LE MENSONGE CHRÉTIEN - (JÉSUS-CHRIST N'A PAS EXISTÉ)

 

TOME VI — L'ÉVANGILE DE NESSUS

I. — L'ÉVANGILE DE CÉRINTHE.

 

 

CHAPITRE XV. — LE MAUVAIS PRINCE DU MONDE.

 

La séance est levée. Le Verbe va rejoindre le corps de Bar-Jehoudda, et sous cette forme il va se heurter à Is-Kérioth dans le rôle du Prince du monde, alias le Serpent-Chronos, image du Temps et ici d'une portion de temps qui a été fatale au christ. Mais Jésus fait observer qu'il n'a en lui rien de cette puissance temporelle ; le Verbe est en dehors et au-dessus. Toutefois il oublie de nous dire que sous sa forme première Satan occupe toujours le premier ciel. Quant à Is-Kérioth, depuis le début il joue le rôle du Serpent qui devait être précipité sur terre le 15 nisan. Il était déjà dans le rôle par sa naissance au milieu de la tribu de Dan, adoratrice du Serpent d'airain élevé par Moïse et dont Bar-Jehoudda fut la victime en 788. Où va la compagnie après le Banquet de rémission ? Voilà ce qu'on ne dit plus. Il est clair toutefois qu'on ne va nulle part et que Jésus parle du haut des cieux, non plus aux contemporains de Bar-Jehoudda, mais à tous les Juifs dispersés depuis Hadrien. Il est sur son tribunal, mais comme il a déclaré ne vouloir juger, il n'y a pas d'inconvénient. Tout ce qui suit est valentinien, mais comme Valentin professait l'inexistence en chair de Jésus, l'Église n'accepte pas cette innocente spéculation. Pour le Saint-Siège cette expression : levez-vous, sortons d'ici, ferait croire, et cela très vraisemblablement, que le reste du discours de Jésus a été tenu en chemin depuis la maison où se lit la Cène jusqu'à Gethsémani. La distance est de plus d'un kilomètre, le chemin très abrupt.

Dans les Synoptisés la maison où Jésus célèbre la pâque est à Jérusalem, derrière la porte des Poissons. Mais celle-ci ?

 

HOMÉLIES VALENTINIENNES. - LA VIGNE ET LE VIGNERON.

 

Le christ a-t-il attaché les Ânes à la Vigne du Seigneur ? A-t-il été le Vendangeur qui foule les païens dans sa cuve ? Hélas non ! Tout ce qu'on a pu Taire Pour lui, c'est de disposer l'âne et l'ânon à l'état figuré, du côté du Pressoir d'huile. L'huile des extrêmes onctions au lieu du vin de la vie millénaire, quelle déception ! La vraie Vigne, c'est le Créateur, et non celle de l'Eden. Le vrai Vigneron, c'est le Père, et non Juda, fils d'Israël, sous les espèces de Bar-Jehoudda. Jacob est trompé dans son horoscope.

1. Moi je suis la vraie Vigne, et mon Père est le Vigneron.

2. Tous les sarments qui ne portent pas de fruit en moi, il les retranchera ; et tous ceux qui portent du fruit, il les émondera, pour qu'ils portent plus de fruit encore.

3. Vous êtes déjà purs, vous, à cause des paroles que je vous ai dites.

4. Demeurez en moi, et moi en vous. Comme le sarment je peux porter de fruit par lui-même, s'il ne demeure uni à la vigne ; ainsi, vous non plus, si vous ne demeurez en moi.

5. Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et moi en lui portera beaucoup de fruit ; parce que sans moi vous ne pouvez rien faire.

6. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il sera jeté dehors comme le sarment, et il séchera ; et on le ramassera, et on le jettera au feu, et il brûlera.

7. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez tout ce que vous voudrez, et il vous sera fait.

8. C'est la gloire de mon Père que vous portiez beaucoup de fruit, et que vous deveniez mes disciples.

 

COMMANDEMENTS INCONNUS DU CHRIST ET DE SES FRÈRES.

