L'ÉPOPÉE HOMÉRIQUE EXPLIQUÉE PAR LES MONUMENTS

L'ÉPOQUE HOMÉRIQUE. — I. L'ARCHITECTURE ET LE MOBILIER

CHAPITRE IX. — LES CHARS.

 

 

On peut constater l'usage des chars de combat en Égypte et dans l'Asie Antérieure jusque dans les premières années du dix-septième siècle[1] ; il se répandit plus tard à chaque génération dans ces deux pays[2]. Lorsque Ramsès II entra en campagne contre les Hittites, au quatorzième siècle, les chars de combat constituaient les principales forces de son armée comme de celle de son adversaire. La division des Hittites qui se mit en embuscade à Kadesch était, suivant la version du manuscrit de Pentaour, accompagnée de 2.500 attelages[3]. Les sculptures d'Ibsamboul, très vivantes[4], représentent fort bien le spectacle grandiose des deux armées se ruant l'une sur l'autre[5].

Étant donné que des relations multiples s'établirent dès le milieu du second millier d'années entre les contrées sud-ouest de l'Asie Antérieure et la Grèce Orientale, l'emploi des chars de guerre ne tarda pas à se propager dans le Péloponnèse. Ils ont dû s'y introduire avant la migration dorienne, puisqu'on en trouve sur des stèles funéraires de Mycènes[6]. En tout cas, les héros d'Homère adaptent de mille façons différentes leur manière de combattre aux chars de guerre ; les poètes de l'Épopée nous le disent assez clairement[7]. Les chars transportent rapidement les guerriers d'un point du champ de bataille sur un autre, accélèrent la fuite et facilitent la poursuite. Quand un guerrier combat à pied, le conducteur se préoccupe de tenir son char aussi près que possible du combattant. Le char est en réalité un lieu d'attaque et de retraite[8].

Si nous examinons les données de l'Épopée sur la construction de ce véhicule, nous serons amenés à constater les particularités suivantes.

Les chars de guerre étaient très légers. Ils volent à travers le champ de bataille sans être arrêtés par les morts ni par les débris d'armes qui jonchent le sol[9] ; ils passent même pardessus les fossés[10]. Eumélos, dont le joug s'est brisé pendant la course et dont les chevaux ont été tués, tire son char avec les mains à travers la carrière jusqu'au lieu de refuge[11]. Diomède se demande même s'il ne doit pas emporter sur ses épaules le char de Rhésos du bivouac des Thraces[12]. Les chars de guerre avaient un seul axe[13], par conséquent deux roues[14]. Sur l'axe était posée la caisse (δίφρος)[15] qui consistait en une plate-forme bordée d'un entourage ou garde-fou[16]. Suivant les données de l'Épopée, le bois[17], le treillis[18] et les garnitures métalliques[19] entraient dans la composition de cette caisse. La caisse était garnie d'une antyx (άντυξ)[20], en bois recourbé et par conséquent très flexible[21], qui servait de bordure à l'entourage ou formait une espèce de main-courante. C'est à l'antyx qu'on attachait les rênes, lorsque le char était au repos[22]. Les épithètes καμπύλός et άγκύλος[23] accompagnant les chars de combat ne peuvent s'appliquer qu'à leur partie principale, c'est-à-dire à la caisse de la voiture ; il faut donc admettre que cette caisse était munie d'un entourage courbe. Elle était d'ailleurs relativement basse, puisque les conducteurs de chars sont souvent blessés à la partie inférieure du corps[24]. Bien que, dans les combats décrits par l'Épopée, il ne soit question que de chars à deux chevaux, les poètes semblent cependant avoir connu les attelages à un seul cheval. D'abord Agamemnon dit, avant la bataille, qu'en ce jour le coursier de plus d'un guerrier suera en traînant son char[25]. En second lieu, il est question, dans une comparaison[26], d'un cheval qui traîne son maître à travers les champs dans une course rapide. Enfin, à propos d'Achille, il est dit qu'il se précipite comme un coursier qui emporte légèrement son char dans la carrière[27]. Ces comparaisons semblent beaucoup plus naturelles avec l'hypothèse, qu'à côté des attelages à deux chevaux, il y en avait à un seul cheval, et si les poètes ne mettent en scène que les premiers, c'est que ceux-ci font plutôt image et flattent mieux l'imagination.

On ajoutait quelquefois aux attelages de deux chevaux un cheval de réserve[28], qui était attaché à l'un des chevaux d'attelle ou à l'attelle elle-même[29] et courait à côté sans tirer[30]. Il est certain que ce cheval était muni de guides, sans quoi le conducteur n'aurait pu le maîtriser. Il était destiné à effrayer l'ennemi en mordant et se jetant en tous sens, et sans doute aussi à remplacer immédiatement les chevaux d'attelle qui succombaient[31].

La comparaison des monuments permet de déterminer les contours de certains détails.

Si, comme c'est très probable, les Égyptiens, de même que les Grecs, ont emprunté l'usage des chars de combat aux contrées du sud-ouest de l'Asie Antérieure, il convient d'examiner ici les monuments égyptiens à ce point de vue spécial. On y remarque trois sortes de chars de combat qu'on ne peut pas distinguer toujours très nettement, car ils sont reliés par des types de transition[32].

Dans la représentation de trois chars de guerre appartenant à l'époque de Ramsès II, la différence consiste surtout dans la construction de la caisse. Dans le premier[33] cette caisse est fermée de tous côtés ; dans le second[34] elle offre de chaque côté une ouverture limitée en haut par une main-courante qui correspond à l'antyx homérique ; dans le troisième[35] elle est réduite à une bande étroite, sorte de tablier qui ne couvre que la partie antérieure du corps du guerrier et court le long de la plate-forme. Ici la balustrade ou l'antyx part de l'extrémité supérieure du tablier en question, et, faisant une courbe, vient rejoindre les deux extrémités de la bordure du marchepied. La caisse était, dans ses parties essentielles, tout en bois ; mais les rangs de clous, souvent visibles sur les bords de la caisse, le caractère de l'ornementation et certaines données des inscriptions[36] indiquent que le bois était souvent garni de métal.

Les chars des Chetites (Hittites) qui guerroyaient contre Ramsès II[37] ont une caisse entièrement fermée ; elle se distingue des chars égyptiens construits de la même façon en ceci que, au lieu d'être bombée par derrière, elle descend en ligne courbe jusqu'à la plate-forme. La manière dont les artistes ont figuré la caisse indique bien qu'ils ont voulu représenter un objet en bois. Cependant les rangées de clous et les disques cloués près de la face antérieure du char[38] prouvent que les planches de la caisse étaient consolidées au moyen de garnitures métalliques. En tout cas, les incrustations métalliques chez les peuplades du sud-ouest de l'Asie Antérieure remontent à une très haute antiquité : des inscriptions égyptiennes rapportent, en effet, que déjà Thoutmès III (1591-65), dans les campagnes qu'il fit contre les Rutennu ou les Lutennu établis en Syrie et en Mésopotamie, emportait dans son butin des chars d'or et de vermeil[39] et recevait comme tribut des peuplades de l'Asie Antérieure des chars garnis d'or, d'argent et de bronze[40]. Lorsque les Israélites vinrent, au treizième siècle, sous la conduite de Josué et des Juges, se fixer sur la terre de Chanaan, ils évitèrent de lutter contre les peuplades établies dans la plaine, car ils redoutaient leurs chars de guerre en fer[41].

