourquoi vous troublez-vous et pleurez-vous ? la jeune fille n'est pas morte, mais elle dort.

MATTHIEU, IX, 23. Or, lorsque Jésus fut arrivé à la maison du chef de synagogue, et qu'il eut vu les joueurs de flûte et la foule tumultueuse, il disait : Retirez-vous : car la jeune fille n'est pas morte, mais elle dort.

LUC, VII, 52. Or tous pleuraient et se lamentaient sur elle. Mais Jésus dit : Ne pleurez point, la jeune fille n'est pas morte, mais elle dort.

MATTHIEU, IX, 24... Et ils se moquaient de lui.

MARC, V, 40. Et ils, se riaient de lui. Mais Jésus, les ayant tous renvoyés, prit le père et la mère de la jeune fille, et ceux qui étaient avec lui, et entra dans le lieu où la jeune fille était couchée.

41. Et tenant la main de la jeune fille, il lui dit : Talitha, koumi ! (c'est-à-dire, fille, levez-vous) je vous le commande !

42. Au même instant la fille se leva et se mit à marcher, [car elle avait déjà douze ans][42], et ils furent merveilleusement étonnés.

43. Mais il leur recommanda très expressément de prendre garde que personne ne le sût ; et il leur dit qu'on lui donnât à manger[43].

LUC, VIII, 53. Et ils se riaient de lui, sachant qu'elle était morte.

54. Mais Jésus, prenant sa main, éleva la voix, disant : Jeune fille, lève-toi !

55. Et l'esprit lui revint, et elle se leva aussitôt ; et il lui fut donner à manger.

56. Et ses parents étaient hors d'eux-mêmes d'étonnement, et il leur commanda de ne dire à personne ce qui s'était passé[44].

MATTHIEU, IX, 25. Après donc qu'on eut renvoyé la foule, il entra, prit la main de la jeune fille, et elle se leva.

26. Et le bruit s'en répandit dans tout le pays.

 

VI. — ASSOMPTION D'ÉLÉAZAR.

 

Luc est le seul qui contienne la parabole d'Eléazar après sa résurrection. La résurrection d'Eléazar était la seule de l'Evangile de Cérinthe, et d'autant plus célèbre (en dehors de celles de l'Apocalypse), qu'à la fin du second siècle Jésus, descendu dans les Ecritures et n'ayant pas trouvé le corps de Bar-Jehoudda au lieu où il avait été déposé par l'Haramathas, avait été obligé de remettre sa résurrection à une autre fois. N'osant supprimer tout à fait la résurrection d'Eléazar dont le nom était attaché au dernier soupir du sicariat, ne pouvant toutefois donner raison à Hyménée et à Philète qui avaient dénoncé l'imposture des fables judaïques[45], les synoptiseurs eurent l'idée de payer son salaire à Eléazar en l'envoyant au ciel dans une parabole que conterait Jésus, sans le faire passer par l'opération résurrectionnelle. De cette manière ceux qui tenaient Eléazar Ier pour plus grand que Bar-Jehoudda et Eléazar II pour plus grand que Ménahem[46], auraient satisfaction abondante, et la résurrection de Bar-Jehoudda sous le nom de Jésus passerait pour être la première et la seule. De plus on désarmerait Hyménée et Philète qui dès lors descendraient au rang de calomniateurs, méprisables par leur ignorance des choses.

Enfin les étrangers, le bétail, éprouveraient l'effet ordinaire des paraboles, en ce sens qu'ils verraient sans voir et entendraient sans entendre : l'idéal !

LUC, XVI, 19. Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et de fin lin ; et il faisait chaque jour une splendide chère.

Cet impudent, cet usurpateur de la pourpre davidique, n'est autre qu'H érode Antipas, lequel donnait des festins où l'on s'échauffait énormément. Celui de Tyr où, après avoir bu plus que de coutume, il fit reproche à Agrippa d'avoir eu besoin de ses subsides, est dans Flavius Josèphe où vous le pouvez voir[47].

20. Il y avait aussi un certain mendiant, du nom d'Eléazar, lequel était couché à sa porte, couvert de plaies,

21. Désirant se rassasier des miettes qui tombaient de la tête du riche, et personne ne lui en donnait : mais les chiens venaient et léchaient ses blessures.

Cet Eléazar est un personnage fictif, dit l'Eglise. Et Proudhon : Jésus donne un nom propre à un personnage d'invention. Il faudrait consulter la philologie pour savoir si ce nom n'a pas par lui-même quelque signification étymologique ou typique qui rende raison de la chose. En tout cas on peut dire que ce type du Lazare est devenu dans Jean — Proudhon croit à Jean, comme tout le monde, et cela se comprend, il croit à Jésus ! — un personnage réel, supposé frère de Marthe et de Marie, et sujet de la fameuse résurrection racontée Par le quatrième Evangéliste. Nous allons démontrer qu'Éléazar n'est nullement un personnage fictif, — c'est Jésus qui est le personnage fictif, — et que son nom n'a aucune signification cachée. Personnage historique dans Cérinthe, il devient héros de parabole dans Lue, cela n'enlève rien à la réalité de 'son existence.

Le contraste entre Eléazar et Antipas est exagéré, mais le mendiant n'est pas dans une situation pire que celle de Jacob devant les cosses destinées aux pourceaux[48]. Quant à ses plaies[49], Jésus peut les guérir à sa venue, et déjà les chiens du Pasteur sont en fonctions, gardant le probaton davidique dont le mendiant fait partie. Les Juifs avaient l'horreur des chiens qu'ils considéraient comme des animaux immondes, mais ceux-là sont de la bergerie céleste.

22. Or il arriva que le mendiant mourut[50], et fut porté par les anges[51] dans le sein d'Abraham. Le riche mourut aussi, et fut enseveli dans l'enfer[52].

23. Or, levant les yeux, lorsqu'il était dans les tourments, il vit de loin Abraham, et Eléazar dans son sein ;

24. Et s'écriant il dit : Père Abraham[53], ayez pitié de moi, envoyez-moi Eléazar afin qu'il trempe le bout de son doigt dans l'eau[54] pour rafraichir ma langue : car je suis tourmenté dans cette flamme.

25. Et Abraham lui dit : Mon fils, souviens-toi que pendant ta vie tu as revu les biens, de même qu'Eléazar les maux ; or maintenant il est consolé, et toi tu es tourmenté.

26. De plus, entre nous et vous il y a pour jamais un grand abîme : de sorte que ceux qui voudraient passer d'ici[55] à vous, ou de là[56] venir ici, ne le peuvent pas.

