LE MENSONGE CHRÉTIEN - (JÉSUS-CHRIST N'A PAS EXISTÉ)

 

TOME VI — L'ÉVANGILE DE NESSUS

I. — L'ÉVANGILE DE CÉRINTHE.

 

 

CHAPITRE III. — CONVERSION DU SENS DU BAPTÊME DE JOANNÈS.

 

Comment faire accepter des Juifs restés millénaristes le mode de Régénération qu'on substitue à celui que le baptiseur avait prêché ; la Régénération par l'eau venant remplacer la Régénération par le feu, la substitution d'un élément à un autre, mieux que cela d'un élément contraire à l'autre ?

L'Évangéliste (ce n'est pas Cérinthe assurément) ne saurait mieux faire que de s'adresser à Cléopas, lequel en est resté sur ce point à la doctrine de son beau-frère le christ. Cléopas fleurait sous le nom de Nicodème[1] dans l'Évangile de Cérinthe. On fait revenir Nicodème sous les traits d'un de ces pharisiens que leur zèle patriotique disposait en faveur de Bar-Jehoudda et de la palingénésie millénaire. Jésus lui fait la leçon sur la nécessité de se convertir au moyen nouveau. Nicodème y incline d'autant mieux qu'à l'encontre des autres Juifs, il accepte sans discussion le remplacement des signes par des similitudes.

1. Or il y avait un homme parmi les pharisiens, nommé Nicodème, un des chefs des Juifs.

2. Cet homme vint la nuit à Jésus, et lui dit : Maître, nous savons que vous êtes venu de Dieu pour enseigner ; car nul ne pourrait faire les sémeia que vous faites, si Dieu n'était avec lui.

3. Jésus lui répondit et lui dit : En vérité, en vérité je te le dis, si quelqu'un ne naît de nouveau, il ne peut voir le Royaume de Dieu.

Nicodème fait une objection de pitre. Naître à nouveau, surtout pour lui qui est mort, lui semble au-dessus de la loi de nature.

4. Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? peut-il rentrer dans le sein de sa mère, et naître de nouveau ?

5. Jésus répondit : En vérité, en vérité je te le dis, si quelqu'un ne renaît de l'eau et de l'Esprit-Saint, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu.

6. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'esprit est esprit.

7. Ne t'étonne point que je l'aie dit ; il faut que vous naissiez de nouveau.

8. L'esprit souffle où il veut ; tu entends sa voix, mais tu ne sais d'où elle vient et où elle va ; ainsi en est-il de quiconque est né de l'esprit.

Nicodème ne demande qu'à se rendre, tout en faisant des manières devant le monde ; ainsi les coquettes. Il a d'ailleurs un intérêt dans la combinaison. Né de la chair comme feu le Baptiseur, si Jésus ne lui communique pas la faculté d'être réengendré dans l'Esprit, il est mort à jamais.

Il se peut fort bien que le rudiment de la conversation avec Nicodème soit de Cérinthe ; un Cléopas sous le nom de Nicodème est le premier membre de la famille qui soit venu au Guol-Golta pour réclamer le corps de Bar-Jehoudda. Mais la conclusion, fameuse parmi les théologiens, surtout parce qu'ils n'y ont vu goutte, n'est certainement pas de Cérinthe. Elle est de ceux qui ont essayé de le synoptiser.

L'Evangéliste a répondu de son mieux, pour un scribe e n décidé à ne pas évoquer l'Apocalypse du Royaume Dieu, tel que l'entendait Joannés. Il ne s'agit plus d'être régénéré par la puissance ignée entre l'Agneau et de l'Âne, mais de renaître spirituellement par le moyen, humain pourtant, que le fils de David a employé, la rémission des péchés. L'Evangéliste propose le cumul ; on sera régénéré dans l'eau de la rémission. Désormais le feu cessera d'être l'Esprit-Saint, puisque aussi bien ce genre de baptême n'est pas venu ; ce sera l'eau, dont il y a partout en abondance et qui, spiritualisée, peut se vendre très cher. Il suffit pour cela que Nicodème se rende.