Les chars assyriens[42] ont tous des parois très solides, et leur ornementation offre toutes les particularités du style métallique. La caisse rappelle, sur les anciens monuments[43], la caisse fermée des chars égyptiens, avec cette différence toutefois que la bordure en est légèrement abaissée sur la face antérieure et qu'elle descend verticalement par derrière. Plus tard, au contraire[44], la bordure supérieure est tout à fait horizontale, parallèle à la plate-forme et recourbée seulement aux deux extrémités. En même temps, la caisse devient plus large et plus haute ; avant elle n'arrivait que jusqu'au milieu des cuisses du guerrier, maintenant elle le couvre jusqu'au bas-ventre. De plus, dans les types plus anciens, l'extrémité du timon était reliée à la face antérieure de la caisse par des traverses, probablement en bois recouvertes de riches étoffes de lin ou de coton. Sur les monuments plus récents, ces traverses sont remplacées par de simples tringles ou lattes. Cette disposition, qu'on rencontre aussi dans les chars grecs, était évidemment motivée par la loi qui régit le levier à bras inégaux : le bras le plus court, c'est-à-dire le lien entre le timon et la caisse était plus fort que le bras plus long, c'est-à-dire le timon. Le timon et l'attelle étaient, de cette façon, pour ainsi dire suspendus et ne pesaient plus sur les chevaux qui, par suite, pouvaient employer toute leur force à tirer.

Les chars assyriens sont en général attelés de deux chevaux auxquels souvent est ajouté un cheval de réserve, comme à l'époque homérique[45]. Mais parfois on rencontre aussi des attelages d'un cheval[46].

Des peintures de vases cypriotes offrent un spécimen très ancien du char de guerre phénicien[47]. La caisse correspond, au point de vue de la forme et des proportions, à l'ancien char assyrien. Faut-il voir dans les motifs d'ornementation demi-circulaires une couverte d'écailles métalliques ou simplement une balustrade percée à jour ? C'est ce qu'on ne saurait dire au juste, car l'exécution en est bien négligée. De même, on se demande si nous sommes ici en présence d'un attelage de deux ou d'un seul cheval. Le peintre, il est vrai, n'a représenté qu'un seul cheval ; mais on distingue nettement dans les mains du conducteur des guides doubles : l'artiste a donc peut-être voulu représenter un attelage à deux chevaux, et s'il a négligé de peindre le second cheval, c'est parce qu'il eût été caché par celui du premier plan. Les coupes d'argent, souvent citées, nous offrent un type de chars plus récent[48]. Autant que l'exiguïté des figures permet de formuler un jugement, ce type parait, au point de vue de la construction de la caisse, analogue aux plus récents chars assyriens ; seulement ses roues sont plus basses.

L'exécution des stèles funéraires de Mycènes[49] est trop grossière pour qu'on puisse, d'après elles, se faire une idée exacte des chars de guerre qui étaient employés dans le Péloponnèse avant la migration dorienne. Les véhicules qui y sont représentés semblent être des chars à deux roues attelés d'un seul cheval et dont la caisse est si basse qu'elle couvre à peine le guerrier jusqu'au milieu des cuisses. Cependant il est à peu près certain que, si nous n'y voyons qu'un seul cheval, c'est que le sculpteur n'était pas capable d'en représenter deux. Une des stèles de ce genre les mieux conservées est reproduite dans Schliemann[50]. Il est difficile de dire ce que peut bien signifier l'objet cunéiforme placé immédiatement derrière la caisse de la voiture. Mais, comme sur les monuments égyptiens, assyriens et phéniciens, des arcs, des carquois et des haches de combat sont fréquemment attachés à la caisse du char, il est permis de supposer que le sculpteur de Mycènes a voulu représenter ici un carquois, ou un large couteau, ou tout autre objet semblable ; seulement ne sachant pas le sculpter sur le char même, il l'a placé par derrière. C'est là d'ailleurs un procédé dont on trouve de nombreux exemples dans l'art archaïque grec. Nous avons à mentionner encore ici un cachet d'or provenant des tombeaux en puits et dont la gravure représente un archer qui, monté sur un char, poursuit un cerf[51]. Cette voiture parait être à deux roues et attelée de deux chevaux ; autant que l'exiguïté de l'image nous permet d'en juger, la caisse qui couvre le chasseur jusqu'au bas-ventre, semble être plus haute par devant et par derrière que sur les côtés.

Sur les vases du Dipylon il n'y a point de chars de guerre, mais seulement des chars de courses. Mais nous devons également en tenir compte dans notre étude. En effet, tant que les chars de guerre étaient en usage chez les Grecs, ils servaient indistinctement à la lutte et aux jeux. Il suffit de rappeler à cette occasion que les rois achéens, aux funérailles de Patrocle, s'élancent dans la carrière sur les mêmes chars qui les avaient conduits au combat. Lorsque le char de guerre disparut, il conserva longtemps son type caractéristique dans le char de course. Sur les monuments grecs archaïques, les deux sortes de chars ont la même forme[52]. Il est même permis d'admettre que les artistes, en représentant les chars de guerre, s'inspiraient des chars qu'ils avaient l'habitude de voir dans les hippodromes. Nous sommes donc en droit d'examiner ces derniers chars, à titre de comparaison, surtout s'ils remontent à une époque rapprochée des temps homériques.

Mais les vases du Dipylon offrent deux sortes de chars de course qu'il est bien difficile d'apprécier à cause de la grossièreté de l'exécution. Voici d'abord un attelage de deux chevaux[53]. La caisse est extrêmement basse et oblongue ; sur le côté tourné vers le spectateur elle est ornée de lignes qui se croisent en losange ; sur les faces antérieure et postérieure, on remarque une balustrade en forme de fer-à-cheval. Les deux roues qu'on aperçoit sous la caisse semblent indiquer une voiture à quatre roues. Mais ici encore il est possible que le peintre, embarrassé de faire deux roues se couvrant plus ou moins, ait trouvé plus simple de les placer l'une à côté de l'autre. En tout cas, c'est évidemment à son inhabileté qu'il faut attribuer la manière dont il a placé le conducteur : il est debout sur la bordure de la caisse ou sur une surface couvrant cette dernière au lieu de se tenir sur le plancher. L'autre voiture représentée sur un vase du Dipylon[54] est évidemment un attelage d'un cheval à deux roues. Sur le devant de la plate-forme s'élève un tablier auquel le peintre a donné une singulière forme triangulaire, lorsqu'en réalité son bord devait être courbé. Il consiste en un cadre rempli de bandes croisées. Le timon, de même que sur le vase assyrien plus récent, est relié au moyen d'une latte ou d'une corde à la bordure de la caisse. Il convient de mentionner, en outre, ici deux fragments de vase trouvés à Tirynthe et dont les peintures se rattachent à la série céramique découverte dans les fouilles de Mycènes. Ces fragments méritent de fixer notre attention, parce que des attelages d'un cheval y sont très nettement indiqués. Mais ils ne nous renseignent nullement sur la construction du char, car les morceaux où les chars étaient représentés manquent[55].

Si maintenant nous examinons les monuments d'un style archaïque plus avancé[56], nous y remarquerons une tendance à alléger la caisse du char, comme chez les Égyptiens. La caisse ici a un tablier qui couvre jusqu'aux genoux ou jusqu'au bas-ventre les personnes placées sur la plate-forme. Partie de là, l'antyx se recourbe élégamment en arrière et forme ainsi une sorte de balustrade qui est reliée de chaque côté par une latte verticale plus[57] ou moins large[58] avec le tablier ou avec la bordure du plancher. De même que dans le char de guerre assyrien plus récent et dans le char de courses d'un des vases du Dipylon, le timon est généralement relié à la caisse au moyen d'une barre[59] ou d'une corde[60].

Enfin puisque les Étrusques, comme nous l'avons vu dans le chapitre III, ont longtemps conservé certains vieux types de l'industrie grecque, il faut mentionner encore ici les chars représentés dans les peintures murales d'une tombe de Corneto[61]. Nous y voyons des jeunes gens occupés des préparatifs d'une course qui doit avoir lieu en l'honneur du défunt reposant dans cette tombe. Le peintre a reproduit ici d'une manière très claire la

construction du tablier fixé à la plate-forme. On y reconnaît distinctement un cadre à bordure plusieurs fois recourbée et couvert d'un treillis de courroies ou de lisières.