Le sein d'Abraham est donc un sein où l'on vit éternellement ? Certes, car avant que le christ repose sur le sein de Jésus dans Cérinthe, Abraham l'y a précédé, et Même — ceci entre nous — il devait revenir avec quelques autres patriarches de marque (nous citerons Isaac et Jacob), à une date qui flotte entre l'Agneau et les Ânes de 789. Il n'était pas revenu (Jésus lui-même n'ayant point reçu du Père l'ordre de venir), et c'est même ce qui confirme l'Évangéliste dans l'opinion qu'il était encore au ciel. Le Saint-Siège, il est vrai, n'est point du même avis, il pense que le sein d'Abraham est le lieu de repos des âmes des saints, jusqu'à ce que le Sauveur eût ouvert le ciel par sa mort. C'est assez dire que pour le Saint-Siège Abraham était dans une manière d'enfer dont il est sorti le 18 nisan 789 pour passer au ciel où les portes lui ont été ouvertes par la mort de son descendant, car vous l'avez vu déjà[57], Bar-Jehoudda descendait d'Abraham. Si c'est la mort de Bar-Jehoudda qui a ouvert le ciel à Abraham, celui-ci y est monté le vendredi 17 nisan 789 vers trois heures du soir. Éléazar étant mort environ un mois auparavant, en adar 788, il en résulte qu'il n'a pu trouver Abraham au ciel lorsque les anges l'y ont transporté, il est arrivé un mois avant lui ! Ce n'est donc pas Éléazar qui a été transporté dans le sein d'Abraham. C'est Abraham, s'il a suivi la doctrine du Saint-Siège, qui a été transporté dans le sein d'Éléazar. Or on ne peut douter qu'il l'ait suivie, puisque le Saint-Siège est infaillible. Sacrifierons-nous Jésus au Saint-Siège ? Sans aucune hésitation. Jésus est donc un abominable imposteur, lorsque, dans cette parabole, il nous montre Éléazar habitant le sein d'Abraham, — au ciel, il spécifie bien, — un mois avant l'ascension de ce patriarche.

Mais qu'arrive-t-il si nous sacrifions Jésus au Saint-Siège ? Ceci, qu'Abraham étant monté au ciel le 17 nisan par la mort de Bar-Jehoudda, celui-ci, lorsqu'il y est monté lui-même, a trouvé la place occupée par Éléazar. En effet, nous savons par Cérinthe qu'en 802, quatorze ans après sa crucifixion, il était encore sur terre où il attendait que Jésus vînt pour l'assumer, et même il avait eu la douleur de voir son frère Shehimon glorifié avant lui[58]. Il apparaît donc bien que le Juif consubstantiel au Père n'est monté au ciel que le dernier, comme Hyménée et Philète l'ont fait doctement observer. En outre il apparaît qu'entre l'assomption d'Éléazar par les anges en adar 788 et celle de Bar-Jehoudda qui ne peut être antérieure à 802, il y eut l'ascension d'Abraham le 17 nisan 789. Car nous ne pouvons supposer qu'ayant vu les portes du ciel ouvertes par la mort du Juif consubstantiel au Père commun, Abraham n'ait pas su — lui qui, ayant pris sa sœur pour femme, la faisait passer pour sa sœur afin de la mieux vendre —, profiter d'une aussi belle occasion pour s'offrir au sein qui lui procurât, même tardivement, le voisinage de Dieu. On peut donc être sûr qu'il est allé au ciel aussitôt qu'il a pu. Or le voici qui, à une date antérieure non seulement au 17 nisan, mais au 14, jour de la crucifixion de Bar-Jehoudda, déclare à Antipas que désormais il y a entre la terre et le ciel un abîme infranchissable aux mortels. Bar-Jehoudda est donc resté à Machéron par la volonté d'Abraham ; il est dans le même enfer qu'Antipas, à la latitude près. Car on ne Peut douter qu'Antipas ne soit en enfer, et si on avait des doutes, le Saint-Siège les lèverait tous par ce commentaire : Le mauvais riche, dit Saint-Jean Chrysostome, n'est pas damné parce qu'il fut riche, mais parce qu'il ne fut pas miséricordieux. Le mauvais riche, dit saint Grégoire, n'est pas damné pour avoir dérobé le bien d'autrui, mais pour n'avoir pas fait de son propre bien un légitime usage. Le mauvais riche, dit saint Ambroise, n'est pas damné pour avoir frappé le pauvre, mais pour avoir été réellement homicide envers lui, en le laissant mourir sans secours.

Cependant Antipas ne se considère pas comme condamné définitivement par la déclaration d'Abraham. Il n'a pas perdu tout espoir, à l'encontre de ce que Pensent Jean Chrysostome, Grégoire et Ambroise. Cette déclaration toutefois lui est pénible, et il a déjà cinq frères logés dans cinq maisons qui ne répondent pas précisément aux bons signes :

Le premier, dans la Balance.

Le second, dans le Scorpion.

Le troisième, dans le Sagittaire.

Le quatrième, dans le Capricorne.

Le cinquième, dans le Zibdéos.

Quant à lui, le fait qu'il attend un peu de l'eau vive dont Jésus parle à la Samaritaine[59] montre assez qu'il est sous les Poissons, signe convertissable, s'il plaît à Dieu. En effet, dans le système millénariste auquel l'Évangéliste rapporte toutes ces inventions, Antipas est sous ce signe depuis le 15 nisan 789. Il va donc essayer d'arranger les choses avec Éléazar, qui a converti le Zib en bon signe par le baptême. Ah ! si cet Éléazar pouvait passer de la maison de Jacob dans celle d'Esaü, père des Iduméens ! Malheureusement, au lieu de s'adresser à Jésus qui peut faire cela, Antipas s'adresse de nouveau à Abraham, le priant de lui envoyer Éléazar.

27. Et le riche dit : Je vous prie donc, père, de l'envoyer dans la maison de mon père[60].

28. Car j'ai cinq frères, afin qu'il leur atteste ces choses, et qu'ils ne viennent pas aussi eux-mêmes dans ce lieu de tourments.

Comment peut-il croire qu'Éléazar, logé dans la maison où il faut être, en descendra pour sauver un damné et ses cinq frères ?

29. Mais Abraham lui repartit : Ils ont Moïse et les prophètes, qu'ils les écoutent ![61]

Parfaitement. Qu'ils se fassent fils de Dieu par le baptême et ils seront logés dans la même maison qu'Éléazar, c'est-à-dire qu'ils feront partie de la Première résurrection et seront exempts de la Seconde Mort, après l'extinction du douzième Millénium. Mais Antipas ne croit à rien de tout cela. Il a fait lapider Jacob junior par Saül, il a fait tuer Éléazar et condamner Bar-Jehoudda, il n'a pas vu qu'ils fussent ressuscités sous les Ânes de 789, il en a conclu comme tout le monde que Bar-Jehoudda était un imposteur Comme prophète et un criminel comme prétendant.

