LE MENSONGE CHRÉTIEN - (JÉSUS-CHRIST N'A PAS EXISTÉ)

 

TOME VI — L'ÉVANGILE DE NESSUS

I. — L'ÉVANGILE DE CÉRINTHE.

 

 

CHAPITRE X. — LE TROUPEAU DE DAVID.

 

Les Juifs sont dispersés et ceux qui restent au pays sont sujets de Rome. Le berger qui les conduit depuis les Ménahem et les Éléazar est-il entré dans la bergerie par la porte ou par la brèche ? Qu'ils se servent de leurs yeux et leurs veux répondront ! Par les deux similitudes qui se sont passées à la fontaine probatique nous sommes déjà préparés à la parabole qui suit ;

1. En vérité, en vérité je vous le dis : Celui qui n'entre point par la porte dans le bercail des brebis, mais y monte par ailleurs, est un voleur et un larron.

2. Mais celui qui entre par la porte est le pasteur des brebis.

3. C'est à celui-ci que le portier ouvre, et les brebis entendent sa voix, et il appelle ses propres brebis par leur nom, et les fait sortir.

4. Et lorsqu'il a fait sortir ses propres brebis, il marche devant elles, et les brebis le suivent, parce qu'elles connaissent sa voix.

5. Elles ne suivent point un étranger, mais elles le fuient, parce qu'elles ne connaissent point la voix des étrangers.

6. Jésus leur dit cette parabole. Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait.

C'est pourtant bien clair ! Celui qui commande aux Juifs doit être un homme de leur nation, et non un étranger, c'est dans la Loi, c'est dans l'Apocalypse, c'est dans les Généalogies de Bar-Jehoudda. Il n'est pas de principe plus juste, à la condition toutefois que ce conducteur s'impose par ses qualités personnelles ; et si Bar-Jehoudda n'avait point voulu étendre sa domination à toute la terre, peut-être aurait-il, avec un peu moins d'impostures et un peu plus de valeur militaire, renversé Antipas, tétrarque de Galilée.

7. Jésus leur dit donc encore : En vérité je vous le dis, c'est moi qui suis la porte des brebis.

8. Tous ceux qui sont venus sont des voleurs et des larrons, et les brebis ne les ont point écoutés.

9. C'est moi qui suis la porte. Si c'est par moi que quelqu'un entre, il sera sauvé ; et il entrera, et il sortira, et il trouvera des pâturages.

10. Le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire. Moi je suis venu pour qu'elles aient la vie, et qu'elles l'aient plus abondamment.

11. Moi je suis le bon pasteur. Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis.

12. Mais le mercenaire, et celui qui n'est point pasteur, dont les brebis ne sont pas le bien propre, voyant le loup venir, laisse là les brebis et s'enfuit ; et le loup ravit et disperse les brebis.

13. Or le mercenaire s'enfuit, parce qu'il est mercenaire, et qu'il n'a point de souci des brebis.

14. Moi, je suis le bon pasteur ; et je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent,

15. Comme mon Père me connaît, et que moi-même je connais mon Père ; et je donne ma vie pour mes brebis.

Dans ces homélies d'ailleurs dolosives en ce qu'elles tendent à faire croire qu'il va mourir sur la croix, ce qu'il dément lui-même plus loin, il est particulièrement dur pour les rois-christs tels que Bar-Jehoudda et Ménahem ; mais le Sermon sur la Montagne l'est encore plus.

Naturellement Jésus vise par-dessus tout les fils de la louve romaine. Comme nous sommes censés en 788, Jésus peut dire qu'il compte toujours sur les brebis de Cyrène et sur toutes celles qui devaient rallier Jérusalem à l'appel de Bar-Jehoudda. Même après Hadrien l'Apocalypse conserve toute sa vertu sur les brebis dispersées parmi les goym ; elles reviendront au bercail un jour, Jésus leur en donne l'assurance.

16. Mais j'ai d'autres brebis qui ne sont point de cette bergerie ; et il faut que je les amène ; el elles entendront ma voix, et il n'y aura qu'un bercail et qu'un pasteur.

17. Et si mon Père m'aime, c'est parce que je quitte ma vie pour la reprendre.

18. Personne ne me la ravit ; mais je la donne de moi-même ; j'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre ; c'est le commandement que j'ai reçu de mon Père.

19. Une dissension s'éleva de nouveau parmi les Juifs à cause de ces paroles.

20. Beaucoup d'entre eux disaient : Il a en lui un démon, et il a perdu le sens, pourquoi l'écoutez-vous ?

21. D'autres disaient : Ces paroles ne sont pas d'un homme qui a un démon en lui ; est-ce qu'un démon peut ouvrir les yeux des aveugles ?

Il n'en a guéri qu'un, que pourtant on compte au pluriel ! C'est qu'il vient également d'ouvrir les yeux même aux Juifs qui font semblant de ne pas voir ; ils font les aveugles parce qu'il y a des romains entre Jésus et eux.

 

DILEMME DE LA DIVINITÉ DES JUIFS.

 

22. Or on faisait à Jérusalem la Dédicace ; et c'était l'hiver.

23. Et Jésus se promenait dans le Temple, sous le portique de salomon.

24. Les Juifs donc l'entourèrent et lui dirent : Jusqu'à quand tiendras-tu notre esprit en suspens ? Si tu es Je christ, dis-le nous ouvertement.