Quelle est parmi les formes de chars que nous venons de passer en revue, celle qui donne l'idée la plus exacte du char de guerre homérique ? Tout d'abord les épithètes καμπύλος et άγκύλος adjointes à ce char excluent la caisse rectangulaire. que nous avons vue, par exemple, sur un vase du Dipylon. Ces épithètes s'appliquent au contraire fort bien à toutes les autres sortes de chars, et surtout à ceux des Égyptiens et des Hittites, ainsi qu'aux attelages à un cheval d'un vase du Dipylon, aux chars de guerre  et de course de l'art grec archaïque et aux chars de course du tombeau de Corneto ; dans tous ces chars, en effet, non seulement la balustrade se replie, mais encore ses bords offrent une ligne courbe. L'épithète bien tressé employée dans l'Épopée se trouve d'ailleurs expliquée par la manière dont cette balustrade du char est traitée dans les vases du Dipylon et dans le tombeau étrusque ; car les lignes ou bandes croisées qu'on remarque sur le tablier indiquent bien quelque chose de tressé. Ces sortes d'entrelacs étaient souvent faits de courroies ; cela ressort du reste de la description de la caisse du char d'Héra, dont il est dit qu'il était tendu de courroies d'or et d'argent[62]. Et ce n'étaient point des bandes de cuir recouvertes de métal ; il faut prendre à la lettre l'expression du poète ; elle est, en effet, confirmée par un lit trouvé dans un tombeau de Cæré dont le dessus consistait en une série de lattes de bronze croisées[63]. Toutefois, indépendamment de cette sorte de caisse de char, il devait y en avoir une autre. Lorsque le poète nous dit que le char de Diomède[64] était consolidé avec de l'or et du kassiteros[65], cette indication s'applique évidemment à la partie principale du véhicule, c'est-à-dire à la caisse. Mais il est clair qu'une garniture métallique ne pouvait guère consolider une simple maille de courroies ou de lanières. D'un autre côté, on ne peut supposer que le tablier de la caisse n'ait été tout entier qu'un simple assemblage de bandes métalliques, puisque les paroles du poète laissent entrevoir un fond que le métal doit consolider. Il ne reste qu'une hypothèse plausible, correspondant bien à la description du poète, celle d'une surface en bois garnie de métal. Cette manière de consolider la caisse de la voiture était en usage dans l'Asie antérieure au moins jusqu'au seizième siècle av. J.-C. ; il n'est donc pas étonnant qu'elle ait été employée chez les Grecs de l'époque homérique. Enfin la légèreté des chars qui ressort des descriptions de l'Épopée n'est point un argument contre les incrustations métalliques. Le char assyrien lui-même était relativement assez léger, malgré ses garnitures de métal ; car, sur un bas-relief représentant le passage d'un fleuve par une armée assyrienne et l'embarquement de chars de guerre, nous voyons que chaque voiture n'est portée que par deux hommes.

Outre le tablier, d'autres parties du char homérique étaient peut-être garnies de métal ou bien étaient faites de métal massif. L'Épopée nous apprend[66] que, dans le char d'Héra, le timon était en argent, l'essieu en fer, les rais en bronze, les jantes en or, le moyeu en argent, et que les roues étaient toutes garnies de bronze. On considère généralement cette description comme un jeu de l'imagination du poète. Cependant quelques-uns de ces détails tout au moins se retrouvent clans les documents archéologiques. En Égypte, les essieux et les roues étaient souvent en métal massif, ou bien les jantes de bois étaient munies de garnitures de bronze ou de fer ; de même le timon avait parfois une garniture métallique[67]. Les deux roues d'une voiture dont les débris ont été trouvés dans un tombeau de Capoue du sixième siècle av. J.-C., sont en fer massif[68]. Une autre voiture à quatre roues, découverte près de Pérouse, a des essieux en fer terminés aux deux extrémités par des tètes de lion en bronze. Le tablier en bois des deux véhicules était garni de plaques de bronze dont les ornements faits au repoussé dénotent un style très archaïque[69].

Nous avons maintenant à rechercher, à l'aide des monuments, comment il faut expliquer l'antyx double du char d'Héra[70] et le pluriel de ce mot, qui revient souvent dans la description d'un seul et même char[71]. En ce qui concerne le char d'Hers, Grashof[72] suppose que la seconde antyx est parallèle à l'antyx supérieure et qu'elle était placée à peu près au milieu du tablier, afin de donner à celui-ci plus de solidité. Mais on ne trouve point cette disposition sur les monuments. Il est donc, selon nous, hors de doute que partout où plusieurs άντυγες sont attribuées à un char, il faut entendre par là les rampes ou mains-courantes qui descendent par derrière jusque sur la plate-forme. Du reste, cette hypothèse seule rend compréhensibles les paroles du poète disant que la double antyx court tout autour de la caisse du char[73].

Enfin, à propos de quelques passages de l'Iliade, nous nous sommes demandé, si, à l'époque homérique, il y avait des chars à un cheval à côté des chars à deux chevaux. L'examen des documents semble le démontrer : peut-être y a-t-il un attelage d'un cheval sur les stèles funéraires de Mycènes et sur un vase cypriote ; il y en a un certainement sur un vase du Dipylon, sur deux fragments de vase trouvés à Tirynthe et sur des bas-reliefs assyriens.

Les mots άρμα[74], άρματα[75] et δίφρος[76] servaient à désigner non seulement les chars de guerre, mais aussi une voiture légère qui était employée dans les excursions pacifiques et dans les voyages. L'Épopée ne nous renseigne pas exactement sur sa construction. Elle nous apprend seulement que la voiture dans laquelle Télémaque et Peisistratos étaient partis de Pylos pour Sparte, était pourvue d'une πείρινς, c'est-à-dire probablement d'un panier tressé[77]. Ce panier devait être très vaste, puisqu'il pouvait contenir les présents de Ménélas, à savoir : un peplos, une coupe à boire et un bassin à mélange en argent. Il devait renfermer, en outre, une planche formant siège ; car il est très probable que les deux jeunes gens ne se tenaient pas constamment debout pendant leur voyage qui a duré deux jours[78].

Les données de l'Épopée sur les fardiers ou voitures de charge[79] sont trop générales pour qu'on puisse les rapprocher des représentations figurées sur les monuments. Ces véhicules avaient quatre roues[80] et étaient traînés par des mulets ou des taureaux[81]. Priam fait attacher à son άμαξα une πείρινς[82] où étaient sans doute déposés les présents destinés à Achille. Le dessus de ces voitures s'appelait ύπερτερίη[83]. Dans l'άπήνη de Nausicaa il était assez vaste pour contenir le linge de toute la maison.

Si l'on examine l'attelage dans ses détails, on remarquera que, d'après l'Épopée, le char de cette époque n'avait point de traits : c'est là une particularité commune à tous les chars à deux chevaux ou à un seul cheval dont on trouve des exemples analogues dans les monuments[84]. Si le timon vient à se briser, le char s'arrête et les deux chevaux courent tout seuls attachés seulement par le joug[85]. Si, au contraire, c'est le joug qui se brise[86], comme c'est arrivé au char d'Eumélos, chaque cheval se sauve séparément et le char arrête également. S'il y avait eu des traits, les chevaux auraient, dans le premier cas, emporté le char léger ; dans le second cas, ils l'auraient forcément renversé, après s'être emballés dans toutes les directions, comme les juments d'Eumélos.

Le joug était fait de bois dur[87] ; mais, comme un joug en or est attribué au char d'Héra[88] et à celui d'Hélios[89], il est probable qu'il était quelquefois muni d'une garniture métallique[90]. Il était placé près de l'extrémité du timon[91], laquelle pouvait bien être recouverte de métal, ou bien, comme dans les chars représentés sur les vases du Dipylon, pourvue d'un bourrelet en forme de coin[92].