9. Nicodème répondit et lui dit : Comment cela se peut-il faire ?

10. Jésus répondit et lui dit : Tu es maître en Israël, et ignores ces choses ?

11. En vérité, en vérité je te le dis, et que nous savons, nous le disons, et ce que nous avons vu, nous l'attestons, et vous ne recevrez pas notre témoignage[2].

12. Si je vous dis les choses de la terre, et que vous ne creviez point ; comment croirez-vous, si je vous dis les choses du ciel[3] ?

13. Car personne n'est monté nu ciel que celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme qui est dans le ciel[4].

14. Et comme Moïse a élevé le Serpent dans le désert, il faut de même que le fils de l'homme[5] soit élevé[6] ;

15. Afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle,

16. Car Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son fils unique ; afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle.

17. Car Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour condamner le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui[7].

18. Qui croit en lui, n'est point condamné[8], mais qui ne croit point est déjà condamné[9], parce qu'il ne croit pas au nom du Fils unique de Dieu.

19. Or cette condamnation vient de ce que la lumière a Paru dans le monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière[10], parce que leurs œuvres étaient mauvaises.

20. Car quiconque fait le mal hait la lumière, et il ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient découvertes ;

21. Mais celui qui accomplit la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, parce qu'elles ont été faites en Dieu[11].

Son indifférence pour la logique interdit à Nicodème de demander à Jésus la preuve qu'il descend des cieux, démonstration qui eût plongé celui-ci dans un embarras qu'il y a lieu de qualifier de mortel.

L'indifférence qu'il professe également pour la justice lui défend de demander la moindre explication sur ce dilemme terrible : Ou la Foi ou la Mort ! Car enfin si quelqu'un lui eût parlé comme fait Jésus, j'aime à dire qu'il aurait répondu : Mon ami, je veux bien croire au Fils unique de Dieu, puisque c'est la condition que tu mets à la vie éternelle, mais puisque tu me demandes de croire, pour commencer, à la résurrection et à l'assomption de mon beau-frère, lequeltu l'avoues toi-mêmen'est point monté au ciel, faute d'en être descendu, souffre qu'avec toi je considère cette fable comme un attrape-nigauds. Puisque tu te fais passer comme étant à la fois Jésus descendu des cieux et Bar-Jehoudda né de la terre, et que nous sommes censés l'un et l'autre converser de ces choses en 785, quatre ans avant ton supplice, souffre que je ne te donne ma confiance qu'après t'a voir vu remonter aux cieux dont tu es descendu. Si tu m'accordes ce délai, je ne conserverai pas l'ombre d'un doute et tu auras un témoin de plus pour ton Ascension, ce qui s'accorde d'avance avec les besoins de l'Église. Tu es à Jérusalem depuis hier et tu veux que, seul de tous les habitants, je te reconnaisse pour le Fils unique de Dieu dans une séance où il n'y a pas même un Evangéliste pour recueillir nos paroles ? Laisse-moi le temps de respirer et d'attendre que de Machéron où je t'ai déposé le 18 nisan 789 tu reviennes à Jérusalem pour t'envoler devant moi sur le mont des Oliviers. Mais Nicodème n'ignore rien des trois premiers Évangiles au moment où il converse avec Jésus. Personne n'est monté au ciel, dit très bien Jésus. Quand c'est lui qui le dit, on ne veut pas le croire. Quand c'est un scribe juif, tout le monde tombe à genoux. Quand c'est un français, on l'accuse d'attenter à la religion nationale.

 

RENONCIATION DU BAPTISEUR À SON NOM DE CIRCONCISION.

 

Lorsque l'Évangéliste a voulu obtenir le faux témoignage de Joannés sur Jésus, il lui a envoyé de Jérusalem une légation composée de faux témoins comme lui ; c'est qu'à ce moment Bar-Jehoudda est au delà du Jourdain, loin de la tribu d'où il tire son nom et de la maison où Jessé, père de David, a pris naissance. Mais dans la scène qui suit, il va falloir en user d'autre sorte. Postérieurement à la pâque de 785 il a baptisé trop près de Jérusalem pour que le Temple négocie avec lui par ambassadeurs. Il est à Aïn de Salim[12], près Betléhem, avant son emprisonnement avec ses frères, par conséquent, avant 787. Jésus, paraclet[13] du baptême où l'Esprit-Saint est dans l'eau, arrive en ce lieu où naturellement on ne pratique que le baptême institué par le Joannès, il se heurte aux disciples de celui-ci, Naziréens, Ébionites et Jesséens[14], qui ne veulent pas démordre de sa doctrine : la rémission des péchés par l'eau, la Régénération future par le feu, matière de l'Esprit Saint.