30. Et il dit : Non, père Abraham ; mais si quelqu'un va des morts vers eux, ils feront pénitence.

31. Abraham lui répondit : S'ils n'écoutent point Moïse et les prophètes, quand même quelqu'un des morts ressusciterait, ils ne croiraient pas !

En effet, les cinq frères sataniques d'Antipas sont morts, le premier depuis cinq mille ans, et Antipas, le sixième, est mort à son tour. Si quelqu'un des morts de la maison de David. ne ressuscite et ne va vers les morts de la maison d'Hérode, ceux-ci et leurs aînés seront de Ces morts qui ne ressuscitent pas, ils seront de ces morts qui enterrent leurs morts, comme dit Jésus. C'est Antipas qui, par cette réflexion, a donné l'idée à l'Église de faire descendre Bar-Jehoudda aux enfers pendant les trois jours qu'il a passés au Guol-golta, afin de se montrer vivant aux autres morts et de leur prouver exemplairement que la Première résurrection, annoncée Par lui dans son Apocalypse, n'était que remise et aurait lieu quand Dieu le voudrait.

Avant de croire à l'Apocalypse, il faut croire à la divinité des Juifs. Ni le Joannès Ier ni le Joannès baptiseur ne sont les auteurs du millénarisme. C'est Jacob, c'est Joseph, c'est Moïse qui l'ont révélé. Si les Juifs n'écoutent pas ceux-là d'abord, il est inutile d'aller plus loin, jamais, ne croyant point au système, ils ne croiront à la résurrection d'Éléazar, racontée par Cérinthe. Et s'ils ne croient point à celle-là, comment croiront-ils à celle de son beau-frère Bar-Jehoudda, quand on la mettra dans l'Évangile, comme les synoptiseurs sont en train de le faire ?

Antipas n'a qu'un tort dans tout cela, c'est de ne pas avoir admis la suprématie de Jacob sur Esaü, et celle de Juda sur ses onze frères. S'il avait admis ce principe et résigné en faveur de Bar-Jehoudda, peut-être serait-il aujourd'hui où est Éléazar. Pour le reste son raisonnement est irréprochable. Il demande un signe, une résurrection, par exemple ; il voudrait voir un davidiste qui, sauvé de la corruption par le baptême, descendrait en enfer pour y porter l'Évangile aux autres morts. Désir absolument légitime, surtout énoncé devant des christiens qui se disent en état d'administrer cette preuve par divers exemples dont le plus célèbre est celui d'Éléazar. Si vraiment Éléazar est ressuscité conformément à l'Apocalypse de son beau-frère, eh bien ! qu'il aille réveiller les autres morts et qu'il les tire du Scheôl ! L'Évangéliste n'a pas osé, faire trancher la question par Jésus lui-même. C'est Abraham qui répond pour lui. Rien à faire avec les morts hérodiens, ils verraient qu'ils ne croiraient pas ! Et crussent-ils, ils ne paieraient pas ! Travaillons avec les vivants qui croient sans voir, qui aiment mieux croire que d'y aller voir et qui, — c'est tout ce qu'on leur demande, — paient raisonnablement !

 

VII. — DÉGUISEMENT DU LIEU ET DE LA SCÈNE DU SACRE.

 

Grâce aux chiffres donnés par Cérinthe dans sa séméiologie du sacre, nous avons pu rétablir la date à, laquelle Bar-Jehoudda se fit roi en Bathanée. Pour-donner le change aux goym, les synoptiseurs de Luc ont fait de cet événement un épisode sans caractère et qui se serait passé dans un village qui n'est plus bathanéen, réservant le sacre pour les tout derniers jours de la logophanie.

Après avoir enlevé tout ce qui s'est passé dans la maison d'Eléazar, ainsi que la livre de parfum et les trois cents deniers qui nous ont permis de fixer la date du sacre, l'Evangéliste enlève à Salomé, en Evangile Myriam Magdaléenne, son titre maternel et son rôle-Politique dans cette circonstance, de sorte qu'aujourd'hui elle n'est plus que la sœur de Thamar, laquelle cesse d'être la femme d'Eléazar, ressuscité par Jésus plusieurs jours avant le supplice de Bar-Jehoudda.. Avouez que l'Evangéliste ne pouvait laisser en place la séméiologie du sacre.

LUC, X, 38. Or il arriva que, pendant qu'ils étaient en chemin, il entra dans un village ; et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison,

Laquelle était la maison de son mari, comme il appert de Cérinthe.

Ce village, dit l'Infaillible, était dans la partie méridionale de la Galilée, non loin de Naïm. Selon Mgr Darboy, c'était Béthanie ; selon d'autres commentateurs Marthe avait pour sœur Marie-Madeleine et pour frère Lazare ; ils appartenaient à une famille considérable. Il semble que Marthe fut l'ainée, car elle est toujours citée la première[62] : c'est aussi à cause de cette qualité sans doute qu'on la voit faire à Jésus-Christ les honneurs de la maison et déployer plus que personne les sollicitudes de l'hospitalité. Sa sœur Marie était d'une nature moins agissante[63]. On pense que Lazare, Marthe et Marie-Madeleine quittèrent la Galilée avec leur maître et ami divin, et fixèrent leur séjour en Judée, non loin de Jérusalem. Il est certain, dans tous les cas, qu'ils habitaient le bourg de Béthanie, à quinze stades ou trois quarts de lieue de la Ville sainte, durant les six mois qui précédèrent la mort du Sauveur.

39. Et celle-ci (Thamar) avait une sœur, nommée Myriam, laquelle, assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.

Thamar avait en effet une sœur appelée Salomé, et mariée à Cléopas, et il est bien vrai que dans les Évangiles elle porte le même surnom, Myriam, que sa mère. Mais c'est de celle-ci qu'il s'agit, et non de la femme de Cléopas. Au fond tout le monde en convient.

40. Cependant Marthe s'occupait avec empressement des soins nombreux du service ; elle s'arrêta, et dit : Seigneur, ne voyez-vous pas que ma sœur me laisse servir seule ? dites-lui donc qu'elle m'aide.

41. Mais le Seigneur, répondant, lui dit : Marthe, Marthe, vous vous inquiétez et vous vous troublez de beaucoup de choses.

42. Or une seule chose est nécessaire. Myriam a choisi la meilleure part qui ne lui sera pas ôtée.

Une seule chose était nécessaire en février 788 : mentir dans l'intérêt de Bar-Jehoudda candidat à la Royauté universelle ; une seule chose est devenue nécessaire avec le temps : mentir dans l'intérêt de l'Eglise. En disant que Magdaléenne a choisi la meilleure part, ce n'est pas que le Seigneur voulût blâmer Marthe, car elle eut aussi sa récompense, c'est-à-dire le don de la foi et de la charité, mais il voulait recommander la noble occupation de Marie, qui a tant d'influence sur les destinées de l'âme humaine. L'antiquité ecclésiastique a toujours vu dans ces deux femmes le double symbole de la vie active et répandue en bonnes œuvres, et de la vie contemplative et consumée en ardentes prières.