Les vers décrivant la manière dont les fils de Priam attellent la voiture de leur père, nous apprennent comment le joug était attaché au timon. Cette description se rapporte, il est vrai, à une c'est-à-dire à un charriot lourd à quatre roues, qui au besoin transportait de fortes charges et dont le harnachement était peut-être tout autre que celui d'un char de guerre. Voici les paroles du poète (Iliade, XXIV, 266-274.) :

κ μν μαξαν ειραν ἐΰτροχον μιονεην

καλν πρωτοπαγα, περινθα δ δσαν π ατς,

κδ δ π πασσαλφι ζυγν ρεον μινειον

πξινον μφαλεν ε οἰήκεσσιν ρηρς·

κ δ φερον ζυγδεσμον μα ζυγ ννεπηχυ.

κα τ μν ε κατθηκαν ϋξστ π υμ

πζ πι πρτ, π δ κρκον στορι βλλον,

τρς δ κτερθεν δησαν π μφαλν, ατρ πειτα

ξεης κατδησαν, π γλωχνα δ καμψαν.

Il ne peut y avoir aucun cloute sur les parties constitutives du char et du harnachement citées par le poète[93].

L'έστωρ est la cheville ou le crochet d'attelage planté près de l'extrémité du timon ; le κρίκος est l'anneau attaché au joug, qui s'engageait dans le crochet pour relier le joug au timon ; le ζυγόδεσμον est la lanière fixée près de l'anneau et du crochet et qui servait à attacher le timon. L'όμφαλός était sans doute une pièce terminée par une sorte de bouton et qui s'élevait à l'extérieur et au milieu du joug (que le poète vient d'appeler όμφαλόεν, v. 269), comme nous en avons remarqué souvent sur les jougs égyptiens[94], hittites et assyriens. L'action décrite par le poète est également très claire. Les jeunes gens mettent le joug près de l'extrémité du timon, passent l'anneau dans le crochet et réunissent ensuite le joug au timon en enroulant trois fois la lanière du joug longue de neuf aunes. Néanmoins ce passage présente quelques difficultés grammaticales. Après les mots τό μέν (v. 271) se rapportant à ζυγόν on attend un τό δέ ou un terme analogue se rattachant à ζυγόδεσμον. On se demande involontairement s'il ne manque pas, avant le vers 273, une phrase commençant par τό δέ ou quelque chose de semblable, phrase qui montrerait comment les jeunes gens enroulaient la courroie sous le bout de timon, afin de relier celui-ci au joug même. En tout cas, il faut admettre que ζυγόδεσμον est le complément direct de έδησαν et de κατέδησαν. Enfin dans le vers 271, l'adverbe έξείης surprend un peu. Étant donnée la précision des descriptions de l'Épopée, on s'attendait plutôt ici à un substantif qui indiquerait l'objet ou la place où étaient attachés les bouts de la courroie, restés libres après son triple enroulement.

Il est singulièrement difficile d'expliquer la description du poète au moyen des représentations figurées sur les monuments ; car l'art archaïque nous offre presque exclusivement des attelages à quatre chevaux et encore vus de côté. Comme les chevaux sous le joug sont, pour la plupart, couverts par l'animal du premier plan, il n'est guère possible de voir dans son ensemble le mécanisme qui réunit le joug au timon ; on ne peut en distinguer que certaines parties. On remarque souvent, au haut de l'endroit où doit se trouver le joug, une cheville et un anneau passé autour et dont on n'aperçoit que l'arc supérieur[95]. Leaf[96] a reconnu avec raison dans le premier de ces objets le crochet d'attelage, dans le second l'anneau du joug. Partant de là, il a reconstitué l'attelage homérique ; cette reconstitution, reproduite par Leaf[97], vaut mieux qu'une description détaillée. Nous aurions cependant à faire ici deux objections. Tout d'abord, Leaf place le joug sous le timon, tandis que, d'après les données très claires de l'Épopée, il est situé dessus, aussi bien dans les chars de guerre[98] que dans l'άμαξα[99]. En second lieu, Leaf ne semble pas avoir bien compris le sens de l'όμφαλός. Il le confond avec cette pièce en forme de coin qui, dans les monuments archaïques, se dresse immédiatement derrière l'encolure des chevaux de joug[100], et comme, suivant l'Épopée, l'omphalos était planté sur le joug, il suppose, dans sa restauration, que celui-ci était muni de cette pièce en forme de coin. Nous ne voulons pas insister sur ce point qu'un Grec n'eût jamais appelé όμφαλός une pièce de ce genre, car il se peut que cette pièce, à l'époque où fut écrit le 24e chant de l'Iliade, ait eu une autre forme à laquelle s'appliquait cette dénomination d'όμφαλός, et ne soit devenue que plus tard ce qu'elle est sur les monuments, c'est-à-dire cunéiforme. Mais ce qui combat d'une manière irréfutable l'hypothèse de Leaf, c'est qu'il est très facile de démontrer que ce coin n'avait rien à faire avec le joug. Nous y voyons tout simplement l'extrémité supérieure du timon se dressant entre les deux chevaux de joug. Pour se convaincre de la justesse de cette hypothèse, il suffit de comparer les chars représentés sur les vases du Dipylon[101]. La direction du timon est ici très claire : il est recourbé près de l'extrémité supérieure et se termine par une pointe cunéiforme que l'on aperçoit entre les chevaux du milieu dans les peintures de vases plus récentes[102].

Sur les monuments archaïques, ce bout de timon est souvent relié par une corde à la partie supérieure de la caisse. Leaf, bien qu'il ait mal compris l'omphalos, a certainement deviné juste en rattachant cette corde ζυγόδεσμον. Mais, avant d'être fixé sur ce point, il faut se rendre compte de l'u sage que le poète fait faire de cette courroie. Grashof[103], qui en parle avec le plus de détails, l'explique de la manière suivante : après avoir appliqué la lanière du joug par son milieu au bout du timon en avant de l'anneau du joug, on remontait les deux bouts libres de la lanière vers le bouton du joug en les croisant à droite et à gauche, on les enroulait autour de ce bouton et on les redescendait en arrière de l'anneau ; cet enroulement était répété trois fois, et enfin les bouts restés libres de la courroie étaient solidement fixés à côté du crochet d'attelage ou sur ce crochet même.

Rien à objecter contre la façon dont Grashof comprend le triple enroulement de la courroie, mais nous ne voyons pas pourquoi il suppose que les bouts demeurés libres à la fin étaient fixés tout près de l'endroit où la courroie avait été enroulée.

Le ζυγόδεσμον avait, suivant l'indication du poète, la longueur respectable de neuf aunes ; mais lors même qu'on admettrait que le timon et le joug du char homérique étaient très gros, il eût été impossible d'employer environ neuf aunes de cette courroie pour l'enrouler autour des deux pièces. Or tout porte à croire que le timon et le joug étaient faits de tiges de bois relativement mince. L'Épopée nous apprend, en effet, que l'un et l'autre se brisent souvent. D'autre part, sur les monuments grecs archaïques, le timon est toujours une tige de bois extrêmement mince. Si ces monuments ne nous renseignent pas assez sur la solidité du joug, il importe de faire remarquer que, dans les anciens monuments orientaux où le joug est facile à reconnaître, il se présente toujours sous forme d'une tige de bois très mince courbée en arc[104] et semble également très léger dans le char de course d'une peinture qui décore un tombeau de Corneto. Supposons que, pour enrouler trois fois autour d'un timon et d'un joug si léger, une courroie de neuf aunes, il ait fallu en employer 2 aunes et demie : c'est bien compté. Par conséquent il resterait encore dans l'attelage de Priam au moins trois aunes et demie de courroie libre, qui n'étaient certainement pas attachées au bout du timon, mais beaucoup plus loin. Nous supposons donc, avec Leaf, que ces bouts étaient ramenés vers la caisse du char et fixés au tablier. Il en résultait un équilibre que nous avons déjà expliqué à propos des chars assyriens. L'adverbe έξείης semble, comme d'ailleurs Leaf l'a fait observer[105], corrompu. Il a dû remplacer un substantif ancien tombé plus tard en désuétude et qui désignait une partie du tablier ou bien une poignée qui y était fixée.