Notons qu'à l'inverse de Bar-Jehoudda qui a quitté Jérusalem en 787 après s'être évadé du Hanoth[1], Jésus reste dans la Ville jusqu'à la fête de la Dédicace. Cette fête répond au solstice d'hiver, date à laquelle était né le prétendant, comme vous pouvez le voir dans l'Apocalypse et dans les deux Nativités évangéliques où il dispute à l'Empire romain le signe du Capricorne en l'honneur duquel Auguste avait fait frapper sa médaille d'horoscope[2]. Les Juifs qui s'adressent à Jésus font semblant de ne rien savoir de celte particularité.

Pour sa part, toutes les fois qu'on prononce le mot christ, Jésus fait la grimace. Il ne lui convient pas du tout d'être confondu avec cet imposteur, à moins toutefois que ce ne soit pour amener les goym au baptême. On lui a déjà sauvé la mise tout à l'heure en faisant dire parles pharisiens qu'il n'est pas de la maison de David, ce qui est vrai, et par Nicodème qu'il est un Galiléen sans attaches avec Betléhem, ce qui est faux ; mais il aimerait autant qu'on laissât ces questions de côté, quand elles ne sont pas absolument indispensables à la mystification des goym. Il a une façon de répondre qui consiste à n'avoir pas entendu. Car si Bar-Jehoudda disait être christ, l'événement a bien prouvé qu'il ne l'était point. Jésus qui a donné sa démission de Juge ne se soucie pas de rentrer en fonctions à ce propos.

Le mot christ ne convenant qu'au Joannès, fils de David dans la .Nativité selon Luc, Jésus y répugne ; il est le Verbe, reprenant le rôle du christ de 788 avec les moyens supérieurs que lui confère sa divinité. Aussi ne répond-il jamais que par des sèmeia, des homélies ou des paraboles. Et pour n'être point accusé par les goym de partager la xénophobie kanaïte, il affecte de se promener sous la galerie de Salomon qui leur était ouverte dans le Temple détruit.

25. Jésus leur répondit : Je vous parle et vous ne croyez point. Les œuvres que je fais au nom du Père rendent témoignage de moi ;

20. Mais vous ne croyez point, parce que vous n'êtes point de mes brebis.

27. Mes brebis écoutent ma voix ; moi je les connais, et elles me suivent ;

28. Et je leur donne la vie éternelle ; et elles ne périront jamais, et nul ne les ravira de ma main.

20. Quant à mon Père, ce qu'il m'a donné est plus grand que toutes choses, et personne ne le peut ravir de la main de mon Père.

30. Moi et mon Père nous sommes une seule chose.

Il n'aurait pas été bon d'avancer une pareille proposition devant Bar-Jehoudda. Il aurait fait ce que font les Juifs, il aurait pris des pierres pour lapider cet hérétique.

31. Alors les Juifs prirent des pierres pour le lapider.

32. Jésus leur dit : J'ai fait devant vous beaucoup d'œuvres excellentes par la vertu de mon Père ; pour laquelle de ces œuvres me lapidez-vous ?

33. Les Juifs lui répondirent : Ce n'est pas pour une bonne œuvre que nous te lapidons, mais c'est pour un blasphème ; et parce que toi, étant homme, tu te fais Dieu.

La thèse des Juifs est irréfutable. C'est nier le Père que d'annoncer qu'on vivra mille ans sans lui. Aussi est-ce justement que Dieu a arrêté ce blasphémateur, par la main d'Is-Kérioth. Cependant si les Juifs nient eux-mêmes être de sang divin, comment le salut par le baptême pourra-t-il venir de l'un d'entre eux ? S'il n'y a pas de différence entre un Juif et les autres hommes, le baptême ne vaudra pas plus que s'il venait d'un goy.

34. Jésus leur repartit : N'est-il pas écrit dans votre Loi : Je l'ai dit ; Vous êtes des dieux ?

33. Quand elle appelle dieux ceux à qui la parole de Dieu a été adressée, et que l'Écriture ne peut être détruite.

36. Vous me dites, à moi que le Père a sanctifié, et envoyé dans le monde : Tu blasphèmes ; parce que j'ai dit : Je suis le Fils de Dieu ?

37. Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez point.

38. Mais si je les fais, quand bien même vous ne voudriez pas me croire, croyez aux œuvres, afin que vous connaissiez et croyiez que mon Père est en moi, et moi dans mon Père.

39. Ils cherchaient donc à le prendre, mais il s'échappa de leurs mains.

Non seulement il échappe de leurs mains, mais encore la faillite du christ devient leur propre faillite s'ils ne l'en relèvent pas. Ils s'y condamnent eux-mêmes, ils avouent être de la semence de bétail, ils détruisent toutes leurs Écritures ; Moïse s'est trompé, le salut n'est pas en eux, ne vient pas d'eux, et en ce cas, adieu la recette ! Ils sont donc intéressés à ce que Bar-Jehoudda soit fait petit à petit consubstantiel au Père, en dépit de l'infamie dont ils l'ont noté dans un mouvement d'humeur un peu trop hâtif.

 

 

 



[1] La prison du Sanhédrin.

[2] Cf. Le Roi des Juifs et Le Gogotha.