L'antiquité ecclésiastique n'a jamais varié : elle a toujours su que la Myriam du sacre était la mère de Bar-Jehoudda. En voici une nouvelle preuve.

 

VIII. — RÉMISSION DES PÉCHÉS DE LA FEMME AU CHRISME.

 

Dans Cérinthe Jésus pardonne à Bethsabée, sa grande aïeule selon le monde[64], bien qu'elle fût coupable d'adultère. Dans Luc, il pardonne à sa mère, bien que celle-ci fût pécheresse d'une autre nature. Pénétrant chez un pharisien qu'on ne nomme pas d'abord, un de ceux qui n'ont pas marché avec les davidistes en 788, il se met à table avec lui. Disons-le tout de suite, c'est Simon, père de Jehoudda Is-Kérioth, un de ceux qui connurent et dénoncèrent l'imposture des vases que Bar-Jehoudda disait avoir été enterrés par David au Garizim pour servir à sa royale onction. Une femme qu'on ne nomme pas non plus — mais nous l'avons vue dans Cérinthe avec la livre de parfums[65] qu'Is-Kérioth estime plus de trois cents deniers —, entre et recommence sur le revenant le chrisme qu'elle a fait en 788 sur son fils, au moyen du subterfuge dynastique dont nous avons parlé.

LUC, VII, 36. Or un des pharisiens le pria de manger avec lui. Etant donc entré dans la maison du pharisien, il se mit à table.

37. Et voilà qu'une femme connue dans la ville pour une pécheresse, ayant su qu'il était à table dans la maison du pharisien, apporta un vase d'albâtre plein de parfums ;

38. Et se tenant par derrière, à ses pieds, elle commença à les arroser de ses larmes, et les essuyant avec ses cheveux, elle les baisait et les oignait de parfums[66].

39. Ce que voyant, le pharisien qui l'avait invité dit en lui-même : Si celui-ci était prophète, il saurait certainement qui est et ce qu'est la femme qui le touche : il saurait que c'est une pécheresse.

Or Jésus est mieux qu'un prophète, il est le revenant de celui que la femme a touché en 788, par conséquent il sait qui elle est et qui elle a oint ce jour-là.

40. Alors Jésus, prenant la parole, lui dit : Simon, j'ai quelque chose à te dire. Il répondit : Maître, dites.

Le père d'Is-Kérioth était millénariste comme son fils, il ne commet aucune hypocrisie en appelant Jésus : Maître. C'est ainsi que l'appelle Is-Kérioth lui-même dans toutes les allégories faites sur lui. Jésus ne peut mieux reconnaître la correction religieuse de cette famille qu'en acceptant à dîner chez le père, et plus tard en invitant le fils à la pâque.

Is-Kérioth a défendu les intérêts de sa tribu qu'il jugeait compromis par la prétentieuse incapacité de Bar-Jehoudda. Maintenant qu'ils sont morts tous les deux, Bar-Jehoudda arrêté par Is-Kérioth, Is-Kérioth éventré par Shehimon, ils sont quittes.

Jésus essaie de le démontrer dans une parabole fort obscure pour les goym, mais fort claire pour les initiés.

41. Un créancier avait deux débiteurs ; l'un lui devait cinq cents deniers, et l'autre cinquante.

42. Comme ils n'avaient pas de quoi payer, il leur remit la dette à tous deux. Lequel donc l'aime le plus ?

43. Simon répondit : Celui, je pense, à qui il a le plus remis. Jésus lui dit : Tu as bien jugé.

Vous n'avez pas compris ? Voyons cependant, réfléchissez un peu. Le créancier, c'est Dieu, invisible héros de plusieurs paraboles chiffrées ; tous les Juifs sont ses débiteurs, mais dans une mesure inégale d'après le système de la pécheresse. Bar-Jehoudda lui devait une somme de cinq chiffres que les traducteurs font ici de cent deniers chacun, mais qu'il faut faire de cent décans de deniers, chaque denier comptant pour un an dans la théorie millénariste. Le denier compte pour un jour quand il est employé dans la figure de l'année, — la séméiologie du sacre dans Cérinthe, par exemple, — mais il compte pour un décan d'années, lorsqu'il est employé dans la figure de l'Æon ou Cycle millénaire.

Il faut donc multiplier cinq cents par dix.

500 * 10 = 5.000.

Vous obtenez ainsi cinq Millénia : autant que l'enfant-christ a de pains d'orge sur le Thabor[67], autant que la piscine de Siloé a de portiques[68], autant que la Samaritaine a de maris[69], autant qu'il y a de vierges folles allant à la rencontre de l'Époux[70], autant qu'il y a de doubles bœufs dans la parabole[71], autant qu'Antipas a de frères désireux d'avoir l'eau d'Éléazar sur leur langue.

Ces cinq Millénia sont :

Le millénium Balance.

Le millénium Scorpion.

Le millénium Sagittaire.

Le millénium Zakhûri[72].

Le millénium Zibdéos.

Tel était, moins cinquante ans, le passif des tribus, lorsque sous les traits de Salomé, la Vierge donna naissance au Roi des Juifs. Qu'est-ce que devait à Dieu Is-Kérioth, né simple citoyen d'une tribu, celle de Pan, en qui n'était pas la promesse ? Is-Kérioth, c'est-à-dire Dan, n'était rien avant la naissance de Bar-Jehoudda, il n'a eu part à l'héritage que dès ce jour-là. Combien s'est-il écoulé de temps depuis la naissance Jusqu'au sacre ? Combien d'années avait Bar-Jehoudda lorsqu'il a été crucifié ? Cinquante. Cinquante deniers d'un an, voilà tout ce qu'Is-Kérioth devait à Dieu lorsqu'il a été éventré par Shehimon. Encore ces deniers sont-ils pris sur le compte de Juda à qui Dan les doit. Pour la vingtième fois voilà l'indication de l'âge du christ à sa mort : cinquante ans. Mais celle-ci, plus Précise encore, montre qu'il les avait au sacre.

Que Simon pleure son fils en secret comme Salomé Pleure le sien, ce qu'il pleure, c'est une vie d'homme écourtée par la vengeance de Shehimon ! Ce que pleure Salomé, c'est tout le Royaume !

Une fois certain que Simon ne révélera pas le sens de la parabole, Jésus lui envoie un paquet de reproches absolument immérités.

44. Et se tournant vers la femme, il dit à Simon : Vois-tu cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne n'as point donné d'eau pour mes pieds ; elle, au contraire, les a arrosés de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux.