Suivant le poète, on consolidait définitivement les bouts de la courroie restés libres en les attachant autour d'une pointe ou d'un crochet. Toutefois l'expression employée ici  est trop générale pour qu'on puisse en déduire une conclusion certaine. Aucun document archéologique ne nous permet non plus de rien affirmer à cet égard. Cependant, pour ne rien omettre, nous signalerons un vase corinthien où le char de guerre d'Hector présente sur le bord supérieur du tablier une sorte de crochet à charnière qui pouvait bien servir à l'usage dont il vient d'être parlé[106].

Afin de rendre bien claire notre opinion, terminons par quelques dessins.

La fig. 50 représente le timon avec la cheville d'attelage, qui y est enfoncée. La forme que nous lui avons donnée est le plus communément usitée, depuis les vases du Dipylon jusqu'à ceux de la Grande-Grèce[107].

Fig. 51 : le joug. Nous ne pouvons en garantir la forme ; car on ne la voit clairement indiquée sur aucun monument de l'art grec archaïque. La bosse du milieu est l'omphalos. L'anneau du joug était-il placé à l'endroit où nous l'indiquons, c'est ce qu'on ne saurait affirmer. On pourrait le placer tout aussi bien un peu plus bas au milieu de la branche verticale.

La fig. 52 donne une idée de la manière dont nous comprenons le joug attaché au timon, la cheville d'attelage étant engagée dans l'anneau.

Enfin la fig. 53 montre comment la cheville d'attelage (e) étant engagée dans l'anneau (d), le ζυγόδεσμον (fff) est enroulé trois fois autour du joug et comment les bouts restés libres sont fixés à la caisse du char.

L'usage d'attacher ces bouts de la lanière à la caisse de la voiture était-il général à l'époque d'Homère ? C'est un point douteux. En tout cas ils ne sont pas attachés dans les chars de guerre qui s'arrêtent pendant que les chevaux, unis encore par le joug, s'emportent. On voit aussi très souvent sur les monuments archaïques des chars de guerre et de course où il n'y a point de liaison entre la pointe du timon et la caisse[108]. On peut en dire autant du char à quatre roues d'après les renseignements que nous possédons sur le nœud gordien. Ce nœud était, on le sait, fait avec une courroie enroulée autour du joug et du timon du char de Gordios. On raconte que le commencement et la fin de la courroie étaient invisibles[109], et Aristobule[110] rapporte qu'Alexandre le Grand, après avoir ôté la cheville d'attelage, avait simplement enlevé le joug avec la courroie qui était dessus. Donc la courroie ne pouvait être attachée à la caisse de la voiture. S'il en avait été ainsi, les bouts de la courroie attachés à la caisse auraient été visibles, et, pour séparer le joug du timon, Alexandre eût été obligé non seulement d'enlever la cheville d'attelage, mais encore de détacher les bouts de la courroie du tablier de la caisse.

L'Épopée[111] nous apprend que le timon cassait souvent tout près de la pointe. Il est évident que la fracture à cet endroit était très possible avec le mécanisme que nous venons d'indiquer, car la force du timon à son extrémité était naturellement diminuée par la tension de la cheville d'attelage et aussi par la pression du joug.

Les chevaux étaient harnachés de larges sangles de cuir[112] qu'on leur passait à l'encolure. Ces traits étaient souvent déjà posés sur le joug au moment où l'on plaçait les chevaux dessous[113], mais parfois aussi on ne les posait que lorsque les chevaux étaient déjà placés sous le joug[114]. Il est dit dans l'Épopée que le joug faisant partie de l'attelage de Priam est bien pourvu de crochets ou de boucles[115]. C'étaient peut-être des crochets et des boucles en métal qui servaient à consolider les traits[116]. Grashof[117] croit au contraire qu'ils avaient pour but d'empêcher le glissement sur les côtés des rênes qui flottaient sur le joug ; on pourrait, d'après lui, les comparer aux anneaux fixés, avec la même destination, non pas sur le joug, mais sur la housse recouvrant l'encolure des chevaux dans les monuments égyptiens[118] et assyriens. Ce savant suppose, en outre, que les traits étaient reliés à une sangle qui serrait le cheval sous le ventre à la hauteur de l'omoplate, au moyen d'une courroie qui passait entre les deux jambes de devant[119]. En cela il a parfaitement raison, bien que l'Épopée ne mentionne ni cette courroie ni la sangle du ventre (sous-ventrière) ; car, sans ce lien, les traits auraient glissé et étranglé l'encolure du cheval. Certains bas-reliefs assyriens, qui représentent très nettement le harnachement des chevaux, ne nous montrent, il est vrai, qu'une seule sangle de poitrail. Mais comme la polychromie jouait un rôle considérable dans la sculpture assyrienne[120], on se demande si certains détails n'avaient pas été notés avec la couleur, et si, par suite, ils ne sont pas devenus méconnaissables avec le temps.

De même qu'en Égypte et en Assyrie, le joug était placé dans un endroit relativement élevé, de manière à pouvoir maintenir la crinière des chevaux ; car l'Épopée dit que, lorsqu'un cheval penche la tète, la crinière s'échappe du harnachement et retombe de chaque côté du joug[121] ; ces deux côtés sont naturellement les côtés antérieurs du joug.

Le mors[122] était attaché à une courroie qui passait sur les mâchoires et sur la tête et s'appelait κορυφαία[123] dans la langue grecque ultérieure. L'Épopée ne mentionne nulle part cette courroie ; mais il est question, dans un passage de l'Iliade[124], d'un ornement d'ivoire qui ne pouvait être appliqué que sur une courroie longeant la mâchoire. Dans les sculptures égyptiennes[125] et assyriennes cette courroie porte souvent une plaquette ornée, dont il est cependant difficile de dire si elle est en ivoire ou faite d'une autre matière. La courroie longeant la mâchoire était croisée par une autre qui contournait le front et la naissance de l'encolure. L'épithète χρυσάμπυκες[126], souvent appliquée aux chevaux, prouve que cette courroie s'appelait άμπυξ et qu'elle était parfois dorée, ne fit-ce que sur le front de la bête. Les rênes enfin consistaient en lanières de peau de taureaux[127] ; elles étaient ornées de plaquettes d'ivoire[128] et de garnitures d'or[129].

Nous aurons à nous étendre moins sur les vaisseaux[130] que sur les chars. Comme il n'existe point de monuments qui nous renseignent sur la construction intérieure des navires, nous nous bornerons forcément à en étudier la forme extérieure.

 

 

 



[1] Le roi Aahmès Ier (d'après Lepsius 1684-1659 av. J.-C.) qui délivra l'Égypte de la domination des Hyksos, combattait déjà sur un char de guerre (Chabas, Études sur l'antiquité historique, 2e éd., p. 422). Il semble même que ce char ait été employé plus anciennement chez les peuples de l'Asie antérieure, auxquels les Égyptiens n'ont fait que l'emprunter (Brugsch, Geschichte Aegyptens, p. 273 et suiv. Ebers, Aegypten und die Bücher Moses, I, p. 221. Hehn, Kulturpflanzen und Hausthiere, 3e éd., p. 32-33, 4e éd., p. 26, 30-31). En tout cas, le char de combat était déjà très usité chez les populations de la région arrosée par l'Euphrate (Naharina), à l'époque où Thoutmès Ier entreprit sa campagne en Mésopotamie (1646-1625). Voyez Chabas, ibid., p. 441. Brugsch, ibid., p. 235, 236.

