LE MENSONGE CHRÉTIEN - (JÉSUS-CHRIST N'A PAS EXISTÉ)

 

TOME IV — LE SAINT-ESPRIT

II. — LA CONVERSION DE SAÜL.

 

 

I. — ÉTAT DE L'IMPOSTURE PAULINIENNE LORS DE LA FABRICATION DES ACTES.

 

Enfin parvenu à 789, véritable année du supplice de Bar-Jehoudda, il fallait cacher deux choses, l'une qui coulait Jésus, à savoir que Bar-Jehoudda n'était mort que depuis quatre jours lorsque Saül partit pour Damas à la poursuite de ses partisans dispersés, l'autre qui coulait Pierre, à savoir qu'après comme avant cette expédition Saül n'avait jamais cessé de persécuter l'apostolat davidiste. Comment le très excellent Théophile pourra-t-il croire à Jésus si on laisse Saül traquer les frères de Bar-Jehoudda jusqu'à la veille du siège de Jérusalem par Titus ?

Saül est le même que Paulos, disent les Actes[1]. C'est là qu'est la fraude, Saül est une personne et Paulos est une fiction. Mais au moment où le faussaire travaille pour l'instruction du très excellent, Théophile, des scribes l'ont précédé qui, outre les Voyages de Saülas, ont fabriqué les premières Lettres de Paulos, à commencer par la Lettre aux Galates.

Saül ne peut en aucun cas faire Paulos. On voit souvent le sigma ou le kappa cédillé transformé en tau — il y a toute une fantaisie de Lucien là-dessus[2] — mais le sigma devenant pi, ce sont de ces transmutations qu'on ne voit, que dans les Écritures révélées par le Verbe, et ce Verbe n'est ni l'Alpha ni l'Oméga, comme il le prétend, c'est simplement le Bêta.

Les Juifs prononçaient le nom de Saül en faisant valoir les deux syllabes : Sa-ul, selon qu'il est dit par deux fois dans le texte grec des Actes[3] ; et comme ce texte est du troisième siècle, nous sommes certains que les contemporains de Saül ne l'appelaient pas Saul, d'où les Grecs auraient fait Paul. Comment ont dit les premiers faussaires ? Saülas, Voyages de Saülas.

Saül est né, a vécu, est mort sous son nom du Saül. Josèphe le lui laisse qui pourtant a hellénisé beaucoup de noms, celui du frère de Saül notamment, Bar-Koche, dont il a fait Costobar. Paulos, c'est quelquefois l'apôtre millénariste Apollos auquel on a enlevé son alpha, et qui est né, a vécu, est mort sous le nom juif qu'on a traduit en grec par Apollos ; Juif d'Égypte, Apollos était d'Alexandrie. Saül, en bon hérodien qui a des parents à venger, n'a cessé, depuis qu'il a eu l'âge d'homme jusqu'à sa mort, de persécuter les fils de Jehoudda et leurs partisans. Apollos n'a cessé, depuis qu'il a eu l'âge de raison jusqu'à sa mort, de protester contre le monopole davidique, et, baptiseur dissident, il a prêché contre le Joannès pendant vingt ans. Nous conterons l'histoire de Saül et celle d'Apollos sans les confondre jamais, car Saül a combattu Apollos pour les mêmes raisons qu'il a persécuté le christ et ses frères. L'Église, qui a fait trois personnages, Joannès le baptiseur, Joannès l'évangéliste et Jésus avec le seul Bar-Jehoudda, en a fait un seul sous le nom de Paulos avec Apollos et Saül. Vous êtes étonné ? Parce que vous n'avez pas l'habitude, Mais, moi, c'est le contraire qui m'étonnerait. Le bon empereur Julien nous le dit : Paulos — il s'adresse à l'auteur des Lettresest le plus fieffé charlatan qui ait jamais paru[4].

Apollos ont certainement la figure la plus curieuse de la croisade judaïque apud gentes. Il a travaillé pour son propre compte, en christ rival du Joannès. Il parait avoir adhéré à l'Apocalypse du Millénium, mais il a prêché qu'on pouvait, à la condition d'avoir l'Esprit, donner le baptême en dehors de la maison de David et des fontaines de Judée. A la vérité le roi-christ avait bien mandat des Psaumes, ses droits n'étaient pas contestables, mais contrairement à ce que sa famille soutenait dans un intérêt facile à comprendre, il avait bien été crucifié avec Simon de Cyrène, il était mort et bien mort, et c'était une raison de plus pour qu'un bon Juif inspiré de l'Esprit fit profiter les autres Juifs, à leurs frais s'entend, des privilèges inhérents au baptême d'eau, antidote de l'inévitable Baptême de feu. Toute cette campagne suppose chez Apollos des facultés de propagande, et dans l'intrigue un aplomb, une habileté supérieures, voire un don des langues que n'avait pas la maison tout araméenne de Jehoudda. Comme sous le nom d'Apollos il avait fait en faveur de sa propre Révélation les mêmes tournées que Saül en faveur des princes hérodiens, on les a données à celui-ci sous le nom presque similaire de Paulos dans les Lettres de Paulos et dans les Actes des Apôtres. En un mot on a converti le dissident Apollos en un agent de l'apostolat davidiste, après quoi on a confié le rôle, avec les modifications nécessaires, au persécuteur Saül.

Dans les Actes Saül ne prend le nom de Paulos qu'à partir du moment où on le voit chez Sergius Paullus, gouverneur de l'île de Chypre, dont il était sans doute devenu le parent, comme il devint celui de deux procurateurs de Judée par le mariage de Tibère Alexandre et de Félix avec des princesses hérodiennes. Peut-être Sergius Paullus avait-il épousé une sœur de Saül[5]. En tout cas ce n'est pas lui qui mérite la qualité de proconsul que lui donnent les Actes, c'est celui de ses descendants qui eut la Syrie sous Antonin. Ces deux Paullus sont séparés par un intervalle de plus de cent ans. L'auteur des Actes attribue au premier le titre qu'a seul pu porter le second. Lors de la fabrication de toutes ces impostures, il y a déjà des Lettres sous le nom de Paulos, et c'est ce qui permet au faussaire de dire, à propos des relations de Saül avec Sergius Paullus, que Saül est aussi Paulos. Mais l'origine de cette conversion onomastique est tout autre, et naturellement elle repose sur une supercherie. Tandis que l'attention se porte sur la paronymie de Paullus avec Paulos, elle se détourne de celle qu'ont voulue les fabricants des Lettres, et qu'ils ont amorcée par la Lettre aux Galates, la quasi-homonymie de Paulos avec Apollos, apôtre du christianisme anti-davidique chez les Juifs d'Asie et de Grèce.

Augustinus, évêque d'Hippone[6], a appuyé le jeu des imposteurs en déclarant avec une solennité suspecte que le nom de Paulos était comme le trophée de la victoire remportée par Saül sur Sergius Paullus. Et, en effet, les Actes représentent le gouverneur de Chypre comme ayant été soustrait par Saül à l'envoûtement de Simon le Magicien. Mais nous savons par les Actes eux-mêmes, et nous le montrerons, que l'analogie onomastique qu'on a exploitée est non entre Paulos et Paullus, mais entre Saül et Apollos.

Il n'y a pas moyen d'appeler Saül Paulos avant qu'il ne soit lié avec Paullus, il n'y en a pas non plus de lui faire jouer le rôle d'apôtre avant qu'Apollos n'entre en scène de son côté. Or Apollos n'a guère commencé à prêcher que vers le milieu du règne de Claude, pendant la procurature de Tibère Alexandre qui a été si fatale à Shehimon et à Jacob senior.