 

9. Comme mon Père m'a aimé, moi je vous ai aimés-, Demeurez dans mon amour.

10. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ; comme moi-même j'ai gardé les commandements de mon Père et je demeure dans son amour.

11. Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit complète.

12. Voici mon commandement, c'est que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés.

13. Personne n'a un plus grand amour que celui qui donne sa vie pour ses amis.

14. Vous êtes mes amis, et vous faites ce que je vous commande.

Ces commandements, ils étaient dans la Loi, et Jehoudda ne les y avait pas vus ! Il n'y avait vu que ce qu'il y a de bête et de méchant. Mais que d'amis et que d'amour ! Ou en est envahi, inondé. Y en avait-il donc tant, avant la chute de Jérusalem, entre les divers partis qui se disputaient la Judée et s'adjugeaient le reste de la terre ? Le Verbe a-t-il eu des amis, ou seulement des serviteurs qui attendaient leur salaire, comme il est dit dans l'Apocalypse ?[1] En dehors des incendies, des assassinats et des pillages dans lesquels ils étaient passés maîtres, ont-ils été autre chose que de malheureux esclaves courbés sous la verge de Moïse et sous le fer de Jehoudda ?

15. Je ne vous appellerai plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître. Mais je vous ai appelés mes amis, parce que tout ce que j'ai entendu de mon Père, je vous l'ai fait connaître.

16. Ce n'est pas vous qui m'avez choisi[2], mais c'est moi qui vous ai choisis et vous ai établis, pour que vous alliez, et rapportiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom il vous le donne.

17. Ce que je vous commande, c'est que vous vous aimiez les uns les autres.

18. Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a eu en haine avant vous.

19. Si vous aviez été du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n'êtes point du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, c'est pour cela que le monde vous hait.

20. Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : Le serviteur n'est pas plus grand que son maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ; s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la votre.

21. Mais ils vous feront toutes ces choses à cause de mon nom ; parce qu'ils ne connaissent point celui qui m'a envoyé.

22. Si je n'étais pas venu, et que je ne leur eusse point parlé, ils n'auraient point de péché ; mais maintenant ils n'ont point d'excuse de leur péché.

23. Qui me hait, hait aussi mon Père.

24. Si je n'avais fait parmi eux les ouvres que nul autre n'a faites, ils n'auraient point de péchés ; mais maintenant, et ils les ont vues, et ils ont haï et moi et mon Père.

25. Mais c'est afin que s'accomplisse la parole qui est écrite dans leur Loi : Ils m'ont haï gratuitement.

26. Mais lorsque sera venu le Paraclet que je vous enverrai du Père, l'Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage de moi.

27. Et vous aussi vous rendrez témoignage, parce que, dès le commencement, vous êtes avec moi.

Tout cela est parfaitement inepte, mais encore plus contradictoire, notamment en ce qui touche le Paraclet. Dans les divagations du chapitre précédent Jésus avait dit : Le Paraclet, l'Esprit-Saint que mon père enverra en mon nom (le nom du Verbe) vous enseignera toutes choses[3]. Ici c'est Jésus qui enverra ce Paraclet, c'est-à-dire l'Esprit de vérité qui procède du Père. L'émetteur hier, c'était le Père ; aujourd'hui, c'est le Fils. Pourquoi ? Parce que dans l'intervalle on a fabriqué les Évangiles synoptisés, notamment celui de Luc, où Jésus annonce qu'il enverra l'Esprit-Saint, et aussi les Actes dans lesquels on voit arriver l'Esprit-Saint en exécution de cette promesse. On enleva donc cet attribut au Père pour le transporter au Juif consubstantiel et coéternel. De sorte que non seulement le Père est inférieur au Verbe, mais il est dépouillé de l'Esprit par l'horrible Juif dont on a fait son fils... C'est l'expropriation totale. Pauvre vieux !

 

 

 



[1] Cf. Le Roi des Juifs.

[2] Certes non ! Et il aurait été bien reçu s'il s'était présenté au christ avec un pareil programme !

[3] Ch. XIV, 26.