[2] Thoutmès III, dans sa première campagne de Syrie (1591-65), ne conquit pas moins de 924 chars de combat sur l'ennemi : Brugsch, p. 303.

[3] Brugsch, p. 504, 506.

[4] Rosellini, Mon. dell' Egitto, I, pl. C111-CX.

[5] La renommée de la puissance des chars égyptiens pénétra jusqu'aux oreilles des aèdes homériques. On lit, en effet, dans l'Iliade (IX, 383), à propos de Thèbes d'Égypte :

α θ κατμπυλο εσι, διηκσιοι δ ν κστας

νρες ξοιχνεσι σν πποισιν κα χεσφιν·

[6] Schliemann, Mykenœ, p. 58, 90, 91,92, 97, 100-102, n° 24, 140, 141.

[7] Voyez surtout l'Odyssée, XVIII, 263.

[8] Les principaux passages de l'Iliade sont : V, 108, 249, 329. XI, 339342, 488. XIII, 385, 535-538, 657. XIV, 430. XV, 456. XVI, 864 et suiv. ; XVII, 130, 500-502, 613-615, 699.

[9] Iliade, XI, 534-537. XX, 499-502. Comparez XX, 394.

[10] Iliade, VIII, 179. XII, 110-113. XVI, 380.

[11] Iliade, XXIII, 533.

[12] Iliade, X, 505. XXIII, 533.

[13] Iliade, V, 838. XIII, 30.

[14] Iliade, VI, 42.

[15] Ce mot a dû signifier primitivement un siège bas sans dossier. Ensuite il a été étendu au plancher (fond) de la caisse de la voiture, ensuite à la caisse même, puis, comme pars pro toto, à la voiture tout entière. C'est dans ce dernier sens qu'il est employé dans l'Iliade, p. ex. V. 193. X, 305. XVII, 436.

[16] Iliade, X, 475.

[17] Iliade, XVI, 402. Odyssée, IV, 590 (de même dans Hésiode, scut. Herc., 352). Iliade, II, 390. XIX, 395. IV, 366. XI, 198. XXIII, 286. Odyssée, XVII, 117. Iliade, V, 193. Le fabricant de voitures s'appelle άρματοπηγός άνήρ : Iliade, IV, 485.

[18] Iliade, XXIII, 335. XXIII, 436. Voyez Hésiode (scut. Herc., 63, 306 et 370).

[19] Iliade, XXIII, 503. X, 438. IV, 226. X, 322, 393. Hymn. IV (in Vener.) 13. V, 239. XIII, 537 ; XIV, 431. Odyssée, III, 492 ; XV, 145, 190. Iliade, X, 501. Comparez VIII, 320, XXIII, 509. Hymn. V (in Cerer.) 19, 375, 431 ; Hymn. IX, 4.

[20] Iliade, V, 262, 322, 728. XI, 535. XX, 500. XXI, 38.

[21] Le Priamide Lykaon coupe à cet effet les jeunes branches d'un figuier sauvage. Iliade, XXI, 36-38.

[22] Iliade, V 262, 322.

[23] Iliade, V, 231 (de même Hésiode, scut. Herc. 324). VI, 38.

[24] Iliade, XIII, 398. XVI, 463.

[25] Iliade, II, 390.

[26] Iliade, XXIII, 517.

[27] Iliade, XXII, 22. Comparez XII, 58.

[28] Iliade, VIII 80-88. XVI, 152, 467-475. L'action représentée dans ces vers a été souvent mal comprise, même par Grashof (Das Fuhrwerk bei Homer und Hesiod, p. 36, note 35). Grashof adopte la version du Scholiaste έν δέ 'ρυτήρι τάνυσθεν et, pour expliquer ces mots, dit qu'Automédon, après la rupture de l'attelle, a été forcé de les atteler au timon même. Mais l'expression κρίκε δέζυγόν ne peut signifier : l'attelle s'est brisée, mais bien : l'attelle a craqué (les chevaux effarouchés s'étant brusquement séparés). Du reste le poète, si l'on en juge par les passages analogues de l'Épopée, nous aurait présenté Automédon attachant les chevaux au timon et ne se serait point borné à nous indiquer le fait accompli. Évidemment les mots έν δέ 'ρυτήρι τάνυσθεν doivent être traduits par : les chevaux se rangèrent sous les rênes, que les chevaux effarouchés avaient embrouillées. Deux passages de l'Iliade (III, 261, 311, et XXIII, 323), montrent que τανύειν est le verbe consacré pour indiquer que les chevaux sont bien droits et alignés sous les rênes. Hésiode (scut. Herc., 308) appelle les rênes 'ρυτά. Il est donc très probable que 'ρυτήρες a le même sens.

[29] Cette attache s'appelait παρηορίαι (Iliade, VIII, 87. XVI, 152).

[30] Lorsque Ménélas offre à Télémaque trois coursiers et un char bien poli (Odyssée, IV, 590), le nombre trois indique deux chevaux d'attelle et un cheval de réserve. Il faut supposer deux chevaux d'attelle et deux chevaux de réserve au char d'Hector (Iliade, VIII, 185-191), à moins de biffer, avec Aristarque, le vers 185 où Hector mentionne quatre chevaux. (Comparez Lehrs, De Aristar. Stud. homer., 2e éd., p. 195). En tout cas, deux chevaux seulement tiraient le char, car Hector leur parle au duel. Du reste, les attelages de quatre chevaux ne sont mentionnés que dans des passages qui sont probablement des interpolations. (Voyez la comparaison de l'Odyssée, XIII, 81-83 et le discours confus de Nestor, Iliade, XI, 698-702).

[31] Comparez Schlieben, Die Pferde des Alterthums, p. 157-160.

[32] Textor de Ravisi a réuni les spécimens les plus importants des chars égyptiens — Voyez Congrès provincial des orientalistes français, Égyptologie : Études sur les chars de guerre égyptiens. (Bull., I, 2 vol. p. 439-464).

[33] Attelage égyptien de la bataille de Kadesch, Rosellini, Mon. dell' Egitto (Mon. reali) I, pl. CIII.

[34] Char de Ramsès II, Rosellini, Mon. dell' Egitto (Mon. reali) I, pl. I, III.

[35] Char de Ramsès II, Rosellini, Mon. dell' Egitto (Mon. civ.), pl. CXXII, 2.

[36] Voyez un char de bronze du roi Thoutmès III dans Brugsch, Geschichte Ægyptens, p. 300. Un autre d'Amenhotep IV (Chunate) en or et en bronze, ibid., p. 429 et 431. La lettre bien connue du papyrus Anastasi I, mentionne des ornements de chars et des incrustations métalliques (Textor de Ravisi, loc. cit., p. 464).

[37] Rosellini, I Mon. dell' Egitto, I (mon. reali), t. CIII-CX. Comparez aussi Wilkinson-Birch, The manners of the anc. Egyptians, I, p. 259, n° 5.

[38] Un bas-relief assyrien représentant une machine de siège dont les parois sont consolidées au moyen de disques semblables (Perrot et Chipiez, Histoire de l'art, II, p. 105, fig. 26) nous confirment dans l'idée que ces disques étaient en métal.

[39] Lepsius, Die Metalle in den œgyptischen Inschriften (Abhandl. der. Berl. Akademie, 1871), p. 48 et 51. — Brugsch, Geschichte Ægyptens, p. 300-303.

[40] Lepsius, ibid., p. 40. — Brugsch, p. 305, 309, 310, 315.

[41] Josué, XVII, 16. Juges, I, 19. IV, 3.

[42] Comparez Layard, Niniveh and its remains, II, chap. IV.

[43] Layard, The Mon. of Niniveh, p. 16 et 28.

[44] Layard, ibid., pl. 72.