Nous voyons ici que Joannès dont Jésus vient de parler comme s'il n'était plus depuis longtemps, et c'est le cas, poursuit ses baptêmes non pas seulement au Jourdain, mais en Judée, autour de Jérusalem, avec le mépris le plus parfait pour un nommé Jésus qui aurait vécu de son temps et devant qui il aurait capitulé. Nonobstant ce qu'il a dit aux envoyés du Temple en 777, il est toujours le christ, fils de David, le prophète de l'Apocalypse, et s'il baptise dans la tribu de Juda, c'est qu'il en a le droit. Il n'en est pas de même de cet ignoble Ananias qui baptise en fraude aux environs de Damas, mais on loi fera son affaire !

22. Après cela, Jésus vint avec ses disciples dans la terre de Juda[15] et il y demeurait avec eux, et il baptisait.

23. Or Joannès, aussi, baptisait à Ainôn de Salim[16], parce qu'il y avait là beaucoup d'eau, et on y venait, et on y était baptisé.

24. Car Joannès n'avait pas encore été mis en prison[17].

En un mot on n'avait pas encore assassiné Ananias et Zaphira, Jacob junior n'avait pas encore été lapidé par Saül. Comment amener ces gens, apôtres de la doctrine orthodoxe, au baptême contenant à la fois la rémission et la régénération ? Le scribe ne peut pas engager le débat entre les disciples de Jésus et ceux de Joannès, puisqu'au fond, dans le miroir des eaux de Salomon, ceux-ci se reconnaissent comme étant les mêmes que ceux-là ; il l'engage donc entre les disciples de Joannès et les Juifs, sans spécifier que par Juifs il entend les christiens de Juda restés fidèles à la doctrine de leur Rabbi. Il donne aux goym le même change que Samson aux Philistins. Jésus est ici dans la tribu de Juda, disons de Jehoudda, d'où le Joannès a tiré son nom de circoncision. Y a-t-il contesté son droit de baptême comme ont fait au Jourdain les envoyés du Temple ? Non, Bar-Jehoudda était christ, il était chez lui dans la tribu de David, il avait le droit de remettre les péchés. La contestation qui s'élève à ce propos n'est pas entre Joannès et le Verbe de Dieu, elle est entre ses disciples et les autres Juifs. Jésus ne saurait y être partie, mais comme il est le Révélé de Joannès, il tient pour son Révélateur, comme le veut la justice. Joannès en Bathanée n'a pas voulu livrer son nom de circoncision aux représentants du Temple et du Sanhédrin, Jésus ici ne le livrera pas davantage aux goym. Entre Révélateur et Révélé on ne se trahit pas.

25. Or il s'éleva une question entre les disciples de Joannès et les Juifs, touchant la purification[18].

26. Et ceux-là étant venus vers Joannès lui dirent : Maître[19], celui qui était avec vous au-delà du Jourdain, et à qui vous avez rendu témoignage[20] baptise maintenant, et tout le monde va à lui[21].

27. Joannès répondit et dit : L'homme ne peut rien recevoir, s'il ne lui a été donné du ciel.

28. Vous m'êtes témoins vous-mêmes que j'ai dit : Ce n'est pas moi qui suis le christ, mais j'ai été envoyé devant lui.

29. Celui qui a l'Épouse[22] est l'Époux ; mais l'ami de l'Époux[23], qui est présent et l'écoute, se réjouit de joie à cause de la voix de l'Épouse. Ma joie est donc maintenant à son comble.