Toutefois, ayant à convertir Saül, on ne pouvait le faire que sur la route de Damas, dans la huitaine qui succède à la crucifixion de Bar-Jehoudda. On ne pouvait pas le ramener de Damas avec les sentiments qu'il avait au départ et les troupes qu'il commandait. Celui qui revient de Damas, ce n'est déjà plus l'hérodien Saül, c'est le christien Apollos privé de son alpha. Ce n'est même pas Apollos, car on ne voit pas qu'Apollos soit allé à Damas, c'est un personnage de papyrus qui, sous le nom de Paulos, est tantôt Saül et tantôt Apollos. Quand Saül est gênant, on montre Apollos ; quand Apollos compromet, on sort Saül qui, de cette façon, n'est ni l'un ni l'autre et devient une tierce personne nominée Paulos qu'aucun de ses contemporains n'a vu, quoique tous l'aient connu, ici sous le nom de Saül et là sous celui d'Apollos. Paulos est un révélé d'Église. Il n'est pas, mais enfin il aurait pu l'être, puisqu'il a existé deux moitiés de lui-même, et que le Saint-Esprit en convient dans deux documents, les Actes et les Lettres, où l'on voit tour à tour et parfois en même temps Apollos, Saül et Paulos.

La première mesure qu'on prit avant d'introduire Paulos dans la peau de Saül, ce fut d'effacer dans les Évangiles la tache de sang qu'y avait laissée l'oreille droite du prince Saül coupée par Shehimon à Engan-Aïn. Jésus descendit dans l'Évangile de Lucius le Cyrénéen, remit l'oreille de Saül. Sous le nom d'Amalec, l'Amalécite, Saül resta voué à l'enfer, tandis que sous celui de Paul il fut ravi au troisième ciel où il apprit qu'il fallait venir à résipiscence. Il n'aurait pas été disciple avant 789, — ses persécutions contre Jacob junior en 787, contre Éléazar et Bar-Jehoudda en 788, ne le permettent malheureusement point, — mais il aurait été apôtre dès sa première mission à Damas, immédiatement après la lapidation du nébuleux Stéphanos.

Apôtre de qui ? De ses victimes. Apôtre de quoi ? de la résurrection du jésus telle que l'ont ourdie les scribes, quand il leur fallut avouer qu'il n'avait pas échappé à la crucifixion par le moyen de Simon de Cyrène. Et tout serait dit, il y aurait une vérité de plus dans le monde. Or que veut l'Église ? Que l'homme adore en esprit et en vérité[7]. Le Saint-Esprit commandait donc qu'on revint sur la Lettre aux Galates où Saül n'était converti qu'après sa seconde mission à Damas. Dans les Lettres de Paul on se tait complètement sur les motifs qui ont amené Saül à Damas deux fois dans un espace de trois ans. Ces motifs, on ne peut pas les dire sans que la conversion de Saül en jehouddolâtre n'apparaisse immédiatement comme un scandale impossible.

L'auteur de la Lettre aux Galates avoue une généralité fâcheuse, mais indiscutable ; Saül a persécuté à mort, et ravagé les Églises de Dieu en Judée et dans les villes étrangères[8]. Telle a été sa conduite dans le judaïsme, c'est-à-dire dans l'histoire juive. Le faussaire englobe dans cette généralité toutes les particularités avouées par les Actes, la première persécution dirigée par Saül contre les fils de Jehoudda et qui s'est terminée par la lapidation de Jacob junior, la seconde persécution qui a fait ces deux grandes victimes : Éléazar et Bar-Jehoudda, et l'expédition de Damas. Il laisse au public le soin de dater cette vocation apostolique que Paul ne tient d'aucun homme et qui, par conséquent, n'a pas eu de témoin parmi les contemporains de Saül, soit à Damas, soit en Arabie, soit ailleurs. A Damas, Saül n'a trouvé ni Ananias ni Jehoudda Toâmin qui tout à l'heure le baptiseront et lui imposeront les mains dans les Actes. La première dans la série des faux épistolaires, la Lettre aux Galates appartient à des temps où l'Église ne s'était pas encore annexé Saül par témoignages et où les Actes n'envoyaient pas encore Paul en Macédoine et en Achaïe, car le faussaire ne s'appuie pas sur cette tournée, alors qu'il en avait eu tant besoin pour plaider sa cause auprès des jehouddolâtres de Galatie.

L'auteur de ce faux fait le silence complet sur le passé historique de Saül, avoué par les Actes en ce qui touche au moins la lapidation de Jacob junior, et par les Évangiles en ce qui touche la campagne où Saül perd son oreille en luttant contre Shehimon. Paul, en se levant, escamote Saül à partir de la lapidation de Jacob.

Le faussaire des Actes prend Saül lors de sa première mission à Damas, bien que le supplice de Jacob en soit le principe ou la conséquence. Le Saint-Esprit le convertit avant la crucifixion de Bar-Jehoudda, mais après la résurrection de Jésus qu'on vient de reporter à 782. Cet artifice chronologique lui permet d'être étranger à l'une et de prêcher l'autre. Le faussaire prépare la version qu'il va donner de la vocation de Saül. C'est est immédiatement après la lapidation de Jacob Junior que l'ombre du crucifié a dit au prince hérodien : Va, parce que je t'enverrai loin d'ici vers les nations[9]. Seuls les méchants pourront soutenir que Saül est l'Amalécite à qui Shehimon coupe l'oreille droite au Jardin des Oliviers le 14 nisan 788[10].

Dans la Lettre aux Galates c'est le bon plaisir de Dieu qui lui a révélé son fils, le ressuscité, afin qu'il l'évangélisât parmi les Gentils[11]. Devenu jehouddolâtre par révélation, il a cessé d'écouter la chair et le sang[12]. L'expression grecque est caractéristique ; il n'a plus acquiescé, déféré à la chair et au sang, c'est-à-dire à la voix hérodienne qui a parlé en lui jusqu'à son départ pour l'Italie et l'Espagne. Dans le même sens, Jésus dit, parlant de la voix davidique par laquelle le règne de mille ans avait été promis à Bar-Jehoudda et à ses partisans : Tu es bien heureux, Shehimon, fils de Jonas, car ce n'est point la chair et le sang qui te l'ont révélé, mais mon Père qui est dans le ciel. Même sens encore lorsque l'auteur de la Seconde Corinthienne essaie de disculper Saül dont il a fait Paul d'avoir dans la vie réelle cheminé selon la chair, c'est-à-dire agi en prince de la famille hérodienne.

On n'a point vu Saül revenir à Jérusalem vers ceux qui avaient été apôtres avant lui[13], dit la Lettre aux Galates ; mais il est allé en Arabie. Le faussaire avait eu le plus grand tort de donner ce renseignement, car c'est précisément après avoir consulté la chair et le sang, c'est pour arranger une affaire intéressant la chair et le sang d'Antipas et d'Hérodiade, que Saül était allé en Arabie. Le faussaire des Actes s'est bien gardé de relever ce voyage : il aurait fallu dire ce qu'avait fait Saül entre sa première et sa seconde mission à Damas.

 

Ce voyage était fort ennuyeux pour les Marchands de Christ, car en suivant Saül à la piste on le voyait allant prendre dans sa famille, sous la protection du gouverneur de Damas, un repos bien gagné. L'auteur de la Seconde aux Corinthiens ne l'avoue plus. Non seulement Saül n'est pas allé en Arabie, mais encore c'est pour échapper au gouverneur de Damas qu'il s'est enfui dans une corbeille. La situation de Saül vis-à-vis d'Arétas s'est donc modifiée. Ami en 787, il est ennemi en 788. Hérodiade est passée par là, la fille d'Arétas est rentrée à Macherous, Saül a marché pour Antipas le gendre contre Arétas le beau-père.