45. Tu ne m'as point donné de baiser[73] ; mais elle, depuis qu'elle est entrée n'a cessé de baiser mes pieds.

46. Tu ne m'as pas oint la tête d'huile ; mais elle a oint mes pieds de parfums[74].

47. C'est pourquoi je te dis : Beaucoup de péchés lui sont remis, parce qu'elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui l'on remet moins, aime moins.

48. Alors il dit à cette femme : Vos péchés vous sont remis.

49. Ceux qui étaient à table avec lui commencèrent à dire en eux-mêmes : Qui est celui-ci, qui remet même les péchés ?[75]

59. Mais Jésus dit à la femme : Votre foi vous a sauvée ; allez en paix.

Pouvait-il faire pour Salomé moins que pour Bethsabée ; pour la mère coupable seulement d'avoir trop aimé son fils, moins que pour l'aïeule coupable d'avoir trop aimé David ?

Vous avez dû remarquer que toute la partie relative au rôle de la pécheresse dans le sacre provenait de Cérinthe. Mais celui-ci ayant eu le tort de nommer Myriam, pseudonyme de Salomé, comme étant la femme qui avait procédé au chrisme chez Eléazar[76], les synoptiseurs de Luc ont fait disparaître ce nom malencontreux. Il en résulte que, si Jésus ne lui remet pas ses péchés dans une autre circonstance, les Synoptisés vont finir sans que la reine-mère bénéficie, sous son nom évangélique, du pardon qui lui est accordé ici anonymement. Cette considération incite les synoptiseurs à la comprendre dans une grande tournée de rémission, avec toutes les femmes qui, soit veuves, soit mariées, l'avaient aidée dans son entreprise de la restauration davidique.

LUC, VIII, 1. Et il arriva ensuite que Jésus parcourait les villes et les villages, prêchant et annonçant le Royaume de Dieu ; et les douze étaient avec lui[77],

2. Ainsi que quelques femmes, qu'il avait délivrées des esprits malins et de leurs maladies : Myriam appelée Magdaléenne, de laquelle sept démons étaient issus[78] ;

3. Jeanne, femme de Chusa, intendant d'Hérode ; Suzanne[79] et beaucoup d'autres, qui l'assistaient de leurs biens.

 

IX. — QU'EST-CE QUE JÉSUS POUR ANTIPAS ET LES HÉRODIENS ? JOANNÈS RESSUSCITÉ.

 

A travers la buée transparente des allégories, tout le monde continuait à voir Joannès derrière Jésus. Les disciples de Jehoudda sont unanimes : Jésus, c'est Joannès ressuscité. Jésus lui-même nous l'a dit : C'est Joannès qui, semblable à Jonas, est ressuscité près trois jours et trois nuits. De son côté, qu'en pense Hérode Antipas ? Ce qu'en pense Jésus.

Or Bar-Jehoudda ayant été condamné en partie pour avoir débauché les soldats bathanéens d'Antipas, il fallait que celui-ci eût sinon vu Jésus, — c'était difficile, — du moins entendu parler de ce miraculeux personnage. Autrement ils auraient l'air de n'avoir existé ni l'un ni l'autre. Voici comment Antipas devient, au troisième siècle environ, témoin de Jésus, et comment, au quatrième, il se résout à décapiter Joannès pour que l'identité de celui-ci avec le crucifié de Pilatus n'apparaisse plus.

MATTHIEU, XLV, 1. En ce temps-là Hérode le tétrarque apprit la renommée de Jésus ;

9. Et il dit à ses serviteurs : Celui-ci est Ieou-Shanâ-os, le baptiseur[80], c'est lui-même qui est ressuscité des morts, et voilà pourquoi des miracles s'opèrent par lui.

Dans Matthieu la décapitation de Joannès vient immédiatement après, mais sans qu'Antipas déclare, comme dans Luc et dans Marc, qu'il y a procédé lui-même. C'est donc le dispositif le plus ancien.

LUC, IX, 7. Cependant Hérode le tétrarque entendit parler de tout ce que faisait Jésus ; et il ne savait que penser, parce qu'il était dit

8. Par quelques-uns : Joannès est ressuscité d'entre les morts ; par quelques autres : Elie est apparu ; et par d'autres : Un des anciens prophètes est ressuscité.

9. Ainsi Hérode dit : [J'ai décapité Joannès.] Quel est donc celui-ci, de qui j'entends dire moi-même de telles choses ? Et il cherchait à le voir.

On confie à celui qui a été victime de la trahison de' Bar-Jehoudda le soin de résumer l'opinion des christiens du troisième siècle sur ce qu'est Jésus en tant qu'homme. Les gens renseignés disaient tous : Le revenant de Bar-Jehoudda. Les mots : J'ai décapité Joannès, sont un retour manifeste des synoptiseurs dans le texte primitif, et un retour fort mal placé, car le fait que Jésus est le revenant du Joannès est constaté par tout le monde au verset 8, avant qu'Hérode ne dise l'avoir décapité au verset 9. Ces trois mots sont la seule tentative que l'Eglise, l'unique décapitrice du christ, ait faite pour synoptiser Luc à ce point de vue. Ôtez ces trois mots, la vérité apparait aussi clairement que dans Cérinthe : Jésus, c'est le Verbe juif dans le corps de Bar-Jehoudda.

Quant au désir qu'exprime Antipas de voir le revenant du Joannès, nous avons peine à le concevoir chez un homme qui, faute d'avoir vu la première résurrection se produire à l'échéance, attend pour se convertir au Millénarisme, qu'Eléazar ressuscité des morts et assumé bien avant Joannès, descende des cieux pour le tirer des tourments infernaux. Comment Antipas peut-il Croire à la résurrection de Joannès le 18 nisan 789, lui qui refuse de croire à celle d'Eléazar advenue en 788, et à celle de Jacob junior advenue en 787 ?

Dans Marc et dans Matthieu, Antipas n'a aucunement cherché à voir Jésus : cet homme n'a aucun goût. Celui qu'il cherchait à voir, après la journée des Porcs, pour le tuer[81], c'est Bar-Jehoudda.

Le dispositif le plus moderne est celui de Marc où les synoptiseurs tentent d'établir par la décapitation de Joannès que Jésus est un personnage réel, et que le ressuscité, c'est lui et non Joannès.

MARC, VI, 14. Or le roi Hérode entendit parler de Jésus (car son nom s'était répandu), et il disait : C'est que Ieou-Shanâ-os le baptiseur est ressuscité d'entre les morts, et c'est pour cela que des miracles s'opèrent par lui.

15. Mais d'autres disaient : C'est Elie. Et d'autres : C'est un prophète semblable à l'un des prophètes.

16. Ce qu'ayant entendu, Hérode dit : [Depuis que j'ai décapité Ieou-Shanâ-os,] c'est celui-ci (Jésus) qui lui-même, est ressuscité d'entre les morts[82].