30. Il faut qu'il croisse et que je diminue[24].

31. Celui qui vient d'en haut est au-dessus de tous. Celui qui est sorti de la terre est delà terre et parle de la terre[25]. Ainsi celui qui vient du ciel est au-dessus de tous.

32. Et il témoigne de ce qu'il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage[26].

33. Celui qui a reçu son témoignage[27] atteste que Dieu est véritable[28].

34. Car celui que Dieu a envoyé ne dit que des Paroles de Dieu[29], parce que Dieu ne donne pas son Esprit avec mesure[30].

35. Le Père aime le Fils et il a mis toute chose entre ses mains.

36. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle[31] ; et au contraire celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie ; mais la colère de Dieu demeure sur lui[32].

Cette hypocrite évocation de l'Apocalypse est une des choses les plus curieuses de ce morceau. Cérinthe n'abdique nullement le millénarisme, il n'empêche pas les christiens Juifs de conserver leurs ambitions. Dans le fond les païens sont damnés, qu'ils soient baptisés ou non. Le Verbe n'a pas pu se tromper, Joannès n'a pas menti. Patience donc ! Tirons du goy tout ce qu'il a, c'est le salaire d'attente. Quand le Royaume viendra — et il viendra — rien n'aura changé, le goy ira toujours dans l'étang de soufre, le juif ira toujours dans l'Eden. Les disciples de Joannès auraient donc bien tort de paralyser Jésus dans son action apud gentes, il a besoin de toutes ses forces.

C'est d'ailleurs un assaut de politesses et de sacrifices entre Jésus et Joannès ! Jésus ratifie la mission de Joannès ; en échange, Joannès reconnaît, au prix du plus affreux mensonge, que Jésus est l'Époux qu'il avait annoncé à la Judée. On dirait de deux coulissiers qui, faisant un arbitrage en Bourse entre deux mauvaises valeurs, espèrent avoir mis dedans tous les tiers.

Désormais Joannès ne dira plus rien, il assistera de l'extérieur de Jésus aux succès de l'Époux dont il est l'ami, rien que l'ami, mais si intime vraiment que ses triomphes extérieurs sont les siens propres. Aussi ne le reverra-t-on plus avant le Banquet de rémission et sur le sein de Jésus, quoiqu'en réalité il ait encore quatre ans devant lui pour achever sa carrière. Cependant, étant dans Jésus comme Jésus est dans le Père, c'est lui que nous allons trouver tout à l'heure en Samarie, mais combien dissemblable de ce qu'il y fut !

 

 

 



[1] Cléopas le vieux était l'oncle de Bar-Jehoudda. Cléopas le jeune était son beau-frère.

[2] Après avoir dit qu'il n'avait pas besoin du témoignage des Juifs en ce qui concerne l'homme dont il a assumé la défense devant eux (II, 25). Jésus parle maintenant au nom de loin les faux témoins recrutés par l'Église : Nous avons dit, nous avons vu, dit-il. Au prologue les synoptiseurs ont dit : Nous avons vu sa gloire. Tout cela provient des Lettres de Jochanan le Presbytre, et ce Jochanan est le même que le personnage inventé par l'Église, après Clément de Rome, pour endosser la paternité de l'Évangile de Cérinthe.

[3] Ce n'est plus le nous du verset précèdent. Jésus avalise les faux commis par ceux qui ont témoigné des choses de la terre, celles qui concernent l'homme dans lequel les scribes l'ont fait entrer.

[4] Voila qui est catégorique. C'est comme s'il disait : Je n'existe point en chair. Ceux qui déclarent m'avoir vu sont des menteurs. Ici Cérinthe respecte Dieu.

[5] Le fils d'homme. C'est Bar-Jehoudda.

[6] A double sens et très difficile à comprendre. Le Serpent, promené par Moïse au bout d'une perche en forme de croix, était l'image du Temps. Selon Bar-Jehoudda le Temps devait finir ou plutôt commencer à finir le 15 nisan 789 ; or il continuait, tandis que le faux prophète avait fini crucifié. Or comme de ce faux prophète on retient le baptême comme une vérité sacramentelle, il faut qu'il soit élevé au ciel afin de se confondre dans le Verbe qui, de son coté, avalise le baptême. Le Verbe et Bar-Jehoudda sont de mèche !