Aussi, quand on demande à l'auteur de la Seconde Corinthienne comment Saül est devenu Paulos, le Saint-Esprit tend un nuage épais devant l'histoire. J'en viens, dit-il, aux Visions et aux Révélations du Seigneur. Je connais un homme en Christ, il y a quatorze ans[14] — si ce fut corporellement ou non, Dieu le sait — qui fut ravi jusqu'au troisième ciel. Et je sais que cet homme — que cela se soit passé corporellement ou non, je l'ignore, Dieu le sait ! — a été ravi au paradis, et qu'il y a entendu des paroles ineffables qu'un homme ne pourrait redire. C'eSt de cet homme-là que je veux me vanter, mais je ne me vanterai pas de moi-même sinon de mes souffrances... Si ce fut dans le corps hérodien de Saül ou hors de ce corps que cela s'est passé, avec ou sans ce corps, ce qu'il y a de certain, c'est qu'une fois hors de son corps, Saül est devenu Paul, que le Saint-Esprit s'est saisi de lui et l'a ravi au troisième ciel où Bar-Jehoudda avait été ravi lui-même au second siècle.

Une fois au troisième ciel, il a entendu des Paroles ineffables sur lesquelles le Saint-Esprit lui ordonne de faire le silence, — d'où nous concluons que ce sont celles du Rabbi — mais ce n'est pas tout, il y a vu quelqu'un, le crucifié de 788, dans le rôle du Fils de l'homme et confortablement assis à la droite du Père. Et quand a-t-il vu cela ? En 789, dit-il, sous Tibère. Or, tout le monde sait, à part le très excellent Théophile, qu'en 789 Bar-Jehoudda n'était pas encore arrivé au troisième ciel, ni même au premier, puisqu'il n'a été assumé que sous Trajan. Donc, ce qu'a vu Paul au troisième ciel hors du corps de Saül, ce ne peut être que ce que l'Église y a mis : l'Esprit de fourberie à sa troisième puissance. Avec ce courant triphasé il a reçu l'ordre de mentir et il mentira. Dieu lui a montré son fils, et ce fils n'est plus celui qu'a vu Bar-Jehoudda dans son Apocalypse, c'est — ô prodige ! — Bar-Jehoudda lui-même.

Et pour que Paul ne s'élève pas trop à cause de l'excellence de ces Révélations, il lui a été mis une écharde en la chair : l'oreille lui cuit et lui rappelle cruellement ce corps hérodien qu'il a laissé sur terre en 789 pour aller prendre des nouvelles de Bar-Jehoudda au troisième ciel. Un ange de Satan est là, dit Paul, pour me souffleter, afin que je ne me grandisse outre mesure, et comme pour le punir d'avoir été Saül. Trois fois — lapidation de Jacob junior, campagne contre Bar-Jehoudda, crucifixion de Shehimon et de Jacob — Paul a conjuré Dieu d'enlever à Saül la marque de cet affreux passé, Dieu ne l'a pas voulu.

Mais Bar-Jehoudda qui en son vivant avait le pouvoir de remettre les péchés, Bar-Jehoudda mué en Jésus a le pouvoir de remettre les oreilles, il a pardonné à Saül en faveur de Paul, il a répondu : Ma grâce te suffit, car la puissance n'accomplit dans l'infirmité. Et déjà voici l'Eglise qui dans Luc — c'est pourquoi on appela longtemps l'Evangile mis sous le nom de Luc[15] Evangile de Paul, et Luc lui-même disciple de Paul — lui a remis non point son ancienne oreille, mais une belle oreille neuve. Saül a maintenant une de ces oreilles avec lesquelles on peut entendre ce qui se dit au troisième ciel. Il n'est point dans la situation de ceux qui ont des oreilles et, qui, n'entendent point. L'Assomption de Saül a eu ce résultat qu'il est rentré en grâce auprès du Juif consubstantiel au Père. Qu'on laisse donc au passé cette histoire vieille comme Hérode. Antipas, c'est par des épreuves révélées que Paul se recommande : Je me vanterai donc plutôt très volontiers de mes souffrances, afin que la puissance du christ habite en moi ; et en ce sens on pouvait exploiter sa mésaventure dans Damas en 789. S'il faut se vanter, dit l'auteur de la Seconde aux Corinthiens, c'est de mes souffrances que je me vanterai. Le Dieu et Père du Seigneur Jésus sait, — soit-il béni à jamais ! — que je ne mens point : (précaution qu'on prend toutes les fois qu'on le fait mentir plus que de coutume)[16] ; Arétas fit garder la ville des Damascéniens pour me saisir ; et c'est par une fenêtre, en une corbeille, qu'on me descendit le long des murs. Ainsi échappé-je à ses mains.

Mais cela n'empêchait pas que Saül ne fût allé chez les Arabes et que ce voyage ne fit obstacle à la version qui le représentait comme étant devenu jehouddolâtre pendant sa première mission. Dans ces conditions il n'y avait qu'un moyen, c'était de ne plus tenir compte de la Lettre où il était question de son retour à Damas après son voyage en Arabie, et de le convertir avant son entrée dans la ville.

De cette manière, en admettant qu'il fût allé chez les Arabes, ce n'eût été que pour leur prêcher la résurrection de Bar-Jehoudda.

 

Des exégètes ont évalué cette retraite à trois ans. On s'est imaginé Saül tissant et vendant de ces grosses toiles à voiles et à tentes dont l'usage était si naturel en ces temps, et dont les tribus nomades avaient si grand besoin au désert. On l'a vu fournissant les Arabes et lorsqu'ils ne venaient point jusqu'à lui, allant jusqu'à eux, quoi qu'il ne fût pas bon d'être juif au milieu des Arabes. C'est le résultat de la conversion du prince Saül en Paul, tisserand de Cilicie, travaillant de ses mains à Corinthe et à Éphèse, mais nous n'en sommes pas encore là de l'imposture ecclésiastique. Nous n'en sommes pas même au Paul intrigant et vaniteux, violent, quoique malingre, pharisien, persuadé que tout l'avenir de la race est dans les sous-Écritures, dans les fils coupés en quatre des interprétations, dans le moucheron filtré, dans cet inextricable réseau de gloses qui fait double crâne autour de la cervelle juive et d'où il ne s'échappa qu'à force de génie. Ce Paul-là n'est pas encore né dans l'exégèse. Non plus que le Paul apocalyptique, sujet aux crises d'hystérie épileptiforme, qui voit dans le troisième ciel ouvert devant lui des images divines, des fantômes du Père et de Fils, perçoit des bruits de conversation entre Iahvé, le Verbe et l'Esprit, s'insinue, s'assied à leur droite et assiste à la délibération.

L'Assomption de Paul n'avait d'autre témoin que l'auteur des fausses Lettres, encore n'était-il pas sûr qu'elle eût eu lieu dans le corps de Saül. Les deux témoins qu'exige la Loi faisaient absolument défaut, et c'est dommage, car Saül sait par révélation, en 789, des choses qui n'existaient pas encore au temps de Cérinthe[17] dans les Evangiles : J'ai appris du Seigneur (révélation) que, la nuit même qu'il fut saisi, il prit du pain. Quoi ! Bar-Jehoudda crucifié le 16 nisan, veille de la pâque, aurait conté la Cène à Saül du haut des nuées ? L'auteur de l'Apocalypse lui aurait récité les trois Synoptisés, Mathieu, Marc et Luc ?

Rien n'est impossible à Dieu. Néanmoins cette Assomption n'a point paru suffisamment probante. Comment Paul saura-t-il que le jésus est ressuscité après trois jours si sa vocation apostolique continué à n'avoir aucun témoin parmi les hommes ? Hier, collaborateur d'Antipas, de Pilatus, de Jehoudda Is-Kérioth, parti de Jérusalem après la pâque de 789, pénétré de la scélératesse de Bar-Jehoudda au point de s'en aller à Damas pour livrer ses partisans à la justice du Temple, par qui Saül aura-t-il été converti en jehouddolâtre ? Par Shehimon et par Jacob, avait répondu la Lettre aux Galates ; mais la fausseté de cet écrit était démontrée. Ce qu'il fallait, c'était une conversion en règle devant des témoins autres que ceux-ci.