La fourberie des synoptiseurs se retourne immédiatement contre eux, car Jésus ne peut être pris pour Joannès ressuscité qu'à la condition de lui être identique en tout, d'avoir une tête sur les épaules d'abord, celle du Joannès, avec la même voix, les mêmes traits, les mêmes yeux, le même nez, la même barbe et surtout ces mêmes cheveux naziréens dont les sept touffes évoquent les sept jours de la semaine[83]. II faut qu'il ait le même âge, la même mère, les mêmes frères et les mêmes sœurs, qu'il habite la même maison, qu'il monte la même barque, qu'il fasse et prêche les mêmes choses. Or il ne peut être Joannès ressuscité, puisque celui-ci n'a été crucifié que le dernier jour de 788, et que dans la chronologie ecclésiastique Jésus est crucifié depuis le dernier jour de 781 ! C'est donc par un ressuscité qui n'est pas encore décapité, par un décapité qui n'est pas encore ressuscité, que Jésus fait ses miracles. Dans la seconde hypothèse, Jésus opère sans tête, et en ce cas comment Antipas peut-il reconnaître en lui Joannès ?

C'est donc un ressuscité qu'Hérode va décapiter, et il s'est écoulé assez de temps entre cette résurrection et cette décapitation pour que, dans l'intervalle, Jésus puisse opérer par lui des miracles empruntés à son système. Ô ma tête, ma tête ! Mais voici l'enclouure : Joannès n'a fait aucun miracle[84] ; c'est donc depuis la résurrection du Joannès, le 18 nisan 789, que Jésus a fait les siens : or, selon Luc, il est crucifié depuis la pâque de 782, date adoptée jusqu'au sixième Siècle par toute l'Eglise. Exégètes, j'attends votre centaure avec angoisse. Et en attendant, les hommes de bonne nue foi, malheureusement beaucoup plus rares, conviendront que Jésus et ses miracles ne sont entrés dans l'Évangile que fort longtemps après la crucifixion de Joannès. Mais sitôt qu'on eut pourvu à l'Assomption de celui-ci, — ce fut, je pense, sous Hadrien, — et qu'on put dire où il avait été inhumé, il se fit sur sa tombe[85] des miracles éclatants à l'aide de convulsionnaires et d'épileptiques.

 

X. — QU'EST-CE QUE JÉSUS POUR LES CHRISTIENS ? JOANNÈS RESSUSCITÉ.

 

Cependant le moment approche où il va falloir que' Jésus monte à Jérusalem pour y être crucifié dans la Personne de Bar-Jehoudda. Cela lui est absolument Indifférent, puisqu'il connait l'imposture qui lui a permis tout à l'heure de comparer le cas guol-goltesque du Joannès juif au cas sous-marin de son homonyme ninivite, et qu'en sa qualité de Verbe, c'est lui qui a suggéré cette similitude aux évangélistes. Mais avant de partir, il tient à régler le sort du christ dans ce Second monde dont il vient de renouveler le cours aventureux. Il faut absolument que ce scélérat juif soit promu en coéternel et consubstantiel au Père, sans que les goym puissent reprendre un jour l'usage de leur raison.

MATTHIEU, XVI, 13. Or Jésus vint aux environs de Césarée de Philippe, et il interrogeait ses disciples, disant : Quel est celui que les hommes disent être le fils de l'homme ?

14. Ceux-ci répondirent, les uns : Ieou-Shanâ-os le baptiseur. D'autres : Elie. D'autres : Jérémie, ou quelqu'un des prophètes.

MARC, VIII, 27. De là Jésus se rendit avec ses disciples dans les villages de Césarée de Philippe ; en chemin il interrogeait ses disciples, disant : Qui dit-on que je suis ?

28. Ils lui répondirent, disant : Ieou-Shanâ-os le baptiseur. D'autres : Elie. D'autres : Comme un des prophètes.

LUC, IX, 18. Or il arriva que, comme il priait seul[86], n'ayant avec lui que ses disciples, il les interrogea, disant : Qui dit-on que je suis ?

19. Ils lui répondirent et dirent : Ieou-Shanâ-os le baptiseur. D'autres : Elie. D'autres : Un des anciens prophètes qui est ressuscité.

C'est tout à fait cela : les christiens sont en parfais accord avec les Hérodiens ; et cet accord, ils l'exprimaient dans les mêmes termes qu'Antipas. Jésus, pour ceux qui connaissent l'économie de la fable, c'est le Joannès baptiseur revenant dans son pays natal, revenu de quelques-unes de ses erreurs et innocent de tous ses crimes. D'autres, non moins bien renseignés, voient en lui la figure d'Elie ; mais Joannès est lui-même Elie. Cet autre, étant donné les nombreux emprunts faits à leurs ouvrages, voit en lui l'un des grands prophètes.

Toutefois l'Evangéliste aurait pu se dispenser de dire que Joannès le baptiseur passait pour être ressuscité, et que Jésus, de son côté, passait auprès des christiens Pour être ce ressuscité-là. Il aurait d'autant mieux fait de s'en dispenser, que la résurrection de Joannès était — Jésus vient de l'avouer — le seul signe donné à la génération contemporaine de Kaïaphas et de Pontius Pilatus. Car c'est comme s'il collait sur le dos de Jésus cette étiquette ; Celui-ci est Bar-Jehoudda ressuscité.

 

XI. — CONCILE DE FAMILLE.

 

Puisque tous les Ischaïtes, Ebionites et Naziréens connaissent l'inexistence de Jésus, il n'y a rien à faire avec ces gens-là. Jamais ils n'accepteront que Bar-Jehoudda soit fait dieu après sa mort. Mais, devant les gogoym, il faut que ses frères procèdent de son vivant même à cette apothéose. Personne n'est mieux qualifié que Shehimon pour prendre une telle initiative, car il u été son successeur éventuel au trône.

C'est vers lui que l'Eglise se tourna pour avoir satisfaction sur ce point, car elle est revenue des prétentions de Clément. Il est entendu que Clément n'aura pas été des douze et qu'il n'aura pas reposé sur le sein de Jésus pendant la Cène, on a trouvé quelqu'un pour jouer le rôle[87]. On a également fait dire au Joannès dans le Quatrième Evangile : Je ne suis pas le christ[88], quoiqu'il remît les péchés dans l'eau, pouvoir qui n'appartient qu'au christ.

MARC, VIII, 29. Alors il leur demanda : Mais vous, qui dites-vous que je suis ? Pierre, prenant la parole, lui dit : Vous êtes le christ.

LUC, IX, 10. Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis ? Simon Pierre, répondant, dit : Le christ de Dieu.

MATTHIEU, XVI, 15. Jésus leur demanda : Et vous, qui dites-vous que je suis ?