[7] Renversement complet de l'Apocalypse où le Fils de l'homme a en poche la condamnation du monde païen (cf. Le Roi des Juifs) et où Bar-Jehoudda exécute avec joie la condamnation. Renversement aussi de tout ce que Jésus vient de dire au chapitre II bis sur sa mission de juge des vivants et des morts.

[8] Fût-il souillé de tous les vices et convaincu de tous les crimes. Telle est la morale de l'Église.

[9] Fût-il irréprochable par la conduite et par mes mœurs. C'est complet !

[10] Application au crucifié de ce que Cérinthe applique au Verbe dans le prologue.

[11] Quel changement dans la définition de la Lumière depuis le prologue ! La Lumière n'est plus dans le Verbe, elle est dans le cadavre du juif enterré à Machéron et projeté au ciel par la catapulte de l'Église.

[12] Eaux de Salomon, près Betléhem (cf. Le Roi des Juifs).

[13] Avocat défenseur. Nous verrons le mot tout à l'heure dans cette acception.

[14] Le nom de ceux-ci vient de Jessé, père de David.

[15] Et non dans la terre de Judée, comme il est dit dans la version ecclésiastique.

[16] Aïn de Salim (cf. Le Roi des Juifs).

[17] Sauf une petite fois sans conséquence (cf. Le Roi des Juifs).

[18] La purification par le baptême, appelée par les Synoptisés la rémission des péchés. Le Quatrième Évangile, depuis son attribution au pseudo-Joannès, évite toujours cette dernière expression qui fait Joannès maître du salut par sa propre volonté.

[19] Rabbi, dominus, qu'on a traduit par Seigneur.

[20] Le faux témoignage obtenu par le procédé narratif. On a vu par l'Apocalypse que celui à qui Bar-Jehoudda rendait témoignage en son vivant, c'est l'invisible mais imminent Baptiseur de feu.

[21] Le baptême dit en Jésus est, en effet, le seul qui soit demeuré, car il exempte du feu millénaire et sauve du feu éternel.

[22] Nous la connaissons l'Épouse ou plutôt la fiancée, on nous l'a présentée aux Noces de Kana, c'est la Judée ; mais ici, c'est la tribu de Juda, la terre aux Ânes. Malgré ce nom d'Épouse, elle n'est toujours que la fiancée, l'éternelle fiancée dont l'Epoux ne vient jamais. Jésus va nous le dire lui-même dans la séméiologie que Cérinthe nous ménage : Jésus et la Samaritaine.

[23] L'ami, le grand ami de l'Epoux, c'est l'auteur de l'Apocalypse, c'est le Joannès lui-même. En récompense, il est celui que Jésus aime, et tout à l'heure, au Banquet de rémission, nous allons le voir appuyé sur le sein de Jésus, preuve éclatante qu'il s'agit d'une amitié réciproque.

[24] Joannès ne perd rien au change. Jésus, c'est lui-même, c'est Bar-Jehoudda entré dans le commerce. Joannès souhaite que Jésus réussisse, c'est tout naturel.

[25] C'est le cas du Joannès.

[26] Il n'a pas besoin du témoignage des hommes pour être.

[27] Celui qui a reçu son témoignage (par la colombe), c'est Joannès lui-même. C'est une exception et unique.

[28] Que Dieu tiendra le serment qu'il a fait aux Juifs. Dans l'Apocalypse le Verbe est dit pour la même raison le Véridique. Dans Luc, Maria Magdaléenne est d'abord appelée Eloï-Schabed, parce que le serment (Shabed) de Dieu (Eloï) est en elle, dans son ventre.

[29] Les Logia Kuriou de Papias, les Paroles du jésus de Valentin.

[30] C'est tout ou rien. Joannès a eu tout. D'une façon ou de l'autre son Apocalypse se réalisera. Dieu est Vérité, son Verbe est véridique, ils n'ont pas trompé Joannès.

[31] Fût-il coupable. C'est la doctrine exposée plus haut, mais sous cette forme elle vient tout droit de l'Apocalypse.

[32] Fût-il innocent.