 

II. — ACTES DES APÔTRES, CHAPITRE IX.

 

Imposture n° 31. - CONVERSION DE L'APPELÉ SAÜL.

La conversion de Saül est un travail des troisième et quatrième siècles. Cette conversion n'est pas tout d'un temps. Il a fallu d'abord que Saül fût enterré depuis assez longtemps pour que nul ne pût retrouver le prince hérodien dans la littérature épistolaire mise sous son nom. Il a fallu que Bar-Jehoudda eût perdu son nom de circoncision et son nom d'Apocalypse dans l'encrier des scribes. Il a fallu ensuite convertir plusieurs générations de Juifs à cette thèse que, devant venir dans la maison de David, disparue par la mort du dernier Gamaliel, le christ éphémère de 788, ressuscité par les mystificateurs, pouvait suffire à leurs ambitions messianiques.

On n'a pu procéder à la conversion de Saül en Paul qu'après celles de Shehimon en Pierre, ami de Pilatus et étranger à la mort d'Is-Kérioth ; de Joannès en témoin de sa propre résurrection ; de Mathias en Matthieu, témoin de la résurrection de son oncle ; de Philippe en témoin de la résurrection de son frère ; de Simon le Chypriote en christien baptisé au nom de l'imposteur qu'il avait démasqué ; de tous les baptiseurs et de tous les baptisés au nom du Fils de l'homme en baptiseurs et baptisés au nom de Bar-Jehoudda. Il reste à convertir Jehoudda Toâmin, qui, lui aussi, a transmis les Paroles du Rabbi. On le convertira en même temps que Saül. C'est un gros morceau, ou plutôt ce sont deux gros morceaux. Mais puisque le très excellent Théophile possède un gosier à les avaler d'un coup !

Pour Toâmin, point de précautions à prendre : sa situation est réglée dans l'Évangile même ; il a mis ses doigts dans les mains trouées et dans le flanc percé, c'est un témoin plus qu'oculaire, il possède une indiscutable tactilité. Mais puisque c'est contre lui plus spécialement qu'a marché Saül sur la route de Damas après la pâque de 789 ; puisqu'il est avéré par là qu'il n'était pas à Jérusalem pour assister à la Constituante, on se bornera à le désigner sous son nom de circoncision, Jehoudda, dans la scène où il conduit Paul à Ananias pour le baptiser.

 

La Lettre de Paul aux Galates et la Seconde aux Corinthiens détruisent d'avance tout ce que les Actes vont attribuer à Saül sur le chemin de Jérusalem à Damas. Elles disent formellement, et à la date de 803 dans le plan de la Seconde Corinthienne, que feu Saül ne doit sa vocation, son nom même de Paul à aucun de ses contemporains en quelque lieu que ce soit. Aucun homme ne l'a endoctriné, baptisé, converti. Paul est un produit apocalyptique. C'est Dieu qui a tout révélé aux auteurs des Lettres, notamment la nécessité impérieuse, absolue d'appeler Saül à la jehouddolâtrie. C'est à Rome même qu'on a fait leur leçon aux faussaires, le plus loin possible de la Gaulanitide et de la Bathanée, de la Samarie et du Sôrtaba, de Jehoudda Is-Kérioth et du prince Saül, d'Antipas et d'Hérodiade, du prétoire de Pontius Pilatus et du Guol-golta. C'est le ciel qui a parlé. Le premier ciel où gouverne toujours le Satan de l'Apocalypse ?[18] Non, le troisième où Joannès a vu jadis le Père et les vingt-quatre Vieillards, le Fils de l'homme et les douze Apôtres, les trente-six Décans et les cent quarante-quatre mille Anges de la garde judaïque, le ciel où sont la lumière et la vérité. Le corps de Bar-Jehoudda ressuscité par les Marchands de Christ a remplacé tout cela.

Les Actes n'avaient que quinze jours de bons pour opérer la conversion de Saül en Paul autrement que par apocalypse, les quinze jours qui avaient suivi la crucifixion de Bar-Jehoudda. Il fallait que l'expédition de Saül à Damas se terminât en deçà des portes de la ville. Il rencontrerait en chemin le spectre du crucifié et il le reconnaîtrait pour n'avoir persécuté que lui, car sous le nom de Stéphanos on lui avait enlevé la lapidation de Jacob junior. Quant à son expédition, dans cette conversion universelle, elle se changerait en un séjour qu'il consacrerait à prêcher la divinité de sa victime, divinité dont Pierre et la victime elle-même avaient administré tant de preuves à la population de Jérusalem pendant sept années consécutives à partir de 782.

Il était bien dit dans la Lettre aux Galates qu'après la révélation dont il avait été gratifié, Saül n'était pas retourné auprès de ceux qui avaient été apôtres. Mais il n'était point dit que Paul n'en avait pas rencontré quelques-uns ailleurs, à Damas par exemple. Rien de plus facile que de décider cela, que de le baptiser au besoin, voire, par l'intermédiaire de Jehoudda Toâmin. Du même coup on faisait de Toâmin un apôtre détaché à Damas par Pierre et prêchant la résurrection, et d'Ananias, — converti, lui aussi, — un baptiseur acquis aux jehouddolâtres.

 

Saül ayant eu de nombreux colloques avec Antipas et les gens du Sanhédrin avant son départ de Jérusalem, il n'était pas facile de le faire passer pour un partisan de la résurrection avant son arrivée à Damas. En reportant la crucifixion à 782, en montrant douze apôtres et sept diacres plaidant non seulement la Résurrection mais l'Ascension à Jérusalem, devant le Sanhédrin, pendant sept ans, on donne sept ans à Saül lui-même pour se faire une saine opinion là-dessus. Par ce moyen Saül devient le seul habitant de Jérusalem qui conserve encore quelques doutes. Le but de cette imposture est de montrer que Saül, hérodien, qui n'a cessé jusqu'à son dernier soupir de guerroyer de parole et d'épée contre la famille concurrente, a reconnu dès 789 Bar-Jehoudda comme étant le Christ et a été baptisé sinon dans Jérusalem par Pierre, du moins à Damnas par Jehoudda Toâmin et Ananias.

On l'avait fait parler, écrire, on ne lui avait encore rien fait faire. Qu'il consentit seulement à reprendre le chemin de Damas comme après la pâque de 789, et quand il serait arrivé, on lui dirait ce qu'il fallait qu'il fît pour être converti, n'ayant été jusqu'ici qu'appelé. Vocation n'est pas conversion. On peut être appelé d'en haut ou d'en bas, on ne peut être converti sans témoins.

1. Cependant Saül, respirant encore menaces et meurtre contre les disciples du Seigneur, vint auprès du prince des prêtres,

2. Et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas ; afin que, s'il y trouvait des hommes et des femmes de cette secte[19], il les conduisit enchaînés à Jérusalem.

Le Saint-Esprit, bien qu'on en ait fait la troisième personne de Dieu, est très mal inspiré en cet endroit. Il donne le véritable motif de l'expédition de Saül à Damas ; la Lettre aux Galates ne le donnait pas, et avant la confidence de l'Esprit-Saint on pouvait croire que Saül était allé à Damas pour acheter des figues.

3. Comme il était en chemin, et qu'il approchait de Damas, tout à coup une lumière du ciel brilla autour de lui.

4. Et, tombant à terre, il entendit une voix qui lui disait : Saül, Saül, pourquoi me persécutes-tu ?[20]

5. Il dit : Qui êtes-vous, Seigneur ? Et le Seigneur : Je suis Jésus que tu persécutes ; il t'est dur de regimber contre l'aiguillon.