[45] Le seul monument de sculpture qui nous renseigne un peu sur l'attelage des chars de guerre assyriens est un bas-relief représentant le passage d'un fleuve par une armée assyrienne et l'embarquement des chars de guerre (Layard, Mon. of Niniv., pl. XVI). Malheureusement les chars placés sur les navires sont pour la plupart fort endommagés. Cependant on distingue nettement, dans un de ces chars, outre la pointe du timon, une attelle pour deux chevaux. Ce char n'était donc traîné que par deux chevaux, et, s'il y en avait un troisième, ce ne pouvait être qu'un cheval de réserve ; car on ne remarque point de rênes sur les monuments assyriens. Un autre bas-relief (Perrot et Chipiez, Hist. de l'art, II, p. 100, fig. 23) nous montre, il est vrai, un char fait pour trois chevaux de trait ; en effet, le timon, forme une fourche à deux branches dont les pointes sont engagées dans l'axe ; aux deux branches, à l'endroit où elles se réunissent, est adapté un joug extérieur. Évidemment le cheval du milieu tirait sous la fourche, les deux chevaux extérieurs chacun sous le joug. Mais un siège à dossier placé sur l'axe indique bien que ce véhicule n'était point un char de guerre, mais de parade.

[46] Place, Ninive, pl. L, LI, n° 3-4, LX, n° 1. — Perrot et Chipiez, Hist. de l'art, II, p. 491, fig. 221.

[47] Voyez p. ex. les vases cypriotes du British Museum. Perrot et Chipiez, Hist. de l'art, III, p. 715-720, n° 527, 528.

[48] Mus. gregor., I, pl. LXIII, 2, 3, pl. LXIV, 2, 3. — Mon. dell' Inst. t. XXXI, 1. Voyez Perrot et Chipiez, loc. cit., III, p. 759, n° 543.

[49] Aux chars figurés sur les stèles de Mycènes se rattachent ceux des vases peints qui appartiennent à une phase plus récente de la céramique qui nous a été révélée par les trouvailles mycéniennes : Furtwængler et Löschcke, loc. cit., p. 27-29. Comparez Mittheil. d. arch. Inst. (Athen. Abth.) XI, p. 235.

[50] Schliemann, Mykenae, p. 97, n° 141.

[51] Schliemann, Mykenae, p. 259, n° 334.

[52] Il suffit de rappeler ici le vase de Cæré où le char de guerre d'Amphiaraos a la même forme que les chars qui ont couru aux funérailles de Pelias (Mon. dell' Inst., X, pl. IV, V).

[53] Dans les Mon. dell' Inst., IX, pl. XXXIX 1.

[54] Dans les Ann. dell' Inst. 1872, tav. d'agg. J.

[55] Schliemann, Tiryns, pl. XIV, p. 116-117, pl. XV, p. 101 (voyez notre chap. XII).

[56] Cette figure est une reproduction du char représenté sur le vase François d'après les Monum. dell' Inst., IV, pl. LIV, LV. Mais le dessin de M. Milani, comparé à l'original, a été rectifié dans certains détails.

[57] Voyez le char d'Hector sur le vase corinthien des Monum. dell' Inst., 1855, pl. XX.

[58] Voyez le char d'Amphiaraos sur un vase corinthien dans les Mon. dell' Inst., X, pl. IV, V.

[59] C'est le cas des attelages du vase François et des vases attiques à figures noires (Gerhard, Auserlesene Vasenbilder, IV, pl. 250). Sur le vase du Dipylon reproduit dans l'Arch. Zeit., XLIII (1885, p. 129), autant qu'on peut en juger par une peinture incorrecte, l'extrémité du timon et la caisse semblent être reliées à la fois par une barre et par une corde.

[60] Il est hors de doute que l'artiste a voulu représenter une corde, p. ex. sur le vase corinthien dans le char d'Amphiaraos (Mon. dell' Inst., X, pl. 4, 5), ainsi que sur les vases attiques de style sévère à figures rouges, tels que le vase Troilos de Campana (Mon. dell' Inst., X, pl. 22, 2) et dans le char de Dionysos sur la coupe, d'Euxitheos (Mon. dell' Inst., X, pl. 23, 24).

[61] Dans la tomba delle bighe : Kestner et Stackelberg, Graeber von Corneto, pl. 1 et suiv. — Micali, Storia, pl. LXVIII. — Museo Gregor., I, 101. — Canina, Etruria maritima, II, pl. LXXXV. — Hittorf, l'Architecture  polychrome, pl. XIX, 2. — Kestner et Stackelberg, loc. cit., pl. XVI, XVII.

[62] Iliade, V, 722-729.

[63] Grifi, Monum. di Cere, pl. IV, 6. — Mus. Gregor., I, pl. XVI, 8.

[64] Comparez le chap. XXI.

[65] Iliade, XXIII, 503.

[66] Iliade, V, 722-729. — Le char de Poséidon a un essieu d'airain, Iliade, XIII, 30.

[67] Textor de Ravisi, Études, p. 452-454.

[68] Bull. dell' Inst., 1874, p. 245, n° 8. Comparez Annal., 1880, p. 223, note 1. Ce char, comme la plupart des ouvrages en métal trouvés dans ce tombeau (Annal., 1880, p. 225 et suiv.), a dû être apporté à Capoue de la ville grecque de Cumes, sa voisine.

[69] Vermiglioli, Saggio di bronzi etruschi trov. nell' agro perugino, Perugia, 1813. — Micali, Storia, pl. XXVIII-XXXI. — Inghirami, Mon. etr. ser., III, pl. XXII-XXXVIII. — Millingen, Anc. ined. Mon., II, pl. XIV. — Denkm. der alt. Kunst., I, pl. LIX, 207, 298. Pour quelques-uns de ces fragments on ne saurait dire avec certitude s'ils ont appartenu à des chars ou à d'autres objets. Le candélabre et le bassin de bronze (Vermiglioli, loc. cit., pl. II, 9, 16) n'ont, bien entendu, rien de commun avec un char. Les essieux sont reproduits dans Vermiglioli, pl. II, 19, p. 105, et Inghirami, pl. XXII, XXVII, 3.

[70] Iliade, V, 728.

[71] Iliade, XI, 535. XX, 500. XXI, 38. De même dans Hésiode, Scut., 64.

[72] Ueber das Fuhrwerk bei Homer und Hesiod, p. 28.

[73] Iliade, V, 728.

[74] Iliade, XXIV, 440.

[75] Odyssée, III, 473, 492. IV, 42. XV, 47, 145, 190. XVII, 117.

[76] Iliade, III, 262, 310, 312. XXIV, 322, 701. Odyssée, III, 481, 983.

[77] Odyssée, XV, 131. Comparez les vers 51 et 75. On remarque un panier semblable sur une voiture de transport des Tekkri dans les bas-reliefs de Médinet-Abou ; ce char à deux roues est traîné par quatre taureaux. Voyez Rosellini, Mon. dell' Egitto, I (mon. reali), pl. CXXVII. — Chabas, Études sur l'antiquité historique, 2e éd. p. 314, pl. II.

[78] Odyssée, III, 485-497. XV, 185-194.

[79] Ces deux mots sont synonymes. Ce qui le prouve notamment, c'est que la voiture de Nausicaa est appelée άπήνη dans les vers 57, 69, 73, 75, 78 et 88 du chant VI de l'Odyssée et άμαξα dans le vers 73.

[80] Iliade, XXIV, 324 : τετράκυκλον άπήνην ; Odyssée, IX, 241 : άμαξαι έσθλαί τετράκυκλοι. Cette épithète, comparée au τάλαρος ύποκυκλός (muni de roues en dessous) d'Hélène (Odyssée, IV, 131) nous autorise à affirmer que l'άπήνη εΰκυκλος (Odyssée, VI, 58, 70) indique non pas une voiture bien cerclée, mais pourvue de belles roues (Iliade, V, 722. XXIV, 340.) Comparez Iliade, VIII, 438. XII, 58. XXIV, 150, 179, 189, 266, 711. Odyssée, VI, 72.