16. Prenant la parole, Simon Pierre dit : Vous êtes le christ, le Fils du Dieu vivant.

Ceci n'est que dans Matthieu et a été ajouté après la consubstantialisation du scélérat juif avec Dieu dans le Symbole des Apôtres. Le Dieu vivant, ç'avait été le Fils de l'homme de l'Apocalypse. Mais par suite de la substitution de Bar-Jehoudda à ce Fils de l'homme, celui-ci recule d'un ciel, il se place au troisième d'où il déloge son Père, laissant le second au Juif qui, de cette façon, expulse à la fois le Père et le Fils.

LUC, IX, 21. Mais il leur défendit, avec menace, de le dire à personne.

MARC, VIII, 30. Et il leur défendit, avec menace, de le dire à personne.

Cette défense est toute naturelle. Puisque pour ceux du dehors, comme dit Marc, il est un être réel, à ceux du dedans (et quels ? ses frères !) il défend de dire que le baptiseur est celui qui pour eux était le christ. Et comme ceux du dehors ne connaissent pas l'identité charnelle du personnage, ils seront mis dedans. Il appert de Matthieu que le coup a réussi. Sous le nom de Pierre, Shehimon est devenu l’arbitre souverain dans les choses théologiques.

MATTHIEU, XVI, 17. Et Jésus, répondant, lui dit : Tu es heureux, Simon, fils de Joannès[89], car ni la chair ni le sang ne t'ont révélé ceci, mais mon Père qui est dans les cieux.

18. Aussi, moi, je te dis : Tu es Pierre, et sur cette pierre bâtirai mon Eglise, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle.

19. Et je te donnerai les clefs du Royaume des cieux ; et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aussi dans les cieux ; et tout ce que tu délieras sur la terre, sera aussi délié dans les cieux.

20. Alors il commanda à ses disciples de ne dire à personne qu'il était lui-même Jésus le christ.

Vous avez bien saisi, n'est-ce pas ? le mécanisme de ce nouveau mensonge. Jésus, en sa qualité de Véridique, ne ment pas personnellement. Il fait mentir Shehimon qui n'est pas responsable, étant mort depuis trois Siècles, et il le félicite d'avoir menti en déclarant à ses contemporains que son frère aîné n'avait pas été crucifié en 788 ; mais dans ces félicitations il laisse passer non pas seulement le bout de l'oreille, mais la tête tout entière du père aux sept fils, Joannès Ier, le grand Jehoudda de Gamala. Car qui avait révélé à Shehimon que son frère était christ moyennant l'homologation du Verbe ? La chair et le sang de David, dont ils étaient issus l'un et l'autre. Qui avait révélé à Shehimon l'existence au ciel d'un Fils de l'homme qui n'est nullement le fils d'homme dont on est entrain de faire un dieu ? Jésus lui-même, en tant que Verbe.

Jésus aime tant les vrais fils de Juda, comme ceux à qui il a affaire ici, qu'il consent à collaborer au mensonge d'où sortira la jehouddolâtrie. Dans Cérinthe il avait déjà collaboré avec Myriam Magdaléenne pour cacher l'enlèvement du corps du crucifié au Guol-golta ; ici, il va plus loin, il accepte que le crucifié lui soit substitué dans le ciel. Puisqu'il le faut, eh bien ! il lui laissera la place ! En même temps il cessera d'être ; et il n'y aura plus que ce coquin comme Verbe. C'est le plus beau change qui ait jamais été fait !

Toutefois Jésus n'a rien pu sans Shehimon qui a succédé à son frère dans l'emploi de christ. Si Shehimon n'avait pas signé la substitution, tout échouait ; Jésus aurait eu affaire ensuite à Ménahem qui aurait été moins accommodant. C'est bien pour cela qu'il traite avec la Pierre !

En dehors du fameux calembour, Pierre et la pierre, sur lequel est fondée toute l'Église catholique, il y a dans ce travail un passage tout à fait curieux et qui n'a jamais été bien compris, c'est celui où le faussaire dit : Les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre l'Eglise. Voici d'abord ce qu'en dit l'Infaillible : Les portes de l'enfer, c'est-à-dire le palais, le royaume de l'enfer, l'enfer lui-même. Comme partie principale d'un édifice, les portes sont mises pour le tout. On dit la Porte Ottomane pour le royaume ottoman. Remarquez aussi que l'enfer est souvent représenté dans l'Ecriture comme un palais ayant des verrous. Mais ce n'est pas ce qu'a entendu dans son Apocalypse le Juif coéternel et consubstantiel au Père. Ce Juif a entendu que le 15 nisan 789 Satan serait précipité dans l'abime où il serait enfermé à clef pour mille ans[90], après lesquels il briserait les portes de l'enfer Pour tenter un dernier mais inutile assaut contre le Royaume des Juifs[91], dont la capitale serait depuis ces mille ans la Jérusalem d'or. Bar-Jehoudda est censé avoir vaincu la mort, c'est-à-dire Satan, en 789. Mais l'avait-il vaincue pour toujours, ou seulement pour la période millénaire commencée le 15 nisan ? Voilà ce qu'on ignorait. Le mercanti qui a synoptisé Matthieu déclare que le retour offensif de Satan n'est plus à craindre : l'Église ne lui ouvrira pas. Elle est héritière de Simon le Corroyeur, lequel était lui-même héritier de l'homme à la ceinture de cuir. Cette ceinture a la propriété de lier et de délier, vous l'avez vue à l'œuvre, remettant ou retenant les péchés. Comme le dit très bien l'Infaillible, les mots lier et délier sont synonymes d'ouvrir et de fermer, parce qu'anciennement on ouvrait les portes en déliant la barre et on les fermait en la liant.

Eh bien Pierre, fils de Joannès Ier, a ici les clefs en cuir de Gamala qu'avait Joannès le baptiseur Nous sommes d'accord, c'est bien le baptiseur qui est devenu Dieu. Et de son vivant déjà tous se demandaient en leur cœur si Joannès ne serait pas le christ.

Mesdames et messieurs, vous venez d'assister au Concile de Nicée, il n'y en a jamais eu d'autre. On -va maintenant pouvoir couper la tête du Joannès.

 

 

 



[1] Avocat. Cf. L'Evangile de Nessus.

[2] En sabbató deutéroprôtó. Le mot deutéropróton n'existe pas en grec, il est spécial au cas chronologique évoqué par l'Evangile de Luc, et il emprunte toute sa signification à la manière de compter des Juifs. Le véritable mot, c'est deutérouprôton, littéralement du deuxième le premier, et il est impossible de désigner plus clairement la première de la double année 788-789.

[3] Én tois sabbasi. La même expression est employée dans Marc et dans Matthieu. Il ne faut pas la traduire par un jour de sabbat, comme on le fait. Tous les jours de cette année-là sont sabbatiques.