6. Alors, tremblant et frappé de stupeur, il dit : Seigneur, que voulez-vous que je fasse ?

7. Et le Seigneur lui répondit : Lève-toi, entre dans la ville ; car c'est là que te sera dit ce qu'il faut que tu fasses. Or les hommes qui l'accompagnaient demeuraient tout étonnés, entendant bien la voix, mais ne voyant personne.

Il est dit plus loin[21] que les compagnons de Saül n'ont point entendu la voix de celui qui l'appelait, et les exégètes cherchent toutes sortes d'excuses à cette évidente contradiction. Il est certain que la seconde version, pour être postérieure dans l'ordre des chapitres, n'en est pas moins la plus ancienne : on n'osait pas encore insinuer que les compagnons de Saül eussent entendu, eux aussi, car il aurait fallu dire en même temps comment il se faisait qu'ils ne se fussent pas convertis. Plus tard on s'est enhardi, et ici on ne craint pas de donner à comprendre que les soldats de Saül, ayant entendu la même voix que leur chef, ont pu cesser avec lui de persécuter la famille de Jehoudda.

D'ailleurs, lorsqu'on n'a pas encore acquis la preuve de la mystification, on peut croire que Saül est tombé dans une embuscade, ou qu'il lui est arrivé soit une insolation soit une attaque d'épilepsie. Cette lumière qui n'est pas un éclair, quoiqu'elle parte du ciel, pourrait être les trente-six chandelles d'un éblouissement. Mais Bar-Jehoudda est assumé à l'époque où les Actes le font apparaître à Saül, c'est donc bien lui qui se montre, assis à la droite de Dieu, par conséquent dans sa gloire ; cependant son Assomption n'ayant eu lieu qu'au second siècle, Saül n'était pas encore assez converti pour en contempler les résultats au mois de nisan 789. Nous avons aussi le regret de constater qu'ici Saül assommé ne quitte pas un instant la terre et qu'il a même de la peine à se relever. Cela ne contredit pas la Lettre aux Corinthiens où il est assumé au troisième ciel. A cette hauteur, Paul a pu voir le Fils de l'homme, puisqu'avant lui le Joannès l'y avait vu ; mais d'en bas, même les yeux ouverts, il n'a rien vu. Dieu vous l'a dit déjà : Nul ne peut voir mon Fils et ceux qui sont avec lui sinon au jour marqué[22]. Vous ne voulez pas croire Dieu, parce que vous doutez qu'il soit circoncis, mais vous ne doutez pas que les évangélistes ne l'aient été ; vous les croirez donc lorsque, dans un tableau qui a inspiré celui des Actes, ils vous montrent, tombant à terre, assommés comme Saül, les Juifs venus pour arrêter Jésus au Mont des Oliviers.

 

Mais, dis-moi, Paul, mon excellent ami, toi qui es allé au troisième ciel dans la Lettre aux Corinthiens, toi au devant de qui le ciel descend dans les Actes, d'où vient que tu n'y vois jamais d'une part le Joannès et de l'autre le jésus, mais toujours un seul individu à qui apparemment on n'a pas encore coupé la tête dans l'Évangile, puisqu'il te parle de sa propre bouche sur le chemin de Damas ? Cependant, mon ami, si l'Évangile dit vrai, tu étais à la cour d'Antipas lorsqu'on a fait circuler la tête de Joannès le Précurseur sur un plat devant tous les invités. Tu n'as donc rien vu, tu n'as donc entendu parler de rien ? Tu crois donc encore que Joannés et Jésus ne font qu'un seul et même personnage, condamné par ton maître Gamaliel, crucifié par ton ami Pilatus, ressuscité puis assumé par la fantaisie outrancière de ses arrière-petits-neveux ? Mais, malheureux ! tu sapes tout l'édifice ecclésiastique ! En supprimant Joannès, à la fois Baptiste et Précurseur, tu biffes le baptême de Jésus par Jean, l'ambassade des disciples de Jean à Jésus, la décapitation de Jean par ordre d'Hérodiade. Tu renverses tout. Ou alors rien de tout cela n'est encore dans Marc et dans Matthieu. Le fait est là, corroboré par toutes les Lettres de Paul : le jésus n'a pas eu de Précurseur nommé Joannès, et c'est lui qui fut le Joannès Nazir avant d'être Jésus de Nazareth. Je t'en prie, très excellent Théophile, avoue que de ton temps on n'avait pas encore fabriqué l'Extrait de naissance de Jésus au Recensement ?

Avec une louable précision l'Église a pu fixer sur le cadastre suburbain de Damas l'endroit où Saül le persécuteur fut terrassé et où il se soumit au divin Maître. Il se trouve à cinq cents pas de la ville. Saint Augustin dit qu'il est bien connu et qu'on le montre aux voyageurs. Les chrétiens s'y rendent en procession chaque année, le 25 janvier[23].

Comme vous le voyez, l'Église a pu fixer également sur le calendrier la date exacte de l'événement. Cela s'est passé le 25 janvier. Parti immédiatement après la pâque, soit le 21 nisan (avril), Saül a mis un peu plus de neuf mois pour faire les soixante lieues qui séparent Jérusalem de Damas. Chi va piano va sano.

Imposture n° 32. - CONVERSION DE JEHOUDDA TOÂMIN ET D'ANANIAS EN TÉMOINS DE CELLE DE SAÜL.

Une grande surprise attend le très excellent Théophile sitôt que Saül se sera levé de terre.

8. Saül se leva donc de terre, et, les yeux ouverts, il ne voyait rien. Ainsi, le conduisant par la main, ils le firent entrer dans Damas.

9. Et il y fut trois Jours ne voyant point ; et il ne but ni ne mangea.

10. Or il y avait un certain disciple à Damas, du nom d'Ananias ; et le Seigneur lui dit en vision : Ananias ? Et il dit : Me voici, Seigneur.

11. Et le Seigneur, lui dit : Lève-toi, et va dans la rue qu'on appelle Droite, et cherche dans la maison de Jehoudda[24] un nommé Saül de Tarse[25], car il y est en prières.

12. Saül vit aussi un homme du nom d'Ananias, entrant et lui imposant les mains, pour qu'il recouvrât la vue.

La vision est triple. La voix a dit à Saül d'aller dans la maison de Jehoudda junior à qui on enlève sa qualité de Toâmin[26], pour éviter d'apprendre au très excellent Théophile que le crucifié de Pilatus s'appelait comme son frère. Saül se voit allant chez Jehoudda, Jehoudda se voit recevant Saül, Ananias se voit trouvant Saül chez Jehoudda et le ramenant converti.

Cela ne va point sans une précaution rituelle que les Actes empruntent à la doctrine de Jehoudda le père, ce jeûne de trois jours qui sanctifie le corps et inspire les grandes résolutions[27]. Logé chez le frère du lapidé de 787 et du crucifié de 788, Saül est soumis au régime qui leur a été imposé par leur père lors de leur naziréat et par lequel ils se placent sous la protection du Verbe[28]. Les démons chassés de son corps, Saül peut se présenter au baptême, mais le quatrième jour seulement. Dans la secte qu'il persécute, on ne voit pas clair avant le quatrième jour, on ne ressuscite pas avant le quatrième jour ; pour cela il faut attendre que le Soleil ait été créé. Les Actes n'ont pas cru pouvoir dispenser Saül de cette préparation, et on doit en conclure qu'elle était obligatoire dans la secte dont Jehoudda Toâmin avait transmis les dogmes. Il est remarquable aussi qu'ils mettent les deux princes en présence dans un immeuble digne de l'un et de l'autre et situé dans la rue où étaient les palais[29].