[81] Mulets : Iliade, XXIV, 150, 179, 189, 266, 277, 324, 350, 362, 442, 471, 690, 697, 702. Odyssée, VI, 37, 68, 72, 73, 82, 111, 253, 261, 317. Taureaux : Iliade, XXIV, 782. Comparez VII, 333, 426.

[82] Iliade, XXIV, 190, 267.

[83] Odyssée, VI, 70. Comparez Platon, Theget., 207, A.

[84] Il n'en était pas de même des attelages à quatre chevaux. Les épithètes mêmes σειραΐοι, σειραφόροι, παράσειροι (equi funales), indiquent que les deux chevaux extérieurs tiraient sur les traits. Comparez Schlieben, Die Pferde des Altertums, p. 159. Le char de course, probablement étrusque, au Museo gregoriano (Visconti, Museo Pio, Cl. V, pl. B II, III) montre comment les traits étaient fixés de chaque côté de la caisse immédiatement au-dessus de l'essieu. Au contraire, les cordes qui, dans les attelages à quatre chevaux des monuments archaïques, contournent la caisse du char, ne pouvaient être des traits ; d'abord parce qu'on ne les voit jamais tendues, lors même que les chevaux courent ou sont en marche, ce qui serait inévitable avec des traits ; en second lieu, autant qu'on peut en juger par la représentation plastique, ces cordes vont jusque dans l'intérieur de la caisse. Il est évident que les traits n'auraient pu être attachés de cette façon ; les chevaux auraient alors fait basculer le char par devant et il eût été impossible de se tenir debout sur la plate-forme.

[85] Iliade, VI, 38, XVI 370.

[86] Iliade, XXIII, 392, où άμφίς est employé adverbialement dans le sens de séparément (Comparez Iliade, XI II, 345, XV, 709. Odyssée, I, 54, XIX, 220), et où le génitif dépend de δραμέτην, comme dans θεΐν πεδίοιο (Iliade, XXIV, 264. Odyssée, III, 476) et dans πρήσσειν όδοΐο (Iliade, XXIV, 264. Odyssée, XV, 47, 219). Donc il faut traduire : les juments partirent séparées du char. Comparez Grashof, Ueber das Fuhrwerk bei Homer und Hesiod, p. 35.

[87] Le joug du char de Priam était en buis : Iliade, XXIV, 269.

[88] Iliade, V, 729.

[89] Hymm. hom., XXXI, 15.

[90] Jérémie, XXVIII, 14 et Jésus Sirach, XXVIII, 24, mentionnent des jougs de fer.

[91] Iliade, V, 729. XXIV, 272.

[92] Plus tard, l'extrémité du timon fut artistement ornée de figures. Une amphore, dont les peintures appartiennent au style géométrique assez récent, nous montre un timon terminé par une tête d'animal (Furtwængler, Beschreibung der Berliner Vasensammlung, p. 9, n° 56). Sur un char de course, probablement étrusque, qui se trouve au Museo gregoriano (Visconti, Museo Pio-Cl., pl. B, III, 5), le timon se termine par une tête d'épervier.

[93] Comparez Grashof, Ueberdas Fuhrwerk bei Homer und Hesiod, p. 37 et suiv.

[94] Wilkinson-Birch, The manners and customs of the ancien Egyptians, I, p. 229, n° 61.

[95] Sur le vase François la cheville et l'anneau sont visibles presque dans tous les attelages à quatre chevaux, de même sur la coupe de Phineus trouvée à Vulci et qui semble avoir été faite dans une fabrique ionienne, pendant la seconde moitié du sixième siècle (Mon. dell' Inst., X, pl. 8. — Heidelberger Festschrift zur 21 Philologenversammlung, p.118, 119. Comparez von Duhn, p. 109-124). Voyez aussi Gerhard, Auserlesene Vasenbilder, IV, pl. 310, pl. 311, pl. 314 n° 2, pl. 315 n° 2. La cheville seule est visible par exemple dans Gerhard, Auserl. Vas., IV, pl. 250, 251 n° 2, sur la coupe d'Oltos et d'Euxitheos (Mon. dell' Inst., X, pl. 23, 24), ainsi que sur le vase de Troilos (Mon. dell. Inst., X, pl. 22 n° 2).

[96] Dans le Journal of hellenic studies, V (1884), p. 185 et suiv.

[97] Leaf, loc. cit., p. 189.

[98] Iliade, V, 728 (en parlant du char de guerre d'Héra).

[99] Iliade, XXIV, 271-272.

[100] Il est inutile de citer des exemples particuliers, car ce motif est très visible dans presque tous les chars de l'art archaïque.

[101] Comparez le fragment reproduit en vignette dans l'Arch. Zeit., XLIII (1885), p. 139.

[102] Le vase de Patrocle trouvé à Canossa prouve que l'extrémité supérieure du timon a longtemps conservé cette forme (Monum. dell' Inst., IX, pl. 32-33).

[103] Ueber das Fuhrwerk bei Homer und Hesiod, p. 38.

[104] Comparez les jougs égyptiens dans Wilkinson-Birch, The manners and customs of the ancient Egyptians, I, p. 227, n° 60, p. 229, n° 61, p. 236, n° 68, — le joug du char d'un Rutennu ou Lutennu (nom collectif des peuplades établies en Syrie et en Mésopotamie) dans le même ouvrage, p. 230, n° 63, et les jougs assyriens dans Layard, The Mon. of Nineveh, pl. 16.

[105] Journal of hell. studies, V, p. 169-170.

[106] D'après les Mon. Ann. et Bullet. dell' Inst., 1855, pl. 20.

[107] Un vase du Dipylon prouve que cette forme de timon était usitée également dans les chars à quatre roues (Monum. dell' Inst., VIIII, pl. 39).

[108] Comparez, par exemple, le vase du Dipylon dans les Mon. dell' Inst., IX, pl. 39, les vases corinthiens dans les Mon. dell' Inst., X, pl. 3, 4 (les attelages à quatre chevaux courant aux funérailles de Pelias) et Monum. Annal. Bull. dell' Inst., 1885, pl. 20.

[109] Arrien, Anabase, II, 3, 7.

[110] Arrien, Anabase, II, 3, 7.

[111] Iliade, VI, 38.41 ; XVI, 370-371.

[112] Iliade, V, 730. XIX, 392.

[113] Iliade, V, 730, 731.

[114] Iliade, XIX, 393.

[115] Iliade, XXIV, 269.

[116] On peut admettre que le joug était muni de crochets que l'on engageait dans des anneaux fixés aux courroies du poitrail, ou réciproquement. L'expression dont se sert le poète pour indiquer l'attachement de ces courroies du joug (Iliade, V, 720) s'applique à l'un et à l'autre cas.

[117] Op. l., p. 37.

[118] En outre, par exemple sur l'attelage de Ramsès dans Rosellini, Mon. dell' Egitto, I (Mon. reali), pl. LXXXIV.

[119] P. 39.

[120] Perrot et Chipiez, Histoire de l'Art, II, 653-661.

[121] Iliade, XVII, 436 ; 439. XIX, 405.

Comparez XXIII, 283-284. Ζεύγλη indique évidemment ici tout l'appareil servant au harnachement, par suite le joug et les courroies qui en partaient.

[122] Iliade, XIX, 393.

[123] Pollux, Onom. I, 147.

[124] Iliade, IV, 141.

[125] Voyez par ex. les chevaux de Ramsès II dans Rosellini, Mon. dell' Egitto, I, pl. LXXXIV.

[126] Iliade, V, 358, 363, 720 ; VIII, 382.

[127] Iliade, XXIII, 324.

[128] Iliade, V, 583.

[129] Iliade, VI, 205. Odyssée, VIII, 285.

[130] Voyez surtout à ce sujet Grashof, Ueber das Schiff bei Homer und Hesiod, Düsseldorf, 1834, p. 8 et suiv. et Brieger dans le Philologus, XXIX (1870), p. 193-210.