[4] Cf. Le Charpentier.

[5] I Rois, XXI.

[6] I Rois (Samuel), XXII, 1-2.

[7] Sur cette épithète, cf. Le Roi des Juifs.

[8] Cette formule a déjà servi pour le cas des publicains utilisés par l'Eglise.

[9] Dominé par la montagne de Gamala.

[10] Cf. L'Evangile de Nessus.

[11] Cf. Le Roi des Juifs.

[12] Cf. Le Roi des Juifs.

[13] C'est exact, les Hérodiens et les Arabes barraient la route.

[14] Formule déjà employée par Cérinthe pour la séméiologie des Noces de Kana (Cf. L'Evangile de Nessus), et par les synoptiseurs pour la guérison du démoniaque dans la synagogue de Kapharnahum. (Cf. Les Evangiles de Satan, 1re partie.)

[15] L'indication topographique est exacte, étant donnée la position de Gamala.

[16] L'indication primitive a fini par disparaître.

[17] Cf. L'Evangile de Nessus.

[18] Cf. Le Charpentier.

[19] D'Arbois de Jubainville, Les Druides et les dieux celtiques à forme d'animaux, Paris, 1906, in-12°.

[20] Pour les perdre. Les démons sont complices de Jésus.

[21] Le lac de Tibériade.

[22] Cf. Les Marchands de christ.

[23] Lévitique, XVI, 20-24.

[24] La ville aux sépulcres, Tibériade, capitale de la Galilée.

[25] Les Bathanéens.

[26] La ville de Gamala.

[27] Prévoyant les représailles qu'exercèrent Saül et Philippe bar-Jacim. Cf. Le Roi des Juifs.

[28] Les hérodiens, tant Juifs que Gaulois.

[29] Bar-Jehoudda, l'homme possédé.

[30] Elle était alors à Kapharnahum.

[31] La parole de soumission aux Juifs.

[32] Cf. Le Roi des Juifs.

[33] Eusèbe, Histoire ecclésiastique, l. VII, 1.

[34] Cf. Le Roi des Juifs.

[35] Addition mensongère au texte de Marc qui est incontestablement le premier.

[36] Dans toutes les paraboles où il figure (Cf. Les Evangiles de Satan, 1re partie), Jaïr, descendant du Jaïr des Juges, est dit chef de synagogue, Archisynagogus.

[37] Cf. Le Saint-Esprit.

[38] Cf. Le Saint-Esprit.

[39] Lévitique, XV, 19-31.

[40] On a enlevé Pierre dont la présence aux côtés de sa femme éclairait toute l'allégorie.

[41] Cf. L'Évangile de Nessus.

[42] Ajouté pour enlever aux goym le peu d'yeux qui leur reste après cette obscure allégorie.

[43] De ce bon léhem posthume qui répond au Zib !

[44] Toujours la même consigne.

[45] Cf. L'Évangile de Nessus.

[46] Cf. Le Gogotha.

[47] Antiquités judaïques, l. XVIII, ch. VIII, 186.

[48] Cf. la parabole dite de l'enfant prodigue, dans Les Évangiles de Satan, 1re partie.

[49] Ta elkè, traduites généralement par ulcères et qui doivent l'être par plaies et blessures, étant donné la façon dont est mort Eléazar.

[50] Si l'on disait comment et par qui, il n'y aurait plus de parabole.

[51] Il est dans une situation un peu inférieure à celle de Shehimon et de Cléopas, ses beaux-frères qui, eux, sont devenus anges de leur propre mouvement. Cf. L'Évangile de Nessus.

[52] C'est sa place de par l'Apocalypse, et même de par la géographie, car il fut enseveli en terre espagnole, au milieu des goym.

[53] Malgré tout, Abraham est le père d'Antipas, comme il était celui d'Eléazar ; mais Antipas est d'Esaü par Amalech, tandis qu'Eléazar est de Jacob par Juda.

[54] L'eau du baptême. Eléazar avait été baptisé par son beau-frère.

[55] Le ciel.

[56] L'enfer.

[57] Cf. Les Evangiles de Satan, 1re partie.

[58] Cf. L'Évangile de Nessus.

[59] Cf. L'Évangile de Nessus.

[60] Esaü, dont sont les Hérodes.

[61] Jusques et y compris Joannès ; c'est là ce que veut dire Abraham.

[62] C'est le contraire dans l'habitude juive.

[63] Moins agissante ! Une gaillarde qui, selon l'Eglise, avait sept diables au corps !

[64] Cf. L'Évangile de Nessus.

[65] Cf. L'Évangile de Nessus.

[66] Cf. L'Évangile de Nessus.

[67] Cf. L'Évangile de Nessus.

[68] Cf. L'Évangile de Nessus.

[69] Cf. L'Évangile de Nessus.

[70] Cf. Les Evangiles de Satan, 1re partie.

[71] Cf. Les Evangiles de Satan, 1re partie.

[72] Nom chaldéen du Capricorne.

[73] Son fils répare cet oubli dans l'allégorie du Mont des Oliviers.

[74] Selon la formule de Cérinthe. Cf. L'Évangile de Nessus.

[75] Bar-Jehoudda les remettait bien !

[76] Cf. L'Évangile de Nessus.

[77] Jehoudda-Is-Kérioth est censé y être, puisqu'il est censé n'être pas chez son père quand Jésus s'y attable !

[78] Dans le sens de puissances. L'Église déshonore celle qu'elle appelle la mère de Dieu en donnant un sens diffamatoire au mot daimonia.

[79] Inconnue. La veuve de Jaïr peut-être.

[80] Outos estin Iôannès o Battistès.

[81] Cf. Le Roi des Juifs.

[82] Oti an egô apekephalisa Iôannèn, outos estin autos ègerthè ec necrôn. Phrase embarrassée, toujours mal traduite et dans laquelle transpire le procédé employé par l'Eglise pour substituer définitivement Jésus à Joannès. C'est parce que (c'est-à-dire depuis que) l'Eglise a coupé la tête de Joannès, que Jésus est le ressuscité. Auparavant, c'était Joannès. Le faussaire crée une relation de cause à effet entre la décapitation de Joannès et l'existence charnelle du Jésus. Cette décapitation est faite pour démontrer que Jésus a eu un corps personnel, crucifiable et crucifié.

[83] Comme ceux de Samson. Cf. Le Gogotha.

[84] Cf. L'Evangile de Nessus.

[85] Julien constate que c'est elle qui a donné le branle.

[86] On supprime le renseignement topographique donné par Matthieu et par Marc.

[87] Cf. L'Évangile de Nessus.

[88] Cf. L'Évangile de Nessus.

[89] Ne jamais oublier que Bar-Jehoudda n'est que Joannès II.

[90] Cf. Le Roi des Juifs.

[91] Cf. Le Roi des Juifs.