13. Ananias répondit : Seigneur, j'ai appris d'un grand nombre de personnes[30] combien cet homme a fait de maux à vos saints dans Jérusalem[31] :

14. Ici même, il a pouvoir des princes des prêtres pour charger de liens ceux qui invoquent votre nom.

15. Mais le Seigneur lui repartit : Va, car cet homme m'est un vase d'élection, pour porter mon nom devant les Gentils ; les rois et les enfants d'Israël.

16. Aussi je lui montrerai combien il faut qu'il souffre pour mon nom.

17. Et Ananias alla, et il entra dans la maison ; et lui imposant les mains, il dit : Saül, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t'a apparu dans le chemin par où tu venais, m'a envoyé pour que tu voies et que tu sois rempli de l'Esprit-Saint[32].

18. Et aussitôt tombèrent de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue ; et, se levant, il fut baptisé.

19. Et lorsqu'il eut pris de la nourriture, il fut fortifié[33]. Or il demeura quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas.

20. Et aussitôt il prêchait dans les synagogues que c'est Jésus qui est le Fils de Dieu.

21. Or tous ceux qui l'écoulaient étaient étonnés et disaient : N'est-ce pas là celui qui poursuivait dans Jérusalem ceux qui invoquaient ce nom, et qui est venu ici pour les conduire chargés de liens aux princes des prêtres ?

22. Cependant Saül se fortifiait de plus en plus, et confondait les Juifs qui demeuraient à Damas, affirmant que Jésus est le Christ.

Cette fable dans sa sottise est pleine de fraude : elle a pour but d'établir qu'il y avait à Damas, avant la conversion de Saül en Paul, impossible avant 789, des Juifs qui non seulement croyaient à la résurrection depuis 782, mais qui baptisaient et imposaient les mains au nom du ressuscité. L'Église de Damas est censément conduite par Jehoudda Toâmin qui sous les noms de Jude et de Thomas a depuis longtemps cessé d'être un des six frères du crucifié de 788.

Mais que vient faire ici Ananias ? de qui tient-il son baptême et son Esprit-Saint ? Et de quel droit, quand Toâmin est là, se permet-il de baptiser et d'imposer les mains dans la quinzaine qui suit la crucifixion de Bar-Jehoudda ? Seul en son vivant l'aîné de Toâmin avait le droit de remettre les péchés. Mort, cette faculté passe à Shehimon, et nous savons qu'il ne l'a cédée à pardonne entre le 14 et le 25 nisan. C'est donc du vivant de Bar-Jehoudda qu'Ananias, son concurrent dans le ministère sacré, s'est attribué le pouvoir de baptiser et d'imposer les mains comme s'il était, lui aussi, de la maison de David et christ de Dieu.

C'est bien pour cette raison que Bar-Jehoudda l'a fait assassiner par Shehimon et ses autres frères, parmi lesquels Jacob junior et Jehoudda Toâmin. C'est bien pour instruire cette affaire et pour arrêter les coupables que Saül est allé une première fois à Damas en 787. Vous chercheriez en vain dans les Lettres de Paul les noms d'Ananias et de Jehoudda Toâmin qui y seraient certainement si véritablement Saül avait reçu d'eux le baptême et l'Esprit-Saint pendant l'une de ses deux missions à Damas. Au contraire, l'auteur de ces Lettres déclare avec une insistance compréhensible que Saül, initié post mortem à toutes les beautés de la jehouddolâtrie, ne peut tenir cette initiation d'aucun de ces contemporains[34]. La conversion de Saül par Ananias a donc été fabriquée après les Lettres. Si le Saint-Esprit n'a pu baptiser Saül que par le moyen essentiellement rétroactif d'Ananias, c'est qu'Ananias baptisait en concurrence avec Bar-Jehoudda. En un mot, Saül a été mêlé à la querelle des deux baptiseurs et il a vengé Ananias sur Jacob junior, on attendant qu'il pût le venger sur Bar-Jehoudda lui-même et sur ses autres frères.

Le Saint-Esprit, qui convertit Saül mort, opère en même temps sur Ananias assassiné. Il a opéré naguère et magistralement sur les assassins eux-mêmes.

Imposture n° 33. - SUPPRESSION DU VOYAGE DE SAÜL EN ARABIE.

Le faussaire n'a pas voulu que, partagé entre deux versions, celle-ci et celle de la Lettre aux Galates, le très excellent Théophile pût croire au séjour de Saül en Arabie. Il vaut beaucoup mieux que, devenu Paul de Tarse par la vertu du Saint-Esprit, Saül de Giscala continue à demeurer rue Droite, chez Jehoudda Toâmin si connu pour ses sentiments hospitaliers envers les hérodiens, quoiqu'à la vérité Antipas et Hérodiade fussent prédestinés par le Verbe à la décapitation du Joannès. Mais cette opération n'était pas encore dans le dessein de l'Église au moment où Saül et Toâmin fraternisaient, bayant le soir aux néophytes sous les colonnes de la rue Droite. Il est bien advenu quelque chose de fâcheux à Saül lors de son retour d'Arabie, mais ce fut justement à cause de sa conversion en jehouddolâtre. — En ce cas, nous trouvons qu'Ananias et Toâmin restent indifférents à cette épreuve —. Il ne faudrait pas que le très excellent Théophile confondit le cas de Saül obligé de fuir devant les Damascéniens avec celui de Paul. Ce sont les Juifs non jehouddolâtres qui ici comme ailleurs ont été cause de tout et ont infligé sa première épreuve à l'Apôtre des nations. Ils lui en ménagent d'autres que les Actes nous font prévoir par l'organe prophétique d'Ananias.

Si Saül, frappé de démence et d'insolation, s'était mis tout à coup à prêcher dans Damas que Bar-Jehoudda était ressuscité, il aurait eu pour adversaire irréconciliable Jehoudda Toâmin qui, congrûment stylé par sa mère, Shehimon, Maria Cléopas et son mari, répandait partout la nouvelle que Bar-Jehoudda avait échappé miraculeusement à la croix, preuve de protection divine bien autrement forte et impressionnante qu'une vulgaire résurrection le quatrième jour. Les Juifs de Damas et d'ailleurs, qui dans le fond jouent toujours le beau rôle, font seuls l'objection du bon sens et du sens moral à ce récit imbécile. Stupéfaits de la conduite que les Actes prêtent à Saül, ils s'écrient : N'est-ce pas le même qui détruisait à Jérusalem les invocateurs de ce nom (Jehoudda et le nom de David) et qui est venu exprès ici pour les emmener enchaînés aux chefs des nôtres ?

Imposture n° 34. - SAUL SAUVÉ DES JUIFS PAR LES CHRISTIENS JEHOUDDOLÂTRES DE DAMAS.

23. Lorsque beaucoup de jours se furent passés, les Juif prirent ensemble la résolution de le faire mourir.

24. Mais leurs trames furent découvertes à Saül. Or, comme ils gardaient nuit et jour les portes pour le tuer,

25. Les disciples le prirent et le descendirent du nuit par la muraille, le mettant dans une corbeille.

Ainsi, très excellent Théophile, ce ne sont plus les Arabes et le lieutenant-gouverneur du roi Arétas qui ont poursuivi Saül pour le tuer[35], ce sont les vilains Juifs réfractaires à sa conversion, peut-être même ces Naziréens, ces Ébionites, ces Ischaïtes[36] qui, en plein troisième siècle, continuent on ne sait par quel entêtement à le qualifier d'amalécite, de traître et d'apostat. Dans la Lettre aux Corinthiens le pseudo-Saül se fait gloire d'avoir échappé aux Arabes qui gardent les portes pour le saisir ; il n'est encore qu'appelé. Mais dans les Actes les monstres qui nuit et jour gardent les portes pour le tuer, ce sont les Juifs ; et c'est grâce aux frères jehouddolâtres qu'il leur échappe, c'est grâce à Jehoudda Toâmin réconcilié par le Saint-Esprit avec Ananias. Vois, très excellent Théophile, à quel point Saül était converti !

Et voilà comment Saül, embrigadé au troisième siècle dans la troupe apostolique de Damas, apporte l'or des Hérodes à l'Eglise pour le fondre au creuset et battre monnaie à l'effigie de Jésus, en son vivant charpentier à Nazareth. En vain Saül se débat comme un beau diable dans les Lettres de Paul et comme un bon apôtre. En vain y déclare-t-on que la vocation de Paul  n'est point selon l'homme que fut Saül, qu'il ne la tient d'aucun homme ; en vain l'auteur de ces faux avoue-t-il que le visage de Paul est inconnu des Églises qui sont en Palestine avant la date que le faussaire assigne lui-même à ses inventions, cela ne sort à rien.

Par la volonté des Actes, convenablement ligoté et ficelé, Saül devient le second de Pierre dès 789 et l'apôtre de Bar-Jehoudda ressuscité.

Après la fabrication des Actes, on s'explique plus catégoriquement dans les Lettres sur la vocation de Saül. Ce n'est pus à la suite de son voyage au troisième ciel qu'il prêche par écrit Bar-Jehoudda, c'est à la suite de sa vision sur le chemin de Damas : N'ai-je pas vu le Seigneur ? dit-il... C'est du Seigneur que j'ai appris ce que je vous ai enseigné. Ces exemples sont assez nombreux pour faire voir que certains passages sont postérieurs non seulement au siècle qui a vu naître les premiers Évangiles et les premières Lettres de Paul dont est la Lettre aux Galates, mais au siècle qui a vu naître les Actes. Quel charlatanisme ! s'écrie le bon empereur Julien, jamais on n'a vu rien de pareil !

 

III. — LA TRADITION CHRISTIENNE RELATIVE À SAÜL.

 

Une seule chose claire plane au dessus des ténèbres ecclésiastiques, avouée d'un côté par l'auteur de la Lettre aux Galates, de l'autre par tous les Naziréens : Saül a persécuté les fils de Jehoudda, Saül a fait contre eux le jeu du Temple, des rois et des procurateurs, Saül a prêché le tribut, Saül fut pupille de Rome, Saül sans doute, porta la toge comme Tibère Alexandre, Saül a manié la monnaie de la Bête, il a instruit le crime commis contre Ananias et Zaphira, il a saisi, lapidé un des coupables, et contre le roi-christ il a fait pis que Jehoudda Is-Kérioth. Est-il le faux prophète désigné par l'Apocalypse de Pathmos comme ayant été l'âme damnée des puissants contre les davidistes ? Tout autant que Simon le Magicien !

Telle était, même après les Lettres de Paul, la situation de Saül au troisième siècle : ennemi dans les Paroles du Rabbi et dans les Évangiles eux-mêmes, inconnu comme apôtre dans toutes les villes où il y eut des christiens authentiques. On n'a pu le convertir qu'après avoir converti Ananias.

Pour que, malgré leur parti pris de mensonge, les Actes n'aient pas pu cacher deux des circonstances dans lesquelles Saül opéra comme lieutenant d'Antipas et comme stratège du Temple confiée la bande jehouddique, il fallait que ces faits eussent été historiquement constatés et qu'on en fût réduit, pour toute défense, à les dénaturer. Non seulement Saül avait opéré contre la bande avant le sacre ; mais, revenu d'Arabie, il avait marché contre Bar-Jehoudda dans la Journée des Porcs et au Sôrtaba, au Jourdain contre Éléazar, à Damas de nouveau contre les restes de la bande. S'est-il arrêté là ? Nullement, nous allons le retrouver à l'œuvre contre Shehimon, contre Jacob senior et coutre Ménahem.

Si Saül avait été l'apôtre de Bar-Jehoudda ressuscité, on n'aurait pas manqué de l'introduire dans les Actes sous les traits d'un apôtre surnuméraire, succédant par exemple à Is-Kérioth. Il montre un tel remords, un tel zèle dans les Actes qu'il eût été impossible de n'en pas tenir compte dans les Évangiles eux-mêmes. Luc, qu'on représente comme disciple de Saül converti et comme auteur des Actes, n'eût pu se dispenser de lui faire une place dans le sien. Car la résurrection de Bar-Jehoudda est loin d'être la première, surtout dans Luc où elle est précédée de celle de Jacob junior, l'un des fils de l'illustre veuve de Kapharnahum. Il aurait donc fallu que Saül prêchât aussi la résurrection de son lapidé, antérieure de plus d'un an à celles d'Éléazar, de Bar-Jehoudda et des nombreuses personnes qui, mortes depuis longtemps, avaient rompu les pierres de leur tombeau pour entrer dans Jérusalem le 17 nisan. Enfin, procédant par ordre martyrologique, il lui aurait fallu prêcher d'abord la résurrection de Jehoudda et de Zadoc consignée dans l'Apocalypse parue en 782.

Aucun scribe millénariste ou gnostique ne cite Saül parmi les recrues que l'apostolat jehouddiste aurait faites, — et quelle gloire ! — jusque dans la maison d'Hérode ! Si Saül avait joué le rôle qu'on lui donne dans les Actes et dans les Lettres, les Évangiles eux-mêmes n'auraient pu se construire sans lui, puisqu'il eût été le seul apôtre de la résurrection qui fût convaincu et désintéressé. Dans les Assomptions du Joannès dont la plus ancienne, ne peut remonter au deçà de Trajan, on ne verrait pas Pierre lui couper l'oreille, et dans Luc on ne verrait pas Jésus la lui remettre de sa main pour effacer la trace des haines qui avaient divisé les deux maisons rivales, les fils de David et ceux d'Hérode. Ni Jacques, ni Jude, ni Jean le presbytre dans les Lettres qu'on leur prête ne soufflent mot de ce témoin suscité par la Providence pour prêcher le fait sur lequel tout repose. Papias, qui dans Hiérapolis au second siècle cite Marcos et Mathias, n'a jamais entendu parler du prince Saül devenu Paulos à la suite d'un accord avec les frères du crucifié. Valentin pas davantage, lui qui eut en main comme Papias les Paroles du jésus dans la version de Philippe, de Toâmin et de Mathias bar-Toâmin.

Le propos de Maria Magdaléenne dans la Sagesse de Valentin — Saül appelé notre bien-aimé frère Paul par la mère de ses victimes ! — est une grossière interpolation de l'Église en un siècle plus voisin du dixième que du premier[37]. Avoir mis l'éloge du tribut et de l'obéissance aux Romains dans la bouche de la veuve de Jehoudda, quelle honte ! Dans leurs Écritures les Naziréens et les Ebionites, héritiers de Philippe, de Jehoudda Toâmin et de Mathias bar-Toâmin, traitaient Saül avec la dernière rigueur[38]. Saül est un traître à qui ils dénient la qualité de Juif de la Loi, un renégat digne de la sique des christiens. Ils parlent de lui comme en parle l'Évangile : un Amalécite maudit de Dieu ! Dans les premières fables clémentines[39] sur la venue de Pierre en Italie, ce n'est pas Simon le Magicien que le prince des apôtres poursuit jusqu'à Rome pour en tirer vengeance, c'est Saül lui-même, car il est bien vrai, et nous en donnerons plus d'une preuve, que Saül a séjourné à Rome avant de passer en Espagne où il est mort. Shehimon et ses frères ont eu à souffrir de Simon le Magicien, mais beaucoup moins que de Saül. En sorte qu'il s'est écoulé un temps très long pendant lequel il n'y avait rien de ce qu'on lit aujourd'hui dans les Actes sur ses relations apostoliques avec Pierre ; Saül était au tombeau depuis deux siècles lorsqu'on l'a appelé dans les Lettres de Paul et ensuite converti dans les Actes.

 

Le seul témoignage judéo-romain qu'il y ait sur Saül, en dehors des Lettres et des Actes, c'est cette fable de Clément, entièrement fausse, mais qui contient toutefois une vérité grande, à savoir que pour la première Église de Rome au troisième siècle Saül avait été l'ennemi acharné du jésus, le persécuteur de toute sa famille. D'où cette conclusion que Clément ne connaissait pas les Actes ni le rôle qu'on y fait jouer à Saül ou que, s'il les connaissait, il les regardait comme une suite de fourberies inqualifiables. Pour soutenir ce que soutient Clément, pour composer un livre appelé à circuler parmi toutes les églises, à leur fournir l'avis de celle de Rome sur l'infâme Saül, il faut que sous leur nom réel le Pierre des Évangiles et le Paul des Lettres aient vécu séparés par un fossé profond, si profond que pour le combler spirituellement des exégètes ont été amenés à croire que Paul avait vécu un siècle après Pierre !

Les Cérinthiens dont le maître avait innocemment contribué à la mystification ecclésiastique par la confection du Quatrième Évangile, repoussaient avec mépris les Actes des Apôtres. Les Encratites, les Sévériens ne recevaient ni ces Actes ni les Lettres dites de Paul. En quoi ils ressemblaient aux Naziréens, aux Ébionites et aux Ischaïtes de Judée. Mais, qu'importe au Saint-Esprit ? La recette en numéraire ordonne de convertir Saül, puisque par une mort lointaine il est devenu raisonnable. Qu'est-ce que ces gens qui ne pardonnent pas à ceux qui les ont offensés et dont la haine s'étend au-delà du tombeau ? Le corps d'un ennemi mort sent toujours bon ! Saül peut servir beaucoup, — à lui seul plus que tous les apôtres réels — à la condition de le transformer en témoin de Jésus de Nazareth, hors de Judée. Cela vaut mieux que de remuer le sang des vieilles querelles. En datant les Lettres de Paul des temps antérieurs à la chute de Jérusalem, tout le monde les supposera écrites au lendemain de la crucifixion de Bar-Jehoudda. — C'est un faux, diront, les Naziréens ? — Eh bien ! et eux, avec leur Joannès mué en Jésus par leurs fables, qu'ont-ils donc fait ? Est-ce qu'on n'aurait plus le droit maintenant de spéculer sur les cadavres ? Au nom de quel principe les faussaires juifs empêcheraient-ils des faussaires grecs de faire usage de leur faux ? Et d'ailleurs qu'est-ce qu'un faux dont on ne fait pas usage ? A quoi bon de la fausse monnaie qu'on ne passe pas ?

 

 

 



[1] Actes, XIII, 9. Ou, dans la traduction de Lemaistre de Sacy : Saül, qui depuis fut appelé Paulos.

[2] Le jugement des voyelles.

[3] Actes, IX, 4 et XXVI, 14.

[4] Œuvres de Julien, édition Talbot.

[5] Les Actes lui en reconnaissent une, mais ce n'était peut-être pas la seule.

[6] Celui qu'on appelle saint Augustin.

[7] Quatrième Évangile, IV, 23.

[8] Cf. Les Marchands de Christ, t. III du Mensonge chrétien, et dans les Actes, XXVI, 11, le discours du pseudo-Paul devant Agrippa.

[9] Actes, XXII, 21.

[10] Le 14 dans le Quatrième Évangile, le 15 dans les trois Synoptisés.

[11] Aux Galates, I, 16.

[12] Aux Galates, I, 16.

[13] Les sept fils de Jehoudda.

[14] Le faussaire suit la chronologie indiquée par la Lettre aux Galates ; il compte à partir de 787 et place son faux en 803, une année après la date qu'a prise pour le sien l'auteur de la Lettre aux Galates.

[15] Lucius de Cyrène, parent, sans doute frère de Simon de Cyrène crucifié en 788 avec Bar-Jehoudda.

[16] Cf. Les Marchands de Christ.

[17] Auteur premier du Quatrième Évangile.

[18] Il faut observer que, l'Apocalypse ne s'étant point réalisée, Satan occupe toujours le premier ciel où il s'opposa fort heureusement pour nous au passage du Fils de l'homme.

[19] La secte christienne fondée par Jehoudda.

[20] L'édition du Saint-Siège enlève pieusement le tréma qui a le défaut de sentir l'hérodisme. Nous avons déjà dit qu'au contraire le grec faisait valoir les deux syllabes : Sa-oul.

[21] Chapitre XXII, 9.

[22] Quatrième Évangile.

[23] Édition du Saint-Siège, la bonne !

[24] Il manque le numéro, mais Jehoudda Toâmin est si connu ! La rue Droite existe encore (c'est le Derb el Moustakim), traversant presque toute la ville de l'Orient à l'Occident. Elle était bordée à droite et à gauche de colonnes dont on a trouvé des fragments dans les maisons. Le quartier des Juifs était où il est aujourd'hui et naturellement on y montre aux très excellents Théophiles la maison d'Ananias. Mais pourquoi ne montre-t-on pas la maison de Jehoudda Toâmin dans la rue Droite ?

[25] Décidément Saül n'est plus de Giscala en Galilée.

[26] Jumeau de nom.

[27] Cf. Le Charpentier.

[28] Ne pas oublier que le Soleil, lumière du Verbe, n'est créé que le quatrième jour dans la Genèse.

[29] Rappelons que les sept fils de Jehoudda étaient par leur père et par leur mère princes du sang de David.

[30] Notamment de Flavius Josèphe et de Juste de Tibériade.

[31] Les premiers chrétiens étaient communément appelés saints, soit parce qu'ils avaient été sanctifiés par la grâce des sacrements, soit parce que la pureté de leurs mœurs et la sainteté de leur vie les rendraient dignes de cette glorieuse dénomination. (Edition du Saint-Siège). Hélas ! non seulement ils n'étaient que christiens et non chrestiens, mais encore ils n'étaient dits saints (l'Apocalypse n'emploie jamais le mot dans un autre sens) qu'il la condition d'être xénophobes et sicaires.

[32] Le saint-Esprit a un mérite : il est identique à lui-même et Indécomposable. C'est le Mensonge.

[33] Il s'agit ici de la nourriture spirituelle. On insinue que Saül a participé au pain de la Cène.

[34] Je déclare, dit le pseudo-Paul dans la Lettre aux Galates, que l'Évangile qui a été annoncé par moi n'est pas selon l'homme. Je ne l'ai reçu d'aucun homme (vous entendez, Ananias et Jehoudda junior ?) et il ne m'a point été enseigné, mais je l'ai eu par apocalypse du Christ Jésus. Cf. les Marchands de Christ.

[35] Deuxième aux Corinthiens, XI, 32.

Mionnet cite une monnaie de Damas qui porte le nom d'Arétas avec les lettres A P, c'est-à-dire 101 de l'ère du Syrie ou ère de Pompée dont le commencement correspond à l'an de Rome 690. Cette monnaie aurait donc été frappée en 791, environ trois ans après la crucifixion de Bar-Jehoudda et la seconde mission de Saül à Damas.

[36] Noms, que les vrais christiens, disciples de Jehoudda et de ses fils ont conservés jusqu'au cinquième siècle, et qui tous niaient l'existence en chair de Jésus.

[37] Elle provient de la Lettre de Paul aux Romains et de la Deuxième de Pierre.

[38] Epiphane, Contra Hœreses, XXX, 16.

[39] Fabriquées par les aigrefins Judéo-grecs de Rome et mises sur le compte d'un sous-apôtre imaginaire nommé Clément, qui aurait accompagné Pierre à Rome et lui aurait succédé ! Nous y viendrons.